Étiquette : Israël

  • Israël : Alon Ushpiz au Maroc

    Le directeur général des Affaires Etrangères se rend au Maroc pour discuter des moyens de faire progresser les relations

    Le directeur général du ministère des affaires étrangères, Alon Ushpiz, s’est rendu au Maroc mardi afin de rencontrer des membres du ministère marocain des affaires étrangères pour discuter des moyens de faire progresser les relations entre les deux pays.

    Ushpiz rencontrera le directeur général du ministère marocain des affaires étrangères, Fouad Yazur, ainsi que d’autres fonctionnaires du ministère.

    Des vols directs entre le Maroc et Israël devraient débuter dans les prochaines semaines.

    The Jerusalem Post, 06/07/2021

    Etiquettes : Israël, Maroc, Alon Ushpiz,

  • Israël veut renouveler la loi qui exclut les conjoints palestiniens

    JERUSALEM (AP) – Le Parlement israélien doit voter lundi sur la reconduction d’une loi temporaire promulguée pour la première fois en 2003 qui interdit aux citoyens arabes d’Israël d’accorder la citoyenneté ou même la résidence à des conjoints originaires de la Cisjordanie et de Gaza occupés.

    Les détracteurs de cette loi, dont de nombreux législateurs arabes et de gauche, estiment qu’il s’agit d’une mesure raciste visant à limiter la croissance de la minorité arabe d’Israël, tandis que ses partisans affirment qu’elle est nécessaire pour des raisons de sécurité et pour préserver le caractère juif d’Israël.

    La loi crée toute une série de difficultés pour les familles palestiniennes qui traversent les frontières dessinées par la guerre et largement invisibles qui séparent Israël de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de Gaza, des territoires saisis lors de la guerre de 1967 que les Palestiniens veulent pour un futur État.

    « Vous voulez votre sécurité, ce n’est pas un problème, vous pouvez vérifier chaque cas par lui-même », a déclaré Taiseer Khatib. Sa femme depuis plus de 15 ans, originaire de la ville de Jénine en Cisjordanie, doit régulièrement demander des permis pour vivre avec lui et leurs trois enfants en Israël.

    « Il n’y a pas besoin de cette punition collective juste parce que vous êtes Palestinien », a-t-il dit.

    Les partis de droite dominants en Israël soutiennent fermement cette loi, qui a été renouvelée chaque année depuis sa promulgation. Mais le nouveau gouvernement israélien comprend des opposants à la mesure, et l’opposition de droite dirigée par l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu – dans le but d’embarrasser le gouvernement – a prévenu qu’elle ne fournirait pas les voix nécessaires au renouvellement de la loi.

    Avant le vote, le nouveau Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a appelé Netanyahou à se joindre à lui pour renouveler la loi. « Nuire à la sécurité de l’État pour un quart de point politique n’est pas la bonne chose à faire », a-t-il déclaré.

    Des dizaines de familles ont organisé une manifestation devant la Knesset, le parlement israélien, avant le vote, qui était attendu tard lundi.

    « Nous voulons la stabilité dans ce pays, comme tout le monde », a déclaré Maryam Abu Arar, de la ville de Bethléem en Cisjordanie, qui a besoin d’un permis pour vivre avec son mari et ses quatre enfants en Israël. « Nous voulons vivre dans un pays démocratique, avec la paix et la sécurité pour nous aussi ».

    La loi sur la citoyenneté et l’entrée en Israël a été promulguée comme une mesure temporaire en 2003, au plus fort de la deuxième intifada, ou soulèvement, lorsque les Palestiniens ont lancé des dizaines d’attaques meurtrières à l’intérieur d’Israël. Ses partisans ont déclaré que les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza occupés étaient susceptibles d’être recrutés par des groupes armés et que les contrôles de sécurité étaient insuffisants.

    La loi a été sans cesse renouvelée, même après la fin du soulèvement en 2005 et la chute du nombre d’attaques. Aujourd’hui, Israël autorise plus de 100 000 travailleurs palestiniens de Cisjordanie à entrer régulièrement sur son territoire.

    « Cette loi a été adoptée au milieu de l’Intifada, et nous sommes aujourd’hui dans une période très différente », a déclaré Yuval Shany, expert juridique à l’Institut israélien pour la démocratie. Non seulement les attaques sont beaucoup plus rares, mais Israël a considérablement amélioré ses capacités technologiques pour surveiller les Palestiniens qui entrent dans le pays, a-t-il ajouté. « Je ne pense pas que l’argument de la sécurité soit très fort à l’heure actuelle ».

    En raison de la loi, les citoyens arabes ont peu ou pas de possibilités de faire venir en Israël leurs conjoints de Cisjordanie et de Gaza. Cette politique affecte des milliers de familles.

    Les conjoints masculins de plus de 35 ans et les conjoints féminins de plus de 25 ans, ainsi que certains cas humanitaires, peuvent demander l’équivalent d’un permis de tourisme, qui doit être régulièrement renouvelé. Les titulaires de ces permis n’ont pas droit au permis de conduire, à l’assurance maladie publique et à la plupart des formes d’emploi. Les conjoints palestiniens de Gaza sont totalement interdits depuis que le groupe militant Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

    La loi ne s’applique pas aux quelque 500 000 colons juifs qui vivent en Cisjordanie et qui ont la pleine citoyenneté israélienne. En vertu de la loi israélienne sur le retour, les Juifs qui viennent en Israël de n’importe où dans le monde peuvent prétendre à la citoyenneté.

    La minorité arabe d’Israël, qui représente 20 % de la population, a des liens familiaux étroits avec les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza et s’identifie largement à leur cause. Les citoyens arabes considèrent cette loi comme l’une des nombreuses formes de discrimination auxquelles ils sont confrontés dans un pays qui se définit légalement comme un État-nation juif.

