Fermeture du Gazoduc Maghreb-Europe: Polémique au Maroc – Algérie, Aziz Akhannouch, Abdelilah Benkirane, gaz, PJD, islamistes,
La fermeture du gazoduc GME, qui approvisionnait le Maroc en gaz algérien, sur décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, n’en finit pas de provoquer des remous.
Si en Algérie cette affaire fait désormais partie du passé puisque la page est irrémédiablement tournée, il en est autrement au Maroc. Un peu plus de cinq mois après la décision souveraine de l’Algérie, cette affaire continue, en effet, de provoquer des polémiques politiques au Maroc et de servir d’alibi pour des règlements de comptes politiques entre quelques acteurs de premier plan de l’échiquier politique local. Il en a été ainsi ces derniers jours où l’on a assisté à une passe d’armes entre le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch et le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdelilah Benkirane.
C’est le chef du gouvernement, très proche du roi du Maroc, qui a ouvert les hostilités. Devant le Parlement, Aziz Akhannouch a chargé le PJD, qui dirigeait alors le gouvernement, l’accusant d’avoir caché aux Marocains la vérité sur la fermeture du GME par l’Algérie. « Cette information relevait de la souveraineté nationale et le premier qui devait être informé c’est le roi Mohamed VI » a indiqué Abdelilah Benkirane dans une vidéo diffusée mardi soir. Et d’ajouter que « La déclaration du chef du gouvernement a donné une opportunité à nos adversaires (l’Algérie) pour l’exploiter » avant de s’interroger : « Est-ce pour régler vos comptes avec le PJD ? ». Poursuivant, Benkirane a indiqué que « le contrat devait se terminer le 31 octobre. C’est une information qui relève de la souveraineté nationale et l’on se devait d’informer d’abord le roi ». Devant les parlementaires le chef du gouvernement a sans doute voulu, à travers ces accusations, mettre l’entière responsabilité de la hausse des prix des carburants et d’autres produits encore sur le dos du PJD qui a, pour rappel, dirigé le gouvernement dix années avant de subir une déroute électorale lors des législatives de septembre dernier. Et c’est ainsi que Aziz Akhannouch, un milliardaire très proche du roi, a été désigné chef de gouvernement après avoir remporté les élections législatives en battant les islamistes du PJD.
En tout cas cette polémique atteste, s’il en était encore besoin, de la difficulté pour le Maroc de « digérer » la pilule de l’arrêt par l’Algérie de l’approvisionnement en gaz à travers le gazoduc GME et ce dès la fin du contrat liant les deux parties le 31 octobre dernier. Le « gazoduc Maghreb Europe (GME) ne transportera plus de gaz vers l’Espagne via le Maroc. Le contrat du 31 juillet 2011, liant Sonatrach à l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), a pris fin hier à minuit et ne sera pas renouvelé » a indiqué alors la présidence de la République. Le chef de l’état a en effet « donné des instructions à la société nationale Sonatrach à l’effet de cesser toute relation commerciale avec la société marocaine et de ne pas renouveler ledit contrat ». Une décision prise « au regard des pratiques à caractère hostile du royaume marocain à l’égard de l’Algérie, des pratiques qui portent atteinte à l’unité nationale et après consultation du Premier ministre, ministre des Finances, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, du ministre de l’Énergie et des Mines » a encore souligné la présidence de la République. Une décision intervenue dans un climat de tension entre les deux pays marqué par la rupture des relations diplomatiques.
Les arguments en faveur d’une nouvelle UE de l’énergie – Ukraine, Russie, sécurité énergétique, transition verte,
Presque tous les États membres de l’UE sont exposés aux retombées sur le marché de l’énergie des sanctions occidentales contre la Russie. Pour protéger leur sécurité énergétique et soutenir la transition verte, ils devraient former une nouvelle union de l’énergie.
Les sanctions occidentales contre la Russie pourraient bientôt s’étendre aux restrictions sur les exportations de gaz du pays. Alors que la guerre du Kremlin contre l’Ukraine se poursuit, de nombreux pays européens – en particulier les plus dépendants des hydrocarbures russes – s’efforcent de diversifier leurs approvisionnements énergétiques.
L’Allemagne, par exemple, a reporté l’arrêt de certaines de ses centrales au charbon, décidant de les mettre en veille « jusqu’à nouvel ordre » . La République tchèque et la Roumanie maintiendront leurs centrales électriques au charbon en activité, la première reconsidérant ses plans d’élimination progressive de l’extraction du charbon. Le Premier ministre italien Mario Draghi a déclaré que son pays réactiverait certaines de ses centrales au charbon récemment déclassées.
Par conséquent, les sanctions de plus en plus sévères de l’Occident contre la Russie pourraient rendre plus difficile pour l’Union européenne d’atteindre ses objectifs climatiques. Pire encore, les sanctions pourraient déclencher une frénésie de concurrence entre les pays européens pour s’assurer des approvisionnements alternatifs en gaz. L’Allemagne et l’Italie sont déjà particulièrement actives dans ce domaine.
L’Allemagne négocie un partenariat à long terme avec le Qatar pour augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL). Alors que l’Allemagne ne dispose pas d’installations de regazéification (qui sont nécessaires pour reconvertir le GNL en gaz naturel utilisé comme carburant), elle a annoncé la construction de deux terminaux qui lui permettront de recevoir le GNL transporté par voie maritime, introduisant ainsi une plus grande flexibilité dans sa stratégie énergétique . Cependant, selon certains analystes, il pourrait s’écouler jusqu’à trois ans avant que les terminaux ne deviennent pleinement opérationnels. Selon le ministre de l’Economie Robert Habeck, l’Allemagne ne pourra mettre fin à ses importations de gaz russe que d’ ici mi-2024 .
L’Italie semble avoir adopté une stratégie similaire pour diversifier ses approvisionnements énergétiques, puisque près de 40 % de ses importations de méthane proviennent actuellement de Russie. Mais, contrairement à Berlin, Rome s’est surtout concentrée sur les négociations avec les pays d’Afrique du Nord. La semaine dernière, l’Italie et l’Egypte ont signé un accord pour la fourniture de 3 milliards de mètres cubes de GNL par an. Cet accord fait suite à l’accord conclu entre l’Italie et l’Algérie pour acheter 9 milliards de mètres cubes de gaz par an à la société publique Sonatrach. Ces nouveaux contrats en Afrique du Nord permettent à l’Italie de remplacer dès l’hiver prochain la moitié de ses importations russes d’énergie .
Cependant, l’accord de Rome avec Alger a suscité des inquiétudes à Madrid, car l’Espagne s’approvisionne actuellement à 47 % en gaz algérien. Les négociations entre l’Espagne et l’Algérie pour augmenter les approvisionnements énergétiques de la première sont au point mort depuis des mois – et semblent souffrir de la détérioration de leurs relations qui a suivi le récent virage de l’Espagne vers le Maroc dans le différend sur le Sahara occidental . L’ Espagne serait préoccupée par le fait que sa sécurité énergétique pourrait être compromise par l’accord de l’Algérie avec l’Italie (en particulier compte tenu de la capacité de production limitée du pays d’Afrique du Nord). La semaine dernière, des responsables espagnols et italiens se sont rencontrés pour discuter de l’accord gazier. Et il y aura probablement de nouvelles discussions entre les parties.
