Étiquette : France

  • Kadhafi parti : Sarkozy toujours en difficulté

    Lillian Kim

    L’ancien président français Nicolas Sarkozy

    Il vient d’annoncer qu’il fera appel d’une condamnation à trois ans de prison pour corruption d’un juge et abus d’influence. Puis une affaire qu’il croyait réglée lui est apparue en pleine figure.

    Il a été soulagé d’apprendre ceci, dans une interview à Paris Match

    L’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine a démenti ses allégations selon lesquelles le dictateur libyen Mouammar Kadhafi aurait financé sa campagne présidentielle de 2007. L’affaire est en cours d’investigation et Taqi al-Din était le principal témoin. Il a affirmé avoir assisté à la réunion entre un proche de Sarkozy et le chef des services de renseignement libyens, puis avoir remis cinq millions d’euros au chef de cabinet de Sarkozy.

    Mais le parquet national financier (PNF) de Paris, chargé de réprimer la grande délinquance économique, n’a pas classé le dossier. Un retournement de situation étonnant. Lorsqu’il a interrogé les juges d’instruction envoyés à Beyrouth, l’expert a déclaré que ses propos avaient été déformés Paris Match. Le magazine appartient au groupe Lagardère, dont Nicolas Sarkozy est membre du conseil de surveillance. Arnaud Lagardère est un ami de Sarkozy et du couple Macron.

    La reine des paparazzi et le prince de l’intrigue

    L’affaire prend désormais de l’ampleur. Le Front national philippin soupçonne la directrice de l’agence de photographes Bestimage, Mimi Marchand, également proche de Sarkozy, d’avoir orchestré l’interview de Takieddine. La presse « people » en France est mise en examen pour « subornation de témoins » et « association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée ». La personne qui a donné à Paris Match l’exclusivité du retrait de Taqi al-Din vient d’être renvoyée en détention provisoire. Elle n’a pas respecté l’interdiction de contacter d’autres témoins. Pas très malin. Les policiers écoutaient ses appels téléphoniques.

    Taqiuddin a fui au Liban après avoir été condamné dans l’affaire Balladur, une autre intrigue politico-financière impliquant cette fois le Pakistan. Et pour la ruée vers l’argent après la saisie de ses comptes bancaires, il allait recevoir des milliers d’euros en échange du retour sur sa parole.

    Sarkozy, Lilian Bettencourt et Paul Desmaris

    En 2013, Nicolas Sarkozy a gagné un procès dans l’affaire Liliane Bettencourt, du nom de l’héritière de L’Oréal, alors âgée de 93 ans, qui souffrait de la maladie d’Alzheimer. Il était accusé d’ »abus de faiblesse » pour avoir tenté de profiter « de l’état d’ignorance ou de faiblesse psychologique d’une personne pour lui faire prendre des engagements dont elle ne voit pas l’importance. » Le tribunal a jugé que les preuves à l’appui des accusations portées contre lui étaient très faibles.

    Lorsque la police a fait une descente à son domicile dans le cadre de cette affaire, peu après sa défaite électorale, il était à l’étranger… avec Desmarais, dans leur district de Sagard, dans Charlevoix, où il se sentait, dit-il,  » comme un membre de la famille « . Lors d’une visite au Québec en 2008, Sarkozy a déclaré :  » Si je suis président aujourd’hui, je le dois en partie aux conseils, à l’amitié et à la loyauté de Paul Desmarais. « 

    Your Decommissioning News, 23 juin 2021

    Etiquettes : France, Nicolas Sarkozy, Kadhafi, campagne électorale, financement illicite, Lilian Bettencourt, Paul Desmaris, Ziad Takieddine,

  • Vive altercation entre deux ministres français

    Quand Dupond-Moretti accuse Darmanin de « trahison »!
    Vive altercation entre deux ministres français

    Un mois après leur premier différend a l’occasion d’une manifestation des policiers, une passe d’armes a opposé le garde des Sceaux ce mercredi, avant le conseil des ministres, au ministre de l’Intérieur, qu’il a accusé de «trahison» au lendemain du premier tour des Régionales.

    Le climat était glacial en conseil des ministres. Une dispute a opposé, mercredi 23 juin 2021, Eric Dupond-Moretti a Gérald Darmanin, le premier accusant le second de «trahison» pour avoir «félicité» Xavier Bertrand, arrivé largement en tête aux régionales dans les Hauts-de-France, a rapporté le journal Le Point. «C’est pas possible!» s’est insurgé le garde des Sceaux, selon une source proche du gouvernement interrogée par l’Agence France-Presse.

    Le ministre de la Justice était candidat aux régionales sur la liste La République en marche menée dans les Hauts-de-France par Laurent Pietraszewski, également membre du gouvernement. Cette liste a été éliminée dès le premier tour et a appelé a voter pour Xavier Bertrand au second tour. «Je voterai sans état d’âme pour Xavier Bertrand», a lui-même tweeté, mardi 22 juin, Eric Dupond-Moretti.

    Le ministre de l’Intérieur, qui est un ami de Xavier Bertrand, revendique cette proximité. «J’appelle sans difficulté a voter pour lui. C’est un ami», a-t-il dit mardi 22 juin sur France Inter. «Vous connaissez mon estime pour Xavier Bertrand, il a été récompensé pour son bilan.» Gérald Darmanin, candidat aux départementales du Nord, s’était en outre félicité de son score dans son canton, «six fois mieux que la liste Pietraszewski». Piqué au vif, Gérald Darmanin a répliqué Eric Dupond-Moretti, selon la même source: «Commence par gagner une élection!»

    Une autre source proche du gouvernement a assuré a l’AFP que l’incartade n’était pas née du message de félicitations adressé a Xavier Bertrand, mais du fait que Gérald Darmanin ait «taclé ses collègues». «Personne ne te demande de renier tes amis, mais pour autant t’es pas obligé d’écraser tes collègues», a lancé le garde des Sceaux au ministre de l’Intérieur, lui reprochant des propos «dégueulasses» pour les colistiers de Laurent Pietraszewski et un manque de «loyauté». Une source proche de l’exécutif a qualifié auprès de l’AFP l’échange entre les deux hommes d’«assez violent», précisant qu’il s’était déroulé «juste avant» le conseil. Elle a fait valoir également que Gérald Darmanin était «intenable», car il fait des «off [déclarations non publiques a la presse, NDLR] dans tous les sens pour dézinguer ses camarades».

