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  • Algérie: Macron veut des relations « à un niveau d’excellence »

    Algérie: Macron veut des relations « à un niveau d’excellence »

    Algérie, France, Emmanuel Macron, Pedro Sanchez, Espagne,

    Le gouvernement français intensifie ses contacts avec l’Algérie depuis la crise avec Pedro Sánchez

    Le président français, Emmanuel Macron, intensifie les relations avec l’Algérie, en surmontant les conflits passés et pendant la crise du pays maghrébin avec le gouvernement de Pedro Sánchez. Alors que l’Espagnol a demandé le soutien de l’UE contre le gel des exportations vers l’Algérie, Macron a eu une conversation très positive ce samedi avec son homologue algérien.  » Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a eu aujourd’hui un entretien téléphonique avec le président de la République française, M. Emmanuel Macron, au cours duquel ils ont évoqué les relations bilatérales et affirmé leur détermination à œuvrer pour leur approfondissement. « , a révélé l’Algérie dans un communiqué officiel.

    Loin d’évoquer des tensions, Tebboune et Macron ont relevé « le rapprochement des points de vue entre les deux présidents et leur grande convergence pour hisser ces relations à un niveau d’excellence, notamment après la réélection du président Macron pour un nouveau mandat ». C’est ce que confirme le communiqué.

    Pendant ce temps, le gouvernement espagnol n’a pas encore réussi à obtenir de l’Algérie qu’elle désactive l’ordre donné aux banques de ce pays de geler les prélèvements automatiques nécessaires aux exportations espagnoles. Cela signifie, selon le bureau commercial espagnol en Algérie, que les ventes à ce pays sont impossibles.

    Selon l’Algérie, l’appel téléphonique leur a également permis de passer en revue « plusieurs questions, notamment le Sahel et la situation en Libye, ainsi que des questions régionales et internationales d’intérêt commun. » La lutte contre le terrorisme au Sahel est une priorité pour Paris et l’alliance avec l’Algérie est essentielle. Dans leur déclaration, ils n’admettent pas avoir parlé de l’Espagne, comme l’a fait la ministre française des affaires étrangères Catherine Colonna lundi dernier. Elle a révélé qu’elle avait parlé au téléphone avec le FM algérien Ramtane Lamamra, extérieur au gouvernement Sánchez, et elle a adopté une position équidistante.

    Au lieu de reprocher à l’Algérien la suspension des échanges avec l’Espagne, elle s’est limitée à rappeler, selon un communiqué officiel, son souhait de « bonnes relations entre nos partenaires européens et les pays de la rive sud de la Méditerranée. » Et de se montrer « confiante que le dialogue permettra à l’Espagne et à l’Algérie de faire face aux défis communs ». La gestion de la médiation par M. Colonna a eu lieu sans que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, en ait été préalablement informé, selon des sources gouvernementales auprès de ce journal.

    Par la suite, l’agence d’État algérienne a accusé Albares de traitement désobligeant et humiliant. Avec cette nouvelle ère de relations, Macron surmonte la crise que Tebboune lui a ouverte l’année dernière en raison de déclarations qu’il a jugées offensantes. Macron a mis en doute l’existence d’une « nation algérienne » avant la colonisation française et a critiqué le régime « politico-militaire » d’Alger.

    Tebboune a retiré l’ambassadeur à Paris pendant trois mois et a même fermé l’espace aérien à la France, bien qu’il n’ait pas bloqué le commerce entre les deux pays ni suspendu les traités d’amitié comme dans le cas de Sánchez, qu’il disqualifie pour son embardée sur le Sahara occidental.

    La bonne relation avec la France -après celle déjà renforcée avec l’Italie- contraste avec la version de la première vice-présidente, Nadia Calviño, selon laquelle l’Algérie agit contre les partenaires européens sous l’influence du président russe Vladimir Poutine.

    El Mundo, 18 juin 2022

    #Algérie #France #Macron #Espagne #PedroSanchez

  • La France intensifie ses contacts avec l’Algérie

    La France intensifie ses contacts avec l’Algérie

    Algérie, Espagne, France, Emmanuel Macron, Italie, Pedro Sanchez,


    Macron convient avec l’Algérie d’améliorer les relations « à un niveau d’excellence » en plein blocus commercial espagnol

    Le président français Emmanuel Macron intensifie ses relations avec l’Algérie, surmontant les conflits passés et en pleine crise entre le pays maghrébin et le gouvernement de Pedro Sánchez. Alors que l’Espagnol a demandé le soutien de l’Union européenne contre le gel des exportations vers l’Algérie, Macron a eu une conversation très positive avec son homologue algérien samedi.

    « Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a eu aujourd’hui un entretien téléphonique avec le président de la République française, M. Emmanuel Macron, au cours duquel ils ont évoqué les relations bilatérales et affirmé leur détermination à œuvrer à leur approfondissement », a indiqué l’Algérie dans un communiqué officiel.

    Loin d’évoquer des tensions, Tebboune et Macron ont noté « le rapprochement des points de vue entre les deux présidents et leur grande convergence pour porter ces relations à un niveau d’excellence, notamment après la réélection du président Macron pour un nouveau mandat ». C’est ce que dit le communiqué.

    Entre-temps, le gouvernement espagnol n’a pas encore réussi à obtenir de l’Algérie qu’elle désactive l’ordre donné aux banques algériennes de geler les débits directs nécessaires aux exportations espagnoles. Selon le bureau commercial espagnol en Algérie, cela signifie que les ventes vers l’Algérie sont impossibles.

    Selon l’Algérie, l’appel téléphonique leur a également permis de passer en revue « plusieurs questions, notamment le Sahel et la situation en Libye, ainsi que des questions régionales et internationales d’intérêt commun ». La lutte contre le terrorisme au Sahel est une priorité pour Paris, et le partenariat avec l’Algérie est essentiel.

