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  • Gaz : L’Algérie pourra honorer ses nouveaux engagements d’exportation

    Gaz : L’Algérie pourra honorer ses nouveaux engagements d’exportation

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    Au-delà du volume supplémentaire qu’il apporte, le nouveau gisement de gaz naturel découvert à Hassi R’Mel a plusieurs avantages, estiment deux experts : un économiste et un cadre supérieur de Sonatrach. Il peut être rapidement mis en exploitation et apporte davantage de pouvoir de négociation à l’Algérie, selon des intervenants invités, hier, sur les ondes de la radio. Pour Mahmoud Djidjelli, invité à la radio Chaine 3, avec le nouveau gisement gazier, découvert récemment à Hassi R’Mel, « Sonatrach peut mettre 10 milliards de m³ supplémentaires sur le marché mondial d’ici la fin de l’année ». Directeur de la Division pétrolière ‘Engineering développement’, activité Exploration et Production, à Sonatrach, M. Djidjelli précise que la découverte de ce gisement a été « réalisée à100% par le groupe Sonatrach », notant que le « plus important » n’est pas le volume que ce gisement va apporter mais son « emplacement ».

    « Contrairement aux autres gisements, celui-ci peut être développé en 6 mois, vu son emplacement, car tout est fin prêt, à savoir : le planning des travaux, les installations pour le traitement, le réseau de collecte et de production, qui existent déjà», souligne-t-il. Ce gisement, poursuit M. Djidjelli, permettra, aussi, « à l’Algérie d’honorer ses nouveaux engagements d’exportation », ajoutant que d’autres gisements pétroliers et gaziers sont en cours d’exploration et que « 80% de l’activité de Sonatrach est centrée sur l’exploration ». « Nous avons déjà entamé le développement de la zone de Touggourt, qui a un potentiel de 80.000 barils/j », détaille-t-il en ajoutant, que « le gisement de Aïn Tsila va entrer en production, à partir de l’année prochaine, avec une capacité de 12 millions de m³/j. »

    Par ailleurs, selon l’invité de la Chaîne 3, les travaux d’exploration pétrolière en offshore de Sonatrach vont bon train. « Les travaux en offshore ont déjà été entamés. La sismique 3D a déjà été acquise et évaluée au large de Skikda », dit-il à ce sujet, précisant que « ces travaux se poursuivent à Tlemcen, Mostaganem, Béjaïa, Skikda » et qu’« à l’heure actuelle, les potentiels en offshore ne sont pas importants, vu la cherté des coûts d’investissement. »

    Un pouvoir de négociation supplémentaire

    De son côté, l’expert économique, Dr Ahmed El Haidoussi, qui était l’invité de la radio Chaïne 1, estime que la nouvelle découverte du gisement de gaz à Hassi R’Mel, place Sonatrach, non seulement en tête des « indicateurs arabes et africains en termes de découvertes énergétiques » et « donne à l’Algérie un pouvoir de négociation dans de nombreux dossiers ». L’intervenant relève lui aussi que le nouveau gisement gazier se trouve à proximité des infrastructures de Sonatrach, « ce qui lui permet d’être facilement exploité», « notant qu’il dispose d’une réserve estimée à 3,6 milliards de m³/an, avec une production prévue de 10 millions de m³/jour ». A cela, il faudra ajouter « la qualité du gaz qui a été découvert » qui est « très demandée » sur le marché international, car « utilisée dans la production de dérivés plastiques, ainsi que dans le raffinage du pétrole lourd et de nombreuses autres utilisations de ce type de gaz ». Il a rappelé que Sonatrach a annoncé l’année dernière qu’elle prévoyait d’investir 39 milliards de dollars pour porter la capacité de production de gaz de l’Algérie à plus de 140 milliards de m³/an. Ces découvertes sont également synonymes de « création d’opportunités d’emplois dans les projets de renforcement des infrastructures et de renforcement des secteurs de la Santé, de l’Education, des Transports, du Logement, de la construction de routes et du dessalement d’eau ». Pour M. El Haidoussi, c’est aussi l’opportunité pour l’Algérie de « profiter de cette découverte en ouvrant les portes de l’investissement aux entreprises internationales étrangères, dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures ».

    Le Quotidien d’Oran, 01/07/2022

    #Algérie #UE #Gaz #Exportations

  • Espagne-Algérie : « une paralysie quasi totale » du commerce

    Espagne-Algérie : « une paralysie quasi totale » du commerce

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    La secrétaire d’État espagnol au Commerce, Xiana Méndez, a reconnu au Congrès « une paralysie quasi totale » des opérations commerciales avec l’Algérie, tant à l’importation qu’à l’exportation, à l’exception des produits énergétiques, a rapporté, hier mercredi, Europa Press.

    « Nous assistons, de facto, à cette paralysie des flux dans les deux sens, ce que nous considérons comme pouvant constituer une rupture de l’accord d’association avec l’Union européenne (UE) », a-t-elle déclaré lors de sa comparution devant la commission de l’industrie, du commerce et du tourisme.

    Cela intervient après l’annonce faite le 8 juin par l’Algérie de la suspension du traité d’amitié et de bon voisinage avec l’Espagne, un traité qui, comme l’a souligné la secrétaire d’État au Commerce, « ne comporte aucune question commerciale », selon le même média.

    De plus, Méndez a réduit ce traité, signé en 2002, à une « déclaration d’intention » sur la reconnaissance de la souveraineté nationale, l’interdiction de l’ingérence dans les affaires de politique intérieure ou la coopération dans divers domaines, mais rien de commercial, puisque c’est la l’UE qui a cette compétence, selon la même source.

    Selon les données avancées par le secrétaire d’État, les exportations vers l’Algérie en 2021 ont atteint 1 880 millions d’euros, « c’était un peu plus élevé les années précédentes », et les importations 4 700 millions d’euros, correspondant à plus de 90 % des achats d’énergie.

