Étiquette : France

  • Kurzawa filme une agression raciste contre un Arabe en France

    Le joueur du PSG filme une agression raciste contre un Arabe en France

    Jeudi 1er juillet, le footballeur Layvin Kurzawa, défenseur du PSG, a mis en ligne une vidéo qui montre une agression raciste. “Une scène choquante et qui devient un peu trop courante de nos jours”, a déploré le joueur de 28 ans.

    “Sale rebeu de merde”

    Au volant de sa voiture, alors qu’il sortait d’un entraînement du PSG, Layvin Kurzawa s’arrête pour filmer le moment où il offrait un maillot a un supporter : “J’ai voulu immortaliser ce moment”. C’est a ce moment-la qu’en fond, on entend l’altercation. On entend notamment un homme crier “sale rebeu de merde” ou encore “j’en ai rien a f… je suis gendarme. Vous voulez que j’appelle mes collègues qu’on rigole un peu. Je vous éclate tous les jours”.

    Sur Instagram, Kurzawa a assuré que l’agresseur était un gendarme en civil et que l’agression avait eu lieu “sans aucune raison”.

    Racisme a l’Euro

    L’Euro 2020, pour lequel n’a d’ailleurs pas été sélectionné Kurzawa, a aussi été le théâtre de plusieurs épisodes racistes, ces dernières semaines. Le 19 juin, Paul Pogba et N’Golo Kanté avaient ainsi été visés par des cris de singes a Budapest, lors du match entre la France et la Hongrie, selon L’équipe.

    Quelques jours plus tôt, l’Autrichien Marko Arnautovic avait été soupçonné d’insultes raciales lors d’un match contre la Macédoine du Nord, avant d’être finalement blanchi de cette accusation par l’UEFA, qui l’avait simplement suspendu pour mauvais comportement.

    Plus récemment, après la tonitruante défaite de la France contre la Suisse, plusieurs Bleus se sont vus attaqués sur Twitter pour leur couleur de peau. Hugo Lloris, Clément Lenglet et Olivier Giroud ont notamment été traités de «sale blanc» par plusieurs internautes.

    Echourouk online, 02/07/2021

    Etiquettes : France, racisme, arabophobie, islamophobie, agression, gendarmerie, Layvin Kurzawa,

  • Cybersurveillance en Libye: la société française Amesys mise en examen

    La société française Amesys, accusée d’avoir fourni du matériel de cybersurveillance au régime du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a été mise en examen pour « complicité d’actes de torture », a appris jeudi l’AFP de sources proches du dossier.

    La société d’ingénierie a été mise en examen par courrier le 18 juin, selon ces sources.

    Elle était placée depuis mai 2017 sous le statut intermédiaire de témoin assisté dans l’information judiciaire ouverte en 2013, après une plainte de la FIDH et de la LDH lui reprochant d’avoir vendu entre 2007 et 2011 à Tripoli un logiciel qui aurait permis de traquer des opposants libyens.

    Ce changement de statut dans la procédure, après quatre ans de poursuites des investigations, fait désormais peser la menace d’un renvoi aux assises pour Amesys, rachetée par Bull en janvier 2010.

    Contacté par l’AFP, l’avocat de la société, Me Olivier Baratelli, a contesté « une quelconque complicité d’actes de torture » de la société, se refusant à tout autre commentaire.

    Peu avant, les juges d’instruction chargés de ces investigations avaient mis en examen Philippe Vannier, qui avait été le président d’Amesys jusqu’en 2010 avant de prendre la tête de Bull.

    Dans un autre volet, concernant cette fois l’Egypte et l’entreprise Nexa Technologies – dirigée par d’anciens responsables d’Amesys et qui a vendu le même logiciel au régime d’Abdel Fatah al-Sissi – les magistrats avaient mis en examen quatre dirigeants et responsables pour « complicité d’actes de torture et de disparitions forcées ».

    « Il faut saluer cette remarquable avancée de l’instruction, que nous attendions depuis de nombreuses années, et qui constitue un précédent important », ont déclaré à l’AFP Clémence Bectarte et Patrick Baudouin, avocats de la FIDH.

    Dans l’information judiciaire visant Amesys, les parties civiles accusent la société d’avoir fourni en toute connaissance de cause du matériel de cybersurveillance à l’Etat libyen qui l’a utilisé pour repérer des opposants, ensuite emprisonnés et torturés.

    Les médias en ligne reflets.info et owni.fr avaient effectué de premières investigations sur le sujet mais l’affaire avait véritablement éclaté en 2011, en plein printemps arabe: des journalistes du Wall Street Journal avaient alors visité le centre de surveillance de Tripoli et découvert des documents selon lesquels Amesys l’avait équipé avec un système d’analyse du trafic internet (DPI), permettant de contrôler les messages qui s’y échangaient.

    Après l’émoi provoqué par cet article, Amesys avait reconnu avoir fourni au régime de Kadhafi du « matériel d’analyse » portant sur des « connexions internet », tout en rappelant que le contrat avait été signé dans un contexte de « rapprochement diplomatique » avec la Libye sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

    Notre Temps, 01/07/2021

    Etiquettes : France, Libye, Amesys, Mouammar Kadhafi, Bull, Nexa Technologies, espionnage, logiciels espions, surveillance,

  • Média espagnol: La France se moque de ses présidents

    Un film imagine un tandem Sarkozy-Hollande pour stopper Le Pen

    EUSEBIO VAL PARIS. CORRESPONDANT

    De l’adrénaline de l’Elysée, avec ses pouvoirs de monarque quasi absolu, on peut passer à l’ennui et à la dépression en quittant ses fonctions. C’est ce qui arrive aux personnages fictifs de François Hollande et Nicolas Sarkozy dans le film Présidents, sorti hier dans toute la France. La réalisatrice Anne Fontaine imagine un scénario dans lequel l’actuel chef de l’État, Emmanuel Macron, est dépassé dans les sondages par l’extrême droite Marine Le Pen à quelques mois des élections de 2022. Sarkozy et Hollande, anciens rivaux, l’un conservateur et l’autre socialiste, décident de se mobiliser et de présenter une candidature commune, « le front républicain, l’union sacrée », pour sauver la France de « la peste brune ».

