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  • Algérie : La drogue, l’autre «gangrène»!

    Plus de 25 tonnes de résine de cannabis ont été saisies en Algérie durant les quatre premiers mois de l’année en cours, selon un bilan de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, qui relève que la quantité saisie a enregistré une «baisse» par rapport à la même période de 2020. «Au total, 25 206,589 kg de résine de cannabis ont été saisis durant les quatre premiers mois de l’année 2021, dont 45,50% dans la région Ouest du pays», a précisé l’Office dans son rapport, se référant au bilan des services de lutte contre les stupéfiants.

    La quantité de cocaïne saisie a, par contre, baissé de 42%, passant de 9 417,349 grammes à 5 462,168 grammes durant la même période de référence. En revanche, les saisies des substances psychotropes ont connu une «augmentation», passant de 1 526 894 à 1 610 592 comprimés durant cette même période, soit une hausse de 5,48%, note le même rapport. Le trafic de l’héroïne reste insignifiant.

    Souvent, on a tendance à évoquer le trafic de la drogue en insistant sur le démantèlement des réseaux et de la lutte contre la drogue, mais on oublie souvent le «drogué». Le «drogué», ou le toxicomane ou encore tout simplement le consommateur de cette drogue est aussi un citoyen que l’Etat et la société devront prendre en charge. Souvent, on feint de répondre à la question: «pourquoi un jeune se drogue?».

    Déjà, les centres de thérapie ou de désintoxication ne sont pas nombreux en Algérie où il faudra se pencher sur cette question. Ces centres devront être au centre de la lutte contre la toxicomanie. Il faudrait faire appel à l’aide et soutien des experts étrangers et organismes internationaux et autres ONG activant dans le domaine de la lutte contre la drogue et ayant un capital-expérience.

    Le kif a toujours été disponible en Algérie même si son prix a beaucoup grimpé, par rapport aux années précédentes. Ce qui explique le recours à la consommation des substances psychotropes, qui a pris de l’ampleur chez nos jeunes.

    La consommation de ce «poison» ne se limite plus aux hommes mais aux femmes aussi, ce qui est nouveau. Comment cette drogue est acheminée vers notre pays? On en parle peu. Les campagnes de sensibilisation contre les diverses drogues devront être plus «modernes», «frappantes» et permanentes, soit à longueur d’année. Les parents ne connaissent rien de ces substances psychotropes où il faudrait les «prévenir et les impliquer dans cette lutte.

    Le Carrefour d’Algérie, 27 juin 2021

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  • L’Espagne, principale porte d’entrée des drogues en Europe (ONU)

    L’ONU lance un avertissement : l’Espagne est la principale porte d’entrée de la drogue en Europe

    -C’est aussi le pays où les autorités ont saisi le plus grand nombre de kilos de haschisch.
    -Mais ce n’est pas le pays où l’on consomme le plus de drogues, car il n’y est pas directement lié

    Le Rapport mondial sur les drogues 2021 publié jeudi dernier par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, l’ONUDC, a été clair : l’Espagne est la porte d’entrée du haschisch dans le reste de l’Europe. Notre pays est le premier pour les saisies de cette drogue, mais aussi pour celles de marijuana et de méthamphétamines, le troisième pays au monde pour les saisies de cocaïne et le quatrième pour les cachettes d’ecstasy.

    En 2019, l’Espagne a saisi 350 tonnes de haschich, d’une valeur de près de 2 milliards d’euros selon l’ONU. Les pays suivants à saisir les plus grandes quantités de cette drogue sont le Maroc avec 321 tonnes et l’Afghanistan, qui n’atteint pas 200 tonnes et se retrouve avec 191 500 kilos. Selon les données de l’ONU, le Maroc est le cinquième producteur mondial de résine de cannabis, et l’Espagne est la principale porte d’entrée de cette substance en Europe, ce qui multiplie par 5 les saisies effectuées en France, deuxième pays européen où la circulation de ce dérivé est la plus importante.

    Mais cela n’indique pas clairement qu’il s’agit du pays où l’on consomme le plus, mais plutôt que l’Espagne est le point d’entrée des drogues où elles sont distribuées dans d’autres pays du monde ; bien qu’avec les Français, les adultes espagnols soient ceux qui consomment le plus de cannabis en Europe, nous ne sommes pas en tête pour la consommation d’ecstasy et de méthamphétamine.

