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  • Algérie : l’ONM appelle à revoir les relations avec la France

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    L’Organisation des moudjahidines considère que la révision des relations bilatérales est « une priorité » et « une responsabilité nationale » et qu’il est urgent de « réfléchir sérieusement à une évaluation de tous les aspects ».

    L’Algérie reste ferme sur ses positions. La puissante Organisation des moudjahidine (ONM), les anciens combattants de la guerre d’indépendance en Algérie, a appelé, lundi 4 octobre, à « revoir » les relations avec la France, sur fond de crise diplomatique provoquée par des critiques du président Emmanuel Macron.

    « Il est temps de revoir les relations algéro-françaises », écrit l’ONM dans un communiqué diffusé par l’agence officielle APS. Alger a décidé samedi le « rappel immédiat » de son ambassadeur à Paris, en réaction à des propos relayés par le journal Le Monde où Emmanuel Macron affirme que l’Algérie, après son indépendance en 1962, s’est construite sur « une rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire », et questionne l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française.

    L’ONM exhorte la France à « s’excuser »
    Dimanche, des sources militaires françaises ont précisé qu’Alger avait interdit de facto le survol de son territoire aux avions militaires français en guise de riposte. L’ONM considère que la révision des relations bilatérales est « une priorité » et « une responsabilité nationale » et qu’il est urgent de « réfléchir sérieusement à une évaluation de tous les aspects ».

    Organisme officiel algérien, l’ONM exhorte régulièrement la France à « s’excuser » pour les « crimes » commis durant ses 132 ans de colonisation (1830-1962) et qui ont coûté la vie, selon des chiffres de la présidence algérienne, à plus de cinq millions d’Algériens.

    « Nous n’acceptons pas ce genre de déclarations, l’Algérie c’est un peuple, une nation debout, ayant fait ses preuves dans l’histoire », a pour sa part réagi lundi le Premier ministre algérien Aïmene Benabderrahmane, lors d’un déplacement à Oran, à l’ouest du pays.

    Franceinfo, 04/10/2021

  • Pensons à tourner définitivement la page française

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    Aujourd’hui s’il y a déception chez les Algériens c’est qu’il y avait vraiment une attente de leur part envers les autorités françaises ou les historiens.

    Et franchement c’est cela qui m’inquiète vraiment, car toute l’erreur est là. Les autorités Algériennes auraient dû comprendre depuis longtemps qu’il n’y a rien à attendre des autorités françaises et encore moins de leurs historiens, intellectuels ou membres de la société civile. Un pays qui héberge chez lui, finance et protège des terroristes et des indépendantistes pour les utiliser contre leur propre pays, qui mobilise tous ses médias et ses services de cybersécurité pour discréditer l’Algérie et inonder les réseaux sociaux et le web de fake news et de propagande anti-Algérienne, qui permet aux corrompus du pays de planquer leur argent détourné et leurs familles en toute sécurité ne peut certainement pas nous vouloir du bien.

    Ce qui m’inquiète maintenant c’est que dans quelques jours, semaines, ou quelques mois, ils vont chercher à apaiser le climat et que tout reparte comme avant comme s’il ne s’était rien passé.

    Depuis deux ans je n’arrête pas de crier haut et fort que le salut du pays viendra le jour où une politique claire, discrète et méthodique de ‘défrancisation’ totale de la société Algérienne dans son ensemble sera menée à son terme, sans tambour battant, sans rompre les relations, ni rentrer dans aucun affrontement idéologique.

    Commencer par la base, c’est à dire l’éducation avec des langues obligatoires dès la primaire et le collège (anglais, espagnol, chinois, russe). Les autres langues deviendront facultatives. A terme, il faudra qu’un Algérien ou Algérienne qui veuillent étudier à l’étranger ou se soigner ou faire du business, ou du tourisme penseront à n’importe quel pays sauf à la France. A ce moment-là, ils pourront réduire le nombre des visas à zéro sans que cela ne touche qui que ce soit en Algérie.

    Sans cela, il n’y aura point de salut et l’Algérie passera son temps à gérer les différentes prochaines crises les unes après les autres, car il y en aura plein.

    Mais ceci ne pourra se réaliser qu’après la phase de ‘défrancisation’ totale de la société Algérienne.

    J’ai l’impression aujourd’hui qu’il y a encore certains hommes politiques, journalistes, hommes d’affaires et intellectuels Algériens qui n’osent pas s’engager dans cette voie de peur de ne plus obtenir de visas français touristiques, d’affaires ou d’études pour eux ou pour les membres de leurs familles. Comme si le monde entier n’existait plus et qu’il n’y avait plus que la France.

    Tant qu’il y a ce sentiment et cette mentalité ils continueront à humilier le pays. La preuve, Macron a osé dire « nous l’avons surtout décidé (réduction des visas) pour gêner les dirigeants ». Il donne l’impression que les Algériens sont prêts à tout pour un visa français, même à accepter l’humiliation.

    Quand cet état de fait disparaìtra vous verrez qu’ils n’oseront plus, car ça voudra dire que l’Algérie et les Algériens ont définitivement tourné la page de la France et tourné la tête vers d’autres partenaires commerciaux, économiques, culturels, éducatifs et stratégiques.

    Dany Douillet

  • Blinken, à Paris, pour combler le fossé avec la France

    Blinken, à Paris, pour combler le fossé avec la France

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    PARIS (AP) – Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a cherché mardi à réparer les dommages causés aux relations américano-françaises par l’exclusion par l’administration Biden du plus ancien allié des États-Unis d’une nouvelle initiative de sécurité indo-pacifique.

    Blinken a rencontré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et devait voir plus tard le conseiller à la sécurité nationale du président Emmanuel Macron dans le but de rétablir la confiance entre les pays, notamment en ce qui concerne la lutte contre les défis croissants de la Chine mais aussi plus généralement.

    Blinken et Le Drian ont lancé la réunion avec une « visite à pied » privée du Quai d’Orsay, le siège du ministère français des Affaires étrangères, avant de s’asseoir pour des entretiens formels avec des collaborateurs de haut rang. Les deux ont échangé des plaisanteries avec Blinken disant « c’est un plaisir d’être ici », mais aucun n’a répondu aux questions criées par les journalistes.

    L’administration Biden a reconnu que l’annonce du mois dernier d’un accord indo-pacifique à trois entre l’Australie, la Grande-Bretagne et les États-Unis, connu sous le nom d’AUKUS, avait été mal gérée. Mais cela a également signalé un désir de faire amende honorable tout en suggérant que la rage de la France est une réaction excessive.

    La France a répondu avec fureur à l’annonce qui a également sabordé un contrat de sous-marin de plusieurs milliards de dollars qu’elle avait avec l’Australie, et a brièvement rappelé ses ambassadeurs à Washington et à Canberra dans une démonstration de dépit sans précédent.

    Les responsables français ont qualifié cela de coup de poignard dans le dos des alliés et ont exprimé leur déception que cela se soit produit après que le président Joe Biden ait proclamé « L’Amérique est de retour » et s’est engagé à restaurer et à valoriser les relations transatlantiques qui s’étaient détériorées pendant l’administration Trump.

    Les Français ont déclaré à plusieurs reprises qu’il faudrait beaucoup de temps et de travail pour surmonter la fracture et que l’incident souligne la nécessité pour l’Europe de développer ses propres plans de sécurité et de défense.

