Étiquette : Hamas

  • Palestine-Israël/ Droit de tuer et droit à l’impunité

    L’information centrale de ces dernières semaines, de ces derniers jours et de ces dernières heures reste bien sûr l’agression israélienne sur les territoires palestiniens. Une agression sauvage et d’une rare brutalité où l’armée israélienne fait fie de toutes lois internationales et n’hésite pas à bombarder des régions habitées visant des immeubles où vivent de paisibles civils dont la vie, malheureusement, ne compte pas dans la folie meurtrière des généraux de Tsahal.

    Mais à côté de ces faits indéniables et de cette puissance de feu incontestable, Israël joue encore et toujours la victimisation. Une stratégie qui lui permettra, par ruse et bas calcul, d’aller plus loin dans l’horreur, en invoquant encore une fois le droit à la légitime défense face aux roquettes du Hamas et du djihad islamique. Une incroyable inversion des rôles qui est relayée par toutes les grandes chaînes de télévision du monde et aussi les grandes agences de presse. Une guerre psychologique et une intox qui justifiera par la suite la mort de dizaines de femmes et d’enfants palestiniens sans que l’on n’entende aucune remise à l’ordre d’aucune puissance en direction du bourreau Netanyahu, de son gouvernement et de ses généraux.

    On voit et on lit ainsi en boucle cette information où on parle de plus de 2000 roquettes lancées de «Ghaza en direction d’Israël». Des roquettes, il faut le savoir, dont la quasi majorité est interceptée par le bouclier anti-aérien israélien. Et en face, on ne pipe mot sur les tonnes d’obus et de bombes, d’une redoutable précision, qui tombent sur les quartiers de la bande de Ghaza. Mais ce n’est que l’information des 2000 roquettes qui est reprise par toutes les agences du monde et dont la source est l’armée et la machine de la propagande israélienne. Une info piège qui, en réalité, prépare le pire des scénarios. Israël est en train de se faire passer pour l’agressé et de se «donner ainsi le droit de répliquer, de se défendre, et donc de tuer», alors que tout le monde sait que l’agression israélienne a débuté depuis de longues semaines déjà où colons et militaires juifs ont fait des centaines de blessés et des dizaines de morts à Jérusalem et à Ghaza.

    Mais c’est toujours le même procédé rodé et ignoble des sionistes qui est remis sur la table pour se donner ce droit de tuer. Tuer femmes et enfants sans jamais être inquiété, ni par la communauté internationale, ni surtout par les misérables régimes arabes qui s’enorgueillissent aujourd’hui de compter Israël comme le premier de leurs alliés.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 15 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, Jérusalem; Al Qods, Ghaza, Hamas, sionisme,

  • Oublié, refoulé, ignoré, le conflit israélo-palestinien toujours central

    Par Pascal Boniface
    Le conflit israélo-palestinien, qu’on disait oublié, mis de côté, ayant perdu sa centralité, vient de ressurgir au plus fort de l’actualité. Plus de 35 morts à Gaza, plusieurs centaines de blessés palestiniens sur l’Esplanade des Mosquées depuis plusieurs jours, 5 morts en Israël, un bilan déjà lourd en ce 12 mai au matin, qui pourrait encore s’aggraver.

    Tout a commencé par des manifestations d’extrémistes israéliens criant « mort aux arabes » fin avril dans Jérusalem-Est dont les médias ont peu parlé. Ensuite, c’est dans le cadre de manifestations de soutien à des familles palestiniennes qui devaient être expulsées de leurs maisons à Jérusalem-Est au profit de colons juifs que les choses se sont aggravées. Mais il ne s’agit plus d’une querelle foncière, c’est le sort des Palestiniens qui est en jeu. Ces derniers estiment que les Israéliens veulent les expulser de Jérusalem-Est pour en faire une ville uniquement juive. Côté israélien, on estime qu’il s’agit d’un simple différend foncier qui peut être réglé par la justice. Sauf que la loi n’est pas la même pour tous. Des juifs qui peuvent établir qu’ils avaient des titres antérieurs à 1948 peuvent demander la restitution de leurs biens, ce qui est interdit aux Palestiniens.

    Après les heurts sur l’Esplanade des Mosquées, le Hamas a posé un ultimatum à Israël en exigeant le retrait des forces israéliennes de l’Esplanade. Sans réaction d’Israël, le Hamas a déclenché des tirs de roquettes à partir de Gaza sur Jérusalem puis sur Tel-Aviv les 10 et 11 mai, faisant 5 morts côté israélien.

    La réaction de la « communauté internationale » à ces évènements a été fort timide. Si le même type de violence intervenait dans d’autres lieux, la réaction, notamment des pays occidentaux, serait évidemment beaucoup plus déterminée.

    Quelles leçons tirer de ces évènements dramatiques ? La paix signée par Israël avec certains pays arabes ne résout rien. Pourquoi ? Parce que ces accords n’ont pas réglé la question palestinienne. Israël peut faire la paix avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc, le Soudan, la question palestinienne n’a pas pour autant disparu de l’agenda. Tous ceux qui disaient qu’elle n’était plus un problème se sont trompés. D’ailleurs, on ne peut faire la paix qu’avec un pays avec lequel on est en conflit. Or Israël n’était pas en conflit avec Abu Dhabi ou Rabat, mais bien avec les Palestiniens.

    La question palestinienne, que beaucoup, notamment les soutiens les plus inconditionnels d’Israël, présentaient comme réglée, ne l’est en rien. Si d’autres drames occupent bien entendu l’actualité, elle reste centrale. Récemment encore, Human Rights Watch, la grande ONG américaine de défense des droits de l’homme, plutôt proche du département d’État américain structurellement et idéologiquement et qu’on peut difficilement soupçonner d’islamogauchisme, évoquait une situation d’apartheid pour qualifier la situation des Palestiniens. Ce qui se passe n’est tout simplement pas défendable : il y a un peuple occupé par un autre et ce n’est pas possible que cela perdure au XXIe siècle. La seconde moitié du XXe siècle avait été marquée par la mise en œuvre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes en Afrique, en Asie. Dans ce cadre, la question palestinienne reste aujourd’hui une exception qui n’est ni acceptable ni durable.