En Espagne, le gaz russe ne représente que 8 % de l’approvisionnement énergétique. Le pays semble fortement dépendant du GNL et compte plus de regazéificateurs que tout autre État européen (représentant 35 % de la capacité totale de l’UE). Cependant, ces regazéificateurs sont actuellement sous-utilisés. Pendant ce temps, le réseau gazier espagnol est mal connecté au réseau européen plus large, ce qui empêche l’Espagne de devenir un point d’accès pour les expéditions de GNL à destination d’autres États européens. Pourtant, si elle améliorait son réseau, l’Espagne serait le point de débarquement idéal pour de telles expéditions.
L’Europe souffre non seulement de la concurrence pour garantir un approvisionnement énergétique adéquat, mais également de graves lacunes dans ses infrastructures énergétiques, en particulier les installations de stockage de gaz. Les entreprises privées ont généralement géré le stockage mais, au cours des derniers mois, les prix élevés du gaz l’ont rendu moins attrayant, ce qui a limité la capacité de stockage. Pour cette raison, l’Italie a été contrainte d’inciter les opérateurs privés à stocker du gaz. Selon certains analystes , si les flux de gaz russe s’arrêtaient aujourd’hui, l’Italie n’aurait que huit semaines avant que ses réserves ne s’épuisent. L’Allemagne disposerait d’une dizaine de semaines. Un embargo total sur le gaz russe pourrait conduire à un rationnement, ce qui aurait de graves répercussions sur l’industrie européenne. Cela, à son tour, pourrait déclencher de nouvelles hausses de prix et retarder la reprise économique de l’Europe après la pandémie.
La menace qui pèse sur le Green Deal européen est particulièrement préoccupante car, au-delà de ses implications industrielles et environnementales, l’accord vise à renforcer la souveraineté de l’UE en la libérant de la dépendance aux importations d’énergie. La plupart des grands producteurs de gaz – du Qatar à l’Azerbaïdjan, en passant par les pays d’Afrique du Nord – sont des autocraties sujettes à l’instabilité et dont le bilan en matière de droits de l’homme est médiocre. Par conséquent, se tourner vers ces pays pour gagner l’indépendance vis-à-vis de l’énergie russe semble plutôt à courte vue.
Chaque État membre de l’UE a un bouquet énergétique différent, avec des forces et des faiblesses variables. Cependant, presque tous sont exposés aux retombées potentielles des sanctions contre la Russie – et partagent un intérêt à s’engager dans la transition verte le plus rapidement possible.
L’Europe souffre de graves lacunes dans ses infrastructures énergétiques
Pour ces raisons, l’UE doit créer une nouvelle union de l’énergie. Et elle doit le faire de toute urgence, à la fois pour protéger sa sécurité énergétique et accélérer la transition verte. En cela, les Européens pourraient tirer les leçons de la première étape du projet européen : la création en 1951 de la Communauté européenne du charbon et de l’acier.
Dans les années 1990, les institutions européennes ont entamé la libéralisation progressive des marchés de l’énergie, qui impliquait la séparation de la production et de la fourniture d’énergie du contrôle des réseaux de transport. Tous les monopoles d’État sont devenus des entreprises privées en concurrence pour des parts de marché. Ce modèle reposait sur la conviction que l’intégration du marché du gaz au niveau européen créait une opportunité de stimuler la concurrence à plus grande échelle, ce qui profiterait aux consommateurs. Cependant, à l’ère actuelle des approvisionnements énergétiques militarisés, les limites de cette approche sont devenues claires. Autrement dit, le modèle n’a pas tenu compte de la sécurité énergétique – qui, à une époque où les pays avaient un accès abondant à l’énergie, était principalement laissée aux gouvernements nationaux.
Une union de l’énergie renouvelée et efficace pourrait permettre aux États membres de combiner leurs forces, d’atténuer leurs faiblesses, de réduire la concurrence intra-UE, d’établir des plafonds de prix de l’énergie, de construire des infrastructures adéquates, de s’entendre sur les priorités en matière de sécurité énergétique, d’établir un fonds de compensation et de partager la gestion des ressources existantes. projets énergétiques (des gazoducs au stockage, en passant par les investissements dans les énergies renouvelables). Ce n’est qu’ainsi que l’UE pourra agir avec courage et détermination sur l’énergie russe, répondre aux futures menaces géopolitiques de manière plus robuste et cohérente et éviter de revenir sur son engagement en faveur de la transition verte.
Presse espagnole : « L’Algérie laisse l’Espagne de côté » – Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Italie, gaz,
L’Algérie change de partenaire stratégique en Europe, a rapporté le quotidien espagnol « AS ». Le gouvernement algérien a confirmé son engagement envers l’Italie comme une priorité dans les exportations de gaz vers le Vieux Continent, a souligné pour sa part l’autre journal espagnol « Cinco Días ».
« L’Italie est un pays ami qui a toujours été présent dans les moments les plus difficiles. C’est avant tout un pays qui maintient une adhésion constante à des positions de principe sur les questions régionales d’intérêt commun ». Ces propos, prononcés par l’envoyé spécial algérien chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, dans une interview accordée au média algérien « TSA », ont été rapporté largement hier par les grands titres espagnols. Le responsable du ministère des Affaires étrangères algérien a défendu les garanties d’une augmentation progressive du quota de gaz naturel que l’Algérie fournira au pays italien « à court, moyen et long terme », ont relevé les médias espagnoles, citant le média algérien. Les médias ibériques ont longuement rapporté les critiques de Belani envers l’Espagne, suite à son revirement sur sa position sur le Sahara occidentale, en s’alignant sur la proposition marocaine. « Avec l’Italie, c’est l’inverse de ce que nous venons de vivre avec d’autres partenaires de la région, plus rompus aux dédoublements et aux calculs étroits et égoïstes », référence évidence faite à l’Espagne.
C’est un pari décidé et il intervient quelques jours après que le président de la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach, Toufik Hakkar, a annoncé une révision du prix du gaz pour l’Algérie, a rappelé la presse espagnole. Elle intervient également quelques semaines après la nouvelle position adoptée par le gouvernement espagnol à l’égard du Sahara, en se positionnant pour la proposition de Rabat, ont noté les mêmes sources. L’exécutif espagnol a décrit cette position dans une lettre envoyée au Maroc comme « la base la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible pour la résolution du différend », lit-on également dans les colonnes de la presse hispanique.
Enfin, Belani a fait état de nouveaux objectifs à réaliser par le gouvernement algérien.
« Des discussions techniques auront lieu pour augmenter la production de gaz naturel à partir de projets communs en Algérie », a-t-il expliqué au média précité. Un plan qui consiste en un investissement de 40 000 millions de dollars, soit plus de 36 000 millions d’euros, pour exploiter et explorer les gisements de pétrole et de gaz.
La troisième vice-présidente du gouvernement et ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera , a fait état la semaine dernière d’une augmentation du prix du gaz pour l’Espagne. « L’intention de Sonatrach est d’augmenter les prix » , a déclaré Ribera, cité par le quotidien l’« AS ».
