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  • Hafiz aux Algériens de France: « Il faut faire du lobbying »

    Hafiz aux Algériens de France: « Il faut faire du lobbying »

    Hafiz aux Algériens de France: « Il faut faire du lobbying » – Chems-Eddine Hafiz, Grande Mosquée de Paris, Musulmans de France,

    Le recteur de la Grande Mosquée de Paris a détaillé hier 12 décembre 2021, les contours de sa rencontre avec le Président Tebboune. Chems-Eddine Hafiz a également souligné le rôle important que la diaspora algérienne pourrait jouer dans les défis politiques en France.

    Invité hier par une chaîne de télévision privée algérienne, le recteur de la Grande Mosquée de Paris s’est montré particulièrement attaché aux aspirations de la diaspora algérienne en France. Outre les enjeux relatifs au domaine religieux, Chems-Eddine Hafiz s’est également pench sur les menaces liées à la politique, et plus précisément à la montée de l’extrême droite, qui planent sur les Algériens de France. Élections en France : un défi pour la diaspora Pour le recteur de la Grande Mosquée de Paris, « au coeur de chaque campagne électorale en France, on y trouve toujours l’Islam et les Algériens, spécialement les Algériens ».

    Concernant la campagne pour la présidentielle, qui se déroule actuellement en France, Chems-Eddine Hafiz a évoqué Eric Zemmour, en soulignant que « tous les candidats font comme lui maintenant, ils parlent tous des Algériens. Quand j’ai vu ce qui se disait du côté des Républicains, je me suis dit, mais ils sont devenus fous ! », lâche le recteur de la Mosquée de Paris, avant de fortement dénoncer « la campagne qu’ils menent contre l’Algérie ». « Il y a un problème entre l’Algérie et la France ».

    Selon Chems-eddine Hafiz, avocat franco-algérien, à la tête de la Grande Mosquée de Paris depuis le 11 janvier 2020, sur un plan politique, et spécialement dans le cadre des campagnes électorales, « il y a un problème entre l’Algérie et la France », ajoute-t-il. Il explique notamment que « quand les candidats veulent faire monter les sondages, ils commencent à insulter l’Algérie ». Déterminé, le recteur de la Grande Mosquée de Paris affirme avoir fait un appel aux Algériens pour qu’ils jouent un rôle lors des prochaines élections. « Il ne faut pas laisser ainsi la situation. Le jour du vote, il faut aller aux urnes et jouer un rôle dans la politique française », lance Chems-Eddine Hafiz aux Algériens de France. « Vous avez la nationalité française, vous êtes aussi des Algériens, cela va de votre avenir en France ». Faire à Zemmour ce qui a été fait à Sarko.

    « Aujourd’hui, il y a un problème », affirme Hafiz, c’est pour cela « qu’il faut aller montrer à ces candidats qu’on a un rôle à jouer ». Pour étayer son point de vue, Chemseddine Hafiz rappelle que Sarkozy, après son échec face à François Hollande en 2012, « est venu à la Mosquée de Paris et a dit c’est vous qui m’avez fait perdre ». Les musulmans, et les Algériens en particulier, « doivent jouer ce rôle démocratique en France », estime le recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui assure qu’ »il faut qu’on fasse du lobbying, pas contre la France ou contre son état, non, mais pour qu’on garantisse notre place ».

    Cette déclaration rejoint celle qui a été faite par le l’ambassadeur algérien en France, quelques jours après les déclarations controversées du Président Macron. Mohamed Antar Daoud a déclaré que la diaspora algérienne en France doit « constituer un levier de commande » capable d’apporter une différence dans la politique française. « Nous faisons partie de ce pays, on vit dans ce pays, et il faut qu’on y vive de manière naturelle », lance enfin le recteur de la Grande Mosquée de Paris, avant denconclure en déclarant qu’ »on n’a pas besoin que quelqu’un vienne pour nous rappeler qu’on est algériens, musulmans, ou immigrés, ou bien pour nous accuser d’être des terroristes ».

    Par : RAHIMA RAHMOUNI

    Le Midi Libre, 13/12/2021

    #Algérie #France #Grande_Mosquée_de_Paris #Lobbying

  • Quel est le secret de la déclassification des archives de la révolution algérienne ?

