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  • France-Algérie: Loin des réactions émotionnelles

    France-Algérie: Loin des réactions émotionnelles – Tout comme le dossier mémoriel, qui ne peut en aucun cas faire l’objet de marchandage, la criminalisation du colonialisme devrait également être placée au même rang et traitée loin des pressions et des humeurs du moment

    L’expérience a montré qu’il ne faut jamais agir sous le coup des émotions dans les relations avec la France. Les initiatives anticolonialistes se multiplient à l’ombre d’une crise entre Alger et Paris après les récents propos du président français, qui a gravement dérapé en accusant le système «politico-militaire» algérien d’entretenir une «rente mémorielle» en servant à son peuple une «histoire officielle» qui «ne s’appuie pas sur des vérités». Une crise qui semble produire un effet boule de neige.

    En parallèle à ceux qui appellent à l’élimination du français dans les échanges administratifs et autres, les députés fraîchement installés annoncent une initiative visant à soumettre à nouveau un projet de loi criminalisant la colonisation française de l’Algérie entre 1830 et 1962. Cela rappelle une précédente initiative coulant dans le même moule parlementaire, qui remonte à 2010, et qui, finalement, n’a pas été approuvée par l’Assemblée populaire nationale. Le nouveau projet de loi, présenté à la présidence de l’Assemblée populaire pour étude, sera transféré au gouvernement avant d’être soumis à la discussion et à l’approbation, pour ensuite entrer en vigueur après la promulgation du président de la République. D’ici là, tant que l’initiative est intimement liée à la crise, les relations entre les deux pays peuvent évoluer de la crispation au dégel, vers le meilleur ou le pire, et personne ne peut jurer ce qu’il adviendra de ce projet.

    Tout comme le dossier mémoriel, qui ne peut en aucun cas faire l’objet de marchandage, la criminalisation du colonialisme devrait également être placée au même rang et traitée loin des pressions et des humeurs du moment. Il est, donc, indispensable de tirer les leçons, d’ordres juridique et politique, de la précédente initiative et aller doucement mais sûrement vers l’approbation de ce projet par l’APN. Les parlementaires français, quand ils ont voté en 2005 la loi glorifiant le colonialisme ou «le rôle positif de la présence française en outre-mer, notamment en Afrique du Nord», n’avaient lié leur initiative à aucun fait du moment. Deux ans après le vote en question, en 2007, l’ex-président Sarkozy avait qualifié lors d’une visite en Algérie le système colonial de «profondément injuste», mais en écartant toute idée de «repentance», idée soutenue par tous les présidents qui se sont succédé à l’Elysée. Une constance dans la démarche qu’on devrait adopter loin des réactions émotionnelles qui semblent dans le moment infaillibles mais qui se dissipent avec la disparition des effets du choc émotionnel. Cette action parlementaire devrait se concrétiser loin des turbulences dans les relations entre les deux pays. Et les responsables du pouvoir exécutif devraient faire avec cette loi, si elle venait à être approuvée, dans leur comportement avec leurs homologues français. Soit se mettre à l’extérieur du cercle de souveraineté de l’APN, et ne pas se laisser entraîner dans des divergences diplomatiques à ce propos.

    Ayoub Benzeghbi

    Le Quotidien d’Oran, 02/11/2021

  • Algérie : La criminalisation du colonialisme repoussée

    Algérie : La criminalisation du colonialisme repoussée – Les parlementaires invoquent l’urgence et l’absence d’un consensus national qui ouvrirait la voie à la publication de ce projet

    Les blocs parlementaires les plus représentatifs de l’Assemblée nationale populaire ont refusé d’approuver l’initiative visant à criminaliser le colonialisme, qui a été présentée par le Mouvement de la société pour la paix, en invoquant l’urgence et l’absence d’un consensus national qui ouvrirait la voie à la publication de ce projet.

    Entre-temps, les initiateurs ont confirmé que les partis politiques représentés au Parlement ont reçu un délai d’un mois pour discuter de cette mesure au niveau des partis, mais sans résultat.

    Les représentants des blocs parlementaires – FLN et RND- ont justifié leur échec à se joindre à l’initiative du projet de criminalisation du colonialisme, qui a été déposé par le Mouvement de la Société pour la Paix, auprès du bureau du Conseil, coïncidant avec la commémoration de l’anniversaire de la Journée de la Révolution, et ont exprimé leur refus d’accorder une « approbation pour un projet urgent qui n’a pas bénéficié d’un consensus national », ce qui a été confirmé par le chef du bloc du parti du Front de Libération Nationale, Sid Ahmed Tamamri, qui a déclaré à Echorouk que le premier accord entre les députés était basé sur l’orientation vers un traitement global du texte du projet de loi et la prise en compte de tous ses aspects politiques, économiques, juridiques et historiques.

    « Le parti MSP a pris l’initiative de présenter ce projet, même si les députés étaient en accord global sur le dossier, et a exigé un délai pour le traiter dans tous ses aspects, donc nous avons vu qu’il y avait une urgence à le présenter, d’autant plus que la question n’est pas seulement liée à une réaction, mais plutôt dans une loi dont dépendent les générations car elle représente le dossier de la mémoire nationale ».

