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  • L’armée française quitte la base malienne avant le retrait total

    L’armée française quitte la base malienne avant le retrait total

    France, Mali, Sahel, Menaka, Barkhane, Takuba,

    Paris (AFP) – Les troupes françaises ont restitué lundi une base militaire dans le nord-est du Mali avant un retrait définitif de la nation sahélienne, a annoncé l’armée française, après neuf ans de lutte contre une insurrection djihadiste.

    Et l’émissaire de l’ONU sur place a averti que leur retrait pourrait laisser Menaka, où ils étaient basés, vulnérable à une attaque djihadiste.

    Le départ de la base de Ménaka « s’est déroulé dans le bon ordre, en toute sécurité et dans la transparence », a déclaré à Paris le porte-parole de l’armée française, le général Pascal Ianni.

    Il précède le dernier retrait du Mali « à la fin de l’été », lorsque la principale base militaire française de Gao sera rendue aux forces maliennes, a-t-il ajouté.

    Mais El-Ghassim Wane, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali, a averti que le retrait pourrait causer des problèmes à Menaka.

    Il s’était rendu dans la ville il y a deux semaines, a-t-il dit, et les personnes à qui il avait parlé « n’excluaient pas une attaque contre la ville de Ménaka », où 5 000 personnes forcées de fuir les violences dans la région s’étaient réfugiées.

    « Si ce scénario se concrétise, la base de la MINUSMA sera probablement perçue comme le dernier refuge pour les civils fuyant la violence », a ajouté Wane, faisant référence à la base de la force de maintien de la paix de l’ONU au Mali.

    Mais il a averti : « Avec un minimum de forces maliennes dans la région et quelque 600 casques bleus disponibles pour protéger les civils, le personnel et les biens de l’ONU, la capacité de la MINUSMA à organiser une réponse efficace est limitée ».

    Détérioration des relations

    L’ancien dirigeant colonial français a installé l’avant-poste de Menaka en 2018 dans la zone sauvage des trois frontières où le Mali rencontre le Niger et le Burkina Faso. Il abritait des forces spéciales françaises et européennes sous le nom de Takuba chargées de former les troupes locales.

    Le général Ianni a déclaré aux journalistes que l’opération Takuba ne serait pas transférée au Niger voisin.

    La France a lancé des opérations anti-jihadistes au Sahel en 2013, aidant le Mali à étouffer une révolte dans le nord.

    Mais les jihadistes se sont regroupés pour attaquer le centre instable du pays, déclenchant une insurrection enflammée que le président élu Ibrahim Bubacar Keita n’a pas été en mesure d’écraser.

    En août 2020, les manifestations contre Keita ont abouti à un coup d’État de colonels mécontents, suivi d’un deuxième coup d’État militaire en mai 2021.

    Dès lors, les relations avec la France n’ont cessé de se détériorer, poussées par la résistance de la junte à fixer une date rapide pour rétablir un régime civil et par les accusations de Bamako selon lesquelles la France incitait la région à adopter une ligne dure contre elle.

    L’effondrement s’est accéléré en 2021 alors que la junte resserrait ses liens avec Moscou, faisant venir des « instructeurs militaires » que la France et ses alliés condamnaient comme des mercenaires embauchés par le groupe pro-Kremlin Wagner.

    La France ne quitte pas le Sahel

    L’opération française à travers le Sahel comptait à son apogée en 2020 quelque 5 500 soldats avant que Paris ne commence à réduire progressivement les effectifs et à fermer les bases les plus avancées à Kidal, Tessalit et Tombouctou dans le nord du Mali.

    En janvier dernier, l’ambassadeur de France à Bamako a été expulsé et le mois suivant, le président Emmanuel Macron a annoncé le retrait total du Mali alors que les relations et la sécurité se détérioraient.

    Cependant, l’armée a déclaré lundi que les forces françaises ne quittaient pas la région du Sahel.

    « L’engagement dans la lutte contre le terrorisme, aux côtés des Etats de la région, à leur demande, reste une priorité absolue », a déclaré le porte-parole.

    © 2022 AFP

    Source : France24, 13/06/2022

    #France #Barkhane #Mali #Takuba #MINUSMA #Ménaka

  • Macron va-t-il pardonner à Mohamed VI le scandale Pegasus ?

    Macron va-t-il pardonner à Mohamed VI le scandale Pegasus ?

    France, Emmanuel Macron, Maroc, Mohammed VI, Pegasus, espionnage,

    Les relations entre la France et le Maroc se sont refroidies depuis que Forbidden Stories a révélé en 2021 qu’un millier de téléphones portables français, dont celui de Macron, avaient été infiltrés par Pegasus par les services secrets marocains.

