Étiquette : Israël

  • Arabie Saoudite : Instigateur de la normalisation israélo-arabe

    Arabie Saoudite : Instigateur de la normalisation israélo-arabe

    Arabie Saoudite, Israël, normalisation, EAU, Maroc, bahreïn,#ArabieSaoudite, #EAU, #Maroc, #Israël,

    A l’occasion de la commémoration du premier anniversaire de la prosternation collective monarchique arabe en direction d’Israël, une pantalonnade rarement égalée dans les annales diplomatiques internationales, qui s’apparente à une désertion; une humiliation indélébile…

    Un an après la prosternation collective monarchique arabe face à Israël, trois des principaux protagonistes de cette mascarade à connotation électoraliste ont disparu de la scène publique : Donald Trump, premier Président des États-Unis à subir deux procédures de destitution ; Sheldon Adelson, le magnat juif américain des casinos, généreux faiseurs des rois tant aux ÉtatsUnis qu’en Israël, mort à 87 ans, des suites d’un cancer, une semaine avant l’accession au pouvoir de Joe Biden ; enfin Benyamin Netanyahu, Premier ministre israélien. Tel un canard boiteux, ce 3e larron, Benyamin Netanyahu, plombé par l’accusation de corruption, peine à échapper à la justice des hommes, n’est pas parvenu à dégager une majorité de gouvernement viable pour sa survie politique, en dépit de 4 consultations électorales.

    L’Arabie saoudite, le parrain de la normalisation arabe avec Israël, se trouve, paradoxalement, sous pression des États-Unis, plus précisément du président Joe Biden, qui a annulé, dès son entrée en fonction, une transaction militaire de 36 milliards de dollars aux pétromonarchies du Golfe et retirer le mouvement yéménite antisaoudien houthiste de la liste des organisations terroristes. Cette double décision a constitué un désaveu en creux de l’agression pétro-monarchique contre le Yémen et une riposte subliminale au soutien inconsidéré au rival du Président démocrate le populiste Donald Trump, en même temps qu’à l’équarrissage du journal saoudien Jamal Khashoggi, chroniqueur du Washington Post.

    L’imposture saoudienne

    Le royaume saoudien, le plus intransigeant ennemi d’Israël sur le plan théorique, aura opéré le plus grand détournement du combat arabe, soutenant l’Irak contre l’Iran dans la plus longue guerre conventionnelle de l’histoire contemporaine (1979-1988), le détournant du coup du champ de bataille principal, la Palestine, déversant des milliards de dollars, et, surtout, déroutant la jeunesse arabe et musulmane vers l’Afghanistan, à des milliers de kilomètres du champ de bataille palestinien, contre un ennemi athée certes mais allié des Arabes, l’Union soviétique, le principal fournisseur d’armes de pas moins de sept pays arabes (Syrie, Irak, Algérie, Libye, Soudan, Yémen et OLP), un utile contrepoids en somme à l’hégémonie américaine. L’attentat du 11 septembre 2001 contre les symboles de l’hyper puissance américaine a démasqué les complicités saoudiennes dans la montée en puissance de l’intégrisme anti occidental.

    Bien que 15 des 19 kamikazes ayant participé au raid du 11 septembre soient de nationalité saoudienne, l’administration Bush, plutôt que de frapper le royaume wahhabite, le foyer et le terreau du fondamentalisme, va répliquer en Afghanistan et en Irak, les deux points de percussion de la coopération saoudo-américaine dans la sphère arabo-musulmane à l’époque de la guerre froide soviéto-américaine, gommant ainsi au passage toute trace de leurs forfaits antérieurs, se faisant à bon compte une nouvelle virginité politique sous la bannière de la lutte pour la promotion de la démocratie dans le monde musulman.

    Principal bénéficiaire des coups de boutoir d’Israël contre les pays du champ de bataille (Égypte, Syrie, Liban, Palestine, voire même Irak et Tunisie), pendant un demi-siècle, l’Arabie saoudite, illustration caricaturale de l’impéritie arabe, a fait office de – parrain absolu – de la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes, particulièrement les monarchies (Bahreïn, Émirats arabes unis et Maroc), soutient le journal libanais Al Akhbar, dans son édition en date du 21 décembre 2020, en se référant à un diplomate marocain. Y compris dans le cas du Maroc, dont la relation avec le judaïsme marocain est historique et sa relation clandestine avec l’État hébreu de notoriété publique, ajoute le quotidien libanais qui publie en marge de cette affirmation un rapport du chef des services de renseignements saoudiens, le général Khaled Al Mouhaydine, portant sur l’évaluation saoudienne des avantages d’une normalisation des pétromonarchies avec Israël.

    Imposture marocaine

    Pour la réalisation de son objectif, le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane n’a pas hésité à inciter les ÉtatsUnis à procéder à l’assassinat de Sayyed Hassan Nasrallah, proposant de couvrir les frais inhérents à la guerre qui découlerait de la liquidation du chef du Hezbollah libanais. Les Américains ont souscrit à la requête saoudienne, en demandant à Israël de s’acquitter de cette mission. Le rapport du chef des services de renseignements saoudiens est daté du 31 octobre 2018, soit près de deux ans avant la normalisation collégiale des pays arabes avec Israël, en soutien à la campagne pour la réélection du président Donald Trump, mais surtout dans le mois où s’est produit l’équarrissage du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul. Au lendemain de la divulgation de ce rapport, Al Akhbar faisait l’objet d’une méga attaque cybernétique, à titre de représailles contre quiconque révèle la face hideuse de leur comportement belliciste.

    L’Arabie saoudite et Les Émirats arabes unis sont coutumiers de ce type d’action, comme en témoigne la plainte déposée par une journaliste libanaise de la chaîne du Qatar Al Jazeera, Ghada Oueiss, contre ces deux pétro monarchies du Golfe pour harcèlement et piratage. Spécialistes du jeu de billard à trois bandes, les dignitaires wahhabites ont ainsi paru voulu désamorcer, par anticipation en quelque sorte, l’opprobre international suscité par ce crime odieux, en offrant, en pâture et en compensation, le bradage de la Palestine, la question centrale du contentieux séculaire entre le Monde arabe et l’Occident. Comme à l’accoutumé, le rôle central de l’Arabie saoudite a été assuré depuis les coulisses, une tradition chez les wahhabites qui pratiquent la riposte oblique à la confrontation directe, de crainte de susciter la colère d’une population rigoriste façonnée par plus d’un siècle de propagande dogmatique et que soit démasquée la légendaire duplicité de la monarchie saoudienne.

    A dire vrai, l’imposture saoudienne est concomitante de la fondation du royaume. Son désistement de la Palestine a été acté auprès des anglais en contrepartie de leur accession au trône en substitution aux Hachémites, les descendants de la famille du prophète, expulsé vers la Jordanie et l’Irak. Esclave des Anglais au XXe siècle, la dynastie wahhabite a bradé la Palestine pour l’acquisition d’un trône ; Sous dépendance américaine au XXI e siècle, pour la survie de son trône, et en dépit de ses protestations formelles, elle a souscrit, par sa connivence tacite, à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, terme ultime de la phagocytose de la Palestine.

    Toute honte bue, elle ira jusqu’à adouber l’artisan du – Muslim Ban -, Donald Trump, le Président le plus xénophobe de l’histoire américaine, abondant le complexe militaro industriel américain d’un budget de 380 milliards de dollars afin de s’épargner les foudres de la justice américaine pour son implication dans le raid terroriste du 11 septembre 2001 en vertu de la loi Jasta.

    Turpitudes saoudiennes

    L’histoire est ancienne. Elle est contemporaine des turpitudes saoudiennes et du rôle malfaisant de la dynastie wahhabite dans la dislocation du Monde arabe par son alliance contre nature avec les ÉtatsUnis, le principal protecteur d’Israël, considéré comme l’ennemi officiel du Monde arabe. A l’époque contemporaine, le roi Salmane, du temps où il était gouverneur de Ryad et chargé de régler les contentieux au sein de la dynastie wahhabite, entretenait des relations avec Israël depuis la décennie 80, soit depuis près d’un demi-siècle et l’État hébreu a toujours pris soin d’épargner le royaume saoudien, protectorat américain s’il en fut, de ses coups de boutoir répétitifs contre les pays du champ de bataille (Égypte, Syrie, Liban Irak, Soudan, voire même Tunisie). Salmane n’agissait pas tant que sa qualité de représentant du clan Saoud, mais agissait pour son propre compte, afin de convaincre les Américains de renforcer sa position au sein de la famille royale, dans le cadre de la lutte d’influence permanente entre le diverses factions wahhabites.

    En contrepartie, Salmane s’était engagé que son groupe de presse As Charq Al Awsat s’emploie à favoriser une normalisation culturelle, intellectuelle et pédagogique entre l’Arabie saoudite et Israël. Un secret de polichinelle. Une tartufferie digne du comique des boulevards. Sous la houlette de l’Arabie saoudite, les pays arabes ont pratiqué une normalisation rampante avec Israël concomitante de l’annexion rampante de la Palestine ; une normalisation rampante du côté arabe, proportionnelle à la montée en puissance du mouvement du boycottage d’Israël sur le plan mondial.