    « Le FLN a été le premier à présenter un projet de criminalisation du colonialisme, mais ce dernier n’a pas vu la lumière pour plusieurs raisons, notamment le manque de connaissance complète du projet, qui nécessite une discussion globale, car la question n’est pas liée uniquement à la classe politique, mais au peuple et au gouvernement et aux institutions dans leur ensemble, ce qui fixe un délai pour présenter une décision incorrecte. Nous ne voulons pas utiliser cet important dossier lié à la mémoire pour des objectifs spécifiques, mais nous voulons qu’il représente l’importance de notre cause ».

    Le leader du Rassemblement national démocratique et porte-parole officiel du parti, Arbi Safi, a le même point de vue et a considéré, dans une déclaration à Echorouk, que le projet de criminalisation du colonialisme est une question nationale qui concerne le peuple algérien et la classe politique du pays, et qu’il a donc besoin d’un consensus national populaire, ajoutant que son parti a longtemps plaidé pour lever la main pour ce projet, mais le reproposer de cette manière est rejeté par le RND, d’autant plus que l’idée n’est pas née aujourd’hui, ce qui rend l’unanimité à son sujet plus que nécessaire car elle n’accepte pas le désaccord.

    « Il était censé élargir la discussion autour et coordonner entre tous pour l’enrichir, en commençant par le Parlement et en atteignant les chefs de partis qui en décident, considérant qu’un tel projet a besoin d’une approche en douceur pour atteindre son objectif sans obstacles qui le ramèneraient au point zéro ».

    Le chef du bloc parlementaire du Mouvement pour une société de la paix, Ahmed Sadouk, confirme que tous les députés, toutes orientations politiques confondues, sont convaincus de la nécessité d’aller vers la résurrection du projet de criminalisation du colonialisme dans les plus brefs délais, mais nous avons été surpris par le retour au point zéro après que les blocs parlementaires aient exigé de lui donner plus de temps, ce qui a été accepté par le MSP, qui a été accordé pour un mois entier sans résultat et sans faisabilité.

    « Nous ne voulons pas de fanfare sans farine. Le premier novembre est une occasion importante pour présenter le projet, ce qui a déjà été fait. Des représentants de l’extérieur de notre bloc, comme le FLN, le RND, des députés indépendants et le Mouvement de la construction nationale ont rejoint l’initiative. Nous nous réservons le droit de refuser de mentionner leurs noms ».

    Echourouk online, 01/11/2021

  • Sahara Occidental : La Minurso prêchera dans le désert

    Sahara Occidental : La Minurso prêchera dans le désert – La France a pesé de tout son poids pour maintenir le statu quo profitable au Maroc.

    C’est avec une résolution sans grande conséquence que le Conseil de sécurité de l’ONU a finalement tranché, appelant les «parties au conflit» du Sahara occidental à reprendre les négociations, «sans pré-conditions et de bonne foi», et prolongeant la «mission» de la Minurso d’un an sans autre forme de procès. La demande insistante de nombreux pays et ONG, notamment américaines, à inclure la question des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso pour 2022 a été purement et simplement «ignorée», faute d’un consensus dynamité, on s’en doute, par la position de la France qui, en temps que membre permanent de l’instance onusienne, aura pesé de tout son poids pour maintenir le statu quo profitable au Royaume marocain.

    Le texte rédigé par les Etats-Unis en tant que porte-plume du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental a été approuvé après avoir été expurgé de tout ce qui pouvait conduire à la menace du veto, ce qui n’a pas empêché, il faut le noter, la Russie et la Tunisie de choisir l’abstention pour marquer leur insatisfaction à son égard. Ainsi, la résolution recommande une reprise des négociations, que devra conduire le nouvel émissaire de l’ONU, Staffan de Mistura, «en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable» dans la perspective d’une «auto-détermination du peuple du Sahara occidental».

    Cependant, en «réaffirmant la nécessité de respecter pleinement les accords militaires conclus avec la Minurso, liés au cessez-le-feu, et en «appelant les parties à s’abstenir de toute action qui pourrait saper» les efforts de l’ONU ou «déstabiliser davantage la situation au Sahara occidental», le document fait preuve d’une étrange abstraction de la réalité du terrain.

    Le Royaume marocain a fait voler en éclat l’accord de cessez-le-feu qu’il a lui-même conclu, pour sauver les meubles, en 1991 avec le Front Polisario. Il a déployé illégalement ses troupes dans la zone tampon d’El Guerguerat où elles ont agressé des militants sahraouis pacifiques, ce qui signifie clairement une rupture de l’accord conclu sous l’égide de la Minurso.

