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  • Criminaliser le colonialisme menace le partenariat avec Paris

    Criminaliser le colonialisme menace le partenariat avec Paris – Alger se repositionne en Afrique et profite d’un panafricanisme renaissant qui rejette la France et directement ses intérêts.

    Un homme politique en Algérie a annoncé mardi qu’un parti algérien avait initié une tentative de réintroduction d’une mesure criminalisant le colonialisme français de l’Algérie.

    “En tant que députés (du Mouvement pour une société pacifique), nous avons lancé une initiative pour relancer un projet de loi criminalisant le colonialisme français en Algérie”, a déclaré à Aldjazair.org Youssef Ajeisa, vice-président de la chambre basse du parlement algérien.

    Il a justifié cette décision en affirmant que c’était en réponse à “l’assaut flagrant” des présidents français successifs, n’y voyant aucun progrès au fil du temps et quelle que soit la classe politique. Le problème est sur le plan français.

    Macron, dont l’Algérie, vu son jeune âge, attendait beaucoup au niveau mémorielle a dû se résigner à regarder ailleurs après avoir déclaré :

    « L’émergence de l’Algérie en tant que pays est une chose fascinante à voir. Est-il vrai qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? » « Telle est la question », a déclaré Macron, selon le journal Le Monde.

    La criminalisation du colonialisme sonne comme le plan B de la classe politique, en plus des projets de clore le partenariat avec la France en Afrique.

    “Les déclarations de Macron sont une insulte inexcusable à la mémoire de plus de 5,63 millions de martyrs qui ont donné leur vie dans une vaillante résistance au colonialisme français”, a déclaré la présidence algérienne dans un communiqué.

    L’ambassadeur Antar Daoud est toujours en consultation et l’espace aérien algérien toujours interdit aux avions militaires français. Les déclarations de Macron, selon Ajeisa, étaient “intentionnelles” et visaient à influencer les électeurs de droite avant les élections d’avril 2022.

    Il a souligné que sous le mandat de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, un projet de loi criminalisant la colonisation française avait été préparé, mais que l’Etat “l’a gelé en raison de calculs politiques”.

    Toute mesure proposée par les législateurs est d’abord examinée par le président du parlement avant d’être acceptée par le gouvernement, conformément aux règlements parlementaires.

    Ajeisa a déclaré que la France reconnaissait que ses intérêts en Algérie étaient en péril, se référant aux paroles de Macron mardi dans lesquelles il a appelé à une désescalade des hostilités.

    “Ils (les Français) augmentent, et quand la réponse de l’Algérie est forte, ils reculent, car ils sont conscients du danger d’une aggravation des liens avec l’Algérie affectant leurs intérêts”, a expliqué Ajeisa.

    Mais, il faut noter toutefois, que tous ces atermoiements de Paris pour reconnaître ses crimes sans nom, lassent sérieusement Alger qui veut clore le débat sur le sujet en passant par le législatif.

    Alger se repositionne en Afrique et profite d’un panafricanisme renaissant qui rejette la France et directement ses intérêts. La Chine, les USA et la Russie profitent grandement de la perte d’influence française sur le contient … Et l’Algérie est un pays ami de ces puissances alternatives.

    Aldjazair, 01/11/2021

  • Algérie-France : La schizophrénie de Macron

    Algérie-France : La schizophrénie de Macron – Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au palais de l’Elysée, les Algériens pensaient que tout allait changer.

    Les relations algéro-françaises ont souvent été marquées par de nombreuses crises. Le dossier de la mémoire a souvent été au cœur de ces crises. Mais depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au palais de l’Elysée, les Algériens pensaient que tout allait changer. Et pour cause, les propos tenus par M. Macron, en visite à Alger alors qu’il n’était que candidat aux présidentielles françaises de 2017 avaient redonné l’espoir de relations meilleures entre les deux pays. Celui-ci avait qualifié le colonialisme de crime contre l’humanité. Une première de la part d’un officiel français. Une fois au pouvoir, Macron multiplia les gestes en faveur d’un apaisement sur la question mémorielle. Il a ainsi reconnu la responsabilité de la France dans l’assassinat des nationalistes algériens Maurice Audin et Ali Boumendjel. Le président français a aussi commandé un rapport sur le dossier mémoriel à l’historien Benjamin Stora.

    Mais c’est aussi sous le règne du jeune président que de nombreuses entreprises françaises ont décidé de quitter l’Algérie. De nombreuses crises liées aux activités de l’ambassadeur de France à Alger, François Gouyette, ainsi qu’aux déclarations anti-françaises du ministre algérien, Hachemi Djaboub, ont éclaté ces deux dernières années.

    Cependant, aucune des précédentes crises n’a suscité de telles réactions de la part d’Alger. Les derniers propos de Macron viennent, selon toute vraisemblance, de donner lieu à la plus grave crise entre les deux pays depuis plusieurs années.

    La « rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire », est une expression qui ne passe pas à Alger, et Macron était loin de l’ignorer. Pourquoi le chef de l’Etat français a-t-il délibérément cherché à provoquer une crise diplomatique avec l’Algérie, alors qu’il avait pendant tout son mandat cherché à améliorer les relations entre les deux pays ? A quoi est due cette schizophrénie de l’actuel locataire de l’Elysée ? Tout porte à croire qu’il s’agit tout simplement de calculs électoraux, en prévision des prochaines présidentielles qui auront lieu dans 6 mois.

    Par : Mustapha B.

    Le Provincial

    A quelques mois des présidentielles françaises : Macron provoque une « crise ouverte » avec Alger

    Asix mois des élections présidentielles en France, et avec la montée en puissance de l’extrême droite, l’actuel locataire de l’Elysée tente de séduire cette catégorie de l’électorat afin de s’assurer un deuxième mandat, malgré les échecs et les scandales successifs qui ont marqué son quinquennat.

