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  • Sahara Occidental-Maroc : Un drame de la Françafrique

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Polisario, France- Sahara Occidental-Maroc : Un drame de la Françafrique

    Alors que la reprise des combats entre forces indépendantistes et armée marocaine semble s’intensifier, laissant craindre une déstabilisation de la région, la jeunesse sahraouie en exil «adhère pleinement aux revendications du Polisario», rapporte Xavier Dupret. A la racine de la crise, la «lourde responsabilité de l’Occident» – et en premier lieu celle de la France, soutien inconditionnel du Maroc.
    L’auteur de ces lignes rentre d’une mission d’observation dans les camps de réfugiés sahraouis. Alors que sur le terrain les combats avaient repris, depuis près d’un an, entre les forces du Polisario et l’armée marocaine, le désir d’en découdre parmi la jeunesse sahraouie était palpable. La rupture du cessez-le-feu par le Polisario n’a d’ailleurs rien d’une décision hors-sol en rupture avec la réalité. Cela fait, en effet, trente ans qu’un processus de pacification censé déboucher sur un référendum d’autodétermination est enlisé et la présence des réfugié·es dans les camps dure depuis quarante-cinq ans. On ne cherchera pas plus loin les raisons de l’exaspération côté sahraoui.

    Pendant ce temps, les Chancelleries européennes s’inquiètent d’une possible déstabilisation de la région. Une extension du conflit, impliquant l’armée algérienne, pourrait fragiliser les digues permettant de garder sous contrôle les vagues migratoires, d’une part, et la montée de la violence djihadiste, d’autre part. Ces craintes ne doivent en aucun cas masquer la lourde responsabilité de l’Occident.

    Il suffit, à ce propos, de mettre en exergue les liens qui existent entre l’Elysée et la dynastie chérifienne et l’on comprendra vite à quel point un prisme néocolonial déforme la lecture que l’on se fait, de ce côté-ci de la Méditerranée, des enjeux relatifs à la question du Sahara occidental. Ainsi est-il de notoriété publique que lorsque l’idée d’un référendum d’autodétermination a été rejetée par Rabat en 2007, c’est parce que le plan d’autonomie mis en avant, à l’époque, par les autorités marocaines avait, en réalité, été concocté en France sous l’œil attentif du président Chirac.

    L’histoire de la décolonisation dans la région explique largement ce tropisme pro-marocain. Alors que c’est un processus de négociation qui a mis fin, en 1956, au protectorat sur le Maroc, c’est au contraire par la lutte que le régime d’apartheid anti-arabe qui sévissait dans les «départements» de l’Algérie «française» a été aboli en 1962. La victoire du FLN, humiliante pour l’impérialisme français, a servi d’arrière-plan à un soutien aux projets du Grand Maroc. Voilà pourquoi dès après l’indépendance algérienne, la Guerre des sables a éclaté. Elle a duré de septembre 1963 à février 1964 à la suite d’une agression de la jeune république algérienne par l’armée marocaine. A l’époque, Rabat désirait annexer une partie de l’Algérie.

    Le lien entre le projet du Grand Maroc et les intérêts géopolitiques de la Françafrique sont patents. C’est ainsi que le régime chérifien, bien que revendiquant, à l’origine, l’intégralité de la Mauritanie, n’a jamais agressé cette dernière et en a même reconnu l’existence sans faire trop de difficultés. Paris le voulait.

    Et comme c’est en vertu de la politique de création d’un Grand Maroc que Rabat a envahi le Sahara occidental en 1975, on comprend mieux pourquoi le gouvernement algérien a soutenu le Polisario. Il n’en fallait pas plus pour que des campagnes soient orchestrées à partir de Paris afin de jeter, encore aujourd’hui, le discrédit sur les indépendantistes sahraouis.

    Pour l’heure, la pression monte dans les camps. La jeunesse sahraouie, loin de se résigner à son exil, adhère pleinement aux revendications du Polisario. De ce point de vue, la nomination de Mohamed Wali Akeik, jusque-là premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), comme chef d’état-major constitue un fait capital. Sous sa direction, les unités sahraouies devraient, selon toute vraisemblance, intensifier leurs opérations.

    Alors que l’incendie, qui couvait déjà depuis belle lurette, vient de se déclarer, les Occidentaux, trop confiants, sans doute, dans l’expertise française, en sont encore à jouer la montre et leurs appels à «un compromis réaliste» légitiment de facto l’occupation marocaine. Si les choses finissent par tourner mal, la responsabilité de l’Occident, et de la France au premier chef, sera énorme…

    Xavier Dupret est économiste, de Bruxelles, de retour des camps de refugiés de Tindouf (ouest algérien).

    Le Courrier, 16/11/2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario #France #Françafrique

  • Etat civil : Le Maghreb prié d’échanger ses données

    Etat civil : Le Maghreb prié d’échanger ses données

    Tags : Maghreb, Maroc, Algérie, Tunisie, France, retraite, Etat civil, certificat de vie, – Etat civil : Le Maghreb prié d’échanger ses données

    Échanges automatiques de données avec l’Espagne et le Portugal

    Comme chaque fin d’année, le problème des certificats de vie pour les retraités installés hors de France s’impose dans le quotidien de nos compatriotes âgés. Comme vous le savez, il faut, pour continuer à percevoir sa retraite par une caisse de retraite française, produire un document attestant que le bénéficiaire est toujours en vie. Longtemps, c’était les consulats qui étaient en charge de produire ce document. Depuis 2019, l’administration consulaire ne rend plus ce service. La seule possibilité est donc de se tourner vers les autorités locales. La barrière de la langue, l’absence d’administration nationale ou locale dans certains pays, posent de nombreux problèmes. Et la conséquence est rapide, les caisses peuvent couper le versement à partir d’un mois de retard.

    Un certificat de vie unique
    La première mesure pour simplifier la vie des retraités, c’est de centraliser la réception et la diffusion du certificat de vie. Depuis 2019, en effet, en passant par le site info-retraite.fr, il est possible de transmettre une seule fois la fameuse preuve de vie qui sera après envoyée aux différentes caisses dont dépend l’ancien salarié du privé (pour ceux dépendant de la retraite publique, il n’y a souvent qu’une caisse).

    Numérisation des états-civils
    Face aux fraudes constatées, surtout dans les pays du Maghreb, les députés ont poussé le gouvernement à multiplier les accords de transmission des états civils nationaux.

    La plupart des pays entrant dans une phase de dématérialisation, il est apparu logique aux élus de favoriser l’échange entre États.