    C’est donc un cadeau empoisonné que le Conseil de sécurité vient de mettre entre les mains des nouveaux représentants onusiens, de Mistura et Ivanko qui vont clairement éprouver d’immenses difficultés pour mener à bien leur mission. Cela est surtout vrai pour la Minurso qui, faute de disposer d’un droit de regard sur les exactions marocaines contre le peuple sahraoui dans les territoires illégalement occupés, aura des «prérogatives» à peine platoniques puisqu’elle n’est jamais parvenue à progresser sur le principal objectif qui est l’organisation d’un référendum d’autodétermination attendu par le peuple sahraoui depuis de nombreuses décennies.

    En somme, la montagne a accouché d’une souris et le Front Polisario a raison d’exclure par avance tout nouveau cessez-le-feu, sachant que le Royaume marocain va persister dans sa politique du fait accompli et poursuivre le pillage des ressources du peuple sahraoui au profit des puissances qui le parrainent.

    Un échec lourd de conséquences- L’ONU impuissante au Sahara occidental

    La réaction du Front Polisario à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution prorogeant le mandat de la Minurso jusqu’à fin octobre 2022 était, à la fois, prévisible et légitime. Prévisible car les voix ont surgi de toute part pour dire qu’il est temps d’agir concrètement en dotant la mission onusienne des prérogatives de surveillance des droits de l’homme dans les territoires sahraouis, comme c’est, d’ailleurs, le cas pour toutes les autres missions de par le monde, et de lui permettre d’exercer réellement sa tâche, à savoir organiser le référendum d’autodétermination. Légitime, dès lors que le résultat est contraire à toute attente et s’avère une «grave erreur» dont les retombées sur la région ne peuvent être que néfastes, spoliant le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination.

    A l’aune de ce constat, le Front Polisario est en droit de déclarer, haut et fort, qu’ «il n’y aura pas un nouveau cessez-le-feu tant que l’occupation marocaine poursuit, en toute impunité, ses tentatives d’imposer par la force son fait accompli colonial dans les territoires occupés de la République sahraouie et d’entraver l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le fait est que ce choix de «l’inaction» et du «silence» par le Conseil de sécurité représente une menace directe sur la stabilité de la région tout entière et ne laisse d’autre option au peuple sahraoui que celle de poursuivre «la lutte armée légitime pour défendre sa souveraineté et garantir l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance» comme le proclame le communiqué du Front Polisario.

    En appelant à la réactivation du plan de règlement conforme à la résolution 690 du Conseil de sécurité adoptée en 1991, le Front Polisario énonce clairement qu’il n’y aura pas d’autre processus politique que celui que l’ONU avait consacré en collaboration avec l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) et auquel les deux parties au conflit avaient pleinement souscrit.

    Objectivement, la résolution 2602 du Conseil de sécurité prétend proroger la mission de la Minurso en des termes à peine équivoques, compte tenu du contexte actuel dans lequel se trouve le territoire non autonome que le Royaume du Maroc s’obstine à vouloir annexer en toute illégalité et dont il exploite, cyniquement et avec une avidité extrême, les ressources malgré les décisions de la Cour de justice européenne. Depuis novembre 2020, date à laquelle les forces d’occupation marocaines ont agressé dans la zone-tampon d’El Guerguerat des manifestants sahraouis pacifiques, l’accord de cessez-le-feu tel qu’édicté par la résolution 690 a été bafoué.

    Dans de telles conditions, avec la reprise des combats, les observateurs militaires de la Minurso déployés au Sahara occidental auront une tâche très difficile, voire impossible, pour exercer leur mission qui a sans cesse rencontré, en outre, des obstacles et des entraves continuelles de la part de l’occupant marocain. De plus, le cessez-le-feu de 1991 est une conséquence directe du plan de règlement conjoint adopté par l’ONU et l’OUA dont le Royaume du Maroc s’est ensuite démarqué.

    Du fait même que la nouvelle résolution péche par manque de mesures pratiques, garantissant au nouvel Envoyé spécial et à la Minurso un exercice réel de leurs missions respectives, et compte tenu de l’absence sciemment observée d’une approche «équilibrée, transparente et neutre», la seule mesure responsable consiste pour le peuple sahraoui à poursuivre résolument son combat pour la dignité et la souveraineté.

    Chaabane BENSACI

    L’Expression

  • France-USA : Maladresse

    France-USA : Maladresse – Le président américain reconnaît une attitude «maladroite».

    La crise des sous-marins australiens a signé il y a six semaines une montée de tension entre les États-Unis et la France. Pourtant, nombreux étaient ceux dans l’Hexagone à avoir estimé que la réponse de Paris face à cette trahison diplomatique était bien faible et contribuait à maintenir la perception d’une France faible. Finalement, Joe Biden et Emmanuel Macron se sont rencontrés à Rome vendredi pour apaiser les tensions. Le président américain reconnaissant une attitude «maladroite».

