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  • France : Macron regrette des « malentendus » sur l’Algérie

    Tags : Algérie, France, Emmanuel Macron, histoire, mémoire, colonialisme – France : Macron regrette des « malentendus » sur l’Algérie

    PARIS, 9 novembre (Reuters) – Le président Emmanuel Macron regrette les controverses et les malentendus suscités par ses propos sur l’Algérie, a déclaré mardi un responsable français, signe que Paris pourrait chercher à apaiser les relations avec son ancienne colonie.

    Les relations entre Paris et Alger se sont gravement détériorées ces dernières semaines après que M. Macron a remis en question l’existence d’une nation algérienne avant la domination coloniale française et a déclaré que le « système politico-militaire » algérien avait réécrit l’histoire de sa colonisation par la France sur la base d’une « haine de la France ».

    Cela a incité Alger à fermer son espace aérien aux combats militaires de la France au Mali voisin et à rappeler son ambassadeur.

    Le président algérien Abelmadjid Tebboune a déclaré samedi qu’il ne ferait pas le premier pas pour apaiser les tensions, déclarant au magazine allemand Der Spiegel que Macron avait « ouvert un vieux conflit d’une manière complètement ridicule ».

    Les relations entre les deux pays sont marquées par le traumatisme de la guerre d’indépendance de 1954-1962, au cours de laquelle le pays d’Afrique du Nord a rompu avec la France. Des centaines de milliers d’Algériens ont été tués et les deux camps ont eu recours à la torture.

    S’adressant aux journalistes avant une conférence sur la Libye vendredi, à laquelle Tebboune a été invité, un responsable de la présidence française a déclaré qu’Alger était un acteur clé dans la région et que Macron souhaitait qu’il y participe.

    Le responsable a cherché à exprimer les regrets de Macron suite aux commentaires qu’il avait faits à un groupe de jeunes qui travaillaient sur les différences historiques entre les deux pays.

    « Le président regrette les controverses et les malentendus générés par les propos rapportés et j’ajouterai que le président Macron a le plus grand respect pour la nation algérienne, son histoire et la souveraineté de l’Algérie », a déclaré le responsable.

    « Il est fortement attaché au développement de nos deux pays de manière bilatérale au bénéfice des populations algérienne et française et aussi pour relever le grand défi régional, à commencer par la Libye. »

    Macron a fait pression pour plus de transparence concernant le passé de la France avec l’Algérie et a commandé un rapport à l’historien Benjamin Stora. Il a appelé à la création d’une commission de vérité sur la guerre, mais le dirigeant français a exclu de présenter des excuses officielles.

    Reuters, 09/11/2021

    #Algérie #France #Macron #Colonialisme #Mémoire #Histoire

  • Algérie-France: La boussole réorientée

    Tags : Algérie, France, Macron, Italie- Algérie-France: La boussole réorientée

    De la parole à l’acte, l’Algérie n’a pas mis beaucoup de temps pour réorienter la boussole du partenariat économique vers l’Italie. Suite aux propos du président français sur le système algérien et son interrogation sur l’existence de la nation algérienne avant la colonisation, qui ont provoqué une profonde crise entre l’Algérie et la France, d’autres pays européens seront appelés à combler le vide que va laisser l’effacement inéluctable du rôle économique joué par la France en Algérie. Et qui mieux que l’Italie, ou à un degré moindre l’Allemagne, pourrait avoir les ambitions et les capacités de s’investir en Algérie ?

    Dans un récent entretien au quotidien allemand Der Spiegel, le président Tebboune a clairement souligné que la coopération avec l’Allemagne est appelée à se raffermir dans l’avenir, mais c’est l’Italie qui va directement jouer des rôles très importants en matière de partenariat économique. La dernière visite du président italien Sergio Mattarella et, surtout, le prochain sommet intergouvernemental, prévu début 2022, qui sera présidé par le Premier ministre, Aymen Benabderrahmane, et le Président du conseil des ministres italien, Mario Draghi, donnent un aperçu sur les bases de cette stratégie foncièrement tournée vers l’Italie.

    Quelles répercussions pourraient avoir cette stratégie sur le tissu économique actuellement occupé par les entreprises françaises (en 2020 la France était le 2e partenaire commercial de l’Algérie avec des exportations de 3,6 milliards de dollars et une part de marché de 10,6%, derrière la Chine, avec 5,7 milliards de dollars d’exportations) ? L’Algérie est un partenaire économique important pour la France et une réorientation de certains flots des échanges commerciaux entre les deux pays ne se ferait pas sans dommages collatéraux. Mais, vaille que vaille, l’Algérie s’est résolument engagée dans cette voie de la réévaluation de ses relations économiques et commerciales avec la France et se prépare en conséquence à changer de cap stratégique sur ce plan. Depuis peu, l’Algérie use de l’argument économique pour « corriger » à sa manière ses relations avec les pays qui montrent à son égard une franche hostilité. La même démarche avec la France que celle adoptée avec le Maroc ?

    Dans les deux cas, les rapports ont évolué de la même manière, ou presque, après les rappels des ambassadeurs algériens dans les deux pays, est intervenue l’interdiction de survol du territoire algérien pour tous les appareils marocains et les appareils militaires français, avant le passage à la correction de l’orientation économique, mettant fin au contrat du gazoduc qui passe par le Maroc pour alimenter l’Espagne et une tendance affichée pour faire de l’Italie le premier partenaire économique européen en Algérie.

    D’autres mesures dans ce contexte de crise entre l’Algérie et la France ne sont pas à écarter après les élections présidentielles françaises, notamment. Car, une réélection du président Macron pour un second mandat ne va guère arranger les relations bilatérales, contrairement à un nouveau locataire à l’Elysée, qui aurait une bonne marge de manœuvre, s’il en a la volonté, bien sûr, pour renouer le fil avec l’Algérie. Mais, pourrait-on jamais recoller les morceaux dans les relations algéro-françaises et revenir au stade antérieur à ce qu’on peut qualifier d’« accroc Macron » ?

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 09/11/2021

    #Algérie #France #Italie #Macron #Mémoire #Histoire #Colonialisme

  • Le Chef d’état-major de l’ANP: Notre Histoire est Novembre

    Tags : Algérie, histoire, colonialisme, mémoire, France, Macron -Le Chef d’état-major de l’ANP: Notre Histoire est Novembre

    Il n’est pas surprenant que ceux qui se lamentent sur la situation sociale du citoyen tentent d’en faire une récupération à dessein pour assurer leur survie politique uniquement à travers les médias et autres sites électroniques, car sur le terrain, ils n’ont aucun ancrage dans la société algérienne. Ils sont par contre les relais inconditionnels d’officines étrangères opposées à l’Algérie. Certaines parties connues se font « co-soutiens » aux revendications socioprofessionnelles soulevées par des collectifs de travailleurs dans divers secteurs économiques et administratifs et ne perdent pas l’occasion de se proclamer les « défenseurs  » des travailleurs et de leur pouvoir d’achat.

    Une tribune qui est un éternel recommencement porteur de  » produits  » pour y mettre le feu. Au front social. Il n’est pas nécessaire de reproduire et de réfuter toutes les « vaticinations  » de ces champs au spectre registre contre les intérêts du pays, tant elles rappellent les falsifications et les contradictions dans lesquelles un certain milieu politique s’est embourbé.. Quelques observations semblent néanmoins nécessaires à propos de ce regain d’intérêt politicien envers le monde du travail.. Quelle différence y a-t-il entre les ennemis de la Patrie au service du mal pour accomplir leur sauvagerie et les atteintes aux intérêts économiques du pays et les autres, ceux qui appuient sur le bouton pour  » larguer  » sur la société la furie revancharde la plus redoutable et la plus effrayante encore que celle du passé ? Ce non-sens contraire à la logique du moment est devenu insoutenable pour l’opinion publique. Voilà pourquoi ces propagandistes de tous bords parlent de plus en plus afin de récupérer les aspirations légitimes. Des citoyens populations. Mais que cache cette insistance ? Une arrière-pensée : empêcher le dialogue avec l’espoir d’en tirer des profits à nourrir les convoitises et les prétextes des services secrets étrangers et de leurs gouvernements afin de mettre l’Etat algérien dans leur cible de déstabilisation.