    L’Espagne a commencé, pour la toute première fois, à acheminer du gaz vers le Maroc à travers le Gazoduc Maghreb Europe (GME), assurant qu’il ne s’agissait pas de gaz algérien, alors que l’Algérie n’alimente plus le GME à destination de l’Espagne depuis fin octobre sur fond de crise diplomatique.

    Algérie Eco, 30 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Coopération

  • L’Espagne a commencé à acheminer du gaz vers le Maroc

    L’Espagne a commencé à acheminer du gaz vers le Maroc

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    L’Espagne a commencé, pour la toute première fois, à acheminer du gaz vers le Maroc à travers le Gazoduc Maghreb Europe (GME), assurant qu’il ne s’agissait pas de gaz algérien, alors que l’Algérie n’alimente plus le GME à destination de l’Espagne depuis fin octobre sur fond de crise diplomatique.

    « Sur la base des relations commerciales et du bon voisinage, hier (mardi) a eu lieu le premier envoi par le gazoduc du Maghreb de GNL (gaz naturel liquéfié) préalablement acquis par le Maroc sur les marchés internationaux et débarqué dans une usine de regazéification espagnole », ont indiqué à l’AFP des sources du ministère espagnol de la Transition écologique.

    L’Espagne avait annoncé en février qu’elle allait réexporter du gaz vers le Maroc via le GME, que l’Algérie n’alimente plus vers l’Espagne à travers le territoire marocain depuis fin octobre en raison d’une crise diplomatique autour du Sahara occidental.

    « Un procédé de certification garantit que ce gaz (acheminé d’Espagne vers le Maroc) n’est pas d’origine algérienne », a-t-on précisé de même source à l’AFP.

    Alger avait menacé en avril de rompre son contrat de fourniture de gaz à l’Espagne si Madrid venait à acheminer du gaz algérien « vers une destination tierce », une référence implicite au Maroc.

    Enagás, gestionnaire du réseau gazier espagnol, a pour tâche de « vérifier l’origine du méthanier transportant le gaz » acheté par le Maroc et, après le déchargement de celui-ci, émet un certificat avec « les données pertinentes, « évitant ainsi que soit exporté du gaz qui n’a pas été déchargé à cette fin », précisaient les sources du ministère de la Transition écologique.

    Mais le fait pour l’Espagne d’acheminer du gaz à travers ce gazoduc est tout sauf anodin dans le contexte des relations très compliquées avec l’Algérie et le Maroc. La réaction d’Alger sera donc guettée avec attention à Madrid.

    Le gouvernement algérien est très remonté contre l’Espagne depuis que l’exécutif du socialiste Pedro Sánchez a décidé, en mars, de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, une ex-colonie espagnole, afin de mettre fin à près d’un an de crise diplomatique entre Madrid et Rabat.

    En réaction à cette volte-face, Alger avait rappelé son ambassadeur en Espagne et Sonatrach, le géant algérien des hydrocarbures, n’avait pas exclu d’augmenter les prix du gaz livré à l’Espagne.

    Les autorités algériennes ont également suspendu début juin un traité de coopération avec l’Espagne, tandis qu’un organisme bancaire clé en Algérie a annoncé des restrictions sur les transactions commerciales avec Madrid.

    La dépendance de l’Espagne vis-à-vis du gaz algérien a été nettement réduite depuis l’arrêt du GME, mais près d’un quart du gaz importé par l’Espagne provenait toujours d’Algérie au premier trimestre, contre plus de 40% en 2021, selon le gestionnaire du réseau gazier espagnol.

    Ce gaz est livré à l’Espagne par le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach à travers le gazoduc sous-marin Medgaz qui relie directement les deux pays.

    Le monde de l’énergie, 30 juin 2022

    #Maroc #Espagne #Gaz #GazoducMaghrebEurope

  • Retour timide de l’Algérie après un long isolement

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    L’Algérie a été isolée pendant des années. Aujourd’hui, elle fait un retour incertain sur la scène mondiale.
    Par Andrew G. Farrand

    Longtemps considérée comme le pays le plus isolé et le plus impénétrable d’Afrique du Nord, l’Algérie est soudain la belle du bal. Cette année, l’Algérie a accueilli les visites officielles du Premier ministre italien Mario Draghi, du président vénézuélien Nicolás Maduro et des ministres des Affaires étrangères de la France, de l’Italie, du Portugal, de la Russie et des États-Unis (la première visite d’un secrétaire d’État américain depuis 2014). Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman se rendra à Alger le mois prochain. Pendant ce temps, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est rendu en Égypte, en Italie, au Koweït, au Qatar et en Turquie et est attendu à Moscou plus tard dans l’année.

    Par rapport aux normes récentes de l’Algérie, de tels échanges constituent un torrent de diplomatie. Championne des luttes anticoloniales au milieu du siècle dernier et pilier du Mouvement des non-alignés, l’Algérie s’est fortement repliée sur elle-même dans les années 1990, au milieu d’une guerre civile sanglante. Par la suite, elle n’a jamais complètement réapparu sur la scène mondiale avant que le prédécesseur de Tebboune, Abdelaziz Bouteflika, tombe malade en 2013 et disparaisse en grande partie de la scène publique. Élu en décembre 2019 au milieu d’un mouvement de protestation historique – suivi de près par la pandémie de COVID-19 – Tebboune a passé une grande partie de ses premières années au pouvoir à se concentrer sur les préoccupations intérieures.

