Étiquette : France

  • France-Algérie: Tebboune assène ses quatre vérités

    France, Algérie, Mémoire, Macron, Colonisation, #France, #Algérie, #Macron, #Colonisation, #Mémoire,

    « La vengeance est un repas qui se mange froid » dit l’adage. Le président de la République semble le faire sien, car il a donné au temps le temps de faire baisser la tension et de calmer les ardeurs pour revenir froidement et calmement sur le dernier épisode d’escalade diplomatique entre Alger et Paris. La mise en distance observé par le président Tebboune par rapport surtout aux propos inélégants de son homologue français n’exclut pas une fermeté dans le ton qui montre bien que l’Algérie entend répondre du tac au tac et non faire profil bas quand bien même la relation entre les deux pays reste stratégique. Et visiblement, les choses ne vont pas entrer dans l’ordre de sitôt car le président Tebboune pose des conditions strictes pour un possible retour de l’ambassadeur d’Algérie en France, qui pour mémoire, a été rappelé pour « consultations immédiates » dans la foulée des propos du président rapportés par le Journal le Monde.

    « Le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris est conditionné par le respect total de l’Etat algérien » a martelé le Président Tebboune qui s’exprimait dimanche soir lors d’une rencontre périodique avec des journalistes, ajoutant que « l’Histoire ne peut être falsifiée » que « les relations avec la France relèvent de la responsabilité du peuple et de l’Histoire » et que « la France doit oublier que l’Algérie était une colonie ».

    Des propos forts dans la bouche du président Tebboune qui renvoie en quelque sorte l’accusation de « rente mémorielle » à son homologue français qui, lui aussi, a convoqué l’histoire de la colonisation de l’Algérie pour des buts électoralistes dans une France préélectorale où la question de l’émigration, de l’histoire de la colonisation est devenue un enjeu de politique intérieur imposé dans le débat par un certain Éric Zemmour.

    Ayant mis les points sur les « i » sur la très inflammable question de la mémoire, le chef de l’Etat est revenu sur ce qui est à l’origine de cette nouvelle brouille, à savoir la décision des autorités françaises de réduire de 50 % le nombre de visas octroyés aux Algériens. Le président Tebboune, loin de toute polémique par rapport à la décision elle-même considère que « C’est une décision souveraine de l’Etat français mais ce genre d’affaire se règle diplomatiquement et non à travers des déclarations de presse. »

    Et le président Tebboune de faire à nouveau appel à l’histoire pour rappeler au respect des conventions préférentielles qui lient la France à l’Algérie en matière de visas et circulation des citoyens. « Il faut que les accords d’Evian et ceux de 1968 soient respectés par la France avec laquelle nous sommes liés par des conventions, l’Algérie demeure à part et nous refusons qu’elle soit mélangée avec d’autres pays ». En France les partis politiques de droite dans leurs différentes déclinaisons ont régulièrement fait de ce régime d’exception de l’Algérie un cheval de bataille électoral en réclamant son abolition pure et simple.

    Le président Tebboune n’a pas ménagé ses mots en évoquant l’autre dossier qui fait partie des ingrédients de la crise, à savoir celui des citoyens algériens qui font actuellement l’objet d’une obligation de quitter le territoire français et pour lesquels les autorités algériennes refuseraient de délivrer des visas d’expulsion.

    Direct et sans ambages, il accuse le ministre français d’être un menteur en jetant, non sans arrières pensées politiciennes, le chiffre de 7.000 ressortissants algériens pour lesquels les autorités consulaires algériennes en France refuseraient les visas de rapatriement.

    « En ce qui concerne le ministre de l’Intérieur français, Moussa Darmanin, c’est un grand mensonge, il n’y a jamais eu 7.000 migrants irréguliers de nationalité algérienne, la France n’a jamais évoqué plus de 94 cas », fait observer le président algérien avec un agacement bien visible. Il a expliqué qu’entre la liste parvenue à l’Algérie en 2020 et les trois autres listes de 2021, « il y a un total de 94 cas, dont 21 ont été autorisés à rentrer en Algérie, 16 ont été carrément refoulés et n’entreront jamais en Algérie en raison de leur implication dans le terrorisme ». Le président Tebboune a ajouté que « parmi ces 94 individus, il y a eu aussi des personnes impliquées dans l’extrémisme en France, un ou deux binationaux, alors que d’autres n’ont pas de familles en Algérie ».

    Le message du président Tebboune en direction de la France est claire : respecter l’Etat algérien et ne pas en faire, à l’occasion de chaque rendez-vous électoral un objet de surenchère pour séduire l’électorat de la droite.

    Au président Emmanuel Macron d’en faire bonne lecture s’il tient vraiment à ce fameux « partenariat privilégié » qui, du côté français, semble être une entourloupette politicienne.

    H.Khellifi.

    L’Est Républicain, 12/10/2021

  • J’veux devenir marocain !