    « Cette loi considère chaque Palestinien comme un ennemi et une menace, simplement en raison de son appartenance ethnique et nationale », a déclaré Sawsan Zaher, avocat d’Adalah, une association de défense des droits des Arabes qui a contesté la loi devant les tribunaux. « Le message politique est très raciste et très dangereux ».

    Les Palestiniens qui ne peuvent obtenir de permis mais tentent de vivre avec leur conjoint en Israël risquent d’être expulsés. Les couples qui s’installent en Cisjordanie vivent sous occupation militaire israélienne. Si leurs enfants sont nés en Cisjordanie, ils seront soumis à la même loi empêchant les conjoints d’entrer en Israël, bien qu’il existe une exception pour les mineurs.

    La loi sur la citoyenneté s’applique également aux Israéliens juifs qui épousent des Palestiniens des territoires, mais ces unions sont extrêmement rares.

    Human Rights Watch a cité cette loi comme un exemple de la discrimination généralisée à laquelle sont confrontés les Palestiniens, tant à l’intérieur d’Israël que dans les territoires qu’il contrôle, dans un rapport publié au début de l’année, selon lequel ces pratiques équivalent à de l’apartheid.

    Israël rejette ces allégations et affirme que les citoyens juifs et arabes ont les mêmes droits. Les citoyens arabes ont le droit de vote, et le nouveau gouvernement comprend pour la première fois une faction arabe, qui s’oppose à la loi sur la citoyenneté.

    Mais même si le ministre de la défense Benny Gantz, un centriste politique, a récemment exhorté l’opposition de droite à soutenir la loi pour des raisons de sécurité, il a également évoqué les préoccupations démographiques.

    « Cette loi est essentielle pour sauvegarder la sécurité du pays et son caractère juif et démocratique, et les considérations de sécurité doivent passer avant toute considération politique », a déclaré M. Gantz dans un communiqué.

    Ahmad Tibi, membre éminent d’un parti d’opposition arabe, a appelé ses collègues législateurs à invalider la loi.

    « Ils devraient regarder les yeux de ces enfants et de ces familles, puis voter pour empêcher cette loi des plus racistes », a-t-il déclaré alors qu’il rencontrait les manifestants. « Ces familles devraient être autorisées à vivre normalement comme toutes les autres familles, où qu’elles décident de vivre ».

    Associated Press, 05/07/2021

    Etiquettes : Israël, palestiniens, conjoints palestiniens, nationalité israélienne, Ghaza, Cisjordanie,

  • Le Maroc participe à des exercices militaires en Israël

    Selon Walla News, un avion de transport de l’armée marocaine a atterri pour la première fois en Israël, sur la base aérienne de Hatzor, dans le cadre des préparatifs d’un exercice impliquant plusieurs pays, dont les États-Unis et qui se tiendra cette semaine en Israël.

    « L’atterrissage a été vu ce matin sur des sites de suivi Internet. C’est la première fois qu’un avion militaire marocain atterrit en Israël, indique le média hébreu.

    « La coopération en matière de sécurité entre Israël et le Maroc est une question politiquement très sensible. Il y a quelques jours, l’agence de presse turque a rapporté que des navires des marines israélienne et marocaine participeraient à un exercice international en mer Noire », a-t-il ajouté.

    Walla News rappelle que « Israël et le Maroc ont renoué leurs relations diplomatiques entre eux en décembre dernier, 20 ans après avoir été coupés. Cette décision faisait partie d’un accord tripartite avec l’administration Trump, qui comprenait la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine au Sahara occidental ».

    « Depuis la reprise des relations, Israël et le Maroc ont établi des représentations diplomatiques à Rabat et à Tel-Aviv. Dans les semaines à venir, plusieurs compagnies aériennes israéliennes devraient lancer des vols directs d’Israël vers le Maroc », conclue-t-il.

    Etiquettes : Maroc, Etats-Unis, Israël, exercices militaires, normalisation,

  • Biden pourrait revenir sur la décision de Trump sur le plateau du Golan

    L’administration Biden réfléchit à l’opportunité de revenir sur la reconnaissance du plateau du Golan occupé comme faisant partie du territoire israélien.

    Le Washington Free Beacon a cité un porte-parole anonyme du département d’État américain qui a déclaré que la nouvelle administration envisageait de revenir sur la décision de l’ancien président américain Donald Trump.

    Le responsable du département d’État a déclaré que le territoire ne faisait partie d’aucun État et que le contrôle de la zone dépendait de la dynamique changeante de la région.

    En février dernier, lorsqu’on lui a demandé si son département d’État maintiendrait la position de l’administration Trump, le secrétaire d’État Antony Blinken a déclaré à CNN :

    « D’un point de vue pratique, le contrôle du Golan dans cette situation reste, je pense, d’une réelle importance pour la sécurité d’Israël. Les questions juridiques sont autres et, avec le temps, si la situation devait changer en Syrie, c’est quelque chose que nous examinons, mais nous n’en sommes pas du tout là. »

    « Le secrétaire a été clair sur le fait que, d’un point de vue pratique, le Golan est très important pour la sécurité d’Israël. Tant que [Bachar el-Assad] est au pouvoir en Syrie, tant que l’Iran est présent en Syrie, les milices soutenues par l’Iran, le régime d’Assad lui-même – tous ces éléments constituent une menace importante pour la sécurité d’Israël, et en pratique, le contrôle du Golan reste d’une réelle importance pour la sécurité d’Israël », a déclaré le fonctionnaire du département d’État au Free Beacon.

