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  • Opération Sirli: La source s’exprime pour la première fois

    Opération Sirli: La source s’exprime pour la première fois

    France, Egypte, Al Sissi, DRM, DGSE, Disclose – Opération Sirli: La source s’exprime pour la première fois

    « Le silence n’est plus une option »

    La source à l’origine des révélations de Disclose sur l’opération militaire Sirli, en Egypte, s’exprime longuement sur les raisons qui l’ont amenée à briser le secret de la défense nationale.

    « Les mémos de la terreur » démontrent la responsabilité de la France dans des exécutions arbitraires perpétrées par la dictature du maréchal Abdel Fattah al Sissi, en Egypte. De possibles crimes contre l’humanité dissimulés depuis 2016 derrière le « secret-défense » et « la lutte contre le terrorisme ».

    Témoin de ce scandale d’Etat, la source de Disclose ne pouvait rester silencieuse.  « Tout cela décrédibilise l’action française et la République, soutient la logique mortifère et le mal qu’on prétend combattre. Les patriotes aveugles voudront bien nous excuser, mais nous ne pouvons pas TOUJOURS nous taire », a-t-elle écrit en préambule d’une série de questions que nous lui avons adressées au début de notre enquête.

    Avec son accord, nous publions l’intégralité du texte qu’elle nous a fait parvenir pour motiver son acte, suivi de ses réponses à nos questions.


    « Ni moi, ni ceux et celles que je connais qui ont pu contribuer à cette diffusion d’information, ne sont opposants politiques, militants anti républicains ou anti France, ou au service d’une puissance étrangère. C’est même tout le contraire. Ce qui fait rompre le silence, ce sont les dérives de l’action politico-militaire française qui entaillent profondément ce pour quoi des hommes et des femmes sont au service de la France.

    Il n’y a pas de naïveté non plus. Évidemment, où qu’ils soient, les pouvoirs publics justifient certains agissements par « les intérêts supérieurs de l’Etat », qualifiés de tels sans en référer à leur peuple, sans explication, sans débat. C’est pourquoi le contrôle de l’action de l’exécutif est si précieux et qu’il est inexistant dans les régimes autocratiques. Chez nous, dans le domaine de la défense et de l’armement, il est quasi absent et surtout les maigres tentatives n’ont aucun effet réel. Si le Parlement pouvait véritablement jouer son rôle, nous n’en serions pas là. En somme, ce sont les dysfonctionnements de notre système qui conduisent des groupes d’individus comme nous à transgresser les règles établies pour le maintenir, parce que précisément, il ne devrait pas l’être.

    Il n’y a pas non plus de pacifisme béat, « hors sol » comme on dit. A titre personnel, et je crois que c’est partagé par tous ceux que je connais, j’estime que la France a besoin d’une armée forte. S’armer ou exporter de l’armement n’est pas une « honte française » en soi. Cela le devient en revanche lorsque nos dirigeants utilisent nos armées sans tirer les leçons de l’histoire ; cela le devient lorsqu’ils violent les traités internationaux, les engagements de la France et son Histoire ; cela le devient lorsqu’ils se moquent des conséquences de leurs actes ; cela le devient lorsqu’ils détournent les prérogatives que leur octroie la constitution pour décider seuls, sans consultation ni contrôle ; cela le devient lorsque l’intérêt des Français, l’intérêt général, vient après celui de prétendus objectifs stratégiques ou sécuritaires. Certaines décisions politiques dévoient « le combat pour la France » ; elles mènent nos soldats, engagés pour la France, à mourir pour parfaire le dévoiement, et elles détruisent des populations, des enfants, tués par les armes que nous avons vendues.

    Dire à celles et ceux qui sont au service de la France que ces questions les dépassent ou qu’ils doivent faire confiance aux dirigeants n’opère plus, et de plus en plus de fonctionnaires et militaires ressentent ce malaise. Ceux qui parlent, qui agissent, ne le font pas dans un élan de supériorité, d’idéologie ou de détention de la vérité, mais au nom d’une conscience personnelle qui refuse la complicité et au nom d’une responsabilité collective puisque si nous ne le faisons pas, personne ne peut le faire. Quand les notes internes d’analyses diplomatiques et militaires sont ignorées, quand les dirigeants politiques sont sourds aux appels bienveillants, le silence n’est plus une option.

    Alors évidemment la France a besoin de partenaires stratégiques. Mais voilà, l’Egypte n’en est pas un, il ne l’a jamais été et, en l’état actuel, ne le sera jamais. Les militaires le disent, l’écrivent, mais cela n’empêche pas nos dirigeants de dire le contraire à tue-tête. Ce n’est pas parce que nos navires de guerre ont besoin de traverser le canal de Suez, que nos avions de chasse survolent le Sinaï, que des entreprises françaises font du business en Egypte, que cela fait du Caire un allié stratégique. Pendant des années, l’Egypte était un partenaire mineur : peu d’échange, peu de visite de haut rang, pas de partenariat économique ni de défense sérieux – toujours pas d’ailleurs.

    Mais voilà, Sissi a pris le pouvoir et a acheté des Rafale à Le Drian. A partir de là, on a promu l’Egypte au rang de pays stratégique. Cela n’avait pas été le cas au début des années 1980 lorsque l’Egypte avait acheté massivement d’autres matériels de guerre. Sauf qu’aujourd’hui, il faut un « narratif » comme on dit, il faut faire passer ce genre de décision. Les prétextes de la guerre contre le terrorisme ou de la stabilité régionale fournissent le parfait scénario pour justifier notre action mercantile et « souveraine ». Qui peut croire que le régime autoritaire actuel de Sissi stabilise la région ? Qui peut croire que nos Rafale et frégates participent à la lutte contre le terrorisme ? Mais peu importe, il faut vendre pour maintenir notre industrie, tenir notre « format d’armée », sans que les Français ou leurs représentants aient leur mot à dire sur ce format et ses ambitions, et cela, « quoi qu’il en coûte ». La formule s’applique à l’armement bien avant la crise sanitaire.

    Tout cela décrédibilise l’action française et la République, soutient la logique mortifère et le mal qu’on prétend combattre. Les patriotes aveugles voudront bien nous excuser, mais nous ne pouvons pas TOUJOURS nous taire.

    De Gaulle a dit « La défense, c’est la première raison d’être de l’État. Il n’y peut manquer sans se détruire lui-même ». Il faudrait ajouter qu’à justifier toutes ses actions par la défense et la sécurité, il peut aussi détruire son identité démocratique. »


    Pourquoi voulez rendre publique l’existence de l’opération Sirli ?

