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  • L'affaire Pegasus révèle l'obsession saharienne du Maroc

    Pour la première fois, la presse française a utilisé l’expression « obsession du Maroc pour le Sahara Occidental ». Deux événements ont permis cette découverte : le chantage à l’émigration via la crise de Ceuta et le scandale d’espionnage avec le logiciel israélien Pegasus. 

    Les deux événements ont pour fond le contentieux du Sahara Occidental qui dure depuis le retrait de l’Espagne de ce territoire riche en ressources naturelles. Le premier visait à contraindre les autorités espagnoles à abandonner la voie de la légalité internationale préconisée par le processus de paix onusien et le deuxième à suivre de près la politique de la France et l’Algérie sur ce dossier.

    L’obsession saharienne du régime a amené le régime à espionner les journalistes marocains en vue de barrer la route devant toute liberté d’expression susceptible de questionner sa politique et sa diplomatie vis-à-vis de ce conflit. 

    Conscient qu’il était espionné, le journaliste marocain Omar Radi a suivi le pas de l’association Mamfakinch en soumettant son téléphone portable à des spécialistes en vue de dénoncer les pratiques de la monarchie si chère aux élites françaises. C’est ainsi qu’Amney International a révélé dans un communiqué publié le 22 juin 2020, la présence du logiciel espions israélien Pegasus dans le portable d’Omar Radi. La vengeance du Makhzen ne se fera pas attendre. Moins d’une semaine après l’éclosion du scandale d’espionnage, le pouvoir a condamné ce journaliste à 6 ans de prison ferme.

    La justice algérienne a ouvert une enquête sur les informations d’un consortium d’ONG et de médias faisant état d’un espionnage opéré par le Maroc à l’aide d’un logiciel israélien. Dans un contexte tendu entre les deux pays, l’affaire évoque «une guerre qui ne dit pas son nom», selon une opposante algérienne dont le numéro a été espionné.

    En prônant l’agressivité dans sa politique européenne, le Maroc tente de se barricader devant deux faits décisifs dans le contentieux sahraoui. Le premier étant le verdit de la Cour Européenne de Justice sur le recours du Front Polisario contre l’inclusion du territoire sahraoui dans les accords conclus entre l’Union Européenne et Rabat. Le deuxième, la réunion du Conseil de sécurité au mois d’octobre qui mettra la lumière sur la position de l’administration Biden par rapport à la décision de Donald Trump de reconnaître la dénommée souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. 

    La France, étant sous l’emprise du lobby connu, ne donnera pas de suite au scandale d’espionnage provoqué par Rabat. Cependant, l’Algérie y a trouvé l’occasion de prouver au monde la perversion du régime marocain et une raison « de mettre en œuvre sa stratégie de riposte », selon les termes du communiqué du ministère algérien des affaires étrangères

    Etiquettes : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Algérie, Union Européenne, UE, France, espionnage, Pegasus, 

  • France-Algérie: archives, sort des disparus, mémoire…

    France-Algérie: archives, sort des disparus, mémoire…

    Alors que les Algériens poussent la France à ouvrir ses archives coloniales, la famille d’un homme disparu depuis longtemps attend des réponses.

    ALGER – Au moment de son arrestation, Slimane Asselah n’a laissé derrière lui qu’une valise rectangulaire marron. À l’intérieur se trouvaient un costume à carreaux gris, deux brosses à cheveux, divers documents administratifs et une photo d’identité montrant son visage pensif.

    Pendant des décennies, ces quelques effets personnels ont offert aux enfants d’Asselah, Rachid et Samia, un rare aperçu de la vie de leur père. Les jumeaux avaient à peine deux ans en 1957 lorsque les troupes françaises ont capturé Asselah, alors âgé de 33 ans, dans le cabinet médical où il travaillait dans la casbah d’Alger. Il n’est jamais rentré chez lui.

    Dans les années qui ont suivi, sa famille a lancé un appel pour obtenir des informations sur son sort, mais en vain. Plus récemment, un historien a découvert en France une enquête vieille de plusieurs décennies sur son cas, mais elle n’a pas révélé son sort.

    Les Asselahs pensent que certaines réponses pourraient se trouver dans les archives conservées en France, et la semaine dernière, les législateurs français ont adopté une loi controversée qui, selon les responsables gouvernementaux, facilitera l’accès à certaines archives. Les familles de milliers d’Algériens qui ont disparu pendant la guerre d’indépendance espèrent que ce type de mouvement pourrait leur offrir une lueur d’espoir.

    Après que le gouvernement du président Emmanuel Macron a récemment pris des mesures pour reconnaître plus complètement les abus commis par la France pendant le conflit colonial, les Asselahs sont impatients d’en savoir plus sur l’affaire qui hante leur famille depuis des générations.

    « C’est ce que nous voulons savoir : Qu’ont-ils fait de son corps ? » Rachid a déclaré lors d’une récente interview dans la maison de sa famille dans la capitale algérienne. « L’ont-ils assassiné ? L’ont-ils jeté à la mer ? »

    Un responsable français a déclaré que le gouvernement a « mis en place des outils tels qu’un guide numérique sur les disparus, en français, anglais et arabe, pour faciliter les recherches des familles qui peuvent ensuite demander des copies de documents par une simple lettre écrite. »

    Mais certains historiens affirment que la nouvelle législation pourrait en fait resserrer l’accès à certains documents d’archives, dont certains liés à la guerre d’indépendance algérienne. « Nous ne gagnons pas de terrain ici », a déclaré Malika Rahal, une historienne basée en France qui co-dirige 1000autres.org, un projet qui a recueilli des informations sur les disparus d’Algérie, dont Asselah.

    Les chercheurs soulignent également que la navigation dans ces immenses archives est difficile, même pour les historiens professionnels, et que, malgré les espoirs de nombreuses familles, il est peu probable qu’elles contiennent des révélations majeures sur des cas spécifiques. Selon plusieurs experts, les fonctionnaires français n’ont probablement pas enregistré régulièrement des preuves d’événements tels que des exécutions extrajudiciaires, par exemple.