    Algérie, France, archives, colonialisme, mémoire, Emmanuel Macron,

    La décision des autorités françaises de déclassifier les archives des « enquêtes judiciaires », qui ont eu lieu lors de la révolution de libération contre le colonialisme français, a soulevé plusieurs questions sur le contexte de cette décision, intervenue dans un contexte très sensible.
    La décision française intervient deux jours après la visite du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian en Algérie, après plus de deux mois d’une grave crise diplomatique entre les deux pays, sur fond de déclarations incalculables du Président français, Emmanuel Macron.
    Les observateurs ont lu la démarche française comme une « manœuvre » pour atteindre des objectifs non déclarés, et les milieux spécialisés ont lié cette décision à la course effrénée entre les candidats affiliés à la droite et à l’extrême droite, pour les élections présidentielles en France.
    L’historien algérien Mohamed Amine Belghith, spécialiste des relations historiques entre l’Algérie et la France, a confié à Echorouk ; « La décision française est considérée comme une manœuvre qui doit être traitée avec beaucoup de prudence, en raison de ses objectifs apparemment invisibles, mais en fait, elle est étroitement tissée pour atteindre des objectifs qui servent la France et ne servent pas l’intérêt national de l’Algérie ».
    La ministre française de la Culture, Roselyne Bachelot, a annoncé la décision du gouvernement français de déclassifier les archives des « enquêtes judiciaires ».
    « Je vous annonce l’ouverture des archives des enquêtes judiciaires de la gendarmerie et des forces de police sur la guerre d’Algérie 15 ans plus tôt », a déclaré Bachelot à BFMTV jeudi 9 décembre à propos de la révolution de libération historique et victorieuse de l’Algérie entre 1954 et 1962.
    Si la démarche française apparaît très audacieuse compte tenu du passé colonial criminel des pratiques de l’occupation française en Algérie, tant elle est considérée comme une fenêtre vers la dénonciation des crimes de l’armée coloniale, et « le début de la recherche de la vérité directement », selon le responsable français, cependant, il comporte néanmoins des risques, comme la déformation de certaines icônes révolutionnaires, notamment l’héroïque martyr, Larbi Ben M’hidi.
    Mohamed Amine Belghith a expliqué ; « D’abord, il faut souligner une chose, c’est que la dernière décision française porte sur une question, qui est le suivi judiciaire des patriotes, et cela est étudié par les juges français qui ont vécu cette étape. On suppose que l’ouverture des archives liées au suivi judiciaire des patriotes pendant la révolution algérienne se fera en l’an 2039. Et le dossier des Harkis en 2045… mais pourquoi les autorités françaises ont-elles annoncé l’ouverture des Harkis dossier avant les archives ?”.
    «Ce qui est sûr, c’est que les Français ne prendront aucune décision sauf selon des calculs, donc je pense que la dernière décision n’a d’autre but que de semer la confusion chez les Algériens. Vous savez que depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui, deux générations n’ont pas participé à la révolution… », a ajouté l’historien, qui a passé cinq ans à étudier à l’Université française de la Sorbonne.
    L’historien bien connu pense que : « Les Français, par leur dernière décision, veulent gâcher le récit que nous avons à propos de certaines personnalités révolutionnaires qui dans la mémoire des Algériens sont proches du degré de sainteté. Le dossier de Larbi Ben M’hidi dans les archives françaises dépeint le martyr comme une personne pervertie, alors que l’homme était l’une des rares personnes à faire preuve d’intégrité et de constance. Il en va de même pour le combattant de la liberté, Abane Ramdane, qui est mal présenté même si son image est tout à fait opposée ».
    Belghith estime que les autorités françaises, à la lumière de la campagne électorale pour la présidence française, cherchent un moyen de mélanger les cartes des Algériens. J’ai étudié à la Sorbonne et je les connais bien. Ils sont meilleurs pour trier et organiser des fichiers… et ils manipulent des fichiers uniquement pour des raisons de guerre psychologique ».
    L’historien s’est demandé si la récente décision française libérerait les archives des procès du réseau Johnson et des procès de Koudia ; « il faut être prudent, et ensuite être prudent lors de la lecture des documents qui ont été révélés », excluant que la décision vise à permettre aux Algériens des archives de la révolution, sinon les chercheurs ne seraient pas privés de Visas leur permettant d’accéder au archives situées en France.
    Echourouk online, 11/12/2021
    #Algérie #France #Archives #Mémoire #Macron
  • 11 DÉCEMBRE 1960 : L’échec du projet néocolonial français

    11 DÉCEMBRE 1960 : L’échec du projet néocolonial français – Algérie, France, Colonialisme, guerre de libération,

    Les historiens et les observateurs s’accordent sur l’impact décisif des manifestations de décembre 1960 dans la marche du peuple algérien pour son Indépendance.

    En 1960, les manifestations du 10, 11 et 12 puis des journées de décembre qui suivirent ont été le coup d’accélérateur qui a rendu inéluctable l’Indépendance de l’Algérie.
    Durant ces jours d’un hiver particulièrement rigoureux, dans les quartiers « musulmans », la rue a été occupée majoritairement par des femmes, des enfants et des adolescents qui avaient, pour la plupart, dans leurs familles, un ou plusieurs membres ou proches, emprisonnés, ou au maquis, ou tombés au combat. C’est comme s’ils attendaient ce moment. Il était clair qu’en brandissant le drapeau vert et blanc, frappé de l’étoile et du croissant rouges -qui ornera, par la suite, toutes les manifestations pour l’indépendance, organisées en divers points du territoire- et en criant « Algérie musulmane » et « vive le FLN », les manifestants ne voulaient laisser planer aucun doute sur leur revendication – l’Indépendance totale- et leur rejet autant du mot d’ordre des ultracolonialistes, « Algérie française », que de celui, ambigu, de la troisième voie, « Algérie algérienne », suggéré par le général de Gaulle, alors président français. C’est d’ailleurs lui qui offrit cette occasion au peuple algérien par sa tournée en Algérie, espérant gagner les « musulmans » à son projet néocolonial caché derrière le slogan « Algérie algérienne ».

    Le 9 décembre, à Aïn Temouchent, première escale de la visite du général de Gaulle, les manifestants algériens lançaient leur slogan: « Algérie musulmane ». Le lendemain, 10 décembre, en fin d’après-midi, sous une pluie battante, des milliers de personnes, enfants et femmes pour la plupart, encadrés par des adultes, le drapeau de l’Algérie en main, occupent la rue de Lyon (rue Mohamed Belouizdad, aujourd’hui) qui traverse le quartier de Belcourt (aujourd’hui, Belouizdad).