    Avant les réunions de mardi, le bureau de Le Drian a réitéré que la « crise » implique plus que la France et était un camouflet à l’Union européenne plus large dont la Grande-Bretagne n’est plus membre. Le ministère des Affaires étrangères a déclaré qu’il impliquait « les intérêts de tous les Européens concernant le fonctionnement de nos alliances et l’engagement des Européens dans l’Indo-Pacifique ».

    Blinken est dans la capitale française pour une conférence économique internationale de deux jours qui a été éclipsée par la controverse AUKUS qui a éclaté le 15 septembre avec l’annonce du projet.

    Avant sa visite, sa deuxième en France en tant que secrétaire d’État mais la première depuis la rupture, Blinken a rencontré vendredi l’ambassadeur de France Philippe Etienne à son retour à Washington après avoir été rappelé à Paris par Macron.

    Blinken, un francophone qui a grandi et est allé au lycée à Paris, a exprimé sa déception que la France ait réagi si durement à AUKUS. Lui et d’autres ont suggéré qu’un certain degré de colère française est lié à la politique intérieure française et à la dynamique changeante au sein de l’UE, qui verra bientôt Angela Merkel quitter la tête de l’Allemagne après 16 ans au pouvoir.

    La visite de Blinken fait suite à un appel téléphonique du 22 septembre entre Biden et Macron, qui ont accepté d’essayer de calmer les choses et doivent se rencontrer en Europe plus tard ce mois-ci.

    La raison apparente du voyage de Blinken en France, qui avait été prévu bien avant le tumulte de l’AUKUS, est de coprésider une réunion ministérielle de l’Organisation de coopération et de développement économiques basée à Paris mardi et mercredi sur le changement climatique et la sécurité.

    L’ancien secrétaire d’État et actuel émissaire américain pour le climat, John Kerry, participe également aux pourparlers de l’OCDE, qui se déroulent quelques semaines avant la prochaine conférence internationale sur le climat soutenue par l’ONU, à Glasgow, en Écosse.

  • La France et le mouvement d’extrême droite QAnon

    La France et le mouvement d’extrême droite QAnon

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    PARIS (AP) – L’ancienne usine de boîtes à musique était abandonnée depuis des années à la périphérie de la ville de montagne suisse, avec de la peinture gondolée sur les bords de ses murs gris et jaunes miteux.

    C’était la cachette parfaite pour la jeune mère française et sa fille de 8 ans au cœur de l’Opération Lima, un complot international d’enlèvement d’enfants planifié et financé par un groupe français ayant des échos du mouvement d’extrême droite QAnon. Lola Montemaggi avait perdu la garde de sa fille, Mia, au profit de sa propre mère quelques mois auparavant, car les services de protection de l’enfance du gouvernement français craignaient que la jeune femme ne soit instable. Lola Montemaggi a trouvé des personnes en ligne qui partageaient la conviction de QAnon selon laquelle les fonctionnaires étaient eux-mêmes à la tête d’un réseau de trafic d’enfants. Elle s’est alors tournée vers son réseau pour faire ce qu’elle devait faire : Extraire Mia.

    L’enlèvement de la fillette au domicile de sa grand-mère le 13 avril a marqué ce que l’on pense être la première fois que des théoriciens du complot en Europe ont commis un crime lié au réseau de fausses croyances du style de QAnon, qui a poussé des centaines de personnes à prendre d’assaut le Capitole des États-Unis le 6 janvier. Cela montre comment ce qui était autrefois un mouvement strictement américain s’est métastasé dans le monde entier, Europol, l’agence de police européenne, ayant ajouté QAnon à sa liste de menaces en juin. L’influence de QAnon a maintenant été repérée dans 85 pays, et ses croyances ont été adaptées aux contextes locaux et à des langues allant de l’hindi à l’hébreu.

    Cet été, un père californien a emmené ses deux enfants au Mexique et les a tués sous l’influence de « théories de conspiration QAnon et Illuminati », selon les autorités fédérales. Les partisans de QAnon ont également été liés à au moins six tentatives d’enlèvement aux États-Unis, convaincus que les enfants sont victimes de pédophiles, selon Mia Bloom, qui a documenté les enlèvements pour son livre sur QAnon publié cet été.

    « Si quelqu’un essaie de récupérer son enfant et dit qu’il fait partie de cette cabale, il y a maintenant un réseau de soutien là où, avant QAnon, il n’aurait pas existé », a déclaré Bloom.

    Une partie de la collection de croyances de QAnon est spécifique aux États-Unis, où la théorie de la conspiration a commencé. Mais la conviction qu’il existe une conspiration de l’État profond et des cabales de trafiquants d’enfants parrainés par le gouvernement dépasse les frontières, tout comme la rhétorique anti-vaccins depuis le début de la pandémie.

    L’enlèvement de Mia a été inspiré par un ancien politicien qui a promis de sauver les enfants victimes de trafic et de ramener la France à sa grandeur d’antan. L’AP a reconstitué l’histoire à partir d’entretiens avec des enquêteurs et des avocats, ainsi que de milliers de messages en ligne, montrant comment les croyances de type QAnon attirent les personnes vulnérables et les relient de manière souvent dangereuse.

    Deux hommes accusés de l’enlèvement ont également été inculpés la semaine dernière dans le cadre d’un complot d’extrême droite non lié visant des centres de vaccination. Mme Montemaggi a été libérée lundi après près de six mois d’emprisonnement, mais reste sous contrôle judiciaire jusqu’à son procès.

    Montemaggi est une femme de 28 ans aux cheveux châtains brillants et aux yeux clairs, à la voix chantante et au sourire dont les bords sont courbés vers le haut. Deux étoiles sont tatouées sur la peau fragile de son poignet.

    Elle a eu Mia à 20 ans, mais le père du bébé et elle l’ont confiée à ses parents quelques jours après la naissance, selon leur avocat, qui a décrit publiquement « une précarité sociale, professionnelle, financière ; peut-être trop d’immaturité. » Montemaggi passait de temps en temps pour un après-midi.

    Un jour, alors que Mia avait 5 ans, sa mère l’a emmenée jouer dehors. Les deux ne sont jamais revenues, a déclaré l’avocat, Guillaume Fort. Il s’est écoulé un an avant que Montemaggi n’envoie des nouvelles de l’enfant, selon Fort.

    À ce moment-là, Montemaggi avait rejoint le mouvement anti-gouvernemental des Gilets jaunes en France en 2018, selon des personnes qui ont passé du temps avec elle lors de manifestations, toutes portant les gilets de sécurité fluorescents emblématiques du groupe.

    En novembre 2019, Montemaggi a eu 27 ans. Elle ne l’a pas fêté.

    « Aujourd’hui, le jour de mon anniversaire, je suis dégoûtée », a-t-elle écrit dans un post Facebook le 12 novembre 2019. « Depuis que je me suis réveillée, ce fameux ‘réveil’ est difficile, digérer tout ce que j’ai appris, tout ce que la télé et les politiques nous cachent, tous ces mensonges, ce n’est pas facile. »

    Au cours de l’année suivante, alors que la France est entrée dans l’un des verrouillages les plus stricts du monde en matière de coronavirus, le monde de Montemaggi s’est progressivement assombri. Elle pensait que les tours 5G dissimulaient des dispositifs de contrôle de la population, que Bill Gates complotait pour propager le coronavirus et que les gouvernements du monde entier faisaient du trafic d’enfants, soit pour les molester, soit pour en extraire une essence pour la jeunesse éternelle. Elle a retiré Mia de l’école.