    Après avoir passé plus de deux ans à « séduire » la classe dirigeante algérienne, voici que M. Macron change de tactique à 180 degrés. En effet, depuis quelques semaines, les relations entre Alger et Paris sont de plus en plus crispées et le président français semble tout faire pour jeter de l’huile sur le feu. En effet, il y a une dizaine de jours, la France annonçait par la voix du porte-parole de l’Elysée, la réduction de 50% des visas pour les Algériens, en prenant en référence l’année 2020, c’est-à-dire l’année où les Algériens avaient reçu le moins de visas, pour cause de crise sanitaire. L’octroi de visa était bloqué une bonne partie de l’année 2020, réduisant ainsi le nombre de visas octroyés aux Algériens de 275.000 en 2019, à 63.000 en 2020. Durant les 6 prochains mois les Algériens ne recevront que 31.500 visas, soit moins de 11,5% du quota de 2019.

    Au lendemain de cette annonce, le MAE algérien a répondu avec fermenté aux provocations françaises en convoquant l’ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette,

    Le diplomate français a été convoqué « afin de lui notifier une protestation formelle du gouvernement algérien suite à une décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation des ressortissants algériens à destination de la France », explique un communiqué publié par le département de Ramtane Lamamra. Dans les us diplomatiques, la convocation d’un ambassadeur n’est pas un fait anodin.

    Macron en rajoute une couche

    Au lieu de privilégier la voix de la raison, le président français a préféré verser dans le populisme, toujours pour séduire les électeurs de l’extrême droite. Ses derniers propos, tenus ce jeudi 30 septembre, alors qu’il recevait des acteurs de la guerre d’Algérie, de tous les bords, sont de nature à prouver que M. Macron veut jouer sur le terrain d’Éric Zemmour et Marine Le Pen.

    Le locataire de l’Elysée a accusé la « classe dirigeante en Algérie » de vivre de la « rente mémorielle », tout en affirmant que la dernière restriction des visas ciblait cette classe-là.

    Des propos jugés, irresponsables de la part d’un chef de l’Etat qui ne cesse depuis quelques semaines de multiplier les crises diplomatiques avec les « pays amis ». En effet, les maladresses du président français valent à son pays une crise diplomatique avec la Grande Bretagne, l’Australie et les USA. Mais le chef de l’Etat français semble vouloir isoler de plus en plus son pays, en multipliant les « bourdes diplomatiques » et en ouvrant une crise sur plusieurs fronts. 

    Pour M. Macron, la restriction des visas vise les responsables algériens. « Il n’y aura pas d’impact sur ce qu’on évoque. On va s’attacher à ce que les étudiants et le monde économique puissent le garder. On va plutôt ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l’habitude de demander des visas facilement », a-t-il déclaré.

    Ce qu’il convient d’appeler « la crise des visas » était jusque-là le dernier acte d’une longue série de tensions entre les deux pays.

    Alger va probablement réagir aux propos « irresponsables » du premier responsable français, qui n’a fait qu’amplifier la crise entre les deux pays, surtout qu’il a utilisé, pour arriver à ses fins un sujet très sensible en Algérie, à savoir le « dossier mémoriel ». En effet, lors de sa rencontre avec les « acteurs de la guerre d’Algérie », M. Macron dénonçait une «histoire officielle, totalement réécrite» qui «ne s’appuie pas sur des vérités» mais sur «un discours qui repose sur une haine de la France».

    Ce discours populiste, tranche complètement avec les propos qu’il avait tenus et assumés tout au long de son mandat présidentiel.

    Un “système politico-militaire”

    Dans sa quête de la crise diplomatique avec Alger, le président français va encore plus loin dans son discours « antisystème algérien ». Selon lui, la nation algérienne post-1962 s’est construite sur « une rente mémorielle » entretenue par « le système politico-militaire ». Le même orateur a exprimé son « inquiétude » vis-à-vis de ce qu’il estime être une « réécriture » de l’Histoire qui risque, toujours selon lui de mener à « un renfermement » de la mémoire et « un éloignement » avec le peuple algérien.

    Le Provincial

  • La France bloque une campagne contre les discriminations envers les femmes voilées

    La France bloque une campagne contre les discriminations envers les femmes voilées

    – « La vidéo de la campagne encourage le port du voile, ce que nous condamnons », a déclaré Sarah El Hairy, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de la jeunesse et de l’engagement

    La France a bloqué une campagne de lutte contre les discours de haine anti-musulmans lancée par l’antenne du Conseil de l’Europe contre les discriminations.

    Des images de femmes portant un voile ont été partagées sur le compte Twitter de l’antenne du Conseil de l’Europe contre les discriminations avec les slogans « La liberté est dans le voile », « Apportez la joie et acceptez les hijabs » et « La beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab ».

    S’exprimant sur LCI TV, Sarah El Hairy, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de la jeunesse et de l’engagement, a déclaré que la campagne du Programme « Droits, Égalité et Citoyenneté » du Conseil de l’Europe l’avait choquée.

    « Cette campagne est absolument à l’opposé de nos valeurs », a affirmé El Hairy.

    Et d’ajouter : « La France défend liberté de conviction, mais ce que l’on voit dans cette vidéo c’est le fait de prôner le port du voile, ce qui est condamnable (….) Nous avons fait part de notre désapprobation, d’où le retrait de cette campagne dès aujourd’hui. »

    Après que la France a assuré le retrait de la campagne, le Conseil de l’Europe a supprimé les messages connexes sur son compte Twitter.

