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  • La majorité de la communauté maghrébine soutient « Jean-Luc Melenchon »

    La majorité de la communauté maghrébine soutient « Jean-Luc Melenchon »

    La majorité de la communauté maghrébine soutient « Jean-Luc Melenchon » – France, élections présidentielles, migration,

    Pour qui voteront les membres des communautés algérienne et maghrébine à l’élection présidentielle française, dont le premier tour est attendu dimanche prochain ? C’est la question primordiale qui trouble les 12 candidats qui remplissent les conditions pour se présenter à cette course, alors que les membres de la communauté concernée attendent les élections avec appréhension en raison de la présence dans la course électorale de candidats extrémistes qui ont bâti leur stratégie de campagne sur l’attaque des étrangers. et de les restreindre.

    A moins de deux semaines du premier tour, l’Institut d’études d’opinion et de marketing en France et dans le monde, a mené une enquête d’opinion s’attachant notamment à essayer de connaître les tendances de l’opinion publique de la communauté africaine en France, y compris la communauté marocaine, aux prochaines élections françaises.

    L’étude n’a pas fourni de chiffres précis concernant le nombre de la communauté africaine et maghrébine en France, et a attribué la raison à la loi française qui interdit d’identifier les citoyens en fonction de leurs origines, de leur religion, de leurs opinions ou de tout critère affectant leur vie personnelle, une loi qui remonte à la Révolution française de 1789, afin d’éviter les discriminations bien qu’il ne reste que sur le papier.

    Les 1 108 répondants qui ont répondu à cette enquête font partie d’un groupe plus large de 27 102 personnes interrogées qui ont généralement plus de 18 ans et qui affirment avoir au moins un parent ou grand-parent d’ascendance africaine.

    Si les électeurs du continent brun, et précisément du Maghreb (surtout Algérie, Tunisie et Maroc), avaient l’habitude de voter pour les candidats du Parti socialiste, dont le dernier était l’ancien président François Hollande, cette fois les orientations de l’Afrique et l’opinion publique maghrébine semble avoir changé ses intentions de vote et s’être tournée vers un autre candidat qui n’est pas issu du Parti socialiste, mais qui en est proche en termes d’orientation politique.

    Le candidat adoré des Algériens, des Marocains et des Africains en général cette fois-ci, selon une enquête d’opinion réalisée par l’institut précité, est le candidat du parti « La France Fière », à savoir Jean-Luc Mélenchon, arrivé en tête dans les enquêtes d’opinion de même le président sortant, Emmanuel Macron.

    Ce que Melenchon a obtenu, selon l’étude, c’est 38% des intentions de vote des Algériens et du reste de la communauté maghrébine et africaine en général, contre seulement 25% pour le candidat président, un pourcentage non négligeable qui ferait la différence dans du premier tour des élections à venir, d’autant plus que le nombre de cette communauté est estimé à plusieurs millions, et pourrait dépasser les six millions de personnes au moins, alors que l’étude ne fournissait qu’un chiffre de trois millions.
    Des observateurs soulignent que Melenchon devance les autres candidats pour ses positions équilibrées et défendant les droits des communautés musulmanes (algériennes, maghrébines et africaines en général), comme il l’a affirmé dans l’un de ses tweets.

    « Melenchon » est fier d’avoir participé à plusieurs rassemblements condamnant l’islamophobie dans son pays, mais il nie être un islamiste, comme le prônent certains dirigeants du Front national extrémiste, qui qualifie d’ »islamo » ceux qui défendent les droits des communautés musulmanes. -gauchisme » (c’est-à-dire la gauche islamique).

    Ce qui est remarquable, c’est que la candidate du Parti socialiste, représentée par Anne Hidalgo, maire de Paris, n’a pas dépassé les trois pour cent d’intentions de vote, alors que son parti est depuis des années le favori des communautés musulmanes, et peut-être est-ce dû à sa l’absence de réponse aux campagnes de propagande contre ces communautés, dont la source reste toujours l’extrême droite représentée par deux candidats, Marine Le Pen, l’ancienne dirigeante du « Front national » et de l’actuel « Rassemblement national », et Eric Zemmour, le candidat du Recovery Party, qui prétend vouloir restaurer la France des immigrés.

    Ces derniers (Le Pen et Zemmour), malgré leur hostilité déclarée aux communautés musulmanes, ont obtenu des intentions de vote à moins de dix pour cent pour le candidat du Front national, et sept pour cent pour Zemmour, contre quatre pour cent pour le candidat écologiste, Yannick Jadot, et trois pour cent pour le candidat du Parti communiste Fabien Roussell.

