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  • Le journaliste Radi Ellili aux camps des réfugiés sahraouis

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Mohamed Radi Ellili, presse, journalisme,

    Pour la première fois le célèbre journaliste sahraoui Mohamed Radi Ellili s’est rendu vendredi aux camps des réfugiés sahraouis de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie. Il jouit d’une grande estime auprès ses sahraouis en raison de ses emissions en direct depuis la France où il s’est installé en tant que réfugié politique.

    Les droits de l’homme ne sont pas respectés au Maroc. Encore moins dans les territoires occupés de force du Sahara Occidental. Rabat craint les Sahraouis. Même s’ils baisent la main du roi. C’est ce qu’affirme Mohamed Radi Ellili, un journaliste sahraoui, qui a vu sa carrière professionnelle écourtée, car il affirme avoir été licencié et empêché d’accéder au siège de la Société nationale marocaine de radiotélévision, la télévision publique marocaine, où il était la vedette du journal télévisé dans une chaîne de télévision publique.

    Mohamed Radi est techniquement espagnol. Il est né à El Aaiun en août 1975, alors province espagnole, et capitale du Sahara occidental occupée plus tard par le Maroc, dont la souveraineté n’est pas reconnue par les Nations unies.

    En 1999, après avoir terminé ses études de radiojournalisme, il commence à travailler, sans contrat, pour la Télévision nationale à Rabat. Facturant beaucoup moins cher que ses homologues d’origine marocaine. « Ils m’ont payé un salaire de subsistance, sans cotisations et sans couverture maladie, alors que je faisais le même travail que mes collègues », affirme-t-il.

    A ses débuts, il était correspondant pour la télévision saoudienne MBC et présentateur pour la chaîne de télévision iranienne Al Alam, à Téhéran. En 2006, après avoir obtenu simultanément des diplômes en journalisme télévisé et en sociologie, il est finalement embauché par la Société nationale de la radiotélévision marocaine (la chaîne publique marocaine), mais sans reconnaissance de son ancienneté.

    C’est un bon professionnel, il est formé et il se débrouille bien devant la caméra. Le régime d’occupation se sert de ses origines sahraouies pour donner une image de normalité, d’égalité des chances et d’intégration des sahraouis dans le système du Makhzen. Mohamed Radi le sait, et il s’y prête parce qu’il est obligé de s’accrocher à son unique gagne-pain.

    Nous sommes en 2004 et il travaille sans contrat. C’est un Sahraoui formé académiquement, qui travaille pour sa chaîne présentant l’actualité à El Aaiun. Deux ans plus tard, ils l’engagent ; il se souvient : « ils m’ont promu et m’ont transféré à Rabat, où après avoir présenté des journaux télévisés à des moments différents, ils m’ont confié celui qui avait la plus grande audience ». Battre des records aux heures de grande écoute . « Mes actualités sont les plus regardées, de loin, par rapport à celles des autres chaînes. La société d’études médias Maroc Metri m’attribue les meilleurs records d’audience : une part de 40% », clame-t-il fièrement.

    Le journaliste travaillait sous les ordres de jusqu’à trois directeurs de l’information de sa chaîne, mais son poste était inamovible. Il est l’image de l’information télévisée, le seul présentateur sahraoui, la face visible d’un processus normalisateur d’intégration des Sahraouis dans la vie du Maroc. C’est du moins l’image que l’occupant veut donner. Son entreprise parraine divers cours de spécialisation en France et la BBC à Londres.

    Il est envoyé spécial dans différentes parties du monde, chargé de couvrir cinq rounds de négociations entre le Maroc et le Front Polisario. Sa vie professionnelle et personnelle lui sourit. Jusqu’à ce que, assure-t-il, Fátima Barudi débarque dans la direction des services d’information. Le mari de cette dernière, Mohamed Doudi, est le chef du Bureau d’Information de la Maison Royale.

    « Cette dame ne me fait pas confiance à cause de mes origines sahraouiess – se lamente-t-il. Elle me traite de façon humiliante. Il ne m’appelle jamais par mon nom, elle m’appelle « le Sahraoui de la khaïma » (khaïme est la tente traditionnelle des nomades sahraouis. Ils ne me laissent pas présenter les résultats des élections et ils m’interdisent de voyager pour couvrir différentes informations d’intérêt. Au cours des trois dernières années, ils ne m’ont permis de voyager qu’une seule fois. Ils m’interdisent d’écrire et de mettre en tête d’affiche les nouvelles que je dois présenter.

    Mohamed Radi assure qu’il commence à mordre la poussière. Cette directrice de l’information envoie une lettre à sa hiérarchie indiquant qu’elle a « perdu confiance » en son présentateur vedette, lui reprochant une faute professionnelle. Ils le punissent avec une suspension d’emploi et de salaire pendant huit mois. Une fois réintégré dans son poste, les épisodes de harcèlement au travail se succèdent. Il demande une semaine de congé et lorsqu’il revient au siège de son travail, le 17 juin 2013, le gardien lui interdit d’entrer, selon lui, sur ordre de ses supérieurs, sans identifier personne. Il est licencié oralement et sans aucun document pour le prouver.

    Le présentateur vedette se rend alors devant les juridictions pénales et prud’homales, où il engage les actions correspondantes pour faire rétablir ses droits. Il assure être soutenu par plus de 30 associations différentes d’avocats, de défense des droits de l’homme et de différents secteurs de la société civile au Maroc, où il a fait le tour de 17 villes pour dénoncer son cas. Il a écrit à tous les partis politiques du Maroc et « bien qu’à titre personnel ils me témoignent leur soutien et leur solidarité, 39 parlementaires parmi eux, aucun parti ne m’a répondu ».