    Maroc, France, Pegasus, espionnage, football, Guinée-Bissau, intoxication, #Maroc, #Pegaus, #Guinéé_Bissau,

    J’aimerais être marocain ! Si ! Si ! Oh ! Ne pensez pas que c’est une phrase lancée comme ça, à la légère, sans réfléchir. J’ai réfléchi ! Oui, Môssieur ! J’ai réfléchi, et j’en suis arrivé à cette conclusion : finalement, j’aimerais être marocain ! C’est top d’être marocain. Ne me dites pas le contraire, c’est le pied intégral. J’ai des exemples. Quand vous êtes marocain, vous pouvez espionner la terre entière, mettre sous écoute les plus grands dirigeants de cette planète, lorsque l’info sort, devient publique, ça s’agite un peu, ça grogne dans le poulailler cinq minutes, puis… rien ! Le soufflet retombe. Tout le monde sait que vous avez écouté tout le monde, mais tout le monde range votre dossier au fond d’un tiroir et on passe à autre chose ! C’est pas génial, ça ?

    Un autre exemple, là, tout de suite. En tant que Marocain, vous pouvez recevoir chez vous une équipe de foot pour un match officiel, lui mettre plein de saloperies dans sa bouffe ; en clair, l’empoisonner au risque de décimer toute l’équipe, et hop ! Un p’tit coup de laxatifs, de pansements gastriques et de sérum pour retaper le tout et… rien ! Tout le monde range votre tentative d’empoisonnement dans une fiole cachetée au fond d’un grimoire lui-même dissimulé dans une douve du Palais et le foot continue.

    Vous voulez un autre exemple ? J’en ai ! J’en ai tout un tas ! Quand vous êtes marocain, vous pouvez torturer des détenus rifains, les affamer en cellule, mais c’est votre voisin que l’on accusera de porter atteinte aux droits de l’Homme ! Non, moi je vous le dis, être marocain, ça vaut le coup !

    Quoi, le baisemain ? Oui, bon, ils ont ce satané baisemain. Je vous fais tout de même remarquer que, de par le monde bien-pensant, les grands défenseurs de la démocratie et les adversaires acharnés des monarchies autocratiques et despotiques qualifient pourtant ce baisemain marocain de « signe d’une civilisation ancestrale » !

    Et puis, de toutes les façons, on s’habitue, vous savez. On finit par s’habituer. Demandez à ceux des nôtres qui sont devenus marocains et dont les lèvres sont encore toutes humides !

    Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

    Hakim Laâlam

    Le Soir d’Algérie, 12/10/2021

  • Quid du défi lancé par le gouvernement malien à la France ?

    Mali, France, Sahel, Barkhane, Takuba, groupes armés, #Mali, #France, #Sahel, #Barkhane, #Takuba,

    Sur un ton de défi, recrudescent et rare contre la France, le gouvernement malien a accusé Paris d’avoir créé une « armée » dans la ville de Kidal (nord), mise à la disposition du groupe « Ansar Eddine », allié avec l’organisation Al-Qaïda. Au-delà de ce ton, Bamako a osé convoquer l’ambassadeur français au Mali et est sur le point de signer un contrat avec la compagnie russe Wagner pour engager un millier de mercenaires, et ce en dépit de l’opposition de Paris.

    Le Mali a également reçu quatre hélicoptères militaires de la Russie, ce qui a provoqué la colère des responsables français, qui considèrent le Mali comme faisant partie de leur pré carré. Le Président français Emmanuel Macron qui devra faire face à des élections décisives, le printemps prochain, s’est engagé récemment dans des affrontements diplomatiques avec plusieurs pays, en commençant par l’Australie et les Etats-Unis d’Amérique (affaires des sous-marins à propulsion nucléaire), ensuite face aux Etats du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) avant d’attaquer à nouveau et de manière plus virulente encore l’Algérie, et c’est maintenant au tour du Mali de faire partie de cette liste.

    C’est ce qui explique les attaque acerbes lancées par Macron à l’encontre du Chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, qu’il a considéré comme étant la « marionnette des putschistes. Maïga a rétorqué en qualifiant ces propos « d’inacceptables et de honteux ».

    – La France forme une armée de « terroristes »

    Cette déclaration violente de Macron a abouti à une escalade de Bamako contre Paris. Le Mali ne s’est pas contenté de convoquer l’ambassadeur français en poste à Bamako mais son Chef de gouvernement a adressé de graves accusations contre les forces françaises d’avoir ramené des terroristes de Libye pour les entraîner à Kidal (près des frontières maliennes avec l’Algérie).

    Dans des déclarations faites à l’agence de presse russe Ria Novosti, Maïga a évoqué « la mise sur pied par les forces françaises d’une armée à Kidal, forces mises à la disposition d’un Mouvement composé de Ansar Eddine », précisant « qu’il possède des preuves en la matière ».

    Le groupe « Ansar Eddine » est un mouvement armé, dont la majorité des membres appartiennent aux Touaregs, et est dirigé par Iyad Ag Ghali, chef du « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), qui comprend en son sein plusieurs groupes armés évoluant au Mali, dont l’organisation « Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) considérée comme une organisation terroriste par plusieurs pays.

    Maïga n’a pas décliné l’identité des terroristes ramenés par la France depuis la Libye. S’agirait-il de mercenaires africains (Tchad, Niger, Soudan) ou seraient-ils des Touaregs engagés par le leader libyen disparu, Mouammar Kadhafi, et qui sont retournés au Mali pour combattre le gouvernement central depuis 2012.