    Dans leur communiqué, ils ne reconnaissent pas avoir parlé de l’Espagne, comme l’a fait lundi la ministre française Catherine Colonna. Elle a révélé s’être entretenue au téléphone avec le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en dehors du gouvernement de Sánchez, et avoir adopté une position équidistante. Au lieu de reprocher à l’Algérien la suspension des échanges avec l’Espagne, elle s’est limitée, selon un communiqué officiel, à rappeler son souhait de « bonnes relations entre nos partenaires européens et les pays de la rive sud de la Méditerranée ». Et de montrer « la confiance que le dialogue permettra à l’Espagne et à l’Algérie de faire face aux défis communs ».

    Selon des sources gouvernementales, les efforts de médiation de M. Colonna ont été faits sans que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, en ait été préalablement informé, ont indiqué à ce journal des sources gouvernementales. Par la suite, l’agence d’État algérienne a accusé Albares de traitement méprisant et vexatoire.

    Avec cette nouvelle ère de relations, Macron surmonte la crise que Tebboune lui a ouverte l’année dernière à propos de déclarations qu’il a jugées offensantes. Macron s’est demandé s’il existait une « nation algérienne » avant la colonisation française et a critiqué le régime « politico-militaire » d’Alger. Tebboune a retiré l’ambassadeur à Paris pendant trois mois et est allé jusqu’à fermer l’espace aérien de la France, sans toutefois bloquer le commerce entre les deux pays ni suspendre les traités d’amitié comme dans le cas de Sánchez, qu’il disqualifie pour ses positions sur le Sahara.

    Les bonnes relations avec la France – après les relations déjà renforcées avec l’Italie – contrastent avec la version de la première vice-présidente Nadia Calviño selon laquelle l’Algérie agit vis-à-vis de ses partenaires européens sous l’influence du président russe Vladimir Poutine.

    El Mundo, 18 juin 2022

    #Algérie #France #Espagne #Italie #Macron #PedroSanchez

  • La maladresse de l’Espagne avec l’Algérie renforce l’Italie

    La maladresse de l’Espagne avec l’Algérie renforce l’Italie

    Algérie, Espagne, Italie, Gaz, France, Allemagne, Pedro Sanchez,

    La maladresse de l’Espagne avec l’Algérie renforce l’Italie en tant que plaque tournante du gaz européen dans le contexte de la crise énergétique.


    L’Italie, l’Allemagne et la France s’efforcent de renforcer leurs liens avec le pays d’Afrique du Nord, l’un des principaux producteurs de gaz au monde.

    De nombreuses inconnues entourent l’imbroglio entre l’Espagne et l’Algérie. L’une d’entre elles est de savoir si le gouvernement de Pedro Sánchez a mal calculé les conséquences du changement de sa position historique sur le Sahara Occidental. L’une des priorités du gouvernement espagnol pour faire face à la tempête a été d’essayer d’européaniser le conflit. La Commission européenne a serré les rangs avec l’Espagne, mais les principales puissances européennes ont pris leurs distances avec le conflit et ont lancé des offensives diplomatiques avec le pays du Maghreb pour réaffirmer leurs liens dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques, économiques et énergétiques.

    En dehors de nos frontières, l’un des principaux bénéficiaires de cette crise diplomatique est les États-Unis, qui ont supplanté l’Algérie comme principal fournisseur de gaz naturel de l’Espagne. Alors que les exportations du pays maghrébin vers la péninsule ibérique ont chuté de 38 % depuis le début de l’année – selon les chiffres publiés par Agencia Efe – les approvisionnements en provenance d’outre-Atlantique se sont multipliés. Et ce, bien que le gaz nord-américain soit non seulement plus cher, mais aussi plus polluant, puisqu’il arrive par bateau, une voie plus polluante (90 % du gaz envoyé par l’Algérie est acheminé par gazoduc). Cependant, dans le triangle Rabat-Algérie-Madrid, le gouvernement espagnol semble avoir donné la priorité aux relations avec les États-Unis et le Maroc.

    Un mois et demi avant de quitter la Maison Blanche, l’ancien président Donald Trump a bouleversé le consensus international vieux de plusieurs décennies en déclarant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations avec Israël. Une décision sur laquelle l’administration Biden n’est jamais revenue et qui a laissé le pays de Mohammed VI dans une situation privilégiée dont le zénith a été la capote du gouvernement espagnol considérant la proposition marocaine d’autonomie pour l’ancienne colonie espagnole comme la voie la plus réaliste.

    Le prix à payer n’est pas anodin. L’Espagne perd de son influence en tant que pont et lien de confiance au sein de l’UE dans son voisinage méridional. Elle prend part à un conflit dans lequel même la France, le grand allié du Maroc dans le bloc de l’UE, n’est pas allée aussi loin. En outre, la tension commerciale pourrait mettre en péril des milliers d’emplois espagnols et le pays rate l’occasion de devenir une plaque tournante européenne de l’énergie à un moment où l’UE cherche désespérément des marchés alternatifs pour se sevrer du charbon, du pétrole et du gaz russes.

    Les Européens ont décrété un embargo sur le charbon et le pétrole russes, mais diverses sources reconnaissent qu’après l’expérience acrimonieuse de l’approbation du dernier paquet – bloqué pendant un mois par le veto de la Hongrie – il n’y a aucun appétit pour proposer un septième ensemble de mesures punitives incluant le gaz.

    L’Italie, un partenaire privilégié

    Le contexte actuel place l’Italie comme le grand gagnant de la crise déclenchée par Madrid au sein de l’Union européenne. Si Alger a qualifié Madrid d’allié  » égoïste  » et le ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, de  » pyromane « , elle a confirmé son virage vers une Italie  » amicale « ,  » constante  » et  » de bon sens « . Dans un contexte de marchés énergétiques volatils et de recherche désespérée d’alternatives au gaz russe, le pays transalpin s’est habilement et rapidement tourné vers l’Algérie. Le Premier ministre italien, Mario Draghi, a récemment conclu un accord visant à augmenter de 40 % les importations de gaz en provenance du pays du Maghreb, détrônant ainsi l’Espagne comme principal bénéficiaire de l’UE.