    Mohamed Radi s’estime dénigré en tant que sahraoui, stigmatisé et « soupçonné d’avoir donné des informations privilégiées et sensibles au Front Polisario ». La présence de son cousin, Mohamed Lamin Ahmed, un des leaders fondteurs du mouvement de libération sahraoui, est utilisée par les marocains pour l’accuser. Du racisme pur et dur. Celui dont j’entendais parler lorsque j’étais à l’université. Un racisme qui fait que les marocains pensent que les sahraouis sont des ignorants, paresseux. Ils les appellent « les frères de leurs chameaux ». Le jour où il a commencé à présenter le journal télévisé, personne ne voulait croire que je suis sahraoui. « Mon propre directeur m’a dit que ce n’était pas ma place et que je devais retourner dans le sud. Ma réussite professionnelle, étant sahraoui, les dérange », affirme Ellili.

    La direction de la chaîne, n’ayant aucun argument pour justifier mon limogeage, a opté pour l’accusation à connotation politique. Il prétedent qu’il est un agent infiltré du Front Polisario.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario

  • Italie : aide humanitaire d’un million d’euros pour les réfugiés sahraouis à Tindouf

    Tags : Sahara Occidental, Italie, PAM, réfugiés, Algérie, Tindouf, Maroc,

    L’Italie soutient les mères et les enfants réfugiés sahraouis en Algérie par le biais des programmes d’alimentation scolaire et de nutrition du PAM

    ALGER – Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a accueilli une contribution d’un million d’euros du gouvernement italien qui aidera à fournir des repas scolaires quotidiens aux enfants fréquentant les écoles et les crèches des camps de réfugiés de Tindouf.

    Les fonds aideront également le PAM à fournir des aliments nutritifs spéciaux pour traiter et prévenir la malnutrition aiguë modérée chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes et allaitantes.

    « Cette contribution arrive au bon moment car elle couvrira les besoins urgents des réfugiés au cours des premiers mois de l’année », a déclaré Imed Khanfir, représentant du PAM et directeur de pays en Algérie. « Le PAM est reconnaissant au peuple et au gouvernement italiens pour leur soutien continu et pour avoir doublé le montant de la contribution par rapport à l’année dernière. Ce don des plus appréciés nous permet d’avoir un soutien ininterrompu dans les camps de réfugiés.

    L’alimentation scolaire est essentielle pour garantir que les enfants réfugiés, déplacés ou dans d’autres contextes vulnérables reçoivent une éducation. Un repas scolaire quotidien est une incitation pour les parents et les enfants à s’inscrire à l’école et à suivre régulièrement les cours. Le PAM utilisera des fonds de l’Italie pour fournir à chaque enfant une collation nutritive en milieu de matinée qui comprend du porridge à base de Gofio, du lait écrémé en poudre, de l’huile enrichie en vitamines et du sucre, ainsi qu’un paquet de biscuits à haute teneur énergétique pour conjurer la faim. qui affecte la capacité des enfants à se concentrer pendant une longue journée d’école.

    « Le gouvernement italien suit avec une grande attention la situation humanitaire dans les camps sahraouis », a déclaré l’ambassadeur d’Italie en Algérie Giovanni Pugliese. « Au cours des dernières années, nous avons assuré un soutien continu au Programme alimentaire mondial, car nous sommes convaincus que l’accès à des aliments nutritifs et la sécurité alimentaire doivent être garantis à tous. C’est pourquoi nous avons décidé de doubler notre contribution au PAM, en la portant à 1 million d’euros.

    L’Italie a été un partenaire important du PAM en Algérie, fournissant depuis 2002 un total de près de 12,5 millions de dollars.

    Depuis plus de 40 ans, les réfugiés sahraouis vivent dans des conditions extrêmement difficiles dans le désert du Sahara, au sud-ouest de l’Algérie. Hébergées dans cinq camps de réfugiés près de la ville algérienne de Tindouf, les familles de réfugiés dépendent principalement de l’aide du PAM pour leurs besoins alimentaires car les opportunités d’emploi et de moyens de subsistance sont limitées.

    Le PAM soutient les réfugiés du Sahara Occidental en Algérie depuis 1986. Les opérations du PAM en Algérie sont menées et suivies en collaboration avec des organisations nationales et internationales pour s’assurer que l’aide alimentaire parvient aux personnes auxquelles elle est destinée.

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    #Italie #HCR #Sahara_Occidental #Maroc #PAM #Algérie

  • France : L’expression « Sahara marocain » bannie

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Rachid M’Barki, BFMTV, Team Jorge, presse,

    RACHID M’BARKI LICENCIÉ DE BFM TV
    Journalistes français, attention ! Voilà ce qu’il vous en coûtera de dire « Sahara marocain » au lieu de « Sahara occidental »

    Il a été procédé, ce jeudi, au licenciement du journaliste Rachid M’Barki par le directeur de la chaîne française « BFMTV ». Le motif : une grave erreur professionnelle qui consiste en la diffusion de faux reportages tendant à approuver l’occupation du Sahara occidental par le Maroc.

    Le directeur de BFMTV a déclaré que l’enquête interne menée par l’administration a montré qu’entre 2021 et 2022, M’Barki était impliqué dans la diffusion de plusieurs reportages qui ne correspondaient pas à la ligne éditoriale. Il a souligné que le contrat de M’Barki avec la chaîne a pris fin le 21 février 2023.

    Une désinformation made in Israël

    Mi-février 2023, une enquête menée par un groupe international de 100 journalistes a révélé l’affaire impliquant le présentateur de BFMTV Rachid Mrbarki, accusé d’être soumis à une influence extérieure et liée à un vaste projet de désinformation mené par une société israélienne.