    Toutefois, prétendre que la France a remis cette armée à un mouvement composé de « Ansar Eddine » est une accusation extrêmement grave, qui signifie que Paris s’est allié avec l’organisation Al-Qaïda ou avec l’une de ses branches dissidentes dans le nord du Mali.

    Dans les deux cas, l’objectif demeure celui de déstabiliser le Mali et l’Algérie également, en particulier, si les mercenaires de Wagner accèdent au territoire malien.

    La décision de Paris de mettre fin à l’opération « Barkhane » dans la région du Sahel et son retrait des villes du nord du Mali (Kidal, Tessalit, Tombouctou) signifient implicitement la livraison de ces villes au groupe « Ansar Eddine », dirigé par Ag Ghali.

    En effet, les groupes armés des Touaregs et des Azawad sont incapables à faire face aux organisations terroristes dans la région et ont perdu dans leurs affrontements contre ces groupes, depuis 2012, en dépit d’une alliance qui a réuni les deux camps au début de l’attaque contre le nord du pays.

    Les forces françaises, qui contrôlent effectivement le nord du Mali, s’emploient apparemment à former des éléments des Touaregs pour faire face aux organisations d’Al-Qaïda et de Daech au Sahara. Cependant, cette armée pourrait jouer un rôle dans la séparation de la région du Nord par rapport au gouvernement central de Bamako avec un réel risque de dislocation du pays, en cas d’affrontement avec « Ansar Eddine », et ce soit en raison du recours aux armes ou à cause des liens tribaux et ethniques.

    Depuis 2017, Macron s’emploie à retirer les forces de son pays du Mali, mais ne souhaite pas montrer ce retrait comme étant une défaite personnelle, à quelques mois de la Présidentielle française.

    Le chef d’Etat français ne souhaite pas rééditer ce à quoi les Etats-Unis ont été confrontés lors du retrait de leurs unités armées de l’Afghanistan en 2021 et du Vietnam en 1975.

    Néanmoins, l’armée française pourrait expérimenter le plan de la vietnamisation, en usant d’un subterfuge auquel Washington a eu recours au Vietnam, qui rappelons-le a échoué, à travers la mise sur pied d’une armée à la solde de la France, composée de Touaregs, ce qui inquiète Bamako et l’armée malienne qui n’ont pas d’emprise sur le nord du pays.

    Le Chef du gouvernement malien a reconnu que son gouvernement n’est pas en mesure de rallier Kidal actuellement, dans la mesure où cette ville est une zone « isolée » et contrôlée par la France, qui dispose de groupes armés sur place entraînés et instruits par des officiers de l’armée française.

    Parmi les facteurs qui ont milité pour l’interdiction faite par la France à l’armée malienne de se déployer dans le nord d pays, il convient de citer l‘accusation d’avoir commis une épuration ethnique contre les Arabes et les Touaregs en 2013, ce qui a suscité les critiques de nombre d’Etats et d’organisations des droits de l’Homme.

    – Les illustrations des tensions

    Les récentes tensions entre Bamako et Paris sont générées par le refus du coup d’Etat conduit par le colonel Assimi Goïta, le deuxième depuis l’été 2020, sans coordination avec les autorités françaises ni leur aval.

    De plus, les officiers qui ont conduit le putsch sont considérés comme étant proches de la Russie, qui dispute à la France l’influence au Mali, ce qui a provoqué la colère de Paris et l’a poussé à suspendre provisoirement ses opérations militaires.

    Par la suite, le Président français a décidé de mettre fin à l’Opération « Barkhane » dans la région du Sahel, au mois de juin dernier, et de réduire le nombre des forces de son pays sur place pour les faire passer de 5100 soldats à 3000 éléments. Le pire demeure le retrait total des villes de Kidal, de Tombouctou et de Tessalit.

    Bamako a considéré cette décision comme étant un abandon et le Chef du gouvernement malien l’a critiquée au cours d’une interview accordée à RFI le 27 septembre écoulé.
    Il s’agit, a-t-il dit, d’une « annonce unilatérale sans coordination tripartite avec les Nations unies et le gouvernement malien ».

    Maïga a indiqué que le Mali « regrette » cette décision, dès lors que le principe de concertation et de consultation, érigé en règle entre « les partenaires privilégiés », n’a pas été respecté lors de la prise de cette décision.

    La réaction de Bamako a été rapide et imprévue, en prenant attache avec la Russie qui l’a équipé de quatre hélicoptères militaires de type Mi-17, de même que le gouvernement malien est sur le point de conclure un accord avec la compagnie russe Wagner, pour l’envoi de 1000 mercenaires au Mali en contrepartie de fonds et de privilèges dans le domaine minier (or, magnésium).

    La France n’a pas accepté ce défi qui lui a été lancé par les nouvelles autorités maliennes, qu’elle considère comme étant « illégitimes, produit d’un putsch et qui ne contrôlent pas de larges parties du territoire du pays ». Paris estime que sans ses forces et les unités africaines et européennes alliées, Bamako tomberait sous les coups et les frappes des groupes terroristes.

    De son côté, le Mali demeure insatisfait du fait que la France s’exprime en son nom dans nombre d’instances internationales, feignant d’ignorer les nouvelles autorités et ne respectant pas la souveraineté du pays.

