Étiquette : France

  • La rage contre l’Algérie se poursuit

    La rage contre l’Algérie se poursuit. Le système de propagande français essaie, en se coupant en quatre de donner une version erronée au litige opposant l’Algérie à la France

    La rage contre l’Algérie se poursuit du côté français. Tous les moyens sont – à vrai dire – bons et payant en vue de ternir l’image d’une Algérie, ne cherchant que le droit de ne pas se laisser traiter comme un fief ou chasse gardée à la merci d’une entité qui ne se lasse pas à se regarder comme une puissance hégémonique, mettant les autres sous sa botte. La France et ses français devraient, en principe, regarder vers le futur et cesser du coup à se cramponner dans un passé qui n’est plus d’actualité. Ils doivent savoir que la “fameuse grandeur” de la France qui tenait sous son joug des millions de nations piétinées et exploitées à volonté est un passé révolu à jamais.

    Le système de propagande français essaie, en se coupant en quatre de donner une version erronée au litige opposant l’Algérie à la France. Selon cette version, les algériens seraient en train de fomenter et d’instrumentaliser des crises avec la France, en vue de dépasser leurs problèmes internes …Nous n’allons pas quand même oublier que le funeste projet visant à démembrer le pays, celui de MAK – par exemple- a été conçu, dirigé et entretenu par la France, en collaboration étroite avec l’entité sioniste.

    En même temps, les officiels et les ambassadeurs de la métropole accrédités à Alger ne cessent de nous tracasser par des discours tautologiques sur l’amitié, la coopération et la nécessité de tourner les pages tragiques du passé. Toutefois et depuis l’indépendance du pays à nos jours, les relations qu’elles soient économiques culturelles ou toute autre, ont été à la défaveur de l’Algérie et les pertes de l’Algérie dans cette flagrante inégalité seraient, si je puis dire, énormes.

    L’Algérie n’a rien fait que de défendre ses intérêts, ses principes et notamment sa mémoire combattante. Y a-t-il des problèmes non réglés entre les deux pays ? effectivement ! et la France de par le statut “d’entité supérieure” qu’elle s’était donné ou qu’elle s’imaginait être, refuse toujours, de les voir plus clairement et y faire face surtout.

    La reconnaissance des crimes commis pendant 132 ans de colonialisme, la restitution des archives nationales dérobées.. si la France cherchait l’escalade, l’Algérie est tout à fait prête pour toutes les options possibles y compris la table des négociations pour des relations aux intérêts réciproques à la faveur des deux pays, basé sur un socle de respect mutuel…tant qu’un esprit forcené toujours attaché à la mentalité désuète de la dualité, du colon et de l’indigène, les français ne vont nullement savoir diriger leurs relations avec leurs anciennes colonies à l’aide d’une sagesse qui prendrait en considération les changements du temps et des générations.

    Abdelkader Benabdellah

    Le Carrefour d’Algérie, 28/10/2021

  • Rencontre Lamamra-le Drian à Kigali : prémices d’un dégel?

    Rencontre Lamamra-le Drian à Kigali : prémices d’un dégel? Elle s’apparente à un outil de brise-glace sur le chemin d’un dégel virtuel à venir, se risquent à noter certains observateurs.

    Les deux chefs de la diplomatie, algérienne et française, Ramtane Lamamra et Jean-Yves Le Drian ont eu un bref échange, hier mardi, en marge de la réunion UA- UE, tenue à Kigali, au Rwanda.

    Et c’est le ministre français qui en a fait l’annonce dans une déclaration à l’AFP. «Je l’ai croisé, nous avons eu un échange de courtoisie», dira en substance Le Drian, alors que la même source croit savoir que l’entretien a porté sur le processus de transition en Libye, devant faire l’objet d’une conférence internationale le 12 novembre à Paris.

    Cette rencontre «inopinée» qui pourrait cadrer dans les pratiques diplomatiques rituels, à l’occasion de grands forums, ne manque pas pour autant d’interroger, à l’ombre des tensions extrêmes cruciales, prévalant actuellement entre l’Algérie et la France.

    En soi, elle s’apparente à un outil de brise-glace sur le chemin d’un dégel virtuel à venir, se risquent à noter certains observateurs.

    Pour rappel, l’Algérie avait adopté des mesures poussées, à l’issue des déclarations du Président français, Emmanuel Macron ; jugées attentatoires à sa souveraineté et à son Histoire, et traduites, notamment, par le rappel de son ambassadeur à Paris, Mohamed-Antar Daoud, fixé désormais au même poste à Monaco et l’interdiction du survol des avions militaires français dans son espace aérien au Sud du pays.

    A noter que ce n’est pas la première fois que les deux chefs de la diplomatie se rencontrent après le coup de froid automnal et c’est bien la multiplication de telles rencontres, rendues publiques ou passées sous silence, qui retiennent l’attention sur les deux rives.

    En tout état de cause, la participation ou non de l’Algérie à la conférence de Paris sur la Libye, apportera à coup sûr une plus grande lisibilité sur les dispositions des uns et des autres à faire la paix. Ou alors, à faire perdurer la guéguerre.

