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  • Algérie-Maroc. Innommable lâcheté (Edito du Moudjahid)

    Algérie-Maroc. Innommable lâcheté (Edito du Moudjahid) – Embraser la région, entrainer l’Algérie dans la spirale infernale de violence et de guerre. Les desseins du makhzen font tomber leurs masques

    Embraser la région, entrainer l’Algérie dans la spirale infernale de violence et de guerre. Les desseins du makhzen font tomber leurs masques. L’agressivité, l’hostilité viscérale et le bellicisme criminel des forces d’occupation marocaines se confirment avec l’assassinat odieux de trois ressortissants algériens par le bombardement barbare de leurs camions, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, dans un mouvement naturel d’échanges commerciaux.

    C’est ce qu’indique la présidence de la République, faisant état de plusieurs facteurs désignant les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme «ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat».
    Les autorités algériennes ont aussitôt pris les dispositions nécessaires pour enquêter sur cet acte ignoble en vue de tirer cette affaire au clair.

    Ce crime, d’une extrême gravité, un véritable terrorisme d’Etat, constitue la preuve que l’escalade préméditée par la partie marocaine n’a d’autre objectif que de pousser au paroxysme la confrontation et à entrainer la région dans une spirale de guerre et de violence.

    Les faits le prouvent. Le royaume ne cesse de lancer des campagnes de propagande venimeuses contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants. Son expansionnisme, ses conspirations, subversives autant qu’haineuses, ne se comptent plus.
    Plus grave. La normalisation des relations marocaines avec l’État sioniste n’est rien d’autre que la matérialisation d’un complot contre la stabilité de l’Algérie.

    Pour preuve: le Maroc a fait de son territoire une plateforme permettant à des puissances étrangères de tenir des propos hostiles à l’Algérie.
    Les révélations de l’affaire Pegasus, logiciel développé par la société israélienne NSO, utilisé par les services secrets marocains pour espionner 6.000 téléphones de personnalités et de citoyens algériens, ont mis à nu la vénalité et la concupiscence des autorités marocaines.

    Ce scandale a suscité l’indignation générale

    L’Algérie a condamné vigoureusement cette inadmissible atteinte aux libertés fondamentales qui est également une violation flagrante des principes régissant les relations internationales et une pratique dangereuse.
    Une ligne rouge a été franchie, avec la diffusion par l’ambassadeur marocain à l’ONU d’une note rappelant le soutien du royaume chérifien au prétendu «droit à l’autodétermination du peuple kabyle».

    Des organisations non gouvernementales, à la recherche de publicité et de … fonds, ont évoqué, avec une odieuse légèreté, la question des réfugiés dans les camps de Tindouf, occultant volontairement et avec cynisme les raisons ayant conduit les Sahraouis à fuir leur territoire pour trouver refuge en Algérie.

    La détermination de l’Algérie à jouer pleinement un rôle pivot dans son espace régional irrite le makhzen et le pousse jusqu’à ses derniers retranchements. Cette succession d’actes hostiles, qui a atteint son paroxysme avec l’attaque meurtrière contre des citoyens algériens ne sera pas sans suite. L’Algérie a prévenu: «le crime ne restera pas impuni».

    EL MOUDJAHID, 04/11/2021

    Nouvelle agression du makhzen : L’acte abject est signé

    Le Maroc cherche-t-il à entraîner la région dans un nouveau conflit armé ? Des va-t-en guerre au Maroc ou ailleurs veulent-ils entraîner l’Algérie dans un conflit régional aux conséquences imprévisibles pour la région ? La question se pose et s’impose, après le lâche assassinat de trois ressortissants algériens, lors d’un «bombardement barbare  de leurs camions, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla dans un mouvement naturel d’échanges commerciaux entre les peuples de la région». Un crime signé, puisque, selon le communiqué de la présidence de la République, plusieurs facteurs désignent «les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat».

    Le jour choisi — il serait naïf de croire que c’est un simple hasard du calendrier, pour perpétrer ce crime odieux — relève assurément de la provocation à laquelle ne cesse de s’adonner le Maroc, et ce depuis des années. C’est, en effet, le 1er novembre 2021, alors que le peuple algérien célébrait, dans la joie, la sérénité et le recueillement, le 67e anniversaire du déclenchement de la Révolution de libération nationale, que les assassins sont passés à l’acte. Et si le Maroc est désigné une nouvelle fois comme le coupable, c’est aussi parce que les conclusions de l’enquête menée par les autorités algériennes conduisent vers le makhzen.

    En effet, l’Algérie, comme à son habitude, ne s’est pas précipitée à condamner le Maroc, avant d’avoir la certitude de l’identité des criminels. Le communiqué de la présidence a rappelé que dès qu’elles ont eu connaissance de la survenance de cet acte ignoble, les autorités algériennes ont pris les dispositions nécessaires pour «enquêter, en vue d’élucider les circonstances qui l’ont entouré». Aussi, c’est sur la base de cette enquête qu’il est permis de dire que ce lâche assassinat est une «nouvelle manifestation d’agressivité brutale qui est caractéristique d’une politique connue d’expansion territoriale et de terreur».

    Dès lors, il faut se demander à quel jeu malsain et dangereux le Maroc est-il en train de jouer ? Est-il en train de pousser l’Algérie à franchir ce pas qu’elle se refuse de faire, en dépit de la répétition d’actes agressifs et hostiles à son égard ? Car la mort de ces trois Algériens dans le bombardement de leurs camions est la énième provocation d’une longue liste qui compte, déjà, le soutien à des organisations classées terroristes et qui agissent contre l’Algérie, l’espionnage de personnalités nationales et de militaires algériens via le programme Pegasus, des dérives particulièrement dangereuses et irresponsables, comme celle invoquant un prétendu «droit à l’autodétermination du vaillant peuple kabyle». Ce sont-là les plus récentes marques d’hostilité. Car, faut-il le rappeler, «il est historiquement et objectivement établi que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles, inamicales et malveillantes à l’encontre de notre pays, et ce depuis l’indépendance de l’Algérie».

    Et c’est ce que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, n’a pas manqué de faire dans la déclaration dans laquelle il a annoncé, en août dernier, la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. Il reviendra à la charge en déclarant à un média étranger que  «Rabat est allé très loin dans son attaque contre l’Algérie». Mais il est clair, après cette nouvelle agression contre de simples civils algériens, que le Maroc ne s’est fixé aucune limite et que surtout il n’entend pas revenir à la raison, en dépit des nombreux avertissements qui lui ont été adressés. Le communiqué de la présidence a indiqué que «les trois victimes innocentes de cet acte de terrorisme d’État rejoignent, en ce glorieux jour du 1er Novembre, les Martyrs de la Libération nationale qui font de l’Algérie Nouvelle la citadelle des valeurs et des principes de son Histoire éternelle. Leur assassinat ne restera pas impuni».

    Reste à se demander si le Maroc est prêt à assumer les conséquences de ses actes hostiles et incessants ?