    La responsable française a affirmé que Paris avait jugé « nécessaire de faire une protestation officielle », justifiant la position de son gouvernement en déclarant : »On ne prône pas le voile comme élément identitaire, c’est absolument contraire à tout ce que nous défendons comme idéal ».

    Le Conseil de l’Europe (à différencier du Conseil européen, institution de l’UE qui regroupe les chefs d’État et de gouvernement des pays membres) a lancé, jeudi, cette campagne contre la discrimination des femmes portant le voile, publiant sur son site plusieurs dizaines de visuels en anglais et adaptés au format des réseaux sociaux dans le cadre d’une campagne de communication visant à « lutter contre les discours de haine antimusulmans », explique le quotidien Le Figaro

    Et de préciser que La campagne est cofinancée par l’Union européenne via son programme « Droits, Égalité et Citoyenneté » qui doit contribuer à ce que « l’égalité et les droits des personnes tels qu’ils sont inscrits dans le Traité, la Charte et les conventions internationales des droits de l’homme, soient promus, protégés et effectivement mis en œuvre ».

  • Paris tente d’utiliser le terrorisme pour atteindre ses objectifs

    Paris tente d’utiliser le terrorisme pour atteindre ses objectifs après l’échec de sa flotte de guerre et ses crimes odieux durant 132 ans de colonialisme barbare en Algérie.

    Dans un entretien accordé au site site web Algérien Network News (ANN), le ministre de la Communication le Pr Ammar Belhimer a estimé que la France tente d’utiliser le terrorisme pour atteindre ses objectifs, après l’échec de sa flotte de guerre et ses crimes odieux durant 132 ans de colonialisme barbare en Algérie.

    Évoquant les campagnes de désinformation, de dénigrement et d’hostilité à l’égard de l’Algérie, le ministre de la Communication invitera l’establishement français à se «libérer de son complexe d’ex-puissance coloniale» et à cesser tout «traitement condescendant» vis-à-vis de l’Algérie.

    Interrogé sur le refus de Paris d’extrader des individus rechercherchés et poursuivis par la justice algérienne;Ammar Belhimer estimera qu’il n’est nul «besoin d’être clercs pour deviner pourquoi la France protège les terroristes». «Si elle les protège, dit-il, les soutient, en leur réservant son agence d’information officielle pour les promouvoir, c’est pour attenter à la souveraineté et à la sécurité nationale en ciblant sa stabilité et son unité».

    S’agissant de la guerre électronique menée par des officines étrangères contre l’Algérie, le ministre de la Communication souligna qu’une «centaine de sites électroniques marocains soutenus par la France et l’entité sioniste dont le site Maghreb Intelligence mènent,, une «cyber guerre putride contre l’Algérie».

    S’agissant des chantiers lancés pour la réforme des médias, notamment de la presse électronique, Ammar Belhimer indiquera que les médias en ligne demeurent au cœur des préoccupations du secteur au vu de leur rôle efficace, voire stratégique dans l’accompagnement de l’ère du numérique.

    Concernant les questions internationales et régionales, Belhimer a mis en avant les efforts de l’Algérie, pour le retour de la paix et de la stabilité en Libye. «L’Algérie encourage et soutient toutes les initiatives de règlement pacifique et les solutions loin de toute ingérence». L’approche algérienne «a toujours été juste» dans le règlement des conflits, notamment dans les pays du voisinage et le continent africain», assure M. Belhimer. Sur la «présence» française au Mali, le ministre est catégorique : «elle est une menace contre la sécurité interne (du Mali)».

    Algérie54, 03/11/2021

  • Algérie : Les mensonges de M. Zemmour

    Algérie : Les mensonges de M. Zemmour – Si, durant la colonisation turque, le rythme de croissance de la population algérienne évolua naturellement malgré les expéditions punitives contre les résistants et les tribus réfractaires au paiement des impôts, il en fut autrement lors des premières années de la présence française. Un génocide en règle !

    Si, durant la colonisation turque, le rythme de croissance de la population algérienne évolua naturellement malgré les expéditions punitives contre les résistants et les tribus réfractaires au paiement des impôts, il en fut autrement lors des premières années de la présence française. Un génocide en règle !

    M. Zemmour ment quand il dit que la population algérienne a été multipliée par 10 entre 1830 et 1962. Au contraire, cette population, martyrisée et affamée, n’a jamais connu une courbe naturelle entre ces deux dates. Évaluée à 3 millions d’habitants en 1830, elle n’a augmenté que de 9 millions en presque un siècle et demi !


    Donc : multipliée par quatre et non par dix ! Autre précision pour notre «Berbère juif» : en 1962, l’espérance de vie était de 48 ans. M. Zemmour doit savoir qu’elle est actuellement de 78 ans !

    Encore un «méfait» de l’indépendance !

    Maâmar Farah

    Le Soir d’Algérie, 03/11/2021

  • Voilà pourquoi Macron a traité Morrison de menteur

    Voilà pourquoi Macron a traité Morrison de menteur – Morrisona affirmé que les Français savaient que le contrat d’achat de 12 sous-marins par l’Australie était sur le point d’être rompu en septembre en faveur d’un partenariat de sous-marins nucléaires avec les États-Unis et le Royaume-Uni.

    Emmanuel Macron a publiquement traité Scott Morrison de menteur parce qu’il était tellement en colère d’être « laissé de côté » dans la région du Pacifique, selon un expert de la France.

    Interrogé par des journalistes lors du sommet sur le climat COP26 à Glasgow pour savoir si M. Morrison lui avait menti avant de déchirer un contrat de sous-marin de 90 milliards de dollars, le président Macron a répondu : « Je ne pense pas, je sais ».