    Pour sa part, Paris ne voit pas d’un bon œil l’ouverture par le Mali de canaux de communication avec des groupes considérés comme étant terroristes tels que Ansar Eddine et le Groupe de Libération de Macina, pour les convaincre d’engager un processus de réconciliation nationale, comme cela s’est passé en Algérie il y a de cela deux décennies.

    Des médias français, dont le journal La Croix, accusent le gouvernement malien d’exploiter l’animosité historique du peuple malien à l’endroit de la France pour créer de toutes pièces cette crise en vue de détourner l’attention de ses échecs et d’accroître sa popularité, en particulier, après l’annonce faite par Maïga d’un probable report, de plusieurs semaines voire mois, des élections présidentielle et législatives prévues le 27 février prochain, et ce en dépit des engagements offerts par le Conseil militaire à la Communauté internationale.

    La visite du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à Bamako, est venue pour insuffler un plus grand soutien moral au gouvernement malien, qui a convoqué, le jour même, l’ambassadeur français pour protester contre les déclarations de Macron.

    Cette concomitance a donné comme une impression de coordination entre l’Algérie et le Mali pour dénoncer les déclarations de Macron proférées contre les deux pays, d’autant plus qu’Alger a précédé Bamako pour convoquer l’ambassadeur français, ce qui a provoqué un embarras diplomatique pour Paris et une atteinte à son prestige dans ses anciennes colonies.

    La situation semble s’orienter vers davantage de complications et d’escalade entre la France et le Mali, qui pourrait trouver dans le soutien russe et algérien une opportunité pour faire face à l’influence française dominante.

  • Mali: L’Algérie dénonce une manipulation grossière du DGSE français

    Mali, Algérie, France, Sahel, groupes armés, #Mali, #Algérie, #France, #Sahel, #groupes_armés,

    Le porte-parole du ministère des Affaires a démenti ,mercredi, les allégations relayées par un organe de presse étranger sur “un prétendu financement algérien de milices au Mali”.

    Dans une déclaration a la presse nationale, le porte-parole du MAE a affirmé que “ces allégations n’avaient aucun fondement” et qu’elles étaient relayées par “un média connu pour être a la solde de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), le service de renseignement français, dirigé par l’ancien ambassadeur de France a Alger, Bernard Emié”.

    “Il s’agit d’une manipulation grossière et malveillante de la part des parrains d’un pays voisin, qui tirent les ficelles de la misérable marionnette qui publie dans les colonnes d’un blog de mercenaires”, a-t-il ajouté.

    Echouroukonline, 14/10/2021

  • APN: Projet de loi criminalisant le colonialisme français

    Algérie, France, Colonialisme, Mémoire, #Algérie, #Macron, #Mémoire, #Colonialisme,

    En réaction aux graves déclarations et autres insinuations du président français, Emmanuel Macron, sur l’histoire de l’Algérie, les membres de l’Assemblée populaire nationale s’apprêtent à déterrer l’ancien projet de loi criminalisant le colonialisme français. Ce texte de loi qui a été préparé et conçu par des députés FLN lors du second mandat de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, n’a jamais vu le jour. Il fut rapidement oublié suite à d’énormes pressions politiques et diplomatiques et surtout du veto de l’ancien Premier Ministre Ahmed Ouyahia, hostile à ce genre d’initiatives.
    Depuis, plus personne n’en a parlé, ni évoqué une éventuelle résurrection de cette initiative, et ce en dépit d’une large mobilisation des organisations dites de la famille révolutionnaire.

    Pourtant, ce projet, qui criminalise les crimes et autres atrocités barbares commis par le colonialisme français en 132 ans de domination, a été rendu possible après l’impair commis par l’Assemblée nationale française en 2005. Cette année, le 23 février, le Parlement français a adopté une loi qui glorifie ce colonialisme. Un texte qui fut naturellement dénoncé par certaines forces politiques françaises, qui avaient vu dans cette démarche un retour au premier plan de l’extrême droite. Une majorité de députés de ce Parlement, même centristes, avait adhéré aux thèses extrémistes qui glorifient les occupations militaires et les campagnes d’extermination contre les peuples africains. Selon leurs auteurs, la France a apporté la civilisation et la modernité à ces peuples qualifiés d’arriérés.

    Aujourd’hui, actualité oblige, des parlementaires algériens pensent que l’occasion est propice pour réagir et répondre par une loi qui criminalise ce colonialisme. L’idée fait son chemin après la crise, sans précédent, qui a surgi entre Alger et Paris. Déjà, tous les groupes parlementaires de la Chambre basse (six au total) se disent prêts à adopter cette loi. Il semblerait que le feu vert des autorités supérieures de l’Etat ait été donné pour que l’APN se mobilise.

    Ainsi, le texte, qui est au stade de la réflexion, prendra en charge plusieurs chapitres, tous liés à la question mémorielle, comme la reconnaissance des crimes, des assassinats, des atrocités, des destructions, des pillages et expropriations des biens et autres exactions. De même qu’on prévoit un axe au pardon ou à l’excuse, exigé de l’Etat français, responsable historique de l’acte colonial et défenseur de son système, ainsi que des aspects de l’indemnisation aux milliers de victimes, inclus ceux des essais nucléaires et chimiques.