    Le roi Mohammed VI du Maroc est un habitué de Paris, où il a passé de nombreuses vacances dans des hôtels ou dans son château de Betz, à 75 kilomètres au nord-est de la capitale. Pourtant, il n’était pas revenu depuis 2018. Lorsque la pandémie s’est calmée et que le monarque a pu à nouveau voyager, il s’est d’abord rendu à sa résidence de Pointe Denis, dans l’estuaire paradisiaque du Kuomo (Gabon). Il y est resté plus d’un mois, de la fin du mois de février jusqu’à la veille du début du Ramadan. Et c’est là qu’il a rédigé le communiqué royal avec lequel, le 18 mars, il a révélé le changement drastique de position du président espagnol, Pedro Sánchez, sur le Sahara occidental : l’Espagne soutient la solution préconisée par le Maroc pour résoudre le conflit. Rabat avait gagné le pouls diplomatique de l’Espagne. Aujourd’hui, le roi du Maroc est de retour à Paris. Il devait attendre ce voyage avec impatience pour, entre autres, voir le palais qu’il a acheté le 28 juillet 2020, à côté de la Tour Eiffel, pour 80 millions d’euros. Le lendemain, il a prononcé son traditionnel discours du Trône, dans lequel il a souligné devant les Marocains « l’ensemble des effets négatifs de cette crise sanitaire, non seulement sur le plan sanitaire, mais aussi sur le plan économique et social ».

    Mais avant de se rendre dans la capitale française, il a voulu s’assurer qu’il serait reçu à l’Élysée par le président Emmanuel Macron. A chaque fois qu’il s’est rendu dans la ville pour une visite privée, les portes de l’Elysée lui ont été ouvertes. Cette fois, il y a des doutes, non encore résolus, que ce sera le cas. Le 18 juillet 2021, le consortium journalistique Forbidden Stories a révélé que quelque 1 000 téléphones mobiles français avaient été espionnés par les services secrets marocains à l’aide du « malware » israélien Pegasus. Parmi elles, celle de Macron, celle de son Premier ministre et celles de 14 ministres actifs. La véracité de cette information a été confirmée par de hauts responsables français, selon la presse nationale. La France n’a pas protesté publiquement auprès du Maroc, mais les relations se sont refroidies. D’où les doutes concernant l’audience présidentielle avec le monarque alaouite.

    Mohammed VI s’est néanmoins rendu à Paris parce que sa mère, Lalla Latifa, âgée de 77 ans, est hospitalisée et qu’il souhaitait lui rendre visite. Veuve du roi Hassan II, elle a épousé dans la capitale française Mohamed Mediouri, 84 ans, qui a été pendant des années le garde du corps du défunt monarque. Le roi actuel a montré son mécontentement à l’égard du mariage en refusant d’assister à la cérémonie et à la fête. Le couple a vécu entre Marrakech et Paris. Pour la première fois, la presse officielle marocaine a fait état d’un voyage privé de Mohammed VI dans la capitale française. Il est arrivé dans la soirée du 1er juin et, selon  » Hespress « , était accompagné des quatre inséparables frères Azaitar : Abubakr, Omar, Ottman et Khaled, l’aîné et le dernier né de la nouvelle famille que le monarque a formée depuis avril 2018. Dès qu’elle a posé le pied à Paris, la famille a commencé à télécharger des photos d’elle sur les médias sociaux, mais aucune ne montre le souverain. Dans l’une d’elles, Khaled a écrit le mot « Gratitude », une façon de remercier son hôte dans la capitale française.

    Ignacio Cembrero

    El Confidencial, 07/06/2022

    #Maroc #France #Macron #MohammedVI #Pegasus #Espionnage #Scandale

  • L’alliance du Parti socialiste avec La France Insoumise

    L’alliance du Parti socialiste avec La France Insoumise

    France, élections législatives, Parti socialiste, La France Insoumise,

    Convention

    L’alliance du Parti socialiste avec La France Insoumise pour les élections législatives du 12 juin a fait grincer les dents chez de nombreux socialistes historiques, en allant de François Hollande a plusieurs de ses ministres. Pourtant, la direction du PS n’a que très peu hésité, ne consultant ni les adhérents du parti ni ses cadres, à rejoindre la coalition d’extrême-gauche, estimant que c’était la seule manière qu’avait le PS de garder une influence à l’Assemblée Nationale. Cette semaine, le juge des référés du tribunal de Créteil a donc demandé au PS d’organiser sous trente jours une convention nationale portant sur l’accord de la nouvelle alliance de la gauche, une décision qui ne remet pas en cause l’accord, a indiqué, hier, la numéro 2 du PS.

    Selon le jugement rendu mardi en fin de journée, l’accord de la nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES), conclu le 6 mai avec LFI, EELV et le PCF, a été dûment adopté par le Conseil national du parti mais «aurait dû faire l’objet d’une convention nationale», a expliqué la numéro 2 du parti, Corinne Narassiguin, précisant que le PS avait fait appel de cette décision. Le juge a demandé au Parti socialiste d’organiser une convention nationale dans un délai de 30 jours, «soit inévitablement après les élections législatives, car il est impossible d’organiser une telle convention plus rapidement», a-t-elle précisé, en tenant compte du temps nécessaire pour voter préalablement dans les sections, puis les fédérations, pour désigner les délégués de la convention nationale.

    «Cette décision ne remet pas en cause l’accord, ni les investitures du PS, ni le soutien du PS aux candidats des autres partis de la Nupes. Rien de ce que nous avons fait n’a été invalidé», a-t-elle insisté. De plus, alors que les plaignants, quatre militants non candidats aux législatives et qui n’ont pas de responsabilités dans les instances du PS, réclamaient un vote pour valider l’accord, «rien dans le jugement ne nous oblige à organiser une convention nationale avec vote», a-t-elle ajouté.