    Le mois de son 28e anniversaire, elle a conclu que le gouvernement français était illégitime et que ses lois ne s’appliquaient plus à elle, des convictions au cœur de ce que l’on appelle le mouvement des citoyens souverains. Comme QAnon, le mouvement des citoyens souverains a vu le jour aux États-Unis et ses adeptes sont des extrémistes antigouvernementaux qui estiment ne pas avoir à répondre aux autorités gouvernementales, y compris aux tribunaux et aux forces de l’ordre.

    Elle a incité d’autres personnes à la rejoindre et s’est inscrite dans un groupe Telegram pour les citoyens souverains de la région Lorraine. Mme Montemaggi avait tendance à laisser de courts messages vocaux, ponctués d’un rire léger, pour tenter d’organiser des réunions, souhaiter une bonne année ou réprimander ceux qu’elle jugeait insuffisamment dévoués à la cause.

    Elle a dit à son entourage qu’elle allait vider son appartement, vendre ses meubles et « passer sous le radar avec sa fille ». Montemaggi perdait du poids depuis des mois et se disputait si violemment avec son petit ami que sa famille craignait que Mia ne soit en danger.

    À ses nouvelles connaissances sur Telegram, elle a mentionné avec désinvolture une convocation au tribunal le 11 janvier qui l’empêcherait de participer à une réunion proposée, « une affaire personnelle ». Elle rejette le pouvoir du juge d’interférer dans sa vie ou celle de son enfant.

    Le juge est d’un autre avis. Montemaggi a perdu la garde de sa fille au profit de sa propre mère.

    Elle pouvait voir Mia deux fois par mois, jamais seule, chez la grand-mère aux Poulières, un village situé à environ 30 minutes de route de l’appartement de Montemaggi. Et elle ne pouvait pas lui parler au téléphone.

    Montemaggi n’avait aucun plan, mais ses convictions se durcissaient.

    « Il n’y a pas de lois au-dessus de nous, à l’exception de la loi universelle », a-t-elle déclaré dans un message adressé au cours de l’hiver à un correspondant du Telegram. « Il n’y a pas de lois gouvernementales. Vous devez comprendre cela. »

    ___

    Si l’insurrection du Capitole aux États-Unis est l’exemple le plus connu de violence liée à QAnon, il est loin d’être le seul. Vingt-sept personnes aux États-Unis ont été liées à la violence de QAnon sans lien avec l’émeute, dont huit avaient également des liens avec le mouvement des citoyens souverains, selon une recherche récente du Consortium national pour l’étude du terrorisme et des réponses au terrorisme de l’Université du Maryland. Un quart des délinquants de QAnon étaient des femmes – un pourcentage inhabituellement élevé pour des crimes présumés.

    En mars 2020, une mère du Kentucky qui adhérait à QAnon ainsi qu’à un mouvement américain de citoyens souverains a enlevé ses enfants à sa grand-mère, qui était leur tutrice. En novembre de la même année, une femme qui avait perdu la garde de ses enfants a tiré une balle dans la tête de son conseiller juridique en Floride après avoir décidé qu’il avait rejoint une cabale de satanistes voleurs d’enfants.

    Au moment où la foule a pris d’assaut le Capitole américain le 6 janvier de cette année, QAnon avait déjà un pied solide en Europe. Au début, il était en marge des protestations contre les fermetures dues au coronavirus en Allemagne et en Grande-Bretagne. Mais pendant les lockdowns, QAnon s’est accommodé d’une série d’autres conspirations et est devenu plus sombre, d’abord aux États-Unis, puis outre-Atlantique.

    C’est à peu près à cette époque que le nom d’un homme politique français en disgrâce a commencé à circuler dans les chats QAnon français sur Telegram.

    Rémy Daillet-Wiedemann trouvait de nouveaux publics pour ses appels, jusque-là obscurs, à renverser le gouvernement français, à résister à la « dictature médicale » des restrictions liées au coronavirus et à protéger les enfants des pédophiles liés au gouvernement qui se trouvent parmi eux.

    « En Europe, un point de basculement s’est produit lorsque tout a été emballé « sous la bannière de ‘Sauvez nos enfants’ », a déclaré Andreas Önnerfors, un chercheur suédois qui étudie l’histoire des théories du complot.

    Le nom de Mme Daillet-Wiedemann est apparu 271 fois dans un groupe Telegram de QAnon entre octobre et avril, date à laquelle l’historique des discussions a été effacé. La plupart de ces mentions ont eu lieu dans le cadre d’un débat entre les « soldats numériques » sur l’authenticité de son mouvement visant à renverser le gouvernement, selon les données communiquées à l’AP par Jordan Wildon, un chercheur en extrémisme qui a archivé le matériel avant que l’historique des discussions ne soit effacé.

    Plus les théories de Daillet-Wiedemann s’alignaient sur la conspiration QAnon, plus son audience augmentait. Au début du printemps, un groupe de ses partisans est tombé sous la surveillance d’enquêteurs antiterroristes français. À peu près au même moment, l’un des amis de Montemaggi sur Telegram lui a conseillé de contacter Daillet-Wiedemann au sujet de ses problèmes de garde d’enfants.

    Selon François Pérain, procureur de la République de Nancy, Daillet-Wiedemann, qui vivait depuis des années en exil en Malaisie, disposait d’un réseau de quelques centaines de partisans, avec un « noyau dur » beaucoup plus restreint. Il a demandé à l’un de ses soutiens d’élaborer un plan pour Mia et pour un autre enfant français dans une situation similaire, et a viré 3 000 euros pour le transport et l’équipement, a indiqué M. Pérain.

    Cinq hommes, âgés de 23 à 60 ans, ont participé au complot qu’ils ont baptisé « Opération Lima », anagramme des noms de Lola et Mia. Ils se sont également donné des noms de code : Jeannot, Pitchoun, le Corbeau, Bruno, Bouga. Un sixième homme, un lieutenant-général à la retraite de l’armée française, a falsifié des documents gouvernementaux pour la mission dans la région des Vosges, près de la Suisse.

    Le principal planificateur, surnommé Bouga, était un éducateur, selon son avocat, Randall Schwerdorffer. Il s’est renseigné sur Montemaggi au moyen d’un questionnaire en ligne avant d’organiser ce qu’il considérait comme « une intervention légitime », a déclaré l’avocat. Il a refusé de divulguer le vrai nom de son client pour des raisons de confidentialité.

    Concluant que Mia était en danger psychologique, les hommes ont élaboré un scénario pour leur rôle dans son extraction. Les enquêteurs antiterroristes, qui écoutaient les partisans de M. Daillet-Wiedemann, ont entendu des discussions troublantes sur « une excursion en camping » dans les régions frontalières de l’Est, mais n’ont pas réussi à y voir clair.

    Le 13 avril, un fourgon Volkswagen gris anthracite s’arrête aux Poulières. Exhibant des documents d’apparence officielle, les deux hommes à l’intérieur prétendent effectuer un contrôle social sur Mia pour le gouvernement. La grand-mère de la fillette a accepté leur demande de l’emmener brièvement pour un entretien.

    Un appel rapide aux vrais services de protection de l’enfance a révélé son erreur. Mia était alors partie depuis longtemps, en route pour un village voisin.

    Là, Montemaggi a attendu dans une Peugeot noire avec les autres hommes. Ils sont partis en caravane jusqu’à la frontière suisse, puis Montemaggi et deux des hommes sont entrés dans les bois.

