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  • Mali : L’ambassadeur de France sommé par les autorités de quitter le pays

    Mali : L’ambassadeur de France sommé par les autorités de quitter le pays

    Mali : L’ambassadeur de France sommé par les autorités de quitter le pays – Sahel, Barkhane, Wagner,

    L’ambassadeur de France à Bamako, Joël Meyer, a été sommé de quitter le Mali dans un délai de 72 heures, en réaction aux propos tenus par le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a indiqué le gouvernement malien dans un communiqué.

    « Le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que, ce jour, lundi 31 janvier 2022, l’Ambassadeur de France à Bamako SEM Joël MEYER a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qui il lui a notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures », indique-t-on dans le communiqué, publié lundi et consulté par l’Agence Anadolu.

    « Cette mesure fait suite aux propos hostiles et outrageux du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères tenus récemment et à la récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard des autorités maliennes, en dépit des protestations maintes fois élevées », note-t-on encore.
    Et d’ajouter : « Le gouvernement du Mali condamne vigoureusement et rejette ces propos qui sont contraires au développement de relations amicales entre nations ».

    Le gouvernement malien « réitère sa disponibilité à maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires internationaux y compris la France, dans le respect mutuel et sur la base du principe cardinal de non-ingérence, conformément aux aspirations légitimes du Peuple Malien », selon la même source.

    Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, avait jugé « illégitimes » les autorités de transition et dénoncé leur « fuite en avant ». Il avait aussi estimé que le groupe russe Wagner était déjà à l’œuvre au Mali et qu’il y « protégeait les autorités en échange de l’exploitation des richesses minières du Mali ».

    AA/Ankara/Issa Aliou

    #Mali #France #Sahel #Barkhane

  • L’Algérie se détourne du blé français

    L’Algérie se détourne du blé français

    L’Algérie se détourne du blé français – Marc Zribi, Grains et sucre de FranceAgriMer, Russie,

    L’Algérie, un des plus gros acheteurs de blé au monde, avait jusque-là une préférence pour le blé français. Mais question de compétitivité ou de géopolitique, Alger préfère aujourd’hui acheter du côté de la mer Noire

    Le blé serait-il devenu le reflet de la complexité des relations France-Algérie ? Les experts en matières premières s’avancent peu sur le terrain politique mais, à l’instar de Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer, ils s’interrogent, car les achats de blé français par l’Algérie ont rarement été si bas ces dernières années.

    En année classique, (en dehors de 2020 année hors norme), l’Algérie achète entre 4 et 5 millions de tonnes de blé français. C’est la moitié des épis bleu blanc rouge exportés hors Union européenne par la France qui partent traditionnellement ces dernières années en Algérie, partenaire de proximité idéal. Mais la Russie, premier vendeur de blé au monde est entré dans l’arène et fait pression depuis plusieurs années pour gagner des parts de marché de l’autre côté de la Méditerranée. Et pour cause, le pays est dans le top 5 des acheteurs de blé.

    Un cahier des charges algérien désormais favorable au blé russe
    Il y a plusieurs mois, le cahier des charges algérien, jusque-là presque fait sur mesure pour le blé français, a été ouvert pour permettre aux fournisseurs de blé de la mer Noire de répondre aux appels d’offre. Fin 2021, Alger est allé plus loin et a modifié profondément ses textes. Résultat, « les critères sont devenus défavorables au blé français et au profit du blé d’origine russe », explique Sébastien Poncelet, directeur du développement au sein du cabinet Agritel.

    « Cela ne veut pas dire que la France ne pourra plus vendre à l’Algérie, mais il faudrait qu’elle soit plus compétitive que les blés de la mer Noire et qu’elle ait les volumes nécessaires correspondant à la nouvelle qualité de blé recherchée par les Algériens », explique notre interlocuteur. Ce qui n’est pas gagné.

    Les prochains achats de l’Algérie scrutés à la loupe
    Officiellement, il n’a jamais été question de boycott, mais cela est ressenti comme tel en France par plusieurs opérateurs de marché. « Le mot bouderie n’est pas assez fort, dit même l’un d’eux, parce qu’il sous-entend que l’on va se reparler ». Certains se préparent d’ailleurs à ce que plus un seul gramme de blé français ne soit vendu à l’Algérie d’ici à la fin de la campagne, le 30 juin.

    Un scénario catastrophe qui obligerait la France à s’aligner sur ses concurrents pour gagner de nouveaux marchés. Sans garantie aucune d’atteindre les quantités achetées jusque-là par le voisin algérien.

    La conséquence de la perte, même temporaire, de ce débouché algérien se fait déjà sentir, notamment sur les stocks qui ont été revus à la hausse.

    www.rfi.fr

    #Algérie #France #Blé Russie #Agritel

  • Consolidation de la transition au Mali: La nécessité d’un axe Alger-Moscou

    Consolidation de la transition au Mali: La nécessité d’un axe Alger-Moscou – Algérie, Russie, Françafrique, Barkhane, France,

    Le Mali choisi sa voie. Une transition de cinq ans, séparation des pouvoirs et dépolitisation de la justice, mais surtout nouveaux partenariats militaires pour défendre la souveraineté du pays. Un coup dur pour l’ancienne puissance coloniale. En effet, la France risque de perdre durablement ses pions non seulement au Mali mais dans toute la ceinture sahélienne au profit de la Russie, désormais acclamée par le peuple malien, par ses dirigeants et des pans entiers des populations africaines, blasés par un slogan françafrique synonyme d’appauvrissement et d’inféodation.

    Une équation qui conforte la position de l’Algérie qui voit son allié stratégique russe prendre lieu et place d’un partenaire ambivalent, retord et pas très commode, une France en perte de vitesse.

    Et c’est justement à Alger que le chef de la diplomatie malienne a tenu à se rendre en premier pour expliquer les conclusions des Assises nationales de la refondation présentées à Bamako, le 30 décembre dernier. Et Abdoulaye Diop n’est pas allé par quatre chemins. «L’Algérie continue à jouer un rôle essentiel en tant que partenaire allié stratégique du Mali. C’est un pays qui a avec le Mali une inter-solidarité pour nous accompagner, à notre demande, dans le cadre des efforts pour ramener la paix et la stabilité», a-t-il déclaré au sortir d’une audience avec le président Abdelmadjid Tebboune.

    Côté malien, les options sont désormais claires : l’Algérie reste plus que jamais un allié et un partenaire stratégique majeur. «Je tiens en particulier à saluer le rôle que l’Algérie joue à nos côtés, de façon discrète, notamment à travers mon frère Ramtane Lamamra qui a été et qui est un acteur essentiel et un artisan de ce processus pour lequel nous avons demandé un accompagnement de l’Algérie», a précisé le chef de la diplomatie malienne. Evoquant le message remis au président Tebboune, Abdoulaye Diop a expliqué qu’il «s’inscrit dans le cadre des relations de solidarité, d’amitié, de fraternité et du bon-voisinage qui a toujours existé entre le Mali et l’Algérie».