    «Dans le passé, nous avons fait d’autres accords qui ne sont jamais passés par une convention nationale», souligne-t-elle, estimant qu’il s’agit de «manœuvres politiciennes destinées à alimenter la division de la gauche, et qui favorise Emmanuel Macron et ceux qui préparent le prochain congrès du PS avec pour objectif de renverser la direction actuelle». «L’accord politique qui unit LFI, EELV, le PCF et le PS est plus vivant que jamais et notre campagne se poursuit sans changement», a-t-elle écrit dans un message interne au PS. Elle a rappelé que le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, était justement en déplacement hier à Caen, avec le chef de file des insoumis Jean-Luc Mélenchon, pour soutenir des candidats de la NUPES.

    Reste à voir quel sera l’avenir politique du PS après les législatives, après la lourde défaite et l’humiliation subie à la présidentielle avec une candidate socialiste ne récoltant que 1.75 % des suffrages. Le tout puissant parti à la rose est, en moins de dix ans, passé de parti présidentiel avec une majorité de députés à l’Assemblée Nationale à un parti contraint de mendier une alliance avec l’extrême-gauche pour continuer à subsister dans le champ politique. Ces militants eux, ont depuis longtemps rejoint Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon, ne laissant qu’une poignée de fidèles à la loyauté exceptionnelle qui espèrent peut-être que le flamboyant parti d’autrefois renaisse de ses cendres.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 08/06/2022

    #France #Electionslégislatives #PS #France_Insoumise

  • ASL Airlines: Des vols supplémentaires vers Alger

    Algérie, ASL Airlines, vols, France,

    La compagnie aérienne française ASL Airlines a annoncé, ce jeudi 09 juin, des vols supplémentaires vers Alger au départ de la France.

    La compagnie française dessert actuellement l’aéroport d’Alger au départ de Paris-CDG, Lille, Lyon et Mulhouse mais aussi Oran au départ de Lille.

    ASL Airlines va également desservir Béjaia et Annaba au départ de Paris respectivement à partir du 16 et 19 juin.

    Dans un communiqué publié, début avril, la compagnie ASL Airlines a annoncé avoir programmé 17 vols par semaine vers Alger au départ des aéroports de Lille, Paris et Lyon.

    Après le renforcement du nombre de vols d’Air Algérie entre l’Algérie et la France en prévision de la saison, les compagnies aériennes françaises sont également autorisés à augmenter le nombre de leurs vols conformément au principe de réciprocité.

    A ce titre, la compagnie ASL Airlines, qui a continué à opérer des vols spéciaux entre l’Algérie et la France durant la crise sanitaire, a annoncé des vols supplémentaires vers Alger.

    A partir du 26 juin, la compagnie va opérer au total 25 vols par semaine au départ de la France vers l’aéroport international d’Alger.

    Dès le 26 juin, ASL Airlines va assurer, chaque semaine, 15 vols entre l’aéroport de Paris-CDG et l’aéroport d’Alger Houari Boumediene.

    ASL Airlines va également renforcer ses dessertes vers Alger au départ de trois autres aéroports français. Elle a ajouté deux vols au départ de Lyon (portant le nombre total à 6 vols par semaine) et un vol au départ de Lille portant à 3 le nombre de dessertes hebdomadaires.

    A compter du 26 juin, la compagnie aérienne française va également desservir l’aéroport d’Alger au départ de Mulhouse à raison d’un vol par semaine.

    ASL Airlines affirme que l’ensemble de ses vols vers l’Algérie, disponibles sur son site, sont « sont confirmés, autorisés et opéreront! »

    Au total, la compagnie va opérer 31 vols par semaine vers Alger, Oran, Annaba et Béjaia au départ des aéroports de Lille, Lyon, Paris-CDG et Mulhouse.

    Voyager, 09/06/2022

    #Algérie #ASLAirlines #Vols

  • Air Algérie ouvre la vente des billets de et vers la France

    Air Algérie ouvre la vente des billets de et vers la France

    Algérie, Air Algérie, vols billets, France,

    La compagnie aérienne nationale Air Algérie a annoncé, ce mercredi 8 juin, l’ouverture de la vente des billets pour ses vols de et vers la France.

    Depuis la réouverture partielle des frontières, le nombre de la compagnie Air Algérie entre l’Algérie et la France a été renforcé progressivement pour atteindre une cinquantaine de vols par semaine par semaine au mois de mai.

    Dans un premier temps, Air Algérie opéraient ces vols au départ des aéroports de Paris et Marseille vers Alger, Oran et Constantine. En prévision de la saison estivale, les autorités ont décidé de renforcer le nombre de vols entre la France et l’Algérie afin de répondre à la forte demande des algériens établis en France.

    Avec les vols supplémentaires prévus dans le cadre du programme spécial saison estivale, Air Algérie va désormais opérer 171 vols par semaine entre l’Algérie et la France.

    France – Algérie: Air Algérie lance la vente des billets

    Près de trois semaines après l’annonce du programme de vols supplémentaires d’Air Algérie pour la saison estivale, les algériens peuvent enfin acheter leurs billets.

    Ce mercredi, Air Algérie a annoncé officiellement « l’ouverture immédiate » des ventes des vols supplémentaires en provenance et à destination de la France. »

    Cet été, le pavillon national va assurer des vols vers l’Algérie au départ de Paris, Marseille, Lille, Toulouse, Lyon, Nice, Montpellier. Le nombre d’aéroports algériens desservis depuis la France a été également revu à la hausse.