    BFM a ouvert une enquête interne en janvier dernier en raison de ces soupçons. Vogele, son directeur, a precisé que M’Barki « a réussi à demander des documents d’illustration « à la dernière minute », « lorsque le rédacteur en chef était occupé à autre chose ».

    M’Barki a utilisé le terme « Sahara marocain », au lieu de « Sahara occidental » , comme l’ont rapporté plusieurs médias français.

    En réponse à une question de Politico, M’Barki a admis qu’il « utilisait des informations qui lui venaient d’informateurs » sans nécessairement suivre « la voie habituelle de l’édition ».

    M’Barki, 54 ans, qui a rejoint la chaîne en tant que présentateur principal depuis sa création en 2005, a reconnu « l’ingérence » et la possibilité d’une erreur professionnelle dans le jugement qui l’aurait conduit à « présenter un service à un ami ».

    Le journaliste a été suspendu le 11 janvier 2023 par le directeur de la chaîne Marc-Olivier Vogel, qui a expliqué aux collaborateurs qu’il devait prendre cette décision après avoir été alerté sur des informations potentiellement biaisées diffusées à l’antenne.

     » BFM, victime de cette histoire »

    La personne qui l’a alerté est le journaliste Frédéric Mezzo, alors en poste à la cellule d’investigation de Radio France, dans le cadre d’une enquête plus large baptisée « Story Killers » coordonnée par le consortium Forbidden Stories. Frédéric Metzou a informé Marc-Olivier Vogel de la découverte du pot aux roses.

    « Il ne fait aucun doute que BFM est victime dans cette histoire », a déclaré le directeur général de la chaîne d’information, Marc-Olivier Vogel, à Radio France Inter après avoir ouvert une enquête interne et suspendu le journaliste de 54 ans.

    L’enquête, menée par le groupe de journalistes Forbidden Stories, auquel la cellule d’investigation du Monde et de Radio France a contribué pour le compte de la France, a établi que cette affaire est liée à un vaste projet de désinformation mené par une société israélienne qui vend ses services autour du monde.

    Faux comptes sur Internet, faux contenus sur les réseaux, piratage, manipulation des élections…

    Le journal israélien Haaretz a rapporté que la société s’est ingérée dans 30 élections à travers le monde, et qu’elle a commencé cette activité il y a plus de deux décennies, et a déclaré qu’elle « menace la démocratie ».

    Les journalistes d’investigation ont pu interviewer un responsable de cette cellule en Israël, où se trouve l’équipe de Jorge.

    Et il leur a assuré, à l’appui d’une présentation devant eux, qu’il pouvait automatiquement créer de faux comptes sur Internet, écrire du contenu sur les réseaux sociaux, ou pirater des e-mails ou des comptes sur l’application Telegram, afin d’influencer notamment les campagnes électorales.

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    #Maroc #France #BFMTV #Rachid_Mbarki #Sahara_Occidental #Presse #Team_Jorge

  • Espagne : Distribution d’un guide anti-Pegasus

    Espagne : Distribution d’un guide anti-Pegasus

    Tags : Espagne, Maroc, espionnage, Pegasus, Pedro Sanchez, CNI, Sahara Occidental,

    À la lumière des accusations contre le Maroc… Un guide contenant des instructions des services de renseignement espagnols pour les hauts fonctionnaires a été distribué pour faire face aux effets liés à Pegasus.

    Cette décision intervient à la lumière des accusations portées contre le Maroc pour l’espionnage de responsables espagnols.

    Un journal espagnol a déclaré que le service de renseignement avait distribué un guide aux hauts responsables du pays pour éviter l’espionnage de leurs téléphones après le scandale « Pegasus ».

    El Diario a indiqué que cette décision intervient à la lumière des accusations portées contre le Maroc pour l’espionnage de responsables espagnols, dont le Premier ministre, Pedro Sanchez.

    Le journal affirme que les soupçons sur le rôle sombre des puissants services d’espionnage du Maroc en Espagne augmentent, notant que le mouvement de renseignement en est la preuve.

    Éviter de nouvelles interférences 

    Le journal a déclaré qu’après le scandale Pegasus et l’attaque du téléphone portable du Premier ministre et des ministres Fernando Grande-Marlaska et Margarita Robles, le service de renseignements espagnol a distribué un guide utile pour éviter de nouvelles interférences dans les appareils utilisés par les hauts fonctionnaires qui disposent d’informations « sensibles » pouvant affecter la sécurité nationale.

    La décision des services de renseignement espagnols intervient malgré le fait qu’en juin dernier, les services de renseignement espagnols ont exclu le « vol » par Rabat d’informations sensibles sur le téléphone de Sanchez et ont démenti que les Marocains ont exercé un chantage pour  pousser l’Espagne à un changement historique de sa position sur la question du Sahara occidental, selon « Le « Confidentiel .

    Dans son interview au journal, l’agence rejette que le changement unilatéral de la position du gouvernement espagnol concernant le Sahara ait été motivé par le chantage de Rabat.

    Le journal a indiqué que les services de renseignement ont confirmé qu’ils « n’avaient commis » aucune erreur de sécurité

    En juillet 2021, une enquête approfondie menée par plus de 80 journalistes dans dix pays a révélé que Pegasus avait été utilisé contre au moins 50 000 personnes dans le monde.

    L’information a d’abord été divulguée à Amnesty International et à l’ONG française « Forbidden Stories », qui l’ont signalée à plus d’une douzaine de médias.

    En particulier, des accusations ont été portées contre le Maroc pour avoir acheté le programme au groupe israélien « NSO » et pour avoir utilisé son appareil de renseignement « Pegasus » à des fins d’espionnage.