    Pendant plusieurs heures, Montemaggi et les hommes ont marché vers l’est, se relayant pour porter Mia. Lorsqu’ils ont atteint la Suisse, un autre membre du réseau les a rencontrés dans sa Porsche Cayenne. Il les a emmenés non pas dans une planque comme prévu, mais dans un hôtel.

    Alors qu’ils s’installent pour la nuit, l’alerte enlèvement est diffusée sur les écrans de télévision de France, l’une des deux douzaines que le pays a autorisées au cours des 15 dernières années. Les photos de Mia et de sa mère sont diffusées simultanément sur des millions d’écrans.

    C’est à ce moment-là que M. Daillet-Wiedemann est intervenu à nouveau depuis la Malaisie, selon M. Pérain. Il a lancé un appel à l’hébergement auquel une seule personne a répondu – et seulement pour une nuit.

    À ce moment-là, les enquêteurs antiterroristes avaient fait le lien entre la camionnette des Poulières et la clique antigouvernementale de partisans de Daillet-Wiedemann sous surveillance. Ils ont compris que le langage codé du « camping » faisait référence à l’enlèvement dans les Vosges.

    La plupart des hommes sont arrêtés en France dès le lendemain. Aucun n’a pris la peine de cacher son rôle ou sa conviction que l’enlèvement était en fait une restitution. Un homme de 58 ans s’est comparé à Arsène Lupin, le gentleman voleur français fictif.

    « Ils sont passés de croyances complotistes à des actes très graves, et ceux qui sont passés à l’action ne se rendaient pas forcément compte qu’ils étaient du mauvais côté de la loi », a déclaré M. Pérain.

    Mia et Montemaggi étaient toujours portés disparus, mais les enquêteurs savaient désormais qu’ils avaient franchi la frontière et se dirigeaient vers l’est.

    Le 15 avril, Montemaggi et Mia ont été conduits dans une usine de boîtes à musique désaffectée. Il n’y avait pas d’électricité, d’eau courante ni de lits, mais il y avait ce dont la jeune mère devenue kidnappeuse avait le plus besoin : l’isolement.

    N’ayant aucune autre solution, Montemaggi a passé trois nuits à l’usine, discutant brièvement avec les artistes et les randonneurs qui passaient par là pendant la journée et essayant de distraire Mia. Selon des témoins, le couple a préparé un gâteau, joué à des jeux et exploré la clairière environnante.

    Elle a dit à une femme qu’elle allait emmener la fillette à Saint-Pétersbourg, en Russie, mais qu’elle n’avait pas d’idée précise sur la manière de le faire. Cette période dans l’usine a donné aux enquêteurs le temps nécessaire pour retrouver Mia et sa mère avant qu’elles ne quittent la Suisse.

    La police est arrivée le dimanche matin. Ils ont d’abord repéré Mia, en vérifiant sa photo par rapport à l’alerte enlèvement. Puis sa mère est sortie, et la partie était finie.

    Montemaggi a été placé en détention pour enlèvement. Sa famille a refusé tout commentaire, tout comme son avocat. Mia a été réunie avec sa grand-mère.

    Mme Daillet-Wiedemann a posté une vidéo faisant l’éloge des kidnappeurs.

    « Ce sont des héros. Ils rétablissent la loi. Je les félicite et je ferai tout pour les libérer », a-t-il déclaré dans une vidéo YouTube visionnée 30 000 fois.

    Il n’en aura pas l’occasion. La Malaisie l’a expulsé en juin.

    Aujourd’hui, il est lui-même incarcéré pour conspiration en vue de l’enlèvement organisé d’un enfant. Lors de sa première audience au tribunal, M. Dailet-Wiedemann s’est déclaré candidat à la présidence, affirmant que les accusations portées contre lui sont politiques.

    Sa chaîne YouTube a été mise hors ligne peu après le retour de Mia dans le village de sa grand-mère.

    « Laissez-les m’arrêter », a-t-il déclaré à l’époque. « Les gens verront que je suis en première ligne et c’est ainsi que je mènerai ma révolution ».

    Lundi, les juges ont finalement accepté les demandes de Montemaggi d’être libéré jusqu’au procès, après des mois d’insistance de la part de sa famille et de son avocat sur le fait qu’elle ne représente aucun danger pour sa fille ou toute autre personne.

    « J’ai commencé à mettre noir sur blanc mes droits naturels », a-t-elle écrit à une connaissance du Télégramme, quelques semaines avant son arrestation. « Avec ce texte, je vais faire en sorte que mes droits soient respectés ».

  • Clergé français: Plus de 200000 enfants abusés depuis 1950

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    -L’enquête révèle que 216 000 enfants auraient été victimes d’abus.
    -L’Église catholique française a fait preuve d’une « cruelle indifférence », selon un rapport.
    -Dernier scandale d’abus sexuels à secouer l’Église catholique romaine
    -Un évêque de haut rang demande pardon et promet d’agir.

    PARIS, 5 octobre (Reuters) – Le clergé français a abusé sexuellement de plus de 200 000 enfants au cours des 70 dernières années, selon les conclusions d’une importante enquête publiée mardi, et ses auteurs ont accusé l’Eglise catholique d’avoir fermé les yeux pendant trop longtemps.

    L’Église a fait preuve d’une « indifférence profonde, totale et même cruelle pendant des années », se protégeant elle-même plutôt que les victimes de ce qui était un abus systémique, a déclaré Jean-Marc Sauve, chef de la commission qui a compilé le rapport.

    La plupart des victimes étaient des garçons, a-t-il ajouté, dont beaucoup avaient entre 10 et 13 ans.

    Non seulement l’Église n’a pas pris les mesures nécessaires pour prévenir les abus, mais elle a également omis de les signaler et a parfois sciemment mis les enfants en contact avec des prédateurs, a-t-il ajouté.

    Le chef de la conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort, a déclaré que l’Église avait honte. Il a demandé pardon et a promis d’agir.

    Les révélations en France sont les dernières à ébranler l’Église catholique romaine, après une série de scandales d’abus sexuels dans le monde entier, impliquant souvent des enfants.

    La commission a été créée par les évêques catholiques de France à la fin de 2018 pour faire la lumière sur les abus et restaurer la confiance du public dans l’église à une époque où les congrégations diminuent. Elle a travaillé de manière indépendante de l’Église.

    M. Sauve a déclaré que le problème était toujours là. Il a ajouté que l’église avait jusqu’aux années 2000 fait preuve d’une totale indifférence à l’égard des victimes et qu’elle n’a commencé à réellement changer d’attitude qu’en 2015-2016.

    L’ÉGLISE EST INVITÉE À SE RÉFORMER

    L’enseignement de l’Église catholique sur des sujets tels que la sexualité, l’obéissance et le caractère sacré du sacerdoce a contribué à créer des angles morts qui ont permis aux abus sexuels commis par des membres du clergé de se produire, a déclaré M. Sauve, ajoutant que l’Église devait réformer la façon dont elle abordait ces questions pour rétablir la confiance avec la société.

    L’Église doit assumer la responsabilité de ce qui s’est passé, a déclaré la commission, et veiller à ce que les rapports d’abus soient transmis aux autorités judiciaires.

    Elle doit également fournir aux victimes une compensation financière adéquate, « qui, bien qu’elle ne soit pas suffisante (pour traiter le traumatisme causé par les abus sexuels), est néanmoins indispensable car elle complète le processus de reconnaissance. »

    Elle a ajouté une liste de recommandations comprenant la vérification systématique du casier judiciaire de toute personne chargée par l’Église d’être en contact régulier avec des enfants ou des personnes vulnérables, et la fourniture aux prêtres d’une formation adéquate.