    M. Morrison a nié avoir menti à M. Macron et a insisté sur le fait que les Français savaient que le contrat d’achat de 12 sous-marins par l’Australie était sur le point d’être rompu en septembre en faveur d’un partenariat de sous-marins nucléaires avec les États-Unis et le Royaume-Uni.

    La manifestation publique de la colère du président Macron était très inhabituelle et reflète la fureur de Paris face à l’annulation de ce que la presse française a appelé « le contrat du siècle », qui aurait apporté d’énormes avantages économiques.

    Le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a affirmé que la colère du président Macron était une tentative de gagner les électeurs français avec une élection en avril, mais l’expert en affaires françaises, le professeur Peter McPhee de l’Université de Melbourne, a déclaré qu’il était furieux parce que les intérêts stratégiques de la France ont été mis à mal.

    En mai 2018, le président Macron a annoncé pour la première fois une stratégie indo-pacifique, exposant les priorités de la France pour la région – où elle possède des territoires en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française – telles que le renforcement de la défense et de la sécurité, l’augmentation de la croissance économique et le respect de l’État de droit dans un contexte d’affirmation croissante de la Chine.

    La promotion de la coopération entre « partenaires partageant les mêmes idées » était un élément clé de la stratégie et le contrat de sous-marin avec l’Australie faisait partie de cet objectif plus large.

    ‘En mai 2018, Macron a annoncé une stratégie indo-pacifique française alors qu’il se tenait à côté du Premier ministre de l’époque, Malcolm Turnbull, à Sydney’, a déclaré le professeur McPhee au Daily Mail Australia.

    En mai 2018, le président Macron a annoncé pour la première fois une stratégie indo-pacifique. En photo : Des navires alliés mènent des opérations dans l’Indo-Pacifique le mois dernier.

    En mai 2018, le président Macron (deuxième à gauche) a annoncé une stratégie indo-pacifique française alors qu’il se tenait aux côtés du Premier ministre de l’époque, Malcolm Turnbull (deuxième à droite) à Sydney.

    ‘Et dans une mise à jour aussi récente que le mois d’août de cette année, le contrat de sous-marins avec notre « grand allié » l’Australie a été considéré comme assez pivotant pour cela.

    La France a développé une stratégie majeure pour la région et cette annulation est au cœur de cette stratégie », a-t-il ajouté.

    Le gouvernement français s’est senti exclu des décisions stratégiques clés concernant l’Indo-Pacifique.

    Il ne s’agit pas seulement d’un contrat de sous-marin, mais de la place de la France dans la région ».

    Le professeur McPhee a déclaré qu’il était extrêmement rare qu’un dirigeant accuse publiquement un allié de mentir.

    Je ne peux vraiment pas penser à une occasion précédente. Macron a considéré l’Australie comme le partenaire clé de la France dans le Pacifique et pour un allié, dire que le leader d’un pays allié a menti – c’est normalement quelque chose qui se fait autour d’un verre plutôt qu’en marge d’une conférence « , a-t-il déclaré.

    Cela a été fait très délibérément. Il y avait de la poudre aux yeux derrière ce qu’il a dit. Macron était furieux, et pas seulement à cause des sous-marins ».

    Lorsque M. Dutton a affirmé que le président Macron montrait sa colère pour séduire les électeurs français en prévision d’un défi lancé par le leader d’extrême droite Marine Le Pen, il a répondu : « Les politiciens et les élections forment toujours un mélange intéressant ».

    Le ministre de la défense, Peter Dutton, a affirmé que le président Macron (photographié avec sa femme Bridgette le mois dernier) montrait sa colère pour séduire les électeurs français avant l’élection présidentielle d’avril.

    Le président Macron doit faire face à un défi de la part de la candidate d’extrême droite Marine Le Pen (photo) à l’approche des élections d’avril 2022.

    Le professeur McPhee a déclaré que la politique intérieure était un facteur, mais que tous les partis en France avaient une réaction similaire à l’annulation du sous-marin.

    Pour Macron, oui, c’est humiliant à l’approche des élections, mais tous les partis politiques français ont été indignés par ce qui s’est passé », a-t-il déclaré.

    La remarque de Dutton est une remarque facile pour minimiser l’importance de cette affaire, juste pour dire « les Français font de la politique », mais il y a beaucoup plus que cela.

    Il faut dire que l’indignation en France a touché tout le spectre politique.

    Le principal journal de gauche en France, Libération, a consacré huit pages à l’annulation du contrat.

    Le principal journal conservateur, Le Figaro, a eu à peu près la même réaction », a-t-il déclaré.

    Plus de 1,6 million de personnes vivent en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française et les trois quarts de la zone économique exclusive française se trouvent dans l’Indo-Pacifique.

    La Nouvelle-Calédonie est confrontée à un troisième référendum sur l’indépendance le 12 décembre.

    M. Morrison (en photo à la conférence sur le climat de Glasgow) a nié avoir menti à M. Macron et a insisté sur le fait que les Français savaient que l’accord d’achat de 12 sous-marins par l’Australie était en péril avant qu’il ne soit déchiré en septembre.

    M. Morrison a annoncé sa décision d’annuler le contrat français de sous-marins lors d’une conférence de presse conjointe avec Boris Johnson et Joe Biden en septembre.

    M. Morrison souhaite disposer d’ici 2040 de sous-marins à propulsion nucléaire de type américain ou britannique, plus furtifs et pouvant rester en mer plus longtemps que les sous-marins conventionnels.

    La France a été prise de court par cette décision et s’est dite « poignardée dans le dos ».

