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  • Affaire NSO: Macron s’est entretenu avec Bennett et a exprimé son inquiétude quant à la surveillance de son téléphone

    Le bureau du Premier ministre n’a pas commenté le rapport, qui a été publié pour la première fois dans News 12. Des sources de l’administration américaine ont contacté ces derniers jours une source de sécurité israélienne et ont demandé des éclaircissements sur l’affaire.

    Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu avec le Premier ministre Naftali Bennett jeudi (jeudi) et a exprimé son inquiétude suite à l’information selon laquelle le Maroc l’aurait choisi comme cible pour une surveillance à l’aide d’un logiciel de la société israélienne NSO. La conversation – la première entre les dirigeants depuis que Bennett est entré dans le bureau du Premier ministre – a été rapportée pour la première fois ce soir sur News 12. Des responsables de l’administration américaine ont contacté ces derniers jours une source de sécurité israélienne, lui demandant de connaître les détails de l’affaire et ont dit qu’ils étaient dérangés par les rapports. Le bureau de Bennett n’a pas commenté le reportage de la chaine 12.
    Plus tôt cette semaine, il a été rapporté dans « Le Monde » que lors d’une enquête internationale, l’un des numéros de téléphone de Macron avait été marqué comme une cible de suivi possible par les services de renseignement au Maroc. L’organisme de sécurité a utilisé le logiciel de suivi Pegasus de NSO. Il s’agit de l’un des 10 000 numéros de téléphone sélectionnés comme cibles par le Service de sécurité de l’État marocain – un client de l’ONS. De tous les numéros choisis par les éléments au Maroc, 10 % étaient des numéros de téléphone français. Selon les données révélées, le numéro de Macron est régulièrement apparu sur la liste des destinations potentielles à suivre, de 2017 jusqu’à récemment.
    Il a également été révélé cette semaine dans le cadre du Pegasus Project qu’une équipe d’enquête internationale de 80 journalistes de 17 médias dans dix pays, dont Haaretz et TheMarker – que la fille et l’ex-femme de Dubaï ont été sélectionnées comme cibles potentielles pour la surveillance de l’un des clients de l’ONS. Le Washington Post a rapporté que deux des numéros de la base de données appartenaient à la princesse Latifa Binat Muhammad al-Maktoum et à la princesse Haya Binat Hussein, la fille et la sixième épouse (respectivement) du souverain de Dubaï et du Premier ministre des Émirats arabes unis, Cheikh Muhammad bin Rashid al- Maktoum. Des numéros supplémentaires dans la base de données appartiennent aux associés des princesses.
    L’année dernière, il a été signalé que NSO avait vendu ses logiciels espions aux Émirats arabes unis et aux pays du golfe Persique – grâce à la médiation officielle et aux encouragements d’Israël. Pegasus vous permet de pénétrer dans les téléphones, de copier leur contenu et parfois même de les utiliser à distance pour l’enregistrement et la photographie.
    Plus tôt cette semaine, NSO a publié une réponse aux publications du projet Pegasus. « Le rapport Forbidden Stories est plein d’hypothèses erronées et de théories non vérifiées, soulevant de sérieux doutes sur la crédibilité et les intérêts des sources », a déclaré la société.
    Infos-Israel News, 24/07/2021
    Etiquettes : Emmanuel Macron, France, Espionnage, NSO Group, Logiciels Espions, Pegasus, Israël, 
  • Le Maroc, un pays à la dérive

    Depuis décembre dernier, le mois au cours duquel il a rétabli ses relations diplomatiques avec Israël, dans la foulée des trois normalisations arabes avec ce dernier, le Maroc a beaucoup fait parler de lui, mais à aucun moment de façon à le grandir aux yeux du monde. Le premier dérapage de la série, c’est en mars dernier qu’il l’a commis, lorsque son gouvernement a pris l’étrange décision de couper tout commerce avec une ambassade implantée sur son sol, celle de l’Allemagne, coupable à ses yeux d’avoir rappelé son attachement au droit international relativement à la question du Sahara occidental.

    Faute de pouvoir rompre ses relations diplomatiques avec un pays qui compte sur la scène internationale, il met en quarantaine son ambassade, un morceau de lui sur lequel il peut en effet exercer des représailles. Il n’allait pas se contenter de cette première réaction contre ce qu’il a appelé l’«activisme antagonique» de l’Allemagne, à la suite de la reconnaissance de la «marocanité» du Sahara occidental par le président sortant américain Donald Trump, puisqu’il s’est résolu à rappeler son ambassadrice à Berlin pour consultations.

    De son point de vue, ce qui aurait été convenable de la part de l’Allemagne, c’était de s’aligner sur l’initiative américaine, ou à tout le moins de ne pas partir en campagne contre elle, en aucune façon de rappeler que sa propre position sur le sujet restait quant à elle conforme au droit international.

    Après l’Allemagne vient le tour de l’Espagne d’être prise à partie, pour avoir accepté que le président sahraoui, Brahim Ghali, vienne se faire soigner chez elle des suites de sa contamination par le Covid-19. A la différence de l’Allemagne qui n’a que son ambassade au Maroc, peu de chose donc pour exercer sur elle un chantage fructueux, l’Espagne y a Ceuta, en plus de Melilla, toutes deux à portée de représailles bien plus douloureuses. Le Maroc a vite fait de submerger la première de milliers de migrants, à la fois pour la désemparer, se rire de ses tentatives pataudes de repousser les vagues humaines déferlant sur elle, et pour l’Espagne forcer soit à chasser le patient sahraoui, soit à le lui livrer. Il n’a obtenu ni l’un ni l’autre, mais une méfiance accrue de l’Espagne, outre une condamnation de son chantage à l’émigration par l’Union européenne. C’est au mois de mai que tout cela s’est produit.