    M. Sauve a déclaré que la commission elle-même avait identifié environ 2 700 victimes par le biais d’un appel à témoignages, et que des milliers d’autres avaient été retrouvées dans des archives.

    Mais une vaste étude menée par des groupes de recherche et de sondage a estimé qu’il y avait eu environ 216 000 victimes, et que ce nombre pourrait atteindre 330 000 si l’on tient compte des abus commis par des membres laïcs.

    Mme Sauve a déclaré que cette ampleur était sans précédent, la plupart des autres enquêtes sur les abus sexuels commis par l’Église catholique se concentrant sur les victimes identifiées individuellement.

    Il y a eu environ 2 900 à 3 200 pédophiles présumés dans l’Église française au cours des 70 dernières années, a-t-il ajouté.

    DISGRACE

    François Devaux, victime d’abus sexuels dans l’église et fondateur de l’association de victimes La Parole Libérée, a déclaré aux représentants de l’église lors de la présentation du rapport : « Vous êtes une honte pour notre humanité.

    « Dans cet enfer, il y a eu d’abominables crimes de masse (…) mais il y a eu encore pire, la trahison de la confiance, la trahison du moral, la trahison des enfants. »

    Il a accusé l’Église de lâcheté et a remercié la commission, affirmant que le rapport marquerait un tournant : « Vous apportez enfin aux victimes une reconnaissance institutionnelle de la responsabilité de l’Église. »

    Les conclusions françaises interviennent un an après que la Grande-Bretagne a déclaré que l’Église catholique avait reçu plus de 900 plaintes impliquant plus de 3 000 cas d’abus sexuels sur des enfants en Angleterre et au Pays de Galles entre 1970 et 2015, et qu’il y avait plus de 100 allégations signalées par an depuis 2016.

    En juin, le pape François a déclaré que la crise des abus sexuels de l’Église catholique était une « catastrophe » mondiale. Depuis son élection en 2013, il a pris une série de mesures visant à éradiquer les abus sexuels commis par des clercs sur des mineurs.

    Cette année, il a publié la révision la plus importante du droit de l’Église catholique en quatre décennies, insistant pour que les évêques prennent des mesures contre les clercs qui abusent des mineurs et des adultes vulnérables.

    Mais ses détracteurs l’accusent d’avoir réagi beaucoup trop lentement aux scandales d’abus sexuels, de ne pas avoir d’empathie pour les victimes et de croire aveuglément la parole de ses collègues du clergé.

    Les évêques français demandent pardon après la publication d’un rapport sur les abus sexuels commis dans les églises

    Un représentant des évêques catholiques français a demandé mardi aux victimes d’abus sexuels commis par des membres du clergé de lui pardonner, après la publication d’un rapport sur l’ampleur des abus commis dans l’Église française depuis des décennies.

    Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a déclaré que lui et ses collègues évêques voulaient exprimer aux victimes leur honte face aux abus révélés dans le rapport.

    Reuters, 05/10/2021

  • La France est allemande et Macron un Belge latinisé par les Romains

    La France est allemande et Macron un Belge latinisé par les Romains

    France, Emmanuel Macron, Algérie, colonisation, #France, #Macron, #Algérie, #Colonisation, #Mémoire,

    Une brève histoire de France

    Qu’est-ce qu’une nation ? Un ensemble territorial dirigé par un gouvernement central, à l’image des Massyles et Massaessyles qui ont unifié le pays correspondant au nord de l’Algérie dès le IVe siècle avant J.-C., gouvernés par un roi, c’est-à-dire un Etat central. Deux cents ans plus tard, la Numidie, ancêtre de l’Algérie, est de nouveau réunifiée avec Massinissa, de la frontière actuelle marocaine jusqu’à la frontière actuelle de la Libye.

    Quand le roi Syphax reçoit le général carthaginois Hasdrubal Gisco et le général romain Scipion l’Africain pour contracter des alliances, la Gaule n’était pas encore le pays des Gaulois et Amiens, la ville dont est originaire Macron, est occupée par une tribu gauloise, les Belges, puis par les Romains qui récupèrent toute la Gaule qui ne s’appelait pas encore la France. Un siècle plus tard, le Roi Jugurtha est assassiné dans la prison de Rome pour s’être rebellé contre l’Empire, 55 ans avant Vercingétorix.

    Effectivement, l’Algérie ne s’appelait pas encore l’Algérie, ce nom ayant été tiré plus tard de Bologhine Ibn Ziri, Dziri, qui a refondé Alger au Xe siècle en prenant le contrôle de l’Ifriqiya, ce qui a donné le Catalan Alguere, puis Alger et enfin Algérie en français, qui n’est pas une langue celtique, mais un dérivé du latin romain, dont le nom vient de «France», des Francs, tribu germanique qui a conquis la Gaule et fondé l’Etat avec Pépin le Bref, roi des Francs et roi de France, un Allemand, bien que l’Allemagne ne s’appelait pas ainsi.

    En 1714, l’historien Nicolas Fréret montre que les Francs sont issus d’une ligue de peuples germaniques, ce qui lui vaudra six mois d’emprisonnement.

    La France est allemande et Macron un Belge latinisé par les Romains, lointain descendant de Pépin le Bref, un Germain, et aura été trop rapide en expliquant que l’Algérie n’existait pas avant que la France n’arrive pour la piller. D’ailleurs, Macron lui-même n’existait pas avant l’invention de Jacques Attali, Berbère d’une vieille famille juive d’Alger.

    CHAWKI AMMARI

    El Watan, 04/10/2021

  • Sarkozy : « Dans un an l’Algérie, dans trois ans l’Iran »

    Sarkozy : « Dans un an l’Algérie, dans trois ans l’Iran »

    Algérie, France, Nicolas Sarkozy, Libye, Iran, Printemps Arabe, Kadhafi, #Algérie, #Sarkozy, #Iran, #Libye,

    «Dans un an l’Algérie, dans trois ans l’Iran.», se rappelle-t-on de cette phrase ?

    Fameuse phrase prononcée par Sarkozy en réponse au refus du soutien de l’Algérie au CNT libyen inventé et reconnu par le seul Elysée et BHL… Qu’est ce qui a changé depuis lors ? Rien. Bien au contraire. La France, de manière plus nuancée, celle de Macron, menace, planifie et exécute ses manipulations par procuration via les terroristes de Rachad et du MAK couvés sur son territoire. Faisons donc le pari de savoir qui sera encore en place, dans un an, dans trois ans, quatre ou dix ans : l’Algérie et l’Iran ou la France ?

    Cela fait des années que Maque et Maquerelles de l’Occident, le pire fut le guignol de Trump, menacent l’Iran avec des formules passées à la postérité : la bombe ou le bombardement. Bravant ses foudres, l’Iran est parvenu, entre-temps, au seuil nucléaire avec la centrale de Bouchehr raccordée au réseau électrique iranien.

    L’Algérie, quant à elle, se dégage comme puissance régionale et se dit prête à renvoyer devant le mur des lamentations tous les partisans des alternatives de déstabilisation et d’ingérence dans ses affaires internes. Les jeux sont, on ne peut plus clairs, avec des déclarations ouvertes et franches car nous n’avons pas pour coutumes de poignarder dans le dos, y compris nos ennemis. Cette Algérie-là aurait peur d’un quelconque affrontement ? D’un Président à contretemps, à contresens de l’histoire, le pire sinistre politique de la Ve République ?