    Après que M. Macron a accusé M. Morrison de lui avoir menti lundi, le Premier ministre australien a répliqué en déclarant qu’il n’accepterait pas d’être « trahi ».

    Le président français a affirmé qu’il n’avait pas été informé des projets de l’Australie de rompre le contrat de défense avant que le pacte de sécurité AUKUS ne soit révélé au monde entier le 15 septembre.

    Mais dans un message qui aurait été divulgué par le bureau de M. Morrison pour montrer que M. Macron savait que l’accord reposait sur des bases fragiles, le dirigeant français a écrit : « Dois-je m’attendre à de bonnes ou de mauvaises nouvelles pour nos ambitions communes en matière de sous-marins ?

    Bien que M. Morrison ait admis que M. Macron n’était pas au courant des négociations avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, en raison de leur nature confidentielle, il affirme que le dirigeant français a été informé dès le mois de juin que l’Australie consultait d’autres options pour les sous-marins.

    Un SMS secret (photo) semble montrer qu’Emmanuel Macron a été averti que l’Australie allait torpiller son contrat de 90 milliards de dollars avec la France pour des sous-marins.

    Une poignée de main maladroite à Rome entre le Premier ministre australien Scott Morrison (à droite) et le président français Emmanuel Macron (à gauche).

    Daily Mail online, 02/11/2021

  • Affaire AUKUS: Des messages de Macron à Morrison divulgués

    Affaire AUKUS: Des messages de Macron à Morrison divulgués – Les médias australiens ont publié mardi des messages entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre australien Scott Morrison

    CANBERRA, 2 novembre (Reuters) – Les médias australiens ont publié mardi des messages entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre australien Scott Morrison, Canberra cherchant à se défendre contre les allégations selon lesquelles elle aurait menti à Paris au sujet d’un contrat de sous-marins de plusieurs milliards de dollars.

    En septembre, l’Australie a annulé un contrat avec le groupe français Naval Group, choisissant de construire au moins 12 sous-marins à propulsion nucléaire après avoir conclu un accord avec les États-Unis et la Grande-Bretagne.

    L’annulation a provoqué une rupture bilatérale majeure, et Macron a déclaré dimanche que Morrison lui avait menti sur les intentions de l’Australie, une allégation sans précédent chez les alliés. Morrison a démenti cette allégation.

    Selon une source familière avec les messages, lorsque Morrison a essayé d’organiser un appel avec Macron au sujet du contrat des sous-marins le 14 septembre, deux jours avant l’annonce de l’accord avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, Macron a répondu par un message disant « Dois-je m’attendre à de bonnes ou de mauvaises nouvelles pour nos ambitions communes en matière de sous-marins ? » Le message contenant la réponse de Morrison n’a pas été divulgué.

    La source a refusé d’être identifiée en raison de la sensibilité de la question.

    La France a déclaré que l’Australie n’a pas tenté de l’informer de l’annulation jusqu’au jour où Canberra a annoncé son accord avec les États-Unis et la Grande-Bretagne.

    « Il ne fait aucun doute que Morrison avait besoin de se mettre en avant et de convaincre les Australiens et les alliés qu’il n’était pas duplicite et qu’il ne mentait pas, mais il y avait une grave inquiétude que le projet ne soit pas mené à bien », a déclaré Haydon Manning, professeur de sciences politiques à l’université Flinders en Australie-Méridionale.

    Ce mois-ci, l’Union européenne a reporté pour la deuxième fois le prochain cycle de négociations sur un éventuel accord de libre-échange, dans un contexte de colère latente face à la décision de Canberra d’annuler le contrat avec la France.

    Reuters, 02/11/2021

  • The Guardian: Pourquoi Macron est-il si fâché contre Morrison?

    The Guardian: Pourquoi Macron est-il si fâché contre Morrison? -Une guerre des mots enflammée a éclaté entre le président français et le Premier ministre australien au sujet des sous-marins. Comment en est-on arrivé là ?

    Le président français, Emmanuel Macron, a accusé Scott Morrison de mentir au sujet de l’accord sur les sous-marins, ce qui a incité le Premier ministre australien à lancer une réfutation furieuse de ce qu’il a appelé des « insultes » et des « calomnies ».

    Voyons ce qui s’est passé en dessous de ce qui s’est dit pour essayer de comprendre ce qui s’est passé.

    Pourquoi Macron est-il si contrarié ?

    Tout d’abord, l’essentiel. Le contrat français avec l’Australie pour fournir 12 sous-marins à propulsion conventionnelle est une grosse affaire pour la France – financièrement et stratégiquement – depuis qu’il a été initié en 2016. La valeur totale du projet de sous-marins a été estimée à près de 90 milliards de dollars australiens (bien que ce chiffre comprenne toutes les dépenses qui y sont associées).

    Le Premier ministre Scott Morrison arrive à la conférence de l’ONU sur le changement climatique (COP26) à Glasgow, en Écosse.
    Je ne vais pas me laisser faire : Scott Morrison s’en prend à Macron dans le cadre de l’accord sur les sous-marins.
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    Il est donc normal qu’un président français soit contrarié lorsque l’Australie a révélé qu’elle avait décidé d’abandonner le contrat et de s’associer aux États-Unis et au Royaume-Uni pour acquérir au moins huit sous-marins à propulsion nucléaire (en attendant une étude de 18 mois).

    C’est une grosse perte, mais y a-t-il une autre raison pour laquelle la France a réagi si vivement ?

    Oui. Le gouvernement français s’est offusqué de la manière dont le partenariat Aukus a été négocié en secret, affirmant qu’il a été « poignardé dans le dos » au cours du processus et qu’on lui a manqué de respect en tant que partenaire proche. Elle a affirmé n’avoir été informée qu’à la onzième heure, sans véritable possibilité de consultation.