  • Un naufrage printanier

    Un naufrage printanier. L’approche de l’élection présidentielle d’avril 2022 aiguise les positions

    Pour une France tourmentée par les débats sur l’immigration, l’insécurité, les inégalités et les retombées de la crise du Covid-19, l’approche de l’élection présidentielle d’avril 2022 aiguise les positions. Il n’en va pas de même, selon qu’on se situe à droite ou à gauche, et même l’extrême droite découvre, avec effroi, qu’elle a, elle aussi, son âme damnée, avec un Eric Zemmour, devenu la mouche du coche.

    La cheffe du Rassemblement national a, désormais, le regard sur le rétroviseur car elle n’est plus aussi sûre de figurer au second tour, face à un Emmanuel Macron, donné favori du scrutin malgré une large désaffection de l’électorat, à la fois au centre-gauche et au centre-droit qui constituent, l’un et l’autre, son principal vivier. Mais c’est surtout le sort du Parti socialiste qui semble préoccuper les observateurs, la candidate Anne Hidalgo, maire de Paris, étant toujours à la peine pour convaincre les troupes, traditionnellement inscrites dans ce camp. Sa candidature, constatent-ils, ne «soulève pas les foules» et nombreux sont les socialistes qui font la moue à son sujet, dès lors qu’elle représente le centre-gauche du parti.

    Son aura politique est, d’ailleurs, circonscrite à la seule capitale et, dans tous les autres fiefs, on tarde à se positionner en sa faveur, au risque d’infliger au PS une nouvelle déconvenue, comme lors de la présidentielle de 2017, lorsqu’il s’est réveillé groggy, avec un score désastreux de 6% dont le candidat Benoît Hamon ne s’est jamais remis. L’échec consommé, malgré la promesse du revenu universel, il a quitté la vie politique et refusé, récemment, une invitation de la chaîne tv favorite d’Eric Zemmour.

    Dans un tel contexte, la tentation est grande pour beaucoup de basculer chez les Verts, voire carrément la France insoumise, en dépit du caractère fantasque de son chef de file, Jean-Louis Mélenchon. Il faut dire que les sondages ne laissent pas de marge à l’enthousiasme puisqu’ils créditent Anne Hidalgo d’un gain entre 4 et 7% qui montre combien son «projet de reconquête sociale, écologique et démocratique» reste méconnu.

    Son message à l’adresse des enseignants auxquels elle promet un doublement des salaires n’a pas encore fait tilt. Preuve que la barre fatidique des 5%, en-deçà desquels les frais de campagne ne sont pas remboursés par l’Etat, est loin d’être acquise. Le PS ayant dû vendre son siège historique, après la débâcle de 2017, survivra-t-il à un nouveau naufrage? Telle est la question pour laquelle nombreux sont ceux qui se frottent, déjà, les mains.

    Sans une identité politique forte et un projet viable, le parti de Mitterrand est, assurément, mal parti pour 2022.

    Chaabane BENSACI

    L’Expression, 28/10/2021

  • Algérie: Devoir de mémoire

    Algérie: Devoir de mémoire. Lutter contre les tentatives de falsification de notre histoire, notamment du côté d’une certaine France cocardière et revancharde.

    En cette veille de célébration du 1er Novembre 1954, du 28 octobre 1962, date commémorative du recouvrement de la souveraineté sur la radiotélévision, il est plus que jamais question d’un devoir de mémoire à cultiver pour fortifier la résistance contre le déni et lutter contre les tentatives de falsification de notre histoire, notamment du côté d’une certaine France cocardière et revancharde. Cette dernière, attachée à ses mythes coloniaux, refuse à la nation algérienne, à l’Etat algérien, jusqu’à leur existence, en particulier dans les milieux de droite et d’extrême-droite. Ils portent à bout de bras l’anachronisme, le mensonge par omission, le réductionnisme, l’occultation de faits précis.
    Les thuriféraires de la colonisation sont omniprésents et ne consentent jamais à regarder la vérité en face, celle d’une Algérie indépendante.

    Encore plus édifiants, les très récents propos du président Emmanuel Macron sur l’Algérie, pour qui la pêche aux voix, le braconnage sur les terres de l’extrême-droite, priment sur tout.

    Sans tomber dans le délire mémoriel, ni dans la guerre des mémoires, il est essentiel de persévérer dans une vaste entreprise de renforcement de la mémoire, de la valoriser et de la transmettre dans un souci d’impartialité.
    Les efforts consentis traduisent la volonté politique du président de la République qui souligne que notre histoire demeurera toujours au premier plan des préoccupations de l’Algérie nouvelle et de sa jeunesse, une histoire que nous ne saurions, en aucun cas, omettre dans nos relations avec l’étranger.

    L’institution par le Président de la Journée nationale de la Mémoire, en reconnaissance des grands sacrifices consentis par le peuple algérien lors des massacres du 8 mai 1945, est une preuve du devoir de fidélité à ceux qui sont morts pour le pays.

