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  • Union Africaine : Le nouveau président est pro-marocain

    Tags : Union Africaine, Maroc, Sahara Occidental, Comores, RASD,

    Le 36ème Sommet Ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine s’est ouvert ce samedi 18 février à Addis Abeba en présence du chef de l’État nigérien, Mohamed Bazoum.

    A l’issue de cette Conférence, le dirigeant des Comores Azali ASSOUMANI prend la Présidence tournante de l’UA pour un an, succédant ainsi au sénégalais Macky SALL.

    Quelle est la position des Iles Comores du conflit du Sahara Occidental qui empoisonne les relations au sein de l’organisation panafricaine?

    En vue de répondre à cette question, nous allons faire recours aux documents de la diplomatie marocaine révélés par le hacker français qui a sévi en 2014 sous le pseudonyme de Chris Coleman.

    Une note sur la visite du Ministre Comorien des Affaires Etrangères EL ANRIF Said Hassan le 10 septembre 2014, indique que les Comores « ont toujours apporté un soutien ferme et constant » au Maroc dans la question du Sahara Occidental :

    Visite de travail au Maroc du Ministre Comorien des Affaires Etrangères EL ANRIF Said Hassan
    Rabat, 10 et 13 septembre 2014

    Thèmes d’entretien

    1- Relations bilatérales  :

    ⦁ Se féliciter de l’excellence des relations politiques, empreintes d’amitié et de solidarité, entre le Maroc et les Iles Comores 

    ⦁ Question nationale  : saluer la position des Iles Comores qui ont toujours apporté un soutien ferme et constant à notre cause nationale 

    ⦁ Au niveau de l’Assemblée Générale des Nations Unies  : inciter les Iles Comores a insérer un paragraphe dans leur discours pour louer les efforts consentis par le Maroc ainsi que ses actions entreprises sur la voie de trouver une solution politique au différend régional autour du Sahara 

    ⦁ Les relations politiques devraient être consolidées par un partenariat sectoriel économique et commercial plus étoffé 

    ⦁ Les Iles Comores étant membre de la Commission de l’Océan Indien, qui comprend également Madagascar, Maurice, Seychelles et la Réunion  : examiner la possibilité de conclure un accord commercial entre le Maroc et ce groupement régional

    ⦁ En 2010, un don d’un million de dollars UA a été accordé par le Maroc à l’Union des Comores pour soutenir des projets dans les domaines du tourisme, de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche 

    ⦁ En 2012 une aide financière de l’ordre de plus d’un million de dollars US a été octroyée au Comores dans le cadre d’un fond d’urgence 

    ⦁ L’AMCI a conduit un programme quadriennal d’assistance financière pour la période 2009-2012 

    ⦁ Le Maroc exprime sa disponibilité à promouvoir la coopération avec les Iles Comores dans tous les secteurs d’intérêt commun 

    ⦁ Quota actuel des bourses  : 80

    ⦁ Total général des étudiants comoriens actuellement au Maroc est de 441

    ⦁ Effectif des comoriens lauréats du Maroc depuis 1990 est de l’ordre de 577

    2- Situation politique  :

    ⦁ S.E. M. Ikililou Dhoinine est Président des Comores depuis le 26 mai 2011. Les prochaines élections présidentielles aux Comores sont prévues en 2016 (régime  présidentiel et bicaméral)

    ⦁ Le Gouvernement des Comores a rejeté le référendum organisé par les autorités françaises sur la départementalisation de l’Ile de Mayotte, le 29 mars 2009. Moroni a dénoncé la tenue de la consultation référendaire tout en rappelant que l’ONU, la Ligue des Etats Arabes, l’OCI, l’Union Africaine et le Mouvement des Non Alignés reconnaissent l’appartenance de Mayotte aux Comores

    ⦁ Le 31 mars 2011, Mayotte est devenue officiellement le 101ème Département français et le 5ème d’Outre-mer, avec la Réunion, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane.

    ⦁ En marge du 4ème Sommet de la Commission de l’Océan Indien qui s’est tenu, le 23 août 2014, aux Comores, la question de la souveraineté de Mayotte s’est invitée dans les discussions entre Moroni et Paris. Le Président comorien a directement interpellé le Président français à ce sujet, espérant « un dénouement heureux, conformément aux résolutions des Nations unies ».

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    Selon ce rapport sur sa mission dans ce pays, le directeur général de l’Agence Marocaine de Coopération Internationale, Abderrahim Kadmiri, le Maroc a financé « entièrement » la construction de deux résidences universitaires à la capitale comorienne :
    Ma mission au Comores .

    Boîte de réception
    Abderrahim Kadmiri a.kadmiri@maec.gov.ma
    00:26 (Il y a 6 heures)

    À SALAHEDDINE, moi
    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que j’ai co-présidé ce jour, dimanche, à Moroni, en présence des ministres de l’Education Nationale (lauréat du Maroc) et des affaires étrangères comoriens, la cérémonie officielle des remises des clefs des deux résidences universitaires, entièrement financées par l’AMCI.

    Dans leurs allocutions devant une assistance, composée des dignitaires comoriens tant religieux que locaux ainsi que des anciens étudiants au Maroc, les deux ministres ont exprimé, au nom de leur chef de l’État leur gratitude et sincères remerciements a Sa Majesté le Roi, Que Dieu l’Assiste, pour l’égard et l’attention que Son Auguste personne ne cesse d’accorder à l’Union des Comores, depuis son accession au trône de ses glorieux ancêtres.

    A cet effet, le gouvernement comorien a émis le souhait pour que lesdites résidences portent le nom de notre Auguste Souverain. (Une lettre officielle s’y rapportant adressée a notre Ministre m’a été remise )

    Aussi, le MAE comorien s’est-il félicité publiquement de la dotation dont bénéficie son pays de la part du Royaume, à travers l’AMCI, tout en expriment son souhait de pouvoir effectuer une visite officielle à Rabat, si possible avant la fin de l’année en cours.

    À mon tour, j’ai mis en exergue l’excellence des relations exemplaires, unissant nos deux pays et la convergence dans nos positions sur le plan international.

    Il est à signaler, d’autre part, qu’à mon arrivée hier à Moroni, j’ai eu droit à une audience qui m’a été accordée, à sa demande, par le vice-président de la République M. Bourhane. Ce dernier a tenu à m’exprimer, au nom du Président (absent de la capitale), sa reconnaissance à l’égard de notre département, représenté par l’agence et a bien bien voulu, à sa propre initiative me réitérer  » la position inaliénable de son pays quant a notre cause nationale  » .

    Mon interlocuteur estime par conviction « défendre la légalité internationale par son soutien au Maroc ».

    J’ai aussitôt remercié M. Bourhane pour son appui à l’endroit de notre pays, tout en lui renouvelant nos engagements de solidarité et de raffermissement de nos rapports fraternels avec l’Union des Comores.

    Par ailleurs, il ne serait pas vain de signaler que mon court séjours a Moroni (24h) était l’occasion indiquée pour tenir une réunion avec les représentants du groupement des comoriens, lauréats du Maroc, comptant principalement dans ses rangs:

    -le commandant en chef de la gendarmerie nationale
    -le chef d’escadron présidentiel
    -l’instructeur Près L’État major de l’armée nationale,
    -en plus de l’actuel ministre et le sg du ministère de l’éducation nationale
    -le sg du ministère des AE ainsi qu un millier de hauts cadres exerçant dans différents départements ministériels.

    Au terme de cette rencontre, la décision a été prise pour que ledit groupement prenne, vite, forme d’association locale, regroupant l’ensemble des lauréats du Maroc et que ses activités soient désormais menées en coordination avec l’Amci.

    Respectueusement.