    Mais aujourd’hui, alors que la Russie cherche des sources d’énergie alternatives après son invasion de l’Ukraine, le statut de l’Algérie en tant que producteur de pétrole et de gaz sous-développé aux portes de l’Europe a suscité un intérêt international. Les dirigeants du pays, bien sûr, attribuent cette nouvelle popularité non pas aux circonstances, mais à un positionnement stratégique judicieux. Outre sa vaste superficie et son emplacement de premier plan au centre de l’Afrique du Nord, l’Algérie entretient depuis longtemps des relations diverses avec l’Occident, la Russie, la Chine et d’autres pays à revenu intermédiaire et en développement, tout en évitant assidûment de se placer sur une seule orbite (ce jeu d’équilibriste a motivé le refus des diplomates algériens de condamner l’invasion russe aux Nations unies le 2 mars, malgré l’engagement historique de l’Algérie en faveur de la souveraineté nationale).

    Dans le contexte actuel de pénurie énergétique en Europe, le producteur public algérien Sonatrach s’est empressé d’accroître sa production, de renégocier les prix et de signer de nouveaux accords d’exportation, ce qui a permis d’atteindre des niveaux de production record et de dégager une importante manne financière. Les dirigeants ont ensuite renforcé les programmes d’assurance sociale et les subventions sur les produits de première nécessité, annulé les augmentations d’impôts et les réductions de subventions prévues, et commencé à renflouer les fonds de réserve de l’Algérie, qui s’amenuisent.

    Après de nombreux mois de prévisions macroéconomiques désastreuses et de difficultés pour les pauvres du pays, qui avaient du mal à se procurer des produits de base, ce retournement de situation est frappant. Tout comme le regain de visibilité du pays sur la scène internationale.

    Parallèlement à la vague d’échanges diplomatiques, l’Algérie accueille actuellement les Jeux méditerranéens. En juillet, elle marquera le soixantième anniversaire de son indépendance obtenue par la grande lutte et, en novembre, elle accueillera le prochain sommet de la Ligue arabe. Les autorités ont prévu un budget de 40 millions de dollars pour les célébrations de l’indépendance, où elles espèrent consacrer la « nouvelle Algérie » que Tebboune a proclamée lors de son élection il y a plus de deux ans.

    Mais l’administration de Tebboune a manqué de légitimité depuis le début, et n’a guère été à la hauteur de l’attention portée à l’Algérie ces derniers temps. Au contraire, alors qu’elle cherchait à s’imposer avec assurance sur la scène mondiale, l’administration de Tebboune semble trébucher.

    Jeux diplomatiques

    Plus de trois mille athlètes de deux douzaines de pays participent aux Jeux méditerranéens qui se sont ouverts le 25 juin à Oran, dans l’ouest de l’Algérie. Les participants du Maroc et de l’Espagne, pays voisins, ont été chaleureusement accueillis à Oran, même si les deux pays ont récemment vu leurs relations diplomatiques avec l’Algérie se dégrader.

    L’été dernier, au milieu d’une série de crises intérieures, notamment de graves incendies de forêt qui ont fait des dizaines de morts, l’Algérie s’est emportée contre son voisin, le Maroc, qu’elle a accusé d’être de connivence avec Israël pour compromettre sa sécurité. L’Algérie a coupé ses liens diplomatiques et a fermé son espace aérien aux vols marocains. Les tensions n’ont fait que croître depuis, les deux voisins se rapprochant d’un conflit armé en raison de la violence dans le territoire contesté du Sahara occidental (le Maroc revendique le territoire comme sien, tandis que l’Algérie a longtemps accueilli des réfugiés sahraouis et soutenu leur mouvement de libération).

    L’Espagne, qui a contrôlé le Sahara occidental jusqu’en 1975, a maintenu une position neutre sur ces revendications jusqu’en mars, lorsque le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a, de manière inattendue, soutenu le point de vue marocain, choquant et exaspérant Alger. Même l’expulsion d’Espagne de deux dissidents algériens très en vue n’a pas réussi à calmer la colère des dirigeants algériens et, après des semaines de négociations infructueuses, le 8 juin, l’Algérie a suspendu son traité de coopération primaire avec l’Espagne, vieux de deux décennies.

    Cette escalade aurait pu permettre d’obtenir des concessions de la part de l’Espagne – qui a importé plus de 40 % de ses besoins en gaz d’Algérie l’année dernière – si Alger n’avait pas commis un faux pas. Le même jour, les banques algériennes ont reçu l’ordre officiel de geler les paiements commerciaux avec l’Espagne, imposant de fait un embargo commercial, bien que les responsables algériens aient précisé que les flux de gaz ne seraient pas affectés. L’Espagne a rapidement fait appel aux autorités de l’Union européenne (UE), qui ont décrié cette décision et se sont engagées à défendre tout membre de l’UE menacé par des pratiques commerciales déloyales ou des violations du pacte commercial.

    Des faux pas qui s’accumulent

    Quelques jours plus tard, le ministre algérien des finances, Abderrahmane Raouya, est sorti d’une réunion à la délégation de l’UE à Alger pour apprendre qu’il avait été démis de ses fonctions, vraisemblablement pour avoir contribué à l’escalade qui avait transformé l’impasse diplomatique avec l’Espagne en une véritable crise commerciale.

    Bien que le cabinet actuel ne soit en place que depuis février, Raouya était déjà le deuxième membre limogé. Le premier, le ministre des transports Aissa Bekkai, a été limogé en mars après que le dysfonctionnement de ce secteur ait provoqué des manifestations de colère devant les agences d’Air Algérie et d’Algérie Ferries à l’étranger. De hauts responsables du secteur des transports, dont les directeurs d’Algérie Ferries et de l’aéroport d’Alger, ont depuis été licenciés.

    Le président Tebboune a longtemps cherché à gagner la confiance du public en se montrant dur envers son propre personnel. Comme s’il voulait dire aux Algériens « J’en ai autant marre que vous » des services publics de mauvaise qualité du pays, il a publiquement réprimandé ses ministres, licencié des fonctionnaires pour qu’ils servent d’exemples aux autres et lancé une nouvelle unité d’enquête sur le secteur public.