    De nombreux signes montrent que les Algériens demeurent attachés à leur histoire et reviennent sur leur passé de manière de plus en plus objective, dépassionnée, en dévoilant ses ombres et ses lumières, en brisant progressivement les tabous et la censure.

    Les faits sont désormais traités avec rigueur par les chercheurs qui, dans la quasi majorité des cas, rompent avec une certaine rhétorique qui ne convainc plus personne, qui éloigne plus qu’elle n’attire.

    Bien sûr, beaucoup de progrès restent à accomplir, comme par exemple, favoriser l’émergence d’une école historique, penser à une génération d’historiens hautement qualifiés à même de prendre en charge un domaine de recherche névralgique.

    Nous sommes sur la bonne voie, il suffit juste de jeter un coup d’œil sur les catalogues des maisons d’édition pour s’apercevoir que les choses bougent. La part consacrée à l’histoire prend de plus en plus d’importance et les sujets traités sont d’une grande audace et d’une probité intellectuelle manifeste.

    Parallèlement au nécessaire développement des méthodes d’enseignement de l’histoire, il y a lieu de mettre à profit les médias et les réseaux sociaux, à travers des contenus pertinents.

    Thème d’un colloque organisé par le ministère de la Défense : La révolution a ébranlé les fondements du colonialisme

    «Dans le cadre des célébrations du 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Guerre de libération nationale, monsieur le général-major Sabaa Mabrouk, directeur de la communication, de l’information et de l’orientation de l’état-major de l’Armée nationale populaire, a présidé, mercredi, la cérémonie d’ouverture d’un colloque historique intitulé «Révolution de Novembre 1954: les prémices, le parcours et les dimensions», organisé au niveau du centre national d’études et de recherche dans l’histoire militaire algérienne/1er RM, en présence de cadres des structures du ministère de la Défense nationale» indique un communiqué du MDN.

    Lors de son intervention, le général-major a souligné «la nécessité de préserver la mémoire nationale à travers l’organisation de telles conférences à caractère scientifique et qui permettent de contribuer à l’édification d’une culture historique qui met en exergue les valeurs nobles ayant marqué la glorieuse guerre de libération».

    «L’organisation de ce colloque historique intervient la veille des célébrations du 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Guerre de libération nationale, cette révolution qui a ébranlé les fondements du colonisateur français et brisé son emprise et sa tyrannie, et a mis en échec ses tentatives de garder l’Algérie soumise à sa domination. Cette révolution qui a arraché la victoire grâce à une unité nationale forte et solide, rassemblant la volonté du peuple algérien et la détermination de l’Armée de libération nationale en dessinant une épopée exceptionnelle dans l’histoire de l’humanité.»

    EL MOUDJAHID, 28/10/2021

  • L’Algérie décline la conférence de Paris sur la Libye

    L’Algérie décline la conférence de Paris sur la Libye. Paris a l’intention d’organiser une conférence internationale sur la Libye et l’Algérie n’avait pas confirmé sa participation.

    L’agence de presse française a rapporté que le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a rencontré son homologue algérien, Ramtane Lamamra, en marge de la réunion ministérielle de l’Union africaine et de l’Union européenne, dans la capitale rwandaise Kigali.

    Les raisons de cette réunion « à l’arraché » ont été divulguées par la France, puisque l’agence française est le seul média à avoir rapporté la nouvelle, et la déclaration est venue de la France également, et exactement du ministre des affaires étrangères, Le Drian, et la preuve est que tous les médias qui ont rapporté cette nouvelle, l’ont citée à partir d’une seule source qui est l’Agence France-Presse.

    Ce qui est étrange, c’est que le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, qui a l’habitude d’annoncer la moindre de ses actions par le biais de son propre compte sur le site de micro-blogging « Twitter », n’a pas mentionné sa rencontre avec le chef de la diplomatie française à Kigali.

    Selon l’agence de presse française, M. Le Drian aurait déclaré : « J’ai rencontré M. Lamamra par hasard et nous avons eu un entretien complaisant », portant notamment sur le processus de transition politique en Libye, qui fera l’objet d’une conférence internationale le 12 novembre 2021 à Paris, la capitale française.

    Pour en revenir au compte de Lamamra sur Twitter, nous trouvons de nombreux tweets dans lesquels il parle de réunions avec des responsables européens et africains, notamment ceux dans lesquels il évoque une « réunion fructueuse avec mes collègues, les ministres des affaires étrangères de l’Angola et de l’Afrique du Sud sur les principaux résultats de la réunion ministérielle de l’Union africaine et de l’Union européenne ».

    Il a également tweeté dans un autre, dans lequel il a évoqué des « séances de travail et des réunions avec plusieurs collègues africains et européens en marge de la réunion ministérielle de l’Union africaine et de l’Union européenne », et publié des photos de lui avec cinq responsables africains et européens, sans compter le ministre français des Affaires étrangères.