    Si de tels enregistrements existent quelque part, ils peuvent se trouver dans les notes privées d’anciens responsables militaires, et pas nécessairement dans des archives officielles – ce qui rend ces documents très difficiles à obtenir.

    Néanmoins, « on ne peut pas exclure le miracle » que quelque chose apparaisse dans les archives, a déclaré Rahal. L’alternance « entre l’espoir et le désespoir », dit-elle, « fait partie de la condition d’avoir une disparition forcée dans sa famille ».

    Reconnaissance officielle

    En mars, Macron a rencontré les petits-enfants d’Ali Boumendjel, éminent avocat et indépendantiste algérien, et a reconnu qu’il avait été « torturé puis tué » par les troupes françaises en 1957. Les autorités françaises ont longtemps prétendu qu’il s’était suicidé.

    La déclaration de Macron sur Boumendjel – associée à un récent rapport très médiatisé qu’il a commandé sur l’Algérie – a contribué à donner le sentiment que la France pourrait enfin être prête à affronter sa conduite dans la guerre d’Algérie.

    Mais beaucoup de ceux qui ont disparu pendant le conflit étaient beaucoup moins connus que Boumendjel et leurs cas moins célèbres, comme Asselah.

    Il est né en janvier 1924 dans un village situé à environ 85 miles d’Alger. Son père a vendu des terres appartenant à la famille pour payer son éducation, a dit Rachid, et Asselah a finalement déménagé à Alger, où il a obtenu un diplôme en médecine. Asselah a été l’élève du célèbre psychiatre et philosophe politique martiniquais Frantz Fanon, et ses recherches universitaires ont porté sur les rêves.

    En 1954, l’année où la guerre éclate, il épouse sa cousine Baya. Elle a donné naissance aux jumeaux l’année suivante.

    Alors que les révolutionnaires algériens s’éteignent, l’emblématique poseur de bombes du Milk Bar regarde en arrière sans regret.

    Asselah avait été politiquement actif dans les années d’avant-guerre et, une fois le conflit déclenché, il a commencé à soigner discrètement les membres blessés de la branche armée du mouvement indépendantiste, le Front de libération nationale (FLN), selon le récit de sa famille.

    Au début de 1957, alors qu’il transportait un militant du FLN blessé à l’arrière d’une voiture, selon sa famille, il a vu des gendarmes français installer un barrage devant lui. La voiture les a dépassés, mais les militaires français ont par la suite établi un lien entre lui et l’incident. Il est devenu l’un des nombreux Algériens arrêtés dans la capitale pendant la période brutale connue sous le nom de « bataille d’Alger ». Selon sa famille, il a été enregistré à un moment donné comme ayant été libéré, mais il n’est jamais réapparu.

    Un destin non résolu

    Le mystère entourant le sort de leur père a jeté une ombre sur l’éducation des jumeaux, ont-ils dit. Leur mère a connu des difficultés financières alors qu’elle vivait avec leur grand-père. Finalement, après qu’Asselah a été déclarée morte, elle s’est remariée. Mais elle n’a jamais pu tourner la page dans cette affaire.

    « Le problème, c’est que nous ne l’avons jamais enterré », a déclaré Rachid. « Nous n’avons pas pu faire le deuil de sa mort ».

    Des années après sa disparition, leur mère a croisé le chemin d’une infirmière qui avait travaillé dans le même cabinet médical que son mari. L’infirmière a inopinément rendu sa valise marron à la famille, expliquant qu’elle l’avait gardée après son arrestation.

    Lorsqu’ils l’ont ouverte, son odeur s’est répandue et ils ont trié ses affaires en pleurant. « C’est tout ce que nous avons gardé », a dit Rachid à propos des objets contenus dans la valise. « Il n’y avait rien d’autre. »

    Les deux enfants sont devenus médecins, « voulant suivre son chemin », dit Samia. Lorsque la femme de Rachid a finalement donné naissance à un fils, ils l’ont appelé Slimane, en l’honneur de son grand-père disparu.

    Bien que des décennies se soient écoulées depuis l’arrestation de leur père, les Asselahs, comme de nombreux Algériens dont les proches ont disparu pendant la guerre, restent troublés. Jusqu’à présent, Macron n’a reconnu la responsabilité française que pour les décès de Boumendjel et de Maurice Audin, un mathématicien et figure indépendantiste qui a été torturé et a disparu en 1957.

    Dans la perspective d’une élection nationale l’année prochaine en France, « Macron n’a aucun intérêt à aller très loin » dans le traitement de la conduite française en Algérie, a déclaré Fabrice Riceputi, l’historien qui co-dirige 1000autres.org avec Rahal et a découvert l’ancienne enquête sur le cas d’Asselah. Revenir sur les abus de l’époque coloniale reste très sensible en France et le sujet a déjà irrité les opposants politiques de Macron.

    Reconnaître la responsabilité de la mort de Boumendjel était « un bon pas dans la bonne direction, mais vraiment un tout petit pas », a déclaré Riceputi.

    Il a offert peu de satisfaction aux Algériens, qui considèrent largement le conflit comme « vécu collectivement », a déclaré Natalya Vince, qui enseigne les études nord-africaines et françaises à l’Université de Portsmouth en Angleterre. « Il y a des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont disparu et dont personne n’a plus jamais entendu parler », a-t-elle ajouté.

    Rachid a déclaré qu’il voulait que « tous les Algériens disparus … soient reconnus ».

    Dans sa famille, le sort non résolu de leur père signifie vivre avec un sentiment constant de malaise, a déclaré Rachid.