    L’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo a condamné la décision potentielle de l’administration Biden, en déclarant au Free Beacon ce qui suit :

    « Les hauteurs du Golan ne sont pas occupées par Israël, elles en font partie. Les Israéliens y ont droit en tant que terre souveraine. Suggérer que ces terres soient rendues à la Syrie, même si cela est conditionné à des changements dans le régime syrien, est incompatible à la fois avec la sécurité israélienne et le droit international. »

    Le représentant Lee Zeldin, qui a pressé l’ambassadrice des Nations unies Linda Thomas-Greenfield sur la question du Golan lors d’une audition au Congrès le 16 juin, a déclaré que l’administration Biden reste intentionnellement vague sur sa politique, ce qui génère des questions pressantes sur la scène internationale.

    « J’ai pressé l’ambassadrice des Nations unies Linda Thomas-Greenfield lors d’une audition de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants sur la position de l’administration concernant la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, et elle a reconnu que la politique de l’administration Trump reconnaissant la souveraineté israélienne est inchangée à ce jour », a déclaré Zeldin après avoir examiné les commentaires les plus récents du département d’État sur la question. « Cependant, la secrétaire Blinken et l’administration Biden doivent cesser de tourner autour du pot et s’engager sans ambiguïté à maintenir la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur les hauteurs du Golan de manière permanente. »

    D’anciens diplomates américains ayant travaillé sur la question des hauteurs du Golan ont également exprimé leur inquiétude quant aux commentaires de l’administration Biden au Free Beacon. David Milstein, ancien assistant spécial de l’ambassadeur des États-Unis en Israël sous Trump, a déclaré que revenir sur la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté israélienne sur la région signale « une trahison inadmissible de notre proche allié Israël ».

    « Nos alliés dépendent du respect des engagements des États-Unis », a déclaré Milstein au Free Beacon. « Mais maintenant, le secrétaire Blinken a réinjecté l’idée dangereuse et délirante que les États-Unis pourraient soutenir la pression exercée sur Israël pour qu’il abandonne le plateau du Golan à l’avenir. »

    « Dans l’une des régions les plus dangereuses qui peut passer de mal en pis en un instant, le plateau du Golan est crucial pour la sécurité d’Israël, fournissant une frontière stratégiquement nécessaire et défendable pour aider Israël à contrer les menaces au nord », a déclaré Milstein. « C’est pourquoi il existe un soutien clair à travers le spectre politique israélien pour qu’Israël maintienne à jamais sa souveraineté sur les hauteurs du Golan. »

    Il pourrait s’agir d’une simple rumeur, mais elle semble avoir fait grand bruit.

    South Front, 25 juin 2021

    Etiquettes : Israël, Etats-Unis, normalisation, Sahara Occidental, Maroc, Golan,

  • Maroc : la normalisation d’Israël se heurte à la visite de Hamas

    Opinion : Alors que le royaume marocain présentait ses félicitations au nouveau gouvernement de Bennett en Israël, il déroulait le tapis rouge pour une délégation de haut rang du Hamas. Abdeddine Hamrouch expose les motifs possibles.

    La semaine dernière, le Maroc a fait deux gestes officiels apparemment incongrus : il a présenté ses félicitations au nouveau gouvernement israélien et a reçu une délégation du Hamas, dirigée par le chef de son bureau politique, Ismail Haniyeh.

    À la lumière de l’accord de normalisation signé avec Israël en décembre dernier et de la réouverture subséquente du bureau de liaison d’Israël à Rabat, le fait que le roi Mohammed VI du Maroc ait décidé de féliciter le nouveau Premier ministre israélien, Naftali Bennett, après que son gouvernement ait réussi à obtenir l’approbation de la Knesset, n’est pas surprenant du point de vue officiel.

    En revanche, la réception de Haniyeh à la tête d’une délégation de haut rang du Hamas aurait été considérée comme impensable jusqu’à très récemment.

    S’il est vrai que l’ancien chef du bureau politique du Hamas, Khaled Meshaal, s’est rendu au Maroc à deux reprises, le contexte dans lequel s’inscrit la récente visite est unique, marqué par des développements majeurs à Jérusalem.

    Ces événements ont abouti à l’ »épée de Jérusalem » (ou Seif Al-Quds) – la tentative du Hamas de changer à la fois le cours du conflit et ses règles à de multiples niveaux. Quant aux origines du Hamas en tant que branche des Frères musulmans, et à son lien avec la République islamique d’Iran qui lui apporte soutien et approvisionnement, ce sont notamment ces éléments qui rendent l’accueil de sa délégation si inattendu.

    L’ambiguïté du Royaume

    Il n’y a pas de coïncidence lorsqu’il s’agit des politiques et des actions des États, même lorsque ces actions semblent stratégiquement inexplicables pour la plupart. En apparence, aucun motif clair ne pousse le régime officiel marocain à se rapprocher du Hamas. Bien que l’on ne puisse pas dire qu’il y ait une réelle inimitié entre les deux, il n’y a pas non plus de sympathie à quelque niveau que ce soit.

    Les dirigeants marocains ont toujours choisi de traiter avec l’Autorité palestinienne contrôlée par le Fatah plutôt qu’avec le Hamas, considérant l’AP comme plus proche d’eux-mêmes dans leur style de gouvernance. Alors, qu’est-ce qui a conduit le gouvernement de Rabat, aujourd’hui, à donner une ouverture au Hamas de cette manière publique, surtout à un moment aussi sensible ?

    Des attitudes changeantes

    Certains attribuent la motivation politique du Maroc au fait que le Hamas est soudainement perçu comme un joker en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien/arabe.

    La récente victoire du Hamas dans l’opération « Epée de Jérusalem », et le déploiement réussi de ses chaînes militaires d’une manière qui a effectivement changé les règles du conflit, a conduit à une acceptation timide du groupe dans certains milieux. Même lorsque la bataille faisait rage, il n’était pas surprenant d’entendre des déclarations appelant à l’ouverture d’une communication indirecte avec le groupe, par exemple de la part de la chancelière allemande, Angela Merkel.