    Le président français a salué devant son homologue américain «les décisions concrètes» prises qui «amorcent un processus de confiance» renouvelée entre la France et les États-Unis, après la crise des sous-marins. «Ce que nous avons fait était maladroit et n’a pas été fait avec beaucoup d’élégance», a déclaré, à ce propos, le président américain, l’acte de contrition le plus clair à ce jour de la part des Américains. Biden a ajouté que la France était à ses yeux «un partenaire d’une extrême valeur», en s’adressant aux journalistes auprès de son homologue français qui le recevait à la Villa Bonaparte, ambassade de France auprès du Vatican. Le président français a quant à lui estimé qu’il était temps de tourner la page. «Nous avons clarifié ce que nous avions à clarifier», a-t-il dit.

    Dans les attentes françaises, il y a notamment un soutien clair des Américains à propos du projet de véritable défense européenne commune, cher à Paris. Selon Emmanuel Macron, cette idée, que Washington n’a pas toujours accueillie avec le plus grande chaleur, est tout à fait compatible avec l’Otan, l’alliance militaire transatlantique pilotée par les États-Unis. Paris voudrait aussi plus de soutien aux interventions militaires contre les jihadistes au Sahel, Emmanuel Macron saluant les premières mesures concrètes mises en œuvre sur le terrain par les États-Unis. La rencontre des deux hommes, qui se sont vus en tête-à-tête avant d’être rejoints par leurs délégations, devait déboucher sur un communiqué, a déjà fait savoir la Maison-Blanche. Pour Paris, le fait que le gigantesque convoi présidentiel américain, 84 voitures, se déplace en terre française était déjà un signe de la volonté américaine de recoller les morceaux. Les États-Unis avaient été visiblement pris de court par la réaction française à l’annonce mi-septembre d’une nouvelle alliance baptisée «Aukus», entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni dans la zone indopacifique. Outre le fait de ne pas avoir été consulté, Paris avait été très dépité par la première conséquence de ce partenariat : l’abandon par l’Australie d’un mégacontrat de sous-marins français. Mécontent, Emmanuel Macron, après avoir rappelé l’ambassadeur de France aux États-Unis, avait attendu une semaine avant de s’entretenir avec Joe Biden le 22 septembre, une discussion téléphonique qui avait permis d’amorcer la détente. Cette rapide réconciliation, durant laquelle Biden s’excuse rapidement et arrive avec 90 minutes de retard, va encore échauffer les passions de ceux qui critiquent déjà la faible réponse de Paris face à la trahison américaine qui a fait perdre la somme de 56 milliards d’euros (90 milliards de dollars) à l’État français. Des candidats à la présidentielle de 2022 ont notamment pointé du doigt l’incapacité de Macron de faire respecter son pays à l’international et ne manqueront pas d’utiliser cette affaire durant la campagne présidentielle pour le mettre en difficulté. Du côté américain, l’on critique déjà Biden pour avoir seulement avoué une «maladresse» dans l’affaire des sous-marins australiens.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 30/10/2021

  • Algérie: projet de loi criminalisant le colonialisme français

    Algérie: projet de loi criminalisant le colonialisme français – Zakaria Belkheir, coordinateur du projet de loi, a déclaré à l’Agence Anadolu que plus de 100 députés de différents courants politiques l’ont signé

    AA / Algérie/ Abderrazzak ben Abdallah

    Des députés algériens ont déposé, dimanche, un projet de loi visant à criminaliser la colonisation française de leur pays (1830-1962), en marge de l’escalade de la crise entre Alger et Paris.

    « Le document a été remis à la Commission des initiatives législatives et parlementaires à la présidence de l’Assemblée populaire nationale (première chambre du Parlement), et a été signé par plus de 100 députés (sur 407) », a déclaré Zakaria Belkheir, coordinateur du projet de loi.

    Et d’expliquer que « la prochaine étape sera la tenue d’une réunion du Comité des initiatives à la présidence du Parlement pour étudier le projet et décider de son sort en le transférant au gouvernement pour examen. »

    Il a précisé que « les députés qui ont signé le projet de loi appartiennent à différents courants politiques. »

    Le projet, qui a été consulté par l’Agence Anadolu, comprend six chapitres et 54 articles, et son article 23 dispose que « l’État algérien œuvre à contraindre les autorités françaises à présenter des excuses au peuple algérien pour les préjudices qu’il a subis durant la période coloniale. »

    L’article 49 dispose que « l’État algérien est tenu de ne conclure aucun accord avec la France tant que les conditions de reconnaissance de ses crimes coloniaux ne sont pas réunies. » Paris refuse de présenter des excuses officielles.

    Dans la section sur les dispositions pénales, le projet prévoit une peine de 6 mois à deux ans de prison pour tout Algérien qui glorifierait le colonialisme français par quelque moyen d’expression que ce soit.

    En 2009, la tentative des députés algériens de promulguer une loi criminalisant le colonialisme français a finalement échoué. Les opposants affirment que le régime précédent, dirigé par Abdelaziz Bouteflika (1999-2019), l’avait gelée pour des raisons politiques.

    Dans le cas où le projet de loi reçoit l’aval du gouvernement, il sera soumis au vote du Parlement, et il entrera en vigueur s’il recueille 50 % + 1 des voix des députés.