    Si certains s’accrochent à cette illusion, c’est sans doute parce qu’eux-mêmes obéissent à un certain agenda établi ailleurs. Les efforts de développement et de rapprochement des autorités avec l’ensemble du peuple sont parfaitement victimes de cette propagande qui obéit aussi à des calculs qui enseignent de  » tuer  » tout ce qui a été acquis au titre des dispositions et des mesures ramenées par la nouvelle Loi fondamentale du pays.

    Une propagande qui vise à embrouiller le vent de mutation qui souffle sur l’Algérie. Après tout, si cette entente nationale est éternelle, la propagande, elle, sera toujours éphémère en Algérie. Il faut donc consolider, cette nouvelle ère et, à travers elle, l’unité nationale.

    Mais pas n’importe comment ! Pas un de ces principes ne devrait lâcher où chacun des opposants et des ennemis de la Nation fait ce qu’il veut et où la moindre divergence entraîne l’anarchie des uns et des autres et pousse jusqu’à l’atteinte à l’identité nationale. L’Algérie a versé trop de sang et souffert pour obtenir sa souveraineté, sa paix et sa sécurité. Une fois contre le colonialisme et une autre contre le terrorisme créé par les dirigeants de l’ex-FIS. Elle est aujourd’hui mature à faire face à tous les imprévus et ce, au moment d’une situation régionale des plus critiques. Aussi, il est à se demander si la vulgaire subversion par le verbe venimeux contre les institutions de l’Etat et souvent contre l’institution militaire succèdera-t-elle aux nobles discours rassembleurs.

    La revue  » El-Djeich dans sa livraison du mois de novembre rappelle qu’après le recouvrement de la souveraineté nationale, les ennemis d’hier et d’aujourd’hui ont réalisé que l’ANP est le prolongement naturel de l’ALN, imprégnée des mêmes valeurs et principes et plaçant l’intérêt national au-dessus de tout.  » Voilà pourquoi certaines voix se sont élevées dans le but d’ébranler la confiance régnant entre le peuple et son armée et de briser le lien fort les unissant afin qu’il leur soit facile de mettre en péril le devenir de l’Algérie et de ses constantes « . L’édito ajoute qu’à cette fin,  » cette bande de traîtres et de comploteurs tente d’exploiter la conjoncture que traverse notre pays pour saper les fondements de l’Etat national à coup de slogans creux, dans le but d’abuser l’opinion publique nationale et plonger le pays dans le chaos et l’insécurité « .

     » Ceux qui ont vendu leur honneur et leur dignité en s’alliant avec les ennemis qui ont attaqué la Patrie, abusé le peuple, répandu des rumeurs et fabriqué de toutes pièces des mensonges, ont mis fin au dernier espoir de repentance et de retour dans le giron de la mère Patrie et coupé le dernier fil les reliant à l’Algérie. Aussi, leurs attaques, leurs obscénités et leurs grossièretés ne les honorent point comme ils n’affectent en rien les convictions des hommes honnêtes et les croyances des femmes sincères « . Quant aux ennemis historiques et traditionnels, l’organe central de l’ANP avertit :  » Ils ne pourront jamais ébranler la détermination des dignes fils de la Nation algérienne ni jeter la suspicion sur leur appartenance, leur civilisation et leur combat, tant que chaque Algérien authentique, au fait de l’Histoire de sa nation, aura retenu les leçons et fait siennes les recommandations des ancêtres. Dès lors, toutes ces conspirations et intrigues, ourdies depuis l’autre rive ou à nos frontières, seront vouées à un cuisant échec, à l’exemple du sort de nombreux autres complots « .

    C’est ce qu’a souligné le général de corps d’Armée, Chef d’état-major de l’ANP dans son ordre du jour à l’occasion du 67e anniversaire du déclenchement de la Révolution, en affirmant :  » Voilà qu’aujourd’hui des voix de certains néo-colonialistes s’élèvent pour titiller les sentiments de certains extrémistes à travers la justification des crimes odieux de la colonisation de notre pays et prétendant que la Nation algérienne n’existait pas avant l’occupation. Tout cela afin que notre existence ne s’enracine pas dans un monde où le conflit des civilisations fait rage et où les nations s’affrontent afin d’affirmer leur prééminence et leur existence séculaire, dans le but de rompre le lien sacré entre notre peuple et son Histoire et se fonde dans les projets des autres…

    Mais leur quête sera déçue et notre Histoire et Novembre demeureront à jamais une épine dans leur gorge, tant que le peuple algérien sera fier de sa glorieuse Histoire et de ses valeurs civilisationelles ancestrales « .

    Par B. Chellali

    Lemaghreb.dz, 09/11/2021

    #Algérie #Histoire #France #Macron #Mémoire #Colonalisme

  • France: Des candidats incapable de décoller dans les sondages

    Tags : France, élections présidentielles, sondages, Anne Hidalgo, Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon, France: Des candidats incapable de décoller dans les sondages

    Incapable de décoller dans les sondages, de nombreux candidats de la gauche française à la prochaine élection présidentielle lancent des propositions qui, pensent-ils sûrement, vont accaparer l’intérêt de la presse et pourquoi pas relancer leurs campagnes auprès du public. C’est ainsi que Yannick Jadot veut supprimer totalement l’exploitation de l’énergie nucléaire en France ou encore que Anne Hidalgo réfléchirait à l’instauration des 32 heures de travail par semaine. Dimanche, c’était au tour d’Arnaud Montebourg de tenter de présenter sa proposition choc. Invité dimanche midi au «Grand Jury» RTL-LCI-Le Figaro, Arnaud Montebourg a ainsi proposé de bloquer temporairement les transferts d’argent privé, via Western Union, vers les pays qui «refusent de reprendre leurs immigrés clandestins présents sur le territoire français».

    La proposition a créé un vif émoi à gauche de l’échiquier politique, à commencer par son concurrent dans la course à l’Élysée, Jean-Luc Mélenchon. «Montebourg, ce serait une erreur cruelle d’interdire les transferts de salaires vers la famille au pays d’origine au nom des mauvaises actions des gouvernements», a-t-il jugé sur Twitter. «Reconnaissez l’erreur. Il y a assez d’angoisses comme ça. Ne passez pas sur ce terrain glauque», lui a demandé le candidat de La France Insoumise. «Singer les idées abjectes et stupides de l’extrême droite pour espérer se faire remarquer. Posture vaine et délétère, qui alimente la course au pire. Montebourg n’a-t-il rien de mieux à faire que de jouer le rantanplan du zemmourisme ?», a également raillé le député LFI, Bastien Lachaud.

    «Quand La Remontada se fait à droite, vraiment à droite», a déploré le député Matthieu Orphelin, porte-parole du candidat écologiste Yannick Jadot pour la présidentielle, en référence au slogan de l’ancien ministre. Un soutien inattendu a en revanche «défendu» le candidat de la Remontada : Eric Zemmour. «En panne d’idées, Arnaud Montebourg a regardé en replay les vidéos de ma chaîne YouTube. Bravo Arnaud», l’a-t-il félicité.