    Outre d’autres tweets accompagnés de photos, il s’agissait de rencontres avec le président rwandais Paul Kagame, son ministre des affaires étrangères Vincent Perrota, et la ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine, Sylvie Baibo Timon.

    Parmi tous ces tweets, on ne trouve pas une seule photo du ministre algérien des affaires étrangères en compagnie de son homologue français.

    L’agence de presse française a parlé de la rencontre des ministres des affaires étrangères des deux pays en marge des réunions de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre à New York, c’est-à-dire avant l’éclatement de la crise diplomatique entre les deux pays.

    Elle n’a pas indiqué qu’ils se sont rencontrés, ce qui signifie que la « coïncidence » de Kigali est la première entre les chefs de la diplomatie de l’Algérie et de Paris depuis l’éclatement de la crise il y a environ un mois.

    La France a l’intention d’organiser une conférence internationale sur la Libye dans la capitale française, Paris, le 12 novembre, et l’agence de presse française a déclaré que l’Algérie n’avait pas confirmé sa participation à cette conférence, ce qui indique implicitement que la France a invité l’Algérie, mais n’a pas reçu de réponse positive de sa part.

    Le souvenir des relations algéro-françaises rappelle un incident survenu dans les années 90 du siècle dernier, entre l’ancien président Liamine Zeroual et son homologue français de l’époque, Jacques Chirac, en marge des travaux de l’Assemblée générale des Nations unies, où le président français a voulu rencontrer son homologue algérien loin des objectifs des caméras, mais le président Zeroual a refusé cette rencontre en raison de la condition préalable française.

    Les relations algéro-françaises connaissent une tension sans précédent, après les déclarations provocatrices et irresponsables du président français Emmanuel Macron, dans lesquelles il a mis en doute l’existence d’une nation algérienne avant la brutale occupation française de l’Algérie en 1830.

    En réaction, l’Algérie a rappelé son ambassadeur de France et a empêché les avions de guerre français de passer dans l’espace aérien algérien. Ce développement signifie que la fuite de la partie française de la réunion de Kigali des chefs de la diplomatie des deux pays est intentionnelle.

    Mohamed Meslem

    Echouroukonline, 27/10/2021

  • Daily Sabah parle d’un axe Alger-Moscou-Ankara

    Daily Sabah parle d’un axe Alger-Moscou-Ankara. Malgré les provocations constantes de la France, Ankara et Alger ont trouvé l’élan pour renforcer leurs liens bilatéraux

    L’année 2021 se termine avec des développements diplomatiques drastiques qui ont amélioré les relations entre l’Algérie et la Turquie. Au lendemain de l’appel du ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, à former un nouveau partenariat avec la Turquie dans les secteurs de l’énergie et des mines dans le cadre de la nouvelle réglementation algérienne sur les hydrocarbures, les relations dans le domaine de l’énergie ont pris de l’ampleur. Le coût total du projet bilatéral s’élève à environ 1,4 milliard de dollars (13,35 milliards de TL). La société turque Renaissance Holding, qui est considérée comme l’une des plus grandes entreprises internationales de construction au monde, détient une participation de 66 %, tandis que la société pétrolière nationale algérienne Sonatrach en possède 34 %. Le projet vise à produire du plastique polypropylène utilisé dans plusieurs industries, notamment l’automobile et le textile.

    L’accord Algérie-Turquie a été lancé en janvier 2020 à la lumière de la visite d’État du président Recep Tayyip Erdoğan en Algérie après la victoire électorale d’Abdelmadjid Tebboune. En fait, la visite d’Erdoğan a porté l’importance stratégique de l’Algérie pour la Turquie à un nouveau sommet. Le gouvernement turc a offert des incitations économiques et culturelles clés à l’Algérie qui ont permis aux deux pays de conserver leurs besoins et intérêts socio-économiques et géoéconomiques.

    Hésitation et observation

    En Algérie, avant le projet, on attendait des décisions audacieuses pour un rapprochement stratégique avec la Turquie. Le nouveau chef de l’Algérie était hésitant, mais en même temps, un changement de politique étrangère se profilait à l’horizon. En raison de la pandémie du COVID-19, l’Algérie a connu une lutte politique interne et a été soumise à des agendas constitutionnels et institutionnels. D’un côté, il y avait la résistance tenace de l’héritage anti-ottoman francophone et arabophone. De l’autre, les lobbies aisés et pro-France d’Alger et de Paris. Tous n’ont pas empêché Tebboune de faire le choix de renforcer les relations entre la Turquie et l’Algérie.

    Pendant ce temps, les ambassadeurs respectifs des deux pays ont travaillé sans relâche à un rapprochement stratégique entre les deux nations. L’ambassadeur d’Algérie à Ankara, Mourad Adjabi, à l’origine de la diplomatie proactive entre les deux nations, a été appelé pour une autre mission à Gaborone, au Botswana. Il convient de mentionner le rôle des ambassadeurs des deux pays, son excellence Adjabi et son excellence Mahinur Özdemir Göktaş, l’ambassadeur de Turquie en Algérie, car ils ont injecté du sang frais dans les relations froides qui existaient depuis des décennies entre les deux nations.