    C’est un avantage certain pour les retraités qui n’ont plus à se soucier de devoir démontrer qu’ils sont en vie chaque année. S’ils décèdent dans leur pays de résidence et qu’il existe un accord de transmission numérique, l’État français sera averti rapidement et pourra informer les caisses de retraite concernées.

    Second avantage, c’est la lutte contre la fraude, dans certains pays il peut être aisé de se faire délivrer un certificat de vie contre quelques billets.

    L’Espagne et le Portugal rejoignent l’accord
    Grâce aux échanges de fichiers d’état civil, ainsi qu’à la mise en place de contrôles biométriques, les retraités résidant dans la circonscription de la péninsule ibérique ne devront donc bientôt plus présenter de « certificat de vie » en papier à leur caisse de retraite.

    Ces échanges de fichiers d’état civil commenceront dès janvier 2022 entre la France et l’Espagne et courant 2022 entre la France et le Portugal.

    Cela devrait permettre aux retraités concernés de ne plus recevoir de notification de demande de certificat de vie.

    Par ailleurs, on vous rappelle que depuis le 2 novembre dernier, une assistance téléphonique a été mise en place pour tout problème relatif au certificat de vie de retraités qui vivent à l’étranger. Ce service d’assistance vous permettra d’améliorer vos relations avec votre régime de retraite dans la gestion du paiement de votre pension de retraite et d’éviter tout risque de suspension dans leur versement. Vous pouvez découvrir le numéro de téléphone sur le site du consulat ou sur le site info-retraite.fr.

    Les français.press, 16/11/2021

    #France #Retraite #Pension #Maghreb #Fraude #Certificat_de_vie

  • « L’Algérie n’existait pas avant la colonisation française… »

    « L’Algérie n’existait pas avant la colonisation française… »

    Tags : Algérie, France, colonialisme, Emmanuel Macron – « L’Algérien n’existait pas avant la colonisation française… »

    C’est le discours trop souvent entendu, On a entendu ça mille fois mais la question demeure.Pourquoi ces propos volontairement humiliants d’un dirigeant n’ayant aucune légitimité à le dire?…Quelle est la volonté du phraseur derrière de telles propos ?…

    S’agit-t-il d’un complexe de supériorité méprisant envers ceux qui ne sont pas de son monde, ou d’une nouvelle école historienne qui vient de naître, et surtout quelle sera la version demain de tous ses nostalgiques qui ne voient que leur propre version de l’histoire (c’est d’ailleurs en France que l’élitisme est le plus grand) ?

    Je sais, c’est biscornu, contradictoire, difficile à suivre et pourtant c’est factuel, donc il y a bien une différence entre l’idéologie délirante de l’état français et l’histoire.

    Les Historiens ici ne sont pas dupes, de telles propos ne constituent en rien une thèse, ni même une idée et donc encore moins un argument, l’histoire est dite par les historiens sur la base de données et de documents. Il ne revient pas à un dirigent politique de dire l’histoire, de la réécrire ou d’en sélectionner des morceaux et d’enchaîner des extravagances.

    Dommage que les historiens sont mis à l’écart.

    Cette polémique pour beaucoup n’est pas le bien-fondé historique de l’Algérie, c’est plutôt une volonté d’une minorité à réduire l’histoire d’un pays colonisé à un échelon d’insignifiance qui pourrait justifier certains xénophobes à cracher en toute impunité sur son voisin. Tous les extrémistes ont réduit leurs victimes au rang de rats… Les nazis et autres conquérants (Israéliens, les Marocains) peu scrupuleux en sont les preuves de l’histoire.

    Comment peut-on faire confiance à un président qui patauge depuis le début dans les contradictions, les mensonges et un autoritarisme tout aussi délirant que comique. Un pantin incertain qui dit une chose et son contraire, qui se prend des gifles en public, qui se prend aussi des doigts d’honneur devant les caméras de télévision, qui se fait espionner son téléphone portable par le Maroc (pays sous son protectorat) avec le logiciel sioniste Pegasus sans même mettre en question sa relation avec ce pays dangereux. Ce faisant ce président confirme l’adage qui veut qu’un homme qui n’a pas été éprouvé par les vicissitudes de la vie, n’est pas un homme fiable.

    Lors de son dernière sortie ce dirigeant avait dit pendant son discours de campagne qu’il allait être « président de l’Europe » à deux reprises. Ce dirigeant n’a même pas compris qu’il allait être « président du Conseil européen », ce qui n’est pas la même chose et tous ceci témoigne d’une méconnaissance des institutions européennes sacrément dérangeante pour quelqu’un qui en est partie prenante.

    Dommage que le vaccin contre la débilité n’a pas encore été découvert!

    Il nous reste à se demander comment les colonisateurs Français avait appelé ce pays qui n’existait pas: « le pays qui n’existe pas »?

    Alors ils avaient décidé tout bonnement d’envahir et de coloniser « le pays qui n’existe pas »!

    Ah, ces français d’aujourd’hui qui tous les matins se lèvent en pensant d’abord et avant tout à l’Algérie pays qui n’existait pas avant leur arrivée, ils perdent du temps de travail à ruminer pourquoi avoir créer ce pays, il faut aussi faire une remarque sur la façon dont la France a quitté ce pays, l’Armée de Libération Algérienne avait battu l’armée française sans ambiguïté ? C’est certain. ?

    Pour les nostalgiques de la colonisation, de l’esclavagisme et de l’exploitation, qui ne cessent de prétendre que l’Algérie ne doit pas regretter le passé colonial, que l’Algérie ne doit faire aucune revendication et surtout l’Algérie doit profiter de l’héritage colonial.

    Donc, médiatiquement l’Algérie est boutiquier. Trop facile de s’engueuler à son sujet sur les plateaux. L’Algérie et le musulman en général, quel bel tube pour nous tendent un sacré miroir!

    Mais après tout, l’Algérie et l’Algérien vivent très bien avec les articles dans le Monde, le Figaro, le Point et d’autres qui en dehors de leurs invectives, ne proposent rien sauf une même arrogance, une même morgue, une même hautaine suffisance. Les médias sont partisans et soutiennent une idéologie plus qu’ils informent. Les réactions des commentaires augmentent en général les comportements agressifs, ils passent plus de temps sur le site et y reviennent plus souvent tout cet afflux de haine participe à une ambiance maléfique, un véritable boulevard au populisme pour des idées nauséabondes. Et cela décourage les commentaires positifs : faites fuir les dégoûtés, il ne restera que les dégoûtants. »

    Une sorte de village gaulois des dégoûtants qui commentent, commentent, commentent, pour ouvrir la boîte de Pandore face à l’inanité, quand ils ne sont pas injurieux, diffamants ou menaçants.