    Pour les initiateurs de ce projet en gestation, cette loi est une réaction politique du peuple algérien contre les intimidations et le mépris des autorités françaises à l’encontre de la nation et de son histoire. Il s’agit aussi, selon les dires des députés, d’une vraie réhabilitation des six millions de martyrs de ce colonialisme sauvage. D’ailleurs, il est question qu’en parallèle de cette œuvre parlementaire, un comité soit créé spécialement pour rédiger et éditer un livre blanc sur les massacres et les violences commises par l’occupant français depuis 1830. Des historiens, des sociologues et des anthropologues seront sollicités pour réécrire le long récit sanguinaire et barbare du colonialisme, ainsi que les profonds bouleversements qui ont ébranlé la société algérienne, son patrimoine et ses cultures ancestrales.

    Selon des propos de députés qui s’engagent dans cette démarche, le projet en question va prendre une dimension juridique qui respectera les intérêts de l’Etat algérien et de son peuple. Autrement dit, les institutions politiques étatiques ne seront plus seules ou isolées dans une quelconque bataille mémorielle avec l’ancien colonisateur. A l’avenir, nos hauts responsables seront soumis et protégés par cette loi de criminalisation du colonialisme.

    L’unanimité à l’APN est donc déjà acquise concernant l’élaboration de ce projet. Seul bémol : les islamistes du MSP et du mouvement El-Bina veulent un texte plus fort, plus élaboré et plus encadré. Ils réclament un agenda précis avant toute adoption, comme la tenue d’assises qui regrouperaient des politiques, des juristes, des sociologues et des enseignants en histoire. Des rencontres plus larges et des concertations avec toutes les mouvances devraient permettre de créer un consensus total sur cette question.

    Par contre, d’autres partis politiques suggèrent, pour le moment, une simple déclaration générale qui sera adoptée par l’APN et qui dénoncera les propos du président Macron, mettant en relief les atrocités et les crimes du colonialisme français.

    Le Jeune Indépendant, 14/10/2021

  • Les algériens boycottent les produits français

    Algérie, France, Emmanuel Macron, #France, #Algérie, #Macron, #Colonisation, #Mémoire,

    Des groupes algériens boycottent les importations de 500 entreprises françaises

    L’Assemblée générale des entrepreneurs algériens, association d’entrepreneurs économiques, a annoncé hier avoir décidé de boycotter les importations de 500 entreprises françaises à la suite de « commentaires blessants » du président français Emmanuel Macron sur l’histoire et l’image de l’Algérie. « Nous sommes reconnaissants à toutes les institutions économiques qui ont pris l’initiative de couper leurs relations commerciales avec quelque 500 entreprises françaises d’exportation et d’importation », a indiqué l’agence dans un communiqué.

    Il a condamné les déclarations de Macron et a appelé à une révision des relations économiques avec l’État français. Le communiqué révèle que l’organisation a l’intention de créer une association nationale qui œuvre pour couper tous les liens économiques avec tout pays qui ne respecte pas l’Algérie, sans donner plus de détails.

    L’association regroupe quelque 2 000 entreprises des secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l’irrigation.

    Selon un précédent communiqué de l’ambassade de France, plus de 6 000 entreprises françaises exportent leurs produits vers l’Algérie.

    Il y a quelques jours, Macron accusait les autorités algériennes de « garder rancune contre la France », et remettait en cause l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation de l’Algérie par la France.

    Par la suite, la présidence algérienne a convoqué son ambassadeur à Paris pour des consultations pour protester contre ces déclarations, qu’elle a qualifiées d’ »offensives » et représentaient une « insulte inacceptable » à la mémoire de plus de cinq millions de résistants tués pendant la période coloniale française.

    L’Algérie a également fermé son espace aérien aux avions militaires français opérant dans le cadre de l’opération Barkhane dans la région du Sahel africain.

    MEMO, 11/10/2021

  • Canteleu : Une ville française tenue depuis le Maroc?

    France, Maroc, Canteleu, trafic de drogue, cannabis, cocaïne, narcotrafic, #Maroc, #Canteleu, #Narcotrafic, #Cannabis, #Cocaïne, #Trafic_de-drogue,

    L’impressionnant coup de filet anti-stup ce week-end en région parisienne et en banlieue de Rouen avec la garde à vue de Mélanie Boulanger, la maire socialiste de Canteleu (ressortie libre et sans poursuite) pose la question de l’infiltration politique par les réseaux mafieux. Les élus de Canteleu étaient entendus pour s’expliquer sur leurs liens avec la famille M., impliquée dans un trafic de drogue de grande ampleur et soupçonnée d’influencer très fortement le monde politique local.

    Deux ans d’investigation en Seine-Saint-Denis et en Seine-Maritime, 150 policiers mobilisés, dont des colonnes du RAID, de la BRI de Rouen et 60 enquêteurs de la sûreté départemental pour un butin énorme : la saisie d’un million d’euros – dont 375 000 euros en liquide –, de 15 kg d’héroïne, de véhicules, d’ armes de type militaire… Ces chiffres témoignent d’une opération hors normes quelque peu éclipsée par la garde à vue de Mélanie Boulanger, la maire PS – EELV de Canteleu (Seine-Maritime). Tout comme son adjoint Hasbi Colak, en charge du développement économique, des commerces et de l’emploi. Tous deux ont été remis en liberté sans poursuite dans le courant du week-end.