    Les 40 tonnes de cannabis retirées l’année dernière de la circulation en Espagne font de nous le premier pays européen en matière de saisies de cette drogue, au-dessus des 23,6 de la France ou des 22 de l’Italie. En l’occurrence, l’Espagne et la France sont les deux pays européens où l’on consomme le plus de cannabis, et ce sont les hommes qui en consomment le plus selon des données de 2017 : 15,4% des hommes interrogés ont reconnu avoir consommé cette drogue contre seulement 6,6% des femmes.

    L’entrée de la cocaïne est également bien établie en Espagne, étant l’un des points les plus importants d’Europe, et nous avons l’honneur douteux d’être le troisième pays d’Europe où l’on a saisi le plus de cocaïne l’année dernière, et le huitième au monde, représentant 2,6% du trafic mondial de cette substance. Par voie maritime, le port de Valence est la voie où cette substance déplace le plus de volume. Nous sommes ici sur le podium des pays ayant la plus forte consommation, seulement dépassés par le Royaume-Uni et à égalité avec les Pays-Bas.

    Quant à la méthamphétamine et à l’ecstasy, il y a un boom des saisies mais assez mineur, et la consommation de ces deux substances est assez faible par rapport à la marijuana.

    Sport, 26 juin 2021

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  • Saisie de plus de 1200 kg de cannabis à la frontière avec le Maroc

    Plus de 12 quintaux de kif traité saisis au niveau des frontières avec le Maroc

    Algérie – Des détachements combinés de l’ANP ont intercepté, en coordination avec les différents services de sécurité dans diverses opérations, ” trente narcotrafiquants…, indique, ce mercredi, le Ministère de la Défense nationale.

    En effet, ces détachements ont, à cet effet, saisi de grandes quantités de kif traité s’élevant à douze (12) quintaux et (91) kilogrammes, que les bandes criminelles ont tenté d’introduire à travers les frontières avec le Maroc”.

    Ces opérations dont les résultats dénotent du haut professionnalisme. Et aussi de l’engagement indéfectible de nos Forces Armées à préserver et prémunir notre pays contre toute forme de menaces sécuritaires, indique cette source.

    Ennahar online, 23 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Cannabis, haschich, Kif, trafic de drogue,

  • Maghreb Connection, un livre sur le trafic de cannabis marocain

    Stéphane Sellami co-signe Maghreb Connection aux éditions Robert Laffont. Il est l’invité du 23h de franceinfo jeudi 27 mai.

    Stéphane Sellami co-signe Maghreb Connection aux éditions Robert Laffont. Il est l’invité du 23h de franceinfo jeudi 27 mai. Il revient sur ce phénomène du narco-banditisme né dans les cités qui s’appuie sur le trafic de drogues, principalement cannabis et d’herbe, et qu’on peut situer au carrefour des années 2000 en Île de France et du côté de Marseille. Ca a vraiment son essort de ce côté-là, notament à la mort d’un parrain d’une nouvelle génération qui s’appelait Farid Berama en 2006 à Marseille.

    Au début, le grand banditisme était le braquage et la nouvelle génération s’est emparé du narco-trafic parce que c’est ce qui rapporte de l’argent aujourd’hui. Dans les années 1980-1990, on avait un milieu qui était centré sur les braquages des banques, des fourgons blindés. Puis, ce milieu a évolué. Une nouvelle génération a émergé qui s’appuie, elle, sur ce trafic de drogue.

    Cette nouvelle génération s’est appuyé aussi sur de l’argent provenant des braquanges pour pouvoir financer ces trafics.

    Le trafic qui repose sur la résine de cannabis ou d’herbe, vous avez un producteur qui aujourd’hui c’est le riche marocain. Ce sont des traficants qui s’appuient sur des membres de leurs familles ou des proches qui sont qui, aujourd’hui, sont domiciliés au Maroc. Ce sont surtout des liens familiaux ou claniques.

    C’est une réalité dans ces quartiers gangrénés par le trafic de drogue. C’est un quotidien qui devient très difficile.
    Il y a une difficulté en termes d’emploi, de revenues. Par exemple, Porte de Clignancourt, Michelet, Saint-Ouen, il y a des points de deal qui rapportent, en termes de chiffres d’affaires, entre 45000 et 50000 euros par jour. Ce qui équivaut à 1 million d’euros par mois.