    Le 11 décembre, au matin, à la Casbah, à Belouizdad et à El-Madania, ainsi qu’à Blida, Oran, Chlef, Annaba, Constantine et ailleurs, la foule est sortie, en défiant l’armée coloniale, pour exiger l’indépendance de l’Algérie. Les militaires français et les colons ont tiré sans hésiter visant la tête et la poitrine. Un véritable carnage. Mais l’irruption massive de la population algérienne, en grande partie pauvre, dans la lutte, venait de mettre en échec le plan néocolonial de l’Algérie algérienne imaginée par de Gaulle. Un projet mort-né. En même temps, les «ultras », partisans de l’Algérie française, qui se faisaient l’illusion d’une fraternisation autour du mot d’ordre d’Algérie française, ont été bien obligés d’admettre que les « musulmans », comme les nommaient les autorités françaises à l’époque, étaient déterminés à chasser le colonialisme.

    Un historien allemand qualifia les manifestations de décembre 1960 en Algérie de « Diên Biên Phû politique » pour la France impériale. Quelques jours après, le 14 décembre 1960, l’Assemblée générale des Nations unies adoptait la fameuse résolution 1514 (XV), qui est la première Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. L’ONU reconnaissait, à tous les peuples coloniaux, le droit à l’autodétermination. Ce droit sera exercé par le peuple algérien en juillet 1962.

    C’était le début de la fin du système colonial dont il ne reste actuellement que deux cas: l’occupation coloniale en Palestine par l’entité sioniste et au Sahara occidental, par le Maroc. Les deux colonisateurs ont conclu dernièrement un accord de coopération militaire et sécuritaire dont le but est évident. La résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU, écrite grâce aux sacrifices des peuples, dont le peuple algérien, qui se sont soulevés contre le colonialisme, constitue un atout diplomatique entre les mains des peuples palestinien et sahraoui, en complément des autres formes de lutte qu’ils mettent en œuvre.

    M’hamed Rebah

    Le Courrier d’Algérie, 12/12/2021

    #Algérie #France #Colonisation #11déc1960

  • Archives d’Algérie : La boîte de Pandore

    Archives d’Algérie : La boîte de Pandore – France, Macron, Tebboune, Mémoire, crimes coloniaux,

    LA FRANCE DÉCIDE D’OUVRIR LES ARCHIVES JUDICIAIRES DE LA GUERRE D’ALGÉRIE
    La boîte de Pandore
    En décidant d’ouvrir “avec 15 ans d’avance” les archives judiciaires en rapport avec la guerre d’Algérie, la France fournit ainsi du matériau aux historiens pour la connaissance de certains faits et vérités sur une période dont le poids continue à rythmer les rapports entre Paris et Alger.

    En Algérie, l’annonce de la décision du gouvernement français de l’ouverture des archives “judiciaires entre 1954 et 1962” sur la guerre d’Algérie est accueillie comme une bonne nouvelle par les chercheurs et historiens. Ils appellent, dans ce sillage, les autorités algériennes à ouvrir les archives nationales. La France a décidé l’ouverture d’une partie de ses archives sur la guerre d’Algérie avec 15 ans d’avance, alors qu’elles devaient rester classifiées jusqu’en 1937. L’annonce a été faite, hier, vendredi, par la ministre française de la Culture, Roselyne Bachelot, deux jours seulement après la visite, en Algérie, du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, après deux mois de crise diplomatique grave.

    “On a des choses à reconstruire avec l’Algérie, elles ne pourront se reconstruire que sur la vérité”, a expliqué, sur le plateau de BFMTV, Roselyne Bachelot, après avoir annoncé l’ouverture des “archives sur les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police” en rapport avec la guerre d’Algérie (1954-1962). Cette décision qui ne manque pas de symbolique se veut un geste “fort” de Paris à l’adresse de la partie algérienne, irritée par les déclarations du président français, fin septembre, remettant en cause l’existence de la nation algérienne avant la colonisation et qualifiant le régime algérien de régime “politico-militaire”. C’est une décision aussi qui correspond à la démarche initiée par le président français portant sur la “réconciliation mémorielle” et dont les travaux ont été confiés à l’historien français Benjamin Stora. “Sur cette question (archives, ndlr) — qui est troublante, irritante, où il y a des falsificateurs de l’Histoire à l’œuvre — je veux qu’on puisse la regarder en face. On ne construit pas un roman national sur un mensonge”, a argué encore la ministre de la Culture française, responsable des archives.

    Pour elle, le devoir de vérité revêt une importance majeure, nécessaire à apaiser les tensions et construire une histoire à partir des faits et non de mensonges. Comment cette décision est-elle perçue en Algérie ? L’historien Amar Mohand Amer ne manque pas de relever d’emblée le caractère “fondamentalement politique” de cette décision, intervenant au lendemain d’une brouille diplomatique sans précédent entre les deux pays. “C’est avant tout un acte fondamentalement politique. Les dernières déclarations d’Emmanuel Macron qui ont offusqué beaucoup de nos compatriotes, sinon la grande majorité, la promotion d’une ‘fausse Histoire’ de l’Algérie en France, notamment par le polémiste Éric Zemmour, ont accentué un climat qui était déjà délétère entre les deux pays. La conséquence de ces tensions mémorielles et politiques est que l’Histoire est prise en otage, encore une fois, par les porteurs de mémoire et des politiques”, explique-t-il à Liberté.

    Et dans ce sens, observe-t-il, l’ouverture par anticipation de ces archives est une initiative du gouvernement français “destinée à rectifier le tir sur le plan politique”. Sur le plan académique, note-t-il par ailleurs, cette décision est une réponse aux demandes récurrentes des historiens d’“affranchir la discipline de toutes les pesanteurs, qu’elles soient politiques mémorielles ou idéologiques”, affirme-t-il. Ce qui permettra, poursuit l’historien, l’ouverture de nouveaux terrains à l’exploration des chercheurs. “Sur le plan académique, des thèses plus documentées seront réalisées”. Amar Mohand Amer espère que les jeunes historiens algériens pourront bénéficier de cette ouverture. Pour lui, “l’État algérien devrait profiter de cette occasion pour financer des séjours scientifiques en France qui seraient destinés aux jeunes historiens, les plus méritants”.

