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  • Biographie de l’Emir Abdelkrim El Khattabi

    Tags : Maroc, Rif, République du Rif, Abdelkrim El Khattabi,

    INTRODUCTION

    Abdelkrim El Khattabi (né vers 1882 à Ajdir au Maroc et décédé le 6 février 1963 au Caire en Égypte), de son nom complet Mohamed ben Abdelkrim El Khattabi, était un chef militaire rifain, du Rif, zone berbère au nord-est du Maroc. Il est devenu le chef d’un mouvement de résistance contre la France et l’Espagne au Maroc, puis l’icône des mouvements indépendantistes luttant contre le colonialisme. Il prendra le flambeau de la résistance après la défaite de Mouha ou Hammou Zayani, son compagnon le fqih Belarbi Alaoui dit Cheikh Elislam se rallia à la cause d’Abdelkrim pour continuer la lutte contre les espagnols et les français.

    BIOGRAPHIE

    Né à Ajdir au Maroc, fils d’un cadi (juge en arabe) du clan Ait Yusuf de la tribu Aït Ouriaghel (ou Waryaghal), Abd el-Krim a été instruit dans des zaouïas traditionnelles et des écoles espagnoles, finalement son éducation à l’ancienne université de Quaraouiyine à Fès, suivit de trois ans en Espagne où il étudia la mine et la technologie militaire. Entre 1908 et 1915 il fut journaliste au quotidien de Melilla, où il préconisaient la laïcité et la coopération avec les occidentaux afin de libérer la Oumma de l’ignorance et du sous développement.

    Il entra dans l’administration espagnole, et fut nommé cadi chef de Melilla en 1915. À cette époque là, il commença à s’opposer à la domination espagnole, et en 1917 il fut emprisonné pour avoir dit que l’Espagne ne devrait pas s’étendre au-delà des territoires déjà occupés (qui en pratique excluait la plupart des zones incontrôlé du Rif) et exprimant sa sympathie pour la cause allemande pendant la Première Guerre mondiale. Peu après s’être échappé, il revint à Ajdir en 1919 et, avec son frère, il commença à unir les tribus du Rif dans une République du Rif indépendante. Pour cette cause, il essaya d’apaiser les inimitiés entre les tribus existantes.

    En 1921, comme une retombée inattendue de leurs efforts pour détruire la puissance de Raisuni, un brigand local, les troupes espagnoles approchent des secteurs inoccupés du Rif. Abdelkrim envoie à leur général Manuel Fernández Silvestre un avertissement : s’ils franchissent le fleuve Amekran, il le considérerait comme un acte de guerre. Fernández Silvestre aurait ri en prenant connaissance du message. Le général installe un poste militaire sur le fleuve à Abarrán. Le même jour au milieu de l’après-midi mille rifains l’avait encerclé ; 179 militaires espagnols furent tués, forçant le reste à la retraite. Les jours qui suivirent après plusieurs escarmouches sanglantes pour les troupes de Fernández Silvestre un événement inattendu se produisit. En effet méprisant Abdelkrim, Fernández Silvestre décide de le défier, et avec 3 000 hommes Abdelkrim parvient en deux jours grâce à la ruse à vaincre l’Espagne. Pour l’Espagne, la bataille d’Anoual a été un véritable désastre. Elle y a perdu près de 16 000 soldats, récupéra 24 000 blessés 150 canons et 25 000 fusils. En outre, 700 soldats espagnols ont été faits prisonniers. Il s’agit aussi de la première défaite d’une puissance coloniale européenne, disposant d’une armée moderne et bien équipée devant des résistants sans ressources, sans organisation, sans logistique ni intendance.

    La victoire d’Anoual a eu un immense retentissement non seulement au Maroc mais aussi dans le monde entier. Elle a eu d’immenses conséquences psychologiques et politiques, puisqu’elle allait prouver qu’avec des effectifs réduits, un armement léger, mais aussi une importante mobilité, il était possible de vaincre des armées classiques.

    Fort de son succès, Abdelkrim proclame en 1922 la République confédérée des Tribus du Rif, un embryon d’État berbère. Cette république eut un impact crucial sur l’opinion internationale, car ce fut la première république issue d’une guerre de décolonisation au XXe siècle. Il créa un parlement constitué des chefs de tribus qui lui vota un gouvernement.

    En 1924, l’Espagne retire ses troupes dans ses possessions le long de la côte marocaine. La France, qui de toute façon avait des prétentions sur le Rif méridional, se rendit compte que laisser une autre puissance coloniale se faire vaincre en Afrique du Nord par des indigènes créerait un dangereux précédent pour ses propres territoires, et rentra dans le conflit. Tentant de joindre toutes les forces vives marocaines pour constituer le noyau d’un mouvement de libération marocain préalable à un vaste mouvement de décolonisation, Abdelkrim demanda au sultan Moulay Youssef de rallier sa cause. Mais celui-ci, en raison de la pression de la résidence générale française à Rabat, refusa de lutter contre les puissances coloniales.

    L’entrée de la France en guerre ne se fait pas attendre mais la pression de l’opinion publique aussi bien européenne qu’internationale, subjuguée par cette résistance rifaine, rend la tâche plus ardue et conduit au renvoi du résident général le maréchal Hubert Lyautey.

    À partir de 1925, Abdelkrim combat les forces françaises dirigées par Philippe Pétain à la tête de 200 000 hommes et une armée espagnole commandée personnellement par Miguel Primo de Rivera, soit au total de 450 000 soldats, commença des opérations contre la République du Rif. Le combat intense dura une année, mais par la suite les armées françaises et espagnoles combinées – utilisant, entre autres armes, l’ypérite – furent victorieuses des forces d’Abdelkrim.

    Après la menace de génocide, Abdelkrim se rend comme prisonnier de guerre, demandant à ce que les civils soient épargnés. Il n’en sera rien, les puissances coloniales ne peuvent tolérer qu’un tel soulèvement reste impuni. Ainsi dès 1926 des avions munis de gaz moutarde bombarderons des villages entiers faisant des marocains du Rifs les premiers civils gazés massivement dans l’Histoire, à côté des kurdes iraqiens gazés par les britanniques. On estime à plus de 150 000 le nombre de morts civil durant les années 1925-1926, mais aucun chiffre crédible ne peut être avancé.