    Stéphane Sellami est co-auteur de l’ouvrage Maghreb Connection. Il est l’invité du 23h de franceinfo jeudi 27 mai. Il documente les quartiers gangrénés par les trafiquants, « on revient sur le phénomène de narcobanditisme qui naît dans les cités et s’appuie sur le trafic de drogue, principalement de cannabis et d’herbe, qui a émergé au carrefour des années 2000 en Ile-de-France et du côté de Marseille ». Petites et moyennes ville de province touchées « On avait un milieu dans les années 1980, 1990 centré sur les attaques de banques, de fourgons blindés et ce milieu a évolué. Une nouvelle génération a émergé s’appuie sur le trafic de drogues », explique l’auteur. La nouvelle génération s’est appuyée sur l’argent provenant des braquages pour favoriser le trafic. « Ce sont aussi des petites villes ou des moyennes villes de province qui sont aujourd’hui atteintes. Ce problème existe depuis plusieurs années », explique l’auteur.

    Etiquettes : France, Maroc, trafic de drogues, cannabis, haschich, kif, banditisme, gangs, crime organisé, braquage, enrichissement illicite, chômage, emploi, discrimination,

  • Algérie : La nouvelle guerre que nous mène le Maroc

    Après la drogue et les psychotropes, c’est la fausse monnaie – La nouvelle guerre que nous mène le Maroc

    Tout comme la stratégie du kif, la manoeuvre du faux-monnayage est inspirée de laboratoires du Makhzen. C’est un crime aux conséquences socio-économiques difficiles à appréhender, tant il touche directement au coeur de l’Etat.

    Brahim TAKHEROUBT

    D’une stratégie de la tension permanente, le voisin de l’ouest passe à une autre manoeuvre qu’il veut machiavélique et sournoise. La nouvelle guerre que nous mène le Maroc se veut destructrice jusqu’aux fondements même de l’économie nationale. Après avoir inondé le pays de drogue et de psychotropes, voilà qu’il s’adonne à un autre type de trafic encore plus dangereux: la fausse monnaie. Un réseau criminel composé de six individus a été démantelé, avant-hier, au niveau de la zone frontalière de Oued Bounaïm, commune de Bab El Assa, daïra de Maghnia (Tlemcen) par les services de la Gendarmerie nationale et les gardes-frontières, a annoncé, hier, le ministère de la Défense nationale (MDN).

    Selon la même source, les individus arrêtés avaient en leur possession d’ «énormes sommes d’argent en monnaie nationale (billets de 1000 et 2000 dinars algériens) s’élevant à quatre milliards et 108,5 millions de centimes, dont une partie en faux billets estimée à trois milliards et 93 millions de centimes, qu’ils ont tenté d’introduire et faire circuler avec la complicité des réseaux criminels marocains. «Cette opération s’inscrit dans la dynamique des efforts visant à mettre en échec toute tentative de financement et de soutien aux mouvements subversifs», a souligné le communiqué du MDN, ajoutant que ces mêmes mouvements ont pour objectifs «de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays, et à semer la confusion et la discorde parmi les fils du même peuple, ainsi qu’à commettre des actes de sabotage et à épuiser les ressources de l’économie nationale, notamment en inondant le marché national de faux billets». Avec de pareilles sommes, il est clair qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé commis par un trafiquant voulant arrondir ses fins de mois, mais d’une action concertée, étudiée et bien calculée. D’incubateurs de fake news après une série de cybernétiques, le Makhzen s’est transformé en laboratoire de théories économiques criminelles.

    Il y a deux armes de choix pour détruire un pays: la drogue et la fausse monnaie. Le Maroc excelle en la matière. Les chiffres de saisies opérées par les services de sécurité aux frontières sont éloquents et traduisent à eux seuls l’ampleur de cette guerre en sourdine que nous mène le Maroc. Plus de 2000 quintaux de kif traité ont été introduits via les frontières avec le Maroc, ainsi que plus de 6 millions de comprimés psychotropes ont été saisis par des détachements de l’ANP qui ont arrêté également 3183 narcotrafiquants depuis ces quatre dernières années, selon des chiffres révélés par les services de sécurité. La première cible de cette drogue est évidemment la jeunesse. Comment espérer un bien-être social, un développement économique dans un pays où la jeunesse est transformée en zombies? Il s’agit d’une industrie destructrice pour l’Algérie mais qui fait gagner des millions de dollars pour les cartels de la drogue marocaine qui vient de légaliser officiellement le commerce et la consommation du haschich.