    Nadia Kerraz

    El Moudjahid, 04/11/2021

  • L’Algérie rejette les grenouillages autour du Sahara Occidental

    L’Algérie rejette les grenouillages autour du Sahara Occidental – La France et les USA vendent au Maroc de l’illusion

    L’Algérie a officiellement exprimé son désaccord avec la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU concernant le renouvellement du mandat de la Minurso (mission onusienne pour le Sahara Occidental). Dans une déclaration rendue publique, dimanche, le ministère algérien des Affaires étrangères affirme que le pays « ne soutiendra pas cette résolution partiale ».

    Selon la même source, l’approche adoptée par l’instance onusienne « est fondamentalement déséquilibrée » et « manque cruellement de responsabilité et de lucidité ».

    « Suite à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la Résolution 2602 (2021) portant renouvellement du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), l’Algérie exprime son profond regret quant à l’approche fondamentalement déséquilibrée consacrée par ce texte qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité du fait du forcing malencontreux de certains des membres influents dudit Conseil », explique le ministère dans sa déclaration.

    L’Algérie, ajoute le document, « exprime sa pleine compréhension des constats et conclusions de la partie sahraouie, et ne soutiendra pas cette résolution partiale qui a pour effet de conforter les prétentions exorbitantes de l’Etat occupant (Maroc, ndlr) dont elle encourage l’intransigeance et les manœuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du Sahara occidental ».

    « Par principe et par solidarité avec le peuple frère du Sahara occidental, l’Algérie attend du nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général qu’il inscrive strictement son mandat dans la mise en œuvre de la Résolution 690 (1991) portant le Plan de Règlement accepté par les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, et adopté unanimement par le Conseil de sécurité », rappelle la même source.

    Dans ce sens, le ministère algérien des Affaires étrangères rappelle ses attentes de la communauté internationale.

    « L’Algérie escompte que la communauté internationale ne ménagera aucun effort pour amener le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD), en leur qualité d’Etats membres de l’Union africaine (UA), à mettre en œuvre la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’UA adoptée lors de sa réunion au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement le 9 mars 2021, qui demande aux deux pays d’engager des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable et conformément à l’article 4 de l’Acte constitutif de l’UA », indique la même source.

    Et d’ajouter : « Toute démarche qui ignore le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui sera contre-productive, injuste, dangereuse, et ne fera qu’ajouter un surcroît de tension et d’instabilité dans la région ».

    Le Conseil de sécurité de l’ONU a, pour rappel, adopté jeudi dernier une résolution soumise par les Etats-Unis d’Amérique sur le renouvellement, pour une période d’une année, le mandat de la Minurso.

  • La Palestine appelle à l’annulation de la Déclaration Balfour

    La Palestine appelle à l’annulation de la Déclaration Balfour et à « corriger l’erreur historique qui a porté atteinte aux droits du peuple palestinien ».

    L’Ambassade de l’Etat de Palestine en Algérie a affirmé, ce mardi, que le peuple palestinien « reste attaché à ses droits historiques et imprescriptibles », appelant les instances internationales « à annuler la sinistre Déclaration Balfour et ses effets dévastateurs et à mettre en œuvre la légitimité internationale pertinente », et la Grande-Bretagne à « corriger l’erreur historique qui a porté atteinte aux droits du peuple palestinien ».

    Dans un communiqué rendu public à l’occasion du 104e anniversaire de la Déclaration Balfour (2 novembre 1917), l’ambassade de Palestine à Alger a qualifié la promesse faite par le ministre britannique des Affaires étrangères, Balfour, aux sionistes d’établir une patrie pour les Juifs en Palestine, du « plus grand crime de l’histoire », après « avoir déplacé un peuple autochtone qui a hérité une civilisation de ses pères et de ses grands-pères, serviteurs du Lieu Saint à El-Qods et Bethléem et dans chaque contrée de la Palestine ».

    Elle a en outre indiqué « ce projet colonial a expulsé les Palestiniens et planté une étrange entité cancéreuse dans le corps arabe de la terre de Palestine » en vue d’empêcher l’unité arabe et de fomenter les dissensions au sein de la nation arabe.

    « Depuis, le peuple palestinien, toutes franges confondues, résiste et rejette ce projet et ses effets destructeurs, en appelant, en criant et en disant à ses frères arabes que ce projet ne ciblait pas uniquement la Palestine, mais également la nation arabe dans son ensemble », poursuit la même source.

    A cette occasion, l’ambassade a déploré les conditions difficiles dans lesquelles vivait le peuple palestinien alors qu’il commémore « cet anniversaire », ajoutant que l’entité sioniste « vise aujourd’hui son existence dans ses villes et ses villages, à travers des projets dont le but est de liquider la cause palestinienne et le droit au retour », avant d’évoquer « les crimes de l’occupant qui brûle les terres et les récoltes agricoles et tue et déplace les Palestiniens ».

    « Le peuple palestinien demeure attaché à son droit, à sa terre et à ses lieux sacrés et se remémora toujours cette promesse et cette date sinistre,

    en y opposant son rejet et militant avec tout ce qu’il peut pour la dénoncer et l’annuler », a ajouté la représentation diplomatique de la Palestine.

    L’ambassade a appelé la Grande-Bretagne à « s’excuser et à renoncer à ce projet colonial, à concrétiser les droits du peuple palestinien, à l’indemniser en lui permettant de revenir à ses maisons et en effaçant ses traces sur le plan collectif et individuel et à reconnaitre l’Etat palestinien indépendant, avec El-Qods Echarif comme capitale ».

    L’ambassade a affirmé, à l’occasion, que » le peuple palestinien et à sa tête, la direction palestinienne, à savoir l’Organisation de la libération de la Palestine (OLP), l’unique représentant légitime de notre peuple, restera attaché à ses droits historiques réaffirmés par la légalité internationale.

    Pour l’ambassade, le peuple palestinien préservera toujours le legs des martyrs et sera attaché aux constantes nationales, à savoir la terre, le retour, El-Qods et l’Etat, affirmant que ces droits sont imprescriptibles.

    L’ambassade a renouvelé son appel « au monde pour soutenir lutte juste du peuple palestinien en vue de concrétiser la victoire, d’annuler la Déclaration Balfour et ses effets destructeurs et à appliquer la légalité internationale y afférant ».

    L’ambassade a également appelé à rectifier l’erreur historique qui a porté préjudice au peuple palestinien, soulignant que » les droits des peuples ne sauraient être abrogés, ni par une promesse ni par une décision ».

    APS

  • Alger-Moscou: des relations et un climat sereins

    Alger-Moscou: des relations et un climat sereins – Les vaticinations de la presse française et marocaine et souvent israélienne rappellent les falsifications et les contradictions dans lesquelles Paris-Rabat et Tel-Aviv se positionnent contre le droit international.

    Accuser Alger de fer de lance des intérêts de la Fédération de Russie dans la région et en Afrique, c’est le fondement d’une politique de désinformation vieille comme l’Histoire.