    France – Algérie: Air Algérie va opérer 171 vols par semaine

    Durant cette saison estivale, la compagnie Air Algérie va desservir les aéroports d’Alger, Oran, Constantine, Annaba, Béjaia, Sétif et Tlemcen, selon le programme du ministère des transports.

    Air Algérie va assurer 95 de vols au départ de Paris vers Alger, Oran, Constantine, Annaba, Béjaia, Sétif et Tlemcen et 27 de Marseille vers Alger, Oran, Constantine et Annaba.

    Air Algérie va également opérer 27 vols depuis Lyon vers Alger, Oran, Constantine, et Sétif et 13 vols au départ de Toulouse vers Alger et Oran. La compagnie nationale va également desservir Alger au départ de Lille (4 vols), Nice (3 vols) et Montpellier (2 deux vols par semaine).

    Voyager, 8 juin 2022

    #Algérie #AirAlgérie #Vols #France #Billets

  • Coup de froid entre Alger et Paris?

    Coup de froid entre Alger et Paris?

    Algérie, France, MEDEF, Georges Malbrunot, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune,

    Selon le journaliste Georges Malbrunot, les autorités françaises n’ont pas vu d’un bon oeil la visite effectuée en Algérie par le MEDEF au mois de mai dernier.

    “En visite fin mai, « le Medef et son patron Geoffroy Roux de Bézieux ont été fraichement accueillis à Alger », déplorent deux sources françaises”, a écrit Malbrunot dans un twit posté mardi. Pour lui, c’est un “nouveau signe du coup de froid entre Alger et Paris, alors que les positions économiques françaises reculent, face à l’Italie notamment”.

    Pour rappel, le MEDEF, conduit par M. Geoffroy Roux de Bézieux, a réalisé une visite d’affaires de deux jours en Algérie, au cours de laquelle, un forum d’affaires Algéro-français a eu lieu à Alger, organisé conjointement avec la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC).

    Geoffroy Roux de Bézieux a fait le déplacement accompagné  de représentants des compagnies Airbus-Hélicoptère, Alstom, EGIS, Natexis, Renault, Société Générale et Total Energie.

    Après des discussions avec le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, les deux parties ont évoqué durant cette rencontre à laquelle a pris part l’ambassadeur français à Alger, François Gouyette, les relations algéro-françaises dans le domaine de l’industrie et les moyens de leur renforcement.

    Le partenariat entre les hommes d’affaires des deux pays dans le cadre du nouveau système juridique encadrant l’investissement en Algérie, a été notamment évoqué.

    A l’ouverture du forum, M. Sami Agli, en sa qualité de représentant du CAPC mais aussi de la toute nouvelle coordination du patronat , a lancé un appel aux entreprises françaises pour venir investir en Algérie.

    «En mon nom et au nom de mes confrères chefs d’entreprises, publiques et privés, nous réitérons notre disponibilité et affirmons notre intérêt à accueillir et à accompagner toutes les entreprises françaises qui souhaitent investir en Algérie», a-t-il déclaré.

    Pour le président du mouvement des entreprises de France, Geoffroy Roux de Bézieux «l’Algérie représente un marché potentiel, franchement méconnu en réaffirmant lors d’une conférence de presse tenue conjointement avec son homologue, la volonté des chefs d’entreprises françaises d’investir en Algérie. Néanmoins, Geoffroy Roux de Bézieux soulève quelques réserves . « Nous avons besoin de stabilité fiscale et juridique pour investir ».

    « Les entreprises françaises souhaitent et sont prêtes à co-localiser…Le seul bémol, c’est que nous avons besoin de nous inscrire dans la durée et cette durée a besoin d’un cadre législatif clair. Nous avons besoin d’avoir la certitude que quand une loi dit une chose, la loi suivante de l’année d’après ne la changera pas…Je dis cela à la fois pour l’Algérie et la France où n’importe quel autre pays. Nous avons besoin de stabilité législative et fiscale », a-t-il lancé.

    Le Forum d’affaires a permis à la partie française de prendre connaissance des nouvelles facilitations introduites  par  les changements apportés récemment au code des investissements. Il y est fait mention de facilitations et surtout de garanties, au sens plein.

    #Algérie #France #MEDEF #CAPC #Macron #Tebboune

  • Maroc : La boîte de Pandore des élites pédophiles françaises

    Maroc : La boîte de Pandore des élites pédophiles françaises

    Maroc, France, pédophilie, tourisme sexuel, Marrakech,

    L’agriculture et le tourisme constituent les piliers fondamentaux de l’économie marocaine. Dans le secteur touristique, le pays s’était fixé pour objectif d’atteindre les 10 millions de touristes à l’horizon 2010 et 20 millions pour 2020.

    Le développement du tourisme entraîne malheureusement une augmentation du nombre de visiteurs mal intentionnés, et notamment de pédophiles. L’appât du gain a poussé les autorités à encourager la tolérance envers les pratiques relevant de la perversion.

    L’exploitation de mineurs à des fins de prostitutions et impliquant des touristes est devenu un acte encouragé en vue d’attirer les touristes qui viennent au Maroc pour consommer la virginité de filles mineures et abuser des petits garçons. Ainsi, dit-on, le Maroc a détrôné la Thaïlande dans les domaines de la prostitution et la pédophilie.