En ce qui concerne l’Italie, le Premier ministre, Mario Draghi, a signé un accord en Algérie pour augmenter de près de 50 % le volume des importations de gaz algérien. De cette façon, l’Italie recevrait jusqu’à 10 000 millions de mètres cubes supplémentaires d’ici la fin de 2022. L’année dernière, elle a reçu un volume proche de 21 000 millions, la Russie étant son principal fournisseur de gaz.
L’Espagne, pour sa part, a son principal fournisseur de gaz en Algérie, contrairement à d’autres pays qui dépendent du gaz russe. Le pays algérien fournit du gaz via le gazoduc Medgaz, qui arrive directement d’Algérie à Almeria , et a une capacité maximale de 8 000 millions de mètres cubes.
En s’alignant officiellement sur la position du Maroc dans le conflit du Sahara occidental, l’Espagne a provoqué la colère de l’Algérie et du Front Polisario.
Le mois dernier, l’Algérie a décidé le rappel de son ambassadeur à Madrid pour consultations, avec effet immédiat, suite aux déclarations des plus hautes autorités espagnoles constituant un « brusque revirement » de position concernant le dossier du Sahara occidental, selon un communiqué du Ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.
« Très étonnées par les déclarations des plus hautes autorités espagnoles relatives au dossier du Sahara occidental, les autorités algériennes, surprises par ce brusque revirement de position de l’ex-puissance administrante du Sahara occidental, ont décidé le rappel de leur ambassadeur à Madrid pour consultations avec effet immédiat », a souligné le communiqué.
Pour sa part, le représentant du Front Polisario en Europe et auprès de l’Union européenne (UE), Oubi Bouchraya Bachir, a affirmé que la position soudaine exprimée par le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, constituait un « grave dérapage à même d’alimenter les tensions et hypothéquer les chances d’un règlement politique » du conflit au Sahara occidental.
« L’Espagne qui, conformément au droit international, reste toujours la puissance administrante de son ancienne colonie (le Sahara occidental), ne peut renier unilatéralement ses responsabilités et ses obligations que lui impose sa relation unique avec la région et ses habitants », a indiqué Oubi Bouchraya dans une déclaration à l’APS. Le diplomate sahraoui souligne que la position exprimée par le gouvernement espagnol a conduit à « des campagnes de condamnation, de rejet et de dénonciation menées par la majorité des forces politiques en Espagne », relevant que « plus de 11 partis ont exigé la comparution, dans les plus brefs délais, du Premier ministre espagnol devant le Parlement pour qu’il soit auditionné sur les raisons de ce revirement injustifié ».
Que se passe-t-il si la Russie coupe le gaz à l’Europe ? – Ukraine, Nord Stream 2, GNL,
-La Russie a déjà ralenti l’approvisionnement en gaz de l’Europe -Les importations de GNL ne compenseraient pas le manque de gazoduc russe -Une coupure de gaz à grande échelle entraverait l’économie européenne
Trois scénarios L’Europe est mal préparée à une interruption à grande échelle de l’approvisionnement en gaz russe, ce qui la rend vulnérable aux tiraillements en cas de conflit en Ukraine.
Depuis l’été dernier, l’Europe est en proie à une crise d’approvisionnement en gaz naturel – une situation que l’escalade de la crise entre la Russie et l’Ukraine ne fait qu’aggraver.
Il est normal que la Russie fournisse plus de gaz à l’Europe que ce qui est contractuellement prévu, surtout lorsque les prix et la demande sont élevés. Pourtant, bien que la consommation européenne de gaz ait augmenté d’environ 5,5 % et que les prix aient atteint des sommets, la Russie s’est abstenue d’injecter du gaz supplémentaire sur le continent. Les pays européens utilisent généralement ce gaz supplémentaire pour remplir leurs installations de stockage pendant l’été. Le président russe Vladimir Poutine lui-même a fait pression à plusieurs reprises sur l’Europe, en particulier sur l’Allemagne, pour qu’elle approuve rapidement le projet de gazoduc Nord Stream 2 (qui contourne l’Ukraine) et signe de nouveaux contrats de livraison de gaz à long terme comme conditions préalables à la fourniture de gaz supplémentaire à l’Europe.
Cette démarche semble faire partie intégrante de la guerre hybride menée par Moscou contre l’Occident (l’Union européenne en particulier) et l’Ukraine. Si le Kremlin décide d’envahir l’Ukraine, ce qui déclencherait des sanctions de la part de l’UE et des États-Unis, il pourrait riposter en réduisant les livraisons de gaz – potentiellement dans des proportions paralysantes.
Armement des exportations de gaz Le gaz naturel représente environ 20 % de la consommation d’énergie primaire de l’Europe, ainsi que 20 % de sa production d’électricité. Il est également utilisé pour le chauffage et les processus industriels. La Russie est le plus grand fournisseur de gaz de l’Europe. Selon les estimations, elle livrera 168 milliards de mètres cubes (mmc) au continent (y compris la Turquie) en 2021, ce qui est inférieur à ses propres prévisions de 183 mmc. Au cours des derniers mois de 2021, la Russie n’a livré que 19 milliards de m3 via l’Ukraine, soit moins de la moitié de la capacité convenue de 40 milliards de m3, à un moment où les livraisons auraient dû augmenter en raison de l’arrivée de l’hiver. Certains s’inquiètent du fait qu’en cas de conflit plus large entre l’Ukraine et la Russie, ces livraisons pourraient être gravement perturbées, potentiellement pendant des mois ou des années.
La résurgence de la demande mondiale de gaz et l’engorgement des approvisionnements sont les causes premières de la hausse des prix de l’énergie en Europe, mais l’insistance du président Poutine à remplir les sites de stockage russes en septembre dernier avant d’envoyer du gaz naturel en Europe n’a rien arrangé. Bien que le Kremlin le nie, nombreux sont ceux qui, en Europe, considèrent cette démarche comme une extorsion visant à tordre le bras de l’Allemagne sur Nord Stream 2.
Malgré des prix record, les exportations de gaz russe vers l’Europe en 2021 sont restées inférieures à ce qu’elles étaient en 2019. Les installations de stockage de gaz de l’Europe se sont épuisées pendant les mois d’hiver, leurs niveaux tombant à des niveaux historiquement bas, et pourraient être vides d’ici mars ou avril.
Malgré des prix record, les exportations de gaz de la Russie vers l’Europe en 2021 sont restées inférieures à ce qu’elles étaient en 2019.
La décision de Moscou de limiter les livraisons de gaz à l’Europe via l’Ukraine (et la Biélorussie) a ajouté aux turbulences du marché européen et a contribué à maintenir les prix du gaz élevés. La Russie n’a pas besoin de l’achèvement de Nord Stream 2 – qui attend encore l’approbation des régulateurs allemands puis de la Commission européenne – pour augmenter ses approvisionnements en gaz vers l’Europe. Une grande quantité de gaz peut être acheminée par les canalisations existantes. La Russie a pompé quelque 104,2 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Europe via l’Ukraine en 2011, et jusqu’à 89,6 milliards de mètres cubes en 2019.