    Et le Mali mise effectivement sur le rôle primordial d’Alger dans la stabilisation du pays et son retour aux institutions issues de la volonté populaire grâce au dialogue inclusif inter-malien. «L’Algérie, en tant que pays voisin, est plus que concernée par ce qui se passe au Mali. C’est dans ce cadre-là que le président Goïta nous a demandé de venir partager avec son frère aîné les messages et les recommandations de ces assises nationales qui ont vocation à renforcer la démocratie au Mali, mais aussi la paix et la stabilité» a insisté le ministre malien.

    En termes de solidarité agissante avec ce pays du Sahel, l’Algérie partage avec la Russie les mêmes préoccupations, impliquant un plus grand rôle des deux pays dans la région. En effet, lors de la conclusion des Assises nationale à Bamako, les intervenants ont demandé aux autorités de transition de développer de nouveaux partenariats militaires avec des puissances militaires pour mieux défendre la souveraineté du pays. Cette proposition a suscité des applaudissements et des cris au nom de la « Russie ! » dans le Centre de conférence.

    Une conjonction des astres
    Il est à rappeler qu’il y a quelques mois, des manifestants maliens avaient brandis des drapeaux russes pour demander une plus grande implication de Moscou dans le rétablissement de la paix et de la sécurité au Mali. Une demande sitôt reprise par le Premier ministre Choguel Maïga. Après avoir accusé la France d’abandon en plein vol, il a renforcé les liens stratégiques de son pays avec la Russie via des contrats impliquant des sociétés privés de sécurité.

    Cette bonne conjonction des astres pour le Mali l’est autant pour l’Algérie. Pourquoi ? D’abord, la présence française dans toute la sous-région est mise à mal après l’échec patent de l’opération Barkhane, actée il y a quelques mois par le président Emmanuel Macron. La débâcle française, puisqu’il s’agit bel et bien d’une, est profitable aux trois partenaires stratégiques que sont le Mali, l’Algérie et la Russie. Pour Bamako, fini les ingérences insupportables des successeurs de Jacques Foccart dans les affaires du pays.

    Pour Alger, l’affaiblissement de l’influence française signifie une plus grande marge de manœuvres pour sa diplomatie et son appareil sécuritaire et un redéploiement en force dans la région. De plus, la présence russe, amicale et alliée, est infiniment plus positive que celle de la France. Pour Moscou enfin, il s’agit de reprendre pied au Mali et de sécuriser la ceinture sahélienne du Mali jusqu’en République Centrafricaine et au Soudan pour consolider l’arc sud méditerranéen allant de Syrie jusqu’en Libye.

    A Alger, plus que jamais, la stabilité du Mali est une affaire de sécurité nationale. Pour preuve, c’est l’ambassadeur Boudjemaa Delmi, Chef de file de la Médiation internationale au Mali qui a présidé la réunion virtuelle de mercredi dernier. Principal objectif, consolider l’Accord d’Alger à la lumière des derniers développements sur la scène malienne. «Les membres de la Médiation internationale ont réitéré l’impératif que revêt l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Ils ont souligné que celle-ci est essentielle pour la stabilisation durable du Mali et constitue une composante importante de l’entreprise d’ensemble de refondation de l’Etat malien», précise un communiqué de la Médiation.

    Rappelant les dispositions pertinentes de l’Accord de paix et du Pacte pour la paix, les membres de la Médiation ont réaffirmé leur «détermination à continuer à appuyer les parties signataires, y compris, le cas échéant, en intensifiant leurs bons offices pour aider à lever les points de blocage pouvant entraver une mise en œuvre diligente de l’Accord», note, en outre, le communiqué publié au terme de la réunion.

    Ce texte précise que «dans ce contexte, les membres de la Médiation internationale ont relevé les conclusions des Assises nationales de la refondation relatives à la mise en place d’un Sénat, l’opérationnalisation des transferts de compétences et de ressources financières et humaines de l’Etat vers les collectivités territoriales, l’élaboration d’une nouvelle Constitution et l’accélération du DDR (désarmement, démobilisation et réintégration)», soulignant que «ces conclusions, qui convergent avec l’Accord de paix, ouvrent des perspectives encourageantes quant à l’avancement du processus de paix».

    La messe semble avoir été dite concernant les nouveaux partenariats autour du Mali. L’Algérie qui a renoué avec la France, sans pour autant infléchir sa position concernant la fin des facilités militaires accordées entre 2013 et 2021, a tout intérêt à se rappeler que l’ancienne puissance coloniale, aux abois dans son ex-pré carré africain, ne sera jamais son allié stratégique. Paris préférant de loin un Makhzen inféodé à ses logiques néocoloniales, plutôt qu’à l’Algérie jalouse de sa souveraineté et à ses principes.
    Un axe Alger-Moscou incluant Pékin, à travers sa stratégie de la Ceinture et de la Route de la soie, sera plus que jamais salutaire pour toute l’Afrique. N’en déplaise à Macron et à ses sponsors.

    Par Mahmoud Benmostefa

    Le Jeune Indépendant, 09/01/2022

    #Algérie #Russie #Mali #Françafrique #France #Barkhane

  • 2001-2021 : Quel bilan pour la diplomatie française ?

    2001-2021 : Quel bilan pour la diplomatie française ? – France, Etats-Unis, Chine,

    C’est par le truchement d’une contribution fleuve publiée le 27 décembre dernier par la revue “CONFLITS” que le chercheur associé chez Chaire de géopolitique de la Rennes School of Business, Olivier Chantriaux a livré une analyse rétrospective de deux décennies d’exercice de la diplomatie française précisément entre 2001 et 2021. De prime abord, il faut reconnaître que le bilan a été traité sous le prisme assez restreint purement franco-français, sinon comment expliquer que l’auteur de cette analyse entame sa présentation par dire que « le dernier grand événement de l’histoire diplomatique de la France est sans conteste, le refus opposé par la France, en 2003, à l’intervention militaire des États-Unis d’Amérique en Irak ». Dans ce même sillage, Olivier Chantriaux a tenu à expliquer « Qu’au fond, derrière la rhétorique très multilatéralisme de Dominique de Villepin ministre des affaire étrangères à cette époque, se cachait un réel conservatisme diplomatique, au sens le plus noble du terme. Par contraste avec l’administration Bush, la position française se voulait alors soucieuse de respecter l’ordre du monde et de ne pas rompre avec ce qui faisait la légitimité du concert international. En affirmant, avec des accents volontiers idéalistes, qu’il convenait, pour traiter la question des armes de destruction massive, de parvenir, au préalable, à un consensus des puissances, la France proposait surtout, sans le dire de cette manière, de préserver une forme d’équilibre. Plus qu’à Napoléon, Villepin s’identifiait alors à Metternich ». Pour lui, cet exemple historique illustre la pertinence de la politique d’équilibre, qui, par les effets de levier qu’elle induit, peut permettre à une puissance comme la France d’obtenir des résultats. Comme a su l’exprimer le professeur Maurice Vaïsse dans La puissance ou l’influence ?[2], ouvrage remarquable, au titre très durosellien, où il analyse la politique étrangère de notre pays sous la Ve République, la position internationale de la France pourrait se fonder, précisément, sur une forme de dialectique entre puissance et influence.