    L’une des rencontres les plus controversées est la réunion et le dîner de Morrison avec Macron au Palais de l’Élysée à Paris en juin.

    Que savons-nous des entretiens de Morrison et de Macron à Paris ?

    Morrison s’est rendu à Paris quelques jours seulement après avoir eu sa propre réunion trilatérale avec Joe Biden et Boris Johnson en marge du sommet du G7 à Carbis Bay, au Royaume-Uni. (Nous savons maintenant que les dirigeants de l’Australie, des États-Unis et du Royaume-Uni discutaient de ce qui allait devenir l’accord Aukus).

    Nous savons que les préoccupations de l’Australie concernant le programme de sous-marins ont été discutées entre Morrison et Macron. Les deux parties s’accordent également à dire que Morrison a fait part de ses inquiétudes quant à la détérioration de l’environnement stratégique dans la région indo-pacifique. Mais les deux parties ont des interprétations différentes de ce qui en a découlé.

    L’ambassadeur français, Jean-Pierre Thébault, a précédemment déclaré au Guardian Australia qu’il ne s’agissait pas de la fin de la conversation : « Le Premier ministre, selon notre compréhension, a signalé qu’il y avait des questions soulevées sur l’évolution de la situation dans la région … mais ce qui a été convenu, c’est que cette conversation se poursuivrait. »

    Voici le compte rendu fourni par Morrison lorsqu’il s’est adressé aux journalistes à Glasgow lundi : « Maintenant, à ce moment-là, j’ai dit très clairement qu’un sous-marin conventionnel à moteur diesel n’allait pas répondre aux exigences stratégiques de l’Australie. Nous en avons discuté franchement ».

    Mais M. Morrison a déclaré aux journalistes que ce n’était pas à lui de signaler le plan B émergent (les sous-marins à propulsion nucléaire soutenus par les États-Unis et le Royaume-Uni) à ce stade : « Je n’ai pas discuté des autres alternatives que nous examinions. Ces discussions étaient confidentielles et soumises aux dispositions de sécurité que nous avions prises concernant ces autres discussions. »

    Morrison a-t-il fait allusion à l’abandon de l’accord français en juin ?

    Avec le recul, peut-être un petit indice. S’adressant aux journalistes peu après la réunion de Paris en juin, M. Morrison n’a pas exclu de se retirer du projet lorsque la prochaine étape contractuelle serait atteinte, mais il a également laissé entendre que les points de friction étaient en voie de résolution.

    M. Morrison a déclaré qu’il appréciait le fait que le président français « joue un rôle très actif » dans la résolution des problèmes liés au contrat. « Le président Macron et moi-même avons une relation très, très ouverte, très transparente et très amicale qui nous permet de nous parler franchement de ces questions », a déclaré M. Morrison le 16 juin.

    Interrogé pour savoir s’il quittait Paris plus ou moins confiant sur le programme des sous-marins, Morrison a répondu : « Je pars en sachant que nous avons correctement soulevé les défis que nous devons relever, et qu’il nous appartient donc maintenant d’avancer sur cette base. »

    Que s’est-il passé en coulisses ?

    Morrison a déclaré aux journalistes lundi que le système de défense français « s’est mis en action » dès le lendemain du dîner à l’Élysée pour tenter de résoudre les problèmes liés au projet – notamment en envoyant un amiral français en Australie « pour essayer de sauver le contrat ».

    « Donc, s’il n’y avait aucune inquiétude quant à la menace du contrat, l’amiral Morio ne serait jamais venu en Australie », a déclaré Morrison.

    M. Morrison a déclaré que le gouvernement australien « a finalement décidé que nous étions d’accord pour ne pas être d’accord » et que le sous-marin français de classe Attack « ne répondrait pas à nos exigences ».

    La France a-t-elle soulevé d’autres plaintes concernant l’ouverture de l’Australie ?

    Oui. Fin août, deux semaines avant l’annonce de l’Aukus, les ministres australiens Marise Payne et Peter Dutton ont rencontré par liaison vidéo leurs homologues français pour annoncer le renforcement de leurs liens (c’était la première réunion « 2+2 » entre les deux parties).

    Selon le communiqué officiel conjoint – qui a évidemment été approuvé par la France et l’Australie – les quatre ministres ont « souligné l’importance du futur programme de sous-marins ».

    M. Thebault, l’ambassadeur français, a déclaré qu’il était désormais évident qu’il n’y avait « aucune sincérité dans la discussion ».

    Qu’en est-il de la lettre que l’Australie a envoyée quelques heures avant l’annonce de l’Aukus ?
    La France s’est plainte que l’une des raisons pour lesquelles elle s’est sentie prise au dépourvu était que quelques heures plus tôt, des responsables australiens avaient informé l’entrepreneur français de l’avancement du contrat de sous-marin.

    Dans la lettre, envoyée le 15 septembre, le directeur général du programme des futurs sous-marins confirmait que la sortie d’une révision d’un aspect du projet « a été réalisée comme requis par le contrat de conception du sous-marin ». Mais la lettre contenait également une mise en garde selon laquelle « les questions abordées dans cette correspondance ne constituent pas une autorisation de poursuivre les travaux ».

    Lors des estimations du Sénat la semaine dernière, le secrétaire du ministère australien de la défense, Greg Moriarty, a déclaré qu’il y avait eu « un certain nombre d’engagements avec des responsables français au sujet de notre réflexion sur les besoins en capacités », mais il a ajouté : « Je n’ai pas discuté de l’annulation du programme Attack avec un responsable français avant la nuit précédant [l’annonce] ».