    « Nous sommes toujours en train d’attendre quelque chose. . . . Attendre une révélation, attendre la vérité », dit-il. « Ce qu’est devenu notre père. . . . Y a-t-il un endroit où il est enterré ? On ne le sait pas. Et c’est là le problème. »

    The Washington Post, 25/07/2021

    Etiquettes : Algérie, France, colonisation, archives coloniales, mémoire,

  • Le ministre israélien de la défense veut informer la France sur Pegasus

    -Lors de sa visite à Paris, le ministre israélien de la Défense Benny Gantz souhaite s’entretenir avec son homologue française Florence Parly au sujet du logiciel d’espionnage « Pegasus ».
    -Les médias avaient fait état de l’espionnage potentiel des téléphones portables de nombreux chefs d’Etat et journalistes par le logiciel israélien.
    -Entre autres, le Maroc aurait mis le président français Emmanuel Macron sur écoute.

    Tel Aviv. Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, prévoit de commenter le dernier scandale concernant le logiciel de surveillance du fournisseur israélien NSO lors d’une visite à Paris mercredi.

    Gantz veut y rencontrer son homologue française Florence Parly et lui fournir des informations sur la question, a annoncé mardi sa porte-parole. L’espionnage éventuel des téléphones portables de nombreux chefs d’État et journalistes à l’aide du logiciel Pegasus de NSO avait suscité un émoi international.

    L’ambassadeur du Maroc à Paris a démenti les informations des médias selon lesquelles un service de sécurité de son pays aurait ciblé le dirigeant français Emmanuel Macron pour un éventuel espionnage. Macron avait convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité nationale et de défense pour discuter des conséquences.

    Pegasus utilise les failles de sécurité dans les logiciels des smartphones pour accéder largement aux données. Un consortium international de journalistes avait récemment fait état d’un ensemble de données d’environ 50 000 numéros prétendument sélectionnés par des clients de l’ONS comme cibles potentielles d’espionnage. L’ONS a nié les allégations et contesté certains détails des rapports.

    Israël s’inquiète d’une crise diplomatique
    Selon un rapport du site d’information Axios, le gouvernement israélien a formé une équipe spéciale composée de représentants de différents ministères, du service de renseignement extérieur Mossad et de l’armée. Selon le rapport, les cercles gouvernementaux craignent que les révélations sur le NSO ne se transforment en une crise diplomatique pour Israël.

    Les entretiens entre M. Gantz et le ministre français de la défense devraient également porter sur la crise au Liban, pays voisin d’Israël, et sur la question de l’Iran.

    RND, 27/07/2021

    Etiquettes : Maroc, France, Israël, Pegasus, Espionnage, ONS Group, Benny Gantz, Emmanuel Macron,

  • Algérie – Le Maroc, Israël, la France et nous

    Le Maroc, Israël, la France et nous – C’était l’Aïd – Un bac explosif – Les JO sont les JO

    par Slimane Laouari

    La semaine a été horrible. On connaissait la nature exceptionnelle des relations entre le Maroc et Israël mais on ne savait pas que leurs prolongements belliqueux pouvaient aller aussi loin. Surtout pas jusqu’à compromettre leurs propres intérêts, en s’attaquant à un allié stratégique comme la France.

    S’agissant de l’Algérie, ce n’est pas vraiment une surprise, les entreprises de malveillance envers notre pays étant quasiment une «tradition», sinon une seconde nature. On ne va pas revenir sur les faits que tout le monde connaît maintenant et qui tiennent dans l’acquisition du logiciel Pegasus par les services du royaume marocain auprès de leurs amis israéliens, puis son utilisation à des fins d’espionnage contre l’Algérie et la France. Voyons plutôt le premier geste de défense de nos voisins de l’Ouest après ces révélations.

    En déposant plainte contre le consortium international Forbidden Stories et l’organisation Amnesty International, l’État marocain adopte la bonne vieille formule «la meilleure défense, c’est l’attaque». En parlant d’un «procès d’intention médiatique, infondé et visiblement créé de toute pièce pour déstabiliser la relation diplomatique profonde entre le Maroc et la France», l’avocat Olivier Baratelli, à l’évidence briefé pour sa ligne de défense, a tenté de réparer ce qui est encore réparable avec la France. Par contre, on aura remarqué qu’il n’a pas parlé de l’Algérie, un pays envers qui l’agression est manifestement assumée. On le savait.

    La semaine a été terrible. C’était l’Aïd, on ne pouvait rien contre la marche victorieuse du calendrier que personne ne peut arrêter mais parler de « fête » dans les conditions qui prévalaient dans le pays a quelque chose d’indécent, même si la vie doit continuer.

    Des morts, beaucoup de morts, le nombre de contaminations qui explose, des hôpitaux saturés, l’oxygène qui manque et la vaccination problématique. Allez vous «éclater» avec tout ça ! Il y a pire ou plutôt… mieux : ceux qui ont «fait la fête» ont été des… brebis galeuses au sens le moins sympathique de la formule. Non seulement parce qu’ils avaient le cœur à festoyer quand d’autres enterrent leurs morts ou angoissent pour leurs malades mais ils constituaient des foyers d’infection qui peuvent aggraver une situation déjà très inquiétante. C’était quand, c’était quoi l’Aïd déjà ?
    La semaine a été plus ou moins pénible. Le bac, les résultats du bac et les heureux reçus méritent mieux que ce boucan d’enfer dans un pays qui n’en a pas besoin. Il fait chaud, terriblement chaud, il n’y a pas d’eau et les morts ne se comptent plus. Alors pourquoi ce boucan d’enfer, s’il vous plaît ? N’y a-t-il pas d’autres façons plus élégantes et plus douces de vivre son bonheur que ces concerts de pétards et de feux d’artifice à l’heure de la sieste ? Le bac reste le bac, on sait mais… quand même !

    La semaine a été pénible. Les Jeux olympiques n’ont été inaugurés qu’hier mais ça a commencé à jaser chez nous bien avant. D’abord avec ce coup de gueule de Ammar Benyekhlef, médaillé olympique et entraîneur de l’équipe nationale de judo dont la sélection a été abandonnée à Tikjda, sans aucun signe d’attention des instances sportives, le COA et le ministère des Sports notamment. Et puis ces éternelles éliminations sans livrer bataille de nos athlètes qui ont le malheur de «tomber» contre des adversaires israéliens. On peut être pour ce boycott de principe, on peut être contre mais il faudra en parler un jour, non ?

