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  • La Tunisie cœur battant de la Révolution Algérienne

    La Tunisie cœur battant de la Révolution Algérienne

    Tunisie, Algérie, Guerre de libération, colonisation, France,

    Deux lieux anodins au centre-ville de Tunis rappellent le rôle important qu’a joué la Tunisie de 1956, nouvellement indépendante dans la réussite de l’élan révolutionnaire algérien et sa concrétisation, six ans plus tard par sa libération.

    Le premier, petit hôtel coquet du centre-ville, le Majestic est aujourd’hui connu pour son bar retro et sa terrasse qui accueillent l’élite tunisoise et quelques touristes et qui a eu une histoire liée à la Révolution algérienne, car il deviendra en 1960 le siège du Gouvernement provisoire de la République Algérienne, jusqu’à 1962. Ses couloirs ont vu passer Saad Dahleb, Lamine Debbaghine et Krim Belkacem. L’EtatMajor politique algérien y avait accueilli les chefs d’Etats de passage à Tunis comme le Président Tito. Il a en outre servi de base pour les agents du Ministère de l’armement et des liaisons générales, ce fut d’ailleurs le lieu de résidence de Abdelhafid Boussouf son patron.

    Second lieu mythique lié à la guerre d’Algérie, le siège d’El Moudjahid, actuel siège de l’Amicale des
    algériens de Tunisie qui avait accueilli de grandes plumes de la Révolution algérienne comme Franz
    Fanon ou Redha Malek. Ce siège avait accueilli le journal d’octobre 1957 au 19 mars de 1962.

    Tunis a aussi été l’écrin d’une des plus belles armes du peuple algérien dans son combat contre le
    colonialisme, l’équipe du FLN, qui s’établira dans la capitale tunisienne en 1958. «Par le biais du sport, la cause nationale a avancé. Elle a gagné 10 ans sur le combat libérateur», dira Ferhat Abbas premier chef du GPRA. Ce qui est moins connu, c’est la création dans les bases de l’Ouest tunisien, de l’équipe de l’ALN en 1956, une équipe constituée de joueurs algériens évoluant en Tunisie et de réfugiés ou combattants algériens.

    Outre l’appareil médiatique et politique algérien, la Tunisie a abrité l’armée des frontières et l’étatmajor général dans la région frontalière. La proximité entre les deux peuples face au colonialisme s’est illustré le 8 février 1958, lors du bombardement par l’aviation française du village de Sakiet Sidi Youcef en Tunisie, à quelques encablures de la frontière. Un bombardement qui a conduit à la mort de 70 tunisiens et algériens et la blessure de 140 autres. Parmi les victimes, 12 enfants dans une école et des dizaines de réfugiés regroupés dans un camp de la Croix rouge.

    L’armée française avait commis ce crime contre des civils en réponse à l’activité transfrontalière des
    éléments de l’ALN. L’horreur de cette vengeance conduira à la chute du cabinet de Felix Gaillard une semaine plus tard.

    Le basculement de la Tunisie vers le soutien total à la cause algérienne a permis au FLN de s’installer durablement et d’établir une base arrière militaire pour assurer l’approvisionnement en armes et en hommes des maquis de l’intérieur. On verra s’installer à partir de la mi 1956 des bases de l’ALN dans les villes de Ghardimaou, Sakiet Sidi Youssef, Le Kef, Tajerouine, Thala, Thélepte, Gafsa et Kasserine.

    Un réseau de dépôts d’armes et de munitions est établi dans le Sud tunisien, il fait la jonction avec les réseaux d’acheteurs d’armes en Libye et en Europe et se charge de réceptionner les cargaisons venant d’Egypte.

    En 1958 l’ALN amasse une force considérable, prête à entrer en Algérie pour poursuivre le combat. Dans l’arrière-pays de Tabarka, 1200 et 1500 hommes se préparent à rejoindre les wilaya I et II, Le 15e bataillon de l’ALN, masse ses hommes pas loin de là pour préparer ses hommes à rejoindre la wilaya III.

    Plus au Sud du côté de Hydra, pas loin des mines de fer de Ouenza, deux bataillons se préparent à
    rejoindre les wilaya I et IV. Cette concentration de troupes donnera lieu à la guerre des frontières entre l’armée française et l’ALN

    les six premiers mois de l’année 1958. Plus de 2000 algériens tomberont au champ d’honneur pour
    assurer l’approvisionnement en armes des maquis de l’intérieur.

    Le 4 juillet 1962, la veille de l’indépendance, le 17e bataillon de l’armée des frontières stationné à
    Ghardimaou en Tunisie est le premier groupe de l’ALN à faire marche vers l’Algérie. Il prend position à Souk Ahras après avoir traversé la ligne Challe puis se déploie tout au long de la frontière.

    La visite du Président Kaïs Saïd en Algérie à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance du pays n’est que la continuation de ces relations. A rappeler que le président Saïed avait décoré la moudjahida Djamila Bouhired du Grand cordon de l’Ordre de la République tunisienne en janvier 2020.

    Akram Kharief

    Le Jeune Indépendant, 04/07/2022

    #Algérie #Tunisie #Guerre_de_libération

  • 05 juillet 1962: Esprit de victoire et de liberté d’un peuple

    Algérie, 60e anniversaire, indépendance, guerre de libération, colonisation, France,

    Par Tarek Benaldjia

    Le 05 juillet 1962, Allah prouva qu’il était des siècles durant avec le peuple algérien, Il lui a annoncé la bonne nouvelle qu’il le soutiendrait tous les temps et resterait à ses côtés sur cette voie de la victoire. Alors que nous continuons avec des pas plus fermes et plus forts dans cette grande marche. La «résistance implacable» se poursuit. C’est le destin pour nous, pour notre nation. C’est une date qui a vu le triomphe de l’esprit humain et la victoire de la démocratie et de la liberté sur l’oppression et la discrimination.

    Tous ceux qui sont tombés en martyr, devenus vétérans, handicapés, orphelins, qui ont travaillé avec les maquisards, qui ont porté leurs colères contre l’injustice, l’impérialisme colonial français dans les monts des Aurès et Djurdjura qui l’ont exprimée à travers leurs armes et écrits dans toutes les wilayas, nous leur exprimons ici, notre plus grande gratitude qui, à travers leurs engagements et leurs sacrifices, nous ont ouvert une voie vers l’indépendance et de meilleures conditions de vie.

    Malgré toute cette cruauté depuis l’époque coloniale à laquelle ont été confrontés les algériens durant 132 ans, ils restent convaincus de leur belle histoire, tiennent un discours basé sur le calme, la maturité, la sagesse, la raison et la grâce de la pensée philosophique et non pas avec la collaboration avec l’ennemi.

    Il est tout à fait claire que l’Algérie a besoin aujourd’hui des Hommes de la trempe de nos chouhadas, leur victoire sur l’ennemi est la conséquence directe à favoriser l’essor de l’intérêt suprême de la patrie au-dessus de toute considération politique étroite car il s’agit de l’avenir du peuple et du destin de la nation.

    Ces caractéristiques majestueuses seront Incha-Allah, transmises aux futures générations vont continuellement illuminer notre marche vers l’avenir et nous rendre encore et encore plus puissants.

    Ceux qui essaient d’affaiblir et de diluer cette lutte ne figureront jamais dans les pages honorables de notre histoire.

    05 juillet une victoire à la hauteur de l’esprit humain. Elle se poursuivra éternellement pour les algériens. C’est une responsabilité, chargée d’histoire, de géographie et d’identité. Les traîtres et tous ceux qui nuisent à la terre des Chouhadas, ont oublié que tôt ou tard, ils seront démasqués et échoueront dans leur sale besogne. Il est certain que tous ceux qui ont foi en le pacte des vaillants Chouhadas et leur éternel serment, contribueront en toute sincérité à la lutte contre la corruption et participeront avec abnégation et dévouement à la purification de l’Algérie des inféodés et serviteurs du colonialisme.