    Abderrahim Kadmiri

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    L’ambassadeur des Comores fait partie de la liste d’ambassadeurs africains à Addis Abeba visés par un pot-de-vin marocain de 5000 euros :

    Les Comores ont soutenu la dénommée « déclaration sénégalaise » visant à empêcher l’Union Africaine de débattre sur le conflit sahraoui :

    D’autres documents confidentiels citant les Comores :

    #Maroc #Union_Africaine #Sahara_Occidental #Comores

  • Maroc : A propos du Mouvement 20 Février

    Tags : Maroc, Mouvement 20 Février, Makhzen, monarchie marocaine, répression, Printemps arabe,

    Montassir : Comment vous expliquez le repli du mouvement et son incapacité à mobiliser autant de gens aujourd’hui en comparaison avec l’année 2011 ?

    Mohamed El Aouni : (…) Ceux qui craignent la contamination du Maroc par la violence et l’ingérence étrangère ont réévalué leurs positionnements et sont devenus réticents. Or, ces personnes ont oublié que le Maroc est différent. Bien qu’il ait des interactions, il diffère du fait de l’histoire de son opposition forte et solide. Une opposition qui avait évacué le choix armé en faveur du choix démocratique, malgré le fait qu’il y a eu certaines périodes où le choix armé et les putschs ont été adoptés. Mais ce sont des moments très brefs. Le choix de la lutte démocratique est devenu une culture non seulement de l’opposition mais de tout le pays. Certains tendent à oublier cela. La preuve de l’adoption de la vision pacifique et démocratique est le M20 lui-même. Personne n’a réussi à pousser ce mouvement vers l’extrême, même ceux qui adoptent une vision extrême au sein du mouvement, ils ont échoué. Cela est oublié par certains.
    (…) La relation avec l’histoire est l’une des causes du sous-développement de la région. Ainsi, il faut prendre en compte l’histoire comme étant un ensemble d’évolutions. On peut comprendre certaines évolutions maintenant, mais il nous faudra du temps pour comprendre plusieurs autres évolutions.
    L’histoire c’est aussi les détails. Et nous savons que l’histoire de l’humanité comme l’histoire de notre région n’a pas été écrite correctement du fait qu’il y a absence d’appréhension et d’appropriation des détails. Notamment les détails influençant directement les événements.

    Dans ce cadre, le printemps arabe et son prolongement au Maroc à travers le M20, ne peut être compris et appréhendé à travers une photographie, c’est-à-dire un temps simple. Il faut disséquer, suivre ses évolutions et ses impacts, et bien entendu il faut revenir sur les questions des racines de ce mouvement et comment il est né81.

    Dans leur action, les militants se réfèrent au passé pour comparer et surtout pour « éviter les fautes du passé » comme nous dit un militant. Ce dernier, jeune, conçoit l’action du passé (où il n’a pas participé puisqu’il est né seulement au début des années 1990) comme son action. Les acteurs interviewés présentent l’action comme un continuum et le M20 comme un outil permettant de continuer ce qui a déjà été entamé. Dans leurs comparaisons, ils ne se limitent pas seulement à l’échelle de l’identification du mouvement à d’autres mouvements des années précédentes, ils considèrent que l’Etat et le pouvoir comme des continuums également. Ainsi, par exemple, ils peuvent expliquer certaines actions ou non- actions du pouvoir par des faits historiques :

    Montassir : Comment, selon vous, expliquer l’absence d’une répression policière et militaire brutale de ce mouvement comme a eu lieu dans certains pays ?

    Mohamed El Aouni : (…) Mais bien entendu, le pouvoir n’a pas employé les armes de combat et les cartouches dans la répression des manifestations. Pourquoi ? Parce que le Maroc a des expériences sanglantes auparavant dans ce domaine. Il ne faut pas oublier 1965, 1981, 1990 et 1994, et parce que les expériences du printemps arabe en Egypte et en Tunisie ont montré que la répression sanglante réveille ceux qui sont loin des manifestations. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de répression (…).

    Le M20, bien qu’il ait introduit un débat et des revendications liées à des questions qui n’étaient pas soulevées par les mouvements sociaux lors des dernières années (la question constitutionnelles par exemple), il est conçu par ses acteurs comme une continuité des mouvements passés. Les interviewés, contrairement aux idées véhiculées par les médias, ne semblent pas stupéfaits par l’émergence de ce mouvement. Il l’explique par « un processus » et par une suite d’événements historiques ayant aboutit à former le M20.

    Montassir : pourquoi avez-vous choisi de militer dans la rue au lieu des institutions représentatives ?

    Yahiya El Bayari : Ce choix est venu après l’impasse et l’enfermement qu’a connu le Maroc depuis les évènements de Sefrou (2007) et Sidi Ifni (2008) ainsi que les mouvements des diplômés chômeurs qui continue à manifester depuis 1994. Les institutions officielles comme le parlement, le gouvernement et les conseils communaux ont déçu le peuple à chaque fois devant les revendications de ces mouvements. Les responsables au sein de ces institutions ont, eux aussi, déçu le peuple jusqu’au point que nous nous sommes convaincus que ces élites soient des malhonnêtes frauduleux : ainsi, le M20 a choisi la rue.

    Comme nous allons le voir dans le cas de l’organisation du M20 (mémoire de 2ème année), l’histoire politique du Maroc et l’histoire de ses mouvements sociaux a influé sur la structure du mouvement et non seulement sur les schèmes des perceptions et des analyses des acteurs. La création même du M20 a été orientée, comme soulignent les témoignages des enquêtés, par cette histoire.

    Source

    #Maroc #M20F #Mouvement_20_février

  • Algérie : « Les pressions de l’Espagne ne nous impressionnent pas »

    Tags : Algérie, Espagne, Union Européenne, UE, Sahara Occidental, Maroc,

    Bruxelles espère que l’Espagne et l’Algérie résoudront la crise commerciale mais prévient qu’elle agira si nécessaire

    Elle rappelle que le commerce est une compétence de l’UE et prévient qu’elle ne tolérera pas de mesures contre les États membres.

    MADRID/BRUXELLES, 17 fév (EUROPA PRESS) – La Commission européenne a déclaré vendredi qu’elle avait bon espoir que l’Espagne et l’Algérie parviendraient à résoudre la crise commerciale résultant de la suspension du traité d’amitié par Alger en juin dernier, mais a précisé que, la politique commerciale étant dévolue à Bruxelles, elle suit de près la question et agira si nécessaire.

    Le gouvernement algérien a décidé de suspendre le traité d’amitié en juin dernier, décision suivie d’un ordre de gel des transactions bancaires, qui a ensuite été annulé. Ces deux décisions ont affecté le commerce de l’Espagne avec le pays du Maghreb, et l’Espagne a demandé à Bruxelles d’intervenir.

    Selon la porte-parole de la Commission en charge du commerce, Miriam García Ferrer, Bruxelles a depuis lors « régulièrement fait part de ses préoccupations concernant les implications commerciales » de la décision d’Alger, « en particulier les exportations bloquées depuis l’Espagne ».

    Dans une interview accordée à Europa Press, le ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, a reconnu début janvier que des problèmes subsistaient dans certaines opérations commerciales et que, lorsque cela se produisait, le gouvernement le notifiait à la Commission européenne, seul organe habilité à agir sur cette question.

    Ces notifications ont à leur tour été transmises par la délégation de l’UE à Alger aux autorités algériennes, et la question a également été abordée lors d’une réunion technique tenue fin novembre, ainsi que lors d’une réunion du sous-comité commercial UE-Algérie tenue le 8 décembre, selon des sources de l’UE, qui ont précisé que le gouvernement algérien s’est engagé à traiter les expéditions bloquées au cas par cas.

    UNE SOLUTION DANS LES MEILLEURS DÉLAIS

    « L’Algérie est un partenaire important de l’UE au sud de la Méditerranée et un acteur clé de la stabilité régionale », a reconnu la porte-parole de la Commission. Bruxelles espère donc qu’ »au nom de notre amitié forte et de longue date, une solution sera trouvée dès que possible pour le rétablissement complet de relations commerciales et d’investissement sans restriction ».