    S. L.

    Le Soir d’Algérie, 24/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, France,

  • Maroc : Le voisin espion !

    Un consortium de médias révèle une enquête sur l’infiltration de téléphones pour le compte du Maroc. Affaire Pegasus: Le voisin espion !

    C’est le retour de manivelle chez l’Etat voisin au centre d’une sombre affaire dite Pegasus liée à l’espionnage. Des journalistes de plusieurs médias internationaux, hommes politiques et des personnalités des droits de l’homme seraient victimes de ce logiciel espion. Qui a intérêt à utiliser ce logiciel espion et pour quel compte ? L’enquête inédite est montée en scène mettant en ligne de mire des journalistes français espionnés pour le compte du Maroc. 
    Une nouvelle fois l’Etat voisin et son allié le lobby sioniste sont soupçonnés d’utilisation et de violation de systèmes informatiques de journalistes d’un média ayant pignon sur rue, cible d’une sordide campagne d’atteintes de leurs données confidentielles ou personnelles. Il s’agit d’un logiciel espion mis au point par les sionistes et qui permet d’espionner dès qu’il est sur un smart phone, les données contenues dans les appels téléphoniques et les images de leurs propriétaires. C’est le site Mediapart dont deux journalistes ont été espionnés qui a le premier révélé cette affaire. Tout compte fait, le parquet de Paris a ouvert, mardi, une enquête sur l’espionnage de journalistes français dont l’infiltration de téléphones par le logiciel Pegasus pour le compte de l’Etat marocain, a été révélé dimanche par un consortium de médias, a-t-il annoncé dans un communiqué. 
    Cette enquête a été ouverte pour une longue liste de dix infractions dont “atteinte à la vie privée”, “interception de correspondance”, “accès frauduleux” à un système informatique et “association de malfaiteurs”. Elle fait suite à la plainte déposée par le site Mediapart, dont deux journalistes ont été espionnés, à laquelle doit s’ajouter une plainte similaire du Canard enchaîné. Cette enquête qui se poursuit toujours pourrait aboutir à d’autres rebondissements en matière de graves infractions et atteintes aux systèmes informatiques à l’effet d’espionnage entre Etats. 
    L’enquête vise également d’autres infractions d’atteintes à un système informatique, telles que l’introduction, l’extraction et la transmission frauduleuses de données, qui peuvent être potentiellement reprochées aux utilisateurs de Pegasus. Elle concerne aussi la “mise à disposition et détention d’un équipement” permettant des atteintes à un système de données et “l’offre et la vente sans autorisation d’un dispositif de captation de données”, qui visent, cette fois, potentiellement la commercialisation du logiciel et les intermédiaires impliqués. Plusieurs médias dont Le Monde, le Guardian et le Washington Post ont révélé, dimanche que le fondateur de Mediapart Ewdy Plenel et la journaliste de son média, Lénaïg Bredoux, avaient été espionnés par les services secrets marocains. 
    Le Canard Enchaîné, lui, aurait été visé notamment à travers son ancienne collaboratrice Dominique Simmonnot, aujourd’hui contrôleur générale des lieux de privation de liberté, qui a également annoncé qu’elle allait saisir personnellement la justice. Les investigations ont été confiées à l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC), a précisé le parquet. 
    Selon l’enquête publiée dimanche par un consortium de 17 médias internationaux, le logiciel Pegasus, élaboré par l’entreprise sioniste NSO Group, aurait permis d’espionner les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprises de différents pays. Le logiciel espion Pegasus, introduit dans un smart phone, permet d’en récupérer les messages, photos, contacts et même d’écouter les appels de son propriétaire. 
    Ces révélations ont suscité l’indignation dans le monde entier d’organisations de défense des droits humains, de médias et de dirigeants politiques. NSO, régulièrement accusé de faire le jeu de régimes autoritaires, assure que son logiciel sert uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes. 
    Le travail mené par les 17 médias, dont les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian et américain The Washington Post, se fonde sur une liste obtenue par le réseau basé en France Forbidden Stories et l’ONG Amnesty International. Elle compte, selon eux, 50.000 numéros de téléphones sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour une surveillance potentielle.
    Etiquettes : Maroc, Pegasus, Espionnage, Emmanuel Macron, France, Médipart, Le Canard Enchaîné, NSO Group, 
  • Affaire Pegasus : Le Maroc piégé par l’Entité sioniste

    En se lançant dans une aventure d’espionnage mondiale. Le Maroc piégé par l’Entité sioniste

    Le Maroc est épinglé par le logiciel israélien «Pegasus». Il a réagi, lundi 19 juillet, et démenti l’accusation d’espionnage portée contre lui. Mais à quoi? Dans une affaire où il est pourtant convaincu et reconnu d’espionnage. Depuis la nuit des temps, tout le monde espionne tout le monde et le Maroc a dépassé les limites. Sa campagne d’espionnage remonte à des temps lointains à l’époque de Hassan II, l’ancien roi du Maroc qui avait, selon des historiens, conclu un accord en secret avec l’entité sioniste pour piéger plusieurs états arabes dont l’Algérie et dont la parfaite mise en scène d’espionnage avait eu lieu lors des évènements de la Guerre des six jours. Cet accord confidentiellement et joliment entretenu pour longtemps avait dissuadé l’émergence d’un accord de paix en Palestine, à cause de divergences entre Etats de la Ligue Arabe, au moment où le Makhzen criait sur tous les toits qu’il était protecteur de la cause des Palestiniens.

    En se lançant dans une vaste aventure d’espionnage mondial, le pays voisin est dans de beaux draps. L’agence Reporters sans frontières (RSF), soupçonnée d’avoir utilisé des journalistes dans cette sordide campagne d’espionnage dans le monde, a présenté ses excuses à l’Algérie, au moment où l’Ambassadeur d’Algérie en France a officiellement déposé plainte. Seulement voilà, cette affaire ne compte pas s’arrêter là. Le Maroc se trouve aujourd’hui au cœur d’un grave scandale d’écoutes téléphoniques.

