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  • Qatargate : « Panzeri a écrit les questions aux députés »

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    par Giuliano Foschini, et notre correspondant à Bruxelles Claudio Tito
    Le débat farfelu avec le ministre à Doha : « Panzeri a écrit les questions aux députés ».
    Les procès-verbaux de Giorgi révèlent comment, à la veille de la Coupe du monde, la clique a falsifié la session de l’Europarlement avec le ministre qatari du travail Al Marri.

    Une farce. Ou un peu plus. Dans les documents de l’enquête sur le Qatargate, il y a l’histoire d’une journée particulièrement mauvaise, car elle a fait de la démocratie européenne une marionnette dans les mains d’Antonio Panzeri.

    C’est le 14 novembre 2022 qu’Ali Bin Samikh Al Marri, ministre du travail du Qatar, s’est présenté devant la Commission des droits de l’homme du Parlement européen pour convaincre les élus que la situation des droits du travail à Doha avait beaucoup changé. Et que, par conséquent, la Coupe du monde de football pouvait être jouée en toute sérénité. Cependant, le match qui a été mis en scène était truqué : en effet, le discours du ministre avait été préparé par Panzeri. Mais, surtout, parce que – selon ce qui ressort des documents d’enquête – l’ancien député du Parti démocratique avait également travaillé sur les questions que certains députés étaient censés poser à Al Marri.

    Alessandra Moretti, Andrea Cozzolino, Marc Tarabella » sont les noms mentionnés. C’est Francesco Giorgi, bras droit de Panzeri et assistant de Cozzolino, qui est en état d’arrestation en Belgique, qui a raconté cela lors d’un des interrogatoires devant le magistrat. Qui a d’abord précisé le fonctionnement de la clique : « La collaboration a commencé au début de l’année 2019. Nous avons défini les montants, dont j’ai un peu de mal à me souvenir, pour nos interventions respectives. C’était en « cash ». Panzeri raconte, par exemple, que le travail avec le Maroc a commencé « en 2019 », et « prévoyait que nous travaillerions pour éviter les résolutions contre le pays, et qu’en retour nous recevrions 50 000 euros ».

    Panzeri, donc, avait réfléchi aux réponses. Mais la partie la plus difficile de la journée avait été une autre. Les Qataris savaient que ce qui pouvait sérieusement les mettre en difficulté, c’était les questions. Ils craignaient des contradictions sur certains sujets à un moment aussi important pour eux que la veille de la Coupe du monde. Un événement planétaire dans lequel le Qatar mettait toute sa crédibilité. Notre intérêt, dit Giorgi, était d’amener le débat là où il nous intéressait. Il a été dit qu’il pourrait être utile qu’en plus du discours, des questions soient préparées à l’avance afin d’amener le ministre qatari sur un chemin commun.

    La partie débat a été la plus difficile ». « Panzeri règle les questions de certains députés, notamment Moretti », écrit l’accusation. « Mais ce n’est pas le cas », se défend l’eurodéputée PD, « je n’ai jamais entendu Panzeri à cette époque. J’ai posé une question ce jour-là, sur les droits de la communauté Lgbtq. Et je n’ai pas eu de réponse. C’est pourquoi, le jour du vote, j’ai opté pour « l’écharpe arc-en-ciel pour voter ».

    La Repubblica, 29/12/2022

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  • Giorgia Meloni : Le Qatargate est une affaire socialiste, pas italienne

    Tags : Eva Kaili, Maddalena Kaili, Moroccogate, Qatargate, Maroc, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice, corruption,

    Les responsabilités ne sont pas entre les partis mais entre les nations, affirme la Première ministre.

    Le scandale de corruption entre le Qatar et le Parlement européen, baptisé Qatargate, n’est pas un travail italien mais un travail socialiste, a déclaré le Premier ministre Giorgia Meloni lors de sa conférence de presse de fin d’année, faisant référence à l’affiliation politique des protagonistes présumés.
    « Une chose m’a beaucoup ennuyée : de nombreux collègues internationaux définissent ces faits par l’expression ‘travail italien’, comme s’il s’agissait d’une tache sur notre nation », a-t-elle déclaré.

    « L’affaire ne concerne pas seulement les Italiens, mais aussi les Belges, les Grecs et les personnes d’autres nations. Il s’agit plutôt d’une question de parti, d’un travail socialiste. S’il y avait eu (d’autres partis impliqués), cela aurait pu être un travail conservateur.