    Si cette coopération avait un sens, si elle répondait à des objectifs précis, si elle apportait quelque chose à la France, personne ne la remettrait en question. Or ce n’est pas le cas. Plusieurs échelons de l’armée l’ont remise en cause d’abord parce que nos forces sont extrêmement sollicitées et n’ont pas le temps d’en perdre. Elles n’en retirent rien, aucune information sur la lutte antiterrorisme, c’est écrit noir sur blanc dans plusieurs rapports. Ensuite, alors qu’elles sont censées aider à lutter contre le terrorisme et à surveiller le chaos de la frontière libyenne, elles se retrouvent complices dans une chasse aux trafiquants civils du désert et à des bombardements non discriminés, au service d’un régime brutal.

    Avez-vous pris la mesure des risques encourus par la diffusion de documents classifiés ?

    J’aurais préféré qu’ils ne le soient pas évidemment. Tout comme je préférerais que les représentants du peuple aient accès à des informations qui engagent la France et donc les Français et les Françaises. Mais le système actuel est construit de telle manière qu’il se protège d’abord lui-même. Il n’y a pas d’autre option que d’enfreindre les règles qu’il établit si l’on souhaite espérer qu’il évolue.

    En France, la loi ne protège pas les lanceurs d’alerte contre la « compromission de la défense nationale », en êtes-vous conscient.e ?

    J’ai évidemment conscience des risques juridiques si mon identité était découverte. Mais j’ai aussi ma conscience personnelle et ma responsabilité qui m’obligent. J’espère simplement que le fond sera pris en compte, plus que la forme.

    Parce qu’il faut tout de même remettre les choses dans le bon ordre : il est plus grave de participer au meurtre d’hommes, même des trafiquants, que de dévoiler une note estampillée « confidentiel-défense ».

    Un élément en particulier a-t-il motivé votre décision ?

    Ma décision a été prise après avoir acquis la certitude qu’il n’y avait pas d’autres alternatives pour que soit remise en question notre action avec l’Egypte. Cette opération est symptomatique d’un système sans contre-pouvoir, capable de devenir complice d’assassinats dans le plus grand secret, pendant des années. Il est temps que cela cesse.

    La diffusion de ces informations fait-elle courir un risque, selon vous, aux militaires français déployés en Egypte ? 

    Les militaires français assistent l’armée égyptienne depuis 2016 et n’ont jamais subi la moindre menace par ailleurs. C’est la seule raison qui aurait pu m’empêcher de parler et empêcher ceux qui m’ont transmis certains documents à ne pas le faire. J’ai exigé qu’aucun nom de militaires déployés ne soit rendu public.

    L’opération Sirli, n’a pas d’existence officielle, comment l’expliquez-vous ?

    Les opérations de la direction du renseignement militaire (DRM) ne sont pas publiques. Mais avec celle-ci, il y a une double gêne : elle est critiquée en interne parce qu’elle ne sert pas les intérêts de la France et parce qu’elle participe à du ciblage qui ne contribue pas à la lutte antiterroriste. Il est difficile de s’en vanter. Et puis, il faut souligner qu’aucun ministre n’aime annoncer une mauvaise nouvelle comme l’arrêt d’une mission de coopération, lesdits ministres peuvent ainsi continuer à mettre ce geste français dans la balance lors de leurs discussions bilatérales.

    A votre connaissance, l’opération Sirli a-t-elle contribué au meurtre de civils par l’armée égyptienne ?

    Il n’y a que des civils qui sont tués. Vous voulez dire des civils qui ne sont pas de terroristes ? La réponse est oui, puisque comme l’attestent les comptes rendus de la DRM, les terroristes ne couraient pas cette partie de désert.

    Existe-t-il un accord écrit encadrant la mission ?

    La DRM a tenté au début de l’opération de faire signer un accord encadrant cette coopération, et donc cette opération, à la partie égyptienne. Mais elle n’a jamais accepté de signer et in fine la France a abandonné l’idée. Cet accord aurait obligé les deux parties à décrire noir sur blanc le cadre de la coopération, le type de mission et surtout ses limites.

    Ce qui est le plus dérangeant, c’est l’utilisation par les autorités françaises d’une coopération qu’ils savent meurtrière pour tenter d’obtenir des informations qu’ils n’obtiennent pas. Par ailleurs, ce type de complicité empêche tout discours français véritablement critique et crédible sur la répression ou les droits humains.

    Comment expliquez-vous qu’une fois élu Emmanuel Macron a poursuivi cette opération débutée un an plus tôt par son prédécesseur ?

    En 2017, au moment de son élection, la France a encore beaucoup d’espoir de vendre davantage d’armement à l’Egypte : des Rafale supplémentaires, un satellite supplémentaire, des ravitailleurs. Donc évidemment, dans ces conditions, la relation bilatérale ne pouvait pas changer. Tant que le coût politique de vendre des armes reste maîtrisables, il n’y a aucune raison de croire au changement de cap.

    Source : Disclose, 26/11/2021

    #DGSE #DRM #Opération_Sirli #Egypte_Leaks #Macron

  • Egypte Leaks: L’Elysée porte plainte

    Egypte Leaks: L’Elysée porte plainte

    France, Opération Sirli, Disclose – Egypte Leaks: L’Elysée porte plainte

    Fuite de l’opération en Egypte : la France intente une action en justice pour violation du secret de la défense
    Cette décision intervient après les révélations d’un site Web d’enquête selon lesquelles la France a facilité les meurtres parrainés par l’État dans le désert occidental égyptien

    Le ministère français de la Défense a déposé mercredi une plainte pour « violation du secret national », après des révélations suggérant qu’une opération antiterroriste française en Egypte était utilisée à des fins de répression interne, a annoncé jeudi le ministère.

    L’enquête menée par Disclose, un site d’investigation français, a indiqué que la France avait fourni des renseignements aux autorités égyptiennes, qui ont été utilisés par Le Caire pour « tuer des civils » soupçonnés de faire passer la frontière avec la Libye en contrebande, plutôt que des terroristes, comme convenu.

    Le gouvernement français n’a pas démenti les révélations.

    Selon un rapport publié dimanche par Disclose – basé sur des documents divulgués – les pays ont coopéré dans une mission nommée Opération Sirli, qui visait à l’origine à fournir des renseignements sur les menaces militantes le long de la frontière ouest de l’ Égypte .

    Selon ces documents, l’armée française a été impliquée dans au moins 19 frappes aériennes contre des civils entre 2016 et 2018.

    Un document note qu’au cours de l’opération le « problème terroriste n’a jamais été soulevé ».

    La France accusée d’avoir aidé l’armée égyptienne à tuer des passeurs présumés
    En savoir plus « 
    L’opération Sirli a débuté en février 2016 sous la présidence de François Hollande.

    Elle s’est poursuivie malgré les réserves exprimées à la fois par le renseignement militaire français (DRM) et l’armée de l’air sur la manière dont l’Égypte utilisait le renseignement, a déclaré Disclose.