    Enfin, la France est appelée à laisser la Nation Algérienne d’être ce qu’elle est en tant que nation souveraine. Mal Gestion ou pas cela ne la regarde plus. On remarque également qu’en France, le problème c’est le pouvoir d’achat, les conditions de travail, un système de santé qui tend à être privatiser, donc le climat social est aussi catastrophique pour ne prendre que cet exemple, le «consomme et ferme ta gueule» a quelques similitudes avec ce qui se passe en Algérie.

    La Dame France, avec ces dirigeants politiques, ses médias et ses sinistres polémistes, artisans de la division et de la haine. souscrivent fortement à ces billevesées, et donc de ne plus répondre à ces névrosés en pleine dépression qui déposent de façon compulsive leurs excréments en public à toutes occasions qui se présentent à lui. Il n’a pas d’arguments, mais seulement ils se font plaisir avec des clichés déformés, et toutes ces déclarations et actions en la matière sont donc purement électoralistes, et visent principalement à tenter de faire oublier les années de contestations et de irréflexions sur les sujets régaliens, les Français doivent savoir que les intérêts d’un homme politique ne sont pas les intérêts de la France.

    On nous dit que ce dirigeant avait tort en lisant trop de livres d’Histoire (les autodafés, ça commence sur ces bases …) pour ne pas saisir que depuis quand les vendéens, les Bretons, les languedociens, les Alsaciens, les Corses, les habitants d’Outre mer, se considèrent-t-ils comme français ?

    Ceux qui ont eu l’interdiction de parler leur langue dans la cour de récréation des écoles, n’était-il pas des Français malgré eux.

    Pourquoi serait-il différent avec Algérie encore une discussion bien stérile ?

    La définition donnée du concept de nation, s’il y fait référence par rapport à l’Algérie, pourrait également amener à réfléchir un peu à la France, faisant le parallèle, posons-nous la question de l’existence d’une Nation française avant la Révolution ?

    Certes les diverses populations étaient des sujets du Roi de France, mais il n’y avait nécessairement pas d’identité commune ou nationale, ils se revendiquaient du pays ou de la paroisse. La majorité ne parle pas français et quand il s’agit d’aller défendre la Nation, une bonne partie (Vendée, régions girondines ou monarchistes) refuse d’aller faire la guerre et surtout ils n’étaient presque pas prêts à chanter la Marseillaise ensemble.

    Il est important de noter au passage qu’en 1830, Alger devenait la prise française, mais en 1860, par le traité de Turin, Nice et la Savoie deviennent Française. Napoléon III obtient ces deux territoires en récompense de son intervention militaire contre l’Autriche.

    Les boomers aux idées racistes zemmouriennes ont déraillés dans la réécriture unilatérale du roman national de l’Algérie.

    Kader Tahri

    Algérie54, 16/11/2021

    #Algérie #France #Colonialisme #Mémoire #Histoire #Macron

  • La France officielle patauge en Afrique

    La France officielle patauge en Afrique

    Tags : France, Afrique, Emmanuel Macron – La France officielle patauge en Afrique

    Tout laisse à penser qu’Emmanuel Macron, le président le plus jeune que la France ait eu et qui n’a pas connu la colonisation ni les grandes guerres ne comprend rien du tout à la mondialisation de l’Afrique et parvient avec beaucoup de mal à faire pardonner les atrocités dans lesquelles son pays a entraînés les Africains, malgré des postures de contrition forcées, mais insuffisantes.

    Quand le cœur n’y est pas, la parole coince. Comme on peut le noter sur la vidéo ci-dessous, sur le plan français, l’arrogance de Paris est transmise par les gènes. Et à l’image des Algériens qu’ils l’ont compris il y a fort longtemps qu’aucune forme de partenariat heureux ne peut avoir lieu avec l’hexagone tant l’ego est surdimensionné, le président béninois montre poliment aux Français que le geste que Macron croit grand est très faible.

    Du rafistolage lâche et calculé, voilà les quatre années de Macron et sa politique africaine, qui n’a pas fini de le tourmenter.

    Aldjazair.org, 10/11/2021

  • Mémoire: Les algériens exigent excuse et reconnaissance

    Mémoire: Les algériens exigent excuse et reconnaissance

    Tags: France, Algérie, colonialisme, mémoire, Macron – Mémoire: Les algériens exigent excuse et reconnaissance

    Excuses et reconnaissance : les Algériens se souviennent de l’histoire coloniale de la France
    Cette détérioration s’est également produite à l’extérieur par le déclin continu du rôle français en Afrique, la perte complète de son rôle au profit de la Russie en République centrafricaine et au Mali, et la perte de son influence en Libye et en Algérie au profit de la Turquie.

    La déclaration d’Emmanuel Macron sur l’histoire et la mémoire coloniales françaises en Algérie et sa vive critique du régime algérien ont déclenché une crise politique entre les deux pays, liés à plus de 130 ans d’histoire coloniale. La déclaration de Macron n’est pas nouvelle pour l’élite politique française, qui depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962 a joué à chaque fois la carte de l’histoire coloniale pour la consommation politique interne en France. Compte tenu de la taille de la communauté algérienne en France, l’Algérie a toujours occupé une place importante dans l’agenda sociopolitique.
    Plus de quatre millions d’Algériens vivent en France et plus d’un million d’Algériens français ont le droit de voter aux élections françaises. Lors de sa visite en Algérie en 2007, à la veille des élections françaises, l’ancien président français Nicolas Sarkozy a été le premier chef d’État français à prononcer des paroles de reconnaissance et d’excuses pour les crimes coloniaux français.

    Cependant, plus tard, il a explicitement retiré sa déclaration lors d’une visite présidentielle en décembre de la même année. Ce qui est nouveau dans la déclaration du président Macron, c’est la critique de l’élite dirigeante en Algérie, son ciblage direct d’elle, et la référence à la structure militaire du régime malgré les bonnes relations qui unissent ces élites à la France à la fois publiquement et en coulisses.

    C’est la raison pour laquelle les autorités algériennes ont vivement réagi à Macron, notamment lorsqu’il a évoqué le laxisme du régime algérien vis-à-vis du mouvement populaire (le mouvement Hirak) qui a éclaté le 22 février 2019. Par ailleurs, Macron a mis en doute l’existence avant le colonialisme français d’une nation algérienne en premier lieu. En clair écho aux orientalistes français du XIXe siècle, il a ignoré la longue histoire de l’Algérie et son émergence en tant qu’État, l’État de Numidie, mille ans avant que l’État français n’existe.

    En fait, la machine culturelle et scientifique française a travaillé dur pour justifier l’occupation de l’Algérie et la dissolution de sa structure politique suite à sa colonisation en 1834, la revendiquant comme sol français et ses habitants comme musulmans français. Dès lors, la France emploie l’appareil religieux de l’Église catholique sous prétexte de « civiliser » les Algériens en les éduquant.

