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  • Algérie: « Hirak et propagande médiatique en contexte postcolonial »

    Algérie: « Hirak et propagande médiatique en contexte postcolonial »

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    Les éditions ANEP annoncent la parution de Hirak et propagande médiatique en contexte postcolonial

    Hirak et propagande médiatique en contexte postcolonial est un essai critique écrit par l’anthropologue et chercheur Yazid Ben Hounet qui analyse l’attention portée notamment par les médias français à ce mouvement, et dont le discours s’inscrit dans des « relations d’hégémonie et de domination (coloniale et postcoloniale) qu’ils tentent de prolonger ».

    Cet essai jette un regard critique sur la propagande médiatique visant à déformer la réalité algérienne. Il éclaire en retour l’intérêt porté, par les autorités algériennes, à la guerre de quatrième génération – comprenant la manipulation des médias – destinée à déstabiliser les Etats qui ne s’inscrivent pas dans les logiques des puissances et lobbys néocoloniaux et impérialistes, explique le chercheur dans cet ouvrage qui vient de paraitre aux éditions ANEP.

    Dans l’avant-propos de cet essai, le chercheur note que depuis 2019, l’Algérie a connu plusieurs changements politiques via des élections « qui, si elles n’ont pas mobilisé beaucoup d’électeurs, se sont néanmoins déroulées de manière transparente  » et «  l’armée n’a pas été utilisée pour réprimer la population algérienne, ni d’autres populations d’ailleurs » et « les seuls militaires morts dans leur mission l’ont été en sauvant des citoyens lors des incendies survenus au mois d’août 2021 en Kabylie ».

    Développant son argumentaire, l’auteur relève que sur la même période (2019- 2021), «  la France, septième puissance militaire du monde, en opération dans plusieurs pays – dont le rapport Duclert (2021) a mis en avant le rôle d’appui dans le génocide au Rwanda -, soutenait militairement encore le dictateur tchadien Idriss Déby (mort en 2021) ».

    En métropole et dans les territoires ultra-marins, le mouvement social des Gilets jaunes faisait l’objet d’ « une des répressions les plus féroces depuis 1962 » et au Maroc, « une bonne partie de l’armée demeurait employée à occuper illégalement le Sahara occidental et à y réprimer les populations locales  », alors qu’Israël « utilisait encore son armée pour maintenir son occupation coloniale, mettre au pas les Palestiniens et bombarder Ghaza de manière répétée », a souligné l’auteur.

    Curieusement, dans les médias mainstream français, notamment, observe Yazid Ben Hounet, l’Algérie est toujours dépeinte comme «  une dictature ou un régime militaire  », alors que dans ces médias « il est à peine permis de s’inquiéter de la dérive autoritaire de la France », le Maroc est « encore présenté, en particulier dans Le Monde, comme un ami de la France, ‘’à l’inquiétante régression autoritaire’’ – pas encore un régime autoritaire donc », et « Israël est, bien entendu, toujours ‘’la seule démocratie au Proche-Orient’’ ».

    Dans la préface de l’ouvrage, le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, dénonce l’action déstabilisatrice de certaines ONG étrangères et leurs relais médiatiques, dont l’objectif concernant l’Algérie est « on ne peut plus clair : éloigner l’Armée nationale populaire de son rôle historique naturel de protection de l’Etat-nation – seul garant de la souveraineté nationale, du progrès et de la justice sociale  ».

    «  Les relais internes de ces ONG feignent d’ignorer qu’aucun des pays ayant emprunté la voie du processus constituant issu des laboratoires atlantistes n’est sorti indemne de l’effondrement de l’Etat national, de la partition territoriale et de la guerre civile  », met en garde Ammar Belhimer.

    Yazid Ben Hounet est anthropologue, chercheur au Centre national de recherche scientifique et membre du Laboratoire d’anthropologie sociale (CNRS – Collège de France – EHESS). Il est docteur de l’Ecole des Hautes études en sciences sociales (Paris).

    R. C.

    Le Maghreb Info, 19/09/2021

  • Tel-Aviv aiderait le Maroc à construire des drones kamikazes

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    Tel-Aviv aiderait Rabat à construire des drones kamikazes : La ligue des criminels!

    Rien n’arrête le rapprochement, jadis secret, et incestueux, désormais étalé au grand jour entre le royaume chérifien et l’entité sioniste. Dernière « info » en date, et non des moindres : Tel Aviv serait en train de seconder Rabat dans le domaine du montage de drones kamikazes. Cette révélation fait craindre le pire, sachant que le conflit armé vient d’éclater de nouveau entre l’armée d’occupation marocaine et l’APLS (armée populaire de libération du Sahara Occidental).

    La rupture du cessez-le-feu avait été provoquée de façon unilatérale par les FAR (forces armées royales), lorsque ces dernières ont investi la zone tampon d’El Guergurat en date du 16 novembre passé.

    Bref,  l’assistance technique et matérielle fournie au Maroc par l’entité sioniste fait craindre le pire à partir du moment où le Makhzen n s’encombre d’aucun scrupule, ni ne recule devant aucun crime dès lors qu’il s’agit de défendre ses intérêts étroits et mercantiles.

    Le plus grave, c’est que la même source précise qu’il est relativement aisé de monter ce genre d’engins meurtriers et destructeurs. Cela même s’ils devraient être interdits et classés dans la case des armes prohibées, à l’image des ADM (arles de destruction massive.

    Au reste, il n’est pas exclu que le lâche assassinat du chef de la gendarmerie sahraouie, Dah El Bendir, alors qu’il se trouvait en mission dans la zone libérée de Tifariti, la résultante d’un acte commis par un drone sioniste.

    C’est ce qui expliquerait le fait que le Maroc eut gardé un silence pudique sur cette affaire. Après coup, on se rend compte également que la collaboration criminelle entre les armées terroristes sioniste et marocaine a dû leur permettre de traquer et de suivre à la trace pas mal de cibles, cela dans l’illégalité la plus totale et la plus condamnable qui soit.

    Dans une récente déclaration, Sidi Ougal, secrétaire général du ministère sahraoui de la Sécurité,  avait assuré que le régime marocain avait fait appel à ses alliés après les grandes difficultés qu’il a rencontrées sur le terrain, précisant que le drone ayant ciblé dernièrement le chef de la gendarmerie sahraouie, Dah El Bendir était un drone israélien.

    Le chef militaire sahraoui a été éliminé par un drone Harfang, qu’il y a lieu de souligner est une version francisée par Airbus Defense and Space du drone israélien Héron. Des informations obtenues par le site marocain, le Desk.ma font état d’une opération combinée menée par un drone Harfang de conception israélienne qui a pointé la cible au télémètre Laser en permettant à un chasseur d’exécuter la frappe à grande distance par un ou plusieurs tirs de missiles air-sol.

    Selon Sidi Ougal, le Maroc a commencé à utiliser des drones dès la reprise du conflit armé entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc, le 13 novembre dernier, suite à la violation du cessez-le-feu par le Maroc.

    La présence israélienne et française aux côtés de l’occupation marocaine prouve, avait-il ajouté, que le Makhzen veut aller vers l’escalade au Sahara occidental.

    « D’un autre côté, l’usage des drones est une preuve qu’il existe bien une guerre au Sahara occidental contrairement à ce que soutient le régime marocain qui parle de simples accrochages», signale-t-il.

    Commentant l’assassinat de Dah El Bendir, le responsable sahraoui a soutenu que le Maroc utilisait la méthode sioniste d’assassinats ciblés qui consiste à éliminer les dirigeants à l’image de ce que fait l’entité sioniste en Palestine.

    Il a expliqué, dans ce contexte, que les membres du  commandement de l’armée sahraouie combattaient en première ligne car ils sont membres d’une «armée populaire engagée dans une lutte pour l’indépendance».