    #Espagne #Maroc #Sahara_Occidental #Pegasus #Espionnage #CNI

  • La fabrique de la démocratie

    Tags : Algérie, Maroc, France, Sahara Occidental,Tindouf, Béchar,

    par Nadir Marouf


    Un souvenir me revient inopinément, me ramenant à la pièce d’Antigone, non celle de Sophocle, mais dans sa version moderne de Jean Anouilh (1946) qui, critiques d’alors, plaidait pour le Maréchal Pètain qui, tout comme le roi Créon, selon ses critiques d’alors, en faisant exécuter Etéocle et Polynice, frères d’Antigone et fils adultérins de d’Oedipe, n’agissait que pour mettre de l’ordre dans la Cité. Ainsi Petain aurait été mû par le souci de préserver la France de la destruction fatale. Vingt ans plus tard, dans le contexte embrouillé de mai 1968, une certaine presse, proche de la droite, prêtait au général de Gaulle la même vertu réparatrice, versus conservatrice, pour la préserver de l’anomie. Curieusement, si cette pièce surgit aujourd’hui dans la mémoire, C’est parce que, entamant mes études supérieures à Strasbourg ( 1961-62 ), je tenais le rôle de Créon, me vieillissant pour la circonstance avec les cheveux enfarinés.

    Dans une des répliques animées du roi s’adressant à sa nièce Antigone, pour l’avoir défié, il explosa : « Mais essaie de comprendre une minute toi aussi, petite idiote. J’ai bien essayé de te comprendre, moi! Il y en a pourtant qui mènent la barque. Cela prend l’eau de toutes parts .Et le gouvernail est là qui ballotte, l’équipage ne veut plus rien faire .Il ne pense qu’à piller la Calle, et toutes ces brutes vont s’entredéchirer pour ne penser qu’à leur peau et à leurs petites affaires…Crois-tu alors qu’on a le temps de faire le raffiné, de se demander s’il faut dire oui ou non, ou de se demander s’il faut payer trop cher un jour ou être un homme après… ». Mes camarades, tous de gauche, considéraient à juste titre en ce mois de mai 1962, que le thème de la pièce était d’actualité, face à l’ambiance de désordre qui régnait tant en Algérie que dans l’ex-métropole. À tort ou à raison, cette ambiance de désordre, je la ressens aujourd’hui, à la faveur des voix dissonantes que nous livre la presse, notamment étrangère et, plus généralement, les coups-bas « extérieurs » contre notre pays se manifestant à géométrie variable, et prenant prétexte de nos maladresses politiques supposées à l’égard de nos voisins, voire de nos manquements aux règles éthiques des droits droits humains, précisément des droits associatifs, en vertu de quoi notre pays serait de plus en plus boudé. Sans vouloir tomber dans le piège du conformisme béat, je voudrais m’arrêter un instant sur le concept le plus revendiqué et en même temps le moins évident dans le monde que nous vivons, celui de « démocratie ».

    LA DÉMOCRATIE EN QUESTION

    Sans vouloir m’engouffrer dans un débat œcuménique sur un concept qui fait aujourd’hui inflation, je m’en tiendrai aux problématiques les plus partagées, qu’elle que soit leur provenance géographique, en me limitant aux questions de l’heure. Concernant le drame qui divise la planète en ce 21e siècle, celui du conflit entre l’Occident et le monde slno-slave, des voix divergentes se font entendre sur les tenants et aboutissants de la guerre en Ukraine.

    Les thèses soutenues par François Asselineau, comme par Emmanuel Todd, appartenant chacun à des obédiences philosophiques différentes, remettent en cause le bien-fondé de l’argument moral au nom duquel l’Ukraine doit être défendue contre la Russie.

    Si cette dernière est accusée de se prévaloir de ses scories impériales, peut-on fermer les yeux sur une geopolotique euro-américaine qui tient à sauvegarder son hégémonie sur le reste du monde, n’ayant rien d’autre à démontrer que son attachement pour la liberté individuelle. L’OTAN a été inventée pour protéger l’Occident de toute intrusion à l’intérieur de ses limites géographiques. Mais quid de l’invasion en Libye, en Irak, en Afghanistan, pour ne pas citer la Françafrique. La Chine étant loin de toute culture expansionniste, le danger qu’elle suscite auprès de l’Occident, et des USA en particulier, vient de ce qu’elle réussit dans la pédagogie d’une rationalité économique inventée par l’Occident lui-même.

    AU PLUS PRES DE NOS RÉGIONS

    Une bonne partie de l’Afrique entend se libérer du joug neocolonial qui a miné ses richesses, avec la complicité d’oligarchies internes de plus en plus désavouées aujourd’hui par leurs peuples.

    L’Algerie se reveille d’une longue saga faite de prédations multiples au cours des décennies passées, en nouant de nouvelles alliances, ce qui n’est pas toujours du goût de ses voisins.

    Elle se bat becs et ongles contre un Makhzen qui fait feu de tout bois pour lui barrer le chemin, soit en sabordant ses projets de développement, s’agissant par exemple du projet de gazoduc Trans-Saharien, soit en nouant des accords, y compris militaires, avec Israël, récemment avec l’Espagne qui entend se rapprocher aujourd’hui de la Mauritanie pour y extraire son gaz. Le fait que l’Algerie s’engage à ouvrir un accès aux confins sud-ouest pour accéder au marché du Sahel devient un casus belli aux yeux du Maroc, bientôt à celui de l’Espagne.