    Derrière la déclaration de Macron se cache le fait que les élections présidentielles françaises approchent et selon les sondages d’opinion, des candidats d’extrême droite comme Marine Le Pen, la cheffe du Rassemblement national, et Éric Zemmour, candidat indépendant d’extrême droite d’origine algérienne, ont de meilleures chances aux élections.

    Ainsi, la décision de réduire le nombre de visas accordés aux Algériens en septembre 2021 et la décision de Macron de s’excuser auprès des Harkis algériens le même mois, s’inscrivent dans ce contexte. Les excuses françaises pour les Harkis ont été précédées de l’honneur d’un certain nombre d’entre eux en septembre 2018, ainsi que de l’approbation du projet de loi sur le « séparatisme islamiste » par la Chambre des représentants et le Sénat français en août 2021.

    Toutes ces décisions contredisent l’image construite par Macron lors de sa visite en Algérie dans le cadre de sa campagne électorale en février 2017, dans laquelle il reconnaissait que la colonisation française de l’Algérie avait été témoin de crimes contre l’humanité et soulignait son souci de trouver une formule consensuelle qui répondrait aux attentes algériennes et de hâter la signature du traité d’amitié entre l’Algérie et la France, qui a été retardée pendant des décennies.

    En outre, Macron a fait de multiples déclarations positives sur la force de la relation entre les deux, et en juillet 2020, en coordination avec la présidence algérienne, a formé un comité d’historiens. Le comité était représenté par Benjamin Stora du côté français, et Abdelmajid Chikhi, historien, du côté algérien, et chargé de rechercher les événements de la Révolution algérienne (1954-1962) et les moyens d’en surmonter les futures répercussions.

    Stora a présenté son rapport en janvier 2021 à Macron, comprenant des recommandations pratiques pour combler le fossé politique et culturel entre les deux pays. Macron a également remis les crânes de 24 dirigeants de la résistance algérienne du XIXe siècle contre le colonialisme français – sur les 500 crânes que la France conserve – après 170 ans de leur exposition au Musée de l’Homme à Paris. C’était une première dans l’histoire des relations franco-algériennes, et cela s’est produit à l’occasion du 58e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie en juillet 2020.

    Ces mesures de Macron visaient à montrer à de nombreux Algériens qu’il était sérieux face aux crimes commis pendant la domination coloniale française. La récente déclaration de Macron, cependant, a ramené la question à la case départ et a intensifié la position algérienne, qui insiste sur des excuses complètes pour les crimes du colonialisme dans la période de 1832 à 1962. Le gouvernement algérien exige trois conditions pour combler le fossé : ( 1) remettre à l’Algérie les documents d’archives actuellement conservés en France ; (2) l’ouverture du dossier français des explosions nucléaires dans le sud algérien ; et (3) verser des indemnités et récupérer intégralement les crânes des résistants algériens détenus à Paris.

    La France envisage les relations bilatérales à travers une mémoire et une logique colonialiste, qui monte et descend au gré de la force du régime algérien. Lorsque le régime algérien était fort dans les années 1970, les politiciens et intellectuels français étaient réticents à soulever des problèmes sérieux contre l’Algérie en référence à la mémoire coloniale. La France a cherché à maintenir une relation solide et calme avec l’Algérie dans un effort pour préserver ses intérêts économiques comme stipulé dans les accords d’Évian de 1962 qui ont accordé l’indépendance à l’Algérie.

    La France a en effet signé un accord avec l’Algérie en 1968, avec lequel elle accordait des privilèges exceptionnels aux Algériens vivant en France. Cependant, la faiblesse du régime algérien, à partir du coup d’État militaire de 1992, a laissé la porte ouverte à la France pour faire chanter les Algériens, qui avaient un besoin urgent du soutien français dans les forums internationaux. La France a lancé une campagne pour annuler l’accord de 1968 de son contenu et y a apporté un amendement unilatéral en 1994 avec le décret n° 1103/94. La France a fait un autre amendement en 2001, qui a réduit les privilèges dont jouissent les Algériens en France, restreignant la liberté de circulation des Algériens entre la France et l’Algérie.

    La France a également commencé à discuter de questions épineuses entre les deux pays, comme les droits des Pieds-Noirs, les colons français en Algérie, qui ont quitté l’Algérie après l’indépendance, et le droit de retour dans leur patrie des Algériens Harkis, les Algériens qui ont combattu avec la France dans la guerre de 1954-1962 et qui ont fui avec l’armée française en 1962, notamment en leur accordant une grâce totale. La France a exercé toutes formes de pressions sur l’élite dirigeante algérienne pour renverser la politique d’arabisation menée par l’Algérie depuis 1972, qui visait à obtenir l’indépendance culturelle de la France et à renforcer l’identité algérienne fondée sur trois piliers principaux : l’islam, l’arabisme et l’identité amazighe.

    Il est étrange que la France ait réussi, à travers ses lobbies francophones, à infiltrer l’administration algérienne, à bloquer la loi d’arabisation de 1991 et la loi de 1997, et à stopper toute tentative de renforcer le rôle de la langue anglaise dans le système éducatif algérien. La France a également entravé tous les efforts visant à faire passer une loi criminalisant l’héritage colonial de la France par le parlement algérien. Le premier projet a été mis en discussion en 2009. Mais, avec la forte influence de la France sur la prise de décision interne algérienne, le régime algérien n’a pas réussi à décoloniser la mémoire coloniale, que le régime et le peuple algérien considèrent comme l’un des enjeux centraux du réaménagement des relations bilatérales avec la France.

    Les politiques françaises successives d’entrave à la présence des Harkis algériens , qui ont combattu aux côtés de la France pendant la guerre d’indépendance d’Algérie, sur le sol français s’intensifie lors des campagnes électorales, et ont renforcé et consolidé la position officielle et populaire algérienne. La meilleure preuve est peut-être la loi n° 2005-158, qui glorifie le colonialisme et a été votée par l’Assemblée générale française en février 2005 à l’époque du président Jacques Chirac.

    Chirac considère la colonisation de l’Algérie et du reste des peuples africains comme une fierté française.

    Chirac considère la colonisation de l’Algérie et du reste des peuples africains comme une fierté française. Le quatrième article de la loi comporte un paragraphe stipulant que les programmes scolaires doivent vanter le rôle positif joué par la présence française à l’étranger, notamment en Afrique du Nord. Comme prévu, cette loi a provoqué une profonde rupture dans les relations algéro-françaises.