    Evolution des positions géopolitiques françaises depuis 2001
    S’agissant de l’évolution des positions géopolitiques française de Jacques Chirac à Emmanuel Macron, selon le rédacteur de l’analyse, estime que tout d’abord, « le clivage opposant théoriquement la droite à la gauche n’est certes pas un prisme adéquat pour lire l’évolution de la politique étrangère de la France. Il faut alors admettre que les dirigeants au pouvoir n’étaient plus tout à fait les mêmes. À Jacques Chirac, promoteur d’une politique gaullienne conçue à l’échelle du vaste monde et toujours soucieux de permettre aux peuples les moins favorisés de trouver dans la France un relais de leur cause, avait succédé Nicolas Sarkozy, d’esprit plus atlantiste, désireux de rupture et plus centré sur la sphère occidentale.» Parlant de la volonté de la France d’affirmer son autonomie stratégique européenne, Olivier Chantriaux a affirmé dans ce cadre que « cette politique a été au cœur du discours français au cours des vingt dernières années, il apparaît néanmoins qu’elle reste la seule puissance de l’Union à détenir des capacités militaires et stratégiques indépendantes. Il faut voir dans la volonté de la France d’affirmer son autonomie stratégique, d’abord, un héritage de l’histoire.» Ainsi, si la France dispose encore de capacités militaires et stratégiques indépendantes, elle le doit à la volonté de ses plus éminents dirigeants politiques, et, en particulier, pour ce qui concerne le XXe siècle, au général de Gaulle, a-t –il encore soutenu. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que tous les présidents français successifs aient dû déployer, depuis 2000, de sérieux efforts de persuasion auprès de nos partenaires européens pour faire progresser des projets communs en matière de défense. Et il n’est pas étonnant non plus que les présidents américains successifs aient dû déployer, eux aussi, de sérieux efforts de persuasion pour demander aux nations membres de l’OTAN de consacrer à leur défense 2% au moins de leur produit intérieur brut (PIB).

    La pensée géopolitique française face à l’émergence de la Chine
    A une question de savoir comment l’émergence de la Chine a joué sur la pensée géopolitique française ces vingt dernières années ? Le chercheur en géopolitique a répondu « qu’Il a existé, parmi les hommes d’État et diplomates de tradition gaulliste, dont Jacques Chirac a été la dernière figure, une sorte de tropisme spontané à l’égard de la Chine. Ces générations ont été marquées par l’époque où la France, sous l’impulsion du général de Gaulle, avait réussi à nouer un dialogue privilégié avec la Chine continentale. La reconnaissance de la Chine populaire par la France en 1964 était mue par l’idée, fort réaliste, que l’on ne pouvait sérieusement écarter du grand jeu international une puissance aussi peuplée, dont les ambitions étaient fortes et sur laquelle on pourrait compter, face à d’autres géants, dans une subtile politique d’équilibre. En un sens, le rapprochement avec la Chine populaire mis en œuvre par le président américain Richard Nixon avec son éminent conseiller pour la sécurité nationale, Henry Kissinger, est inspiré, mais à une autre échelle certes, des mêmes principes que ceux qui ont conduit le général de Gaulle à ouvrir un dialogue direct avec elle. Cependant, cette position de précurseur a pu entretenir, du côté français, une forme d’illusion sur la Chine. Beaucoup se sont laissés aller à croire que la France continuerait de bénéficier, parmi les puissances occidentales, d’une forme de privilège aux yeux des Chinois. De même que la France, à une tout autre époque, avait fait figure, parmi les nations chrétiennes, d’interlocutrice particulière de la Sublime Porte, de même, selon une forme d’analogie orientaliste, un certain nombre de responsables français ont cru que la France jouerait longtemps le rôle de médiateur entre la Chine et l’Europe. En tout état de cause, la France doit continuer d’adapter sa politique aux réalités de la Chine d’aujourd’hui. Cette dernière s’est imposée comme l’un des pôles principaux de la politique mondiale, dont le centre de gravité se déplace du continent européen vers la zone Pacifique.»

    Les relations avec les Etats-Unis sont toujours complexes
    Par ailleurs, dans le domaine des relations avec les États-Unis, Olivier Chantriaux constate que ces dernières « sont toujours complexes, allant du refroidissement en 2003 au grand réchauffement avec Emmanuel Macron, jusqu’aux désillusions de la vente des sous-marins à l’Australie. Qui plus est, «les relations franco-américaines, de 2000 à nos jours, semblent globalement marquées par une sorte d’incompréhension réciproque, malgré des rapprochements ponctuels, et par une absence de synchronisation. Après le moment néoconservateur, les Américains ont progressivement fait le choix d’une politique de plus en plus réaliste, ayant pour objet la satisfaction prioritaire de l’intérêt national, loin de tout messianisme outrecuidant. Simultanément, le discours français a semblé, lui, continûment empreint d’idéalisme et orienté vers le multilatéralisme. Une inversion ou un retournement s’est ainsi opéré. Tandis que la politique étrangère américaine se voyait conçue, de plus en plus, selon les catégories traditionnellement européennes de la Realpolitik et de l’équilibre des puissances, les positions françaises prenaient, à travers notre prédilection pour les droits de l’homme ou l’importance accordée aux grandes questions mondiales, comme la transition écologique, une coloration de plus en plus idéaliste et globalisatrice, donc de plus en plus américaine. Cette évolution concomitante en des sens inverses n’a pas manqué d’entretenir, sans qu’on l’ait spécialement cherché, un climat général d’incompréhension. Ainsi l’opinion française, trop encline à considérer les réalités sous un jour idéologique et sous l’angle du pathos, a-t-elle largement méconnu, pour ne citer que cet exemple, le sens de l’œuvre du président Obama. Beaucoup ont voulu voir, d’abord, dans son élection, le symbole d’une ouverture à la diversité constitutive de notre monde. En fait, ce que le président Obama a accompli, en rapportant, par un ajustement patient, les engagements internationaux des États-Unis aux moyens dont ils disposaient selon le critère de l’intérêt national, fut surtout l’amorce d’un retour au réalisme. De même, la plupart des observateurs français se sont fourvoyés quant à la politique étrangère du président Trump, qui ne peut être opposée, de façon simpliste, à celle du président Obama. Bien que généralement sous-estimé en France, Donald Trump, dont on devrait relire l’ouvrage de 1987, The Art of the Deal[4], a entrepris, en prenant pour boussole l’intérêt national des États-Unis et en poursuivant la rationalisation des engagements américains, une politique réaliste privilégiant le rapport direct et les formats bilatéraux, dans laquelle transparaissait le retour du monde à la compétition des puissances.