    Dans une de ses vidéos face caméra, le pas-encore-candidat à la présidentielle proposait en effet lui aussi de «bloquer les transferts de fonds des travailleurs immigrés». Il y voyait un «moyen de pression pour obliger les pays à reprendre leurs immigrés».

    Toutefois, plus sur le plan technique que sur le plan moral, cette mesure serait très difficile à mettre en place car au final assez simple à contourner. Reste à voir si néanmoins cette proposition séduira des électeurs ou si le candidat de gauche continuera à stagner autour des 3 % d’intentions de vote.

    Fouzia Mahmoudi

    Le jour d’Algérie, 09/11/2021

    #France #Sondages #Elections_présidentielles #Arnaud_de_montebourg #Macron #Anne_hidalgo #Jean_luc_melenchon

  • L’Algérie se tourne l’Italie et l’Allemagne

    Tags : Algérie, Allemagne, Italie, France, Emmanuel Macron, Mémoire, colonialisme, histoire,

    DIA-08 novembre 2021: La sortie médiatique du président de la République Abdelmadjid Tebboune pour corriger la France, coïncide avec la visite d’Etat qu’effectue le président italien en Algérie, à la tête d’une importante délégation. En ce sens, la France continue de payer les frais des déclarations irresponsables de son président, Emmanuel Macron.

    Ainsi, au moment où l’Algérie signe des accords de coopération avec l’Italie et accueille son Président pour une visite d’Etat de deux jours, le Président Tebboune descend en flammes Macron dans un entretien accordé à l’hebdomadaire allemand Dier Spiegel.

    La synchronisation de ce coup dur de la part de l’Algérie à la France est parfaite, quand on sait que l’Allemagne et l’Italie sont d’éternels rivaux pour ne pas dire ennemis de la France !

    Ce samedi le Président Tebboune a accueilli à Alger son homologue italien Sergio Mattarella.

    A cette occasion, trois accords dans les domaines de l’Education, de la Justice et de la sauvegarde du patrimoine culturel ont été signés entre les deux pays.

    Il s’agit d’un accord d’ouverture d’une école internationale italienne à Alger, la signature d’un protocole de jumelage entre les Ecoles supérieures de la magistrature d’Algérie et d’Italie et un accord-cadre signé entre l’Ecole nationale supérieure de sauvegarde du patrimoine culturel et sa restauration de Tipasa (Alger) et l’Institut central de la restauration de Rome (Italie).

    Le président italien a qualifié les relations avec l’Algérie de “solides” et de “stratégiques”, affirmant que son pays travaille dans le sens de les renforcer et de les consolider davantage.

    Pour ce qui est de l’Allemagne, le Président Tebboune, a mis en exergue, dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le “potentiel” existant dans la coopération entre les deux pays et a fait état de “grands projets” de partenariat en perspective.

    “Je voudrais que nous construisions ensemble un grand hôpital à Alger. Un établissement qui couvre toutes les spécialités de la médecine”, a-t-il précisé, soulignant que l’Algérie serait disposée à financer une “grande partie” de ce projet.

    Le président Tebboune s’est félicité de la qualité des relations politiques entre les deux pays. “Les Allemands nous ont toujours traités avec respect, ils ne nous ont jamais traités avec arrogance, et il n’y a jamais eu de désaccord sur la politique étrangère”, a-t-il souligné.

    En revanche dans ce même entretien, le Président Tebboune n’a pas ménagé la France, qualifiant les propos d’Emmanuel Macron sur l’Algérie de “très graves”.

    “Quand un chef d’Etat déclare que l’Algérie n’était pas une nation à part entière, cela devient très grave”, a indiqué le Président Tebboune dans cette interview, soulignant qu’il “ne s’agit pas d’un problème personnel (avec Macron), mais d’un problème national”.

    “L’on ne touche pas à l’Histoire d’un peuple et on n’offense pas les Algériens”, a-t-il dit, qualifiant les propos de Macron de “vieille haine”.

    “Macron a relancé complètement et inutilement une vieille querelle”, a précisé le chef de l’Etat, faisant observer que “si le journaliste d’extrême droite Eric Zemmour tenait de tels propos, personne n’y prêterait attention, mais quand un chef d’Etat déclare que l’Algérie n’était pas une nation à part entière, cela devient très grave”.

    Interrogé sur la question de la Mémoire, le président de la République a indiqué que “l’Algérie n’a pas besoin d’excuses de la part de Macron pour des événements qui se sont déroulés en 1830 ou en 1840, mais exige une reconnaissance pleine et entière des crimes commis par les Français”.

    “Macron l’a déjà fait quand, en 2017, il avait déclaré publiquement que la colonisation était un crime contre l’humanité”, a ajouté le Chef de l’Etat, relevant que “les Allemands ont détruit un village entier à Oradour-sur-Glane en 1944 et que ce massacre est encore commémoré à ce jour”.

    Pour M. Tebboune, “il y a des dizaines d’Oradour-sur-Glane en Algérie où les Français avaient amené les habitants de nombreux villages dans des grottes et y ont mis le feu pour les asphyxier”.

    A une question sur une éventuelle réouverture de l’espace aérien aux avions militaires français, il a répondu en affirmant: “Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger, désormais ils devront voler 9 heures au lieu de 4. Toutefois, nous sommes disposés à faire une exception pour secourir les blessés”.

    Mieux encore, le président de la République a afirmé qu’il ne fera pas le premier pas pour une éventuelle réconciliation avec Macron au risque de perdre son estime auprès des Algériens.

    Amir Hani

    Dernières infos d’Algérie, 08/11/2021

    #Algérie #France #Emmanuel #Macron #Histoire #Mémoire #Colonialisme

  • Crise diplomatique Algérie-France: Partie pour durer

    Tags : Algérie, France, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, histoire, colonialisme, mémoire,

    Dans son interview au journal allemand Der Speigel, le président Tebboune a laissé entendre que le retour à la normale dans les relations algéro-française n’est pas pour demain.

    Rythmées par des turbulences cycliques, les relations entre Alger et Paris, fortement tendues après les propos d’Emmanuel Macron, début octobre, ne risquent visiblement pas de s’arranger de sitôt.

    La crise est même partie pour s’installer dans la durée. Les dommages infligés par les propos d’Emmanuel Macron aux relations entre les deux pays ne sont pas de nature à apaiser les tensions entre les deux capitales et encore moins à envisager un retour de sérénité dans l’immédiat tant que le président français n’aura pas fait amende honorable.

    C’est en substance ce qui ressort des propos d’Abdelmadjid Tebboune à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. “Je ne serai pas celui qui fera le premier pas”, a prévenu Abdelmadjid Tebboune. “Sinon, je vais perdre tous les Algériens, il ne s’agit pas de moi, mais d’un problème national”, a-t-il dit.

    “Aucun Algérien n’accepterait que je contacte ceux qui nous ont insultés”, a-t-il encore ajouté. Non seulement, le chef de l’État exclut un “contact de sa part”, mais il exclut également une perspective de dénouement à court terme en évoquant, notamment, le maintien de la fermeture du ciel aux avions militaires français qui se rendent au Mali.

    “Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger maintenant, ils devront juste faire neuf heures de vol au lieu de quatre”, a répondu Tebboune à la question du journaliste avant de concéder qu’une “exception” serait faite pour “le sauvetage de personnes blessées”. “Mais pour tout le reste, nous ne sommes plus obligés de coopérer les uns avec les autres, c’est peut-être terminé maintenant”, a-t-il tranché, accusant Emmanuel Macron d’avoir “porté atteinte à la dignité des Algériens”.