    Le meilleur est pour la suite, pour aujourd’hui justement, avec l’éclatement d’une affaire d’espionnage de portée mondiale, dans laquelle il tient la vedette aux côtés d’Israël. Lui-même, contrairement aux autres Etats mis en cause, ne s’est pas contenté de se servir du logiciel espion israélien Pegasus à des fins de politique interne, mais pour surveiller à leur insu des personnalités françaises, à côté de journalistes connus, dont Edwy Plenel.

    Parmi les chefs d’Etat et chefs de gouvernement figurant dans la longue liste des personnes ciblées, il y a le président français, dont l’un des portables a pu être infecté par Pegasus, auquel cas c’est le Maroc qui serait responsable. Une expertise est en cours pour tirer cela au clair. Si elle confirme l’implication du Maroc, les relations avec la France, son meilleur soutien dans le conflit du Sahara occidental, risquent de beaucoup changer. Or ce n’est pas là les seules récentes dérives marocaines.

    Il y a aussi celle qui nous concerne nous Algériens directement, qui a vu l’ambassadeur marocain revendiquer auprès des membres de l’Organisation des pays non-alignés l’indépendance de la Kabylie, c’est-à-dire son soutien entier aux thèses séparatistes du Mak. Il est impossible de faire plus pour achever de détériorer les relations avec l’Algérie.

    Des dizaines de milliers de téléphones mis sur écoute : Le Maroc impliqué dans un grave scandale d’espionnage

    Une quinzaine de médias internationaux ont révélé l’un des plus grands scandales d’espionnage de la décennie, dans lequel est impliqué le Maroc qui a mis sous surveillance des journalistes marocains, une trentaine de professionnels de médias étrangers, ainsi que des responsables politiques de différents pays. En effet, le Maroc s’est empêtré dans une nouvelle affaire d’espionnage à l’aide d’un logiciel israélien nommé «Pegasus», prouvant ainsi des informations récurrentes sur une collaboration avec Israël dans le domaine de l’espionnage remontant à soixante ans.

    Par Meriem Benchaouia

    Sur les 50 000 numéros pistés, le Maroc, à lui seul, a pu accéder au contenu de dix mille téléphones, dont plus de 6 000 appareils de communication appartenant à des Algériens, entre «responsables politiques, militaires, hauts fonctionnaires, diplomates étrangers en poste ou militants politiques», selon le quotidien «Le Monde», membre du Consortium de médias à l’origine de l’enquête. Et dans cette opération de surveillance, «le Maroc ne s’est pas limité au (seul) territoire algérien». Selon la même source, «les numéros présumés de citoyens algériens, diplomates pour la plupart, ont été visés un peu partout dans le monde». Depuis la révélation par Amnesty International, en 2020, de l’infection du téléphone du journaliste marocain d’investigation Omar Radi par le même logiciel espion, les journalistes marocains indépendants se doutaient bien qu’ils pouvaient être ciblés, eux aussi, par le programme de surveillance commercialisé par l’entreprise israélienne NSO Group, régulièrement accusé de faire le jeu de régimes autoritaires. Les listes de numéros de téléphone sélectionnés comme des cibles potentielles ont montré, selon l’enquête, que le régime marocain a utilisé Pegasus pour viser, de manière systématique, des journalistes critiques du pouvoir, et des dirigeants des grandes rédactions du pays. Le scandale qui vient d’éclater avait été évoqué par le Pr Ammar Belhimer, actuellement ministre de la Communication, dans une chronique intitulée «L’œil du Mossad», parue en date du 26 novembre 2019 sur les colonnes du quotidien «Le Soir d’Algérie». Le Pr Belhimer avait relevé, notamment, dans son écrit que «les armes de l’ère numérique développées par Israël pour opprimer les Palestiniens sont rapidement réutilisées pour des applications beaucoup plus larges contre les populations occidentales qui ont longtemps pris leurs libertés pour acquis». Les Occidentaux doivent déchanter, en effet, quand on sait qu’un «big brother» lilliputien a acquis le pouvoir de suivre le moindre de leurs gestes ou de leurs paroles.

    Un agissement «inacceptable» selon l’UE

    L’affaire Pegasus d’espionnage de militants, journalistes et opposants du monde entier est «complètement inacceptable» si elle est avérée, a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. «Cela doit être vérifié», mais si c’est vrai «c’est complètement inacceptable», a déclaré la responsable à des journalistes à Prague. «La liberté de la presse est une valeur centrale de l’Union européenne», a affirmé Mme Von der Leyen. De son coté, le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, a considéré les faits «extrêmement choquants, et, s’ils sont avérés, (qui) sont extrêmement graves». «Nous sommes extrêmement attachés à la liberté de la presse, donc c’est très grave d’avoir des manipulations, des techniques qui visent à nuire à la liberté des journalistes, leur liberté d’enquêter, d’informer», a-t-il ajouté. Selon une enquête publiée dimanche par un consortium de dix-sept médias internationaux, le logiciel Pegasus, élaboré par l’entreprise sioniste NSO Group, aurait permis d’espionner les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise. Les données analysées par les rédactions du «Projet Pegasus», dont les quotidiens français «Le Monde», le britannique «The Guardian» et l’américain «The Washington Post», ne sont pas exhaustives. Elles semblent ne couvrir qu’une dizaine de pays clients de ladite société NSO, alors que l’entreprise affirme en compter une quarantaine.

    Macron parmi les cibles du Maroc

    Des numéros du Président Emmanuel Macron et de membres du gouvernement français, dont l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, ont été visés en 2019 par le Maroc, selon l’organisation Forbidden Stories, un consortium de médias à l’origine des révélations sur le logiciel de surveillance Pegasus. Des numéros du Président Emmanuel Macron et de membres du gouvernement figurent sur une liste de cibles potentielles du logiciel Pegasus, utilisé par certains États pour espionner des personnalités, a déclaré, mardi 20 juillet, Laurent Richard, directeur de l’organisation Forbidden Stories, confirmant une information du «Monde». Le quotidien a révélé que ces numéros figuraient «dans la liste des numéros sélectionnés par un service de sécurité de l’État marocain, utilisateur du logiciel espion Pegasus, pour un potentiel piratage».
    M. B.