    La France est-elle vraiment une puissance maritime ?
    Abordant la question de la puissance maritime française notamment au niveau des territoires d’outre-mer, l’auteur de l’article s’est interrogé sur la place qui a été donnée à ces territoires ces deux dernières décennies ? « La place accordée à ces territoires a sans doute été insuffisante, parce que nous nous trouvions précisément, de 2000 à nos jours, dans une période de transition, voire de gestation, qui a vu succéder à l’ère de la bipolarisation, durant laquelle l’Europe avait été le théâtre central des relations internationales, un temps caractérisé par l’émergence d’un monde qui est à la fois globalisé et multipolaire. Or, dans ce monde globalisé et multipolaire, la France dispose d’atouts stratégiques et économiques liés notamment à sa qualité de puissance maritime. La France peut, en effet, valoriser pleinement les ressources de la zone économique exclusive (ZEE) de 11 millions de kilomètres carrés sur laquelle s’ouvre l’archipel mondial qu’elle forme avec ses territoires ultramarins. Il est également évident, d’un point de vue plus strictement stratégique, que la vocation maritime de la France confère à la Marine nationale de grandes responsabilités. L’on peut enfin se réjouir de constater qu’un département ministériel autonome, dédié aux questions maritimes, ait été constitué. Sur la mer comme dans les champs ouverts de l’espace et du cyberespace, la France, archipel mondial, a beaucoup d’atouts à faire valoir, si elle comprend ce à quoi l’engage sa situation d’insularité stratégique dans la compétition des puissances. Cette insularité stratégique la met en mesure de tisser des relations avec d’autres puissances dans beaucoup de régions du monde, afin de tirer profit des effets de levier qu’elle pourrait ainsi générer pour satisfaire ses intérêts, dans le cadre d’une politique d’équilibre. La modernisation permanente de ses moyens d’action militaire et de sa base industrielle paraît, à cette aune, indispensable pour asseoir sa crédibilité.»

    Il est grand temps que les Français réapprennent à penser le monde
    Ainsi, arrivant au terme de cette “autopsie” de la diplomatie française 2001-2021, Olivier Chantriaux ne s’est pas privé de livrer quelques orientations voire recommandations aux dirigeants français pour mieux mener leur politique diplomatique. De ces diverses constations et en tant que spécialistes des questions géopolitiques, à ces yeux « la première bataille que doit remporter la France pour renforcer ses positions est, en effet, intellectuelle. Elle ne peut se contenter de reprendre à son compte les lieux communs immuables, repris de décennie en décennie, de cénacle en cénacle, d’un discours à l’autre, par les observateurs qui, suivant leurs habitudes, ont renoncé, de fait, à penser le monde. La France n’a rien à gagner au conformisme, qui n’est que l’autre nom d’une forme de sclérose intellectuelle et de léthargie vitale. Au contraire, il est grand temps que les Français réapprennent à penser le monde. Notre priorité pourrait être, pour cela, de favoriser l’étoffement de véritables écoles d’interprétation des relations internationales, comme il en existe aux États-Unis, où le débat qui oppose les néoréalistes aux libéraux, par exemple, ou distingue les néoréalistes offensifs, derrière John J. Mearsheimer, des néoréalistes défensifs, inspirés par l’œuvre de Kenneth N. Waltz, ou encore des réalistes néoclassiques, comme Randall L. Schweller, est foisonnant. Surtout, l’émergence d’une véritable pensée réaliste, tranchant avec le poujadisme sentimental de certains commentateurs, serait, dans cette perspective, largement utile et salutaire. Plus que Wilson ou Briand, nos amers, dans cette navigation sur l’océan de la politique mondiale, doivent être Richelieu, Delcassé, Barthou et de Gaulle, ou, si l’on souhaite se référer également au plus européen des Américains, Henry A. Kissinger » a-t-il conclu.

    Rabah Karali

    Crésus, 28/12/2021

    #France #Diplomatie EtatsUnis #Chine

  • Politique étrangère: 2021, l’année de tous les défis

    Politique étrangère: 2021, l’année de tous les défis – Algérie, diplomatie, Maroc, France, Macron, Libye, Tunisie, Sahara Occidental, Mauritanie, Niger, Mali, Sahel

    Est-il possible de rattraper de longues années d’absence sur la scène politique internationale ? C’est la problématique posée et à laquelle l’appareil diplomatique va s’atteler résolument et avec détermination dans plusieurs directions, africaine, arabe et internationale.

    On aura relevé cette « résurrection » depuis les sommets de Berlin I et II sur la crise libyenne à laquelle l’Algérie accorde une grande importance. « Une ligne rouge », déclarera le Président Abdelmadjid Tebboune aux médias. Pour autant, les escales sont nombreuses, aussi sensibles les unes que les autres, où il faudra défendre la doctrine algérienne en politique étrangère, faire entendre sa voix, défendre ses positions dans l’esprit du vivre-ensemble, de paix, de règlement des différends par les moyens pacifiques des crises et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États. Libye, Mali et le Sahel, Sahara Occidental, Palestine sont les dossiers lourds dans lesquels va s’investir la diplomatie algérienne.

    France : la gaffe de Macron
    La nomination de Ramtane Lamamra à la tête du ministère des Affaires étrangères, à la suite de Sabri Boukadoum, en juillet 2021, a pour objectif de donner plus de visibilité sur les positions de l’Algérie. De fait, il sera très vite confronté à deux crises d’importance. Tout d’abord avec la France, suite aux propos du Président Emmanuel Macron niant l’existence de la Nation algérienne avec l’invasion coloniale française de 1830 et la mise en avant d’une « rente mémorielle » dont se nourrit le régime algérien.

    Une série de mesures, en représailles, sera prise dont le rappel de l’ambassadeur, l’interdiction du survol des avions militaires français de l’espace aérien notamment. Des mesures qui surprendront les autorités françaises habituées au profil bas des régimes précédents. La réduction de 50% de la délivrance des visas aux Algériens, la volonté d’expulser 13 000 sans-papiers algériens dépasseront les classiques querelles entre les deux capitales. Il n’empêche que c’est dans ce contexte que Ramtane Lamamra fera le déplacement à Paris dans le cadre de la tenue de la Conférence internationale sur la Libye, le 21 novembre dernier.

    Emmanuel Macron ne revient pas sur ces déclarations mais charge son ministre des Affaires étrangères et de l’Europe Jean-Yves Le Drian de procéder à un rétropédalage à partir de Bruxelles, d’abord, où il déclare que son pays respecte « la souveraineté » de l’Algérie. Suivra une visite à Alger, mercredi 8 décembre, en vue d’« apaiser » une relation fortement en crise.

    Outre son collègue des AE, il sera reçu à El Mouradia, par le Président Abdelmadjid Tebboune. En parallèle, Macron multiplie les gestes de réconciliation.

    Maroc, le torchon brûle
    On retiendra que l’année 2021 sera fortement impactée par la brusque mais prévisible tension avec le Maroc. Résultat : rupture de toutes les relations dont celles diplomatiques, annoncée le 24 août dernier par Ramtane Lamamra au cours d’une conférence de presse. Les raisons à la base de cette grave crise tiennent des hostilités permanentes marocaines au soutien du MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie), Rachad et les autres opposants.

    Outre le maintien de la fermeture des frontières déjà actée depuis de nombreuses années, l’interdiction de survol des avions civils et militaires marocains de l’espace aérien de l’Algérie. Plus encore, il s’ensuivra le non-renouvellement du contrat d’acheminement du gaz naturel vers l’Espagne par le gazoduc sur le territoire marocain. Un autre événement donnera une tournure plus dangereuse à la crise suite à l’assassinat, début novembre 2021, de trois chauffeurs algériens en route pour la Mauritanie.