    Tout comme la stratégie du kif, la manoeuvre du faux-monnayage est inspirée de laboratoires du Makhzen. C’est un très dangereux procédé, utilisé à travers l’histoire comme arme politique de destruction massive envers les Nations. Il s’agit de casser la confiance du citoyen envers son pays. C’est un crime aux conséquences socio-économiques difficiles à appréhender, tant il touche directement au coeur de l’Etat. C’est cette guerre que nous mène le Maroc.

    L’Expression, 26 mai 2021

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  • Maroc : Plongée au cœur du trafic de haschich

    Le cannabis marocain inonde l’Europe. Nous avons remonté la filière jusqu’à son origine, la région de Ketama dans le Rif. Des camions entiers quittent le secteur franchissant sans problème tous les barrages des douanes ou de l’armée.

    De notre envoyé spécial au Maroc Ludovic BASSAND

    « Mon haschich, c’est le meilleur ! Première qualité ! Tu ne trouveras pas mieux. C’est ici qu’il faut acheter, pas auprès des arnaqueurs de Tanger ». Mohamed n’est pas peu fier de sa production. Ce quadragénaire, natif de Ketama, la capitale mondiale du cannabis, se prétend « petit fermier ». Mais il pratique une monoculture particulière, celle de la marijuana. Pas besoin de le pousser beaucoup pour visiter ses stocks et ses ateliers, la seule chose qu’il refuse c’est qu’on photographie son visage et qu’on cite son nom. La culture du kif, comme on l’appelle ici, est tolérée mais cela n’empêche pas la prudence. Mohamed possède une très belle et très grande maison devant laquelle stationnent plusieurs voitures. Dans la grange, la poussière recouvre une grosse Mercedes. Ce « fermier » s’en sort plutôt pas mal. Visiblement, il ne souffre pas d’une quelconque politique des quotas.

    Dix kilos sur la table

    Sous une bâche, il dévoile un énorme tas de son « herbe ». Il y en a bien une tonne ! C’est la dernière récolte, dit-il. « Pas grand chose pour faire vivre une famille toute l’année ».

    Mohamed fume lui-même chaque jour. Plus qu’enthousiaste, il montre comment tamiser la plante pour en tirer le pollen, révèle la meilleure façon de presser celui-ci, de le conditionner en plaques, en « savonnettes» et même en petites ogives prêtes à être… avalées pour passer la douane incognito. Il y a maintenant plus de dix kilos de haschich sur la table du salon, des échantillons, et il ne cesse d’en apporter. Il annonce les tarifs : 1.000 euros le kilo pour la meilleure qualité, 500 pour la moins bonne, jusqu’à 200 euros le kilo en cas d’achat en gros. Marchandage possible. Il propose de dissimuler lui-même la drogue dans la voiture, évoque à mots couverts, la possibilité de faire partir une vedette rapide depuis la côte, vers Al Hoceima. Et, surtout, ajoute-t-il, qu’on lui envoie des clients, car « les affaires sont de plus en plus dures ».

    Ils sont des milliers comme lui, dans la région de Ketama, un secteur rude, isolé, montagneux, couvert de majestueuses forêts de cèdres et de thuyas géants.

    La drogue qui inonde nos villes vient d’ici. En toute impunité. A Ketama, la gendarmerie royale tient pourtant caserne sur la route principale !

    Mafieux et indépendants

    Les passeurs sont des Marocains de Tanger ou de Casablanca, des Européens aussi. Des camions entiers quittent Ketama, franchissant sans problème tous les barrages des douanes ou de l’armée. Ici, ce n’est un secret pour personne : quelques dizaines ou centaines de dirhams permettent de se jouer de n’importe quel contrôle.
    Nordine fait partie de ces fourmis du haschich. C’est ce qu’on appelle une « mule » en jargon policier. Dans sa vieille Mercedes, il convoie 5 à 10 kilos par voyage, qu’il livre à Tanger, « à des amis ». Par voyage, il avoue empocher 2.500 dirhams (environ 250 euros), plus le remboursement des frais. De Tanger, les mafieux locaux, ou des indépendants, n’ont plus qu’à faire passer le produit en Espagne. Des caches sont installées dans des voitures et des camions. Des vedettes ultra-rapides quittent la côte, de nuit. En guère plus d’une heure, elles ont fait l’aller et retour. Quarante-huit heures plus tard, le haschich, débité en barrettes de quelques grammes, est déjà à Amsterdam, Paris, Nancy… à Laxou, au Haut-du-Lièvre, ou dans les poches de votre ado, qui sait ? L. B.