    Le Jour d’Algérie, 21/07/2021

    Etiquettes : Maroc, Pegasus, NSO Group, espionnage, France, Emmanuel Macron, Sahara Occidental, Algérie,

  • Scandale Pegasus : Des Chefs d’Etat espionnés

    Le président français Emmanuel Macron a été visé par le logiciel d’espionnage Pegasus. C’est ce que prouve une liste de numéros de téléphone ayant fait l’objet d’une fuite que le Süddeutsche Zeitung a pu consulter. Apparemment, une autorité marocaine l’a espionné en 2019. Selon les recherches, la liste est constituée des numéros des cibles potentielles d’espionnage qui ont été présélectionnées par les clients de la société d’espionnage israélienne NSO Group. Au total, la fuite du projet Pegasus contient les numéros de téléphone de 14 chefs d’État ou de gouvernement qui ont pu être victimes de l’espionnage de téléphones portables Pegasus pendant leur mandat.

    Le bureau éditorial à but non lucratif Forbidden Stories, basé à Paris, et l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International ont eu accès à ces données sensibles, qu’ils ont ensuite partagées avec le Süddeutsche Zeitung, le NDR et le WDR, ainsi qu’avec 15 autres médias de dix pays.

    Emmanuel Macron est connu pour utiliser ses téléphones portables de manière excessive, y compris pour contrôler son gouvernement. Les données du projet Pegasus comprennent désormais un numéro de téléphone qu’il utilise depuis au moins 2017, selon les informations du partenaire de SZ, Le Monde.

    Interrogé mardi soir, l’Élysée a déclaré : « Si les accusations s’avéraient vraies, elles seraient très graves. » Les révélations du groupe de journalistes devront faire l’objet d’une clarification complète. « Nous ne prendrons pas cela à la légère, bien sûr », a déclaré Gabriel Attal, le porte-parole de l’Élysée. Interrogé à ce sujet, l’INS a déclaré qu’il ne pouvait exclure que M. Macron soit une cible possible d’un client de l’INS, aujourd’hui ou dans le passé.

    Toutefois, les données incluent d’autres numéros de hauts responsables politiques français, comme ceux du Premier ministre de l’époque, Édouard Philippe, et de plusieurs ministres de son gouvernement en poste au premier semestre 2019. Le numéro de portable de Charles Michel, alors premier ministre belge et aujourd’hui président du Conseil européen, était également une cible potentielle des autorités marocaines.

    L’ambassade du Maroc à Paris a déclaré que ces allégations étaient « sans fondement » et avaient déjà été « catégoriquement rejetées » par le passé. Le gouvernement du Royaume et ses autorités n’ont « jamais acquis de logiciels informatiques » pour « infiltrer les dispositifs de communication, et les autorités marocaines n’ont jamais eu recours à de tels actes », précise le communiqué.

    À l’heure actuelle, on ne sait toujours pas si les téléphones des politiciens concernés ont effectivement été infectés par le logiciel d’espionnage dans chaque cas. Cela ne pourrait être prouvé que par un examen médico-légal des appareils, qu’aucun des responsables politiques n’a officiellement accepté jusqu’à présent. En revanche, les spécialistes d’Amnesty International ont trouvé des traces du logiciel d’espionnage Pegasus de NSO sur les téléphones portables de journalistes français.

    Une agence marocaine est également soupçonnée d’être à l’origine de ces attaques. Les smartphones sur lesquels Pegasus a été implanté avec succès peuvent être mis sur écoute et contrôlés à distance presque sans faille ; par exemple, la caméra et le microphone peuvent être secrètement activés. Le programme contourne également le cryptage des services de messagerie qui sont par ailleurs considérés comme sûrs.

    Selon le groupe NSO, le logiciel est destiné à la surveillance des terroristes et des criminels présumés. Par conséquent, l’espionnage des hommes politiques ne relève pas de l’utilisation autorisée. La société israélienne affirme qu’elle ne fait aucun commentaire sur ses clients et qu’elle n’a pas accès à leur sélection de cibles. Selon ses propres déclarations, l’ONS ne vend des licences Pegasus qu’à des agences gouvernementales. La société se défend contre les fausses accusations, mais elle enquêtera sur les cas présumés d’utilisation abusive de ses logiciels et, si nécessaire, se séparera des clients, ce qui s’est déjà produit par le passé.

    Les agences d’État en possession de Pegasus étaient apparemment aussi intéressées par le président irakien Barham Salih et le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa.

    L’ancien président de la Commission européenne, Romano Prodi, a été pris pour cible par les autorités marocaines, selon l’étude.

    L’ancien président mexicain Felipe Calderón, quant à lui, a apparemment été pris pour cible par les autorités de son propre pays, bien qu’après son mandat.

    Même un numéro attribué au roi du Maroc Mohammed VI, selon les recherches du projet Pegasus, figure sur la liste des 50 000 cibles potentielles d’espionnage.

    Dans ce cas également, c’est apparemment un service de renseignement de son propre pays qui s’est intéressé au monarque. L’ONS a déclaré que le monarque n’avait jamais été une cible ou une cible possible de l’un de ses clients.

    Au total, l’équipe du projet Pegasus a été en mesure d’identifier les numéros des fonctionnaires gouvernementaux de plus de 20 pays, ainsi que des centaines de fonctionnaires gouvernementaux de plus de 30 pays.

    Les organisations mondiales sont également des cibles potentielles de la surveillance gouvernementale, selon le rapport.

    Le numéro de téléphone portable de l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), figure dans la fuite, tout comme ceux de plusieurs ambassadeurs et autres diplomates des Nations unies. L’ONS a également commenté ce nom : Ghebreyesus n’était ni maintenant ni dans le passé une cible ou une cible possible d’un client de l’ONS.

