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  • Macron nie toujours le crime d’Etat

    Algérie, France, crimes d’Etat, crimes coloniaux, colonialisme, 17 octobre 1961,

    /Comment la République française sous la conduite de Macron continue à tourner le dos à son histoire.
    Hier dans la journée, l’équipe de communicants de l’Elysée ont concocté une activité politique pour leur patron avec pour objectif avoué de tenter de récupérer une base électorale d’origine algérienne qui avait été choquée par la phraséologie utilisée lors de la rencontre du président Macron avec les jeunes d’origine algérienne. 
    Après une cérémonie de recueillement sur le pont de Bezons présentée comme une première pour un président français, le service de presse de l’Elysée «pond» un communiqué attendu par bon nombre d’observateurs, politologues et historiens. A la lecture dudit communiqué, le président Macron, et en évoquant les événements du 17 octobre, parle de «répression sanglante» et de «crimes» au pluriel «commis cette nuit-là» en désignant un seul coupable selon lui. Le préfet de police de l’époque en la personne de Maurice Papon. 
    L’ensemble des termes utilisés seront minutieusement choisis pour éviter de parler d’un seul et unique crime et dont le seul et unique coupable est l’Etat français. Pourtant, dans son rapport sur «Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie» remis en début d’année à Emmanuel Macron, l’historien Benjamin Stora proposait d’inclure cette date dans une liste d’«initiatives de commémorations importantes». 
    Avec comme préalable la reconnaissance de cette date comme «crime d’Etat». Macron, comme à son habitude, va privilégier l’aspect communication de sa démarche politique en donnant l’impression d’avoir pris en compte la question des événements du 17 octobre sur la question mémorielle mais sans faire avancer l’histoire qui lie les deux pays depuis bon nombre d’années.
    Gisèle Halimi déjà victime collatérale
    Le traitement du clan Macron de la question mémorielle est souvent marqué par le poids de l’ultra droite et les harkis. Encore une fois, dans son communiqué d’hier, la président français a trouvé le moyen de rassurer son flanc droit en évoquant le «cortège de crimes commis de tous côtés», remettant dos à dos le colonisateur et un peuple en lutte. 
    En annonçant que «la France regarde toute son Histoire avec lucidité et reconnaît les responsabilités clairement établies», le président français aurait pu gagner quelques points en matière de crédibilité sur la question mémorielle mais quand on sait que quelques semaines auparavant, les services de l’Elysée, sous la pression du lobby pied noir et des harkis, ont privé l’ancienne avocate du FLN, Gisèle Halimi d’une place au panthéon… 
    De nombreuses personnalités s’étaient engagées en faveur d’une panthéonisation de Gisèle Halimi, faisant circuler une pétition qui a récolté plus de 35.000 signatures. Mais Macron avait déjà cédé à la pression : elle n’aura finalement droit qu’à un hommage national aux Invalides en 2022. Mais pas au Panthéon.
    L’élection présidentielle, seule leitmotiv
    La toile de fond de la communication de Macron est intimement liée à la tenue des prochaines élections présidentielles en France. Et quand dans son communiqué, il évoque le rôle de la France qui «regarde toute son Histoire avec lucidité et reconnaît les responsabilités clairement établies», il estime que la France, «le doit en particulier à sa jeunesse, pour qu’elle ne soit pas enfermée dans les conflits de mémoires», il interpelle encore une fois les jeunes français d’origine algérienne pour tenter de les rallier à son camp.
    C. S.
  • Les cors d’une guerre civile… en France

    L’Algérie mène une vraie guerre contre trois ennemis: les mouches marocaines sur la toile, les néocolonialistes dans la prese française et les sionistes. 

    On y est. C’est la guerre. L’Algérie mène une vraie guerre contre trois pays qui s’y mettent sans aucune retenue. Les doubab marocains sur la toile. Les néocolonialistes français de l’AFP et dans les plateaux de télévisions françaises, publiques et privées. Et, enfin, les sionistes, quoi qu’aucun Algérien ne reconnaît que les sionistes ont un pays tant que nos frères palestiniens restent colonisés. Le Président français sortant ose parler de la rente mémorielle, reniant toute vérité historique. L’on peut comprendre et le trauma du petit français en pleine crise d’adolescence politique et l’inculte qui prononce sans proportion aucune ce que lui chuchote sous cape la communauté des conseillers en mal de conseils.

    Pour rappel : n’est-il pas vrai que la France est le seul pays au monde à devoir sa liberté aux mitrailleurs musulmans. 10% de la population algérienne a été enrôlée, poussée au combat à côté de leur oppresseur, lors de la Première Guerre mondiale. Faux ?

    400 000 basanés ont été forcés de participer à la Seconde Guerre mondiale. Et comment la France, le pays des droits de la reconnaissance, a-t-elle fêté sa victoire offerte par nos aïeux ? Avec les bombes et le napalm. C’est faux ? C’est un fait historique.

    Trois ambassadeurs français en Algérie l’ont plus ou moins reconnu. Sarkozy n’a-t-il pas déclaré que le colonialisme était une négation en 2008 ?

    Soixante ans après l’indépendance, la France peine à avouer son crime contre la nation algérienne même si quelques verrous ont bien sauté.

    Pour rappel encore : Florence Beaugé, journaliste dans les «prestigieux» feuilles de choux Le Monde a bien dénoncé dans ses articles et dans son livre «Algérie, de la guerre à la mémoire» paru aux éditions du Cygne toutes les atrocités de la France coloniale.

    Un témoignage sur les exactions de l’armée française : l’histoire de Louisette Ighilahriz, parue à la Une du journal Le Monde le 20 juin 2000, les regrets de Massu, les dénégations de Bigeard, les aveux d’Aussaresses, une enquête sur les viols, une autre sur Jean-Marie Le Pen, tortionnaire à Alger en 1957 ou encore l’enquête concernant le général Maurice Schmitt, (l’ancien chef d’état-major des armées françaises et tortionnaire en chef à l’Ecole Sarouy), la confession du sergent Cloarec, etc..

    Sommes-nous pour autant des êtres grossiers en réclamant ces vérités ? Non!

    Les responsables de l’Etat français craignent plutôt de déplaire à un électorat nostalgique d’une Algérie française ! Tantôt ce sont les harkis que les Français remettent dans les circuits pour narguer les Algériens, tantôt un révisionnisme absurde.