    « Le dialogue devrait aboutir à des résultats concrets », a insisté la porte-parole du Commerce, qui a précisé que Bruxelles continuera à se coordonner avec le gouvernement espagnol sur cette question et « évaluera les implications » des restrictions commerciales qui pourraient être contraires à l’accord d’association UE-Algérie.

    À cet égard, la Commission européenne a rappelé que « la politique commerciale est une compétence exclusive de l’UE » et que, par conséquent, Bruxelles « est prête à s’opposer à tout type de mesure appliquée contre un État membre ».

    « Nous continuerons également à analyser tous les moyens possibles, y compris au niveau politique, pour s’attaquer aux barrières commerciales algériennes », a prévenu le porte-parole dans des déclarations à Europa Press.

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    Bruxelles est confiante dans le fait que l’Espagne et l’Algérie vont résoudre la crise commerciale mais prévient qu’elle agira si nécessaire.

    Elle rappelle que le commerce est une compétence de l’UE et prévient qu’elle ne tolérera pas de mesures à l’encontre des États membres.

    MADRID/BRUXELLES, 17 fév (EUROPA PRESS) – La Commission européenne s’est déclarée vendredi confiante dans la capacité de l’Espagne et de l’Algérie à résoudre la crise commerciale résultant de la suspension du traité d’amitié par Alger en juin dernier, mais a précisé que, la politique commerciale étant dévolue à Bruxelles, elle suit de près la question et agira si nécessaire.

    Le gouvernement algérien a décidé de suspendre le traité d’amitié en juin dernier, décision suivie d’un ordre de gel des transactions bancaires, qui a ensuite été annulé. Ces deux décisions ont affecté le commerce de l’Espagne avec le pays du Maghreb, et l’Espagne a demandé à Bruxelles d’intervenir.

    Selon la porte-parole de la Commission en charge du commerce, Miriam García Ferrer, Bruxelles a depuis lors « régulièrement fait part de ses préoccupations concernant les implications commerciales » de la décision d’Alger, « en particulier les expéditions bloquées depuis l’Espagne ».

    Dans une interview accordée à Europa Press, le ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, a reconnu début janvier que des problèmes subsistaient dans certaines opérations commerciales et que, lorsque cela se produisait, le gouvernement le notifiait à la Commission européenne, seul organe habilité à agir sur cette question.

    Ces notifications ont à leur tour été transmises par la délégation de l’UE à Alger aux autorités algériennes, et la question a également été abordée lors d’une réunion technique tenue fin novembre, ainsi que lors d’une réunion du sous-comité commercial UE-Algérie tenue le 8 décembre, selon des sources de l’UE, qui ont précisé que le gouvernement algérien s’est engagé à traiter les expéditions bloquées au cas par cas.

    UNE SOLUTION DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS

    « L’Algérie est un partenaire important de l’UE au sud de la Méditerranée et un acteur clé de la stabilité régionale », a reconnu le porte-parole de la Commission. Bruxelles espère donc qu’ »au nom de notre amitié forte et de longue date, une solution sera trouvée dès que possible pour le rétablissement complet de relations commerciales et d’investissement sans restriction ».

    « Le dialogue devrait aboutir à des résultats concrets », a insisté le porte-parole du Commerce, qui a précisé que Bruxelles continuera à se coordonner avec le gouvernement espagnol sur cette question et « évaluera les implications » des restrictions commerciales qui pourraient être contraires à l’accord d’association UE-Algérie.

    À cet égard, la Commission européenne a rappelé que « la politique commerciale est la compétence exclusive de l’UE » et que, par conséquent, Bruxelles « est prête à prendre position contre tout type de mesure appliquée contre un État membre ».

    « Nous continuerons également à analyser tous les moyens possibles, y compris au niveau politique, pour nous attaquer aux barrières commerciales algériennes », a prévenu la porte-parole dans des déclarations à Europa Press.

    CRITIQUES DE L’ALGERIE A L’ENCONTRE DE L’ESPAGNE

    Jeudi, un haut fonctionnaire du ministère algérien des affaires étrangères a critiqué l’Espagne à la suite des déclarations faites lors d’une visite à Castellón par Denis Redonnet, directeur général adjoint et chef de la mise en œuvre de la politique commerciale de l’UE, qui a reconnu que cette crise était une cause de « grande préoccupation pour l’UE » et que Bruxelles suivait de près la question.

    Le responsable algérien a reproché au chef de la Commission européenne de ne rien dire « de l’attitude obstructionniste du gouvernement espagnol, qui bloque l’adoption des priorités de partenariat, négociées et conclues il y a des mois dans le cadre de la politique de voisinage de l’UE ».

    Il lui a également reproché de « garder le silence sur l’attitude irresponsable » de l’Espagne, « qui utilise abusivement la règle du consensus pour bloquer la convocation du Conseil d’association », l’organe qui, selon l’accord d’association entre l’UE et l’Algérie, doit traiter « toutes les questions politiques, économiques et commerciales ».

    Il a précisé que « ces gestes et pressions de l’Espagne sont contre-productifs et ne nous impressionnent pas », dans une nouvelle escalade de la crise qui a débuté en mars dernier suite au soutien exprimé par le président du gouvernement, Pedro Sánchez, au plan marocain d’autonomie pour le Sahara, et qui a conduit Alger à rappeler son ambassadeur à Madrid pour consultations, qui n’est toujours pas rentré.

    Source : Europa Press

    #Espagne #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Union_Européenne #UE

  • Sahara : La création de la Troïka et son effet sur d’autres crises

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, Troïka, Algérie, CPS, CUA, ONU,

    Lors de son 31e sommet à Nouakchott, en Mauritanie, l’Union africaine (UA) a décidé de limiter ses propres efforts de paix au Sahara occidental afin de soutenir le processus mené par les Nations unies (ONU). Ce soutien se fera par l’intermédiaire d’une troïka de chefs d’État, en collaboration avec le président de la Commission de l’UA (CUA). Cette décision est une grande victoire pour le Maroc, qui estime que les efforts menés par l’UA sont biaisés. Cependant, cela pourrait créer un précédent pour d’autres États membres de l’UA qui désapprouvent les interventions de l’UA.

    Le retour du Maroc à l’UA et l’élection subséquente au Conseil de paix et de sécurité (CPS) en janvier 2018 ont apporté une nouvelle dimension à l’approche de l’UA face à la crise au Sahara occidental. Dans le passé, l’UA décrivait généralement cela comme une question de « décolonisation » et acceptait la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en tant que membre. Cette adhésion est toujours considérée par le Maroc comme la preuve que l’organisation n’est pas impartiale.

    Le Maroc s’est souvent opposé à la manière dont le CPS – au niveau des ambassadeurs à Addis-Abeba – continue d’appeler à l’indépendance du territoire.

    La décision de l’UA en juillet 2018 de soutenir pleinement le processus de l’ONU afin de résoudre les tensions entre les États membres pourrait donc être considérée comme une victoire pour le Maroc. L’assemblée a appelé les parties au conflit « à reprendre d’urgence les négociations sans conditions préalables et de bonne foi sous les auspices du Secrétaire général de l’ONU, dont le Conseil de sécurité est saisi de la question ».

    Cette décision est également conforme au résultat de la réunion de l’ONU d’avril 2018 qui a exhorté les États membres à soutenir le processus de paix de l’ONU, qui implique des négociations entre les parties.

    Certains considèrent la décision du 31e sommet sur le Sahara occidental comme un compromis pour empêcher la détérioration des relations entre les alliés du Maroc et les fervents partisans du Sahara occidental tels que l’Algérie, l’Afrique du Sud et d’autres pays d’Afrique australe. Garder les discussions hors du CPS pourrait être un moyen d’éviter la confrontation.

    Cependant, la décision a de graves implications pour le CPS, en raison du précédent qu’elle crée pour les autres États membres.