    Les affaires sont gérées depuis le Maroc

    Les deux élus étaient interrogés sur leurs liens réels avec la famille M., des gros pontes du trafic de drogue à Rouen et sa région. « Les écoutes téléphoniques montrent que la maire de Canteleu était en contact régulier avec les principaux suspects » révèle une source judiciaire à France Bleu Normandie.

    La famille M. est présentée comme « incontournable dans le trafic de drogue de la région », rapporte une source judiciaire citée par Le Monde. Cette opération a « sans doute décapité le plus important réseau de trafiquants de la région rouennaise, à la source de 75 % de l’approvisionnement de la métropole normande en stups ».

    Historiquement implantée à Canteleu, cette famille a construit sa base arrière au Maroc et c’est depuis le royaume chérifien que les affaires sont gérées. Les têtes de réseau de cette famille y ont trouvé refuge. (Ils investissent notamment dans l’immobilier) . Avec leurs équipes, les M. sont capables d’importer indifféremment du cannabis, de la cocaïne et de l’héroïne, en les faisant transiter par l’Espagne. Go fast, cargaisons dans des bateaux, complicités multiples ?

    «En tout cas, ce réseau très structuré et très puissant aurait acheté la paix sociale à Canteleu par des menaces, influences et pression », affirme Actu76. Il est soupçonné d’avoir infiltré la sphère politique.

    Infiltration de la sphère politique

    Un rapport annuel sur la criminalité organisée en France soulignait ainsi : « le trafic de stupéfiants prospère, notamment dans la Seine-Maritime…La proximité du Benelux et de la région parisienne permet aux malfaiteurs de s’approvisionner régulièrement et de redistribuer tous types de produits vers le grand ouest de la France », notamment par les axes routiers que constituent l’A13 et l’A84.

    Dans une note interne, l’Office antistupéfiants (Ofast) alertait il y a quelques mois sur ce risque de « corruption de la sphère politique ». Et mettait en garde : « Cette menace pourrait se manifester en France par des tentatives d’infiltration du milieu politique, en particulier au niveau local. Le financement des frais de campagne électorale, l’organisation du recueil de vote ou la candidature à une élection, directement ou en plaçant des hommes de paille, constituent autant de points de vulnérabilité. »

    Le bien public, 11/10/2021

  • L’Algérie attend la reconnaissance du massacre de 1961 à Paris

    Algérie, France, massacre 17 octobre 1961, Colonisation, #Algérie, #France, #17octobre1961 #Colonisation,

    Il y a près de 60 ans, des Algériens qui manifestaient pacifiquement ont été victimes d’une répression meurtrière de la part de la police française. De nombreux historiens considèrent cet événement comme la répression la plus meurtrière en Europe occidentale depuis la Seconde Guerre mondiale.

    Il y a 60 ans, les Algériens de Paris descendaient dans la rue pour protester contre un couvre-feu qui leur était imposé, mais la manifestation s’est transformée en massacre, la police jetant des dizaines de corps dans la Seine.

    Les tueries, que l’historien français Emmanuel Blanchard a qualifiées de répression la plus meurtrière en Europe occidentale depuis la Seconde Guerre mondiale, ont eu lieu alors que l’Algérie était dans la septième et avant-dernière année de sa lutte pour l’indépendance vis-à-vis de son maître colonial, la France.

    La manifestation pacifique de quelque 30 000 Algériens – vivant pour la plupart dans des bidonvilles autour de la capitale française – était organisée par le Front de libération nationale (FLN) et s’est déroulée du 17 au 20 octobre.

    Le mouvement indépendantiste FLN a mis l’accent sur l’anti-impérialisme et a combattu la France dans la guerre d’Algérie qui a duré près de huit ans, de 1954 à 1962. Après avoir été une colonie française depuis 1930, l’Algérie a déclaré son indépendance en 1962 à la suite de la guerre. Le mouvement fait monter la pression avec des attentats dans les villes françaises, notamment à Paris. La police, symbole de l’État français, est particulièrement visée.

    Couvre-feu
    Des hommes, des femmes et des enfants algériens, vêtus de leurs plus beaux habits, étaient venus de banlieues pauvres comme Nanterre et Aubervilliers pour manifester sur les Champs-Élysées et les grands boulevards clinquants de la capitale. Ils protestent contre le couvre-feu strict qui leur est imposé depuis le 5 octobre pour empêcher le FLN de collecter des fonds et s’opposent à la violence croissante à laquelle ils sont confrontés de la part des Harkis (Algériens pro-français) et de la police française.

    Au moins 120 Algériens étaient morts aux mains de la police française avant même le début des manifestations de masse en septembre et octobre 1961.

    Les Algériens de France s’étaient habitués aux rafles régulières de la police et au harcèlement qui les empêchait parfois de travailler. Ils étaient également la cible d’attaques racistes meurtrières de la part d’un groupe terroriste qui voulait que l’Algérie reste française. Mais ce soir-là, la violence était d’un autre ordre : 10 000 policiers ont chargé la foule et en ont précipité certains dans le fleuve.