    Ce projet de loi coïncide avec une escalade de la crise avec la France, après des déclarations de son président, Emmanuel Macron, qualifiées d’ »offensives », dans la mesure où il a contesté l’histoire de l’Algérie, ce qui a incité cette dernière à rappeler son ambassadeur en poste à Paris et à interdire aux avions militaires français de survoler son espace aérien.

    Cela coïncide également avec la commémoration du 67e anniversaire du déclenchement de la Révolution de libération contre le colonialisme français, le 1er novembre 1954.

  • Algérie. Reprise de l’activité du transport maritime

    Algérie. Reprise de l’activité du transport maritime – les prix des billets pour les voyages vers la France et l’Espagne, soulignant que les prix seront compétitifs et oscillent entre 68.000 et 80.000 dinars.

    Le navire « Algérie 2 » a accosté vendredi au port d’Alger, en provenance de la ville espagnole d’Alicante, pour la première traversée après la reprise du programme de transport maritime des voyageurs, transportant 1 076 passagers et 243 voitures.

    Pour rappel, le ministère des Transports a annoncé, mardi dernier, la reprise de l’activité de l’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV), à raison de deux voyages par semaine à destination de l’Espagne à partir du 21 octobre courant et de la France à partir du 1er novembre prochain, via le nouveau navire « Badji Mokhtar 03 ».

    Et le programme de déplacements a repris la semaine dernière depuis le port d’Oran, selon le programme annoncé par le ministère des Transports, dans le cadre de faciliter le processus de déplacement des citoyens vers diverses destinations internationales. Ceci est conforme au programme annoncé par le ministère des Transports dans le cadre de la facilitation de déplacement des citoyens vers diverses destinations internationales.

    Par ailleurs, le directeur commercial de l’ENTMV, Karim Bouznad, a dévoilé les prix des billets pour les voyages vers la France et l’Espagne, soulignant que les prix seront compétitifs et oscillent entre 68.000 et 80.000 dinars.

    Boznad a souligné que les prix des voyages seront compétitifs par rapport à l’espace aérien, précisant : « Le prix d’un billet d’un an pour une personne vers la France avec une voiture est estimé à 774 euros, tandis qu’un billet de 6 mois sera estimé à 664 euros » précise le responsable.

    L’Express, 31/10/2021

  • France : Pegasus, voyages de complaisance et silence

    France : Pegasus, voyages de complaisance et silenceDevant le silence de l’élysée envers la Palestine, le Sahara occidental et sa complaisance avec le Maroc, des députés français s’insurgent. La France n’a jamais réagi publiquement à l’utilisation, par le royaume du Maroc, du logiciel d’espionnage israélien Pegasus.

    Nonobstant quelques querelles diplomatiques passagères, Paris entretient historiquement des relations de complaisance avec Rabat. Compromis et proximité institutionnelle au mépris des droits de l’homme. De petits arrangements entre amis, que dénonce le député havrais, Jean-Paul Lecoq, qui a accusé le gouvernement français d’être à la solde du Makhzen et des puissants lobbys internationaux. Le député communiste français n’y est, franchement, pas allé avec le dos de la cuillère, dans la question posée au Premier ministre, Jean Castex, sur les plaintes en diffamation déposées par le roi du Maroc contre Mediapart, Le Monde, Radio France et L’Humanité, pour avoir révélé ou dénoncé l’affaire Pegasus. Plainte que le tribunal de Paris examinera, le 6 décembre la recevabilité des poursuites engagées par le royaume du Maroc.

    Anticipant la réponse du Premier ministre – le gouvernement ne commente pas les actions en justice- Jean-Paul Lecoq a qualifié l’affaire de «sujet totalement politique». Politique, car estime le député havrais, à juste raison, qu’au regard de son importance et des terribles répercussions qu’elle pourrait induire sur la liberté de la presse, «depuis la Révolution française, il est rarissime qu’un État étranger dépose plainte contre des médias français, pour les faire taire». Et de rappeler que «six plaintes, sur les sept qui ont été déposées depuis la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, dont l’article 11 garantit la liberté de la presse, l’ont été par le royaume du Maroc». Sic!

    Sur sa lancée, Jean-Paul Lecoq dénonce le «silence politique» de Paris qui «n’a jamais réagi publiquement à l’utilisation, par le royaume du Maroc, du logiciel d’espionnage israélien Pegasus, contre des journalistes et des élus, au plus haut niveau de la République française». Normal, Paris sait mettre les petits plats dans les grands. Et s’asseoir sur les droits de l’homme. La passion française pour le Maroc ne date pas d’aujourd’hui, malgré quelques brouilles diplomatiques passagères. Très remonté contre le Premier ministre, Jean-Paul Lecoq assène que la majorité au gouvernement semble plus prompte à protéger le secret des affaires que la liberté de la presse.