    Algériens , algériennes faites connaître votre présence et prenez la place réelle qui vous revient dans les premiers rangs. Le pays a besoin de vous. Les virtuoses de l’Algérie devraient monter sur la scène afin qu’ils prennent la décision qui fera en sorte que vraiment leurs intérêts seront protégés, défendus et moussés sur la scène internationale comme ils devraient l’être, c’est-à-dire qu’ils décident de se donner entièrement à leur propre pays, à la lumière de « Mustapha Benboulaid, Amirouche, Krim Belkacem , Ait Ahmed, Houari Boumediene… ». Ceux qui possèdent de grands talents, une grande habilité dans un domaine donné, devraient mettre à profit leurs connaissances et leurs expériences au service du pays et de la nation. Tel est l’esprit de la victoire et de la liberté d’un peuple.

    Vive l’Algérie Algérienne et gloire à nos glorieux combattants et chouhada.

    #Algérie #60anniversaire #Indépendance #GuerreDeLibération

  • Algérie. Droit constitutionnel

    Algérie, colonisation, France, logement, habitat, 60e anniversaire de l’indépendance,

    Du temps de la nuit coloniale, le gîte «indigène» représentait l’exemple type de la ségrégation spatiale.
    L’Algérien était confiné dans son douar ou vivotant aux portes des villes, invisible et noyé dans une impitoyable misère.

    À l’ère de l’indépendance, même si le problème de l’accès au logement persiste encore, il est indéniable que des efforts considérables sont consentis par l’État pour le régler.

    Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi, a relevé, hier, que 700.000 logements de différentes formules ont été livrés, depuis 2020, à ce jour, au profit de plus de trois millions de citoyens.

    Il s’exprimait en marge de la cérémonie de lancement de la distribution de 160.000 logements, toutes formules confondues, sur tout le territoire national, dans le cadre de la commémoration du 60e anniversaire de l’indépendance.

    L’Algérie reste un des rares pays — si ce n’est le seul — à pratiquer une politique de l’habitat à forte consonance sociale.

    Cela n’est pas fortuit. Le caractère social de l’État est l’un des fondements de la politique algérienne, inscrit dans la Déclaration du Premier novembre 1954 et dans la Constitution.

    À cet effet, les pouvoirs publics ont mis en place des moyens législatifs, institutionnels et financiers importants dans l’objectif de répondre le mieux aux attentes des familles, notamment les plus démunies.

    S’agissant du logement, l’État consacre des ressources budgétaires appréciables pour faire face à une forte demande qui nécessite des efforts et un rôle plus accru des autres agents économiques et du secteur privé.

    Sans omettre de signaler l’apport d’autres outils, comme l’amélioration des instruments de planification et d’urbanisme, une grande mobilisation de l’épargne nationale et la transparence des modalités d’attribution des logis.

    Le Président Tebboune insiste, à la fois, sur l’impératif de finaliser les programmes en cours dans les meilleurs délais, sur la réalisation d’un tout nouveau programme de construction d’immeubles, de prendre en compte les contraintes de financement, mais surtout de ne pas construire au détriment de la qualité, des aspects architecturaux et de l’aménagement urbain.

    El Moudjahid, 002/07/2022

    #Algérie #Logement #Habitat

  • Vietnam: Découverte de restes de soldats marocains-Marocleaks-

    Vietnam: Découverte de restes de soldats marocains-Marocleaks-

    Maroc, France, Vietnam, Guerre du Vietnam, Ninh Binh,

    Note à Monsieur le Ministre 04 avril 2014
    J’ai l’honneur de porter à la connaissance de Monsieur le Ministre que notre Ambassade à Hanoï a fait part à ce Département qu’elle est en possession de documents remis par les ressortissants vietnamiens, Mme Pham Thi Loi et son fils, concernant deux soldats marocains qui combattaient dans les rangs de l’armée française au cours de la guerre d’Indochine et dont les tombeaux ont été découverts en 1997.
    Lors de la construction de sa maison en 1997 à Dong Cat, province de Ninh Binh, la famille de Mme Pham Thi Loi a découvert trois tombeaux où il y avait trois boutilles contenant des documents. L’une des bouteilles s’était cassée et le papier qui s’y trouvait a été altéré par l’eau et n’est plus visible. Les deux autres bouteilles, restées intactes, contenaient des renseihnements sur les deux autres défunts.

    Pour s’assurer de cette information, notre Ambassade a saisi le Comité Populaire de Ninh qui lui a confirmé qu’il s’agit des deux soldats dont les noms sont cités ci-après:

    1/ Nom et prénom : Rahal Ben Ahmed
    Date de naissance : 1931
    Lieu de naissance : El Kelaa des Sraghna
    Division : Bataillon 2, compagnie 4
    Cause de décès : Eclats de mine à Pat Diem, Ninh Binh

    2/ Nom et prénom : Labib ben Mohamed
    Numéro 10208
    Date de naissance : Douar Assaka, tribu O. Khallouf
    Profession : Paysan
    Division : Bataillon 2, légionnaire, compagnie 4, section 13
    Décédé le 4 juin 1952 au poste Dong Phu, Ninh Binh

    Il y a lieu de signaler que dans sa réponse à la demande d’identificacion de ces restes humains, formulée par notre Mission Diplomatique, l’Ambassade de France a précisé que, selon les rapports des commandements des 13ème et 16ème compagnies de l’Armée Française sur les circonstances du décès des soldats engagés dans les combats menés dans la province de Ninh Binh, le service historique du Ministère de la Défense français a identifié deux soldats marocains, à savoir le Caporal Labib Ben Mohamed et le Tirailleur Rahal Ben Ahmed, tout en soulignant qu’ils sont morts pour la France et que leur décès est imputable au service.

    Notre Ambassade nous informe également que les autorités de Ning Binh, ainsi que les propriétaires du terrainoù sont enterrés les restes des soldats marocains ont exprimé leur vif souhait de les faire rapatrier en France ou au Maroc.

    Etant donné qu’il s’agit de ressortissants marocains ayant servi sous drapeau français et dont les familles sont restées sans nouvelles, cette Direction propose, sauf objection de Monsieur le Ministre, d’en informer, d’une part, l’Administration de la Défense Nationale afin de saisir les autorités françaises compétentes au sujet du rapatriement au Maroc de ces sépultures et d’inviter, d’autre part, le Ministère de l’Intérieur à procéder à la recherche des familles des défunts.

    Très haute considération
    Le Directeur des Affaires Consulaires et Sociales
    Mustapha El Bouazzaoui

  • La France livre des Sherpa et des systèmes de DCA au Maroc

    La France livre des Sherpa et des systèmes de DCA au Maroc

    France, Maroc, armes, FAR, Sherpa, missiles DCA, VL MICA,

    Les Forces Armées Royales du Maroc ont pris livraison d’un premier lot de véhicules blindés de qualité militaire Sherpa et de systèmes de missiles anti-aériens VL MICA en provenance de France.

    Cette livraison s’inscrit dans le cadre d’un accord de 2020 portant sur la fabrication et la fourniture de 36 véhicules tactiques légers 4×4 Sherpa, en particulier des variantes d’éclaireurs et de véhicules blindés de transport de troupes.

    Développé par la société française Renault Trucks Defense, le Sherpa scout peut transporter cinq membres d’équipage et soutenir des missions de surveillance, de reconnaissance et de patrouille.