    En 1926, Abd el-Krim est exilé à la Réunion, où on l’installe d’abord jusqu’en 1929 au Château Morange, dans les hauteurs de Saint-Denis. Quelques années passent. Il devient habitant de la commune rurale de Trois-Bassins, dans l’ouest de l’île, où il achète des terres et construit une belle propriété. Il y vit douze à quinze ans. En mai 1947, ayant finalement eu l’autorisation de s’installer dans le sud de la France, il embarque à bord d’un navire des Messageries Maritimes en provenance d’Afrique du Sud et à destination de Marseille avec 52 personnes de son entourage et le cercueil de sa grand-mère, le Katoomba.

    Arrivé à Suez où le bateau fait escale, il réussit à s’échapper et passa la fin de sa vie en Égypte, où il présidera le « Comité de libération pour le Maghreb arabe ». Mohamed ben Abdelkrim El Khattabi meurt en 1963 au Caire où sa dépouille repose encore. Au sortir de l’indépendance, la répression d’une révolte du Rif fait plus de 8 000 morts entre 1958 et 1961. Il refusa de rentrer au Maroc après l’indépendance, mais sa dépouille y fut ramenée à la demande du roi Hassan II.

    Source

  • Conférence sur El Khattabi – La république du Rif

    Tags : Maroc, Rif, Abdelkrim El Khattabi, protectorat, colonialisme,

    La République indépendante du Rif et la personnalité du leader charismatique Abdelkrim Khattabi ont été au centre d’une conférence animée, hier, par le professeur Hassan Aârab à l’Institut des études stratégiques globales (Inseg). La conférence coïncide avec le double anniversaire de la mort de Abdelkrim Khettabi le 6 février 1963 et la proclamation de la République du Rif un premier février 1923. Une République qui avait fini par être dissoute par la France et l’Espagne coloniales en 1926.

    «La dimension maghrébine du combat de l’émir Abdelkrim Khattabi», tel a été le thème générique de cette conférence organisée par l’Inesg. Photos et documents à l’appui, le modérateur de la conférence estimera que «Khattabi a su réunir tous les attributs d’un État, à proprement dire, dont un territoire, un peuple, un gouvernement avec des ministères, des institutions, un drapeau, une monnaie (le Riffane) et même un hymne national,…», dira-t-il.

    Ce dernier étalera la vision et la pensée de l’émir Khattabi et la portée de sa révolution à l’échelle continentale et celle arabe, et même en Occident et en Asie. Pour étayer ses dires, il fera appel à des exemples tirés de l’Histoire, notamment les témoignages de Mao Tsé-toung qui avait affirmé s’être inspiré de la pensée révolutionnaire de Khattabi. Il évoquera les déclarations des grands révolutionnaires du siècle dernier, dont Ché Guevara, Ho chi Minh, etc… au sujet de la pensée de Khattabi. À ce sujet, il abordera la portée de la vision de cet émir marocain, dont la vision maghrébine était un fait saillant dans sa pensée. «C’était un visionnaire. Sa révolution a précédé celle d’Atatürk et d’autres révolutions dans le Monde arabe», dira-t-il. Pour sa part, le professeur Hassan Aârab a confié que «Khattabi s’est battu pour le Rif… Il n’a jamais cessé de réclamer l’indépendance du Rif qu’il avait inscrit dans une trajectoire maghrébine et pour lequel il avait tracé une perspective moderniste».

    Leader charismatique de la République du Rif, Khattabi avait prôné déjà à la fin de 1915, l’indépendance totale du Maghreb et avait même plaidé pour la résistance et une organisation maghrébine. Le conférencier mettra en exergue la relation étroite entretenue par l’émir Khattabi avec les leaders du Mouvement national algérien et les projets communs qui les animaient. Photos à l’appui, Aârab commentera les contacts permanents noués par Khattabi, à partir de son exil au Caire, avec feu Boudiaf, Ait Ahmed, Khider, Didouche, Ben Bella, Ben M’hidi et même Boumediene. Toutefois, l’un des éléments fondamentaux de l’histoire de la résistance anticoloniale dans la vision de l’émir Khattabi et les accrocs avec le régime du Makhzen, «dont la doctrine reposait sur la traîtrise et la manigance», aura été l’élément fédérateur qu’a été l’Algérie dans le façonnement de cette résistance. Les intervenants, dont des académiciens et chercheurs en histoire, n’ont pas tari d’exemples quant à l’aide et l’apport précieux des leaders algériens, dont l’émir Abdelkader et ses enfants, en l’occurrence Ben Abdelmalek qui avait monté la révolte organisée de 1915.

    «Abdelkrim continue à nous parler du royaume du Makhzen…. Lui qui avait interdit, à cette époque la culture du cannabis, principale rentrée subsidiaire du système économique du Makhzen… Khattabi avait exprimé son dédain du système makhzenien», dira Aârab en évoquant la nature idéologique et doctrinale de l’armée marocaine. «La pensée de Khattabi voulait rompre avec les pratiques et cette tradition du Makhzen qui s’était déjà fondée sur l’esclavagisme, le mercenariat et la traîtrise à cette époque-là», renchérit-t-il encore. Intervenant dans le débat général, le professeur Mustapha Saidj a expliqué que «Khattabi était porteur d’un projet de Maghreb unifié… Il avait réussi à combattre les Espagnols et à unifier les tribus et contribué à fonder un État, sociologiquement, établi… Contrairement aux adeptes du Makhzen dont l’État marocain, a été la création du général Lyautey. Il n’y a qu’à voir la statue qu’ils ont érigée en sa mémoire et le musée qu’ils lui ont dédié. Ils ne s’en cachent pas», dira-t-il. D’autres intervenants ont mis en relief «que le Maroc, constitue, aujourd’hui, un fardeau encombrant pour ses alliés traditionnels».

    Source: L’Expression.

  • Madrid dévoile les plans du tunnel sous-marin Espagne-Maroc

    Tags : Maroc, Espagne, tunnel, Gibraltar,

    MADRID – Lors de la récente réunion entre les gouvernements espagnol et marocain, l’Espagne a informé le Maroc qu’il y avait toujours un intérêt à construire un tunnel sous-marin pour relier l’Espagne au Maroc et donc l’Europe à l’Afrique. À propos de cette connexion tunnel a été écrit et parlé pendant des décennies, mais les plans ne sont que des plans pour l’instant.

    Depuis près de 40 ans, on parle et on écrit sur une liaison tunnel entre l’Espagne/Europe et le Maroc/Afrique. Il s’agit d’aller sous la surface de la mer du détroit de Gibraltar et les plans ont reçu un soutien supplémentaire grâce à un coût de 750 000 € dans le budget de l’État 2023.