    Même si la récente déclaration de Macron était une démarche stratégique pour les prochaines élections présidentielles afin de gagner le soutien de l’extrême droite française et de briser la popularité du Rassemblement national, elle reflète une profonde conviction française de ne pas reculer devant la position française sur le question de la mémoire coloniale en Algérie.

    Pour les Algériens, la meilleure option est une pleine reconnaissance du colonialisme français et de sa brutalité. Cependant, la seule façon de changer la position française et d’obtenir des excuses complètes est étroitement liée à la mise en place d’un gouvernement fort et cohérent en Algérie. Les déclarations positives et les promesses de Macron faites avant septembre 2021 et son retrait reflètent un état de confusion parmi les élites politiques françaises qui a commencé depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007, et s’est encore aggravé après qu’Emmanuel Macron est devenu président en 2017 – une évolution qui a secoué le système politique français.

    Cela s’est également produit en interne, à travers le mouvement des gilets jaunes, qui a débuté en mai 2018. Le mouvement a détérioré l’image de la France à l’international et déstabilisé son système politique face à la montée de la rhétorique populiste et d’extrême droite et à la crise économique.

    Cette détérioration s’est également produite à l’extérieur à travers le déclin continu du rôle français en Afrique, la perte complète de son rôle au profit de la Russie en République centrafricaine et au Mali , et la perte de son influence en Libye et en Algérie au profit de la Turquie .

    De plus, le déclenchement de manifestations populaires massives contre la France au Sénégal et au Burkina Faso et la crise des sous-marins australiens avec les États-Unis ont tous deux ébranlé ses relations historiques, même avec ses alliés occidentaux.

    Tarek Abdel Salam

    Tarek Abdel Salam est chercheur et expert des questions maghrébines. Il a auparavant enseigné l’histoire et la civilisation islamique à l’Université de Malaisie en Malaisie.

    Politics Today, 11/11/2021

    #France #Algérie #Macron #Mémoire #Colonialisme #Repentance #Reconnaissance #Harkis

  • France : Désaccords

    France : Désaccords

    Tags: France, élections présidentielles, Macron, Eric Zemmour, Marine Le Pen, sondages – France : Désaccords

    Si en France la classe politique continue d’attaquer l’extrême-droite comme un courant politique marginal, les sondages continuent, eux, à démontrer qu’au contraire avec Éric Zemmour et Marine Le Pen elle constitue près de 35 % de l’électorat. Loin d’être marginale elle aurait même ainsi la capacité en cas d’union de l’emporter largement au premier tour, Emmanuel Macron, lui, se situant autour des 24 % d’intentions de vote dans les études d’opinions. Sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1-CNews-Les Échos, l’ex-députée Marion Maréchal a plaidé pour ne pas avoir à choisir entre les deux et que la campagne permette de créer une «candidature unique derrière le mieux placé». «Je pense que l’efficacité doit conduire cette candidature unique», a ainsi déclaré la directrice de l’Issep Lyon.

    «La campagne va être une bonne manière de départager les uns et les autres puisque, dans les semaines à venir, on va bien voir si la dynamique s’installe ou non», a-t-elle poursuivi, rappelant sa qualité d’«observatrice de tout cela». Pour œuvrer à cette entente, l’ancienne élue du Vaucluse s’est donc appliquée à souligner les points de convergence entre Marine Le Pen et le polémiste. D’abord sur leur entente autour de «la question identitaire». Si les deux protagonistes ont des «nuances», ils semblent s’accorder pour dire que c’est une «question essentielle». Ensuite, sur la notion de «grand remplacement», souvent employée par Éric Zemmour. «Je ne crois pas qu’il y ait un désaccord de fond sur le constat (…), je pense qu’il y a une différence sur la manière de le verbaliser. (…) Sur le fond, je pense que la menace migratoire est admise par les deux», a défendu Marion Maréchal. Enfin, sur le thème du pouvoir d’achat, mis en avant par la prétendante du RN mais mis de côté par l’essayiste, «l’un et l’autre ne sont pas incompatibles». «Je considère que ce sont des adversaires du même camp», a-t-elle conclu.

    Concernant Éric Zemmour, Marion Maréchal a tout de même esquissé un point de nuance. Ainsi, l’ancienne députée estime que les sorties du presque-candidat sur Pétain ne sont pas forcément «pertinentes». Ce qui ne l’empêche pas de défendre une approche «intéressante», qui consiste à «regarder différents pans de l’histoire (…), pouvoir en débattre, apporter de la nuance, ne pas avoir une vision monochromatique».

    Les propos du polémiste affirmant que François Hollande «a préféré que des Français meurent plutôt que d’empêcher des ‘’migrants’’ de venir en France» concernant l’attentat du Bataclan n’ont pas non plus dérangé Marion Maréchal, qui ne «comprend même pas la polémique».

    «Je crois à aucun moment qu’il y ait eu l’intentionnalité de François Hollande de causer la mort de qui que ce soit», a-t-elle précisé. Avant d’ajouter : «Néanmoins, son irresponsabilité à l’époque est une irresponsabilité criminelle. (…) Son intention naïve (d’accueillir des migrants) a entraîné des choses gravissimes». Sur ce même attentat, Marion Maréchal a reconnu au RN d’avoir été à l’époque «le seul parti à alerter sur la situation dans l’indifférence générale». Mais il n’est pas certain que ces paroles qui semblent pleines de bon sens soient écoutées par les principaux intéressés qui se livrent au contraire ces dernières semaines à une guerre froide qui divise plus que jamais un seul et même électorat.

    Une guerre froide qui consume leurs efforts et qui surtout offre la possibilité à leurs adversaires d’avancer dans leurs campagnes. Reste à voir s’ils finiront tous deux à se présenter au scrutin présidentiel, ou si d’ici avril prochain les sondages offriront un avantage incontestable à l’un des deux candidats, forçant l’autre à se retirer sous peine de saboter son propre camp.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 15/11/2021

    #France #Elections_présidentielles #Eric_Zemmour #Marine_le_pen #Macron #Extrême_droite #Racisme #Migration

  • France-Algérie: Les rumeurs de la DGED marocaine

    France-Algérie: Les rumeurs de la DGED marocaine

    Tags : Algérie, France, Emmanuel Macron, Maroc, DGED – France-Algérie: Les rumeurs de la DGED marocaine

    Yassine Mansouri, le directeur de la DGED, les services secrets du Maroc, et ses consorts rêvent de voir les relations algéro-françaises arrivent au summum de la tension. Le cauchemar du Makhzen est de voir l’ombre de la moindre embellie entre Paris et Alger. La raison? La crainte de se voir privé du soutien de la France dans son effort de maintenit le statu quo au Sahara Occidental. Dans ce contexte, la DGED mène une grande campagne en vue de porter atteinte aux relations de l’Algérie avec l’ancienne métropoli. Une campagne basée sur la désinformation, les rumeurs et l’intoxication dont un exemple récent est cette information relayée par le Courrier d’Algérie.