    L’Algérie est l’un des plus grands producteurs de gaz au monde et est le troisième fournisseur de gaz naturel de l’UE, derrière la Russie et la Norvège. La situation actuelle – marquée par la hausse des prix de l’énergie, la raréfaction des hydrocarbures face à une demande mondiale élevée et la course pour se débarrasser du gaz russe – la positionne comme l’un des principaux partenaires de l’UE, aux côtés d’autres pays comme les États-Unis, le Qatar et l’Azerbaïdjan.

    Mais ce n’est pas l’Espagne qui canalise cette opportunité. Les tensions entre l’Algérie et le Maroc en octobre dernier se sont soldées par la fermeture du gazoduc Maghreb Europe (MEGP), qui passe en partie par le Maroc, mettant fin à l’un des deux gazoducs par lesquels le gaz algérien arrivait en Espagne. Aujourd’hui, seul le Megdaz est opérationnel.

    En revanche, en avril, Rome et Alger ont signé un traité qui montre que leurs relations sont au beau fixe. Grâce à cet accord, l’entreprise publique Sonatrach et le géant ENI augmenteraient leurs exportations vers l’Italie avec l’ambition, publiquement déclarée par la partie algérienne, de projeter l’Italie comme son client prioritaire. Un accord qui aurait déchaîné les nerfs de la délégation espagnole.

    La confiance que l’Algérie accorde à l’Italie fait de ce pays son option privilégiée pour acheminer le gaz vers ses partenaires européens via le gazoduc Transmed Enrico Mattei, dont la capacité est trois fois supérieure à celle du Megdaz. Dans tous les cas, il faudrait investir beaucoup d’argent dans les infrastructures et l’offre ne pourrait pas répondre à la quantité totale de gaz provenant de la Russie. Mais les premiers pas sont faits, et Alger a déjà fait savoir clairement qui est son partenaire préféré sur cette voie énergétique.

    Les puissances européennes embrassent l’Algérie

    Peu après la visite éphémère de M. Albares dans la capitale de l’Union européenne afin d’obtenir le soutien de l’UE dans la crise avec l’Algérie, les délégations italienne, française et allemande ont graissé leurs rouages diplomatiques pour mettre en avant leur coopération avec le pays africain. La vice-ministre allemande des affaires étrangères Katja Keul s’est rendue à Alger cette semaine pour rencontrer le ministre algérien des affaires étrangères Rantan Lamamra. La réunion s’est terminée en confirmant le renforcement des relations commerciales et de la coopération bilatérale dans divers domaines.

    La confiance que l’Algérie accorde à l’Italie fait de ce pays son option privilégiée pour acheminer le gaz vers ses partenaires européens par le biais du gazoduc Transmed Enrico Mattei, dont la capacité est trois fois supérieure à celle du Megdaz. Dans tous les cas, il faudrait investir beaucoup d’argent dans les infrastructures et l’offre ne pourrait pas répondre à la quantité totale de gaz provenant de la Russie. Mais les premiers pas sont faits, et Alger a déjà fait savoir clairement qui est son partenaire préféré sur cette voie énergétique.

    Les puissances européennes embrassent l’Algérie

    Peu après la visite éphémère de M. Albares dans la capitale de l’Union européenne afin d’obtenir le soutien de l’UE dans la crise avec l’Algérie, les délégations italienne, française et allemande ont graissé leurs rouages diplomatiques pour mettre en avant leur coopération avec le pays africain. La vice-ministre allemande des affaires étrangères Katja Keul s’est rendue à Alger cette semaine pour rencontrer le ministre algérien des affaires étrangères Rantan Lamamra. La réunion s’est terminée en confirmant le renforcement des relations commerciales et de la coopération bilatérale dans divers domaines.

    Publico, 18 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Italie #France #Allemagne #Europe #Gaz

  • Ballet diplomatique et coopération: Alger rayonne de nouveau

    Ballet diplomatique et coopération: Alger rayonne de nouveau

    Algérie, diplomatie, coopération, France, Catherine Colonna, Mali, Libye, Allemagne, Canada,

    Les relations entre l’Algérie et de nombreux pays semblent incontestablement au beau fixe. Cela contraste avec les rapports qu’entretient Alger avec Madrid marqués par une crise très importante et inédite.

    C’est en effet dans ce contexte que l’Algérie et d’autres partenaires, occidentaux et autres, sont en train de consolider leurs rapports. En atteste l’importante activité diplomatique déployée par le ministère des Affaires étrangères à l’effet de booster la coopération avec nombre de ses partenaires et de consolider les liens qui les unissent. Avec la France les rapports se sont nettement améliorés et la crise d’il y a quelques mois semble être un lointain mauvais souvenir. Ce bon rapport s’est de nouveau confirmé lors de l’entretien au téléphone du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra avec son homologue française récemment nommée, Catherine Colonna.

    « Les deux ministres ont affirmé leur volonté de poursuivre la dynamique positive dans la relation bilatérale entre la France et l’Algérie, dans toutes ses dimensions, en vue des prochaines échéances bilatérales », a indiqué un communiqué du département de Lamamra. Cet échange a été très apprécié par le chef de la diplomatie algérienne qui l’a d’ailleurs qualifié de « fructueux ». « Fructueux premier échange avec ma collègue sur les perspectives d’un partenariat équilibré et mutuellement avantageux entre nos deux pays et d’un dialogue renforcé au service de la stabilité et de la prospérité aux niveaux régional et international » a tweeté Lamamra. « Volonté commune de poursuivre la dynamique positive dans nos relations bilatérales.

    La coopération entre nos 2 pays est centrale pour faire face aux crises régionales, notamment au Mali et en Libye » a pour sa part écrit la nouvelle ministre française des Affaires étrangères. Entre Alger et Paris le ton est plutôt à l’optimisme en vue de raffermir davantage la coopération entre les deux partenaires. C’est presque simultanément à cet entretien téléphonique que Lamamra a reçu en audience Katja Keul, la ministreadjointe des Affaires étrangères d’Allemagne qui a effectué une visite en Algérie où elle s’est entretenu avec de nombreux hauts responsables. « La rencontre a été l’occasion de procéder à un examen de l’état des relations algéro-allemandes dans les différents domaines de coopération en prévision des prochaines échéances bilatérales », a noté un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Ont également été abordées les questions d’actualité aux niveaux régional et international, ainsi que la consolidation du partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne (UE).