    La comédie est pleine de subtilités et d’ironies. Elle ne provoque pas le rire, mais provoque des rires ou des sourires. Elle est réfléchie et comporte une touche de tendresse. Les noms complets des deux anciens présidents ne sont jamais mentionnés. Ils s’appellent simplement Nicolas et François. Le premier, brillamment incarné et imité dans ses tics par Jean Dujardin, tue les heures à passer l’aspirateur dans son appartement parisien pendant que sa femme, chanteuse lyrique – et non pop, comme la vraie femme, Carla Bruni – se produit ou est en tournée. Le Sarkozy du film va chez le psychologue et écrit des livres qui n’intéressent pas grand monde.

    Le Hollande fictif est déprimé et envoie du fumier en Catalogne pour son ancien premier ministre Manuel Valls.

    Le personnage fictif de Hollande, joué par Grégory Gadebois, vit sa retraite dans une ferme de Corrèze, l’exemple même de la France rurale de l’intérieur. Il a beaucoup plus d’embonpoint que le vrai Hollande, même s’il prétend être calme et heureux. Je suis un autre homme », avoue-t-il à Sarkozy. Je dors comme un bébé, neuf ou dix heures, parfois douze. Je ne souffre plus de migraines. En effet, comme l’explique sa femme, qui travaille comme vétérinaire, l’ancien président socialiste a été plongé dans une grave crise après avoir décidé de ne pas se représenter en 2017 et souffre de fréquentes crises de colères. Lorsqu’elle l’avertit qu’il a rechuté, il le nie. « J’étais président de la République », répond-il. Ce n’est pas une maladie. C’est un honneur suprême et une bénédiction de Dieu. »

    Dans le film, une complicité – et des clins d’œil de séduction – s’établissent entre les anciens présidents et leurs épouses respectives. La compagne de Hollande se confie à Sarkozy et lui raconte que le premier a très mal vécu son départ de l’Élysée, qu’il a commis des folies comme emboutir un tracteur dans un siège du Parti socialiste, briser son diplôme de la prestigieuse École nationale d’administration (ENA) – pour en faire des confettis lors d’un mariage – ou envoyer cinquante kilos de fumier à Manuel Valls, par courrier express, alors que son ancien Premier ministre était en Catalogne.

    Présidents jette un regard, entre stéréotype et mélancolie, sur un univers rural qui semble très arriéré, comme s’il avait été figé à l’époque du général de Gaulle, ce qui est en partie vrai dans certaines régions du pays. Sarkozy, habitué au luxe et à la vie urbaine, s’installe dans un hôtel très modeste lorsqu’il se rend dans la ferme de Hollande. Il voyage en train et la dernière partie du voyage se fait à vélo. Le leader conservateur a eu du mal à convaincre son ancien adversaire de former un tandem, mais il a fini par accepter. M. Sarkozy insiste sur le fait que la montée de Mme Le Pen n’est pas cyclique mais un mouvement « tectonique » qui doit être pris très au sérieux.

    Hollande et Sarkozy, autrefois tout-puissants et désormais descendus de leur piédestal, plus humains et plus humbles, deviennent amis. Le premier fait la cuisine et travaille comme apiculteur. Le second s’occupe d’un chiot. Cette soudaine camaraderie ne les empêche pas de se lancer des piques. Hollande propose à son partenaire, par exemple, de s’occuper des fonds de campagne, car il a plus d’expérience (et de procès pour des illégalités présumées). Les deux hommes font des allusions auto-ironiques à leurs vies amoureuses troublées respectives.

    Le pacte entre Hollande et Sarkozy est que l’un se présentera à la présidence et l’autre se réservera le poste de premier ministre. Les rôles seront décidés en fonction des sondages. Et c’est alors que le résultat inattendu se produit. Les sondages leur donnant des résultats très faibles, ils ont finalement opté pour la candidature de la femme de Hollande, la vétérinaire. C’est l’ultime cure d’humilité pour deux mâles alpha de la politique. Le socialiste l’accepte avec dérision : « Mon vrai métier, c’est de promouvoir les femmes à la présidentielle ». C’est ce qui s’est passé avec Ségolène Royal, son ancienne compagne et mère de ses enfants, en 2007, mais elle a perdu face à Sarkozy.

    Le réalisateur du film choisit une fin surprise, provocante et féministe.

    La Vanguardia, 01/07/2021

    Etiquettes : France, Nicolas Sarkozy, François Hollande, cinéma, Présidents, film,

  • Ivry: Le Maroc s’en prend aux soutiens des sahraouis

    Le Conseil Municipal contraint de se tenir sous protection policière

    Le mercredi 30 juin, des éléments envoyés par le Royaume du Maroc sont venus perturber et menacer les travaux du Conseil Municipal de la Marie d’Ivry afin de faire pression sur un vote visant à soutenir un projet solidaire avec les réfugiés sahraouis de Tindouf. Le conseil a été contraint de poursuivre sa réunion à huis clos et sous protection policière.