    L’exploitation sexuelle des mineurs dans le tourisme est une réalité dans des villes touristiques comme Agadir, Marrakech et Casablanca. La précarité des familles est l’une des principales raisons qui poussent les enfants à la prostitution. Celle-ci gangrène la société marocaine au point de devenir un fait banal. Marrakech est une des plus grandes villes du pays. Que son économie soit exclusivement fondée sur le tourisme sexuel ne semble plus déranger personne, ce qui en a fait la destination principale des touristes français, y compris des élites dont les frais de voyage et d’hébergement étaient à charge du pouvoir. Rappelons le « ministre poissé », selon les propos de Luc Ferry.

    Les documents de la diplomatie marocaine balancés par le hacker Chris Coleman ont révélé comment le cabinet du directeur de la DGED s’occupait de tous les détails des visites de ses illustres hôtes dont les secrets sont soigneusement gardés par les murs de La Mamounia et d’autres luxueux établissements.

    Suite aux scandales de pédophilie et d’inceste suscités par les ouvrages de Vanessa Springola et Camille Kouchner, nombreux sont ceux qui s’attendent à ce que la bombe marocaine explose en révélant les pratiques des élites françaises au Maroc. Il s’agit d’une véritable boîte de Pandore qui risque de briser de nombreuses carrières de personnalités ayant obtenu leurs diplômes à l’Université de Sciences Po.

    #Maroc #Tourisme_sexuel #Pédophilie #France

  • Massacre d’Algériens le 17 octobre 1961: De Gaulle le savait

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    Les massacres du 17 octobre 1961, commis par la police française à l’encontre de manifestants algériens pacifiques, ont constitué la répression «la plus sanglante» en France depuis la Commune de Paris, depuis l’épisode de la Commune de Paris, en 1871», affirment des historiens.

    Cette nuit-là, des milliers d’Algériens et d’Algériennes avaient manifesté pacifiquement dans la capitale française pour dénoncer le couvre-feu inique et discriminatoire décrété à leur encontre par le préfet de police Maurice Papon.

    Plusieurs d’entre eux avaient été exécutés sommairement par balles, jetés vivants dans la Seine ou battus à mort, selon les témoignages de survivants et d’anciens policiers français.

    Cette manifestation, réprimée dans le sang, avait fait un millier de victimes, selon Mohamed Ghafir, ancien responsable du Front de libération nationale (FLN) dans la région Nord de Paris, pendant la Guerre de Libération.

    De nombreux historiens algériens et français ont demandé à la France officielle de reconnaître les massacres du 17 octobre 1961 comme étant un crime d’Etat.

    Il s’agit d’un «crime d’Etat contre l’humanité», commis en vertu d’un «plan concerté» à l’encontre de civils qui furent «torturés et sommairement exécutés», atteste l’historien et politologue français, Olivier Le Cour Grandmaison.

    Soixante et un ans plus tard, des archives inédites de la présidence de la République française, consultées par Mediapart, prouvent désormais que Charles de Gaulle et l’Élysée ont tout su de ce crime d’État.

    Le massacre, (l’énième contre les Algériens) restera à jamais impuni, judiciairement et politiquement.

    « Le massacre le 17 octobre 1961 à Paris de plusieurs dizaines d’Algériens avait été rapporté au président Charles de Gaulle, qui a pourtant maintenu dans ses fonctions le préfet Maurice Papon et les ministres responsables », est-il en effet mentionné dans ces archives déclassifiées et publiées ce lundi, par Mediapart.

    Ce jour-là, quelque 30.000 Algériens avaient manifesté pacifiquement à l’appel du FLN (Front de libération nationale) contre le couvre-feu qui leur était imposé.

    Outre de nombreux blessés, plusieurs dizaines furent tués, leurs corps jetés dans la Seine».

    Le 16 octobre, à l’occasion d’une cérémonie pour le cinquantième anniversaire de ce massacre, Emmanuel Macron avait reconnu, dans un communiqué, des «crimes inexcusables» commis «sous l’autorité de Maurice Papon».

    Dans les archives déclassifiées, Médiapart, « a retrouvé une note datée du 28 octobre 1961, rédigée par le conseiller du général De Gaulle pour les affaires algériennes, Bernard Tricot ».

    Il écrit au président de la République française de l’époque, qu’«il y aurait 54 morts».

    «Les uns auraient été noyés, les autres étranglés, d’autres encore abattus par balles. Les instructions judiciaires ont été ouvertes. Il est malheureusement probable que ces enquêtes pourront aboutir à mettre en cause certains fonctionnaires de police», y explique le haut-fonctionnaire.

    Dans une seconde note datée du 6 novembre 1961, M. Tricot expose à Charles de Gaulle une «question d’ordre gouvernemental» : «savoir si on se bornera à laisser les affaires suivre leur cours, auquel cas il est probable qu’elles s’enliseront, ou si le ministre de la Justice (ndlr: Bernard Chenot) ainsi que le ministre de l’Intérieur (ndlr: Roger Frey) doivent faire savoir aux magistrats et officiers de la police judiciaire compétente que le Gouvernement tient à ce que la lumière soit faite».

    «Il importe beaucoup, semble-t-il, que le gouvernement prenne dans cette affaire une position qui, tout en cherchant à éviter le plus possible le scandale, montre à tous les intéressés que certaines choses ne doivent pas être faites et qu’on ne les laisse pas faire», poursuit-il.