    La stratégie pacifique choisie par notre pays, tant pour sauvegarder son patrimoine que pour se défendre contre toute ingérence extérieure, se heurte de plus en plus à des remises en cause internes, cette fois, provenant de milieux contestataires, dont la volonté affichée est celle de la liberté d’expression, le plus souvent animée par des velléités séparatistes encouragées et soutenues par le Maroc et Israël, et dans une certaine mesure la France.

    Bien sûr, la démocratie chez nous est loin d’être acquise. Le chemin pour y parvenir est rude et requiert le temps long.

    Inutile de s’attarder ici sur les apories d’un système de gouvernance qui, pour se concrétiser, doit tenir compte des difficultés multiples à réaliser le vivre-ensemble, l’apprentissage de la citoyenneté au quotidien.

    Mais ce pays ne peut lutter sur tous les fronts à la fois. D’où le sens à ma citation en exergue de ce papier, celle de Créon s’adressant à Antigone qui « veut tout tout de suite ».

    La multiplicité endémique des chaînes d’information implantées à l’étranger, notamment au Maroc en France, comme celle toute récente de Canal 22, constitue une guerre à outrance menée tambour battant par certains compatriotes, avec la bénédiction, voire le financement de ceux qui, de toute évidence, n’aiment pas l’Algerie.

    Pour finir avec ce sombre tableau, il arrive que parmi nos concitoyens qui vivent dans leur pays, il en est qui ne comprennent pas le bras de fer qui nous oppose au Makhzen, désireux sans doute de visiter le Maroc pour y faire leur marché ou tout simplement s’y rendre pour des motifs touristiques. Ces personnes semblent sourdes à la réalité du conflit principal qui menace notre frontière .

    Dans de nombreux articles de presse ( Quotidien d’Oran, Débat 6/9/21 – 28/5/22 entre autres ), j’ai essayé de montrer que toute adhésion par mon pays au principe de la marocanité du Sahara occidental entraine ipso facto – pour les memes raisons historiques – la cession au Makhzen de l’erg occidental allant de Bechar à Reggane, incluant au passage les zones de Timimoun, Adrar et Aîn-Salah, soit la superficie de 700.000 km2. Cette revendication est permanente depuis la déclaration de Allal El Fassi en 1956 ! Qu’on se le rappelle.

    Ce fait est indépendant des appréciations de nos citoyens à l’égard de la politique intérieure de notre pays.

    Source

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental

  • L’affaire Rachid M’Barki sème la panique parmi les journalistes franco-marocains

    Tags : France, Maroc, presse, lobbying, BFMTV, Rachid M’Barki, Sahara Occidental,

    Le licenciement du journaliste de BFMTV Rachid M’Barki en raison, entre autres, de sa partialité dans le conflit du Sahara Occidental risque de semer la zizanie parmi les journalistes franco-marocains opérant dans les chaînes françaises dont France2 qui en 2017, coupable de parti pris en faveur du Maroc dans le conflit qui l’oppose aux sahraouis.

    Dans ce documentaire, qui relaie la position du Maroc sur le sahara occidental, Ali Baddou, prête sa voix aux aux images de Yann-Artus Bertrand. Selon le MRAP, le documentaire est un « publi-reportage financé par le pays désireux de se montrer sous un jour flatteur et s’apparente en fait à un outil de propagande du pouvoir marocain ». Voici le texte intégral de son commentaire:

    France 2 relai du pouvoir marocain ?

    En juin 2017, la chaîne publique France 2 a diffusé un film documentaire « Le Maroc vu du ciel » avec des photos d’avion de Yann Arthus Bertrand et des commentaires du journaliste Ali Baddou. Magnifiant le Maroc, vantant son développement et sa démocratie, il contribuait à la désinformation du public français, en affirmant notamment, au mépris du droit international, que le Sahara occidental était une province marocaine. Ce film avait suscité en 2017 de très nombreuses réactions par voie de presse et vers le médiateur de France Télévision qui avaient amené le photographe à préciser qu’il « s’associait à la douleur du peuple sahraoui et soutenait le processus démocratique exigé par les Nations unies ».

    La direction de France 2 n’a tenu aucun compte de ses remarques, ni des protestations, puisqu’elle a reprogrammé ce film le mardi 10 décembre. Alerté par de nombreux comités locaux, le MRAP dénonce la rediffusion de ce film qui ressemble à un publi-reportage financé par le pays désireux de se monter sous un jour flatteur et s’apparente en fait à un outil de propagande du pouvoir marocain. Dakhla et El Aaiun sont présentées comme des villes marocaines. Le documentaire, qui n’est pas avare d’images vues d’avion, n’en donne aucune du mur de sable de 2700km qui scinde le territoire du Sahara occidental et sépare les familles sahraouies. Les commentaires dithyrambiques d’Ali Baddou relaient ouvertement les thèses du pouvoir marocain ; il va même jusqu’à prétendre que « la Marche Verte » de novembre 1975 était destinée à libérer pacifiquement les « provinces du Sud » de l’occupation espagnole alors que c’était le début de l’occupation et de la colonisation illégales du Sahara occidental condamnées par le Conseil de sécurité des Nations unies.

    La carte du Maroc, présentée à plusieurs reprises, inclut le territoire du Sahara occidental alors qu’aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc. En 2016 et 2018, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a confirmé l’avis de la Cour de Justice Internationale de La Haye d’octobre 1975 en précisant clairement que le Maroc et le Sahara occidental sont deux entités distinctes et séparées selon le droit international. Le Sahara occidental est considéré par l’ONU comme un territoire non autonome en voie de décolonisation. Depuis 1991, une mission des Nations unies (Minurso) est en charge d’organiser un référendum d’autodétermination qui n’a pas encore été réalisé à cause des manœuvres d’obstruction du Maroc soutenue par certains pays, dont la France.