    « Cela concerne une famille politique mais pas l’Italie. Il s’agit de défendre la fierté et l’honneur de la nation que je représente contre les attaques. Les responsabilités sont transversales non pas entre les partis mais entre les nations ».

    L’eurodéputée grecque Eva Kaili a accusé l’ancien eurodéputé italien Antonio Panzeri, tous deux membres du groupe parlementaire des Socialistes et Démocrates, d’être responsable des énormes quantités d’argent liquide trouvées chez elle après qu’ils aient tous deux été arrêtés ce mois-ci en Belgique dans le cadre du scandale dit du Qatargate.
    Panzeri et Kaili ont été inculpés de corruption pour leur implication dans les efforts présumés du Qatar et peut-être d’autres pays pour conditionner les positions européennes par le biais de pots-de-vin.

    Un total d’environ 1,5 million d’euros en espèces a été saisi par les procureurs belges aux domiciles de Kaili et Panzeri et dans une valise en possession du père de Kaili. Kaili a été démise de ses fonctions de vice-présidente du Parlement européen après l’éclatement du scandale.

    Deux autres Italiens, Francesco Giorgi, assistant de l’eurodéputé du Parti démocratique Andrea Cozzolino et partenaire de Kaili, et Niccolo-Figa Talamanca, secrétaire général de l’ONG No Peace Without Justice, ont également été inculpés dans le cadre de cette affaire.

    L’avocat de Kaili a démenti les informations des médias selon lesquelles l’eurodéputée, qui est en prison depuis le 9 décembre, aurait avoué aux procureurs avoir demandé à son père de cacher des liasses de billets et avoir été au courant des pratiques illégales présumées de Giorgi.

  • Corruption: Leaking of confidential AU documents

    Tags : Western Sahara, African Union, African Commission, Moroccogate, Qatargate, Maroc, DGED, bribery, Jean-Baotiste Natana, Morocco,

    On the occasion of the widespread media coverage of the scandal known as Marocgate, which shook the European Parliament, it should be recalled that these corrupt practices have been widely practiced by Morocco in Africa and the African Union.

    Indeed, presidents, ministers, ambassadors and civil society figures have received money and gifts in order to obtain their support for Moroccan aims in Africa, in particular to prevent the African Union from intervening in the UN-led peace process in Western Sahara. For Rabat, this intervention was an initiative of the African Commission under the chairmanship of Ms. Dlamini Zuma.

    Thus, Morocco succeeded in recruiting Ms. Zuma’s chief of staff, Jean-Baptiste, a dirty cop from Burkina Faso, a country that is part of the French-led nebula known as Françafrique, of which the Kingdom of Morocco is the main stronghold.

    Thanks to its recruit, Rabat obtained confidential documents from the African Commission, including a letter sent by Ambassador Yilma Tadesse, the African Union’s representative to MINURSO, to Ms. Dlamini Zuma, regarding the publication of a Moroccan media on the former president of Mozambique, Joachim Chissano.

    Indeed, the website Duid.ma published on July 1, 2014 an article entitled « AU. A drug trafficker appointed as special envoy for Sahara-REabat totally rejects the decision of the African Union » which caused the indignation of Ambassador Yilma Tadesse, representative of the African Union to MINURSO, the UN mission operating in Western Sahara. « Writing a news story on the development is, of course, one thing but engaging in a scurrilous defamation, simply quite another. It is indeed regrettable that the paper had to stoop so low in launching such an attack on the person of one of the African freedom fighters and dedicated leaders or oru continent, » he wrote in this regard.

    #Qatargate #Maroc #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Qatar #Marocleaks #Mohamed_Belahrach #Moroccogate #DGED #Yassine_Mansouri #Western_Sahara #African_Union


  • Le Maroc aurait joué un plus grand rôle dans le Qatargate

    Tags : Sahara Occidental, Eva Kaili, Maddalena Kaili, Moroccogate, Qatargate, Maroc, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice, corruption,

    Le Maroc aurait joué un rôle plus important que prévu dans le scandale de corruption du Parlement européen. Par exemple, le service de renseignement marocain DGED aurait été impliqué à un haut niveau dans l’influence des députés européens, écrit le média allemand Der Spiegel sur la base de documents d’enquête.