    Il peut être équipé d’une station d’armement télécommandée, permettant aux opérateurs de tirer depuis l’intérieur du véhicule à l’aide d’un joystick et d’un écran vidéo LCD.

    Le Sherpa APC est doté d’un châssis allongé et est plus grand, pouvant transporter jusqu’à 10 personnes, y compris le conducteur et le commandant.

    Il peut se déplacer jusqu’à 110 kilomètres (68 miles) à l’heure et traverser l’eau jusqu’à 1,5 mètre (4,9 pieds) de profondeur.

    Le Sherpa est couramment fabriqué pour des organisations telles que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord et les Forces internationales d’assistance à la sécurité en Afghanistan.

    Systèmes anti-aériens

    Le Maroc a reçu deux batteries VL MICA au cours des dernières semaines, selon un rapport de DefenceWeb.

    Ce système de missiles peut détruire et neutraliser des avions, des navires et d’autres plateformes militaires à courte et moyenne portée.

    Il peut être équipé d’une tête chercheuse ou d’un radar actif pour garantir une probabilité d’élimination « exceptionnelle », même dans des environnements opérationnels difficiles.

    Le fabricant français de missiles MBDA a déclaré que le VL MICA facilite l’intégration dans un réseau mondial de défense aérienne, assure la facilité de déploiement et minimise le besoin d’opérateurs supplémentaires.

    La nation nord-africaine pourrait acquérir quatre batteries VL MICA supplémentaires auprès de la France dans les mois à venir.

    The defense post, 28 juin 2022

    #France #Maroc #Armes #Sherpa #DCA

  • La nostalgie coloniale de l’Algérie envénime le Parlement français

    Algérie, France, Assemblée Nationale, José Gonzales, Rassemblement National, extrême droite,

    L’extrême droite française a empoisonné la première session de l’Assemblée nationale (la chambre basse du Parlement), avec un discours du nouveau doyen des représentants, José Gonzalez, élu au sein du bloc du parti « Rassemblement National», dirigé par le leader de ce mouvement , l’extrémiste Marine Le Pen, en invoquant un débat glorifiant les hideuses pratiques coloniales françaises en Algérie.

    La séance était dans un état de pandémonium, en raison des déclarations émises par Gonzalez, un reste des pieds noirs, et originaire d’Oran, qui a quitté l’Algérie pour s’enfuir après l’indépendance de peur d’être victime de représailles à la suite de leurs pratiques criminelles contre le peuple algérien pendant la période odieuse de l’occupation.

    Le député de droite a déclaré : « Se retrouver côte à côte, loin de nos différences, est un symbole de l’unité française. Le symbole de cette unité touche la passion du cœur de l’enfant, qui est moi de la France lointaine (c’est-à-dire l’Algérie), qui a été éloigné de sa patrie et jeté par les vents de 1962 sur les rivages de Provence. Derrière moi, il y a la France et mes amis, et je suis l’homme qui portera la blessure pour toujours ».

    Les Français n’étaient pas habitués à un tel discours lors de la séance d’ouverture d’un parlement qui venait d’être élu, et la coïncidence a contribué à ce que le représentant Gonzalez, qui est le plus âgé, ait été autorisé à présider cette séance, dont les répercussions futures être dangereux pour les cinq prochaines législatures, à la lumière de l’occupation du bloc d’extrême droite dirigé par Le Pen, classé troisième à la chambre basse du parlement, en termes de représentation.

    Le doyen des députés français semblait chargé de nostalgie des affreuses pratiques coloniales de la France en Algérie avant 1962, au point d’être aveuglé par les crimes odieux de l’organisation terroriste secrète (OAS), imbibée du sang des Algériens comme les Français ont rejeté les pratiques coloniales, lorsqu’il a sauté sur les crimes de cette organisation en disant : « Je ne suis pas ici pour juger si l’organisation militaire secrète a commis des crimes ou non ? » Il ressort des propos de ce représentant que son caprice a rencontré les dirigeants et les membres de cette organisation terroriste, qui a recouru à la politique de la terre brûlée pour décourager les autorités françaises et les pousser à renoncer à signer les accords d’Evian qui obligeaient la France à reconnaître l’indépendance durement acquise de l’Algérie.

    En réponse à une question après son discours provocateur, le député a glissé dans des déclarations dans lesquelles il a nié qu’il y ait eu des « crimes de guerre » ou des « crimes contre l’humanité » pendant la période où l’armée française contrôlait l’Algérie, un discours qui contredit ce que a été émis par ses anciens présidents, Nicolas Sarkozy, qui a qualifié le colonialisme d’ »injuste », François Hollande, qui a qualifié le colonialisme d’ »injuste et brutal », et l’actuel président, Emmanuel Macron, qui a qualifié le colonialisme, de candidat aux élections présidentielles en 2017, « un crime contre l’humanité ».

    Ces phrases ont créé un débat entre les blocs politiques représentés dans la chambre basse du Parlement français, et des députés d’extrême droite ont soutenu le discours de Gonzalez, dirigé par le responsable du parti extrémiste « Rassemblement national », Jordan Bardella, qui a salué le discours de Gonzalez.

    Pourtant, les députés de gauche n’ont pas laissé passer l’occasion sans diriger leur colère contre le doyen des représentants, et Julian Bayo du « bloc des Verts » a écrit sur son compte Twitter : Même si le doyen s’est montré prudent et a évoqué sa condition personnelle. C’est vraiment un problème. Nous n’avons pas applaudi. » Le socialiste Olivier Faure a déclaré à la presse : « C’était très gênant », tandis que la députée Sandrine Rousseau a commenté : « José Gonzalez a parlé de la guerre d’Algérie avec nostalgie. Ce discours n’avait pas sa place dans la séance. « Nous saluons les résistants algériens et les indépendantistes qui ont mis fin au colonialisme », a ajouté le député de gauche dans un communiqué à la chaîne LCP.

    L’autre député de droite, Laurent Jacobelli, défendant son collègue du parti, a répondu : « Gonzalez a dit qu’il a évoqué son histoire, et ce n’est pas de la nostalgie, mais a salué les pieds noirs en particulier », à quoi le représentant du « Bloc vert » Sabrina Sobahi, a répondu sur Twitter : « En séance, le député Gonzales aspire aux ignobles assassinats de l’organisation militaire secrète (OAS) avec une sorte d’insolence, et avec ses larmes il évoque la mémoire de l’Algérie française au milieu d’une tempête d’applaudissements. Il a insulté ouvertement notre histoire et nos pères, c’est un jour de honte ».

    Mohammed Meslem

    Echouroukonline, 29 juin 2022

    #Algérie #RN #AssembléeNationale #Extrêmedroite #JoseGonzales

  • « Algérie Française »: Grave dérapage au Parlement français

    Algérie, France, Parlement français, Assemblée Nationale, colonialisme, algérie française, José Gonzales, RN, extrême droite,

    Il fallait s’y attendre. L’entrée en masse des députés du Rassemblement national (RN, extrême-droite) à l’Assemblée nationale française, avec 89 élus aux dernières législatives, devait transformer cette dernière en tribune pour les nostalgiques de l’Algérie française.

    Et le ton est donné dès la séance d’inauguration de la nouvelle législature présidée, comme le veut le règlement, par le doyen (d’âge) des députés, José Gonzales, 79 ans, élu du RN. Gonzales est né à Oran et est militant encarté du Front national, ancêtre du RN, dès sa création il y a 50 ans. Le parti avait été fondé par Jean-Marie Le Pen, lui-même ancien militaire ayant servi en Algérie, autour des nostalgique de l’Algérie française. Cette nostalgie, José Gonzales n’a pu s’empêcher de l’exprimer dans son discours inaugural.