    Ghebreyesus, selon les recherches du Pegasus Project, semble avoir été visé par les autorités marocaines, tout comme les cibles françaises et algériennes, et le chef du gouvernement pakistanais Imran Khan par les autorités indiennes. Saad Hariri (Liban) et Barham Salih (Irak) semblent avoir suscité l’intérêt de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, le premier ministre égyptien serait dans le collimateur des seuls Saoudiens, tandis que le chef du gouvernement yéménite serait dans le collimateur des seuls Émirats. Le président sud-africain et le premier ministre ougandais de l’époque auraient été pris pour cible par le Rwanda, bien que ce dernier nie avoir utilisé Pegasus. Les gouvernements d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis ont laissé sans réponse leurs demandes de renseignements sur l’utilisation du logiciel NSO. L’Inde a déclaré que les autorités indiennes agiraient dans le respect de la loi et de l’ordre.

    Suddetutsche Zeitung, 18/07/2021

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  • Le sentiment d’insécurité pousse le Maroc à épier ses alliés

    En 2007, la France et les Etats-Unis ont décidé d’offrir au Maroc le Sahara Occidental en guise de cadeau et « récompense » pour ses services et sa fidélité à l’agenda colonialiste. Cependant, le cadeau s’est avéré empoisonné n’étant pas accompagné de mesures effectives pour imposer leur volonté au peuple sahraoui et à son allié, l’Algérie. Certes, depuis, toutes les résolutions du Conseil de Sécurité chantent les prétendues vertus du dénommé plan d’autonomie marocain et la France veille à censurer toute phrase susceptible d’irriter l’occupant, même au détriment du principe sacré de respect aux droits de l’homme.

    Paris et Washington ont ainsi assuré un statu quo qui a pérennisé le cessez-le-feu, éloigné toute perspective de solution référendaire au même temps qu’ils garantissaient au Makhzen l’impunité à ses exactions contre la population sahraouie. Mais le Maroc souhaitait que ses alliés s’impliquent davantage dans l’imposition d’une solution qui soit favorable à ses ambitions expansionnistes. C’est qui explique sa réaction suite à un tweet rédigé par un président qui avait perdu les élections. Un tweet presque funéraire.

    Malgré toutes les assurances de ses alliés, les autorités marocaines n’ont jamais été rassurées. Une simple visite d’un responsable français en Algérie pouvait faire des ravages au Maroc au point de pousser un Premier Ministre gaulois, Jean-Marc Ayrault en l’occurrence, à déclarer que Rabat « n’a rien à craindre d’un dialogue plus étroit entre Paris et Alger ».

    La « maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n’est pas particulièrement amoureux mais qu’on doit défendre», pour utiliser les propos de l’ancien ambassadeur de la France à Washington, Gérérd Araud, aujourd’hui consultant chez la société israélienne se trouvant derrière le scandale d’espionnage, NSO Group, soupçonne son amant d’infidélité et de vouloir la trahir en vue de se positionner dans le marché économique algérien.

    La volonté du président Emmanuel Macron de fonder de nouvelles relations avec l’Afrique a aggravé cette méfiance et éloigné tout espoir de Rabat de gagner la bataille du Sahara Occidental.

    Aujourd’hui, cette méfiance est doublé d’une déception : Celle de voir l’administration Biden et l’Europe suivre les pas du pyromane Donald Trump. La méfiance et la déception ont poussé le Maroc à tous les extrêmes : terrorisme, chantage à l’émigration et, dernier en date, l’espionnage tout azimut en faisant fi des règles de l’éthique.

    Abdullah El Meknassi, Paris

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  • Maroc : Abdellatif El Hammouchi dans de sales draps

    Scandale Pegasus : le patron des services marocains dans de sales draps

    Le patron des services intérieurs marocains est au cœur du scandale d’espionnage touchant jusqu’à Emmanuel Macron et l’entourage de Mohammed VI, ont rapporté les médias français.

    Il s’appelle Abdellatif Hammouchi, et est le chef de la Direction générale marocaine de la surveillance du territoire (DGST) est aujourd’hui dans de sales draps suite au au scandale lié aux accusations d’espionnage par le Maroc d’un téléphone appartenant au président de la République française en personne.

    Cet homme discret de 55 ans est soupçonné d’avoir joué un rôle clé dans la mise en place par Rabat d’une vaste campagne de surveillance de milliers d’hommes politiques, de journalistes, de militants et de diplomates français, marocains et algériens.

    Selon le magazine français l’Obs, après les révélations sur la présence des téléphones d’Emmanuel Macron parmi les cibles potentielles du logiciel espion Pegasus, conçu par l’entreprise israélienne NSO, le président Emmanuel Macron réunit ce jeudi, un Conseil de défense « exceptionnel dédié à l’affaire Pegasus et à la question de la cybersécurité ».

    « Le président de la République suit au plus près ce dossier et prend cette affaire très au sérieux », a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, cité par les médias.

    Comme toujours lors de révélations sur les affaires louches propres au Makhzen, Rabat avait démenti son implication dans cette affaire.

    A.M.

    L’Evénement DZ, 22/07/2021

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  • Scandale Pegasus : L’intrusion sans limite des renseignements marocains

    Scandale Pegasus : de leur propre roi à leurs voisins algériens, l’intrusion sans limite des renseignements marocains