    A l’issue de la rencontre, et en présence du ministre, il a été procédé à la signature d’un accord de coopération culturelle et scientifique par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Chakib Kaïd, et Mme Keul.

    Par ailleurs la tenue des travaux de la 3e session des consultations politiques algéro-canadiennes en Algérie, coprésidés par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Rachid Chakib Gaïd du côté algérien et la sous-ministre déléguée des Affaires étrangères, Cynthia termorshuizen du côté canadien, a permis de renforcer les relations bilatérales. « L’Algérie et le Canada ont exprimé leur satisfaction quant à la qualité de leurs relations politiques bilatérales et convenu de la nécessité de poursuivre le renforcement du dialogue politique à travers l’intensification des visites de haut niveau entre les deux parties », a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

    Ces trois pays ne sont que l’exemple de la nouvelle dynamique lancée par la diplomatie algérienne en vue de renforcer la coopération avec ces pays d’abord , mais aussi et surtout de replacer l’Algérie dans le concert des nations.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi libre, 18 juin 2022

    #Algérie #Diplomatie #Coopération

  • Jean-Louis Trintignant, le dernier gentleman du cinéma français

    Jean-Louis Trintignant, le dernier gentleman du cinéma français

    France, cinéma, Jean-Louis Trintignant,

    María D. Valderrama

    Paris, 17 juin (EFE) – Icône du cinéma français des années 1960, éternel gentleman de l’écran et chouchou de sa vie privée, Jean-Louis Trintignant est mort aujourd’hui à l’âge de 91 ans, dévoré par un cancer qu’il a refusé de combattre et après presque vingt ans de deuil pour le meurtre brutal de sa fille, Marie Trintignant.

    Trintignant (1930-2022) est entré dans le métier d’acteur par le biais du théâtre, où il a vécu une véritable révélation en voyant pour la première fois la comédie de Molière « L’Avare », ce qui l’a encouragé à monter sur les planches. Mais son nom devient connu en 1956 avec l’une de ses premières apparitions au cinéma dans « Et Dieu créa la femme ».

    Il y joue, aux côtés de Brigitte Bardot et sous la direction de Roger Vadim, le rôle d’un jeune mari éperdument amoureux de la belle protagoniste, qui s’amuse à séduire les hommes sur la plage de Saint-Tropez.

    Une histoire qui n’est pas sans rappeler la réalité, puisque Bardot, sur le point de devenir une icône mondiale, et Trintignant ont eu une liaison dans le dos de Vadim, le véritable mari de l’actrice, donnant lieu à l’une des histoires à potins les plus répandues de ces années-là.

    Ce n’est pas la dernière fois que sa relation avec une actrice fait la une des journaux : son rôle dans « Le Train » a donné lieu à une relation brève mais intense avec Romy Schneider, qu’il a finalement quittée pour poursuivre sa relation avec sa femme, la cinéaste Nadine Trintignant.

    Il eut trois enfants avec elle : Marie, Vincent et Pauline, qui mourut à l’âge de neuf mois, premier coup dur dans la vie de la famille.

    Après un grand arrêt du cinéma à la fin des années 1950 – il a évité d’être envoyé à la guerre d’Algérie en tombant malade à cause du blanc d’œuf et du vin blanc – il est revenu à l’écran avec des classiques qui sont passés à la postérité, comme « Les Liaisons dangereuses », toujours réalisé par Vadim.

    Dans cette adaptation du célèbre roman de Pierre Choderlos de Laclos, il côtoie Jeanne Moreau et Gérard Philippe, avant de devenir également une star du cinéma italien, où il travaille avec des réalisateurs tels que Dino Risi, Ettore Scola et Bernardo Bertolucci.

    Des films tels que « Le Conformiste » d’Éric Rohmer, « Il sorpasso », « Le mouton enragé », « Ma nuit avec Maud » et « Z » de Costa Gavras l’ont amené sur le podium des acteurs les plus admirés de la seconde moitié du XXe siècle, bien que son plus grand succès soit venu avec « Un homme et une femme », le film de Claude Lelouch qui a remporté la Palme d’or en 1966 et l’Oscar du meilleur film étranger un an plus tard.

    Ce film, dans lequel il jouait aux côtés d’Anouk Aimée, a été suivi deux décennies plus tard dans « Un homme et une femme : vingt ans après » et à nouveau en 2019 dans « Les plus belles années d’une vie », clôturant dans une trilogie l’un des classiques du cinéma romantique, dans lequel Trintignant jouait un pilote de course qui tombe amoureux d’une veuve au milieu d’une relation tourmentée par la culpabilité et la perte.

    VINGT ANS DE DEUIL

    Ce n’est pas un hasard si le rôle de Trintignant est celui d’un pilote de course. Né dans une famille aisée du sud de la France, il est le neveu de trois pilotes de course célèbres, Louis, Henri et Maurice Trintignant, dont il a hérité la passion de la vitesse.

    Ses dernières années au cinéma ont été marquées par la perte tragique de sa fille Marie, également actrice, qui a été battue à mort en 2003 par son compagnon, le chanteur Bertrand Cantat.

    « Ça m’a complètement détruit, je n’ai pas réussi à m’en remettre », a-t-il admis en 2018 dans l’une des rares interviews où elle a accepté de parler de sa vie privée.

    Il s’est rarement remis devant une caméra et a reconnu avoir refusé des rôles par manque de force, même s’il savait que le métier d’acteur était l’une des choses qui l’aidait le plus à surmonter la perte.