    Qu’est-ce qui empêcherait la France de dire clairement : «Oui, il s’est passé ceci et cela, à telle ou telle époque»… Que la France reconnaisse qu’il y a eu utilisation massive de la torture pendant la guerre d’Algérie, et même avant (puisqu’on torturait de façon routinière dans les commissariats, avant 1954.) Il ne s’agissait pas de «bavures», comme des généraux français ont tenté de le faire croire, mais d’un système. Les «paponnades» du 17 Octobre 1961 sont le sens de ce système français assassin.

    Cela, il faudrait que l’Etat français l’admette un jour ou l’autre au-delà de phrases théâtrales mêlant l’hypocrisie au mélodrame. C’est cette façon de faire qui est inexcusable.

    Les intellectuels français, hypocrites, les intellectuels de service, tentent de renvoyer dos à dos les crimes de l’armée française et ceux du FLN. BHL, pour ne citer que lui, en détruisant la Libye par amour d’Israël d’après ce qu’il disait, distribue les bons et les mauvais points.

    BHL a-t-il oublié que la France était censée être un Etat de droit, la patrie des droits de l’homme, avec un arsenal de guerre pour mater le soulèvement des Algériens. Face à elle, il n’y avait que des maquisards et une population sans défense.

    Ces intellectuels devenus partisans de l’extrême droite raciste se réservent bien de dénoncer les restes de la guerre d’Algérie en France. Le vécu des enfants d’immigrés musulmans ghettoïsés dans les banlieues. Le racisme qu’ils subissent au quotidien. La discrimination à l’emploi, au logement…

    De dénoncer cette «arabophobie» ou «islamophobie», en France, les discriminations touchant les descendants des migrations post-coloniales sont de plus en plus nombreuses et visibles. Les descendants des basanés qui ont libéré la France, ceux qui l’ont construite. Ceux qui lui ont offert un siège au CS de l’ONU.

    Ces intellectuels dénoncent-ils le cliché de «l’islamiste de banlieues» qui tend à s’imposer dans le débat public français et vient pénaliser l’ensemble des citoyens de culture musulmane ? C’est un discours plus subtile qu’on ne le croit : il ne prétend pas que tous les musulmans soient dangereux mais seulement une «minorité», avec toutefois l’idée que cette minorité peut «contaminer» tous les autres, comme une sorte de maladie contagieuse (la maladie de l’islam). Et c’est le fer de lance du guignol Zemmour qui risque de devenir le patron de la France pour mener ce pays à une vraie guerre civile. Ça craint fort que Les Lumières de la France s’assombrissent et la guerre civile qu’elle souhaite pour l’Algérie risque de la surprendre dans pas longtemps si elle continue de jouer avec le feu.

    S. M.

  • L’ambassadeur d’Algérie en France provoque la polémique

    Mohamed Antar Daoud a appelé la communauté algérienne à s’impliquer dans la vie politique française. Paris demande le respect de la souveraineté de la France.

    La crise diplomatique entre l’Algérie et la France ne semble pas terminée. Ce mercredi 20 octobre, c’est une porte-parole du ministère français des Affaires étrangères – Quai d’Orsay – qui a réagi à des propos jugés controversés de l’ambassadeur d’Alger à Paris, Mohamed Antar Daoud. Elle a appelé l’Algérie à respecter « la souveraineté » de la France.

    Le gouvernement français a réagi officiellement lors d’un point de presse ordinaire, à la polémique provoquée en France, par des déclarations de l’ambassadeur d’Algérie en France. Ce dernier a appelé début octobre, depuis Alger, la communauté algérienne en France à s’impliquer dans la vie politique française.

    Mohamed Antar Daoud avait déclaré notamment, qu’« il est inadmissible que l’Algérie, qui possède la plus grande communauté étrangère en France avec 18 consulats, ne puisse pas constituer un levier de commande pour intervenir non seulement dans la politique algérienne, mais (aussi) au niveau de la politique française ».

    Le Quai d’Orsay n’a pas l’air d’apprécier ces propos. Sa porte-parole a réclamé le respect de « la souveraineté » de son pays, rappelant que le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a exprimé « le profond attachement de la France au respect de la souveraineté algérienne. »

    La responsable souligne qu’« il va de soi que nous attendons aussi de tous nos partenaires le respect de notre souveraineté », a-t-elle déclaré.

    L’ambassadeur d’Alger à Paris provoque la polémique

    Pour rappel, l’ambassadeur d’Alger à Paris, Mohamed Antar Daoud a tenu des déclarations qui ont suscité la polémique chez les militants de l’extrême droite en France. Ces propos ont été tenus le jeudi 14 octobre, lors du Forum d’El Moudjahid consacré à la commémoration des massacres du 17 octobre 1961.

    Le diplomate algérien a souligné l’amour que porte la diaspora algérienne établie en France à son pays d’origine. « La communauté Algérienne en France est une communauté engagée auprès de son pays », a-t-il soutenu.

    Mais c’est son appel à la communauté algérienne en France à « intervenir non seulement dans la politique algérienne, mais (aussi) au niveau de la politique française », qui provoqué une polémique.

    Algérie-expat, 20/10/2021

  • Les intérêts des puissances mondiales divergent en Afrique

    Les intérêts des dirigeants des grandes puissances mondiales divergent au sujet de l’Afrique. Outre les relations économiques, les questions de migration clandestine et de terrorisme sont au premier plan lors de leurs visites sur le continent africain.

    Au cours des 10 dernières années, les dirigeants de l’Allemagne, de la France, de l’Espagne et de l’Italie arrivent en tête du peloton de leaders européens ayant effectué le plus grand nombre de visites en Afrique.

    – Allemagne

    La Chancelière allemande, Angela Merkel, visite le continent chaque année depuis 2017. Elle s’est rendue en Afrique du Sud en 2010, au Kenya, en Angola et au Nigeria en 2011, et au Mali, au Nigeria et en Éthiopie en 2016.

    Merkel a effectué des visites officielles en Égypte et en Côte d’Ivoire en 2017, au Sénégal, au Nigéria, au Ghana et en Algérie en 2018, en Égypte, au Burkina Faso, au Mali et au Niger en 2019, et en Afrique du Sud et en Angola en 2020.

    Les relations économiques ont été au centre des débats lors des visites de la Chancelière allemande en Égypte et en Afrique du Sud, alors que l’accent était mis sur le contrôle de la migration de l’Afrique vers l’Europe lors de ses récentes visites.