    L’une de ces notes a été adressée à la ministre française de la Défense Florence Parly le 22 janvier 2019, avant la visite officielle du président français Emmanuel Macron en Égypte.

    En réponse aux révélations, Hervé Grandjean, porte-parole du ministère de la Défense, a déclaré qu’il « a intenté une action en justice après cette fuite massive de documents classifiés », sans préciser qui était visé par la plainte.

    « Il y a eu une fuite de documents couverts par le secret de la défense nationale. Cette fuite est une violation de la loi… extrêmement grave, car ce qui peut être révélé peut dire des choses sur les méthodes de fonctionnement de l’armée, peut mettre en danger la sécurité des personnes impliquées », a-t-il déclaré.

    Contacté par l’AFP, le média Disclose a indiqué jeudi à la mi-journée n’avoir reçu aucune notification de la justice.

    Le site Internet reconnaît que les révélations sont couvertes par le « secret de la défense nationale » mais affirme avoir publié les rapports « au nom d’un principe fondamental de la démocratie : le droit à l’information ».

    Le ministère a également lancé une « enquête interne pour vérifier que les règles ont été appliquées » par leurs homologues égyptiens.

    « Les contours de cette mission de renseignement répondent à des exigences extrêmement strictes : il s’agit de la lutte contre le terrorisme, à l’exclusion des questions intérieures », a déclaré Grandjean.

    « Nous attendons les résultats de l’enquête pour en tirer les conséquences », a-t-il conclu sans plus de précisions.

    Disclose cite des notes transmises en 2017 par le renseignement militaire et l’armée de l’air, qui s’inquiètent de la dérive de l’opération de renseignement, que les Égyptiens utiliseraient pour cibler des civils soupçonnés de trafic.

    Malgré les efforts de Paris pour déplacer ses exportations d’armes vers l’Europe, l’Egypte reste l’un des principaux destinataires des équipements militaires français.

    Middle East Eye, 25/11/2021

    #France #Opération_Sirli #Egypte #Secret_défense #Crimes_Etat

  • Les voyageurs se bousculent pour quitter le Maroc

    Les voyageurs se bousculent pour quitter le Maroc

    France, suspension des vols, fermeture des frontières – Les voyageurs se bousculent pour quitter le Maroc

    Des dizaines de voyageurs ont été aperçus en train de tenter de sortir du Maroc suite à l’annonce de la suspension des vols vers et depuis la France jeudi.

    Le ministère marocain des Affaires étrangères a déclaré que la décision entrerait en vigueur à 22h59 GMT le dimanche 28 novembre et jusqu’à nouvel ordre.

    La France possède la plus grande communauté d’expatriés marocains au monde avec plus d’un million de Marocains vivant dans l’UE.

    « Ils doivent prendre toutes les mesures pour permettre aux marocains et aux touristes étrangers de prendre leurs dispositions et c’est une décision unilatérale sans nous respecter, nous marocains vivant à l’étranger et touristes étrangers, je voudrais donc exprimer ma colère envers le gouvernement marocain qui a pris une décision sans en tenant compte de nos réalités. » explique Ahmed Benyachi, consultant dans le secteur médico-social en France.

    Pour Michelle, une touriste française dans le pays, c’est une évolution malheureuse. « Malheureusement, j’ai dû tout annuler pour partir car le gouvernement marocain n’a pas donné de préavis, il devrait au moins donner 4 ou 5 jours voire une semaine pour que les gens se préparent, …. »

    Le Maroc a officiellement enregistré environ 950 000 cas de Covid-19 et plus de 14 500 décès.

    En octobre, le Maroc a annoncé qu’il suspendait les vols à destination et en provenance de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, des Pays-Bas et de la Russie en raison de préoccupations concernant les tendances des coronavirus dans ces pays.

    Et plus tôt ce mois-ci, le pays d’Afrique du Nord a décidé de resserrer les contrôles à ses frontières en raison d’un pic de cas de Covid-19 en Europe.

    Africanews, 26/11/2021

    #Maroc #France #Fermeture #Suspension_vols

  • Sous protectorat franco-sioniste, le Maroc veut sa guerre !

    Sous protectorat franco-sioniste, le Maroc veut sa guerre !

    Algérie, Israël, Sahara Occidental, France – Sous protectorat franco-sioniste, le Maroc veut sa guerre !

    Le dilettantisme marocain est impressionnant !! Bien sûr que c’est du théâtre, des deux côtés du régime du Makhzen marocain et de l’entité sioniste. Que de précieux amis de l’Algérie.

    Les saillies anti-Algérie sont toujours croustillantes et leur potentielle riposte contre le voisin de l’Est, est toujours dans la duplicité, il ne fait pas bon s’y fier, historiquement le Makhzen du Maroc l’a dans l’os. Il n’est pas rare, de nos jours, d’entendre ou de lire des affirmations péremptoires, des jugements définitifs sur ce que l’Algérie est ou censé être. Un  bruit qui s’élève contre l’Algérie, sauf que cette fois ci c’est le Makhzen marocain qui se fout le doigt dans l’œil jusqu’au coude en espérant atteindre le peuple algérien et l’impressionner par des fourberies de Scapin et des alliances de diable contre nature. En fait, un miséreux Makhzen propagandiste doublé d’être un sublime menteur qui s’échine à noircir et dénigrer l’Algérie et parallèlement à dresser des louanges au régime totalitaire et scélérat du royaume marocain sionisé qui comme son mentor israélien occupe militairement et colonise un territoire qui n’est pas et n’a jamais été le sien. Le makhzen est resté, fidèle à son image : incultivé, hermétique, sanguinaire et archaïque à souhait, mais franchement plus dangereux, que ses homologues israéliens qui se lancent carrément en croisades contre le reste du monde.

    Pauvre tâche ! Par un simple Tweet le Makhzen s’est roulé dans la farine, le palais marocain avait pris ceci comme argent comptant, sûr de ses certitudes fantasmagoriques.

    C’est la peur, justifiée ou non, toute folie a sa logique, prise dans un délire paranoïaque du palais caractérisé entre autres par la grandiosité et la démesure, la peur d’être détruit par l’autre colonisé (Les Sahraouis) qui se charge à le combattre et faute de garde-fous, ce combat peut conduire aussi à la neutralisation préventive et la déchéance du royaume Une monarchie qui essaye de se parer de toutes les vertus, qu’elle est loin d’avoir.

    Le palais peut dire merci aux services Israéliens qui lui garantissent la sécurité par des conseillers d’un genre très spécial et qui lui fournissent à l’occasion du matériel d’écoute et de localisation lui permettant de neutraliser ses opposants trop curieux.