    Difficile d’en dire autant pour les chefs de l’armée d’occupation marocaine, outrageusement vautrés dans le luxe et la luxure, à l’image de leur roi fainéant et jouisseur invétéré…

    Mohamed Abdoun 

  • Comment l’espionnage israélien pénètre profondément dans nos vies

    Comment l’espionnage israélien pénètre profondément dans nos vies

    Israël, NSO Group, espionnage, Pegasus,

    Comment la main des techniques d’espionnage israéliennes pénètre profondément dans nos vies

    Le logiciel israélien utilisé sur les Palestiniens produit de nouvelles cyber-armes qui s’intègrent rapidement dans les plateformes numériques mondiales.

    Les armes de l’ère numérique développées par Israël pour opprimer les Palestiniens sont rapidement réaffectées à des applications beaucoup plus larges – contre les populations occidentales qui ont longtemps tenu leurs libertés pour acquises.

    Le statut d’Israël en tant que « pays en démarrage » a été établi il y a des décennies. Mais sa réputation d’innovation high-tech a toujours dépendu d’un côté obscur, qui devient de plus en plus difficile à ignorer.

    Il y a quelques années, l’analyste israélien Jeff Halper a averti qu’Israël avait joué un rôle central dans la fusion des nouvelles technologies numériques avec l’industrie de la sécurité intérieure. Le danger était que nous devenions tous progressivement palestiniens.

    Israël, a-t-il noté, a traité les millions de Palestiniens sous son régime militaire irresponsable comme des cobayes dans des laboratoires en plein air. Ils ont servi de banc d’essai pour le développement non seulement de nouveaux systèmes d’armes conventionnels, mais aussi de nouveaux outils de surveillance et de contrôle de masse.

    Comme l’a noted a recentrapport dans Haaretz, the Israeli surveillance operation against the Palestinians is  » one of the largest of its kind in the world ». It includes monitoring of the media, social networks and the general population ”.

    Les affaires de Big Brother
    Mais ce qui a commencé dans les territoires occupés n’allait jamais rester en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza. Il y avait tout simplement trop d’argent et d’influence à tirer du commerce de ces nouvelles formes hybrides de technologie numérique offensive.

    Aussi petit que sa taille, Israël a longtemps été un leader mondial dans le commerce d’ armeshugely lucrative , selling its weapon systems to authoritarian regimes around the world as “battle-tested” against the Palestinians.

    Ce commerce de matériel militaire est de plus en plus éclipsé par un marché du logiciel belliqueux : les outils de cyberguerre.

    Ces armes du nouvel âge sont très demandées par les États, non seulement contre les ennemis extérieurs, mais aussi contre la dissidence interne des citoyens et des observateurs des droits de l’homme.

    Israël peut à juste titre prétendre être une autorité mondiale ici, contrôlant et opprimant les populations sous son autorité. Mais il a tenu à ne pas laisser ses empreintes sur une grande partie de cette nouvelle technologie Big Brother, en sous-traitant le développement de ces cyber-outils aux diplômés de ses célèbres unités de sécurité et de renseignement militaire.

    Néanmoins, Israël sanctionne implicitement ces activités en fournissant à ces entreprises des licences d’exportation – et les hauts responsables de la sécurité du pays sont souvent étroitement associés à leur travail.

    Tensions avec la Silicon Valley
    Une fois l’uniforme retiré, les Israéliens peuvent profiter d’années d’expérience dans l’espionnage des Palestiniens en créant des sociétés qui développent des logiciels similaires pour des applications plus générales.

    Les applications utilisant une technologie de surveillance sophistiquée d’Israël sont de plus en plus courantes dans notre vie numérique. Certains ont été utilisés à des fins relativement bénignes. Waze, qui suit les embouteillages, permet aux conducteurs d’atteindre les destinations plus rapidement, tandis que Gett met les clients en relation avec les taxis à proximité via leur téléphone.

    Mais certaines des technologies les plus secrètes produites par les développeurs israéliens sont beaucoup plus proches de leur format militaire d’origine.

    Ce logiciel est vendu à la fois à des pays qui souhaitent espionner leurs propres citoyens ou États rivaux, et à des entreprises privées qui souhaitent se démarquer de leurs concurrents ou mieux exploiter et manipuler leurs clients à des fins commerciales.

    Lorsqu’il est intégré à des plateformes de médias sociaux comptant des milliards d’utilisateurs, ce logiciel espion offre aux agences de sécurité de l’État une portée potentiellement proche du monde. Cela explique les relations parfois tendues entre les entreprises technologiques israéliennes et la Silicon Valley, qui s’efforce de prendre le contrôle de ces logiciels malveillants, comme le montrent deux exemples récents et contrastés.

    Kit d’espionnage de téléphone portable
    En signe de tension, WhatsApp, une plate-forme de médias sociaux détenue par Facebook, a déposé la première action en justice de cefront guy un tribunal californien la semaine dernière contre NSO, la plus grande société de surveillance d’Israël.

    WhatsApp accuse NSO de cyberattaques. En seulement deux semaines et jusqu’au début du mois de mai, NSO aurait examiné les téléphones portables de plus de 1 400 utilisateurs dans 20 pays.

    Le logiciel espion de NSO, connu sous le nom de Pegasus, a été utilisé contre des militants des droits humains, des avocats, des chefs religieux, des journalistes et des travailleurs humanitaires. Reuters a révélé la semaine dernière que de hauts responsables d’alliés américains avaient également été ciblés par le NSO.

    Après avoir pris en charge le téléphone de l’utilisateur à son insu, Pegasus copie les données et active le microphone pour la surveillance. Le magazine Forbes l’ a qualifiéof  » the world’s equally invasive mobile spy kit « .

    NSO a concédé sous licence le logiciel à des dizaines de gouvernements, y compris à d’éminents diets violant les droits humains such as Saudi Arabia, Bahrain, United Arab Emirates, Kazakhstan, Mexico and Morocco.

    Amnesty International s’est plainte que son personnel fait partie des personnes ciblées par les logiciels espions des services statistiques nationaux. Elle soutient actuellement une action en justice contre le gouvernement israélien.

    Liens avec les services de sécurité israéliens
    NSO a été fondée en 2010 par Omri Lavie et Shalev Hulio, tous deux diplômés de l’unité de renseignement militaire israélienne 8200.

    En 2014, des dénonciateurs ont révélé que l’unité espionnait régulièrement les Palestiniens, recherchant dans leurs téléphones et leurs ordinateurs des preuves d’irrégularités sexuelles, de problèmes de santé ou de difficultés financières qui pourraient être utilisées pour les pousser à collaborerwith the authorities. Israeli military.

    Les soldats ont écrit que les Palestiniens étaient « pleinement exposés à l’espionnage et à la surveillance des services de renseignement israéliens ». Il est utilisé pour la persécution politique et pour créer des divisions au sein de la société palestinienne en recrutant des collaborateurs et en poussant des parties de la société palestinienne contre elle-même .

    Malgré la délivrance de licences d’exportation par les autorités israéliennes à NSO, le ministre israélien Zeev Elkin a démenti la semaine dernière « l’implication du gouvernement israélien » dans le piratage de WhatsApp. Il a déclaré à la radio israélienne : « Tout le monde comprend qu’il ne s’agit pas de l’État d’Israël .

    Surveillance par caméras
    La même semaine où WhatsApp a déposé sa plainte, la chaîne de télévision américaine NBC a révélé que la Silicon Valley souhaitait néanmoins tendre la main aux startups israéliennes profondément impliquées dans les abus liés à l’occupation.

    Microsoft a investi massivement dans AnyVision pour développer une technologie sophistiquée de reconnaissance faciale qui aide déjà Tsahal à opprimer les Palestiniens.

    Les liens entre AnyVision et les services de sécurité israéliens sont à peine cachés . Son conseil consultatif comprend Tamir Pardo, ancien directeur de l’agence d’espionnage du Mossad en Israël. Le président de l’entreprise, Amir Kain, était auparavant le chef de Malmab, le département de sécurité du ministère de la Défense.