    Des personnalités du hirak algérien, des diplomates européens, mais aussi Mohammed VI et son entourage : les révélations du consortium de journalistes créé par Forbidden Stories montrent à quel point Pegasus avait ciblé de manière invasive le triangle France-Algérie-Maroc
    Alors que Rabat et Alger sont déjà à cran après la divulgation d’une note « sur le soutien du Maroc à un droit à l’autodétermination du peuple kabyle », une nouvelle crise se profile.
    En cause : les révélations du consortium de journalistes créé par Forbidden Stories sur le logiciel espion Pegasus. Selon les données partagées par Forbidden Stories et Amnesty International au Monde, Rabat est en effet « l’un des plus gros utilisateurs du logiciel au détriment du pouvoir algérien ».
    Et c’est particulièrement pendant l’année 2019, dès qu’explose le hirak, vaste mouvement populaire ayant conduit à la démission d’Abdelaziz Bouteflika, que plusieurs personnalités algériennes sont prises pour cibles.
    « Au total, plus de 6 000 numéros de téléphone appartenant à des responsables politiques, des militaires, des chefs des services de renseignement, des hauts fonctionnaires, des diplomates étrangers en poste ou des militants politiques ont été sélectionnés », précise le quotidien.
    Sur la liste, figurent notamment des militaires comme Ahmed Gaïd Salah, ex-chef d’état-major de l’armée décédé en décembre 2019 ; les généraux Ali Bendaoud, Wassini Bouazza ou Bachir Tartag, mais aussi la famille de Bouteflika : ses frères Saïd et Nacer et sa sœur Zhor.
    On y trouve aussi Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel, ex-ministres des Affaires étrangères ; Nourredine Bedoui, ex-ministre de l’Intérieur ; Noureddine Ayadi, ex-secrétaire général des Affaires étrangères et directeur de cabinet de la présidence de la République ; Ali Haddad, qui fut à la tête du syndicat patronal le plus influent sous Bouteflika, aujourd’hui en prison pour des affaires de corruption ; Abdelaziz Rahabi et Zoubida Assoul, personnalités politiques ayant joué un rôle de premier plan pendant le hirak ; ou encore Lounès Guemache, directeur du site d’informations TSA.
    Des diplomates algériens en poste à l’étranger, à l’instar de l’ex-ambassadeur d’Algérie en France Abdelkader Mesdoua était aussi concerné, tout comme l’ambassadeur de France en Algérie Xavier Driencourt, et celui de l’Union européenne.
    « Cela fait partie de la chaîne des actes d’hostilité du Maroc envers l’Algérie. Cette hostilité permanente vise donc les institutions, mais aussi désormais des personnalités indépendantes », a réagi Abdelaziz Rahabi dans Le Monde.
    « On ne peut pas dire que les personnes ciblées le soient en particulier pour leur positions hostile envers le Maroc, sinon on trouverait parmi elles des membres du Front Polisario », remarque une source des renseignements algériens contactée par Middle East Eye qui ne s’émeut pas particulièrement de ce type de pratique, « courante entre les pays ».
    « En revanche, elles ont toutes joué un rôle lors de la crise de 2019. On peut donc en déduire qu’à ce moment-là, les renseignements marocains cherchaient à comprendre ce qui était en train de se passer. »
    Radio France, qui s’est intéressé à Emmanuel Macron, dont le téléphone a aussi été infecté, se demande : « Si Rabat a bien tenté d’infecter le téléphone du président français au cours du mois de mars 2019, que cherchait-il à obtenir comme informations ? »
    À cette période, Emmanuel Macron est préoccupé par la situation tendue en Algérie, le « frère ennemi » du royaume chérifien.
    « Fait rarissime relaté par la presse à l’époque, Emmanuel Macron appelle directement l’ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, et le somme de faire un aller-retour à Paris pour évoquer la crise algérienne avec le ministre Jean-Yves Le Drian. Selon nos informations, Xavier Driencourt a suscité aussi l’intérêt du renseignement marocain à cette période, et son numéro de téléphone a été enregistré en vue d’une possible attaque par le logiciel Pegasus. »
    « Preuve que la situation en Algérie semble la préoccupation première du Maroc, le diplomate Lakhdar Brahimi, qui avait été chargé de préparer la transition pour son pays après le retrait de Bouteflika, a lui aussi été dans le viseur des services marocains, à la même période qu’Emmanuel Macron. Mais ce n’est qu’une hypothèse parmi d’autres. »
    Abdellatif Hammouchi, l’homme qui écoute Mohammed VI
    Toujours selon la cellule investigation de Radio France, partenaire du consortium qui a révélé le scandale, plusieurs personnalités marocaines ont aussi été ciblées.
    À commencer par… le roi du Maroc Mohammed VI et son entourage.
    « C’est une particularité au Maroc : la Direction générale de la sûreté nationale et la Direction générale de la surveillance du territoire, autrement dit la police et le renseignement, sont dirigés d’une main de fer par un seul homme : Abdellatif Hammouchi », peut-on lire sur le site de Radio France.
    « Et il semble avoir de la protection du roi une définition assez extensive. Car parmi les numéros de portable que le consortium du projet Pegasus a pu identifier dans la liste des personnes susceptibles d’être attaquées par le logiciel espion Pegasus au Maroc, on trouve ceux d’un grand nombre de membres de la famille royale. »
    C’est le cas de Salma Bennani, l’épouse du roi, mère des deux héritiers du trône ; le prince Moulay Hicham, l’un des cousins du roi, qui figure en quatrième position dans l’ordre de ses successeurs , surnommé le « prince rouge » en raison de ses prises de position critiques contre la monarchie » ; l’homme d’affaires et ancien gendre de Hassan II, Fouad Filali ; et de Mohamed Mediouri, beau-père de Mohammed VI et ancien garde du corps personnel de Hassan II.
    « Une question se pose donc : dans un climat d’intense suspicion, le roi a-t-il lui-même autorisé le ciblage de son entourage, y compris de son propre portable, pour assurer sa sécurité ? Ou le patron de la police et du renseignement marocain, lui-même nommé par le roi en 2015, s’est-il s’octroyé des pouvoirs qui vont au-delà de ses attributions ? Impossible de répondre à cette question. »
    Le Maroc a catégoriquement démenti lundi avoir acquis le logiciel Pegasus et son utilisation par ses services à des fins d’espionnage. Mercredi matin, il a de nouveau affirmé dans un communiqué « condamner vigoureusement la persistante campagne médiatique mensongère massive et malveillante, évoquant une prétendue infiltration des appareils téléphoniques de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères à travers un logiciel informatique ».
    Middle East Eye, 21/07/2021
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  • Comment le Maroc s’est intéressé au téléphone du président Macron

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    Projet Pegasus : Comment le Maroc s’est intéressé au téléphone du président français Emmanuel Macron.