    SELON DES SOURCES CITÉES PAR LE QUOTIDIEN « AL-ARABY AL-JADEED » : Alger suspend tous ses contacts diplomatiques avec Paris
    Le 9 octobre passé, l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, soit une semaine après son rappel pour consultation, a donné les prémices de ce que serait la suite à donner aux relations entre les deux pays, dont le président Macron était à l’origine de propos qui ont créé des tensions, sinon provoqué la crise diplomatique entre les deux pays.

    Les relations algéro-françaises « sont ouvertes à toutes les éventualités », a révélé l’ambassadeur d’Algérie. À présent, ces prévisions peu enclines à l’apaisement diplomatique se vérifient à l’aune du dernier développement enregistré par les relations entre les deux pays. En effet, nous apprend, hier, le quotidien panarabe « Al-Araby Al-Jadeed » basé à Londres, qui fait parler ses propres sources, Alger a décidé, sur instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de suspendre tous ses contacts diplomatiques avec Paris. Pas que, le même journal a révélé que l’Algérie a également décidé de geler toutes les rencontres bilatérales avec la partie française.

    « Des sources particulières ont révélé à Al-Araby Al-Jadeed que le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné au ministère des Affaires étrangères de geler tous les contacts diplomatiques avec la partie française », pouvait-on lire sur le site web de ce journal, précisant que « des instructions étaient adressées au département France du ministère algérien des Affaires étrangères ». Autrement dit, les canaux diplomatiques et les rencontres entre la France et l’Algérie sont suspendus jusqu’à nouvel ordre, selon la même source.

    Cette décision pourrait être motivée par le fait que la France ne semble pas pris au sérieux les prendre reproches de l’Algérie au sujet notamment des déclarations tenues début octobre passé, à l’Elysée, par Emmanuel Macron, lequel était allé jusqu’à douter de l’existence de la Nation algérienne avant la colonisation française.

    Cette même colonisation, alors candidat en campagne à Alger en 2017, il l’a considérée de crime contre l’humanité. Des déclarations belliqueuses de Macron qui ont suscité une réaction énergique et ferme de l’Algérie et provoqué une levée de boucliers au pays eu égard aux « propos dangereux » (qualificatif de Tebboune dans l’entretien accordé, à Der Spiegel, le 5 octobre 2021».

    Le 2 octobre, lorsque l’ambassadeur Antar Daoud a été rappelé pour consultations, Paris ne semble pas avoir appréhendé la riposte de l’Algérie surtout que Macron a violé jusqu’aux traditions diplomatiques qui astreignent le responsable de l’État, pour des propos tenus par le premier représentant de la France officielle, à la retenue. Récemment, le locataire de l’Elysée a fait ce qui semble être son mea-culpa en déclarant, par le biais de l’un de ses conseillers qu’il respectait la souveraineté et la Nation algériennes.

    Une déclaration par laquelle il introduit son invitation adressée au président Tebboune pour participer à la Conférence de Paris sur la Libye. Sauf que là, le chef d’État algérien l’a déclinée. C’était le chef de la diplomatie nationale qui a pris part à cette rencontre suite à l’insistance des frères libyens.

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 15/11/2021

    #Algérie #France #Macron #DGED #Maroc #Rumeurs #Intoxication #Désinformation

  • Edy Cohen prie l’Algérie de laisser Macias visiter Constantine

    Tags : Algérie, France, Edy Cohen, Enrico Macias, Israël – Edy Cohen prie l’Algérie de laisser Macias visiter Constantine

    Le chercheur et universitaire israélien Edy Cohen a exprimé son étonnement face à ce qu’il a qualifié de « montant de haine » que le peuple algérien éprouve envers l’état de l’entité sioniste et des sionistes et a exprimé son espoir que les Algériens réduisent leur hostilité envers le peuple juif, comme il l’a dit dans une vidéo publiée sur son Twitter.

    « Ce serait bien que les Algériens et leurs médias atténuent cette attaque haineuse contre les Israéliens », a déclaré Cohen.

    Il a parlé d’une campagne à travers les réseaux sociaux, menée par des Algériens contre l’État de l’entité sioniste, qui, selon lui, le dérange beaucoup.

    L’Algérie a toujours souligné, à travers plus d’un responsable, qu’elle n’est pas hostile au peuple juif, mais s’oppose plutôt à l’idéologie sioniste et aux pratiques du gouvernement israélien contre le peuple palestinien sans défense, et a appelé Israël à donner aux Palestiniens leurs droits légitimes, qui sont légalement garantis par les lois et normes internationales et les résolutions des Nations Unies.

    Edy Cohen est un chercheur israélien d’origine libanaise, et il se présente généralement comme un chercheur, un conseiller gouvernemental et un analyste spécialisé dans les affaires arabes, le conflit israélo-arabe et le phénomène du terrorisme et des communautés juives dans le monde arabe également. Aujourd’hui, il est considéré comme l’un des écrivains israéliens les plus en vue sur les affaires arabes et est l’auteur du livre « L’Holocauste aux yeux de Mahmoud Abbas ».

    À travers son tweet vidéo, Cohen supplie les autorités algériennes d’autoriser le chanteur franco-juif d’origine algérienne, Enrico Macias, à visiter sa ville natale.

    « Je lance un appel aux autorités algériennes pour qu’elles autorisent le chanteur Enrico Macias à visiter sa ville natale en Algérie (Constantine) pendant une semaine ou deux pour des considérations humanitaires, un rêve que Macias a toujours exprimé depuis qu’il a quitté l’Algérie avant l’indépendance », a-t-il ajouté.

    Eddie Cohen est considéré comme l’un des rares politiciens israéliens à avoir fait connaître au public les déclarations anti-algériennes sionistes, et il s’est habitué à de telles « déclarations » en critiquant l’Algérie pour son rejet de la normalisation et son soutien inconditionnel à la cause palestinienne, et il se positionne comme un ardent défenseur du régime marocain dans son différend avec l’Algérie. Il a dit qu’il était prêt à se sacrifier pour le bien du voisin occidental.

    Le chanteur français d’origine juive était sur le point de visiter l’Algérie au début du troisième millénaire, lorsqu’il s’est rapproché de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, lors de sa visite en France, où il l’a supplié d’être autorisé à visiter sa ville natale à Constantine. , ce que Bouteflika a accepté à l’époque, mais la mobilisation de la société civile en Algérie contre cette visite a laissé tomber la visite dans l’eau.