    « Nous, les rapatriés d’Algérie, on a laissé là-bas une partie de la France qu’on aimait », a-t-il dit, avec un brin d’émotion. « J’ai tenu à l’exprimer, car nous les rapatriés d’Algérie, nous sommes des vrais patriotes, nous avons aimé la France de là-bas et nous aimons la France d’ici », a-t-il déclaré sous les applaudissements d’une partie de l’assemblée, notamment des députés de son parti, et la réprobation essentiellement des élus de la Nupes (alliance de gauche), deuxième force de l’assemblée derrière le parti présidentiel. Les réactions d’indignation se sont multipliées chez les députés de gauche qui ont parlé de « honte », de « déchéance » et de « triste et grave jour » pour l’assemblée. Sandra Regol, élue des Verts, s’est dite abasourdie après avoir écouté José Gonzales sur « l’Algérie française perdue. Je suis abasourdie. Quelle déchéance », a-t-elle dit. « Première rentrée parlementaire et on est vite dans l’ambiance », a écrit pour sa part sur le même réseau social la députée de la Nupes, Aurélie Trouvé. Et d’ajouter : « Le doyen de l’assemblée nationale du RN entame un discours d’accueil plein de nostalgie de l’Algérie française. Il nous dit avoir laissé là-bas un bout de France. J’ai déjà la nausée », Thomas Portes, de la France Insoumise (Nupes), a écrit : « L’ouverture de la XVIe législature est marquée par des applaudissements nourris pour le discours du doyen de l’Assemblée (RN) qui fait référence à l’Algérie française. Horreur et dégoût. »

    « Triste et grave jour que celui où un député ouvre une nouvelle législature en faisant part de sa nostalgie de l’Algérie française (José Gonzales est doyen de l’Assemblée et a décidé carte au FN depuis les années 1970) », a dénoncé de son côté Marion Beauvalet, activiste féministe et écologiste. Sabrina Sebaihi, députée des Verts, a décrit Gonzales comme un « nostalgique des assassins de l’OAS ». A quelques jours de la célébration du 60e anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie, la sortie du député RN s’apparente à une provocation. L’extrêmedroite est décidée à marquer cet anniversaire à sa manière. Ces derniers jours, le maire RN de Perpignan a organisé un événement où la ville est déclarée « capitale des Français d’Algérie » avec des hommages à « l’oeuvre coloniale », à l’OAS et aux auteurs du putsch d’Alger, fomenté en 1961 par des généraux opposés à l’indépendance de l’Algérie.

    #Algérie #France #Colonialisme

  • L’héritage du colonialisme français en Afrique

    L’héritage du colonialisme français en Afrique

    France, Afrique, Françafrique, colonialisme, Franc CFA, FCFA, Sénégal, Guinée, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Algérie,

    Halim Gençoğlu

    Pendant près d’un siècle et demi, la France a maintenu un important empire colonial en Afrique, s’étendant du Maghreb aux régions subsahariennes occidentales et centrales. Bien que le régime direct ait pris fin au début des années 1960, l’influence française sur ses anciennes possessions s’est poursuivie. Par des relations politiques, économiques et culturelles, la France a tenté de maintenir une position hégémonique en Afrique francophone, à la fois pour servir ses intérêts et maintenir un dernier bastion de prestige associé à un héritage de maîtrise passée. Cependant, ces relations conservent-elles un caractère essentiellement colonialiste ? Pour le déterminer, analysons d’abord brièvement les principales raisons de l’expansion impériale de la France ; sa « mission de civiliser ». Nous explorerons ensuite les relations plus récentes et existantes de la France avec ses anciennes possessions et conclurons.

    L’héritage français en Afrique

    Des informations générales sur la domination coloniale française en Afrique peuvent être trouvées dans des ouvrages traitant de l’impérialisme français dans son ensemble, dans des histoires régionales ou nationales spécifiques, ainsi que dans des études générales et comparatives du colonialisme européen en Afrique. (I)

    La présence française en Afrique remonte au XVIIe siècle, mais la principale période d’expansion coloniale se situe au XIXe siècle avec l’invasion de l’Alger ottoman en 1830, les conquêtes en Afrique occidentale et équatoriale lors de la soi-disant ruée vers l’Afrique et la mise en place de protectorats. en Tunisie et au Maroc dans les décennies précédant la Première Guerre mondiale. iiA ceux-ci s’ajoutent des parties du Togo et du Cameroun allemands, attribués à la France en tant que mandats de la Société des Nations après la guerre. En 1930, l’Afrique coloniale française englobait les vastes confédérations de l’Afrique occidentale française et de l’Afrique équatoriale française, le Maghreb occidental, les îles de l’océan Indien de Madagascar, de la Réunion et des Comores, et Djibouti dans la Corne de l’Afrique. Au sein de cet empire africain, les territoires d’Afrique subsaharienne étaient traités principalement comme des colonies à exploiter, tandis qu’un modèle colonial de colons guidait les efforts de colonisation au Maghreb, même si seule l’Algérie attirait des immigrants européens.

    Dans toute l’Afrique, la domination française a été caractérisée par de fortes contradictions entre un engagement rhétorique en faveur de la « civilisation » des peuples autochtones par le biais de réformes culturelles, politiques et économiques, et les dures réalités de la conquête violente, de l’exploitation économique, l’inégalité juridique et la perturbation socioculturelle. Dans le même temps, la domination française n’a jamais été aussi complète que le suggèrent les bandes bleues unies sur les cartes de la « Grande France ».iiiComme dans tous les empires, les peuples colonisés de toute l’Afrique française ont développé des stratégies pour résister ou échapper à l’autorité française ou coopter la mission dite civilisatrice et faire face aux bouleversements de l’occupation. Après la Première Guerre mondiale, de nouvelles formes de contestation plus organisées ont émergé, alors que les réformateurs, les nationalistes et les syndicats formés en Occident faisaient pression par divers moyens pour une répartition plus équitable du pouvoir politique et administratif. Frustrées dans l’entre-deux-guerres, ces demandes de changement ont stimulé le processus de décolonisation après la Seconde Guerre mondiale. Les efforts des autorités françaises et de certains dirigeants africains pour remplacer la domination impériale par une organisation fédérale ont échoué et, à la suite d’un référendum constitutionnel de 1958, presque tous les territoires français d’Afrique subsaharienne ont revendiqué leur indépendance.

    En Afrique du nord, Les nationalistes tunisiens et marocains ont réussi à forcer les Français à négocier l’indépendance dans les années 1950, mais la décolonisation en Algérie, avec son million de colons européens, n’est intervenue qu’après une guerre prolongée et brutale qui a laissé de profondes cicatrices dans les deux États postcoloniaux. Bien que la domination française formelle en Afrique ait pris fin en 1962, les liens qu’elle a forgés continuent de façonner les relations entre la France et ses anciens territoires coloniaux à travers le continent.iv

    Influence française dans la politique africaine au cours des dernières décennies

    La France a raison de chercher à améliorer son image en Afrique. Le ressentiment s’est accumulé en raison de l’ingérence politique et des interventions armées, notamment l’héritage du génocide rwandais de 1994. Les forces françaises ont facilité la formation et l’expansion des Forces armées rwandaises de 1990 à 1993 et ​​ont fourni d’énormes cargaisons d’armes. v Bien que la stabilisation ait été la principale motivation, la France a effectivement, sans le savoir, aidé à militariser le Rwanda avant un massacre pré-planifié. Le choc suscité par ces événements et un chœur croissant de plaidoyers humanitaires dans la société civile française ont conduit les gouvernements récents à réformer les conditions de leur coopération et de leurs engagements militaires africains, comme indiqué ci-dessus. (vi)