    Une analyse de la base de données divulguée par les partenaires du Pegasus Project indique que le téléphone d’Emmanuel Macron a été répertorié par un opérateur des services de sécurité marocains en mars 2019.

    New Delhi : Caché dans une base de données ayant fait l’objet d’une fuite de milliers de numéros, dont certains ciblés par des logiciels espions de classe militaire, se trouve un numéro de téléphone utilisé par le président français Emmanuel Macron.

    Sont également présents sur la liste, mise en lumière par le Projet Pegasus, les numéros de 14 ministres français – dont le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et le ministre des Finances Bruno Le Maire – et de Charles Michel, premier ministre de la Belgique à l’époque.

    La présence du numéro de M. Macron sur la liste qui a fuité ne signifie pas automatiquement que l’agence qui l’a placé là a tenté de livrer Pegasus ou a réussi à infecter son téléphone, mais elle a suscité des inquiétudes quant au danger que représente l’utilisation transfrontalière de logiciels espions.

    « Si les faits sont avérés, ils sont clairement très graves. Toute la lumière sera faite sur ces révélations médiatiques », a déclaré le bureau de Macron dans une courte déclaration au Monde. « Certaines victimes françaises ont déjà annoncé qu’elles porteraient plainte, et des enquêtes judiciaires seront donc lancées ».

    L’entreprise israélienne, NSO Group, a affirmé que la base de données n’avait « aucune pertinence » pour elle. Mardi soir, dans une lettre adressée au projet Pegasus, elle a également déclaré que Macron n’était la « cible » d’aucun de ses clients et n’avait « jamais été une cible » non plus.

    « Tous les responsables gouvernementaux ou diplomates français et belges mentionnés dans la liste ne sont pas et n’ont jamais été des cibles de Pegasus », a-t-elle ajouté.

    Cependant, la majorité des numéros figurant sur la liste qui a fait l’objet d’une fuite sont regroupés dans des pays que les experts ont identifiés dans le passé comme ayant eu un opérateur actif dans les opérations de Pegasus. Les partenaires médiatiques du consortium ont également des raisons de croire que la liste comprend des numéros de personnes qui sont des personnes d’intérêt pour les clients de NSO Group.

    Pegasus est un logiciel espion de qualité militaire, qui est difficilement détectable une fois qu’il a infecté un téléphone. Il peut permettre à un opérateur de prendre le contrôle à distance d’un téléphone portable et d’extraire n’importe quel dispositif de l’appareil, des e-mails aux photos, en passant par les documents et les enregistrements d’appels.

    En 2018, le Citizen Lab de l’Université de Toronto avait identifié le Maroc comme l’un des cinq opérateurs gouvernementaux possibles de Pegasus en Afrique. Il avait signalé qu’un « opérateur distinct qui semble se concentrer sur le Maroc peut également espionner des cibles dans d’autres pays, dont l’Algérie, la France et la Tunisie ».

    Mardi, les procureurs français ont annoncé qu’ils avaient ouvert une enquête sur l’utilisation par les services de renseignement marocains du logiciel espion Pegasus sur des journalistes français. Les autorités marocaines ont démenti toutes les allégations.

    Mais il est possible que le gouvernement marocain ait jeté son dévolu encore plus haut. Le numéro de Macron figure parmi une longue liste de numéros marocains, ce qui indique que l’agence gouvernementale qui s’intéresse à des milliers de Marocains considérait également le président français comme une personne d’intérêt particulier.

    Mardi, le Maroc a exprimé son « grand étonnement » face à la publication d’ »allégations erronées … selon lesquelles le Maroc aurait infiltré les téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères et de responsables d’organisations internationales ».

    « Le Maroc est un État de droit qui garantit le secret des communications personnelles par la force de la constitution », précise le communiqué.

    Les partenaires médiatiques de Pegasus Project ont appris que Macron utilisait le numéro identifié dans les données divulguées depuis au moins 2017 et jusqu’à récemment.

    Dans le système français, le chef de l’État doit être en mesure de recevoir et d’envoyer des informations secret-défense « en tout lieu et à tout moment », ce qui signifie que son entourage se déplace toujours avec des installations de communication portables hautement sécurisées à différents moments.

    Selon les informations dont disposent les partenaires médiatiques de Pegasus Project, M. Macron possède également un autre téléphone sécurisé, un modèle Samsung, dont la sécurité a été renforcée par une puce fabriquée par la société française Ercom. Il ne peut partager des appels et des messages cryptés qu’avec un autre appareil également équipé, sinon il fonctionne comme un téléphone portable standard.

    La sélection de Macron comme personne d’intérêt a eu lieu juste avant son départ pour un voyage en Afrique, où il a fait escale à Djibouti, en Éthiopie et au Kenya.

    Selon la base de données qui a fait l’objet de la fuite, les numéros de deux autres responsables français clés de l’entourage de M. Macron ont également été sélectionnés : son conseiller pour les questions africaines, Frank Paris, et Alexandre Bennalla, son chef de cabinet adjoint de l’époque, qui était chargé de sa sécurité.

    Le président français se rendait également dans la région à un moment où la région d’Afrique du Nord, qui a été sous la domination coloniale de la France, était en proie à des troubles en raison de l’instabilité en Algérie, pays voisin du Maroc.

    Le dirigeant algérien de longue date, Abdelaziz Bouteflika, avait alors annoncé qu’il ne se présenterait pas aux élections, ce qui a donné lieu à d’intenses spéculations sur l’avenir du pays.

    La France étant une puissance coloniale, le Maroc aurait pu s’attendre à glaner des informations sur ses voisins auprès des gouvernements français et de leurs fonctionnaires bien informés de la situation à Alger.

    On apprend que l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, avait reçu en octobre 2019 une notification par WhatsApp indiquant que la sécurité de son téléphone avait peut-être été violée en mai de la même année.