    Le logiciel de base d’AnyVision, Better Tomorrow, a été surnommé « Google Occupation » parce que la société prétend pouvoir identifier et suivre n’importe quel Palestinien en recherchant des images du vaste réseau de caméras de surveillance de l’armée. Israélien dans les territoires occupés.

    Grave préoccupation
    Malgré des problèmes éthiques évidents, l’investissement de Microsoft suggère qu’il pourrait viser à intégrer le logiciel dans ses propres programmes. Cela a soulevé de sérieuses inquiétudes parmi les groupes de défense des droits de l’homme.

    Shankar Narayan de l’Union des libertés civiles des États-Unis a mis en garde contre un avenir bien trop familier aux Palestiniens vivant sous la domination israélienne :

    « L’utilisation généralisée de la surveillance faciale renverse le principe de liberté et vous commencez à devenir une société où tout le monde est suivi, quoi qu’il fasse, tout le temps » Has said to Narayan NBC .

    « La reconnaissance faciale est peut-être l’outil le plus parfait pour un contrôle total du gouvernement dans les espaces publics .

    Selon Yael Berda, chercheuse à l’Université de Harvard, Israël tient une liste de quelque 200 000 Palestiniens en Cisjordanie qu’il veut sous surveillance 24 heures sur 24. Des technologies comme celles d’AnyVision sont considérées comme essentielles pour garder ce grand groupe. sous surveillance constante.

    Un ancien employé d’AnyVision a déclaré à NBC que les Palestiniens sont traités comme un laboratoire.

    « Cette technologie a été testée sur le terrain dans l’un des environnements de sécurité les plus exigeants au monde et nous sommes en train de l’étendre au reste du marché» , A- t-il déclaré.

    Ingérence dans les élections
    Le gouvernement israélien lui-même s’intéresse de plus en plus à l’utilisation de ces technologies d’espionnage aux États-Unis et en Europe, car leur utilisation est devenue un sujet de controverse et d’examen dans le discours politique dominant.

    Au Royaume-Uni, l’évolution du climat politique a été mise en évidence par l’élection de Jeremy Corbyn, un militant palestinien de longue date des droits humains, à la tête du parti travailliste d’opposition. Aux États-Unis, un petit groupe de législateurs qui soutiennent visiblement la cause palestinienne est récemment entré au Congrès, dont Rashida Tlaib, la première femme américano-palestinienne à occuper ce poste.

    Plus généralement, Israël redoute le florissant mouvement de solidarité internationale BDS (boycott, désinvestissement et sanctions), qui appelle au boycott d’Israël – sur le modèle de celui contre l’apartheid en Afrique du Sud – jusqu’à ce qu’il cesse d’opprimer les Palestiniens. Le mouvement BDS s’est fortement développé sur de nombreux campus américains.

    En conséquence, les cyber-entreprises israéliennes sont de plus en plus attirées par les efforts visant à manipuler le discours public sur Israël, notamment en s’ingérant apparently dans les élections étrangères.

    « Mossad privé à embaucher »
    Deux exemples notoires de ces entreprises ont brièvement fait la une des journaux. Le groupe Psy, qui se présente comme un « Mossad privé à embaucher », a été dissous l’année dernière après que le FBI a commencé son enquête pour ingérence dans l’élection présidentielle américaine de 2016. Son « Projet Butterfly », selon le New Yorker , visait à  » déstabiliser et perturber les mouvements anti-israéliens de l’intérieur « .

    La société Black Cube, quant à elle, a été exposée l’année dernière à un examen hostile de la part de membres influents de l’administration américaine précédente sous Barack Obama. Il semble être étroitement lié aux services de sécurité israéliens, et a été pendant un temps situé sur une base militaire israélienne.

    Interdit par Apple
    D’autres entreprises israéliennes cherchent à brouiller la distinction entre espace privé et espace public.

    Onavo, une société israélienne de collecte de données créée par deux vétérans de l’unité 8200, a été rachetée par Facebook en 2013. Apple a interdit son application VPN l’année dernière en raison de révélations selon lesquelles elle fournissait un accès illimité aux données. utilisateurs.

    Le ministre israélien des Affaires stratégiques Gilad Erdan, qui mène une campagne secrète pour diaboliser les militants du BDS à l’étranger, a rencontré régulièrement une autre société, Concert, l’année dernière, selon un rapport de Haaretz . Ce groupe clandestin, qui est exempté des lois israéliennes sur la liberté d’information, a reçu environ 36 millions de dollars de financement du gouvernement israélien. Ses directeurs et actionnaires sont un « who’s who » de l’élite de la sécurité et du renseignement d’Israël.

    Une autre grande entreprise israélienne, Candiru, doit son nom à un petit poisson amazonien connu pour envahir secrètement le corps humain, où il devient un parasite. Candiru vend ses outils de piratage primarily to Western governments, although its operations are shrouded in secrecy.

    Son personnel provient presque exclusivement de l’Unité 8200. Signe du lien étroit entre le public et les technologies secrètes que les entreprises israéliennes ont développées, Eitan Achlow, directeur général de Candiru, dirigeait auparavant Gett, l’application de service de Taxi.

    Le futur dystopique
    L’élite de la sécurité israélienne profite de ce nouveau marché de la cyberguerre, exploitant – tout comme elle l’a fait avec le commerce des armes conventionnelles – une population palestinienne captive et désespérée sur laquelle tester sa technologie.

    Il n’est pas surprenant qu’Israël se normalise progressivement dans les pays occidentaux avec des technologies invasives et oppressives que les Palestiniens connaissent depuis longtemps.

    Les logiciels de reconnaissance faciale permettent un profilage racial et politique de plus en plus sophistiqué. La collecte et la surveillance secrètes de données brisent les frontières traditionnelles entre espace privé et espace public. Et les campagnes de diffamation qui en résultent facilitent l’intimidation, la menace et l’affaiblissement de ceux qui ne sont pas d’accord ou qui, comme la communauté des droits humains, essaient de demander des comptes aux puissants.

    Si cet avenir dystopique continue, New York, Londres, Berlin et Paris ressembleront de plus en plus à Naplouse, Hébron, Jérusalem-Est et Gaza. Et nous finirons tous par comprendre ce que signifie vivre dans un état de surveillance engagé dans une cyberguerre contre ceux qu’il dirige.

    Jonathan Cook

    La tribune diplomatique, 18/11/2019

  • Algérie-Maroc : La fable d'une médiation

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    Comment ose-t-on parler de normalisation avec un pays qui a fait de son territoire national une tête de pont, pour planifier une série d’actions hostiles contre l’Algérie?
    Brahim TAKHEROUBT