    Israël n’apporte rien dans son panier de dot au Maroc. Pas de reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental mais juste à tirer les ficelles de la division, la malveillance des Israéliens ne le cède qu’à leur imagination débordante qui s’est spécialisée dans la vente des outils de guerre.

    Le Maroc est devenu un excellent vivier pour former des espions d’origine arabe bien nécessaires afin infiltrer d’autres populations plus hostiles à Israël.

    Disons-le avec force, il n’y a que des Juifs Sionistes pour croire qu’ils sont Israéliens pour dire : « C’est les autres »! Qui sont les méchants, pas eux et tuer les enfants Arabes c’était, pour les plus déterminés ou fanatiques d’entre eux, sauvegarder l’avenir de la race juive!

    Les nations et les frontières leur paraissent être des facteurs majeurs de guerre et de haine entre les peuples.

    En effet la normalisation des relations Marocco-Israëliennes tantôt cachée, tantôt assumée, atteint son point culminant par la visite du ministre sioniste de la Défense, en vue d’une coopération en matière de renseignement et les achats d’une protection militaire, ce qui scandalise l’opinion marocaine. Par ailleurs dans une tentative de justifier cet acte diplomatique, les autorités du Makhzen ont ainsi mis en avant la particularité du Maroc dans ses relations avec Israël qui s’explique par la marocanité en Israël, et la judaïté du Royaume chérifien.

    Cependant par cet argument, le  Makhzen du royaume reconnaît à Israël son caractère juif (au détriment de la population palestinienne sur le territoire) et son monopole de la représentation des Juifs du monde.

    Ceci mon opinion personnel, un juif ne peut pas être Marocain, un juif reste toujours un juif quel que soit le pays ou il est installé, je donne l’exemple du polémiste Eric Zemmour, c’est un juif d’Algérie (Tiens chez nous disons toujours à propos de juifs d’Algérie mais jamais des juifs Algériens) qui s’attaque à tous ce qui est Algérien. Le Juif, à travers son histoire, a toujours incarné, la figure du pervers, du maudit, de l’errant, du vil, du cupide, du rusé. Cependant, il faut particularisé la transformation du juif Israélien en un Juif identitaire, faisant du Juif le spécimen d’une alliance divine.

    On déteste le juif sioniste usurpateur, car il semble qu’il s’est accaparé frauduleusement du divin pour se réclamer d’Abraham et se légitime faire partie d’un peuple élu de Dieu et ne laisse aucune place aux autres.

    Je sais que pour la majorité de la population Marocain c’est-à-dire le petit peuple, cette normalisation qu’a fait l’autorité du Makhzen n’a aucun sens politique, et ça reste dans l’histoire un mauvais exemple dans les sciences politique et un outrage à la volonté d’un peuple qui considère que la question palestinienne fait partie de son identité politique.

    Cette histoire de relation avec le régime colonial sioniste, sent la mise en scène obscène, le makhzen du Maroc comme d’ailleurs tous les autres pays arabes qui se sont approchés d’Israël, ils n’auront aucun mot à dire, pire encore, ils doivent rester muet et attendre les ordres. Mais la victoire des palestiniens est imminente elle est juste retardée par la félonie des faux frères arabes à l’instar des monarchies moyenâgeuses qui font preuve d’un cynisme,       d’une lâcheté et d’un indignité sans limite!

    Dans cette relation de clientèle apparaît le juif marocain en mal d’histoire, cherchera à retrouver ses racines avec à la fois l’orgueil, du fait d’être reconnu comme faisant partie du paysage marocain et le sentiment d’un double privilège : celui de pouvoir se vanter d’avoir été sujet d’un roi et d’être reconnu par lui comme un fils fidèle, bien incapable de lui nuire. C’est comme si le fait d’être reconnu comme faisant partie d’un royaume. Il s’agissait de savoir si le fait d’avoir vécu une condition de citoyens de seconde zone (celui des mizrahim, le second Israël) aurait généré un discours de valorisation d’une mémoire marocaine et l’exhibition, en la mettant en scène, de la continuité des relations historiques  avec la monarchie marocaine.

    Ainsi, ce qui fait le politique marocaine, en tant qu’elle sous-entend l’altérité, et voilà le niveau politique des marocains dans toute leur bassesse et vilénie.

    Ne reste-t-il important à se demander si ces concitoyens d’origine marocaine ne font pas partie des sionistes et de son armée Tsahal ?

    Bref ;le grand gagnant dans ce drôle d’histoire c’est Israël et le dindon de la farce semble bien être le monarque marocain qui semble être verser vers une vision d’un probable conflit armé avec le voisin algérien, très certainement sur conseils et recommandations du nouveau allié de taille Israël qui finira par réaliser son eschatologique à activer les braises de la guéguerre obsessionnelle contre l’Algérie.  C’est le Grand Jeu !!!

    Mais tout ça est une forte raison pour condamner toute forme de sioniste en toute circonstance, parce que le sioniste est à plus grande partie lié avec la folie que n’importe quelle autre réaction humaine. Concepteur d’un des systèmes d’apartheid des plus exterminateurs du siècle par le génocide des enfants Palestiniens.

    L’homme est encore un loup pour l’homme et la raison de haine, de mépris et d’incompréhension est encore au dessus de toutes les considérations. Je me contenterai de faire remarquer que la phraséologie des Franchouillards sur l’Algérie est assez bavarde et c’est encore une voix qui garde une certaine hostilité à son égard, ou encore à  éteindre sa lumière avec une complicité révoltante.

    Rappel historique pour certains bouffons de sa majesté des machins bidule. Le Sahara Occidentale n’est pas marocain, car durant toute la période de la colonisation, les gouvernements espagnols successifs nièrent ainsi la nature politique de la résistance de la population sahraouie, et ce jusqu’à ce que cette dernière exprime des revendications dans un langage armé aux forces politiques. Ce n’est en effet qu’à partir de ce moment-là que la dimension véritablement de la résistance sahraouie fut véritablement reconnue par les autorités espagnoles. Toutefois il n’y a pas vraiment de rupture dans les modes d’action politique depuis les années 1970, date à partir de laquelle les Sahraouis, alors sous domination espagnole, commencèrent à s’organiser pour revendiquer leur droit à l’autodétermination.

    Cependant lors du départ des espagnols, au terme d’un pacte commun tenu en secret un transfert passation de pouvoirs entre deux puissances colonisatrices, le régime du Makhzen  prend possession de cette terre au moyen d’une Marche Verte de 350.000 personnes venues des quatre coins du Maroc, une opération gigantesque sur le plan logistique, et ceci avait été un coup de maître pour revendiquer des territoires du sud, un coup monté, qui n’avait rien d’un élan populaire contrairement aux apparences, l’annexion du Sahara Occidental a fait l’objet d’un troc secret entre l’Espagne et le Maroc en échange le régime du Makhzen est tenu de s’abstenir de toute revendication sur les villes espagnoles de Ceuta et Melilla bénéficiant du statut de cités autonomes. Il convient de noter que l’ONU ne classe pas les enclaves de Ceuta et Melilla parmi les territoires occupés.