    Moriarty a décrit comme suit la réaction de Naval Group lorsqu’il a été informé quelques heures plus tard : « Ils ont été surpris et déçus – ce qui est compréhensible ».

    Comment un SMS de Macron à Morrison a-t-il pu être divulgué ? Et que montrait-il ?

    Quelques heures avant la conférence de presse de Morrison, qui s’en prenait à Macron lundi, le Daily Telegraph de Sydney a fait état du contenu d’un SMS que le Premier ministre a reçu du président français deux jours avant l’annonce de l’Aukus. Selon ce compte-rendu, Macron a envoyé un message à Morrison pour lui dire qu’il n’était pas disponible au moment où l’Australie avait demandé à l’appeler et il a écrit :  » : « Dois-je m’attendre à de bonnes ou de mauvaises nouvelles pour nos ambitions communes en matière de sous-marins ? »

    Lorsqu’on lui a demandé lundi pourquoi il avait été décidé de publier le message texte, Morrison a répondu : « Je ne vais pas me livrer à votre éditorial sur ce sujet. » Mais Morrison a ajouté que le message « montrait clairement que [Macron] était préoccupé » par l’annulation du contrat.

    La publication du message semble avoir pour but de montrer que la décision d’Aukus n’est pas tombée du ciel. Mais une autre lecture de ce message est que Macron ne savait pas – deux jours avant – de quel côté penchait le gouvernement australien. Morrison a répondu à Macron qu’il était important que les deux hommes se parlent. Lorsqu’il n’a pas été possible de fixer une heure, M. Morrison a déclaré avoir envoyé une lettre par SMS à M. Macron pour lui faire part de sa décision.

    Que fait-on pour réparer les dégâts ?

    La France demande au gouvernement australien de proposer des « actions tangibles » pour combler le fossé diplomatique.

    Lundi, le ministre australien des Affaires étrangères a rencontré pendant plus d’une heure l’ambassadeur de France pour entamer le processus, mais cet effort pourrait être compromis par certains membres du gouvernement qui ont minimisé l’importance de la décision de l’Australie en termes théâtraux, et maintenant par la forte réaction de Morrison aux remarques de Macron.

    The Guardian, 01/11/2021

  • Algérie:Le français n’est pas toujours une histoire de langue

    Algérie:Le français n’est pas toujours une histoire de langue – L’enfer ou le paradis culturel, c’est toujours l’Autre. L’enfer mémoriel, souvent lui également.

    L’enfer ou le paradis culturel, c’est toujours l’Autre. L’enfer mémoriel, souvent lui également. Par opposition ou par effet de miroir, le désert culturel, c’est aussi et encore l’Autre. Mais l’enfer ne fait pas le diable, comme dit le proverbe italien. Et en enfer, le diable est un personnage positif, selon Stanislaw Jerzy Lec, auteur polonais d’aphorismes éloquents.
    L’Autre, ennemi par le sang versé et frère-ennemi par le sang mêlé. L’ami impossible de langue commune et de longue date. L’Autre, qui, soixante ans presque après l’indépendance, a, lui, une mémoire de l’histoire commune prolifique. Mémoire opulente d’un côté, et de l’autre, mémoire rachitique et mutique.

    Six décennies de souvenirs séparés et l’héritage du français comme «butin de guerre» ou comme «exil» culturel. C’est comme si, longtemps après la longue nuit coloniale, nos génies littéraires Kateb Yacine et Malek Haddad nous rappelaient de nouveau que les Français Molière et Marivaux sont pour nous, berbéro-arabes de bonne foi islamique, un butin linguistique providentiel. Ou un exil sans retour, dont nos deux langues maternelles, l’arabe et tamazight, nous consoleraient peu, même si nombre de patriotards linguistiques en ces temps de penchant démagogique et d’appétence schizophrénique pour la langue de Shakespeare appellent, de manière ostentatoire, à éradiquer le français à la racine !

    À l’évidence, le français, c’est un peu de notre histoire et de notre culture œcuménique, sans que l’on soit pour autant Français par le français hérité, dompté, adopté et usité. Le français et les Français qui sont pour nous des accidents de l’Histoire. C’est ainsi que soixante ans après ou presque, l’usage de l’idiome de Voltaire est encore plus intensif dans les mondes de l’économie, des sciences exactes et de la médecine. Amazighs et Arabo-musulmans que nous sommes, on est, en 2021, plus nombreux encore, comme on dit à Bab-el-Oued et Soustara, à «parler la France» sans toujours lui parler, encore moins parler le même français qu’elle.

    Surtout quand il est question de l’Histoire écrite ou réécrite en France au moment même où l’Algérien francophone, arabophone ou amazighophone ou les trois à la fois, commémore en Algérie sa propre Histoire sans pour autant l’écrire. Pendant ce temps, l’Autre, en France, avec la puissance de la matière grise, la force documentaire, l’arsenal archivistique et la vaste base éditoriale, débat tous azimuts. Écrit, réécrit, parle et fait parler, surtout de lui. Il dit et fait dire l’Histoire de l’Un et de l’Autre en même temps, alternativement, distinctement. Mémoires vivantes mais parfois sélectives. Presse écrite, télés, radios et Web intense, les médias sont régulièrement au rendez-vous. Parfois en masse.
    Colloques et autres rencontres, livres à profusion, reliures, films, documents, docu-fictions, documentaires, dossiers, hors-séries, numéros spéciaux, témoignages, révélations, entretiens, plaidoyers, analyses, reportages, BD, photos et archives inédites : les mémoires françaises défilent. Elles déferlent, foisonnent, vives mais encore à vif. Plaies toujours ouvertes dans les mémoires contradictoires et dans les cœurs toujours sous l’empire de la passion. Historiens, journalistes, écrivains, photographes, dessinateurs, universitaires, cinéastes, acteurs civils et militaires d’hier, politiques d’aujourd’hui, pieds-noirs et harkis, fils et filles de rapatriés d’Algérie, toutes les mémoires sont ainsi convoquées. Y compris une partie des mémoires de l’Autre, chez lui ou chez l’Autre interrogées. Mémoires en panne, mémoires parallèles, mémoires en opposition, mémoires inconciliables car, à ce jour, irréconciliables. Et pendant ce temps-là, l’Autre, c’est-à-dire nous-mêmes, oublie de bien se souvenir ou se souvient pour mieux oublier. Silence de la mémoire officielle, absence de la mémoire citoyenne et, dans les deux cas, mise en branle d’une mémoire réactive, offusquée, outragée, blessée mais le plus souvent magnifiée.