    À l’instar d’Amar Mohand Amer, l’historien Fouad Soufi, également ancien archiviste, pense, lui aussi, que l’ouverture des archives “permettra aux historiens et autres universitaires d’accéder à de précieuses sources d’information dont ils sauront faire l’analyse critique”. Et de ce point de vue, dit-il, une archive constitue toujours un matériau important pour les historiens. Cependant, relève l’ancien archiviste, il ne s’agit pas des archives judiciaires, comme cela a été annoncé par la ministre française de la Culture. “Je voudrais préciser qu’il ne s’agit pas d’archives judiciaires. Ces archives ont été produites par les services de police et par la gendarmerie.

    Les services de police relevaient et relèvent encore globalement du ministère de l’Intérieur et la gendarmerie était encore un corps de l’armée. Si les premières (mais pas toutes) sont depuis toujours versées aux Archives de France, les archives de la gendarmerie relèvent du Service historique de la Défense, mais versées dans les dépôts d’archives de la Gendarmerie nationale. On peut se demander si cette décision concerne les enquêtes de la DST, celles du SDECE et autres services ?”, s’interroge Fouad Soufi, ajoutant, d’un autre côté, que cette annonce “nous concerne tout autant”. Mme la ministre nous dit finalement : “Voilà donc notre décision en France et vous en Algérie ? Faut-il que notre pas en avant soit unilatéral ?” Chez nous, les historiens et autres chercheurs continueront-ils à se demander : “Jusqu’à quand allons-nous devoir écrire notre histoire à partir des archives françaises proprement dites ?”

    Karim Benamar

    Liberté, 11/12/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Archives #Mémoire

  • France-Algérie: Paris fait un premier pas

    France-Algérie: Paris fait un premier pas

    France-Algérie: Paris fait un premier pas – Archives, mémoire, Guerre d’Algérie, crimes coloniaux,

    Grosse surprise dans le dossier Algérie-France. Paris a annoncé hier la prochaine ouverture des archives sur « les enquêtes judiciaires » de la guerre de Libération nationale, un fait totalement inattendu dans ce contexte extrêmement tendu entre les deux pays.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Cette annonce a été faite par la ministre française de la Culture, Roselyne Bachelot, qui a tenu à préciser que l’ouverture de ces enquêtes judiciaires «de gendarmerie et de police» allait s’effectuer «avec 15 ans d’avance», un fait rendu possible grâce à une décision politique de Macron d’alléger les procédures dans le dossier mémoriel, car, ajoute-elle, «nous avons des choses à reconstruire avec l’Algérie, et cela ne pourra se faire que sur la vérité». «C’est la falsification qui amène toutes les errances, tous les troubles et toutes les haines.

    À partir du moment où les faits sont sur la table, où ils sont reconnus, où ils sont analysés, nous pouvons construire une autre histoire, une réconciliation», poursuit la ministre française. Roselyne Bachelot qualifie la question de « troublante, irritante », et «où il y a des falsificateurs de l’Histoire à l’œuvre», et signifie la volonté française de pouvoir «la regarder en face. On ne construit pas un roman national sur un mensonge », dit-elle avant d’apporter une réponse très révélatrice de la tendance actuelle à une question qui lui a été posée. «Interrogée sur les conséquences de cette décision, notamment sur la confirmation à venir d’actes de torture commis par l’armée française en Algérie, rapporte l’AFP, la ministre de la Culture a déclaré : c’est l’intérêt du pays que de le reconnaître.»

    Ces derniers propos sont à l’évidence les plus forts en provenance de Paris depuis les premiers regrets exprimés par l’Élysée pour tenter d’apaiser la profonde crise suscitée par les propos de Macron lors de sa rencontre avec de jeunes Franco-Algériens autour de questions de mémoire. La déclaration lue par le chef de la diplomatie française à l’issue de sa rencontre, ce mercredi, avec le Président algérien a d’ailleurs très bien traduit l’ampleur des tensions entre les deux pays. Jean-Yves Le Drian a en effet évoqué le souhait et la volonté de son pays d’aller «à une reprise des échanges politiques entre les deux gouvernements en 2022», signifiant ainsi que cette crise avait induit une rupture profonde, radicale, marquée par une cessation de tout échange au niveau politique, diplomatique bien sûr, et qu’elle avait probablement atteint d’autres dimensions. L’échéance que la France se fixe pour une relance du dialogue politique indique aussi que l’Algérie attend des gestes concrets et réels de Paris et que sa colère ne s’apaisera pas avec des mots. La visite de Le Drian a d’ailleurs permis de cerner la démarche algérienne sur cette question et sa volonté de ne pas accepter la main tendue de Paris sans aplanir auparavant les problèmes de fond qui alimentent cette crise.
    L’on a vu, par exemple, une différence évidente dans la terminologie utilisée par les deux pays dans les communiqués annonçant la visite de Le Drian. Alors que le Quai d’Orsay annonçait une «visite de travail, d’évaluation et de relance des relations algéro-françaises d’ici», l’Algérie évoquait, elle, une «visite de travail et d’évaluation des relations bilatérales».