    Sur le plan politique, Netanyahou est contesté : après 4 élections, il n’arrive toujours pas à former un gouvernement. Le fait d’attiser les tensions peut être un moyen pour lui de protéger son pouvoir. Il est d’ailleurs en large partie responsable de la montée en puissance de l’extrême droite israélienne et de son entrée à la Knesset, du fait des accords électoraux qui lui ont permis de se maintenir au pouvoir. De ce fait, l’extrême droite se sent le vent en poupe et hésite de moins en moins à faire valoir son idéologie.

    Côté palestinien, la situation politique n’est pas meilleure : Mahmoud Abas est au pouvoir depuis 2005, il repousse à nouveau les élections. Il coopère avec les Israéliens en en profitant personnellement et familialement, tout en protestant de temps en temps, pour la forme. Il n’est plus légitime aux yeux des Palestiniens. Ceux-ci n’ont pas non plus envie d’être représentés par le Hamas. Il y a donc une crise de représentativité côté palestinien. Mais ce n’est pas pour cette raison que les droits des Palestiniens doivent être niés. En tous les cas, ce ne doit pas être le radicalisme ou la corruption de leurs dirigeants qui doivent les priver du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

    Beaucoup disent que les médias français ne parlent pas suffisamment de la situation, et que si de tels évènements avaient lieu à Hong Kong ou à Moscou, ils seraient beaucoup plus offensifs à condamner ceux qui commettent les violences. Il est vrai que les médias français sont un peu plus timides lorsqu’il s’agit de parler du conflit israélo-palestinien que d’autres cas de répression, certainement parce que l’accusation d’antisémitisme tombe dès qu’une critique est émise à l’égard du gouvernement israélien. Les réactions, les manifestations qui interviennent parfois suite à l’évocation de ce sujet – comme ce fut le cas pour France Télévisions – ont également tendance à restreindre le temps médiatique consacré au conflit.

    Les cris « mort aux arabes » qui ont retentis à Jérusalem n’ont pas suscité l’indignation qu’ils méritaient. Si des manifestants arabes avaient crié « mort aux juifs », les réactions auraient été d’une toute autre ampleur.

    Le silence, la « timidité », ou le deux poids deux mesures des médias centraux sur ce sujet ne peuvent que nourrir le complotisme que par ailleurs ils dénoncent. Mais ce n’est pas en restant muet ou timide sur ce sujet, parce qu’il divise les audiences, que l’on va faire disparaitre ce sujet de l’actualité. C’est une façon de nourrir le complotisme que de ne pas traiter ce sujet de façon saine et sereine.

    On notera également que la diplomatie française, qui a été traditionnellement en pointe sur la défense du droit des Palestiniens à disposer d’eux-mêmes, ne l’est plus vraiment, et qu’elle se situe dans une moyenne commune, très discrète et très timide en réalité.

    Quand certains dénoncent un « islamo-clientélisme » pour qualifier le soutien de certains responsables ou intellectuels français à la cause palestinienne alors qu’elle n’est qu’un soutien au droit international et aux droits humains. Quant aux élus français qui, sans dire un mot sur les Palestiniens, proclament leur solidarité sans faille avec les Israéliens, qui peut croire qu’ils le font à partir d’une analyse juridique ou géopolitique ?

    Bien sûr Israël est une démocratie, mais c’est une démocratie où l’extrême droite, comme dans d’autres pays, gagne de plus en plus de terrain. Cela est d’autant plus inquiétant que cette extrême droite est très violente. Israël est surtout une démocratie qui occupe un autre peuple, et ce n’est pas normal au XXIe siècle.

    Il faut rendre hommage aux Israéliens courageux, qui luttent pour la paix et contre l’occupation et qui sont soumis en Israël à la répression et dont on ne parle pas suffisamment dans les pays occidentaux et notamment en France. Ceux qui se disent amis d’Israël devraient penser à rendre hommage à ces pacifistes israéliens.

    IRIS, 12 mai 2021

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  • Israël-Palestine/ Le Hamas tire plus loin qu’en 2014

    Mohamed Habili

    De la guerre de 2014 entre le Hamas et Israël à celle qui fait rage aujourd’hui, bien des évolutions sont intervenues qui ont fait passer au second plan la cause palestinienne. Les dernières normalisations entre des Etats arabes et Israël en sont la conséquence directe. Normalisation est du reste bien le mot qui convient en l’occurrence, s’il est discutable s’agissant des accords de paix antérieurs liant Israël à l’Egypte et à la Jordanie. Or ce reflux politique, dont l’autre traduction est le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, pourrait bien ne pas s’être accompagné d’un recul correspondant en termes de capacités militaires du côté de la résistance palestinienne, mais plutôt d’une avancée.

    Pour la première fois les roquettes du Hamas sont tombées dans la profondeur d’Israël, forçant du coup ses autorités à fermer l’aéroport de Tel Aviv. Pour la première fois aussi le spectre de la guerre civile plane sur Israël, mettant fin à la cohabitation pacifique tant chantée entre les communautés arabe et juive dans les villes mixtes. La tactique du Hamas notamment a consisté jusqu’à présent à saturer le système israélien d’interception de roquettes et d’obus de courte portée, dit le Dôme de fer, en tirant un maximum de projectiles dans un minimum de temps dans toutes les directions et plus loin à l’intérieur d’Israël qu’en 2014.

    Ce ne sont plus seulement les localités proches de Ghaza qui sont atteintes, mais des villes plus éloignées. De là la question qui se pose maintenant de savoir si le deuxième aéroport israélien en fonction, éloigné pour sa part de plus de 200 kilomètres, sera ou non touché par les tirs palestiniens. Le Hamas prétend qu’il l’a été déjà, tout en appelant les compagnies aériennes à cesser tout trafic avec Israël, ce que nient les Israéliens. Il suffit qu’un seul tir tombe sur lui, ou même le rate, mais de peu, pour qu’il n’y ait plus aucun avion civil à s’aventurer dans le ciel israélien.

    La guerre de 2014 a duré une cinquantaine de jours. Celle d’aujourd’hui n’est pas près de s’arrêter, Israël n’ayant aucun intérêt à un cessez-le-feu avant d’avoir réduit considérablement les forces du Hamas, qu’il n’a pas vues s’amasser. Il en est de l’issue de cette guerre comme de l’aéroport d’Eilat. Le Hamas et les autres groupes ghazaouis n’ont pas besoin de le détruire ou de l’endommager sérieusement pour le rendre impraticable, mais de montrer qu’ils peuvent le faire. Leur message n’est pas à l’adresse de l’armée israélienne mais des compagnies aériennes. Cela suffirait en effet à lui faire subir le même sort qu’à celui de Tel Aviv.