    L’Iran a servi de prétexte à la normalisation de facto entre Israël et les pétromonarchies du Golfe en ce que la connivence, d’abord souterraine, est désormais publique. Le royaume s’est engagé à financer tous les projets d’accompagnement du processus de normalisation avec Israël, soit par des investissements directs dans les pays concernés en tandem avec les Émirats arabes unis, soit par joint-venture avec des firmes spécialisées israéliennes ou américaines détenues par des capitaux juifs américains, notamment dans le domaine de la technologie et de l’informatique.

    L’objectif sous-jacent de la cavalcade monarchique vers Israël est la consolidation du protectorat américain des trônes décriés et des dynasties déconsidérés de tant d’abus et d’excès. Il n’est pas indifférent de noter à ce propos la décision de Ryad et d’Abou Dhabi de faire caisse communeun an avant le début de la normalisation collective avec l’État hébreu. Comme pour dédouaner le royaume, le chef des services de renseignements saoudiens commence par énumérer les principaux contacts et visites entrepris par les autres pétromonarchies depuis la décennie 90 durant cette phase de normalisation feutrée, apportant ainsi une confirmation directe des informations contenues dans ce texte.

    Le responsable sécuritaire saoudien ignore visiblement le vieil adage latin selon lequel nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes…Nemo auditur propriam suam turpitudinem allegans; Une maxime juridique qui peut se traduire par : Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, le terme turpitude signifiant négligence, faute, comportement illégal ou fraude. Passons, tout le monde n’a pas obligation de maîtriser un code moral rigoureux et la liste est publiée en fin de texte pour la commodité de la lecture de cet article et les besoins de la démonstration. Le royaume saoudien a même attribué à une société israélienne la responsabilité de la sécurité du pèlerinage à La Mecque et de l’aéroport de Dubaï, le lieu même du meurtre du dirigeant militaire du Hamas Al Madbouh.

    Le Midi libre, 06/10/2021

  • La campagne du Makhzen prend la forme d’une une guerre déclarée »

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Israël, #Algérie, #Maroc, #SaharaOccidental, #Israël,


    L’Éditorial de la revue militaire El Djeich n° 699 d’Octobre 2021, qui s’est étalé sur deux pages, a traité des sujets brûlants de l’actualité politique et militaire. Il a commencé par expliquer pourquoi le besoin pour le pays de disposer d’une armée forte et d’une puissance de feu dissuasive dans un contexte géopolitique hostile. Aussi, et à plusieurs reprises, l’édito insiste sur le fait que l’Algérie est une « force de frappe », pour ceux qui en doutent, mettant en avant ses principes immuables et ses décisions souveraines. Les menées souterraines du Makhzen ont été mises à nu et explicitées, de même que les raisons profondes et les menées visibles et souterraines qui ont sous-tendu toutes ses actions les derniers mois.
    Au vu de l’importance des énoncés et du contexte géopolitique actuel, nous reproduisons l’éditorial d’El Djeich in extenso pour son intérêt.
    « Dans le prolongement de l’année d’instruction et de préparation au combat, l’Armée nationale populaire continue d’œuvrer, avec sérieux, détermination et acharnement à élever le niveau de préparation au combat de toutes ses composantes et unités déployées à travers le territoire national, y compris celles positionnées le long de nos frontières, conformément aux orientations de
    Monsieur le président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, dans le but de renforcer les facteurs de force qui lui permettront de défendre l’intérêt suprême de la Nation, protéger sa souveraineté nationale et réunir les conditions de sa sécurité.
    Garantir la disponibilité permanente de nos forces armées est le résultat de l’approche globale et intégrée adoptée par le Haut commandement de l’Armée nationale populaire, visant particulièrement à atteindre les objectifs tracés. Et, du fait qu’elle constitue un des facteurs essentiels en vue d’atteindre le niveau de disponibilité requis, il est naturel que l’effort de base soit axé sur la préparation au combat avec tous ses facteurs et ses exigences.
    Parer à toute urgence ou menace de quelque qualité ou nature qu’elle fut
    L’exercice tactique combiné “Radaâ 2021”, supervisé dernièrement par Monsieur le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’armée, Saïd Chanegriha, en territoire de la 2e Région militaire, reflète la perspicacité de cette démarche qui traduit la ferme volonté de développer le corps de bataille et d’assurer la cohésion opérationnelle entre les différentes forces et donc leur entière disponibilité à parer à toute urgence ou menace de quelque qualité ou nature qu’elle fut.
    Au moment où notre armée poursuit ses efforts pour renforcer ses facteurs de force et atteindre le niveau de préparation requis, conjointement avec l’ouverture de la nouvelle année d’instruction et de préparation au combat, les graves actes d’hostilité et la campagne de propagande tendancieuse menée par le Makhzen contre l’Algérie, en général, et l’Armée nationale populaire, en particulier, se poursuivent, prenant même la forme d’une guerre déclarée sur les plateformes des médias sociaux, les chaînes de télévision et les pages de journaux.
    Une propagande qui tente en vain d’ébranler notre pays, d’attenter à sa souveraineté, de saper l’unité du peuple ainsi que son intégrité territoriale afin de créer un climat susceptible d’entraîner la déstabilisation de toute la région du Maghreb. Ceci à travers de nombreuses et récurrentes actions hostiles, qu’elles soient au grand jour ou en coulisses, auxquelles notre pays a patiemment fait face et avec la plus grande retenue, conformément au principe de bon voisinage qu’il observe vis-à-vis de son environnement immédiat.
    Le Makhzen en fait trop…
    En fait, ces hostilités et d’autres, telles que la tentative d’inonder notre pays de drogue, l’espionnage, la propagande destructrice, les déclarations tendancieuses et accusations émanant d’officiels marocains ou encore la tribune offerte aux sionistes pour lancer des menaces contre notre pays depuis le sol marocain, sont intervenues en réaction à la ferme et indéfectible position de principe de l’Algérie quant à la nécessité d’une solution juste à la question sahraouie, solution qui passe par la possibilité pour le peuple sahraoui d’exercer son droit légitime à l’autodétermination, à s’affranchir de l’occupation et à permettre ainsi à la dernière colonie d’Afrique de se libérer. Il apparaît clairement désormais que les agissements enragés du Makhzen sont l’expression du cuisant échec essuyé par toutes ses menées hostiles contre notre Patrie, et après s’être rendu à l’évidence que l’Algérie, qui tire de son passé révolutionnaire un référent fondamental et un patrimoine qui éclaire son parcours, ne saurait, en aucune circonstance, renier ses principes qui ont fait sa gloire et lui ont valu le respect des nations du monde.
    Le Makhzen marocain a naïvement cru qu’en multipliant les actes d’hostilité contre notre pays ces derniers temps, cela finirait par l’amener à abandonner un des principes fondamentaux de sa politique étrangère, qui est le soutien indéfectible au droit des peuples sous occupation à l’autodétermination, comme c’est le cas des peuples palestinien et sahraoui. Ce dernier qui combat depuis plus de quarante ans pour libérer son territoire spolié par l’occupation marocaine, comme l’a souligné Monsieur le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’armée, Saïd Chanegriha, lors de sa récente visite à la 2e Région militaire. «Parce que l’attachement de l’Algérie à ses principes et sa détermination à ne guère en dévier dérangent le régime du Makhzen et entravent la concrétisation de ses plans douteux dans la région, ce régime expansionniste est allé trop loin dans les conspirations et les campagnes de propagande subversives, visant à minimiser le rôle de l’Algérie dans la région, épuiser ses capacités, entraver son processus de développement et tenter de porter atteinte à l’unité de son peuple» et d’ajouter que dans leurs tentatives de «semer la discorde et la division en son sein, les ennemis ont ainsi trouvé en certains faibles d’esprit et traîtres à la Nation, instrumentalisés et recrutés comme agents, le moyen de parvenir à leurs fins, à savoir affaiblir l’Algérie de l’intérieur et faire pression sur elle pour l’amener à renoncer à ses principes immuables, à ses nobles valeurs et à renier les justes causes de la Nation».
    Les fondamentaux qui font la force de l’Algérie
    Tout le monde sait maintenant que le Makhzen s’est lourdement trompé en croyant que sa normalisation avec l’entité sioniste et son alliance avec elle renverseraient totalement l’équilibre en sa faveur. Partant, outre ses multiples et intempestives menées précédemment citées, il s’est emmuré dans la fuite en avant dans une vaine tentative d’imposer la politique du fait accompli, oubliant que l’Algérie, forte de son peuple et de son armée, ne renoncerait en aucune manière à ses principes profondément enracinés.
    L’Algérie, une force de frappe », et ceux qui en doutent ont le mur des lamentations pour pleurer…
    Cela a lieu à un moment où il ne fait plus aucun doute que l’Algérie ne ferait pas l’objet d’attaques aussi hostiles et concentrées si elle ne disposait pas de facteurs de force.
    Aussi, affirmer que l’Algérie est une force de frappe ne constitue pas simplement des paroles destinées à la consommation médiatique ou de la poudre aux yeux, comme certaines parties hostiles à notre pays tentent de le vendre à l’opinion publique, mais une réalité palpable, tant à l’intérieur, à travers la mise en œuvre des premiers jalons de la nouvelle Algérie à tous les niveaux dans un climat de sécurité, que sur le plan extérieur, en ce sens que le retour en force de notre diplomatie sur la scène internationale et régionale a montré que notre pays fait face aux menaces contre lesquelles elle n’a eu de cesse de mettre en garde et d’alerter la communauté internationale.
    Oui, l’Algérie est une force de frappe de par ses principes immuables, ses positions fermes, ses décisions souveraines, son peuple héroïque et son armée valeureuse, ce qui indispose profondément le Makhzen et suscite la terreur et le désespoir dans l’esprit des traîtres. L’Algérie est une force de frappe, et ceux qui en doutent ou refusent de le croire n’ont qu’à aller verser des larmes devant le mur des lamentations de leurs amis. Des larmes de déception et de désespoir pour avoir caressé des rêves improbables et nourri des espoirs qui se sont envolés comme les feuilles d’automne de ce mois.
    L’Express, 04/10/2021
  • Visite de Gantz au Maroc: développer la fabrication de drones