    L’hostilité du Makhzen est maintenant ouverte depuis la « normalisation » avec l’État sioniste d’Israël qui sera suivie, une année plus tard, par des visites des officiels de l’État usurpateur. C’est l’escalade. Le Rubicon est franchi avec la déclaration du ministre de la Défense israélien menaçant, qui plus est du territoire marocain, l’Algérie.
    Par ailleurs, le Makhzen ne s’arrête pas là puisqu’il se fera l’avocat de l’entrée de l’État d’Israël à l’Union africaine (UA). L’Algérie va s’y opposer de toutes ses forces. Ramtane Lamamra se charge de sensibiliser ses homologues africains sur les dangers de l’initiative marocaine.

    Crises en Libye et au Mali
    Compte tenu du contexte historique et géographique, l’Algérie s’est largement impliquée dans la crise libyenne en encourageant les factions libyennes à se rencontrer à Alger et les incitant à trouver une solution politique au conflit qui les oppose. Dernières initiatives en date, il y a d’abord la réunion des sept États du voisinage de la Libye le 8 septembre 2021, suivie, le 1er novembre dernier, de celle de concertation ministérielle afin de sortir une feuille de route pour des élections générales le 24 de ce mois de décembre. Visiblement, la réconciliation n’est pas encore au rendez-vous.

    Au Mali, la diplomatie algérienne est très active et en contact permanent avec le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. 30 juin 2021, sous la conduite de l’ambassadeur algérien à Bamako, a été tenue la 43e session du CSA (Comité de suivi de l’Accord d’Alger) pour l’actualisation de la feuille de route issue du processus de l’accord.

    Égypte, Tunisie, Mauritanie, Niger
    Les quatre pays sont, directement ou indirectement, impliqués dans la crise du Sahel. Au centre des préoccupations, la lutte contre le terrorisme, le trafic transfrontalier de drogue et d’armes. Il s’agit de mettre en place des mécanismes pour promouvoir la sécurité collective. 31 juillet, Lamamra entreprend une visite de travail au Caire où il sera reçu par le Président égyptien. Cette visite intervient après la « normalisation » entre le Makhzen et l’État sioniste d’Israël et les tentatives de ce dernier de s’introduire dans l’Union africaine. Les discussions ont aussi porté sur les opportunités de coopération économique. C’est d’ailleurs l’objectif d’intenses échanges avec la Tunisie.
    Dernière visite en date, celle du Président Tebboune, le 16 décembre dernier, suivie de la signature de 27 accords touchant plusieurs domaines. Cette visite a été, rappelons-le, précédée par celle du Premier ministre Aïmene Benabderrahmane.

    En Mauritanie, où il sera reçu par le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghezouani, Ramtane Lamamra effectuera une visite de travail de deux jours, les 7 et 8 septembre. A l’ordre du jour : situation au Maghreb et monde arabe ; les défis dans la région sahélo-saharienne en prévision du Sommet arabe d’Alger.
    Auparavant, le chef de la diplomatie algérienne a présidé le 8e séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, à Oran. Devant les ministres des AE africains réunis, il les a invités à parler d’une seule voix au Conseil de sécurité de l’ONU.

    Diplomatie économique
    En fin, il y a lieu de retenir cette date du 26 février où Sabri Boukadoum, prédécesseur de Lamamra, a eu à présider une rencontre qui a décidé d’une série de mesures portant sur « la création d’un réseau interactif pour les chargés d’affaires économiques et commerciales auprès de nos missions diplomatiques et consulaires à travers le monde, l’ouverture d’un bureau d’information au niveau du ministère des Affaires étrangères pour l’accueil des opérateurs et exportateurs algériens et le renforcement de la Direction de promotion et de soutien des échanges économiques, en tant que structure centrale et axiale de la diplomatie économique ».
    Brahim Taouchichet

    Le Soir d’Algérie, 30/12/2021

    #Algérie #Diplomatie #Maroc #Tunsie #Libye #Mali #Sahel #Mauritanie #Niger

  • DGED-Maroc : Un message de sympathie pour Khiari Barisa

    DGED-Maroc : Un message de sympathie pour Khiari Barisa

    DGED-Maroc : Un message de sympathie pour Khiari Barisa – Marocleaks, Algérie, Sénat, France, Printemps Arabe, PJD, élections législatives, observateurs,

    Il semble que la DGED marocaine a payé le billet à « la socialiste » Khiari Barisa, Vice Présidente du Senat,- à l’époque en vue de participer en tant qu’observateur aux élections législatives qui ont suivi le tremblement du Printemps Arabe auxquelles s’est « portée volontaire », selon ses propres dires dans un email envoyé à Ahmed Charaï en date du 28 novembre 2011. Ce dernier est un officier de la DGED responsable des médias et de la propagande du régime.

    Après son départ du Maroc, Charaï lui a signifié qu’il voulait la rencontrer au Maroc. « Chère madame, comment ça va? Dommage je n’ai pas pu vous voir à rabat…Une belle victoire pour la démocratie au Maroc! Pour votre déplacement pour le FIFM, je reste à votre disposition au cas ou vous voulez venir sur le vol d’avant 16h30 celui de13h et ce pour pouvoir assister à  la soirée d’ouverture. Amitiès », lui écrit le 28 novembre 2011. Auquel, Barisa Répond :

    « Cher ami, Ne regrettez rien puisque je me suis portée volontaire pour observer les opérations de vote dans le monde rural à 100 km autour de Marrakech. Climat serein, présence des représentants des partis politiques dans chaque bureau de vote et surtout respect absolu des procédures. C’est un modèle pour le monde arabe. Vous pouvez en être fier. Le vainqueur c’est la démocratie. Après tout, il est peut-être préférable d’avoir le PJD en responsabilité que dans l’opposition dans le climat actuel. Il devra forcément composer avec les autres forces politiques. Le tourisme étant une industrie qui fait vivre beaucoup de marocains, il faut donner des signes au monde d’un pays qui sait faire vivre l’alternance démocratique de manière apaisée. En amitié. »

    Un message qui n’a pas laissé Charaï indifférent. Il voulait absolument que son chef, « Sdi Yassine », le directeur général de la DGED soit au courant. « Si Morad, merci de partager le contenu de l’email de la Vice Présidente du Senat, la socialiste Bariza avec Sdi Yassine. D’un autre cote, je te remercie d’avance de changer son billet comme suit: Départ le vendredi 2 Décembre de Paris- Marrakech vol direct a 15h15 et retour le Lundi 5 décembre. Ainsi qu’un billet de retour pour son Mari Saadalah Khiari Marrakech-Paris. Merci bcp », écrit-il dans un courrierl adressé à Mourad El Ghoul.

    SOURCE : Marocleaks, 30/12/2021

    #Maroc #Marocleaks #HackerChrisColeman #BarisaKhiari #PrintempsArabe #PJD #Electionslégislatives #DGED #AhmedCharai

  • L’Algérie achète de grosses commandes de blé, la France exclue

    L’Algérie achète de grosses commandes de blé, la France exclue – Russie, importation,

    L’Algérie a fait une commande d’achat de 690 000 à 700 000 tonnes de blé meunier à plusieurs pays exportateurs à l’exception de la France qui était pourtant son principal fournisseur, une décision qui a suscité les craintes des producteurs français.

    Suite à son dernier appel d’offres, l’Algérie a acheté le 14 décembre entre 690 000 et 700 000 tonnes de blé meunier, pour expéditions en trois périodes échelonnées du 16 janvier au 28 février 2022 et pour des prix allant de 372 à 376 $/t C&F (coût et fret).