    Annulation des décisions antérieures de l’UA

    La dernière décision d’apporter un soutien décisif au processus de l’ONU est un renversement de la décision de l’UA de janvier 2018, qui appelait à « des pourparlers conjoints facilités par l’UA et l’ONU pour un référendum libre et équitable pour le peuple du Sahara occidental ».

    La nouvelle décision stipule également que l’UA abordera la question principalement au niveau de la troïka nouvellement établie, qui est composée des présidents sortant, actuel et entrant de l’UA et du président de la CUA. La troïka apportera son soutien au processus de l’ONU et rendra compte directement à l’Assemblée de l’UA et, le cas échéant, au CPS, mais uniquement au niveau des chefs d’État.

    La décision annule le comité ad hoc des chefs d’État sur le Sahara occidental qui a été créé en 1978, au cours des premières années des affrontements violents. La décision de Nouakchott ne fait également aucune mention du haut représentant de l’UA pour le Sahara occidental, actuellement l’ancien président du Mozambique, Joaquim Chissano.

    Un précédent pour d’autres États membres

    Cette dernière décision concernant le Sahara Occidental est cruciale pour l’UA et le CPS car, pour la première fois, l’UA a pris une décision formelle pour limiter l’implication du CPS dans une crise en Afrique. Depuis la relance de l’organisme continental en tant qu’UA en 2002 et l’opérationnalisation du CPS en 2004, le CPS s’est considéré comme un acteur majeur dans toutes les questions de sécurité sur le continent.

    Conformément au Protocole du CPS, les situations de conflit sur le continent sont discutées par les 15 membres du CPS à tous les niveaux. La plupart du temps, c’est au niveau des représentants permanents basés à Addis-Abeba, qui se réunissent régulièrement sur les questions de sécurité, que les processus de paix soient menés ou non par d’autres organisations intergouvernementales.

    Par exemple, le CPS s’est engagé sur plusieurs questions, notamment les situations en Libye, en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud, où l’ONU et les acteurs sous-régionaux jouent un rôle dominant. Bien que l’UA puisse jouer un rôle minime dans un processus de paix, les discussions du CPS complètent les processus traditionnels, permettant ainsi à l’UA de remplir son rôle quotidien de gestion des conflits.

    Alors que le CPS a hésité à discuter de certaines menaces sécuritaires émergentes telles que le Cameroun et le Zimbabwe en raison de la pression politique des États membres, aucune décision formelle n’a jamais été prise à cet égard. En conséquence, rien n’empêche le CPS de l’inscrire à l’avenir à l’ordre du jour de ses délibérations au niveau des ambassadeurs.

    Impact sur les méthodes de travail du COPS

    La décision de l’assemblée de limiter le rôle du CPS au Sahara Occidental aux chefs d’État pourrait avoir un impact négatif sur les méthodes de travail du conseil. Les sommets du COPS au niveau des chefs d’État n’ont lieu qu’une ou deux fois par an et sont généralement programmés pour discuter d’une situation de crise brûlante. Les derniers sommets depuis 2016 ont été consacrés à la situation au Soudan du Sud.

    Cela signifie que la question du Sahara occidental pourrait ne pas se rendre aux sommets du CPS et, même si c’est le cas, il se peut qu’il n’y ait pas de décisions contraignantes, étant donné que l’UA est censée soutenir le processus de l’ONU.

    Les implications pour d’autres questions sont évidentes. À l’avenir, les États membres qui ne sont pas d’accord avec l’implication du CPS pourraient insister sur un processus de l’ONU avec le soutien des chefs d’État. Cela affecte non seulement les méthodes de travail du CPS, mais pourrait également nuire à sa pertinence pour faire face à certaines menaces à la sécurité sur le continent.

    Limites de la troïka de l’UA

    L’expérience montre également que les comités de chefs d’État manquent souvent de volonté politique pour faire face aux crises. En outre, la troïka des anciens, actuels et futurs présidents de l’UA est une notion qui n’est pas inscrite dans l’Acte constitutif de l’UA et qui n’a pas de pouvoirs réels en dehors de l’Assemblée de l’UA. Des comités de haut niveau similaires ont été mis en place dans le passé pour régler les conflits en Libye, au Burundi et au Soudan du Sud, mais n’ont enregistré aucune étape majeure dans la définition de l’agenda pour la paix ou la résolution efficace des crises dans ces pays.

    À l’avenir, le président de la CUA a la responsabilité d’inscrire la question du Sahara occidental à l’ordre du jour de l’Assemblée de l’UA et des sommets des chefs d’État du CPS. Cela comprend l’élaboration d’une feuille de route pour que la troïka de l’UA se réunisse régulièrement pour exhorter l’ONU à accélérer les efforts pour résoudre l’une des crises de longue date en Afrique.

    Source

    #Sahara_Occidental #Maroc #Union_Africaine #CUA #CPS #Algérie

  • QatarGate : Quel gâchis, le Parlement européen!

    Tags : Parlement Européen, Qatar, Maroc, corruption, Eva Kaili, Antonio Panzeri,

    Parlement européen : En février 2020, Eva Kaili, vice-présidente de premier plan du Parlement européen, était à l’hôtel cinq étoiles Ritz Carlton de la capitale qatarie Doha, animant une discussion sur les géants des médias sociaux et la démocratie.


    Aujourd’hui, Kaili est en prison, impliqué dans un scandale de corruption à haut indice d’octane engloutissant l’establishment de l’UE à Bruxelles, dans lequel le Qatar – mais aussi le Maroc – sont accusés de payer des députés européens pour influencer le travail du Parlement.

    La conférence n’est pas sortie de nulle part. Ses graines ont été semées il y a environ deux ans, lorsque le député de l’époque, Pier Antonio Panzeri, le meneur présumé du stratagème de corruption, a signé un accord de coopération semi-officiel avec une organisation liée au gouvernement qatari.

    POLITICO a maintenant obtenu le document, après avoir signalé son existence pour la première fois le mois dernier, et note :

    L’accord fantôme

    Le pacte, que Panzeri a signé en tant que chef de la sous-commission des droits de l’homme du Parlement, a lié l’organe de l’UE à la commission des droits de l’homme du Qatar. Il a promis une « coopération plus étroite » entre les deux parties, citant des « projets » annuels et l’échange « d’expériences et d’expertise ».

    Dans le même temps, il a jeté les bases d’années de coopération, y compris des conférences et des voyages de législateurs à Doha, le Qatar couvrant les vols en classe affaires et les séjours dans des hôtels de luxe.

    Cependant, il convient de noter que l’accord n’existe pas officiellement, selon le Parlement. Le mémo n’a jamais été soumis aux législateurs pour examen – bien que Panzeri ait dit qu’il le ferait – et il n’a pas non plus traversé les canaux d’approbation officiels.

    « Le Parlement européen n’a aucune connaissance officielle du document auquel vous faites référence », a déclaré un attaché de presse du Parlement à POLITICO.

    Et pourtant il y a…

    Cependant, le document existe, illustrant comment un pays étranger a pu établir des liens significatifs avec les législateurs de l’UE et une commission du Parlement européen sans jamais devenir formellement un document officiel.

    « C’est problématique », a déclaré Monika Hollmeier, députée européenne du Parti populaire européen (PPE) de centre droit qui dirige la commission de contrôle budgétaire. « Cela montre que nous devons être beaucoup plus conscients de ce qui se passe. »

    « C’est extraordinaire », s’est émerveillé quelqu’un qui connaît bien le fonctionnement de la commission des droits de l’homme (appelée DROI).

    Le Qatar a toujours soutenu qu’il rejetait toute allégation d’ingérence indue dans les travaux de l’UE.