    Macron pourrait également être visé par deux autres événements diplomatiques – une réunion du G5 Sahel et un sommet de l’union africaine.

    Le président français faisait des haltes en Éthiopie, siège de l’Union africaine et centre de la diplomatie multilatérale africaine. Les nations africaines étaient également en train de ratifier un accord de libre-échange, qui aurait pu être la cible des services de renseignement extérieurs du Maroc.

    Entre-temps, Charles Michel était le premier ministre de la Belgique lorsqu’il a été sélectionné comme cible d’une surveillance potentielle par un opérateur du logiciel espion basé au Maroc, mais il était déjà question qu’il devienne le prochain président du Conseil européen.

    Dans une déclaration au partenaire belge de Pegasus Project, Le Soir, il a déclaré : « Nous étions conscients des menaces et des mesures qui ont été prises pour limiter les risques ».

    Selon certaines sources, les tentatives d’utilisation du téléphone de Michel ont été suspectées à peu près au moment où l’on parlait de son prochain mouvement. Le Premier ministre belge disposait également d’un téléphone sécurisé pour les conversations sensibles.

    Les services de sécurité marocains avaient également répertorié le numéro du père de Charles Michel, Louis Michel, qui est également un ancien ministre belge des Affaires étrangères. Début 2019, Louis Michel était membre du Parlement européen et coprésident de l’assemblée parlementaire UE-ACP, ce qui signifie qu’il avait des contacts étroits avec les dirigeants africains.

    « Je suis à la fois surpris et troublé par cette information. Je n’aurais jamais pu imaginer que les nouvelles technologies puissent être aussi intrusives et extrêmement dangereuses pour le fonctionnement normal de la démocratie. Je suis heureux d’avoir été mis au courant de cette tentative d’intrusion dans mon travail politique, qui consiste à essayer de résoudre des conflits », a déclaré Louis Michel au Pegasus Project lorsqu’il a été informé de son inclusion dans la base de données ayant fait l’objet d’une fuite.

    Le projet Pegasus est une enquête collaborative impliquant plus de 80 journalistes de 17 organisations de presse dans 10 pays, coordonnée par Forbidden Stories avec le soutien technique du Security Lab d’Amnesty International. Lisez toute notre couverture ici.

    The Wire, 22/07/2021

    Etiquettes : Pegasus, France, Emmanuel Macron, Espionnage, NSO Group, Algérie,

  • Pegasus : la complaisance de l'Occident a conduit le Maroc à tout s’autoriser

    L’Association française des Amis de la RASD (AARASD) a estimé que le sentiment d’impunité et de complaisance de l’Occident avec le Maroc a conduit ce pays à tout s’autoriser, appelant la France, ciblée par les attaques d’espionnage des services marocains, à prendre des mesures.

    L’affaire Pegasus, révélée par le travail d’investigation d’un réseau de journalistes associé à Forbidden Stories et à Amnesty International a démontré que le Maroc était au centre d’un dispositif d’espionnage particulièrement efficace dont les cibles principales sont la presse marocaine, les opposants au régime (marocains et sahraouis) et la France.
    « L’association des Amis de la RASD s’en est particulièrement émue. Plusieurs de ses militants et proches amis sont concernés et piratés par le Maroc dans toutes leurs communications », a indiqué l’association dans un communiqué.
    A ce titre, elle estime que le « sentiment d’impunité et complaisance ont conduit le Maroc et ses autorités à tout s’autoriser au nom de cette cause considérée comme sacrée ».
    « L’ami marocain » que peu de démocraties occidentales osent mettre en cause serait-il incapable de maîtriser les relations avec ses voisins tant que ces derniers n’approuvent pas son occupation du Sahara occidental ? », lance-t-elle.
    L’association assure, en outre, que « les autorités marocaines ne se contentent plus d’empêcher en France toute expression sahraouie, elles entendent désormais tout savoir et tenter de tout contrôler de ce qui se rapporte à ce sujet, à quelque niveau que ce soit ».
    La France membre permanent du Conseil de sécurité et « pays de référence pour le Maghreb » dans l’Union européenne, qui préside ce mois-ci le Conseil de sécurité et prendra la présidence de l’Union européenne (UE) en janvier 2022, « doit prendre la mesure de cette situation », exhorte l’AARASD.
    « Il s’agit pour notre pays de cesser de soutenir la cause marocaine dans ces deux instances pour qu’enfin la lutte du peuple sahraoui et du Front Polisario soit entendue et résolue en conformité avec le droit international », explique l’association française.
    Selon l’association, des milliers de systèmes de communication sont piratés en toute discrétion et impunité.
    « Cette affaire commence à faire la une de tous les médias d’autant qu’un des téléphones du Président de la République (française), celui de plusieurs membres de l’exécutif et d’élus semblent concernés. S’agit-il désormais d’une affaire d’Etat ? », s’interroge l’association.
    APS
    Etiquettes : Maroc, Espionnage, logiciels espions, NSO Group, Sahara Occidental, France, Emmanuel Macron, 
  • Affaire Pegasus : l’exportation de l’autocensure

    Le point de vue du Guardian sur le logiciel espion Pegasus : l’exportation de l’autocensure

    Des règles mondiales sont nécessaires pour encadrer la prolifération de ces armes de répression massive.

    Cette année, les dépenses militaires mondiales – près de 2 milliards de dollars – ont été les plus élevées depuis 1988. Plus de la moitié de ces dépenses ont été effectuées par les États-Unis et leurs alliés. Les capacités de défense sont des biens nationaux étroitement gardés. Un réseau de règles s’est développé autour de l’exportation d’armes et de leur utilisation. Aucun pays ne souhaite que ses armes les plus meurtrières soient retournées contre lui.