    Au nom du droit des téléspectateurs à une information correcte et du droit du peuple sahraoui à une information objective sur la situation au Sahara occidental, le MRAP demande à la direction de France 2 de programmer un film sur le Sahara occidental (comme par exemple le film « Les Enfants des nuages » de Javier Bardem qui a reçu le prix Goya en Espagne) et d’organiser un débat contradictoire sur le conflit du Sahara occidental en donnant la parole à des juristes internationaux, des universitaires, des responsables d’associations françaises, marocaines, sahraouies et, bien sûr, aux représentants du Front Polisario qui lutte pour l’autodétermination et l’indépendance du peuple sahraoui.

    Paris le 13 décembre 2019

    #Maroc #France #Presse #Rachid_Mbarki @France2tv #BFMTV #Team_Jorge

  • Rachid M’Barki licencé de BFMTV, la chaîne porte plainte

    Tags : France, Maroc, BFMTV, Team Jorge, Israël, Sahara Occidental, Rachid M’Barki, désinformation,

    Le présentateur phare de BFMTV est mis en cause dans le cadre d’une vaste entreprise de désinformation pilotée par une officine israélienne.

    MÉDIAS – D’abord « dispensé d’activité », Rachid M’Barki a désormais été licencié de BFMTV. C’est ce que la direction de la première chaîne d’info en continu de France a annoncé au sein de l’entreprise, ce jeudi 23 février, comme l’ont révélé plusieurs médias, dont Télérama et Le Parisien.

    La décision a été prise à l’issue d’une enquête en interne, motivée par « les révélations de Radio France relatives aux agissements du journaliste », précise le directeur de la chaîne, Marc-Olivier Fogiel, dans un mail en interne. Les investigations « ont permis d’identifier plusieurs séquences, entre 2021 et 2022, qui ont été diffusées sans respect des process de validation et de la ligne éditoriale ».

    Dans ce même message, que Télérama a pu consulter, il précise que « ces manquements sont de la seule responsabilité » du journaliste. De fait, la direction « a décidé de mettre fin à son contrat de travail le 21 février 2023 » et « une plainte contre X relative aux faits dont BFMTV a été victime a été déposée le 22 février 2023 ».

    Des séquences problématiques

    Employé depuis 17 ans, le journaliste de 54 ans est mis en cause, depuis le début du mois de février, pour avoir diffusé dans son JT de la nuit des sujets sans l’accord de sa hiérarchie. Et qui plus est, sur fond d’influence extérieure.

    Au centre des interrogations figure notamment un sujet sur un forum économique entre le Maroc et l’Espagne organisé en juin. En lançant le sujet, selon un extrait encore visible sur les réseaux sociaux, Rachid M’Barki indique que ce forum a été « rendu possible par le réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays depuis la reconnaissance par l’Espagne du Sahara marocain ».

    Cette expression désigne le Sahara occidental, région contrôlée en grande partie par le Maroc mais revendiquée par le Front Polisario soutenu par l’Algérie. Cette question est source de tensions entre Rabat et Alger.

    L’enquête de Forbidden Stories

    C’est ce qui ressort en partie d’une enquête menée par le consortium international de journalistes Forbidden Stories, auquel ont contribué pour l’Hexagone la cellule investigation de Radio France et Le Monde. D’après l’enquête, les brèves diffusées par Rachid M’Barki avaient trait à des oligarques russes, au Qatar, au Soudan, au Cameroun, ou encore au Sahara occidental et auraient été « fournies clés en main pour le compte de clients étrangers ».

    Ce que décrivent les journalistes, c’est une vaste entreprise de désinformation pilotée par une officine israélienne du nom de Team Jorge. Cette société mystérieuse qui travaille notamment avec des entreprises, des milliardaires, des suspects de crimes ou des figures politiques « ne semble avoir aucune existence légale et a été créée par des anciens du Mossad et de l’armée israélienne ».

    Ils indiquent avoir « identifié une vingtaine d’opérations de désinformation au profit d’États, d’entreprises ou de riches individus ». Les séquences problématiques avec Rachid M’Barki en font partie. Le consortium avait alerté BFMTV de leur existence avant la diffusion de leur enquête dans la presse, à la mi-février.

    Par Le HuffPost avec AFP, 23/02/2023

      #BFMTV #Team_Jorge #Maroc #Sahara_Occidental

    • Qatargate : Les 1,5 million d’euros saisis n’est que la pointe de l’iceberg

      Tags : Parlement européen, corruption, Maroc, Qatar, Eva Kaili, Antonio Panzeri,

      Le Qatar et le Maroc n’auraient pas déboursé 1,5 million d’euros, mais « plusieurs millions » pour soudoyer des membres du Parlement européen. Politico écrit cela sur la base du mandat d’arrêt contre Eva Kaili, l’une des figures clés du scandale.

      Depuis la révélation du scandale des pots-de-vin, la police belge a déjà trouvé environ un million et demi d’euros en liquide. Les enquêteurs ont pu relier environ la moitié d’entre eux à Eva Kaili, l’eurodéputée grecque qui est en prison comme l’un des principaux suspects du scandale. Une autre grande partie de la somme a été trouvée dans les quartiers de l’eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri.

      Mais selon le mandat d’arrêt de Kaili, que le média européen Politico a pu consulter, la police soupçonne qu’il s’agit en réalité de « plusieurs millions d’euros ». Ils n’ont pas encore tous été retrouvés. Le porte-parole du parquet belge confirme à Politico que la police enquête toujours sur le montant total.