    Les deux ministres règlent ainsi leurs comptes en plein conseil des ministres.

    Ministre français de la Justice: «la police sans justice c’est le totalitarisme»

    La France est confrontée désormais, notamment en raison de la loi controversée dite “sécurité globale”, a une crise de confiance entre la police et la justice.

    Le ministre français de la Justice, Eric Dupond-Moretti a, lui, jugé fausse et grave l’affirmation du secrétaire général du syndicat de police Alliance disant que “le problème de la police, c’est la justice!”

    Dans un entretien au Journal du Dimanche, le garde des Sceaux fait donc tout pour défendre la justice. Selon lui, le lien entre les deux institutions ne doit pas être rompu car “la police sans justice c’est le totalitarisme; la justice sans la police, c’est l’impuissance”. Il juge tout de même légitime la présence de son collègue de l’Intérieur Gérald Darmanin au rassemblement des policiers milliers de policiers devant l’Assemblée nationale française mercredi dernier.

    Eric Dupond-Moretti invoque également les chiffres pour justifier son refus de rétablir les ” peines plancher” que réclament les syndicats policiers pour ceux qui s’en prennent aux membres des forces de l’ordre. Créées au début du mandat de Nicolas Sarkozy en 2007, elles prévoyaient une peine minimale incompressible pour un certain nombre de crimes et de délits et ont été supprimées sous la présidence de François Hollande en 2014. “Si l’on regarde les peines qui ont été prononcées pendant cette période (entre 2007 et 2014), on constate qu’elles étaient nettement inférieures a celles prononcées après la suppression”, juge-t-il.

    Une crise de confiance apparemment accentuée par la tribune signée par des militaires dont vingt (20) généraux retraités et soutenue par la cheffe de file du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen.

    Une pétition qui aurait d’ailleurs secoué le sérail, dont la ministre française des Armées a exigé des sanctions contre les signataires.

    Le débat risque d’être des plus houleux au fur et a mesure que la présidentielle de 2022 se rapproche dont les sondages donnent Emmanuel Macron et Marine Le Pen en tête a tête au second tour.

    Echourouk online, 24 juin 2021

    Etiquettes : France, Eric Dupont-Moretti, Gérald Darmanin,

  • J’étais un musulman français, par Mokhtar Mokhtefi

    Né en 1935 dans un village algérien colonisé par la France, Mokhtar Mokhtefi a grandi au milieu des mouvements d’indépendance. Il a vu les effets de la colonisation de son pays par la France pendant 130 ans et les tactiques brutales qu’elle utilisait pour rester au pouvoir : arrestation et torture des manifestants, élections truquées et limitation sévère de l’accès de la population à l’éducation.

    À l’âge de vingt-deux ans, il a rejoint la lutte pour l’indépendance, devenant officier dans le tristement célèbre ministère de l’Armement et des Liaisons générales (MALG). Après avoir été formé aux opérations radio dans une base secrète, il a aidé à mettre en place un réseau de communication en temps de guerre, un exploit que la France n’aurait jamais cru pouvoir réaliser avec le MALG mal équipé.

    Plus tard dans sa vie, il a été contraint à l’exil politique par le nouveau gouvernement algérien et a publié des ouvrages sur l’Afrique du Nord et le monde arabe. Écrit à la fin de sa vie, I WAS A FRENCH MUSLIM (Other Press Hardcover ; 21 septembre 2021 ; traduit par Elaine Mokhtefi) est à la fois une chronique sage et profondément personnelle du parcours de l’auteur, de l’étudiant militant au combattant de la liberté, et un portrait plus large de la transition de l’Algérie vers un État indépendant, avec toute sa complexité et ses pièges. Je tenais à m’assurer que vous avez pris connaissance des éloges dont ce livre fait l’objet et j’espère que vous l’envisagerez pour une critique ou un reportage cet automne.

    Dans J’étais un Français musulman, Mokhtefi fait revivre les images et les sons de l’Algérie avec force détails : son éducation aimante, traditionnellement musulmane, passée à regarder son père travailler dans leur boucherie, sa mère arranger les mariages de ses cinq frères aînés, les bagarres dans la cour d’école et son couscous préféré. Il se souvient avoir été l’un des rares enfants algériens, et le seul de sa famille, à recevoir une éducation au-delà du niveau primaire. Pendant ses années passées dans un pensionnat dirigé par des Français, le programme raciste qui prône la colonisation n’a fait que renforcer sa conviction de la nécessité de l’indépendance. Malgré les risques, il a créé une cellule secrète du Front de libération nationale (FLN) parmi ses camarades de classe.

    Ecrit sur un ton chaleureux et conversationnel, J’étais un musulman français résonne aussi d’une profonde sagesse sur la politique, la nature humaine et les dures réalités de la guerre, qui ne peut venir que d’une vie de réflexion et d’empathie. Mokhtar Mokhtefi parle de la mort d’amis, de sa propre mort évitée de justesse, et du mélange de fierté et de terreur de sa famille chaque fois que son frère aîné a été arrêté et torturé pour avoir promu l’indépendance de l’Algérie. Il se souvient également de la camaraderie, des discussions politiques et des petits griefs, et de ses doutes croissants quant à la capacité de l’Algérie à instaurer une véritable démocratie entre les différents mouvements nationalistes. Mais surtout, J’ÉTAIS UN MUSULMAN FRANÇAIS rend hommage aux nombreux hommes et femmes qui se sont battus à ses côtés, souvent avec un peu plus que des couteaux, contre un régime colonial soutenu par les Américains pour obtenir l’indépendance de l’Algérie.

    **N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez obtenir une version préliminaire imprimée ou électronique, si vous avez des projets de revue ou de reportage, ou si vous souhaitez organiser une interview avec la traductrice Elaine Mokhtefi**.