    Le logiciel israélien «Pegasus», utilisé par le Maroc, permet de détecter et d’identifier à partir d’un portable, des appels téléphoniques, des messages ainsi que des contenus du système de caméra. Des journalistes, des personnalités et des ONG ont été piégés par ce logiciel espion. Le Makhzen est donc piégé par les sionistes. Accusé d’espionnage, le Maroc, pour rappel, a attaqué en justice Forbidden et stories en diffamation. Son ambassadeur en France, Chakib Benmoussa, a démenti que le Royaume aurait espionné le président Macron. Mais jusqu’où ira cette affaire? Selon les experts en questions stratégiques, Israël tentera le tout pour bloquer les sanctions contre le Maroc.

    «Les Lobbys sionistes feront tout pour bloquer tout processus de condamnation du Maroc et de son allié stratégique Israël», suite à l’affaire d’espionnage à l’aide du logiciel «Pegasus», indique Hassan Kacimi, expert des questions géopolitiques, qui était dimanche matin l’invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la radio Algérienne. Le Maroc s’est engagé, au nom de l’entité sioniste, dans une aventure d’espionnage, affirme celui-ci qui précise que « la monarchie n’espionne pas uniquement l’Algérie. C’est un processus d’espionnage mondial qui est en train de se mettre en place».

    M. Hassan Kacimi rappelle que ce processus de normalisation entre l’entité sioniste et le Maroc est un processus secret, développé dans la clandestinité, qui a évolué dans le temps depuis presque une soixantaine d’années. Pour lui, ce deal de la honte, s’est étendu vers des activités qui sont subversives et hostiles sur le plan régional, au niveau des pays de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et vers l’Europe. Les Français sont espionnés de manière massive, plus de 1.000 téléphones dont 600 journalistes et des partis politiques, qui ont été affectés par ce logiciel malveillant. Plus grave encore, ajoute-il, même les réunions du gouvernement français étaient sous écoute.

    Pour préserver les intérêts d’Israël et sauvegarder ses intérêts coloniaux, le Maroc continuera d’entraver les efforts de règlement pacifique en cours des crises dans la région, à l’instar du Mali et de la Libye. L’expert des questions géopolitiques estime que le roi du Maroc, est totalement absent puisqu’il a délégué ses pouvoirs à un tortionnaire, à savoir El Hammouchi, imposé par des lobbys franco-sionistes.

    «On se demande qui commande au Maroc», s’interroge-t-il. L’invité explique que ce sont ces lobbys qui organisent, exploitent, commercialisent la drogue marocaine qui rapporte l’équivalent de 23 milliards de dollars. «Cet argent est recyclé dans des banques marocaines dans le Sahel et en Europe et ce, au vu et au su de toutes les autorités politiques qui sont complices», conclut-il.

    Le Carrefour d’Algérie, 26/07/2021

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  • Israël et le Maroc exécutent une stratégie mise au point par l’impérialisme

    « L’entité sioniste et le Makhzen exécutent une stratégie mise au point par l’impérialisme »

    L’entité sioniste et le Makhzen marocain sont « deux acteurs exécutant une seule et même stratégie » ayant été mise au point par l’impérialisme il y a une centaine d’année, a indiqué dimanche, le directeur général de l’Institut national des études stratégiques globales (INESG) sur les ondes de la Radio nationale.
    « Le Makhzen et l’entité sioniste sont deux éléments hégémoniques qui exécutent un plan visant à déstabiliser les républiques au profit des monarchies dans une zone s’étendant de l’est de l’Atlantique jusqu’en Afghanistan », a soutenu M. Medjahed lors de son passage à l’émission « l’Invité de la rédaction » de la chaîne 3.
    Le plan qu’il a évoqué trouve ses racines dans les accords de Sykes-Picot, en 1916, entre la France et le Royaume-Uni pour le partage du Moyen-Orient et la déclaration de Balfour de 1917 promettant la création d’un Etat juif en Palestine. Un plan qui a été actualisé avec le projet américain du Grand Moyent-Orient.
    Néanmoins, l’invité de la chaîne 3 a tenu à faire la distinction entre « le Makhzen qui sert la stratégie de l’impérialisme et le peuple marocain qui est un peuple frère ». Il a estimé également que, dans les circonstances actuelles, l’Algérie avait besoin de renforcer son front interne.
    Le DG de l’INESG a déploré, toutefois, l’absence d’une forte mobilisation chez l’élite algérienne. « C’est également le cas pour les élites au niveau des mondes arabe et musulman. Les élites y sont divisées et leurs divisions sont projetées sur les sociétés où elles vivent », a-t-il expliqué.
    Interrogé au sujet de la situation en Libye et au Sahel, M. Medjahed a accusé l’impérialisme occidental d’avoir créé une situation de chaos afin de faire obstacle à l’avancée, dans la région, de la Russie et de la Chine, notamment.
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  • Maroc : Une drôle de façon de remercier la France

    Le Maroc jouit d’un statut de partenaire privilégié. Pour en faire une exception, on l’a appelé « statu avancé ». Au détriment du principe des droits de l’homme imposé aux autres partenaires de l ‘Union Européenne. Les élites politiques, médiatiques et culturelles françaises ferment les yeux sur les dépassements et les exactions du régime monarchique alaouite dans le cadre du régime de faveur que les dirigeants français, de gauche comme de droite, font tout pour maintenir et conserver. Des élites largement dénudées par Ali Amar et Jean-Pierre Tuquoi dans leur livre “Paris-Marrakech : sexe, fric et réseaux”.

    Dans cet ouvrage, les deux journalistes dévoilent les méthodes en vue de créer des liens en faire des amis. En plus des cadeaux, le Makhzen joue sur la corde e l’attachement au pays natal des français d’origine juive dont il fera son arme létale pour s’en prendre aux sahraouis et à l’Algérie. « Recruter de nouvelles têtes est une obsession quotidienne pour les responsables marocains en poste en France », soulignent-ils.