    Visite de Gantz au Maroc: développer la fabrication de drones

    Maroc, Benny Gantz, drones, Israël, Benny Gantz Ministère de la Défense Maroc drone israël maroc israël Moyen-Orient drone Accords d’Abraham

    Le ministre de la Défense Benny Gantz aurait signé des accords de coopération en matière de défense avec le royaume nord-africain du Maroc pour développer une industrie nationale de drones.

    Le ministre de la Défense Benny Gantz se rendra au Maroc dans les prochains mois, alors que les liens continuent de se renforcer avec le royaume d’Afrique du Nord après la normalisation des relations entre les deux pays en décembre dernier. Selon des rapports étrangers, Gantz signera des accords de coopération en matière de défense, notamment des plans pour développer une industrie nationale pour produire des munitions flottantes.

    Le magazine Defense News et la publication française Africa Intelligence ont rapporté que les deux pays travaillaient actuellement sur le développement d’un projet de fabrication de drones pour renforcer la puissance aérienne du Maroc.

    Selon le rapport en ligne d’ Africa Intelligence , la filiale du géant de la défense Israel Aerospace Industries, BlueBird Aero Systems Ltd., négocie depuis plusieurs mois avec des équipes marocaines le développement d’une pépinière d’entreprises pour fabriquer de tels drones.

    Rabat, selon le rapport, s’est intéressé à l’utilisation de munitions flottantes après que l’IAI a « mis en évidence » dans un argumentaire de vente l’utilisation intensive des drones suicides Harop de la société par l’ Azerbaïdjan pendant la guerre de deux mois avec l’Arménie l’année dernière.

    Le Harop est un petit drone qui, selon le site Web de l’entreprise, est une combinaison des « capacités d’un UAV [unmanned Aerial Vehicle] et d’un missile mortel ».

    Assez petit pour contourner les systèmes de détection des avions ennemis, le Harop – avec un explosif embarqué de 23 kg. – recherche, identifie et flâne au-dessus des cibles avant de les attaquer et de les détruire. Si une cible n’est pas engagée, le drone reviendra et atterrira à la base.

    Mesurant 2m. de long avec une envergure de 3 m., il se compose des unités de munitions, des lanceurs transportables, et d’un abri de contrôle de mission où l’opérateur peut approuver ou annuler des attaques.

    Il peut être lancé à partir de différentes plates-formes en mer ou sur terre et sous n’importe quel angle, à la fois verticalement ou horizontalement. Le lanceur dispose également d’un système de ravitaillement pour permettre au drone d’être prêt à tout moment.

    Israël est considéré comme l’un des principaux exportateurs de drones et IAI compte plus de 50 clients opérationnels dans le monde, notamment en Australie, au Canada, au Chili, en Colombie, en France, en Allemagne, en Inde , au Mexique, à Singapour et en Corée du Sud.

    Israël et le Maroc entretiennent des relations économiques, diplomatiques et militaires étroites depuis des années, et les deux pays ont signé un accord de normalisation en décembre.

    Selon un rapport de Haaretz , les relations militaires entre Israël et le Maroc impliquent principalement la coopération en matière de renseignement et le commerce d’armes.

    En juin, un C-130 marocain a atterri en Israël pour participer à un exercice international. C’était la première fois qu’une plate-forme aérienne appartenant au pays nord-africain atterrissait dans l’État juif.

    En janvier 2020, l’armée marocaine a reçu trois drones de reconnaissance israéliens dans le cadre d’un contrat d’une valeur de 48 millions de dollars. L’accord entre les deux pays a été signé en 2014 et clôturé via la société française Dassault Aviation.

    La France exploite le Heron sous le nom de Harfang, et selon des rapports de 2014, les drones acquis par le Maroc ont été retirés par l’armée de l’air française après plusieurs années de service en Afghanistan. Selon le rapport d’Intelligence Online, les drones seront déployés pour contrer les groupes extrémistes et combattre les mouvements rebelles au Sahara occidental.

    Selon un autre rapport, Israël a vendu au Maroc d’autres systèmes militaires, y compris des systèmes de communication et de contrôle militaires (tels que des systèmes radar pour les avions de combat) via un tiers.
    Jérusalem et Rabat ont rétabli leurs liens dans le cadre des accords d’Abraham avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.


    Le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid s’est rendu au Maroc en août et a inauguré la mission du pays à Rabat. Au cours de sa visite de deux jours, Lapid a rencontré son homologue Nasser Bourita et lui a remis une invitation du président Isaac Herzog pour que le roi Mohammed VI se rende en Israël.

    The Jerusalem Post, 03/10/2021

  • La normalisation et la trahison de la Palestine par les despotes arabes

    La normalisation et la trahison de la Palestine par les despotes arabes

    Palestine, normalisation, Israël, Maroc, Emirats Arabes Unis, EAU, Bahreïn, #Maroc, #EAU, Arabie Saoudite, #Palestine,

    Maintenir les Palestiniens à terre tout en appliquant des mesures sévères de répression violente, accompagnées d’un mouvement fanatique de colons archi-racistes qui ont le champ libre pour attaquer et piller, est un jeu notoire dont Israël a fait un rituel quotidien.

    En fait, la routine consistant à infliger des crimes de guerre a toutes les caractéristiques d’un régime voyou entièrement prisonnier d’une croyance déplacée selon laquelle s’engager dans le nettoyage ethnique est une obligation religieuse.

    Confondre le judaïsme avec l’idéologie politique raciste du sionisme fait partie d’une stratégie conçue pour tromper, déformer et détourner. Elle trouve ses racines dans le premier congrès sioniste tenu à la veille du 19e siècle.

    Ce fait est bien documenté et largement connu. En effet, la conscience de l’objectif du sionisme de démembrer et de déloger les Palestiniens de leur patrie séculaire et d’imposer par la force une entité étrangère connue sous le nom d’Israël, a toujours été un fondement de la résistance.

    Israël a donc toujours été considéré comme un ennemi imposé à une population autochtone par le biais des formes les plus horribles de terrorisme. Les souvenirs de Deir Yassin rappellent au monde les massacres sanglants commis par les terroristes sionistes qui ont anéanti des centaines de villages pour coloniser la Palestine.

    Plus de sept décennies plus tard, les objectifs expansionnistes du sionisme sont toujours poursuivis au prix d’un lourd tribut humain pour les générations successives de Palestiniens autochtones, comme en témoignent les atrocités quotidiennes.

    Aucun de ces faits – attestés par les historiens ainsi que par les Nations unies – n’est contesté, même si, bien entendu, Israël et ses partisans cherchent à déformer ces vérités en les qualifiant d’antisémites.

    Pourtant, dans ce contexte de terrorisme et de conditions actuelles de siège, d’occupation, de meurtres et d’emprisonnements massifs – enregistrés et diffusés par les médias grand public pour que le monde entier en soit témoin – il est étrange qu’une poignée de régimes arabes aient rompu le rang avec la lutte pour la liberté de la Palestine. Et ce, à une époque où même le quotidien israélien Haaretz qualifie les atrocités commises par Israël de « pogrom ».

    La trahison associée à ce que l’on appelle désormais la « normalisation » est une manifestation scandaleuse de trahison et de collaboration. Les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont en effet avoué que la protection de leurs trônes chancelants compte plus que les droits légitimes des Palestiniens.

    En tant que despotes non élus, auto-imposés et craignant les valeurs démocratiques, ils ont négocié que la « normalisation » avec l’usurpateur de la Palestine « garantira » leur sécurité et leur protection. En d’autres termes, à l’instar de l’Égypte, ces oligarques ont externalisé leurs réseaux de renseignements et leur appareil de sécurité vers Israël, sachant pertinemment qu’en agissant ainsi, ils ont abandonné la Palestine.