    Ces propos, après ceux de Ramtane Lamamra ayant dénoncé une “faillite mémorielle qui est malheureusement intergénérationnelle chez un certain nombre d’acteurs de la vie politique française, parfois au niveau le plus élevé” et le communiqué officiel dénonçant des “propos irresponsables” et “une ingérence dans les affaires intérieures” traduisent de nouveau la colère, toujours à fleur de peau, d’Alger qui n’est visiblement pas prête à digérer la sortie de piste du président français.

    D’ailleurs, même le plaidoyer de Macron en faveur de l’apaisement n’a pas eu d’effet sur l’attitude des dirigeants algériens. Très attendue, sa récente sortie à l’occasion des événements du 17 Octobre où il s’est contenté d’un communiqué dénonçant des “crimes inexcusables” n’a pas réussi non plus à apporter la sérénité peut-être espérée.

    À l’examen des propos d’Abdelmadjid Tebboune, notamment en assurant que l’Algérie n’est pas tenue par l’obligation de “coopérer”, Alger envisage même de revoir en profondeur ses rapports avec l’ancienne puissance coloniale.

    C’est peut-être ce qui explique, par certains égards, cet accueil en grande pompe réservé au président de la République italien et les louanges de Tebboune à l’égard de la chancelière Angela Merkel. Cela sans compter sur ses relations déjà privilégiées avec la Chine et la Russie, ou encore la Turquie. Peut-on pour autant parler d’un point de non-retour ? Compte tenu du poids et de la dimension autant historique qu’humaine qui lient les deux pays, il paraît très peu probable, voire impossible, de concevoir un divorce entre les deux pays.

    Mais combien de temps encore la tension et le froid vont-ils durer ? Si pour l’heure, aucun signe n’indique que la relation retrouvera son état normal dans l’immédiat, il apparaît clair qu’elle risque de prendre plus de temps que prévu, particulièrement avec les chamboulements géopolitiques qui s’opèrent dans la région et le contentieux mémoriel toujours vif.

    Karim K.

    Liberté, 08/11/2021

    #France #Algérie #Macron #Tebboune #Histoire #Mémoire #Colonisation

  • Une alliance se forme contre l’Algérie

    Tags : Algérie, Maroc, France, Israël, Emmanuel Macron, Rothschild,

    Les chefs de la diplomatie israélienne et marocaine ont signé des accords portant notamment sur la coopération politique, l’aviation et la culture, lors de la première visite au Maroc d’un haut responsable israélien, sept mois après la normalisation des relations entre les deux pays.
    Le lecteur large d’esprit doit garder une chose à l’esprit, qu’Emmanuel Macron, avant qu’il soit désigné par la finance internationale président de la France, il était un banquier d’affaires chez les Rotchilds ? « Un élément valable et prometteur pour assurer la mission de la présidence de la république et réussir d’autres alliances », ce qui sera précieux pour les Rotchilds? Les succès de ce genre d’intrus sont extrêmement précieux pour nouer des alliances futures et pour avoir un impact immédiat sur l’économie mondiale par ceux qui se sont engagés dans le travail de banquiers.

    Juste pour comprendre, comment un ordre devrait-il être désigné si une personne est à la fois un initié et un actionnaire important dans l’échiquier politique international? Sinon, à quoi peuvent bien servir les contrats et les protocoles de confidentialité et de non-divulgation dans la politique des banquiers?
    En conséquence, comme agent provocateur le président français, Emmanuel Macron, fut désigné par les règles des jeux du plus fort, les politiques n’étant que leurs marionnettes, président informel de l’alliance tripartite dirigée contre l’Algérie. A première vue, il s’est posé la question se savoir comment allons-nous renverser Abdelmadjid Tebboune le président Algérien? Comment arrêterons-nous l’Algérie?


    Telles étaient les questions qui tourmentaient l’esprit du président Macron . Il n’a pas daigné penser : «La France menace l’Algérie de l’étranger, en vain. Nous attaquons via le MAK, en vain. Nous redessinons les frontières des peuples de la région, en vain. Peu importe à quel point nous soutenons l’opposition berbéro-sioniste, nous ne pouvons pas arrêter l’Algérie. Qu’y a-t-il à faire et comment le faire? « Devrions-nous déclencher un conflit entre l’Algérie et le triumvirat dont je suis président? Devrions-nous conspirer intérieurement ?
    Il ne fait aucun doute qu’il pensait : « Si seulement nous pouvions s’accaparer de l’Algérie en Méditerranée, si seulement nous pouvions la forcer à un jeu fatal, dont elle ne peut s’échapper, si seulement nous pouvions la faire s’affronter avec l’Israël et toute l’Europe.

    Si nous pouvions mobiliser tous les agents provocateurs, groupes d’influence occidentaux- autochtones, et investir dans des complots internes, serions-nous peut-être victorieux ? »
    Pourquoi Macron, n’avait-t-il pas déclaré que la construction de l’Algérie comme nation est un phénomène à regarder ? Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française? Ça, c’est la question », déclarait-il. Les algériens, la qualifiant d’acte d’agression qui, par ses caractéristiques, sa gravité et son ampleur, constitue une violation manifeste. N’était-il pas exacte qu’avec cette déclaration, Macron s’est placé du côté de ceux qui justifient la recolonisation de l’Algérie? Plutôt que de se retrancher derrière le fait que la France est accusée de crimes graves?

    Il est possible d’observer cette désignation et les préparations conçues pour cet objectif dans tous les domaines : en politique intérieure, en économie, dans les opérations visant la psychologie sociale des algériens, dans les relations avec l’occident et les tensions avec la nouvelle alliance tripartite créée à l’effet d’arrêter l’Algérie, tant en raison de son importance géostratégique que pour les différents enjeux qu’elle représente.

    Renversez Tebboune et arrêtez l’Algérie.
    Tel sont les slogans du complot de la tripartite ?
    Pour mieux comprendre cette équation, il suffit seulement de considérer la position des pays et des puissances dans le système international, les positionner correctement, interpréter les développements conformément à la carte des puissances et aux confrontations de puissance révélera même leurs pensées et leurs idées non exprimées. Surtout qu’on n’a déjà vu ça avec le conflit opposa l’Égypte et une alliance secrète actée par le protocole de Sèvres, dont les entretiens se sont tenus du 21 au 24 octobre 1956, formée par la France, le Royaume-Uni et l’État d’Israël, à la suite de la nationalisation du canal de Suez par l’Égypte le 26 juillet 1956.

    Il est bien connu que l’histoire se répète toujours comme une farce ou comme une tragédie. L’agenda qu’ils poursuivent en collaboration avec certains groupes politiques parmi nous, ainsi que la mentalité de ces mêmes groupes, se révèle. Ce n’est, en aucun cas, affilié à la politique intérieure. Il ne s’agit en aucun cas d’une poursuite politique innocente. Tous les projets sont construits sur le principe fondamental de « renverser Tebboune et d’arrêter l’Algérie ».
    Si au début de son mandat en Algérie en tant que président de la république, il était favorablement accueilli par la communauté internationale comme le « représentant légitime du peuple algérien» dans le monde, l’approche des médias français vis-à-vis de son personnage, a progressivement évolué dans un sens extrêmement négatif voire caricatural.

    Aujourd’hui injustement décrit comme « Président imposé par l’armée», le véritable homme fort du pays n’est pas « le président Tebboune », mal élu en décembre 2019, mais « le chef d’état-major Saïd Chengriha » et derrière lui « les décideurs » militaires qui, sous une forme ou une autre, accaparent le pouvoir depuis des décennies ». Il est présenté au même titre que le président russe Poutine comme un président « populiste » qui ne respecte pas la démocratie et les droits de l’homme mais qui n’agit qu’à des fins politiques et électoralistes.