    Assommé par la décision prise par l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le royaume, le Makhzen s’affole. Comme le pressing, les fausses annonces n’ayant pas suffi, il active son plan «B» en rameutant tous ses soutiens et sponsors pour faire aboutir, coûte que coûte, une médiation entre Alger et Rabat. 
    Des officiels algériens se disent,d’ailleurs, intrigués par le comportement de certains pays qui croient à cette fable de la médiation. «Il est regrettable de constater, aujourd’hui, que ces pays voulant jouer aux bons offices se sont tus pendant des décennies face aux graves provocations marocaines à l’endroit de l’Algérie», regrette un diplomate algérien très au fait de ce dossier. 
    «Qui ne dit mot consent. Par leurs silences complices, ces pays n’ont-ils pas encouragé le Maroc à persister dans ces dérapages?», s’interroge le même diplomate rappelant qu’il n’est pas question pour les autorités algériennes de revenir sur leur décision quel qu’en soit le prix à payer. 
    La fable de la médiation est exactement comme celle de la réouverture des frontières ressassée depuis des années par les responsables marocains à chaque occasion. Peine perdue, l’Algérie, pays souverain, en a décidé autrement. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a tranché dans le vif et de manière irrévocable. 
    Lors d’une réunion des ministres arabes des Affaires étrangères tenue, il y a quelques jours, Lamamra a souligné le fait que «la décision de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc n’est pas sujette à discussion ou à délibération, car il s’agit d’une décision souveraine, définitive et irréversible». 
    Le chef de la diplomatie algérienne a ajouté que toute initiative de médiation, «quelle que soit sa nature, est réductrice et superficielle si elle ignore l’entière responsabilité du Maroc dans la détérioration des relations bilatérales». 
    La décision algérienne entérinée par le Haut Conseil de Sécurité, présidé par Abdelmadjid Tebboune, n’est pas venue du néant, mais elle répond aux desiderata des populations algériennes agacées par des décennies de provocations. 
    Habitué à l’indulgence du peuple et de l’État algériens qui ont une haute considération pour le peuple marocain, le Makhzen croyait fermement que l’Algérie allait éternellement ignorer ses agressions et sa dangereuse fuite en avant. Comment ose-t-on parler de normalisation avec un pays, le royaume du Maroc,qui a fait de son territoire national une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles contre l’Algérie? 
    Les dernières en date concernent les accusations insensées et les menaces à peine voilées proférées par le ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc et en présence de son homologue marocain. Jamais depuis 1948, un officiel israélien n’a été entendu émettre des jugements et proférer des messages contre un pays arabe à partir du territoire d’un autre pays arabe. Une inégalable performance marocaine révélatrice d’une hostilité extrême envers son voisin de l’Est. 
    Comment normaliser avec un pays dont les appareils sécuritaires et de propagande mènent une guerre médiatique de bas niveau et de grande envergure contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants? Que dire de l’affaire, non moins grave, du scandale Pegasus qui a révélé au grand jour l’espionnage massif auquel ont été soumis des responsables et des citoyens algériens ciblés par les services de renseignement marocains? Où en sont les choses avec la dérive particulièrement dangereuse et irresponsable en invoquant un prétendu «droit à l’autodétermination du vaillant peuple kabyle»? 
    À défaut de réponses à toutes ces questions qu’attend toujours le peuple algérien, le Makhzen nous sert la balle de la normalisation.
    L’Expression, 16/09/2021
  • Les MAE arabes rejettent le statut d’observateur accordé à Israël à l’UA

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    Les ministres arabes des Affaires étrangères, réunis dans le cadre de la 156ème session du Conseil de la Ligue des Etats Arabes, ont exprimé à l’unanimité “leur rejet et leur déception” à la suite de la décision du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, d’accorder à l’entité sioniste le statut d’observateur auprès de l’organisation panafricaine.

    “A l’unanimité, les MAE arabes réunis dans le cadre de la 156ème session du Conseil de la Ligue arabes le 9 septembre courant, ont exprimé leur rejet et leur déception à la suite de la décision du président de la Commission de l’UA d’accorder le statut d’observateur d’Israël à l’organisation continentale”, dans une lettre envoyée mardi par la délégation permanente de l’UA auprès de la Ligue arabe (AUPD) à Moussa Faki.

    “En effet, la réaction des ministres était d’autant plus vive que le soutien traditionnel, inconditionnel et ferme de l’Afrique à la cause du peuple palestinien dans le conflit qui l’oppose à l’entité sioniste, était perçu comme un grand sujet de fierté par les peuples et les Etats arabes”, écrit la délégation dans sa lettre.

    “Dans les coulisses de la réunion, on s’accorde à considérer que l’entrée d’Israël à l’UA, après des tentatives vaines depuis deux décennies, risque de saper la relation stratégique qui fonde les relations entre les deux Organisations régionales basées sur le combat commun contre le colonialisme et la discrimination raciale ainsi que la promotion de la paix et la coopération”, poursuit-elle.

    “Pour montrer l’importance de la question dans le contexte politique actuel, celle-ci était inscrite dans l’agenda du Conseil en tant que point subsidiaire du thème central relatif au conflit israélo-arabe mais aussi dans le cadre du point concernant la sécurité nationale arabe au titre duquel l’extension de la présence israélienne en Afrique a toujours constitué un sujet de préoccupation majeure pour les la Ligue arabe”, souligne encore la délégation de l’UA.

    “L’essentiel des débats autour du sujet se sont déroulés au cours du huis clos qui précède traditionnellement l’inauguration officielle de la session. Dans l’esprit des délégations présentes, on estime que les normalisations entre certains pays arabes et Israël ne doivent pas détourner les amis du peuple palestinien de poursuivre leur soutien en faveur de la consécration des droits légitimes de ce dernier à savoir la fin de l’occupation des territoires palestiniens et la création d’un Etat palestinien indépendant dans les frontières du 5 Juin 1967 avec pour capitale El-Qods”, note la délégation.

    La délégation permanente de l’UA auprès de la Ligue arabe a, en outre, signalé dans sa missive que “les pays arabes-africains, très actifs au cours de la réunion, ont désapprouvé, à l’instar des autres Etats-Membres, la décision unilatérale du président de la Commission de l’UA de recevoir les Lettres de Créances du nouvel ambassadeur d’Israël et ont exprimé leur volonté de soulever la question devant le Conseil exécutif de l’Union africaine lors de sa prochaine réunion”.

    La décision, en juillet dernier, de Moussa Faki d’accorder à l’entité sioniste le statut d’observateur auprès de l’organisation panafricaine a suscité plusieurs réactions de la part des pays africains pour lesquels accorder le statut d’observateur à une puissance occupante est contraire aux principes et objectifs de l’Acte constitutif de l’UA, en particulier au moment où Israël multiplie ses actes d’oppression en violation totale du droit international et au mépris des droits de l’Homme du peuple palestinien”.

    L’Algérie est parvenue, par voie diplomatique, à inscrire la décision du président de la Commission de l’UA à l’ordre du jour du prochain Conseil exécutif de l’UA, pour statuer sur les réserves exprimées par les Etats membres ayant rejeté l’admission de l’entité sioniste à l’UA en tant qu’observateur.

  • Normalisation entre Israël et Etats arabes : Un an après, clash au Maghreb

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    Il y a une année, les Emirats et le Bahreïn décidaient d’ouvrir des canaux diplomatiques officiels avec Israël, emboitant le pas à l’Egypte et la Jordanie. Trois mois après, ils étaient suivis par le Maroc, provoquant des développements menaçants au Maghreb et un séisme dans le bilatéral déjà précaire entre Alger et Rabat…

    Par Lyes Sakhi

    Lundi, 13 septembre, les ambassadeurs aux Nations unies d’Israël, des Emirats, du Bahreïn et du Maroc ont célébré deux jours avant le premier anniversaire de la signature des accords dits d’Abraham. L’évènement a été organisé par la mission israélienne auprès de l’ONU au Musée du patrimoine juif de Manhattan. Il s’est déroulé en l’absence du représentant du Soudan signataire lui aussi d’un accord de normalisation qui attend sa ratification par son parlement, mais en présence du numéro deux de la représentation diplomatique omanaise auprès de l’ONU, Ahmed Dawood Ali Al-Zadjal. Mascate n’a pas encore de relations diplomatiques officielles avec l’Etat hébreu, mais les deux parties échangent régulièrement sur différents dossiers notamment sensibles tels que la sécurité et l’antiterrorisme.

    L’aspect remarquable lors de cette cérémonie a résidé dans la déclaration de l’ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’Organisation internationale multilatérale.

    Linda Thomas-Greenfield a félicité les parties prenantes aux accords dits d’Abraham pour avoir transformé «l’encre sur une page en achèvements concrets entre les pays».

    Elle a salué l’ouverture réciproques d’ambassades, les nominations de diplomates et la mise en service de liaisons aériennes directes entre ces parties. Elle s’est surtout engagée à travailler au «développement» des accords existants et à soutenir l’établissement de nouvelles relations entre Israël et d’autres pays du monde arabe et musulman.

    Les mots prononcés par Mme Thomas-Greenfield ont rappelé que ce sont les Etats-Unis, sous la présidence de l’administration de l’ancien président Donald Trump, qui ont pesé de tout leur poids géostratégique pour le rapprochement entre Israël et les Etats arabes signataires des accords d’Abraham et qui ont accepté de rejoindre l’Egypte (1979) et la Jordanie (1994) dans la reconnaissance officielle de l’Etat hébreu. «Après des décennies de divisions et de conflits, nous sommes témoins de l’aube d’un nouveau Moyen-Orient», déclarait, le 15 septembre 2020, l’ex-chef de la Maison Blanche lors d’une cérémonie à Washington.