    – France

    Les Présidents français effectuent des visites régulières en Afrique en raison du passé colonial. Emmanuel Macron, investi Président de la République française en mai 2017, s’est rendu tour à tour au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Ghana en novembre de la même année.

    En juillet 2018, Macron s’est rendu en Mauritanie et au Nigeria pour assister au Sommet de l’Union africaine. Puis en mars 2019, il a effectué des visites officielles à Djibouti, au Tchad, au Kenya et en Éthiopie.

    Macron s’est de nouveau rendu en Côte d’Ivoire en décembre 2019.

    En mai 2020, le Président français a annulé ses visites en Afrique du Sud et en Angola en raison de la pandémie de Covid-19. Un an plus tard, en mai 2021, il s’est rendu au Rwanda alors que la France était indexée pour son rôle dans le génocide rwandais. Macron était le premier Président français à se rendre dans ce pays après l’ancien Président, Nicolas Sarkozy.

    Macron s’est aussi rendu de nouveau en Afrique du Sud en mai 2021. Au cours de ses visites en Afrique, les déclarations du Président français au sujet du continent et le colonialisme ont parfois suscité la controverse.

    Lors de sa visite en Côte d’Ivoire en 2019 notamment, au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue Alassane Ouattara, l’incapacité de Macron de reconnaître le passé colonial de la France a suscité des réactions.

    Nombreux ont estimé que le Président français tentait de banaliser le colonialisme en le qualifiant d’ « erreur » et voulait perpétuer sa domination sur le continent africain par le biais des « pratiques coloniales ».

    Le prédécesseur de Macron, François Hollande a effectué sa première visite officielle au Sénégal en octobre 2012, et sa première visite d’État en Afrique du Sud en octobre 2013.

    Il s’est également rendu en Tunisie en 2013 et au Sénégal, au Nigeria, au Niger, en Côte d’Ivoire et au Tchad en 2014. Sa visite de quelques heures effectuée au Cameroun a provoqué un tollé.

    François Hollande s’est rendu au Bénin et en Angola en 2015.

    Il a effectué des visites au Bénin, en République centrafricaine et en Angola en 2016, et sa dernière visite au Mali en janvier 2017 pour assister à un sommet.

    Espagne

    Pedro Sanchez, devenu Premier ministre en Espagne en juin 2018, a effectué sa première visite en Afrique au Maroc en novembre 2018.

    Sanchez était également au Mali en 2018, puis en Mauritanie, en Égypte et en Libye en 2020. En 2021, il s’est rendu en Angola et au Sénégal.

    Lors de l’annonce du programme gouvernemental intitulé « Focus Afrique 2023 », Sanchez a annoncé que l’Espagne s’emploiera à renforcer les liens politique, économique et social avec l’Afrique au cours des 10 prochaines années.

    Les visites prévues de Sanchez en Égypte et au Kenya à la fin du mois d’août ont été annulées en raison des événements en Afghanistan.

    Mariano Rajoy, le prédécesseur de Pedro Sanchez, s’était rendu au Maroc en 2010, à Djibouti en 2013, en Guinée équatoriale en 2014, au Mali et au Sénégal en 2015, en Côte d’Ivoire en 2017, en Algérie en 2018.

    L’Espagne a perdu du terrain en Afrique malgré sa présence coloniale qui a duré de nombreuses années dans le passé. Les visites de l’Espagne des premiers ministres en vue de remédier à ce retard n’ont pas connu de succès jusqu’à présent.

    Italie

    L’Italie est l’un des pays européens qui accorde un intérêt particulier à l’Afrique.

    Les premiers ministres italiens ont démontré cet intérêt ces dernières années lors de leurs visites dans des pays d’Afrique subsaharienne et d’Afrique du Nord. Le commerce et les relations bilatérales, ainsi que les questions de migration clandestine et de terrorisme ont été mis en avant lors de ces visites de haut niveau.

    Le Premier ministre italien Mario Draghi, après son entrée en fonction, a effectué son premier voyage à l’étranger en Libye en avril 2021, une visite symboliquement significative.

    Le prédécesseur de Draghi, Giuseppe Conte a également effectué des visites officielles en Éthiopie et en Érythrée en octobre 2018 et au Ghana en novembre 2019.

    Paolo Gentiloni, qui a été Premier ministre avant Conte, s’est rendu dans 4 pays africains en novembre 2017, notamment la Tunisie, l’Angola, le Ghana et la Côte d’Ivoire.

    Matteo Renzi, Premier ministre entre 2014 et 2016, est le Premier ministre italien ayant effectué le plus de visites en Afrique ces dernières années.

    Renzi a effectué trois voyages en Afrique, couvrant l’Angola, le Congo et le Mozambique en juillet 2014, le Kenya et l’Éthiopie en juillet 2015, et le Nigeria, le Ghana et le Sénégal en février 2016.

    – Le geste concret des dirigeants de l’UE sur l’Afrique est venu d’Ursula von der Leyen

    Le président de la Commission européenne de l’époque, José Manuel Barroso, s’est rendu en Tanzanie en juillet 2012. En février 2014, le président du Conseil européen, Herman van Rompuy, s’est rendu au Mali.

    La rhétorique africaine de l’Union européenne (UE) a changé sous l’ancien président du Conseil de l’UE, Jean-Claude Juncker. Juncker a déclaré dans son discours sur l’état de l’Union en 2018 que l’Afrique a besoin de partenariats justes, pas d’aide. Le geste concret, cependant, est venu de son successeur, Ursula von der Leyen.

    Ursula von der Leyen a effectué sa première visite à l’étranger en Éthiopie, siège de l’Union africaine, en décembre 2019.

    Le président du Conseil de l’UE, Charles Michel s’est rendu au Congo et en Angola en avril 2021.

    – Royaume-Uni

    Boris Johnson, en tant que Premier ministre du Royaume-Uni, ne s’est pas encore rendu en Afrique. Il a été en Somalie, en Ouganda et au Kenya en 2017 lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères.

    L’ancienne Première ministre britannique, Theresa May s’est rendue en Afrique du Sud, au Nigeria et au Kenya dans le cadre de sa tournée africaine en 2018.

    Cette tournée a été considérée comme la « première visite sur le continent africain » de May, qui a occupé ce poste entre 2016 et 2019.