    Ainsi, des intellectuels, des hommes d’affaires, des industriels, des lobbyistes professionnels, quelques personnalités indéfinissables, et bien évidemment une belle brochette représentative du spectre politique français seront invités « tous frais payés » à diverses manifestations organisées par les autorités marocaines. Il y a de tout, hommes et femmes, gauche et droite, riches et pas riches. Tous au service d’un seul idéal : protéger le régime et vanter ses « mérites ». Autrement, ils seront sévèrement punis par le roi qua accumulé, pendant toutes ces années, des preuves accablantes obtenues grâce aux pratiques d’espionnage que les deux associations Forbidden Stories et Amnesty International ont, dernièrement, mises à la lumière.

    La France, toutes couches confondues, s’est retrouvée ainsi, compromise et kidnappée par le Makhzen. Personne n’ose froisser le Maroc et gouvernants, entrepreneurs, journalistes et personnalités de toute genre sont obligés de protéger le régime et vanter ses prétendus “mérites”.

    En dépit de toutes ces vérités, ironie du sort, le Maroc remercie la France d’une façon très originelle : En espionnant ces élites, y compris le président Macron. Il cherche, ainsi, à renforcer, sa mainmise sur les français malgré leur plus que prouvée allégeance à la monarchie marocaine.

    Etiquettes : Maroc, France, tourisme sexuel, Marrakech, La Mamounia, lobbying, chantage, Sahara Occidental, Algérie, Pegasus, espionnage, statut avancé,