    Ainsi, le rapport indique que dès 2019, la DGED a eu des contacts avec l’ancien député italien Pier Antonio Panzeri, son assistant Francesco Giorgi et un autre député italien, Andrea Cozzolino. L’objectif était d’influencer le groupe socialiste au Parlement européen de cette manière.

    Selon le rapport, l’actuel ambassadeur du Maroc en Pologne était chargé d’escorter les trois hommes. Der Spiegel écrit qu’il aurait remis des enveloppes pleines d’argent aux suspects. Les trois Italiens étaient également en contact direct avec le directeur général des services secrets de la DGED.

    Panzeri, Giorgi et sa compagne Eva Kaili, vice-présidente déchue du Parlement européen et figure centrale de l’affaire du Qatargate, ont été arrêtés ainsi que le lobbyiste italo-bruxellois Nicolo Figa-Talamanca.

    De Morgen, 29/12/2022

    #Qatargate #Maroc #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Qatar #Marocleaks #Mohamed_Belahrach #Moroccogate #DGED #Yassine_Mansouri
  • Le Qatargate et le risque de dissolution de l’UE

    Tags : Sahara Occidental, Eva Kaili, Maddalena Kaili, Moroccogate, Qatargate, Maroc, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice, corruption,

    par Angela Casilli

    L’Europe que nous connaissons, celle qui s’est construite en réalisant des projets autrefois considérés comme impossibles, comme la monnaie unique et l’abolition des frontières intérieures, est submergée ces jours-ci par un scandale financier aux proportions énormes, encore à vérifier.

    L’affaire du Qatar avec le maxi pot-de-vin versé aux députés européens, au vice-président en premier lieu, oblige à tout repenser et non à liquider ce qui s’est passé, comme s’il s’agissait d’un énième cas de malversation, même si minimiser est la première chose que nous faisons quand le scandale est énorme.

    Dans ce cas, le plus important des nombreux principes fondateurs du Parlement européen a échoué : celui de la transparence et, s’il n’y a pas de transparence, c’est la crise des valeurs, la crise des valeurs démocratiques, sans lesquelles l’avenir de tous nous seront incertains et nébuleux.

    Ce qui s’est passé à Bruxelles est encore plus grave qu’on ne le pense, car avec toutes ses difficultés, Brexit docet, l’Europe d’aujourd’hui fait partie de notre mode de vie, elle est indispensable et même ceux qui critiquent et se battent pour ses règles contraignantes et pas toujours praticables.

    L’heure est peut-être venue d’une autocritique profonde, radicale, indispensable, car au lieu de nous interroger sérieusement sur ce que doit être le rôle du Parlement européen, nous l’avons laissé faire en nous limitant à polémiquer sur les prérogatives de plus en plus croissantes de l’Assemblée, oubliant que l’absence de mécanismes de contrôle et de vérification dans la sphère politique, aurait favorisé la corruption parmi les eurodéputés.

    Bien sûr, entendre que tout le monde à Bruxelles était au courant est pour le moins choquant, car en plus de polluer nos certitudes sur l’Union européenne et de nous obliger à repenser de manière critique sa structure, qui est restée substantiellement celle fondatrice et ses mécanismes désormais dépassés, le Qatargate pose de sérieuses questions sur la sélection du personnel actuel et le choix des députés.

    Le changement sera difficile, car les partis, non seulement en Italie mais aussi ailleurs, ne sont plus en mesure d’exprimer une classe politique à la hauteur du rôle à jouer et donc des candidats crédibles pour leur leadership ou pour le travail effectué dans les institutions.

    Le Parlement européen en a subi les conséquences et le problème ne concerne pas seulement notre pays mais aussi d’autres pays, comme mentionné ci-dessus.

    Beaucoup d’élus ont été désignés pour les raisons les plus erronées allant de la popularité du moment à l’échec des élections nationales et, par conséquent, de la nécessité pour les partis de les déplacer et de les indemniser, certainement pas pour la compétence ou l’honnêteté démontrée en agissant.

    Au sein des groupes politiques et parlementaires, il n’est jamais venu à l’esprit de personne de vérifier la justesse des actions des individus ; absurde mais conforme à la crise de fonction que nous avons soulignée jusqu’ici.

    Si dans la gauche italienne et européenne il y a eu et il y a encore trop de tolérance envers les profiteurs et la corruption, si les corrupteurs et les corrompus sont une masse difficile à éradiquer, le scénario qui se dessine est terrible et l’Europe fait des dépenses.