    May a été le premier Premier ministre britannique à se rendre au Kenya depuis Margaret Thatcher en 1988.

    David Cameron, Premier ministre britannique entre 2010 et 2016, a visité 8 pays africains entre 2010 et 2014.

    Au cours de sa tournée africaine prévue en Afrique du Sud, au Nigeria, au Rwanda et au Soudan du Sud en 2011, Cameron est retourné à Londres sans se rendre au Rwanda et au Soudan du Sud en raison de certains événements concernant la politique intérieure britannique à cette époque.

    – États-Unis

    L’ancien et premier Président noir des États-Unis, Barack Obama, a visité sept pays d’Afrique entre 2009 et 2017.

    Obama, qui s’est rendu pour la première fois au Ghana en 2009, était en Égypte la même année, au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie en 2013. En 2013, Obama s’est de nouveau rendu en Afrique du Sud pour les funérailles de l’ancien Président Nelson Mandela.

    En 2015, Obama s’est rendu au Kenya et en Éthiopie.

    Donald Trump, son successeur entré en fonction en 2017, ne s’est pas rendu sur le continent tout au long de son mandat.

    Le nouveau Président, Joe Biden, n’est pas encore arrivé en Afrique.

    – Chine

    Le Président chinois Xi Jinping, qui est à l’avant-garde de la course à l’investissement en Afrique, a effectué neuf visites officielles en Afrique depuis 2012, année de son entrée en fonction.

    En 2013, Xi Jinping s’est rendue en Tanzanie, en Afrique du Sud et en République du Congo, en 2015 au Zimbabwe et en Afrique du Sud, en 2016 en Égypte et en 2018 au Sénégal, au Rwanda et en Afrique du Sud.

    Anadolou, 20/10/2021

  • Le Général doit se tordre de rire dans sa tombe

    -Charles de Gaule doit se tordre de rire dans sa tombe
    -La France est en précampagne des élections de la présidentielle de 2022.
    -Cette élection est plus intéressante que les précédentes par le contexte politique, économique et social, et la confrontation à une pandémie universelle (covid-19).
    -Elle est différente par l’irruption d’Eric Zemmour, qui se voit déjà installé à l’Élysée.

    La France est en précampagne des élections de la présidentielle de 2022. Cette élection est plus intéressante que les précédentes par le contexte politique, économique et social, et la confrontation à une pandémie universelle (covid-19).

    Elle est différente par l’irruption d’un candidat sorti de nulle part, en tout cas hors du sérail politique français, à savoir M. Eric Zemmour, qui se voit déjà installé à l’Élysée.
    Certains lecteurs des deux rives de la Méditerranée vont se demander pourquoi cet intérêt de ma part.
    J’interviens à titre de citoyen algérien impliqué malgré lui à ce qui se trame des deux côtés de cette mer.
    Je m’intéresse à la politique internationale et, à plus forte raison, à celle de la France.
    Je m’intéresse automatiquement aux candidats et à leur programme.
    Je m’intéresse enfin aux propos tenus par les différents candidats et en particulier à ceux de M. Zemmour.
    Il est une star des médias français depuis deux décennies. Débatteur et polémiste consacré, il est la coqueluche de ces mêmes médias et pour longtemps. Tant mieux pour lui.
    Mais dans une présidentielle où l’Algérie est présente malgré elle, dans une présidentielle où l’on essaie d’inculquer aux Français que tous les malheurs de la France viennent ou proviennent de mon pays et de mes compatriotes, il y a de quoi s’impliquer. Que l’on ne prenne pas cette position pour une ingérence étrangère mais comme la contribution de la libre expression.

    Pourquoi je me la «ramène» ? Je le fais :
    – En tant qu’ancien indigène puis sujet, puis français musulman, enfin français et ce, malgré moi et mon engagement pour la liberté et l’indépendance de mon pays ;
    – En tant que citoyen algérien impliqué malgré lui dans la présidentielle française par le comportement de la majorité des candidats ;
    – En tant que musulman fier d’être un héritier de Mohamed (qsssl) ;
    – En tant que compatriote des Français d’origine algérienne à qui on fait porter tous les malheurs de la France et qui servent de souffre-douleur à
    certains ;
    – En tant qu’homme politique suivant l’évolution de la situation internationale.
    Je le fais surtout pour essayer de poser des jalons d’un devenir commun, en bannissant le racisme, la xénophobie, la haine et j’en passe. A quoi bon nous inviter à écrire une histoire mémorielle commune, si nous sommes incapables d’assumer le présent en commun et de voir en commun l’avenir ? C’est vraiment une aberration.

    Qui est M. Zemmour ?

    Né en 1958 à Montreuil (Seine-Saint-Denis, France), fils de Roger Zemmour et de Lucette Lévy, devenus français grâce au décret Crémieux du 24 octobre 1870. Il n’est légalement français que par le droit du sol. Ses parents ne sont pas français de souche. Il est le fils d’un Algérien berbère et il le revendique. Ceci est à son honneur.
    Il est diplômé, personne ne peut le nier.

    Depuis trois décennies, il serine sa haine de Mohamed et de l’Algérie. Personnellement, son comportement me laissait pour le moins indifférent. Maintenant qu’il aspire à devenir président de la République française, je suis obligé de remettre les pendules à l’heure sans animosité et avec tout le respect dû à toute personne respectable…
    Il est devenu la star des médias, des studios, imposant ses positions, sa «méthode».
    Il a sa méthode, son argumentaire, ses idées, son positionnement politique qu’il faut respecter. Il doit admettre ceux des autres surtout lorsqu’ils sont irréfragables.
    Mais il a aussi son talon d’Achille, là où le bât blesse.

    Depuis le début de sa campagne, il se revendique en même temps du Général Charles de Gaulle et du Maréchal Philippe Pétain. Il en a le droit. Là, j’ai un point de vue historique et au lecteur d’en juger en son âme et conscience.
    Le 2 mars 1940, le Général de Gaulle a été condamné par l’État français dont le président de l’État français était le Maréchal Pétain à la peine de mort pour haute trahison, lors du procès de Clermont Ferrand.
    Le 25 août 1945, la Haute Cour de justice a condamné à mort le Maréchal Pétain et prononcé sa dégradation nationale et la confiscation de ses biens, peine commuée en détention à perpétuité par le Général de Gaulle (voir le journal Le Monde du 20 août 1945. Comment pouvoir se revendiquer de ces deux personnalités françaises que tout sépare, pour ne pas dire deux ennemis jurés ? Dans son livre Destin de la France, écrit en 2018, M. Zemmour parle de ces deux personnalités et il les décrit textuellement avec des sous-titres pour chacun d’entre eux comme suit :
    1- «Celui qu’il faut aimer»
    2- «Celui qu’il faut détester».