    Ce stratège en chambre confond le principe du désir et le principe de la réalité. Que pourrait espérer le peuple français d’un président qui, au lieu d’avoir le courage de rendre une baffe tend l’autre joue ? Et les baffes, il en a reçues ! Il ose parler de l’Algérie. Sans aller loin dans le passé, l’Algérie était là avec les Palestiniens massacrés en Jordanie (1970), ou assiégés avec les Libanais à Beyrouth (1982), pour les suppliciés soudanais à Khartoum (1972), pour les Vietnamiens brûlés au napalm par les Américains (1970-1975), pour les noirs américains des ghettos déroutés par l’assassinat de leurs chefs charismatiques, Malcolm X ou Martin Luther King, ou encore pour les Latino-Américains mitraillés à travers Che Guevara en Bolivie (1967) ou pulvérisés avec la destruction du palais présidentiel de Salvador Allende au Chili (1973).

    L’Algérie c’est Arafat à l’ONU, le nouvel Ordre économique international, le nouvel Ordre mondial de l’information, les négociations pour la libération des otages américains à Téhéran, l’exfiltration de Carlos en guise d’épilogue à la prise d’otages de l’Opep à Vienne en décembre 1975, le rapprochement entre l’Iran et l’Irak avec la signature, en mars 1975, de l’Accord d’Alger sur la délimitation frontalière entre le Chah d’Iran et le président irakien Saddam Hussein, puis la libération des otages américains de Téhéran.

    L’Algérie, c’est en somme 540 000 Arabes et Africains, chrétiens ou musulmans, qui ont aidé la France à vaincre les Allemands durant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Des gens qui sont sous le joug colonial vont aider leur oppresseur à vaincre l’oppresseur de leur oppresseur et contribuer massivement à vaincre à Verdun pour obtenir l’armistice de 1918. Dans la mémoire des peuples, cela équivaut à la première victoire française depuis un siècle.

    L’histoire en témoigne : la dernière victoire française était Austerlitz en1805. Après il y eut une série de défaites retentissantes : Waterloo, Fachoda, l’expédition du Mexique, Sedan… Une catastrophe pour la France qu’elle compensera par des conquêtes coloniales (Algérie, Tunisie, puis le Levant, le mandat sur le Liban et la Syrie, etc.)

    En récompense, la France a amputé le district d’Alexandrette de la Syrie pour l’attribuer à la Turquie. Donc, en langage clair, il y a des Arabes qui vont combattre pour aider la France à sauver son honneur face aux Allemands, et la France, au lieu de les récompenser, leur a amputé un territoire – déjà qu’ils étaient amputés de la Palestine par la promesse Belfort – pour le donner à la Turquie qui était, quant à elle, son ennemi de la Première Guerre mondiale.

    Voilà le traumatisme de Macron contre la Turquie.

    À suivre…

    Par S. Méhalla

    Crésus, 05/10/2021

  • Macron, dans ses petits souliers, souhaite un apaisement

    Algérie, France, Emmanuel Macron, #Algérie, #France, #Macron, #Colonisation, mémoire, #Mémoire,

    Dans une récente déclaration faite ce mardi à France Inter, le président français Emmanuel Macron, indique qu’il est nécessaire de continuer à travailler avec l’Algérie, souhaitant un apaisement après les dernières tensions diplomatiques.

    “Nous souhaitons apaiser les choses, car je pense qu’il est préférable qu’on se parle mutuellement, en vue d’avancer” dit-t-il ,ajoutant ” on doit poursuivre à ausculter notre histoire avec l’Algérie, avec modestie et respect’ . Il a conclu en affirmant qu’il entretient des relations amicales avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, oubliant que ce dernier est le chef suprême des forces armées algériennes, qu’il n’a pas ménagées, accusant au passage l’État Algérien d’être un système politico-militaire qui vit sur la rente “mémorielle”.

    Amnésique et ignorant de l’histoire de l’Algérie, Emmanuel Macron n’a pas compris que c’est l’Algérie et son peuple ne sont nullement à la merci des émotions d’un président français, qui décide des timings des tensions et des apaisements. L’Algérie est sortie définitivement du tutorat et son destin dépend uniquement de la détermination de son peuple qui avait arraché son indépendance avec les armes et consenti d’énormes sacrifices.

    Algérie54, 05/10/2021

    Suite aux dernières déclarations de Macron: Les relations Alger-Paris, proches de la rupture que de l’apaisement

    Les relations entre Paris et Alger, sont plus de la rupture que de l’apaisement. Les dernières sorties des responsables français sont des signaux révélateurs d’une stratégie néocolonialiste, considérant un pays indépendant depuis 60 ans, comme un département français.

    Les déclarations scandaleuses d’Emmanuel Macron, nous rappellent celles de l’ancien président français Giscard D’Estaing en visite à Alger en 1975, dont la réplique ne se faisait pas attendre par le Feu Président Houari Boumediene qui signifia à son hôte français que l’État Algérien ne date pas du 5 juillet 1962.

    Humilié sur les dossiers de l’Afghanistan, de la vente des sous-marins à l’Australie par ses alliés américains, britanniques et australiens, déchu de son titre de tuteur de certains Etats africains comme le Mali, le locataire du palais de l’Elysée joue l’escalade avec l’Algérie sur les dossiers de la mémoire, et de la libre circulation des personnes entre les deux pays, pour racoler dans l’électorat de la droite et de l’extrême droite , en vue de grignoter des voix à l’intérieur du camp de ses farouches adversaires pour la prochaine présidentielle de 2022, en particulier Marine Le Pen. Macron a déjà joué la carte du séparatisme, qui n’a pas donné entièrement satisfaction.

    Aujourd’hui, il s’est tourné vers les harkis et leurs fils, et les néocolonisés, composés des séparatistes berbéristes, les agents des ONG hostiles à l’Algérie et adeptes du  « qui tue qui », en reprenant le cliché stéréotypé consommé de s’attaquer au système algérien, en tentant de reproduire des calomnies sur l’ANP, digne héritière de l’ALN, et qui poursuit sa mission de pérenniser le serment de nos glorieux martyrs et nos valeureux moudjahidine, pour l’édification de l’État-nation qui fait peur à l’establishement français et son exécutant Macron.

    Ce dernier qui n’a rien respecté de ses promesses  vis-à-vis de l’Algérie et son peuple, faites lors de son déplacement à Alger à l’occasion de la campagne électorale pour la présidentielle de 2017.Ce jour-là, le candidat Macron a tenu le même langage tenu avec, dix-huit jeunes issus des familles des harkis, en brandissant le sujet consommé d’être un fils né après la guerre d’Algérie, en insistant sur la nécessité à reconnaître les crimes de la colonisation française contre l’humanité. A quelques mois de la fin de son mandat, Macron n’a pas avancé dans le dossier de la mémoire, se contentant d’un rapport de Benjamin Stora, plein de contre-vérités, limitant la colonisation à la période 1954-1962.