    De même, ils n’ont pas besoin que 100% de leurs tirs passent le Dôme de fer. Leur objectif est atteint si 10% d’entre eux seulement ne sont pas interceptés par lui. Leur guerre étant asymétrique, défaite et victoire n’ont pas pour eux la même signification que pour Israël, qui lui n’a pas d’autre choix que celui de les saigner à blanc. S’il en est ainsi, c’est pour une raison d’ordre stratégique. Le Hamas, comme beaucoup de gens à travers le monde, ne commenceront à se convaincre qu’Israël est indestructible, car une véritable nation, non une création artificielle, que lorsqu’il aura survécu à une défaite. Lui en faire subir une de défaite, une seule, même une de petite, puis voir s’il tient le coup, s’il ne commence pas déjà à se défaire. Le Hezbollah a mené cette expérimentation avant lui, en 2006, mais elle n’a pas été concluante, bien que lui-même ait alors crié victoire.

    Le Jour d’Algérie, 14 mai 2021

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  • Bombardements israéliens contre Ghaza: 119 Palestiniens tués depuis lundi

    GHAZA (Territoires palestiniens) – Les agressions israéliennes contre la Bande de Ghaza se sont poursuivies vendredi avec des raids aériens et des tirs d’artillerie tuant 119 Palestiniens depuis lundi, rapportent des agences.

    Parmi les victimes des bombardements israéliens figurent 31 enfants en plus de 830 autres Palestiniens blessées, selon les autorités de Ghaza.

    « Ces bombardements étaient complètement fou, comme dans les jeux vidéos. C’était un vrai film d’horreur », a dit à l’AFP Muhammad Najib, 16 ans, un habitant de Ghaza.

    A Ghaza, des dizaines de maisons ont été détruites dans la nuit, notamment dans le Nord du territoire, ont constaté des correspondants de presse.

    Plus de 700 Palestiniens ont été blessés en fin de semaine dernière et lundi lorsque la police de l’occupation israélienne a fait incursion sur l’esplanade des Mosquées à El Qods-Est occupée, en plus de menaces d’expulsion de familles palestiniennes au profit de colons juifs.

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  • La Cisjordanie manifeste alors que les combats entre Israël et le Hamas se multiplient.

    GAZA CITY, Bande de Gaza (AP) – L’agitation de la bataille entre Israël et le Hamas s’est propagée en Cisjordanie vendredi, déclenchant les protestations palestiniennes les plus étendues depuis des années, alors que des centaines de jeunes manifestants dans plusieurs villes ont affronté les troupes israéliennes, qui ont tué au moins 11 personnes.

    Israël a intensifié le bombardement de la bande de Gaza par un furieux barrage de tirs de chars et de frappes aériennes qui a détruit certaines villes, tué une famille de six personnes dans leur maison et fait fuir des milliers de personnes.

    Selon l’armée israélienne, 160 avions de guerre ont largué quelque 80 tonnes d’explosifs en 40 minutes et ont réussi à détruire un réseau de tunnels utilisé par le Hamas pour échapper aux frappes aériennes et à la surveillance.

    Israël semblait déterminé à infliger le plus de dommages possible aux dirigeants du Hamas de Gaza avant que les efforts internationaux en faveur d’un cessez-le-feu ne s’accélèrent. Depuis lundi soir, le Hamas a tiré des centaines de roquettes sur Israël, qui a bombardé la bande de Gaza de frappes. À Gaza, au moins 126 personnes ont été tuées, dont 31 enfants et 20 femmes ; en Israël, sept personnes ont été tuées, dont un garçon de 6 ans et un soldat.

    Houda Ouda a déclaré qu’elle et sa famille élargie ont couru frénétiquement dans leur maison dans la ville de Beit Hanoun à Gaza, cherchant à se mettre en sécurité alors que la terre tremblait dans l’obscurité.

    « Nous n’osions même pas regarder par la fenêtre pour savoir ce qui était frappé », a-t-elle déclaré. Lorsque le jour est venu, elle a vu les destructions : des rues cratérisées, des bâtiments écrasés ou dont les façades ont été soufflées, un olivier brûlé à vif, la poussière recouvrant tout.

    Le conflit, qui a été déclenché par les tensions à Jérusalem au cours du mois dernier, a eu de larges répercussions. Les villes israéliennes où se côtoient des populations arabes et juives sont le théâtre de violences quotidiennes, les foules de chaque communauté s’affrontant et saccageant les biens de l’autre. De nouveaux affrontements ont éclaté vendredi dans la ville côtière d’Acre.

    En Cisjordanie occupée, à la périphérie de Ramallah, Naplouse et d’autres villes, des centaines de Palestiniens ont protesté contre la campagne de Gaza et les actions israéliennes à Jérusalem. Brandissant des drapeaux palestiniens, ils ont transporté par camion des pneus qu’ils ont placés dans des barricades enflammées et ont lancé des pierres sur les soldats israéliens. Au moins 10 manifestants ont été abattus par des soldats. Un onzième Palestinien a été tué lorsqu’il a tenté de poignarder un soldat dans une position militaire.

    Dans l’est de Jérusalem, une vidéo en ligne a montré de jeunes nationalistes juifs tirant au pistolet alors qu’ils échangeaient des volées de pierres avec des Palestiniens à Sheikh Jarrah, qui est devenu un point de tension après les tentatives des colons d’expulser par la force un certain nombre de familles palestiniennes de leurs maisons.

    À la frontière nord d’Israël, les troupes ont ouvert le feu lorsqu’un groupe de Libanais et de manifestants palestiniens de l’autre côté ont franchi la clôture frontalière et brièvement traversé. Un Libanais a été tué. Trois roquettes ont été tirées vers Israël depuis la Syrie voisine, mais elles ont atterri soit en territoire syrien, soit dans des zones vides, selon les médias israéliens. On ne savait pas immédiatement qui les avait tirées.