    Une note sur le titre du livre : La traductrice Elaine Mokhtefi, également veuve de l’auteur et auteur de Alger, capitale du tiers monde : Freedom Fighters, Revolutionaries, Black Panthers, explique dans son introduction que I WAS A FRENCH MUSLIM n’est pas une formulation oiseuse, mais plutôt le statut officiel des Algériens sous les Français. Alors que l’Algérie était considérée comme faisant partie de la France et que le million d’ »Européens » qui y vivaient étaient considérés comme des Français, la carte d’identité des Algériens les qualifiait de « musulmans français ». » La France se présentait comme un État laïque alors même qu’elle définissait ses sujets algériens par leur religion.

    À propos de la traductrice : Elaine Mokhtefi est née à New York et a grandi dans de petites villes de New York et du Connecticut. Elle a vécu de nombreuses années en France et en Algérie, où elle a travaillé comme traductrice et journaliste, et est l’auteur de Alger, capitale du tiers monde : Combattants de la liberté, révolutionnaires, panthères noires. Elle est la veuve de Mokhtar Mokhtefi.

    Mokhtefi… reconstitue les images et les sons de la vie dans son village de Berrouaghia et la pression constante qu’il ressentait pour être [un « Français musulman »]… émouvant. »

    -La Nation

    « Les commentaires pleins d’esprit de Mokhtefi mettent en lumière sa vitalité, même au milieu de la destruction et des déchirements….. Son histoire est passionnante…. sa description colorée du caractère de l’époque, du lieu et des gens dans l’Algérie coloniale et de la guerre constitue une lecture captivante, ainsi qu’un contexte pour les relations entre la France et l’Algérie d’hier et d’aujourd’hui…. Comme le révèlent les mémoires de Mokhtefi, les fantômes de la guerre d’Algérie vivent dans les deux pays. »

    -LA REVUE DE MARKAZ, Mischa Geracoulis

    « Ce livre merveilleux plonge le lecteur dans la société de l’Algérie musulmane à la fin de la période coloniale, puis dans le mouvement nationaliste anticolonial en pleine évolution, et enfin dans l’Armée de libération nationale (ALN) et son corps de transmissions naissant, en transmettant avec des détails savoureux la saveur particulière de chacun d’eux, tout en racontant le chemin de l’auteur vers la liberté, étape par étape, en transcendant sa condition initiale de Français de seconde zone privé de citoyenneté dans son propre pays. Le récit d’un esprit libre s’il en est, raconté sur un ton extraordinairement engageant, fidèlement rendu par la traduction d’Elaine Mokhtefi, est l’un des meilleurs mémoires de la révolution nationale algérienne – fascinant, émouvant, et un plaisir à lire du début à la fin. »

    Hugh Roberts, professeur Edward Keller d’histoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à l’université Tufts.

    « Cette histoire de passage à l’âge adulte suit la transformation d’un jeune garçon en un homme de conviction et d’un pays colonisé en une nation indépendante. Ni édulcorées ni cyniques, les mémoires de Mokhtar Mokhtefi décrivent habilement la lutte des « Français musulmans » pendant la domination coloniale française et la révolution algérienne, tout en laissant entrevoir les paradoxes et les promesses non tenues de l’indépendance. Cette gracieuse traduction du français offre un accès indispensable aux étudiants anglophones en histoire. Ses mémoires prendront certainement une place centrale parmi les autobiographies et les mémoires de l’époque pour son évocation équilibrée et compatissante des tensions du nationalisme et – tout aussi important – pour son exploration de l’éveil politique d’un jeune homme. »

    -Elise Franklin, professeur adjoint, Université de Louisville

    « J’étais un Français musulman est un récit intensément intime de Mokhtar Mokhtefi sur les huit années qu’il a passées en tant que courrier, opérateur radio et officiel du mouvement d’indépendance algérien [1954-1962]. Il décrit la traversée du désert à pied, les amitiés nouées et les officiers responsables, arrogants et obsédés par le pouvoir. Il y a des querelles majeures et mineures ainsi que des histoires d’amour. C’est l’histoire d’une génération et de sa lutte pour la liberté. Mais Mokhtefi n’hésite pas à faire un bilan sombre de l’avenir. Ce livre, traduit du français par Elaine Mokhtefi, est un récit personnel au jour le jour, moment après moment, qui se dévore d’une traite. »

    -Manfred Kirchheimer, cinéaste

    « J’étais un musulman français est un document extraordinaire – un témoignage vivant et émouvant de la vie coloniale et de la lutte anticoloniale, raconté avec générosité, éloquence et candeur. Les mémoires de Mokhtar Mokhtefi sont une bête rare, un récit puissant et trop humain d’efforts et de déceptions révolutionnaires, dépourvu de romantisme mais plein de grâce. »

    -Ben Ehrenreich, auteur de La voie du printemps et des Carnets du désert.

    « Ce mémoire est une histoire écrite en temps réel, intime et fascinante. Pourtant, Mokhtefi ne perd jamais de vue l’importance historique plus vaste de son engagement personnel et les dimensions plus larges, et les dangers potentiels, de la lutte algérienne pour l’indépendance. Un livre à lire par tout étudiant sérieux de la relation embrouillée entre la France et l’Algérie, passée et présente. »

    -Andrew Hussey, professeur d’histoire culturelle à l’université de Londres,

    et auteur de Speaking East : La vie étrange et enchantée d’Isidore Isou.

    « Soixante ans après que l’Algérie a gagné son indépendance de la France, les individus qui ont constitué l’épine dorsale du mouvement de libération restent, à quelques exceptions près, des acteurs anonymes. La publication des chroniques de guerre de Mokhtar Mokhtefi, J’étais un Français musulman : Mémoires d’un combattant de la liberté algérien, fait sortir l’un de ces acteurs – et son entourage – des coulisses pour le faire entrer sur la scène de l’histoire mondiale. Pour ceux qui ne connaissent pas la guerre d’indépendance algérienne, cette fresque historique à la première personne offre un récit captivant de la vie dans l’Algérie coloniale et un récit poignant de la lutte d’une génération pour l’autodétermination. Les lecteurs experts – en particulier ceux qui sont imprégnés de l’histoire de la bataille d’Alger de Pontecorvo – seront frappés par la version des événements de Mokhtefi, qui évite l’épisode peut-être le plus célèbre de la guerre, préférant exposer le quotidien logistique et politique de la guerre rurale. Si les expériences de Mokhtefi semblent bien éloignées de la guerre urbaine spectaculaire d’un Ali La Pointe, son récit de l’une des plus longues luttes de libération du monde est à la fois plus complexe politiquement et, en fin de compte, plus personnel. »

    -Lia Brozgal, professeur associé, études françaises et francophones, Université de Californie, Los Angeles.