    Aujourd’hui, Macron joue le jeu malsain de l’ingérence dans les affaires internes de l’Algérie, en reproduisant le cliché stéréotypé et consommé de divergences entre la présidence et l’ANP, sachant que le président Tebboune élu démocratiquement, est le chef suprême des forces armées et Ministre de la Défense nationale. Le président Abdelmadjid Tebboune, il faut bien le rappeler, avait fustigé la France le 12 décembre 2019, jour de la tenue de l’élection présidentielle en Algérie, faisant savoir que la France aura bien un rival redoutable et un vis-à vis difficile à manier, lorsqu’il s’agit de la défense des intérêts de l’Algérie, en cas de son élection à la magistrature suprême. Jouer la carte de la diversion entre les deux institutions républicaines n’aboutira à rien sauf à pérenniser le sentiment de haine de la France chez l’Algérien.

    Macron, pourrait-t-il répondre à son peuple au sujet de la pétition des généraux français qui brandissaient la menace de sa destitution, ou pourrait-t-il critiquer l’intervention de l’armée américaine au Capitole pour déloger les fans de Donald Trump, comme il le fait avec la Chine et sa politique souveraine à Hong Kong ?. Macron qui joue sa survie politique en France avec la hausse de la contestation des français au sujet de la gestion de la crise sanitaire et le pass vaccinal, n’a pas digéré que l’Algérie devance la France, en produisant le vaccin Coronavac, avec le partenaire stratégique chinois, et a instauré des restrictions pour l’attribution de visas aux algériens à l’instar des marocains et tunisiens, car la commission sanitaire européenne compétente, vient d’homologuer les deux vaccins chinois, Sinovac et Sinopharm, conformément aux recommandations de l’OMS.

    A l’agonie, dans les dossiers de la Libye, le Sahel, et dernièrement la Tunisie, Macron n’a que cette alternative de caresser les sentiments anti-algériens des officines sionistes et néocolonialistes en s’attaquant aux institutions républicaines algériennes, en vue de refaire une virginité politique en prévision de la prochaine présidentielle de 2022, où ses chances demeurent minimes pour accéder à sa propre succession, sachant que son premier mandat, le dernier en perspective, est le pire mandat d’un président français de la 5ème république.

    Algérie54, 02/10/2021

  • La France veut écrire, avec l’Algérie, l’histoire du colon

    Algérie, France, Macron, colonisation, mémoire, #Algérie, #Macron, #Colonisation, #Mémoire,

    La France veut écrire, avec l’Algérie, l’histoire du colon, et non l’histoire de la colonisation

    L’Algérie une vieille nation qui remonte à plus de 2500 ans avant Jésus Christ. La monnaie des royaumes Numides .
    Les politiques français reprochent injustement à l’Algérie un nationalisme ombrageux, mais pour les Algériens, la colonisation a produit un nationalisme patriotique , qui n’est ombrageux que dans la tête des colons. Ce patriotisme national fait pleinement partie de la culture et de l’identité Algérienne. C’est dans un environnement plein d’arrières pensées que Benjamin Stora a été missionné pour écrire l’histoire du colon en Algérie. La France officielle semble être choquée par le nationalisme des Algérien et leur supposé « haine de la France » .

    De tels propos ne sont pas conformes à la réalité , parce que les Algériens ne détestent pas la France et les français, sans leur exprimer toutefois un amour particulier.

    Dans la dernière sortie malheureuse de Macron, celui-ci se met déjà dans le chaudron de la campagne électorale, à l’approche de la présidentielle d’avril 2022. Les politiques en France sont en pleine campagne, baignant dans une ambiance, dominée par un discours d’extrême-droite. Les relations entre la France et l’Algérie ne sont jamais sorties du prisme raciste colon/colonisé, où l’Algérie a toujours été traitée de haut, de manière méprisante. Les politiques français ne cherchent pas un partenariat d’égal à égal avec l’Etat Algérien, mais ils cherchent sa soumission et son affaiblissement, pour lui imposer ses injonctions et ses ultimatums. On appelle cela la francafrique.

    La France officielle n’aime pas l’Algérie, mais elle cherche ,de manière plus soft, à continuer à faire notre pays, une colonie , pour continuer à exploiter ses ressources et ses richesses . Les nostalgiques de l’Algérie française, comparent cette relation à un vieux couple , qui a des problèmes , mais qui refuse de se séparer.

    Entre la France et l’Algérie , il n’y n’a pas eu une histoire d’amour, mais Il y’a eu un drame , dont la victime est le peuple Algérien . Les officiels français continuent toujours à reprocher à l’Algérie de cultiver le sentiment de « la haine anti française ». Cela est encore faux , parce que la colonisation française en Algérie a été la plus sinistre et la plus odieuses de l’histoire de l’humanité, ayant produit des crimes contre l’humanité et des génocides , contre le peuple Algérien .

    On comprend pourquoi, maintenant, Macron, qui a subitement changé de réthorique , veut que ce chapitre noir et sinistre de l’histoire de la France, en Algérie , soit oublié, et pourquoi pas , transformé, par la grâce des pieds noirs, des enfants de bourreaux , et de harkis, en civilisation positive de la France , en Algérie .

    Quand on écoute certains journalistes de plateaux de télévision française, on comprend pourquoi le temps des réconciliations est encore lointain . Ces journalistes ,de culture pieds noirs, expriment un mépris et un racisme primitif, à l’égard de l’Algérie. Ils sont choqués que notre pays cherche à recouvrir sa souveraineté, et ils considèrent cela comme de la fanfaronnade qu’il faut casser.

    Les politiques Français refusent de comprendre que l’Algérie de Bouteflika, du vale de grâce , qui a tout cèdé à la France , est de la haute trahison , qui ne se répétera plus jamais et qui sera inscrite, pour les générations futures , dans le passif des crimes de sa gouvernance.

    Macron et ses soutiens doivent savoir que le peuple Algérien est victime de crimes de guerre et de génocide , contre des populations civiles, ayant provoqué l’assassinat de plus de 5 millions d’Algériens , de 1830 à 1962 .

    Si le sentiment de haine et de colère est encore vivace, au sein des populations Algériennes , cela n’est pas dirigé contre le peuple français , mais contre le colonialisme . C’est des amalgames qu’il faut absolument condamner , pour éviter d’alourdir le climat des relations Algéro- françaises .

    C’est pourquoi, accuser les gouvernants Algériens de pratiquer la rente mémorielle, n’est rien d’autre que de la manipulation, qui cache cette volonté de masquer cette politique coloniale, de vouloir pratiquer le génocide mémoriel, qui consiste à refuser à l’Algérie, l’existence d’une nation , dans le passé, au présent et dans le futur.

    Macron n’est pas l’ami de l’Algérie; Il vient de dévoiler sa véritable nature . Il n’a pas seulement critiqué l’Algérie . Il est allé trop loin , pour justifier la colonisation, en disant que l’Algérie, avant la colonisation, était un pays sans nation , c’est à dire , sans maître , une Terra nullius , pour faire croire que la conquête de l’Algérie par la France n’est pas une colonisation .

    Les généraux français qui ont participé a la conquête de l’Algérie , qui ont commis des crimes ignobles contre la population civile, ont dit la même chose que Macron, un pays sans maître, occupé par la France , qui continue de rêver à revendiquer sa propriété.

    Cette culture nazie constitue la matrice de la doctrine coloniale, reprise par Macron et ses comparses, qui continuent à travestir l’histoire millénaire de l’Algérie.