    Les relations autrefois glaciales n’ont fait l’admiration que des laïcs fanatiques dans les médias nationaux, notamment les sources francophones imprimées, qui ont tenté de ternir le leadership de la Turquie dans la région, en utilisant des arguments fallacieux contre Ankara et Erdoğan.

    La goutte d’eau qui a fait déborder le vase

    Entre-temps, une crise diplomatique permanente a éclaté entre Alger et Paris. Cette crise est constamment provoquée par les décisions et les déclarations du président français Emmanuel Macron pour des ouï-dire électoraux. Par exemple, ses déclarations controversées sur l’épineuse question des pays du Maghreb et du Sahel en situation irrégulière et de l’expulsion des immigrés vers leur pays d’origine. Sur cette question, les autorités diplomatiques algériennes en France ont refusé de poursuivre le processus d’expulsion pour des raisons juridiques et de sécurité nationale. En conséquence, Paris a réagi en restreignant sévèrement les visas accordés aux citoyens d’Algérie, du Maroc et de Tunisie. Néanmoins, Alger a utilisé l’outil diplomatique classique, en appliquant le principe de réciprocité. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase des relations tumultueuses entre les deux pays est sans aucun doute la déclaration amateur de Macron sur l’histoire de la nation algérienne. Dans une opération de charme de l’électorat, le président français a rencontré un groupe de jeunes d’origine algérienne, qui, respectueusement, connaissent bien la sanglante guerre de libération de l’Algérie (1954-1962).

    Chronologiquement, depuis l’élection de Tebboune, les relations entre l’Algérie et la France sont passées de « amour-haine » à « faisons une pause » par moments. Macron et les lobbies influents de l’État profond français à Paris n’ont pas avalé la chute du système du défunt président algérien Abdelaziz Bouteflika et des oligarques qui ont sponsorisé la campagne présidentielle de Macron en 2017. Ils ont parié sur les ramifications des manifestations du Hirak de 2019, en espérant que les relations entre les deux pays continueraient à faire comme si de rien n’était.

    Au contraire, Alger a donné le ton et la conduite politique, en montrant de nouveaux impératifs. Cela a commencé par une nouvelle doctrine militaire établie dans la Constitution de novembre 2019, puis des déterminants et des objectifs de politique étrangère ont été fixés. Au sein de ces nouveaux déterminants et objectifs de politique étrangère, la démystification des relations entre l’Algérie et la France est mise en avant à tous les niveaux puisque le pays choisit de suivre un nouveau paradigme diplomatique consistant à multiplier ses partenariats basés sur le respect mutuel.

    Alger a désormais choisi ses alliés stratégiques en fonction de sa sécurité nationale et de ses intérêts économiques – une évolution que Paris ne voulait pas voir. La politique étrangère de Paris a récemment obtenu de mauvais résultats dans les domaines transatlantique, indo-pacifique, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) et du Sahel. Par conséquent, le prestige diplomatique et l’ »hégémonie » de la France dans le monde sont en déclin.

    Alger n’a pas hésité à prendre position contre Paris au sujet des mesures sur les visas et de la déclaration arrogante de Macron contre les autorités algériennes. Alger a bougé contre Macron, rappelant son envoyé à Paris et interdisant les avions militaires français dans son espace aérien national. Dans ce jeu de baseball diplomatique, le récit de l’histoire est en train de changer l’histoire post-moderne, maintenant le home run de l’Algérie contre la France a changé l’équilibre, et va probablement lisser les relations prudentes Turquie-Algérie.

    Amateurisme et conséquences

    Ce que Macron a fait en trois semaines (provoquer les dirigeants algériens avec une réunion solennelle avec la communauté harki, imposer des mesures sévères sur les visas et la déclaration stupéfiante sur l’histoire nationale de l’Algérie) a démontré l’amateurisme diplomatique du président français et n’a fait qu’encourager les partisans de la Turquie en Algérie et à l’étranger à proposer une trajectoire crédible pour contrer la politique étrangère idéologisée et le paradigme néocolonial de Paris.

    Dans ce contexte favorable, les nouveaux dirigeants algériens semblent trouver un nouveau moyen de percer la France et de se positionner comme des partenaires sérieux, plutôt que des sous-fifres. Telle est la mentalité adoptée par les nouveaux dirigeants algériens. Les récents développements au Sahel, combinés au retour remarquable de la diplomatie active et préventive de l’Algérie, tant au Sahel que sur le continent africain, s’immiscent beaucoup dans les paires.