    C’est ainsi à son sujet que nous assistons aux pires manipulations. Ses propos et discours sont souvent détournés pour mettre en avant un personnage haineux et radical, comme le montre clairement les médias mainstream à la solde du Quai d’Orsay et de ses alliés, au nom de prétendues violations des droits de l’homme.
    Ses prises de position courageuses sur l’actualité internationale créent de la matière à exploiter : de l’affaire du Sahara occidental au statut de Jérusalem « capitale éternelle des palestiniens », la guerre civile en Lybie, des attentats terroristes dans le monde aux tragédies mondiales comme l’accueil des réfugiés subsaharien et syrien ou encore le grand jeu auquel s’adonne Paris avec ses anciennes colonies, des projets extraordinaires qu’il met en place en Algérie aux partenariats qu’il développe dans le monde, Tebboune se démarque clairement de la France.

    L’Algérie se bat sur deux fronts majeurs

    L’Algérie se bat sur deux fronts majeurs : les pressions étrangères, ainsi que les interventions visant à la décourager, l’effrayer et l’arrêter. Auxquelles, il faut ajouter les tentatives sournoises de certains groupes politiques de promouvoir ces soucis à l’intérieur de la forteresse en appelant à renforcer la coopération et l’intégration avec l’axe du mal dans lequel, se trouve l’alliance dirigée contre nous dans sa sale guerre de nature coloniale.
    Ces deux fronts ont subi une défaite dans tous les domaines depuis la tentative d’exploiter le « Hirak béni » en 2019 à des fins géopolitiques. Ils ont été vaincus à l’est, au sud, à l’ouest, en Méditerranée et à l’étranger où il y a une forte diaspora algérienne jalouse des intérêts suprêmes du pays. Plus important encore, ils ont fait face à une défaite « intérieure » Dans l’assassinat de « Djamel Bensmain » survenu alors que la région faisait face depuis trois jours à d’immenses incendies qui ont fait 90 morts et d’énormes dégâts matériels.

    Maintenant, leurs préparatifs pour la grande attaque finale sont clairs. Même s’ils seront de nouveau vaincus, l’attaque lancée sera d’une immense destruction. A contre-courant, l’Algérie se prépare en réponse à toutes ces menaces nouvellement révélées.
    L’Algérie répondrait aux attaques, ainsi que le reste du monde, avec le potentiel des ondes de choc bien au-delà de nos frontières, qu’elle continuera entretemps de briser l’ordre mondial existant à travers une résistance extraordinaire. L’Algérie produira des étonnements à cet égard, pour nous éviter des surprises désagréables au vu du résultat ou y remédier si cela se produit. Elle gâcherait les plans mis à contribution dans l’élaboration des plans d’action, par une pléiade de génie algériens de talents.

    L’Algérie doit continuer telle quelle, et le fera, car c’est le retour de l’héritage politique, s’étalant sur des siècles, Il s’agit de la plus grande distinction honorifique du pays depuis sa sortie des griffes de ceux qui gèrent la mort? L’influence de l’histoire et de la géographie de l’Algérie, dans les frontières les plus larges du continent ont dépassé les mensonges et les affabulations du makhzen et de son royaume. La configuration de l’Algérie dans le contexte actuel a dépassé les puissances coloniales. La plus grande surprise du 21ème siècle sera celle de l’Algérie nouvelle. Ces revendications ne peuvent être remises en causes. C’est une nation de missions émergentes, dont l’histoire est marquée par la persécution et la souffrance.

    Ce « front » a été construit contre l’Algérie
    Franchement, le partenariat entre l’organisation terroriste de Rachad et du MAK, qui visait à détruire le pays, n’est pas une alliance politique. Ce partenariat est un front qui a été établi par la volonté de l’axe du mal au sein duquel se trouve au bord du désespoir, l’alliance composée de la France de l’entité sioniste d’Israël et du makhzen marocain dans notre région et non dans quelque endroit lointain. Son objectif le plus ultime est d’arrêter l’Algérie, de la diviser et de la réduire.

    L’« opposition conservatrice » rejoignant ce front représente la même notion. Ceux qui se sont détournés de l’héritage politique national sont passés au front des projets multinationaux. Une alliance de partis politiques a été conçue pour arrêter l’Algérie conformément aux priorités des organisations terroristes. Il s’agit d’une façade interne. C’est l’arme priviligiée de ces trois larrons pour « renverser Tebboune et arrêter l’Algérie».
    Nous sommes dans une période où nous devons être « défensifs et offensifs ». Nous l’avons déjà fait, nous le ferons donc à nouveau, Si l’on veut activement transformer un conflit, il convient de se concentrer sur le niveau où se situe le problème. Nous répondrons aux attaques par des attaques, aux infractions par des infractions et aux menaces plus sophistiqués par des interventions encore plus sophistiqués, prévues par des lois internationales d’une manière indépendante, impartiale et juste. Et du principe de responsabilité doit être pleinement appliqué par toutes les forces en présence.

    Toute tentative qui entraverait l’Algérie à l’intérieur et dans la région sera stoppée. L’Algérie dispose à la fois la détermination et le pouvoir de le faire. L’Algérie doit achever les travaux qu’elle avait entrepris dans le grand sud. Elle doit purger les trois principales zones chaudes enjambant ses frontières des menaces marocaines, des troupes libyennes de Haftar et des djihadistes du Sahel, sources de tous les maux. Ce sont là les principales menaces de l’Algérie auxquels, elle doit faire face. Ces zones doivent être dégagées de la présence des terroristes présents.
    Ils se préparent maintenant à frapper l’Algérie à partir de ces zones, auxquelles le pays est confronté quotidiennement avec les forces assaillantes implantées aux quatre points cardinaux. Les préparatifs sont actuellement en cours pour une nouvelle opération. Nous ne devons jamais hésiter à utiliser davantage la force si c’est nécessaire pour faire régner la paix et assurer le respect des droits des algériens. Notre réplique à ces menaces permettra non seulement de nettoyer la région de la présence des terroristes, mais aussi d’arrêter les pressions exercées sur nous et de gâcher la moindre occasion de trouver un compromis avec les assaillants. Ces ripostes nous feront gagner le XXIe siècle. L’Algérie deviendra certainement l’une des dix premières superpuissances mondiales.
    Ni la France ni encore moins l’Israël n’ont la capacité nécessaire d’arrêter l’Algérie. Compte tenu du risque qu’ils encourent, ils ne pourront pas le faire, car on ne leur donnera pas de répit. Le Maroc ne peut pas arrêter l’Algérie. Une fois que les risques qu’il devra prendre sont soigneusement étudiés, il se prononcera contre. C’est sur ces avancées qu’il faut s’appuyer pour être une superpuissance continentale.

    Nous avons besoin de déclarations audacieuses! Frappez-les là où ils s’y attendent le moins !
    Les périodes extraordinaires nécessitent des déclarations complètes, même dans les domaines militaires, politiques de bonne volonté à des mesures concrètes afin d’accélérer les progrès sur le terrain et de contribuer ainsi à la réalisation du mandat. Des positions essentielles qui transcendent les préoccupations mondaines doivent être adoptées. Des déclarations fortes doivent être faites contre le marmitage médiatique de la perception mentale et environnementale.

    Ces déclarations doivent être des actions bouleversantes et révolutionnaires qui arrêteront toutes les forces assaillantes dans leur élan et leur effort commun. Le peuple courageux de l’Algérie doit laisser derrière lui toutes ses vendettas personnelles et produire des réponses historiques à cette confrontation qui se transforme en un conflit contre nous.