    Alors qu’une plus grande responsabilité publique serait une bonne nouvelle en Algérie, de nombreux Algériens ne sont pas dupes et les mesures de Tebboune ont, au contraire, exacerbé un climat de peur au sein du secteur public. Tout en aggravant la tension générale qui, selon de nombreux Algériens, s’empare du pays aujourd’hui, cette situation pourrait également éroder davantage la qualité du service public. De nombreux bureaucrates sont désormais paralysés, craignant d’approuver des décisions, tandis que d’autres surcompensent, poussés par le désespoir croissant de plaire à Tebboune. Par exemple, lors de la dernière dispute diplomatique avec l’Espagne, un communiqué des diplomates algériens à Bruxelles a semé la confusion quant à savoir si l’Algérie avait vraiment suspendu le traité d’amitié après tout. Quelques jours plus tard, des responsables algériens du tourisme ont aggravé les tensions en laissant entendre par erreur que l’Algérie avait décidé d’interdire le tourisme avec l’Espagne.

    Tebboune, quant à lui, n’est guère à l’abri d’épisodes de maladresses par excès de zèle. Alors qu’il visitait un salon professionnel à Alger ce mois-ci, il a demandé à un représentant de Lockheed Martin si la société pouvait fournir à l’Algérie des avions de lutte contre les incendies « tout de suite ». Sur Internet, les Algériens ont critiqué son désespoir tout en déplorant ses implications : près d’un an après les incendies de forêt dévastateurs qui ont ravagé le pays, les dirigeants algériens n’ont toujours pas fourni l’équipement adéquat pour éviter qu’ils ne se reproduisent. L’année dernière, des avions loués à une société espagnole ont aidé à éteindre les incendies. Compte tenu des tensions actuelles avec l’Espagne, cette option semble désormais écartée. L’Algérie a loué un avion russe et passé des commandes pour en acheter d’autres.

    Prêt pour le prime time ?

    À mi-chemin de son mandat de cinq ans, M. Tebboune peut se prévaloir de quelques succès récents, notamment de nouveaux accords et découvertes de pétrole et de gaz, d’un important accord d’extraction de phosphate avec la Chine et de nouveaux projets de gazoduc transsaharien, entre autres.

    Mais l’industrie énergétique algérienne, qui constitue l’épine dorsale de l’économie du pays, a du mal à augmenter sa production après des années de sous-investissement. Investir dans les réparations sera utile à l’avenir, mais ne fera pas grand-chose aujourd’hui pour la plupart des Algériens, qui sont 45 millions et doivent faire face à des pénuries de denrées alimentaires de base, à une forte inflation des prix, à des coupures d’eau et à d’autres problèmes quotidiens. Poussés par le désespoir, les Algériens continuent de fuir illégalement vers l’Europe en grand nombre, et les tranches de la société prêtes à risquer les dangereuses traversées en bateau s’élargissent.

    Les partenaires de l’Algérie à l’étranger ont leurs propres préoccupations quant à la compétence de l’État. Ils ont regardé, perplexes, lorsque l’Algérie a bloqué l’accès à Internet cette année encore pour empêcher la tricherie aux examens du secondaire, et avec beaucoup plus de consternation lorsque les violations des droits de l’homme se sont aggravées et ont pris de plus en plus au piège les doubles nationaux.

    Les années où l’Algérie se cachait au grand jour sont terminées. Mais, alors qu’elle a pris une nouvelle importance dans les affaires mondiales, elle a eu du mal à s’engager efficacement et à façonner les événements selon sa vision, même lorsque ses richesses énergétiques lui confèrent un pouvoir considérable. Son incapacité à empêcher le revirement de l’Espagne – ou celui de plusieurs autres nations européennes qui lui ont emboîté le pas ce printemps – sur la question du Sahara occidental n’en est qu’un exemple. Et la mauvaise discipline des officiels en matière de messages et les faux pas trop zélés laissent parfois les étrangers perplexes quant aux politiques et aux objectifs réels de l’Algérie, même sur des questions chères. Si elle veut saisir ce moment, l’Algérie a beaucoup de retard à rattraper, tant sur le fond que sur la forme de ses relations extérieures.

    Andrew G. Farrand est membre senior non résident des programmes pour le Moyen-Orient de l’Atlantic Council. Il est l’auteur de The Algerian Dream : Youth and the Quest for Dignity.

    Atlantic Council, 29 juin 2022

    #Algérie

  • Les relations algéro-espagnoles malades du Sahara occidental

    Les relations algéro-espagnoles malades du Sahara occidental

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    Le 9 juin 2022, l’Algérie a suspendu le traité d’amitié conclu en 2002 entre l’Algérie et l’Espagne. Les tensions entre l’Algérie et l’Espagne se sont aggravées en raison de la nouvelle position de l’Espagne sur le Sahara Occidental. L’Algérie a toujours soutenu le mouvement du Front Polisario au Sahara occidental, qui lutte pour l’indépendance et la souveraineté totales. Le Maroc considère le Sahara Occidental comme sa propriété et sous sa juridiction. En mars, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a choisi d’approuver le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental, rédigé en 2007. L’Espagne a depuis accusé l’Algérie de renforcer ses relations avec Moscou et de s’aligner sur la Russie.

    Lundi 13 juin, la ministre espagnole de l’Economie, Nadia Calviño, a réagi à la cessation du traité d’amitié en déclarant : « J’ai vu à l’époque que l’Algérie était de plus en plus alignée sur la Russie, donc cette (décision de suspendre le traité) n’a pas Surprends-moi. » Des représentants algériens, comme le président Abdelmadjid Tebboune, ont affirmé que les contrats commerciaux de fourniture d’énergie seraient rompus à cause du conflit du Sahara occidental. Cependant, l’Algérie a depuis suspendu le commerce extérieur avec l’Espagne. Les responsables espagnols ont lancé l’idée de renoncer formellement à l’Algérie à l’Union européenne dans son ensemble. En réponse, le représentant de Bruxelles a déclaré qu’ils étaient « extrêmement préoccupés » par la situation actuelle et qu’ils allaient « …demander à la partie algérienne de revoir cette décision » (porte-parole des affaires étrangères de l’UE, Nabila Massralio).