    La signature du document


    Panzeri a signé l’accord le 26 avril 2018, lors d’une réunion du comité DROI à Bruxelles avec Ali bin Samikh Al Marri, qui présidait la Commission nationale des droits de l’homme (NHRC) du Qatar. La NHRC déclare sur son site Internet qu’elle jouit d’une « totale indépendance » vis-à-vis du gouvernement qatari.

    S’adressant à une poignée de députés européens dans une salle en grande partie vide, Al Marri a affirmé que le gouvernement du Qatar avait fait « d’énormes progrès » dans les réformes des droits de l’homme, bien qu’il ait admis que cela ne suffisait toujours pas. Il a accusé l’Arabie saoudite et d’autres voisins du Golfe d’avoir imposé ce qu’il a appelé des « sanctions collectives » au milieu d’une impasse diplomatique qui avait conduit à des « violations des droits de l’homme ».

    À la fin de la réunion d’une heure du comité, Panzeri a fait une brève référence à un « document de consultation et de coopération que nous signerons aujourd’hui et que nous fournirons aux membres du sous-comité DROI ». Mais ils ne l’ont jamais reçu.

    « Cela ne s’est jamais produit », a déclaré Petras Auštrevičius, un député européen libéral lituanien qui dirigeait à l’époque le travail de son groupe sur les droits de l’homme. Deux anciennes eurodéputées ayant des rôles de coordination au sein de la commission, Barbara Lochbihler et Marie-Christine Vergiat, ont également déclaré n’avoir aucun souvenir d’un tel accord.

    Auštrevičius a ajouté que même la décision d’inviter Al Marri à s’exprimer devant la commission ce jour-là n’avait pas été signée par ses collègues députés, comme c’est la pratique courante.

    « Il semble que le président [Panzeri] ait décidé d’inviter [Al Marri] après une récente visite privée au Qatar, dont je n’étais pas au courant », a déclaré Auštrevičius.

    Le voyage au Qatar

    En effet, le jour de la signature de l’accord, Panzeri est rentré à Bruxelles après un voyage au Qatar avec son assistant parlementaire, Francesco Giorgi.

    Au cours du voyage, Panzeri a rencontré le Premier ministre du Qatar de l’époque, Abdullah Bin Nasser bin Khalifa Al Thani, son homologue des droits de l’homme Al Marri et a salué les réformes du travail du Qatar avant la Coupe du monde de football, selon les médias mis en ligne par Panzeri.

    Al Marri deviendra plus tard ministre du Travail du Qatar alors que les critiques mondiales grandissent sur le traitement réservé par Doha aux travailleurs migrants qui construisent les stades de la Coupe du monde.

    Giorgi, l’assistant de Panzeri, sera plus tard détenu avec son patron et Kaili. Tous trois sont accusés de corruption, de blanchiment d’argent et de participation à une organisation criminelle.

    Ils la recherchent toujours

    Près de cinq ans plus tard, les responsables parlementaires se demandent comment un tel accord aurait pu être signé. Même la signature elle-même est entourée de mystère.

    Selon les services de presse du Parlement, l’accord a été signé dans le bureau de Panzeri. Mais une photo de la signature montre un membre du personnel du Parlement européen présent, ainsi que les drapeaux officiels de l’UE et du Qatar.

    Et une deuxième personne familière avec le travail du comité a déclaré que la signature avait eu lieu dans l’une des salles de protocole officielles du Parlement, qui est généralement utilisée par les délégations étrangères.

    Le texte de l’accord lui-même n’est pas clair.

    « Il a été décidé de poursuivre l’activité bilatérale par la concertation et l’entente de coopération entre les deux parties », lit-on du même côté du document A4.

    « Cet accord », ajoute-t-il, « vise à réglementer et à faciliter les relations entre la CNDH et le DROI en promouvant une coopération plus étroite, un échange bilatéral d’expertise, d’informations et de contacts en matière de droits de l’homme ».

    La « mission » Panzeri à Doha

    En 2019, un an après la conclusion de « cette entente », le Qatar a co-organisé sa première conférence à Doha en partenariat avec le Parlement, ou du moins avec le logo du Parlement collé partout. Objet : Lutte contre l’impunité.

    Lors de la conférence, Panzeri a salué le Qatar comme une « référence » pour les normes mondiales en matière de droits de l’homme. Un article du Gulf Times a rapporté que Panzeri a déclaré que la conférence était le résultat direct de l’accord de 2019. Plus tard, « lutter contre l’impunité » deviendrait même la cause homonyme de l’ONG de Panzeri.

    Puis est venue la conférence 2020, tenue à Doha les 16 et 17 février et apparemment co-organisée avec le Parlement européen. Le nouveau thème : « Les médias sociaux, les défis et les moyens de promouvoir les libertés et de protéger les militants ».

    L’attaché de presse du Parlement a nié que l’événement ait été co-organisé, affirmant qu’il ne s’agissait « pas d’un événement institutionnel, mais nous devons encore étudier comment ils pourraient utiliser le logo [du Parlement] ».

    Les 300 participants ont bénéficié de vols en classe affaires payés par les Qataris, ainsi que d’un hébergement à l’hôtel Ritz Carlton et d’un dîner au Musée national du Qatar pour clôturer la conférence.

    Kylie n’était pas la seule personnalité politique européenne de haut niveau. Alors qu’elle terminait ses fonctions, Kaili a remercié Panzeri d’avoir « organisé cette délégation ».

    Panzeri – qui avait quitté le Parlement en 2019 – était assis au premier rang à côté de son assistant désormais emprisonné, Giorgi.

    Était également présent le député socialiste et démocrate (S&D) Marc Tarabella, qui a été arrêté la semaine dernière alors que la police élargissait l’enquête. Les procureurs belges soupçonnent que Tarabella a pris jusqu’à 140 000 € en espèces à Panzeri pour influencer le travail de l’UE au Qatar.

    L’avocat de Tarabella, Maxim Töller, a nié que Panzeri ait organisé le voyage : « Ce n’est pas M. Panzeri. … Eh bien, il était en voyage.

    Tarabella n’a révélé le voyage subventionné que le mois dernier, des années après la date limite du Parlement. Tarabella a fait plusieurs excuses pour la déclaration tardive, notamment qu’il pensait que ce n’était plus possible. Plus généralement, il a clamé son innocence dans l’enquête pour corruption.

    Deux autres législateurs européens présents à l’événement – ​​la membre S&D Alessandra Moretti et le membre PPE Cristian-Silviu Bușoi – n’avaient pas non plus annoncé leur présence subventionnée jusqu’à ce que l’enquête sur la corruption soit révélée.

    « C’était un événement parrainé par le Parlement européen, donc le Parlement était au courant de l’événement et de ma participation », a déclaré Moretti. « Dans un esprit de transparence totale, j’ai décidé de le publier. » Il a nié faire partie d’une délégation mise en place par les Panzeri.

    Bushoi, qui dirigeait le « groupe d’amitié » non officiel du Parlement avec le Qatar, a déclaré : « L’événement de 2020 a été annoncé plus tard en raison d’une erreur du personnel ». Il a également nié faire partie d’une quelconque délégation orchestrée par les Panzeri.

    Après que Panzeri ait quitté le Parlement en 2019, la députée S&D Maria Arena l’a remplacé au sein de la commission DROI.

    En janvier, il a déclaré à POLITICO qu’il n’avait pas poursuivi l’accord de Panzeri. Les conférences, cependant, ont continué.

    En plus de l’événement de 2020, Arena s’est ensuite rendu au Qatar en 2022 avec l’honneur de Doha pour un atelier du NHRC. Il a finalement démissionné de son poste de président du comité après que POLITICO a révélé qu’Arena n’avait pas déclaré en temps opportun le voyage subventionné. Arena n’a pas répondu à une demande de commentaire pour cette pièce.

    Et malgré toute la confusion entourant l’accord, une chose est claire : pour le Qatar, il n’a jamais cessé d’exister.

    « La relation avec le Parlement européen est de la plus haute importance pour nous », écrivait Al Marri en mai 2021 à deux députés européens, dont Arena.