    Les fournisseurs retenus seraient originaires d’Allemagne, de la Mer baltique, de la Mer noire et éventuellement l’Argentine, selon le cabinet spécialisé Agritel.
    Cette commandé semble confirmer la décision de l’Algérie de se détourner, actuellement, des blés français, en dépit de leur compétitivité.

    Dans son dernier point sur les marches céréaliers mondiaux, FranceAgriMer, le cabinet conseil des secteurs agricole, agroalimentaire et de la pêche, soulignait que les achats de blé russe par l’Algérie atteignaient des niveaux record sur cette campagne de commercialisation (800 000 tonnes début décembre), surtout en raison de l’assouplissement du cahier des charge algérien quant aux dégâts d’insectes observés sur le blé.

    Fin novembre dernier, l’Algérie a commandé à la Russie, 250 000 tonnes de blé avait fait savoir Ioulia Koroliova, directrice du Centre d’évaluation de la qualité céréalière, dont les propos sont relayés par la presse.

    « C’est un marché important, et nous espérons qu’il continuera à croître », a-t-elle souligné, faisant certainement référence aux prévisions des spécialistes selon lesquelles Alger pourrait ambitionner de porter ses importations en provenance de Russie à 700-800 000 tonnes de cette denrée.

    À noter qu’il a fallu aux cultivateurs russes plusieurs années avant d’obtenir un accès au marché algérien, traditionnellement dominé par la France. Ce n’est qu’en 2020 que ce pays d’Afrique du Nord a consenti à un abaissement de ses exigences en matière du taux d’endommagement du blé par les punaises (1%, contre 0,5% auparavant).

    Après le rejet, l’été dernier, par les autorités algériennes d’un bateau français transportant une cargaison de 27 000 tonnes de blé, en raison de la découverte de cadavres de porc dans la cargaison, la rendant impropre à la consommation humaine, les producteurs français de blé tendre disent craindre des répercussions de cette affaire sur leurs ventes de blé à l’Algérie, traditionnellement le premier débouché du blé français hors Union européenne.

    Depuis cet incident, l’Algérie s’est orientée vers la Russie pour s’approvisionner en blé tendre, ce qui a suscité les craintes des producteurs français.

    Par S. Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 29/12/2021

    #Algérie #France #Russie #Blé #Importation

  • Algérie-USA: Pourquoi les relations sont au plus bas

    Algérie-USA: Pourquoi les relations sont au plus bas

    Algérie-USA: Pourquoi les relations sont au plus bas – Etats-Unis, Maroc, France, Israël, Iran, Sahara Occidental, front Polisario, Mali, Sahel,

    Les marées géopolitiques changeantes et les priorités en matière de sécurité ont tendu les liens autrefois étroits entre Alger et Washington.
    Le 17 décembre, un responsable américain a évoqué le conflit du Sahara occidental et la récente normalisation des relations entre plusieurs États arabes et Israël. « Nous avons travaillé pour renforcer les Accords d’Abraham existants, et nous travaillons tranquillement mais assez assidûment pour étendre les Accords d’Abraham. Et donc, ces choses prennent un certain temps, mais elles sont vraiment au centre de nos préoccupations. »

    Un tel langage de Washington ne peut qu’enrager davantage les Algériens et contribuer à la montée des frictions entre l’Algérie et les États-Unis ; Alger considère que certaines des politiques des administrations Trump et Biden sont préjudiciables aux intérêts vitaux de l’Algérie et à ceux du grand Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

    Le conflit du Sahara occidental, les accords d’Abraham, la crise syrienne et le programme nucléaire iranien sont parmi les questions régionales les plus sensibles où Alger et Washington ont de sérieux désaccords. Néanmoins, une variété de facteurs laissent l’Algérie et les États-Unis peu disposés à couper les ponts avec l’autre.

    Les relations algéro-américaines évoluaient dans une direction positive il n’y a pas si longtemps. Pendant la présidence de George W Bush, Alger et Washington s’investissaient tous les deux dans le renforcement des liens. Mi-2001, le président Abdelaziz Bouteflika a été le premier chef d’État algérien à se rendre à Washington en 15 ans. Au lendemain des attentats du 11 septembre, les États-Unis considéraient l’Algérie comme un État très expérimenté dans la lutte contre le terrorisme et donc utile aux États-Unis en tant que partenaire dans la lutte contre Al-Qaïda. Alger a fourni à Washington des renseignements précieux, devenant un partenaire essentiel de la lutte contre le terrorisme pour l’administration Bush.

    Tout au long de la présidence de Barack Obama, Washington a dû faire face à des groupes extrémistes violents en Libye tels que Daech. Ailleurs dans le quartier, comme en Algérie , au Mali et en Tunisie , il y a eu des actes de terrorisme meurtriers perpétrés par des factions armées comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Face à toute cette instabilité chaotique et ces violences dans la région, l’administration Obama avait ses raisons de vouloir garder l’Algérie proche.

    Mais, comme l’a expliqué Jalel Harchaoui, chercheur principal à l’Initiative mondiale contre le crime organisé transnational, avec la perte de contrôle de Syrte par Daesh fin 2016 et la baisse de la menace globale de terrorisme au Maghreb du point de vue de Washington, les États-Unis ont commencé à considérer l’Algérie comme moins précieux.

    Accords d’Abraham

    La décision de Trump en décembre 2020 de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations avec Israël par Rabat était problématique pour l’Algérie. Alger a été pris au dépourvu lorsque Trump a livré aux Marocains ce dont ils rêvaient depuis des décennies. Ce fut une percée diplomatique irréversible pour le Maroc, a expliqué Harchaoui : « Joe Biden, un démocrate, entre à la Maison Blanche [en janvier 2021] et accepte la décision controversée [du Sahara occidental] de Donald Trump.

    L’Algérie, qui compte une population très pro-palestinienne, s’est indignée de l’officialisation des relations maroco-israéliennes. Il a fait tout son possible pour exprimer clairement son opposition aux accords d’Abraham – et son extension à d’autres pays à majorité musulmane.

    Certes, il y a des dynamiques idéologiques en jeu. Mais il y a aussi des considérations pratiques liées à la sécurité nationale de l’Algérie.

    « L’alliance d’Israël avec le Maroc pourrait signifier qu’à long terme Rabat deviendrait militairement supérieur à Alger et dominant dans la région », a déclaré à cet auteur Riccardo Fabiani, directeur du projet Afrique du Nord pour l’International Crisis Group . « Les Algériens craignent de devenir vulnérables au Maroc et à Israël à long terme, si ces deux États continuent de coopérer. »

    La Syrie est également un point de discorde. L’Algérie est déterminée à voir la Syrie revenir dans la Ligue arabe. Ayant pris il y a des années une position pro-gouvernementale sur la crise syrienne, l’Algérie est fermement favorable à la réintégration du régime de Damas dans le giron diplomatique de la région arabe. Le gouvernement américain s’oppose fermement à tout effort visant à légitimer le président Bachar al Assad et continue d’appeler les États arabes à résister à la tendance actuelle à la renormalisation des relations avec Damas.