    Les États européens, comme l’Italie et l’Espagne, ont eu du mal à trouver des fournisseurs de gaz autres que la Russie. L’Algérie et l’Italie sont en négociations pour augmenter les flux de gaz vers l’Italie via le gazoduc Transmed. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune à Rome pour négocier un accord entre la société gazière italienne ENI et la société publique algérienne Sonatrach. Cependant, les critiques ont noté que l’achat de gaz à l’Algérie soutiendra par inadvertance le régime de Poutine en raison des contrats de fourniture d’armes actifs entre Alger et Moscou. Les relations de l’Algérie avec la Russie sont marquées par son histoire de commerce d’armes et de transactions d’armes. En avril 2022, la Russie et l’Algérie ont mené des exercices antiterroristes conjoints à la frontière du Maroc.

    Umberto Profazio, chercheur associé à l’Institut international d’études stratégiques et analyste maghrébin à la Fondation du Collège de défense de l’OTAN, a parlé à Al Jazeera de la position actuelle de l’Algérie dans les relations internationales. Profazio a déclaré que «les racines de cet exercice d’équilibriste doivent être trouvées dans le mouvement de non-alignement, où l’Algérie était à l’avant-garde, qui semble également un choix de politique étrangère sûr pour de nombreux pays du Maghreb et du monde en développement – une troisième voie pour échapper à la spirale et à la polarisation résultant du conflit en Ukraine.

    Riccardo Fabiani, directeur du projet Afrique du Nord pour l’International Crisis Group, a affirmé que «l’Algérie veut être entendue et prise en considération par ses homologues européens, qui subissent des pressions croissantes de la part du Maroc pour renégocier leurs relations et revoir leurs positions sur le Sahara Occidental. En outre, Fabiani affirme que si Alger tentait de tirer parti de sa position de fournisseur d’énergie pour obtenir un soutien à la souveraineté du Sahara occidental, cela « risquerait de compromettre son rôle de fournisseur d’énergie fiable ».

    La relation actuelle entre l’Algérie et l’Espagne est préoccupante, car le statut du Sahara occidental pourrait de manière réaliste entraîner une guerre par procuration entre ces deux États. L’Espagne doit s’employer à rétablir des relations amicales avec l’Algérie. Pour éviter qu’Alger ne s’aligne de plus en plus sur Moscou, les États européens qui achètent de l’énergie algérienne devraient inciter Alger à se tourner vers la France pour l’achat d’armes. Si Alger cessait d’acheter des armes à la Russie et se dirigeait vers la France, alors les États européens pourraient compter sur l’énergie algérienne sans craindre de soutenir l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

    OWP, 30 juin 2022

    #Algérie #Espagne #SaharaOccidental

  • UE-Algérie: Les prix du gaz revus à la hausse

    Union Européenne, Algérie, gaz, prix,

    EXCLUSIF La société algérienne Sonatrach envisage de nouvelles formules pour augmenter les prix du gaz pour les acheteurs européens – sources

    LONDRES, 28 juin (Reuters) – Le producteur public algérien de pétrole et de gaz Sonatrach négocie des moyens de tirer parti de la hausse significative des prix du gaz au niveau mondial dans ses contrats à long terme avec les acheteurs européens, ont déclaré à Reuters deux sources au fait de la question.

    Sonatrach envisage plusieurs options, y compris un lien partiel avec les prix du gaz au comptant dans les contrats qui ont historiquement été liés au prix du Brent, ont dit les sources.

    Les inquiétudes concernant l’approvisionnement en gaz russe de l’Europe ont fait grimper les contrats de référence sur le gaz TTF néerlandais à un mois et à un jour d’avance de plus de 80 % et 110 % respectivement depuis le début de l’année. Le Brent a augmenté de 55 % au cours de la même période.

    Le rôle de l’Algérie en tant que fournisseur de gaz pour l’Italie, l’Espagne et d’autres pays d’Europe du Sud a pris une importance accrue en raison du conflit en Ukraine et de l’imposition par l’Europe de sanctions contre Moscou.

    La Russie a récemment réduit l’approvisionnement de l’Europe via le gazoduc Nord Stream 1 à 40 % de sa capacité, les politiciens avertissant que les flux pourraient être complètement suspendus.

    L’Algérie et d’autres vendeurs tentent de trouver des moyens de récupérer les revenus perdus du fait que les contrats à long terme dépendent d’un seul indice de prix.

    Mais les révisions de prix interviennent à un moment difficile pour l’Europe, alors que les pays s’efforcent de remplir les installations de stockage avant la saison de chauffage hivernale et d’élaborer des plans d’urgence en cas de perturbation potentielle des flux russes.

    « Sonatrach a un très fort pouvoir de négociation parce qu’elle a obtenu le gaz et qu’elle est consciente que l’Europe en a besoin », a déclaré une source.

    « Les acheteurs réalisent maintenant qu’ils sont coincés entre le marteau et l’enclume », a-t-il ajouté.

    Reuters a contacté Sonatrach pour un commentaire.

    Une deuxième source a déclaré que la société cherche à revoir les prix avec les entreprises qui reçoivent du gaz par le gazoduc sous-marin Medgaz, notamment Naturgy (NTGY.MC), Cepsa (CPF.GQ) et Endesa (ELE.MC) en Espagne, Engie (ENGIE.PA) en France et Galp (GALP.LS) au Portugal.