    Dans la mesure où les possibilités des relations entre l’Algérie et la Fédération de Russie sont illimitées du fait de leur longue et fructueuse histoire, c’est déjà un atout géopolitique très satisfaisant et qui inquiète certaines parties, notamment au regard de la situation complexe qui prévaut actuellement en Afrique du Nord et en Afrique, au Sahel en particulier. Le climat serein qui préside aux rapports entre Alger et Moscou ainsi que la qualité de leurs liens en perpétuel raffermissement sont la cible de certains… L’évolution de ces rapports algero-russes se situe toujours sur la même ligne droite. Un renforcement de la coopération et une prise de contact fort utile dans la conjoncture régionale et internationale explosive actuelle. Donc un continu rapprochement entre les deux pays qui cadre fort bien avec leur objectif alimentant efficacement la sécurité et la paix à travers le monde.

    Sur cette toile de fond des excellents rapports algero-russes vient de se dessiner comme à l’accoutumé, la campagne d’inventions, de calomnies, de propagande, de surenchère et de désinformation infondée d’une presse internationale, notamment française et marocaine, qui n’a jamais cessé d’abreuver ses lecteurs et l’opinion publique des fantaisies des manipulations professionnelles à desseins multiples sous-jacentes car il s’agit de journalistes à la solde de divers lobbies connus pour leur jugement tendancieux à l’égard des relations historiques entre l’Algérie et l’ex-URSS.

    Il n’est pas nécessaire de reproduire et de réfuter toutes les vaticinations de cette presse française et marocaine et souvent israélienne, tant elles rappellent les falsifications et les contradictions dans lesquelles Paris-Rabat et Tel-Aviv se positionnent contre le droit international, la question palestinienne et le conflit du Sahara occidental et pour la France de s’être embourbée pendant toute son intervention au Mali sans aucun succès.

    Depuis de longues années les deux si proches l’un de l’autre qu’il y a ce besoin d’échanger constamment et régulièrement leurs points de vue, faire en quelque sorte un tour d’horizon sur la situation internationale et leurs rapports bilatéraux. Les résultats ont toujours été à la mesure des espoirs communs des deux pays.

    La visite officielle effectuée au mois de Juin dernier à Moscou par le général de corps d’Armée, Saïd Chengriha, Chef d’état-major de l’ANP marque cette alliance stratégique historique entre l’Algérie et la Russie. Cette visite est intervenue à l’invitation du ministre russe de la Défense, elle marque une nouvelle fois le haut niveau de coopération entre les deux pays. L’offensive médiatique souvent diplomatique balancée par certaines parties vise à  » détruire  » les bonnes relations entre les deux pays.

    Une tactique soigneusement calculée par le lobby parisien anti-algérien à travers ses manœuvres dans la plus grande proximité avec le Maroc et l’entité sioniste et des pressions qu’il exerçait constamment sur l’Algérie pour nouer des relations diplomatiques avec l’Etat sioniste.

    Il est reconnu dans les milieux diplomatiques que Paris, à partir de l’Elysée, ne tolérerait aucune présence de la Russie ni au Maghreb ni en Afrique et plus particulièrement au Sahel et il en est de même pour la Chine.

    Paris ne pourra convaincre qu’il représente une force de paix et de sécurité dans la région. L’inverse de ce que Moscou vise à savoir : la fin de ce statu quo voulu par la France ou encore le Maroc.

    Par B. Chellali

    Le Maghreb.dz, 02/11/2021

  • Un sénateur espagnol charge le Maroc et Israël

    Un sénateur espagnol charge le Maroc et Israël – Exploitation pétrolière au Sahara Occidental et près des Îles Canaries

    Le sénateur de la coalition politique Compromis de la communauté valencienne, Carles Mulet Garcia, a saisi, dans un courrier en date du 29 octobre dernier, le gouvernement espagnol sur l’existence d’un accord entre la compagnie israélienne Ratio Petroleum et le ministère marocain de l’Énergie pour explorer “exclusivement” dans les eaux du Sahara occidental et sur lesquelles le Maroc n’a pas de souveraineté et qui, en plus, sont proches des îles Canaries.

    “Cet accord va à l’encontre des résolutions de l’ONU ; c’est une entorse de plus au droit international, et révèle, une fois de plus, le silence de l’Espagne qui permet ces abus au sud de ce territoire occupé par le Maroc, alors que le processus de décolonisation en cours avec l’ONU n’est toujours pas résolu”, s’insurge Carles Mulet Garcia dans son document qu’il a partagé, hier, sur son compte Twitter.

    “Le gouvernement (espagnol, ndlr) va garder le silence et devenir complice de cet outrage dans un territoire où l’Espagne a une responsabilité historique”, dénonce encore ce sénateur.

    Liberté, 31/10/2021

  • France : Pegasus, voyages de complaisance et silence

    France : Pegasus, voyages de complaisance et silenceDevant le silence de l’élysée envers la Palestine, le Sahara occidental et sa complaisance avec le Maroc, des députés français s’insurgent. La France n’a jamais réagi publiquement à l’utilisation, par le royaume du Maroc, du logiciel d’espionnage israélien Pegasus.

    Nonobstant quelques querelles diplomatiques passagères, Paris entretient historiquement des relations de complaisance avec Rabat. Compromis et proximité institutionnelle au mépris des droits de l’homme. De petits arrangements entre amis, que dénonce le député havrais, Jean-Paul Lecoq, qui a accusé le gouvernement français d’être à la solde du Makhzen et des puissants lobbys internationaux. Le député communiste français n’y est, franchement, pas allé avec le dos de la cuillère, dans la question posée au Premier ministre, Jean Castex, sur les plaintes en diffamation déposées par le roi du Maroc contre Mediapart, Le Monde, Radio France et L’Humanité, pour avoir révélé ou dénoncé l’affaire Pegasus. Plainte que le tribunal de Paris examinera, le 6 décembre la recevabilité des poursuites engagées par le royaume du Maroc.

    Anticipant la réponse du Premier ministre – le gouvernement ne commente pas les actions en justice- Jean-Paul Lecoq a qualifié l’affaire de «sujet totalement politique». Politique, car estime le député havrais, à juste raison, qu’au regard de son importance et des terribles répercussions qu’elle pourrait induire sur la liberté de la presse, «depuis la Révolution française, il est rarissime qu’un État étranger dépose plainte contre des médias français, pour les faire taire». Et de rappeler que «six plaintes, sur les sept qui ont été déposées depuis la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, dont l’article 11 garantit la liberté de la presse, l’ont été par le royaume du Maroc». Sic!

    Sur sa lancée, Jean-Paul Lecoq dénonce le «silence politique» de Paris qui «n’a jamais réagi publiquement à l’utilisation, par le royaume du Maroc, du logiciel d’espionnage israélien Pegasus, contre des journalistes et des élus, au plus haut niveau de la République française». Normal, Paris sait mettre les petits plats dans les grands. Et s’asseoir sur les droits de l’homme. La passion française pour le Maroc ne date pas d’aujourd’hui, malgré quelques brouilles diplomatiques passagères. Très remonté contre le Premier ministre, Jean-Paul Lecoq assène que la majorité au gouvernement semble plus prompte à protéger le secret des affaires que la liberté de la presse.

    D’ailleurs, il note que «rares sont les députés, notamment ceux de la majorité, qui se sont, eux aussi, indignés de ces scandales», avant de s’interroger: «D’où vient cette absence de réaction? D’où vient ce silence complice, qui laisse les coudées franches à ces États qui peuvent faire ce qu’ils veulent de la Palestine et du Sahara occidental, au mépris total du droit international? Est-ce à cause des voyages de complaisance proposés par le Maroc ou par l’entreprise Elnet, en Israël, que les ministres et les parlementaires n’osent même plus – ou ne peuvent même plus – s’indigner face aux actions insupportables de ces États?».