    Ses rares apparitions au cinéma au cours des vingt dernières années ont néanmoins donné lieu à des rôles mémorables, comme dans le film « Love » de Michael Haneke en 2012 et à nouveau avec le cinéaste allemand dans « Happy End » en 2017.

    La boucle est bouclée, « Les plus belles années d’une vie » est sa dernière apparition au cinéma, hormis un projet de documentaire sur Lelouch.

    En 2017, à l’âge de 87 ans, il a rendu publique sa maladie de cancer de la prostate, qu’il a refusé de combattre.

    « Quand on est vieux, le cancer n’est pas la maladie la plus grave », a-t-il déclaré, admettant que sa seule volonté pour faire face à son mal était de se reposer. EFE

    Swissinfo, 17 juin 2022

  • Macron refuse de rencontrer le roi du Maroc

    Macron refuse de rencontrer le roi du Maroc

    France, Maroc, Emmanuel Macron, Mohammed VI, Pegasus, espionnage,

    Mohammed VI se trouve à Paris depuis 17 jours. Officiellement, en visite privée. Officieusement, il veut arracher une rencontre avec le président Emmanuel Macron et signer la réconciliation avec la France suite au scandale d’espionnage Pegasus.

    En effet, les relations avec l’Elysée ne sont pas au beau fixe depuis que Forbidden stories et Amnesty International ont dévoilé que le téléphone portable était sous écoute grâce au logiciel espion israélien Pegasus. Le promoteur de cette opération n’est autre que le Maroc, principal allié de la France au Maghreb.

    Les deux ONG internationales ont eu accès aux enregistrements de plus de 50.000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients d’ONS Group dans plus de 50 pays depuis 2016. Parmi eux, plusieurs personnalités et journalistes français dont Emmanuel Macron.

    Depuis, tout contact entre Macron et le roi du Maroc a été coupé. Dans le but de mettre fin à cette brouille, Mohammed VI s’est installé dans son palais à Betz d’où il attend que son lobby français résussisse à convaincre le président Macron de la nécessité d’accueillir le souverain marocain.
    Il semble que le locataire de l’Elysée est toujours fâché. Deux semaines après son arrivée à Paris, Mohammed VI vient d’annoncer avoir contraté le virus covid 19 sans symptomes. Est-ce pour justifier le fait qu’il a été ignoré par le président français?

    #France #Maroc #Macron #MohammedVI #Pegasus #Espionnage

  • Sánchez, Europe and Western Sahara

    Sánchez, Europe and Western Sahara

    Western Sahara, Spain, Morocco, Algeria, France, USA, Europe, NATO, neo-colonialism,


    Jesus L. Garay
    Member of Asociación de Amigos y Amigas de la RASD (Association of Friends of SADR)

    We need all the strength of solidarity and all the democratic political will to stop this neo-colonialist coup, to dismantle the fallacious arguments of political expediency and false humanitarian compassion deployed by the PSOE and to launch an effective social and political mobilisation.

    Three months after Morocco leaked Pedro Sánchez’s letter in which the Spanish government modified its formal position on the Western Sahara issue, the echoes of the reactions provoked by this turnaround, far from abating, continue to be at the forefront of political and media statements, this time in the wake of Algeria’s suspension of the friendship and cooperation treaty with Spain.

    The Spanish government’s decision undoubtedly has many implications that would be impossible to cover briefly, just as it is impossible to deal with the multitude of blunders that have been and are being made in commenting on the various aspects of this issue.

    Above all, the implications of the government’s position on the internal politics of the state have been commented on; but beyond generic statements and motions, if anything has become clear on this issue it is that the parties that make up or support this government are incapable – or perhaps simply have no real will – of reversing the decision to implicitly recognise Moroccan sovereignty over the Spanish colony. Equally, it seems that social organisations have not been able to channel the sympathy and solidarity that the Sahrawi cause arouses in the vast majority of the population into a clear expression of rejection or indignation. However, as Algeria’s decision shows, it is never too late to take the initiative.

    However, Algeria’s latest decisions highlight a dimension that has been almost silenced by the noise caused by the forms and timing of the government’s decision. Indeed, at the international level, the declarations of support for the Moroccan occupation reveal that the decision is not the result of a simple ‘hot flash’ by Mr Sánchez, as some media outlets are trying to describe it – although there is clearly some improvisation – nor, as is being done especially on social networks, a simple surrender to Morocco’s brutal blackmail – which is also the case.

    The Spanish government’s current position is the result of a far-reaching strategic effort to consolidate a balance of power in the Arab Maghreb that is definitely favourable to the neo-colonial interests of the capitalist West. This effort, initially led by the United States, as befits its status as a hegemonic power, found its ultimate expression in the declaration of an outgoing president, Donald Trump, accepting Morocco’s sovereignty over Western Sahara in exchange for the full restoration of relations between the Kingdom of Morocco and the state of Israel.

    In the current international order, however, geopolitical control of this area of North Africa does not lie directly with the US, but with Europe. Not the Europe of rights and democratic values that they want to sell us, but the Europe of migratory necropolitics, a subsidiary of NATO and heir to the most recent colonialism, which in recent years has been sliding towards the ideological far right.

    Many of the reactions of policy-makers to Algeria’s severing of relations with Spain demonstrate that, at bottom, Europe’s view of Africa has hardly changed since the Berlin conference of 1885 and, like the US with Latin America, it continues to treat the African continent as its backyard: a kind of huge estate from which to extract the resources necessary for its economic and social development and where African inhabitants and leaders should confine themselves to doing that job effectively.

    The list of assassinations, coups d’état and military interventions to control independence movements or simply to « moderate » policies deemed potentially dangerous to Europe’s interests is not closed. France, the UK and Germany openly and clandestinely strive to condition the political and economic life of the peoples of Africa, because the direction of the European economy they lead largely depends on it.

    Certainly, European neo-colonial practice is in open contradiction with the legal framework created after the Second World War, the so-called international legality, which is why, to a large extent, the interventions are of a « covert » type or simply silenced from public opinion. And yes, Spain, although it is the only European country that still has a recognised colony in Africa, Western Sahara, plays a marginal role in this endeavour. Like remaining in NATO, this is part of the price it had to pay in exchange for EU membership.