    Source

  • Corruption : Fuite de documents confidentiels de l’UA

    Tags : Qatargate, corruption, Maroc, Union Africaine, Sahara Occidental, Jean-Baptiste Natama, Dlamini Zuma, Commission Africaine,

    A l’occasion du scandale dénommé Marocgate qui a secoué le Parlement Européen, il y a lieu de rappeler que ces pratiques de corruption ont été largement pratiquées par le Maroc en Afrique et en Union Africaine.

    En effet, présidents, ministres, ambassadeurs, personnalités de la société civile ont reçu de l’argent et des cadeaux en vue d’obtenir leur soutien aux visées marocaines en Afrique, notamment empêcher l’Union Africaine d’intervenir dans le processus de paix conduit par l’ONU au Sahara Occidental. Pour Rabat, cette intervention était une initiative de la Commission Africaine sous la présidence de Mme Dlamini Zuma.

    Ainsi, le Maroc a réussi a recruter le chef de cabinet de Mme Zuma, le dénommé Jean-Baptiste, un ripoux originaire du Burkina Faso, un pays faisant partie de la nébuleuse dirigée par la France connue sous le nom de Françafrique et done le Royaume du Maroc constitue le principal bastion.

    Grâce à sa recrue, Rabat obtenait des documents confidentiels de la Commission Africaine dont une lettre envoyée par l’ambassadeur Yilma Tadesse, représentant de l’Union Africaine à la MINURSO, à Mme Dlamini Zuma, au sujet de la publication d’un média marocain sur l’ancien président du Mozambique, Joachim Chissano.

    En effet, Quid.ma, un site proche du pouvoir, a publié le 1er juillet 2014 un article intitulé « UA. Un trafiquant de drogue nommé envoyé spécial pour le Sahara-REabat rejette totalement la décision de l’Union Africaine » qui a suscité l’indignation de l’ambassadeur Yilma Tadesse, représentant de l’Union Africaine à la MINURSO, la mission onusienne opérant au Sahara Occidental. « Écrire un article sur le développement est, bien sûr, une chose, mais se livrer à une diffamation calomnieuse en est une autre. Il est en effet regrettable que le journal ait dû s’abaisser à ce point pour lancer une telle attaque contre la personne de l’un des combattants africains de la liberté et des leaders dévoués de notre continent », a-t-il écrit à cet égard.

    Dans un mail adressé à ses supérieurs, Moha Ouali Tagma, à l’époque directeur du département Afrique au Ministère marocain des Affaires Etrangères, louait les services du fonctionnaire burkinabè Jean-Baptiste Natama:

    Source : Marocleaks, 29/12/2022

    #Maroc #Sahara_Occidental #Union_Africaine #Qatargate #Marocgate #Corruption #Commission_Africaine

  • Le Marocgate de A à Z

    Tags : Sahara Occidental, Eva Kaili, Maddalena Kaili, Moroccogate, Qatargate, Maroc, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice, corruption,

    Le Maroc est impliqué dans un retentissant scandale de corruption au sein du Parlement européen, à la suite d’une enquête déclenchée par le parquet fédéral belge qui a mis en cause une quinzaine de députés européens, dont certains ont avoué avoir fait partie d’une organisation utilisée par les services secrets de Rabat, rapportent plusieurs médias internationaux.

    L’affaire, qui fait grand bruit à Bruxelles, a débouché notamment sur l’arrestation d’une des vice-présidentes du Parlement, la Grecque Eva Kaili dont le compagnon Francesco Giorgi a avoué jeudi aux enquêteurs belges avoir fait partie d’une organisation utilisée par le Maroc «dans le but d’interférer et d’influencer les affaires européennes», écrit le journal belge francophone Le Soir, sur la base de documents consultés avec le média italien La Repubblica. Le mandat d’arrêt de Francesco Giorgi a été confirmé mercredi par la chambre du conseil de Bruxelles.

    Dans ses aveux, Francesco Giorgi reconnaît que son rôle dans «l’organisation» était de gérer l’argent liquide. Et ses aveux ne s’arrêtent pas là : il soupçonne deux personnes d’avoir touché de l’argent via l’ancien eurodéputé socialiste Pier-Antonio Panzeri, en l’occurrence l’eurodéputé italien (groupe S&D) Andrea Cozzolino et le Belge Marc Tarabella.