    Une manière de souligner que la France s’est toujours pliée aux injonctions de Rabat. En effet, pour faire briller les yeux des dirigeants marocains, Paris a toujours fermé les yeux sur les violences commises au Sahara occidental, y compris celles subies par les Français. L’intérêt prime. «Pourquoi êtes-vous restés muets face aux attaques de Pegasus, puis face aux attaques du Maroc contre nos médias?», interpelle le député français, qui qualifie ces plaintes de «procédures-bâillons contre la liberté de la presse».

    Mais qu’attendre du ministre de la Justice, Éric Dupond-­Moretti, connu pour être l’avocat-conseil du roi Mohammed VI et pour avoir défendu, avec ferveur, les intérêts du monarque, lors de son divorce? Qu’importe, finalement, les plaintes déposées, les arrangements sont toujours possibles.

    Smaïl ROUHA

    L’Expression, 31/10/2021

  • Maroc: Il y a 56 ans, l’enlèvement et assassinat de Ben Barka

    Il y a 56 ans, l’enlèvement et assassinat de Ben Barka – Malgré d’innombrables théories tentant d’expliquer ce qui lui est réellement arrivé, les circonstances exactes de sa disparition n’ont jamais été établies.

    Mehdi Ben Barka était un homme politique marocain, chef de l’Union nationale des forces populaires (UNPF), parti de gauche, et secrétaire de la Conférence tricontinentale. Opposant à Hassan II, il a « disparu » à Paris en 1965. Malgré d’innombrables théories tentant d’expliquer ce qui lui est réellement arrivé, les circonstances exactes de sa disparition n’ont jamais été établies et, depuis 2009, les enquêtes se poursuivent.

    Historique
    Né à Rabat, au Maroc, d’une famille de fonctionnaires, Ben Barka est devenu le premier musulman marocain à obtenir un diplôme de mathématiques dans une école française officielle en 1950. Il devient un membre éminent de l’opposition marocaine au sein du parti nationaliste de l’Istiqlal, mais se sépare après des affrontements avec des opposants conservateurs en 1959 pour fonder l’Union nationale des forces populaires (UNFP), un parti de gauche.
    En 1962, Ben Barka est accusé de comploter contre le roi Hassan II. Il est exilé du Maroc en 1963, après avoir appelé les soldats marocains à refuser de combattre l’Algérie lors de la guerre des sables de 1963.

    Le 29 octobre 1965, Mehdi Ben Barka a été enlevé (« disparu ») à Paris par des policiers français et n’a jamais été revu. Le 29 décembre 1975, le magazine Time a publié un article intitulé « The Murder of Mehdi Ben Barka », affirmant que trois agents marocains étaient responsables de la mort de Ben Barka, dont l’ancien ministre de l’Intérieur Mohammed Oufkir. Les spéculations persistent quant à l’implication de la CIA. Des agents des services de renseignement français et le Mossad israélien étaient également impliqués, selon l’article.

    L’exil et la signification politique globale
    Ben Barka s’est exilé en 1963, devenant un « vendeur ambulant de la révolution », selon l’historien Jean Lacouture. Il part d’abord à Alger, où il rencontre Che Guevara, Amílcar Cabral et Malcolm X. De là, il se rend au Caire, à Rome, à Genève et à La Havane pour tenter d’unir les mouvements révolutionnaires du tiers-monde en vue de la Conférence tricontinentale qui se tient en janvier 1966 à La Havane, où il affirme dans une conférence de presse que « les deux courants de la révolution mondiale y seront représentés : le courant issu de la Révolution d’Octobre et celui de la révolution de libération nationale ».

    En tant que dirigeant de la Conférence tricontinentale, Ben Barka était une figure majeure du mouvement tiers-mondiste et soutenait l’action révolutionnaire anticoloniale dans divers États, provoquant la colère des États-Unis et de la France. Juste avant sa mort, il préparait la première réunion de la Tricontinentale, prévue à La Havane, à Cuba – l’OSPPAAAL (Organisation de solidarité avec les peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine) a été fondée à cette occasion.
    Présidant la commission préparatoire, il en définit les objectifs : aide aux mouvements de libération, soutien à Cuba soumis à l’embargo des Etats-Unis, liquidation des bases militaires étrangères et de l’apartheid en Afrique du Sud. Pour l’historien René Galissot, « la raison profonde de l’éloignement et de l’assassinat de Ben Barka est à chercher dans cet élan révolutionnaire de la Tricontinentale. »

    Victoria Brittain, écrivain pour The Guardian, a qualifié Ben Barka de « théoricien révolutionnaire aussi important que Frantz Fanon et Che Guevara », dont « l’influence s’est répercutée bien au-delà de leur propre continent ». Ses écrits ont été rassemblés et traduits en français par son fils Bachir Ben Barka et publiés en 1999 sous le titre Écrits politiques (1957-1965).

    Théories sur la disparition de Ben Barka

    Le procès français
    Dans les années 1960, la disparition de Ben Barka est un scandale public suffisant pour que le président De Gaulle déclare officiellement que son gouvernement n’est pas responsable. Après un procès en 1967, deux officiers français ont été envoyés en prison pour leur rôle dans l’enlèvement. Cependant, le juge a estimé que le principal coupable était le ministre marocain de l’Intérieur, Mohamed Oufkir. Georges Figon, un témoin aux antécédents criminels qui avait déclaré plus tôt qu’Oufkir avait poignardé Ben Barka à mort, a été retrouvé mort plus tard, officiellement un suicide. Le préfet de police Maurice Papon (1910-2007), condamné plus tard pour crimes contre l’humanité pour son rôle sous Vichy, est contraint de démissionner après l’enlèvement de Ben Barka.

    Ahmed Boukhari
    Ancien membre des services secrets marocains, Ahmed Boukhari a affirmé en 2001 que Ben Barka était mort pendant un interrogatoire dans une villa au sud de Paris. Il a déclaré que le corps de Ben Barka avait ensuite été ramené au Maroc et détruit dans une cuve d’acide. En outre, il a déclaré que cette cuve d’acide, dont les plans ont été reproduits par les journaux, avait été construite sur les instructions de l’agent de la CIA « Colonel Martin », qui avait appris cette technique pour faire disparaître les cadavres lors de son affectation dans l’Iran du Shah dans les années 1950.

    Ali Bourequat
    Le dissident franco-marocain et ancien prisonnier d’opinion de Tazmamart, Ali Bourequat, affirme dans son livre « Dans le jardin secret du roi du Maroc » avoir rencontré un ancien agent secret marocain dans une prison près de Rabat en 1973-74. L’homme, Dubail, a raconté comment lui et quelques collègues, menés par le colonel Oufkir et Ahmed Dlimi, avaient assassiné Ben Barka à Paris.
    Le corps a ensuite été encapsulé dans du ciment et enterré en dehors de Paris, mais sa tête a été apportée par Oufkir au Maroc dans une valise. Elle a ensuite été enterrée sur le terrain de la prison où Dubail et Bourequat étaient détenus.