    La spirale de la violence a fait craindre une nouvelle « intifada » palestinienne, ou soulèvement, à un moment où le processus de paix est pratiquement inexistant depuis des années. Les tensions ont commencé à Jérusalem-Est au début du mois, avec des manifestations palestiniennes contre les expulsions de Sheikh Jarrah et les mesures prises par la police israélienne à la mosquée Al-Aqsa, un point chaud fréquent situé sur un mont de la vieille ville vénéré par les musulmans et les juifs.

    Le Hamas a tiré des roquettes en direction de Jérusalem lundi dernier, dans le but apparent de se présenter comme le champion des manifestants. Dans le conflit qui s’en est suivi, Israël affirme vouloir infliger le plus de dommages possible à l’infrastructure militaire du Hamas à Gaza.

    Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a juré que le Hamas « paierait un prix très lourd » pour ses attaques à la roquette. Israël a appelé 9000 réservistes jeudi pour rejoindre ses troupes massées à la frontière de Gaza.

    Un responsable des services de renseignement égyptiens a déclaré qu’Israël avait rejeté une proposition égyptienne de cessez-le-feu d’un an que le Hamas avait acceptée. Le fonctionnaire, qui était proche des pourparlers de l’Égypte avec les deux parties, s’est exprimé sous couvert d’anonymat pour discuter des négociations internes.

    Vendredi, le secrétaire d’État adjoint américain chargé des affaires israélo-palestiniennes, Hady Amr, est arrivé en Israël dans le cadre d’une tentative de Washington de désescalader le conflit.

    La veille, le président américain Joe Biden avait manifesté son soutien à M. Netanyahou lors d’un appel téléphonique, déclarant qu’il n’y avait pas eu de réaction excessive significative dans la réponse d’Israël aux roquettes du Hamas. Il a ajouté que l’objectif était d’obtenir une « réduction significative des attaques, en particulier des tirs de roquettes ».

    Rafat Tanani, sa femme enceinte et ses quatre enfants, âgés de 7 ans et moins, ont été tués après qu’un avion de combat israélien a réduit en ruines leur immeuble de quatre étages dans la ville voisine de Beit Lahia, ont indiqué des habitants. Quatre frappes ont touché l’immeuble, a déclaré Fadi, le frère de Rafat. Le propriétaire de l’immeuble et sa femme ont également été tués.

    « C’était un massacre », a déclaré Sadallah Tanani, un autre parent. « Mes sentiments sont indescriptibles ».

    Lorsque le soleil s’est levé vendredi, les habitants ont afflué hors de la zone dans des camionnettes, à dos d’âne et à pied, emportant des oreillers, des couvertures, des casseroles et du pain. Des milliers d’entre eux ont trouvé refuge dans 16 écoles gérées par l’UNWRA, l’agence humanitaire des Nations Unies, a déclaré Adnan Abu Hasna, porte-parole de l’agence.

    Mohammed Ghabayen, qui s’est réfugié dans une école avec sa famille, a déclaré que ses enfants n’avaient rien mangé depuis la veille et qu’ils n’avaient pas de matelas pour dormir. « Et ceci dans l’ombre de la crise du coronavirus », a-t-il dit. « Nous ne savons pas s’il faut prendre des précautions pour le coronavirus ou les roquettes, ou ce qu’il faut faire exactement ».

    Les responsables militaires israéliens ont salué l’opération comme un coup réussi contre le réseau de tunnels. Le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, porte-parole de l’armée, a déclaré que 160 avions de guerre ont opéré de manière « synchronisée » pendant environ 40 minutes dans le cadre de l’opération.

    Il a déclaré que l’armée vise à minimiser les dommages collatéraux lorsqu’elle frappe des cibles militaires. Mais les mesures prises par l’armée lors d’autres frappes, comme les tirs d’avertissement pour inciter les civils à partir, n’étaient pas « réalisables cette fois-ci ».

    Des correspondants militaires dans les médias israéliens ont déclaré que l’armée pensait que des dizaines de militants avaient été tués à l’intérieur des tunnels. Les groupes militants du Hamas et du Jihad islamique ont confirmé 20 morts dans leurs rangs, mais l’armée israélienne a déclaré que le nombre réel était bien plus élevé.

    « Nous avons transformé les tunnels qu’ils pensaient être des pièges mortels pour nos soldats en pièges pour eux ». a déclaré le colonel de l’armée de l’air de réserve Koby Regev à la télévision israélienne.

    Associated Press, 14 mai 2021

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  • Pourquoi Ghaza est-elle presque toujours embourbée dans un conflit ?

    GHAZA CITY, Bande de Ghaza (AP) – La bande de Ghaza a été pilonnée cette semaine par des centaines de frappes israéliennes depuis la mer, la terre et les airs, tandis que les dirigeants militants du Hamas de l’enclave ont tiré des centaines de roquettes sur Israël.

    Il s’agit de la quatrième série de conflits majeurs entre Israël et le Hamas depuis 2008, les plus de deux millions de résidents palestiniens de la minuscule enclave supportant l’essentiel des morts et des destructions.

    La dernière éruption de violence a fait planer le spectre d’une autre guerre dévastatrice et a une fois de plus attiré l’attention de la communauté internationale sur cette bande de terre appauvrie et densément peuplée.

    Voici un aperçu de la bande de Ghaza et de sa place dans le conflit du Moyen-Orient.

    UNE ÉTROITE BANDE CÔTIÈRE

    La bande de Ghaza, prise en sandwich entre Israël et l’Égypte, ne mesure que 40 kilomètres de long et 10 kilomètres de large. Elle faisait partie de la Palestine mandataire britannique avant la guerre de 1948 qui a entouré la création d’Israël, où elle est passée sous le contrôle de l’Égypte.

    Un grand nombre de Palestiniens qui ont fui ou ont été chassés de ce qui est aujourd’hui Israël se sont retrouvés à Ghaza. Les réfugiés et leurs descendants sont aujourd’hui 1,4 million, soit plus de la moitié de la population de Ghaza.

    Israël a pris Ghaza, ainsi que la Cisjordanie et Jérusalem-Est, lors de la guerre du Moyen-Orient de 1967. Les Palestiniens veulent que les trois territoires forment leur futur État.