    « Ils bousculent tout, gardent les formules de Brent, y compris les formules de TTF. Ils demandent une augmentation similaire à celle des prix (du gaz) internationaux et l’excuse est que le TTF est très cher », a-t-il dit, ajoutant que les prix dans les contrats à long terme sont généralement basés sur des moyennes à long terme plutôt que sur des prix quotidiens.

    « Il se peut qu’ils offrent à une compagnie tout le TTF, à une autre tout le Brent, à une autre encore un mélange parce qu’ils négocient avec tout le monde. Ce sont des négociateurs compétents et ils essaieront d’obtenir le maximum. »

    Un porte-parole de Naturgy a déclaré que les négociations étaient en cours, et a refusé de commenter les détails, ajoutant que les relations de la société avec Sonatrach étaient bonnes. Cepsa a refusé de commenter, tandis qu’Endesa, Engie et Galp n’ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.

    Tamir Druz, directeur général de la société de conseil Capra Energy, a déclaré que les clients de Sonatrach indexés sur le Brent avaient bénéficié d’une réduction considérable par rapport au TTF et à d’autres indices gaziers mondiaux, et que les dispositions relatives à la révision des prix dans ses accords de vente et d’achat (SPA) devraient permettre à la société de récupérer une bonne partie des revenus perdus.

    L’augmentation de la demande d’énergie a soulagé les finances publiques algériennes après des années de baisse des ventes de pétrole qui ont entamé les réserves de devises étrangères. Les recettes énergétiques du pays devraient atteindre 50 milliards de dollars d’ici à la fin de 2022, contre 35,4 milliards de dollars en 2021.

    Reuters, 28 juin 2022

    #Algérie #UE #Gaz #Pric

  • Énergie: Vers des hausses historiques des prix du gaz

    Énergie: Vers des hausses historiques des prix du gaz

    Energie, gaz, Algérie, Russie, Ukraine, Union Européenne, Allemagne, Italie, investissement, prospection,

    La guerre quasi-déclarée que se mènent russes et occidentaux est en train de prendre une tourune plus délicate pour les européens. Les pric du gaz ont atteint des proportions telles que des économies solides de l’UE se voient déstabilisées.

    La guerre en Ukraine n’est pas la seule raison de cette hausse vertigineuse des prix. Le désinvestissement dans le secteur gazier durant les dernières années n’y est pas étranger.

    Cette crise oblige maintenant les occidentaux à réinvestir dans la prospection dans les pays producteurs et à revenir vers la conclusion de contrats d’achat à long terme.

    L’Allemagne qui projette d’exproprier la partie de Nord Stream 2, le gazoduc russe qui traverse presque pour rien une partie de son territoire. La France qui multiplie les pistes pour parvenir à remplir ses réserves de gaz avant le 1er novembre. L’Italie qui se déploie dans tous les sens pour devenir un partenaire privilégié de nombreux pays producteurs. Et l’Algérie qui invite les Occidentaux à changer de stratégie et penser à investir plus avec les pays producteurs dans l’amont pétro-gazier. Le monde du GNL connaît sa période la plus troublée de l’histoire.

    Elle ne risque pas de s’écourter la séquence qui voit depuis plusieurs mois maintenant l’ordre énergétique mondial soumis à des turbulences telles que la sacro-sainte loi de l’offre et de la demande se retrouve mise entre parenthèses. La guerre qui ne dit pas son nom autour du gaz naturel liquéfié (GNL) est en train de prendre une tournure plus délicate pour les Occidentaux depuis que la Russie a décidé, à compter de la semaine dernière, de réduire ses livraisons de gaz à plusieurs pays de l’Union européenne, notamment des pays parmi ceux qui comptent le plus dans le PIB de l’UE. Une autre parmi la multitude d’incidences qui ont fait que la demande sur le GNL atteint désormais des proportions telles que les prix se révèlent déstabilisants même pour des économies aussi robustes que celles des 27 de l’UE.

    Les propos tenus vendredi dans un média suisse par Jean Abiteboul, le président du GIIGNL (Groupement international des importateurs de gaz naturel liquéfié), en disent long sur la crise. « Le marché du GNL était déjà tendu avant même la crise ukrainienne. Depuis 3-4 ans, on sousinvestit de façon significative dans les chaînes GNL, notamment sous la pression environnementale. Les prix du gaz avaient commencé à augmenter dès l’automne dernier, ils avaient déjà été multipliés par 3 ou 4. La crise ukrainienne n’a fait qu’empirer la situation », a résumé le président des importateurs mondiaux de GNL, le gaz liquéfié qui donne lieu depuis quelques mois à une course effrénée entre les pays consommateurs même si, il faut le souligner, les problèmes d’infrastructures d’accueil sont un sérieux écueil pour les pays même les plus développés.

    Une course effrénée qui, comme le révèle un rapport de la publication américaine Oil and Gas Journal, est illustrée par la forte demande de contrats de GNL à long terme. Une demande qui a fortement augmenté au cours de l’année en cours, les fournisseurs profitant d’une demande robuste en raison de la réduction des importations russes. Les nouveaux contrats long terme sont conclus à des prix beaucoup plus élevés qu’il y a quelques mois. Et cela met une grande pression sur les pays demandeurs de gaz, à l’instar de l’Allemagne qui envisage de carrément exproprier la partie du gazoduc Nord Stream 2 traversant son territoire et de l’utiliser pour se connecter au réseau d’approvisionnement en GNL qui proviendra des ports de la mer Baltique, si l’on doit se fier à ce que rapportait vendredi le magazine Der Spiegel, la même publication à laquelle le ministre algérien de l’Energie, Mohamed Arkab, a accordé une interview, la semaine dernière (voir Le Soir d’Algérie du 23 juin 2022), dans laquelle il répondait de la manière la plus pragmatique qui soit à une question sur la possibilité que l’Algérie fournisse du gaz à l’Allemagne : « Si l’Allemagne veut nous acheter du gaz, alors ouvrez de nouveaux gisements avec nous, comme le font les Italiens avec le groupe Eni. Nous avons un programme ambitieux de 39 milliards de dollars pour accroître la production dans le secteur pétrogazier d’ici 2026. Sonatrach lèvera la majorité, et nous recherchons des partenaires pour le reste. Nous espérons que les Européens ne changeront pas de cap et nous laisseront seuls avec les investissements. Pendant longtemps, l’Europe a défendu la protection de l’environnement et n’a fait aucune distinction entre le pétrole et le gaz. En conséquence, aucun investissement n’a été réalisé.».