    C’est nécessaire car un jeu visant à briser la volonté de l’Algérie se joue à toutes les échelles. Une tempête de chaos, basée sur la trahison intérieure, est en train d’être cultivée.
    Alors qu’ils sont occupés à mettre en œuvre leur plan pour « arrêter l’Algérie », nous devons développer des ondes de choc qui les arrêteront dans leur empressement et enthousiasme contre l’Algérie. Nous devons agir là et au moment où ils s’y attendent le moins.
    C’est le résultat inévitable

    Si le pays est capable d’atteindre ses objectifs majeurs, il établirait un système politique fort qui mènerait de profondes réformes structurelles dans l’économie et la société, aboutissant à l’Algérie comme une véritable puissance régionale en Afrique du Nord et en Méditerranée occidentale. Élargirait les horizons d’influence extérieure de l’Algérie sur les plans militaire, économique et culturel à l’ensemble de l’Algérie.
    En effet, l’un des éléments qui font que des nations soient des nations, ce sont ces victoires dans leur histoire qui sont marquées par les douleurs, les âmes et le sang à la lumière de l’Algérie. Nous savons que notre patrie millénaire n’est pas une roseraie sans épines, nous passons presque chaque jour à lutter.

    Nous payons le prix de garder et de faire de ces terres une patrie depuis mille ans. C’est un fait que lorsque nous voyons ce qui s’est passé dans les régions d’Afrique et d’Asie au cours des dernières années, nous obtenons notre récompense en sauvant notre unité, notre solidarité, notre fraternité, notre État et notre avenir.
    Depuis le 22 février 2019, l’Algérie est le pays qui a accumulé le plus de puissance, développé le plus son champ d’activité, surpris le plus le monde, suscité la curiosité de plus d’un spectateur. Elle s’est demandé quelle serait-elle alors sa prochaine étape?

    L’Algérie n’a jamais ralenti ses efforts pendant la période de pandémie. Elle n’a jamais freiné son avancement et sa capacité de soutenir son rythme de développement. Elle a toujours luttée contre la pandémie et à la dépression économique mondiale causée par l’épidémie. Ce sont des signes précurseurs d’une grande nation et selon toute vraisemblance, elles inquiéteraient beaucoup ses ennemis qui causaient tant de désordres dans la société.
    Pourquoi cette alliance est dirigée contre l’Algérie ?

    La réponse à la question : Pourquoi une telle alliance franco-israélienne et du makhzen marocain contre l’Algérie ? Tient, pour une large part, dans les points évoqués ci dessus.
    Aux yeux de la « France et de ses alliés se trouvant dans l’alliance», l’Algérie a commis dix (10) «fautes impardonnables» :
    1 – Elle entretient de trop bonnes relations avec la Russie, pays dans lequel elle forme les officiers de son armée depuis fort longtemps et auquel elle achète beaucoup de matériels militaires majeurs (dont les fameux S 300-400) ( Sukhoi 30-34 et bientôt 57).

    2 – Elle entretient de trop bonnes relations avec l’Iran, ennemi désigné des USA et d’Israël, et, par conséquent, pas vraiment ami du Maroc et de la France, derrière des discours hypocrites et trompeurs, n’ont rien fait d’efficace pour remplir leurs engagements dans l’affaire du Sahara occidentale.
    3 – Contrairement à la gouvernance de plusieurs pays arabes (dont le docile Maroc, son voisin), l’Algérie novembriste a refusée de rejoindre la grande coalition saoudienne, soutenue par les occidentaux, dans son intervention armée au Yémen.

    4 – En outre, depuis le début du conflit syrien la gouvernance d’Algérie libre et indépendante a entretenue de bonnes relations avec celle de Bachar el Assad en Syrie et refusé de participer à la curée et au démembrement de ce pays programmé par les occidentaux et certains de leurs alliés arabes au profit de l’État hébreu.
    5 – Enfin, l’Algérie des principes de novembre reste l’un des derniers bastions arabes dans la défense de la cause palestinienne. Chacun peut comprendre que cette position indispose l’État hébreu et alliés qui peuvent y voir un obstacle sérieux au « deal du siècle ».

    6- Quant à la France et à l’État hébreu, la fin de la Guerre d’Algérie peut être considérée comme la grande ligne de partage du temps dans leurs relations. Car entre les deux nations, rien ne sera alors plus jamais comme avant…
    7- Enfin, économiquement, une Algérie française aurait été aussi, pour Israël, un tremplin économico-commercial, mais aussi diplomatique vers l’Afrique noire (chose dont l’État hébreu s’est finalement aisément passée puisque son implantation commerciale et économique, mais aussi diplomatique sur le continent africain a été un succès). Mais surtout, n’oublions pas que la France était sur le point de devenir une puissance pétrolière et gazière grâce au Sahara, cet immense espace stratégique offrait lui aussi des possibilités inestimables dans les domaines de la recherche nucléaire mais aussi spatiale. Tous ces avantages qui, du fait des liens très étroits entre les deux pays, auraient bien sûr inévitablement profité à l’État hébreu, lui qui est dépourvu de ressources naturelles.
    8-Israël a longtemps considéré la France comme un sein maternel, omniprésent et inépuisable. Mais cet État nourrisson a été brutalement sevré de la région par l’Algérie.

    9- La fin de la Guerre d’Algérie et le rétablissement de relations diplomatiques de l’Algérie avec la majeure partie des pays arabes dès l’issue du conflit ont de quoi inquiéter la position « franco-israélienne» … En effet, pour ces deux larrons en foire et surtout leur maintien en Afrique du nord, revêtaient une importance capitale.

    10- lorsqu’on parle de l’Algérie, de nombreuses autres questions importantes entrent en jeu dont notamment, le soutien franco-marocain porté aux déserteurs, opposants et Hommes politiques poursuivis par la justice algérienne, préférant se rendre dans ses pays notamment pour y trouvés refuge est pour l’argent volé et pour leur besoins vitaux, l’Islam, les sujets relatifs à la migration, au terrorisme et à la sécurité des frontières, tous étant des sujets d’actualité de première importance

    Tarek Benaldjia

    #Algérie #Maroc #France #Israël #Rothschild

  • Algérie-France : Le président Tebboune persiste et signe

    Tags : France, Algérie, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, histoire, mémoire, colonialisme,

    Si l’escalade politique et médiatique entre l’Algérie et le France, qui a ponctué pendant plusieurs semaines les relations (historiquement tumultueuses) entre les deux pays, nous assistons ces derniers jours à une baisse palpable de tension, comme si entre Alger et Paris on a pris conscience de la nécessité de tempérer les ardeurs belliqueuses. Pour autant, les choses vont encore attendre longtemps avant de se normaliser, du moins en se fiant aux propos du président Tebboune, dans son entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel dans lequel il s’est longuement attardé sur la nouvelle crise politico-diplomatique entre l’Algérie et la France. « Les déclarations du président Macron sont extrêmement graves en cela qu’elles remettent en cause l’existence même de la nation algérienne avant la colonisation française en 1830 », fait valoir le président Tebboune pour qui « jamais au grand jamais nous n’accepterons une quelconque remise en cause de notre Histoire, ni une quelconque atteinte à l’honneur de notre peuple ».

    Loin de décolérer, le chef de l’Etat estime que « les déclarations du président français ont causé beaucoup de tort aux relations bilatérales », l’accusant en outre « d’avoir cherché délibérément à faire mal à l’Algérie, à son peuple et à son histoire, lors d’une rencontre à l’Elysée au cours de laquelle il avait reçu les descendants des Harkis et des pieds- noirs avec la complicité du journal Le Monde ».« C’est une des pires phases de nos relations bilatérales depuis quinze ans » insiste le président Abdelmadjid Tebboune qui accuse une bonne partie de la classe politique, intellectuelle et médiatique française « d’avoir encore sur l’Algérie un regard néo-colonial , alors que « nous nous apprêtons à célébrer cette année le 60 ème anniversaire de note indépendance, le 5 juillet prochain ».