    Mohamed Meslem

    Echourouk, 05/04/2022

    #France #Elections #Présidentielles #Immigrés #Maghreb #Maroc #Algérie

  • Le racisme aux trousses: La France face à ses démons

    Le racisme aux trousses: La France face à ses démons

    Le racisme aux trousses: La France face à ses démons – xénophobie, migration, Islam, stigmatisation,

    Le dossier du racisme ne concerne plus seulement les lointaines contrées. Il hante désormais toutes les sociétés en empoisonnant pêlemêle leurs structures et leurs institutions et en distillant la haine et le mépris. Le Responsable à l’ONU (1) vient encore une fois, à l’occasion du 21 mars, Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, de réitérer son appel en vue d’actions concrètes contre toutes sortes de discriminations. La société française n’est guère à l’abri de ce fléau comme en témoignent les dernières statistiques. Une progression inquiétante d’actes xénophobes et de persécutions vient d’être signalée par les pouvoirs publics. Les cibles stigmatisées, les boucs émissaires désignés, ce sont les étrangers et tout particulièrement les musulmans et les arabes qui font l’objet d’une suspicion tendancieuse particulière.

    Le ministère de l’Intérieur français le confirme : « Les crimes et les délits à caractère raciste, xénophobe et antireligieux ont augmenté de 13% en 2021 par rapport à 2019 ». La police et la gendarmerie en ont enregistré 6.300, auxquels il faut ajouter 6.200 contraventions, soit une augmentation de 26%. L’année 2020 n’a pas été comptabilisée, en raison de la crise sanitaire et des périodes de confinement. Les chiffres avancés ne sont guère représentatifs de la réalité, les victimes de violences verbales, de menaces et d’agressions physiques à caractère raciste, ne déposant que rarement plainte.

    Selon une enquête menée entre 2013 et 2018, « à peine un quart des personnes agressées déposent plainte », précise le ministère qui souligne que « les (5.720) victimes des crimes et délits à caractère raciste sont essentiellement des hommes âgés de 25 à 54 ans, avec une surreprésentation d’étrangers originaires d’un pays d’Afrique ». Les actes commis l’ont été « en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion».

    Les données recueillies, qui ne précisent pas si les faits relèvent d’actes antichrétiens, antimusulmans ou antisémites, soulignent que « quatre fois sur cinq, il s’agit d’injures, de provocations ou de diffamations publiques ». Ce constat effarant, particulièrement inquiétant, résultante logique d’une démission des pouvoirs publics, n’exclut pas par le syndrome de l’irresponsabilité collective face à des structures minées. Le sursaut populaire viendra-t-il des urnes ? Les déclarations outrancières des uns et des autres n’incitent guère à l’optimisme.

    Réveillons-nous ! » écrit, le grand penseur, sociologue et philosophe, Edgar Morin, dans un ouvrage qui vient de sortir (2). A l’évidence, l’extrême droite en France est en pleine régénération. L’actuelle campagne présidentielle qui la revigore, donne des ailes aux thuriféraires qui, à l’ombre des meetings, tentent de concocter un nouveau pays avec une « immigration zéro ».

    Les forces nihilistes, loin d’éclairer les citoyens par une argumentation lucide et raisonnée, usent de tous les verbiages, de tous les stratagèmes, pour convaincre une population sceptique qui ne croit plus aux promesses des politiques. Les propos délirants des candidats à la magistrature suprême laissent perplexe. Ils n’aboutissent en fait qu’à dégrader et obscurcir encore plus un débat public biaisé, en transformant les agoras en espaces de réquisitoires, de dénégations et de jugements à l’emporte-pièce. Toute velléité de controverse devient alors caduque. Faut-il dire adieu à la France humaniste d’antan ? Faut-il effacer des mémoires 1789 et la déclaration des droits de l’homme qui abolissait les privilèges, favorisait la liberté de culte et la souveraineté des citoyens dans la République ?

    Comme en 1848, et de manière cyclique, les forces du mal aux aguets tentent de réinstaurer de nouvelles « Terreurs » en contraignant les forces du progrès au silence et à l’effacement. Espérons que l’appel d’Edgard Morin ne reste pas sans écho. Ce sont des militants comme lui et Stéphane Hessel, entre autres, qui font progresser les droits humains. Avec « Indignez-vous », « Engagez-nous » et « Le Chemin de l’espérance », (coécrit avec E. Morin), (3), manifestes de référence, Hessel, connu pour ses positions antifascistes, engagé dans la résistance, diplomate et rédacteur de la Charte des Droits de l’homme, a toujours témoigné du respect des droits de l’immigré, des marginalisés, des «sans-papiers, des « sans voix » et des Palestiniens.

    Ses livres sont devenus des porte-parole» de tous les marginalisés du monde. Et dire que ce grand militant pour la paix, la dignité et les valeurs démocratiques a été empêché de s’exprimer sur injonction du CRIF, par l’actuelle candidate à l’Elysée, Valérie Pécresse, ancienne ministre des Universités.

    « Haro sur les étrangers, les arabes et les musulmans ! »

    « Haro sur les étrangers, les arabes et les musulmans ! », crient à l’unisson des hordes de résidus du nazisme. Ce slogan, dicté par des hurluberlus extravagants et ressassé à satiété par leurs affidés, des obsédés névrotiques, masque mal les véritables dangers auxquels les Français sont actuellement exposés : baisse drastique du pouvoir d’achat, hausses vertigineuses des prix, difficultés d’accès à l’emploi, problèmes de logements, pour ne citer que ceux-là.