    Les analystes affirment que la principale raison de la crise diplomatique actuelle entre Alger et Paris est le Mali. Qu’est-ce que le Mali a fait de mal ? Les autorités militaires maliennes de Bamako ont manifesté leur colère envers Paris depuis le coup d’État militaire de l’année dernière. Elles ont récemment salué le rôle de la Russie au Mali – une position qui n’aurait pas été acceptable sans l’accord d’Alger. La géopolitique remodèle le paysage de l’ensemble de la région du Sahel et de nouvelles puissances régionales sont en train d’émerger, c’est-à-dire que la Turquie gagne en position au Sahel. Le Parlement turc a voté pour prolonger d’un an le déploiement de troupes au Mali et en République centrafricaine dans le cadre de la mission de maintien de la paix de l’UE approuvée par les Nations unies.

    L’axe Alger-Moscou-Ankara qui se met en place est une autre épine dans le pied de la France que Paris ne veut pas accepter. Ce qui était autrefois l’arrière-cour de la France est en train de disparaître. Tous ces développements rapides irriteraient Macron, qui doit faire face à une saison électorale difficile. Cette élection présidentielle cruciale a atteint un niveau de stupidité sélective semblable à la narration sélective de l’histoire dictée par Macron et Eric Zemmour, le chouchou des islamophobes français, qui remettent en cause l’Algérie et banalisent les atrocités françaises diaboliques en Algérie.

    Pourtant, Macron aime bien le journaliste controversé Zemmour. L’un est président et l’autre veut être le prochain président. Les deux politiciens utilisent l’histoire et la culture dans des paramètres néocoloniaux pour séduire leurs électeurs respectifs.

    En somme, l’histoire a injustement séparé les deux braves nations et les peuples d’Algérie et de Turquie. Aujourd’hui, les deux pays partagent des positions géopolitiques et géoéconomiques alors qu’une nouvelle génération de politiciens, de diplomates et d’universitaires dans les deux pays manifestent leur volonté pour le processus de réunification que la France considère comme acquis depuis six décennies.

    L’Algérie est à l’aube du 60e anniversaire de son indépendance, qui l’a libérée de la plus dure des occupations et de la plus sanglante des guerres pendant 132 ans. Le temps est venu pour les nations de renouer avec leur histoire commune, leurs civilisations profondes et d’accomplir leur destin en appelant à une renaissance.

    BY ABDENNOUR TOUMI, expert Afrique du Nord au Centre d’Etudes Stratégiques du Moyen-Orient (ORSAM)

    Daily Sabah, 28/10/2021

  • Algérie-France: Le Mali au centre de la crise

    Algérie-France: Le Mali au centre de la crise. Le Monde a révélé que parmi les questions, qui alimentent la discorde algéro-française, figure en bonne position la situation sécuritaire au Sahel et l’entrée en scène de la Russie et l’intention exprimée par les autorités de transition au Mali de recourir aux services de la société de sécurité Wagner.

    La crise ouverte entre Alger et Paris tend à s’éterniser. Ce n’est pas un simple avis, mais un constat fait par des observateurs avertis et basé sur des éléments concrets. Serein pour quelque temps, le ciel entre les deux pays s’est couvert de nuages, notamment après les propos du président français, franchement hostiles à l’égard de l’Algérie, son régime et même son histoire.

    La sortie inédite d’Emmanuel Macron, qui s’était permis de s’ingérer dans des questions propres à l’Algérie et à son système de gouvernance avait irrité au plus haut degré les dirigeants algériens. Ceux-ci ont riposté conformément aux traditions diplomatiques, sans jamais outrepasser les règles conventionnelles en matière de relations entre les pays. Les déclarations du chef de l’Etat français ont longtemps laissé penser que la discorde portait seulement sur la question mémorielle et le problème posé par l’immigration clandestine. Avant que le quotidien Le Monde, qui s’est transformé en porte-parole de l’Elysée n’évoque le dossier malien.

    Dans un article publié vendredi dernier, la publication parisienne, ouvertement alignée sur les positions de l’Elysée, faut-il le signaler, a révélé que parmi les questions, qui alimentent la discorde algéro-française, figure en bonne position la situation sécuritaire au Sahel et l’entrée en scène de la Russie et l’intention exprimée par les autorités de transition au Mali de recourir aux services de la société de sécurité Wagner. A cela, il faut ajouter la décision prise par l’Algérie de fermer son espace aérien aux avions de l’armée française en opération au Mali depuis 2013.

    La France, qui a décidé auparavant de réduire sa présence militaire dans le nord du Mali a été, selon des sources françaises, engluée dans d’insolubles problèmes de tout ordre, qui ont eu un impact négatif sur la protection de ses énormes intérêts économiques et stratégiques dans le sud du Mali, le Burkina Faso et surtout le Niger et ses gisements d’uranium. Sans le dire explicitement, la France espérait que l’armée algérienne prenne le relais au nord du Mali. Mais cette perspective n’a jamais été évoquée par l’Algérie, malgré l’amendement de la Constitution, qui offrait la possibilité à l’ANP de participer à des opérations de maintien de la paix en dehors des frontières du pays.

    En juin dernier, Abdelmadjid Tebboune s’était engagé à ne jamais laisser le nord du Mali devenir un « sanctuaire pour les terroristes », mais a ajouté que la solution ne réside nullement dans une intervention militaire algérienne. « Les éléments de l’ANP ne seront jamais sacrifiés pour de l’argent, comme le font les mercenaires », a précisé le chef de l’Etat lors de la rencontre périodique avec les responsables de médias nationaux.