    Les propos que la diplomate américaine a tenus ont indiqué aussi que la nouvelle administration de Joe Biden continuera à soutenir ce processus. Mais comment et jusqu’où ? Au Moyen-Orient, les relations déjà secrètement anciennes entre Israël et les pétromonarchies, Arabie Saoudite comprise, ne semblent pas bouleverser des données et des lignes de partage en cours depuis des années. Ces questions sur les intentions de l’administration Biden vis-à-vis de l’héritage que lui a laissé celle de son prédécesseur, l’ex-président Trump, en ce qui concerne la normalisation israélo-arabe, ne résonne, donc, pas aussi gravement en tout cas qu’au Maghreb.

    Dans la sous-région, en effet, l’ouverture officielle de canaux diplomatiques entre le Maroc et Israël à partir du 10 décembre 2020, jour où M. Trump avait annoncé l’engagement du royaume voisin à standardiser ses échanges autrefois discrets avec l’Etat hébreu en contrepartie notamment de la reconnaissance par les Etats-Unis de sa «souveraineté» sur le Sahara occidental, a fait piétiner la légalité internationale et la feuille de route de l’ONU pour un règlement pacifique et politique d’une question de décolonisation.

    Elle a rendu plus manifeste l’option militaire longtemps mise de côté par les indépendantistes sahraouis et ébranlé un équilibre déjà précaire dans les relations entre l’Algérie et le Maroc. Elle risque de brouiller davantage les cartes à l’échelle de l’Union africaine (UA) au sein de laquelle Rabat compte parmi les fervents partisans de la candidature d’Israël en tant qu’Etat observateur.

    Le poids américain

    La conséquence a été la perception par l’Algérie de la normalisation israélo-marocaine comme une menace à sa sécurité. La conclusion a été la rupture par Alger de ses relations avec Rabat, le 24 août dernier, en réaction aux «actions hostiles» que le royaume «n’a jamais cessé de mener», allusion notamment à sa surveillance des lignes téléphoniques d’officiels algériens via le logiciel espion israélien Pegasus et au soutien qu’il apporte au Mouvement sécessionniste d’autonomie de la Kabylie (MAK). Elle a été d’envenimer davantage le climat de guerre froide qui oppose depuis longtemps les deux capitales maghrébines et de braquer à nouveau les regards sur les Etats-Unis. Mais que feront-ils ?

    Jusqu’à présent, l’administration Biden à Washington, qui est aujourd’hui confrontée aux priorités liées à son désengagement d’Afghanistan entre autres, ne semble pas pressée de clarifier sa position sur l’engagement de l’ancien président Trump de reconnaitre la «souveraineté» marocaine sur le Sahara occidental. Sur le dossier, le chef de la diplomatie Ramtane Lamamra a dit percevoir une différence d’appréciation entre les deux administrations et un retour de la Maison Blanche à la doxa onusienne pour une solution acceptée par les parties en conflit. Dans la réalité, on a eu droit à quelques déclarations pour le moins difficiles à déchiffrer comme celles tenues le 27 juillet 2021 à Alger par le secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, Joey Hood, qui a surtout insisté sur la convergence de vues entre l’Algérie et son pays sur la Libye et le processus de sortie de crise en cours dans ce pays.

    Dans la réalité, toujours, la déclaration de l’ambassadrice US auprès l’ONU Linda Thomas-Greenfield, lundi dernier à New York, sur l’encouragement par son pays du processus de normalisation avec Israël mérite un examen plus sérieux en fonction des développements propres à la scène sous-régionale et du résultat des dynamiques déclenchées par l’aggravation du contentieux entre Alger, plus ferme que jamais dans ses positions de ne pas transiger avec ses principes sur le Sahara occidental et contre la normalisation avec l’Etat hébreu, et Rabat qui espère en tirer profit auprès de la puissance étasunienne qui restera un acteur géostratégique clé au Maghreb. Cet examen sera peut-être établi dans les prochains mois lorsque le président Biden s’exprimera à l’ONU le 21 septembre prochain et, plus sûrement, à l’arrivée en poste de la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis à Alger, Elizabeth Moore Aubin qui attend le feu vert du sénat de son pays.

    Reporters, 15/09/2021

  • Avant les accords d’Abraham : Le Maroc affichait une hostilité "implacable" envers l’Algérie

                               Maroc, Algérie, Israël, stratégie de la tension, #Maorc, #Algérie,


    « Le Maroc entretenait une hostilité « implacable » envers l’Algérie bien avant les accords d’Abraham, mais le seuil de tolérance d’Alger contre cette hostile attitude a été atteint en juillet lorsque l’ambassadeur marocain à l’ONU a distribué une note exprimant son soutien au mouvement terroriste MAK, » indique l’expert en relations internationales Yahia Zoubir.
    Dans une analyse publié lundi sur le site spécialisé The conversation. com, M. Zoubir, relève qu’ « avant les accords d’Abraham, les responsables marocains affichaient une hostilité implacable envers l’Algérie et à laquelle le gouvernement algérien n’a pas répondu ». « Néanmoins, le seuil de tolérance d’Alger contre cette hostilité a été atteint à la mijuillet lorsque l’ambassadeur du Maroc à l’ONU a distribué une note exprimant son soutien à l’organisation terroriste (mouvement l’autonomie de la Kabylie), » fait-il remarquer. 
    Cela a conduit l’Algérie à rappeler son ambassadeur au Maroc pour des « consultations » et à demander au Maroc une clarification officielle, ce qu’Alger n’a jamais reçu. À compter du 24 août, l’Algérie a décidéalors de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc.
    En effet, selon Yahia Zoubi, cette rupture est « le produit d’une longue histoire de tensions » u cours de la dernière décennie, « le Maroc a fait avancer ses intérêts, souvent au détriment de l’Algérie ». Ces « actes hostiles » envers l’Algérie sont à l’origine de cette rupture. 
    « En 1994, durant la décennie noire qu’a traversée l’Algérie, les autorités marocaine ont accusé à tort l’Algérie d’être à l’origine des attentats terroristes de l’hôtel Asni à Marrakech et a imposé, par la suite, des visas aux Algériens. Par réciprocité, l’Algérie a imposé des visas et a fermé ses frontières terrestres avec le Maroc, »rappell -t-il. 
    Au cours des derniers mois, le professeur de relations internationales à Kedge Business School, relève deux événements qui ont exacerbé les tensions. Le premier était l’agression menée par les forces marocaines, le 13 novembre 2020, contre des Sahraouis qui manifestaient pacifiquement à El-Guerguerat. 
    Ensuite, il y a eu le tweet de l’ex-Président des États-Unis, Donald Trump, annonçant sa reconnaissance unilatérale de la prétendue souveraineté marocaine au Sahara occidental. L’Algérie a perçu ces deux décisions comme « une menace réelle pour sa sécurité nationale », note l’auteur.
    L’autre acte hostile a été le scandale d’espionnage révélé par un consortium de médias Forbidden Stories et Amnesty International. Selon les révélations sur l’affaire Pegasus, du nom du logiciel espion commercialisé par la société israélienne NSO, le Maroc a ciblé 6.00 Algériens, dont de hauts responsables. 
    En termes d’impact, M. Zoubir estime que le projet de l’Union du Maghreb, créé en 1989 est devenu depuis 1996 « moribond » en raison des tensions répétées. 
    La rupture risque aussi, pour lui, d’ « entraîner des réalignements géopolitiques. Mais tout dépendra de savoir si le Maroc intensifiera les tensions en utilisant la carte israélienne contre l’Algérie, ou s’il cherchera à réduire les tensions ».
    Par : LAKHDARI BRAHIM
    Le Midi libre, 14/09/2021
  • Eclairage : Dangereux amalgame