    « L’autobiographie de Mokhtar Mokhtefi occupe une position originale dans le panorama des mémoires de plus en plus abondants des anciens combattants de la guerre menée par le Front de libération nationale (FLN) algérien contre la France entre 1954 et 1962. Pour la liberté de ton, l’irrévérence, la subjectivité assumée, ainsi que pour l’élégance d’un style rapide et précis, l’ouvrage évite tout empressement de narration édifiante ou de théories systématiques ; ce qui en ressort est, en revanche, presque une histoire sociale de l’Algérie à l’époque coloniale. »

    -Andrea Brazzoduro, Marie Sklodowska Curie Global Fellow, Université Ca’ Foscari de Venise et Université d’Oxford

    « Mokhtar Mokhtefi et moi nous sommes rencontrés et sommes devenus amis au cours de la dernière année de sa vie. Nous avons passé des heures à discuter du manuscrit de ses mémoires ; c’était sa raison d’être. Il avait deux objectifs essentiels : le premier était de rappeler aux jeunes d’aujourd’hui que, sous le colonialisme, on n’était jamais un citoyen, mais un « Français musulman », un être sous-humain, traité comme tel. Son second objectif était de montrer comment l’Algérie indépendante, comme d’autres anciennes colonies, est devenue la continuation de la colonisation, sous la forme d’une dictature. Les colonialistes sont partis mais seront remplacés par des Algériens qui, de fait, ont colonisé leurs compatriotes, et ce n’est pas fini. »

    -Amara Lakhous, auteur de Choc des civilisations au-dessus d’un ascenseur de la Piazza Vittorio.

    « En lisant les mémoires de Mokhtar Mokhtefi, j’ai eu le sentiment de découvrir mon héritage algérien. Il représentait la promesse d’une appartenance. Il m’a fait voir combien j’avais peu compris le colonialisme, la guerre, le peuple, sa résilience et son humour. Ce fut une aventure à couper le souffle. À travers lui, j’ai ressenti la peur de la persécution, la colère incommensurable contre le colonialisme, l’odeur salée des rues d’Alger, l’atmosphère électrisante de l’indépendance, les rêves d’un garçon et soldat devenu un esprit libre, et les sons du rire et du ravissement. J’étais un Français musulman est la porte d’entrée vers un monde si lointain aujourd’hui, un monde plein de promesses et de fureur, de vie et de joie, de dignité, de passion et d’utopie.

    Que ses mots résonnent dans nos cœurs et nos vies. »

    -Karim Aïnouz, auteur et réalisateur de cinéma brésilien.

    « Mokhtar Mokhtefi raconte à la première personne une page d’histoire intime qui l’a marqué à vie. Il était un soldat de l’Armée de libération nationale au cœur de l’une des plus héroïques luttes anticoloniales du siècle dernier. Les personnalités qu’il fréquente deviendront les idoles de la révolution, les écoliers réciteront leurs exploits, et leurs noms orneront les avenues de l’Algérie indépendante. Mokhtefi décrit ces hommes et ces femmes dans leur réalité humaine – leur grandeur et leur courage mais aussi leurs envolées égoïstes et les luttes de pouvoir qui naissent au lendemain de l’indépendance. J’étais un Français musulman raconte l’histoire de la bataille, non seulement contre le colonialisme, mais surtout pour la libération. Le personnel et le politique se rejoignent pour retracer l’idéal d’émancipation qui garde son actualité et reste à atteindre, en Algérie et ailleurs. »

    -Walid Bouchakour,

    journaliste algérien, doctorant à l’université de Yale.

    « En racontant son parcours personnel de ‘musulman français’ à ‘combattant de la liberté algérien’, Mokhtar Mokhtefi conduit le lecteur, avec franchise et humour, à travers la transition de l’Algérie de territoire colonial à nation indépendante. Sensible aux complexités de la société coloniale et de la lutte nationaliste, les mémoires de Mokhtefi évitent les récits simplistes pour dresser un portrait richement détaillé et nuancé de l’histoire de l’Algérie, ainsi que des hommes et des femmes qui l’ont façonnée au cours de ces décennies charnières. »

    -Claire Eldridge,

    Professeur associé en histoire moderne, Université de Leeds

    « L’histoire des décolonisés est bien connue. Ils naissent par degrés, ils s’éveillent à l’injustice, ils la combattent, et puis ils meurent, assez tôt ou peut-être plus tard, eux ou leurs convictions. Leur récit est la gloire des morts. Sauf qu’ici, c’est un récit de la vie, raconté à sa gloire. Avant la victoire fige la vie et les palpitations de la vie ».

    -Kamel Daoud,

    auteur de L’enquête Meursault et de Zabor, ou les Psaumes.

    « Les mémoires singulières de Mokhtar Mokhtefi sur la guerre de libération de l’Algérie ont quelque chose pour chaque lecteur – un portrait vivant de l’ascension d’un jeune homme à la conscience politique sous le système colonial français, un récit au coup par coup de l’entraînement militaire et des combats qui intéressera beaucoup les historiens. Conteur doué, Mokhtefi communique un amour contagieux de la patrie, mais il se débarrasse fermement des piécettes du nationalisme officiel en décrivant les luttes intestines, les purges internes et les ambitions politiques dans les rangs nationalistes. I Was a French Muslim a été brillamment traduit du français par la personne la plus proche de l’auteur – sa veuve, Elaine Klein Mokhtefi, elle-même écrivain de talent et vétéran de la révolution algérienne. »

    -Madeleine Dobie,

    Professeur de littérature française et comparée, Université de Columbia

    « L’autobiographie de Mokhtar Mokhtefi occupe une position originale dans le panorama des… mémoires d’anciens combattants de la guerre menée par le Front de libération nationale (FLN) algérien contre la France entre 1954 et 1962… Pour la liberté de ton, l’irrévérence, la subjectivité assumée, ainsi que pour l’élégance d’un style rapide et précis, l’ouvrage est aussi une anomalie. »