    La personne chargée de réaliser les études de faisabilité de cet ambitieux projet côté espagnol est l’Association espagnole d’études pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (Segecsa), rattachée au ministère des Transports. Avec l’aide de fonds européens, une étude antérieure est en cours d’extension pour étudier la faisabilité. Ce n’est pas seulement une connexion hispano-marocaine, mais une connexion euro-africaine.

    Selon les plans publiés en 2021, la construction d’un tunnel euro-africain pourrait commencer dans les années 2030 ou 2040. La dernière étude de 2018 parle d’un tunnel d’une longueur totale de 38,67 kilomètres, dont 27,75 kilomètres passeraient sous la mer à une profondeur maximale de 475 mètres et auraient une pente de 3%. 

    Le projet de création d’un tunnel de liaison entre l’Europe via l’Espagne et l’Afrique via le Maroc a débuté en 1980, mais a ensuite été complètement rayé de la carte car techniquement irréalisable. On a alors pensé à construire un long pont pour franchir les 14 kilomètres.

    Au début des années 1990, on parlait à nouveau d’un pont reliant les deux continents, mais c’était tout. Après la construction de l’Eurotunnel entre la France et la Grande-Bretagne et son ouverture définitive en 1994, l’idée d’un tunnel entre l’Espagne et le Maroc a également été étudiée, ce qui a finalement conduit en 2013 à projeter un tunnel dans lequel, tout comme l’Eurotunnel, des trains pour assurer le transport.

    Projet

    Cependant, deux grandes fissures d’environ quatre kilomètres de long ont été découvertes sur le tracé envisagé, rendant la construction plus difficile. Cependant, le plus grand fabricant de tunneliers au monde, Herrenknecht en Allemagne, a estimé qu’il était possible de construire les machines et équipements de forage nécessaires pour un coût d’environ 32 millions d’euros.

    La construction du tunnel prendrait environ 15 ans et se compose de deux tunnels pour les trains de près de 40 kilomètres de long et d’un tunnel de service au milieu. Le tunnel doit relier la Punta Malabata à Tanger au Maroc (Afrique) à la Punta Paloma, à 40 kilomètres à l’ouest de Gibraltar en Espagne.

    L’Espagne et le Maroc semblent toujours intéressés par un projet de tunnel et les deux pays devraient en assumer le coût, estimé à environ 8 milliards d’euros, même si l’on pense que le coût sera beaucoup plus élevé.

    Les coûts de ce tunnel devraient provenir non seulement des caisses de l’État des deux pays, mais aussi du secteur privé dans la mesure où les entreprises peuvent investir et probablement aussi de l’Union européenne.

    Spanje Vandaag, 11/02/2023

    #Espagne #Maroc #Tunnel #Gibraltar

  • Affaire Pegasus : Panique à Tel-Aviv

    Affaire Pegasus : Panique à Tel-Aviv

    Tags : Parlement européen, Pegasus, espionnage. NSO Group, Israël, Maroc,

    A la veille de la réunion de la commission Pegasus, l’entité sioniste tente de manipuler l’opinion internationale

    L’entité sioniste manigance pour éviter d’être épinglée par l’Union européenne (UE) à cause du scandale d’espionnage Pegasus en se présentant comme victime, à son tour, de ce logiciel décrié par la communauté internationale.

    A la veille de la réunion de la commission du Parlement européen (PE) en charge de l’affaire d’espionnage, jeudi, plusieurs médias internationaux ont fait l’écho d’un pseudo scandale qui serait en train d’ébranler la scène politique interne de l’entité sioniste. Un scandale selon lequel plusieurs personnalités publiques auraient été espionnées par les services de police sionistes, sans autorisation.

    Le subterfuge concocté par les manipulateurs sionistes voudrait que la police d’occupation ait eu un large recours au logiciel Pegasus contre des personnalités politiques et médiatiques, sans autorisation judiciaire.

    Cette opération de manipulation médiatique destinée à faire croire à l’opinion publique internationale que l’entité sioniste n’a pas le contrôle absolu sur les actions du groupe de cybersécurité NSO, concepteur du logiciel espion Pegasus, a pour objectif d’éviter d’être épinglée lors de la réunion de la commission du PE en charge de cette affaire d’espionnage.

    Seulement, les fomenteurs de cette propagande médiatique oublient que le logiciel espion Pegasus est classé comme une exportation militaire de l’entité sioniste et sa vente est contrôlée par le gouvernement d’occupation.

    D’après le quotidien américain The New York Times du 28 janvier 2021, le gouvernement sioniste « considère depuis longtemps Pegasus comme un outil essentiel pour sa politique étrangère », traitant NSO comme son « bras de facto ».

    Selon la même source, les autorités d’occupation sionistes accordent des licences pour Pegasus à de nombreux pays avec lesquels elles espèrent renforcer la sécurité et les relations diplomatiques.

    Rappelons aussi que l’essentiel des fondateurs ainsi que de l’équipe actuelle du groupe NSO sont d’anciens membres du renseignement militaire de l’entité sioniste et beaucoup sont issus de l’unité 8200 spécialisée dans le cyber-renseignement.

    Dans ces conditions, il sera difficile à l’entité sioniste de montrer patte blanche dans cette affaire, d’autant que le 9 janvier dernier, la Cour suprême des Etats-Unis a approuvé la plainte déposée par le groupe Meta, maison mère de WhatsApp, contre le groupe NSO, l’accusant d’avoir téléphones. Plusieurs journalistes de différents pays ont également déposé plainte contre ce groupe.

    Et ces affaires en justice révèleront certainement ce que l’entité sioniste tente de cacher. En juillet 2021, une enquête mondiale menée par des médias internationaux a révélé l’utilisation, entre autres, par le Maroc du logiciel d’espionnage Pegasus.

    Jeudi, la réunion de la commission Pegasus du Parlement européen discutera également de l’implication du Maroc dans ce grand scandale international. « Jusqu’ici épargné par les travaux de la commission Pegasus, le Maroc sera à l’ordre du jour d’une réunion au Parlement européen », a écrit fin janvier le quotidien belge Le Soir.

    Source

    #Parlement_européen #Pegasus #Espionnage #Maroc #Israël

  • Qui cherche la rupture définitive entre l’Algérie et la France?

    Tags : Algérie, France, Amira Bouraoui, exfiltration, Tunisie, Maroc,

    La barbouzerie française ne cache plus son jeu. Elle s’affiche au grand jour. Elle est sur le point d’atteindre son objectif qui est d’arriver au point de non-retour dans les relations algéro-françaises.
    Voilà qu’une femme exfiltrée vers la France, qui n’est ni journaliste, ni militante, et qui n’est rien du tout, et 48 heures après, on lui offre les plateaux et on l’invite à s’exprimer sur des chaines de TV publiques.