    In this context, the Arab Maghreb has become one of the most obvious theatres of confrontation between neo-colonial interests and the rights of African peoples, with Western Sahara probably the most decisive battleground in this respect. If Morocco finally succeeds in appropriating the strategic territory of Western Sahara and controlling its assets, the West will have largely succeeded in balancing the main power in the region, which is currently Algeria.

    The only problem is the resistance put up by the small Sahrawi people, using international law in their favour. Indeed, the Saharawi people, at least since the creation of the Polisario Front, have based the legitimacy of their struggle on international law. This has been an important asset in confronting colonialism and reaffirming their will to achieve the right to self-determination and independence. Thus, every time the neo-colonial forces have tried to justify or perpetuate their misdeeds, each and every international body and court has ratified the legitimacy of the Saharawi resistance and condemned colonial practices.

    So-called international legality is, curiously enough, a creation of those who support the occupation of the territory, the plundering of its resources, and the attempt to annihilate the original population. That is, the political-economic group of governments and companies that finance and provide the means and weapons for the occupation of Western Sahara. In this lobby of death and plunder, Spanish governments and companies do have, for historical and geographical reasons, a prominent role.

    It has been 50 years of an unstable balance between legitimacy and economic and geopolitical interests. It is a struggle in which neither side can be considered the definitive winner. Neo-colonialism has tried to make the Saharawi people surrender by bombing civilian refugees, mass disappearances, the invasion of settlers, the massive plundering of resources, all kinds of tactics to delay the implementation of UN resolutions, lies and silence, and the blatant support of Spain, France and the USA for the genocidal regime of Mohamed VI, but the Saharawi resistance continues, supported by international law. The sale of arms, the gigantic theft of phosphates and fish, the agricultural business with the King of Morocco, the fossil and green energy from Western Sahara exploited by companies such as Siemens-Gamesa, thus appear as facts that have been fulfilled but are impossible to justify or legalise.

    The key to breaking this cruel stalemate could lie in a series of rulings by the European Court of Justice which, since 2016, have been narrowing the margin for these colonial practices to be carried out, by declaring the economic agreements with Morocco on which they are based to be null and void. Throughout 2023, it is expected that the highest European judicial instance will definitively resolve the dispute in favour of the Polisario Front’s arguments, which should lead the EU to rethink its relations with Morocco as a whole. Not only trade relations, but all issues affecting the territory of Western Sahara, which Morocco considers its own and which constitutes not only the Alawi kingdom’s main source of wealth, but, as we have explained, the only hope, both for Morocco and for Europe, of being able to confront its main rival on the Maghreb chessboard.

    The Spanish government’s decision, therefore, would be part of a plan to impose the reality of the occupation through international political consensus, whatever the decision of the European courts. Building such a consensus in the European case requires the direct involvement of the two main governments, France and Germany, and, in the case of Western Sahara, the colonial power of reference, Spain – as would be Belgium in the case of the Republic of Congo or Portugal in the case of Mozambique. Once this « realpolitik » consensus has been built, it would be easy to bring together the majority of European governments – although perhaps not as easy as it has been in the case of the war in Ukraine – and, together with the United States, impose the law of the strongest in this corner of the world.

    That is why we need all the strength of solidarity and all the democratic political will to stop this neo-colonialist coup, to dismantle the fallacious arguments of political expediency and false humanitarian compassion that the PSOE has deployed, and to launch an effective social and political mobilisation. Because it is not only the freedom and rights of an African people that are at stake, but also whether or not governments and companies can impose their will above the law, which they themselves claim to promote.

    NAIZ, 10 juin 2022

    #WesternSahara #Morocco #Spain #NATO #France #USA #Neocolonialism #Maghreb

  • Sánchez, l’Europe et le Sahara occidental

    Sánchez, l’Europe et le Sahara occidental

    Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Espagne, Europe, OTAN, Etats-Unis, néocolonialisme, France, Maghreb,


    Jesus L. Garay
    Membre de l’Asociación de Amigos y Amigas de la RASD (Association des amis de la RASD)

    Nous avons besoin de toute la force de la solidarité et de toute la volonté politique démocratique pour arrêter ce coup néocolonialiste, pour démonter les arguments fallacieux d’opportunité politique et de fausse compassion humanitaire que le PSOE a déployés, et pour lancer une mobilisation sociale et politique efficace.

    Trois mois après la divulgation par le Maroc de la lettre de Pedro Sánchez dans laquelle le gouvernement espagnol modifie sa position officielle sur la question du Sahara occidental, les échos des réactions provoquées par ce revirement, loin de s’apaiser, continuent d’occuper le devant de la scène politique et médiatique, cette fois dans le sillage de la suspension par l’Algérie du traité d’amitié et de coopération avec l’Espagne.

    La décision du gouvernement espagnol a sans aucun doute de nombreuses implications qu’il serait impossible d’aborder brièvement, tout comme il est impossible de traiter la multitude d’erreurs qui ont été et sont commises en commentant les différents aspects de cette question.

    Les implications de la position du gouvernement sur la politique interne de l’État ont surtout été discutées ; mais au-delà des déclarations et des motions génériques, si quelque chose est devenu clair sur cette question, c’est que les partis qui composent ou soutiennent ce gouvernement sont incapables – ou peut-être manquent-ils simplement de volonté réelle – de revenir sur la décision de reconnaître implicitement la souveraineté marocaine sur la colonie espagnole. De même, il semble que les organisations sociales n’aient pas été en mesure de canaliser la sympathie et la solidarité que la cause sahraouie suscite dans la grande majorité de la population en une expression claire de rejet ou d’indignation. Toutefois, comme le montre la décision de l’Algérie, il n’est jamais trop tard pour prendre l’initiative.