    Ainsi apparaît l’appétit ambitieux de l’institution monarchique du Maroc par sa diplomatie de montagne russe, elle s’est tirée malheureusement une balle dans le pied. Ce royaume n’est qu’un épiphénomène qui ne deviendra que l’ombre de lui-même.

    En conclusion, il est important de noter que le Peuple Algérien est hautement pacifique, aspire à la paix , ce peuple qui a surpris par son Hirak, tous les observateurs jusqu’alors persuadés de se trouver face à une société anesthésiée, Les Algériens scandent toujours  « Un seul héros, le peuple algérien ». L’Algérie serai une école démocratique qui reconfigurera la politique sur le long terme et son peuple avec son Hirak représente la réussite d’un très grand savoir par un peuple qui a l’expérience de la résistance.

    Kader Tahri

    Algérie54, 27/11/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Sahara_Occidental

  • Zemmour fait un doigt d’honneur à une passante

    France, Eric Zemmour, extrême droite – Zemmour fait un doigt d’honneur à une passante

    Celui qui prétend faire la leçon aux Français, les ramener vers le « droit chemin », se comporte en somme comme le dernier des roturiers. Une scène surréaliste s’est en effet produite à Marseille où Eric Zemmour était en campagne sous le fallacieux couvert de promotion de son dernier livre intitulé « La France n’a pas dit son dernier mot ». cette scène a été fort heureusement immortalisée par un journaliste de l’AFP au moment des (mé)faits. si la France n’a peut-être pas dit on dernier mot en effet, force est de relever que Zemmour, lui, s’est livré à son « dernier » geste. Au niveau de la ville phocéenne, où il a été gratifié d’un accueil très froid, Zemmour, au sortir d’un restaurant, a commis son geste fatal.

    Une passante marseillaise s’est en effet approchée de sa voiture. En descendant sa vitre, elle le piège en lui faisant un doigt d’honneur. Mais, au lieu de se comporter en homme d’Etat, ou même en écrivain-journaliste, qui veut réapprendre à vivre aux Français, c’est par un autre doigt d’honneur qu’il réplique à cette passante « ébaudie », le tout assorti de cette réplique bien sentie : « et bien profond ».

    Et pour ne pas s’égarer à penser que Zemmour se serait laisser emporter par un geste spontané qu’il aurait regretté immédiatement après, le photographe de presse raconte que Zemmour et sa « compagne et future  directrice de campagne qui l’accompagnait ans son déplacement, se sont laissés aller à de fous éclats de rire. Ah ! cet amour qui procure à tous un indicible bain de jouvence ! car, même pas relevé de cette polémique du doigt d’honneur, que Zemmour vient de se jeter au cœur d’une autre polémique.

    Le magazine people Closer lui a réservé ce vendredi une Une qui l’attaque au cœur de sa  vie privée. Le concerné a eu beau affirmer s’attendre à des attaques de ce genre depuis qu’il occupe la tête des médias, chamboule les sondages et menace carrément de pousser du coude le président Macron afin de prendre sa place, le coup n’en est pas moins dur, terrible, à supporter.

    Carrément mortel pour la carrière et l’avenir politique d’Eric Zemmour. Que l’on en juge : lui qui se taguait de moraliser la vie politique de sa « chère et douce France », le voilà pris la main de le sac, pour ne pas dire autre chose. Le mec, marié et père de famille, entretiendrait une liaison amoureuse avec sa conseillère spéciale, très spéciale, en com et future directrice de campagne, la belle et sulfureuse Sarah Knafo.

    L’homme, effectivement entier dans ses entreprises, aurait même engrossé la malheureuse Knafo. L’avocat de ce couple improbable, invité le même jour de BFMTV, Olivier Pardo, a opté pour une adroite stratégie de défense : jouer les indignés, en refusant de démentir ou de s’expliquer. Mal lui en prit après l’incident marseillais. Du coup, un simple doigt d’honneur aurait suffit à cet avocat, contraint ma foi de défendre l’indéfendable…

    Ali Oussi

    La patrie news, 27/11/2021

    #France #Eric_Zemmour #Extreme_droite #Doigt_honneur

  • Le spectre de l’extrême-droite armée

    Le spectre de l’extrême-droite armée

    France, extrême droite, Recolonisation, Eric Zemmour – Le spectre de l’extrême-droite armée

    Ils sont treize. Treize militants appartenant au mouvement d’extrême-droite « Recolonisation » qui ont été interpellés et placés en garde à vue mardi dans toute la France par les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH). Douze hommes et une femme « de profils divers », tous suspectés, selon un communiqué du Parquet de Marseille, « d’avoir accès à des armes et de présenter une menace à l’ordre public par leur participation ou leur projet de participation à des actions violentes. » Tout un programme… Durant les perquisitions, des armes et de l’argent liquide ont été découverts.

    Ainsi va l’actualité hexagonale. Chaque semaine ou presque, on apprend que de tels énergumènes ont été arrêtés. Il y a dix jours, deux hommes qui appelaient à des « actions violentes » via la messagerie cryptée Telegram ont été interpellées. Ils postaient aussi des messages antisémites et islamophobes et se disaient admirateurs de BrentonTarrent, le terroriste auteur de l’attentat de Christchurch en Nouvelle-Zélande (51 morts dans une mosquée en 2019). La même semaine, le gouvernement décidait la dissolution d’une association xénophobe basée dans la ville d’Angers. A cela s’ajoutent des informations concernant tel ou tel groupuscule qui organise des séances d’entraînement de tirs à l’arme automatique dans les forêts ou qui appelle à des actions musclées contre les migrants.

    Cela fait quelques années que la même information inquiétante circule dans les rédactions françaises. Plusieurs factions de l’extrême-droite s’arment et se préparent à passer à l’action contre des musulmans mais aussi des juifs, des personnalités de gauche, des artistes et des acteurs de l’humanitaire. Toutes les tendances sont recensées dans les rangs de ces extrémistes y compris les « accélérationnistes », autrement dit ceux qui pensent que déclencher la violence entre les communautés aboutira rapidement à une guerre civile dont ils sortiront vainqueurs. Tous sont convaincus par la théorie fumeuse du « grand remplacement » que défend Eric Zemmour, le presque-candidat à l’élection présidentielle française. Tous ou presque rêvent de « remigration », c’est-à-dire une grande expulsion d’arabes, de musulmans ou d’autres étrangers « non-blancs », un peu à l’image de ce qui s’est passé au moment de la fin de l’Andalousie musulmane.