    Selon Philippe Bouyssou, « c’est la première fois qu’un conseil municipal doit se tenir sous protection policière… c’est à dire qu’une puissance étrangère entend intervenir sur les capacités d’un conseil municipal de délibérer. C’est une chose inacceptable, et d’une gravité inédite ».

    « Je ne confondrais jamais le peuple marocain avec la politique de son gouvernement et les exactions qui sont pratiquées, les dénis de justice qui sont pratiqués dans ce pays », précise le Maire de la Commune d’Ivry.

    « Vous osez opposer un acte de solidarité international en direction d’un peuple occupé, je rappelle que ce n’est pas que le conseil municipal d’Ivry qui dit ça, c’est aussi les résolutions de l’ONU… « , a-t-il ajouté.

    « Je réaffirme ma fierté que Naama Asfari, comme Marwan Barghouti, et comme en son temps Nelson Mandela, aient été citoyens d’honneurs de la ville d’Ivry », déclare M. Bouyssou.

    Etiquettes : Maroc, France, Mairie d’Ivry, Sahara Occidental, Front Polisario,

  • Algérie – Blé : La Russie cherche à supplanter la France

    Importations algériennes de céréales : La Russie cherche à supplanter la France

    Après avoir refusé l’accès à une cargaison de blé en provenance d’Europe et blacklisté le fournisseur, l’Algérie ouvre-t-elle la voie de son marché à la Russie ? Le marché algérien du blé était interdit à la Russie pour raison de qualité (taux de grains punaisés trop élevé), mais le cahier des charges de l’Office des céréales OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales), s’est assoupli en portant le taux de 0,2 % à 0,5%, ouvrant ce gros débouché au blé d’origine russe. Même si la France est déjà bien enracinée dans le marché algérien, en raison de sa présence historique, de nouveaux entrants entendent bien contester ce quasi-monopole. Et la Russie ne cache pas ses ambitions à cet égard.

    Par Réda Hadi

    Ayant envoyé, il y a quelques semaines, une cargaison de 28 000 tonnes de cette céréale vers le pays, l’ex-URSS se donne désormais pour objectif d’y expédier 1million de tonnes durant la campagne 2021/2022, qui démarrera en juillet prochain. L’annonce a été faite par Eduard Zernin, responsable de l’Association russe des exportateurs de blé. Un tel volume devrait permettre à la Russie de tirer profit des opportunités économiques liées à un marché céréalier qui compte parmi les plus dynamiques du monde.

    D’après les données du Département américain de l’agriculture (USDA), l’Algérie est en effet, le deuxième consommateur africain de blé, derrière l’Egypte, mais devant le Maroc, avec un volume estimé à 11 millions de tonnes en 2020/2021. Pour atteindre son objectif, la Russie bénéficiera, notamment, de l’assouplissement des exigences phytosanitaires de la part des autorités locales.

    Une vieille ambition russe

    L’intention des Russes de pénétrer le marché algérien n’est pas récente. Selon des sources proches de ce dossier, cela fait au moins deux ans en effet que ce pays négocie avec les autorités algériennes, échantillons de blé à l’appui, pour trouver un moyen de commercer avec Alger.

    Les céréaliers européens (surtout français) qui commerçaient sur du velours et en terrain conquis, se disent inquiets et préoccupés par l’intention des autorités algériennes d’ouvrir le marché national de blé à la Russie. L’Algérie, qui a déjà importé du blé russe en 2017, envisage de s’approvisionner totalement en Russie. L’Algérie n‘a, en réalité, jamais caché ses intentions de diversifier ses approvisionnements, particulièrement pour des produits sensibles ou stratégiques.

    M. Radja, expert en agronomie et consultant à la FAO, estime que «l’Algérie est dans son droit de diversifier ses sources d’approvisionnements, et ce, d’autant plus que c’est la loi de l’offre et de la demande. Pourquoi refuser un blé qui répond aux critères de qualités/prix,», s’interroge l’expert, qui explique aussi que du point de vue technique « la hausse du taux de matière punaisée, entre dans les normes internationales admises et agréées. Le changement de taux n’influe en rien sur la qualité . Le blé est jugé sur des critères tels que l’itinéraire technique, le type de sol, la méthodologie de culture. Le stress hydrique, surtout pendant la période de l’accumulation des réserves dans le grain. Or, apparemment, nos spécialistes l’ont jugé apte, faisons leur confiance » a-t-il conclu.

    Quant à l’UGC (United Grain Company), elle confirme et révèle à l’agence Reuters : «Nous comptons stimuler nos exportations de céréales et ne plus nous suffire des gros clients que sont la Turquie, l’Egypte et le Bangladesh, en visant l’Algérie et l’Irak, deux marchés de blé d’importance mondiale. »

    Le blé n’est pas d’ailleurs le seul produit russe auquel l’Algérie s’intéresse. Selon des sources citées par les médias russes, Moscou et Alger ont également évoqué les exportations de produits laitiers et de viande bovine russes.

    L’Algérie est dépendante des importations de blé tendre avec des volumes annuels d’environ sept millions de tonnes venant, principalement, de la France (premier fournisseur), du Canada et d’Allemagne.

    Ecotimes, 29 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, France, Russie, blé,

  • Xavier Bertrand, le challenger de la droite à la présidence française

    L’ex-vendeur Bertrand devient le challenger de la droite à la présidence française

    PARIS, 28 juin (Reuters) – Xavier Bertrand, ancien vendeur d’assurances des provinces françaises, s’est imposé comme l’un des principaux candidats à l’élection présidentielle de l’an prochain, après que son bloc de centre-droit ait surpassé ses rivaux lors des votes régionaux ce week-end. .