    Documents de la CIA
    En 1976, le gouvernement des États-Unis, suite à des demandes formulées dans le cadre de la loi sur la liberté d’information, a reconnu que la Central Intelligence Agency (CIA) était en possession de quelque 1 800 documents concernant Ben Barka, mais ces documents n’ont pas été rendus publics.

    Documents français
    Certains documents secrets français sur l’affaire ont été rendus publics en 2001, provoquant un tollé politique. La ministre de la défense Michèle Alliot-Marie a accepté en 2004 de suivre les recommandations d’une commission de la défense nationale et a rendu publics les 73 documents classifiés supplémentaires sur l’affaire. Cependant, le fils de Mehdi Ben Barka s’est indigné de ce qu’il a appelé une « pseudo-divulgation de dossiers », insistant sur le fait que des informations avaient été retenues qui auraient pu impliquer les services secrets français (SDECE), et peut-être la CIA et le Mossad, ainsi que la responsabilité ultime du roi Hassan II, qui a commodément pu rejeter la faute sur Oufkir après son coup d’État manqué en 1972.

    Driss Basri
    Driss Basri, ministre de l’Intérieur d’Hassan II et son bras droit du début des années 1980 à la fin des années 1990, a été entendu par le juge Patrick Ramaël en mai 2006, en tant que témoin, au sujet de l’enlèvement de Ben Barka. Basri a déclaré au magistrat qu’il n’avait pas été lié à l’affaire Ben Barka. Il a ajouté qu’ »il est possible que le Roi ait été au courant. Il est légitime de penser que de Gaulle possédait des informations… »