    Guerre des récits en Occident

    Alors que les liens Tel-Aviv-Rabat s’approfondissent, il y a des Marocains et des Israéliens – ainsi que des voix néo-conservatrices à Washington – qui accusent l’Algérie d’avoir aidé à déstabiliser les activités iraniennes dans la région. Le récit est que l’Algérie est en train de devenir un conduit pour la conduite néfaste iranienne au Sahel et dans d’autres parties de l’Afrique.

    Il y a une quantité importante de propagande, d’exagération et de fiction dans ces affirmations selon lesquelles Alger parraine des acteurs non étatiques soutenus par l’Iran dans toute l’Afrique, mais elles servent des objectifs spécifiques.

    « Les allégations accusant l’Algérie de coopérer avec l’Iran et son réseau de mandataires dans la région ont été fréquentes mais pour la plupart non fondées et clairement instrumentales, car elles ont progressivement jeté les bases du réalignement régional auquel nous assistons aujourd’hui », Dr Umberto Profazio, associé Chercheur à l’IISS et analyste du Maghreb à la Fondation du Collège de défense de l’OTAN, a déclaré à TRT World.

    « Des informations selon lesquelles le Hezbollah armait le Front Polisario, par exemple, anticipaient la décision du Maroc de rompre ses relations avec l’Iran en 2018, tandis que le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid a accusé l’Algérie de se rapprocher de l’Iran alors qu’il était en visite à Rabat cet été.

    Pourtant, il est peu probable que l’Algérie travaille avec Téhéran de cette manière étant donné que le pays d’Afrique du Nord est dominé par un puissant militaire méfiant de l’islam politique, en particulier depuis la « décennie noire » des années 1990, qui a vu une guerre civile brutale entre le gouvernement et divers groupes islamistes.

    N’ayant pas investi dans le lobbying aux États-Unis, on pourrait soutenir que l’Algérie est défavorisée à côté d’autres pays de la région qui l’ont fait. Si des pays comme Israël, le Maroc et/ou les Émirats arabes unis veulent cibler l’Algérie avec une campagne de désinformation sur les relations algéro-iraniennes, il n’y a pas de véritable réfutation pour défendre Alger contre de telles allégations dans les capitales occidentales.

    « En gros, vous pouvez dire ce que vous voulez. De nombreux pays, centres de pouvoir et décideurs vont croire tout ce que vous parvenez à publier. Il n’y a pas de contre-attaque », a déclaré Harchaoui. « Il n’y a aucun coût à [accuser l’Algérie de travailler avec l’Iran]. En fait, il y a une récompense. Il y aura un tas de décideurs qui auront tendance à le croire, ou du moins à agir comme si c’était vrai.

    Variables internationales

    L’Algérie n’a réagi que modérément aux décisions de politique étrangère des États-Unis qui enragent Alger, en partie à cause des problèmes dans les relations algéro-françaises. « La principale raison de la retenue de l’Algérie vis-à-vis de Washington doit être recherchée dans sa volonté de maintenir les liens avec ses partenaires occidentaux », a déclaré le Dr Profazio. « À une époque où les relations d’Alger avec la France sont au plus bas, s’aliéner également les États-Unis s’avérerait coûteux en termes diplomatiques, entraînant un isolement croissant dans le paysage régional et international.

    Dans le même temps, les États-Unis veulent éviter de voir l’Algérie se rapprocher encore plus de la Chine et de la Russie, deux puissances qui ont noué de solides relations commerciales et militaires avec Alger. Et même si les États-Unis accordent moins de valeur à l’Algérie en tant que partenaire antiterroriste maintenant par rapport à l’ère Bush, la cause commune contre certains groupes armés violents en Afrique continuera, donnant à Alger et Washington une raison de maintenir la coopération en matière de défense.

    De tels facteurs suggèrent que bien qu’il y ait eu des revers dans les relations algéro-américaines au cours des derniers mois et années, ces dommages ne sont pas irréparables.

    Giorgio Cafiero

    TRT World, 24/12/2021

    #Algérie #EtatsUnis #Maroc #Iran #SaharaOccidental #FrontPolisario #Mali #Sahel

  • Article confirmant l’article de Cembrero sur le hacker Coleman

    Article confirmant l’article de Cembrero sur le hacker Coleman

    Article confirmant les propos de Cembrero sur le hacker Coleman – Maroc, France, hacker Chris Coleman, services secrets, El Hammouchi, coopération antiterroriste,

    En visite avec le ministre de l’Intérieur marocain jeudi dernier, le patron de Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), Abdellatif El Hammouchi, a eu la désagréable surprise de recevoir une convocation délivrée à l’ambassade par un juge d’instruction parisien. Trois plaintes ont été déposées pour des faits de torture dans le centre de détention de Temara, au nord du Maroc, notamment par l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture.

    Ils n’ont pas emmené El Hammouchi, qui a pris la fuite via l’Espagne mais ont au contraire provoqué un incident diplomatique entre le Maroc et la France, qui est toujours en cours. Rabat a pris des mesures de rétorsion telles que la suspension de la coopération judiciaire avec Paris.

    Dans un geste visant à provoquer ses alliés de la DGSE, un média proche du palais, Le360.ma, a publié le nom de de la déléguée au Maroc des services secrets français. Réponse du berger à la bergère, les français organisent une large opération de piratage d’institutions sensibles au Maroc: Le ministère des affaire étrangères et la DGED, le service d’espionnage et contre-espionnage dirigé par un Yassine Mansouri, un ami intime du roi.

    Un article du journal Le Monde corrobore ces faits. Voici son texte intégral.

    France-Maroc : comment les services secrets ont accentué la brouille, avant de la résoudre

    La seconde visite privée, lundi 9 février, du roi Mohammed VI à François Hollande à l’Elysée marque la fin d’une crise trop longue et qui s’est répercutée bien au-delà de la France et du Maroc. La coopération sécuritaire entre les deux alliés traditionnels reprend presque aussi vite qu’elle s’est interrompue un an plus tôt.

    Entre Neuilly où vit sa mère et Courchevel où il a séjourné ces derniers jours, le roi du Maroc Mohamed VI, en visite privée en France, savoure enfin le terme d’une longue crise. Son échange téléphonique avec François Hollande, la dernière semaine de janvier, a permis de rétablir le dialogue et la coopération.

    À la suite des trois réunions entre la ministre de la justice française, Christiane Taubira, et son homologue marocain, Mustapha Ramid, le magistrat de liaison a repris son poste à l’ambassade du Maroc à Paris la semaine dernière. Et les services de renseignement ont enfin commencé à rétablir leur collaboration en matière de lutte contre le terrorisme.

    À Paris, comme à Rabat, on a compté les jours. Il s’en est écoulé 354 depuis que sept policiers français ont fait irruption, le 20 février 2014, à la résidence de l’ambassadeur du Maroc, à Neuilly, pour y remettre une convocation du patron de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), Abdellatif Hammouchi, visé par une plainte pour complicité de torture. Ce jour-là, le patron des services marocains n’était pas présent. Après s’être entretenu avec ses homologues français, il était déjà en route pour Rabat.

    « La coopération sécuritaire étant le noyau dur de notre relation, on ne peut pas accuser le chef des services de renseignement de torture et s’attendre à ce qu’il continue à vous livrer des informations », souligne un haut responsable marocain. Rabat a privilégié le partage de renseignements avec les Américains et les Espagnols. Privant ainsi le partenaire français des informations traitées sur leurs ressortissants installés ou de passage au Maroc, sur les près de 1,3 million de Marocains vivant en France.