    Repères

    La chaîne montagneuse du Rif possède la plus vaste surface agricole au monde consacrée au cannabis. Une zone représentant, sur la carte, un carré de 40 kilomètres de côté, avec au centre Ketama, constitue l’épicentre du phénomène.

    Une tolérance est accordée par le roi. Le kif, comme on l’appelle ici, est cultivé dans cette zone reculée du Maroc depuis plus de cinq siècles.

    On estime à près de 140.000 hectares la surface plantée, soit entre 40 et 50% de la production mondiale. Activité économique majeure de la région, la culture et le trafic de la drogue représentent probablement la première source de devises du Maroc, avant le tourisme.

    La production annuelle de haschich marocain est évalué à plus de 100.000 tonnes, qui engendrent près de 2 milliards d’euros de revenus. Le Maroc est le premier producteur de haschich du monde et le premier fournisseur de l’Europe. Différentes qualités de haschich sont produites dans le Rif à partir de diverses variétés de chanvre. Les producteurs commercialisent du pollen, de la résine de cannabis (le shit), obtenue par pressage du pollen, ou encore de l’huile. Certains trafiquants mélangent d’autres ingrédients, parfois toxiques, au cannabis d’origine pour augmenter leurs bénéfices.

    L’Est Républicain, 03 févr. 2010

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  • 60 000 familles vivent du cannabis au Maroc (presse espagnole)

    Au moins 400 000 personnes appartenant à 60 000 familles pauvres vivent de la culture du cannabis, généralement dans de petites exploitations du nord du Maroc, un pays considéré comme le premier producteur mondial de cette plante.

    Selon une étude sur la situation de la culture de cette plante dans le pays, présentée aujourd’hui par le ministère de l’intérieur à une commission parlementaire de la Chambre des représentants (chambre basse), les exploitations de moins d’un hectare représentent 80% du total des terres cultivées, avec une moyenne de 1,25 hectare pour chaque famille.

    La culture du cannabis se concentre principalement dans les provinces du nord du pays (Al Hoceima, Chaouen, Ouazzane, Taunat, Larache et Tétouan), précise l’étude, qui souligne que les surfaces cultivées sont passées de 130 000 hectares en 2000 à moins de 50 000 ces dernières années.

    La même source a mis en évidence un écart dans le niveau de revenu selon le type de terre et la productivité de la plante ; par exemple, le revenu net annuel par hectare varie de 16 000 dirhams (1 490 euros) pour les terres pluviales les moins fertiles, à 75 000 dirhams (6 990 euros) pour les terres irriguées les plus fertiles ; un revenu qui, selon le rapport, a diminué ces dernières années.

    Selon le rapport, la légalisation de l’usage médical et récréatif du cannabis en Europe et ailleurs menace de faire disparaître le marché d’exportation du cannabis marocain illégal dans les années à venir. Les prémisses de cette lente disparition se traduisent, selon l’étude, par la baisse du prix et de la quantité vendue du produit marocain, qui aboutit désormais entièrement sur le marché illégal du cannabis transformé en haschisch.

    La culture illégale du cannabis au Maroc nuit à l’environnement, en asséchant les nappes phréatiques et en provoquant la déforestation, une situation qui a été aggravée par l’introduction, ces dernières années, d’une espèce hybride de la plante, plus gourmande en eau.

    Le rapport détaille également la précarité et la pauvreté dont souffrent les petits cultivateurs de cannabis exploités par les trafiquants de drogue, qui vivent dans « une semi-clandestinité qui les empêche de s’intégrer à la vie sociale » par crainte de poursuites judiciaires.

    Par ailleurs, l’étude souligne que le marché mondial du cannabis représente un volume de 13,8 milliards de dollars (11,4 milliards d’euros).

    L’étude a émis des hypothèses sur les destinations possibles du cannabis marocain s’il entre dans le circuit légalisé, notant que l’Europe pourrait être le principal marché pour le cannabis légalisé, plus précisément l’Espagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l’Allemagne, avec une projection de 25 milliards de dollars (20,8 milliards d’euros) d’ici 2028.
    Le Parlement marocain étudie actuellement l’approbation d’un projet de loi historique qui légalise pour la première fois certains usages thérapeutiques et industriels du cannabis, mais qui sanctionne les usages récréatifs, après avoir été approuvé le 11 mars par le gouvernement.