    Ceci est la preuve que les services français ont sonné la mobilisation générale de leur «khabardji» dont l’objectif recherché est désormais clair.

    Que ces gens-là sachent que si la France envisage qu’elle peut refaire, en 2023, un scénario comme la baie des cochons, alors là ils se sont complètement trompés d’adresse.

    Tout le monde sait qu’au niveau de la DGSE française, il y a une feuille de route pour mettre à mal la relation algéro-française.

    Cette feuille de route, qui est exécutée par les barbouzes et les «khabardji» et certains responsables au niveau de la DGSE, du quai d’Orsay et certains conseillers franco-algériens qui ne cachent pas leur amour et leur vénération pour le makhzen.

    Il est désolant que tout ce qui a été construit entre les Présidents Tebboune et Macron pour ouvrir une nouvelle page entre les deux pays, tombe en ruine et la rupture ne semble pas loin.

    Ahmed Bensaâda «le modus operandi n’est pas du tout anodin»

    L’analyste et expert dans les questions géopolitiques Ahmed Bensaâda a indiqué jeudi à Alger que l’exfiltration de la dénommée Amira Bouraoui vers la France depuis la Tunisie affirme «le modus operandi de cette exfiltration n’est pas du tout anodin».

    Intervenant sur les ondes de la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Bensaâda, a précisé que «le financement de certains médias comme Radio M par le Quai d’Orsay n’est plus à démontrer», en rappelant que la dénommée Amira Bouraoui qui n’a absolument rien n’avoir avec la profession de journaliste, «était restée à la barre de Radio M même après la fermeture de ce pseudo média en contribuant dans des émissions très biaisées sur l’Algérie». Bensaâda a fait savoir que «le modus operandi de cette exfiltration n’est pas du tout anodin (..) Il a certainement fait intervenir les autorités françaises au plus haut niveau».

    Bouslimani: présenter la dénommée Amira Bouraoui comme «journaliste» est une fausse allégation

    Le ministre de la Communication, M. Mohamed Bouslimani, a réfuté, mercredi, tout lien entre la dénommée Amira Bouraoui et la profession de journaliste, affirmant que la présenter comme «journaliste» était une fausse allégation.

    Dans une déclaration à l’APS, le ministre de la Communication a précisé que la dénommée Amira Bouraoui, qui est poursuivie dans une affaire de droit commun, n’a absolument aucun lien avec la profession de journaliste, s’étonnant de la fausse allégation la présentant comme «journaliste», dans le sillage des réactions autour de l’exfiltration clandestine et illégale de cette ressortissante algérienne de la Tunisie vers la France.

    Hacene Kacimi : L’exfiltration clandestine de Bouraoui vers la France a été organisée par des «réseaux subversifs à la solde de l’étranger»

    L’exfiltration clandestine et illégale de la ressortissante algérienne Amira Bouraoui de la Tunisie vers la France a été organisée par des réseaux subversifs à la solde de l’étranger, a indiqué jeudi l’expert en questions géopolitiques, Hacene Kacimi, estimant que cela relevait d’une «affaire scandaleuse» qui remet en cause les règles et usages des relations internationales.

    S’exprimant sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, M. Kacimi a indiqué que «ce sont des réseaux subversifs à la solde de l’étranger qui ont organisé la fuite d’Amira Bouraoui de manière illégale», précisant que cet acte vise à «mettre en échec les procédures judiciaires qui sont en cours au niveau de la justice algérienne».

    Il a soutenu que «l’exfiltration de cette ressortissante algérienne à partir de la Tunisie vers la France a été effectuée dans des conditions qui restent toujours à clarifier», ajoutant que cela «implique et prouve qu’elle a également été aidée et financée à partir d’Alger».

    «C’est une affaire scandaleuse qui remet en cause les règles et usages des relations internationales», a souligné M. Kacimi, estimant que «nous sommes en présence d’une véritable légion étrangère qui est en train d’agir pour le compte d’un Etat étranger».

    Pour cet expert, «le statut de réfugiée, accordé de manière complaisante à Amira Bouraoui par la France, relève de l’hostilité», expliquant que «lorsque l’on soutient des personnages ayant fui l’Algérie de manière illégale et se sont installés sur le territoire français et à qui l’on a accordé le statut de réfugié de manière complaisante, ceci relève de l’hostilité».

    Dans ce sillage, M. Kacimi a mentionné «le retour des hostilités colonialistes à l’encontre de l’Algérie, faisant observer qu’il y a «des lobbys de colons qui croient encore en le retour de l’Algérie française».

    «Ces lobbys n’ont pas compris que l’Algérie actuelle n’est pas celle des années 1980 ou 1990 où il y avait des colons de la légion étrangère qui ont infiltré nos institutions et ont durement travaillé pour nous affaiblir», a-t-il soutenu.

    Pour rappel, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné le rappel en consultations de l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat, avait indiqué mercredi un communiqué de la présidence de la République.

    Le ministre de la Communication, M. Mohamed Bouslimani, a réfuté, pour sa part, tout lien entre Amira Bouraoui et la profession de journaliste, affirmant que la présenter comme «journaliste» était une fausse allégation.

    Le MOUDAF condamne l’exfiltration illégale d’une ressortissante algérienne par la France
    Le Mouvement dynamique de la communauté algérienne établie en France (MOUDAF) a condamné jeudi, l’exfiltration illégale par la France d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne, soulignant que la tenue de propos «offensant les règles de la République» ne peut être dédouanée par un pays tiers au détriment de la souveraineté de l’Algérie.

    Cette ressortissante, «eu égard à ses propos offensant les règles de la République, ne peut être dédouanée par un pays tiers au détriment de la souveraineté algérienne», a écrit le secrétaire général du MOUDAF, Nasser Khabat, dans une contribution, rappelant que l’Algérie compte parmi les pays profondément attachés à «la souveraineté et aux principes de non ingérence».

    «La citoyenneté ne peut devenir un passe-droit ou un alibi permettant l’offense aux valeurs de la République», a-t-il insisté, notant que «l’appartenance à un pays en ouvre les droits de jouissance mais impose le devoir de respect des règles de bonne gouvernance».

    Pour rappel, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné mercredi le rappel en consultations de l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat.