    Sa preuve ? « Le protocole d’accord que nous avons signé avec le sous-comité des droits de l’homme. »

    Source : Politico via Eretikos.gr

    #Qatargate #Parlement_européen #Corruption #Qatar #Maroc

  • Le Maroc violemment attaquée par Marianne

    Tags : Maroc, France, Pegasus, espionnage, corruption, Parlement Européen,

    Les relations entre la France et le Maroc suscitent beaucoup de questionnement ces dernières semaines, et intéresse particulièrement la presse française. L’hebdomadaire français « Marianne » a consacré une partie de son édition de cette semaine du 16 au 22 février 2023 aux conflits entre l’hexagone et le royaume chérifien.

    Après les informations du quotidien Le Figaro sur des mandats d’arrêts qui viseraient plusieurs responsables marocains, en lien avec le scandale de corruption au Parlement européen, c’est au tour du magazine « Marianne », qui a consacré la couverture de son édition, du 16 au 22 février,  aux relations maroco-francaises , intitulé « Espionnage, groupes de pression, scandales, drogue et immigration : comment le Maroc nous tient ? ».

    L’hebdomadaire détaille que le Maroc bénéficie d’un « traitement de faveur » de la part de la France. Ce qui, précise-t-on, n’empêche pas Rabat d’étendre son influence en France.

    « L’indignation suscitée l’été 2021 par les révélations de ces pratiques s’est comme dissipée. Qui s’en inquiète depuis ? », se demande le journal français, faisant allusion à l’affaire Pegasus. Un scandale dans lequel les autorités marocaines sont accusées d’avoir espionné plusieurs officiels français, dont le Président francais, Emmanuel Macron le. Une affaire qui a fait grand bruit, même si Rabat a toujours nié son implication.

    De plus, Marianne a évoqué le scandale au sein du Parlement européen. Une affaire qui a fait grand bruit, dans laquelle le Maroc est accusé d’avoir corrompu des élus pour faire voter à Bruxelles des lois en sa faveur.

  • Maroc : L’inflation résulte d’un dysfonctionnement au niveau national  

    Tags : Maroc, inflation, flambée des prix, produits de base,

    La hausse excessive des prix des produits de première nécessité au Maroc est une conséquence directe d’un dysfonctionnement au niveau national, contrairement aux justifications du Makhzen imputant cette flambée à des facteurs externes, selon des organisations locales des droits des consommateurs.

    « Nous ressentons cette hausse des prix, et plus particulièrement au niveau des produits de consommation, surtout les légumes, les fruits et les viandes, dont les prix ont grimpé de manière spectaculaire. Il s’agit d’une vraie bataille pour les plus démunis qui n’arrivent pas aujourd’hui à joindre les deux bouts », a regretté le président de la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC), Ouadi Madih.

    Au niveau des marchés de la région Casablanca Settat, le prix de la viande a atteint 120 dirhams le kilogramme (11,64 dollars), la pomme de terre 0,78 dollar/kg et la tomate 1,36 dollar/kg, ont rapporté les médias locaux. Dans son dernier rapport de suivi de la situation économique du Maroc, la Banque mondiale a relevé que la croissance réelle du PIB du Maroc a chuté à 1,2 % en 2022 (estimation), tandis que le déficit de la balance courante a augmenté de 2,3% à 4,1% du PIB, précise le document, ajoutant que l’inflation annuelle a atteint un pic de 8,3% à la fin 2022.
    La Banque mondiale a constaté que « ce sont les ménages modestes et vulnérables qui continuent de souffrir le plus de l’impact de la poussée inflationniste des prix alimentaires et autres prix ». Les calculs présentés dans le rapport montrent que « l’inflation annuelle a été pratiquement 30% plus élevée pour les 10% les plus pauvres de la population, par rapport aux 10 % les plus riches, principalement en raison de l’impact de la hausse des prix alimentaires qui représentent une part plus importante de dépenses chez les ménages les plus pauvres ».

    « Le problème est qu’aujourd’hui la majorité de ces biens est inaccessible. Le consommateur voit bien devant lui tous les produits dont il a besoin, mais son pouvoir d’achat ne lui permet pas de les acquérir », a fait remarquer de son coté le président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), Bouazza Kherrati. Pour justifier cette flambée des prix, le Makhzen présentait, au tout début de la crise, « la hausse du prix du fret, qui coûtait entre 400 et 1.800 dollars, comme la cause majeure de cette situation, mais actuellement, ce coût est inférieur à 400 dollars, et malgré cela, aucun effet n’a été observé sur les prix pratiqués au Maroc », a expliqué M. Kherrati, soulignant que « le problème réside au niveau du marché national » et renseigne d’un dysfonctionnement au niveau national.

    Parmi les raisons réelles qui se cachent derrière cette hausse excessive des prix des produits de première nécessité, les défenseurs des droits des consommateurs citent « la présence de nombreux intermédiaires dans le processus de distribution des marchandises, notamment les produits agricoles ».

    « Là où le bât blesse, c’est que le marché marocain, notamment celui des fruits et légumes, regorge d’intermédiaires et fonctionne avec un système de rente », déplore le président de la FMDC, précisant que « le symptôme pathognomonique de cette rente, c’est l’octroi, au niveau du marché de gros, d’une sorte de licence à des gens désignés par une instance inconnue et qui touchent des taxes alors qu’ils n’apportent aucune valeur ajoutée. Cela rend difficile la maîtrise des prix qui sont censés être libres en fonction de l’offre et la demande ».

    Un autre dysfonctionnement, et qui n’est pas des moindres, « le caractère occasionnel » du contrôle des prix par les commissions mixtes, provinciales et locales de contrôle des prix. « Les opérations de contrôle ne sont effectuées qu’à l’approche du mois de Ramadan », a regretté Ouadi Madih, insistant sur la « nécessité et l’urgence de prendre des mesures draconiennes et strictes afin que le consommateur se sente protégé ».

    #Maroc #Prix #Inflation

  • Union Africaine : Israël renvoyée du sommet d’Addis-Abeba

    Tags : Union Africaine, Israël, Algérie, Maroc, Afrique du Sud,

    Israël échoue une nouvelle fois dans ses tentatives d’infiltrer l’Union africaine. Sa délégation a tout bonnement été chassée du sommet d’Addis-Abeba.

    Nouveau camouflet pour le Maroc dans ses tentatives d’imposer «un siège» pour l’entité sioniste au sein de l’Union africaine. Plus pour le Maroc particulièrement que pour Israël dont les visées expansionnistes de ses dirigeants extrémistes ne sont plus à démontrer.

    La directrice adjointe pour l’Afrique au ministère israélien des Affaires étrangères, Sharon Bar-Lee, a été expulsée hier matin de la salle où se tient le 36e sommet des chefs d’État de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, malgré son «statut d’observatrice» et un «badge» d’accès à la conférence.

    Selon les informations relayées par plusieurs médias, une invitation aurait été envoyée à Israël, avant d’être finalement annulée, mais malgré cela l’entité sioniste a dépêché sa délégation et voulu tenter un coup de force.

    Dépité, le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé l’Algérie et l’Afrique du Sud d’être derrière cette expulsion.

    En fait, la délégation israélienne munie de badges allait assister à la rencontre de clôture de la session de l’UA, mais, finalement, comme le montre une vidéo qui a fait le buzz, des agents de sécurité l’en ont empêchée.

    Parce qu’en vérité, la délégation n’est pas membre, pas même observateur, une qualité qui lui a été rejetée malgré le forcing de l’ancien président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki, qui avait agi en solo pour octroyer ce statut à Israël, soutenu par le royaume du Maroc qui venait d’être réadmis dans l’organisation panafricaine.

    Le débat sur la décision et le siège d’observateur a été suspendu en 2022. De puissants États membres ont vivement protesté contre la décision prise en 2021 par Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’Union africaine, d’accepter l’accréditation d’Israël au sein du bloc.