      PAS DE NOUVEAUX NOMS

      La révélation augmente encore l’ampleur du scandale de la corruption. Bien que le montant total ne soit pas la seule chose qui compte, déclare le professeur de politique européenne Hendrik Vos (UGent). « Bien sûr, cela en dit long sur la volonté du Maroc et du Qatar de vérifier leur image. Mais la principale question pour moi demeure : combien de personnes sont impliquées ? Lorsque l’affaire est sortie pour la première fois, il a été suggéré que ce que nous savions n’était que le début. Mais j’ai l’impression que s’il y a des noms supplémentaires, ils commenceront à sortir maintenant de toute façon. Jusqu’à présent, cela ne concernait qu’une poignée de personnes, qui avaient apparemment un besoin urgent d’argent. D’une certaine manière, il est donc également rassurant que la corruption ne soit pas si profondément enracinée au parlement.

      En tout cas, Politico ne mentionne aucun nouveau nom. Cependant, après l’arrestation de son mari et coaccusé Francesco Giorgi, Kaili aurait cité à la fois Panzeri et deux autres députés européens inconnus. Le mandat d’arrêt mentionne également une Néerlandaise avec qui Kaili van Panzeri n’était plus autorisé à avoir de contact. En outre, le document identifie le ministre du travail qatari Ali bin Samikh Al Marri comme une figure centrale. Il aurait « vérifié » Panzeri.

      Kaili et son mari sont tous deux en prison, soupçonnés de corruption et de blanchiment d’argent, mais maintiennent leur innocence. Selon le mandat d’arrêt, il y a suffisamment de preuves. Par exemple, Kaili aurait su que son mari avait acheté un deuxième appartement, à son nom, avec de l’argent du Qatar.

      #Qatargate #Marocgate #Moroccogate #Parlement_européen #Corruption

    • Une association liée à des proches de Jack Lang aurait bénéficié de dons de Jeffrey Epstein

      Tags : Maroc, Jack Lang, Jeffrey Epstein, pédophilie, pédocriminalité, Association pour la promotion de la politique culturelle nationale,

      9 oct. 2020

      Dans un article publié le 5 octobre 2020, le site d’information américain Daily Beast a révélé qu’une organisation dirigée par des proches et anciens proches de Jack Lang aurait reçu, en 2018, la somme de 57 897 dollars (environ 49 000€) de la part de Gratitude America LTD, une ONG appartenant à l’homme d’affaires et pédocriminel américain Jeffrey Epstein. Cette organisation, nommée Association pour la promotion de la politique culturelle nationale menée dans les années 80 et 90 du XXe siècle, serait l’un des trois derniers groupes – et le seul français – à avoir reçu des fonds de Jeffrey Epstein. La mission officielle de l’association est de promouvoir les grands leaders de la politique culturelle des années 1980 et 1990 et leurs accomplissements. Elle n’a aucun site Internet et n’est présente sur aucun réseau social. Lancée en 2018, son trésorier, Jacques Renard, a été directeur adjoint et chef de cabinet de Jack Lang alors ministre de la Culture dans les années 1980 et au début des années 1990.

      Le président de l’association, Christophe Degruelle, est conseiller municipal à Blois – la ville dont Jack Lang a été maire de 1989 à 2000 – et a été chef de cabinet de ce dernier au ministère de l’Education nationale de 2000 à 2002.  Contactés par le Daily Beast, les personnes concernées, y compris Jack Lang, actuellement président de l’ Institut du monde arabe, n’ont pas souhaité ou pris le temps de commenter ces informations. Jeffrey Epstein, «une personne charmante, courtoise et agréable» selon Jack Lang Jeffrey Epstein, hommes d’affaires américain dont la fortune est évaluée à 577 millions de dollars, est mort le 10 août 2019 dans la prison new-yorkaise où il était incarcéré dans l’attente d’un procès à pour trafic de mineurs et à l’issu duquel il risquait la perpétuité.

      Jack Lang et Jeffrey Epstein ne sont pas des inconnus l’un pour l’autre : ils se sont rencontrés il y a plusieurs années lors d’un dîner organisé en l’honneur de Woody Allen au domicile parisien de la princesse de Bourbon des Deux-Siciles. Dans une interview accordée à France Info en 2019, l’ancien ministre socialiste décrivait le milliardaire américain comme « une personne charmante, courtoise et agréable ». Jack Lang évoquait alors une «relation de rencontre» : «Je me suis rendu une seule fois chez lui avenue Foch pour un déjeuner. C’est vrai qu’il était souvent accompagné de quelques jolies femmes, mais qui n’étaient à l’évidence pas des mineures», avait-il précisé, tout en affirmant «être tombé de l’armoire en apprenant toutes ces histoires» concernant le pédocriminel américain. Jack Lang a également déclaré que lui et Jeffrey Epstein avaient participé à une fête pour les 30 ans de la pyramide du Louvre en mars 2019, soit environ quatre mois avant que le FBI n’arrête l’homme d’affaire à l’arrivée d’un vol en provenance de Paris, le 7 juillet 2019.

      Au printemps 2019, Jeffrey Epstein était déjà persona non grata en Amérique : le Miami Herald avait publié un article sur les abus commis par le financier sur des jeunes filles mineures, le ministère de la justice avait ouvert une enquête sur sa négociation de peine secrète de 2008, et les procureurs fédéraux de Manhattan étaient en train d’établir de nouvelles accusations criminelles contre lui. Les autorités françaises ont quant à elle commencé à enquêter sur Jeffrey Epstein en août 2019, après son suicide présumé (une version contestée par certains de ses proches) en prison. Le procureur de Paris Rémy Heitz avait à l’époque annoncé que l’enquête se concentrerait sur «les crimes potentiels contre les victimes françaises commis sur le territoire national ainsi qu’à l’étranger», et «sur les auteurs qui sont des citoyens français». La police avait alors perquisitionné l’appartement d’Epstein, situé avenue Foch, dont la valeur est estimée à 8,6 millions de dollars. Le «petit livre noir» de Jeffrey Epstein comportait plusieurs numéros de téléphone français, dont celui de l’architecte d’intérieur Alberto Pinto. Le bureau du procureur de Paris a déclaré au Daily Beast qu’il enquêtait également sur la complice présumée d’Epstein, Ghislaine Maxwell, qui est citoyenne française.