Outre l’approbation du projet Nord Stream 2, Moscou souhaite que les compagnies gazières européennes signent davantage de contrats de livraison à long terme, qui les lient aux fournitures russes à des prix fixes pendant 10 à 20 ans. En revanche, ces entreprises préfèrent signer des contrats spot flexibles et à court terme, qui ont généralement été moins chers ces dernières années. À la fin de 2020, les contrats spot représentaient 87 % de tous les contrats de livraison de gaz en Europe.
L’argument de Moscou selon lequel Gazprom devait réapprovisionner les installations de stockage de gaz de la Russie avant d’augmenter les livraisons à l’Europe a été mis à mal lorsqu’il s’est avéré qu’elles étaient presque pleines au 20 octobre, retenant 69 milliards de m3 sur un total de 72,6 milliards de m3. Au quatrième trimestre 2021, les livraisons de gaz russe à l’Europe étaient inférieures de 25 % à celles de la même période en 2020. À la fin du mois de janvier 2022, les niveaux de stockage de gaz européens étaient tombés en dessous de 40 % de leur capacité. À l’époque, Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, avait critiqué la Russie pour avoir exacerbé la crise gazière de l’Europe, accusant Moscou de restreindre d’au moins un tiers le gaz qu’elle pouvait envoyer en Europe.
Une dépendance croissante Depuis que l’UE a introduit son « troisième paquet énergie » en 2009, l’Union a pris de nombreuses mesures pour renforcer la sécurité de son approvisionnement en gaz. Elle a porté sa capacité d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) à 237 milliards de m3 par an, notamment grâce à 29 installations d’importation et de regazéification de gaz à grande échelle, à de nouvelles interconnexions gazières entre les États membres de l’UE et à l’achèvement du réseau de gazoducs TANAP-TAP pour importer du gaz d’Azerbaïdjan.
Les options dont dispose l’UE pour pallier une pénurie de gaz sont limitées.
Tous ces éléments ont amélioré la sécurité gazière de l’UE, ce qui amène certains gouvernements et experts à penser que la question est désormais close. Si le Kremlin devait délibérément perturber l’approvisionnement en gaz, l’UE se contenterait d’importer davantage de GNL, qui pourrait être distribué sur l’ensemble du marché européen du gaz. En conséquence, l’Allemagne a augmenté sa dépendance à l’égard des importations russes par gazoduc, qui est passée de 42 % en 2010 à 55 % en 2021. La dépendance globale de l’UE à l’égard du gaz a également augmenté rapidement – en incluant les approvisionnements en GNL russe, le bloc est passé de près de 44 % de son gaz en provenance de Russie en 2020 à 53 % au quatrième trimestre de 2021.
L’idée selon laquelle l’Europe pourrait compenser une interruption de l’approvisionnement russe reposait sur l’hypothèse qu’un marché d’acheteurs resterait en place, les fournisseurs se bousculant pour conquérir des clients. Cependant, la baisse de la production de gaz due à la pandémie et la reprise économique rapide de la Chine depuis l’automne 2020 ont fait basculer l’équilibre de l’offre et de la demande vers un marché vendeur, avec des pénuries mondiales de gaz et une flambée des prix.
Scénario 1 : interruption de l’approvisionnement de l’Ukraine Si une guerre éclate et que le gaz que l’UE reçoit actuellement de l’Ukraine est interrompu, le bloc aurait des options limitées pour compenser le manque à gagner. Les Pays-Bas sont un important producteur de gaz, mais en 2018, le gouvernement néerlandais a décidé de cesser toute production d’ici à la fin de 2022. En janvier, Berlin lui a demandé de livrer 1,1 milliard de m3 supplémentaires, alors qu’il avait précédemment bloqué un nouveau projet gazier offshore néerlandais qui aurait été limitrophe de l’Allemagne. Pour l’instant, les Pays-Bas s’exécutent, mais leur retrait progressif est toujours en cours.
D’autres sources d’approvisionnement sont également problématiques. La Norvège, deuxième plus grand fournisseur de gaz en Europe, a augmenté ses livraisons, mais ne pourrait pas compenser une interruption importante. En décembre, elle a subi une panne imprévue dans un champ de gaz clé, ce qui a limité les expéditions.
L’Algérie est le troisième plus grand fournisseur de gaz en Europe, mais ses livraisons à l’Espagne ont diminué en raison d’un conflit en cours avec le Maroc. L’Azerbaïdjan n’étant pas en mesure d’augmenter sa production de gaz à court terme, l’Europe ne peut pas compter sur davantage de gaz par le biais du système TANAP-TAP.
L’UE pourrait compenser en important davantage de GNL, dont les États-Unis sont son principal fournisseur. En 2019, les États-Unis ont livré quelque 25 % de toutes les importations de GNL du bloc. Les États-Unis auront la capacité d’exporter quelque 118 milliards de m3 par an d’ici à la fin de 2022, et plus de 160 milliards de m3 par an d’ici à 2024. En cas de crise, quelque 15 % des exportations mondiales de GNL pourraient être réorientées pour combler un déficit européen. Mais les prix augmenteraient encore plus.
Scénario 2 : La Russie réduit ses approvisionnements de moitié Dans ce scénario, la Russie ne maintiendrait que ses approvisionnements directs par gazoduc via Nord Stream 1 (capacité : 55 milliards de m3 par an) et les deux gazoducs Turk Stream (capacité combinée : 31,5 milliards de m3 par an). Ce faisant, la Russie pourrait maximiser ses revenus gaziers tout en divisant l’UE entre les États membres qui reçoivent ses approvisionnements (Autriche, Bulgarie, Estonie, Allemagne, Grèce, Hongrie, Lettonie, Pays-Bas), ceux qui sont coupés (Lituanie, Pologne) et ceux qui peuvent recevoir le gaz dont ils ont besoin tant qu’ils se plient à la ligne politique de la Russie (République tchèque, France, Italie).
Bien qu’elle dispose d’une capacité d’importation de GNL d’environ 1 900 térawattheures (TWh) et qu’elle n’en utilise que 730 TWh en 2021, l’UE aurait d’énormes difficultés à trouver des approvisionnements en GNL suffisants pour compenser une réduction de 50 % de l’offre russe à court terme, en particulier pendant un hiver plus froid en Asie et en Europe.
Les contrats de GNL au comptant et à court terme représentaient 38 % du marché mondial du GNL en 2021. Pourtant, sur le marché asiatique spécifiquement, les importations de GNL sont très majoritairement basées sur des contrats à long terme. Les approvisionnements en provenance des États-Unis destinés à remplir ces contrats ne pourraient être réacheminés qu’en cas de baisse inattendue de la demande – par exemple, en cas d’hiver exceptionnellement chaud.
Le marché gazier de l’UE n’est toujours pas conçu pour approvisionner pleinement la région à partir de l’ouest.