    La différence est de taille et marque le bémol algérien dans le processus en cours. Les discussions vont être très franches et cela se ressent dans la déclaration du MAE français qui s’est aligné sur la terminologie algérienne en indiquant à son tour que sa visite était destinée à «évaluer les relations bilatérales».

    La décision annoncée par Roselyne Bachelot semble ainsi constituer le premier geste concret résultant du déplacement de Jean-Yves Le Drian à Alger. L’ouverture des archives sur les enquêtes judiciaires durant la guerre de Libération s’apparente à une offrande faite à l’Algérie afin de l’amener à décolérer. Un geste concret qui pourrait être suivi d’autres actions toutes aussi concrètes de la a 2022…

    Abla Chérif

    Le Soir d’Algérie, 11/12/2021

    #Algérie #France #Mémoire #Archives #Tebboune #Macron

  • Algérie: Paris joue la carte de la mémoire

    Algérie: Paris joue la carte de la mémoire

    Algérie: Paris joue la carte de la mémoire – France, Guerre d’Algérie, Emmanuel Macron, colonisation,

    LA FRANCE VA OUVRIR DES ARCHIVES SUR LA GUERRE D’ALGÉRIE
    LA CARTE DU DOSSIER MÉMORIEL POUR DÉSAMORCER LA CRISE
    Après la crise alimentée par les propos du président français Emmanuel Macron, Paris tente de recoller les morceaux avec Alger en annonçant l’ouverture prochaine des archives sur «les enquêtes judiciaires» de la guerre d’Algérie, qui devront lever le voile sur le sort réservé aux centaines de militants de la guerre de libération emprisonnés, torturés ou exécutés par l’armée coloniale française. C’est ce qu’a annoncé hier la ministre française de la culture, Roselyne Bachelot.

    A travers cette annonce, qui intervient au lendemain de la visite en Algérie du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, la France joue la carte du dossier de la mémoire, considéré comme une priorité par l’Etat algérien et figurant en tête des dossiers bilatéraux, pour tenter d’apaiser les relations diplomatiques avec Alger et désamorcer une crise d’une rare gravité entre les deux pays en cours depuis plusieurs mois.

    «Je veux que sur cette question, qui est troublante, irritante, où il y a des falsificateurs de l’Histoire à l’œuvre, soit regarder en face. On ne construit pas un roman national sur un mensonge», a argué la ministre, qui a dans son périmètre la question des archives, près de soixante ans après la fin du conflit et alors que la relation franco-algérienne.

    Après avoir annoncé l’ouverture avec quinze ans d’avance les archives sur les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police en rapport avec la guerre d’Algérie (1954-1962), conservées aux Archives nationales d’Outre-mer à Aix-en-Provence, Mme Bachelet a estimé que la France a des choses à reconstruire avec l’Algérie, mais qui ne pourront se reconstruire que sur la vérité.

    «C’est la falsification qui amène toutes les errances, tous les troubles et toutes les haines. A partir du moment où les faits sont sur la table, où ils sont reconnus, où ils sont analysés, c’est à partir de ce moment-là qu’on peut construire une autre histoire, une réconciliation». Interrogée sur les conséquences de cette décision, notamment sur la possible confirmation à venir d’actes de torture commis par l’armée française en Algérie, Mme Bachelot a déclaré que «c’est l’intérêt du pays que de le reconnaître».

    Le 9 mars 2021, le président français avait «pris la décision de permettre aux services d’archives de procéder aux déclassifications des documents couverts par le secret de la défense nationale (…) jusqu’aux dossiers de l’année 1970 incluse. Cette décision sera de nature à écourter sensiblement les délais d’attente liés à la procédure de déclassification, s’agissant notamment des documents relatifs à la guerre d’Algérie. Peu avant, Emmanuel Macron avait reconnu, «au nom de la France», la torture et l’assassinat de l’avocat et dirigeant nationaliste Ali Boumendjel et du mathématicien et militant Maurice Audin par l’armée française pendant la guerre d’Algérie en 1957. Ces gestes d’apaisement étaient recommandés dans le rapport remis à Emmanuel Macron le 20 janvier par l’historien Benjamin Stora dans le but de «réconcilier les mémoires» et de « regarder l’histoire en face».

    La lecture du rapport remis par Benjamin Stora au chef de l’Etat français, qui lui a confié en juillet 2020 une mission de conseil sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie, a été perçue comme « décevante » en Algérie. Il est notamment reproché à ce rapport, de 146 pages, de foisonner beaucoup plus des gestes symboliques, d’approches plus événementielles ou commémoratives que d’une réelle volonté de faire éclater la vérité ou les vérités ou de rétablir les droits. Le colonisé et le colonisateur pour Stora sont situés au même niveau. Rappelant que pour les autorités algériennes, l’excellence des relations bilatérales entre Alger et Paris est tributaire des
    rapports historiques et de la question mémorielle, lesquels ne pourront faire l’objet d’une quelconque concession.

    Mohamed Mecelti

    Le Jeune Indépendant, 11/12/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Mémoire #Archives

  • Algérie-France: Vers la fin de la crise ?

    Algérie-France: Vers la fin de la crise ? – Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, mémoire,

    Paris veut dénouer la crise profonde qu’elle traverse avec l’Algérie et « renouer une relation de confiance », ainsi que le « dialogue politique ». C’est ce qu’a déclaré hier le chef de la diplomatie française au terme de sa visite à Alger.
    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Cette visite inattendue dans ce contexte de grandes tensions entre les deux pays est interprétée comme étant, en quelque sorte, la phase concrète des démarches entamées à la mi-novembre à Paris pour tenter d’apaiser la colère des dirigeants algériens suscitée par de graves propos d’Emmanuel Macron.