    Nourrissant de noires perspectives pour le pays qu’ils prétendent aimer et vouloir sortir de l’ornière, ces opportunistes prétendants aux sièges moelleux usent ostensiblement de toutes sortes d’invectives et de grossièretés outrageantes à l’égard de ceux qui ne partagent pas leurs élucubrations et leurs sombres desseins. Aucun étranger n’échappe à leur hostilité et à leur mépris manifeste. Rendus responsables du chômage, de l’insécurité et autres maux sociaux, les résidents français ou d’origine étrangère font l’objet d’une vindicte particulière. A voir l’esprit d’intolérance qui s’enracine progressivement, on a l’impression que le code de l’indigénat de triste mémoire est toujours d’actualité et que la fameuse « Mission civilisatrice » qui a longtemps masqué les pires barbaries ne s’est guère estompée.

    Les nouveaux « Damnés de la terre » (4), ce sont les enfants et petits-enfants expatriés des anciens immigrés, qui font l’objet d’asservissement et d’exploitation éhontée outrancière. Pour vivre où à tout le moins survivre, ces derniers, considérés comme citoyens de seconde zone, affrontent quotidiennement un système inique et discriminatoire odieux qui rappelle étrangement celui de l’apartheid. Et pourtant, ce sont ces migrants, toutes générations confondues, qui ont grandement contribué à la construction et au développement de la France, qui sont traités aujourd’hui de « parias » et d’« intrus » venus manger le pain des Français et profiter des soins et des allocations familiales. Comment est-il possible de permettre à ces nostalgiques de l’ère coloniale, animés par une haine farouche, de sévir en toute impunité après des décennies d’indépendance ? N’est-il pas pour le moins anormal que les descendants des Maghrébins et des indigènes africains expatriés subissent encore et toujours l’humiliation au quotidien ?

    Il est regrettable de constater que l’image de la France des Trente Glorieuses, sérieusement ternie par les événements sanglants qui ont jalonné son histoire, est aujourd’hui écornée par la résurgence du racisme, de la xénophobie et de l’antisémitisme qui la hantent à nouveau. Les Français auraient-ils oublié que c’est la révolution française qui a permis de graver les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, sur les frontons des édifices publics et que c’est la IIIe République qui a permis d’inscrire le vivre ensemble, le respect d’autrui, la laïcité et le droit à l’enseignement pour tous comme devises républicaines ? Cette situation scandaleuse est absolument insoutenable. Tout comme l’a été la période coloniale pour les ancêtres des migrants qui, non seulement ont été dépouillés de leur terre et de leurs biens mais en plus ont servi de chair à canon dans des guerres meurtrières qui ne les concernaient pas. Sans une farouche résistance aux oppresseurs durant 132 années, les colonisés vivraient encore sous le joug colonial.

    A voir la montée des populismes et des racismes rampants, on peut, sans risque de se tromper, dire que l’épée de Damoclès n’est pas prête à être rengainée si les citoyens français ne se mobilisent pas assez pour contrer les partisans des doctrines poussées aux extrêmes, disséminés à travers toutes les strates sociétales. En acceptant que communautés étrangères ou d’origine étrangère deviennent les cibles privilégiées des candidats à la magistrature suprême, en tolérant l’humiliation des composantes les plus fragiles de la société et en planifiant des expulsions massives du territoire, ces derniers constituent un fléau majeur.

    par Mohamed Bensalah, réalisateur d’un long-métrage sur l’immigration africaine en France (primé à Knock Le Zout. Bruxelles 1972) et titulaire d’un doctorat sur le même thème (Université Montpellier III 1979).

    Notes :

    (1) Antonio Guterres (Responsable à l’ONU) a choisi pour thème cette année : « Voix pour une action contre le racisme)

    (2) « Réveillons-nous ! ». Edgard Morin. Denoël Mars 2022.

    (3) « Indignez-vous ». Ed Indigène 2010. « Engagez-nous ». Ed. de l’Aube. 2011. « Le Chemin de l’Espérance ». Ed. Fayard 2011.

    (4) Dans son dernier ouvrage : « Les Damnés de la terre ». Ed Maspero 1961 et La Découverte, Frantz Fanon analyse le traumatisme du colonisé dans le cadre du système colonial.

    Le Quotidien d’Oran, 09/04/2022

    #France #Racisme #Xenophobien #Islam #Migration

  • Comprendre les pressions européennes de « haute intensité » sur Alger

    Comprendre les pressions européennes de « haute intensité » sur Alger

    Comprendre les pressions européennes de « haute intensité » sur Alger – Ukraine, Russie, gaz, UE, Maroc, France, Sahara Occidental, Espagne,

    Le revirement spectaculaire de l’Espagne dans le dossier sahraoui, ainsi que les manœuvres militaires franco-marocaines en cours (elles prendront fin demain 25 mars), sont-elles une forme de pression exercée par des biais sur l’Algérie ?