    Des milliers de manifestants ont été envoyés dans des « centres de rétention » où ils ont été torturés avant d’être expulsés vers l’Algérie coloniale. La police agit comme si elle était sûre de ne pas avoir à répondre de ses actes devant le président Charles de Gaulle ou tout autre membre du gouvernement français.

    L’asservissement et le massacre des Algériens atteignent leur apogée le 17 octobre 1961. Ce massacre est unique car il a eu lieu dans la capitale de la métropole impériale. Un récit illustre le processus par lequel les techniques de la police coloniale ont été importées d’Algérie en France, avec de nombreux personnages clés de la police parisienne, dont Maurice Papon, vétérans de la répression coloniale.

    Des corps dans la Seine
    L’homme qui a donné le commandement était Papon, qui, bien qu’ayant collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, s’était hissé à la tête de la police parisienne. Papon a ensuite été condamné pour crimes de guerre pour avoir déporté 1 600 Juifs vers des camps de la mort. Lors de son procès en 1997, l’historien Jean-Luc Einaudi a déclaré que les hommes de Papon avaient ouvert le feu sur des Algériens.

    « On pouvait voir des policiers jeter les morts dans la Seine », a-t-il déclaré.

    Peu de gens, hormis ceux qui ont été témoins de l’atrocité, sont conscients de l’ampleur de la tuerie, car la nouvelle a été étouffée. Mais la nouvelle s’est répandue et un graffiti célèbre, « Ici on noie les Algériens », a été gribouillé sur l’un des ponts de la Seine, près du Louvre.

    Battus, noyés, asphyxiés
    « De nombreuses victimes sont mortes sous les coups de la police, des dizaines d’autres ont été jetées dans la Seine et plusieurs sont mortes de suffocation après avoir été jetées au sol et recouvertes par des tas de corps », selon le Musée de l’immigration à Paris, qui a contribué à cataloguer cet événement peu connu.

    Il est apparu par la suite que certains policiers avaient été influencés par des informations erronées selon lesquelles leurs collègues avaient été abattus au cours de la manifestation. Mais de nombreux Algériens ont été attrapés par la police bien avant le début de la manifestation, raflés à la sortie du métro. Quelque 12 000 d’entre eux ont été arrêtés et conduits dans des camps d’internement, préparés à l’avance, où ils ont été battus ou expulsés vers l’Algérie, les plus chanceux étant finalement autorisés à rentrer chez eux.

    Jacques Simonnet, un psychiatre qui était étudiant à l’époque, a été témoin du traitement des personnes détenues dans un camp. Il raconte que les personnes arrêtées recevaient « des coups de pied, des coups de poing… et étaient frappées à coups de bâton. La violence a atteint un point inimaginable ».

    « Il était 17 heures, mais en octobre, il fait déjà un peu sombre à cette heure-là – pas complètement, mais c’est le crépuscule. Il n’y avait que des hommes là-bas. La police attrapait les hommes à la sortie de la station de métro et les frappait. Ils les forçaient à monter dans des fourgons de police en les piquant avec des aiguilles. Cela a traumatisé les blanmeurs. Ils criaient, ils gémissaient. Je me souviens des cris de douleur, de violence », a déclaré Serge Rameau, un témoin oculaire, à France 24. « Que la France se soit mal comportée dans ses colonies, comme les autres puissances impériales européennes, c’est une chose. Mais c’est le fait que la France ait fait la même chose chez elle qui est si choquant. Je n’étais qu’un scout qui rentrait chez lui, un scout qui avait des principes de solidarité. Et puis je suis tombé sur un massacre en plein Paris, place de l’Etoile. Des scènes de guerre, vraiment. »

    Reconnaissance française

    Après que le nombre officiel de morts soit resté à trois pendant des décennies, les historiens ont estimé le nombre à 48, cependant, on pense qu’il est beaucoup plus élevé, de nombreux historiens disant que jusqu’à 200 personnes ont été tuées juste dans la nuit du 17 octobre.

    En 1999, le parquet de Paris a officiellement reconnu qu’un « massacre » avait eu lieu. Mais à l’approche du 60e anniversaire du massacre, nombreux sont ceux qui attendent que le président français Emmanuel Macron reconnaisse l’acte de violence horrible commis par les militaires français et souhaitent que la France assume la responsabilité de cette atrocité. Les historiens exigent également la reconnaissance de ce qui s’est passé et l’admission qu’il s’agit d’un « crime raciste » contre l’humanité commis par l’État français. Leur demande est reprise par les survivants et les personnes qui ont été témoins du massacre.

    Ce n’est qu’en 2012 que le président français de l’époque, François Hollande, a reconnu le massacre, sans toutefois présenter d’excuses officielles.

    « Des Algériens qui manifestaient pour leur droit à l’indépendance ont été tués au cours d’une répression sanglante », a déclaré Hollande. « La République reconnaît clairement ces faits », a-t-il ajouté, en disant « Je rends hommage à la mémoire des victimes. » Le maire socialiste de Paris avait auparavant apposé sur le pont proche de la préfecture de police – près de la cathédrale Notre-Dame – une plaque marquant le massacre.