    La première intifada palestinienne, ou soulèvement, a éclaté à Ghaza en 1987 – l’année même de la fondation du Hamas – et s’est ensuite étendue aux autres territoires occupés. Le processus de paix d’Oslo, dans les années 1990, a établi l’Autorité palestinienne et lui a accordé une autonomie limitée à Ghaza et dans certaines parties de la Cisjordanie occupée.

    LA PRISE DE CONTRÔLE DU HAMAS

    Israël a retiré ses troupes et ses colonies juives de Ghaza en 2005, après une deuxième intifada beaucoup plus violente.

    L’année suivante, le Hamas remporte une victoire écrasante aux élections palestiniennes. Cette victoire a déclenché une lutte pour le pouvoir avec le parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, qui a culminé avec une semaine d’affrontements en 2007, au cours de laquelle le Hamas a pris le contrôle de Ghaza.

    Le Hamas n’a pas fait grand-chose pour imposer la loi islamique à Ghaza, qui était déjà très conservatrice. Mais il n’a fait preuve d’aucune tolérance à l’égard de la dissidence, arrêtant les opposants politiques et réprimant violemment les rares protestations contre son régime.

    Le groupe militant est resté fermement au pouvoir malgré trois guerres et un blocus de 14 ans.

    LE BLOCUS

    Israël et l’Égypte ont imposé un blocus paralysant après la prise de pouvoir du Hamas. Israël affirme qu’il est nécessaire pour empêcher le Hamas et d’autres groupes militants d’importer des armes. Les groupes de défense des droits affirment que le blocus est une forme de punition collective.

    Les bouclages, ainsi que des années de mauvaise gestion et la longue querelle du Hamas avec l’Autorité palestinienne, ont dévasté l’économie de Ghaza. Le taux de chômage avoisine les 50 %, les coupures de courant sont fréquentes et l’eau du robinet est très polluée.

    Les Palestiniens sont soumis à de lourdes restrictions de mouvement qui rendent difficile tout déplacement à l’étranger pour le travail, les études ou les visites à la famille, et font souvent référence à Ghaza comme à la plus grande prison à ciel ouvert du monde.

    LES GUERRES

    Le Hamas et Israël ont mené trois guerres et plusieurs batailles plus petites. La pire jusqu’à présent a été la guerre de 2014, qui a duré 50 jours et tué quelque 2 200 Palestiniens, dont plus de la moitié étaient des civils. Soixante-treize personnes ont été tuées du côté israélien.

    Les frappes aériennes et les incursions d’Israël à Ghaza ont laissé de vastes étendues de destruction, avec des quartiers entiers réduits à l’état de décombres et des milliers de personnes contraintes de s’abriter dans des écoles de l’ONU et d’autres installations. Israël affirme qu’il fait tout son possible pour éviter les pertes civiles et accuse le Hamas d’utiliser les habitants de Ghaza comme boucliers humains.

    Les militants palestiniens ont tiré des milliers de roquettes sur Israël. La grande majorité d’entre elles sont interceptées par les défenses antimissiles israéliennes ou atterrissent dans des zones ouvertes, mais elles sèment une peur généralisée et peuvent paralyser la vie. Leur portée n’a cessé d’augmenter ces dernières années, certaines frappant jusqu’à Tel Aviv et Jérusalem, de grandes agglomérations.

    Au début de l’année, la Cour pénale internationale a ouvert une enquête sur d’éventuels crimes de guerre dans les territoires palestiniens. Elle devrait examiner de près les actions d’Israël et des militants palestiniens lors de la guerre de 2014.

    La CPI a également exprimé son inquiétude quant aux dernières violences.

    Associated Press, 14 mai 2021

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  • La Résistance palestinienne surprend par ses attaques précises contre « Israël ».

    Le mouvement de résistance palestinien, le Hamas, a développé une réelle capacité à mettre « Israël » en échec avec des missiles de précision qui surprennent en frappant des sites considérés comme inaccessibles par le régime de Tel Aviv, commente le journal Yediot Aharonot.

    Cette capacité a été atteinte par deux voies : la contrebande et la vaste expérience acquise par les organisations de la bande de Gaza qui lancent des roquettes depuis 2001.

    Selon Ron Ben Yishai, spécialiste des armes, l’autoproduction est une autre voie, dans laquelle le Hamas, le Jihad islamique et d’autres groupes ont acquis une expertise pour échapper aux contrôles des FDI.

    La plupart des roquettes et des missiles produits dans la bande de Gaza encerclée sont des missiles et des roquettes de rétro-ingénierie fabriqués en Iran ou en Syrie.

    Jusqu’en 2018, les Gazaouis produisaient des missiles de courte portée, Qassam ou Grad, jusqu’à 10 kilomètres ; de distance jusqu’à 80 kilomètres, le Sigil 55, et de longue portée, le M-302 qui pouvait toucher Haïfa.

    Les ogives de ces missiles sont de tailles et de capacités de destruction différentes, en fonction du poids et du type d’explosif. Celle du Qassam est de 7 à 6 kilogrammes et celle du M-302 est d’environ 200 kilogrammes d’explosif standard.

    La plupart des missiles lancés sur le centre d’ »Israël » étaient des types lourds et à longue portée de la famille iranienne Fajr 5 et leurs imitations, voire des reproductions du missile syrien m-302.

    Les fabricants ont atteint la précision grâce à des améliorations techniques et technologiques dans la production du combustible solide, qui élève le missile jusqu’au sommet de sa trajectoire balistique d’où tombe son moteur inertiel, puis, sans propulsion, atteint la cible.

    La quantité et le contrôle de la cadence de tir du propulseur déterminent la portée de la fusée ou du missile, et déterminent plus ou moins l’endroit où il atterrira, si l’azimut et l’angle de lancement étaient précis, et si le lanceur était adapté au type de carburant du missile.

    Le Hamas et le Djihad islamique ont également surpris par leur capacité à programmer et à coordonner des lancements précis de roquettes et de gros missiles à partir de tunnels de stockage ou de lancements souterrains que les « Forces de défense israéliennes » ne pouvaient pas localiser.

    À la veille de l’opération, le Hamas disposait d’environ 8 000 roquettes de tous types, et le Jihad islamique en possédait un nombre similaire, voire supérieur.