    Avec des informations de l’Agencia EFE

    Pothead Media, 06 mai 2021

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  • Il jetait du haschich de Melilla au Maroc par-dessus la clôture métallique

    Arrêté un mineur sous tutelle qui jetait de la drogue de Melilla au Maroc par la double clôture

    La Garde civile a arrêté à Melilla un mineur sous tutelle dans le centre d’accueil alors qu’il aurait jeté des paquets de drogue de la ville espagnole vers le Maroc à travers la double clôture de six mètres de haut chacune, une pratique qui s’est répandue après la fermeture de la frontière depuis mars 2020 par la crise du coronavirus.

    La Garde civile a arrêté à Melilla un mineur sous tutelle dans le centre d’accueil alors qu’il aurait jeté des paquets de drogue de la ville espagnole vers le Maroc à travers la double clôture de six mètres de haut chacune, une pratique qui s’est répandue après la fermeture de la frontière depuis mars 2020 par la crise du coronavirus.

    Selon un porte-parole du commandement de Melilla, l’intervention a eu lieu après que le contrôle frontalier qui surveille les neuf kilomètres de distance de la double clôture « a noté le lancement de paquets dans la zone de Chinatown, attirant l’attention de l’une des patrouilles agissant, un jeune homme qui errait dans les environs du poste frontière ».

    La source susmentionnée a expliqué que « le jeune homme, alors qu’il quittait les lieux, a fait le geste de cacher quelque chose avec une veste qu’il portait et après son identification, un paquet contenant trois comprimés de haschisch pesant environ 300 grammes a été trouvé à l’intérieur du vêtement ».

    Le détenu est un mineur de 17 ans, de nationalité marocaine et résidant dans le centre d’accueil de ‘La Purisima’, qui a été mis à la disposition du Bureau du Procureur pour les mineurs pour la commission présumée d’un crime de trafic de drogue.

    Enfin, il a souligné que les dispositifs déployés au cours du week-end le long de la clôture frontalière dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue ont donné lieu à cinq autres actions, procédant à la saisie d’un total de 9 400 grammes de haschisch.

    Teleprensa, 4 avr 2021

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  • Légalisation du « cannabis médical » au Maroc : « Une opportunité colossale »

    La légalisation annoncée par les autorités marocaines de la production de cannabis à usage thérapeutique met fin à une hypocrisie. Des milliers de cultivateurs vivent de cette culture officiellement illégale. Un changement majeur, estime Kenza Afsahi, chercheuse au Centre Émile Durkheim (CNRS-Sciences Po Bordeaux).

    Pour Kenza Afsahi, enseignante-chercheuse au Centre Émile Durkheim (CNRS-Sciences Po Bordeaux), le projet de légalisation de la culture et de la vente du cannabis destiné à un usage thérapeutique est une évolution majeure. Le Maroc est le premier producteur mondial de résine de cannabis, aujourd’hui illégale​, et le premier fournisseur des Européens.

    Pourquoi le Maroc a-t-il décidé de légaliser le cannabis à usage thérapeutique ?

    C’est un contexte qui conjugue de nombreux facteurs. Il y a des changements à l’échelle internationale, notamment à l’ONU, dans l’appréciation des politiques face aux drogues, en particulier le cannabis. Et il y a une urgence écologique dans le Rif, principale zone de production au Maroc : faire face aux nouvelles méthodes de cultures très intensives qui ont créé des dégâts environnementaux et qui ont aggravé la situation économique, sociale et sanitaire des paysans.

    Quels enjeux représente cette décision pour le Maroc ?

    C’est un projet colossal qui devra relever des défis politiques, économiques, sociaux et culturels. Mais c’est une réelle opportunité pour construire de nouvelles relations entre l’État et une population qui a vécu dans l’illégalité pendant des décennies. Les enjeux sont aussi sanitaires puisqu’il faudra faciliter l’accès au cannabis pour les malades marocains.

    Est-ce que cette décision impactera la vie des cultivateurs ?

    Pour ceux qui vont adhérer au projet, ils auront de meilleurs revenus garantis par la future agence [chargée de contrôler la production], la possibilité d’une réinsertion sociale, etc. Le projet touche toute la société, ne serait-ce que parce que le cannabis devra être mis à disposition des patients marocains.

    En revanche, le marché du cannabis « médical » ​restera peu important comparé à la production totale [qui alimente les réseaux illégaux de vente en Europe]. La nouvelle législation ne concernera donc pas tous les cultivateurs de cannabis. Une grande partie de la production restera à l’usage « récréatif »​.