    Alors qu’est-ce qui fait agiter Paris ? Apparemment ce sont les négociations entamées par les autorités maliennes avec la société Wagner, considérée comme le bras armé de la Russie. L’irruption au Sahel de la Russie, considéré comme un allié stratégique de l’Algérie inquiète la France et les Européens au plus haut niveau.

    « Sur le Mali, le ministre français des Affaires étrangères a alerté son homologue russe sur les conséquences graves d’une implication du groupe Wagner dans ce pays », a indiqué le 24 septembre le Quai d’Orsay. Secrètement, Paris soupçonne Alger de soutenir l’intervention des Russes.

    Le porte-parole du MAE a beau démentir, en dénonçant, « une manipulation grossière et malveillante ». Mais le journal Le Monde, qui est une voix autorisée, pense le contraire. Tout indique donc que la question du Sahel, qui constitue la pomme de discorde entre l’Algérie et la France.

    M.M

    L’Est Républicain, 24/10/2021

  • Les immigrés algériens disent la vérité à la France

    Les immigrés algériens disent la vérité à la France. Un bilan est tardivement engagé en France sur son passé colonial.

    Lorsque l’écrivaine Kaoutar Harchi était une petite fille qui grandissait à Strasbourg il y a deux décennies, son professeur lui a offert un livre avec l’inscription « À ma petita Arabe ».

    « Cela m’a profondément choqué et je ne l’ai jamais oublié », a déclaré Harchi, aujourd’hui âgé de 34 ans et romancier et sociologue à succès à Paris.

    « C’était une façon de m’attribuer à mes origines, de dire que je n’étais pas française. »

    Un bilan est tardivement engagé en France sur son passé colonial.

    Il est dirigé par de jeunes écrivaines, cinéastes et chercheuses comme Harchi qui remettent en question le vieux mythe selon lequel les millions de personnes amenées pour travailler après la Seconde Guerre mondiale – principalement d’Algérie et du Maroc – étaient parfaitement intégrées sous le parapluie accueillant de la citoyenneté française.

    « La France des années 50 et 60 était un endroit où, si vous étiez algérien et que vous preniez le métro, vous vous teniez près du mur parce que vous aviez peur que quelqu’un vous pousse », a déclaré Salima Tenfiche, chercheuse à l’Université de Paris.

    Le week-end dernier a marqué le 60e anniversaire du massacre de Paris, lorsque des dizaines, voire des centaines, de manifestants indépendantistes algériens ont été tués par la police, dont beaucoup se sont noyés dans la Seine – un incident effacé de la mémoire nationale pendant des décennies.

    La première génération d’immigrants a répondu en construisant un mur de silence.

    « Toutes ces histoires, ce racisme, ces humiliations – ils ne pouvaient pas en parler avec leurs enfants. Il y avait beaucoup de honte et de souffrance. Beaucoup n’ont jamais trouvé leur place dans la société », a déclaré Tenfiche.

    Langue d’exil

    Aujourd’hui, une multitude de romanciers et d’artistes aident à abattre ce mur.

    Soleil Amer de Lilia Hassaine, L’Art de perdre d’ Alice Zeniter , La Discrétion de Faiza Guene, sont tous inspirés de l’arrivée de leurs familles algériennes dans les années 1960 par des écrivains trentenaires.

    Ou il y a le best-seller de Leila Slimani Le pays des autres , qui raconte comment son grand-père marocain a rencontré sa grand-mère française.

    « Pour la première génération, ils devaient rester discrets pour survivre. Pour la seconde, qui avait été témoin des sacrifices de leurs parents, la question de la mémoire était secondaire. C’est la troisième génération, suffisamment éloignée de cette histoire douloureuse, qui est capable d’aborder ces questions », a déclaré Tenfiche.

    Lina Soualem, 31 ans, vient de sortir un documentaire, Leur Algérie, qui se penche sur l’expérience de ses grands-parents venus en France dans les années 50.

    « Nous n’avons jamais parlé de ces choses parce que la norme était le silence. Un silence qui s’est transmis de génération en génération comme si le langage de l’exil était finalement le silence », a-t-elle déclaré.

    Son grand-père, largement muet tout au long du film, s’ouvre enfin lorsque Soualem retourne en Algérie et trouve les tombes de sa famille – quelque chose qu’aucun de ses proches n’avait fait depuis son arrivée en France.

    Il avait travaillé dans une fabrique de couteaux à Clermont-Ferrand.

    La ville est mondialement connue pour ses couteaux, mais elle n’a pu trouver aucune photo de lui dans le musée de la ville car aucune n’a jamais été prise des ouvriers algériens.

    « Il ne s’agit pas de pardon ou de réconciliation. C’est une question de mémoire – le fait que nous puissions enfin parler de ces personnes qui ont toujours été oubliées dans le récit national français », a déclaré Soualem.