    Cependant, les dernières décisions de l’Algérie mettent en lumière une dimension qui a été presque étouffée par le bruit causé par les formes et le timing de la décision du gouvernement. En effet, au niveau international, les déclarations de soutien à l’occupation marocaine révèlent que la décision n’est pas le résultat d’un simple  » coup de chaud  » de M. Sánchez, comme certains médias tentent de le décrire – bien qu’il y ait clairement une part d’improvisation – ni, comme cela se fait notamment sur les réseaux sociaux, une simple capitulation devant le chantage brutal du Maroc – ce qui est également le cas.

    La position actuelle du gouvernement espagnol est le résultat d’un effort stratégique de grande envergure visant à consolider un équilibre des forces au Maghreb arabe qui soit définitivement favorable aux intérêts néocoloniaux de l’Occident capitaliste. Cet effort, mené initialement par les États-Unis, comme il sied à leur statut de puissance hégémonique, a trouvé son expression ultime dans la déclaration d’un président sortant, Donald Trump, acceptant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en échange de la restauration complète des relations entre le Royaume du Maroc et l’État d’Israël.

    Dans l’ordre international actuel, cependant, le contrôle géopolitique de cette région d’Afrique du Nord ne relève pas directement des États-Unis, mais de l’Europe. Non pas l’Europe des droits et des valeurs démocratiques qu’on veut nous vendre, mais l’Europe de la nécropolitique migratoire, filiale de l’OTAN et héritière du colonialisme le plus récent, qui a glissé ces dernières années vers l’extrême droite idéologique.

    Bon nombre des réactions des décideurs politiques à la rupture des relations entre l’Algérie et l’Espagne démontrent qu’au fond, le point de vue de l’Europe sur l’Afrique n’a guère changé depuis la conférence de Berlin de 1885 et que, comme les États-Unis avec l’Amérique latine, elle continue de traiter le continent africain comme son arrière-cour : une sorte d’immense domaine d’où extraire les ressources nécessaires à son développement économique et social et où les habitants et les dirigeants africains devraient se contenter de faire ce travail efficacement.

    La liste des assassinats, des coups d’État et des interventions militaires pour contrôler les mouvements indépendantistes ou simplement pour « modérer » des politiques jugées potentiellement dangereuses pour les intérêts de l’Europe n’est pas close. La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne s’efforcent ouvertement et clandestinement de conditionner la vie politique et économique des peuples d’Afrique, car l’orientation de l’économie européenne qu’ils dirigent en dépend largement.

    Certes, la pratique néocoloniale européenne est en contradiction ouverte avec le cadre juridique créé après la Seconde Guerre mondiale, la soi-disant légalité internationale, ce qui explique pourquoi, dans une large mesure, les interventions sont de type « secret » ou simplement passées sous silence par l’opinion publique. Et oui, l’Espagne, bien qu’elle soit le seul pays européen qui possède encore une colonie reconnue en Afrique, le Sahara occidental, joue un rôle marginal dans cette entreprise. Comme le maintien dans l’OTAN, cela fait partie du prix qu’elle a dû payer en échange de son adhésion à l’UE.

    Dans ce contexte, le Maghreb arabe est devenu l’un des théâtres les plus évidents de la confrontation entre les intérêts néocoloniaux et les droits des peuples africains, le Sahara occidental étant probablement le champ de bataille le plus décisif à cet égard. Si le Maroc parvient finalement à s’approprier le territoire stratégique du Sahara occidental et à contrôler ses actifs, l’Occident aura largement réussi à équilibrer la principale puissance de la région, qui est actuellement l’Algérie.

    Le seul problème est la résistance opposée par le petit peuple sahraoui, qui utilise le droit international en sa faveur. En effet, le peuple sahraoui, au moins depuis la création du Front Polisario, a fondé la légitimité de sa lutte sur le droit international. Cela a été un atout important pour affronter le colonialisme et réaffirmer leur volonté de réaliser le droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Ainsi, chaque fois que les forces néocoloniales ont tenté de justifier ou de perpétuer leurs méfaits, chaque organisme et tribunal international a ratifié la légitimité de la résistance sahraouie et condamné les pratiques coloniales.

    La soi-disant légalité internationale est, curieusement, une création de ceux qui soutiennent l’occupation du territoire, le pillage de ses ressources et la tentative d’anéantir la population d’origine. C’est-à-dire, le groupe politico-économique de gouvernements et de sociétés qui financent et fournissent les moyens et les armes pour l’occupation du Sahara Occidental. Dans ce lobby de la mort et du pillage, les gouvernements et les entreprises espagnols ont, pour des raisons historiques et géographiques, un rôle de premier plan.

    Cela fait 50 ans que l’équilibre est instable entre la légitimité et les intérêts économiques et géopolitiques. C’est une lutte dans laquelle aucun des deux camps ne peut être considéré comme le vainqueur définitif. Le néocolonialisme a tenté de faire capituler le peuple sahraoui par des bombardements de réfugiés civils, des disparitions massives, l’invasion de colons, le pillage massif des ressources, toutes sortes de tactiques pour retarder l’application des résolutions de l’ONU, les mensonges et le silence, et le soutien flagrant de l’Espagne, de la France et des États-Unis au régime génocidaire de Mohamed VI, mais la résistance sahraouie continue, soutenue par le droit international. La vente d’armes, le vol gigantesque de phosphates et de poissons, le business agricole avec le roi du Maroc, l’énergie fossile et verte du Sahara occidental exploitée par des entreprises comme Siemens-Gamesa, apparaissent ainsi comme des faits accomplis mais impossibles à justifier ou à légaliser.

    La clé pour sortir de cette cruelle impasse pourrait résider dans une série d’arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne qui, depuis 2016, réduisent la marge de manœuvre de ces pratiques coloniales, en déclarant nuls et non avenus les accords économiques avec le Maroc sur lesquels elles reposent. Tout au long de l’année 2023, il est prévu que la plus haute instance judiciaire européenne tranche définitivement le litige en faveur des arguments du Front Polisario, ce qui devrait amener l’UE à repenser ses relations avec le Maroc dans son ensemble. Non seulement les relations commerciales, mais toutes les questions touchant au territoire du Sahara occidental, que le Maroc considère comme sien et qui constitue non seulement la principale source de richesse du royaume alaouite, mais, comme nous l’avons expliqué, le seul espoir, tant pour le Maroc que pour l’Europe, de pouvoir affronter son principal rival sur l’échiquier du Maghreb.