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  • Pourquoi le Maroc veut légaliser le cannabis à usage médical

    Catherine Cornet, journaliste et chercheuse

    Le 2 décembre 2020, le Maroc, l’un des principaux producteurs de cannabis au monde, a voté en faveur d’une proposition visant à retirer le cannabis de la liste des substances les plus dangereuses, et donc soumises à des contrôles plus stricts, en tant que membre de la Commission des stupéfiants des Nations unies. Après ce vote, le gouvernement de Rabat a approuvé le 11 mars un projet de loi ouvrant la voie à la légalisation du cannabis à des fins médicales, relançant ainsi un débat de longue date dans le pays.

    Que signifie pour le Maroc la légalisation du cannabis à usage médical ? Dans une interview sur Skype, l’anthropologue Khalid Mouna, de l’université Moulay Ismail de Meknès, actuellement à l’Institut universitaire Iae de Nantes, grand spécialiste des questions liées au cannabis, a parlé d’une « révolution », mais qui « ira très lentement ».

    Le texte de loi, actuellement examiné par le Parlement, prévoit la création d’une agence nationale de régulation, qui aura pour mission de développer un circuit agricole et industriel où les paramètres sont respectés, avec des « coopératives d’agriculteurs disposant d’autorisations » qui cultivent des « variétés de plantes certifiées ». L’objectif du gouvernement, selon le projet de loi, est de « convertir les cultures illégales qui détruisent l’environnement en activités légales durables qui créent de la valeur et des emplois. »

    L’ouverture souhaitée par l’exécutif a relancé des débats qui durent depuis un siècle dans le pays. Dans une édition récente, l’hebdomadaire Tel Quel, qui soutient avec enthousiasme la dépénalisation partielle, titrait « Let us get high all way », faisant un jeu de mots avec kiffer (aimer, jouir) et kif, utilisé pour désigner un dérivé du haschisch populaire au Maroc. Radio 2Mm a ouvert ses micros à Khalid Tinasti, secrétaire général de la Global commission on drug policy, pour expliquer les avantages de la légalisation. Noonpost a publié un rapport sur les cultivateurs appauvris, tandis que sur le site Medias24, un groupe d’experts a discuté des effets sociaux et économiques positifs de la loi proposée.

    Un débat ancien

    En dehors du refrain, même au sein de son propre parti, Abdelillah Benkirane, chef du parti islamiste Justice et Développement (JPD), crie à l’immoralité et menace de démissionner. En réponse, des médias comme le site Article19 ont rappelé que le cannabis a toujours été utilisé dans la médecine traditionnelle arabe. Ibn Sina, connu en Europe sous le nom d’Avicenne, inclut cette plante dans son Canon de la médecine. « Faire à nouveau du cannabis une ressource médicale, que la science islamique utilise et promeut depuis des siècles, sert également à décoloniser le prohibitionnisme marocain, qui est influencé par le prohibitionnisme occidental », peut-on lire sur le site marocain.

    La question remonte en fait à la période coloniale, durant laquelle un prohibitionnisme a été introduit dans le pays, à l’image de celui de l’Europe, explique l’anthropologue Khalid Mouna dans une interview sur Skype. « A l’époque du protectorat, les Français ont d’abord fait pression sur le sultan pour qu’il libéralise le marché et le kif a financé leur campagne coloniale. En 1934, les Français ont mis en place une réglementation sur la vente de cette substance. Les produits à base de cannabis provenant de la partie du Maroc occupée par les Espagnols étaient considérés comme de la contrebande. » L’ère de la prohibition n’a commencé qu’en 1954 avec un dahir (décision du sultan) promu par la France, sous la pression de l’Egypte. « À cette époque, le pays était le plus grand producteur de cannabis », note Mouna. « Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une situation similaire. Les pays du Nord ont été les premiers à légaliser. La Californie a commencé dès 1996. Il y a un net déséquilibre avec les pays producteurs, qui sont au sud. »

    Le cannabis est la substance psychotrope la plus répandue dans le monde et son marché est terriblement inégal, explique Mouna : si l’on parle de chiffres – mais ce ne sont que des estimations faites à partir des données sur les saisies de drogues – en 2014, le marché légal valait 14 milliards de dollars contre un chiffre d’affaires illégal de 140 milliards de dollars. Il est également important de souligner la rapidité avec laquelle « le marché juridique se développe ». Et même dans ce Maroc vient très tard ».