    Le socialiste a été perquisitionné à son domicile samedi soir en présence de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, précisent les médias.

    Et d’après les documents que Le Soir et La Repubblica ont pu consulter, Antonio Panzeri, Andrea Cozzolino et l’assistant Francesco Giorgi auraient été en contact avec la DGED (Direction générale des études et de la documentation, un service de renseignement et de contre-espionnage au Maroc) et avec Abderrahim Atmoun, ambassadeur du Maroc en Pologne.

    Outre ce dernier, deux agents du service de renseignement marocain sont cités dans ces documents, d’après la même source.

    Il y a cinq mois, le service de renseignement belge, assisté d’autres services européens, apprend l’existence d’un «réseau» qui travaille «pour le compte» du Maroc. L’acte dressé par le parquet de Bruxelles montre une incroyable richesse de détails. Et une suite d’opérations décidées et convenues au sein d’un système éprouvé.

    En fait, chaque démarche vise à mener une «activité d’ingérence» au siège de l’Union européenne (UE) et dans les postes clés des institutions communautaires, en particulier le Parlement.

    La Repubblica écrit encore : «Le plus actif dans la recherche d’+influence+ est l’Etat du Maroc. Rencontres, entretiens et dîners avec les plus hauts responsables des services secrets de Rabat sont une constante de ce dispositif».

    La «clique», en fait, a d’abord été branchée par un officier de la DGED, en poste à Rabat. Il s’agit de Belharace Mohammed, qui a également pu compter sur l’intermédiation d’un diplomate basé à Varsovie : Abderrahim Atmoun.

    Dans le mandat d’arrêt, en effet, sont rapportées les analyses du renseignement bruxellois : les trois de la «clique» collaborent avec les services marocains, il n’y a «aucun doute». (…) Le rôle du diplomate de Rabat qui évolue sur l’axe Varsovie-Bruxelles est central, précise le journal.

    En fin de compte, tout le monde reçoit ses ordres. Mais il y a un maillon encore plus important dans cette chaîne qui s’est rassemblée autour du Parlement européen : Mansour Yassine, directeur général de la DGED. Les trois l’ont rencontré, selon le quotidien italien.

    Il s’agit du deuxième scandale de grande ampleur dans lequel le Maroc est impliqué après l’affaire d’espionnage Pegasus, du nom du logiciel développé par une société sioniste (NSO group) qui a permis au Royaume d’espionner des personnalités sur son territoire, mais également à l’étranger.

    De nouvelles révélations accablent le Maroc

    De nouvelles révélations sont venues enfoncer un peu plus le Maroc dans ce qui est désormais appelé le « Marocgate », ce vaste scandale de corruption au Parlement européen (PE) dans lequel plusieurs députés accusés d’avoir « roulé » pour le compte du Makhzen, en contrepartie de sommes d’argent, ont été arrêtés.

    Ainsi, l’ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri a déclaré, mardi, devant les magistrats du Parquet fédéral de Bruxelles qu’un accord conclu prévoyait de « travailler pour éviter des résolutions contre des pays en échange de 50.000 euros, cet accord a été envoyé au Maroc et maintenu avec le temps, à travers notamment l’actuel ambassadeur marocain à Varsovie, Atmun Abderrahim ».

    Ce dernier était, d’après les enquêteurs, la liaison entre les services secrets marocains et des corrompus au Parlement européen à la solde de Rabat.

    De son côté, le journal italien « Il fatto quotidiano » a révélé qu’un plan sur le Parlement européen intitulé « Plan d’action pour le Parlement européen », a été mis en place en 2013 par le régime du Makhzen dans le but de « promouvoir les intérêts du Maroc » au sein de l’institution.

    Un plan détaillé qui comprend la collecte « d’informations, la promotion et le lobbying ».

    L’ambassadeur marocain Menouar Alem, qui était chef de la mission du Maroc auprès de l’Union européenne (UE), avait alors proposé une opération détaillée au ministère des Affaires étrangères à Rabat dans laquelle il « avertit » qu’au vu du rapport sur les droits de l’Homme au Sahara occidental occupé, l’eurodéputé britannique Charles Tannock « appelle à la vigilance ».

    A cet effet, le média italien reprend intégralement un passage du document. « La Mission a déjà lancé une action de mobilisation et de pression sur le rapporteur précité. Une autre approche a été faite par l’intermédiaire du député européen, le Français Jean Roata, récemment nommé vice-président de la sous-commission des droits de l’Homme au Parlement européen ».