    Il en est de même pour Hassaine, dont Soleil Amer a été nominé pour le premier prix littéraire Goncourt de France.

    « Le sujet n’est pas tant l’Algérie, c’est le départ, le déracinement », dit Hassaine, 30 ans.

    « Je voulais parler de la France et de la façon dont la première génération d’immigrés était traitée – le racisme. Mais je ne voulais pas le faire avec colère. Je voulais juste raconter l’histoire telle qu’elle était, parce que c’était aussi une belle histoire.

    The Phnom Penh Post, 26/10/2021

  • La marine algérienne source de préoccupation en France

    La marine algérienne source de préoccupation en France. Selon l’amiral Vandier, « l’Algérie possède désormais six sous-marins russes de type Kilo équipés des missiles de croisière navale Kalibr. Cela change la donne ».

    L’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine française, s’est exprimé pour la première fois sur les progrès accomplis par les forces de la marine algérienne en mettant en exergue la récente «capacité d’action inédite» des forces navales algériennes.

    Dans un entretien accordé au quotidien régional français « Le Télégramme », le Chef d’État Major de la Marine Française, l’amiral Pierre Vandier a cité pour la première fois l’Algérie. Selon le magazine Zone Militaire, l’amiral Vandier n’avait jamais abordé la question de la marine de ce « pays méditerranéen avec lequel la France a des rapports actuellement compliqués » . «L’Algérie possède désormais six sous-marins russes de type Kilo équipés des missiles de croisière navale Kalibr. Cela change la donne. Elle dispose de corvettes chinoises et de radars fabriqués par Thales que nous n’avons pas encore», a-t-il indiqué.

    « Je dis à mes troupes : nous sommes entrés dans une ère carnivore sur le plan naval, où la démonstration de force et l’affrontement font partie de la feuille de route des dirigeants de ces puissances navales. Ils se donnent les moyens de changer les règles », a-t-il martelé.

  • Pour Gérard Larcher, Zemmour est « un phénomène électoral »

    Pour Gérard Larcher, Zemmour est « un phénomène électoral ». « C’est un miroir que nous tendent des millions de Français, qui nous reprochent nos renoncements, notamment sur la question migratoire, l’insécurité et l’identité », dit-il»

    Il y a quelques semaines, les dirigeants de la droite française n’avaient pas de mots assez durs pour qualifier Éric Zemmour, qui attire un large public issu des Républicains. Surtout, il a été clarifié qu’il était hors de question que le journaliste puisse participer au Congrès LR qui se tiendra le 4 décembre prochain pour désigner le candidat officiel de la droite à la prochaine élection présidentielle. L’un des détracteurs les plus tranchants à l’égard de Zemmour était alors Gérard Larcher qui traitait le polémiste de «taliban».

    Aujourd’hui, un mois plus tard, et certainement du fait de la folle popularité de Zemmour au sein des militants et sympathisants LR, Larcher, comme d’autres, met de l’eau dans son vin. Le président LR du Sénat estime désormais que l’auteur d’«un suicide français» s’il «hystérise le débat» n’est pas raciste et est la conséquence des «renoncements» de la droite sur l’immigration et la sécurité, dans un entretien au Journal du dimanche. Interrogé sur le fait de savoir si Éric Zemmour était raciste, Gérard Larcher répond : «Non, mais je n’aime pas sa façon de réécrire l’Histoire. Il hystérise le débat. Il divise, il fracture, alors qu’il faut rassembler». Selon le sénateur, «il abîme la nation alors qu’il prétend la réhabiliter», or «la France, ça ne peut pas être : haïssez-vous les uns les autres». Par ailleurs, Gérard Larcher juge qu’Eric Zemmour «aborde de vraies questions». Par exemple, «nos capacités d’intégration et d’assimilation sont saturées», clame le parlementaire.

    Alors qu’Eric Zemmour n’est pas déclaré candidat à la présidentielle mais est donné par certains sondages au coude-à-coude avec Marine Le Pen pour rallier le second tour, Gérard Larcher reconnaît qu’il constitue «un phénomène électoral». «C’est un miroir que nous tendent des millions de Français, qui nous reprochent nos renoncements, notamment sur la question migratoire, l’insécurité et l’identité», explique-t-il. A ses yeux, «il n’y aurait ni phénomène Le Pen ni phénomène Zemmour si nous avions mieux traité ces questions». Gérard Larcher rend hommage au dernier président de la droite classique en date : «Quand Nicolas Sarkozy avait voulu ouvrir le débat sur l’identité nationale, on s’interrogeait, moi le premier. Mais il avait raison». Reste à voir si les cadres de la droite seront plus indulgents face à Zemmour pour ne pas heurter leur électorat qui est inexorablement attiré par le discours du journaliste, ou si au contraire, du fait de sa popularité parmi l’électorat LR, il sera combattu autant plus ardemment pour éviter que la base des électeurs du candidat officiel LR ne se fasse dévorer par le (probable) candidat Zemmour.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 25/10/2021