    Source : Scam Leaks

  • Maroc : L’affaire Ben Barka, un scandale d’Etats

    Maroc, Mehdi Ben Barka, France, Hassan II, Mossad, israël,

    A qui profite le silence ? 44 ans après l’assassinat politique de Mehdi Ben Barka, l’obstruction franco-marocaine de l’enquête judiciaire continue. Décryptage du scandale, depuis la raison d’Etat qui a conduit au kidnapping, en plein Paris, du leader internationaliste au maintien d’un véritable secret d’Etat sur les commanditaires du crime.
    Un partie de poker menteur. L’objectif ? Gagner du temps. Vendredi 2 octobre, le Parquet de Paris a finalement demandé la suspension des mandats d’arrêts internationaux lancés la veille par Interpol et signés deux ans auparavant par le juge d’instruction Patrick Ramaël. Les personnes recherchées : quatre Marocains, dont deux officiers haut gradés, suspectés d’avoir participé à l‘enlèvement, le 29 octobre 1965, au cœur de Paris, de l’opposant Mehdi Ben Barka. Prétexte invoqué par le Ministère public : Interpol aurait requis des « précisions » supplémentaires pour appliquer les mandats d‘arrêts. Une nouvelle péripétie, qualifiée de « mascarade » par Bechir Ben Barka. Le fils en quête de vérité est indigné par le revirement, en à peine 24 heures, de la place Vendôme. Il est vrai que le ministère de la Justice, sous tutelle du pouvoir politique, sait comment verrouiller et temporiser. Dans la pratique, pour être exécutable, un mandat d’arrêt international impliquant la France a besoin de son feu vert. Disposant depuis deux ans des mandats, la Chancellerie les avait transmis au ministère de l’Intérieur qui les a remis par la suite à Interpol pour les besoins d’une diffusion internationale. Heureuse coïncidence : mardi dernier, Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, revenait précisément de Rabat où il s’est entretenu avec son homologue marocain.
    A l’annonce de cette énième chicanerie administrative, Maurice Buttin, l’avocat historique de la famille Ben Barka, a soupçonné, à voix haute sur France Info, l’Elysée d’être responsable de l‘obstruction judiciaire par la probable instruction de consignes adressées, via Michèle Alliot-Marie, au Parquet de Paris. L’avocat a tiré les leçons de la parodie de procès de 1967, qui s’acheva sur l’incrimination insuffisante de seconds couteaux, au profit de l’appareil d’Etat français, qui fut préservé, et la condamnation, par contumace, du général Oufkir, protégé au Maroc. En 1975, le dépôt d’une nouvelle plainte pour assassinat a inauguré une procédure judiciaire, longue, sinueuse et bien embarrassante pour l’amitié franco-marocaine. La levée du secret-défense s’est faite progressivement en France ces dernières années (2000, 2004 et 2008) sans pour autant apporter au dossier les pièces nécessaires à la résolution du crime. Pour le tandem Paris-Rabat, le tabou majeur se résume depuis près d’un demi-siècle à trois mots, formant un patronyme : Mehdi Ben Barka.
    VRP de la Révolution
    Avant de devenir un thriller judiciaire, l’affaire Ben Barka, non élucidée à ce jour, est d’abord un roman noir, entre tragédie grecque et film d’espionnage. C’est l’histoire d’un brillant mathématicien devenu le chantre du socialisme révolutionnaire. C’est aussi l’ascension d’un nationaliste combattant pour l’indépendance de son pays et bientôt propulsé dans l’arène mondiale pour insuffler aux peuples du Sud l’espérance de l‘émancipation. C’est surtout l’odyssée d’un ancien détenu contraint à l’exil qui sera finalement rattrapé par une conjuration d’Etats. C’est enfin, ironie du sort, le drame d’un professeur qui sera condamné à mort par son ancien élève devenu souverain, le roi Hassan II.
    Figure intellectuelle de la gauche panafricaniste, Ben Barka a été abattu en plein vol, à l’âge de 45 ans, alors que son charisme s’étoffait sur la scène internationale. 1965 : la Guerre froide se déploie sur les cinq continents. Alors que la décolonisation se généralise, les Etats refusant la mainmise des empires américain et soviétique se sont regroupés sous la bannière des non-alignés. Dans la frénésie idéologique de l’époque, certains rêvent du Grand Soir pour les populations victimes des « séquelles du colonialisme traditionnel », selon les termes de Ben Barka, engagé dès l’âge de 14 ans dans la lutte pour l’indépendance nationale. Cette première bataille aboutit en 1956 quand la France renonça au « protectorat » du Maroc. Mais déjà, ailleurs, sur tout le continent africain comme au-delà des rives, d’autres combats restent à mener, sur une plus grande échelle. Durant le début des « années de plomb », qui verront les autorités marocaines pratiquer une répression impitoyable à l’encontre des dissidents du royaume, le leader socialiste va devoir rapidement, pour sa propre sûreté, quitter le pays et devenir, selon l’expression employée par Jean Lacouture, historien et journaliste engagé dans l’anti-colonialisme, « le commis-voyageur de la révolution ». Il lui restera alors neuf années à vivre, pour se plonger corps et âme dans le tumulte révolutionnaire et devenir un leader du tiers-monde, à la manière de Patrice Lumumba et Che Guevara, tous deux également assassinés durant cette palpitante décennie.
    La mort comme une équation à x inconnues
    Il est environ midi, ce 29 octobre 1965. Des hommes ont rendez-vous à Saint-Germain-des-Prés pour discuter cinéma. Le producteur Georges Figon, escroc mythomane, proche à la fois des milieux littéraires et des truands parisiens, a proposé à Mehdi Ben Barka, avec la complicité du journaliste Philippe Bernier et sous la direction de mystérieux intermédiaires, de financer la réalisation d’un film documentaire, intitulé Basta ! et consacré aux mouvements de libération nationale. Croyant au rôle de l’image comme instrument d’éducation populaire, le Marocain est séduit par l’aventure, d’autant plus que des artistes prestigieux ont confirmé leur participation au projet, parmi lesquels Marguerite Duras et le réalisateur Georges Franju. Ces derniers seront par la suite effarés d’apprendre que cette production était un leurre uniquement destiné à piéger physiquement Mehdi Ben Barka. La venue du leader politique sur les lieux du rendez-vous sera rapidement suivie de son embarquement par deux policiers accompagnés d’un informateur de la SDECE, le contre-espionnage français. Direction : Fontenay-le-vicomte, dans la villa de Georges Boucheseiche, militant du Service d’Action Civique et barbouze notoire. La suite du kidnapping demeure nimbée de mystère. Des témoignages disparates relateront la détention, la torture et le meurtre de Ben Barka, dont le corps disparaîtra tout aussi mystérieusement.
    La France, embarrassée par l’assassinat d’une figure politique internationale sur le sol de son territoire, laissera entendre que les autorités marocaines seules sont responsables, qu’il s’agisse d’une décision souveraine prononcée par le roi Hassan II ou d’un acte réalisé indépendamment par le général Oufkir, surnommé le « Boucher » pour ses féroces répressions des insurrections populaires. Commentant l’incident diplomatique, de Gaulle aura ces mots : « Rien, absolument rien, n’indique que le contre-espionnage et la police, en tant que tels et dans leur ensemble, aient connu l’opération, a fortiori qu’ils l’aient couverte » Le président de la République ment, par impuissance : au cœur de l’appareil sécuritaire français, une frange anti-gaulliste, autonome, issue en partie de l’OAS et en contact direct avec des services secrets étrangers, perdure et s’active à chaque opportunité, quitte à mettre dans l’embarras le chef de l’Etat. Ce sont des policiers français qui feront monter dans leur voiture Mehdi Ben Barka et c’est un « honorable correspondant » du SDECE, Antoine Lopez, qui chapeautera le début de l’opération en supervisant le rapt.
    Même si la piste la plus probable dans la genèse du crime aboutit au Maroc, sa réalisation matérielle a nécessairement bénéficié d’un assistance étrangère. Eliminer Ben Barka était devenu un objectif commun à certaines puissances occidentales, et leurs alliés, dans la répression des mouvements de libération du tiers-monde.
    Rallier le dissident ou l’éliminer
    De nombreux Etats avaient un intérêt particulier à voir disparaître l’agitateur. En premier lieu, le Maroc : après avoir tenté de rallier l’intraitable opposant en lui promettant son intégration à un futur gouvernement d’union nationale, le nouveau roi Hassan II passera rapidement d’une cordiale amitié envers son ancien professeur de mathématiques à une farouche détermination à le supprimer, politiquement puis physiquement. Le 22 novembre 1963, alors que le monde a les yeux braqués sur Dallas où l’on vient d’annoncer l’assassinat de Kennedy, le souverain alaouite condamnera à mort le leader de la gauche marocaine, coupable de conspiration à l’encontre de la monarchie. Moins de deux ans plus tard, la sentence sera appliquée, par des voies détournées. Certains, comme le chroniqueur de Jeune Afrique, Béchir Ben Yahmed, verront dans les causes de l’acharnement du roi un fait méconnu du grand public : la prise de position inattendue de Ben Barka durant la « Guerre des sables » qui vit en octobre 1963 s’opposer militairement le Maroc et l’Algérie. L’internationaliste préféra soutenir alors l’Algérie, plaque tournante à l’époque des groupes révolutionnaires, plutôt que son propre pays d’origine. Une insolence de trop pour le monarque chérifien.
    « Notre mouvement constitue une partie d’une lutte mondiale qui va de la Chine à Cuba » : quand il prononce ces mots au Congrès du parti socialiste marocain en 1962, Mehdi Ben Barka affiche clairement la couleur. Rouge vif. Sans s’aligner expressément sur le bloc communiste, restant fidèle en cela à l’esprit des non-alignés, le Marocain prend position, quitte à s’attirer l’irritation du gendarme mondial, les Etats-Unis, à l’affût permanent des contestataires.