    Ce document, qui est une communication « confidentielle » de la mission du Maroc auprès de l’UE, explique bien les outils de la diplomatie parlementaire et traditionnelle du régime marocain vis-à-vis des Etats membres de l’UE pour protéger ses intérêts.

    « Nos ambassades sont invitées à entretenir des liens réguliers avec les députés européens des pays membres de l’UE ainsi qu’avec les partis dont ils sont membres pour faire connaître régulièrement le partenariat Maroc-UE et anticiper les actions de nos adversaires », selon un autre passage de cette communication, relayé par le quotidien italien.

    Chantage pour des nominations

    Mieux encore, le plan makhzeniste prévoit la formation d’une « coalition » parlementaire maroco-européenne qui « pourra fonctionner comme un réseau de pression composé d’eurodéputés, de députés et de conseillers marocains », relate la même source.

    Le quotidien italien ne s’arrête pas là et révèle un point du document qui concerne la création d’une agence de lobbying interne, « cela contribuera à renforcer l’influence du Maroc au sein des institutions européennes, notamment au PE.

    Une telle agence pourrait agir en appui à l’action diplomatique-parlementaire ».

    Pis encore, d’après les enquêteurs du procureur fédéral de Bruxelles, les ingérences de Rabat vont plus loin. En effet, le Makhzen est accusé de chantage et de pression pour la nomination de membres des commissions de la Chambre européenne qui s’occupaient de dossiers « délicats » concernant le Maroc, à l’image de celle créée pour enquêter sur l’utilisation du logiciel d’espionnage sioniste Pegasus, une affaire dans laquelle Rabat est embourbée.

    En réaction à ces révélations, le porte-parole du parti espagnol VOX au Parlement européen, Jorge Buxadé, a indiqué que ces pots-de-vin honteux « auraient gravement altéré les votes où les intérêts du Maroc s’affrontent ».

    Selon le site Voxespana, Jorge Buxadé a adressé une requête à la Commission européenne exigeant « d’évaluer la portée et l’impact des décisions favorables au Maroc, affectées par ce complot et cette corruption dans lesquels il n’y a pas de claire garantie d’impartialité et de transparence » et d’activer un « mécanisme de contestation desdites décisions ».

    Plus précisément, il fait référence à des votes, des directives et des résolutions qui ont directement nui aux intérêts des Européens, « comme en ce qui concerne l’immigration, la lutte contre le terrorisme, les accords de pêche, la concurrence déloyale envers nos agriculteurs et nos éleveurs, le Sahara occidental ou l’aide au développement »

    Maroc : Des preuves de corruption accablantes pèsent sur Akhannouch

    Ancien eurodéputé, José Bové confirme ce que tout le monde sait déjà sur le Makhzen, à savoir un régime corrompu et sans scrupule aucune.

    Il s’est confié, à ce sujet, aujourd’hui, 16 décembre, sur les ondes de la radio France Inter en révélant qu’un haut responsable du gouvernement marocain a tenté de le soudoyer lorsqu’il siégeait au Parlement européen.

    Il s’agit ni plus ni moins que du chef du gouvernement du Maroc, Aziz Akhannouch, en charge du portefeuille de l’Agriculture à l’époque des faits.

    Rapporteur de la Commission du commerce extérieur (2009-2014), en charge du dossier sur l’accord du libre-échange sur les fruits et légumes du Maroc, José Bové a révélé avoir été approché par Akhannouch qui lui avait proposé des cadeaux.

    «J’étais farouchement opposé à cet accord de libre-échange pour la simple raison qu’il était nuisible aux producteurs marocains et européens.

    La partie marocaine était ouvertement soutenue par un club privé puissant parmi lesquels, figure des députés européens, toutes tendances politiques, notamment ceux issus de l’association d’amitié du parlement européen », a-t-il commencé par raconter avant de poursuivre son témoignage : « Après avoir constaté que j’étais de marbre, Akhannouch m’avait proposé qu’on se rencontre à Montpellier, dans un endroit discret.

    Il m’avait demandé une adresse, je lui ai donné une mais deux heures plus tard, il me rappelle pour me dire qu’il n’y a rien dans cette adresse de ce qu’il cherchait, c’est-à-dire un hôtel, une cafétéria ou un restaurant. J’ai répondu que l’adresse en question est celle de mon avocat. Ça s’est arrêté là ».