                                             Algérie, Maroc, Israël, #Maroc, Algérie, #Israël, 

    Par Mohamed Abdoun
    La suspension du judoka Fethi Nourine par la fédération internationale de judo (FIJ), ne fait pas qu’être trop lourde. Elle est en effet arbitraire et injustifiée. 
    Moi, qui ne suis pas très porté sur les affaires liées à la discipline sportive, ai fini par saisir l’esprit qui avait présidé à la prise d’une décision aussi grossière, et aussi injuste. Les gens de la FIJ ont, par exemple, cherché à faire mal, et briser définitivement la carrière de ce jeune athlète prometteur. 
    Il n’y a donc pas eu justice, mais plutôt acte de vengeance haineuse. 
    J’ai en effet compris cela en parcourant certains titres de presse des médias sionistes. Ces derniers, en effet, ne se contentent pas de se délecter en rendant compte de cette « sanction exemplaire ». Sic ! Ils parlent de nous, en effet, en entretenant un dangereux et inacceptable amalgame entre antisémitisme et antisionisme. 
    Nous qui passons pour les « méchants », et ce pays à abattre coûte-que-coûte. Notre pays est bel et bien victime d’une campagne ouverte et enragée de la part de l’entité sioniste. Le la en avait, du reste, été donné à partir de Casablanca, capitale économique du royaume chérifien, par Yair Lapid, ministre des Affaires Etrangères de cette entité. 
    Ce dernier, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue marocain, Nacer Booutrita, avait osé fouler aux pieds tous les us et toutes les convenances diplomatiques en évoquant vertement notre pays, en mal bi entendu. 
    Il avait en effet affirmé que notre pays, devenu « sujet de préoccupation pour cette entité, avait éte évoqué lor de son entretien conjoint avec Bourita. Et d’aller jusqu’à nous comparer publiquement à l’Iran, ennemi juré de l’entité sioniste. Celle-ci caressait même le rêve d’agresser militairement Téhéran quand Donald Trump occupait encore le bureau ovale de la Maison Blanche. 
    Désormais, Rabat et Tel-Aviv ne se contentent plus de comploter secrètement contre nous. Ils le font en effet au vu et au su de tout le monde. 
    Le Rubicon une fois franchi, les pires fabulations deviennent permises. Il en est ainsi d’un site sioniste qui vient publier une vidé faussement attribuée à l’Algérie, où il serait question de réduire à néant les juifs. 
    Il va sans dire que nous n’avons absolument rien contre cette race, ni contre aucune autre d’ailleurs. Nous combattons farouchement, en revanche, le sionisme, synonyme de terrorisme, de néonazisme et de racisme. 
    Cette confusion, savamment entretenue, a déjà permis de détruire des personnes sur les plans médiatique, professionnel, et même social. Dieudonné, décrété persona non grata dans tous les médias lourds hexagonaux en sait quelque chose. 
    Cet éclairage pour rétablir les faits dans leur contexte, et mettre définitivement les points sur les « i ».
    La Patrie News, 14/09/2021
  • Les fruits de la normalisation entre Israël et les Emirats un an plus tard

    Emirats Arabes Unis, EAU, Israël, normalisation, #Maroc, #EAU, #Israël,

    Un an s’est écoulé depuis qu’Israël et les Émirats arabes unis ont normalisé leurs relations grâce à un accord négocié par les États-Unis, qui a abouti à une série d’accords allant du tourisme et de l’aviation à la technologie de pointe.

    Le 15 septembre 2020, les Émirats sont devenus le premier pays du Golfe à établir des relations formelles avec Israël, et le troisième pays arabe à le faire après l’Égypte, en 1979, et la Jordanie, en 1994.

    Bahreïn a signé le même jour et plus tard le Soudan et le Maroc ont rejoint les accords d’Abraham, négociés par Washington, pour normaliser les relations avec Israël.

    Ce sont là quelques aspects clés de l’accord historique.

    – Quels sont les avantages économiques ? –

    Emirates et Israël veulent maximiser les avantages économiques de la normalisation, en particulier Dubaï, qui souhaite étendre ses secteurs du tourisme et de la technologie.


    Les deux parties ont ouvert des ambassades dans l’autre pays et signé une pléthore d’accords commerciaux.

    Depuis l’année dernière, plusieurs sociétés israéliennes d’intelligence artificielle, de technologie financière et d’agriculture se sont installées aux Emirats.

    Les échanges entre les deux pays, dont les économies ont été frappées par la pandémie de coronavirus, ont atteint 500 millions de dollars en août, hors investissements, grâce à des accords dans le tourisme, l’aviation et les services financiers.

    De leur côté, les États-Unis, un fidèle allié d’Israël, ont approuvé la vente d’avions de chasse F-35 aux Émirats pour 23 milliards de dollars après que Dubaï a reconnu Israël.

    « Le principal avantage pour les Emirats a été économique », a déclaré à l’AFP Elham Fakhro, analyste à l’International Crisis Group.

    « Le tourisme, les échanges culturels, les accords de cybersécurité et les échanges diplomatiques ont profité aux deux États », a-t-il ajouté.

    Selon le consulat israélien à Dubaï, près de 200 000 Israéliens ont visité les Émirats depuis l’établissement des relations.

    – Que fera l’Arabie saoudite ? –

    L’Arabie saoudite, une puissance du Golfe, a insisté sur le fait qu’elle maintiendrait sa politique de ne pas établir de liens formels avec Israël jusqu’à ce que le conflit avec les Palestiniens soit résolu.

    Le commerce équitable est possible, si vous voulez
    Ce contenu a été publié le 31 août. 202131 août 2021 Si l’Europe ne pense pas au-delà de son propre continent, c’est l’agriculture du Sud qui en souffrira, estime la députée écologiste Christine Badertscher.

    Mais l’inquiétude mutuelle au sujet de l’Iran a progressivement rapproché Israël des pays arabes du Golfe, et Riyad a noué des relations avec Israël depuis des années.

    Suite à l’accord EAU-Israël, l’Arabie saoudite a des survols depuis Israël, mais les analystes disent que la normalisation entre les deux n’est pas en vue.

    « Riyad ne semble pas enclin à normaliser formellement les relations avec Israël sous le roi Salmane », a déclaré à l’AFP Hugh Lovatt du Conseil européen des relations étrangères.

    « Mais il est clair que les deux pays ont déjà un niveau important de dialogue politique et sécuritaire », a-t-il ajouté.

    Et selon Fakhro, si l’Arabie saoudite normalise ses relations, ce sera « à ses propres conditions… et selon des calculs internes ».

    – Et les Palestiniens ? –

    Les Palestiniens critiques de l’accord ont déclaré que toute normalisation avec Israël légitime l’occupation des territoires palestiniens.

    Selon les Emiratis, Israël a accepté de suspendre l’annexion des territoires occupés de Cisjordanie, bien que le Premier ministre de l’époque, Benjamin Netanyahu, ait précisé que le plan n’était pas exclu à long terme.

    En mai, les nouveaux alliés d’Israël se sont retrouvés dans une situation complexe, publiant des déclarations condamnant l’escalade de la violence entre Israël et les Palestiniens.

    La violence à Jérusalem, en particulier sur l’Esplanade des Mosquées, a été la pire depuis 2017 et a été alimentée par les tentatives des colons juifs d’occuper des maisons palestiniennes.

    Mais selon les analystes, les affrontements n’ont pas affecté les accords de normalisation et Fakhro a maintenu que les accords « ne concernaient jamais les Palestiniens ».

    Pour Lovatt, les accords de normalisation avec les Emirats et Bahreïn n’ont jamais été compromis.

    « Ils sont basés sur des intérêts bilatéraux importants qui n’ont vraiment rien à voir avec la question palestinienne », a-t-il déclaré.

    « Ces événements montrent plutôt à quel point ces relations sont solides », a ajouté Lovatt.