    -Journal of North African Studies

    « Fringant et charismatique, Mokhtar Mokhtefi s’est consacré à la libération de son pays, l’Algérie occupée par les Français, pour ensuite devenir un exilé en France, puis aux États-Unis, parce que le gouvernement post-indépendance ne pouvait pas tolérer un homme de son intégrité et de ses principes démocratiques. Au lieu de succomber à l’amertume, à la nostalgie ou à la vanité, sanctuaire de nombreux exilés politiques, il est resté fidèle aux idéaux d’autodétermination et de liberté qui l’avaient conduit dans la lutte de libération. Et à la toute fin de sa vie, il a écrit ces puissants mémoires de ses années révolutionnaires, lyriques dans leur évocation du mouvement d’indépendance algérien, mais profondément conscients des dimensions tragiques de cette histoire. J’étais un musulman français, traduit avec brio par sa veuve, l’écrivain, artiste et militante Elaine Klein Mokhtefi, est plus que la chronique de la vie d’un homme ; c’est l’histoire d’une génération, un bildungsroman de la lutte pour la liberté en Algérie. »

    -Adam Shatz, collaborateur de la London Review of Books.

    J’ÉTAIS UN MUSULMAN FRANÇAIS

    Par Mokhtar Mokhtefi

    Traduit par et avec une introduction d’Elaine Mokhtefi

    Other Press Hardcover | En vente : 21 septembre 2021

    Prix : 26,99 $ | ISBN : 978-1-63542-180-4

    J’étais un musulman français par Mokhtar Mokhtefi Lien source J’étais un musulman français par Mokhtar Mokhtefi

    Illinois News Live, 17 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, France, colonisation, Mémoire, Mokhtar Mokhtefi, I was a french muslim, ministère de l’Armement et des Liaisons générales, MALG,

  • Avec quelle technologie le gouvernement français nous espionne ?

    Big brother est aussi français car ne vous en déplaise, le gouvernement « béret baguette-camembert » n’a pas son pareil pour espionner les population, même si ce pays est largement détrôné par la Russie la Chine les États-Unis d’Amérique!

    Il y a moins d’un mois, on apprenait qu’Amesys, une société française filiale de Bull, avait vendu un 4×4 furtif à Kadhafi. On apprenait également que cette société avait vendu au passage un petit package permettant la surveillance d’Internet. Aujourd’hui, grâce au site OWNI, on sait que le gouvernement français a lourdement investit chez Amesys. Qu’a-t-il acheté (dois-je dire qu’avons-nous acheté ?) pour nous surveiller ?

    Tout commence en 2007, quand Amesys obtient un contrat de 100 000 € pour fournir du matériel permettant d’intercepter des communications satellites DVB à la Direction du Renseignement Militaire. Le DVB est une norme de diffusion numérique qui sert aussi à la transmission des données par satellite.

    Puis ça continue en 2008, Elexo, une autre filiale d’Amesys, réussit à gagner l’appel d’offres de 897 000 € pour proposer du matériel de réception satellite à la Direction du Renseignement Militaire.

    Enfin en 2009, le Ministère de l’Intérieur fait un appel d’offre pour avoir une technologie permettant d’intercepter massivement les télécommunications. Amesys remporte le marché et vend pour 430 560 euros, deux enregistreurs numériques large bande qui permettent d’acquérir et d’écouter en temps réel plusieurs types de signaux.

    Et ce n’est pas tout, Frenchelon (un système de surveillance massif), Emeraude (L’Ensemble mobile d’écoute et de recherche automatique des émissions), etc…

    Résumé :
    La surveillance massive des communications satellites, l’interception et l’enregistrement des télécommunications, système d’espionnage global… la France n’a pas à rougir de ses capacités à surveiller sa population.

    Pour avoir tous les détails sur cette affaire, je vous conseille d’aller lire l’excellent papier de Jean-Marc Manach sur OWNI. [OWNI via Korben]

    Source: Gizmodo.fr via Résistance Inventerre, 19 oct 2011

    Etiquettes : France, espionnage, Amesys, surveillance massive, communications satellites, interception des télécommunications, enregistrement des télécommunications, système d’espionnage global,

  • Dupond-Moretti enregistre le plus mauvais score du gouvernement

    Régionales 🇫🇷 Le village de Dupond-Moretti a voté RN !

    Il a eu beau tempêter, le ministre de la Justice enregistre le plus mauvais score du gouvernement dans ces élections, même à Cousolre, le village où il a grandi.

    Etre battu à domicile par Sébastien Chenu, la tête de liste du Rassemblement national dans les Hauts-de-France, c’est un comble auquel refusait de se résoudre Dupond-Moretti. Mais il a eu beau tempêter sur le terril de Loos-en-Gohelle qu’il n’était pas venu « chasser sur les terres du RN, mais chasser le RN de ces terres », le ministre de la Justice, sur lequel Emmanuel Macron avait misé pour faire reculer le RN.

    Blog de René Kimbassa, 23 juin 2021

    Etiquettes : France, Eric Dupond-Moretti, élections régionales, Sébastien Chenu, Cousolre,

  • « Omar m’a tuer »: en France, l’inlassable combat d’un jardinier marocain pour prouver son innocence

    30 ans après le meurtre de Ghislaine Marchal pour lequel il a été condamné, Omar Raddad, un jardinier marocain compte sur les progrès vertigineux de la preuve ADN pour obtenir une révision de son procès, après un premier refus cuisant de la justice en 2002.

    La défense du jardinier, désigné comme coupable par la fameuse inscription « Omar m’a tuer » tracée avec le sang de la victime, va déposer jeudi une requête en ce sens, ramenant en pleine lumière une des plus retentissantes affaires criminelles françaises depuis trois décennies, à l’origine de nombreux livres et d’un film.

    Un élément central, la faute de grammaire dans la phrase « Omar m’a tuer », est pratiquement entrée dans le langage courant. Elle a été reprise dans d’autres contextes et est régulièrement détournée. Par exemple dans un livre sur l’ancien président Nicolas Sarkozy intitulé « Sarko m’a tuer » ou lorsque fait florès le mot-dièse #homardmatuer lors d’un polémique politicienne en 2019.