    À ce jour, bien que Macias ait dépassé sa huitième décennie, le chanteur français d’origine juive rêve toujours de visiter sa ville natale, et il l’a exprimé directement et l’a révélé dans certaines de ses chansons dans lesquelles il a pleuré de bon cœur de ne pas pouvoir visiter la capitale. de la Constantine orientale algérienne.

    Ceux qui connaissent le fait qu’Enrico a été empêché de se rendre en Algérie, ont confirmé que cette décision est liée à la position de ce dernier sur la révolution de libération, puisqu’il a choisi de se tenir aux côtés de l’armée d’occupation, et en raison de sa position de soutien aux pratiques sionistes contre le peuple palestinien.

    Mohamed Muslim

    Echourouk online, 14/11/2021

    #Algérie #France #Israël #Edu_Cohen #Enrico_Macias #Constantine

  • France : des vérités sur son histoire

    Tags : France, colonialisme, impérialisme, esclavage – France : des vérités sur son histoire

    ‘L’histoire de la France s’est fondée sur l’impérialisme et le colonialisme’, c’est le titre très édifiant donné par le magazine ‘Le Point’ dans sa rubrique Politique à un long entretien qui lui a été accordé par un candidat à la présidentielle française de 2022, Anasse Kazib, un cheminot de Sud-Rail, un entretien réalisé par Clement Pétreault.

    M. Anasse Kazib est un candidat à la présidence de la république française, de l’extrême-gauche sous la bannière d’un nouveau parti politique dénommé ‘Révolution Permanente’, qu’il dit d’ailleurs une tendance du Nouveau Parti Anticapitaliste qu’il a été obligé de quitter après l’annonce de sa pré candidature.

    Dans ses réponses, Kazib affirme crûment et maintient ses déclarations : « au siècle dernier les gens (les français, ndlr), ont découvert la colonisation à travers la fameuse exposition coloniale, cette espère de ‘zoo humain’ dans lequel on a ramené des colonisés de différents pays d’Asie et d’Afrique », a-t-il affirmé. Cette affirmation, à elle seule, donne un aperçu de ce qu’a toujours été la France : un pays prédateur qui s’attaque à plus faible que lui pour profiter de ses richesses et de ses terres.

    La suite est aussi révoltante : « On doit poser un regard lucide sur la responsabilité de l’Etat français dans la situation internationale, par exemple. Aujourd’hui, les français, dans leur grande majorité, ne savent pas ce qui se passe au Mali ou au Mozambique », a-t-il ajouté.

    Ces déclarations sont un cri de révolte d’un français, candidat à la présidentielle, qui dit tout haut ce qu’est la France, ce qu’elle a commis comme crimes à l’encontre de nombreux peuples qu’elle a rendu à l’état d’esclavage, qu’elle a massacrés, qu’elle a spoliés de tout ce qui fait l’être humain.

    Passant plus particulièrement à la présence française au Mali, le candidat à la présidentielle de 2022 estime que : « je considère que la politique impérialiste de la France peut avoir des conséquences sur les populations civiles, je suis favorable à l’autodétermination des peuples et à leur droit pour se soulever et les aider à se battre contre toutes formes d’oppression et de domination ». Il cite ensuite l’exemple de l’Afghanistan où la France a été directement impliquée pendant plus de dix années et, lorsqu’elle a quitté le pays, elle n’y a laissé que des ruines.

    Anasse Kazib explique aussi que, sous des prétextes fallacieux d’aider les populations civiles et de maintenir la paix dans les pays en proie à la guerre, la France ne protège et ne garantit en fait que ses intérêts : « Des amis militaires m’expliquent que la plupart des missions qui leur sont confiées à l’étranger consistent à protéger les pipelines, les diplomates ou les patrons des grands groupes d’énergies lorsqu’ils viennent sur place », raconte-t-il.

    Poursuivant sur sa lancée, il déclare que les Etats devraient cesser de considérer que, dès qu’un pays subit quelque chose, c’est aux Etats-Unis ou à la France d’aller régler le problème : « cela n’a jamais fonctionné. Au final, on arrive à des situations beaucoup plus réactionnaires que celles qu’on a trouvé en arrivant », argue-t-il.

    ‘Oui, la police tue’

    L’accusation est grave là aussi ! « J’ai 34 ans, je n’ai pas souvenir d’avoir vu autant d’images de violence policière à la télé que ces dernières années. Je considère que oui, il y a violence policière et je me joins à ce qu’avait dit Philipe Poutou, oui, la police tue ! », a-t-il assené à son interviewer. Il donna des exemples de civils tués par les policiers ou les gendarmes : Zineb Redouane à Marseille, un jeune garçon, Souheil, tué en pleine rue par la police cet été. Il y a aussi le cas de Cédric Chouviat, d’Adama Traoré, de Zyed et Bouna… Adama Traoré, pour lequel les gendarmes ont été décorés ou promus. « Le commissaire qui était chargé du dispositif policier lors de la mort de Steve Maia Caniço a été promu. Comment refuser de voir tout cela ? », s’est insurgé M. Kazib.

    Les policiers ont été payés pour s’attaquer aux Gilets Jaunes

    Ce qui s’est passé avec les Gilets jaunes n’a pas non plus échappé à la colère du candidat à la présidence française : « Ça fait huit ans que les salaires sont gelés à la SNCF ! Et pourquoi dans l’Éducation nationale, on fait passer les profs pour des salauds de gauchistes et des fainéants ? Bref, pas étonnant que par la suite les policiers se soient déchaînés sur les Gilets jaunes jusqu’à faire des dizaines de mutilés. Ils avaient été payés pour ! », a-t-il affirmé.

    Colonialisme, impérialisme et traite négrière

    « Lorsqu’on parle de racisme, on ne parle pas de racisme d’un individu, on parle de système de domination. Je suis un militant antiraciste et, comme tous les militants antiracistes, je considère que l’Histoire de la France est une Histoire qui s’est fondée sur le colonialisme et l’impérialisme, sur la traite négrière notamment. Maintenant, on appelle ça des territoires d’outre-mer… »

    C’est par ces termes très forts, très justes, qui renvoient tous les défenseurs de la France vers leurs faux livres d’histoire, vers les mensonges civilisationnels, vers les crimes contre l’humanité demeurés impunis à ce jours, vers des pans d’histoire entiers qui ont été falsifiés, défigurés, dénaturés, qu’Anasse Kazib a voulu rendre justice à l’histoire, aux déportés, aux assassinés, aux enfumés, à tous ceux qui ont subi le joug et l’injustice raciste de la France.