    La France a accepté à l’amiable certains retraits, tels que le retrait de 1200 soldats et le transfert de la souveraineté de base au Sénégal en 2010, mais conserve toujours la volonté et la capacité d’intervenir, comme l’a démontré en Côte d’Ivoire lorsque les forces françaises, longtemps sur le théâtre sous la Force Licorne, a aidé à renverser Laurent Gbagbo – bien qu’avec l’approbation de l’ONU. (vii)

    En fin de compte, la France a utilisé avec succès sa présence sécuritaire depuis la décolonisation pour exercer une influence dans les pays où elle a des intérêts, en maintenant à la fois l’hégémonie régionale et sa vision de l’ordre et de la stabilité. Si cette force est encore puissante, les logiques stratégiques de maintien de présences substantielles s’affaiblissent et, outre la méfiance de l’opinion publique française et africaine, les initiatives récentes de l’Union africaine menacent également d’affaiblir davantage le réflexe interventionniste de la France, comme la création en 2004 du Conseil de la paix et le Conseil de sécurité et sa Force africaine en attente pour (soi-disant) permettre aux Africains de gérer leurs propres affaires. viiiLa France a également une présence militaire considérable en Afrique. Il dirige l’opération Barkhane contre les groupes islamistes dans la région du Sahel, dans laquelle environ 5 100 soldats de plusieurs pays sont impliqués. Selon le quotidien américain « New York Times », en 2007, près de la moitié des 12 000 casques bleus français étaient déployés en Afrique. Ces troupes ont à la fois des capacités militaires et consultatives ainsi que le soutien et la stabilisation des régimes des pays respectifs.

    En vingt ans, les colonies africaines de la France échappent à son contrôle, même si Charles de Gaulle perçoit encore « que la puissance mondiale française et la puissance française en Afrique sont inextricablement liées et se confirment mutuellement ». ix Bien que la Communauté franco-africaine de De Gaulle ait tenté de maintenir le système intact – notamment en menaçant de rompre le soutien français, comme une Guinée dissidente l’a découvert à ses dépens – les colonies africaines, déjà habituées à la souveraineté de facto sinon de jure grâce à l’accord de Defferre La loi-cadre déclare rapidement l’indépendance. XBien qu’une France étourdie ait largement accepté cela, nous assistons à des premières initiatives visant à maintenir les liens avec les anciennes colonies par le biais d’accords économiques et de sécurité, et on pourrait affirmer que l’éclatement des fédérations coloniales en leurs États constitutifs les a rendues plus dépendantes de la France qu’elles ne le feraient. ont été si unifié.  »La décolonisation n’a pas marqué la fin, mais plutôt une restructuration de la relation impériale » et on le voit en Françafrique ; les relations politiques, sécuritaires, économiques et culturelles qui, bien que quelque peu amoindries, subsistent aujourd’hui. (xii)

    De plus, « 60 ans plus tard, les pays francophones d’Afrique n’ont toujours pas une véritable indépendance et liberté vis-à-vis de la France », déclare Nathalie Yamb, conseillère du Parti de la liberté et de la démocratie de Côte d’Ivoire. « Même le contenu des manuels scolaires est souvent encore déterminé par la France », a-t-elle ajouté. Mais plus important encore, le système politique dans de nombreux pays a été introduit par la France. « Peu avant l’indépendance, la France a décidé d’abolir le système parlementaire dans certains pays comme la Côte d’Ivoire et d’introduire un régime présidentiel dans lequel tous les territoires et pouvoirs sont entre les mains du chef de l’Etat », a déclaré Yamb à DW. La raison étant que de cette manière, « une seule personne avec tout le pouvoir doit être manipulée ».

    La Françafrique, comme on appelle l’influence française dans les anciennes colonies, reste un fait, particulièrement irritant pour les jeunes,xii À partir des années 1980, de nombreux candidats présidentiels français ont annoncé leur intention de mettre fin à la Françafrique. Mais la promesse d’un nouveau départ entre la France et les États francophones est devenue un simple rituel, selon Ian Taylor, professeur de politique africaine à l’Université St. Andrews en Écosse. «Ils sortent des déclarations et ils veulent que cela change. Mais après quelques années, ils se rendent compte que les intérêts commerciaux et le type d’intérêts politiques sont toujours très forts et qu’il n’y a aucune volonté réelle de part et d’autre de rééquilibrer fondamentalement la relation », a déclaré Taylor. (xiii)

    Un coup d’Etat dans un autre pays colonisé par la France : la Guinée

    Restent inchangés, du moins pour le moment, cependant, les engagements africains comme ceux-ci qui remontent à l’indépendance il y a 36 ans. Outre le Gabon, les troupes françaises sont basées en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Sénégal, en République centrafricaine, au Tchad, à Djibouti et dans les îles de l’océan Indien de la Réunion et de Mayotte. Outre les pays où elle dispose de troupes, la France a des accords de coopération militaire avec la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Bénin, le Togo, la Guinée équatoriale, le Congo, le Zaïre, le Rwanda et le Burundi. xiv Le scepticisme s’est transformé en dérision lorsque le premier gouvernement démocratiquement élu du Niger est tombé face à un coup d’État militaire en février. À l’époque, la France, qui a un traité de défense avec le Niger, a déclaré qu’elle regrettait le développement mais qu’elle n’interviendrait pas. La même menace se produit dans d’autres pays africains comme la Guinée. (xv)

    Le 5 septembre, le président guinéen Alpha Condé a été capturé par les forces armées du pays lors d’un coup d’État après des coups de feu dans la capitale, Conakry. Le commandant des forces spéciales Mamady Doumbouya a diffusé une émission à la télévision d’État annonçant la dissolution de la constitution et du gouvernement. Après plusieurs décennies de régime autoritaire en Guinée, Condé a été le premier dirigeant démocratiquement élu du pays. Pendant son mandat, la Guinée a utilisé ses riches ressources naturelles pour améliorer l’économie, mais la majeure partie de la population du pays n’a pas ressenti ses effets. En 2020, Condé a modifié la constitution par référendum pour se permettre d’obtenir un troisième mandat, un changement controversé qui a suscité les manifestations guinéennes de 2019-2020. Au cours de la dernière année du deuxième mandat et de son troisième mandat, Condé a réprimé les manifestations et les candidats de l’opposition, dont certains sont morts en prison, tandis que le gouvernement s’efforçait de contenir la hausse des prix des produits de base. En août 2021, dans une tentative d’équilibrer le budget, la Guinée a annoncé des hausses d’impôts, réduit les dépenses de la police et de l’armée et augmenté le financement du bureau du président et de l’Assemblée nationale.(xvi)

    Le coup d’État a commencé le matin du 5 septembre, lorsque les forces armées de la République de Guinée ont encerclé le palais présidentiel de Sekhoutoureah et bouclé le district gouvernemental au sens large. Après une fusillade avec les forces pro-gouvernementales, les mutins, qui semblent être dirigés par Doumbouya, ont pris Condé en otage, ont annoncé la dissolution du gouvernement et de ses institutions, annulé la constitution et bouclé les frontières. Bien que les politiciens locaux ne se soient pas explicitement opposés ou soutenus au coup d’État, la prise de contrôle s’est heurtée à la désapprobation presque universelle des pays étrangers, qui ont appelé à l’arrêt du coup d’État, à la libération des prisonniers et au retour de l’ordre constitutionnel. La Guinée possède plus de quatre milliards de tonnes de minerai de fer à haute teneur inexploité, un tiers des réserves mondiales de bauxite qui sont utilisées pour fabriquer de l’aluminium, des quantités indéterminées d’uranium, de manganèse, de nickel, d’importantes réserves d’or et de diamants et des réserves potentielles de pétrole. La Guinée, pays d’Afrique de l’Ouest, est riche en ressources naturelles, mais des années de troubles et de mauvaise gestion en font l’un des pays les plus pauvres du monde. Il semble que le coup d’État de la Guinée expose la ruée vers les ressources dans la région.(xvii)

    Conclusion

    L’objectif principal de la colonisation de l’Afrique de l’Ouest était de transformer les pays d’Afrique de l’Ouest en un «État français». Cela veut dire changer leur mode de vie, faire du français la langue officielle et les faire se convertir au christianisme. La colonisation française a changé la culture africaine, mais aujourd’hui l’armée française garde son emprise sur les anciennes colonies africaines. Après 150 ans de colonisation française de la RCA (République centrafricaine), il n’y avait qu’une seule personne titulaire d’un doctorat lorsque le pays est devenu indépendant en 1960.