    Bien que l’anormalité de la reconnaissance implicite d’une entreprise coloniale illégale ait tranché avec d’innombrables résolutions de la Ligue arabe, l’accord de « normalisation » poussé par Trump et vigoureusement soutenu par l’administration Biden a exposé ces dirigeants comme des substituts de l’impérialisme occidental.

    Le cas du rôle de Bahreïn dans les « accords d’Abraham » révèle le ventre mou des dictatures arabes. En plus d’être financièrement dépendant de ses voisins, en particulier des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, l’alliance de Bahreïn avec Israël vise à asseoir son pouvoir et à écraser toute résistance à l’autoritarisme ou aux efforts en faveur de la liberté et de la démocratie.

    Dans ce contexte, on peut à juste titre condamner l’insensibilité flagrante de Bahreïn et son abdication abjecte de la lutte pour la liberté de la Palestine comme une trahison.

    La présentation de la visite du criminel de guerre israélien Lapid à Manama où il a ouvert l’ambassade israélienne est tout à fait scandaleuse. Cela fait suite à l’ouverture d’une ambassade sioniste à Abu Dhabi et une autre est susceptible d’être établie à Rabat. Le Soudan aurait déclaré ne pas avoir l’intention d’ouvrir une ambassade à Khartoum.

    Il n’est donc pas surprenant que la rue arabe dans ces capitales ait juré de mettre fin à la « normalisation ». Malgré la main de fer des despotes arabes, les mouvements de défense des droits de l’homme (dont beaucoup sont interdits et dont les dirigeants sont exilés) ont déclaré qu’ils rejetaient catégoriquement les accords d’Abraham tant vantés par les Américains.

    Au Soudan, les mouvements se font de plus en plus entendre, malgré les tentatives de Khartoum de faire taire les critiques. Au Bahreïn, le principal groupe d’opposition, la Société nationale islamique Al-Wefaq, a déclaré que le voyage de Lapid constituait une « menace » : « Il s’agit d’une nouvelle provocatrice et ce voyage est totalement rejeté, et il (Lapid) ne devrait pas poser le pied sur le sol bahreïni. »

    Leur message est clair : « Toute présence (israélienne) sur le sol bahreïni signifie une incitation. »

    Middle East Monitor, 01/10/2021

  • Le Maroc et Israël vont signer un accord sur les drones kamikazes

    Le Maroc et Israël vont signer un accord sur les drones kamikazes

    Maroc, Israël, drones, Algérie, Sahara Occidental, #Maroc, #SaharaOccidental,

    BEYROUTH – Le Maroc et Israël devraient signer un accord qui verrait les deux pays coproduire des drones kamikazes, selon un expert marocain des affaires militaires et de sécurité ayant connaissance des plans.

    Le ministre israélien de la défense devrait se rendre prochainement dans le pays africain et signer des accords de coopération en matière de défense qui permettraient de lancer la production de drones, entre autres efforts.

    « Après la formation du nouveau gouvernement au Maroc, le ministre israélien de la défense devrait se rendre à Rabat pour signer un contrat de fabrication conjointe d’équipements de défense au Maroc », a déclaré Mohammad Shkeir à Defense News.

    « Le contrat doit inclure des systèmes de missiles à courte et moyenne portée dont l’armée marocaine a besoin pour renforcer son arsenal militaire, ainsi que des véhicules blindés et des chars qui peuvent être utilisés dans tout conflit armé qui pourrait éclater avec l’Algérie ou paralyser tout mouvement du [Front] Polisario le long du mur du Sahara occidental », a ajouté Shkeir, faisant référence à l’organisation politique armée qui veut mettre fin au contrôle marocain de la région désertique.

    Ce n’est pas la première fois que le Maroc se montre intéressé par les systèmes aériens sans pilote. En avril, le pays aurait signé un accord pour acquérir 13 drones de combat turcs Bayraktar TB2, et le premier lot a été livré en septembre.

    « Il est naturel pour le Maroc d’acquérir des drones turcs après que leur efficacité au combat ait été prouvée sur plusieurs théâtres d’opérations, que ce soit en Irak ou en Syrie », a déclaré M. Shkeir.

    A la question de savoir si les commandes séparées de drones par le Maroc à Israël et à la Turquie poseront un problème à Rabat, Shkeir a répondu : « Indépendamment de la rivalité régionale entre les deux parties, le Maroc peut se procurer des drones turcs et peut s’entendre avec Israël pour fabriquer des drones, étant donné l’alliance militaire entre les États hébreu et marocain, ainsi que le partenariat militaire qui réunit le royaume et les États-Unis, qui comprend, la fabrication d’équipements militaires au Maroc. En outre, Israël a réalisé une avance technologique en ce qui concerne la fabrication de ce type d’appareils. »

    Le Maroc, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan ont commencé à normaliser leurs relations avec Israël l’année dernière dans le cadre des accords d’Abraham conçus par les États-Unis.

    Il ne semble pas qu’une société marocaine ait été choisie pour produire les drones israéliens, mais Shkeir s’attend à ce qu’il y ait une coentreprise impliquant des parties marocaines et des parties étrangères, très probablement américaines.

    Shkeir a ajouté que quatre munitions de rôdeur de fabrication israélienne, les Hermes 900, ont été envoyées au Maroc, et elles sont susceptibles d’être utilisées pour contrer les attaques le long du mur du Sahara occidental. Ces munitions sont également appelées drones kamikazes car elles peuvent être utilisées comme armes en s’écrasant sur une cible.

    Ce mur de 2 720 kilomètres sépare les zones occupées par le Maroc et celles contrôlées par le Front Polisario au Sahara occidental.

    « Si ces drones prouvent leurs capacités opérationnelles, alors le Maroc commencera la production. Dans le cadre de sa stratégie militaire, le Maroc recourt généralement à la diversification de ses équipements, à l’instar de la diversification de ses partenaires. Par conséquent, la production ne sera pas limitée à un modèle de ces drones, mais plutôt elle inclura d’autres formes pour une utilisation dans divers domaines militaires », a pronostiqué l’expert.

    La société Bio Cellular Design Aeronautics, basée au Maroc, a de l’expérience dans la production de drones. L’entreprise a exposé le premier prototype du drone de reconnaissance MA-1 lors du salon aéronautique de Marrakech 2018.

    Defense News, 01/10/2021

  • Israël et le Maroc, des secrets bien gardés

    Israël et le Maroc, des secrets bien gardés

    Israël, Maroc, Algérie, #Israël, #Maroc, #Algérie,

    Ceux qui croient que la normalisation entre Israël et le Maroc date des accords dits d’Abraham l’hiver 2020 se trompent complètement. En réalité, Israël et le Maroc ont maintenu des relations dans la plus grande discrétion depuis près de 60 ans. En 1963, Israël a soutenu le Maroc dans la guerre des sables.

    L’Algérie venait d’obtenir son indépendance après la guerre de libération contre le colonialisme français, lorsque le Maroc attaqua l’Algérie pour l’accaparation de villes d’Algérie, dont Tindouf. En 2008 et dans un livre préfacé par un ancien chef du Mossad, Ephraïm Halévy, publié en hébreu par les éditions Matar, révèle les liens étroits entre Israël et le Maroc. Le journaliste auteur de l’œuvre rapporte que le chef du Mossad de l’époque, Meir Amit, doté d’un faux passeport, a rencontré à Marrakech le roi Hassan II pour lui déclarer : « Nous pouvons, et nous voulons vous aider. » Le souverain alaouite a accepté l’offre israélienne. Ainsi, des instructeurs de l’armée israélienne ont ensuite entraîné des officiers marocains, formé des aviateurs, organisé ses services secrets, surveillé la construction de la barrière entre le Maroc et l’Algérie, vendu des armes, y compris des chars AMX-13 français, et équipé des embarcations de pêche avec des radars pour les transformer en gardes-côtes. Malgré le soutien d’Israël, le Maroc n’a pas pu remporter la guerre imposée à l’Algérie.

    La signature de l’accord d’Abraham, accord multilatéral signé par le Maroc, a eu pour conséquence sous Tremp « la reconnaissance », par Washington, de la marocanité du Sahara. Quant à la fameuse normalisation des relations diplomatiques entre Israël et le Maroc, ce n’était en réalité qu’un coup de bluff pour amuser la galerie. En effet, trois mois après l’annonce de la «normalisation» des relations diplomatiques entre Jérusalem et Rabat, les langues se délient et apparemment, tout n’était qu’une mise en scène car de source sûre, les deux pays entretiennent depuis plusieurs décennies des relations très sécrètes. Cette révélation a été faite par Jonathan Hempel, spécialiste de l’armée israélienne qui a été cité par le média Middle East Monitor, lequel cite le média israélien Haaretz. Il est notoire, d’après ce spécialiste, que dans les années 70, Israël a transporté des chars de combat vers le Maroc.