    Les mausolées de massinissa et d’imedghassen , sont là pour répondre aux mensonges des partisans de l’Algérie françaises , pour leur dire que la nation Algérienne , célèbre par ces royaumes numides , qui remontent à 2500 ans avant Jésus Christ, traitaient d’égal à égal avec l’empire de Rome , et à cette époque, la France où quelque chose qui ressemble à cela, n’existait même pas

    Les autorités politiques françaises, doivent apprendre l’histoire de la colonisation et non l’histoire du colon, pour être sur le même diapason avec l’Algérie . La gestion de la mémoire est un dossier sensible , pour tous les Algériens , parce qu’elle touche à l’histoire, à l’identité et à l’âme de son peuple .

    Le problème avec la France officielle, n’est pas la gestion de la mémoire . Le vrai problème est que cette France officielle refuse de reconnaître ses crimes contre l’humanité et le génocide contre le peuple Algérien.

    La reconnaissance de ces crimes par l’Etat français , sera la premier acte solennel de la réconciliation qui ouvrira, sans aucun doute, la voie de la restitution de tous les biens Algériens, volés et transférés en France . Le dédommagement des crimes et génocides, notamment les essais nucléaires en Algérie, commis contre le peuple Algérien , sont un autre dossier , qui sera inévitablement ouvert, par les deux parties, pour apporter un temps soit peu, un apaisement de la mémoire .

    Hacéne Kacimi
    Expert des flux migratoires et des menaces dans le Sahel

    La Patrie News, 05/10/2021

  • « Cette fois, la crise va durer »: face à Paris, Alger ne décolère pas

    « Cette fois, la crise va durer »: face à Paris, Alger ne décolère pas

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    « Nous existons donc uniquement grâce à la colonisation ? L’Algérie était déjà un pays bien avant la France ! » Face au kiosque à journaux qui expose les unes de la presse algérienne, rue Didouche-Mourad au centre-ville d’Alger, les discussions sont vives. Les photos des présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune s’étalent sur les manchettes de la plupart des quotidiens, qui reviennent sur la crise diplomatique du week-end.

    « Quelle sera la prochaine étape ? On va couper les relations, comme avec le Maroc ? », lance à Middle East Eye, non sans ironie, un retraité avec ses quatre journaux sous le bras, en faisant référence à la rupture des relations diplomatiques avec Rabat, annoncée fin août.

    Depuis une semaine, les tensions qui vont crescendo entre Paris et Alger ont fini par éclabousser ceux que l’on disait « protégés par leur relation privilégiée » : les deux présidents.

    Première charge, l’annonce par Paris de la réduction des visas octroyés aux Algériens en guise de mesure de rétorsion face au « refus » d’Alger de délivrer les laissez-passer consulaires permettant d’expulser les clandestins et autres « radicalisés » vers l’Algérie.

    D’après les chiffres du gouvernement français, Alger n’a délivré, entre janvier et juillet 2021, que 31 laisser-passer consulaires – dont seulement 22 ont été exécutés – sur un total de 7 731 obligations de quitter le territoire qui concernent des migrants clandestins.

    Malgré les nombreuses relances de Paris sur le sujet, Alger a qualifié cette décision de « disproportionnée » et de « malencontreuse ».

    L’ambassadeur de France à Alger, François Gouyette, a été convoqué par le ministère des Affaires étrangères, et les médias algériens ont accusé Macron de chasser sur les terres de l’extrême droite et du polémiste Éric Zemmour, dans une sorte de surenchère électoraliste.

    « Le système algérien est fatigué »
    Les choses auraient probablement pu en rester là, mais une série de déclarations d’Emmanuel Macron, le 30 septembre, lors d’une rencontre avec de jeunes Franco-Algériens et Français ayant un lien avec la guerre d’indépendance (1954-1962), rapportées par Le Monde, ont aggravé la situation.

    Sur la question des visas, le président français a précisé : « On va plutôt ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l’habitude de demander des visas facilement. »

    D’autres salves ont suivi contre « l’histoire officielle », selon lui « totalement réécrite » par l’Algérie, sur « un discours qui repose sur une haine de la France ».

    « La nation algérienne post-1962 s’est construite sur une rente mémorielle », a-t-il poursuivi, en attaquant au passage la Turquie, responsable selon lui de « désinformation » et de « propagande ».

    « Je suis fasciné de voir la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée. Et d’expliquer qu’on est les seuls colonisateurs, c’est génial. Les Algériens y croient. »

    Enfin, le chef de l’État français s’en est pris au « système politico-militaire ».

    « On voit que le système algérien est fatigué, le hirak [vaste mouvement populaire ayant conduit à la démission d’Abdelaziz Bouteflika] l’a fragilisé. J’ai un bon dialogue avec le président Tebboune, mais je vois qu’il est pris dans un système qui est très dur. »

    Ulcéré, Alger n’a pas tardé à réagir, samedi 2 octobre, en rappelant « pour consultation » son ambassadeur à Paris, Mohamed Antar-Daoud.

    Quelques heures après, un long communiqué était publié par la présidence algérienne : « L’Algérie exprime son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures. »

    L’opinion publique et les médias ont aussi vivement réagi aux déclarations de Macron. Pour le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP, proche des Frères musulmans) Abderrezak Makri, les propos du président français sont une « déclaration de guerre contre l’Algérie, peuple et État ».

    Sur Twitter, deux hashtags sont devenus viraux : « Vive les autorités algériennes » et « Chasser l’ambassadeur de France est une demande populaire ».

    Représailles
    « Cette fois-ci, la crise va durer », pressent un cadre de l’État contacté par MEE, en rappelant que 2022 sera l’année de la présidentielle française « où les thèmes de l’immigration et de l’identité se sont imposés », et celle du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Deux événements aux enjeux mémoriels et migratoires intimement liés pour Paris comme pour Alger.

    « Il est regrettable que des déclarations non démenties d’une autorité française de ce niveau adoptent sur l’Algérie un discours adapté à chaque échéance électorale, faisant de notre pays un sujet de débat récurrent pour devenir un problème de politique interne », a d’ailleurs déclaré l’ex-ministre et ambassadeur Abdelaziz Rahabi dans un communiqué.

    « Il y aura forcément des répercussions dans les différents domaines de coopération », poursuit le haut fonctionnaire.

    Les représailles ont déjà commencé : la France n’a désormais plus le droit de survoler le territoire algérien avec ses avions militaires, ce qu’elle faisait dans le cadre de l’opération Barkhane pour rejoindre le nord du Mali, une faveur accordée par le président Bouteflika il y a quelques années.

    Selon des informations recueillies par MEE, les échanges entre le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra et son homologue Jean-Yves Le Drian à New York fin septembre en marge de l’Assemblée générale des Nations unies « ne se sont pas bien passés ». « Pourtant, ils se connaissent assez pour se dire les choses », insiste auprès de MEE une source proches des Affaires étrangères.

    Par ailleurs, une source officielle a révélé au site TSA que l’Algérie allait « procéder à une évaluation minutieuse de ses relations économiques et commerciales avec la France ».

    « Nous nous réservons la possibilité de réorienter, en toute souveraineté, certains flux vers d’autres partenaires plus prévisibles, plus conséquents et surtout plus soucieux de l’égalité souveraine des nations », a précisé cette source.

    Dans les milieux économiques, un chef d’entreprise nuance : « Les crises à répétition entre Alger et Paris nous montrent que ces crispations diplomatiques ne changent pas grande-chose dans le fond. L’Algérie n’est pas le Maroc : on n’a pas une communauté française de plusieurs milliers de personnes, des centaines d’entreprises françaises, etc. Entre Alger et Paris, même quand ils se parlent au téléphone, il y a des problèmes ! »

    Par Malek Bachir

    Middle East Eye, 03/10/2021