    D’ailleurs, il note que «rares sont les députés, notamment ceux de la majorité, qui se sont, eux aussi, indignés de ces scandales», avant de s’interroger: «D’où vient cette absence de réaction? D’où vient ce silence complice, qui laisse les coudées franches à ces États qui peuvent faire ce qu’ils veulent de la Palestine et du Sahara occidental, au mépris total du droit international? Est-ce à cause des voyages de complaisance proposés par le Maroc ou par l’entreprise Elnet, en Israël, que les ministres et les parlementaires n’osent même plus – ou ne peuvent même plus – s’indigner face aux actions insupportables de ces États?».

    Une manière de souligner que la France s’est toujours pliée aux injonctions de Rabat. En effet, pour faire briller les yeux des dirigeants marocains, Paris a toujours fermé les yeux sur les violences commises au Sahara occidental, y compris celles subies par les Français. L’intérêt prime. «Pourquoi êtes-vous restés muets face aux attaques de Pegasus, puis face aux attaques du Maroc contre nos médias?», interpelle le député français, qui qualifie ces plaintes de «procédures-bâillons contre la liberté de la presse».

    Mais qu’attendre du ministre de la Justice, Éric Dupond-­Moretti, connu pour être l’avocat-conseil du roi Mohammed VI et pour avoir défendu, avec ferveur, les intérêts du monarque, lors de son divorce? Qu’importe, finalement, les plaintes déposées, les arrangements sont toujours possibles.

    Smaïl ROUHA

    L’Expression, 31/10/2021

  • La France doit reconnaître tous les crimes de la colonisation

    La France doit reconnaître tous les crimes de la colonisation – Tourner la page de la colonisation, ne signifie en aucun cas la déchirer.

    Il est indéniable que le président Emanuel Macron est, de tous les chefs d’Etat français sous la Vème République, celui qui a fait le plus de pas symboliques sur la voie de la reconnaissance des crimes de la colonisation. Mais il est tout aussi incontestable qu’il est celui qui aura le plus appliqué la devise de « un pas en avant, un pas en arrière ».

    Candidat à l’Elysée en déplacement à Alger en 2017, il avait en effet qualifié les crimes de la colonisation de « crime contre l’humanité », pour mieux rétropédaler une fois revenu en France où il s’est senti contraint de rassurer les différents lobbys de la mémoire et de ménager les électorats de droite et d’extrême-droite qui voient en la colonisation une œuvre de « civilisation » et mettent généralement sur le même pied d’égalité les crimes de la colonisation et la violence anticolonialiste utilisée par les Algériens pour leur indépendance.

    Ensuite, à la faveur du rapport controversé du respectable historien de la colonisation Benjamin Stora, rapport commandé par le président Macron, ce dernier a reconnu un crime symbolique, celui de l’avocat nationaliste Ali Boumedjel. Puis, dans un remarquable exercice de funambulisme mémoriel et de gymnastique électoraliste, il a reconnu les crimes de masse du 17 octobre 1961 pour mieux les attribuer à l’initiative individuelle et isolée d’un simple haut fonctionnaire, et déresponsabiliser ainsi l’Etat français. Un pas en avant, un pas en arrière, devise macronienne par excellence.

    Il semble qu’il conçoit ainsi la meilleure manière de tourner la page douloureuse de la colonisation, dans une sorte d’opération de solde de tout compte où l’Etat français serait globalement exonéré de toute reconnaissance officielle de l’ensemble des crimes de la colonisation et de toutes excuses ad hoc à ce sujet. Mais tourner la page de la colonisation, ne signifie en aucun cas la déchirer.

    Cette vérité intangible avait été rappelée au président Valery Giscard d’Estaing par le président Houari Boumediene, à Alger, en 1975.

    En 2017, ce fut au tour du président Abdelaziz Bouteflika de la rappeler au jeune président Emanuel Macron. A l’occasion de la célébration du 55e anniversaire de l’Indépendance, le prédécesseur de M. Abdelmadjid Tebboune lui avait donc affirmé que l’Algérie, lorsqu’elle exerce son devoir de mémoire, elle le fait sans haine à l’égard de la France d’aujourd’hui, malgré le poids des mémoires antagoniques, et en dépit des incompréhensions et des écarts de langage de part et d’autre.
    Une France qui a cependant l’obligation de reconnaître les souffrances incommensurables infligées par la colonisation au peuple algérien durant 132 ans d’occupation. Le «partenariat d’exception» que la France et l’Algérie s’évertuaient tant bien que mal à construire, «gagnera en sérénité et en élan dans une reconnaissance des vérités de l’Histoire», avait alors souligné le président Abdelaziz Bouteflika.

    Je reconnais , j’avoue

    La reconnaissance du long martyre du peuple algérien est plus que jamais une condition politique nécessaire à toute normalisation et à toute forte impulsion des relations bilatérales. Cela pourrait signifier que ce partenariat ne sera jamais d’exception tant que les souffrances endurées par le peuple algérien pendant la nuit coloniale ne seraient pas officiellement reconnues en bloc par l’Etat français. Mais que demandait au juste le chef de l’Etat algérien ? Tout simplement, une reconnaissance des crimes de la colonisation et du confiteor ad hoc (le fameux «je reconnais, j’avoue» chrétien). Il ne s’agit donc pas de repentance qui est mêlée au regret douloureux que l’on a de ses péchés, de ses fautes, et du désir de se racheter, commun aux religions monothéistes.