    L’expert ajoute que de 2002 à 2020, les autorités des deux pays se sont rencontrées à plusieurs reprises et dans le plus grand secret. L’expert explique que les relations entre Rabat et Jérusalem se sont principalement focalisées sur le renseignement mais aussi les ventes d’armes. Il ajoute par ailleurs que l’Etat d’Israël a déjà fourni le Maroc en armes, en systèmes de communication et de surveillance. Hempel révélera dans l’entretien qu’il a accordé à Haaretz qu’en 2013, Israël avait fabriqué et vendu trois drones Heron à l’Air Force Marocaine pour un montant estimé à 50 millions de dollars.

    Dans le domaine de la surveillance, Israël a fourni au Maroc ces dernières années des outils très sophistiqués pour traquer les dissidents opposés à la monarchie. Rappelons que sur la question liée à la surveillance, en juin dernier, Lecourrier-du-soir.com avait relayé un communiqué d’Amnesty International qui accusait l’Etat d’Israël d’avoir fourni au Maroc le fameux logiciel connu sous le nom de «Pegasus» utilisé par le Maroc pour traquer les dissidents à l’image de plusieurs opposants dont le journaliste Omar Radi ou encore l’activiste Maati Monjib, mais aussi de personnalités politiques françaises, algériennes et autres. Donc, qu’Israël accélère aujourd’hui la production d’armement sur le sol Marocain au profit de ce pays est la concrétisation d’un plan préétabli et non pas la conséquence des accords d’Abraham. Cette relation entre les deus états est devenue un secret de Polichinelle, puisqu’Israël et le Maroc fructifient leur coopération dans les domaines de l’agriculture, du tourisme et surtout de la sécurité et la défense et entretiennent depuis bien plus de 20 ans déjà des relations étroites surtout dans ce dernier domaine. L’étape du rapprochement accéléré entre Rabat et l’industrie de défense israélienne, est au stade final, le Maroc à commencé à mettre sur pied, sur son territoire, une filière dédiée au développement de drones kamikazes israéliens, appareils relativement simples à construire et aux conséquences dévastatrices. Les voisins, surtout ibériques, s’inquiètent des accords de coopération militaire maroco-israélienne, en particulier d’un programme de drones suicides qui est en cours de développement. On oserait même dire que l’essentiel de la coopération en matière de sécurité entre le Maroc et Israël est mené secrètement. Les deux pays utilisent principalement l’échange d’informations de renseignement et un commerce d’armes plutôt sophistiqué comme ceux pour une guerre électronique, les communications et les systèmes de contrôle, aurait même indiqué un rapport britannique dernièrement. Cette situation suscite on le devine, l’inquiétude des pays voisins du Maroc, notamment l’Espagne au regard de la coopération militaire maroco-israélienne particulièrement dans l’industrie de l’armement. Aussi, grande est l’appréhension dans les milieux officiels espagnols qui ne la voient pas du meilleur œil. Israël, c’est inexorable, va installer des usines d’armes militaires au Maroc.

    Cela fait partie des accords de coopération conclus bien avant l’établissement des relations diplomatiques entre Israël et le Maroc. L’établissement, par l’État hébreu d’usines d’armement militaire sur le territoire marocain, signifie un renforcement considérable de la « position stratégique » marocaine dans la région. Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a annoncé que les responsables israéliens de la Défense et des Finances en visite officielle à Rabat, signeront des contrats pour l’implantation d’un groupe d’usines militaires au Maroc, dans le cadre de la coopération stratégique entre les deux pays. Le journal espagnol La Razon rapportait également que le Maroc, avait entamé, en collaboration avec Israël, le développement d’un programme de drones suicides. Il s’agit de « dispositifs relativement simples à construire et aux conséquences dévastatrices ». Le média affirme que le groupe Israël Aerospace Industries (IAI) est impliqué dans cette opération. Le média croit savoir également que le commandant de la gendarmerie nationale du polisario, Dah Al Bendir, a été tué lors d’une opération militaire utilisant un drone de fabrication israélienne. Il s’agit, bien entendu de données non officielles, Rabat n’ayant jamais ni infirmé ni confirmé ces informations. Avec l’accord signé entre Israël et le Maroc, il est clair qu’un tel renforcement de la coopération maroco-israélienne n’est pas surprenant. Ce partenariat est « en mesure de s’adapter face aux menaces encore plus grandes et encore plus pernicieuses que constituent le terrorisme, l’extrémisme violent, la cybercriminalité, les trafics illicites de tous genres et le séparatisme » indiquait pour sa part le ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita. Tandis que l’État-major des Forces Armées Royales de cette coopération plus étroite dans le domaine de l’industrie de défense se félicitait « d’éventuels transferts technologiques ».

    La France, protectrice traditionnelle du Maroc, et l’Espagne, géographiquement très proche du territoire marocain ne voient pas ce rapprochement avec Israël d’un bon œil. Bien que sur le front des ventes d’armes, les deux pays Israël et la France soient concurrents, notamment en Afrique, les militaires et ingénieurs de ces deux pays coopèrent dans une opacité complète sur la guerre du futur, alliant commandement numérique, drones et robots. Si la France est le troisième exportateur d’armes mondial, Israël est actuellement au huitième rang. Et si les deux pays ont des relations amicales dans bien des secteurs, c’est plus compliqué dans la défense. D’une part parce que leurs industriels se retrouvent parfois en concurrence et que les Israéliens ont la réputation de « casser » les prix pour piquer des marchés d’armes. Mais d’autre part – et surtout – parce que les Israéliens lorgnent avec insistance sur une chasse gardée traditionnelle des militaires et des marchands de canons français : l’Afrique. Malgré les différends (essentiellement sur le terrain africain), Israël est bien l’ami de l’armée française. Le lobby ne peut que s’en réjouir. Et le peu d’intérêt que suscite la question palestienne aux yeux de la France, ne peut que conforter la politique d’extension israélienne en Afrique, car à ce propos, rien ne gênera cette évolution, vu que la Palestine pour la France et maintenant pour le Maroc est « un non-sujet », et ne sera pas pris en compte dans le domaine de la coopération entre ces états, malgré que cette décision de normalisation avec Israël soit en contradiction totale avec la volonté des masses populaires marocaines qui ont toujours pris position contre le sionisme et ont affirmé leur solidarité avec la lutte du peuple palestinien pour son émancipation. Cette décision qui témoigne du caractère despotique du régime, du simulacre de ses institutions « élues » (le Parlement avec ses deux chambres, la chambre des représentants et la chambre des conseillers) et de son gouvernement de façade, on laissé des traces dans le gouvernement du premier ministre Saad Dine El-Otmani qui avait déclaré refuser toute normalisation avec l’entité sioniste. Il avait également rappelé les positions fermes du parti face à « l’occupation sioniste et les crimes commis contre le peuple palestinien ». Attendu au tournant, les coulisses lui ont fait payer ses positions qui n’avaient pas plu, en leur temps, au Palais.

    Plusieurs partis d’opposition marocains ainsi que l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) ont condamné ce rapprochement, rappelant que le Maroc a toujours été du côté du peuple palestinien. « C’est une décision politique qui n’est pas du tout en harmonie avec le peuple marocain qui a toujours été très solidaire avec le peuple palestinien contre les crimes commis par Israël », avait déclaré Khadija Riyadi, ancienne présidente de l’AMDH. Malgré cela, la monarchie qui nourrit un système de népotisme et de corruption au profit d’une minorité de familles qui profitent de leur mainmise sur les rouages de l’État pour augmenter leurs fortunes, ne permet pas que l’on vienne contrarier ses desseins et lui imposer des points de vue contraires à initiatives, même si elles proviennent de la majorité du peuple et de ses élus. Certes, le Maroc n’est pas du tout une démocratie. L’essentiel des décisions politiques se prennent dans d’autres cercles que celui du gouvernement, mais il faut mettre les politiques face à leurs responsabilités, leur rappeler qu’une autre politique contraire au peuple est néfaste au pays.

    Avec cette normalisation et la militarisation excessive du Maroc, le monde semble découvrir à travers notamment « Pegasus », le logiciel israélien au cœur d’un des plus graves scandales d’espionnage de la décennie, que le pouvoir marocain bafoue allégrement les droits humains, la liberté d’expression ou celle de la presse. Aujourd’hui pourtant, ces droits n’existent plus au Maroc. Si les journalistes Omar Radi, surveillé par Pégasus, et Soulaiman Raissouni sont en prison, c’est justement parce qu’ils ont vu et dénoncé le durcissement autoritaire de leur pays. Ils ont refusé, comme de nombreux journalistes marocains, de se soumettre et de se taire. Le dossier Pegasus prouve qu’Omar et Soulaiman sont des lanceurs d’alerte et que leur combat dépasse largement les frontières du Maroc. La surveillance des algériens et des sahraoui nous amène à parler de la question du Sahara. Cette question qui est entre les mains des Nations Unies est également utilisée pendant des décennies par le régime marocain pour construire un « consensus national » sur son despotisme déguisé et sur les politiques d’ajustement structurel. Le Maroc recours au mensonge en accusant, à tort bien sûr, le Front Polisario de coopération avec Daech. Le but du Maroc est d’obtenir la classification du Front Polisario comme organisation terroriste par la communauté internationale qui n’a pas été dupe et a refusé l’initiative du Maroc.