    La plupart des colonies françaises en Afrique sont encore sous la domination française et la culture d’assimilation. Leurs comparses sont les rois de la dictature « démocratique », c’est pourquoi ces gens fuient leurs foyers. De même, 14 pays africains sont toujours contraints par la France de payer une taxe coloniale pour les bénéfices de l’esclavage et de la colonisation : 80% des 10 pays ayant les taux d’alphabétisation les plus bas du monde chez les adultes se trouvent en Afrique francophone. La France continue de percevoir des loyers sur les immeubles coloniaux qu’elle a laissés dans ces pays. On estime que ces pays africains paient chaque année plus de 500 milliards de dollars de taxes coloniales à la France. Bref, jusqu’à ce que la France quitte l’Afrique, l’hégémonie économique et les coups d’État continueront.

    Notes:


    i Gençoğlu, Halim. 2020. Türk arşiv kaynaklarında Türkiye – Afrika, Turquie – Afrique dans les sources d’archives turques. Istanbul, SR Yayınevi.

    ii Cook, Steven A. 2007. Diriger mais ne pas gouverner : le développement militaire et politique en Égypte, en Algérie et en Turquie. Baltimore : presse universitaire Johns Hopkins.

    iii McDougall, James. 2017. Une histoire de l’Algérie. New York : Cambridge University Press,

    iv Ruedy, John. 2005. L’Algérie moderne : les origines et le développement d’une nation. Bloomington : Presse universitaire de l’Indiana.

    v McNulty 2000, p. 109-110.

    vi Allman, Jean Marie, Susan Geiger et Nakanyike Musisi. 2002. Les femmes dans les histoires coloniales africaines. Bloomington : Presse universitaire de l’Indiana.

    viiChafer, Tony. 2002. La fin de l’empire en Afrique occidentale française : la décolonisation réussie de la France ? Oxford : Berg.

    viiiWilliams 2009, p.614.

    ix Charbonneau 2008, p.281.

    x Voie maritime 2008, p.20-21

    xi Chafer cité dans Charbonneau 2008, p.281

    xii Holder Rich, Cynthia. 2011. Christianisme autochtone à Madagascar : le pouvoir de guérir en communauté. New York : Peter Lang.

    xiii Diakité, Penda et Baba Wagué Diakité. 2006. J’ai perdu ma dent en Afrique. New York : Presse scolaire.

    xiv Depuis son intervention de 1964 au Gabon, la France est intervenue militairement sur le continent tous les deux ans en moyenne. Paris a envoyé à plusieurs reprises des troupes au Tchad, envoyé des parachutistes pour sauver des ressortissants français et belges au Zaïre et aider à réprimer une insurrection là-bas, et a utilisé ses forces pour remplacer des dirigeants politiques en République centrafricaine. Voyez, Arnold, Guy. 2008. Dictionnaire historique des guerres civiles en Afrique. Lanham, Maryland : Scarecrow Press.

    xv Luckham, Robin. 1982. « Le militarisme français en Afrique ». Revue de l’économie politique africaine. (24): 55-84.

    xvi Tentative de coup d’État en Guinée : des soldats prétendent s’emparer du pouvoir d’Alpha Condé, https://www.bbc.com/news/world-africa-58453778 , consulté le 4 septembre 2021.

    xvii Gilbert M Khadiagala, Fritz Nganje. (2016) L’évolution de la promotion de la démocratie en Afrique du Sud : de l’idéalisme au pragmatisme. Cambridge Review of International Affairs 29:4, pages 1561-1581.

    L’historien Halim Gençoğlu est l’auteur de quatre livres et de plusieurs articles en études africaines. Il est né en Turquie en 1981. Après son baccalauréat en études historiques, il a obtenu sa deuxième maîtrise en études religieuses et ses études doctorales en langue et littérature hébraïques à l’Université de Cape Town. Le Dr Gençoğlu poursuit ses recherches universitaires en tant que boursier postdoctoral en études afro-asiatiques et personnel contractuel en études africaines à l’Université du Cap.

    United World, 13 sept 2021

    #France #Françafrique #Afrique #Francophonie #Colonialisme #FrancCFA #FCFA

  • Comprendre le Maroc, ce voisin encombrant

    Comprendre le Maroc, ce voisin encombrant

    Maroc, Algérie, Maghreb, Sahara Occidental, colonialisme, France, Espagne, Protectorat,

    « L’Express » reçoit un courrier abondant concernant nos prise de position sur le Maroc; des amis cherchent à en connaître plus, des trolls polluent nos boites à courrier par des insanités, des parties hostiles nous écrivent pour nous couvrir de lazzis et de quolibets; cependant, il y a également des connaisseurs avisés de la région maghrébo-sahélienne qui viennent, avec révérence, demander des éclairages, des arguments sur tel ou tel sujet, et exiger plus de rigueur dans la critique ; et – Dieu nous en est témoin, c’est ce que nous nous appliquons à faire avec nos lecteurs: jamais d’insultes, jamais de propagande de bas étage, mais toujours le cap maintenu sur les faits, la relation d’événements historiques, fiables et vérifiables, les informations sur des liens tenus cachés, les compromissions et les scandales divulgués par les médias internationaux ou soigneusement mis sous le boisseau, les actions politiques, médiatiques ou militaires relevant du domaine public, etc. Le dossier donc s’adresse à cette catégorie, principalement, celle qui cherche avant tout à savoir.

    Si l’Algérie fixe aujourd’hui sa longue-vue sur cet encombrant voisin de l’ouest, c’est parce qu’il en a fait trop, et depuis fort longtemps, et pas uniquement à l’Algérie. Les grands titres des médias du monde entier ont à un moment ou un autre publié des articles compromettants sur le Maroc: tentatives de faire pression sur des émissaires onusiens, « achat » de journalistes européens (français et espagnols surtout, mais aussi italiens et britanniques), noyautage des institutions internationales, infiltration, espionnage, écoutes, et on en passe, et des meilleures.

    De toute évidence, ce serait lui donner trop de puissance que d’attribuer au Maroc toute cette panoplie de faits spectaculaires et répréhensibles, mais nous parlons surtout de tentatives, car tout le monde n’est pas corruptible, et beaucoup de responsables marocains, connus ou agents de l’ombre, se sont cassés les dents sur la probité, l’honnêteté et la rectitude.

    Dans ce dossier, dont certaines bribes ont été publiées en partie par notre journal, nous mettrons le zoom sur un voisin turbulent et imprévisible. Nous prendrons la dynastie saadienne comme commencement de notre histoire, parce que cette dynastie a donné naissance à la dynastie alaouite actuelle, comme elle a été la véritable fondatrice de la politique étrangère marocaine, au détail près, comme nous allons le voir, ce qui signifie que les mécanismes de la politique marocaine obéissent à une certaine doctrine, qu’il serait utile de cerner pour mieux en comprendre les modes opératoires, les prétextes et les compromissions actuelles.