    Donc il avait fait lui-même le constat. Et quel constat !!! Au lecteur de vérifier. Monsieur Zemmour ne peut pas m’en vouloir, je fais la publicité de son livre et je ne fais que reproduire ce que lui-même a écrit.

    En ce qui concerne le Général de Gaulle, il avait choisi lui-même ses compagnons parmi lesquels il y a deux Mohamed, Mohamed Benyoussef, futur roi Mohammed V, et Mohamed Benhadj, natif de Saïda, Algérie, ancien sous-officier de l’armée française, prénom que M. Zemmour déteste, au point qu’il demande que ce nom soit banni du registre des naissances de France. Inutile de se poser la question. Avec une pareille décision, peut-il se revendiquer du Général de Gaulle ? Alors de grâce… Il n’est pas le seul à se revendiquer du Général de Gaulle. La plupart des autres candidats en font de même. N’étant pas français je m’abstiens de commenter. Le Général doit se tordre de rire dans sa tombe.
    Monsieur Zemmour semble oublier que le Maréchal Pétain a abrogé le décret Crémieux par le décret du 7 octobre 1940 avec comme conséquence le retour de Roger Zemmour, père d’Éric, à son ancien statut d’indigène algérien. Par quel miracle peut-il oublier un pareil affront fait à ses parents et revendiquer le Maréchal Pétain, lui attribuant même le mérite d’avoir sauvé des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ?

    Je n’ai pas de réponse et laisse au lecteur la responsabilité d’avoir sa propre analyse et son propre point de vue.
    Pour ma part, forcé en ce temps-là, j’ai chanté comme tous les élèves de ma génération «Maréchal, nous voilà, devant toi, le sauveur de la France».
    Monsieur Zemmour fait languir la France entière, hommes et femmes politiques, journalistes, médias, etc. sur sa candidature.

    Eh bien, inutile de vous poser la question. IL SERA CANDIDAT.
    La raison en est bien simple. Avec des sondages qui l’accréditent d’un pourcentage à deux chiffres (16%), il est assez intelligent pour le faire et tout autre à sa place en ferait de même.

    Même s’il dégringole de moitié, il est assuré d’empocher au minimum huit millions quatre mille deux cent vingt-cinq euros (8.004.225 €), somme forfaitaire que tout candidat du premier tour reçoit, s’il obtient cinq pour cent (5%) des voix. Sachant qu’il sait bien compter, inutile de se faire de la bile. Sa campagne est prise en charge ailleurs. Avec ce magot, il pourra se permettre au moins d’assurer ses vieux jours, avoir sa propre chaîne TV, entre autres.
    Maintenant, je dis à M. Zemmour, lâchez les amarres, levez les voiles et bon vent pour la présidentielle en lui demandant de méditer cet adage populaire français «qui sème le vent récolte la tempête».

    Pour terminer cette contribution encore du De Gaulle pour tous les candidats :
    «La politique, quand elle est un art et un service, non point une exploitation, c’est une action pour un idéal à travers des réalités.»
    Vous voyez que même ceux qui ont combattu le Général de Gaulle n’ont de haine ni envers lui, ni envers les Français, ni envers la France. Mais ils ne seront jamais disposés à tendre l’autre joue.

    Par Ali Chérif Deroua

    Le Soir d’Algérie, 18/10/2021

  • Zemmour progresse avec son projet de re-immigration

    Présidentielle en France- Zemmour progresse avec son projet de re-immigration – A six mois de l’élection présidentielle en France, les questions liées à l’immigration, à l’islamisme et à la sécurité enflamment les débats avec des idées parfois choquantes qui s’affrontent et se confrontent entre les postulants à la candidature pour cette échéance de 2022 .

    Certains parlent d’enjeu de civilisation, alors que d’autres préfèrent se focaliser sur ce qu’ils qualifient de la pire crise financière et sociale que vit la France. Même si les sondages demeurent favorables au président sortant, Emmanuel Macron, accrédité de 25 %, les intentions de vote ne cessent de balancer vers la droite, voire même l’extrême droite.

    L’émergence du polémiste Eric Zemmour qu’il n’a, pourtant, pas encore déclaré sa candidature, traduit cette tendance qui inquiète les catégories sages et lucides de l’hexagone. Même s’il faut se méfier des sondages qui relèvent en partie du pronostic, Marine le Pen croit à sa victoire. Elle continue à fustiger le système et à être le réceptacle des électeurs en colère. Elle se dit même prête à une alliance avec Zemmour, sachant que certains de ses alliés ont lâché le Rassemblement national pour rallier le polémiste aux ambitions présidentielles qui n’en finit pas de faire réagir la sphère politique.

    Chauffé à blanc, Zemmour domine la campagne présidentielle et sème la pagaille chez les républicains. Une stratégie qui vient rappeler celle de Donald Trump en 2016 et fait surgir une interrogation de taille à savoir jusqu’au peut aller cette radicalité qui évoque une re-immigration.

    Selon Zemmour, les Français d’origine étrangère qui peinent à s’intégrer dans la culture française doivent retourner dans leur pays d’origine même s’ils ont une carte d’identité française. Cette offensive de la droite et de l’extrême droite qui font de l’islamisme radical un bouc-émissaire a pris de l’ampleur après, notamment, l’implosion du Parti socialiste et de la désertion des candidats de gauche à l’exception de Mélenchon, le candidat de la France insoumise, qui continue à résister au tsunami de la droite.

    Celui-ci ne perd pas, ainsi, espoir de pouvoir renverser la donne d’ici mars 2022. Ce qui n’est pas exclu avec le maintien des thématiques actuelles qui sont en relation directe ou indirecte avec l’Algérie, sachant que l’échéance présidentielle coïncide avec la commémoration des accords d’Evian de mars 1962. Tout compte fait, les six millions de binationaux auront certainement leur mot à dire.