    Ce changement d’attitude a eu lieu au niveau international, avec des exceptions comme celle du ministre des affaires étrangères émirati, Sheikh Abdullah bin Zayed al Nayhan, qui a déclaré sans équivoque son opposition au Hamas, sa branche politique comme sa branche militaire.

    En outre, l’administration Biden s’accompagne d’un retour au discours traditionnel des États-Unis (du moins publiquement), ce qui pourrait limiter la portée des effets de cette position internationale plus nuancée. Cependant, la fin du mandat présidentiel de Donald Trump a réduit la probabilité de conséquences problématiques pour le Maroc s’il faisait un pas vers le Hamas.

    Agendas possibles

    Cela dit, il n’y a pas de raisons impérieuses pour expliquer l’ampleur de l’accueil officiel réservé à la délégation de Haniyeh, comme le banquet royal organisé à son intention au Palais des hôtes – qui est destiné à recevoir les visiteurs de haut rang.

    Tout cela soulève la question suivante : pourquoi le Maroc a-t-il reçu le Hamas de cette manière ? Les commentateurs politiques ont avancé plusieurs motifs possibles :

    Premièrement, cela indique le réengagement du Maroc envers les Palestiniens. Le soutien ouvert à la cause palestinienne dans le royaume avait stagné ces dernières années en raison du parti pris extrême de l’administration Trump envers Israël.

    Et bien que le roi Mohammed VI porte d’autres préoccupations gouvernementales, comme la question du Sahara occidental, depuis son accession au trône, le maintien de sa présidence du Comité Al-Quds ne lui a pas permis d’ignorer la question palestinienne.

    Le changement de leadership des Etats-Unis a également permis aux acteurs régionaux d’aborder la cause palestinienne avec une vigueur renouvelée. Dans ce contexte, le Maroc n’avait pas le choix – il devait renouveler son engagement envers la cause palestinienne, en particulier son symbole le plus proéminent, Jérusalem.

    Deuxièmement, il indique le désir du Maroc de confirmer qu’il n’a pas reculé par rapport à son engagement vis-à-vis de la question palestinienne, malgré la réouverture du bureau de liaison d’Israël à Rabat. Alors que ses réassurances ont été accueillies froidement par la direction palestinienne, voire avec une franche colère, on espère qu’en accueillant la délégation du Hamas, le Maroc retrouvera son rôle traditionnel et préféré, en favorisant les relations avec les Palestiniens et les Israéliens en même temps.

    Il est certainement significatif que la réception du Hamas ait eu lieu au moment même où Bennett recevait des félicitations pour avoir obtenu l’approbation de la Knesset. Avec ces actions simultanées, Rabat veut envoyer un message : La normalisation du Maroc avec Israël n’est pas la même que celle des EAU. Ce message ne serait pas passé sans l’accueil officiel du Hamas.

    Troisièmement, le Maroc veut ralentir le rythme de la normalisation face à un manque intentionnel d’interaction de la part de l’administration de Biden concernant ce qu’il considère comme la question de son unité territoriale.

    Même si le gouvernement de Rabat continue d’insister sur le fait qu’il n’y a aucun lien entre la normalisation et la reconnaissance américaine de la revendication du Maroc sur le Sahara occidental, les diplomates marocains sont conscients de la difficulté de séparer les deux questions, tant au niveau national qu’international.

    En outre, il semble peu clairvoyant de fermer les yeux sur les tentatives de l’Algérie de saper les liens du Maroc avec sa région du sud. En ralentissant les accords de normalisation et en accueillant le Hamas, les dirigeants marocains espèrent regagner la confiance de la population. Cette année étant une année d’élections, il faut s’attendre à d’autres initiatives similaires qui prendront une forme politique, fondée sur les droits ou sociale.

    Enfin, il s’agit d’une décision du Premier ministre Saad Eddine El Othmani, en réponse au mépris généralisé et aux multiples attaques dont lui et son parti ont fait l’objet à la suite de l’accord de normalisation – qui a établi des relations diplomatiques complètes avec Israël.

    Même s’il s’agissait clairement d’une décision prise en haut lieu, Othmani a reçu une grande partie des reproches de nombreux groupes civils et politiques pour avoir personnellement signé l’accord en tant que premier ministre et figure de proue d’un parti islamique. Peut-être Othmani pense-t-il que l’organisation de la réception du Hamas lui donnera un peu de répit.

    Cependant, la nouvelle de la réception n’a pas tardé à susciter des réactions. David Govrin, officier de liaison d’Israël à Rabat, a posté un tweet furieux, brisant toutes les normes diplomatiques établies, condamnant les commentaires de félicitations d’Othmani à Haniyeh immédiatement après la bataille de l’épée de Jérusalem.

    Le gouvernement marocain n’a pas répondu lorsque le ministère israélien des Affaires étrangères a reposté le tweet de Govrin, qui a rapidement supprimé de son compte Twitter jusqu’à ce qu’une réponse appropriée ait été élaborée.

    Il est peu probable que le Parti de la justice et du développement d’Othmani soit à l’origine de l’invitation de Haniyeh et de sa délégation au Maroc. S’il est vrai qu’un feu vert officiel a été donné, il est clair que des ordres sont venus d’en haut. Le parti n’est qu’une façade – derrière lui se trouvent des autorités supérieures qui souhaitent envoyer des messages et obtenir des résultats.

    Bien qu’il ne semble pas judicieux, d’un point de vue politique, d’avoir offert un cadeau aussi précieux au Parti de la justice et du développement au cours d’une année d’élections qui se rapprochent, pourrait-il y avoir d’autres agendas en plus de ceux mentionnés ci-dessus ? Le Maroc tente-t-il de jouer un rôle d’intermédiaire réussi entre Israël et le Hamas, analogue à son succès dans la médiation entre les groupes libyens par exemple ?