C’est ce qui s’est produit en décembre 2021, lorsque le temps doux en Asie a permis à 34 navires-citernes transportant du GNL américain de passer de l’Asie à l’Europe, contribuant ainsi à renforcer les niveaux de stockage de cette dernière. En janvier, l’Europe est passée de 51 % à 75 % de sa capacité de regazéification du GNL (seuls 90 % de la capacité d’un terminal peuvent être utilisés). En Europe occidentale, elle a utilisé la totalité de sa capacité disponible, ne laissant de capacité d’importation libre qu’en Europe orientale et surtout méridionale. Une certaine augmentation des approvisionnements en provenance des États-Unis est probable à court terme. Outre les États-Unis, l’Australie semble être le seul grand fournisseur de GNL capable d’augmenter ses exportations de GNL dans les mois à venir. En dehors de cela, la réorientation des approvisionnements en GNL sur le marché spot sera utile, tandis que la réorientation des cargaisons de GNL à long terme restera tributaire de la demande et des conditions météorologiques en Asie.
Certains analystes estiment que l’Europe pourrait remplacer jusqu’à deux tiers du gaz reçu par les gazoducs russes par du GNL maritime. Cette évaluation pourrait être trop optimiste. L’Europe centrale et orientale ne dispose pas d’interconnexions gazières suffisantes pour que le plan fonctionne. L’Espagne et la France ont un problème similaire. Et l’Allemagne n’a pas du tout de terminal d’importation de GNL. Les États membres disposent de leurs propres systèmes d’infrastructure gazière, souvent construits pour transporter du gaz de qualité et de composition chimique différentes, ce qui limite la possibilité de pomper simplement du gaz d’un pays à l’autre. Même avec l’extension des terminaux d’importation de GNL et les nombreux interconnecteurs en Europe de l’Est, le marché européen du gaz n’est toujours pas conçu pour approvisionner pleinement la région depuis l’ouest du bloc.
La Russie possède les quatrièmes réserves de change au monde, soit environ 630 milliards de dollars, ce qui signifie qu’elle pourrait facilement survivre à une réduction à long terme de ses approvisionnements. Et au vu de la flambée des prix qu’une telle réduction entraînerait, Moscou pourrait compenser une partie importante de la différence en augmentant ses ventes à d’autres clients. Contrairement à l’UE, la Russie a mis en place une stratégie économico-financière globale après que l’Occident a imposé des sanctions à la suite de l’annexion de la Crimée. Cela lui a permis de réduire sa dépendance à l’égard de l’Union européenne.
L’Europe, en revanche, aurait du mal à compenser rapidement les perturbations, ce qui la contraindrait à rationner et à réduire sa consommation de gaz. Cela n’affecterait pas seulement la production d’énergie et le chauffage, mais paralyserait également les industries à forte consommation de gaz.
Scénario 3 : la Russie interrompt toutes les livraisons de gaz à l’Europe Ce scénario est le moins probable, car il ruinerait les relations de la Russie avec l’UE et détruirait toute idée que la Russie est un fournisseur de gaz fiable. Il pourrait également anéantir tout espoir de devenir un exportateur important d’hydrogène vers l’UE.
Mais si cela se produisait, l’Europe serait dans une situation difficile. Pour remplacer l’ensemble du gaz russe acheminé par gazoduc, il faudrait un quart de la production mondiale de GNL en 2021. Là encore, tout réacheminement significatif des approvisionnements en GNL dépendrait des conditions météorologiques en Asie. Les contrats sur le marché au comptant ne seraient pas en mesure de compenser les 170 milliards de m3 par an de gaz russe acheminé par gazoduc que l’Europe perdrait. Quelque 62 % de tous les contrats mondiaux de GNL sont régis par des contrats à moyen et long terme.
La dépendance excessive de l’Europe à l’égard du gaz russe est devenue l’une de ses principales faiblesses stratégiques.
L’industrie européenne serait gravement perturbée. L’électricité serait rationnée, ce qui pourrait entraîner de fréquentes coupures de courant – avec tous les effets négatifs que cela aurait sur les infrastructures critiques. L’examen de ce scénario montre que la dépendance excessive de l’Europe à l’égard du gaz russe est devenue l’une de ses plus grandes faiblesses stratégiques.
Perspectives stratégiques Une interruption complète de l’approvisionnement de l’Europe coûterait à Gazprom entre 200 et 230 millions de dollars par jour. Si cette interruption devait durer trois mois, les ventes perdues s’élèveraient au total à moins de 20 milliards de dollars, que la Russie pourrait facilement couvrir avec ses 630 milliards de dollars de réserves étrangères et les gains éventuels provenant de nouvelles ventes à d’autres régions à des prix plus élevés. Cette année, Gazprom devrait réaliser plus de 90 milliards de dollars de bénéfice brut d’exploitation, contre seulement 20 milliards de dollars en 2019.
La capacité à réduire le flux de gaz naturel reste le levier le plus important et le plus efficace du Kremlin contre l’Europe, qu’il s’agisse d’éviter les sanctions ou d’influencer la réaction de l’UE face à l’escalade du conflit ukrainien. Cela montre également à quel point l’interdépendance entre la Russie et l’Europe est asymétrique. La Russie peut survivre aux sanctions économiques sévères de l’Occident pendant au moins un an, voire plus. L’UE aurait de sérieux problèmes si l’approvisionnement en gaz russe était coupé – ne serait-ce que de 50 % – après quelques mois. Elle n’a tout simplement pas suffisamment diversifié ses sources d’importation de gaz et a sous-estimé la valeur de la sécurité énergétique par rapport aux politiques favorables au climat et aux approvisionnements en gaz moins chers.
Comme l’a dit le journaliste et expert en énergie Llewellyn King dans une colonne pour Forbes en novembre : « Les acheteurs de gaz européens et leurs maîtres politiques ont parié que la Russie avait plus besoin de leur marché que du gaz russe. … L’Europe a parié à tort sur le marché spot, la Russie et le vent. A peu près tout ce qui pouvait mal tourner, a mal tourné. »
FRANK UMBACH, est directeur de recherche à EUCERS/CASSIS, Université de Bonn.
Accord gazier Algérie-Italie : des sueurs froides en Espagne – Maroc, Sahara Occidental, gaz, Europe, Russie, Ukraine,
Le dernier accord gazier entre l’Algérie et l’Italie a donné des sueurs froides aux responsables espagnoles. Ces derniers ont choisi un mauvais moment pour brouiller leurs relations avec l’Algérie. Après le revirement de Madrid dans sa position sur le Sahara occidental, le climat entre les deux pays a changé de nature de bout en bout. Après le bon voisinage et les intérêts économiques communs, le gouvernement de Pedro Sánchez a déplacé la question sur un terrain plus sensible touchant directement aux intérêts géostratégiques de l’Algérie. En s’alignant sur les thèses marocaines, l’Espagne n’espérait, tout de même, pas attendre les félicitations des autorités algériennes.
Pour notre pays, il s’agit d’un acte d’hostilité et d’une trahison d’une puissance sensée jouer la légalité internationale.
La réaction d’Alger ne s’est pas fait attendre. Le PDG de Sanatrach a annoncé, il y a quelques jours, l’intention de l’Algérie de revoir les prix du gaz pratiqués aux exportations vers l’Espagne.
Selon Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier, l’accord avec l’Italie a suscité au sein de l’industrie gazière espagnole des craintes qu’il ne renforce la position de l’Algérie dans ses négociations avec l’Espagne sur la question des prix du gaz. Les Espagnols seraient inquiets aussi des répercussions sur la capacité de l’Algérie à maintenir l’approvisionnement de l’Espagne.