  • Maghreb: le Makhzen, poison politique et trublion régional

                                    Maroc, Algérie, Maghreb, Makhzen, UMA, Israël, Pegasus, Espionnage

    par Mahdi Boukhalfa*
    Le 24 août 2021, l’Algérie annonce qu’elle rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc, son voisin de l’ouest.
    L’annonce du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, n’a pas fait l’effet d’une bombe dans le paysage médiatique, diplomatique et politique international, tant la brouille persistante entre les deux pays était devenue en quelque sorte une constante tendancielle de leurs relations depuis plus d’un demi siècle. En particulier durant les dernières années du long règne d’Abdelaziz Bouteflika : A la veille des festivités nationales en 2013 du déclenchement de la révolution armée algérienne, le 31 octobre au soir, un jeune marocain est monté, excité et encouragé par une foule déchaînée lors d’une de ces récurrentes manifestations anti-algériennes, sur le toit du consulat d’Algérie à Casablanca et a enlevé de son socle le drapeau algérien. L’incident diplomatique, s’il en est, n’a pas trop formalisé Alger, juste une note de protestation. Les autorités algériennes étant habituées par ce genre d’actes hostiles de leur voisin, ont préféré se concentrer sur les festivités marquant le 59eme anniversaire du 1er novembre 1954.
    A Rabat également, aucune réaction officielle ; on s’est tu, et aucun communiqué du gouvernement ou de la diplomatie marocaine, en d’autres occasions si prompte à bomber le torse, n’a été émis pour sanctionner cette grave atteinte contre l’honneur de l’Algérie, un pays ami et voisin. Le ‘’quidam », sans doute manipulé, n’a écopé que d’un mois de prison, avec sursis. 
    Ailleurs, si l’incident s’était déroulé à Alger, cela aurait déclenché les plus vives protestations du Makhzen, le rappel de l’ambassadeur, et une large campagne médiatique contre l’Algérie. Mais, dans l’océan trouble des relations en dents de scie entre les deux pays, il y a eu pire, puisque c’est l’état marocain lui-même qui en est le responsable, sinon l’instigateur. 
    En juin 2005, une délégation ministérielle algérienne de haut niveau conduite par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, devait se rendre à Rabat pour discuter de plusieurs dossiers de la coopération bilatérale entre les deux pays, notamment les questions consulaires, politiques et économiques. Cette visite de travail devait également, in fine, ouvrir la voie à des discussions plus poussées pour la réouverture des frontières. Pourtant, à la veille de cette visite, Rabat se fend d’un communiqué de son ministère des Affaires étrangères et de la coopération pour inviter la délégation ministérielle algérienne à surseoir à son déplacement au Maroc.
    A Alger, c’est la douche froide. Une volte-face dont le Maroc a habitué autant ses partenaires économiques, politiques que les organisations internationales, les Nations Unies au premier rang. Le Maroc est un état qui donne cette désagréable sensation que l’on a affaire à un enfant gâté ; si ses désirs ne sont pas satisfaits, il se met à crier et à tout casser, y compris tout ce qui le lie avec ses voisins, et même ses protecteurs. 
    La seconde crise créée par Rabat cet été est celle des migrants subsahariens, qu’il a encouragés à envahir l’enclave espagnole de Melilla, ainsi que celle où plus de 6000 Marocains avaient gagné à la nage en mai 2021 l’autre enclave espagnole, Ceuta. Ces manquements aux accords de Rabat avec l’UE en matière de gestion des flux migratoires sont interprétés comme une sorte de chantage du Makhzen contre Madrid, Paris et Bruxelles pour entériner définitivement son annexion du Sahara Occidental. 
    Cette nouvelle phase dans le bras de fer que veut mener le Maroc avec ses partenaires européens s’explique en fait par le deal entre Washington, Mohamed VI et l’entité sioniste en décembre 2020, alors que Donald Trump, battu aux présidentielles, avait engagé els USA sur une mauvaise pente.
    Le Maroc, début 2021, pense ainsi être bien protégé par le parapluie américain, après avoir accepté un accord de dupes avec le président sortant Donald Trump, qui avait proposé au Palais royal de normaliser ses relations diplomatiques avec l’entité sioniste, pour la réintroduire dans la sous-région maghrébine, en échange d’une reconnaissance par Washington de ‘’la souveraineté » marocaine au Sahara Occidental. 
    Cette proposition faite par Trump le 10 décembre 2020 a donc été bien évidemment acceptée par Rabat. Dopé par l’appui US à ses revendications territoriales illégitimes, le royaume du Maroc a donc tout naturellement ressorti l’arme du chantage migratoire, en ouvrant deux fronts de tension avec Madrid et Berlin, deux Etats importants de l’Union européenne. Cela correspond à l’invasion en mai 2021 des marocains de l’enclave espagnole de Ceuta, sous l’œil complice de la police et les ‘’M’khaznias », la police communale, ainsi appelée au Maroc. La raison de cette incartade diplomatique de Rabat : Madrid avait accepté pour des raisons humanitaires l’hospitalisation sur son sol du président de la RASD Brahim Ghali. 
    Avec Berlin, Rabat est allé plus loin en rappelant son ambassadeur pour consultation, après avoir ouvertement accusé le gouvernement allemand ‘’d’actes hostiles ». Ces ‘’actes hostiles » se résument en réalité à la position de l’Allemagne qui n’a pas ajouté un quelconque crédit à la ‘’reconnaissance de Washington », sous le règne finissant de Trump, de la souveraineté marocaine au Sahara Occidental. L’Allemagne d’Angela Merkel avait ‘’pris ses distances » avec la proposition de Trump en demandant une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara occidental, un territoire occupé depuis 1975 par le Maroc. 
    Berlin, fidèle aux résolutions onusiennes, n’avait fait que rappeler le respect du droit international, en vertu de la résolution sur la tenue d’un référendum d’autodétermination que le Maroc a toujours refusé et repoussé sans cesse ‘’aux calendes grecques ». Pour autant, la crise de Ceuta a davantage malmené l’image déjà terne du royaume chérifien auprès des gouvernements européens. 
    Les révélations en juillet par les médias internationaux de l’utilisation par le Maroc contre la France ou l’Algérie du logiciel espion Pegasus, fourni par la société israélienne NSO, ont encore enfoncé le Maroc. Dans le cas par ailleurs de Bruxelles, Rabat exerce sur l’union européenne le chantage économique à travers l’accord de pêche en vertu duquel la flotte espagnole surtout, mais également française, pille les richesses halieutiques des eaux extrêmement poissonneuses du Sahara Occidental. Et, sur ce chapitre, le Maroc a toujours joué pour faire monter la pression politique, et la tension économique à Madrid, en traînant des pieds pour ratifier un accord de pêche de toute façon illégal ; et qu’on a toujours dénoncé à Strasbourg. Le cas français, par contre, est encore plus symptomatique des manœuvres de chantages et d’atermoiements du Maroc pour obtenir gain de cause, en dépit de la légalité et les lois internationales, auprès de certains de ses partenaires politiques.
    Il en est ainsi de l’affaire Hammouchi, Abdellatif de son prénom, qui a défrayé la chronique judiciaire et diplomatique entre Paris et Rabat entre 2014 et 2016. Le Maroc, cela est connu dans toutes les chancelleries, traîne beaucoup de casseroles, dont celle qui voudrait que le pays souffle le chaud et le froid dans ses relations diplomatiques, qu’il n’inspire pas tellement confiance quant au respect de se ses engagements internationaux. Il en est ainsi de l’affaire de justice, qui avait éclaté en février 2014, à la suite du dépôt d’une première plainte en mai 2013 d’une association française de lutte contre la torture visant le patron du contre–espionnage marocain Abdellatif Hammouchi.