    Y a-t-il une tentative d’un rôle moins important de médiation entre les factions palestiniennes, surtout que l’Autorité palestinienne d’Abu Mazen à Ramallah refuse de réformer l’établissement dirigeant palestinien tout en attendant des initiatives spécifiques pour résoudre le conflit dans la région ?

    La visite officielle de la délégation du Hamas est lourde de sens. Mais les blogueurs et les politiciens marocains qui interprètent cette visite comme une simple stratégie idéologique rusée du Parti de la justice et du développement ou du Hamas font une erreur.

    The New Arab, 25 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Israël, normalisation, Palestine, Hamas,

  • Israël : El Al lance deux vols directs vers le Maroc

    La compagnie nationale israélienne lance des vols directs vers le Maroc

    La compagnie aérienne nationale israélienne El Al a annoncé le lancement de deux vols directs vers le Maroc à partir du 25 juillet, la première liaison de ce type entre les deux pays.

    Jérusalem : Ainsi, la compagnie aérienne assurera des vols entre l’aéroport international Ben Gourion d’Israël, situé à l’extérieur de Tel Aviv, et les villes marocaines de Casablanca et Marrakech, a déclaré vendredi l’agence de presse Xinhua, citant la compagnie aérienne.

    Les liaisons directes historiques d’El Al vers le Maroc font suite à l’accord de normalisation signé entre les deux pays en décembre 2020.

    La compagnie aérienne a déclaré que les vols vers le Maroc prendraient environ cinq heures dans chaque sens, et que le prix des billets commencerait à 499 dollars pour un voyage aller-retour.

    « Le Maroc offre une combinaison gagnante de paysages désertiques à couper le souffle, de villes historiques, d’une architecture impressionnante, de marchés colorés, de nourriture raffinée et d’une hospitalité chaleureuse », a déclaré El Al.

    Le 25 juillet également, la deuxième compagnie aérienne israélienne, Israir, commencera à assurer des vols directs entre Tel Aviv et Marrakech.

    La troisième compagnie aérienne, Arkia, lancera la même liaison le 3 août.

    DT Next, 26 juin 2021

    Etiquettes : Israël, Maroc, vols, tourisme, normalisation,

  • Le sionisme et l’islamophobie: ce couple funeste

    par Mourad Benachenhou

    «Dans la Bible …les ennemis d’Israël sont dépeints comme des criminels qui méritent d’être punis, et ils sont souvent diabolisés. Ils sont qualifiés de violents, oppresseurs, et sans pitié, et sont méprisés parce qu’ils adorent d’autres dieux.

    En bref, ils sont décrits précisément comme le genre de peuple qui doit être tué. A cause de cela les lecteurs modernes de la Bible développent souvent des stéréotypes négatifs des ennemis d’Israël, sur la seule base de ce que la Bible dit d’eux. Malheureusement ces stéréotypés sont difficiles à faire disparaitre»( Erci A. Seibert :» La Violence de la Bible, Dépasser l’Héritage Troublant de l’Ancien Testament, Chapitre 8: Empêcher l’Utilisation de l’Ancien Testament Pour Justifier les Guerres, Fortress Press, Minnéapolis, 2012″ p. 119 «Exagérez chaque trait jusqu’à ce que l’homme soit transformé en bête, vermine, insecte, remplissez l’arrière-fond de visages méchants venant de vieux cauchemars- diables, démons, mirmidons du mal, quand votre image de l’ennemi est complétée, vous serez capable de tuer sans remords, massacrer sans honte»(Sam Keen: «Visages de l’Ennemi» 1986). Les seuls à subir collectivement les affres de l’antisémitisme sont les Palestiniens, qui, au nom de la lutte contre cette idéologie inventée par des cerveaux occidentaux et mise en œuvre jusqu’à ses conséquences extrêmes par des leaders politiques dans des pays exclusivement européens, doivent payer le prix de ses entreprises barbares.

    L’antisémitisme ressorti actuellement du fait divers

    Pourtant, et selon mêmes ceux qui sont supposés en être les victimes, l’antisémitisme, dans ses manifestations actuelles, ressort plus de la chronique des faits divers ou des cancans titillant l’esprit de groupe que chacun porte en lui, que d’une idéologie animant des groupes politiques puissants.

    Cette idéologie, spécifiquement occidentale dans sa conception comme dans sa mise en œuvre, n’interpelle que les nations qui, au cours de leur histoire contemporaine, l’ont utilisé pour faire subir à leurs citoyens juifs les pires des actes de barbarie, en opposition totale avec les enseignements de l’Evangile, dont la devise centrale «aimez-vous les uns les autres,» à laquelle s’ajoute l’appel à «la paix entre les hommes de bonne volonté.»

    Ce qui se passe en Palestine historique n’a rien à voir avec la lutte contre l’antisémitisme

    Mais tout avec une entreprise coloniale occidentale se couvrant de l’interprétation littérale du livre saint partagé par les deux religions occidentales les plus répandues. Shlomo Sand , dans son livre intitulé «Comment j’ai cessé d’être Juif,» ouvrage dont la traduction française a été éditée par Flammarion, dans sa collection «Café Voltaire» en 2013, rappelle ce fait historique, et résume à la fois non seulement la distinction entre Judaïsme et Sionisme, mais également la dérive raciste totalitaire qui constitue le fonds de ce qui est appelé couramment :»le conflit israélo-palestinien.»