    Sur cette terre immémoriale d’Algérie, la mémoire fait le Ramadhan culturel et le carême historique perpétuels. Officiels, politiques, journalistes, historiens, universitaires, acteurs et victimes des drames incommensurables d’hier, sont souvent absents et abstinents quand l’Autre, le bourreau colonial d’hier, déploie mémoriaux et fil mémoriel, chaque fois plus présent encore, et culturellement «incontinent».

    Algérie, terre d’Histoire où les élites sont cependant amnésiques et le peuple laissé sans mémoire. Comme si tout le monde avait fait sienne cette sentence de Yun Mi-Kyung, célèbre auteur sud-coréenne de Mangas philosophique : «Hélas, l’Homme a la mémoire courte et répète les mêmes erreurs !»

    Noureddine Khelassi

    Le Soir d’Algérie, 02/11/2021

  • Alger-Moscou: des relations et un climat sereins

    Alger-Moscou: des relations et un climat sereins – Les vaticinations de la presse française et marocaine et souvent israélienne rappellent les falsifications et les contradictions dans lesquelles Paris-Rabat et Tel-Aviv se positionnent contre le droit international.

    Accuser Alger de fer de lance des intérêts de la Fédération de Russie dans la région et en Afrique, c’est le fondement d’une politique de désinformation vieille comme l’Histoire.

    Dans la mesure où les possibilités des relations entre l’Algérie et la Fédération de Russie sont illimitées du fait de leur longue et fructueuse histoire, c’est déjà un atout géopolitique très satisfaisant et qui inquiète certaines parties, notamment au regard de la situation complexe qui prévaut actuellement en Afrique du Nord et en Afrique, au Sahel en particulier. Le climat serein qui préside aux rapports entre Alger et Moscou ainsi que la qualité de leurs liens en perpétuel raffermissement sont la cible de certains… L’évolution de ces rapports algero-russes se situe toujours sur la même ligne droite. Un renforcement de la coopération et une prise de contact fort utile dans la conjoncture régionale et internationale explosive actuelle. Donc un continu rapprochement entre les deux pays qui cadre fort bien avec leur objectif alimentant efficacement la sécurité et la paix à travers le monde.

    Sur cette toile de fond des excellents rapports algero-russes vient de se dessiner comme à l’accoutumé, la campagne d’inventions, de calomnies, de propagande, de surenchère et de désinformation infondée d’une presse internationale, notamment française et marocaine, qui n’a jamais cessé d’abreuver ses lecteurs et l’opinion publique des fantaisies des manipulations professionnelles à desseins multiples sous-jacentes car il s’agit de journalistes à la solde de divers lobbies connus pour leur jugement tendancieux à l’égard des relations historiques entre l’Algérie et l’ex-URSS.

    Il n’est pas nécessaire de reproduire et de réfuter toutes les vaticinations de cette presse française et marocaine et souvent israélienne, tant elles rappellent les falsifications et les contradictions dans lesquelles Paris-Rabat et Tel-Aviv se positionnent contre le droit international, la question palestinienne et le conflit du Sahara occidental et pour la France de s’être embourbée pendant toute son intervention au Mali sans aucun succès.

    Depuis de longues années les deux si proches l’un de l’autre qu’il y a ce besoin d’échanger constamment et régulièrement leurs points de vue, faire en quelque sorte un tour d’horizon sur la situation internationale et leurs rapports bilatéraux. Les résultats ont toujours été à la mesure des espoirs communs des deux pays.

    La visite officielle effectuée au mois de Juin dernier à Moscou par le général de corps d’Armée, Saïd Chengriha, Chef d’état-major de l’ANP marque cette alliance stratégique historique entre l’Algérie et la Russie. Cette visite est intervenue à l’invitation du ministre russe de la Défense, elle marque une nouvelle fois le haut niveau de coopération entre les deux pays. L’offensive médiatique souvent diplomatique balancée par certaines parties vise à  » détruire  » les bonnes relations entre les deux pays.

    Une tactique soigneusement calculée par le lobby parisien anti-algérien à travers ses manœuvres dans la plus grande proximité avec le Maroc et l’entité sioniste et des pressions qu’il exerçait constamment sur l’Algérie pour nouer des relations diplomatiques avec l’Etat sioniste.

    Il est reconnu dans les milieux diplomatiques que Paris, à partir de l’Elysée, ne tolérerait aucune présence de la Russie ni au Maghreb ni en Afrique et plus particulièrement au Sahel et il en est de même pour la Chine.

    Paris ne pourra convaincre qu’il représente une force de paix et de sécurité dans la région. L’inverse de ce que Moscou vise à savoir : la fin de ce statu quo voulu par la France ou encore le Maroc.

    Par B. Chellali

    Le Maghreb.dz, 02/11/2021