    Le Makhzen vise aujourd’hui à utiliser cette « reconnaissance » qu’il a obtenue en marchandant la question du peuple palestinien pour continuer à consolider son alliance à l’intérieur du pays et à renforcer sa politique africaine.

    L’aide d’Israël est donc importante, voir indispensable pour le régime. Israël constitue une base avancée de l’impérialisme pour protéger ses intérêts au Moyen-Orient qui est une région stratégique, riche en hydrocarbures et riveraine de points de navigation clés. C’est ce qui explique le soutien permanent de l’impérialisme à Israël, et dont le roi du Maroc compte profiter aussi. Les motivations de ces relations secrètes entre Israël et certains régimes de la région sont la liquidation définitivement de la question palestinienne. La classe politique marocaine, pourtant très imprégnée par la cause palestinienne, est quant à elle restée silencieuse. Seul le mouvement Al-Adl Wal-Ihsane (Justice et bienfaisance), une organisation islamiste interdite mais « tolérée » par le pouvoir, qui avait déjà manifesté en 2019 contre ce qui est surnommé par la presse marocaine « le deal du siècle », est monté au créneau, dénonçant « un cadeau empoisonné ». « Nous refusons de troquer une parcelle de Palestine en échange de la reconnaissance de notre souveraineté sur le Sahara occidental », écrivait le mouvement dans un communiqué publié dans une presse acquise au mouvement. Alors que le ministre marocain des affaires étrangères s’efforce de démentir l’idée que Rabat a fait un geste en contrepartie du soutien américain dans le dossier Saharoui.

    La question de la reprise des relations entre Rabat et Israël avait été relancée depuis la visite du chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, en 2018, et s’est intensifiée ces derniers mois. En mai 2019, le gendre et conseiller de Donald Trump, Jared Kushner, avait abordé avec le roi Mohammed VI les contours de son plan de paix israélo-palestinien. « Les Marocains sont prêts à tout pour défendre leur intégrité territoriale. Le Maroc a une cause nationale. Même si le Maroc a un attachement à la paix au Moyen-Orient, mais l’un n’est pas aux dépens de l’autre », conclut M. Bourita.

    Youcef Driss

    Le Quotidien d’Oran, 30/09/2021

  • Maroc, drones israéliens et turcs…et plus

    Maroc, drones israéliens et turcs…et plus

    Maroc, Israël, Algérie, drones, #Maroc, #Algérie, Sahara Occidental,

    Cette fermeture de l’espace aérien par l’Algérie aux avions civils et militaires marocains, que d’aucuns ont qualifiée de surenchère de la part d’Alger envers Rabat, a peut-être un début d’explication : la coopération militaire israélo-marocaine qui vient de franchir une nouvelle étape autrement plus sérieuse et inquiétante pour la paix et la stabilité de la région Maghreb.

    Avec l’accord qui vient d’être conclu entre Rabat et Tel-Aviv pour la fabrication de drones dits « kamikazes » et l’équipement des avions marocains de systèmes de communication avancés et d’amélioration de leur visée, on est entré dans une situation de guerre froide extrême qui peut à tout moment déraper. D’autant que cet accord survient quelque temps après qu’Israël a fourni au Maroc le logiciel espion Pegasus lui permettant d’espionner l’Algérie et quelque temps après que le Makhzen eut affiché publiquement son soutien au MAK.

    Que l’Algérie ait ou non anticipé cet évènement, le fait est que la présence militaire israélienne aux frontières de l’Algérie nécessitée par la fabrication de drones au Maroc est un pas de plus dans l’escalade des tensions.

    Aujourd’hui, on feint de s’étonner d’une présence militaire israélienne à nos frontières. Or, la coopération entre Rabat et Tel-Aviv en matière de renseignement et autre est déjà ancienne. Selon les confidences d’un ex-chef du Mossad, Meir Amit, rapportées en mars 2015 par le quotidien israélien Yediot Aharonot, cette coopération a débuté en 1960, deux ans avant l’indépendance de l’Algérie ! Dans son enquête sur l’assassinat du leader de la gauche marocaine Mehdi Ben Barka en 1965 et dont on n’a jamais retrouvé le corps, Yediot Aharonot révélait, documents à l’appui, l’implication du Mossad dans cette affaire qui avait alors fait la « Une » de l’actualité mondiale.

    Mieux encore, en juin 2017, à l’occasion du 50e anniversaire de la guerre de juin 1967, des documents déclassifiés par Israël révélaient comment le roi Hassan II avait livré au Mossad un enregistrement audio des échanges ayant eu lieu au sommet de la Ligue arabe à Casablanca, donnant ainsi à Tel-Aviv des informations clés lui permettant de battre les armées égyptienne et syrienne en cinq jours et d’occuper le Sinaï, le Golan syrien, la Cisjordanie et Jérusalem-Est !

    Enfin, ce sont des experts israéliens et américains qui ont aidé à la construction du « mur de sable » d’une longueur de 2 700 km au Sahara Occidental et dont le financement a été assuré par des capitaux saoudiens ! Comme quoi…

    Turquie. Récemment, d’après une dépêche de l’AFP datée de vendredi, l’armée marocaine a acquis des drones de combat turcs – des Bayraktar TB2 — « dans le cadre de la modernisation de l’arsenal des FAR (Forces armées royales) afin de se préparer à faire face à tout danger et aux récentes hostilités ». La société Baykar, qui fabrique ces Bayraktar TB2 et qui est dirigée par un gendre du Président Erdogan, a de plus assuré la formation des militaires marocains chargés d’utiliser ces joujoux ayant fait leurs preuves en Libye contre les forces du maréchal Haftar.

    On notera à ce propos qu’Alger n’a pas encore réagi, alors que cette livraison de drones turcs dans le contexte actuel interroge sur le positionnement d’Ankara, sans doute parce que l’Algérie ne veut pas ouvrir un nouveau front. Il en est de même du MSP et de son chef A. Makri qui n’arrêtent pas de vanter la Turquie d’Erdogan : pas un mot sur cette livraison d’armes au Maroc quand on a vu avec quelle célérité le même Makri et toute une frange de l’islamisme algérien étaient montés au créneau pour fustiger El Watan pour une photo mal cadrée du minaret de la Grande Mosquée d’Alger !

    Pour le reste, cette tension avec le Maroc ne doit pas masquer les difficultés socio-politiques auxquelles est confronté le pays. Il en est ainsi de l’inflation qui rogne le pouvoir d’achat et que l’on a tendance à confondre avec la spéculation sur les prix. Ou de cette solution consistant à laisser glisser la valeur du dinar, au risque d’installer l’inflation dans une situation durable, voire de la sous-estimation du réchauffement climatique et de ses effets, de l’ampleur que prend la harga, ou encore de cette tendance à durcir graduellement le verrouillage du champ politique et médiatique…

    À jeudi…

    Hassan Zerrouky

    N. B. : À Lyès Sahar, qui vient de nous quitter, et avec qui on a passé de bons moments au Matin en 1996-98.

    Le Soir d’Algérie, 30/09/2021

  • Maghreb: Entre Alger et Rabat, le temps vire à l’orage

    Algérie, Maroc, Israël, #Algérie, #Maroc, #Israël,

    La normalisation des relations entre le Maroc et Israël est venue envenimer une relation traditionnellement houleuse. Entre les deux voisins, la tension est à son paroxysme.

    Le ton est monté crescendo, tout l’été. Jusqu’au point de rupture. Le 24 août, Alger décidait de rompre ses relations diplomatiques avec Rabat, en invoquant « les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc ». « Les services de sécurité et la propagande marocains mènent une guerre ignoble contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants », accusait alors le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra. Son homologue marocain, Nasser Bourita, déplorait aussitôt une décision « complètement injustifiée, mais attendue », traduisant selon lui une « logique d’escalade » sous-tendue par des « prétextes fallacieux, voire absurdes ».

    Entre les deux voisins, depuis les indépendances, les relations sont houleuses ; les embellies, fugaces. Le legs empoisonné de la colonisation n’est pas étranger à ces rivalités enkystées : le traité de Lalla Maghnia fixant, en 1845, la frontière entre le Maroc et l’Algérie sous domination française, dans la zone tellienne, stipule ainsi qu’ « un territoire sans eau est inhabitable et sa délimitation est superflue ». Après la colonisation du Maroc, en 1912, la France n’entend pas figer de frontière entre des territoires placés tous deux sous son administration : les tracés, mouvants, bifurquent d’une carte à l’autre.

    La guerre des Sables a installé un climat de défiance
    Quand éclate l’insurrection de 1954, le combat de libération du peuple algérien précipite l’émancipation des deux protectorats voisins ; Marocains et Tunisiens offrent au FLN de précieuses bases arrière et leur appui matériel et politique ; la langue et la culture communes, les liens tribaux et familiaux se jouent des frontières tracées à Paris. Mais la découverte de gisements pétroliers et miniers attise les convoitises. Elle encourage les manœuvres de la métropole pour perpétuer son emprise sur le désert : la loi du 10 janvier 1957 donne corps, au moins sur le papier, à l’Organisation commune des régions sahariennes, une collectivité territoriale dédiée à « la mise en valeur, l’expansion économique et la promotion sociale des zones sahariennes de la République française ».