    Cette décision intervient après la publication d’une note officielle par le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger dans laquelle il a exprimé la condamnation ferme de l’Algérie suite à la violation de la souveraineté nationale par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l’Etat français qui ont participé à une opération clandestine et illégale d’exfiltration d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne.

    Ouest Tribune, 10/02/2023

    #Algérie #France #Amira_Bouraoui #Tunisie

  • Qatargate : l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino arrêté à Naples

    Tags : Parlement européen, Qatar, Maroc, corruption, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili,

    Un eurodéputé italien visé par la justice belge dans le scandale de corruption présumée au profit du Qatar et du Maroc a été arrêté vendredi, ont annoncé les médias italiens.

    Andrea Cozzolino qui se trouvait dans une clinique de Naples pour des examens médicaux, a été arrêté à sa sortie de la clinique en vertu d’un mandat d’arrêt européen, a précisé l’agence Ansa.

    Son immunité, ainsi que celle de l’eurodéputé belge Marc Tarabella, avait été levée le 2 février par un vote du Parlement européen. Selon un rapport parlementaire, M. Cozzolino, qui était jusqu’en janvier président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec le Maghreb, « est soupçonné d’avoir participé à un accord avec d’autres personnes qui prévoyait une collaboration afin de protéger les intérêts d’États étrangers au Parlement européen ».

    Et ce « notamment en empêchant l’adoption de résolutions parlementaires qui pourraient nuire aux intérêts de ces États, en échange de sommes d’argent ».

    Dans cette vaste affaire de corruption, les enquêteurs belges ont mis la main sur 1,5 million d’euros en liquide, saisis aux domiciles de Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé socialiste devenu dirigeant d’ONG et qui fait figure de personnage central dans cette histoire, et de l’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, ainsi que dans une valise transportée par le père de celle-ci.

    Comme M. Panzeri, Mme Kaili est écrouée, de même que son compagnon, l’Italien Francesco Giorgi, assistant parlementaire, et un autre Italien, Niccolo Figa-Talamanca, responsable d’ONG. Ils sont inculpés d’ »appartenance à une organisation criminelle », « blanchiment d’argent » et « corruption ».

    RTBF, 10/02/2023

    #Maroc #Qatar #Andrea_Cozzolino #Parlement_européen #Corruption

  • Conférence sur le djihadisme organisée par « Casa Arabe » et l’Institut Elcano

    Tags : Maroc, Espagne, terrorisme, Casa Arabe, Institut Elcano,

    #Maroc #Espagne #Casa_España #Real_instituto Elcano

  • Qatargate : Salariés à Bruxelles et aux Emirats

    Tags : Maroc, Qatar, corruption, Parlement Européen, EAU, droits de l’homme

    Salariés à Bruxelles et aux Emirats : comment le Parlement européen s’ouvre aux régimes autocratiques

    Les contacts entre les eurodéputés et les pays extérieurs à l’UE font l’objet d’un examen minutieux en raison d’une enquête sur la corruption en Belgique. Le problème est bien plus vaste que cette affaire, selon une tournée d’une vingtaine d’eurodéputés et de salariés.

    Les lumières de la grande roue se reflètent dans la piscine. Au loin se trouve la plage du Golfe, réservée aux clients du Caesars Palace à Dubaï. Selon le site Internet, l’hôtel propose « une évasion de l’ordinaire ». Les suites ici coûtent normalement cinq mille euros pour une nuit. Mais les politiciens internationaux qui assisteront à la conférence Sir Bani Yas en novembre 2021 seront choyés gratuitement pendant des jours.

    L’un d’eux est l’eurodéputé Radoslaw Sikorski, chrétien-démocrate. L’éminent porte-parole étranger et ancien ministre polonais des Affaires étrangères se rend aux Émirats arabes unis environ deux fois par an pour un séjour gratuit dans des complexes de luxe. Et pas seulement cela : Sikorski est même payé par ses hôtes. En plus de son salaire de député européen, de 7 646 euros nets par mois, il reçoit 100 000 dollars (93 000 euros) supplémentaires par an des Émirats pour ses conseils sur la conférence.

    Sous une loupe
    Les contacts entre les politiciens européens et les États étrangers sont passés à la loupe maintenant qu’un important scandale de corruption a été révélé. Depuis début décembre, trois (anciens) députés européens et salariés du groupe social-démocrate sont détenus. Selon la justice belge, ils ont reçu des pots-de-vin du Maroc et du Qatar pour sauvegarder les intérêts européens de ces pays.

    Le scandale a frappé Bruxelles comme une bombe et vibre toujours : la semaine dernière, l’immunité de deux eurodéputés a de nouveau été levée dans le cadre de l’enquête. Mais si vous demandez autour de vous au Parlement européen, vous entendrez aussi : le problème est bien plus large que cette affaire. Le parlement est ouvert à l’influence de toutes sortes de régimes autocratiques qui tentent de peaufiner leur bilan en matière de droits de l’homme à Bruxelles, selon une tournée de vingt députés et employés.

    Une analyse faite par NRC du bilan des votes de Sikorski montre qu’il prend des positions favorables aux Emirats et à son allié le plus fidèle, l’Arabie saoudite – pour la plupart conformes à celles de son groupe chrétien-démocrate. Par exemple, Sikorski a soutenu l’opposition au Parlement européen à l’arrêt des livraisons d’armes aux pays qui sont déployés dans une guerre dévastatrice au Yémen. Il a également soutenu un effort visant à assouplir une résolution sur les condamnations à mort saoudiennes.

    Presque tous les suspects de l’affaire de corruption qui a été révélée à la fin de l’année dernière sont liés à un seul comité : celui des droits de l’homme. Ce comité rédige des résolutions mensuelles sur les violations des droits de l’homme dans d’autres pays. Les résolutions ne sont pas juridiquement contraignantes, mais elles ont un effet d’établissement de l’ordre du jour. L’importance de cela ne peut être sous-estimée, déclare Claudio Francavilla de Human Rights Watch. « Les régimes autocratiques ne veulent pas que leurs crimes soient mis en lumière », dit Francavilla. « Une réputation ternie rend plus difficile pour ces gouvernements de nouer des relations commerciales plus étroites avec l’UE. En fin de compte, les atteintes à la réputation les affectent également économiquement et politiquement. C’est pourquoi les gouvernements qui se conduisent mal sont prêts à tout pour éviter les critiques.

    Groupes d’amitié
    Pour influencer la politique européenne des droits de l’homme, les gouvernements ont besoin d’un soutien au Parlement européen. Les ‘groupes d’amitié’ sont un instrument éprouvé pour cela. Ce sont des clubs informels d’eurodéputés qui entretiennent des relations avec des pays extérieurs à l’UE en dehors des procédures normales. Les membres d’un tel groupe se rendent régulièrement dans le pays en question, les frais de transport et d’hébergement sont souvent intégralement remboursés.