    Le peuple palestinien n’a aucune responsabilité dans l’interprétation littérale des enseignements de la Bible juive

    Voici ce qui constitue probablement la partie la plus importante de ce livre, car elle vaut plus que les développements les plus sophistiqués qui ont, par ailleurs, été exposés par les «spécialistes des questions moyen orientales:» «Il faut se garder d’assimiler le judaïsme au sionisme. Le judaïsme s’est fermement opposé au nationalisme juif, jusqu’au XXe siècle, et même jusqu’à l’arrivée d’Hitler. Les organisations et les institutions juives, avec le soutien massif de leurs membres, récusaient l’idée de la colonisation en Terre sainte, et a fortiori la création d’un État qui serait dit « État juif ». Précisons que cette opposition ne résultait pas d’une identification humaniste avec les habitants locaux, peu à peu déracinés de leur terre par le processus. Les grands rabbins n’étaient pas guidés par des impératifs moraux universels. Ils avaient tout simplement compris que le sionisme représentait, en fin de compte, une assimilation collective dans la modernité, et que le culte rendu au sol national, exprimé dans une nouvelle foi laïque, venait en fait supplanter la dévotion divine. «La création de l’État d’Israël, ses triomphes militaires et son expansion territoriale finirent par emporter la grande majorité du camp religieux qui a connu une nationalisation radicale accélérée. De larges pans des nationaux religieux, tout comme des orthodoxes-nationaux, font aujourd’hui partie des courants les plus ethnocentristes de la société israélienne. Ils n’ont pas été conduits dans cette voie par la Bible ou le Talmud. Mais les messages principaux du livre sacré et de ses commentaires ne les ont pas prémunis contre ce glissement vers un racisme brutal, un désir effréné de territoires et une absence criante de prise en considération des habitants natifs de la Palestine. «Autrement dit, les dimensions égocentristes qui caractérisent la morale juive traditionnelle n’ont peut-être pas de responsabilité directe dans l’effondrement antilibéral et antidémocratique auquel on assiste aujourd’hui en Israël, mais elles l’ont incontestablement rendu possible et elles continuent de l’autoriser. Quand une tradition d’éthique intracommunautaire s’unit à un pouvoir religieux, national ou au pouvoir d’un parti, elle engendre toujours de terribles injustices contre ceux qui ne font pas partie de la communauté.»(p. 69)

    Ce texte place de manière claire et sans réserve la responsabilité de ce «conflit,» qui n’en finit pas d’alimenter l’actualité, non sur les Palestiniens, mais sur une interprétation exclusiviste, pour ne pas dire raciste, des livres saints du Judaïsme, interprétation qui ne coïncide nullement avec les enseignements de cette religion, et donc dont la critique, si acerbe soit-elle, ne peut être considérée comme une forme sournoise d’antisémitisme, bien au contraire! Car Sand la présente comme une dérive contraire au cœur des enseignements du Judaïsme, et non comme une réponse à une situation de péril extrême pour la communauté en cause sur le territoire de la Palestine historique.

    La montée en puissance de l’islamophobie

    Alors que l’antisémitisme, par lequel les occupants actuels de la Palestine historique, justifie leur politique d’apartheid, disparait à l’échelle mondiale, comme mouvement politique, et s’est transformé, sur le plan des faits, en actes d’agression individuels ressortissant du fait divers, l’islamophobie est devenu un phénomène politique, ayant ses théoriciens, ses partis politiques et ses hommes d’état incitant à la haine contre l’Islam pour gagner les élections et prendre le pouvoir, et justifier des mesures discriminatoires contre les Musulmans, jusqu’à leur interdire l’entrée sur les territoires nationaux. Comme le décrit Amineh Hoti , parlant des émigrés musulmans en Europe:

    « L’islamophobie, «sensationnalisée» dans les médias, a victimisé les Musulmans dans l’Occident, et a sans doute conduit à la montée de la droite de l’Amérique à l’Europe. Il y a une atmosphère anti-émigrée vicieuse et cauchemardesque en Europe. Les Hongrois ont emprisonnés par la force les émigrés dans des prisons et leur ont donné une drogue appelée «Rivotril», (Clonazepam) qui vous transforme en «zombie.» Les prisonniers deviennent habitués à cette drogue et tentent de se suicider. Les émigrés qui tombent malades et doivent être examinés par un médecin sont conduits à travers la ville, attachés à une laisse et menottés. Les messages de médias sociaux et les articles de journaux en Tchéquie demandent que «tous les réfugiés, les «noirauds» soient exécutés, noyés ou envoyés aux chambres à gaz… Les médias ont aidé à l’expansion de l’islamophobie en ne donnant pas d’informations objectives sur les refugiés, les Musulmans et le monde musulman.»( dans :»Richard Burridge, Jonathan Sacks, éditeurs: «Confronter la Violence Religieuse, Une Contre-Narration,» Baylor University Press, 2018, p. 94)

    «Islamophobes de tous les pays , unissez-vous!»

    Le courant islamophobe envahit le monde entier, et justifie l’indifférence devant le génocide de la minorité birmane Rohingyia, comme la politique anti-musulmane de la «plus grande démocratie du monde,» et encourage la répression contre les Musulmans dans différents pays asiatiques, y compris dans le «pays le plus peuplé du monde,» où l’Islam a pénétré quasiment depuis la période du Prophète. Mais, derrière cette banalisation qui n’a rien de spontané et n’a que des liens tenus avec le «terrorisme islamique.»

    Le noyau de cette haine systémique, habilement entretenue, se trouve dans l’entreprise sioniste de génocide du peuple palestinien, de «délégitimation» du combat de ce peuple pour sa survie, car c’est lui qui est menacé de disparaitre, pas les indus occupants de la Palestine historique, qui donnent à leur occupation une base religieuse, transformant donc le conflit en guerre de religion s’étendant au monde entier, et poussant à une alliance mondiale contre l’Islam, présenté comme une menace civilisationnelle, qui doit être combattue partout et en toutes circonstances.

    L’alliance entre sionistes et islamophobes n’a rien de fortuit ou de conséquence d’une série d’évènements ayant abouti à cette atmosphère de confrontation . C’est le champ de bataille que les sionistes ont choisi pour justifier et légitimer la violence anti-palestinienne. D’ailleurs, le livre de Hutington «Le Choc des Civilisations,» tourne autour de ce thème , au point d’être devenu le «Mein Kampf» des islamophobes de tout bord, cité même , étrangement, par le Ministère québécois de la Coopération comme ouvrage de référence.