    La note, retrouvée aux Archives nationales françaises, après sa déclassification en décembre dernier, porte la réponse manuscrite du général De Gaulle : «Il faut faire la lumière et poursuivre les coupables» et «Il faut que le ministre de l’Intérieur prenne vis-à-vis de la police une attitude d’+autorité+, qu’il ne prend pas».

    Aucune procédure à l’encontre de policiers n’a jamais été entamée. Les ministres de l’Intérieur Roger Frey et de la Justice Bernard Chenot ont été confirmés dans leurs fonctions, de même que Maurice Papon, qui a toujours nié quelque violence policière que ce soit.

    Maurice Papon a pourtant été condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l’humanité pour son rôle dans la déportation de juifs entre 1942 et 1944.

    Quoi qu’il en soit, ces crimes perpétrés par la France coloniale, à l’encontre des manifestants algériens, ont révélé à l’opinion publique mondiale, la véritable nature de la France, et mis bas tous ses slogans creux relatifs aux droits de l’Homme.

    Yanis Younsi

    La patrie news, 06/06/2022

    #Algérie #France #17octobre1961 #DeGaulle #MauricePapon #Massacre

  • La Chine bouleverse l’équation de l’influence en Algérie

    La Chine bouleverse l’équation de l’influence en Algérie

    Algérie, Chine, France, La Ceinture et la Route, route de la soie africaine,

    La Chine a arraché à la France le premier exportateur vers l’Algérie, qu’elle avait monopolisée pendant des décennies.
    L’ascension de la Chine au premier rang des partenaires commerciaux de l’Algérie, dépassant la France, a coïncidé avec le lancement en septembre 2013 de l’initiative « la Ceinture et la Route », à laquelle l’Algérie a annoncé son adhésion en 2014, mais l’adhésion officielle n’a eu lieu qu’en 2019.

    En 2012, la France était le premier exportateur de marchandises vers l’Algérie, tandis que les États-Unis acquéraient le titre de son premier client grâce à ses importations de gaz liquéfié, mais en 2013 la Chine a renversé l’équation.

    La Chine a arraché la tête des exportateurs vers l’Algérie à la France qui l’avait monopolisée pendant des décennies, et Pékin est devenu le premier partenaire commercial de l’Algérie, qui cherche à diversifier ses partenaires commerciaux et à se débarrasser définitivement de la dépendance économique française.
    Alors que l’exploitation du gaz de schiste par les États-Unis a conduit à la suspension de l’importation de gaz liquéfié d’Algérie et à l’érosion de son rôle de premier partenaire commercial, les échanges commerciaux entre eux étant passés d’environ 19,5 milliards de dollars en 2007 à 2,6 milliards en 2021.

    D’autre part, la Chine a profité des dommages causés aux économies européenne et américaine par la crise financière mondiale de 2008 pour renforcer son partenariat commercial avec l’Algérie, considérée comme un marché monopolistique pour les Européens, dirigés par les Français.

    En 2019, les échanges commerciaux sino-algériens se sont élevés à 8 milliards de dollars, dont près de 7 milliards d’exportations chinoises, ce qui a fait craindre aux partenaires européens de l’Algérie une diminution de leur influence, malgré les privilèges douaniers qu’ils ont obtenus grâce à l’accord de partenariat.

    Coopération diplomatique et de sécurité « historique »

    Ce n’est pas seulement la coopération commerciale qui a poussé la Chine à établir un « partenariat stratégique global » avec l’Algérie, qui est le seul partenariat de ce type au Maghreb, mais aussi la confiance politique et la coopération sécuritaire et militaire.

    La Chine a été le premier pays non arabe à reconnaître le gouvernement intérimaire algérien en 1958, avant même l’indépendance du pays en 1962, et lui a fourni des armes pendant la révolution de libération, et après l’indépendance, elle a aidé les pays coloniaux à se libérer, dans le sens de la Palestine et des pays d’Afrique et d’Amérique latine.

    L’Algérie a joué un rôle de premier plan en aidant la Chine populaire à retrouver son siège à l’ONU en 1971, une position que Pékin a saluée à plusieurs reprises.

    La coordination diplomatique et la coopération économique ont ouvert la voie à un partenariat sécuritaire et militaire entre les deux pays, notamment avec le développement des industries militaires chinoises ces dernières années, à un moment où l’Algérie alloue le plus gros budget de défense en Afrique à environ 9,6 milliards de dollars.

    Ces dernières années, l’Algérie a acquis plusieurs armes chinoises, dont le premier navire-école de guerre, des croiseurs, des drones, des systèmes de guerre électronique, de l’artillerie automotrice et des missiles anti-aériens et antinavires.

    En plus de la coopération spatiale, l’Algérie a lancé un satellite en 2017, depuis une base en Chine, et Pékin a aidé l’Algérie à construire un réacteur nucléaire de recherche pour la production de radios pharmaceutiques, qui est entré en service en 1993.

    Route de la soie africaine

    Si l’Algérie n’est pas située sur l’historique route de la soie entre la Chine et l’Europe, elle représente un point focal dans l’initiative « Belt and Road » car elle est située dans une zone reliant l’Europe et l’Afrique.

    À cet égard, la Chine a stimulé ses investissements en Algérie, passant du secteur de la sous-traitance et des projets immobiliers, des travaux publics et des infrastructures à l’investissement dans les secteurs minier et manufacturier.