« De hauts responsables espagnols et italiens ont discuté de l’accord gazier italien ces derniers jours et ont l’intention de se revoir plus tard ce mois-ci », indique Bloomberg.
De son côté, un porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères a déclaré que les chefs de la diplomatie italien et espagnol prévoyaient de se rencontrer dans les semaines à venir, assurant que les deux pays ont des « contacts diplomatiques constants » et une « excellente relation ».
Bien qu’un responsable italien proche du dossier ait assuré que l’accord avec l’Algérie « n’affecterait pas les approvisionnements espagnols », il n’en demeure pas moins qu’à Madrid, on craint que « le gaz actuellement destiné à l’Espagne soit détourné vers l’Italie », selon Matteo Villa, chercheur principal à l’Institut italien d’études politiques internationales, cité par la même agence.
Le spécialiste estime que l’accord algéro-italien arrive à « un moment sensible » pour l’Espagne dont la compagnie énergétique Naturgy se trouve en pourparlers tendus avec Sonatrach sur la question des prix et alors que le pays paie plus cher le GNL, notamment américain livré par méthaniers.
Sur ce point, une source interrogée par Bloomberg a indiqué que l’Italie elle-même chercherait les moyens d’aider l’Espagne à assurer davantage de cargaisons de GNL et à faire en sorte que son accord avec l’Algérie ne compromette pas les approvisionnements espagnols. Matteo Villa estime en outre que la baisse de la production et des exportations algériennes est un facteur qui aggrave la concurrence entre les pays de l’Union européenne pour s’assurer des parts du gaz algérien.
Commentant l’accord algéro-italien, le quotidien espagnole El-Mundo a souligné que l’Espagne a perdu ses positions comme hub gazier du sud de l’Europe.
Pour ce journal, En signant ce contrat avec l’Italie, l’Algérie a opté pour ce pays ami comme un grand allié énergétique européen au détriment de l’Espagne qui perd ses positions comme hub gazier du Sud de l’Europe, a souligné le journal.
« L’Italie s’éloigne comme elle ne l’a jamais fait de l’Espagne en tant que grand partenaire européen de l’Algérie » en matière de gaz, a écrit mardi El-Mundo, expliquant qu’avec cet accord « colossal » et l’alliance énergétique entre les deux pays, l’Algérie « opte pour ce pays comme grand allié énergétique européen ».
Et El-Mundo de conclure : « Le drapeau italien a été placé correctement à tout moment et non pas à l’envers comme cela a été le cas lors de la récente rencontre à Rabat entre Pedro S?nchez et le Roi Mohamed VI, créant une forte polémique », observe encore le journal.
« Le gazoduc qui traverse le Maroc est fermé, le Transmed avec l’Italie se déclenche ».
Cela étant dit, Il est difficile d’imaginer l’Algérie aller jusqu’à fermer les robinets. Une source algérienne anonyme a écarté, dans une déclaration à un journal espagnol, la fermeture du robinet du gaz avec l’Espagne, mais que l’Algérie « modulera ses relations en direction de certains partenaires de l’Europe du sud qui ont investi en Algérie et qui entretiennent d’excellentes relations traditionnelles avec notre pays ».
L’Espagne commence à ressentir les réactions de l’Algérie – Maroc, Sahara Occidental, gaz, bovins,
Après l’augmentation du prix du gaz livré à l’Espagne qui bénéficiait exceptionnellement d’un coût réduit à cause de l’excellence des relations qui existaient avec l’Algérie, c’est cette fois-ci l’importation des bovins à partir de ce pays qui vient d’être interdite par le gouvernement algérien. Il semble que cela ne s’arrêtera pas là, d’autres mesures vont certainement suivre dans les semaines ou les mois à venir. C’est la sanction algérienne infligée au gouvernement espagnol dirigé par le socialiste Pedro Sanchez qui a tourné casaque en se rapprochant du Maroc, pays dont l’hostilité à l’Algérie n’échappe à personne.
En choisissant son camp le chef du gouvernement espagnol vient de perdre des avantages incalculables pour son pays. Cette mesure va sans doute lui coûter sa place. Déjà les partis de droite espagnols favorables au référendum d’autodétermination du Sahara occidental et qui ont toujours manifesté une bienveillance confirmée à l’égard de l’Algérie, tirent aujourd’hui à boulets rouges sur Pedro Sanchez et ce qu’ils considèrent comme une politique suicidaire. Interpellé au parlement le chef du gouvernement espagnol n’arrive pas à convaincre et la grogne gagne du terrain.
La population espagnole est aujourd’hui confrontée à une inflation sans précédent depuis 40 ans. Le pouvoir d’achat des classes à revenu faible s’est littéralement effondré. Il en est de même pour les classes moyennes qui ne comprennent pas la politique de leur gouvernement actuel.
Quant aux entreprises espagnoles, généralement des PME, la décision de Pedro Sanchez mènera leurs entreprises à la ruine car pour eux le Maroc n’a ni les potentialités ni les ressources que possède l’Algérie avec laquelle ces PME prospèrent.
L’échec de Sánchez : il cède le Sahara et perd l’Algérie – Maroc, Sahara Occidental, Espagne, Italie, gaz,
Quelqu’un devrait expliquer ce qui se cache derrière un geste politique aussi inexplicable. Au fil des semaines, il devient clair que derrière le renoncement à la défense du Sahara Occidental en faveur du Maroc, trahissant ainsi le soutien historique de tous les gouvernements espagnols et contredisant les résolutions de l’ONU, il n’y a pas eu de coup de maître de Pedro Sánchez. Il n’y avait pas non plus de plan B pour protéger les intérêts économiques. Tout ce qui a été dit à la hâte pour apaiser l’opposition de tout l’arc parlementaire s’est révélé être, une fois de plus, des mensonges et, par conséquent, d’un seul coup, le locataire de la Moncloa a perdu la sympathie du peuple sahraoui, a fait un cadeau au régime marocain de Mohamed VI qui n’aura jamais un retour comparable au cadeau qu’il a fait, a affronté l’Algérie, laissant le flanc du prix du gaz sans protection à un moment totalement inopportun, et a cédé à l’Italie la position préférentielle pour négocier de meilleures conditions sur le marché nord-africain du gaz.
Si ce n’est pas un manque de stratégie, quelqu’un devrait expliquer ce qui se cache derrière un geste politique aussi inexplicable. Ce samedi, le gouvernement algérien a confirmé que l’Italie est son nouveau partenaire stratégique en Europe et Mario Draghi s’est soudainement retrouvé avec un meilleur prix du gaz qui finira par avoir un impact sur nos factures. Pour les Algériens, l’Italie est devenue un pays ami qui a toujours été là pour eux dans les circonstances les plus difficiles, contrairement à la démarche absurde de l’Espagne. L’Italie est assurée d’une augmentation progressive de son quota de gaz naturel à court, moyen et long terme, tandis que la vice-présidente Teresa Ribera est seulement capable de bredouiller qu’elle espère que l’augmentation du gaz appliquée par le gouvernement algérien sera modérée.