    Les résultats ont bouleversé le paysage politique, transformant l’élection de 2022 de ce qui avait été considéré par de nombreux observateurs comme une course à deux chevaux entre le président Emmanuel Macron et la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen en un concours à trois.

    Dimanche, les électeurs des régions très surveillées ont donné la victoire à des candidats conservateurs de centre-droit comme Bertrand, tout en rejetant les candidats du parti de Macron et du Rassemblement national de Le Pen.

    Le retour du centre droit reflète la diminution du dégoût des électeurs face à la dernière administration conservatrice de Nicolas Sarkozy, les difficultés de Macron à rajeunir la politique française et l’échec de l’extrême droite à élargir son attrait après avoir viré des marges vers le grand public.

    « Maintenant, le concours présidentiel est une course à trois chevaux », a déclaré Bertrand au quotidien économique Les Echos alors qu’il doublait son argumentaire pour mener le défi des conservateurs l’année prochaine.

    Bertrand, qui est ridiculisé par certains ennemis en tant que politicien provincial en surpoids, a largement battu dimanche l’extrême droite dans le nord, un bastion de Le Pen où la criminalité et le déclin de l’industrie locale sont les principales préoccupations des électeurs, pour être réélu chef de la région. .

    Il a déclaré que son parti constituait le rempart le plus solide contre l’extrême droite, déclarant plus tôt avoir « brisé la gueule du Front national », se référant à l’ancien nom du parti de Le Pen souvent associé à son passé antisémite et xénophobe.

    Un sondage IPSOS/Sopra Steria tard dimanche a montré que la popularité de Bertrand grimpait à l’échelle nationale. Il prévoyait qu’il remporterait 18% du vote présidentiel au premier tour, en hausse de plusieurs points par rapport aux sondages précédents et en réduisant l’écart sur Macron et Le Pen.

    « Bien sûr, il n’y a aucune certitude d’un duel entre Macron et Le Pen (en 2022) », a déclaré une source gouvernementale.

    DÉSUNION

    Les principaux partis français ont eu du mal à se remettre après que Macron a dynamisé la division traditionnelle gauche-droite en 2017. Les votes de dimanche ont montré que l’ancien système faisait un retour provisoire.

    De profondes failles traversent les conservateurs et Bertrand, autrefois surnommé « floc floc » pour le son que ses chaussures à semelles en caoutchouc faisaient sur le sol en pierre du parlement, doit d’abord persuader son propre camp qu’il est l’homme du ticket de centre-droit en 2022 – une tâche rendu plus difficile après avoir quitté le parti Les Républicains en 2017.

    Modéré dans les rangs du centre-droit, Bertrand est particulièrement détesté par les alliés de Sarkozy, l’ancien président sous lequel il a été ministre du Travail et qui règne toujours sur Les Républicains.

    Deux autres aspirants présidentiels de centre-droit, Laurent Wauquiez et Valérie Pecresse, ont tous deux été réélus à leurs sièges de présidence régionale.

    Interrogée lundi sur son intention de se présenter, Pecresse a déclaré qu’elle prendrait le temps de réfléchir au cours de l’été. Wauquiez ne laissait aucun doute sur ses ambitions pour l’Elysée restées intactes.

    Bertrand se dépeint comme un homme de bon sens avec ses pieds plantés dans la France provinciale, d’où une grande partie de la colère anti-Macron sur sa déconnexion perçue avec les gens ordinaires s’infiltre.

    « Il faut qu’il donne envie à l’électorat de centre-droit qui nous a quittés pour Macron de voter pour lui », a déclaré un député des Républicains. « Mais ce n’est pas le plus glamour des candidats, et cela compte un peu. »

    Le mécontentement des électeurs à l’égard de la classe politique au sens large a poussé deux électeurs sur trois à s’abstenir lors du vote de dimanche.

    « C’est le cri d’une France dont nous exigeons chaque jour davantage et qui ne reçoit en retour que mépris et indifférence », a déclaré Bertrand à ses partisans.

    Reuters, 28 juin 2021

    Etiquettes : France, élections présidentielles, Emmanuel Macron, Xavier Bertrand, extrême droite, Marine Le Pen,

  • Maroc : Quand la presse dénonce les crimes sexuels des élites françaises

    Le Maroc détient des armes de destruction massive contre les élites françaises coutumières des pratiques du tourisme sexuel. Ces armes sont soigneusement gardés pour une utilisation au moment opportun pour faire pression sur le pouvoir profond français.

    Le 26 mars 2014, le ministre marocain des affaires étrangères à l’époque Salaheddine Mezouar est soumis à un contrôle policier lors d’un transit à l’aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle. A Rabat, l’affaire a été considéré comme une « humiliation » alors que les relations bilatérales traversent un froid glacial à la suite de plaintes en France pour tortures à l’encontre du patron des services secrets marocains Abdellatif Hammouchi.

    Si le Maroc a réagi à l’affaire El Hammouchi en suspendant la coopération judiciaire avec Paris, la riposte à la fouille du chef de la diplomatie marocaine a été d’un autre genre : un média marocain proche du pouvoir, cité par Alif Post, n’a pas hésité à rappeler « rappelle le traitement très hospitalier et combien respectueux réservé aux responsables français, anciens et actuels, lors de leurs séjours au Maroc ». « Cette hospitalité prend des tournures spéciales lorsque la justice marocaine ferme les yeux sur leurs crimes sexuels dont les victimes sont des mineurs Marocains » a-t-ajouté.