    Pour l’Europe, la décision a été prise pour se passer du gaz russe avant fin 2022, car pour le moment la décision est quasi impossible à appliquer dans un contexte de guerre dont personne ne peut en prévoir l’issu ; et dans cette perspective d’émancipation de tutelle gazière et pétrolière russe, l’Otan pousse l’Europe vers cette opportunité : un gaz algérien de qualité, la proximité, donc, coût réduit, etc.

    Mais pour les Européens (il faut lire les revues spécialisées pour s’en rendre compte) les liens algéro-russes soulèvent certaines appréhensions. A commencer par les réticences algériennes. De ce fait, comment contraindre Alger à accepter ? Tout simplement en créant des atouts qui n’existaient pas auparavant. Par exemple, en brandissant l’illusion d’autres fournisseurs pour l’Europe, ou en brandissant l’épouvantail du dossier sahraoui, considéré comme une des constantes de la politique extérieure algérienne.

    Pour les stratèges européens, le conflit entre l’Europe et la Russie n’est pas exclusivement militaire, « mais également gazier. Au milieu de cette « guerre du gaz », l’OTAN compte sur l’Algérie pour arbitrer une bataille énergétique qui ne dit pas son nom ». « Mémoire de la colonisation française, crise migratoire, Sahara occidental, Mali, Libye ou encore terrorisme au Sahel… De nombreux dossiers sont au centre des discussions entre l’Algérie et l’Europe. Mais en ce moment, c’est le gaz qui est au centre des débats ».

    Les études faites en Europe sont claires : depuis 2007, l’alliance gazière algéro-russe, signée entre Sonatrach et Gazprom, fournit à l’Europe plus de 27 % de son gaz. L’Algérie détient aussi huit usines de regazéification de son gaz naturel liquide (GNL), situées en Espagne et au Portugal. Plus au nord, Moscou contrôle 33 % du gaz naturel en Europe, à travers les gazoducs traversant, notamment, l’Ukraine. En clair, c’est un quasi-monopole de l’Algérie et de la Russie du secteur du gaz naturel en Europe qui inquiète. « Notamment parce qu’on connaît l’amitié historique qui unit les deux États », précisent des études européennes.

    S’il faut inscrire le revirement espagnol également dans cette perspective, cela peut tenir la route. Toutefois, et malgré toutes les menées souterraines, l’Algérie a beau jeu, et peut, moyennant des efforts de concentration stratégique, en sortir la grande gagnante de ce bras-de-fer Otan-Russie par Européens interposés.

    L’Express, 04/03/2022

    #Algérie #UE #Espagne #SaharaOccidental #Maroc #Russie #Gaz

  • France – Algérie: Les vols prévus par ASL Airlines cet été

    France – Algérie: Les vols prévus par ASL Airlines cet été

    France – Algérie: Les vols prévus par ASL Airlines cet été – Paris-CDG, Lyon, Lille,

    La compagnie aérienne ASL Airlines a dévoilé, ce jeudi, son programme de vols au départ de la France vers l’Algérie pour cet été.

    ASL Airlines n’a pas interrompu son programme de vols entre la France et l’Algérie durant la crise sanitaire et la période de fermeture des frontières aériennes.

    La compagnie aérienne française a continué à opérer des vols spéciaux entre l’Algérie et la France durant la crise sanitaire de Covid19.

    ASL Airlines a renforcé son programme de vols entre la France et l’Algérie depuis la réouverture partielle des frontières aériennes de l’Algérie le 1er juin.

    Durant cet été, la compagnie aérienne ASL Airlines a programmé au total six vols par semaine au départ de la France vers l’Algérie. Ces vols seront opérés du 27 mars au 30 octobre, indique la compagnie dans un communiqué.

    Cet été, ASL Airlines, assurera une « importante desserte vers l’Algérie, destination qu’elle n’a cessé de proposer pendant toute la période de restriction des vols depuis le début de la crise sanitaire », affirme la compagnie française dans son communiqué.

    Pour cet été, la compagnie ASL Airlines a programmé de desservir l’aéroport international d’Alger Houari Boumediene au départ des aéroports de Paris-CDG, Lyon et Lille.

    ASL Airlines a programmé, pour cet été, 4 vols par semaine entre Paris et Alger (jeudi, vendredi, samedi et dimanche), un vol par semaine entre Lyon et Alger (samedi) et un vol par semaine entre Lille et Alger (vendredi).

    L’ensemble de ces vols entre la France et l’Algérie sont mis à la vente par la compagnie ASL Airlines sur son site internet. « Dès à présent, ASL Airlines France ouvre à la vente un programme partiel de 6 vols hebdomadaires tout au long de l’été, en conformité avec le cadre réglementaire actuellement souhaité par les autorités. » indique la compagnie, dans son communiqué.