    On pense qu’ils sont entre 3 000 et 4 000 hommes prêts à agir. Au regard d’une population de plus de 60 millions d’habitants, c’est négligeable mais c’est suffisant pour créer le choc et semer chaos et dévastation. C’est d’autant plus inquiétant que nombre de responsables politiques mais aussi de journalistes nient cette réalité ou tentent de la minimiser. A ce sujet, tout est d’abord affaire de sémantique. A l’expression « extrême-droite », la majorité des observateurs préfèrent celle d’ « ultra-droite » comme s’ils voulaient amoindrir la gravité de la situation et relativiser la menace. D’autres, on pense aux « journalistes » et autres bonimenteurs des chaînes dites d’information, ne sont pas loin de partager les mêmes idées extrémistes des mis en cause et ne veulent pas, pour le moment, du label d’ « extrême-droite ».

    Les attentats du 11 septembre 2001 puis les différentes attaques terroristes en Europe depuis cette date offrent à ces groupuscules des arguments de poids pour recruter. Mais il serait erroné de penser que ceci explique cela. La violence islamiste n’a pas fait naître ces extrémistes, elle leur a juste donné des prétextes d’agir et plus de vigueur. A cela s’ajoute la lente dérive des élites françaises, notamment médiatiques, devenues indulgentes avec une extrême-droite hier abhorrée pour ce qu’elle a commis comme crimes durant la première partie du siècle dernier. La banalisation du Front national, la propagation de ses idées dans la société ont ouvert un espace à la droite de l’extrême-droite traditionnelle. Ajoutez à cela des réseaux sociaux qui favorisent l’entre-soi et la surenchère idéologique et l’on comprendra pourquoi Internet est le meilleur allié de ces groupes.

    A ce stade, le silence désinvolte des autorités est surprenant. Promptes à mettre en cause le « wokisme » des jeunes, à dénoncer la « cancel culture » qui sévirait chez ces mêmes jeunes et dans certaines institutions universitaires, à pousser des cris d’orfraies à propos du pseudo-danger de « l’islamo-gauchisme », à critiquer l’usage du pronom non-genré « iel » ou les repas végétariens à la cantine, elles ne pipent mot face à cette menace armée qui se précise de jour en jour. L’un des plus discret à ce sujet est le ministre de l’intérieur Gérald Moussa Darmanin dont on sait qu’il a eu quelques sympathies à l’égard de « Renaissance nationale », mouvement apparu en 1955 et héritier de l’Action française qui s’était compromise avec le régime de Vichy durant l’occupation allemande.

    La question n’est pas de savoir si ces groupes passeront à l’action mais quand. En attendant, les chaines d’information se passionnent pour des débats tels que « l’armée doit-elle intervenir dans les quartiers populaires ? » ou encore « faut-il tirer sur les réfugiés à la frontière polonaise. » On en est là.

    Akram Belkaïd

    Le Quotidien d’Oran, 27/11/2021

    #France #Extreme_droite #Eric_zemmour #Recolonisation

  • Le déclin français

    Le déclin français

    France, Sahel, Mali, Barkhane, AUKUS, – Le déclin français

    Le thème du «déclin français» et son corollaire «le retour de la grandeur de la France» est devenu, directement ou indirectement, de la droite à la gauche des forces politiques françaises, le sujet majeur de la vie politique française.

    Ce «déclin français», avec ses composantes de peur, d’amertume, ces interrogations sur l’avenir, domine,sans le dire, depuis des années le climat politique et la vie intellectuelle française. Il a nourri au fur et à mesure un nationalisme d’autant plus malsain qu’il est fait de dépit, de peur de l’autre, de xénophobie, de perte de confiance en soi.

    Avec la crise du Corona, ce sentiment de déclin s’est accentué: on y retrouve, pèlemêle jetés, le scandale des masques, le paracétamol et les autres pénuries de médicaments de base, les difficultés de production de l’oxygène, l’échec de la France», la seule parmi les «grandes puissances», à ne pas produire un vaccin anticovid», mais aussi les déboires militaires au Sahel décidément trop grand pour les capacités françaises,»l’irrespect»manifesté par l’Algérie comme le dénoncent des hommes politiques français, l’arrogance du Royaume Uni sur l’affaire des zones de pêche, l’affaire du contrat de vente de sous-marins avec l’Australie etc.. etc.. Si on n’a pas en vue ce sentiment de déclin, on ne peut comprendre, par exemple, la réaction extrême française à cette dernière affaire. La désinvolture, voire l’indifférence aux intérêts français manifestée par ses alliés, ont vexé la France. Encore plus, lorsque ce manque de considération s’est confirmé dans l’annonce d’un traité d’alliance Indopacifique entre les États Unis, le Royaume Uni et l’Australie, conclu sans que la France ne le sache et d’où elle est exclue . Cela ne pouvait mieux confirmer ce sentiment de déclin.

    C’est comme si la France était obligée, désormais clairement, de prendre conscience de sa place dans les rapports stratégiques mondiaux.

    Mais qu’y a-t-il en réalité derrière cette question du déclin

    En effet, si on considère la question de plus près, on pourra s’apercevoir, vite alors,que le mot «déclin» est inapproprié. Il sert à masquer, en fait, une nouvelle réalité qui détermine et qui déterminera probablement la place de la France, comme celle d’autres pays naguère dominants, dans les rapports entre nations. Le mot déclin remplit alors une fonction: celle du déni de cette réalité ; cette angle d’approche, cette lecture de la situation française par le déclin, va s’imposer à toutes les forces politiques, de gauche comme de droite, aussi bien dans la dénonciation de ce déclin, que dans la recherche de ses responsables, ainsi que dans la nécessité de le refuser et de redonner à la France, «la place qui est la sienne». Le président Macron parle de» redonner sa grandeur à la France». Éric Zemmour clame que «la France n’est pas la France si elle n’est pas hégémonique». Jean Luc Mélenchon tonne que La France est  » le 2eme domaine maritime du monde avec 10 millions de km2 , qu’en 2050 cinq cent millions de personnes parleront le français dans le monde » grâce à la présence de la France en Afrique, et que «la France ne ressemble pas aux autres puissances car sa mission est universelle» . Le nationalisme fait rage. De façon générale, tout le discours politique reflète ce souci, cette obsession de redonner sa puissance à la France que ce soit dans les approches économiques de réindustrialisation de la France, culturelle à travers la francophonie, ou militaire à travers l’attachement à une présence à l’extérieur, même si les moyens ne le permettent plus.