    En février 2014, se rendant compte que le chef de la DGST du Maroc faisait partie de la délégation officielle menée alors par le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad, ancien wali de Tanger, l’Acat réactive sa plainte pour torture contre le chef de la DGST. Et donc, juste après que l’information sur la présence sur le sol français d’Abdellatif Hammouchi a fuité, Atac réactive sa plainte et le parquet parisien envoie sept policiers à Neully-sur-Seine, lieu de la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris, pour notifier au chef du contre-espionnage marocain une convocation émanant d’un juge d’instruction. A Rabat, on s’indigne et on crie au crime de ‘’lèse majesté ». L’ambassadeur de France, Charles Fries, est convoqué par le ministère des Affaires étrangères marocain ‘’pour lui signifier la protestation vigoureuse du royaume ». 
    Dans la foulée, les marocains suspendent sine die leur coopération judiciaire avec la France, au plus fort de la radicalisation de ressortissants français d’origine marocaine notamment et déposent une plainte pour ‘’dénonciations calomnieuse ». La justice française statuera de son côté en juillet 2016 dans cette affaire, classant ‘’sans suite » autant la plainte de l’Acat que celle des autorités marocaines. Mais, la suspension par le Maroc de sa coopération judiciaire, en particulier le volet de la lutte antiterroriste avec Paris avait provoqué une véritable panique au sein des services de sécurité de l’Hexagone. 
    La France passe donc l’éponge, Rabat rétablit sa coopération judiciaire avec Paris, qui, pour accompagner ce geste, récompense un tortionnaire, selon les ONG de défense des droits de l’homme à Rabat, au rang de ‘’Chevalier de la Légion d’Honneur ». Ce sera Bernard Caseneuve, ministre de l’Intérieur à l’époque, qui va s’exécuter et remettre samedi 14 février 2015 à Rabat, en personne et en tant que premier policier Français, la décoration à son controversé récipiendaire.
    C’était une offrande des socialistes français. ‘’ La France avait déjà eu l’occasion de distinguer monsieur Hammouchi en 2011 en lui attribuant le titre de Chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur. Elle saura prochainement lui témoigner à nouveau son estime en lui remettant cette fois les insignes d’Officier », avait déclaré à Rabat Bernard Caseneuve. Cette affaire résume tristement le comportement d’un pays, qui exerce autant le chantage que la provocation dans ses rapports avec la communauté internationale. Et celle de la France officielle qui, pour maintenir son influence dans la région, est capable des pires compromissions.
    Pour les autorités algériennes, ce comportement est symptomatique des nombreuses fuites en avant du Maroc et de la France devant leurs responsabilités internationales. Et, surtout, que l’on doit se méfier de toute ouverture qui viendrait à contre courant de la conjoncture internationale, ou régionale qui émanerait du Makhzen. Et donc la réaction outrée d’une Algérie fatiguée de supporter les incartades diplomatiques de son voisin de l’est, n’a pas surpris les capitales arabes et occidentales. Officiellement, l’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc après une série d’ ‘’actes hostiles » répétés de ce dernier. La réaction de la diplomatie algérienne est en fait l’annonce de la décision prise quelques jours plus tôt par le Haut conseil de sécurité (HCS) algérien à l’issue d’une réunion extraordinaire, qui a souligné que la répétition des actes hostiles du Maroc avait ‘’nécessité la révision des relations entre les deux pays ‘’. 
    Parmi les actes hostiles dont fait mention le HCS algérien, l’appel du Maroc aux pays Non Alignées, mi-août 2021, à soutenir un mouvement séparatiste algérien, classé par Alger comme organisation terroriste. Un appel à la sédition dans une Algérie alors en lutte sur un double front : contre une forte propagation de la pandémie du Covid-19, et d’impressionnants feux de forêts d’est en ouest du pays, qui ont causé des dizaines de morts, entre familles entières, de jeunes éléments de l’ANP et des citoyens des régions touchées par cette catastrophe naturelle. 
    C’est dans ces pénibles circonstances, dramatiques même, que le Maroc, le voisin de l’ouest, a lancé une ‘’énième » attaque frontale, peu glorieuse, contre Alger pour exiger des pays Non Alignés qu’ils entérinent la partition de l’Algérie en soutenant le MAK (mouvement pour l’autonomie de la Kabylie), une organisation interdite, classée comme terroriste, dont les principaux responsables sont en France. 
    Pire, Rabat a été une rampe de lancement pour une attaque frontale de l’entité sioniste contre l’Algérie, critiquant les relations d’Alger avec l’Iran ; une réaction explicite et à chaud d’Israël après le refus de l’Union africaine de l’accepter comme ‘’membre observateur » à l’issue d’une intense campagne algérienne contre la présence de l’entité sioniste au sein de l’Union. 
    Le Maroc hypothèque en permanence l’avenir d’un ensemble maghrébin dont les pères fondateurs avaient voulu qu’il soit un bel espace d’entente, d’union et de prospérité, solide sur ses assises historiques, bien intégré entre l’Afrique et l’Europe, entre ses différents peuples, qui parlent la même langue, ont de profondes relations familiales, et ont combattu ensemble la colonisation française.
    Fatalement, pour l’hiver prochain et probablement les années qui s’annoncent, si les relations ne sont pas rétablies d’ici là entre les deux pays, c’est bien le Maroc qui va sentir la moutarde algérienne lui monter au nez, après la fin du contrat sur le Gazoduc Maghreb Europe (GME), qui alimentait en gaz naturel algérien plusieurs centrales électriques marocaines. Après l’épisode douloureux de l’agression militaire du Maroc d’octobre 1963, lorsqu’Hassan II avait voulu annexer de force Tindouf et une partie de la région de Béchar, l’arrivée de Houari Boumediène en juin 1965 au pouvoir à Alger a calmé la situation, et refréné les appétits territoriaux d’Hassan II.
    Il y a eu dans la foulée de cette « lune de miel » de la fin des années 1960, le Traité d’Ifrane sur la mise en place d’une nouvelle relation de coopération entre les deux Etats.
    A Rabat, le jeudi 15 juin 1972, les deux chefs d’état, après s’être entendus sur le tracé définitif de leurs frontières, avaient dans un communiqué commun souligné officiellement que ‘’la qualité des relations de fraternité qui existent entre l’Algérie et le Maroc ne saurait ériger la frontière en obstacle, mais en faire au contraire un lieu d’interpénétration des sentiments et des intérêts «. Le même communiqué ajoute que les deux chefs d’Etat entendent, ‘’par la conclusion et la signature de la convention définissant la frontière algéro-marocaine et la convention de coopération pour la mise en valeur de la mine de Gara-Djebilet, établir une paix permanente pour les siècles à venir «. Un vœu pieu, car quelques années après, Hassan II confirme en 1975 toute l’inconstance et la versatilité souvent puérile de la diplomatie marocaine : il annexe le Sahara Occidental et ouvre un front de tension avec l’Algérie, et, dans la foulée, ferme les frontières communes.
    Aujourd’hui, le Maroc devra avoir le courage politique pour effacer toutes ses erreurs passées, ses fuites en avant, ses multiples agressions, politiques et militaires contre son voisin de l’est, ses coups de boutoir contre un pays plus que patient ; plus que tolérant, à l’image du grand frère qui ne se formalise pas trop devant les idioties et les imbécilités de son cadet. Oui ; mais la patience a ses limites, n’est-ce pas ? En attendant des jours meilleurs, c’est la construction du Maghreb des peuples, qui est ainsi retardée, hypothéquée par le Maroc, qui s’obstine à imposer à la communauté internationale des prétentions politiques sur un territoire qu’un simple référendum d’autodétermination au Sahara Occidental aurait résolu depuis longtemps.
    *(Auteur ; journaliste)
    Ancien collaborateur du Quotidien d’Oran, Mahdi Boukhalfa a notamment écrit « La révolution du 22 février, de la contestation à la chute des Bouteflika » (Chihab Editions, Alger Oct.2019), ‘’La Cantera », il était une fois Bab El Oued », Editions El Qobia, Alger juillet 2021, ‘’Pavillon Covid-19, sept jours en enfer », Editions El Qobia, Alger, Mars 2021 ; ‘’La marche d’un peuple, les raisons de la colère », Editions du Net, Paris, Août 2020.