    Voyager, 24/03/2022

    #Algérie #Vols #ASLAirlines #France

  • France-Algérie : Manœuvre imprudente de Paris

    France-Algérie : Manœuvre imprudente de Paris

    France-Algérie : Manœuvre imprudente de Paris – Maroc, Exercices militaires franco-marocains, Chergui 2022, Errachidia, FAR,

    Exercices militaires franco-marocains dans l’est du royaume alaouite – Manœuvre imprudente de Paris – Comment expliquer ce genre d’opération inopportune à un moment où Alger et Rabat sont en situation de quasi-guerre froide?

    Les armées française et marocaine ont effectué des manœuvres dans l’est du royaume à quelque 600 kilomètres des frontières algériennes. Annoncés récemment par voie de communiqué par les Forces armées royales, ces exercices d’ampleur ont eu comme théâtre d’opération, la nouvelle région militaire, frontalière de l’Algérie, instituée par Rabat tout en assumant des visées belliqueuses. Le ton du communiqué annonçant la création de cette région militaire insinuait une probable escalade entre les deux pays. L’absence de toute réaction d’Alger a rendu la démarche marocaine presque insignifiante, n’était-ce ces dernières manœuvres franco-marocaines. Celles-ci qui ont député le 1er mars dernier et ne prendront fin que demain, ont lieu dans la région marocaine d’Errachidia.

    Dénommé, «Chergui 2022», cet exercice est «mené dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle», rapporte un communiqué des FAR.

    Lancées dans un contexte trouble et chargé d’électricité entre l’Algérie et le Maroc, les simulations de guerre auraient également pu passer inaperçues. Seulement, les Marocains y ont associé un allié et pas n’importe lequel. Et pour cause, la France que le sens du bon voisinage, en pareilles circonstances, aurait dû l’obliger à rester à équidistante des deux pays, lance un mauvais signal à l’Algérie. Comment expliquer ce genre d’opérations inopportunes à un moment où Alger et Rabat sont en situation de quasi-guerre froide?

    Les autorités françaises peuvent toujours invoquer des exercices techniques. Sauf qu’il faut être aveugle et sourd pour ne pas y voir une manœuvre marocaine pour impliquer un pays tiers dans sa discorde avec l’Algérie, et entendre des bruits de bottes dans une région militaire spécialement créée pour faire face à l’Algérie. Ce n’est peut-être pas, à proprement parler, une immixtion dans la brouille algéro-marocaine, mais ces manœuvres disent des messages pas du tout réconfortants de la part de Paris. Surtout que le contexte géopolitique prévalant dans la région devrait inciter l’ensemble des partenaires de l’Algérie et du Maroc à éviter toute action susceptible d’être mal interprétée. En l’espèce, on ne peut pas avoir une autre interprétation que celle qui s’impose, à savoir que la France consolide son alliance avec le Maroc à un niveau tel qu’elle prend le risque de susciter de sérieuses interrogations de l’Algérie. Cette interprétation est tout à fait recevable, lorsqu’on la soupèse aux initiatives brutales du Maroc à l’endroit de ses voisins algérien et espagnol.

    La diplomatie française, dont personne n’ignore la finesse et le savoir-faire international, ne saurait passer à côté de pareilles manœuvres militaires sans en évaluer les impacts et les conséquences sur l’état des relations stratégiques avec les partenaires de Paris dans la région. L’ambassade de France au Maroc a affirmé que «ces manœuvres sont conduites régulièrement dans le cadre de la coopération militaire entre les deux pays». Sauf que le lieu et le timing ne relèvent pas du hasard.

    Il serait exagéré de parler d’un alignement français aux thèses que le Maroc développent, ces derniers mois, mais il y a tout de même dans l’attitude de la France, soit une légèreté incompréhensible compte tenu des enjeux régionaux, soit une incompétence dans la lecture de la géopolitique régionale. Dans les deux cas, la participation de l’armée française à ces manœuvres posent question.

    L’Expression, 24/03/2022

    #Algérie #Maroc #France #Chergui2022 #ExercicesMilitaires




    Saïd BOUCETTA


  • Maroc-France: Manœuvres militaires à Figuig

    Maroc-France: Manœuvres militaires à Figuig

    Maroc-France: Manœuvres militaires à Figuig – Algérie, Errachidia, Chergui 2022,

    Nous avons rapporté dans la page « confidentiel » d’hier, qu’un exercice interarmées maroco-français est en cours jusqu’au 25 mars dans la région d’Errachidia, dans l’est du Maroc, pas loin du Figuig, donc de la région de Béchar, en Algérie.

    Selon un communiqué de l’état-major des Forces armées royales (FAR), cette manœuvre militaire dénommée « Chergui 2022 », est un exercice « mené dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement des forces armées royales », opéré sur décision du roi Mohammed VI. Il a débuté le 1er mars et prendra fin au soir du 25 mars 2022.