    Président du comité préparatoire de la Conférence Tricontinetale, qui s’ouvrira à La Havane le 3 janvier 1966, Mehdi Ben Barka participait, de facto, à la convergence des mouvements indépendantistes. Son programme de lutte contre l’analphabétisme et le sous-développement avait fait des émules. Etendre à l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine le projet commun de résister à l’emprise du Nord : cela procure indéniablement quelques inimitiés tenaces, surtout quand l‘intéressé se consacre en particulier à démasquer ce que l‘on commence alors à nommer le « néo-colonialisme ». A cela s’ajouta un cocktail détonant, composé d’une dénonciation des bases militaires étrangères, d’une condamnation sans équivoque du nucléaire et de la solidarité revendiquée avec les luttes armées. Evoquant la rencontre historique qui aura lieu à Cuba, Ben Barka devient lyrique, dans un esprit prônant la symbiose idéologique : « Les deux courants de la révolution mondiale y seront représentés : le courant surgi avec la révolution d’Octobre et celui de la révolution nationale libératrice ». Si certains voudront voir en lui un précurseur visionnaire de l’altermondialisme, d’autres décèleront, au contraire, dans son discours une radicalité plus proche de celle des futurs groupuscules armés d’extrême-gauche qualifiés, par la suite, de terroristes. Le but ultime, déclaré par l’impétueux utopiste : la « libération totale ».
    Traqué par la CIA et le Mossad
    Les officiels américains, séduits par son aura particulière, auraient d’abord tenté de récupérer le leader. Mais sa radicalisation rapide dans les années 60/63, aussi bien à l’encontre des intérêts de Washington à travers le monde qu’envers le régime marocain, aura tôt fait de le transformer en ennemi public à surveiller. De près. Ainsi, la CIA avait collecté environ 1800 documents, de trois ou quatre pages chacun, sur l’opposant marocain. En 1976, la famille Ben Barka a demandé la déclassification de ces archives mais le principe de la sécurité nationale des Etats-Unis a été invoqué, bloquant toute procédure dans ce sens. Des organisations de défense des droits de l’homme ont adressé aux autorités américaines une requête similaire en 2002, en vain.
    Si l’implication des Etats-Unis ne provoque plus la controverse, tant la collaboration entre Rabat et Washington était déjà réputée pour sa qualité unique dans le monde arabe, il en va différemment de la piste israélienne. A l’instar de l’Egypte et de la Jordanie, le Maroc a développé des liens étroits avec Tel Aviv, mais beaucoup plus tôt, dès les années 60. Le roi Hassan II était fasciné en privé par la domination militaire d’Israël sur la région, en dépit de son affichage public pro-palestinien. La communauté juive marocaine, dont une grande partie a émigré en Israël, entretiendra longtemps une relation d’admiration et de vénération pour le souverain alaouite. Elle n’a pas oublié que le père de celui-ci avait explicitement protégé les Juifs marocains de toute persécution lors de la période pétainiste. Dans cette bienveillance de Tel Aviv envers Rabat, un organisme jouera un rôle fondamental : le Mossad. Le service d’espionnage apportera ses compétences au profit de la monarchie marocaine, en toute loyauté, en échange d‘informations confidentielles sur les autres chefs d‘Etat de la Ligue arabe. Cette contribution sera d’autant plus aisée qu’elle favorisera à la fois les intérêts marocains et américains. Ainsi en va-t-il de l’épineux cas Ben Barka.
    En 1966, deux journalistes israéliens, Maxim Ghilan et Samuel Mhor, ont révélé dans le magazine Bul la participation active du Mossad à l’enlèvement de Ben Barka, par l’entremise d’un homme d’affaires, juif marocain, basé en Europe. L’article donne les détails de l’opération, qui devait inclure faux passeports, planques et administration de poison. La fuite de cette information explosive découla d’un conflit entre deux chefs rivaux du service secret. Scandale à Tel Aviv et mesures immédiates de rétorsion : le magazine fut saisi des kiosques et les deux journalistes ont été jugés et condamnés à deux mois de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». La reprise du scoop par les confrères étrangers, dont Time magazine et le Monde, provoqua une crise politique en Israël, divisant le Parti travailliste et embarrassant considérablement le Premier ministre Levi Eshkol.
    L’assistance logistique israélienne au kidnapping de Ben Barka ne devrait pourtant pas surprendre les connaisseurs des relations diplomatiques occultes entre Rabat et Tel Aviv. Même l’historien Alexandre Adler, qu’il serait délicat d’accuser d’anti-sionisme primaire, a reconnu à maintes reprises, notamment sur France Culture et Arte, la réalité de la troublante connexion attestée, à nouveau, par Time en 1975. Comme l’ont précisé les chercheurs Ian Black et Benny Morris, dans leur ouvrage, paru en 1991 et consacré à l’histoire secrète d‘Israël, cette implication est le résultat direct de la requête formulée en 1965 par le général Oufkir à David Kimche, du Mossad, de venir en aide au Maroc afin de capturer le premier opposant à Sa Majesté. Le Maroc, les Etats-Unis, Israël, et la France comme théâtre des opérations : une conjuration inédite mais efficace, dont le déroulement exact de la trame demeure inconnu. Une disparition brutale pour Mehdi Ben Barka qui explique la ténacité de ceux qui ont décidé, par la suite, de comprendre et de relater ce qui s’est réellement passé.
    Révélations, faux scoops et désinformation
    Alors que c’est le goût pour le 7ème Art qui avait causé la perte de Ben Barka, le cinéma reprendra l’histoire de sa fin tragique, digne du grand écran, avec l’Attentat, polar sec et nerveux réalisé par Yves Boisset en 1972, durant l’âge d’or des films politiques. Plus récemment, un téléfilm de Jean-Pierre Sinapi, diffusé sur France 2, sera accusé de déformer la réalité des faits au profit du Maroc.
    A côté des œuvres de fiction, la traque judiciaire comme journalistique de la vérité suppose de dissocier les pistes essentielles des hypothèses superflues, mais aussi, et surtout, de démêler le vrai du faux. Comme le remarque la journaliste Zakya Daoud, certaines parties prenantes à l’affaire ont tout intérêt à orchestrer une « surabondance de détails » pour rendre plus complexe la résolution de l’équation. L’affaire Ben Barka sera inaugurée par l’Express ,en janvier 1966, à la veille du suicide, bien accommodant,de Georges Figon, organisateur du traquenard et à partir duquel le scandale va éclater.
    La presse à sensation rebondira à plusieurs reprises sur le sujet, allant de pseudo-révélations fournies par de mystérieux initiés à des tentatives évidentes de désinformation opérées en amont. Quand l’ancien membre des services secrets marocains, Ahmed Boukhari, publie en 2002 son livre Le Secret , dont les extraits les plus croustillants seront dévoilés dans la revue Maroc Hebdo et dans Le Monde, beaucoup y verront une accumulation suspecte de faits relatés, comme le récit pittoresque de la dissolution du corps de Ben Barka dans une cuve d’acide. Quelques années plus tard, c’est l’Express qui tentera de refaire le joli coup médiatique de 1966 en dévoilant, grâce à l’historien tchèque Petr Zidek, le rôle imputé au leader marocain en tant qu’agent du KGB.
    Enfin, dans une énième « découverte » qui n’a pas manqué de faire sourire ou s’indigner ceux qui ont connu intimement Ben Barka, aussi bien ses proches que ses ennemis, un journaliste israélien, Shmouel Seguev, reprenant en cela la thèse audacieuse de l’historien Yigal Bin-Nun, a publié en 2008 « Le lien marocain », ouvrage consacré aux liens secrets entre le Maroc et Israël. Le livre, préfacé par l’ancien chef du Mossad Ephraïm Lévy, contient une stupéfiante assertion : l’opposant marocain, piégé, en autres, par des espions israéliens, avait requis en 1960 l’aide financière du Mossad pour renverser la monarchie alaouite. David Ben Gourion, le fondateur d‘Israël, en aurait alors immédiatement averti le roi Hassan II. De même que les Etats-Unis auraient tenté d’amadouer Ben Barka, avant de le considérer comme une menace pour leurs intérêts et ceux de leurs alliés, Israël aurait donc, dans un premier temps, été sollicité par le socialiste révolutionnaire avant de prendre définitivement parti pour son ennemi juré, le monarque absolu Hassan II, « despote éclairé » et conciliant. Quoiqu’il en soit de la véracité de ces affirmations, une leçon ultime ressort de la tragédie. Les deux « démocraties-phares » ont donc jugé plus utile, in fine, de soutenir le tyran diplomate et de faciliter, au passage, l’élimination du combattant pour les libertés fondamentales. Message à l’attention de l’Axe du Mal et autres Etats voyous : « Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais ».
    Le temps presse. Comme le souligne Bechir Ben Barka, « des témoins potentiels ont disparu ces dernières années, d’autres sont au soir de leur vie. Nous n’aimerions pas que la vérité parte au fond d’une tombe ». Dévoiler le canevas de l’affaire consistera à chercher toutes les responsabilités, en dedans comme au-delà de l’axe franco-marocain.
    Interpol, organisation dirigée par l‘Américain Ronald K. Noble, serait-elle la mieux placée pour demander, également, des comptes à l’appareil d’Etat français et aux services secrets des Etats-Unis et d’Israël pour les graves présomptions qui pèsent sur eux ? En droit pénal international comme en Realpolitik , la réponse est, évidemment, négative.
    Cependant, malgré la chape de plomb, certains continuent d’honorer sa mémoire et de se battre pour connaître un jour la vérité. Depuis Belfort, où il enseigne, à son tour, les mathématiques, Bechir Ben Barka s’efforce de déchiffrer l’énigme. En mémoire de son père comme envers tous ceux qui, jadis, Marocains et étrangers de par le monde, ont cru en l’espérance révolutionnaire globale, incarnée et défendue avec ardeur par Mehdi Ben Barka. Le communiste libertaire Daniel Guérin, enquêteur inlassable et spécialiste de l’affaire, avait prédit, au sujet de leader internationaliste, la conclusion inéluctable d’un destin héroïque : « Ce mort aura la vie dure, ce mort aura le dernier mot ».
  • Algérie-Maroc: Les problèmes ont commencé en 1957