  • France-Maroc, une relation incestueuse

    UN LIVRE DÉCORTIQUE LES LIENS ENTRE LES DEUX PAYS

    Ali Ammar, fondateur de l’ancien hebdomadaire marocain indépendant Le Journal, et Jean-Pierre Tuquoi, ancien journaliste au Monde, expert du Maghreb, viennent de publier Paris-Marrakech : luxe, pouvoir et réseaux, une enquête fouillée qui démontre les complicités entre le pays royal et la classe politique française, gauche et droite. Ce livre permet de comprendre pourquoi la France est toujours du côté de Rabat dans ses conflits avec Alger. Nous en proposons quelques extraits.
    Le rite ne change pas. Que la France se mette en congé et voilà Marrakech saisie par la fièvre. “Vacances” rime alors avec “effervescence” pour la cité presque millénaire. à l’aéroport international Marrakech-Menara, l’agitation est palpable. Le hall d’arrivée ressemble à un souk. On s’y bouscule gentiment sous l’œil goguenard des policiers de service. Les douaniers aussi sont à leur poste, près de la sortie. S’ils auscultent, palpent, fouillent les valises des Marocains de retour au pays, ils délaissent les bagages des touristes français. Bienvenue “dans le plus beau pays du monde”, comme l’assure la publicité de l’office du tourisme. à deux pas des guichets des passagers “normaux”, la file réservée aux diplomates et aux équipages s’écoule en bon ordre. Qui aurait imaginé qu’autant d’ambassadeurs, actifs ou à la retraite, fréquentent Marrakech ? Peu de têtes connues parmi ceux qui, passeport à la main, valise à roulettes dans l’autre, patientent devant les policiers plantés derrière leur comptoir comme les caissières d’un supermarché. Ni ministre, ni dirigeant politique, ni parrain du CAC40. La raison est simple. à peine débarqués, quelques-uns de ces happy few se sont engouffrés dans une limousine qui les attendait au pied de la passerelle de l’avion ; les autres se sont dirigés tout naturellement vers les salons pour VIP installés un peu à l’écart. Les formalités y sont douces. Traitement de faveur identique pour les clients de la Mamounia et d’une poignée de palaces pris en main et choyés dès leur arrivée. Un salon particulier les accueille avec boissons fraîches et serviteurs en gants blancs. En ce Noël 2010, Marrakech a fait le plein de beau monde. C’est une fin d’année hors du commun. Un cru exceptionnel. Jamais jusqu’alors Kech n’a réuni autant de membres de la France d’en haut. Jamais autant de VIP n’ont débarqué de Paris.
    Premier de cordée, Nicolas Sarkozy a donné le ton. Au départ, le président français et son épouse Carla avaient d’autres projets : changer d’hémisphère, aller en Afrique du Sud pour oublier la France et ses frimas. Marrakech, ils y étaient pour le réveillon 2009. Pourquoi ne pas aller voir ailleurs ? Mais une offre royale, de celles qu’il est délicat de rejeter, les a contraints à changer de destination. Comme l’année précédente, le monarque mettait à la disposition du couple présidentiel, flanqué d’un des enfants de Carla, Jna Kébir, le dernier-né de ses palais, mélange d’architecture mauresque et de décoration africaine. Caché dans la palmeraie, Jnan Kébir est réputé enchanteur même si l’atmosphère, selon des confidences chuchotées, se révèle un brin ennuyeuse lorsqu’on n’est pas un contemplatif.
    Dans le sillage du président, c’est le noyau dur du sarkoland qui a débarqué à Kech. En tête du cortège, l’indispensable Hortefeux, fidèle comme un chien à son maître, déjà annoncé comme directeur de campagne du candidat Sarkozy en 2012, venu avec madame, Valérie Hortefeux, et les époux Balkany, couple sulfureux et provocateur arrivé tout droit de son fief des Hauts-de-Seine. Entre ceux-là, tous grognards de la sarkozie, que de combats communs, de complots, de bagarres contre la chiraquie, contre son ange noir. Dominique de Villepin, contre la gauche, contre le centre…! Fût-il question de ces années de conquête de l’élysée lors du dîner qui les réunit ? Peut-être, mais alors comme d’une bataille victorieuse dont il fallait tirer les enseignements pour le prochain combat, la présidentielle 2012.
    Rien n’est gagné. à un an et demi de l’élection présidentielle, les sondages d’opinion sont médiocres et la droite en piteux état. Les centristes menacent de s’émanciper et de faire cavalier seul. Candidat malheureux à Matignon, Jean-Louis Borloo, l’ancien ministre de l’Environnement, laisse dire qu’il pourrait se lancer dans la course à l’élysée, au risque d’affaiblir la droite au profit de la gauche. Un autre ex, Hervé Morin, un temps à la Défense, fait de même et rêve d’un destin national. Ces faux durs, il faut tenter de les amadouer. Pourquoi pas ici à Marrakech, puisqu’ils s’y trouvent. Jean-Louis Borloo, tout juste débarqué avec son épouse, la journaliste de télévision Béatrice Schönberg, d’Essaouira, un autre lieu de villégiature marocain à la mode dans l’élite française, est donc reçu à dîner lui aussi. Sans grand succès. L’ex-futur Premier ministre parle volontiers de Marrakech où il possédait encore il y a peu une maison de 700 m2, agencée par une architecte d’intérieur française et ouvrant de plain-pied sur un golf, mais de ses ambitions élyséennes il ne souffle mot. Quant à Hervé Morin, c’est un Brice Hortefeux qui est désigné pour l’amadouer et lui faire espérer un retour en grâce. Peine perdue également. La diplomatie du tajine appliquée à la cuisine française se révèle décevante.
    Hervé Morin est descendu au Es-Saadi, un établissement cinq étoiles, refuge désuet et hors de prix de la France du bouclier fiscal. La milliardaire Liliane Bettencourt en a longtemps été une inconditionnelle, en particulier de son restaurant, connu depuis un demi-siècle comme la meilleure table du Maroc.
    Le Es-Saadi, pour une partie rénové, doit son attrait à ses neuf hectares de jardin, à sa dizaine de piscines, à ses suites orientales et à ses villas rococo. Chacune est typée : ambiance indienne, persane, romaine, berbère. Il y en a pour tous les goûts. Avec l’hôtel Plaza Athénée à Paris, le Es-Saadi est le seul établissement à abriter dans ses murs un institut de beauté Dior inauguré comme il se doit : des centaines d’invités au dîner de gala — Fanny Ardant, Nadine Trintignant, Jacques Chancel, Yann Arthus Bertrand (…).
    Brice Hortefeux est dans le même établissement, logé et nourri également aux frais de la princesse. Mais impossible de connaître le nom de l’amphitryon. Il s’agit d’un “ami” présent sur place, se contente-t-il de répondre à des journalistes curieux. En revanche, le ministre jure ses grands dieux qu’il est venu à Marrakech avec ses propres deniers, en empruntant un vol régulier.
    Tout dégoulinant de luxe qu’il est, le Es-Saadi n’est pas ce qui se fait de mieux à Marrakech, loin s’en faut. Le summum c’est le Royal Mansour, dans le quartier huppé de l’Hivernage, un palace plus discret que la Mamounia et le seul au fond qui sait faire la différence entre un millionnaire et un milliardaire (…) à l’automne 2010, le couple présidentiel y était arrivé incognito. L’élysée n’avait rien dit, jurant aux journalistes que Nicolas et Carla se reposaient en France, au Cap Nègre où la belle-famille du président possède une résidence. Médiocre mensonge.
    Le Royal Mansour mérite que l’on s’y attarde. Classé en 2011 parmi les hôtels “les plus extraordinaires du monde” par le Conde Nast Traveler, la bible des voyageurs fortunés, il se présente comme une médina reconstituée. Une médina cinq étoiles, flamboyante mais factice, hors sol, une collection de faux-semblants avec ses cinquante-trois riads immaculés, à la fois proches les uns des autres mais indépendants. Un monde clos et désincarné, sans bruit ni agitation, à deux pas de la ville et de la vraie vie (…) C’est une utopie pour milliardaires. Une fois passée la réception, le palace s’ouvre sur une enfilade de salons feutrés, de bars, où des garçons aux gestes étudiés servent des alcools forts plus que centenaires, de fumoirs où l’on propose des havane hors de prix, de restaurants tout justes ouverts et déjà consacrés. Le tout dans une débauche de marbres multicolores marquetés, de fer forgé, de cuirs, de zelliges, de plafonds de bois ouvragés dorés à la feuille, de meubles incrustés de nacre (…)
    En cette fin 2010, un bel échantillon de la France des nantis est à pied d’œuvre. Les ministres, ceux qui l’ont été, ceux qui aspirent à le devenir, on l’a vu, sont en nombre. Mais la gauche est loin d’être absente. Peut-être même est-elle davantage présente grâce à DSK qui, joker des socialistes face à Sarkozy pour quelques mois encore, agit comme un aimant (…)
    à Marrakech, DSK a comme voisin un éphémère secrétaire d’état de l’ère François Mitterrand, Thierry de Beaucé, qui exploite depuis des années avec un ami brésilien, Homero Machry, le riad Madani, l’ancienne demeure du grand vizir, le Glaoui, transformé en maison d’hôtes avec jardin de rêves et piscine en terrasse sur plus de 3000 m2. Le cinéaste François Ozon, la fille de François Mitterrand Mazarine Pingeot, et Bety Lagardère, la veuve de Jean-Luc, s’y rendent à l’occasion.
    Vit surtout, à deux pas de là, Bernard Henri-Lévy, propriétaire lui aussi d’un riad digne de la couverture d’un magazine de décoration avec ses zelliges flamboyants, ses murs intérieurs peints en tadellakt, ses fenêtres voilées par des moucharabiehs (…)
    L’interviewer politique Jean-Pierre Elkabbach est de ceux qui, dans le sillage de Jacques Sanchel, viennent régulièrement à Marrakech. Homme de télévision et candidat perpétuel à la direction de France Télévisions, Guillaume Durand est également un habitué de Marrakech. Jean-René, la patron de Vivendi, a ses habitudes à Marrakech. Des habitudes d’homme très riche. Il possède depuis plus de dix ans une propriété, Dar El-Sadaka, installée dans une oliveraie de 13 ha. Dans cet univers baudelairien où “tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté”, on vit en nabab, servi par un discret ballet de babouches. Pour d’autres, ce sont des plaisirs autrement pimentés qu’ils sont venus chercher à Marrakech. Ils tournent autour du sexe (…). Depuis 2005, les bas-fonds de la ville mais aussi les riads repliés sur eux-mêmes, les palaces étoilés, les bars branchés, les night-clubs baroques, les restos chic, les résidences tapageuses et les villas cossues avec leurs vigiles sourcilleux ont supplanté Bangkok, longtemps destination phare du tourisme sexuel. Aujourd’hui, la capitale thaïlandaise est moins attirante. Trop éloignée de l’Europe. Trop exposée aux tsunamis. Et trop turbulente du point de vue politique. à Marrakech, la paisible, quel que soit le lieu de sortie, le sexe est tarifé et omniprésent et les prix aussi variés que les prestations. Tarif de la soirée pour une ambiance croisée dans un endroit à la mode dans le quartier huppé de l’Hivernage : environ 200 euros (…) Depuis qu’une crise immobilière sévit à Marrakech, des centaines de meublés sont disponibles pour des durées très brèves, parfois une seule nuit. Au total, elles seraient 20 000 âgées de 16 à 30 ans à offrir leurs services dans l’espoir de gagner jusqu’à 15 000 euros par mois pour les plus sollicitées. La passe furtive, elle, se négocie autour de dix euros dans les bosquets attenants aux murs de la Koutoubia, la vénérable mosquée du XIIe siècle, symbole de la cité. Tarifs identiques dans les jardins du centre-ville et sur la fameuse place Djemaa El-Fna, lieu de la drague improbable, rebaptisé le “souk des pédés” par les Marrakechis (…) Partout à Marrakech, il suffit d’un regard de clients étrangers en quête de sexe facile pour que des jeunes proposent leurs services. Sauf qu’ils ont pour la plupart en 15 et 18 ans. Pire, certains d’entre eux se retrouveraient sur le trottoir dès le plus jeune âge, en moyenne à 9 ans. Tous viennent du Mellah, l’ancien quartier juif de la ville. à deux pas de la médina, c’est un réservoir de chair fraîche (…) Il faut l’admettre : une frange de touristes se rendent au Maroc pour le sexe, pour la drogue, pour une gamme de plaisirs qu’ils ne peuvent se permettre aussi facilement dans leur pays d’origine (…)
    Qu’il s’agisse de vendre l’image d’un Mohammed VI démocrate, épris de justice sociale et à l’écoute d’un peuple qui le vénère, de défendre la “marocanité” du Sahara occidental face à l’Algérie et au Front Polisario, ou de célébrer le Maroc “dragon économique de l’Afrique”, les lobbystes ne manquent pas, à droite comme à gauche, prêts à monter en première ligne par intérêt ou par conviction.
    On les voit alors à la télévision, on les entend à la radio, ils signent des tribunes libres et des pétitions dans les journaux, courent les colloques et les séminaires — quand ils ne les organisent pas eux-mêmes — avec un discours bien rodé. Le nombre des thuriféraires du royaume fait honneur au professionnalisme des Marocains, passés maîtres dans l’art de s’attacher des “amis” bien mieux que ne le font leurs voisins algériens.
    Pas de recette unique dans leurs poches. Les Marocains jouent plusieurs cordes. L’attachement au pays natal en est une… Les cadeaux petits ou grands sont une autre façon de s’attacher des fidélités.
    Une invitation tous frais payés à un festival de musique, à un colloque de haute volée, à l’inauguration d’un palace à Marrakech, un bout de terrain constructible, une décoration… rien de tel pour se faire des obligés français qui auront à cœur de renvoyer l’ascenseur (…) La liste des amis de la monarchie a beau être très fournie, elle ne l’est jamais assez vue de Rabat. Recruter de nouvelles têtes est une obsession quotidienne pour les responsables marocains en poste en France (…)
    Ali Ammar et Jean-Pierre Tuquoi
    Etiquettes : Maroc, France, Marrakech, lobbying, Mohammed VI, Makhzen, La Mamounia, tourisme sexuel, orgies, pédophilie,
  • ASL Airlines : Programme des vols Algérie-France en août