    Pourtant, il existe au moins 500 entreprises privées qui opèrent, en grande partie sans réglementation, et vendent des logiciels intrusifs à des régimes oppressifs qui espionnent et harcèlent leurs détracteurs. Ces actes antidémocratiques devraient suffire à mettre un terme à ce commerce. Pourtant, il a continué ; l’industrie affirme que ces outils servent à lutter contre la criminalité et le terrorisme. Que se passe-t-il lorsque, au contraire, les gouvernements choisissent d’utiliser ces capacités non seulement contre leur peuple, mais aussi contre l’Occident démocratique ?

    Nous sommes peut-être sur le point de découvrir la réponse à cette question. Un consortium mondial de reportages, qui comprend le Guardian, Amnesty International et l’organisation à but non lucratif Forbidden Stories, basée à Paris, a produit cette semaine une multitude d’articles à partir d’une liste de numéros de téléphone identifiés par les gouvernements clients de NSO, une société israélienne de haute technologie, qui a fait l’objet d’une fuite. Une analyse médico-légale a montré que le logiciel espion Pegasus de NSO était utilisé par certains de ses clients pour pirater des smartphones appartenant à des journalistes, des dissidents et des militants. Le téléphone portable d’un ministre français en exercice présentait des traces numériques d’une activité associée au logiciel espion de NSO. Paris a ouvert une enquête.

    Ces téléphones figuraient sur une liste de plus de 50 000 numéros ayant fait l’objet d’une fuite. On y trouvait 10 premiers ministres, trois présidents – dont le Français Emmanuel Macron – et le roi du Maroc. Le gouvernement indien, soupçonné d’être un client de NSO, aurait sélectionné des numéros du gouvernement tibétain en exil du Dalaï Lama. Des centaines de téléphones appartenant à des citoyens britanniques ont également été répertoriés, et le gouvernement responsable de leur sélection serait l’allié britannique du Golfe, les Émirats arabes unis, qui entretiennent eux-mêmes des liens étroits avec Israël, partenaire du Royaume-Uni. Avec de tels amis, on peut se demander ce que l’on attend de nos adversaires. Cette semaine, le ministre du Cabinet, Lord True, a déclaré que le Royaume-Uni avait « fait part de ses préoccupations à plusieurs reprises au gouvernement israélien concernant les opérations de NSO ».

    NSO affirme que, comme elle n’exploite pas les systèmes de logiciels espions qu’elle vend, et qu’elle n’a pas accès aux données des cibles de ses clients, la société ne peut pas superviser leur utilisation. Il s’agit d’un argument égocentrique qui repose sur le secret d’entreprise. Mais les logiciels espions tels que ceux de NSO rendent possible la violation des droits fondamentaux. Il est un peu fort de la part des démocraties occidentales de se plaindre que la Chine ou la Russie exportent l’autoritarisme numérique si leurs alliés colportent des outils qui peuvent être utilisés aux mêmes fins.

    Le pouvoir de l’État est une question de logiciel. Israël devrait mettre un frein au secteur des logiciels espions qui permet aux régimes autoritaires d’exporter l’autocensure. Des règles mondiales sont nécessaires pour encadrer la prolifération de ces armes de répression massive : il est dans l’intérêt des démocraties de limiter la diffusion de ces technologies. À l’heure actuelle, il n’existe aucun autre mécanisme gouvernemental ou privé, hormis les actions en justice, pour prévenir ou réparer les graves violations de la liberté d’expression, d’association et de la vie privée que permettent des outils tels que les ONS. Cela doit changer.

    The Guardian, 22/07/2021

    Etiquettes : Emmanuel Macron, France, Pegasus, Espionnage, NSO Group, logiciels espions, Maroc, Arabie Saoudite,

  • Affaire Pegasus : Echec au complot

    L’Etat voyou de la région ne recule désormais plus devant aucune forfaiture pour exporter la tension et véhiculer la déstabilisation dans l’espace méditerranéen. Les barbouzeries en tous genres, encouragées par l’allié sioniste, sont dans la nature même de l’Etat narcotrafiquant, foncièrement répressif et liberticide.

    Le scandale d’espionnage Pegasus, commis par le Maroc au profit d’Israël et révélé par 17médias internationaux, traduit la vassalité d’un régime aux abois et accroché, pour seule alternative, à une collaboration avec le parrain sioniste. L’acte de piratage cybernétique, développé par la société israélienne NSO et exécuté par le Maroc, représente une menace permanente contre les libertés fondamentales de la région et de l’Europe.

    Après l’épisode tumultueux de l’Espagne et de l’Allemagne, coupables d’un acte d’humanisme et de l’attachement à la légalité internationale, l’allié le plus sûr a subi le choc de cette affaire d’espionnage qui a ciblé, selon les médias français, le président Emmanuel Macron, 14 ministres et l’ancien Premier ministre Edouard Philipe.

    Il s’agit d’une attaque massive lancée contre l’élite dirigeante mondiale, la société civile, les journalistes, les hommes d’affaires et les chefs d’entreprises. La guerre cybernétique, dénoncée en février 2021 par le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, lors de la journée parlementaire sur «la cybercriminalité et ses retombées sur la sécurité du pays et des citoyens», n’est pas une vue de l’esprit. L’Algérie est particulièrement visée pour son soutien indéfectible à la lutte des peuples pour leur indépendance et son rôle pionnier dans l’exportation de la paix, de la réconciliation et du développement régional.

    L’Algérie forte de la mobilisation de la classe politique et de la société civile, elle saura face faire efficacement à la dérive marocaine irresponsable attentatoire aux fondements unitaires de l’Etat national. Le rappel immédiat et illimité de l’ambassadeur de l’Algérie au Maroc est une riposte aux frasques de la représentation diplomatique marocaine à New York, affichant des velléités d’ingérence et un soutien flagrant au terrorisme identitaire et religieux portant la marque insidieuse de la manipulation des groupes terroristes de la décennie sanglante.

    Le silence coupable du Palais royal impose des mesures à la hauteur de la gravité de la situation générée par la violation du droit international et des dispositions de l’acte constitutif de l’Union africaine portant sur l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme.

    Horizons, 21/07/2021

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