    Un choix que les Européens, notamment les Allemands, sont en train de payer maintenant au point d’élever le niveau d’alerte en appelant à «un effort national» afin de réduire la consommation de gaz et espérer éviter d’en venir à l’ultime solution, le rationnement.

    Azedine Maktour

    Le Soir d’Algérie, 26 juin 2022

    #Algérie #Energie #Gaz #UE

  • Algérie. Le prix de la souveraineté

    Algérie. Le prix de la souveraineté

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    Le compter sur soi, la diversification de l’économie et des sources énergétiques et le développement de la filière céréalière constituent les piliers de la souveraineté future de l’Algérie. Si pour l’instant, aucun pays ne pourra dicter ses volontés en Algérie, c’est bien entendu grâce à la gestion prudente et efficace des finances de l’Etat. Un pays désendetté et qui ne vit pas au dessus de ses moyens est garanti de sauvegarder son indépendance politique et diplomatique. En cela, l’Algérie a parfaitement réussi dans son entreprise. Mais cette souveraineté qui fait la fierté de tout Algérien n’est pas définitive. Elle repose sur le gaz qui nous vient du sud du pays.

    Cette ressource est loin d’être éternelle. Pire encore, les spécialistes prévoient son sèchement dans une échéance assez proche, l’équivalent d’une vie d’Homme. Aussi, il est important de ne pas se satisfaire de la hausse des prix du pétrole, ces derniers mois. Pour cause, dans une trentaine d’années, les quantités restantes dans le sous-sol ne suffiront pas à maintenir le niveau de richesse nationale, donc la souveraineté s’en trouvera très sérieusement fragilisée.

    Le président de la République , dont le parcours de commis de l’Etat l’a amené à faire le tour du pays, connaît parfaitement les enjeux. Du macro au micro, puisqu’il fut chef de daïra, puis wali, mais aussi ministre de la République. Il a sillonné le pays pour lancer et inspecter de grands projets dans l’habitat. Retenons au passage, que les premières décisions prises par le locataire du Palais d’El Mouradia, ont concerné les couches de la société les plus pauvres.

    Mais autant ce genre d’actions sont utiles pour améliorer le vécu de la société, autant ils n’agissent pas forcément sur la problématique de la souveraineté nationale qui recommande des décisions autrement plus stratégiques.

    Stratégiquement, le chef de l’Etat sait que la sortie de la dépendance du pétrole, la sécurité alimentaire et l’assurance d’une véritable assurance énergétique se trouve immanquablement au sud du pays. C’est dans cette région que l’on peut lancer des centrales électriques fonctionnant à l’énergie solaire ou que l’on peut développer l’hydrogène vert. C’est également dans une partie de l’immense Sahara que l’on est en mesure de cultiver des dizaines de milliers d’hectares de céréales. Et tout cela ne relève pas de la théorie. Plus 400 MGW d’électricité solaire ont bel et bien été produits. Des terres cultivées au sud font plus de 50 quintaux de blé à l’hectare. C’est donc possible. Mais cela ne suffit pas. Il faut créer une dynamique très forte pour qu’en 2030, l’Algérien n’aura plus besoin de pétrole et de gaz pour vivre et aura donc assuré définitivement la souveraineté de son pays…

    Par Nabil G.

    Ouest tribune, 26 juin 2022



  • Alger, Niamey et Abuja relancent les discussions sur le gazoduc

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    NIAMEY, 22 juin (Reuters) – L’Algérie, le Niger et le Nigeria ont tenu des discussions cette semaine sur la relance d’un projet vieux de plusieurs décennies visant à acheminer du gaz à travers le Sahara, une opportunité potentielle pour l’Europe de diversifier ses sources de gaz.

    Les trois pays ont mis en place un groupe de travail pour le projet et désigné une entité chargée de mettre à jour l’étude de faisabilité, a déclaré le ministère nigérien du pétrole dans un communiqué mercredi, à l’issue d’une réunion de deux jours dans la capitale du Nigeria, Abuja.

    Le gazoduc transsaharien est un projet estimé à 13 milliards de dollars qui pourrait acheminer jusqu’à 30 milliards de mètres cubes par an d’approvisionnement vers l’Europe.

    L’idée a été proposée pour la première fois il y a plus de 40 ans et un accord a été signé entre les deux pays en 2009, mais les progrès se sont arrêtés.

    La relance intervient à un moment stratégique, alors que l’Union européenne cherche à se sevrer du gaz russe après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et cherche des sources alternatives.

    « (Le gazoduc) devrait permettre à l’Europe de diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz naturel, mais aussi à plusieurs États africains d’accéder à cette source d’énergie de grande valeur », indique le communiqué.

    D’une longueur de 4 128 kilomètres (2 565 miles), le gazoduc commencerait à Warri, au Nigeria, et se terminerait à Hassi R’Mel, en Algérie, où il se raccorderait aux gazoducs existants qui vont vers l’Europe.

    Le Nigeria a également pris des mesures ce mois-ci pour faire avancer un autre pipeline attendu depuis longtemps, qui traverserait l’Afrique de l’Ouest et le Maroc pour rejoindre l’Europe.