    Alif Post indique que « c’est l’occasion de s’interroger sur les multiples faveurs accordées par le Pouvoir Marocain aux responsables français en visite au Maroc, qui va de la mise à disposition de jets privés aux invitations tous frais payés dans des hôtels de luxe dans la cadre de la “diplomatie de la Mamounia”.

    Article du Figaro sur l’affaire

    « Cette générosité, souligne-t-il, peut choquer l’opinion publique lorsqu’elle devient juridiquement inadmissible et moralement inacceptable. Pourtant, c’est ce qui est arrivé quand la police marocaine est tombée sur un ancien ministre français qui abusait sexuellement d’enfants marocains mineurs dans la ville Marrakech. Au lieu de le déférer devant la justice, elle a couvert le crime ».

    Selon la même source, « le Maroc officiel a préféré le silence, mais des journalistes et des hommes politiques français ont révélé le scandale et dévoilé le nom du ministre qui fréquentait Marrakech. Par la suite, des associations des droits de l’Homme et des acteurs de la société civile ont exigé de la justice marocaine l’ouverture d’une enquête après ces déclarations publiées par les médias français. En vain ».

    « Dans ce cas, c’est le silence du Maroc officiel qui a été un vrai complot contre la dignité et l’honneur du Maroc et des Marocains », conclue le média marocain.

    Sur les antennes de Canal+, Luc Ferry, ministre de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche de 2002 à 2004 a parlé de l’affaire dénoncée par le journal marocain. Sans toutefois citer le nom du ministre concerné, il a affirmé qu’un ancien ministre « s’était fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons ». « L’affaire m’a été racontée par les plus hautes autorités de l’État, en particulier par le Premier ministre », avait-il ajouté, précisant qu’il ne disposait « évidemment pas » de preuves mais de « témoignages ». Si je sors le nom maintenant, c’est moi qui serai mis en examen et à coup sûr condamné, même si je sais que l’histoire est vraie », avait-il expliqué.

    Cités par Libération, des touristes, présents au Maroc à l’époque des faits présumés, sont venus raconter comment ils se sont retrouvés «bloqués» par la police marocaine. Les forces de l’ordre du royaume, visiblement, avaient «bouclé» un quartier, expliquant que leur intervention était liée à la découverte de «faits criminels commis sur des mineurs». « Il s’agirait d’une histoire remontant, selon les uns, à novembre 2001, selon les autres, au printemps 2002 (ces dates impliquant des éventuelles interventions politiques différentes, il n’est pas étonnant qu’elles divergent selon les sources). Un ancien ministre français, habitué des séjours au Maroc, hébergé dans le luxueux hôtel de Marrakech La Mamounia, aurait participé à une fête où les adultes avaient des relations sexuelles avec des garçons marocains mineurs. La police marocaine fait irruption, interpelle le ministre, qui demande à être relâché en invoquant sa fonction. Il obtient gain de cause, est «exfiltré» du quartier bouclé par la police, et remis dans un avion », ajoute-t-il.

    En France, l’Etat profond continue de protéger les pédophiles et les pervers du système. Espérons que la campagne #Metooinceste fera le nécessaire pour dénoncer les pratiques honteuses des élites de la SciencePo.

    Etiquettes : Maroc, France, élites françaises, pédophilie, pédocriminalité, Marrakech, ministre français, partouze avec des garçons,

  • Le flux de cigarettes de l’Algérie vers la France a diminué de 78 %.

    Une récente étude préparée par le bureau d’études KPMG sur la consommation de cigarettes illégales et leur flux vers 30 pays européens a révélé que les flux entrants de l’Algérie vers la France ont diminué de 78%, pour atteindre 0,4 milliard de cigarettes durant l’année 2020, sachant que le total des cigarettes non domestiques consommées en France a atteint 15,44 milliards de cigarettes, ce qui a poussé Philip Morris International à appeler les représentants des secteurs public et privé à redoubler d’efforts conjoints pour lutter contre le commerce illicite de cigarettes.

    Le rapport indique également que la consommation de cigarettes contrefaites a enregistré une augmentation de plus de 600% en France au cours de l’année 2020, alors que la part des cigarettes illégales consommées dans les 27 pays de l’Union européenne a augmenté, atteignant 7,8% du volume de consommation au cours de l’année 2020, soit 34,2 milliards de cigarettes.

    Cette augmentation des cigarettes illégales est due à la hausse sans précédent de 87% de la consommation de cigarettes contrefaites, qui comprend les cigarettes de contrebande, les cigarettes contrefaites et les cigarettes blanches illégales, et les pertes fiscales encourues par les gouvernements de l’UE sont actuellement de 8,5 milliards d’euros au cours de 2020.

    Le rapport de la société KPMG indique que la baisse significative des quantités de cigarettes illégales importées d’Algérie vers la France est due à la diminution du nombre de vols aériens et maritimes entre la France et l’Algérie après la fermeture des frontières imposée par la crise de Covid-19, ce qui confirme que les flux en provenance d’Algérie sont principalement liés au déplacement de millions de personnes et de passagers qui voyagent annuellement des deux côtés de la Méditerranée et qui transportent plusieurs colis.

    Le nombre de passagers entre la France et l’Algérie a connu une baisse de 75% durant l’année 2020 par rapport à 2019, ce qui a largement contribué à la diminution du flux de cigarettes en provenance d’Algérie vers les cellules de commercialisation illégale au niveau français.

    Dans ce contexte, Christian Akiki, directeur général de Philip Morris Development en Algérie, a déclaré : « Dans le cadre de la lutte contre le commerce illégal, Philip Morris International poursuit son important investissement dans le contrôle de la chaîne d’approvisionnement en prenant des mesures de prévention et de protection et en adoptant les dernières technologies en matière de contrôle. traçabilité, et dispose de protocoles stricts applicables à tous les clients et fournisseurs ».