    Les députés européens sont parfois utilisés comme véhicules privés lors de tels déplacements. Par exemple, le principal suspect dans l’affaire de corruption, Antonio Panzeri, se rendait régulièrement au Maroc en tant que président du comité Maroc. Au cours de ces visites, il a salué dans les médias locaux les efforts du gouvernement marocain pour garantir les droits de l’homme – alors que dans le même temps, des militants et des journalistes disparaissaient derrière les barreaux.

    Les voyages payants rendent les parlementaires vulnérables, déclare Tineke Strik, députée européenne de GroenLinks. Lors d’une réunion d’introduction avec l’ambassadeur du Maroc auprès de l’UE fin 2019, il lui a proposé un voyage pour voir des panneaux solaires au Maroc. Strik n’a pas répondu. Fin décembre de la même année, elle a reçu un colis de produits de luxe de la représentation marocaine, dont un sac en cuir coûteux et une bouteille d’huile d’olive. Strik a renvoyé le colis. Après avoir posé des questions critiques sur le traitement des migrants par le Maroc lors d’une réunion peu de temps après, le contact a cessé. « Apparemment », dit Strik, « ils cherchent à savoir qui est intéressé. Certains collègues pourraient commenter cela.

    « Ils existent certainement », assure un lobbyiste bruxellois. « Certains députés européens sont ouverts aux offres, parfois ils en demandent même », dit-il. « Je connais des conversations dans lesquelles des députés ont mentionné qu’ils cherchaient toujours une destination pour leurs vacances en famille, ou que leur fils ou leur fille cherchait un emploi. Il y a des interlocuteurs extérieurs à l’UE qui sont prêts à faciliter cela.

    Selon le lobbyiste, offrir des voyages (d’études) est un moyen d’obtenir du soutien. « Ce n’est pas que vous achetez une influence directe avec cela », dit-il. « C’est simplement un moyen de nouer des contacts, et donc de créer une ouverture d’influence. »

    Résolution sur le Bahreïn
    Prenez Bahreïn comme exemple, un pays très répressif du Golfe. A la tête du groupe d’amis bahreïnis se trouve le Tchèque Tomás Zdechovsky. Il a visité l’État pétrolier en 2021 et 2022 et s’est entretenu avec des représentants du gouvernement. Plus tard en 2022, le parlement adoptera une résolution appelant à la libération d’un militant des droits humains, qui, selon les observateurs internationaux, a été détenu pour des motifs douteux et est torturé. Zdechovsky rédige sa propre résolution pour son parti populaire européen (les démocrates-chrétiens) : il n’appelle pas à sa libération, décrivant plutôt le dissident bahreïni comme un ancien membre d’un groupe « terroriste », qui est le « calife au pouvoir » de voulu ébranler son trône. La résolution ne le fait pas, mais elle attire l’attentioncar le texte s’inscrit pleinement dans la vision du gouvernement bahreïni.

    Zdechovsky dit dans une réponse qu’il voulait adopter une « position équilibrée » sur le prisonnier avec sa résolution. Les visites payantes dans les pays sont, dit-il, « une forme établie de diplomatie », et il est « fier » de la transparence qu’il assure à ce sujet.

    Les Emirats Arabes Unis ont aussi un groupe d’amis. Ils ont un président influent en l’Espagnol Antonio López-Istúriz White : il est également secrétaire général des chrétiens-démocrates, le groupe le plus important au Parlement européen. S’il donne des conseils de vote, cela a un poids lourd.

    Ce López-Istúriz White se trouve souvent dans l’État du Golfe. Lors de ces visites, il ne mentionne pas que les Émirats sont l’un des pays les moins libres au monde, où les blogueurs critiques vont en prison. Ou sur la guerre que mènent les Emirats au Yémen, qui a conduit à la plus grande crise humanitaire du moment. L’Espagnol ne cesse cependant de louer le pays pour sa « lutte contre le terrorisme », par exemple lors d’une conférence de presse qu’il a donnée à Abou Dahbi en 2017 . Aux Emirats, il est interprété comme une approbation des actes de guerre au Yémen. Le Parlement européen nous « soutient » au Yémen, écrivent les journaux après la visite.

    La diplomatie par le « soft power »
    Mais le membre le plus célèbre du groupe d’amis est Radoslaw Sikorski . Il est un ancien ministre des Affaires étrangères de la Pologne et apparaît régulièrement dans les médias occidentaux pour avertir de la menace de la Russie. Il est également connu pour son mariage avec la célèbre journaliste américaine Anne Applebaum. Sikorski se tient selon une enquête du parlement polonaisfait partie de la liste de paie d’Emirates depuis des années. Il reçoit 100 000 dollars par an du pays pour donner des conseils sur la conférence Sir Bani Yas. Cette conférence a été mise en place par les Emirats il y a un peu plus de 10 ans comme un moyen de mener la diplomatie internationale par le soft power. En plus de Sikorski, d’éminents (anciens) politiciens ont été invités à rejoindre le conseil consultatif, notamment Kevin Rudd et Carl Bildt, anciens Premiers ministres d’Australie et de Suède respectivement. La conférence elle-même est désormais suivie par un groupe fermé de quelque 150 politiciens et analystes, dont l’année dernière le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell. La presse n’est pas la bienvenue, tout se déroule selon les règles du secret.

    Sikorski lui-même parle de « la conférence la plus renommée sur le Moyen-Orient ». Il siège au conseil consultatif depuis 2017, grâce auquel il a déjà reçu près d’un demi-million d’euros du ministère des Affaires étrangères des Émirats. Sikorski n’a pas dit au Parlement européen qu’il avait assisté à la conférence aux Emirats à la fin de l’année dernière, aux frais de ce pays. Les députés sont tenus de signaler ces déplacements. Selon Sikorski, ce n’était pas nécessaire dans son cas, car il n’a pas fait le déplacement dans son rôle de député européen. « Cela faisait partie de mes activités extérieures rémunérées. »

    Le NRC a analysé le comportement de vote de Sikorski pour savoir si les paiements généreux autorisés par les règles du PE influencent sa position en tant que député européen. Bien qu’une influence directe ne puisse être démontrée, il semble que Sikorski prenne des positions qui conviennent aux Emirats. L’ennemi principal des Emirats, l’Iran, est régulièrement pris pour cible par Sikorski car le régime opprime ses propres citoyens. Il milite pour des sanctions plus sévères contre l’Iran. En 2020 , il a comparé un ministre iranien à un dirigeant nazi.