    Algérie-Maroc: Les problèmes ont commencé en 1957. C’est ce qu’a déclaré Daho Ould Kablia au Forum d’El Moudjahid.

    Lors de son exposé sur la création de la radio secrète du FLN, le président de l’association des anciens du MALG a mis en évidences l’assistance fournie, à la cause nationale, par les Marocains à l’époque. Paradoxalement, une centaine de médias du voisin de l’Ouest s’investissent aujourd’hui dans une propagande contre l’Algerie.  » L’aide, qui ne provenait du Maroc, était celle du peuple. Le roi Mohamed 5 était sincère dans son soutien à notre cause. Bien que les problèmes avec le Makhzen ont commencé en 1957, quand Allal Fassi a conditionné son aide à la révolution par la restitution des terres qui appartiennent à notre pays  » a corrigé l’ancien moudjahid et ancien ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. Il a rapporté que les révolutionnaires lui ont rappelé alors que la Maroc a obtenu son indépendance en 1956 gr‚ce aux luttes des Algériens.  « Hassan II gardait une rancune contre l’Algerie parce qu’elle ne l’a pas soutenu sur le dossier du Sahara occidental » a rapporté l’ancien malgache.

    Il a rappelé, à l’occasion que le président Houari Boumediene a expulsé les Marocains, résidents en Algérie en 1975, à cause de la rencontre du roi Hassan II avec le président Mauritanien sans associer le chef de l’Etat algérien. Hassan II et Mohamed 6 ont de vieilles amitiés avec Israël, que le Maroc veut actuellement ramener à nos portes. Nous ne l’accepterons jamais. Je ne pense pas qu’il y aura un règlement de la crise du moment qu’elle a atteint ce niveau de pourrissement  » a estimé Daho Ould Kablia.

    La rupture de fourniture en gaz se précise

    Après avoir rompu officiellement ses relations diplomatiques avec le Maroc en août dernier, l’Algérie semble déterminée à passer à l’action, concernant la fourniture en gaz naturel à ce pays via le gazoduc Maghreb-Europe.

    Selon trois sources concordantes en lien direct avec le dossier, citées par l’agence Reuters, l’Algérie cessera de fournir le gaz naturel au Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe à partir du 1er novembre prochain. Pour ce qui est de l’Espagne, qui est desservie en gaz via le gazoduc MaghrebEurope de 13,5 milliards de mètres cubes, l’Algérie continuera de l’approvisionner via le gazoduc sous-marin Medgaz d’une capacité annuelle de 8 milliards de m3 qui ne passe pas par le Maroc, indique-t-on encore. Cela confirme donc les déclarations du président de la République à ce sujet. Le 11 octobre dernier, Tebboune avait déclaré lors de sa rencontre périodique avec les représentants de médias nationaux. : « Nous avons convenu avec les amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel via le gazoduc Medgaz » .

    Cependant, des analystes, cités par la même source, estiment que les problèmes techniques liés aux projets d’extension de la capacité du gazoduc Medgaz, menés par l’Algérie, pourraient aggraver la crise énergétique en Espagne au moment où les factures de gaz explosent en Europe.

    L’Algérie décide de ne pas renouveler l’accord d’approvisionnement avec le Maroc

    Concernant l’approvisionnement du pays voisin en gaz, l’Algérie avait fait allusion, en ao˚t dernier, à la possibilité de mettre fin en octobre aux exportations de gaz naturel vers le Maroc. Ces dernières sont estimées à un milliard de mètres cubes, utilisés pour produire environ 10% de l’électricité du royaume. L’Algérie a donc décidé de ne plus renouveler l’accord d’approvisionnement avec le Maroc, selon une source au sein de la société publique Sonatrach et deux sources gouvernementales algériennes, citée par l’agence Reuters.

    Pour rappel, un haut responsable marocain avait évoqué, début du mois en cours, d’éventuelles discussions avec l’Espagne sur la possibilité d’inverser le flux d’un gazoduc au cas o˘ l’Algérie ne renouvellerait pas l’accord d’approvisionnement. Il convient également de noter que l’Algérie est le plus grand fournisseur de l’Espagne en gaz naturel, couvrant près de la moitié de sa demande de gaz via le gazoduc MaghrebEurope. En cas de perturbations de l’approvisionnement, l’Algérie fera recours à des navires pour transporter du gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Espagne, ajoute la même source.

    Le Maghreb, 27/10/2021

  • Israël : On ne sait pas quand le Maroc va nommer un envoyé

    Israël : On ne sait pas quand le Maroc va nommer un envoyé. Govrin nie avoir connaissance de l’utilisation par le Maroc de drones contre le Front Polisario au Sahara Occidental.

    Israël soutient les négociations directes entre les parties impliquées dans le conflit du Sahara Occidental, a déclaré le nouvel ambassadeur au Maroc, David Govrin.

    Il a poursuivi en niant avoir connaissance de l’utilisation par le Maroc de drones contre le Front Polisario au Sahara.

    Govrin a refusé de répondre aux questions des journalistes sur l’achat présumé par Rabat du logiciel d’espionnage israélien Pegasus, en disant : « Je préfère ne pas répondre à cette question ».

    Le Maroc et Israël ont rétabli leurs liens en décembre de l’année dernière après que les États-Unis aient accepté de reconnaître la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. A ce jour, cependant, le Maroc n’a pas nommé son envoyé à Tel Aviv.

    Interrogé sur la date à laquelle cela se produirait, Govrin a déclaré : « Il n’y a pas de date précise, mais comme on le sait, j’ai été nommé il y a deux semaines comme ambassadeur d’Israël au Maroc, et nous espérons que le Maroc nommera bientôt son ambassadeur. »

    Le Maroc est en conflit avec le groupe indépendantiste Polisario soutenu par l’Algérie au sujet du Sahara occidental depuis 1975, après la fin de l’occupation espagnole. Il s’est transformé en une confrontation armée qui a duré jusqu’en 1991 et s’est terminée par la signature d’un accord de cessez-le-feu.

    Rabat insiste sur son droit de gouverner la région, mais a proposé un régime autonome au Sahara occidental sous sa souveraineté, mais le Front Polisario veut un référendum pour laisser le peuple déterminer l’avenir de la région. L’Algérie a soutenu la proposition du Front et accueille des réfugiés de la région.

    Le cessez-le-feu de 1991 prend fin

    En lançant l’opération (l’opération de Guerguerat, ndlr), le Maroc « a gravement compromis non seulement le cessez-le-feu et les accords militaires connexes, mais aussi toute chance de parvenir à une solution pacifique et durable à la question de la décolonisation du Sahara occidental », a déclaré Brahim Ghali, chef du Front Polisario, dans une lettre adressée à l’ONU.

    MEMO, 26/10/2021