    À cette période qui coïncidait avec la préparation d’une conférence sur la Libye, un conseiller du chef d’État français avait déclaré que «le président de la République regrettait les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés» et qu’il « était fortement attaché au développement de la relation». Cette déclaration a été suivie d’autres propos apaisants du même genre, d’insistance sur « le rôle important de l’Algérie dans la région et la nécessité d’entretenir des relations de travail sereines entre les deux pays ».

    Après les paroles, les actes. Jean-Yves Le Drian et Ramtane Lamamra, qui s’étaient limités à un simple salut courtois à Kigali, en octobre dernier, ont pu s’entretenir hier à Alger. Le chef de la diplomatie française a ensuite été reçu par Abdelmadjid Tebboune auquel il a fait part du « souhait (de son pays) de travailler à lever les blocages et les malentendus qui peuvent exister entre les deux pays ».

    « Ce déplacement a pour double objectif de renouer une relation de confiance entre nos deux pays, marquée par le respect de la souveraineté de chacun, mais aussi de regarder vers l’avenir pour travailler à la relance et à l’approfondissement de notre partenariat qui est indispensable (…) la France et l’Algérie ont des liens profonds animés par la densité des relations humaines entre Algériens et Français, et ancrés dans une Histoire complexe », a-t-il ajouté.
    Le Drian a fait savoir qu’au cours des échanges, « les deux parties ont convenu de reprendre certains axes de la coopération bilatérale, qui se traduira par la reprise d’un dialogue opérationnel entre partenaires sur les questions humaines et migratoires, et aussi par la reprise d’un dialogue opérationnel sur la lutte contre le terrorisme et par nos efforts communs pour assurer la sécurité de nos deux pays », a-t-il dit, avant d’exprimer son « souhait que le dialogue que nous relançons aujourd’hui puisse conduire à une reprise des échanges politiques entre nos deux gouvernements en 2022 ».

    Les échanges ont également porté sur des questions régionales où « l’Algérie joue un rôle important », ajoute-t-il. «Nous entendons continuer à coordonner nos initiatives diplomatiques pour favoriser le processus d’une transition politique en Libye à la suite de la Conférence de Paris (…) nous avons fait le point sur la situation au Mali », soulignant que « l’engagement de l’Algérie dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation est un élément essentiel du processus de paix au Mali ».

    Il a été aussi question du terrorisme au Sahel et de l’émigration clandestine, autant de sujets « d’intérêts communs » qui ont fait « le sens de ma présence aujourd’hui à Alger (…) pour une visite de travail et d’évaluation de la relation bilatérale ». La veille, le Quai d’Orsay avait évoqué une « visite de travail, d’évaluation et de relance des relations algéro-françaises », alors qu’à Alger, un communiqué du ministère des Affaires étrangères a fait état d’une « visite de travail et d’évaluation des relations bilatérales ». Le terme « évaluation » sous-entend que l’Algérie compte mettre à plat l’ensemble des différends ayant conduit à la crise inédite qui secoue les deux pays depuis près de deux mois. Ces tensions ont commencé avec l’annonce de la réduction de 50% du quota de visas habituellement octroyés à l’Algérie (au Maroc et à la Tunisie aussi).

    Selon Paris, cette décision a été prise en raison du refus de ces États de rapatrier leurs citoyens en situation illégale. Alger s’est élevée contre cette prise de décision, sans concertation préalable sur le sujet, avant le rappel de son ambassadeur. Cette question de rapatriement a également généré un différend entre les deux pays. Le ministre de l’Intérieur français a avancé que ces migrants illégaux sont près de huit mille personnes, alors que l’Algérie affirme qu’ils ne dépassent pas les 900 personnes. Ce chiffre avait été avancé par Abdelmadjid Tebboune dans une interview accordée à Der Spiegel et où il avait aussi qualifié de « très graves » les propos du Président français. « Emmanuel Macron a blessé la dignité des Algériens. Nous n’étions pas des sous-hommes. Nous n’étions pas des tribus nomades avant que les Français viennent en Algérie », a-t-il déclaré en réaction aux propos (de Macron) qui avait remis en cause l’existence de « la Nation algérienne avant la colonisation française ».

    Le Président français avait également accusé le système algérien de s’être bâti sur une « rente mémorielle », lors d’une rencontre avec de jeunes binationaux à l’Élysée. Ces propos rapportés par le journal Le Monde ont entraîné une série de réactions, notamment le rappel de l’ambassadeur à Paris et l’interdiction de survol du territoire algérien faite aux avions militaires français appuyant l’opération Barkhane au Nord-Mali.

    A. C.

    Le Soir d’Algérie, 09/12/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Mémoire #Visa

  • Algérie: Prix des billets pour la France avec voiture

    Algérie: Prix des billets pour la France avec voiture

    Algérie: Prix des billets pour la France avec voiture – Marseille, bateau, tarifs,

    L’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) a fait savoir par le biais de son PDG que le prix du billet Alger-Marseille (France) en aller-retour avec voiture était maintenu a près de 56.000 DA.

    Le PDG de l’ENTMV, Issad Kamel, a indiqué mercredi a Alger que les prix des billets appliqués avant la crise ont été maintenus.

    “L’Entreprise a maintenu les mêmes tarifs appliqués avant 2020, et ce malgré les difficultés de l’entreprise du fait la crise sanitaire”, a précisé Issad sur les ondes de la Radio nationale Chaîne II.