    L’islamophobie, une Industrie soutenue et financée par les sionistes

    Comme l’explique Nathan Léan, dans son livre intitulé « L’industrie de l’Islamophobie, Comment la Droite a fabriqué la haine des Musulmans»(Pluto Press, 2017), et se référant spécifiquement au cas américain, qui peut être généralisé, car les animateurs américains de ce mouvement haineux trouvent leurs équivalents, par exemple en France, les Eric Zemmour, les Henry Emmanuel Levy et autres Alain Finckelkraut, «bouffeurs de Musulmans,» matin, midi et soir, au point de perdre toute pudeur intellectuelle, et devenus les nouveaux «dieux de la haine raciale et religieuse antimusulmane,» au nom de «la défense des valeurs occidentales,»( ils ne sont pas à une incohérence prés, évidemment) et violemment pris à partie par Shlomo Sand dans son livre intitulé :» La Fin des Intellectuels Français;» (Paris, Editions La Découverte, 2016).

    Voici ce qu’écrit Léan.

    «La promotion des sentiments anti-musulmans est une méthode indispensable pour l’emporter dans une guerre cosmique qui se déroule des milliers de kilomètres plus loin , sur le territoire de la Palestine historique Les partisans durs d’Israël et de ses visées expansionnistes dans les territoires palestiniens , sont souvent ceux qui financent principalement le «pugilisme» pseudo-intellectuel que déploie l’industrie de l’islamophobie. Pour eux, mettre l’accent sur ce qu’ils considèrent comme la menace islamique et les Musulmans crée une atmosphère de moindre résistance pour la politique israélienne anti-palestinienne. Leur argent- et beaucoup de leur argent- a subventionné des campagnes massives de propagande contre l’Islam et pris en charge le travail des détracteurs des Musulmans. Ce n’est pas une coïncidence que les personnages qui font saigner le nez des Musulmans sont ceux mêmes qui soutiennent l’expansionnisme israélien.» ( pp. 15-16)

    En Conclusion

    Certains pourraient reprocher l’excès d’intérêt porté au drame palestinien, car chacun ne devrait se mêler que de ce qui touche immédiatement à sa société, à sa tribu, à son ethnie et à ses problèmes. Si ce raisonnement devenait «principe catégorique,» à la façon de Emmanuel Kant, jamais le peuple algérien n’aurait gagné son indépendance, aucun peuple n’ayant suffisamment de proximité avec lui pour défendre sa cause, y compris les peuples maghrébins arabo-berbères. Ni la Tunisie, ni le Maroc indépendants, encore moins la Libye, L’Egypte, la Syrie, etc. et même les ex-pays socialistes, y compris l’Union Soviétique, n’auraient eu aucune raison valable de soutenir notre lutte, dans ce monde de «chacun pour soi» que certains veulent défendre ou justifier le silence devant les injustices commises contre le peuple palestinien. Pourquoi même des intellectuels français ont-ils pris position contre leur propre gouvernement et se sont-ils mis à la disposition du peuple algérien dans sa lutte pour son indépendance et sa dignité? S’il n’y a d’autre solidarité qui compte que cette de la proximité et du sang, jamais le peuple algérien n’aurait gagné sa liberté, quel qu’ait été son courage, quels qu’aient été les sacrifices qu’il aurait consentis? Le «villagisme» n’a jamais mené nulle part et le temps du splendide isolement dans son douar d’origine est mort depuis longtemps. Ceux qui veulent ramener notre pays à ce qui a causé ses malheurs prêchent, même s’ils ne le comprennent pas , contre leur propre cause! il faut d’autant plus parler souvent de la cause palestinienne que ceux qui lui sont opposés possèdent une puissance qui non seulement écrase militairement le peuple palestinien, mais une présence médiatique qui étouffe toute information en faveur de ce peuple et dénonçant ses bourreaux, qui l’agressent en continu, 24 heures sur 24 , sept jours par semaine, et 365 jours un quart, sans répits et sans pitié. La lutte contre l’antisémitisme, œuvre entièrement occidentale, ne justifie nullement l’utilisation de la Bible pour faire disparaitre le peuple palestinien de sa terre ancestrale. La mobilisation de l’islamophobie à l’échelle universelle, au profit du projet sioniste de génocide du peuple palestinien, souligne le caractère religieux de l’entreprise sioniste, et transforme un problème politique en guerre de religion sans merci, et cette voie a été choisie, non par les Musulmans, ni d’ailleurs par les Chrétiens Palestiniens, mais par les Sionistes et leurs alliés.

    Où est donc la laïcité dans cette union entre sionisme et islamophobie? Où sont donc les «valeurs laïques,» et «la tolérance religieuse,» supposées constituer les spécificités des sociétés occidentales qui auraient dépassé, si ce n’est transcendé définitivement la fameuse «ère théologique» de Emile Comte.

    Le sionisme a pour projet de redonner vie à l’antiquité en exploitant les moyens modernes de la science et de la technologie pour assurer la réussite de ses desseins, il veut que l’Occident revienne au Moyen Age et au temps des Croisades! Tel est le grand paradoxe du «post-modernisme.»

    Le Quotidien d’Oran, 24 juin 2021

    Etiquettes : Sionisme, islamophobie, Israël, Palestine, antisémistime, La Bible,

  • Pourquoi l’UE parle-t-elle de la Russie et de la Chine mais pas d’Israël et du Maroc ?

    Si l’UE impose des sanctions pour des motifs politiques, cela ne servira pas le droit international.