    Il convient de noter que la disponibilité de cigarettes illicites bon marché et non réglementées sur le marché noir entrave les efforts visant à réduire la prévalence du tabagisme et à décourager les jeunes de fumer. Le commerce illicite doit être éliminé partout où il existe pour que Philip Morris International réussisse dans sa mission de construire un avenir sans tabac dans le monde. Pour lutter contre le commerce illicite du tabac, Philip Morris International travaille en étroite collaboration avec un large éventail d’acteurs privés et d’organismes chargés de l’application de la loi dans le monde entier afin d’identifier et de mettre un terme à la contrefaçon et à la contrebande.

    L’entreprise a récemment annoncé le lancement de la troisième phase de financement de son initiative mondiale PMI IMPACT, qui soutient les projets de tiers visant à freiner ou à prévenir le commerce illicite et qui crée un environnement favorable aux secteurs public et privé pour lutter contre le commerce illicite sous ses nombreuses formes.

    Philip Morris International est à la tête d’un changement dans l’industrie du tabac pour un avenir sans fumée et le remplacement des cigarettes par des produits sans fumée comme meilleure alternative pour les adultes qui continuent à fumer.

    Au 31 mars 2021, les produits de la société contenant des matériaux non brûlés sont devenus disponibles à la vente sur les marchés mondiaux, comme nous le constatons aujourd’hui dans 66 pays, et les statistiques de la société indiquent qu’environ 14 millions d’adultes du monde entier sont déjà passés à l’utilisation des produits IQOS et ont arrêté de fumer.

    Echourouk online, 26 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, France, cigarettes, contrebande, Philip Morris,

  • La France se découvre insécurisée et désorientée à un an de l’élection présidentielle

    par Enrico Martial

    En France, la question de la sécurité a été au centre de l’attention politique pendant toute la semaine.

    Le 19 mai, l’importante manifestation policière devant l’Assemblée nationale a même été suivie par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Le 20 mai, le Conseil constitutionnel a annulé plusieurs articles de la loi sur la « sécurité globale » qui venait d’être adoptée, après des débats, des manifestations de rue et des protestations de toutes parts. Des déclarations politiques de tous bords ont ensuite été ajoutées, donnant l’impression d’une certaine confusion.

    SIMPLIFICATION POUR LES INFRACTIONS MINEURES SUPPRIMÉE
    D’autre part, presque comme une conséquence directe de la manifestation du 19 mai, dans la soirée du 20 mai, à 19h30 à l’Assemblée nationale, le ministre de la Justice Eric Dupont-Moretti a fait voter un amendement dans un projet de loi supprimant l’institution du « rappel à la loi ». Elle permettait aux personnes ayant commis des infractions « minimales » (et non « mineures » dans notre sens) de ne pas faire l’objet de poursuites judiciaires et d’une inscription au casier judiciaire, sans préjudice des droits, notamment en matière de réparation civile, des personnes offensées et du cumul pour une éventuelle récidive.

    C’était l’un des thèmes de la manifestation des forces de police de la veille, qui y voyaient un outil d’impunité et demandaient son abolition. En 2019, l’institution du « rappel à la loi » a été utilisée pour 260 mille cas, soit 21% des procédures pénales. Pour se comprendre, dans notre imaginaire, c’est le « vol de la pomme », dans le débat français c’est la petite délinquance généralisée et extrême.

    LA PERCEPTION DE LA SÉCURITÉ
    La perception du public et des médias assimile différents contextes, avec l’idée (et la réalité) qu’il y a une rupture de la sécurité. Elles vont des tirs de feux d’artifice dans les écoles et les commissariats – ils existent depuis des années, mais récemment en région parisienne les 27 mars, 30 avril, 1er et 17-18 mai, à Lyon le 24 avril, à Grenoble le 6 mai, ou encore pendant sept jours d’affilée en avril à Compiègne – à la mort de policiers et de gendarmes.

    Le dernier, le brigadier Eric Masson, a été tué à Avignon de deux coups de feu par un très jeune dealer de rue, une mort « banale » lors d’un contrôle. C’est ces jours-ci le procès contre 13 jeunes (trois étaient mineurs) qui, en 2016, à Viry-Châtillon (sud de Paris), ont brûlé avec des cocktails molotovs 4 policiers dans leurs voitures. L’un d’eux était resté dans le coma plusieurs semaines, une de ses collègues, alors qu’elle sortait de la voiture avec le haut du corps en feu, avait encore été l’objet d’un jet de pierre. Et nous ne parlons pas de Samuel Paty, l’enseignant décapité par un jeune de 19 ans radicalisé le 16 octobre 2020, ni de l’employée de police de 49 ans égorgée dans l’entrée du commissariat de Rambouillet le 23 avril.

    TOUS EN FAVEUR DE LA POLICE, MÊME DE LA GAUCHE.
    Des images dures, difficile d’avoir une opinion publique indifférente dans ce contexte, et les forces politiques réagissent en conséquence. Si, par le passé, il existait un monopole de type lepéniste ou sarkozyste sur les questions de sécurité, il a été supprimé. Le 19 mai, la manifestation des policiers et des gendarmes a réuni non seulement le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin (qui fut le porte-parole de Sarkozy en 2014), le secrétaire de la droite lepéniste ou Les Républicains François Jacob (avec diverses personnalités, jusqu’au dissident Christian Estrosi) mais aussi le secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, ainsi que la maire de Paris, Anne Hidalgo. Il y avait même le député européen écologiste Yannick Jadot et Fabien Roussel, candidat du Parti communiste aux prochaines élections présidentielles. Seule la France Insoumise a pris une distance substantielle, avec Jean-Luc Mélenchon.