    Plus doux pour les Emirats
    Mais pour les régimes répressifs des Emirats et de l’Arabie Saoudite alliée, Sikorski est plus indulgent. Cela devient évident, par exemple, lorsque le Parlement européen veut appeler les États membres à cesser de fournir des armes à l’Arabie saoudite après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Kashoggi à Istanbul en 2020. Sikorski vote contre le boycott des armes.

    En 2021 , il s’oppose à un appel à l’action contre les Emirats, en raison de l’incarcération d’un blogueur critique.

    Cette même année , il a soutenu un effort visant à assouplir une résolution sur la peine de mort en Arabie saoudite. Alors que la résolution veut dénoncer les exécutions de dissidents par le pays, Sikorski soutient une proposition visant à inclure dans le texte que les Saoudiens ont prononcé de moins en moins de condamnations à mort ces dernières années. Cette proposition comprend également une demande d’ajouter que d’autres pays, comme la Chine et l’Iran, sont encore pires que l’Arabie saoudite.

    Sur ces questions, Sikorski est d’accord avec ses collègues membres du Parti populaire européen de droite, qui comprend également le CDA. Par conséquent, Sikorski estime qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts. « Sur toutes les questions concernant ces pays, j’ai voté conformément aux recommandations de mon groupe politique », a répondu Sikorski aux questions du NRC. « Cela montre que mon appartenance au conseil consultatif du Sir Bani Yas Forum n’affecte pas mon vote en tant que membre du Parlement européen. »

    Soupçons sur le comportement électoral
    Pourtant, son comportement électoral en combinaison avec des paiements éveille les soupçons de ses collègues, selon des conversations avec des politiciens européens anciens et actuels, dont la plupart ne voulaient parler que sous couvert d’anonymat. Et pas seulement celui de Sikorski. Ils dressent globalement le même tableau : qu’ils n’ont jamais été témoins de pots-de-vin, mais interrogent nombre de collègues qui semblent vouloir épargner certains régimes autocratiques.

    La manière dont les résolutions sont prises, disent les personnes impliquées, offre une grande marge d’influence. Cela commence dès que le premier projet de texte est rédigé. Qu’est-ce qui rentre et qu’est-ce qui ne rentre pas ? Un compromis est atteint à ce sujet dans les coulisses, de sorte qu’il est souvent impossible de déterminer ensuite qui a exercé quelle influence sur elle.

    Par exemple, la vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili, entre-temps suspecte de corruption qui s’est avérée cacher des valises pleines d’argent, a mis son nom sous une résolution l’année dernièrequi à première vue est très critique envers l’Iran. Mais, comme le CNRC l’a appris des personnes directement impliquées, dans les coulisses, Kaili s’est efforcé de rendre le texte aussi doux que possible pour l’Iran. Alors que la résolution concernait des manifestants exécutés en masse par le gouvernement iranien, Kaili a tenu à souligner dans le texte que les sanctions américaines sont principalement responsables du sort de la population iranienne. Kaili a également voulu supprimer un passage critique sur le régime iranien. Elle n’a pas réussi en raison de la contre-pression de son groupe. Elle laisse les personnes impliquées avec des questions : pour quel motif a-t-elle essayé d’influencer le texte ? Est-ce une idéologie ? Politique? Ou l’enrichissement personnel ?

    Organisations louches
    Ils se méfient également de certaines organisations obscures de défense des droits de l’homme. « Il y a des ONG actives ici qui attirent l’attention du parlement sur les abus commis par un pays spécifique, mais gardent le silence sur les abus commis par d’autres pays », explique un employé impliqué dans la commission des droits de l’homme.

    Les ONG participent à une guerre par procuration dans le Golfe, où le Qatar a été isolé par les Émirats, Bahreïn et l’Arabie saoudite en 2017. Les dirigeants de ces pays se sentent menacés par les Frères musulmans soutenus par le Qatar, qui ont déjà renversé d’autres dictateurs dans la région.

    Ce n’est pas un hasard si de nombreuses nouvelles ONG sont arrivées à Bruxelles cette année-là. Les Émiratis ont créé des clubs portant des noms tels que «Bussola Institute» ou «European Eye on Radicalization», qui ont braqué les projecteurs sur le danger posé par les Frères musulmans. A l’inverse, le Qatar a aussi monté des ONG pour noircir ses rivaux. Un rapport sur l’influence des Emirats a été discuté à la Commission des droits de l’homme en mai dernier . Cela a soulevé de grandes questions par la suite, car le rapport ne portait que sur les Émirats et avait été préparé par une ONG jusque-là inconnue qui n’a pas voulu dire comment il était financé.

    Les règles visant à prévenir les conflits d’intérêts au parlement lui-même ne sont pas contraignantes. Par exemple, les politiciens européens peuvent avoir un revenu complémentaire illimité, tant qu’ils le déclarent. Une analyse de Transparency International en 2021 a montré qu’ils gagnaient jusqu’à 11,5 millions d’euros supplémentaires par an. L’organisme de surveillance de la corruption a également conclu que de nombreuses descriptions de revenus supplémentaires sont si vagues qu’il reste difficile de savoir exactement ce qu’elles impliquent – et s’il existe un conflit d’intérêts.

    Cela s’applique également à la manière dont le Polonais Radoslaw Sikorski a enregistré ses gains supplémentaires. Il a déclaré que tous ses revenus supplémentaires, de la conférence Sir Bani Yas aux conférences et aux activités commerciales, ne totalisaient pas plus de 10 000 euros par mois. Il n’est pas immédiatement clair qu’il reçoit près d’une tonne par an des Émirats arabes unis.

    L’obligation pour les députés européens de déclarer les déplacements payés dans un délai d’un mois n’est pas non plus toujours respectée. Depuis l’éclatement du scandale de la corruption, beaucoup ont soudainement ajouté à leur liste de voyages payés ces dernières semaines.

    Par exemple, un manque de règles, de conformité et d’application rend le Parlement européen vulnérable à l’influence. Il devient de plus en plus clair que les régimes autocratiques en étaient également conscients.

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  • Comment les drones armés du Maroc ont changé les règles du jeu au Sahara

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, drones, Wing Loong 1, Bayraktar TB2,

    Depuis 2021, le Maroc utilise des drones contre le mouvement de libération du Polisario avec un grand succès. En conséquence, rapporte le site Internet espagnol Defensa.