    Cela-dit, les électeurs traditionnels de la droite ne chôment pas. Ils sont tous dans l’attente d’un sursaut d’orgueil de la primaire de leur parti Les Républicains pour désigner leur candidat à la présidentielle, même si Xavier Bertrand est déjà accrédité par les sondages de 15%.

    Assia Boucetta

    Horizons, 20/10/2021

  • Morocco is suing L’Humanité after the Pegasus scandal

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    Morocco is suing L’Humanité for defamation after the French newspaper accused the authorities in the Kingdom of using the Israeli “Pegasus” spyware to monitor individuals and governments, including French President Emmanuel Macron and senior officials in Algeria. The newspaper announced its awareness of the legal action on its website yesterday.

    L’Humanité described the legal move as “a blow to freedom of expression”, but its original report caused a lot of damage to the government in Rabat, not least because Algeria relied on it to justify its decision to sever relations with Morocco.

    Rabat initiated legal proceedings in the Spanish courts in August after Spanish newspapers and magazines accused it of espionage using Pegasus. At that time, the Moroccan News Agency said that the Moroccan government would initiate legal proceedings “because of repeated publication and broadcast of false, malicious and misleading slanders against the Kingdom on Spanish soil.”

    Morocco has also taken legal action against German newspaper Süddeutsche Zeitung, after filing similar lawsuits on 22 July against Amnesty International and Forbidden Stories. They stand accused of claiming that Rabat hacked the telephones of many national and international public figures using the Pegasus spyware. Le Monde, Mediapart, and France Radio are also being sued for defamation.

    British newspaper the Guardian published on 14 July the results of an investigation conducted by 17 media organisations which revealed that Israel’s Pegasus spyware had spread widely around the world and was used for illegal purposes. In a statement at the time, the Moroccan government denied accusations that it had spied on public and foreign figures using the spyware.

    Libya Express, 20/10/2021

  • 17 Octobre 1961 : Macron ne reconnaît pas le crime d’État !

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    On l’a constaté, le huitième Président de la Vème République française a fait un peu mieux que son prédécesseur socialiste dans la qualification et la reconnaissance des faits inhérents au massacre à grande échelle, sur Seine, à Paris, le 17 octobre 1961. Mais il n’a pas, fait indéniable, reconnu le crime d’État en le cas d’espèce. Le communiqué de l’Élysée, après la cérémonie officielle pour les 60 ans du massacre d’Algériens pacifiques, est un parfait exercice d’équilibrisme sémantique, mémoriel et, par extension, politique. La gauche en France et les critiques en Algérie y ont trouvé assez de matière pour fustiger un chef de l’État réservé, voire timoré, qui ne va pas assez loin, c’est-à-dire au juste niveau, celui de crime d’État. Tandis que la droite française, elle, trouve dans les termes du communiqué un accès de « repentance », ce qui n’est, du reste, pas le cas.

    Une analyse de contenu du communiqué en question, à travers le sens évocateur des mots-clés utilisés avec une précision horlogère, éclaire assez bien les réactions contradictoires, ici et là. Les divergences de points de vue, dans le contexte français et le contexte algérien, partent des différences des mémoires et de leur poids et, in fine, des contextes politiques, notamment en France où la conjoncture est marquée par la prochaine élection présidentielle en point de mire.

    De quoi parle donc le communiqué de l’Élysée et pourquoi il pose finalement des questions ?

    D’abord, le texte établit un constat des faits. Il note que douze mille Algériens ont été arrêtés et transférés vers différents points de regroupement. Il constate ensuite que la répression fut « brutale, « violente », « sanglante ». Qu’il y a eu de nombreux blessés et que plusieurs dizaines de personnes furent jetées dans la Seine, ainsi que de nombreux disparus. Suit le constat un hommage du Président Emmanuel Macron « à la mémoire de toutes les victimes ».

    Après le constat, la minute de silence symbolique et l’hommage, surviennent la qualification des faits, la définition des responsabilités et leur imputation. De ce point de vue, le chef de l’État français s’appuie, pensant se montrer le plus objectif possible, le plus distancié possible, sur les historiens qui « ont établi de longue date ces faits et les ont inscrits dans un engrenage de violence durant plusieurs semaines ».

    Dans l’enchaînement, intervient après le fait que la démarche du président soit la seconde du genre dans le domaine de la qualification et de la reconnaissance des faits. Avant lui, François Hollande avait admis en 2012 une « sanglante répression».

    En reconnaissant des faits tangibles, le Président Emmanuel Macron se place d’abord à un degré supérieur par rapport à son prédécesseur. Il reprend ensuite à son compte l’inscription par les historiens des faits incriminés « dans un engrenage de violence durant plusieurs semaines ». On en comprend qu’ils seraient le résultat d’un simple « engrenage de la violence ». Qu’ils ne seraient donc pas la conséquence d’ordres donnés par l’autorité préfectorale, appuyée elle-même par l’autorité politique supérieure, ou en tout cas, au vu et au su de cette dernière qui aurait couvert de fait les actes barbares. D’ailleurs, le communiqué souligne que les crimes ont été « commis sous l’autorité de Maurice Papon » (préfet de police de Paris, Ndlr). Sous-entendu, ils seraient le fait d’un haut fonctionnaire qui aurait alors agi seul et à sa seule initiative, sans couverture politique et à l’insu de sa hiérarchie gouvernementale et de la présidence de la République.

    Il est donc clair et entendu que le Président Emmanuel Macron a pris soigneusement le soin de ne pas imputer le massacre du 17 Octobre 1961 à l’État français pour ne pas avoir à le qualifier de crime d’État. Le cas échéant, une telle qualification n’aurait pas manqué d’avoir des conséquences politiques, avec des répercussions électorales. C’est-à-dire, du point de vue des pertes et des gains électoraux escomptés, et en termes de points dans les baromètres d’opinion en France où les mémoires de la colonisation sont traduites, politiquement et électoralement, par des lobbys et en intentions de vote.

    On voit bien que la reconnaissance d’un crime d’Etat apparaît comme un plafond de verre, un horizon indépassable pour le moment. Autre signe en est, cette autre phrase du communiqué qui souligne que « la France regarde toute son histoire avec lucidité et reconnaît les responsabilités dûment établies », sans pour autant dire qu’elles sont celles de l’État. Sauf à avoir choisi la formule de « crimes commis sous l’autorité de Maurice Papon ». Et à affirmer que ces mêmes crimes sont « inexcusables » pour la République ». Dans les dictionnaires linguistiques, l’adjectif « inexcusable » signifie impardonnable, injustifiable. Dans le sens du droit français, la « faute inexcusable » se définit comme une faute d’une gravité exceptionnelle dérivant d’un acte ou d’une omission volontaire, de la conscience du danger que devait en avoir son auteur, de l’absence de toute cause justificative, et se distinguant par le défaut d’un élément intentionnel. (Chambre sociale 28 février 2002, pourvoi : n°99-17221, Legifrance).