    Les tirs de roquettes sur les intérêts israéliens dans les territoires occupés ont mis en évidence une évaluation incomplète des capacités du Hamas et du Jihad islamique palestinien par les services de renseignement, a déclaré Ben Yishai.

    Dans l’armée israélienne, ainsi qu’au niveau politique et médiatique, on avait tendance à sous-estimer la capacité de lancer des missiles lourds à longue portée, mais ces jours-ci, Tel Aviv a été surpris par la précision des bombardements.

    Auparavant, les roquettes à longue portée tirées depuis Gaza étaient imprécises et la plupart tombaient dans la mer ou explosaient en l’air.

    Ceux qui ont été lancés ces dernières heures étaient dotés d’ogives lourdes et, plus inquiétant encore, étaient si précis que la défense anti-aérienne a été stupéfaite, a déclaré l’expert dans son article paru dans le Yediot Aharonot.

    Il est possible que quelqu’un dans l’armée, dans la division du renseignement ou dans le Shin Bet (organe de sécurité interne d’ »Israël »), prétende que l’armée était au courant et que ce n’était pas une surprise, mais en réalité l’estimation était qu’à Gaza ils en étaient encore aux stades très primitifs de la science des fusées.

    La réalité est différente et, bien que les bombardements auraient pu être pires en termes de victimes, il s’agit d’un coup dur pour « Israël » et d’un exploit pour le Hamas et le Jihad islamique.

    El Mayadeen, 14 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, Hamas, Jérusalem, Al Qods, Ghaza,

  • Israël pilonne Gaza pour endiguer les militants palestiniens, mais les roquettes continuent de voler.

    Vendredi, Israël a bombardé Gaza de tirs d’artillerie et de frappes aériennes en ciblant des tunnels de militants palestiniens pour tenter de mettre un terme aux tirs de roquettes persistants sur les villes israéliennes.

    L’offensive, qui a duré 40 minutes avant l’aube, a tué 13 Palestiniens, dont une mère et ses trois enfants dont les corps ont été retirés des décombres de leur maison, selon des responsables de la santé à Gaza.

    L’opération israélienne comprenait 160 avions ainsi que des chars et des tirs d’artillerie provenant de l’extérieur de la bande de Gaza, a déclaré le porte-parole militaire israélien, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus.

    Des barrages de roquettes palestiniennes contre le sud d’Israël ont rapidement suivi au cinquième jour des plus graves combats entre Israël et les militants de Gaza depuis 2014.

    L’Égypte dirigeait les efforts internationaux pour obtenir un cessez-le-feu et veiller à ce que le conflit ne s’étende pas. Des sources de sécurité ont déclaré qu’aucune des deux parties ne semblait disposée jusqu’à présent, mais un responsable palestinien a déclaré que les négociations s’étaient intensifiées vendredi.

    Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu vendredi, appelant à un retour à la paix dans la région.

    Le Hamas, le groupe islamiste qui dirige Gaza, a lancé les attaques à la roquette lundi, en représailles aux affrontements entre la police israélienne et les Palestiniens près de la mosquée al-Aqsa, troisième site sacré de l’islam, à Jérusalem-Est.

    La violence s’est depuis étendue aux villes où les Juifs et la communauté arabe minoritaire d’Israël vivent côte à côte. Des affrontements ont également eu lieu entre des manifestants palestiniens et les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie occupée par Israël, où, selon les autorités sanitaires, sept Palestiniens ont été tués vendredi.

    Au moins 122 personnes ont été tuées depuis lundi à Gaza, dont 31 enfants et 20 femmes, et 900 autres blessées, selon des responsables médicaux palestiniens.

    Parmi les huit morts en Israël figurent un soldat qui patrouillait à la frontière de Gaza, six civils israéliens – dont deux enfants, une femme âgée et un travailleur indien, selon les autorités israéliennes.

    SYSTÈME DE TUNNELS

    Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU a indiqué que plus de 200 logements avaient été détruits ou gravement endommagés à Gaza et que des centaines de personnes cherchaient refuge dans des écoles du nord de l’enclave côtière.

    Israël affirme qu’il fait tout son possible pour préserver la vie des civils, notamment en prévenant à l’avance des attaques.

    « Ce que nous visions, c’est un système élaboré de tunnels qui s’étend sous Gaza, principalement dans le nord, mais pas seulement, et c’est un réseau que les agents du Hamas utilisent pour se déplacer, pour se cacher, pour se couvrir », a déclaré M. Conricus aux journalistes étrangers, ajoutant que ce réseau était connu sous le nom de « métro ».

    Vendredi, des avions de guerre israéliens ont bombardé les maisons de trois hauts commandants militaires du Hamas dans le centre de Gaza, qui avaient déjà été évacuées, selon des résidents locaux.

    Un avion israélien a également bombardé le bâtiment qui abritait la Banque nationale de production dans la ville de Gaza. Des briques et des débris ont été projetés et des fenêtres ont volé en éclats dans certains bâtiments voisins, ont indiqué des témoins.

    Des dizaines de personnes en deuil ont participé aux funérailles de six personnes – membres de deux familles dont les maisons ont été touchées par des frappes aériennes israéliennes jeudi – dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza.

    Khamees al-Rantissi, tenant dans ses bras le corps de son neveu de 19 mois enveloppé dans un tissu, a déclaré que leur maison avait été bombardée sans avertissement préalable. « Que faisait cet enfant ? Quelle menace représentait-il pour l’État d’Israël ? » Rantissi a demandé.

    Netanyahu a déclaré jeudi que la campagne « prendra plus de temps ». Les responsables israéliens ont déclaré que le Hamas devait recevoir un coup dissuasif fort avant tout cessez-le-feu.

    Le renforcement des forces de l’armée israélienne à la frontière de Gaza a suscité des spéculations sur une éventuelle répétition des invasions terrestres lors des guerres Israël-Gaza de 2014 et 2009, mais Israël répugne à risquer une forte augmentation des pertes militaires.

    FLOTTEMENT DE LA DIPLOMATIE

    L’Égypte faisait pression pour que les deux parties cessent le feu à partir de minuit vendredi en attendant de nouvelles négociations, ont déclaré deux sources de sécurité égyptiennes, Le Caire s’appuyant sur le Hamas et d’autres, dont les États-Unis, tentant de parvenir à un accord avec Israël.