    Le marché mondial connaît en effet une croissance annuelle de 30 %, tandis que le marché européen connaît une croissance annuelle de 60 %, a indiqué le ministère marocain de l’Intérieur dans un communiqué, précisant que la légalisation partielle du cannabis permettrait « d’améliorer les conditions de vie des agriculteurs et de les protéger des réseaux de trafic de drogue ».

    Une étude de la société Grand View Research a estimé que le chiffre d’affaires mondial de la marijuana légale pourrait atteindre 55,8 milliards de dollars en 2025 (environ 50 milliards d’euros), soit cinq fois plus qu’en 2015.

    La culture du cannabis a en fait retardé l’exode rural dans une région montagneuse et isolée

    La légalisation pourrait changer l’horizon de vie de quelque 90 000 familles – c’est l’estimation du gouvernement de Rabat – qui vivent dans le Rif, une région du nord du pays, et qui dépendent pour leur subsistance de la production illégale de cannabis. Sur le plan social, cette culture a en quelque sorte freiné l’exode d’une région rurale montagneuse et isolée, où l’on trouve aujourd’hui une densité assez élevée – environ deux cents habitants au kilomètre carré – notamment dans les provinces de Taounate, Al Hoceima, Chefchaouen, Ouazzane et Tétouan.

    Khalid Mouna, auteur du livre Le bled du kif, a mené de nombreuses recherches dans le Rif. Selon lui, le projet de loi découle également des années d’échec des tentatives de diversification des cultures dans cette région. Le terrain montagneux n’est pas propice à d’autres cultures, comme les pommes, qui se sont révélées être un échec il y a quelques années. Selon Mouna, dans cette région reculée, « le cannabis est un facteur de stabilité sociale depuis des décennies ». Il est donc naturel que la nouvelle ait été accueillie avec prudence par les habitants du Rif, qui ont peur de s’engager dans un circuit dont ils ne connaissent pas les règles. Les anciens vendeurs illégaux devront signer des contrats avec l’État. Tout le monde devra apprendre lentement de nouveaux codes ».

    La légalisation mettra également en lumière d’anciens litiges non résolus, liés à des divisions foncières ou à des questions environnementales. La production de cannabis repose aujourd’hui sur une exploitation très intensive des ressources en terre et en eau dans une région qui souffre de pénurie d’eau. L’utilisation d’engrais potentiellement toxiques et la déforestation pourraient endommager l’écosystème à jamais, a déclaré Mouna. Là encore, les autorités devront établir des règles « qui tiennent compte de l’environnement, puisqu’elles auront le monopole du type de semences que les agriculteurs pourront utiliser. »

    Il s’agit également de savoir dans quelle mesure les agriculteurs seront intéressés par la transformation de leurs cultures de cannabis récréatif en cannabis médical.

    L’anthropologue rappelle que sur le marché illégal, « la plupart des exportateurs sont des étrangers et les gains réels sont réalisés par eux, et non par les agriculteurs. Le rêve de rencontrer le bon intermédiaire est très profondément ancré dans l’imaginaire de ces agriculteurs. Chacun espère rencontrer le vendeur international qui le rendra riche ».

    Un autre écueil de la légalisation, comme on l’a vu en Colombie ou au Népal, est que pour les petits agriculteurs « les grandes entreprises pharmaceutiques pourraient prendre la place des barons de la drogue ». Il est donc essentiel de rappeler que le cannabis au Maroc a également des usages traditionnels, et que dans certains pays africains, cette plante est utilisée dans l’herboristerie traditionnelle, au même titre que la menthe. « Il faut valoriser l’usage cosmétique et médicinal de ce produit dans l’industrie marocaine, un usage qui n’a pas encore disparu, comme cela s’est produit en Europe », poursuit Mouna.

    Malgré toutes ces questions, conclut l’anthropologue, la diversification du marché est certainement une bonne nouvelle, attendue depuis longtemps : des pays comme le Liban ou Israël avaient déjà légalisé le cannabis médical, sans attendre la décision de l’ONU. Aujourd’hui, Israël est très intéressé par ce qui se passe au Maroc, où un nouveau marché pour ses semences pourrait s’ouvrir.

    Le Maroc se positionne comme un leader en Afrique, conclut Mouna : « Il y a déjà des entreprises pharmaceutiques très dynamiques dans le pays. La légalisation pourrait leur permettre de faire un nouveau bond en avant. »

    Internazionale, 23 mars 2021

    Etiquettes : Maroc, Cannabis, haschich, Kif, drogue, psychotropes, légalisation,