    Daily Sabah, 13/10/2021

  • Le Drian joue à son tour l’apaisement avec l’Algérie

    Algérie, France, Emmanuel Macron, #Algérie, #Macron, #Mémoire, #Colonisation,

    Paris tente d’apaiser les tensions avec Alger. Interrogé à l’Assemblée nationale ce mardi 12 octobre, le ministre français des Affaires étrangères s’est exprimé sur le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France. Début octobre Emmanuel Macron avait déclenché la colère des autorités algériennes après avoir accusé le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle ».

    Désormais Paris tente d’apaiser les tensions avec Alger. Après la prise de parole du président français mardi dernier assurant souhaiter un « apaisement » sur le sujet mémoriel entre la France et l’Algérie, appelant à « cheminer ensemble » et à « reconnaître toutes les mémoires », c’était au tour de Jean-Yves Le Drian de s’exprimer.

    Interrogé à l’Assemblée nationale hier mardi, le ministre français des Affaires étrangères a dit regretter le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France. « Nous le regrettons, parce que cela ne correspond pas à l’importance que nous attachons aux relations entre nos deux nations. Ces relations sont anciennes, profondes… Elles sont marquées par des liens humains uniques… La France y est profondément attachée et souhaite les préserver et les développer. Récemment, le président de la République a rappelé son profond respect pour le peuple algérien. Cela signifie aussi, bien sûr – et vous l’avez dit – le respect fondamental de la souveraineté algérienne. Cela veut dire aussi que c’est aux Algériens, et à eux seuls, de décider de leur destin et de définir les contours de leurs choix et de leur débat politique. Mais nous sommes convaincus de l’intérêt commun de nos deux pays à travailler ensemble sur tous les secteurs ».

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exigé de Paris dimanche « un respect total de l’Etat algérien », soulignant à l’adresse de son homologue français Emmanuel Macron que « l’histoire ne peut pas être falsifiée ».

    Une réponse à Emmanuel Macron qui avait déclenché la colère d’Alger après des propos, rapportés samedi 2 octobre par le journal français Le Monde, accusant le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » en servant à son peuple une « histoire officielle » qui « ne s’appuie pas sur des vérités ».

    Dans la foulée, le même jour, Alger décidait le rappel « immédiat » de son ambassadeur à Paris « pour consultations » et, comme autre mesure de rétorsions, interdisait le survol de son territoire aux avions militaires français de l’opération antijihadiste Barkhane au Sahel.

    RFI, 13/10/2021

  • France-Algérie: Une exigence non négociable

    France, Algérie, Colonisation, #France, #Algérie, #Colonisation, #Mémoire,

    L’Algérie est un pays indépendant et souverain. Un fait que semblent oublier certains politiques et nostalgiques de l’Algérie française de l’autre rive de la méditerranée. Les années de combat, de lutte et de sacrifice du peuple algérien ne peuvent être vains et ceci doit être bien compris et assimilé par l’ancienne puissance coloniale, qui doit aujourd’hui saisir définitivement que ses relations avec l’Algérie ne seront pas autre chose que des relations d’Etat à Etat.

    Forte de son peuple et de son armée, l’Algérie relèvera tous les défis qui se dresseront devant elle. Elle n’acceptera plus que lui soit dictée telle ou telle démarche, car tout ce qu’elle décidera naîtra des convictions et des choix de son peuple. Le président de la République, dans sa dernière rencontre avec la presse nationale, a martelé et répété en direction ceux qui auraient tendance à l’oublier que « L’Histoire ne peut être falsifiée », ajoutant que « le temps de la colonie est révolu, la France doit changer d’approche, elle doit savoir que l’Algérie n’abdique à personne, elle est fidèle au serment de ses valeureux martyrs ».

    Cette France qui se targue de son oeuvre civilisationnelle dans ses anciennes colonies doit revoir ce discours mensonger et reconnaître les torts et les crimes qu’elle a perpétrés contre ces peuples et ces terres qu’elle a conquis par la force et la barbarie. L’amnésie préfabriquée et la fuite en avant n’ont plus leur place aujourd’hui face à des nations indépendantes et surtout face à une Algérie qui a sacrifié plus de 5 millions de martyrs pour recouvrer sa liberté. Cette France amnésique est invitée par le chef de l’Etat, Abdelamdjid Tebboune, à regarder en face son peu glorieux passé colonial insistant sur « la reconnaissance pure et simple des crimes coloniaux de la France en Algérie ».

    « L’Etat (algérien), dira le président Tebboune, est debout avec tous ses piliers, avec sa puissance, la puissance de son armée et son vaillant peuple ».

    La France doit désormais comprendre qu’elle doit traiter avec l’Algérie d’Etat à Etat et doit « oublier que l’Algérie était une colonie ». Il y va des relations entre les deux pays qui se doivent d’être basées sur le respect entre les deux Etats qui aspirent à construire des relations pérennes et mutuellement bénéfiques pour les deux parties et les deux peuples. Il faut que la France change de politique et de ton et regarde l’Algérie avec un autre regard loin de celui des nostalgiques de l’Algérie française.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest tribune, 13/10/2021