    Il a, dans ce cadre, donné l’exemple du prix du billet Alger-Marseille (France) en Aller-Retour avec voiture, maintenu a près de 56.000 DA, en plus de l’application de tarifs promotionnels durant l’hiver.

    L’ENTMV a repris son activité de transport maritime des voyageurs depuis le 21 octobre dernier vers l’Espagne et depuis le 1er novembre vers Marseille.

    Cette reprise a été tout de même limitée a deux traversées par semaine.

    Issad a, dans ce cadre, remercié les pouvoirs publics pour la décision de reprise de l’activité en la qualifiant de “bouffée d’oxygène” pour l’Entreprise.

    Concernant les conditions de voyage, Isaad a indiqué que, pour pouvoir embarquer, les passagers embarquant de l’Algérie doivent présenter un test PCR négatif de moins de 48h, et de moins de 36h pour ceux qui embarquent de l’étranger, en plus d’un carnet de vaccination contre la Covid-19.

    Pour les billets achetés avant la crise sanitaire, il a expliqué qu’ils restent valables jusqu’a leur consommation, et que même le remboursement des billets était possible.

    L’ENTMV est prête a la Concurrence

    Quant a l’ouverture du marché maritime, l’interlocuteur a laissé entendre que l’entreprise était prête a la concurrence.

    “L’ENTMV n’a pas peur de cette concurrence car elle a un marché qui existe depuis 40 ans”, a-t-il dit.

    Actuellement, l’ENTMV possède 4 bateaux a savoir, “Badji Mokhtar III”, “El Djazair II” , “Tassili II” et “Tarek Ibn Ziyad”.

    Badji Mokhtar III, réceptionné en août dernier, est d’une capacité de 1800 passagers et 600 voitures. Il est destiné a la ligne Alger-Marseille, a-t-il rappelé.

    L’acquisition du bateau a été financée par le FNI avec un budget de 175 millions de dollars, selon lui.

    Quant au navire EL Djazair II, d’une capacité de 1300 passagers et 300 voitures, il est destiné actuellement pour les traversées vers Alicante (Espagne).

    Pour les bateaux Tassili II, d’une capacité de 1300 voyageurs et 300 voitures, et Tarik Ibn Ziyad, d’une capacité de 1300 voyeurs et 450 voitures, ils sont “en maintenance afin de les préparer pour l’été”, a-t-il indiqué.

    Revenant sur l’impact de la crise sanitaire, il a souligné que l’Entreprise a accusé une perte de 13 milliards de dinars durant les 18 mois de suspension de son activité, une période durant laquelle l’entreprise s’était limitée a des prestations de fret maritime, ce qui lui a permis notamment de verser les salaires de tous ses employés.

    Echourouk online, 09/12/2021

    #Algérie #France #Marseille #Alicante #Bateau #Billets #Prix

  • La France va ouvrir ses archives sur la guerre d’Algérie

    La France va ouvrir ses archives sur la guerre d’Algérie – Colonisation, Mémoire, crimes coloniaux, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune

    La France ouvrira « 15 ans à l’avance » ses archives sur la guerre d’Algérie. Une décision qui intervient au lendemain de la visite du ministre français des Affaires étrangères après des mois de tensions entre l’Algérie et la France.

    L’annonce de l’ouverture des archives a été faite ce vendredi par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot sur BFMTV.

    « J’ouvre avec 15 ans d’avance les archives sur les enquêtes judiciaires de la gendarmerie et de la police qui concernent la guerre d’Algérie », a-t-elle annoncé dans son communiqué qui a été repris par l’AFP.

    Cette décision intervient au lendemain de la visite du ministre français des Affaires étrangères après des mois de tensions entre l’Algérie et la France. En effet, en octobre dernier, le président français Emmanuel Macron avait suscité la colère de l’Algérie en remettant en cause l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française et en accusant « le système politico-militaire » d’être bâti sur « une rente mémorielle ».

    Ces déclarations avaient suscité la colère d’Alger, qui a rappelé son ambassadeur pour « consultation » et fermé l’espace aérien aux avions militaires français opérant dans le cadre de l’opération Barkhane au Sahel.

    Alors qu’Abdelmadjid Tebboune avait affirmé en novembre qu’il « ne ferait pas le premier pas » pour sortir de la crise, le chef de la diplomatie française a atterri mercredi à Alger dans le cadre d’une visite surprise annoncée in extremis.

    Ce voyage a le double objectif de renouer une relation de confiance entre nos deux pays, marquée par le respect de la souveraineté de l’autre, mais aussi de regarder vers l’avenir pour travailler à la relance et à l’approfondissement de notre partenariat qui est essentiel » , a-t-il déclaré après sa réception par Abdelmadjid Tebboune.

    Pipa news, 10/12/2021

    #France #Colonisation #Algérie #Mémoire #Archives #Macron #Tebboune

  • Algérie-France : Prémices de retour aux bons comptes…

    Algérie-France : Prémices de retour aux bons comptes…

    Algérie-France : Prémices de retour aux bons comptes… – Emmanuel Macron, Tebboune, Mémoire, Sahel, Mali,

    Après plusieurs semaines de crise aiguë, le bilatéral algéro-français semble désormais évoluer sur une voie de règlement pour une «relation de confiance», a déclaré hier à Alger Jean-Yves Le Drian, à l’issue de l’audience que lui a accordée le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. La visite du chef de la diplomatie française – un geste fort – augure d’un retour aux bons comptes et d’une reprise de la coopération au plus haut niveau des deux gouvernements.