    Car tout cela n’est d’évidence plus possible. La place de la France, et aussi de l’Europe, dans le PIB mondial a été pendant deux siècles une sorte d’exception historique, liée à la révolution industrielle européenne. Celle-ci a fait que des pays relativement petits, du point de vue de leur étendue géographique et du nombre de leurs habitants, ont pu dominer d’immenses pays grâce à la fois à leur puissance technologique et militaire et à leur unité nationale . Qu’on regarde la carte du monde, ceci saute aux yeux et laisse songeur. Avant la révolution industrielle, des pays comme la Chine et l’Inde représentaient 50% de la production mondiale. On sait que le facteur démographique est, en dernière instance, le facteur déterminant des rapports entre groupes humains. Aujourd’hui avec leurs trois milliards d’habitants, ils reprennent progressivement leur place mondiale. C’est aussi simple que cela. C’est aussi le cas progressivement d’autres régions du monde. Il ne s’agit donc pas d’un «déclin», mais d’une évolution historique en quelque sorte normale, d’un retour à l’ordre des choses.

    Le déni de la réalité

    De la même manière, la France, et d’autres pays européens, vont reprendre historiquement tout simplement leur place naturelle dans le concert des nations du monde. Et c’est une bonne chose, y compris pour la France. Les autres nations dans le monde se trouvent-elles dévalorisées d’être à leur place, de ne pas être hégémoniques. L’Allemagne s’est trouvée bien plus respectée de ne plus l’être, et de consacrer ses forces à son développement , bien que …la tentation hégémonique n’est jamais bien loin.  D’autres pays, fameux par leur qualité de vie, et leur niveau civilisationnel, se trouveraient-ils diminués d’être comme tout le monde , des pays «normaux» . Sont-ils de «petits pays» ou bien au contraire des pays admirés. Mais en attendant, malheur à celui qui dirait en France tout simplement «voilà c’est la réalité de ce que nous sommes actuellement, le monde a évolué». Il n’aurait plus aucune chance politique dans un climat où domine le nationalisme sous sa forme la plus négative, la plus dangereuse, celle de l’amertume, celle d’un sentiment dedéchéance par rapport à un statut désormais dépassé.

    Le déni de la réalité est toujours dangereux, que ce soit pour un individu ou pour un groupe social. Il entraine toujours à des pathologies.La réalité est niée, refusée, insupportable pour bien des forces politiques française, et même, pourrait-on dire par l’opinion publique française en général. D’où ce pourrissement de la situation politique, d’où cette propension à chercher des boucs émissaires à cette situation, émigration, arabes, musulmans, «politiciens- traitres». Cette fausse conscience de déclin pourrait expliquer des phénomènes inquiétants en France comme l’exacerbation du racisme, la généralisation du sentiment de haine, la haine des autres mais aussi la haine de soi. Au contraire, les sociétés optimistes, en plein essor, sont caractérisées par le sentiment de solidarité et l’optimisme pour l’avenir. Ce déni de la réalité peut expliquer aussi, et c’est intéressant à noter, ce refuge vers le passé, vers l’Histoire de France ,chez bien des intellectuels français actuellement Dernièrement, au cours du débat qui les opposait, aussi bien Jean Luc Mélenchon qu’ Éric Zemmour ont fait assaut de références à l’Histoire française, chacun de leur point de vue évidemment, mais ce passéisme est en lui-même significatif. La rencontre de toutes les forces politiques autour de la personnalité du général de Gaulle, représentant prestigieux s’il en est du nationalisme français, et leurs disputes autour de l’appropriation de son héritage est édifiante à ce sujet.

    L’idéologie du déclin et son instrumentalisation

    Comme pour beaucoup de civilisations qui se tournent vers leur grandeur passée pour oublier leur présent, cette relecture de l’histoire française devient alors une sorte d’opium du peuple pour retrouverles vertiges de puissance d’antan. Pendant longtemps «le chauvinisme de grande puissance», pour reprendre une expression chinoise, avait permis de gérer les classes populaires, et de les entrainer, malgré des résistances vite vaincues, dans les aventures impériales. Aujourd’hui la réactivation de ce passé cherche à atteindre exactement les mêmes buts. Une idéologie du déclin et de ses causes est élaborée. Elle va se diffuser, s’enraciner dans l’opinion publique. On va appeler dramatiquement le peuple à se mobiliser contre le danger du déclin. Cette idéologie va servir à la fois à masquer les causes réelles de la situation, c’est-à-dire l’évolution du monde, et à produire un nationalisme exacerbé. Plutôt que s’adapter au monde et à ses nouvelles réalités, tout sera fait pour les refuser.Là réside le danger principal de cette idéologie du déclin aussi bien pour les français que pour leurs amis dans le monde. La France doit faire un aggiornamento, un délicat passage vers l’avenir. Ici, l’entrée dans la modernité, signifie , pour elle, revoir complètement l’image qu’elle a d’elle-même et du reste du monde, ne plus gaspiller ses forces dans des objectifs de domination voués tôt ou tard à l’échec, se libérer de ces forces négatives qui ne cessent de l’entrainer vers le bas, adapter ses objectifs à ses moyens, ne plus avoir des objectifs de domination mais seulement de bien-être et de progrès pour son peuple. Y a-t-il plus belle utopie ?

    par Djamel Labidi

    Le Quotidien d’Oran, 27/11/2021

    #France #Sahel #Mali #Barkhane #Déclin

  • Les français vont se rendre au Maroc via l’Espagne

    Les français vont se rendre au Maroc via l’Espagne

    France, Maroc, covid 19, pandémie – Les français vont se rendre au Maroc via l’Espagne

    « On va passer par l’Espagne » : à Montpellier, les derniers passagers pour le Maroc espèrent rentrer en France malgré la fermeture des frontières
    Le Maroc a annoncé ce jeudi la fermeture de ses frontières aériennes avec la France, afin de lutter contre la propagation du Covid-19. Les voyageurs au départ de Montpellier ont bon espoir de contourner cette restriction.

    Le royaume du Maroc a annoncé suspendre dès dimanche toutes les liaisons aériennes, maritimes et terrestres avec la France face à la reprise épidémique du Covid-19. Une décision fracassante pour bon nombre de ressortissants marocains qui résident en France, les ressortissants français installés sur place et les autres touristes qui avaient prévu de s’y rendre pendant les vacances de décembre. Ce vendredi, les derniers vols au départ de Montpellier et à destination de Casablanca étaient occupés par des passagers inquiets. “On a avancé notre départ qui était prévu à la mi-décembre« , explique un ressortissant marocain au micro de France 3 Occitanie. 

    Une mesure facilement contournable ? 

    Face à l’incertitude de la situation, les passagers qui prennent tout de même l’avion s’organisent déjà pour le retour. Certains envisagent de passer par l’Espagne pour revenir en France dans quelques jours. “C’est une solution”, avoue une passagère avant d’embarquer sur le dernier vol Montpellier-Casablanca. 