    Le sommet de l’UA, réuni le 6 février 2022 à Addis-Abeba, a suspendu la décision du président de la commission africaine Moussa Faki d’accorder à Israël le statut d’observateur et mis en place un comité de sept chefs d’Etat comprenant l’Algérie pour formuler une recommandation au sommet de l’UA sur cette question.

    La décision adoptée par consensus par le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA prévoit la suspension de la décision prise par le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki d’octroyer, le 22 juillet 2022, le statut d’observateur à l’entité sioniste au sein de l’UA, avaient rapporté les médias dont certains accusaient le Maroc d’avoir joué avec l’ancien président tchadien, décédé au front, d’avoir proposé à l’entité sioniste d’être membre observateur de l’UA alors que le Maroc venait de retrouver son siège.

    Le plan a été déjoué par les Etats influents qui soutiennent la cause palestinienne. Et présentement, il est mal venu avec le nouveau gouvernement israélien dont le principal axe de son programme est l’intensification des colonies, reléguant les négociations pour la paix avec la Palestine à un délai hypothétique.

    La normalisation de certains pays arabes a boosté le désir d’Israël de vendre une image de pays fréquentable à l’international, alors qu’en interne la situation plaide le contraire.

    Faut-il également prendre en compte les demandes de l’Autorité palestinienne formulées auprès de dirigeants africains à retirer l’accréditation d’Israël à l’UA, dénonçant son «régime d’apartheid».

    Des appels qui ont trouvé écho à Addis-Abeba, qui a renvoyé la délégation israélienne indésirable venue inopportunément assister au sommet de l’UA qui clôture le mandat à la tête de l’Union du président sénégalais Macky Sall.

    #Israël #Union_Africaine #Maroc #Algérie #Afrique_du_sud

  • Président Bouteflika : « Je ne suis pas Jésus Christ »

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Abdelaziz Bouteflika,

    Câble dans lequel l’Algérie exclut une confrontation avec le Maroc
    Le président Bouteflika assure, lors d’une réunion en 2005, que la question du Sahara ne conduira pas à un « casus belli ».

    Destination : Cet enregistrement est un extrait partiel du câble original. Le texte complet du câble original n’est pas disponible.

    1. (C) Résumé. Commission des affaires étrangères du Sénat

    Le président Richard Lugar, accompagné de l’ambassadeur, du commandant suprême des forces alliées en Europe, le général James Jones, et des membres de sa délégation ont rencontré le président Abdelaziz Bouteflika le matin du 18 août. Après la réunion, le sénateur Lugar et sa délégation sont partis pour Tindouf afin de superviser la libération des 404 derniers prisonniers de guerre marocains détenus par le Polisario.

    M. Lugar a exprimé son appréciation des efforts de M. Bouteflika pour créer un nouvel élan en vue de résoudre le conflit du Sahara occidental. M. Bouteflika a rappelé l’engagement qu’il avait pris envers le président Bush en 2001 de soutenir James Baker, notant qu’il l’avait fait et avait accepté le plan Baker, mais que lorsque M. Baker a démissionné, il avait laissé un vide qui n’avait pas été comblé.
    Bouteflika a réitéré son assurance que le Sahara occidental ne serait pas un casus belli pour l’Algérie, mais a déclaré que le Polisario avait le droit de reprendre le combat « sur son propre territoire » s’il choisissait de le faire. M. Bouteflika a insisté sur le fait que l’Algérie respecterait le résultat d’un référendum, quel qu’il soit, mais qu’elle ne serait pas partie aux négociations avec le Maroc au nom des Sahraouis. Bouteflika s’est vivement plaint de l’annulation à la dernière minute par le Maroc d’une rencontre prévue avec le roi Mohammed à Rabat en juin par le Premier ministre Ouyahia, déclarant qu’il ne pouvait accepter de « traiter les relations diplomatiques d’une manière aussi irresponsable ». Faisant référence aux conseils des présidents Bush et Chirac qui lui ont demandé de tenir compte de la jeunesse du roi Mohammed, M. Bouteflika a déclaré : « Je ne suis pas Jésus-Christ et je ne tendrai pas l’autre joue. » L’Algérie est prête à discuter des « intérêts objectifs » avec le Maroc, mais seulement si les Marocains sont « sérieux ».

    Le sénateur Lugar a noté que le président Bush lui avait demandé d’entreprendre cette mission humanitaire, ajoutant que les États-Unis souhaitaient que l’Algérie et le Maroc rouvrent la frontière terrestre et renouent le dialogue au plus haut niveau. Bouteflika pense-t-il que les Marocains ont compris sa position sur un référendum ? Bouteflika a déclaré que le Sahara occidental était à l’ordre du jour de l’ONU depuis les années 1970. L’Algérie est favorable au respect du droit international et défend le droit à l’autodétermination, mais n’acceptera pas d’être un partenaire de négociation sur le sort du Sahara occidental avec la France, l’Espagne, le Maroc ou les Etats-Unis.

    MISSION DE LUGAR

    (U) Le sénateur Richard Lugar, président du Sénat chargé des relations extérieures, et sa délégation, qui comprenait le général James Jones, commandant suprême des forces alliées en Europe, se sont rendus en Algérie les 17 et 18 août dans le cadre d’une mission présidentielle visant à superviser la libération des 404 derniers prisonniers de guerre marocains détenus par le Front Polisario à Tindouf. Le sénateur Lugar, l’ambassadeur, le général Jones et les membres de la délégation de Lugar ont rencontré le président Abdelaziz Bouteflika pendant deux heures et demie le matin du 18 août avant de s’envoler pour Tindouf. Le DAS Gray de l’AEN, le général Gration de l’EUCOM J-5, le directeur du NSC Pounds et le DCM ont également assisté à la réunion, au cours de laquelle Bouteflika était entouré du chef d’état-major présidentiel Belkheir, du chef de la défense le général Gait Saleh, du président du Conseil de la nation Bensalah et du ministre délégué aux affaires maghrébines et africaines Messahel. Septel rapporte que Lugar et Bouteflika ont discuté des relations entre les États-Unis et l’Algérie et d’un certain nombre de questions régionales.

    UNE MISSION HUMANITAIRE

    3. (C) Le sénateur Lugar a commencé par transmettre les salutations du président Bush, qui a pleinement soutenu la mission humanitaire visant à obtenir la libération des prisonniers de guerre marocains. L’initiative prise par Bouteflika devrait créer de nouvelles opportunités pour l’Algérie et le Maroc et développer un élan vers la résolution du conflit du Sahara Occidental. Lugar a noté la nomination d’un nouvel envoyé personnel, van Walsum, comme un signe positif du soutien de l’ONU. Bouteflika a chaleureusement accueilli le sénateur Lugar et sa délégation, ajoutant qu’il était conscient de la capacité du sénateur à trouver un consensus. M. Bouteflika a déclaré qu’il était conscient que la rencontre prévue entre M. Lugar et le chef du Polisario à Tindouf suscitait quelques inquiétudes à Washington, mais qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter puisqu’il s’agissait d’une mission strictement humanitaire. Les Sahraouis, a-t-il dit, parleront de leurs préoccupations, mais cela ne devrait « offenser personne du pays de Washington et de Wilson », le leader d’une guerre d’indépendance et le père fondateur de l’idée d’autodétermination.

    4) (C) Bouteflika se souvient de sa première rencontre avec le Président Bush en 2001, lors de laquelle le Président lui avait demandé s’il était prêt à travailler avec James Baker. Bouteflika avait promis au Président qu’il travaillerait en coopération avec Baker et l’avait fait (en acceptant le plan Baker et en le faisant accepter par le Polisario) jusqu’à la démission de Baker. La démission de Baker a laissé un vide dans le processus de règlement qui n’a toujours pas été comblé. Bouteflika a fait l’éloge de Baker pour sa capacité à voir les besoins des deux parties, le Maroc et le Polisario. Baker « représentait les valeurs américaines que nous admirons ».