    Le président Tebboune a rappelé dans les colonnes du journal allemand, les mesures qu’il avait prises en réaction aux propos agressifs et inélégants de son homologue français, citant le rappel de l’ambassadeur à Alger ainsi que l’interdiction de survol du territoire algérien par les avions militaires français engagés dans le cadre de l’opération Barkhal au Mali. Si les propos du président français constituent en quelque sorte l’étincelle qui a provoqué la déflagration, des dossiers de fonds sont à la base de la crise actuelle, notamment la question de la mémoire, la question des visas ( à la lumière des Accords de 1968) , les échanges économiques et le très sensible dossier du Sahara occidental avec la partialité de la France en soutenant le plan marocain de « large autonomie interne » au détriment du référendum sur l’autodétermination soutenu par l’Algérie et l’ONU. Trop de nuages en somme pour espérer une nouvelle embellie d’autant que le président algérien reste ferme en assenant sans ambages ni afféteries diplomatiques que « Je ne serai pas le premier à prendre l’initiative (N.D.L.R pour relancer les relation bilatérales), sinon je perdrai (le soutien NDLR) du peuple algérien ».Car, a conclu le président Tebboune ,l’enjeu « dépasse la personne du président de la République, c’est toute la nation algérienne qui est au centre de la problématique »

    H. Khellifi

    L’Est Républicain, 07/11/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Colonialisme #Histoire #Mémoire

  • L’axe fragile Paris-Londres

    Tags : Union Européenne, France, UE, Royaume Uni, AUKUS, Emmanuel Macron,

    Les différends successifs du Royaume-Uni avec la France exacerbent la faiblesse de la cohésion interne de l’Union européenne.

    Un homme de sa noble formation universitaire (Oxford) comme Boris Johnson connaît sans doute la vieille expression latine pacta sunt servanda, selon laquelle les pactes lient : c’est l’un des principes les plus importants du droit et l’un des piliers de la civilisation occidentale. Mais il est inhabituel de voir à quelle fréquence il est nécessaire de le rappeler à la Première ministre britannique, qui est engagée dans une bataille constante avec l’Union européenne au sujet de l’accord commercial post-Brexit. Cette fois-ci, le différend entre Londres et Paris concerne apparemment les licences permettant aux pêcheurs français de pêcher dans les eaux britanniques de la Manche, mais il y a quelque chose de plus profond et de plus grave à l’œuvre ici : c’est un nouveau symptôme de la détérioration des relations entre les deux pays et cela exacerbe un climat de suspicion à l’égard de Londres qui s’est répandu sur tout le continent, comme c’était déjà le cas avec le différend contractuel que l’UE a eu pour l’achat du vaccin contre le covid.

    La gravité du désaccord avec Paris dépend de la participation du Royaume-Uni à l’Aukus (le pacte de défense annoncé par l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis le 15 septembre). Cet accord a fait perdre à la France un lucratif contrat de fourniture de sous-marins d’attaque à l’Australie. Outre l’exclusion du pacte et la déloyauté du pacte lui-même, l’Aukus a montré l’énorme vide géopolitique que représente l’Europe dans le monde. Le silence ostensible de l’UE après l’annonce de l’accord révèle une fois de plus les divisions internes de l’Europe en matière de politique étrangère. Elle n’a pas non plus servi à rappeler à l’Allemagne la nécessité d’inverser le déclin de sa puissance militaire et de renforcer l’autonomie stratégique de sécurité au sein même de l’UE.

    Les conséquences de l’affaire Aukus et du différend sur les droits de pêche vont plus loin que de simples déchirements réversibles, car elles impliquent la rupture de la confiance entre deux grandes nations, la France et le Royaume-Uni. Il montre l’aliénation du monde anglophone par rapport à l’UE et une division de l’Occident, qui a cessé de se penser et de se percevoir comme un bloc partageant des valeurs et une vision du monde communes. Outre l’érosion des liens amicaux qui ont uni les nations occidentales, l’Aukus entraîne un degré supplémentaire d’éloignement car il entérine la rivalité des États-Unis avec la Chine et approfondit encore la division interne de l’Occident. Le réalignement géopolitique des États-Unis autour de l’anglosphère se produit en même temps qu’ils se distancient du monde euro-atlantique, tout en entraînant Londres dans une course qui ne peut qu’affaiblir l’Union européenne elle-même.

    El Pais, 08/11/2021

    #France #Union_Européenne #UE #Royaume_Uni #AUKUS #Etats_Unis #Sousmarins #Brexit

  • Répercussions d’AUKUS sur la défense et la sécurité de l’UE

    Tags : AUKUS, Australie, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Royaume Uni, sous-marins, France, UE, Europe, défense, sécurité,

    Introduction

    Le 15 septembre 2021 a marqué un tournant dans la relation transatlantique, destiné à ouvrir une nouvelle direction en termes de coexistence stratégique et à modifier l’orientation du projet européen de sécurité et de défense communes. En effet, à cette date, l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé la création d’une nouvelle collaboration en matière de sécurité baptisée AUKUS (des initiales des noms des pays en anglais) : un accord de coopération navale indo-pacifique qui devrait faire contrepoids à l’influence de la Chine sur son voisinage dans cette région cruciale. Cet accord a non seulement une valeur strictement opérationnelle mais aussi une valeur symbolique car il rouvre la question de longue date de l’autonomie stratégique de l’Union européenne en matière de défense et de sécurité.

    1. Accords et désaccords : la course aux sous-marins à propulsion nucléaire

    En 2016, l’Australie avait signé un accord intergouvernemental avec la France pour la construction d’une fourniture de 12 sous-marins conventionnels à moteur diesel. Il s’agissait d’un contrat avec le groupe industriel français Naval Group pour un montant total de 90 milliards de dollars australiens (environ 66 milliards de dollars australiens). La rupture de l’accord a déclenché une réaction furieuse de la part de Paris, qui a rappelé ses ambassadeurs de Canberra et de Washington (mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, les diplomates ont été réintégrés dans leurs fonctions pour redéfinir les termes des relations mutuelles) et a qualifié le pacte de « coup de poignard dans le dos », selon les termes du ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Mais derrière la décision de l’Australie de se tourner vers la production anglo-américaine, il y aurait des impératifs stratégiques et un nécessaire resserrement des délais, comme le souligne la mise à jour stratégique de la défense en 2020. En effet, l’accord initial conclu avec les Français piétinait en raison de renégociations défavorables et d’importants retards de livraison (les premiers modèles de Barracuda ne seraient pas prêts avant 2035 au plus tôt)[1].

    L’AUKUS sera bénéfique pour l’Australie car il permettra au pays de produire sous licence des sous-marins nucléaires de nouvelle génération, du modèle SSN-X, des navires à grande vitesse capables de chasser les sous-marins lance-missiles chinois et dotés de composants d’invisibilité sophistiqués contre les drones sous-marins. En outre, les sous-marins nucléaires peuvent effectuer une mission plus longue que les sous-marins conventionnels et sont moins détectables par les radars adverses[2].