    Au lendemain de l’indépendance algérienne, alors que les nationalistes de l’Istiqlal exaltent le mythe d’un Grand Maroc incluant la Mauritanie, le Sahara espagnol, un tiers du désert algérien et le nord-est du Mali, Rabat revendique la souveraineté sur les régions de Tindouf et Colomb-Béchar. Ce contentieux territorial donnera lieu à une brève, mais meurtrière confrontation armée en octobre 1963. De part et d’autre, des travailleurs, des familles entières sont expulsés. La guerre des Sables installe entre les deux pays un climat de défiance qui ne se dissipera jamais vraiment ; elle creuse aussi, au nord du continent, les premières tranchées de la guerre froide. Soutenue par Cuba et par l’Égypte de Gamal Abdel Nasser, l’Algérie indépendante embrasse les idéaux tiers-mondistes, se range du côté des non-alignés ; depuis son exil, l’opposant marocain Mehdi Ben Barka, l’un des initiateurs de la Tricontinentale, dénonce une « guerre d’agression » et la « trahison » de la monarchie chérifienne ; Rabat se rallie à l’Occident anticommuniste.

    Une même aversion pour la démocratie
    Les deux régimes en gestation partagent pourtant la même aversion pour la démocratie. Après le coup d’État militaire de 1965, le colonel Houari Boumediene tient l’Algérie d’une main de fer ; à Rabat, Hassan II consolide un pouvoir absolu, persécute ses opposants, tisse la toile d’un implacable système de prédation. Le chauvinisme tient lieu de ciment pour ces fragiles États-nations postcoloniaux. Les relations finissent par sombrer dans une franche inimitié avec la Marche verte par laquelle le roi du Maroc s’empare, le 6 novembre 1975, du Sahara occidental, au moment même où les Espagnols quittent la colonie. L’Algérie, qui voit se fermer à elle un accès stratégique à la façade atlantique, prend fait et cause pour les indépendantistes du Front Polisario.

    Un conflit intrumentalisé par les grandes puissances
    La rupture des relations diplomatiques, à l’initiative du Maroc, inaugure alors un nouveau cycle d’hostilités. Instrumentalisé par les grandes puissances, au premier rang desquelles la France, ce conflit de décolonisation n’en finit plus de s’enliser, en dépit des résolutions onusiennes affirmant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Il envenime encore aujourd’hui les relations entre Alger et Rabat, faisant entrave à toute marche vers une indispensable intégration régionale. Entre les deux pays, la frontière terrestre reste fermée depuis 1994 – et depuis le 23 septembre, l’espace aérien algérien est interdit aux avions marocains. La crispation domine ; le fracas des mots fait régulièrement planer la menace d’une confrontation ouverte et la course aux armements fait les bons comptes des fournisseurs russe, chinois, français, allemand, états-unien, israélien.

    Dans ces relations belliqueuses, un dangereux cap a encore été franchi le 10 décembre 2020, avec la reconnaissance par l’administration Trump, au mépris du droit international, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, en contrepartie d’une normalisation des relations diplomatiques entre Rabat et Tel-Aviv. Une ligne rouge pour Alger, traditionnel soutien de la cause palestinienne. Dans la foulée, les révélations de la plateforme Forbidden Stories, associée à un consortium de 17 médias internationaux, sur le scandale mondial d’espionnage via le logiciel israélien Pegasus ont soulevé, côté algérien, l’indignation. Selon le quotidien français le Monde et le site d’information francophone Tout sur l’Algérie (TSA), des milliers de numéros de téléphones algériens – dont ceux de hauts responsables politiques et militaires – figuraient parmi les cibles potentielles sélectionnées par un service de sécurité de l’État marocain. Au même moment, dans une note officielle, la représentation diplomatique marocaine à l’ONU apportait son soutien à un mouvement séparatiste kabyle. « Provocation irresponsable », selon Alger qui, en guise de mesure de rétorsion, menace, en pleine flambée des cours mondiaux de l’énergie, de dérouter ses approvisionnements gaziers à destination de l’Espagne vers le gazoduc Medgaz, au détriment du gazoduc GME transitant par le Maroc.

    Mais c’est surtout les propos du chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, lors d’une visite officielle le 12 août à Casablanca, qui ont conduit à la rupture formelle. Celui-ci avait manifesté ses « inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine ». « Des accusations insensées et des menaces à peine voilées », estime son homologue algérien Ramtane Lamamra. Rien ne va plus entre les deux « pays frères », pris au piège d’une équation stratégique qui se calcule bien loin de leurs peuples.

    Rosa Moussaoui

    Humanité, 30/09/2021

  • Haaretz : Israël a secrètement vendu des armes au Maroc

    Maroc, Israël, drones Heron, #Maroc,

    Israël a secrètement vendu des équipements militaires au Maroc, a annoncé hier un spécialiste israélien des exportations militaires et de sécurité.

    Haaretz a cité Jonathan Hempel, qui a déclaré que les exportations militaires israéliennes vers le Maroc avaient « continué à fonctionner discrètement au cours des dernières années. »

    « Par l’intermédiaire d’une tierce partie, Israël a fourni au Maroc des équipements de communication militaire et des dispositifs de contrôle, y compris des dispositifs de détection et de suivi pour avions de guerre », a déclaré Hempel.

    En 2020, l’armée de l’air marocaine a reçu trois drones israéliens Heron, pour un coût total de 50 millions de dollars.

    Plusieurs médias marocains ont récemment rapporté que le royaume se lancerait dans la fabrication de drones en coopération avec Israël.

    Middle East Monitor,29/09/2021

    Haaretz : Le Maroc a secrètement reçu des armes d’Israël des années avant la normalisation

    Un journal hébreu a fait la lumière sur les « relations militaires secrètes » entre le Maroc et Israël, qui ont débuté plusieurs années avant la signature de l’accord de normalisation en décembre 2020.

    Le chercheur Jonathan Hempel, spécialiste des exportations militaires et sécuritaires israéliennes, a révélé dans un article publié par Haaretz que des exportations militaires israéliennes ont été secrètement livrées au Maroc.

    M. Hempel a ajouté que dans les années 1970, Israël a expédié des chars au Maroc et que de 2000 à 2020, des responsables des deux pays ont effectué un certain nombre de visites secrètes et non classifiées.

    Selon le chercheur, les relations entre les deux pays ont principalement porté sur la coopération en matière de renseignement et les ventes d’armes. Israël a vendu au Maroc, par l’intermédiaire d’un tiers, des systèmes militaires, des systèmes de communication militaire et des systèmes de surveillance (tels que des systèmes radar pour les avions de combat).

    Il a ajouté que l’Armée de l’air royale marocaine a acheté trois drones Heron fabriqués par les Industries aérospatiales israéliennes en 2013 pour un coût de 50 millions de dollars.

    Le chercheur a souligné qu’Israël avait fourni une aide militaire au Maroc pour combattre les « rebelles du Grand Sahara », décrivant les nouveaux avions acquis par le royaume comme faisant partie d’une longue histoire de ventes d’armes.

    Hempel a indiqué que le Maroc reçoit également une aide israélienne dans le domaine de la surveillance numérique, notant qu’Amnesty International a signalé qu’en 2017, le Maroc a commencé à utiliser des logiciels espions de la société israélienne NSO Group pour suivre et collecter des informations sur les journalistes et les militants des droits de l’homme.

    Il a également divulgué que le Maroc avait également acquis le drone qu’Israël a utilisé pour attaquer la bande de Gaza. L’expert a expliqué qu’Israël ne publie souvent pas d’informations officielles sur les ventes d’armes.

    Il convient de noter que le Maroc est le quatrième pays arabe à avoir récemment signé un accord de normalisation avec Israël sous les auspices des États-Unis, après les Émirats arabes unis (EAU), Bahreïn et le Soudan.

    En décembre dernier, les deux pays ont signé quatre accords bilatéraux portant sur les vols directs, la gestion de l’eau, l’exemption de visa pour les citoyens des deux pays et l’encouragement des investissements et du commerce entre les deux pays.

    Le Maroc compte la plus grande communauté juive d’Afrique du Nord (environ 3 000 personnes), tandis qu’environ 700 000 Juifs d’origine marocaine vivent en Israël.

    Middle East Monitor, 20 mars 2021


  • Le Maroc et les liaisons dangereuses

    Le Maroc et les liaisons dangereuses

    Maroc, Israël, espionnage, Pegasus, NSO Group, Algérie, #Maroc, #Algérie, #Israël, #Pegasus,

    Que le Maroc multiplie et diversifie ses attaques contre l’Algérie procède de la logique de confrontation qu’il recherche. Et des plans qu’on lui demande d’exécuter.