    On note donc, que si les crimes commis « sous l’autorité de Maurice Papon » sont « inexcusables pour la République », il n’existerait donc pas un « élément intentionnel » qui aurait amené le Président Emmanuel Macron à les imputer à l’État, mais plutôt à un individu agissant seul et de son fait. Par « définition », un acte isolé malgré son amplitude.
    Pour ne citer qu’elles, à titre d’exemple, les réactions politiques en France ne s’y sont pas trompées. L’historien Benjamin Stora, auteur du fameux rapport sur les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie, est un des rares à trouver que «pour la première fois, un chef d’État en exercice reconnaît la responsabilité de l’État dans un massacre considéré comme un crime ». Mais, en réalité, les mots rigoureusement pesés du locataire de l’Élysée sont loin d’avoir fait l’unanimité, à droite comme à gauche.

    À gauche, les responsables politiques et autres députés regrettent qu’Emmanuel Macron ne soit pas allé plus loin, en reconnaissant « un crime d’État ». Chez les écologistes d’EELV qui réclament la reconnaissance du « crime d’État », Julien Bayou, le secrétaire national du parti, relève que Papon, le responsable direct des massacres, « est resté en place » jusqu’en 1967. Cette reconnaissance est également demandée par la France insoumise. Le député LFI Alexis Corbière appelle le Président Emmanuel Macron à « reconnaître le massacre des Algériens pour ce qu’il a été: un crime d’État ».

    Le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, a souligné, pour sa part, « des avancées bienvenues » tout en regrettant « la frilosité d’Emmanuel Macron » et sa « politique des petits pas » prudents. « Le chef de l’État va plus loin que Hollande dans la précision des faits ». Et par ailleurs le « crime est réduit à la responsabilité de Maurice Papon » qui « n’était pas un État dans l’État », car « il y avait bien un chef du gouvernement et un chef de l’État qui décidaient qui était préfet de police ».

    Mais si d’aucuns estiment que le Président français ne fait pas juste ce qu’il faut, et a raté ainsi l’occasion de reconnaître le « crime d’Etat », d’autres, à droite et à l’extrême-droite, estiment qu’il en fait trop. D’aucuns dénoncent des « repentances à répétition » qui « deviennent insoutenables et attentent à l’image de la France », selon Marine Le Pen. Enfin, Éric Ciotti, l’un des candidats des Républicains à la présidentielle de 2022, stigmatise « la propagande victimaire anti-française du Président Macron ». Pour sa part, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, tout en concédant «une tragédie», met cependant sur un pied d’égalité le vaste massacre d’Algériens et les 22 policiers français qui ont perdu la vie dans des attentats FLN, cette même année 1961».

    Au final, on pourrait comprendre un peu l’exercice de funambule sur le fil du rasoir auquel s’est adonné le Président Emmanuel Macron au sujet du grand massacre de la Seine.

    Noureddine Khelassi

    Le Soir d’Algérie, 19/10/2021

  • Macron : «Ce n’est pas moi, c’est Papon …»

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    La France n’a pas honte de ses crimes, elle «regarde toute son histoire avec lucidité et reconnaît les responsabilités clairement établies», a affirmé, hier, Emmanuel Macron, premier président français à se rendre sur un lieu de mémoire du massacre du 17 Octobre 1961. Un déplacement qu’il a, faut-il le préciser, effectué 24 heures avant la date de commémoration.

    Pour les 60 ans de ce massacre, le président Macron avait affiché le souhait d’aller plus loin que la «sanglante répression» admise par François Hollande, en 2012, mais ses «petits» pas n’arrivent pas à rattraper la grande reculade qu’il a enregistré avec les propos belliqueux qu’il a proférés, dernièrement, contre l’Algérie, son histoire et ses dirigeants. Comme ses prédécesseurs, le président français refuse de présenter des excuses pour les génocides et les abominables crimes commis par la France coloniale et c’est sans prise de parole qu’il a déposé une gerbe sur les berges de la Seine, à la hauteur du pont de Bezons, d’où ont été jetés, il y a six décennies, des dizaines de manifestants algériens. Lors de la cérémonie, il a respecté une minute de silence avant de s’entretenir, ensuite, avec des proches de victimes, invités pour la circonstance. Un communiqué de l’Élysée, diffusé juste après le recueillement, a indiqué que le président français «a reconnu les faits: les crimes commis, cette nuit-là, sous l’autorité de Maurice Papon (le préfet de police de Paris, NDLR) sont inexcusables pour la République».

    Macron, dans sa logique de «reconnaissance et non repentance», a, certes, parlé de «crimes inexcusables», mais non sans disculper l’État français en soutenant que c’est uniquement «sous l’autorité de Maurice Papon» que les crimes ont été commis. C’est comme si Papon avait agi seul, alors que c’est bien la responsabilité de l’État français de cette époque qu’Emmanuel Macron devrait reconnaître. Et si Hollande avait rendu «hommage à la mémoire des victimes», Macron, lui, a préféré parler de victimes de «tous côtés».

    Il a ainsi expliqué que si la France doit regarder son histoire avec lucidité, «Elle le doit d’abord et avant tout, à elle-même, à toutes celles et ceux que la guerre d’Algérie et son cortège de crimes commis de tous côtés ont meurtris dans leur chair et dans leur âme. Elle le doit en particulier à sa jeunesse, pour qu’elle ne soit pas enfermée dans les conflits de mémoire, et construise, dans le respect et la reconnaissance de chacun, son avenir.» Macron veut, ainsi, mettre bourreau et victime sur un même pied d’égalité. Peut-il le faire en regardant droit dans les yeux les proches de Fatima Dedar, l’enfant de 15 ans qui a été noyée dans la Seine?

    Ni le jeune âge de Fatima, ni son cartable de collégienne, encore moins ses tresses enfantines, n’ont réussi à arrêter son bourreau. Qu’a fait la France coloniale à cette époque? Son administration s’était empressée à affirmer qu’il n’y avait eu que deux décès et aucun disparu.