    Le recours, rarement couronné de succès en matière criminelle, s’appuie sur un nouveau rapport où il est fait une découverte majeure.

    Quatre empreintes génétiques correspondant à quatre hommes non-identifiés – deux ADN parfaitement exploitables et deux autres partiellement – ont été trouvées sur deux portes et un chevron de la scène du crime. Sur ces deux portes avait été écrit « Omar m’a tuer » (sic) et « Omar m’a t ».

    – 35 traces –

    Dans ce rapport rendu en 2019, l’expert Laurent Breniaux, relevant 35 traces de cet ADN dans l’inscription « Omar m’a t », concluait en faveur de l’hypothèse d’un dépôt de ces empreintes au moment des faits, et non d’une « pollution » ultérieure, notamment par les enquêteurs.

    En d’autre termes, selon la défense d’Omar Raddad, il est plausible que ces traces génétiques aient été déposées par l’auteur de l’inscription. Celle-ci n’aurait donc pas été écrite par Mme Marchal agonisante mais par un homme, potentiellement le meurtrier, cherchant à désigner un bouc émissaire.

    Pour Me Sylvie Noachovitch, qui a succédé au célèbre pénaliste Jacques Vergès dans la défense du jardinier, il s’agit bien d’ »éléments nouveaux susceptibles de faire naître un doute sur la culpabilité » du condamné, condition requise pour obtenir de la Cour de révision qu’elle ordonne un nouveau procès.

    Ce n’est pas la première fois qu’Omar Raddad tente cette demande. En janvier 1999, de nouvelles expertises graphologiques et génétiques avaient été ordonnées.

    Elles avaient écarté la graphologie comme élément déterminant de l’enquête et avaient mis au jour un ADN masculin « en très faible proportion », différent de celui de M. Raddad.

    De quoi faire naître un doute sur sa culpabilité, justifiant de saisir la Cour de révision.

    Mais le 20 novembre 2002, la Cour rejettait la demande d’un nouveau procès estimant qu’ »il est impossible de déterminer à quel moment, antérieur, concomitant ou postérieur au meurtre, ces traces ont été laissées ».

    Pour la défense du jardinier, le rapport de 2019, profitant des avancées scientifiques, balaye cette conclusion rendue à l’époque des balbutiements de la preuve ADN.

    « La révision en 2002 ne tenait qu’à un fil et ce fil ne tient plus aujourd’hui: c’est historique », s’enthousiasme Me Noachovitch.

    Agé de 58 ans, Omar Raddad, qui vit désormais à Toulon, « est toujours très handicapé par cette histoire qui l’a laissé dépressif » et en arrêt maladie longue durée, « mais il a repris espoir », confie-t-elle.

    Condamné en 1994 à 18 ans de réclusion, sans possibilité de faire appel à l’époque, Omar Raddad avait bénéficié d’une grâce partielle du président Jacques Chirac, puis d’une libération conditionnelle en 1998.

    « Pour moi malheureusement, sept ans, deux mois et huit jours derrière les barreaux, il est trop tard pour me les rendre », avait déclaré Omar Raddad en 2008, après une rencontre avec la ministre de la Justice pour plaider sa cause.

    « Mais pour la vérité, il n’est jamais trop tard. Le combat continue. Je combattrai jusqu’au dernier jour de ma vie », avait-il ajouté.

    Les révisions de condamnations pénales restent rares en France dans les affaires criminelles: depuis 1945, une dizaine d’accusés seulement ont bénéficié de leur vivant d’une révision et d’un acquittement après un nouveau procès.

    LE JV2 AVEC AFP

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  • Du blé russe pour l’Algérie, des soucis en France

    L’événement suscite l’inquiétude des exportateurs français
    Du blé russe pour l’Algérie

    par A. Maktour

    L’ambition déclarée de la Russie, il y a quelque temps déjà, de reprendre des parts du très prisé marché algérien du blé s’est finalement matérialisée. L’agence américaine Reuters a, en effet, annoncé lundi, en fin de journée, que la Russie s’apprête à fournir 28 000 tonnes de blé à l’Algérie. Une première depuis quatre ans et demi.

    Quelques jours à peine après la nouvelle découverte de blé impropre, importé de France cette fois, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) s’est tourné vers l’autre grand exportateur mondial qu’est la Russie. Selon l’agence de presse américaine, cette cargaison de 28 000 tonnes de blé russe, qui devrait venir remplir les silos algériens, a été chargée à partir d’un des ports de la mer Noire d’où, il y a trois mois, est partie une autre cargaison de blé acheté par l’OAIC auprès de fournisseurs d’Allemagne et de pays voisins de la Russie. Une belle issue pour les exportateurs russes de céréales que cette cargaison de 28 000 tonnes puisque, depuis plusieurs années, ils ont décidé de repartir à la conquête du marché algérien où, justement, se sont multipliées les nationalités des fournisseurs même si la France est demeurée indétrônable au rang de premier exportateur de blé vers l’Algérie.

    Il faut souligner que les Français voyaient, depuis le second semestre de l’année dernière, d’un mauvais œil la concurrence sur le marché algérien. L’argumentaire des Français se basait sur le fait que la situation financière de l’Algérie a requis des mesures devant conduire à la limitation des importations et, ainsi, pousser l’OAIC à explorer toutes les pistes pour continuer à assurer l’alimentation du marché local en blé à des prix moindres que ceux du temps de l’opulence financière dans laquelle baignait le pays. C’est ainsi que la diversification des fournisseurs de blé s’est intensifiée depuis l’année dernière notamment, lorsqu’un appel d’offres de l’Algérie avait trouvé écho chez des fournisseurs en Pologne pour l’expédition d’une cargaison de 31 500 tonnes de blé répondant aux exigences du cahier des charges algérien au grand désarroi des traditionnels fournisseurs français qui, bien plus tôt, faisaient état de la menace qu’allaient endurer leurs exportations de blé vers l’Algérie. « L’Algérie, qui a souffert de la chute des prix du pétrole, sera particulièrement attentive au prix, laissant peu de marges de manœuvre aux céréaliers de France », prédisait alors un expert français tout en mettant en exergue l’offensive des Russes pour que les autorités algériennes allègent le cahier des charges et l’adaptent aux caractéristiques de leur blé et celui des pays producteurs de la mer Noire.