    Ce sont aussi des histoires dans l’Histoire qu’il faudrait peut-être rappeler au président français qui s’est étalé sur l’Histoire et sur l’origine de la société Algérienne, afin qu’il sache à qui il a affaire, c’est tout.

    Synthèse par Tahar Mansour

    La patrie news, 13/11/2021

    #France #Colonialisme #Impérialisme #Pillage #Spoliation #Esclavage

  • Saïd Chengriha :  » Relire notre Histoire « 

    Tags: Algérie, colonialisme, France, mémoire, histoire – Saïd Chengriha :  » Relire notre Histoire « 

    A l’occasion d’une visite de travail et d’inspection qu’il a effectuée vendredi à l’établissement de rénovation du matériel auto de Dar El-Beïda en 1ère Région militaire (Alger), le général de corps d’Armée Saïd Chengriha, Chef d’état-major de l’ANP, a affirmé que  » le colonialisme, dans sa nouvelle manifestation, a su très tôt que la confrontation directe avec les peuples n’est plus efficace « , soulignant l’impératif de  » suivre l’exemple des héros de la glorieuse Révolution de Novembre 54 « , a indiqué vendredi un communiqué du MDN .

    À cette occasion, qui intervient après quelques jours de la célébration par notre pays du 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er novembre 1954, je tiens à souligner que le colonialisme, dans sa nouvelle manifestation, a su très tôt que la confrontation directe avec les peuples n’est plus efficace et qu’elle lui coûte d’énormes pertes, notamment humaines, que son opinion publique n’est plus prête à accepter », a souligné le général de corps d’Armée dans une allocution d’orientation prononc ée à l’occasion d’une visite de travail et d’inspection qu’il a effectuée hier à l’Etablissement de rénovation du matériel auto de Dar El- Beïda (Alger), en 1ère Région militaire. Selon M. Chanegriha, le colonialisme « s’est tourné, alors, vers d’autres formes d’affrontement, qui dépassent les formes classiques de la guerre, dans l’objectif de briser chez l’adversaire toute volonté de résistance », relevant que « pour lutter efficacement contre cette nouvelle forme de guerre, il nous appartient de relire avec attention l’Histoire de notre pays pour appréhender un aperçu des méthodes de ce mode opératoire nouveau, mais aussi ancien et d’en déduire les moyens de riposte ».

    En ce sens, le général de corps d’Armée a soulign é que « le colonialisme français a adopté les méthodes de la guerre psychologique dès le début de l’occupation, en vue de contraindre le peuple algérien à abandonner toute forme de résistance ». « Dans ce sillage, les historiens sont unanimes quant au recours du colonialisme français aux procédés de la guerre psychologique, dès le début de la colonisation, à travers notamment la ruse et la propagation de l’idée selon laquelle l’occupation de l’Algérie par la France avait pour objectif de contribuer à la civilisation de sa population, que l’armée française est une armée invincible », a-t-il souligné.

    « En conséquence, il est inutile de lui faire face et que le salut du peuple réside dans la soumission et l’abandon de toute forme de résistance », a ajouté Said Chanegriha. Pour le général de corps d’Armée, « cette situation est demeurée ainsi jusqu’à l’apparition de jeunes nationalistes, qui étaient très tôt conscients de cette fourberie, et qui étaient convaincus, notamment après les massacres du 08 mai 1945, que ce qui est pris par la force ne peut être rétabli que par la force ». Il a ajouté que « suite à quoi, ces héros ont oeuvré à extirper ces idées néfastes des esprits des Algériens et à éveiller en eux le sens de la résistance, en répandant l’idée selon laquelle le colonialisme n’est pas une fatalité pour l’Algérie et qu’il est possible de le combattre, de le vaincre et de restituer la gloire de la Nation et ce, à condition que l’Algérien ait confiance en lui même et ait l’esprit d’initiative et de libre action ».

    A cet égard, il a relevé que « pour mettre en échec ce genre de guerres nouvelles, il est impératif de suivre l’exemple de nos aïeuls ». « Nous devons suivre l’exemple de ces braves héros pour faire face à ce genre de guerres nouvelles, en renforçant notre unité nationale, en oeuvrant à mettre en relief tout ce qui nous unit et en bannissant tout ce qui nous divise, tout en retrouvant la confiance en nos capacités et aptitudes, car chaque fois que nous avons eu confiance en nous-mêmes et cru en nos capacit és, nous avons réalisé des miracles « , a révélé le général de corps d’Armée. Relire l’Histoire de la Révolution de Novembre 54, les crimes commis par la France coloniale, c’est d’abord l’impératif du transfert en Algérie des archives de la colonisation exigé par l’Etat algérien depuis les années 80. Une revendication légitime et essentielle.

    L’Algérie est l’un des rares pays du tiers monde engagé dans l’écriture, la mise à jour, la formulation d’une histoire écrite, scientifique, qui lui est propre. Disposer des archives du colonisateur permettrait aux historiens et à la nouvelle génération d’artisans de l’histoire écrite de la nation algérienne de mieux étayer certains développements surtout en cette période de forts contentieux algero-français : elles contiennent en effet des rapports adress és à leurs supérieurs respectifs par les agents de la répression coloniale sur le terrain ; d’où ma possibilité de mesurer, de cerner, de comprendre les luttes incessantes et multiformes que les plus obscurs paysans algériens ont de tout temps menées contre l’occupant français.

    Après l’Indochine, la Tunisie et le Maroc, l’Algérie donnait le 1er Novembre 54 l’estocade, à l’empire colonial français et ouvrait l’ère de la décolonisation (imposée ou consentie ), qui se poursuit encore, soixante-sept ans après cette date historique.

    Ces archives permettront aussi aujourd’hui à faire comprendre à l’actuel président français, Emmanuel Macron et de relire la mentalité, les références intellectuelles, les motivations des aînés colonisateurs. Disposer des archives de sa propre colonisation, la nation algérienne libérée d’un joug colonial de 132 ans d’occupation peut à pré- sent mesurer le chemin parcouru et connaître le proche passé révolu mais aussi d’appuyer ses arguments, ses preuves d’une guerre qui ne voulait pas dire son nom.

    L’Algérie y perdit le dixième de sa population dans une guerre meurtrière. Ces archives de la colonisation de l’Algérie et de l’Afrique de Nord, actuellement concentrées à Aix-en-Provence, abritent d’étonnants documents, recèlent d’inattendus secrets. Aux historiens attentifs, ces archives livrent des révélations surprenantes : la brutalit é, le cynisme, mais aussi toute extraordinaire  » bonne foi  » de l’occupant français qui dépeça l’Algérie tout au long du XIXé siècle.

    B. Chellali

    Le Maghreb.dz, 14/11/2021

    #Algérie #Histoire #France #Colonialisme #Mémoire