    « Nous avons des réseaux étendus en Irak et en Syrie ainsi qu’au Sahel et en Afrique de l’Ouest, et ces renseignements sont particulièrement utiles aux Français », souligne un proche des services marocains. Le transfert de prisonniers s’est aussi arrêté. « La coopération sécuritaire a souffert de manière anormale », déplore-t-on avec le recul des deux côtés.

    Défiance entre services, d’Alger à Ouagadougou, en passant par Bamako
    Une guerre des services a éclaté durant cette « brouille », lorsque, subitement, le nom de la « deuxième secrétaire à l’ambassade de France et chef d’antenne de la DGSE au Maroc » est révélé publiquement, en mai, sur le site d’information Le360.ma, réputé très proche du secrétaire particulier du roi, Mounir Majidi. Celle que ses collègues surnommaient « la lionne » pour son ardeur à la tâche, est démasquée et quitte aussitôt le territoire marocain. Pour la seconde fois, après un fonctionnaire français sous couverture à Tanger quelques années plus tôt, un agent français est « détronché » par les Marocains. « C’est un fait rare et grave, ni plus ni moins qu’un acte de guerre », souligne un diplomate français. À l’ambassade de France à Rabat, les officiels français sont sous pression et font profil bas. D’autant que l’ambassade de Rabat est l’un des points stratégiques de la région en matière de renseignement et d’action tourné vers l’Afrique.

    Cette hostilité des services marocains à l’égard de leurs anciens alliés, sur fond de tensions diplomatiques entre Paris et Rabat va se déplacer un peu plus au sud. À commencer par le nord du Mali où Paris va soutenir la médiation algérienne entre le gouvernement malien et les groupes armés, un processus dont Rabat est exclu. Les Marocains y voient là un traitement de faveur de Paris à l’égard de leur historique adversaire algérien. D’autant que les services marocains multiplient les notes sur les accointances présumées des socialistes français au pouvoir avec Alger. Un sentiment de trahison saisit Rabat, qui avait facilité dés janvier le survol de son territoire aux premiers Rafale français en route vers le Mali. Et des éléments des forces spéciales marocaines déployés sur place avaient aussi transmis des renseignements aux Français.

    Le dialogue intermalien se poursuit à Alger jusqu’à ce jour, sans néanmoins parvenir à un accord. « Ces négociations ne parviendront à rien. Certains groupes touaregs sont en partie sous notre contrôle, et nous suivons tout ce qui se déroule à Alger », claironne un fonctionnaire marocain qui ne cache pas la volonté de faire achopper cette médiation. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ne participe pas à ces négociations. L’un de ses chefs, Bilal Ag Cherif, est d’ailleurs très proche de Rabat. Autour de la crise du nord du Mali, les vieux « frères ennemis » que sont l’Algérie et le Maroc ont trouvé un autre terrain de rivalités et un nouveau levier vis-à-vis de Paris. Une triangulaire paralysante Alger-Paris-Rabat émerge autour du conflit malien.

    « Un geste en faveur de la France »
    Si le Mali les a divisés, le Burkina-Faso semble avoir rapproché les services de renseignements marocains et français. Tous deux entretiennent des liens étroits avec le président burkinabé Blaise Compaoré. Lorsque le 31 octobre, les Français exfiltrent, en Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré, chassé du pouvoir après deux jours de manifestation, les Marocains ne sont pas loin et observent cette révolution qu’ils pensent « accélérée par un soutien de Paris ».

    Après Yamoussoukro, c’est à Rabat que Compaoré débarque, à l’improviste, à bord d’un jet de la République ivoirienne le 20 novembre. Il sera conduit à l’hôtel Hyatt. À la demande de la France, Rabat limite les visites au président déchu pour ne pas alimenter des soupçons d’un plan de retour au pouvoir. « Nous avons levé le pied sur un ami du Maroc depuis Hassan II. C’était un geste en faveur de la France », indique un proche des services marocains. La profondeur stratégique de cette brouille entre les services s’est étendue à leurs zones d’influence sur le continent.

    À travers l’Espagne, Marocains et Français ont peu à peu repris un échange très limité de renseignements, comme l’a révélé El Mundo en janvier. En coulisses, les services marocains ont préparé cette reprise de la coopération sécuritaire avec leurs homologues français, symbolisée par cette visite du roi à l’Elysée. Mohammed VI et François Hollande ont souligné leur détermination à « lutter ensemble contre le terrorisme et à coopérer pleinement dans le domaine de la sécurité ».

    Joan Tilouine

    Le Monde, 09/02/2015

    #Maroc #France #DGED #DGSE #ElHammouchi #Hacker_Chris_Coleman

  • L’Algérie réclame la restitution de la totalité des archives

    L’Algérie réclame la restitution de la totalité des archives – France, colonisation, mémoire, crimes coloniaux,

    La France a annoncé ce jeudi 23 décembre 2021, l’ouverture des archives relatives aux affaires judiciaires et aux enquêtes de police dans l’Algérie en guerre contre la colonisation, en vertu d’un texte publié au Journal officiel.
    Pour les algériens, cette décision est un non-évènement, dans la mesure ou la revendication algérienne demeure la restitution de toutes les archives datant de 1830 jusqu’à le recouvrement de l’indépendance le 5 juillet 1962, en plus des archives de l’avant 5 juillet 1830, confisquées au lendemain de la colonisation française et rapatriées en France, dont des archives liées à l’état-civil.

    Le reste n’est que de la littérature, et de la poudre aux yeux, attestant une mauvaise foi, des autorités françaises, soucieuses aujourd’hui d’instrumentaliser la rente mémorielle pour faire pression sur Alger.
    L’objectif d’Emmanuel Macron, devient clair comme de l’eau de roche, en tentant de donner l’impression d’apaiser les relations avec l’Algérie, via des décisions sans envergure comme l’ouverture des archives concernant les enquêtes judiciaires et policières de 1954 à 1966. Pourquoi, ne pas ouvrir les archives des organisations paramilitaires et de l’armée française, ayant excellé la torture et les exactions durant cette période ?


    Les algériens sont loin d’être dupes pour « plonger » sur un trompe-œil qui ne convainc personne. La France qui idéalise et glorifie la colonisation via les lois sur la glorification de la colonisation adoptée en février 2005 et sur le séparatisme, adoptée cette année, n’a nullement l’intention d’aller au fond de la chose pour régler le contentieux historique avec l’Algérie, elle demeure confinée dans ses illusions de colonisatrice.

    La seule solution est de clamer haut et fort sa responsabilité historique dans l’extermination de millions d’algérien durant en 132 ans de colonisation, de restituer toutes les archives, décontaminer les sites des essais nucléaires français effectués en Algérie, et de cesser de jouer le tuteur, seules conditions à ouvrir une nouvelle ère pour des relations débarrassées du caractère passionnel, basées sur le respect mutuel et l’intérêt mutuel au grand bien des peuples des deux rives de la Méditerranée.

    Algérie54, 24/12/2021

    #Algérie #France #Archives #Mémoire