    Les drones jouent un rôle crucial dans la reprise du conflit armé entre le Maroc et le Polisario. Le Maroc a déployé plusieurs drones – des drones turcs Bayraktar TB2, des drones chinois Wing Loong II et des drones israéliens Thunder-B, ainsi que des drones HERON 1 et des drones Hermes-900 – et a éliminé des dizaines de combattants du Polisario. Ils ont été tués en essayant de s’approcher du mur marocain ou en tentant d’introduire clandestinement des armes dans la zone tampon, telles que des lance-roquettes ou des mortiers.

    Les drones sont contrôlés par un escadron spécial au sein de l’armée de l’air marocaine appelé SCAR. SCAR signifie Système Aéroporté de Contrôle et Reconnaissance (Airborne Control and Reconnaissance System).

    D’après la même source, depuis la signature de l’accord de cessez-le-feu pour mettre fin au conflit armé entre le Front Polisario et le Maroc en septembre 1991, le Polisario contrôle environ 25% de la zone désertique, 6 zones principales avec des murs renforcés par des observatoires de sécurité.

    Périodiquement, depuis plus de 25 ans, le Polisario affiche fièrement ses défilés et même ses manœuvres militaires dans ce qu’il appelle les « zones libérées ». Mais tout a changé en 2020, lorsque le 21 octobre de cette année-là, les partisans du Polisario ont fermé le poste frontière de Guerguerat, le principal corridor économique entre le Maroc et la Mauritanie. L’ONU a appelé les parties concernées à faire preuve de retenue et à désamorcer la tension.

    Mais après plusieurs semaines de fermeture continue du passage terrestre, l’armée marocaine est intervenue par la force et a mis fin à la situation le 13 novembre 2020. Il a publié un communiqué indiquant que les zones tampons sont des territoires marocains et que tout empiètement non autorisé sur ses frontières entraînerait une réaction.

    Un jour plus tard, le 14 novembre, le Polisario a annoncé la fin de l’accord de cessez-le-feu avec le Maroc et, en quelques semaines, a annoncé le lancement de dizaines d’attaques armées contre des postes militaires. Le Polisario a publié 722 rapports militaires sur le bombardement des bases militaires marocaines et des points d’observation de la sécurité le long du mur et sur la mort de centaines de soldats marocains et de milliers de blessés, dont plus de 99% n’ont pas été vérifiés, la seule certitude étant qu’au moins 80% des zones libérées, selon la description du Polisario, ont été perdues au cours des deux dernières années.

    Le média espagnol indique que les drones armés ont joué le rôle le plus important dans le changement des règles de l’ancien conflit entre les deux parties, ce qui a clairement constitué une surprise inattendue et désagréable pour le Polisario. L’armée de l’air marocaine a commencé à utiliser des drones Wing Loong 1, qu’elle a obtenus à la mi-2020 des Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations étroites avec Rabat.

    Les premiers mois de l’année 2021 ont vu l’utilisation de drones armés clandestinement, la première utilisation de ces systèmes au combat ayant été enregistrée le 7 avril 2021, lorsque le commandant de la gendarmerie du Polisario a été tué ainsi que plusieurs membres l’accompagnant lors de sa tentative de mener une opération offensive contre le mur marocain dans la région de Tifariti.

    Par la suite, le Maroc a commencé à utiliser des drones armés lors de plusieurs opérations qui se sont soldées par la mort de dizaines de membres du Polisario qui tentaient de s’approcher du mur marocain ou d’introduire des armes dans la zone tampon, comme des lance-roquettes ou des mortiers.

    Cependant, l’utilisation réelle et excessive de ces drones a commencé avec l’arrivée dans le pays du premier lot de Bayraktar TB2 pour des opérations de bombardement et de renseignement, surveillance et reconnaissance (ISR) plus précises et régulières, qui se sont intensifiées dans la région après le bombardement de camions algériens en novembre 2021, entraînant la mort de trois ressortissants algériens à l’intérieur de la zone tampon près de Bir Lahlou.

    Les attaques contre les chercheurs d’or mauritaniens ont soulevé à plusieurs reprises plusieurs questions sur l’utilisation éthique des drones armés par les forces armées marocaines et sur la stratégie de traitement des cibles civiles, qui sont susceptibles de pénétrer dans la zone tampon.

    Le site Defensa précise que le Maroc déploie des drones armés dans plusieurs bases situées dans les régions désertiques, notamment des Wing Loong 1 à la quatrième base aérienne près de la ville de Laayoune, la plus grande du Sahara. Ils l’ont fait au cours des trois derniers mois de 2020, après le début des tensions avec le Polisario au sujet de la fermeture du poste frontière de Guerguerat. Au cours de la même période, les mêmes drones chinois ont également été déployés sur la base militaire près de la ville de Smara, à proximité de la barrière de sécurité dans le désert. Avec l’arrivée des drones Wing Loong 2 à la mi-2022, ils ont été déployés à la base de Laayoune, tandis que les drones Bayraktar TB2 ont déménagé à la base de Smara à la même période au milieu de l’année dernière.

    La base de Laayoune, qui est plus éloignée de la zone de conflit, est devenue une base centrale pour deux Wing Loong, avec une capacité SATCOM, ce qui la rend apte à des missions en dehors de la portée de 300 km, tandis que la base de Samara dispose actuellement de drones Bayraktar TB2 et Wing Loong 1, qui pourraient être retirés cette année après avoir reçu des lots supplémentaires de la version plus avancée Wing Loong 2.

    Les drones sont exploités au Maroc par un escadron spécial au sein de l’armée de l’air marocaine, appelé SACR, un acronyme pour Système Aéroporté de Contrôle et Reconnaissance. L’escadron exploite actuellement 5 types de drones différents : HERON 1, Hermes-900 et Wing Loong1, Bayraktar TB2 et Wing Loong 2.

    La deuxième base aérienne, à Meknès, et la sixième base aérienne, à Ben Geurir, dans le centre du Maroc, accueillent les drones Bayraktar TB2, en plus des principales bases aériennes et bases de soutien tactique et logistique dans le désert : la quatrième base, près de la ville de Laayoune, la base militaire de l’aéroport de Smara et la base militaire de l’aéroport de Dakhla, qui accueille les drones HERON 1.

    Dans le dernier congrès du Front Polisario, le président sahraoui Brahim Ghali a promis au congrésistes que « bientôt » le problème des drones marocains sera résolu. Une info qui qui a été très applaudie par le public présent.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Drones #Front_Polisario