    Les ministres de l’énergie des trois pays se réuniront à nouveau à Alger à la fin du mois de juillet pour valider les propositions de la task force nouvellement installée, selon la déclaration du Niger.

    #Algérie #Nigeria #Niger #Gazoduc #Transaharien #Gaz


  • La Russie cherche de nouveaux marchés de carburant en Afrique

    La Russie cherche de nouveaux marchés de carburant en Afrique

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    MOSCOU, 23 juin (Reuters) – La Russie augmente ses livraisons d’essence et de naphta à l’Afrique et au Moyen-Orient car elle peine à vendre du carburant en Europe, alors que l’Asie absorbe déjà des volumes plus importants de brut russe, selon les données de Refinitiv Eikon et des sources.

    Cette évolution est susceptible d’accroître la concurrence pour les clients asiatiques entre la Russie et les autres grands exportateurs de carburant – l’Arabie saoudite et les États-Unis – qui sont les trois premiers fournisseurs de l’Asie.

    L’Union européenne a lentement réduit ses importations de brut et de carburant russes depuis mars et a décidé d’un embargo complet qui prendra effet à la fin de l’année 2022. en savoir plus

    Les acheteurs asiatiques sont intervenus pour augmenter rapidement leurs achats de brut russe, même si l’Asie n’est pas un marché naturel pour le carburant russe, car elle raffine plus de pétrole qu’elle n’en a besoin et est un exportateur net de carburant.

    Il est donc primordial pour la Russie de trouver de nouveaux débouchés, comme l’Afrique et le Moyen-Orient, afin de protéger sa part du marché mondial et d’éviter un déclin plus important des exportations et de la production de pétrole.

    « L’Afrique et le Moyen-Orient semblent être les principales options pour les fournisseurs de produits pétroliers russes, nous nous attendons donc à davantage d’expéditions dans la seconde moitié de l’année à mesure que l’embargo de l’UE se rapproche », a déclaré à Reuters un négociant impliqué dans le commerce des produits pétroliers russes.

    La Russie exportait plus de 2,5 millions de barils par jour (bpj) de brut et quelque 2 millions de bpj de carburant vers l’Europe avant les sanctions visant le secteur financier russe, qui ont rendu les échanges beaucoup plus difficiles.

    Les compagnies pétrolières russes ont récemment augmenté leurs livraisons d’essence et de naphte vers l’Afrique et le Moyen-Orient à partir des pays baltes, ont indiqué les négociants. Avant les sanctions, la plupart des approvisionnements russes vers ces régions provenaient des ports de la mer Noire.

    Selon les données de Refinitiv, au moins cinq cargaisons transportant environ 230 000 tonnes d’essence et de naphta ont été livrées en mai-juin du port balte d’Ust-Luga à Oman et au centre pétrolier émirien de Fujairah.

    Au total, les livraisons de naphta et d’essence depuis les ports russes vers Oman et les EAU ont atteint près de 550 000 tonnes cette année, contre zéro pour l’ensemble de la période 2021, selon les données.

    Le Nigeria et le Maroc ont été les principales destinations en Afrique pour l’essence et le naphta russes ces derniers mois, selon les données Eikon de Refinitiv et les traders, tandis que plusieurs cargaisons ont également été fournies au Sénégal, au Soudan, à la Côte d’Ivoire et au Togo.

    L’offre mensuelle globale d’essence et de naphta russes à destination de la région s’est élevée à environ 200 000 tonnes au cours des derniers mois, y compris les volumes expédiés depuis les entrepôts des ports lettons et estoniens, selon les données de Refinitiv Eikon.

    Les expéditions de diesel russe vers les pays africains ont atteint 1 million de tonnes depuis le début de l’année, contre 0,8 million de tonnes en janvier-juin 2021, avec le Sénégal et le Togo comme principales destinations, selon les données de Refinitiv et les calculs de Reuters.

    En mai, les arrivées de fioul russe dans le hub pétrolier émirati de Fujairah ont également fait un bond en avant. en savoir plus

    Malgré des coûts d’expédition plus élevés, la fourniture de produits pétroliers russes en Afrique et au Moyen-Orient aide les sociétés de négoce à préserver leurs marges, car les options de revente de produits pétroliers en Europe ont été limitées en raison des sanctions, ont déclaré les négociants.

    « Sohar (à Oman) et Fujairah (aux EAU) pourraient offrir des capacités de stockage et de mélange pour tous ces barils, alors que les ports européens ont commencé à refuser les produits pétroliers russes », a déclaré une source du marché impliquée dans le commerce des produits pétroliers russes.

    BOULEVERSEMENT DU MARCHÉ INTÉRIEUR

    L’évolution des marchés d’exportation de la Russie a entraîné une disparité sans précédent sur le marché intérieur russe. Le diesel d’été se négocie actuellement à des prix de 30 à 40 % supérieurs à ceux de l’essence, selon les données de Reuters. L’essence est normalement plus chère que le diesel.

    Auparavant, la Russie exportait de l’essence et du naphta vers les centres de négoce européens, mais elle a dû se tourner vers l’Afrique et le Moyen-Orient en raison de la faiblesse de la demande en Europe, selon les traders.

    En conséquence, les prix intérieurs de ces produits en Russie se sont effondrés en raison de l’abondance de l’offre.

    L’essence russe s’est négociée 250 à 300 dollars par tonne en dessous du produit européen non sanctionné, qui a été récemment évalué à environ 1 330 dollars par tonne sur la base FOB.

    Les cargaisons de diesel ont fait l’objet de remises beaucoup moins importantes – environ 40 à 50 dollars par tonne en dessous du produit européen non sanctionné – car la demande reste forte, selon les traders.

    #Russie #Carburants #Pétrole #Gaz #Afrique #MoyenOrient