    La victimologie rentière a été l’infusion judaïque livrée à boire aux Marocains depuis 1492. A cette date, des milliers de Juifs ont été chassé-en même temps que les musulmans – de la Péninsule ibérique. Prenant appui sur les mythes fondateurs d’Israël, peuple élu de Dieu – ils le furent réellement, avant de mériter le châtiment divin suprême et devenir un peuple honni, banni et misérable pour les sacrilèges commis-, les Juifs ont de tout temps évoqué les oppressions subies pour retrouver une place privilégiée auprès des nations. Fort d’une communauté juive riche et puissante, qui a pris place au sein de la société marocaine et au cœur du système politique marocain, le Makhzen (entendre dans son acception langagière la plus simple) adoptera souvent cette victimologie pour trouver écho auprès des puissances du moment. C’est l’image qui persiste à ce jour avec des structures apparaissant comme intangibles dans ses relations houleuses avec l’Algérie. Tout l’achat d’armement de guerre auprès des Etats Unis et de la Grande-Bretagne a procédé de la sorte: « On est très faible par rapport au voisin algérien, et il faut nous doter d’un armement puissant pour maintenir les fragiles équilibres militaires en Afrique du nord ». Tel a été le supplique de Rabat auprès des capitales occidentales durant les vingt dernières années.

    Des agressions d’Ahmed El Mansour au Maghreb central et au Sahel aux investissements de la BMCE en Afrique, des alliances avec les Espagnols contre les Turcs d’Alger à la normalisation avec Israël, toujours contre Alger, des lobbys juifs au cœur de la cour ouatasside au Mossad prenant place au centre de la décision du gouvernement Aziz Akhannouch, peu de choses semblent avoir changées depuis cinq siècles.

    Laissons de côté l’Algérie, le Sahara occidental, les animosités du moment et l’actualité, et faisons un retour en arrière. La dynastie saadienne nous est particulièrement intéressante, en ce sens qu’elle présentait déjà toute la logistique marocaine de 2022: vœu d’occidentalisation, expansionnisme, agressions envers le voisinage, sous-traitance de la guerre, mercenariat, alliances contre-nature avec des puissances contre la Régence d’Alger. Pour en saisir les lignes directrices, nous allons louer la machine à remonter le temps; alors tenez-vous bien : le voyage risque d’être « bouleversant ».

    Alors qu’Espagnols et Portugais grignotent peu à peu la côte marocaine, notamment le débouché atlantique de la route transsaharienne, Agadir et les ports voisins, les Marocains se tournent vers le sud et l’ouest pour coloniser de nouvelles terres, trouver des sources de financement à la crise chronique et faire diversion pour tromper le peuple en lui proposant de nouveaux débouchés et de nouvelles aventures. La région du Touât, où Tamantit (dans l’actuel Adrar algérien) représentait la capitale et le carrefour des routes caravanières de la poudre de l’or du Melli (Mali), et pont entre le Maroc et le Soudan (actuel Mali), sera la première victime de cette crise commerciale et monétaire marocaine.

    Les relations entre l’Algérie et le Maroc ont toujours connu des tensions diplomatiques plus ou moins intenses, quand on pouvait la guerre ouverte et les alliances contraires. C’est le propre de l’histoire des deux pays depuis au moins les cinq derniers siècles.

    Si on prend la peine de lire le livre du Dr. Amar Benkherouf, intitulé « les Relations politiques entre l’Algérie et le Maroc au XVIe siècle », on reste effaré tant les similitudes avec ce qui se passe aujourd’hui. Le lecteur de l’Express aurait été plus édifié si cet article avait pu s’appuyer sur un entretien avec l’auteur; hélas, l’auteur était souffrant lorsque nous lui avions proposé l’entretien et ne trouvait pas assez de forces chez lui pour répondre à bon nombre de questions qui auraient éclairé notre dossier d’un jour nouveau.

    Makhzen, Palais royal et ses contingences

    Quand on parle du Maroc, on entend l’administration du Makhzen le Palais royal et ses contingences politiques, et non pas, évidemment, le petit peuple, qui est resté souvent en retrait, souvent même hostile aux politiques officielles menées contre les pays du voisinage, notamment le Mali et l’Algérie.

    Cette parenthèse fermée, revenons-en aux faits. Le Maroc, au XVIe siècle, c’est la dynastie naissante (et envahissante) des sultans saadiens. Ils venaient d’hériter d’une brillante civilisation, celle des Mérinides. Ils côtoyaient et concurrençaient les Zianides, maîtres de Tlemcen et du Maghreb central (actuelle Algérie) et les Hafsides, en Tunisie.

    Comme aujourd’hui, les juifs avaient droit de cité dans la politique interne du Maroc. Maîtres de la monnaie, de l’information, de l’économie, de la diplomatie et du commerce international, ils ne laissaient aux souverains saadiens que le soin de passer du bon temps…à la guerre ou au palais.

    Assez puissant dans le milieu du XVIe siècle, sous le règne d’Al Mansour es-Saadi, au point de résister aux tentatives à se mettre sous l’autorité de la Porte-Sublime ottomane, le Maroc fit plusieurs incursion au Maghreb central, pour soumettre Tlemcen, faire des razzias à Ouargla et le Touat, passages caravaniers et villes prospères du Sahara, avant d’aller détruire la brillante civilisation fondée au Mali par les touaregs de Tombouctou et dirigés par les souverains Askia. Belliqueux et agressif, le Maroc a été également un destructeur d’empires.

    A travers l’étude des chroniques maliennes et marocaines, embrassant l’histoire des souverains saâdiens, le commerce de la poudre d’or et des esclaves, l’imprégnation religieuse, les transferts de populations et la fameuse conquête d’Ahmed El Mansour, il est évident que le fait de retracer cette histoire complexe et mouvementée est d’une utilité décisive.

    La conquête du Soudan songhaï par Ahmed El Mansour est l’un des plus hauts faits de l’histoire officielle du Maroc. Pourtant, c’est sans doute à partir de la chute de Gao que les liens entre le Sahel et le Maroc ont commencé à se distendre. L’époque moderne ne pouvait pas plus mal commencer pour l’ouest du continent africain. Depuis 1438, les tribus berbères Masoufa, les Maqchara et les Targa ravagent les décombres de l’empire de Malli. Au Maroc, les tribus arabes font régner la terreur dans les plaines et les déserts, le revenu agricole s’effondre et la confiance de la population envers le pouvoir mérinide s’amenuise d’année en année. Les Portugais grignotent peu à peu la côte marocaine, notamment le débouché atlantique de la route transsaharienne, Agadir et les ports voisins. La région du Touat, pont entre le Maroc et le Soudan, est la première victime de cette crise commerciale et monétaire (puisque l’or se raréfie), qui n’est pas sans conséquence sur l’ordre politique.

    Dans ce contexte de crispation, toutes les tensions de la société vont se cristalliser au niveau religieux. Le peuple manifeste épisodiquement et bruyamment contre l’importante communauté juive locale.

    Kabbalistes et talmudistes au cœur du pouvoir

    Les Juifs étaient les maîtres de l’horloge dans un royaume marocain soumis déjà à la loi de l’argent. Leur savoir-faire leur ouvrait les portes des cours princières et les plaçait déjà au centre de la décision royale. Kabbalistes et talmudistes diffusaient leur poison dans les sociétés maghrébines de l’époque.

    Les savants locaux demandent des avis ou fatwa sur la légalité de la présence de « nouvelles » synagogues et de leur extension. Cette crise, amorcée depuis le début du XVe siècle, touche également Fès, où les chorfas et les Andalous persécutent et excluent les descendants de juifs convertis à l’islam (islami), lesquels commercent abondamment avec leurs ex-coreligionnaires du Touat. Ces islami défendent courageusement leurs droits comme tout musulman.