    On pourra toujours revenir en passant par le Portugal ou la Turquie”, explique un autre passager relativement serein. Pour lui, la fermeture des frontières décidée par le Maroc est une décision “absurde”. “Le résultat est le même. On va revenir ici”. 

    Tenter de ralentir la pandémie

    Selon le gouvernement marocain, la suspension des liaisons aériennes avec la France est un moyen efficace pour lutter contre la propagation du Covid-19. 

    Ce pays du Maghreb, qui prétend avoir lutté efficacement contre la pandémie, revendique à peine 115 nouvelles contaminations au Covid-19 ces dernières vingt-quatre heures. Un chiffre 87 fois moins important que chez nous : les autorités sanitaires françaises enregistrent chaque jour plus de 10 000 nouvelles contaminations. 

    Des familles françaises bloquées au Maroc

    Dès l’annonce de la suspension des vols entre la France et le Maroc, plusieurs centaines de personnes se sont rendues à l’aéroport de Marrakech. Elles espéraient pouvoir quitter le pays afin que la mesure ne soit effective. 

    D’autres encore avaient prévu de passer les fêtes de fin d’année en France et se retrouvent donc bloquées au Maroc. “On avait l’espoir de passer Noël en famille, depuis deux ans, la situation est compliquée pour les voyages. On est tous épuisés par cette situation”, a expliqué Maude, une mère de famille française installée au Maroc à France 3 Occitanie. 

    France3, 27/11/2021

    #Maroc #France #suspension_vols #Espagne #frontières #covid19 #Pandémie

  • Maroc : la suspension des vols avec la France passe mal

    Covid19, pandémie, coronavirus, fermture des frontières – Maroc : la suspension des vols avec la France passe mal

    Face à la montée des cas de contamination au coronavirus en France, le Maroc a décidé de la suspension à partir du 28 novembre, ses vols en provenance et à destination de l’Hexagone. Même si le royaume chérifien dit se barricader pour jouer la carte de la prudence, la meure passe mal. Les touristes et la diaspora marocaine déplorent son timing.

    « Il faut qu’ils prennent l’ensemble des mesures pour permettre aux marocains et aux touristes étrangers de prendre leurs dispositions et c’est une décision unilatérale sans respect et de nous-même les Marocains résidents à l’étranger et des touristes étrangers, donc je tiens franchement à exprimer ma colère en direction du gouvernement marocain qui a pris une décision sans prendre en compte les réalités de nous, autres. », regrette Ahmed Benyachi, consultant dans le secteur médico-social en France.

    Michelle aussi ne cache pas son dépit, la française doit revoir ses plans.  » Malheureusement, j’ai tout annulé pour repartir à cause du fait que le gouvernement marocain n’avertit pas bien à l’avant, il devrait au moins donner 4 ou 5 jours, voir une semaine pour que les gens se préparent, au pire bloquer les vols qui arrivent de France parce que c’est dangereux, mais les gens qui partent d’ici, tant que la France les accepte, je ne vois pas où est le rapport. Et pourquoi le Maroc dit stop. »

    Suspendre les liaisons aériennes avec la France pouvait attendre selon Rachid Landrichi. Ce médecin marocain propose plutôt le durcissement des conditions de voyage.

    ‘’Moi si j’étais à la place des décideurs, j’aurais pris des mesures restrictives au départ assez draconiennes, c’est-à-dire des tests, au lieu de 72 heures, j’exigerais des tests de 24 heures, j’exigerais une passe vaccinale en bonne et due forme avec une troisième dose, par exemple des mesures restrictives deux ou trois jours avant en préparation à une suspension de vols’’, explique-t-il.

    Le nombre de nouveaux cas quotidiens en France a grimpé en flèche ces derniers jours, atteignant mercredi un pic de 32 591 cas sur sept mois.

    Il y a près de deux semaines, le royaume a renforcé les contrôles à ses frontières en raison de la hausse des cas de contaminations au Covid-19 en Europe.

    Ces mesures concernent toutes les personnes en provenance des pays dits de « la liste B », soit la France, plusieurs pays de l’Union européenne ainsi que le Royaume-Uni, l’Algérie et la Tunisie, selon la dernière actualisation du ministère des Affaires étrangères.

    Le Maroc a officiellement enregistré environ 950 000 cas de Covid-19 et plus de 14 500 décès.

    Africanews, 26/11/2021

    #Maroc #France #Vols #Fermeture #Suspension #covid19 #Coronavirus #Pandémie

  • Algérie-France : Il faut un traitement d' »égal à égal »

    Algérie-France : Il faut un traitement d’ »égal à égal »

    Algérie, France, Tebboune – Algérie-France : Il faut un traitement d’ »égal à égal »

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que “le retour à la normale” des relations entre l’Algérie et la France ne se fera que sur la base d’un traitement d’”égal à égal”, alors que les deux pays passent par une période de froid consécutive aux propos du chef d’Etat français Emmanuel Macron contre l’Algérie et son histoire.

    “Le retour à la normale des relations algéro-françaises est inéluctable, mais à des conditions. L’autre partie doit comprendre que le traitement d’égal à égal n’est nullement une provocation, mais plutôt un garant de la souveraineté d’un pays, arrachée au prix de 5.630.000 de martyrs tombés au champs d’honneur entre 1830 et 1962”, a indiqué le Président Tebboune lors de son entrevue périodique avec les représentants de médias nationaux, diffusée ce vendredi 26 novembre.

    “Les relations entre les deux pays doivent désormais obéir à un traitement d’égal à égal. L’Algérie ne tolérera aucun diktat”, a ajouté le Président Tebboune qui a souligné que “l’établissement de relations avec la France ne sera pas synonyme de placement sous sa tutelle”.

    Dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, parue le 6 novembre, Tebboune a fait savoir qu’il ne fera pas “le premier pas” pour apaiser la tension entre l’Algérie et la France suite aux propos jugés graves du président Emmanuel Macron à l’égard de l’histoire algérienne, laissant entendre qu’il n’y aura pas de perspectives de dénouement, sous peu, de la crise entre les deux capitales.

    Lors d’une rencontre, le jeudi 30 septembre, avec un groupe de 18 jeunes des descendants d’acteurs de la guerre d’Algérie, de tous les bords, le président français a accusé la classe dirigeante en Algérie de vivre de la « rente mémorielle », soulignant que la dernière restriction sur les visas était justement destinée contre cette classe.

    Macron s’est pris ensuite aux institutions algériennes en soutenant que « le système algérien est fatigué et que le hirak l’a fragilisé ». Et d’ajouter, « j’ai un bon dialogue avec le président Tebboune mais je vois qu’il est pris dans un système qui est très dur », laissant entendre que Tebboune n’a pas les coudées franches.

    En réaction à ces propos, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, les a qualifié de «grave erreur».

    Par S. Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 27/11/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Colonialisme #Mémoire