    Les pays colonisés, dont l’Algérie qui a pâti le plus de la colonisation française, ne se sont pas inscrits franchement dans une approche foncièrement culpabilisante de l’ex-puissance coloniale. Les anciennes colonies de confession musulmane, elles, peuvent même exciper de l’argument religieux qui veut qu’«aucune âme ne portera le fardeau d’autrui, et qu’en vérité l’homme n’obtient que le fruit de ses efforts» (sourate 62 de l’Etoile, versets 37, 38). En tout cas, il n’a jamais été envisagé de demander à la France d’aller à Canossa. D’exiger d’elle une dure pénitence, une douloureuse flagellation.

    Personne ne lui demande donc d’être tondue, en robe de bure, et de s’agenouiller pour demander, assez contrite, le pardon.

    D’ailleurs, ni les Algériens, ni les autres peuples qui ont subi eux aussi le joug de la colonisation française ne veulent l’amener à se couvrir la tête de cendres. Les excuses attendues de la France officielle d’aujourd’hui ne serait en rien une repentance à connotation religieuse et pénitentielle. Elle est juste une simple reconnaissance, c’est-à-dire officielle, des souffrances subies par les peuples qu’elle a colonisés. Et cette reconnaissance ne doit en aucun cas se borner à juste souligner «le caractère inacceptable des répressions engendrées par les dérives du système colonial», comme l’a fait le président Jacques Chirac en 2005. Ou encore de défoncer une porte ouverte en admettant que la colonisation en Algérie fut «une tragédie inacceptable», comme l’avait fait l’ancien ambassadeur à Alger Bernard Bajolet. Ou, enfin, de dire, banalement il est vrai, comme d’ailleurs le président Nicolas Sarkozy, en 2007, à Constantine, que «le système colonial a été profondément injuste ». Et comme l’ont fait ensuite les présidents François Hollande et Emanuel Macron qui sont restés finalement au stade de la reconnaissance évidente, purement pudique et symbolique, de certains crimes de la colonisation mais pas de l’ensemble des crimes de toute l’ère coloniale.

    L’anti-reconnaissance
    A la réflexion, ce qui est demandé à la France, ce n’est pas tant une reconnaissance officielle globale et des excuses subséquentes, qui seraient cantonnés au seul domaine franco-algérien. C’est un devoir de vérité et de reconnaissance pour toutes les victimes de la colonisation française, quelles que soient leurs origines. En fin de compte, ce n’est pas verser dans le délire mémoriel, encore moins attiser la guerre des mémoires que d’accepter que les anciens peuples colonisés reçoivent comme juste réparation une collective reconnaissance expiatoire qui dénonce, de manière officielle, solennelle et symbolique, le fait colonial.

    Ce n’est pas la mémoire sereinement assumée, c’est évident, qui dresse les murs de l’incompréhension et nourrit la haine de l’Autre. C’est l’anti-reconnaissance, entreprise d’auto-exonération par excellence, qui cependant empêche l’Algérie et la France d’édifier ce « partenariat d’exception » tant vanté en leur temps respectifs par les présidents Jacques Chirac et François Hollande. Ne jamais perdre de vue que le devoir de mémoire est un devoir de vérité, une obligation de reconnaissance. C’est un impératif catégorique de la loi morale envers les vivants qui portent le poids d’un passé toujours lourdement et douloureusement vivace.

    « La honte est dans l’offense et non dans l’excuse », disait au 17ème siècle le Français Pierre-Claude Nivelle, auteur notamment de la pièce théâtrale « La Fausse antipathie ».

    Par Nadji Azouz

    Le Jeune Indépendant, 31/10/2021

  • France: La pandémie réduit les visas de regroupement familial

    France: La pandémie réduit les visas de regroupement familial – Les regroupements familiaux ont baissé de 35% en France durant l’année 2020

    Les regroupements familiaux ont baissé de 35% en France durant l’année 2020. C’est ce que révèle l’étude annuelle de l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE) parue ce jeudi 28 octobre. La raison de cette dégringolade est relative à la crise sanitaire liée au coronavirus, indique la même source.

    La crise sanitaire qui a secoué le monde particulièrement en 2020 a eu des répercussions néfastes sur plusieurs domaines. Pratiquement aucun secteur n’a été épargné. Le flux migratoire vers les pays européens et américains n’a pas été en reste. Il a été en effet durement impacté.

    L’étude annuelle de l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE) rendue publique jeudi dernier indique en effet que l’arrivée des migrants dans les 25 pays membres de l’organisation a baissé de 30 %.« La baisse des flux d’immigration a largement dépassé les 50 % si l’on ne prend pas en considération les changements de statut », souligne la même source.