    Le makhzen nous espionne. Le contraire eut été étonnant. Surtout venant d’un pays en animosité déclarée avec le nôtre. La réalité connue de tous et pratiquée par tous, est que tout le monde espionne tout le monde ; espionnage et contre-espionnage relèvent de la banale normalité d’un binôme inséparable. Il y a quelques années, la CIA a été prise, à ce propos, la main dans le sac de Merkel et dans la poche de Sarkozy. On se surveille même entre amis. On l’a vu à ce scandale vite étouffé.

    Les stations d’écoute téléphoniques pullulent, et, sont un secret de polichinelle. Le logiciel Pegasus est connu de tous les services secrets, depuis plusieurs années. Tout comme son utilisation à des fins de recueil d’informations. Que le Maroc multiplie et diversifie ses attaques contre l’Algérie procède de la logique de confrontation qu’il recherche. Et des plans qu’on lui demande d’exécuter. À quoi peut-on s’attendre d’un pays qui, pris dans la masse de ses alliances, pyromaniaques, est prêt à tout et au pire ?

    La normalisation de ses relations avec l’entité sioniste pour tirer profit de son influence diplomatique et de sa puissance militaire, et, son adhésion, ouverte, et, assumée, aux plans de l’OTAN, sont une suite logique aux reniements qu’il opère dans le cadre de son offensive.

    Le Maroc a tout simplement, décidé de jouer son va-tout, et d’enfoncer le clou pour hâter, à son profit l’isme de la question sahraouie.

    Prêt, pour ce faire, à s’allier au diable, et, à contribuer à la déstabilisation de la région. Sachant qu’en cas de conflit, sont de son côté ceux qui poussent au pire. Donc, prêt à l’internationalisation du conflit marocco-sahraoui, selon une feuille de route répondant aux intérêts extra régionaux des puissances militaires. Tableau, en préparation, d’un classique remake de l’affrontement indirect, des blocs, par exacerbation des conflits sous-régionaux,
    au grand bonheur des vendeurs d’armes et des futurs bénéficiaires des marchés de reconstruction. Schéma itératif des guerres par procuration, auquel est en train de donner corps l’extensionnisme marocain sous l’impulsion et les calculs de ses sponsors. Ne pouvant plus reculer, le makhzen travaille sur commande à la déflagration. L’atteste le rapprochement avec l’ennemi juré. L’espionnage téléphonique à grande échelle au profit du vrai maître d’œuvre et de l’ouvrage qu’est l’entité sioniste est une véritable agression.

    Elle s’ajoute à l’immixtion dans les affaires intérieures avec le soutien apporté aux séparatistes du MAK. L’objectif est de pousser à l’irréparable. À en découdre. Ce scénario est clair.

    S’agissant de Pegasus, le ministre algérien de la Communication, avait, début 2021, fait état de l’existence d’attaques informatiques. On imagine mal que dans un tel contexte, l’Algérie soit restée depuis sans prendre des dispositions requises.

    Par contre, ce qui étonne le plus, est la lenteur de la réaction diplomatique algérienne. Les relations bilatérales étant au point mort depuis des lustres, leur rupture totale aurait dû être, il y a belle lurette, une première mesure immédiate, cinglante.

    D’autant que ces relations sont, tout à fait, inutiles au vu du bellicisme déclaré du royaume.

    Même si la diplomatie à ses raisons et ses mécanismes, il n’en demeure pas moins que la retenue diplomatique n’a de sens qu’en cas de symétrie dans le respect des conventions en usage dans les relations internationales. Conventions allègrement bafouées par la monarchie alaouite qui se sont pousser des ailes depuis son adhésion aux Accords d’Abraham et sa collusion d’intérêts avec la publication des bans de son mariage avec l’ennemi historique, qu’elle introduit dans la région et qui va se faire un devoir d’amplifier les désaccords et la zizanie. Et plus si nécessité.
    Avec la carte sioniste, la monarchie marocaine joue ses ultimes atouts pour se sortir du piège de la question sahraouie, plus que jamais, inscrite au chapitre de la décolonisation dans les registres onusien et africain. Ménager l’avenir ne devrait pas conduire à se satisfaire de déclarations de condamnation des nombreux casus belli de la partie marocaine. Il ne s’agit pas, ici, de pousser à l’aventure guerrière, mais la réaction se devrait être multiforme, globale, nettement plus énergique et dissuasive.

    La résiliation du contrat gazier qui se profile a le mérite d’aller dans ce sens, et appelle des réactions sévères à chaque récidive provocatrice.

    La redondance des mises en garde, des démonstrations de force et des exhibitions des biceps, a ceci d’inutile, est qu’elle est inopérante face à des agressions planifiées, répétées, encouragées et impunies.

    Il est vrai que la réponse, en ce domaine, exige de mûres réflexions.

    Ce bellicisme, unilatéral, a fait l’objet d’une théorisation et d’une planification par un centre de réflexion, commandées par le makhzen, d’une stratégie d’attaque. Il s’agit d’un plan de guerre identifiant les ennemis du Nord et de l’Est, et les cibles militaires algériennes.

    La mise en œuvre de ce plan a commencé avec l’installation de bases militaires, à proximité de la frontière, avec le concours de l’ingénierie et de la technologie de l’entité sioniste.

    Alors que la modernisation et le renforcement technologique de l’armée algérienne obéissent à des impératifs et des contingences géo et macro stratégiques qui n’ont aucun lien avec l’hostilité affichée du Maroc, la normalisation affichée de ce pays avec l’entité sioniste c’est aussitôt dit aussitôt fait, traduite par une coopération militaire, concrétisée par un contrat d’armement qui prévoit la fourniture de drones kamikazes, dans un message, de nouveau, provocateur.

    L’hostilité marocaine ne date pas d’aujourd’hui.

    L’Émir Abdelkader a, déjà, en son temps, eu à pâtir de la trahison du Maroc. L’arraisonnement, durant la lutte de Libération des cinq dirigeants révolutionnaires du FLN, en est une autre. L’agression armée de 1963, alors que notre pays sortait d’une épuisante guerre de 7 ans et demi, est un autre coup de poignard. L’attitude du makhzen et ses déclarations durant la décennie rouge, les accusations gratuites avec expulsions d’Algériens à la suite des attentats terroristes de Marrakech, les déclarations du consul marocain à Oran, Pegasus, le soutien au MAK, la drogue, les récurrentes hystéries médiatiques anti-algériennes, la déclaration du ministre sioniste en visite au royaume, en sont d’autres.

    En dépit de ce stakhalanovisme dans la production des actes hostiles et dans une attitude de sagesse visant à prémunir l’avenir des conjonctures passagères, notre pays n’a jamais eu à l’endroit du Maroc, la moindre initiative belliqueuse.
    La guerre des sables, la fermeture de la frontière terrestre et la récente rupture des relations diplomatiques sont toutes sans exception des réactions à des agressions marocaines.

    Dès lors, force est de croire que les raisons de cette agressivité, permanente, malgré la retenue et le pacifisme algériens, relèvent de l’obsessionnel et du complexe psychopathologique, qui habitent l’esprit revanchard makhzénien.
    Ces raisons laisseraient à penser que le Maroc, géographiquement enclavé et à l’étroit sur sa portion congrue, a, contrairement aux apparences, mal vécu notre indépendance et la non reconfiguration de la frontière, telle qu’il l’espérait dans le cadre de sa lubie du grand Maroc. Et qu’il vit, également, mal le voisinage d’un pays, territorialement plus grand au sous-sol plus riche et de surcroît souverainiste.

    S’inscrivant dans le cadre du respect du droit international, et parce qu’elle freine l’idéal maghrébin, l’opposition algérienne aux ambitions extensionnistes, téléguidées et multidirectionnelles, du royaume, a mis à nu l’hostilité atavique, qui caractérise, depuis au moins la trahison de l’Émir Abdelkader, la vraie nature faite de dépit et de prédisposition au pire de la relation du makhzen à l’Algérie.

    La fraternité, la solidarité et le respect entre les deux pays et leurs dirigeants ont vécu. L’anti-algérianisme et l’anti marocanisme se sont imposés de fait. La réconciliation n’est pas pour demain tant sont irréconciliables les oppositions fabriquées et entretenues par des intérêts extra-régionaux.

    À la cupidité extentionniste marocaine correspond l’inflexibilité de la situation de principe algérienne. Au regard des blocage au sein du conseil de sécurité de l’ONU qui empêchent à dessein le règlement de la question sahraouie, les perspectives d’évolution qui s’annoncent n’appellent pas à l’optimisme. Même s’il ne faut pas préjuger de l’avenir, l’idéal maghrébin ressemble de plus en plus à une chimère.

    La grande satisfaction de ceux qui tirent les ficelles. Enfin et pour terminer, pour éviter de sombrer dans les travers d’un tourbillon qui nous sera imposé, notre seul espoir est de comprendre maintenant la situation géopolitique présente au sein de laquelle tous les développements de l’avenir sont déjà noués et de mettre en œuvre une politique et des actions capables de maîtriser ces complexités à venir.

    Par : Dr MOHAMED MAÏZ
    UNIVERSITAIRE

    Liberté, 28/09/2021