    C’est une tournure hautement défavorable qui était attendue, donc, pour la position de la France en tant que premier fournisseur de blé à l’Algérie, une destination parmi les plus prisées pour le blé français hors Union européenne depuis un bon bout de temps. Et ce n’est sans doute pas cette histoire de cadavre d’animal découvert dans la cargaison acheminée vers le port d’Oran la semaine dernière qui arrangera les affaires des exportateurs français de blé. Sans parler bien sûr de cette incursion des Russes après plus de quatre années d’absence sur le marché à fort potentiel que constitue l’Algérie pour le blé, malgré la crise financière qui frappe le pays comme le soulignait, il y a quelques mois, le Département américain de l’Agriculture (USDA). Ce dernier annonçait que pour la campagne 2020-2021, qui s’achève bientôt, l’Algérie verra son volume d’importation de céréales augmenter de 15,3% pour atteindre les 7,5 millions de tonnes, tout en subordonnant ces achats à l’état des réserves de change du pays. Malgré tout, l’Algérie a bien tenu le rôle qui est le sien sur le marché mondial des céréales et, malgré les difficultés financières, les esprits des traders et des spécialistes du marché ont été marqués par l’achat de près d’un million de tonnes de blé par l’OAIC au début de cette année, juste après que la tendance haussière des prix a commencé à se tasser.

    L’Algérie avait, en effet, refait incursion sur le marché du blé, notamment français et argentin, blé devenu très compétitif par rapport au russe notamment. En deux semaines, l’OAIC avait passé des contrats pour un peu plus d’un million de tonnes, confiait un expert sur un site d’information spécialisé de l’Hexagone qui s’extasiait du fait que l’essentiel des volumes de blé acquis par l’Algérie vienne d’Europe, de France, notamment. Depuis, donc, la concurrence a pris une autre tournure avec le retour des Russes pour se frayer une place sur le marché algérien.
    Azedine Maktour

    Le Soir d’Algérie, 23 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, France, Russie, blé,

  • Sarkozy risque la prison dans le procès pour le financement de sa campagne électorale

    PARIS (AP) – Le procès de l’ancien président français Nicolas Sarkozy s’achève mardi à Paris, après un mois au cours duquel le tribunal a cherché à déterminer s’il avait enfreint les lois sur le financement des campagnes électorales lors de sa tentative ratée de réélection en 2012.

    Le verdict devrait être rendu à une date ultérieure. Les procureurs ont requis une peine de six mois de prison, ainsi qu’une peine de six mois avec sursis et une amende de 3 750 euros (4 468 dollars).

    M. Sarkozy, président de la République française de 2007 à 2012, nie toute faute. Il est accusé d’avoir dépensé près de deux fois le montant maximum légal de 22,5 millions d’euros (27,5 millions de dollars) pour la campagne de réélection qu’il a perdue face au socialiste François Hollande.

    Ce procès intervient après que M. Sarkozy, 66 ans, a été reconnu coupable le 1er mars de corruption et de trafic d’influence dans une autre affaire. Il a fait appel de ce verdict.

    Dans leurs conclusions de la semaine dernière, les procureurs ont déclaré que M. Sarkozy savait, plusieurs semaines avant l’élection de 2012, que le financement de sa campagne – strictement limité par la loi française – se rapprochait du maximum légal. Ils l’ont accusé d’avoir ignoré deux notes de ses comptables le mettant en garde contre l’accumulation de dépenses supplémentaires.

    Au lieu de cela, il a donné des instructions qui ont conduit à dépenser plus d’argent et n’a pas mis en place de système de supervision, ont déclaré les procureurs.

    « Sarkozy est le signataire et la seule personne responsable du financement de sa campagne. Il est responsable du contrôle des dépenses, ce qu’il n’a pas fait », a déclaré le procureur Vanessa Perree.

    Il a montré « son intention de dépasser (la limite) en continuant à organiser ses meetings », a-t-elle ajouté.

    Les procureurs ont déclaré que le 10 mars 2012, huit semaines avant le second tour de l’élection présidentielle, le budget de la campagne dépassait déjà la limite légale. Le lendemain, Sarkozy a organisé un rassemblement géant à Villepinte, au nord de Paris, qui a coûté à lui seul 6 millions d’euros.

    À l’approche du jour de l’élection, Sarkozy a organisé presque un rassemblement par jour, dont deux grands à Paris, pour un coût de plusieurs millions d’euros.

    Lors de sa comparution d’une journée au tribunal de Paris la semaine dernière, Sarkozy a nié avec véhémence tout acte répréhensible. Il a affirmé que l’argent supplémentaire n’avait pas servi à sa campagne, mais avait plutôt contribué à enrichir d’autres personnes.

    Il a affirmé, la voix souvent haussée par la colère, qu’il avait suivi les recommandations financières de son équipe, y compris l’annulation de deux rassemblements prévus. « Je ne vois pas où j’ai été imprudent, où j’ai été négligent », a-t-il dit.

    Il a affirmé n’avoir « jamais » donné d’instructions directes aux prestataires chargés de l’organisation, car il avait une équipe pour le faire.

    « Nous avons fait des erreurs, probablement […] Mais y avait-il une intention malveillante, une intention frauduleuse ? Non, non », a-t-il déclaré.

    Outre l’ancien président, 13 autres personnes sont jugées, dont des membres de son parti conservateur, les Républicains, des comptables et des responsables du groupe de communication chargé d’organiser les rassemblements, nommé Bygmalion. Ils sont notamment accusés de faux, d’abus de confiance, de fraude et de complicité de financement illégal de campagne.

    Certains ont déjà reconnu leurs torts et détaillé le système de fausses factures destiné à dissimuler les dépenses excessives.

    Les procureurs ont requis pour la plupart des peines de prison avec sursis, et jusqu’à un an de prison pour le cofondateur de Bygmalion.

    Les accusés sont « en désaccord sur tout. Les déclarations ne sont pas crédibles, ce sont peut-être des mensonges », a déclaré M. Perree.