    Curieusement baptisé «Chergui 2022» (un clin d’œil à l’Algérie, le voisin de l’est ?), cet exercice interarmées maroco-français intervient dans un contexte marqué par plusieurs événements qu’il faudrait énumérer pour y voir clair. D’abord, il intervient en plein guerre en Ukraine, qui a fait ses premiers dégâts au sein des pays de l’Union européenne, lesquels se sont vite retrouvés otages des gaz et pétrole russes. Ce qui a généré des réactions en chaînes : sanctions contre la Russie, tentatives d’isoler Moscou et de se faire rallier par les Africains, reconnaissance par l’Espagne du Plan d’autonomie marocain pour les territoires sahraouis occupés, puis de la France, ce qui va bouleverser les fragiles équilibres au Maghreb à grande échelle, puis enfin, le déplacement de militaires marocains en Israël pour des manœuvres conjointes et l’exercice naval de l’OTAN en Méditerranée auquel le Maroc assiste en tant qu’observateur.

    De toute évidence, toutes ces manœuvres militaires font partie de la parade militaire et des « coups de semonce » : chaque partie montrant ses aptitudes à la guerre et livrant des messages codés à ses adversaires. C’est clair comme l’eau de roche. En temps normal, cela aurait pu être décodé de la manière la plus sereine possible, mais en ces temps de guerre, chaque événement est à saisir au vol, comme une pièce du puzzle, et mis à coté des autres événements pour en faire un ensemble cohérent et intelligible.

    Comme nous le disions également, nous vivons un retour aux blocs issus de la guerre froide, à des nuances près. Il est certain qu’au-delà des démonstrations de force, qui, certainement, ne déborderont pas du cadre qui leur est assigné, il y une réinitialisation en cours, une sorte de refonte des blocs et des alliances. Évidemment, l’issue de la guerre sera déterminante sur l’avenir de cette reconstruction politico-militaire, et le Maghreb en sera affecté. Une victoire écrasante de la Russie avec un cessez-le-feu à ses conditions donnera plus de poids au duopole sino-russe au détriment de la curieuse et inégale alliance Usa-UE. Il est certain que la surinstrumentalisation de l’Ukraine par l’Otan et l’Europe va connaître son épilogue dans peu de jours. Zelensky constate sur le terrain l’inanité des alliances qu’il a contracté. La fin de la guerre aboutira de ce fait à beaucoup de surprises.

    L’Express, 23/03/2022

    #Maroc #France #Algérie #Chergui2022 #ExercicesMilitaires #Errachidia

  • Les crimes du colonialisme Français ne sauraient tomber dans l’oubli

    Les crimes du colonialisme Français ne sauraient tomber dans l’oubli

    Les crimes du colonialisme Français ne sauraient tomber dans l’oubli – France, Algérie, mémoire,

    Le Président Abdelmadjid Tebboune a qualifié d’ »odieux » les crimes du colonialisme français et rappelé les demandes de l’Algérie relative à la mémoire.

    Nous « célébrons le 60e anniversaire d’une journée nationale historique consacrée par les sacrifices du peuple algérien et de nos innombrables valeureux martyrs en tant que symbole de la victoire et de la libération du joug colonial abject », a écrit le chef de l’état dans un message, publié vendredi 18 mars, à l’occasion de la célébration de la fête de la Victoire le 19 mars, soixante ans après les Accords d’Evian. « L’annonce du cessez-le-feu après les négociations d’Evian, fut une victoire et avait sonné le glas de l’injustice et de la barbarie de l’agresseur bercé par l’illusion de déformer notre identité et d’effacer notre civilisation, notre culture et notre patrimoine mais c’était sans compter sur la volonté d’un peuple libre et déterminé à rester libre et authentique », at- il ajouté. Le 19 mars 1962 est pour le Président Tebboune une journée mémorable qui fut un prélude de la victoire, avec la proclamation du recouvrement de la souveraineté nationale le 5 Juillet 1962.

    Le colonialisme : « une destruction d’une grande ampleur » « Le peuple algérien y a puisé force et détermination pour affronter l’impact et les effets d’une destruction d’une grande ampleur, une destruction massive violente qui témoigne des crimes odieux du colonialisme et qui ne sauraient tomber dans l’oubli ni s’éteindre par la prescription », a noté le chef de l’état. Le chef de l’état a affirmé que la nécessité d’un traitement responsable, intègre et impartial du dossier de la mémoire et de l’Histoire, « dans un climat de franchise et de confiance, est incontournable ».

    A cet égard, je « souligne encore une fois que cette question demeurera au centre de nos préoccupations… nous poursuivrons sans relâche et sans compromis le parachèvement de nos démarches, en insistant sur le droit de notre pays à récupérer les archives, à connaître le sort des disparus durant la glorieuse guerre de Libération et à indemniser les victimes des essais nucléaires et autres questions liées à ce dossier… par fidélité au message de nos valeureux chouhada », a écrit Tebboune. « Préserver la position du pays dans un contexte mondial marqué par des perturbations » Ces dossiers sont en suspens depuis plusieurs années malgré la mise en place de « groupes de travail mixtes ».