    DES IDÉES LOINTAINES
    Un soutien aux forces de l’ordre qui a produit quelques flottements dans les idées, puisque Le Figaro – journal de la zone centre-droit – s’est demandé ce que faisait le ministre de l’Intérieur Darmanin, anciennement sarkosiste et désormais macronien, lors d’une manifestation anti-gouvernementale devant l’Assemblée nationale. Pourtant, Olivier Faure lui-même, le secrétaire socialiste, a déclaré que « les policiers doivent avoir un droit de regard sur les décisions de justice », entre autres « jusqu’à l’examen des peines », provoquant des réactions pudiques en faveur de l’indépendance de la justice, mais aussi un bon accueil implicite des forces protestataires, dont le slogan était « le problème de la police, c’est la justice ».

    Il s’est ensuite excusé, s’est dédouané des interprétations semi-autoritaires, il a « rétropédalé », avec une marche arrière qui laisse la confusion à gauche. Pourtant, Fabien Roussel lui-même, candidat communiste à la prochaine présidentielle, écrivait dans L’Humanité du 19 mai qu’ »il faut prendre la question de la sécurité à bras le corps » en la considérant comme une affaire de classes populaires, notant que beaucoup de « policiers espèrent voir la gauche de leur côté. »

    LETTRES DE L’ARMÉE
    Un climat général dans lequel les généraux (la plupart à la retraite) ont écrit une lettre ouverte le 21 avril, suivie d’une autre lettre de militaires d’active – le 9 mai, non signée – publiée dans l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs Actuelles, dans laquelle ils rappellent les valeurs fondamentales et la nécessité d’une réponse sécuritaire, par crainte ou menace de guerre civile. Deux documents que l’on a voulu minimiser, et auxquels les observateurs ont lié la conversation du président Emmanuel Macron avec les chefs des armées, debout devant les caméras, lors de la célébration du 8 mai à l’Arc de Triomphe.

    LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL TIENT LE COURS
    Le Conseil constitutionnel a semblé tenir la barre, dans ce mélange de préoccupations et de solutions introuvables, et le 20 mai, il a supprimé certains articles de la loi sur la « sécurité globale », approuvée le 14 avril par l’Assemblée nationale, au moins dans trois passages controversés. Outre la suppression de celle sur les drones et celle de certaines délégations de sécurité aux forestiers et à la police judiciaire, le Conseil constitutionnel a supprimé l’article 52, qui punissait jusqu’à 5 ans et 75 mille euros d’amende les actes permettant d’identifier un policier dans l’exercice de ses fonctions.

    Le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, avait écrit une lettre au gouvernement français le 15 décembre dernier, considérant cet article comme une atteinte aux droits fondamentaux et à la liberté d’expression. Les médias français se plaignaient des conséquences sur l’information et la transparence du comportement même de la police, qui a également été mis en cause à plusieurs reprises, en ces temps de conflit, de colère généralisée et d’accusations dans lesquelles même les journalistes prennent des matraques.

    Start Magazine, 22 mai 2021

    Etiquettes : France, éléctions présidentielles, Emmanuel Macron, extrême droite,

  • Ce que les économistes murmurent à Macron sur l’énergie et les retraites

    Conseils d’un panel d’économistes présidé par Olivier Blanchard et Jean Tirole à Emmanuel Macron sur les retraites et au-delà

    Le rapport sur les « grands défis économiques de la France », rédigé par l’ancien fonctionnaire du FMI Olivier Blanchard et le prix Nobel d’économie Jean Tirole, cherche à définir les grandes lignes de l’après-crise dans le domaine de la santé.

    Aborder la sortie de la crise sanitaire en se projetant dans l’avenir. Trois jours après le premier tour des élections régionales dont le résultat a eu l’effet d’un camouflet pour son parti, et peu avant de recevoir Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, venue annoncer le feu vert de Bruxelles pour financer une partie du plan de relance français, le chef de l’État a reçu, mercredi 23 juin, un rapport sur les « grands défis économiques » du pays.

    Rédigé sous la supervision d’Olivier Blanchard, ancien économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) et professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), et de Jean Tirole, lauréat du prix Nobel d’économie 2014 et professeur à l’École d’économie de Toulouse, ce document de plus de 500 pages présente des recommandations sur trois thèmes : le changement climatique, la réduction des inégalités et l’adaptation au vieillissement de la population.

    Après celui de la commission Arthuis sur la dette à la mi-mars, puis celui de la Cour des comptes sur les finances publiques le 15 juin, ce rapport est le dernier d’une série de travaux d’experts économiques qu’Emmanuel Macron a voulu mettre à profit alors qu’il entame la dernière année de son quinquennat.

    « PROCRASTINATION POLITIQUE »

    Il est difficile – lit-on dans Le Monde – d’établir ce que le chef d’Etat pourrait concrètement utiliser. A la fois parce que le ton du rapport reste clairement académique, et parce que l’Elysée est particulièrement réservé sur son utilisation, se contentant de saluer « une contribution importante au débat public ». « Ce n’est pas du tout le rapport Attali [présenté à Nicolas Sarkozy en 2008], qui fournissait des conclusions toutes faites. Nous parlons ici d’un dogme économique », justifient-ils.