    Ces derniers jours, nous avons lu dans Helsingin Sanomat des articles dignes d’intérêt sur la guerre à Gaza et la ruée des migrants marocains vers la ville espagnole de Ceuta. À Gaza, il s’agit du conflit israélo-palestinien et, dans le cas de l’invasion marocaine, de la politique de répression du Maroc au Sahara occidental, qu’il occupe. Mon objectif ici est de faire la lumière sur la perspective du droit international – avec un accent particulier sur l’attitude de l’UE.

    Au sein de l’Union européenne, les tentatives pour convenir de sanctions contre la Russie et la Chine ont occupé une place importante. La politique récente de la Russie est désagréable à observer. Les dirigeants russes considèrent toute opposition véritable comme une menace majeure qui doit être écrasée immédiatement. Le traitement réservé à Alexei Navalny est tout simplement ridicule.

    Le traitement sévère de la minorité ouïgoure par la Chine a également attiré l’attention de l’UE.

    En Palestine et au Sahara occidental, il s’agit de la suppression du droit à l’autodétermination de deux peuples, anciennement soumis au colonialisme, par un État voisin étranger. Cette répression a entraîné des violations généralisées et flagrantes des droits de l’homme. En Palestine, le problème principal n’est pas la violence entre Israël et les Palestiniens, mais le fait que depuis des années, Israël construit des colonies pour ses citoyens juifs en Palestine.

    Il y a au moins un demi-million de colons en Palestine, et les colonies, ainsi que les zones de sécurité établies par l’armée israélienne, ont transformé la Palestine en un patchwork où il est impossible pour les Palestiniens de créer leur propre État. L’UE n’a pas discuté de sanctions contre Israël pour le pousser à démanteler une partie des colonies et à accepter la création d’un État palestinien.

    Le Maroc a occupé le Sahara Occidental et exploite les ressources de sa côte et territoriale pour son propre bénéfice et au détriment du peuple sahraoui. Les pays de l’Union européenne participent à cette exploitation. Cependant, l’UE ne parle pas de sanctions contre le Maroc pour faire pression sur lui afin qu’il autorise un véritable référendum au Sahara Occidental sur son statut juridique.

    Si l’UE prend des sanctions pour des raisons politiques, elle ne servira pas le droit international. Il est alors préférable de renvoyer le débat sur les sanctions aux Nations unies.

    Lauri Hannikainen

    Professeur émérite de droit international, Helsinki

    Helsingin Sanomat, 23 mai 2021

    Etiquettes : Union Européenne, UE, Chine, Russie, Maroc, Israël, Sahara Occidental, Palestine, colonies israéliennes,

  • Israël : Netanyahu quittera la résidence du Premier ministre d’ici le 10 juillet

    JERUSALEM (AP) – Le chef de l’opposition israélienne Benjamin Netanyahu et sa famille quitteront la résidence officielle du premier ministre du pays au plus tard le 10 juillet, ont déclaré M. Netanyahu et le nouveau premier ministre d’Israël.

    M. Netanyahu a été démis de ses fonctions de premier ministre au début du mois. Le ministre des affaires étrangères, Yair Lapid, et le premier ministre, Naftali Bennett, ont réussi à former un gouvernement au lendemain des quatrièmes élections consécutives en deux ans en Israël.

    M. Netanyahou, qui a occupé le poste de Premier ministre pendant 12 ans avant que le gouvernement de M. Bennett ne prête serment la semaine dernière, n’a toujours pas quitté la résidence du Premier ministre à Jérusalem.

    La résidence de la rue Balfour a été le théâtre de manifestations hebdomadaires demandant à M. Netanyahou de démissionner alors qu’il était jugé pour des accusations de corruption l’année dernière. M. Netanyahu a refusé de quitter ses fonctions et a nié tout acte répréhensible. Les élections répétées du pays ont été en grande partie un référendum sur son aptitude à servir.

    Dans une déclaration commune, samedi dernier, les bureaux de Bennett et de Netanyahu ont déclaré qu’ils avaient convenu que la famille Netanyahu quitterait la résidence au plus tard le 10 juillet. Par la suite, selon la déclaration, « la résidence sera mise à la disposition du Premier ministre Bennett ».

    M. Netanyahu a promis à plusieurs reprises de renverser le gouvernement nouvellement formé, qu’il a qualifié de « dangereux gouvernement de gauche ». Il est composé de huit partis, dont plusieurs dirigés par d’anciens alliés et protégés de Netanyahou, de plus petits partis libéraux et d’une faction islamiste.

    Associated Press, 20 juin 2021

    Etiquettes : Israël, Benjamin Netanyahou, Naftali Bennett,

  • Ismaïl Haniyeh vole au secours du roi du Maroc

    De nombreuses questions plannent autour de la visite au Maroc du premier responsable de l’organisation palestinienne Hamas, Ismaïl Haniyeh. Une initiative largement critiquée par les palestiniens en raison de la décision de Rabat de reconnaître officiellement l’entité sioniste.

    Le double jeu du pouvoir marocain est flagrant. Alors que les bombes israéliennes tombent sur la populations de Ghaza, le roi Mohammed VI envoie une lettre de félicitation à Naftali Bennett à l’occassion de sa nomination à la tête de l’exécutif israélien.

    Il est évident que le but de cette visite improvisée et inattendue est de redorer l’image du Maroc largement atteinte par les agressions israéliennes contre le peuple palestinien et la ville sainte d’Al Qods dont le comité est théoriquement président par le souverain chérifien.

    Les autorités marocains ont veillé à ce que cette visite s’inscrive dans un cadre non officielle. Haniyeh n’a pas été reçu par le roi du Maroc et sa rencontre avec Saadeddine El Othmani a été organisé sous un signe partisan et le Makhzen a veillé à ce que le leader palestinien rencontre des responsables de tous les partis politiques marocains.

    Etiquettes : Maroc, Palestine, Hamas, Ismaïl Haniyeh, Israël, normalisation, Mohammed VI,