    Selon le site Algérie Expat, la compagnie aérienne ASL Airlines a décidé de prolonger son programme de vols spéciaux depuis l’Algérie vers la France. Jusqu’à la fin du mois d’août, plusieurs vols au départ de l’Algérie à destination de Paris – Roissy Charles de Gaulle et Lyon-Saint-Exupéry en France sont disponibles.

    Algérie Expat rappelle que « les vols spéciaux de la compagnie aérienne ASL Airlines sont réservés uniquement aux ressortissants et résidents français ou porteurs d’un visa D pour études, ainsi que des détenteurs de visas C ayant comme motif le regroupement familial ou installation en France ».

    La même source précise que « sur son site officiel , ASL Airlines a entamé la vente des billets pour les vols spéciaux entre l’Algérie et la France. Au total, les voyageurs auront le choix entre 39 dates pour des vols qui auront lieu sur les trajets suivants : Alger-Paris CDG (21 dates), Alger-Lyon (14 dates), Annaba-Paris CDG (2 dates) et Bejaïa-Paris CDG (2 dates) ».

    « Concernant les prix des billets, la même compagnie a décidé d’appliquer des tarifs qui varient entre 230 et 340 euros. Les étudiants algériens pourront, néanmoins, bénéficier d’une réduction spéciale. « Sur présentation d’un visa d’étudiant, et pour tous les vols de retour spéciaux mis en place par la compagnie au départ de l’Algérie vers la France, les étudiants bénéficieront d’une réduction de 15% sur le tarif hors taxes disponible au moment de l’achat du billet », a expliqué ASL Airlines sur son site web » ahoute-t-on.

    Voici le programme complet de la compagnie ASL Airlines jusqu’au 31 août avec les horaires et les prix des vols spéciaux programmés :

    Etiquettes : Algérie, France, vols, ASL Airlines, août 2021, voyage, visa C, regroupement familial, études, visa D,