    « Les pourparlers ont pris une voie réelle et sérieuse vendredi », a déclaré un responsable palestinien. « Les médiateurs de l’Égypte, du Qatar et des Nations unies multiplient les contacts avec toutes les parties pour tenter de rétablir le calme, mais un accord n’a pas encore été trouvé. »

    Les hostilités ont alimenté les tensions entre les Juifs israéliens et la minorité arabe de 21% du pays. La violence s’est poursuivie dans les communautés mixtes pendant la nuit après des combats de rue et des attaques en règle qui ont incité le président israélien à mettre en garde contre une guerre civile.

    Le cheikh Ikrima Sabri, qui a dirigé les prières du vendredi à la mosquée al-Aqsa, a décrié le traitement réservé à la mosquée par les forces israéliennes. Il a déclaré que son « caractère sacré a été violé à plusieurs reprises pendant le mois sacré du Ramadan » dans ce qu’il a appelé des violations « sans précédent » depuis la guerre israélo-arabe de 1967.

    L’armée israélienne a déclaré qu’un Palestinien avait tenté de poignarder un soldat près de la ville de Ramallah, en Cisjordanie. Le soldat a tiré sur l’attaquant. Les autorités sanitaires palestiniennes ont déclaré que l’homme avait été tué.

    Les principales compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers Israël et au moins deux propriétaires de pétroliers livrant du pétrole brut ont demandé à se détourner d’Ashkelon vers le port de Haïfa, plus au nord de Gaza, en raison du conflit, selon des sources maritimes vendredi.

    Des manifestations pro-palestiniennes ont eu lieu en Jordanie et au Liban, aux frontières de la Cisjordanie et d’Israël, ainsi qu’au Bangladesh, où des milliers de personnes ont défilé depuis la mosquée nationale de Dacca.

    Mais la situation générale au Moyen-Orient et dans le monde islamique, où les musulmans célèbrent la fête de l’Aïd al-Fitr et où des restrictions de mouvement dues au COVID-19 sont en place dans certains pays, a été sensiblement plus calme.

    Le Conseil de sécurité de l’ONU discutera publiquement de l’aggravation de la violence dimanche, ont déclaré des diplomates après que les États-Unis se soient opposés à une réunion vendredi.

    L’armée israélienne a estimé que le nombre de militants tués dans les attaques israéliennes se situait entre 80 et 90. Elle a indiqué que, jusqu’à présent, quelque 1 800 roquettes ont été tirées sur Israël, dont 430 ont échoué à Gaza ou ont mal fonctionné.

    Reuters, 14 mai 2021

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  • Le conflit à Gaza s’intensifie avec des barrages de roquettes et des frappes aériennes

    Les militants palestiniens ont tiré de nouvelles roquettes sur le cœur commercial d’Israël jeudi, alors qu’Israël a poursuivi sa campagne de bombardements dans la bande de Gaza et massé des chars et des troupes à la frontière de l’enclave.

    Les combats transfrontaliers qui durent depuis quatre jours ne montrent aucun signe d’apaisement et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que la campagne « prendra encore du temps ». Les responsables israéliens ont déclaré que le groupe Hamas, au pouvoir à Gaza, devait recevoir un coup dissuasif fort avant tout cessez-le-feu.

    La violence s’est également étendue aux communautés mixtes de Juifs et d’Arabes en Israël, un nouveau front dans ce long conflit. Des synagogues ont été attaquées et des combats ont éclaté dans les rues de certaines villes, ce qui a incité le président israélien à mettre en garde contre une guerre civile.

    Au moins 103 personnes ont été tuées à Gaza, dont 27 enfants, au cours des quatre derniers jours, selon des responsables médicaux palestiniens. Pour la seule journée de jeudi, 49 Palestiniens ont été tués dans l’enclave, le chiffre le plus élevé depuis lundi.

    Sept personnes ont été tuées en Israël : un soldat patrouillant à la frontière de Gaza, cinq civils israéliens, dont deux enfants, et un travailleur indien, selon les autorités israéliennes.

    Inquiets que les pires hostilités de la région depuis des années puissent échapper à tout contrôle, les États-Unis ont envoyé un émissaire, Hady Amr. Les efforts de trêve de l’Égypte, du Qatar et des Nations unies n’ont pas encore donné de signe de progrès. en savoir plus

    Le président américain Joe Biden a appelé jeudi à une désescalade de la violence, disant vouloir voir une réduction significative des attaques à la roquette.

    Les militants ont tiré des salves de roquettes sur Tel Aviv et les villes environnantes, le système antimissile Dôme de fer en interceptant un grand nombre. Les communautés proches de la frontière de Gaza et la ville de Beersheba, dans le sud du désert, ont également été visées.

    Cinq Israéliens ont été blessés par une roquette qui a touché un bâtiment près de Tel Aviv jeudi.

    Trois roquettes ont également été tirées depuis le Liban en direction d’Israël, mais elles ont atterri en mer Méditerranée, selon l’armée. Il semblait s’agir d’une démonstration de solidarité avec Gaza par des groupes palestiniens au Liban plutôt que du début d’une quelconque offensive.

    À Gaza, les avions de combat israéliens ont frappé un immeuble résidentiel de six étages qui, selon eux, appartenait au Hamas. M. Netanyahu a déclaré qu’Israël avait frappé au total près de 1 000 cibles militantes dans le territoire.

    L’aviation israélienne a également attaqué un quartier général des services de renseignement du Hamas et quatre appartements appartenant à des commandants de haut rang du groupe, a déclaré l’armée, ajoutant que ces maisons étaient utilisées pour planifier et diriger des frappes sur Israël.

    Selon des diplomates, les États-Unis, proche allié d’Israël, se sont opposés à la demande de la Chine, de la Norvège et de la Tunisie de tenir une réunion publique et virtuelle du Conseil de sécurité de l’ONU vendredi pour discuter de la violence.

    Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré aux journalistes qu’une telle réunion serait préférable la semaine prochaine afin de laisser du temps à la diplomatie dans l’espoir de parvenir à une désescalade. en savoir plus

    Debout à côté d’une route de Gaza endommagée par les frappes aériennes israéliennes, Assad Karam, 20 ans, ouvrier du bâtiment, a déclaré : « Nous sommes face à Israël et au COVID-19. Nous sommes entre deux ennemis ».