    Fidèles au « legs historique de leurs prédécesseurs, les Algériennes et Algériens ont jeté des bases solides sur lesquelles repose aujourd’hui l’état-nation indépendant qui a résisté et triomphé grâce à la Révolution de novembre, face aux épreuves et aux souffrances », a souligné le chef de l’état. Et d’ajouter : « Conscient des mutations profondes sur les plans régional et international, l’état oeuvre en toute sécurité, à préserver la place et la position de l’Algérie dans un contexte mondial marqué par des perturbations et des bouleversements et dans un monde qui ne sera plus régi à l’avenir par les mêmes règles qui ont commandé, des décennies durant, les relations internationales, ni par les mêmes équilibres politiques et économiques mondiaux.

    Alors que nous vivons aujourd’hui, en cette conjoncture particulière et complexe, à l’instar des pays du monde, des mutations décisives sur les plans régional et international, nous tenons à affirmer que notre aspiration à bâtir une Algérie prospère nous impose de réhabiliter la valeur de l’effort et du travail, de veiller au renforcement de notre sécurité nationale dans toutes ses dimensions face à tout imprévu ou urgence, de veiller à l’unité de nos rangs, de conjuguer nos efforts et de renforcer le sens du devoir national, et d’assumer pleinement no responsabilités, dans les différents secteurs et à tous les niveaux, envers notre nation et notre patrie », a conclu le président de la République.

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi Libre, 20/03/2022

    #Algérie #France #Mémoire #Colonialisme

  • 60 ans après, la France commémore la fin de la guerre d’Algérie

    60 ans après, la France commémore la fin de la guerre d’Algérie

    60 ans après, la France commémore la fin de la guerre d’Algérie – Colonisation, mémoire, crimes coloniaux,

    Emmanuel Macron a cherché, à travers une série de gestes mémoriels, à «réconcilier la France et l’Algérie» ainsi que les «mémoires cloisonnées» en France, a rappelé l’Elysée. Avec une cérémonie organisée hier à l’Élysée, Emmanuel Macron a de nouveau plaidé pour un «apaisement» des mémoires sur les deux rives de la Méditerranée. «Tous les événements liés à la guerre d’Algérie ne se sont pas terminés du jour au lendemain», reconnaît l’entourage d’Emmanuel Macron. Mais l’Elysée assume son choix et souligne que «commémorer n’est pas célébrer».

    Dans son discours ce samedi, le chef de l’Etat entend donc dépasser toutes les blessures héritées du conflit. Lui qui depuis 2017 a multiplié les initiatives pour «apaiser» les mémoires et reconnaître la «singularité» de chacune d’entre elles. De la commande du rapport Stora, à la reconnaissance de la responsabilité de la France dans l’assassinat des militants Maurice Audin et Ali Boumendjel, en passant à la facilitation de l’accès aux archives concernant la guerre d’Algérie. Des gestes qui restent insuffisants aux yeux des autorités algériennes, qui continuent de réclamer des «excuses officielles pour la colonisation» ; l’ouverture du dossier des disparus ainsi que celui des essais atomiques au Sahara.

    «J’assume cette main tendue à l’Algérie», a déclaré Macron au cours d’une cérémonie à l’Elysée pour commémorer le 60e anniversaire des Accords d’Evian du 19 mars 1962, jour de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu après huit années de conflit. Il a rappelé toutes les initiatives prises depuis 2017 pour «apaiser» la mémoire de cette guerre qui, avec «ses non-dits», a «été la matrice de nombreux ressentiments» en Algérie. «Beaucoup me diront: vous faites tout cela, mais vous n’êtes pas sérieux parce que l’Algérie ne bouge pas. A chaque fois, tous mes prédécesseurs ont été confrontés à la même chose», a-t-il déclaré devant quelque 200 invités. «Je pense que le jour viendra où l’Algérie fera ce chemin», a-t-il ajouté.

    Aucun officiel algérien n’était présent à l’Elysée, même si l’ambassadeur en France, Mohamed-Antar Daoud, avait été invité, selon l’Elysée. Les relations entre les deux pays sont marquées par un certain apaisement après deux années de crispations. Vendredi dernier, le président Tebboune a déclaré que le dossier mémoriel devait «inévitablement être traité d’une manière responsable et équitable dans un climat de franchise et de confiance». Mais les «hideux crimes de la colonisation ne seront pas oubliés et ne sauraient être frappés de prescription», a-t-il prévenu dans un message diffusé à l’occasion de la fête de la Victoire. «Il y aura encore des moments où on trébuche, il y aura immanquablement des moments d’énervement, il y aura des sentiments d’injustice encore. Mais nous y arriverons», a-t-il conclu.