    LE SAHARA OCCIDENTAL N’EST PAS UN CASUS BELLI, MAIS LE POLISARIO A LE DROIT DE SE BATTRE

    5. (C) Rappelant l’accord de Houston négocié par Baker avec le Maroc et le Polisario, M. Bouteflika a déclaré qu’il n’était pas encore en politique à l’époque. Mais à l’époque, il avait estimé que l’accord était imparfait parce qu’il ne fixait pas de date limite pour sa mise en œuvre. Il a déclaré que s’il avait été le Polisario, il aurait signé l’accord mais aurait insisté sur le droit de prendre les armes après six mois ou un an s’il n’était pas appliqué. Le Polisario paie maintenant le prix pour ne pas avoir insisté sur un délai.

    6. (C) M. Bouteflika a déclaré que lorsqu’il est devenu président en 1999, il a pris une position qui n’était pas complètement acceptée à l’époque par l’armée et les services de renseignement, à savoir que le Sahara occidental ne serait jamais un casus belli pour l’Algérie. Le Polisario ne peut pas entraîner l’Algérie dans une guerre, a-t-il souligné. Mais s’ils décidaient de se battre « sur leur propre territoire », ce serait leur décision. S’ils le faisaient, ils ne seraient pas autorisés à se battre au Sahara occidental et à revenir ensuite en Algérie comme base.

    LE MAROC DOIT RETOURNER À L’ONU

    7. (C) M. Bouteflika a déclaré qu’il avait exhorté le Maroc à revenir dans le cadre de l’ONU. Lorsque l’Irak a envahi le Koweït, la communauté internationale s’est mobilisée, mais le Sahara occidental a été considéré comme une « simple question tribale » alors qu’il avait été une colonie espagnole. Bouteflika a critiqué l’Espagne, affirmant que les socialistes espagnols n’avaient pas été honnêtes avec les Sahraouis. De temps à autre, l’Espagne a proposé à l’Algérie d’entamer des négociations avec la France, le Maroc et l’Espagne pour résoudre le conflit. L’Algérie, cependant, n’a aucune revendication sur le Sahara occidental et ne négociera pas au nom des Sahraouis. M. Bouteflika a souligné qu’il ne faisait que prôner l’autodétermination, un principe inscrit dans la Charte des Nations unies. Le Maroc souhaite améliorer ses relations avec l’Algérie, mais cette dernière ne répondra que si le Maroc accepte de revenir dans le cadre des Nations unies. La seule chose que l’Algérie demandait au Maroc était d’accepter les résolutions du CSNU et le droit international. C’est mon espoir le plus sincère, a déclaré M. Bouteflika.

    L’ALGERIE ACCEPTERA LE RESULTAT DU REFERENDUM

    8. (C) M. Bouteflika a déclaré qu’il était prêt à signer un document engageant l’Algérie à accepter le résultat d’un référendum, quel qu’il soit. Il a dit qu’il était conscient qu’un référendum était une « boîte de Pandore », mais que l’Algérie accepterait le résultat. L’Algérie défendra le droit à l’autodétermination, même si elle est le dernier État membre des Nations unies à le faire.

    « JE NE SUIS PAS JESUS CHRIST »

    9. C) Selon M. Bouteflika, les relations bilatérales avec le Maroc ont commencé à prendre de l’ampleur au début de l’année. Le Premier ministre Ouyahia était prêt à se rendre à Rabat avec une importante délégation. Il existe de nombreux accords bilatéraux avec le Maroc datant des années 1960 et ils ont sérieusement besoin d’être révisés. Les Marocains ont informé Bouteflika que le roi Mohammed recevrait Ouyahia et sa délégation. Puis, à peine une heure plus tard, les Marocains ont déclaré que « les circonstances n’étaient pas favorables » à la visite, alors qu’elle avait été préparée des mois à l’avance. Bouteflika a souligné qu’il ne pouvait pas accepter de traiter les relations diplomatiques « d’une manière aussi irresponsable. » Le Maroc sera toujours le voisin de l’Algérie, aucun des deux pays ne bougera et ils doivent s’entendre. Mais il était inacceptable de traiter des questions sérieuses d’une « manière infantile ». M. Bouteflika a déclaré que lors de ses discussions avec les présidents Bush et Chirac, entre autres dirigeants, on lui a dit que le roi était jeune alors qu’il était un diplomate chevronné. Mais, a-t-il dit, « je ne suis pas Jésus-Christ » et je ne tendrai pas l’autre joue.

    10. (C) Bouteflika a rappelé qu’il était né au Maroc et qu’il connaissait très bien ce pays. Le Maroc a beaucoup à gagner de la réouverture de la frontière terrestre, car le nord-est du Maroc dépend du commerce avec la région d’Oran en Algérie. Même avec la frontière fermée, le Maroc gagne trois milliards d’euros par an grâce à la contrebande, a-t-il affirmé. Les deux pays ont objectivement intérêt à ce que leurs relations s’améliorent, mais si les Marocains veulent discuter de la normalisation de leurs relations, ils doivent être sérieux quant à la manière dont ils traitent l’Algérie.

    11. (C) Abordant la question de l’Union du Maghreb arabe, M. Bouteflika a déclaré que si les Libyens organisaient un sommet, il y assisterait afin d’en faire un succès, et non pour mettre quelqu’un dans l’embarras. Dès que le Maroc reviendra dans le cadre de l’ONU pour le Sahara occidental, l’Algérie s’engagera dans les relations bilatérales et l’UMA.

    LES ÉTATS-UNIS ESSAIENT DE FAIRE CE QU’IL FAUT

    12. (C) Le sénateur Lugar a déclaré que les Etats-Unis ont essayé d’agir d’une manière conforme aux valeurs démocratiques des droits de l’homme et du respect du droit à l’autodétermination que Bouteflika avait mentionnées. Les États-Unis ont agi même lorsque leurs propres intérêts nationaux n’étaient pas directement engagés, lorsque c’était la bonne chose à faire. C’est dans ce contexte que le Président Bush a demandé au Sénateur d’entreprendre cette mission. Le Président respectait l’initiative de Bouteflika d’obtenir la libération des prisonniers et cherchait des moyens d’améliorer les relations algéro-marocaines. Les États-Unis estiment que les deux pays devraient rouvrir leur frontière et renouer le dialogue au plus haut niveau. Les États-Unis veulent travailler avec l’Algérie pour voir comment ils peuvent faire la différence.

    13. (C) Le sénateur Lugar a demandé si M. Bouteflika pensait que le gouvernement marocain comprenait sa position selon laquelle l’Algérie soutiendrait les résultats d’un référendum, quels qu’ils soient ? La question de savoir qui aurait le droit de vote est-elle toujours une question importante ? Quelles sont les autres questions principales ? Bouteflika a déclaré que le Sahara occidental n’était pas une question nouvelle pour l’ONU. Baker a fait un très bon travail, et l’UNSYG dispose d’une liste complète des électeurs dans un référendum. L’Algérie acceptera les résultats d’un référendum, mais cela ne signifie pas qu’elle « cautionnera les combines marocaines ». Le Sahara Occidental est à l’ordre du jour de l’ONU depuis les années 1970, en même temps que le Brunei, le Suriname, et le Belize, qui sont tous indépendants depuis longtemps. L’Algérie est favorable au respect du droit international. Elle n’accepterait pas d’être un partenaire de négociation sur le Sahara occidental avec la France, l’Espagne, le Maroc ou les États-Unis, mais l’Algérie défendrait le droit à l’autodétermination.

    Source : Wikileaks

  • Les prémices d’un nouvel ordre sahélien en gestation, selon un conseiller marocain

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    Tags : Maroc, Sahel, Mali, Burkina Faso, Tchad, Barkhane, France, terrorisme,

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