    En juillet 2021, peu avant sa mort, l’imam marocain Abou Naïm dénonçait la mainmise des juifs sur le pouvoir réel au Maroc. C’est dire combien les similitudes sont frappantes, à près de cinq siècles d’intervalle.

    La révolution anti-mérinide de Fès, menée en 1465 notamment par l’élite chorfa, concorde avec l’éclosion de la dynastie songhaï (le peuple du fleuve) des Chi-Sonni de Gao, à la frontière nigéro-malienne. Cette dynastie naît avec le prince soudanais Sonni Ali, grand guerrier qui a hérité du royaume de Gao et qui va consacrer son règne (1464-1492) à en faire un puissant Etat. En 1468, Sonni Ali occupe Tombouctou et en chasse les Touaregs. A sa mort, c’est l’un de ses généraux, Muhammad Ibn Abou Bakr, qui devient l’Askia (titre royal en songhaï) et prend la tête de l’empire. Comme les Almoravides, il comprend l’intérêt d’asseoir sa légitimité par la religion et se fait accompagner d’un Alfa (religieux), Muhammad Toulé. Il entreprend la conquête de Ouallata, la cité caravanière occupée par les Arabes Banu Hassan, et de Jenné, en amont du fleuve Niger, jusqu’alors cité vassale de Malli. Désormais seul maître des routes de l’or, Askia Muhammad se lance en 1498 dans un grand pèlerinage, à l’instar de celui réalisé par Mansa Mousa de Malli, deux siècles auparavant.

    Dernier exemple d’imprégnation, les califes songhaïs instituent le poste de Cheikh Al Islam (recteur général de la religion), titre d’inspiration ottomane. Le plus connu sera un certain Mahmoud Ibn Omar, vers 1550. Son neveu figure en bonne place dans les dictionnaires biographiques recensant les plus grands savants de Fès, pour les décennies précédant immédiatement la conquête saâdienne.

    Le sel de la discorde

    Cependant, les dynasties saâdienne et songhaï vont rapidement rivaliser sur la question des mines de sel de Taghazza (extrême nord du Mali actuel). Cet établissement dépend du Soudan depuis la défaite des Targa-Maqchara, les proto-Touaregs, en 1468.

    Son contrôle est vital pour toute la région sahélienne, pauvre en sel, et permet d’éviter de l’acheter à prix « d’or » aux marchands maghrébins, donc d’enrichir outre mesure les cités du Maroc. Avoir le monopole des mines permet de maintenir le prix de l’or et d’acquérir à meilleur marché les produits manufacturés de la Méditerranée.

    Le chérif Ahmed Al Aarej aurait exigé, dès 1526, alors qu’il ne contrôle pas encore le « Royaume de Fès », le retrait des troupes songhaïs des mines de sel. L’Askia répond à cette demande par l’injure et lance une expédition de Touaregs contre les oasis du Draâ, alors que les Saâdiens peinent à résister à la coalition de l’Espagne, des Turcs d’Alger et des Wattasides de Fès. Une des raisons de cette crispation tient peut-être à une hausse des taxes douanières à Tombouctou, dont auraient pâti les marchands maghrébins du Soudan.

    Le « Tarikh As Sudan », notre source africaine principale, rédigé vers 1665 par le savant de Tombouctou Abderrahmane As-Saadi, et « Tarikh Al Fettach », de Mahmoud Kaati de Tombouctou, nous apprennent la réaction de Mohammed Ech Cheikh, le successeur saâdien, en 1557. Il utilise le limogeage d’un Filali, Az-Zubayri, du gouvernorat de Taghazza, et profite de sa frustration pour le monter contre ses anciens maîtres. Il le pousse à massacrer les légionnaires touaregs qui gardent la mine pour le compte de Gao. Après une génération de calme relatif, Ahmed El Mansour propose une conciliation : il envoie un cadeau et reçoit en contrepartie un don de musc et d’esclaves qui l’aurait profondément vexé, soit pour avoir été trop important, et donc outrecuidant, soit trop insignifiant, l’histoire ne le dit pas…

    Assuré contre les offensives ibériques, après sa victoire de l’Oued El Makhazine (1578), et lié aux Turcs d’Alger par un traité de paix, Ahmed El Mansour envoie ses armées contre Taghazza et coupe l’approvisionnement en sel du Soudan (ex-Mali). Cette offensive est décrite de manière contradictoire par les trois sources de l’époque. Le chroniqueur soudanais Abderrahmane As Saadi rapporte une tentative infructueuse de conquérir le Soudan, qui aurait échoué à mi-chemin, à Ouaddan, dans la Mauritanie actuelle. Chez Al Ifrani, chroniqueur du début du XVIIIe siècle, on trouve simplement le récit de la conquête violente des oasis du Touat et du Gourara, l’étape essentielle entre Maghreb et Soudan, dans l’ouest algérien actuel.

    La version d’As Saadi concorde assez avec ce que nous dit l’historien anonyme de la dynastie saâdienne, qui ne porte pas les chérifs dans son cœur. Selon lui, une troupe marocaine fut envoyée au Soudan, dans la foulée des attaques contre le Touat. Elle se serait perdue dans le désert, avant d’être dépouillée par des indigènes touaregs, se rétribuant ainsi de l’avoir sauvée ! C’est en tout cas à cette époque, vers 1582-83, que le grand sultan de Fès et de Marrakech s’intéresse de plus en plus à l’empire rival de la rive sud du Sahara.

    L’élément déclencheur est sans aucun doute la grande crise financière qui secoue le monde méditerranéen en cette fin du XVIe siècle. La crise politique au Sahara, doublée de la présence des comptoirs portugais (et de plus en plus hollandais) sur la côte de Guinée, a sans doute limité les arrivages de métal numéraire dans les cités marocaines.

    L’Express, 13 juin 2022

    #Maroc #Algérie #SaharaOccidental

  • France: La presse ignore les Jeux Méditerranéens d’Oran

    France: La presse ignore les Jeux Méditerranéens d’Oran

    France, Algérie, Jeux Méditerranéens, Oran, presse, journalisme,

    Silence assourdissant !

    Tiens, bizarrement les chaines de télé françaises d’habitude si prolixes quand il s’agit de descendre en flamme l’Algérie restent muettes sur les JM 2022 d’Oran !

    Aucune information sur l’évènement sportif, pourtant planétaire, walou, nada, pas un traitre mot ! Pas même notre chère France 24 qui, d’habitude, est si prompte à déverser son « fiel » quand il s’agit d’Algérie. Mais bon, ils doivent avoir bien assez à faire chez eux sans gouvernement et menacé par Melenchon, Marine et la crise économique !

    Mais vous, vous allez sûrement me dire « on s’en fiche comme en 14 de la France et de sa presse Zelenskyenne». Je vous dirais « et moi donc ! » Je me contrefiche de Bolloré, Lagardère, Bouygues et même de Dassault. Je me contrefiche de Melilla envahie par des migrants « lâchés » par les sbires de M6 faisant un pied de nez au Sanchez qui goutte enfin à l’amertume de la trahison, Echeh !

    Pour ma part, je suis fier de voir notre Président Tebboune intervenant lors de la réunion du BRICS et être écouté par les plus grands de ce monde. Cela me suffit amplement, nous avions été longtemps aphones. Et tant pis (pour eux) si les médias de l’Hexagone passent sous silence les réalisations de l’Algérie, on s’en portera beaucoup mieux car, comme l’avait toujours répété le défunt Boumediene : « il faut se méfier quand la France vous félicite ». Nous les attendrons l’hiver venu, comme cette cigale !

    La Sentinelle, 26 juin 2022

    #France #Algérie #Presse #Journalisme #JeuxMéditerranéens