La politique internationale ne doit pas être élaborée sur un coup de tête, ni être capricieuse. Elle doit suivre certaines lignes directrices pendant des années, elle doit être prudente dans ses alliances et elle doit défendre les intérêts économiques de l’État en question. Pedro Sánchez, qui traite le nid de frelons toujours compliqué de l’Afrique du Nord comme s’il s’agissait de la table de dialogue avec le gouvernement catalan, ne doit rien savoir de tout cela. Penser que l’on peut faire la même chose à l’étranger qu’en politique intérieure et que tout le monde acceptera volontiers d’être maltraité, c’est ignorer totalement les règles du jeu. Autant penser que parce que tant de gens sont en vacances, la crise économique n’existe pas.
Mais elle existe et elle inquiète les citoyens, dont beaucoup n’arrivent pas à joindre les deux bouts avec une inflation de 10 % et qui voient avec beaucoup d’irritation le gaspillage de l’argent public avec des rois émérites à Abu Dhabi et des petits-enfants, petits-fils et petites-filles qui vont passer quelques jours à Pâques chez le compatriote. J’espère que le gouvernement rendra compte aux Cortes de ce que cela nous a coûté, en escortes et autres dépenses de l’entourage qui finissent toujours par faire partie du chapitre des dépenses de l’État. Parce qu’ils ont déjà pris soin du ridicule en distribuant des photographies par le biais d’agences officielles qui n’étaient rien d’autre qu’un Photoshop ridicule montrant l’un des petits-enfants, mais seulement à partir de la taille. Quoi qu’il en soit, passez un bon dimanche de Pâques.
Potentiel gazier algérien et opportunité de dominer le marché européen – Europe, gaz, Ukraine, Russie, Italie, Espagne, Tunisie,
Avec une capacité de production de 130 milliards de mètres cubes (M3)/an, l’Algérie, 10e plus grand producteur de gaz naturel dans le monde, n’a pas vu ses potentiels énergétiques augmenter depuis plusieurs années et ce en raison des coûts très onéreux des investissements, d’une part et d’autre part d’une préjudiciable sous-évaluation des réserves existantes. Fournisseur clé en matière de gaz pour l’Europe vers laquelle la majeure partie du volume est exportée au moyen de gazoducs transfrontaliers. Les deux tiers de ces exportations sont destinés à deux pays du sud de l’Europe, l’Italie et l’Espagne. Les capacités non utilisée sur le Transmed qui peut transporter jusqu’à 32 milliards de mètres cubes par an, quatre fois plus que le gazoduc Medgaz qui alimente l’Espagne, constitue l’un des points noirs dans la gestion du secteur énergétique plus que jamais appelé à s’adapter aux évolutions géopolitiques sous peines de passer outre des chances de constituer pour le pays des ressources sûres et pérennes devises.
En sus des potentiels inexploités, les apports supplémentaires en gaz naturel ou gaz naturel liquéfié (GNL) demeurent tributaires de la disponibilité de volumes excédentaires après satisfaction de la demande du marché national et désengagements contractuels envers les partenaires étrangers. Certes il y a un peu plus de deux mois, le 2 février, la Sonatrach avait annoncé que les découvertes gazières réalisées sur les champs de Rhourde Sayeh et Rhourde Sayeh Nord situés dans le bloc 236 b du périmètre El Assel, sont exploitables et que la compagnie s’engage dans la voie de tirer profit de ces deux réserves stratégiques. A cet effet Sonatrach avait annoncé le lancement d’une campagne de forages de 24 nouveaux puits sur El Assel, prévoyant par la même, la construction d’une unité de traitement des ressources gazières. En attendant, l’Algérie reste pour le moment dans l’incapacité de compenser la baisse d’approvisionnement en gaz russe et ne pourra fournir à l’UE que deux ou trois milliards de mètres cubes de plus au grand maximum.
Mais à moyen terme, dans quatre ou cinq ans, l’Algérie pourra envoyer de plus grandes quantités en intensifiant ses investissements et en développant de nouvelles réserves essentiellement constituées de gaz non conventionnel, à savoir le gaz de schiste.
Dans ce contexte, il convient de signaler que l’Algérie prévoit d’investir 40 milliards de dollars entre 2022 et 2026 dans l’exploration, la production et le raffinage de pétrole ainsi que dans la prospection et l’extraction de gaz.
Pour rappel, l’Europe demeure le marché naturel de prédilection pour l’Algérie qui contribue actuellement à hauteur de 11% à ses importations de gaz, pour un volume total d’exportation estimé à 22 milliards de mètres cubes via le gazoduc Transmed, ce qui laisse une capacité de 10 milliards de mètres cubes à exporter, sachant par ailleurs que les unités de liquéfaction qui existent en Algérie ne sont exploitées qu’à 50/60% de leurs capacités.
Au total, notre pays exporte environ 61% de sa production gazière, dont 39% est destinée à répondre à la demande locale. Les exportations du gaz naturel algérien passent principalement via deux gazoducs pour alimenter l’Europe : le MedGaz qui relie Arzew à Almeria (Espagne), avec un volume de 10,5 milliards de M3 par an, et le TransMed, qui relie l’Algérie à l’Italie, avec un volume d’exportation de 22 milliards de M3/an. Parallèlement, le pays exporte près de 11,5 millions de tonnes de gaz naturel, liquéfié (GNL), vers plusieurs pays dont la Turquie avec environ 37% des exportations, suivie de la France avec 20% et de l’Espagne avec 14%.
Une Europe désarticulée vient chercher refuge en Afrique
Alors que l’Italie est venue renforcer ses liens dans le secteur de l’énergie notamment, une délégation de l’UE a rencontré récemment, les officiels de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC). Si les pays africains sont disposés à aider les Européens, qui sont les grands perdants de cette guerre Otan-Russie, l’UE est invitée à son tour à traiter les réfugiés africains comme des Ukrainiens et à corriger certaines positions politiques vis-à-vis des Africains.
En effet, l’Union européenne renforce ses relations avec le Nigéria, alors qu’elle cherche à diversifier les sources de ses importations de gaz naturel afin de réduire sa dépendance à l’égard de l’énergie russe. Pour sa part, l’Italie, aussi membre de l’Union européenne (UE), a signé un accord avec l’Algérie dans le même sens.
Le Nigéria est le quatrième fournisseur de gaz naturel liquéfié de l’Europe. Au moins 40 % du gaz nigérian est exporté vers l’Europe.
L’UE cherche à réduire l’utilisation du gaz russe en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Lundi, des diplomates de l’UE se sont rendus auprès de la compagnie pétrolière publique nigériane pour des réunions visant à renforcer la coopération dans le secteur de l’énergie.
« Nous ne sommes pas seulement des clients importants pour le Nigéria, nous sommes aussi des partenaires importants dans le secteur du pétrole et du gaz, car certaines des entreprises qui travaillent avec vous viennent d’Europe. Nous partageons donc les mêmes intérêts et les mêmes objectifs », affirme Samuela Isopi, l’ambassadeur de l’UE au Nigéria.
Le directeur général de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) assure à la délégation européenne que la société souhaite augmenter l’offre de gaz sur le marché mondial.