    L’Elysée a présenté la commémoration du 19 mars comme «une étape» sur le chemin de mémoire «mais ce n’en est pas le terme». Mais Alger, qui réclame des excuses officielles de la France pour la colonisation, n’a pas donné suite à ce travail de mémoire. «C’est une main qui est tendue et qui reste tendue», a toutefois souligné l’Élysée.

    Crésus, 19/03/2022

    #Algérie #France #Colonisation #Mémoire

  • Libye: Le Maroc et Haftar s’engagent en Ukraine contre l’armée russe

    Libye: Le Maroc et Haftar s’engagent en Ukraine contre l’armée russe

    Libye: Le Maroc et Haftar s’engagent en Ukraine contre l’armée russe – Russie, France, Israël,

    Une rencontre secrète s’est tenue ces derniers jours en Libye, sous l’égide d’une équipe mixte américano- marocaine.

    Cette rencontre a été marquée par la présence des lieutenants du Maréchal Haftar, et des membres des services de renseignements français et sionistes.

    L’objectif de cette réunion, était l’organisation d’une opération d’acheminement de milices basées en Libye, vers l’Albanie, en vue de rejoindre l’Ukraine en vue d’exécuter des opérations spécifiques contre l’armée russe en Ukraine.

    Par ailleurs, il faut noter que cette opération en préparation bénéficie d’un financement américano-marocain.

    Algérie54, 16/03/2022

    #Maroc #Libye #Ukraine #Russie

  • Algérie.- L’histoire et ses versions

    Algérie.- L’histoire et ses versions – France, colonisation, mémoire,

    Le film documentaire à la rescousse de la recherche d’un apaisement des mémoires ?

    Ces derniers jours, pour fêter les 60 ans de « la guerre d’Algérie », les documentaires historiques, accompagnés de débats avec les réalisateurs, occupent une place prépondérante sur les écrans des télévisions françaises. Dans les discours de différents présidents français sur cette période, les mots n’ont pas pu porter loin la volonté politique qui veut réconcilier les Français avec leur passé. L’historien spécialiste de l’histoire d’Algérie, Benjamin Stora, l’a clairement souligné lors d’un débat à l’issue du documentaire « C’était la guerre d’Algérie », en affirmant que les discours des présidents qui tentent de trouver l’équilibre entre les mots pour qualifier cette période coloniale, s’ils accrochent un moment, le temps d’une polémique, tombent fatalement dans l’oubli. D’où la volonté d’investir dans un autre créneau, qui fait mieux revivre l’histoire que ne le feraient l’écrit et la parole. Et qu’y a-t-il de mieux que le film documentaire, surtout quand il est bien construit, pour dire et regarder la vérité en face ?

    « Quelquefois, d’une image, d’un son, d’un mot jaillit la vérité de l’un de ces jeunes Français – un million et demi – qui ont été envoyés pour combattre en Algérie, entre 1954 et 1962 ou de ces familles de pieds-noirs « soudées par tant de souvenirs accumulés, ou encore d’un nationaliste algérien qui a vécu l’injustice coloniale et a trop longtemps attendu l’indépendance ». C’est une phrase bien révélatrice tirée du rapport sur les questions mémorielles portant sur la colonisation, établi par M. B. Stora sur demande du président français, Emmanuel Macron. L’historien, qui préconise dans ce même rapport « la poursuite de commémorations, comme celle du 19 mars 1962, demandée par plusieurs associations d’anciens combattants à propos des accords d’Evian, premier pas vers la fin de la guerre d’Algérie », semble ainsi s’inscrire en droite ligne de son travail qui vise à réconcilier les Français avec leur histoire. Car, il n’y a pas qu’à dépassionner politiquement les relations mémorielles entre deux pays.

    Le fossé est également creusé entre les Français eux-mêmes au sujet de cette guerre d’Algérie qu’on a mis du temps à reconnaître comme telle. Jusqu’en 1999, précisément jusqu’au 10 juin 1999, date à laquelle l’Assemblée nationale française a adopté une proposition de loi reconnaissant officiellement la guerre d’Algérie, on ne parlait en France que « d’évènements d’Algérie ». La commémoration du 19 mars 1962, marquant le cessez-le-feu en Algérie après la signature des accords d’Évian le 18 mars 1962, une date commune partagée entre l’Algérie et la France, les deux signataires des accords en question, répond à deux visions d’une mémoire déchirée qu’on a toujours du mal à faire converger l’une vers l’autre.

    Beaucoup de Français ne veulent pas du tout entendre de cette journée du 19 mars 1962, célébrée en hommage aux victimes de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, car pour eux, il s’agit d’une période trouble qui a vu les violences redoubler de férocité, avec de nombreuses morts de Français et de harkis au tableau. En Algérie, c’est « la fête de la Victoire » qu’on commémore le même jour. L’image, le son et la parole réussiront-ils à donner un plus à l’écriture complexe de l’histoire ?

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 17/03/2022

    #Algérie #France #Colonisation #Mémoire