    La visite effectuée hier en Algérie par le ministre français des Affaires étrangères ne ressemble certainement pas à ses devancières sur le registre des relations entre les deux pays. Cette nouvelle présence à Alger de Jean Yves Le Drian intervient dans une conjoncture marquée par un refroidissement glacial de ces relations qui dure depuis plus de deux mois, après les propos que s’est autorisé à tenir Emmanuel Macron à l’égard de l’Algérie et de son histoire.
    Partant, la visite d’hier est inscrite dans le cadre du déploiement de Paris en faveur d’un apaisement et d’un retour à la normale avec Alger, après la crise provoquée par le dérapage incontrôlé du président français, fin septembre dernier, à travers des déclarations qui n’ont pas tardé à être relayées par le quotidien Le Monde, sonnant l’entame d’une rupture entre les deux pays.

    Le chef de la diplomatie française a d’ailleurs explicitement exposé les motifs de sa nouvelle mission algéroise en indiquant d’emblée que son déplacement en Algérie avait «pour doble objectif de renouer une relation de confiance entre nos deux pays, marquée par le respect de la souveraineté de chacun, mais aussi de regarder vers l’avenir pour travailler à la relance et à l’approfondissement de notre partenariat qui est indispensable».

    Le ministre français des Affaires étrangères s’exprimait devant la presse, au sortir de l’audience qui lui a été accordée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune. Il a donc réitéré le discours qu’il s’emploie à tenir à l’égard de l’Algérie depuis que son Président l’a mis devant le fait accompli, l’obligeant à redoubler de marketing diplomatique pour faire baisser la colère d’Alger. Faut-il rappeler, à ce propos, que Le Drian n’avait pas tardé à monter au créneau dans la semaine même qui avait suivi les propos de Macron, dans l’objectif de calmer la colère des Algériens, offusqués par l’attitude du locataire de l’Elysée. Le même responsable est revenu plusieurs fois à la charge dans l’espoir d’un dégel qui n’a pas eu lieu.

    Mais sa visite d’hier laisse assez clairement se dégager les prémices d’un apaisement en cours qu’il est venu chercher en insistant, une nouvelle fois, sur les relations entre les deux pays. «La France et l’Algérie ont des liens profonds animés par la densité des relations humaines entre Algériens et Français, et ancrés dans une Histoire complexe», dira-il à ce sujet, avant de formuler «le souhait de travailler à lever les blocages et les malentendus qui peuvent exister entre les deux pays», précisant qu’au cours des échanges, les deux parties ont convenu de reprendre certains axes de la coopération bilatérale.

    «Cela se traduira par la reprise d’un dialogue opérationnel entre partenaires sur les questions humaines et migratoires, et aussi par la reprise d’un dialogue opérationnel sur la lutte contre le terrorisme et par nos efforts communs pour assurer la sécurité de nos deux pays», a-t-il dit, exprimant aussi son «souhait que le dialogue que nous relançons aujourd’hui puisse conduire à une reprise des échanges politiques entre nos deux gouvernements en 2022».
    On voit donc bien que le chef de la diplomatie française n’hésite pas à se mettre d’ores et déjà à l’heure de la normalisation accomplie. Partant, il ne manque pas, non plus, d’inscrire les relations entre l’Algérie et la France dans une nouvelle étape de coopération et de partenariat, bilatéral, mais aussi sur la scène régionale, notamment à travers le dossier libyen ou celui du Sahel.

    «L’Algérie est un partenaire essentiel»

    «Je veux redire, ici, que l’Algérie est un partenaire essentiel pour la France sur le plan bilatéral, mais également sur le plan régional. Nous entendons continuer à coordonner nos initiatives diplomatiques pour favoriser le processus d’une transition politique en Libye à la suite de la Conférence de Paris à laquelle le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, avait représenté le Président Tebboune», ajoutera le même responsable français.

    «Nous avons également fait le point sur la situation au Mali où l’Algérie joue un rôle important», a-t-il indiqué, soulignant que «l’engagement de l’Algérie dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation est un élément essentiel du processus de paix au Mali».

    «Je tiens à saluer cet engagement et je forme le vœu que notre dialogue se poursuive sur ce sujet», a-t-il affirmé.
    Dans le même sillage, il a indiqué que la France et l’Algérie font face ensemble à «des défis majeurs dans un environnement régional et international incertain», soulignant que les deux pays «doivent être en mesure de proposer des réponses opérationnelles aux défis que représente le terrorisme dans la région sahélienne, mais aussi l’émigration clandestine ainsi qu’aux enjeux de développement économique».

    «Sur tous ces sujets et parce que nos intérêts sont communs, notre concertation est primordiale et c’était le sens de ma présence aujourd’hui à Alger», a ajouté M. Le Drian qui s’est dit «heureux de revenir en Algérie» où «j’ai eu l’honneur et le plaisir de m’entretenir longuement avec le Président Tebboune et avec mon homologue M. Lamamra».
    Mais sans doute bien plus que les retrouvailles entre les deux chefs de la diplomatie algérienne et française, qui n’ont d’ailleurs pas cessé de se rencontrer durant les deux mois de crise entre les deux pays (sommet de l’ONU puis à la conférence sur la Libye), c’est l’audience accordée par Abdelmadjid Tebboune à Jean Yves Le Drian qui laisse entendre une avancée dans la normalisation algéro-française.

    Faut-il rappeler, à ce propos, que le président de la République avait clairement affiché son refus de faire le premier pas dans le cadre de ce processus revendiqué aussi publiquement par Emmanuel Macron.

    Par Feriel Nourine

    Reporters, 09/12/2021

    #Algérie #France #Macron #Tebboune #Mémoire #Colonisation #Mali #Sahel