    « Sur nos trois sujets d’étude, les effets de la procrastination politique sont différés dans le temps, ce qui permet de ne pas prendre des mesures qui provoquent des tensions, comme un prix suffisant pour le carbone, ou une augmentation de l’âge de la retraite », indique M. Tirole, qui précise l’importance de « réfléchir à l’acceptabilité des réformes. »

    Avec la participation de vingt-six économistes internationaux, la commission réunit aussi bien des Français comme Jean Pisani-Ferry et Philippe Aghion, qui ont inspiré le programme économique d’En Marche en 2017, que Laurence Boone, économiste en chef de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et ancienne conseillère de François Hollande. Mais aussi l’Américain Larry Summers, secrétaire au Trésor sous Bill Clinton, ou Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008, encadrés à gauche.

    Créée en mai 2020, à la fin du premier enfermement, la commission devait initialement rendre ses recommandations à la fin de l’année dernière, mais les retombées sanitaires et les reconfinements qui ont suivi en ont décidé autrement.

    Le rapport se veut large et prospectif, car « les difficultés structurelles qui existaient avant Covid-19 sont toujours d’actualité et ont souvent été exacerbées par la pandémie. » Cependant, les experts n’offrent pratiquement aucune proposition innovante ou hétérodoxe, ni aucun chiffre précis.

    UNE TAXE SUR LE CARBONE ÉTENDUE

    Sur la transition verte, ils appellent à une taxe carbone étendue au logement et aux transports, dont « tout ou partie » des recettes iraient aux ménages modestes, potentiels outsiders du système.

    Au chapitre des inégalités, les auteurs insistent sur la nécessité de renforcer l’égalité des chances – un thème cher au candidat Macron dans son programme de 2017 -, et de lutter contre la faible mobilité sociale en France, pour permettre l’accès à des emplois de qualité. « Sur l’éducation, il faut mettre de l’argent et être prêt à en dépenser plus [pour les moins favorisés] », dit Blanchard, rappelant la nécessité de développer la formation professionnelle et l’apprentissage et de mieux lier le travail de Pôle emploi aux besoins des entreprises. Le rapport soutient l’imposition minimale des multinationales actuellement en discussion à l’OCDE, au nom d’une « fiscalité plus équitable ». Cependant, il laisse de côté le débat sur la taxation des plus riches. « Une taxe de solidarité, exceptionnelle, n’est pas impensable », dit M. Blanchard.

    La commission est favorable à une réforme de la fiscalité des héritages et des donations. Rouvert en vain au début du quinquennat par la majorité parlementaire, plébiscité par les économistes au nom de la lutte contre les inégalités de naissance, ce dossier extrêmement délicat car largement impopulaire – même dans les milieux les plus modestes – avait été à chaque fois refermé par le chef de l’Etat au nom de l’exaspération fiscale.

    « Nous proposons un système basé sur les bénéficiaires : un impôt à taux croissant sur tous les montants cumulés reçus par une personne (dons, héritages, etc.) au cours de sa vie. Et ce, avec un abattement élevé, pour permettre à la classe moyenne de transmettre un patrimoine à ses enfants en franchise d’impôt », explique Stefanie Stantcheva, professeur à Harvard et membre du comité. Elle déplore un système actuel qui est « à très courte vue ». En répartissant les transferts tout au long de leur vie, les contribuables les plus riches peuvent largement échapper à l’impôt [en restant sous les seuils d’imposition]. Les recettes d’une telle réforme seraient « explicitement affectées à l’aide aux jeunes défavorisés », selon M. Blanchard.

    Le rapport critique également les exonérations fiscales pour les transferts d’assurance-vie et remet en question le principe des niches fiscales en général.

    LA PRISE EN COMPTE DES DIFFICULTÉS

    Enfin, dans le chapitre sur le vieillissement, le rapport consacre une grande attention à la question des retraites, qui fait actuellement l’objet de discussions au sein de l’exécutif.

    Elle critique le système actuel, « complexe et incompréhensible », et appelle à un système unifié et plus équitable. L’idée des auteurs : partir de la version 2020,  » à points « , de la réforme, issue du rapport Delevoye qui instaurait un  » âge d’équilibre  » pour la retraite et reportait de 62 à 64 ans les sorties à taux plein.

    Mais la commission suggère d’indexer les pensions sur les salaires, plutôt que sur les prix, et de rendre le système de points plus lisible. Elle propose également d’élargir la fenêtre d’opportunité pour une retraite complète, afin que les personnes âgées puissent travailler plus longtemps si elles le souhaitent. Enfin, elle recommande de tenir compte de la pénibilité, des bas salaires et des carrières partielles en utilisant un système de « points gratuits ».

    En tout état de cause, la réouverture d’un tel projet serait « impossible avant les élections », estime l’économiste Axel Börsch-Supan, directeur de l’Institut Max-Planck de Munich. « Une réforme des retraites doit être préparée. Ce n’est pas un processus rapide. »

    En effet, en ce qui concerne les finances publiques, « il n’y a pas de crise de la dette », affirme Olivier Blanchard, pour qui « si on fait des investissements qui augmentent la croissance, on peut se permettre d’augmenter la dette. » « Soyons réalistes : même avec l’austérité budgétaire, nous réduirions la dette publique de 120% à 115% du PIB [produit intérieur brut] en seulement cinq ans. Le jeu n’en vaut pas la chandelle », a-t-il déclaré.

    « Nous devons être attentifs aux personnes lésées par les réformes », insiste Jean Tirole. Autant de remarques en forme d’avertissement au chef de l’État, dix mois avant une élection présidentielle très incertaine.

    Start Magazine, 26 juin 2021

    Etiquettes : France, Emmanuel Macron, économie, relance post-pandémie, Olivier Blanchard, Jean Tirole,