    La décision du gouvernement espagnol s’inscrirait donc dans un plan visant à imposer la réalité de l’occupation par un consensus politique international, quelle que soit la décision des tribunaux européens. La construction d’un tel consensus dans le cas européen nécessite l’implication directe des deux principaux gouvernements, la France et l’Allemagne, et, dans le cas du Sahara occidental, de la puissance coloniale de référence, l’Espagne – comme le serait la Belgique dans le cas de la République du Congo ou le Portugal dans le cas du Mozambique. Une fois ce consensus de « realpolitik » construit, il serait facile de réunir la majorité des gouvernements européens – même si ce n’est peut-être pas aussi facile que dans le cas de la guerre en Ukraine – et, avec les États-Unis, d’imposer la loi du plus fort dans ce coin du monde.

    C’est pourquoi nous avons besoin de toute la force de la solidarité et de toute la volonté politique démocratique pour arrêter ce coup néocolonialiste, pour démonter les arguments fallacieux d’opportunité politique et de fausse compassion humanitaire déployés par le PSOE et pour lancer une mobilisation sociale et politique efficace. Car ce ne sont pas seulement la liberté et les droits d’un peuple africain qui sont en jeu, mais aussi la possibilité pour les gouvernements et les entreprises d’imposer leur volonté au-dessus de la loi, qu’ils prétendent eux-mêmes promouvoir.

    NAIZ, 10 juin 2022

    #SaharaOccidental #Maroc #Algérie #Espagne #Europe #OTAN #EtatsUnis #France #Néocolonialisme #Maghreb

  • La France capture un chef du groupe État islamique au Mali

    La France capture un chef du groupe État islamique au Mali

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    Les troupes françaises au Mali ont capturé un haut responsable de la filiale sahélienne du groupe Etat islamique, a annoncé mercredi l’armée française.

    « Dans la nuit du 11 au 12 juin, une opération de la force Barkhane a permis la capture d’Oumeya Ould Albakaye, haut responsable de l’ Etat islamique au Grand Sahara (IS-GS) », a déclaré un porte-parole du chef d’état-major à l’AFP.

    La capture intervient alors que la France se prépare à achever son retrait du Mali après près d’une décennie de lutte contre une insurrection djihadiste dans le pays.

    Albakaye sera détenu par les forces françaises pour interrogatoire pendant plusieurs jours puis remis aux autorités maliennes, ont ajouté les militaires.

    Une source de sécurité qui a demandé à ne pas être nommée a déclaré à l’AFP qu’Albakaye avait autrefois été considéré comme un successeur potentiel de l’ancien chef de l’IS-GS Adnan Abu Walid al-Sahrawi, qui a été tué par les forces françaises en août 2021.

    Expert en explosifs , Albakaye était un chef régional du groupe, commandant les régions du Gourma au Mali et de l’Oudalan au Burkina Faso voisin.

    Il est responsable d’un grand nombre d’exactions contre des civils dans ces pays, selon l’armée.

    La France doit achever son retrait du Mali dans les prochains mois lorsque sa principale base militaire de Gao sera rendue aux forces maliennes.

    Les relations entre le Mali et la France se sont effondrées après la prise du pouvoir par l’armée à Bamako en août 2020.

    La junte a résisté à la fixation d’une date rapprochée pour rétablir le régime civil et a resserré les liens avec Moscou, faisant venir des « instructeurs militaires » que la France et ses alliés condamnent comme des mercenaires embauchés par le groupe pro-Kremlin Wagner.

    France24, 15 juin 2022

    #France #Mali #Sahel #EtatsIslamique

  • Vols Paris-Alger: Augmentation de 67% des prix des billets

    Vols Paris-Alger: Augmentation de 67% des prix des billets

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    Les prix des billets des vols au départ des aéroports de Paris à destination de l’aéroport d’Alger ont augmenté de 67%.

    Les voyages en Algérie vont coûter chers cet été pour les algériens établis en France. Malgré le renforcement du programme de vols entre l’Algérie et la France, les prix des billets restent chers.

    Actuellement, Air Algérie et les autres compagnies aériennes françaises assurent, chaque semaine, plus de 350 vols entre la France et l’Algérie par

    Les autorités algériennes ont décidé de renforcer le programme de vols, à l’approche de la saison estivale, afin de permettre à la communauté algérienne établie à l’étranger de passer les vacances d’été en Algérie.

    Toutefois, les prix des billets d’avion entre la France et l’Algérie surtout sur la ligne Paris – Alger demeurent encore chers. Une famille algérienne doit débourser jusqu’à 3000 euros pour 4 billets, selon le député Mohamed Hani, président de la commission des affaires étrangères de l’APN.

    Les billets de la ligne Paris – Alger restent excessivement chers. Un billet au départ de Paris vers (aller-retour) coûte 625 euros. Le prix des billets a augmenté de 67%, selon France Info.

    Alors qu’une révision des prix a été annoncée avec l’entrée en vigueur du programme de vols supplémentaires, les prix des billets continuent de flamber.

    Le député Abdelouahab Yagoubi, membre de la commission des affaires étrangères de l’APN, a exprimé sa « déception totale » en raison de la rareté des sièges et les prix des billets qui sont excessivement chers.

    L’indice de la direction générale de l’aviation civile française a, de son côté, relevé une hausse de 80% des prix des billets au départ de la France vers les différentes destinations en avril par rapport à la même période en 2021.

    Durant les 4 premiers mois de cette, les prix des billets d’avion ont augmenté de 10% par rapport à l’année 2021, selon le même indice, cité par Air Journal.

    Voyager, 15 juin 2022

    #Algérie #France #Vols #Billets #Prix