    Les entreprises chinoises ont réalisé plusieurs grands projets en Algérie, tels que la Grande Mosquée (plus de 1,5 milliard de dollars), des milliers de logements, de grandes parties de l’autoroute Est-Ouest (plus de 11 milliards de dollars), l’Opéra et le agrandissement de l’aéroport.

    Cependant, avec l’adhésion officielle de l’Algérie à l’initiative « Belt and Road » en 2019, le partenariat avec Pékin est entré dans une nouvelle étape en acceptant que des entreprises chinoises réalisent un projet pour le plus grand port africain du bassin méditerranéen d’un coût de 6 milliards de dollars, avec un financement conjoint. , qui briserait l’isolement des pays africains enclavés comme le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso.

    Ce port sera relié à la route transsaharienne, qui comprend la Tunisie, le Mali, le Niger et le Tchad en plus de l’Algérie, et atteint le Nigeria, et sera rattaché à une ligne de fibre optique. Le projet de gazoduc nigérian suivra le même tracé jusqu’à il atteint le réseau de gazoducs algérien vers l’Europe.

    Une société chinoise devait exploiter le port d’Al-Hamdania après son achèvement, mais le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné à son gouvernement de réexaminer le projet avec le partenaire chinois « selon des règles transparentes » reposant sur les règles du marché.

    Le port d’Al-Hamdania devrait se transformer en une perle de la chaîne chinoise de transport de bout en bout répartie dans différentes mers du monde sur la route maritime de l’Initiative « la Ceinture et la Route », ce qui accélérera l’arrivée des marchandises chinoises sur les marchés africains et européens.

    Phosphate et fer

    Les secteurs minier et manufacturier font partie des domaines modernes dans lesquels la Chine investit des milliards de dollars en Algérie, qui en possède d’importantes réserves mal exploitées.

    Dans l’Est algérien, les deux pays ont signé en mars dernier un accord d’investissement de 7 milliards de dollars pour produire 5,4 millions de tonnes d’engrais agricoles dont le phosphate brut sera extrait et transformé en engrais agricoles.

    Trois sociétés chinoises ont également acquis un projet d’extraction de minerai de fer de la mine de Ghar-Jbeilat (sud-ouest) en partenariat avec l’Algérie, qui est la plus grande mine de fer d’Afrique, avec une réserve estimée à 3 milliards de tonnes, et un investissement initial de deux milliards de dollars.

    Plusieurs projets l’accompagnant seront mis en place, comme le raccordement d’une voie ferrée pour l’acheminer vers les ports d’exportation du nord, et sa transformation en acier.

    Ces projets feront de Pékin le plus grand partenaire d’investissement de l’Algérie dans le secteur minier, ce qui représente environ 10 milliards de dollars d’investissements chinois depuis 2010.

    Le succès de ces investissements ferait de la Chine non seulement le premier partenaire commercial de l’Algérie, mais aussi son premier investisseur.

    L’Algérie ne semble pas préoccupée par les avertissements américains et occidentaux de son dumping de la dette chinoise, car elle adopte le principe du partenariat selon la règle des 51 % pour l’Algérie et 49 % pour le partenaire étranger, et ses réserves de change lui permettent de couvrir ces investissements sans recourir à de lourds emprunts.

    L’Algérie dispose d’environ 44,7 milliards de dollars de réserves de liquidités, qui devraient rebondir avec la hausse des prix du pétrole et du gaz à des niveaux record, en plus de posséder des réserves d’or estimées à 173,6 tonnes (les troisièmes du monde arabe), tandis que ses dettes extérieures sont quasi inexistantes.

    Tarek Benaldjia

    #Algérie #France #Chine #Route_soie

  • Algérie. Maurice Audin : Grand jour d’Histoire

    Algérie. Maurice Audin : Grand jour d’Histoire

    Algérie, France, colonialisme, guerre de libération, FLN, torture, crimes coloniaux, Maurice Audin

    Grand jour historique et forte émotion, hier, à Alger à l’inauguration du buste du mathématicien partisan de l’indépendance du pays, enlevé et assassiné en juin 1957 par des parachutistes de l’armée française dans des conditions non encore totalement élucidées. La cérémonie s’est déroulée en présence de Pierre Audin, fils du martyr et figure centrale de l’association Josette et Maurice Audin qui milite sur le terrain mémoriel et travaille à intensifier la coopération scientifique, notamment dans le domaine des mathématiques, entre la France et l’Algérie.

    Moment de forte émotion, hier, au cœur d’Alger avec l’inauguration du buste de Maurice Audin, sur la place qui porte son nom, en mémoire de ce militant de la cause algérienne assassiné en juin 1957 par l’armée française.

    La cérémonie d’inauguration du buste intervient à l’occasion de la visite, qu’effectue en Algérie depuis le 28 mai, une délégation de l’Association Josette-et-Maurice-Audin qui s’est rendue également à Oran et à Constantine sous le signe de la mémoire et de la coopération scientifique.

    L’inauguration, qui intervient à la veille de la commémoration du 65e anniversaire de la tragique disparition du militant pour l’indépendance de l’Algérie et à l’approche de la célébration du 60e anniversaire de l’Indépendance, s’est déroulée en présence de Pierre Audin, fils cadet de Maurice Audin, et du président de l’Association Josette-et-Maurice-Audin, Pierre Mansat, le wali d’Alger, Ahmed Maabed, des autorités locales et militaires et des citoyens.