    2. La double stratégie de la France : individualisme nationaliste et influence extérieure

    La France a, d’une part, soutenu le projet de défense européenne au premier rang avec l’Allemagne, et d’autre part, a mené une politique collatérale d’avantage compétitif, exploitant le concept de « puissance d’équilibre » soutenu par des investissements massifs dans la lignée de la traditionnelle « diplomatie de l’armement ». Cette approche permet au pays de se positionner comme une alternative au soutien des États-Unis en matière d’armement, étant donné que la France est le troisième exportateur d’armes au monde et le premier pays européen à avoir planifié une stratégie indo-européenne, en investissant dans la création de partenariats de sécurité mais aussi dans des projets culturels avec les principales puissances impliquées dans la zone, comme le Japon, l’Australie et les États-Unis. Paris possède également 93 % de la zone économique exclusive (ZEE) de la région[3].

    Après ce revers, Macron a annoncé un triomphe militaire le même jour avec l’assassinat par les troupes françaises d’Adnan Abu Walid al-Sahrawi, le chef du groupe terroriste islamique dans le Grand Sahara. En effet, la France mène depuis sept ans une mission au Sahel contre les groupes extrémistes djihadistes : l’opération Barkhane. Comme l’explique Nicki Anastasio dans son article publié sur le blog Quaderni Africani di Africa Rivista édité par AMIStaDeS, l’opération a été menée pour :  » soutenir les armées des pays précités, renforcer la coordination des moyens militaires internationaux et mener des actions en faveur de la population comme l’accès aux services. « [4] Mais derrière le battage français se cachait le soutien logistique des États-Unis à travers des opérations de reconnaissance par drones et le travail de repérage de cibles sensibles par le renseignement américain.[5]

    3. AUKUS et ANZUS

    L’AUKUS a remanié l’équilibre des forces existant et a contraint les secrétariats européens à se pencher une fois pour toutes sur la question longue et délicate de savoir où se placer sur l’échiquier transatlantique. Ce qui devait être un coup de pouce pour la communauté transatlantique semble s’être révélé, au contraire, un indicateur du déséquilibre entre les alliés en faveur du bloc anglophone et un signe précis de la direction prise par les États-Unis. L’accord trilatéral a élevé le niveau de coopération à un niveau opérationnel supérieur en renforçant les priorités communes des alliances transpacifiques. Rappelons, en effet, que les États-Unis ont déjà signé avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande un traité appelé ANZUS pour la sécurité du Pacifique, qui est devenu la base de la conduite de la politique stratégique australienne depuis 1951[5]. L’accord AUKUS, quant à lui, traduit concrètement la propension des États-Unis à déplacer leur centre de gravité géopolitique de l’océan Pacifique, siège du traité ANZUS, vers les océans Indo-Pacifique et Atlantique.

    Les États-Unis poursuivent une stratégie agressive contre la Chine en tant que rival systémique, rejetant la vision européenne de Pékin en tant que partenaire commercial. L’AUKUS n’a pas les caractéristiques d’une véritable alliance car elle ne comprend pas l’engagement de défense collective explicitement énoncé à l’article 5 du traité de l’OTAN. Il s’agit d’un réseau défensif destiné à contrer les menaces à la liberté de navigation et d’un signal clair envoyé à la Chine qui exploite sa position militaire périphérique dans la région, notamment à Taïwan. Ces dernières semaines, l’armée chinoise a envoyé plusieurs avions de guerre dans la zone de défense taïwanaise, provoquant l’indignation de Washington. Par conséquent, le pacte vise à acquérir une capacité de dissuasion sur la Chine ainsi qu’à poursuivre un objectif concret : couler la marine chinoise en moins de 72 heures en cas d’affrontement[6].

    4. Les paradoxes des Alliances : méfiance, défiance ou stratégie ?

    Selon certains, l’accord trilatéral est le résultat d’une démarche délibérée de l’administration Biden pour couvrir le faux pas qu’elle a fait dans la gestion du retrait des troupes américaines en Afghanistan. Pour la France, en revanche, cette  » décision unilatérale, brutale et imprévisible ressemble beaucoup au comportement assumé par Trump « [7]. En fait, elle révélerait une orientation stratégique précise des États-Unis pour s’engager dans le monde anglo-saxon mais aussi une tendance à concurrencer activement les visées économiques et industrielles françaises. En effet, comme le souligne Daniel Fiott, le paradoxe inhérent à la relation transatlantique voit le désir des Etats-Unis d’avoir : « une Europe suffisamment indépendante pour payer ses propres factures de sécurité et financer d’éventuelles collaborations avec les Etats-Unis, mais pas assez indépendante pour faire obstacle aux plans et aux priorités de Washington »[8] Un manque de collaboration européenne est considéré par les Etats-Unis comme un manque de coopération européenne.

    Un manque de collaboration européenne est perçu par les États-Unis comme une attitude trop douce à l’égard de la Chine, tandis que les initiatives potentiellement compétitives qui interfèrent avec l’agenda américain sont considérées comme une menace pour la solidité de l’OTAN. L’éloignement progressif des États-Unis des affaires européennes est également indiqué par le fait que l’AUKUS a été annoncé publiquement le jour même où l’UE a publié sa première stratégie indo-pacifique. Et coïncidant également avec un autre épisode, à savoir le refus de la Chine d’accorder l’accès à une frégate allemande pour sa première visite prévue à Shanghai[9].

    5. La défense européenne : une nouvelle marche ou une nouvelle impasse ?

    La colère des Français face à la situation a également alarmé les capitales européennes, en particulier celles des États baltes et des pays de l’ancien bloc communiste, qui sont les plus fervents partisans de l’OTAN et sont de plus en plus sceptiques quant à l’idée d’une défense européenne. Le Premier ministre danois, Mette Frederiksen, a notamment évoqué dans le journal danois Politiken la fidélité absolue de M. Biden à l’Alliance atlantique, minimisant la position française. Le Danemark est l’un des pays qui a réagi avec le plus de méfiance au nouvel appel de la France à l’autonomie stratégique, y voyant une tentative de Paris d’étendre sa souveraineté et de favoriser les contrats de défense aux entreprises françaises[9].

    Bien que l’idée d’une défense européenne soit déjà inscrite dans le traité de Lisbonne et qu’il ait été constamment question de la défense commune comme synonyme d’autonomie stratégique vis-à-vis des États-Unis, dans le cadre d’un renforcement mutuel avec l’OTAN, les Nations unies et les pays partenaires de l’UE, aucun résultat concret n’a encore été obtenu. À cet égard, des initiatives telles que la coopération structurée permanente (PESCO) et le Fonds européen de défense ont été mises en place pour promouvoir la coopération sur les projets de défense et favoriser un sentiment d’unité militaire. La PESCO est un mécanisme de coopération en matière de défense, juridiquement contraignant, auquel participent 25 États membres et qui vise à améliorer l’interopérabilité des forces armées. Le Fonds européen de défense est un fonds d’investissement innovant destiné à développer des projets de défense communs et à renforcer la base industrielle et technologique de défense commune[10].

    Conclusion

    Lors de la dernière réunion des ministres européens des affaires étrangères et de la défense en Slovénie, Macron a suggéré d’utiliser l’AUKUS comme un tremplin pour le développement de capacités conjointes et a promis qu’en 2022, la France pourrait utiliser la présidence du Conseil de l’UE pour faire progresser la stratégie de sécurité en tant que priorité absolue. Le service diplomatique de l’UE, le Service européen d’action extérieure (SEAE), aura le droit de présenter une première version du Compas stratégique, le document militaire destiné à normaliser les capacités de renseignement, en novembre 2021.

    L’aspect le plus urgent à prendre en compte est la nécessité de développer une culture stratégique commune et de rationaliser le processus décisionnel tout en maintenant des relations productives avec les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie en tant que partenaires stratégiques contre la Chine.

    Sara Ferragamo

    Amistades, 04/11/2021

    #AUKUS #ANZUS #France #Europe #Australie #Etats_Unis #Royaume_Uni #Défense