    M. Sarkozy s’est retiré de la politique active en 2017, mais joue toujours un rôle dans les coulisses de son parti, Les Républicains. Les médias français ont rapporté qu’il pourrait finir par soutenir le président centriste Emmanuel Macron, par le biais d’une alliance avec des figures de la droite traditionnelle, lors de l’élection présidentielle de l’année prochaine.

    Associates Press, 22 juin 2021

    Etiquettes : France, Nicolas Sarkozy, finnacement illicite, campagne électorale,

  • Qui veut pousser l’Algérie dans le bourbier sahélo-libyen?

    Depuis son retour avec force sur la scène internationale, l’Algérie est constamment visée par des information toxiques liées à la situation au Sahel et en Libye. Le 15 juin 2021, un magazine connu pour ses liens avec la Françafrique et le Makhzen, prétendait que le Chef d’État-Major algérien, Saïd Changriha se trouvait à Paris « pour discuter de la nouvelle donne sécuritaire au Sahel, après l’annonce de la fin de l’opération Barkhane ». Une info « exclusive » rapidement démentie par le Ministère algérien de la Défense.

    Moins d’une semaine après, des médias libyens proches de l’auto-proclamé Maréchal Haftar et de son armée de mercenaires soudanais et tchadiens, et par ricochet, proches du Maroc et de la France, ont lancé une info dont le manque de consistance délatte la mauvaise foi de sa source. Selon eux, Haftar a décidé fermer la frontière entre la Libye et l’Algérie.

    Il ne s’agit pas de la première fois de la première fois que cet énergumène provoque l’Algérie. En 2018, il a fait une sortie aussi ridicule que stupide contre l’Algérie accusant son armée d’ «incursions dans le territoire libyen». Il n’a pas trouvé mieux pour camoufler l’échec de son incursion visant Tripoli.

    Une seule explication peut être donnée à cette sortie : Après avoir épuisé toutes les méthodes de guerre médiatique, y compris un flagrant soutien à un Hirak travesti, le Maroc et la France couvent l’espoir de voir l’Algérie s’emmêler les pinceaux dans les deux bourbier sahélien et libyen.

    Dans ce but, Paris et Rabat n’hésitent mènent une véritable campagne en vue de pousser Alger à s’aventurer dans deux conflits qui ont été scénario d’un échec retentissant de la communauté internationale. Ils espèrent ainsi tuer dans l’œuf le succès réalisé par le président Tebboune grâce à une gestion magistrale de la situation interne et au processus d’assainissement politique qui fera de son pays un modèle de lutte contre la corruption.

    Le rêve français de voir l’Algérie intervenir militairement au Mali date de l’époque de Sarkozy (voir vidéo). Selon ce dernier, Alger « a les clefs de l’ensemble des données du problème ».

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=1Ag-zniGbOE&w=560&h=315]

    Etiquettes : Algérie, Maroc, France, Sahel, Libye, Barkhane,

  • Elections régionales: le pari perdant de Macron

    Le parti du président français LREM a essuyé un échec cuisant au premier tour des élections régionales, et ce a moins d’une année de la présidentielle qui s’annonce d’ores et déja très serrée dans la mesure où Emmanuel Macron ne serait éventuellement pas opposé a celle qu’il a déja battue en 2017 en l’occurrence Marine Le Pen.

    C’est une règle désormais classique de notre histoire électorale: les scrutins ne se déroulent jamais comme prévu (… par les sondages). Le premier tour des élections régionales françaises n’a pas dérogé a cette loi, avec un Rassemblement national nettement plus faible qu’attendu, des présidents de région triomphants et l’échec cuisant des listes LREM, a rapporté dimanche soir L’Opinion.

    Pour Emmanuel Macron, ce dimanche électoral a sûrement un goût amer. Il subit en effet un quadruple échec. Celui de ses candidats, si nombreux a être éliminés dès le premier tour, en particulier ses ministres envoyés en mission dans des régions où l’objectif principal était de déstabiliser les sortants, du moment qu’ils étaient de droite et plus encore s’ils se présentaient comme adversaires potentiels en 2022. Avec des scores aussi piteux, impossible – c’est son second échec – de prétendre être celui qui fait basculer a droite ou a gauche une élection: le parti du locataire de l’Elysée est trop faible pour imposer la moindre alliance a des présidents sortants puissants.

    Le troisième échec d’Emmanuel Macron est plus personnel: son choix de «nationaliser» les élections régionales était un contresens. Ses voyages en province, jusqu’a l’avant-veille du scrutin, n’ont pas empêché les électeurs de rappeler que, pour eux, les élections régionales concernent les régions.

    Dernier échec, et non des moindres: la brutale contre-performance du Rassemblement national. Marine Le Pen subit-la un gros coup de pompe dans son ascension vers 2022. Ce qui, ajouté aux scores brillants de plusieurs leaders des Républicains, rebat les cartes. Emmanuel Macron voit commencer a se dissiper la certitude d’affronter la présidente du Rassemblement national dans un duel de second tour a sa main. C’est une règle désormais bien établie: une course a l’Elysée réserve toujours de grosses surprises. La première vient de se produire.

    La sévère déroute de la macronie engage-t-elle pour autant le gouvernement et, a fortiori, le chef de l’Etat, a dix mois de l’élection présidentielle? Si l’exécutif a toujours martelé qu’il ne serait pas lié par les résultats, la question d’un remaniement ministériel est désormais a nouveau sur la table, d’autant qu’une quinzaine de ministres étaient candidats.

    Il convient de rappeler que le chef de l’Etat français a reçu une gifle de la part d’un homme le 8 juin dernier, alors qu’il était en déplacement dans la Drôme, deuxième étape de son “tour de France des territoires”.

    Abstention record
    Le premier tour des élections régionales 2021 aura été marqué par une abstention record. C’est dans le Grand Est que l’on s’est le moins mobilisé en France. Prés de trois quart des électeurs ne sont pas allés voter.

    Selon les premières estimations des instituts de sondage, l’abstention atteindrait entre 66.1% et 68.6%.

    Echourouk online, 21 juin 2021

    Etiquettes : France, élections régionales, LREM, extrême droite, Emmanuel Macron, Marine Le Pen,