      Si les informations données par le Daily Beast interpellent, c’est que Jack Lang n’est pas étranger à la défense de personnalités accusées de pédophilie. En 1977, à une époque où les pratiques pédophiles étaient plus acceptées par certains cercles intellectuels qu’aujourd’hui, il a co-signé une lettre ouverte publiée dans Le Monde défendant trois hommes emprisonnés pour avoir abusé sexuellement des jeunes de 12 et 13 ans (13 et 14 ans selon certains rapports). Dans ce texte rédigé par Gabriel Matzneff, lui aussi connu pour son penchant pour les pratiques pédophiles, on peut lire : «Trois ans de prison pour des câlins et des baisers, c’est suffisant». Parmi les autres signataires figuraient Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Trente ans plus tard, Jack Lang, a défendu Woody Allen lorsque sa fille, Dylan Farrow, l’a accusé de l’avoir agressée sexuellement alors qu’elle était âgée de sept ans. Le jour de janvier 2018 où celle-ci a fondu en larmes lors d’une interview accordée à CBS This Morning, Jack Lang a tweeté #WoodyAllenforever et «l love you» pour soutenir le réalisateur américain.

      Dans une interview donnée à Franceinfo, l’ancien ministre a alors dénoncé un «Woody-bashing», et déclaré ne pas s’ériger «en juge ou en Cour suprême de la morale» dans cette période où il y aurait aux Etats-Unis, selon lui, «une sorte de chasse aux sorcières dans la presse, dans certains médias».

      Source

      #Jack_Lang #Pédophilie #Pédocriminalité

    • Un ministre qatari est le cerveau du Qatargate -justice belge-

      Tags : Maroc, Qatar, Marocgate, Moroccogate, Parlement européen, corruption, Antonio Panzeri, Ali bin Shamikh Al Marri, Eva Kaili, Maria Arena, Alessandra Moretti, Andrea Cozzolini, Marc Tarabella,

      Ali bin Samikh Al Marri, chef du ministère du travail, contrôlait les activités du Parlement européen.

      La justice belge a identifié Ali bin Samikh Al Marri, ministre du travail du Qatar, comme le cerveau de tout le système de corruption au sein du Parlement européen. Il était chargé de contrôler le travail du principal suspect dans l’affaire du Qatargate, l’ancien député européen italien Pier Antonio Panzeri. À la mi-janvier, il a conclu un accord avec le ministère public disant qu’il se repentait de ses actes et a également signé un document de coopération avec la justice belge. Or, selon le magazine Político, le rapport de la justice belge décrit le réseau établi à Bruxelles dans lequel Panzeri était l’homme du Qatar en Europe, toujours contrôlé par le ministre qatari. Les autres noms clés de ce complot étaient l’ancienne vice-présidente de la Chambre, la Grecque Eva Kaili, Maria Arena, Alessandra Moretti, Andrea Cozzolini et Marc Tarabella.

      Le 1er novembre, l’ambassadeur de l’UE au Qatar, Cristian Tudor, a partagé sur les médias sociaux des images qui, à la suite de l’enquête sur le Qatargate, ont pris un nouveau sens. L’homme politique a rendu compte de la rencontre entre Eva Kaili et le ministre Al Marri, au cours de laquelle elle l’a félicité pour « l’engagement du Qatar à poursuivre les réformes du travail après la Coupe du monde et lui a souhaité un bon tournoi ». Un mois plus tard, en décembre, le nom d’Eva Kaili est apparu dans les médias à propos du scandale de corruption. Malgré cette relation entre l’ancien vice-président et le ministre, la justice belge affirme que les deux n’ont pas interagi, mais que Francesco Girogi était chargé de faire la liaison. Il avait été le conseiller de Panzeri et, au moment de l’enquête, il était le partenaire de Kaili et le père de sa fille, qu’il avait rencontrée alors qu’il travaillait à Bruxelles. Le document indique que les ordres du Qatar ont été donnés par Panzeri à Giorgi, qui les a communiqués à sa femme.

      De nouveaux socialistes mis en cause dans l’enquête sur le Qatargate

      Jeudi dernier, 16 février, la justice belge a impliqué d’autres eurodéputés du groupe socialiste dans son enquête sur le Qatargate et le Maroc. La Belge Marie Arena et l’Italienne Alessandra Moretti sont citées dans le mandat d’arrêt contre l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino pour corruption et blanchiment d’argent et auraient agi sur les ordres de Panzeri lors d’une réunion sur une éventuelle résolution du Parlement européen sur le Qatar. Panzeri, qui n’était plus eurodéputé, aurait tenté d’influencer le résultat de la résolution en faveur de l’État du Moyen-Orient par l’intermédiaire des deux représentants.

      Quelques jours plus tôt, l’eurodéputé socialiste belge Marc Tarabella avait été arrêté et accusé de corruption par le procureur général. L’arrestation a été rendue possible par la levée de l’immunité du Parlement européen dans le cas de Tarabella quelques semaines auparavant. En plus de perdre son immunité, Tarabella a été exclu du groupe parlementaire des socialistes pour ses liens avec le scandale.

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      #Qatargate #Marocgate #Moroccogate #Parlement_européen #corruption #Ali_almarri #Antonio_Panzeri