Selon les autorités nigérianes, le pays dispose d’une réserve de gaz naturel de 209,5 trillions de pieds cubes (TCF) en janvier 2022.
Les revenus du pétrole et du gaz représentent environ deux tiers du financement du Nigéria.
Par ailleurs, l’Italie, qui est un pays membre de l’Union européenne, a également conclu un accord avec l’Algérie dans le contexte de la crise ukrainienne.
Le Premier ministre italien, Mario Draghi, a pour sa part annoncé la conclusion d’un important accord gazier avec l’Algérie, qui devrait réduire la forte dépendance de son pays à l’égard des importations russes.
Dans le cadre de cet accord, qui va entrer en vigueur cet automne, des quantités accrues de gaz seront acheminées par le gazoduc sous-marin Transmed, qui relie l’Algérie à l’Italie via la Tunisie.
L’Italie achète la grande majorité de son gaz naturel à l’étranger, 40 % de ses approvisionnements provenant de Russie. S’exprimant lors d’une visite dans la capitale algérienne, Alger, Draghi a signalé que son gouvernement avait signé un accord préliminaire sur la coopération énergétique avec l’Algérie. « Immédiatement après l’invasion de l’Ukraine, j’ai annoncé que l’Italie agirait avec la plus grande rapidité pour réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe », dit-il.
L’Espagne et la Mauritanie, le voisin invisible – Sénégal, Algérie, gaz, Maroc, Sahara Occidental,
La Mauritanie et le Sénégal partagent un important gisement de gaz dans l’océan Atlantique La normalisation des relations diplomatiques avec le Maroc a un coût, dont le plus visible est la quasi-rupture avec l’Algérie. L’ambassadeur d’Algérie à Madrid n’est toujours pas rentré en Espagne après avoir été rappelé pour des consultations.
Comme le vide politique n’existe pas, le refroidissement soudain des relations entre Alger et Madrid a mobilisé d’autres pays européens désireux d’améliorer leurs relations avec le deuxième plus grand pays d’Afrique du Nord et puissant producteur d’hydrocarbures. En l’espace de trois semaines, le ministre portugais des affaires étrangères, le premier ministre italien et le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères se sont rendus à Alger. L’Italie, angoissée par sa forte dépendance au gaz russe, est devenue le « principal partenaire stratégique » de l’Algérie, selon les autorités locales. Dans la même période, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, s’est rendu à Moscou et à Pékin. L’Espagne est sur le point de perdre le contact avec l’Algérie : c’est le prix à payer actuellement pour le pacte de Rabat.
Cependant, une visite à Madrid est passée presque inaperçue ces dernières semaines. Le 16 mars, le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, s’est rendu dans la capitale espagnole, où il a été reçu d’abord par le roi Felipe VI, puis par le Premier ministre Pedro Sánchez. À 900 kilomètres des îles Canaries, la Mauritanie est le voisin « invisible » de l’Espagne. Au sud du Maroc, du Sahara occidental et de l’Algérie, avec un débouché sur l’océan Atlantique, la Mauritanie, immense pays désertique qui ne compte que 4,6 millions d’habitants, dispose de précieuses zones de pêche et sert de filtre aux flux migratoires. La Mauritanie connaît toutefois un nouveau développement en ce moment : du gaz a été découvert. Dans les eaux bordant le Sénégal, l’exploitation d’un important gisement de gaz est sur le point de commencer.
Algérie: Visite de Le Drian en plein contexte électoral – élection présidentielle, Emmanuel Macron,Jean-Yves Le Drian, OTAN, gaz, Russie, Ukraine,
La visite de deux jours en Algérie de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, suit de très près celle que vient d’effectuer, à l’invitation du président Abdelmadjid Tebboune, le Président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi et qui a été conclue par la signature d’accords énergétiques importants entre l’Algérie et l’Italie.
L’annonce du déplacement de Tebboune en Italie en mai prochain confirme la tendance au renforcement des relations algéro-italiennes. Aucune indication n’a été donnée concernant le déplacement, à Alger du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, mais il n’est sans doute pas étranger au nouveau contexte énergétique créé par les mesures unilatérales prises par les pays membres de l’OTAN et leurs alliés contre la Russie, dans une vaine tentative de l’isoler au plan international. Le souci de l’approvisionnement en gaz naturel sur fond de crise ukrainienne fait bouger les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne qui recherchent des alternatives, impossibles dans l’immédiat, au gaz russe.
La venue de Le Drian à Alger intervient en pleine période électorale, entre les deux tours du scrutin présidentiel et avant le vote décisif du 24 avril qui permettra de savoir qui présidera la France durant les cinq années à venir : Emmanuel Macron ou Marine Le Pen. Le président Macron a visiblement été contraint à apporter des modifications à certaines positions qu’il a exprimées avant le premier tour. À propos de la crise ukrainienne, il s’est démarqué de l’hystérie politico-médiatique antirusse qui domine dans les pays membres de l’OTAN.
Dans une interview au journal français Le Point, le président Macron a estimé que le monde traverse une période de transformation globale, et « n’est plus un monde bipolaire, mais un monde multipolaire ». « Je pense que Poutine respecte la France et la distingue des autres pays occidentaux. Il tient également compte du fait que nous avons un dialogue avec lui depuis longtemps, et ce dialogue est toujours franc et requis », a déclaré également Macron, « Nous voyons aussi que la Chine n’est pas prête à faire pression sur la Russie, et les pays du Golfe ont adopté une position neutre en raison de leur attitude sceptique envers les États-Unis, et de nombreux pays africains ont choisi de ne pas prendre parti », a-t-il ajouté. C’est la deuxième visite de Le Drian en Algérie après celle qu’il a effectuée en décembre dernier. Il avait été reçu en audience par le président Abdelmadjid Tebboune et à l’issue de cette audience, dans une déclaration à la presse, Jean-Yves Le Drian avait indiqué que sa visite en Algérie a eu pour objectif de « renouer une relation de confiance », marquée par le respect de la souveraineté de chacun, exprimant son « souhait » de travailler à « lever les blocages et les malentendus qui peuvent exister entre les deux pays ».
« Ce déplacement (en Algérie) a pour double objectif de renouer une relation de confiance entre nos deux pays, marquée par le respect de la souveraineté de chacun, mais aussi de regarder vers l’avenir pour travailler à la relance et à l’approfondissement de notre partenariat qui est indispensable », avait-il indiqué.
En décembre 2021, il s’agissait pour Le Drian de « relancer la relation franco-algérienne » après la crise provoquée par les propos– qualifiés d’irresponsables par les Algériens- qui ont été attribués au président Macron par les médias français mais qui n’avaient pas été démentis. Les commentateurs français avaient été unanimes à lier les déclarations du président français, en octobre 2021, au contexte pré-électoral à ce moment en France. Pour se faire réélire à un deuxième mandat, il avait lui aussi privilégié le thème de l’Algérie en s’attaquant à notre pays sur la base de contre-vérités. Pour rappel, en 2017, alors qu’il était dans la course à l’Elysée, Emmanuel Macron s’était rendu en Algérie pour y tenir un tout autre langage sur le système colonial qu’il fallait « regarder en face », et qu’il qualifiait de « crime contre l’humanité ». M’hamed Rebah