    L’ensemble des pays de l’OCDE ont été touché par cette situation avec toutefois des degrés différents. Avec 230.000 « nouveaux immigrés » enregistrés en 2020,la France a connu une baisse de 21 %, selon l’OCDE.

    « Toutes les catégories d’immigration permanente ont diminué en 2020 »

    Dans ce pays, principale destination des Algériens et des populations des pays du Maghreb, « toutes les catégories d’immigration permanente ont diminué en 2020 », soutient l’organisation. Cette dernière fait remarqué néanmoins que les migrations familiales, traditionnellement premier moteur des déplacements, ont enregistré la baisse « la plus importante ». Soit plus de 35 % de diminution, relève le OCDE dans son rapport annuel.

    Cette chute qu’a connu le flux migratoire a par ailleurs impacté le monde de travail en France et ailleurs, indique encore la même étude. Il est utile de souligner que plusieurs secteurs économiques puisent leurs mains d’œuvre fans l’immigration. Le coronavirus « a mis fin à dix années d’amélioration continue de la situation des immigrés sur le marché du travail », note, en outre, l’Organisation de Coopération et de Développement économiques

    Algérie-expat, 30/10/2021

  • Algérie : TF1 joue les trublions

    Algérie : TF1 joue les trublions – La demande d’accréditation de TF1 soumise récemment à l’Algérie en vue, dit-elle, de réaliser une série de sujets sur notre pays sent l’avant-goût d’une mission médiatique belliqueuse.

    Laquelle, comme les précédentes, vise un seul objectif : ternir l’image de l’Algérie sur la tribune internationale, le tout sur fond du vieux cliché usé et abusé selon lequel le régime et les hautes autorités en place en sont « responsables ». Derrière, il n’y a qu’à rappeler une entreprise malsaine impliquant le groupe Bouygues- propriétaire de TF1- en Algérie pour comprendre mieux les intentions de cette chaîne de télévision. Après le reportage subversif et truffé de mensonges sur le phénomène de l’immigration clandestine à travers lequel la très officielle Agence française de presse a ouvert une brèche pour diffamer les autorités algériennes et dire le mal de ses institutions, la première chaîne de télévision publique française prend le relais de cette énième attaque d’une rare violence par laquelle ces médias veulent semer le trouble en Algérie. En effet, selon des sources sûres, TF1 a, tout récemment, déposé auprès des autorités algériennes une demande d’accréditation pour la réalisation d’une série de sujets sur notre pays.

    La chaine française inféodée à l’Elysée, à l’establishment français et vouant un attachement sans faille aux thèses sarkozistes s’affaire, ainsi, « à pied d’œuvre » cette fois-ci, à une autre mission commanditée en haut lieu qui vise à déstabiliser l’Algérie. Une demande qui, en temps normal, aurait, peut-être, été perçue comme un exercice médiatique courant. Sauf que, le timing prête à toutes les interrogations. Et pour cause, la dernière campagne française contre l’Algérie entamée et dirigée par le président Macron lui-même, et à l’origine d’ailleurs des tensions et de la brouille diplomatique entre Paris et Alger, fait toujours sentir ses relents et est toujours d’actualité. C’est ainsi qu’à l’occasion de la célébration par l’Algérie de sa révolution triomphale du 1er novembre 54, TF1 veut agiter le spectre de la mémoire coloniale, en falsifier les faits selon le bon vouloir de l’Elysée, et de-là attaquer l’Algérie, ses institutions, son Président et son Armée comme classique.

    Tapis derrière l’écran de cette chaîne de télévision, les propriétaires, à savoir le groupe Bouygues, vouent une haine particulière envers l’ancien ministre de l’Habitat, sinon l’actuel président de la République. Et pour cause, le nom de la filiale construction du groupe français n’a pas été retenu pour la réalisation du projet de la Grande mosquée d’Alger. Lequel projet a été confié à la compagnie publique chinoise « CSCEC ».

    On s’en rappelle toujours des déclarations tenues alors par l’ancien ministre Tebboune. « Bouygues pensait qu’il allait obtenir le projet. Comme s’il était dans la maison de papa. Il n’a pas eu la mosquée et ne l’obtiendra pas ». Fort à parier donc que Bouygues, du reste très introduit au Maroc et fort lié au Makhzen, veut utiliser son groupe audivisuel pour s’attaquer au chef d’État algérien.

    Début octobre, le locataire de l’Elysée a tracé la voie et le ton donné aux affidés et aux nostalgiques de « l’Algérie française » a été des plus provocateurs. Car, poser des doutes sur l’existence de la Nation algérienne 67 ans après le déclenchement de sa lutte armée, qui a eu raison de l’une des plus puissantes armées coloniales de l’époque, relève d’une agression caractérisée assumée par l’Etat français. Le temps du tutorat sur l’Algérie est révolu depuis 54 déjà et davantage aujourd’hui. le 10 octobre, le président Tebboune a été clair à ce sujet, autrement que la France doit « oublier » que l’Algérie a été une colonie française.

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 30/10/2021