    Le 31 octobre, lorsque le corps de la jeune Fatima, coincé dans une turbine de l’écluse de la Seine, a été retiré dans un état de dégradation avancé, la police, poursuivant sa logique de déni, a conclu à un suicide. C’est dire qu’il y a eu mensonges d’État! Mais la France n’a pas à avoir honte ni à s’excuser puisque -comme le soutien son président- elle reconnaît les faits. Pourquoi avoir alors créé des tribunaux pour juger les criminels de guerre, les tortionnaires et ceux qui ont commis des génocides puisque l’État colonial, qui a commis des enfumades, anéanti des villages entiers ou qui compte par dizaines de milliers de victimes des essais nucléaires n’est pas prêt à regretter ses gestes ni à s’en repentir affirmant qu’une reconnaissance des faits suffit largement à «réconcilier et apaiser les mémoires»?

    Hasna YACOUB

    L’Expression, 17/10/2021

  • « L’étrange obsession de Macron » pour la Turquie, selon Filiu

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    L’expert du Moyen-Orient Jean-Pierre Filiu a publié dimanche dans le quotidien français « Le Monde », un article de blog intitulé « L’étrange obsession de la France pour la Turquie au Maghreb ».

    L’historien français Filiu a constaté que « le président Macron ne cible que la Turquie dans ses interventions sur le Maghreb, où la Russie et les Émirats arabes unis s’emploient pourtant à saper l’influence française », rappelant des déclarations du Président français Emmanuel Macron sur l’Algérie et la Turquie.

    L’historien a noté qu’il est « légitime » que Macron s’inquiète des campagnes supposées de diffamation contre la France « inspirées par le président Recep Tayyip Erdogan », notamment lors de « la polémique internationale » d’octobre 2020 sur les caricatures contre le prophète Mahomet.

    Déclarant que la visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune à Ankara marquera « une sorte d’apogée » des relations entre l’Algérie et la Turquie, Filiu a noté qu’ « à trop se focaliser sur Erdogan, Macron en finit par oublier que c’est plutôt de la Russie et des Émirats arabes unis qu’émanent les plus sérieuses menaces à l’influence française au Maghreb. L’aveuglement du président français au Maghreb découle directement de la politique erronée qu’il a suivie en Libye durant les trois premières années de son mandat ».

    Filiu a affirmé que le soutien de Macron à Khalifa Haftar, l’ex-général à la tête des forces illégitimes de l’est de la Libye, avait provoqué la reprise de la « guerre civile » dans le pays en 2019 et sapé le travail de médiation de l’Organisation des Nations unies (ONU).

    Notant que la France s’était « discrètement » rangée du côté de la Russie, des Émirats arabes unis, de l’Égypte et de l’Arabie saoudite, Filiu a ajouté que « l’offensive de Haftar n’aboutit qu’à jeter le gouvernement de Tripoli dans les bras de la Turquie, dont l’intervention renversa la donne militaire, avec débandade des « mercenaires » russes engagés aux côtés de Haftar ».

    Dans ce contexte, Filiu a attiré l’attention sur le fait que si la France observe les actions et objectifs de la Russie envers le Maghreb avec « tolérance », elle juge les objectifs de la Turquie comme « hostiles ».

    Précisant que Moscou est « de loin » le premier partenaire militaire de l’Algérie, Filiu a noté qu’ »Il est dès lors paradoxal d’entendre le président français dénoncer « le système politico-militaire qui s’est construit sur cette rente mémorielle »anti-française en Algérie sans jamais mentionner la Russie, pourtant le principal allié extérieur d’un tel « système » ».

    « Ce silence est d’autant plus troublant que Macron ne se prive pas de fustiger les autorités maliennes lorsqu’elles envisagent de recourir à des « mercenaires » russes », note encore l’historien français.

    Filiu a déclaré que Macron avait ouvertement exprimé « sa proximité », voire sa « complicité » avec le prince héritier des Émirats arabes unis Mohammed Ben Zayed Al Nahyan.

    Constatant que les réserves de la France envers Abou Dhabi ont disparu après que les Émirats arabes unis ont signé « l’accord de paix » avec Israël en septembre 2020, Filiu a également noté que « c’est oublier que Mohammed Ben Zayed lui-même entretient des relations peu avouables avec des ennemis déclarés de la France, à commencer par le satrape tchétchène Kadyrov ».

    Filiu a estimé que Nahyan « se venge » de la défaite de Haftar en Libye en sabotant « l’expérience démocratique » en Tunisie.

    Arguant que les Émirats arabes unis et l’Égypte ont joué un rôle important dans la décision du président tunisien Kaïs Saïed de « suspendre le processus constitutionnel » dans son pays, Filiu a affirmé que les Émirats arabes unis avaient également contribué à l’escalade des tensions entre l’Algérie et le Maroc.

    « Espérons que la lucidité dont Macron vient de faire preuve envers le régime algérien ne soit pas aussi tardive s’agissant des visées des Émirats arabes unis dans la région. Dans le cas contraire, les relations franco-maghrébines entreront dans une zone de turbulences accrues, dont la Turquie tirera naturellement bénéfice, sans en être pour autant la cause », a encore noté l’historien.

    – Les déclarations de Macron sur l’Algérie et la Turquie

    Dans une déclaration faite le 30 septembre, Macron a estimé que « La construction de l’Algérie comme nation est un phénomène à regarder », le président français posant la question « Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? », et d’ajouter « Ça, c’est la question. Il y avait de précédentes colonisations. Moi, je suis fasciné de voir la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée. Et d’expliquer qu’on est les seuls colonisateurs, c’est génial. Les Algériens y croient ».

    Le président français avait dénoncé ce qu’il avait qualifié d’une « histoire officielle » selon lui « totalement réécrit[e] » et qui ne s’appuie pas sur des « vérités » mais sur « un discours qui, il faut bien le dire, repose sur une haine de la France ».

    Estimant que la nation algérienne s’est construite après 1962 sur une déchirure de mémoire, le président français ajoutait que le problème est présenté comme la France. Macron a annoncé son intention de faire produire des publications en arabe et en berbère contre « la désinformation et la propagande qui seraient faites par les Turcs ainsi que sur ce qu’il qualifie de réécriture de l’histoire du Maghreb.

    Anadolou