    À Tel Aviv, Yishai Levy, un chanteur israélien, a montré du doigt des éclats d’obus qui se sont abattus sur un trottoir devant chez lui.

    « Je veux dire aux soldats israéliens et au gouvernement, ne vous arrêtez pas avant d’avoir fini le travail », a-t-il déclaré à la télévision YNet.

    Israël a lancé son offensive après que le Hamas a tiré des roquettes sur Jérusalem et Tel Aviv en représailles aux affrontements entre la police israélienne et les Palestiniens près de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem-Est pendant le mois de jeûne musulman du Ramadan.

    Un certain nombre de compagnies aériennes étrangères ont annulé leurs vols vers Israël en raison des troubles.

    PERTURBER LE HAMAS

    Le général de brigade Hidai Zilberman, principal porte-parole de l’armée israélienne, a déclaré que les attaques contre les sites de production et de lancement de roquettes des militants « perturbent les activités du Hamas », mais pas au point d’arrêter les barrages.

    « C’est plus difficile pour eux, mais nous devons dire en toute équité que le Hamas est un groupe organisé, qui a la capacité de continuer à tirer pendant plusieurs jours encore sur les endroits qu’il a ciblés en Israël », a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision israélienne Channel 12.

    Il a ajouté qu’entre 80 et 90 militants avaient été tués dans les attaques israéliennes.

    Zilberman a déclaré qu’Israël était en train de « renforcer ses forces à la frontière de Gaza », un déploiement qui a suscité des spéculations sur une éventuelle invasion terrestre, un mouvement qui rappellerait des incursions similaires lors des guerres Israël-Gaza en 2014 et en 2009.

    Les correspondants des affaires militaires israéliennes, qui sont régulièrement informés par les forces armées, ont toutefois déclaré qu’une opération terrestre majeure était peu probable, citant le nombre élevé de victimes parmi les risques.

    Le porte-parole de la branche armée du Hamas, Abu Ubaida, a répondu au renforcement des troupes par la défiance, exhortant les Palestiniens à se soulever.

    « Massez-vous comme vous le souhaitez, depuis la mer, la terre et le ciel. Nous avons préparé pour vous des morts qui vous feraient vous maudire », a-t-il déclaré.

    APPELS DE L’ÉTRANGER

    Jusqu’à présent, quelque 1 750 roquettes ont été tirées sur Israël, dont 300 ont échoué dans la bande de Gaza, a indiqué l’armée israélienne.

    L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, a déclaré que deux de ses écoles avaient été touchées mardi et mercredi « dans le contexte des frappes aériennes d’Israël », et qu’au moins 29 salles de classe avaient été endommagées.

    L’école est en vacances à Gaza, et les cours ont également été suspendus dans de nombreuses régions d’Israël, y compris dans une ville où une école vide a été touchée par une roquette mardi.

    Le Premier ministre britannique Boris Johnson a appelé à une « désescalade urgente » de la violence et le président français Emmanuel Macron a demandé une « remise à zéro définitive » des négociations israélo-palestiniennes, longtemps gelées.

    Le président russe Vladimir Poutine et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres ont également lancé un appel à la fin des combats.

    Les hostilités ont attisé les tensions entre les Juifs israéliens et la minorité arabe du pays (21 %) qui vit à leurs côtés dans certaines communautés.

    Des groupes juifs et arabes ont attaqué des personnes et endommagé des magasins, des hôtels et des voitures pendant la nuit. À Bat Yam, au sud de Tel Aviv, des dizaines de Juifs ont battu et donné des coups de pied à un homme considéré comme un Arabe alors qu’il était allongé sur le sol.

    Une personne a été blessée par balle par des Arabes dans la ville de Lod, où les autorités ont imposé un couvre-feu, et plus de 150 arrestations ont été effectuées à Lod et dans des villes arabes du nord d’Israël, selon la police.

    Le président israélien Reuven Rivlin a appelé à mettre fin à « cette folie ».

    Bien que les derniers troubles à Jérusalem aient été le déclencheur immédiat des hostilités, les Palestiniens sont frustrés par les revers subis par leurs aspirations à un État indépendant ces dernières années, notamment la reconnaissance par Washington de Jérusalem contestée comme capitale d’Israël.

    Sur le front politique israélien, les chances de M. Netanyahou de rester au pouvoir après les élections non concluantes du 23 mars ont semblé s’améliorer considérablement après que son principal rival, le centriste Yair Lapid, ait subi un revers majeur dans ses efforts pour former un gouvernement.

    Reuters, 14 mai 2021

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  • Le Conseil de sécurité de l’ONU tient une réunion ouverte sur Gaza

    JERUSALEM (AP) – Les dernières nouvelles sur les combats déchirants entre Israël et les dirigeants militants du Hamas à Gaza (toutes les heures locales) :

    NATIONS UNIES – La mission norvégienne auprès de l’ONU indique que le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra une réunion ouverte d’urgence dimanche sur l’escalade de la violence entre Israël et les Palestiniens à Gaza.

    La mission a tweeté tard jeudi que la réunion a été demandée par la Norvège, la Chine et la Tunisie « avec un large soutien » et qu’elle est confirmée pour 10 heures EDT dimanche.

    Les trois pays ont insisté pour que la réunion ait lieu vendredi, mais les États-Unis ont indiqué qu’ils souhaitaient un report à mardi.

    Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré aux journalistes à Washington plus tôt jeudi : « Nous sommes ouverts et favorables à une discussion ouverte aux Nations unies. Je pense que nous envisageons le début de la semaine prochaine. Cela donnera, je l’espère, le temps à la diplomatie d’avoir un certain effet et de voir si nous obtenons une réelle désescalade, puis de poursuivre cette discussion aux Nations unies. »

    Linda Thomas-Greenfield, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, a tweeté : « Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunira pour discuter de la situation en Israël et à Gaza dimanche. Les États-Unis continueront à s’engager activement dans la diplomatie au plus haut niveau pour tenter de désamorcer les tensions. »

    Le Conseil de sécurité a tenu deux réunions à huis clos sur la crise, lundi et mercredi, mais est resté silencieux jusqu’à présent.

    Las vegas Sun, 13 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Ghaza, Hamas, ONU, Conseil de Sécurité, diplomatie,