    Sur place et devant le buste érigé à la mémoire du militant, son fils a exprimé sa «fierté» de se retrouver sur cette place qui porte le nom de son père, «un partisan de l’Indépendance de l’Algérie», a-t-il souligné. Pour le wali d’Alger, il s’agit d’un jour «important» qui confirme la consécration de «la grandeur et la bravoure de Maurice Audin qui a sacrifié sa vie pour la cause algérienne».
    Créée en 2004 par le mathématicien Gérard Tronel et Pierre Mansat, l’Association Josette-et-Maurice- Audin affirme militer pour «la défense de la mémoire de Maurice Audin, jeune mathématicien, militant de l’indépendance algérienne, assassiné en 1957 par l’armée française, et de son épouse Josette».

    Elle milite également pour «la promotion d’actions d’échange et de solidarité comme le Prix de mathématiques Maurice-Audin remis tous les deux ans à des mathématiciens algériens et français, et combat pour la vérité sur les injustices et crimes commis par la puissance coloniale envers le peuple algérien et sur les milliers de disparus algériens et français».

    Au-delà de la forte symbolique de cette inauguration, c’est la question de la vérité quant aux circonstances tragiques de la disparition de Maurice Audin qui surgit dans ces moments de commémoration. Après son arrestation le 11 juin 1957 au cours de la bataille d’Alger, il disparaît et meurt assassiné à une date inconnue, selon des récits d’historiens alors que son corps n’a jamais été retrouvé. Pour ses proches ainsi que pour nombre de journalistes et d’historiens, notamment Pierre Vidal-Naquet, Maurice Audin a été tué pendant son interrogatoire par des parachutistes. Cette thèse a longtemps été rejetée par l’armée et l’Etat français, qui affirmaient qu’il s’était évadé, jusqu’à ce que le général Aussaresses affirme avoir donné l’ordre de le tuer au couteau pour faire croire à un meurtre par des Algériens. La première «reconnaissance officielle» par la France de la mort en détention de Maurice Audin est faite, en 2014, par le président François Hollande, sans toutefois rendre publics les documents le confirmant. En 2018, le président Emmanuel Macron reconnaît officiellement les responsabilités de l’Etat français et de l’armée française dans cet assassinat.

    L’autre combat pour la vérité

    Or, pour le fils Audin, qui s’est exprimé quelques jours après son retour à Alger, sa terre natale, «l’ouverture des archives, l’accès aux témoignages, l’accès aux archives privées, c’est fondamental, de façon à ce qu’on réussisse à tout savoir sur ce qui s’est passé». Pas d’excuses, pas de repentance, pas de pardon, pas de choses comme ça. Juste savoir la vérité. Quand j’étais petit, j’ai été bercé par un certain nombre de slogans que répétait ma mère. L’un d’eux disait : «Seule la vérité est révolutionnaire.» «Je pense que c’est un slogan que tout le monde devrait connaître, assimiler. La vérité, c’est ça qui fait avancer les choses».

    Sur son retour en Algérie, muni cette fois d’un passeport algérien, Pierre Audin déborde de joie et de satisfaction. «Quand je suis à Alger, la ville la plus belle du monde, je me sens bien, je me sens bien. Je me sens chez moi», lance-t-il, en soulignant avoir «assez longtemps attendu» pour avoir son passeport. «Je n’ai ressenti vraiment le besoin d’avoir cette preuve de ma nationalité qu’après la déclaration du président Macron», a-t-il avoué, faisant part de son espoir que sa nationalité algérienne «l’aidera dans la recherche des restes, jamais retrouvés, de son père».

    «Quelques jours avant le décès de ma mère, je lui ai promis de continuer à chercher les restes du corps (…) Le fait d’être Algérien est de m’adresser aux autorités de mon pays avec mon passeport vert c’est quelque chose d’important», a indiqué Pierre Audin. «Il y a un certain nombre de crimes, de méfaits qui ont été commis par la France contre l’Algérie et les Algériens. Ce qui est important, c’est de dire la vérité. Mais certainement pas de dire ‘je m’en lave les mains, j’ai demandé pardon’. Il n’y a pas de pardon à avoir, c’est inexcusable», a déclaré Pierre Audin dans un entretien à l’AFP à Alger.

    Il a ajouté à propos de sa quête de vérité, qu’à «partir du moment où il y a un doute je pense que ça vaut le coup d’aller faire des fouilles aux divers endroits indiqués par différents témoins. C’est un début. Il faut que les gouvernements mettent la main dans la main pour glaner des renseignements sur le sort des Algériens qui ont disparu durant la bataille d’Alger».

    A noter qu’avant l’inauguration du buste de Maurice Audin, le ministre des Moudjahidine a déclaré avoir donné des instructions «pour que soient entreprises les recherches sur les lieux où le corps du chahid pourrait avoir été enterré par ses bourreaux», ajoutant que l’association «fera des démarches pour que l’exécutif français fasse pression sur les anciens militaires afin qu’ils ouvrent leurs archives personnelles ainsi que celles qu’ils ont privatisées».

    PAR NAZIM BRAHIMI

    Reporters, 06/06/2022

    #Algérie #France #MauriceAudin #Guerre_de_libération #FLN