    L’ancien eurodéputé a assuré au passage que l’actuel chef du gouvernement entendait parler d’argent lorsqu’on lui avait proposé de cadeaux. « Ça ne doit pas être une théière quand même, voyons ! », a-t-il ajouté avec ironie.

    Cet épisode n’est pourtant pas le seul qui a ébranlé ces derniers jours le Makhzen, toujours avec la complicité de députés européens, comme révélé par des médias allemand et belge. Se basant des rapports des services de renseignement, “De Morgen” et ‘’Le Standaard’’ ont, en effet, révélé que le régime de Mohamed VI a corrompu par le biais de l’ambassadeur marocain en Pologne, Abderrahim Atmoun, des parlementaires européens dont l’italien Antonio Panzeri qui aurait reçu la bagatelle de 600.000 euros. Ces révélations viennent rappeler, si besoin est, que le régime marocain a toujours fait de la corruption son arme de persuasion pour réaliser ses objectifs, que ce soit d’ordre économique ou politique, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de nuire à toute ce qu’a trait à l’Algérie.

    Un mystérieux espion marocain au cœur de l’enquête

    Après l’affaire Pégasus de l’année dernière, le Maroc est à nouveau impliqué dans une opération d’espionnage de grande envergure en Europe.

    L’affaire de la corruption au Parlement européen continue de défrayer la chronique. A présent, les enquêteurs s’intéressent aux réseaux d’influence au Maroc, dont un mystérieux espion marocain. Après les réseaux d’influence du Qatar à Bruxelles, l’instruction s’intéresse à ceux du Maroc. Et particulièrement à un homme: Mohamed B, un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), un service de renseignements extérieur et de contre-espionnage au Maroc, déjà identifié par Paris dans une autre affaire, mais jamais trouvé, a rapporté Le Monde.

    Au fil des révélations à propos de l’enquête sur cette affaire de corruption et de blanchiment impliquant des membres du Parlement européen, une nouvelle certitude se dégage: il faut désormais parler aussi d’un «Marocgate», tant les éléments qui fuitent de l’instruction menée par le juge bruxellois Michel Claise désignent le royaume chérifien comme l’un des autres acteurs-clés de ce dossier.

    «Une saga aussi grave par son ampleur que consternante par le fait qu’elle ait pu se dérouler aussi longtemps, apparemment à l’insu de tous», disait, 16 décembre dernier, un eurodéputé. S’il connaissait certains des acteurs concernés-dont cinq sont actuellement mis en examen et trois écroués-, l’élu assurait aussi qu’il n’avait lui-même jamais eu vent du moindre soupçon qui aurait couru dans les travées des institutions de Strasbourg ou de Bruxelles.

    Un homme, l’ancien eurodéputé socialiste italien Pier Antonio Panzeri, est au croisement de la double investigation sur le Qatar et sur le Maroc. Et l’ONG Fight Impunity, qu’il a cofondée, était un rouage essentiel du système utilisé par les deux pays. Un enquêteur belge qui s’est confié au journal italien La Repubblica le présente comme «un réel danger pour l’équilibre démocratique». Par ailleurs, sont examinés par les services de l’Etat français les téléphones appartenant aux quinze ministres sélectionnés comme cibles potentielles par le client marocain de Pegasus, selon le journal qui s’est étalé également sur Abdellatif Hammouchi, le chef des services de renseignement du royaume. Ce dernier chapeaute en effet, une institution accusée d’avoir espionné ou tenté d’espionner des milliers de personnes. «Hamouchi incarne aujourd’hui la dérive autoritaire d’un régime (marocain) qui a des yeux et des oreilles partout», écrit-on.

    «L’homme est puissant, mais il doit informer le roi de toutes les décisions qu’il prend. Aucune décision stratégique ne peut être prise sans accord royal», note Omar Brouksy, ancien correspondant de l’Agence France- Presse à Rabat, ciblé par Pegasus. «Je pense qu’il est l’homme le mieux informé du royaume (…) Il a de toute évidence la confiance absolue du roi», abonde Flavien Bourrat, expert des questions politico sécuritaires au Maghreb et chercheur tout juste retraité de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem).

    «L’impunité dont bénéficient les tortionnaires du Maroc et leurs services de sécurité est un classique. Mais le plus regrettable, c’est la bienveillance et le zèle mis en œuvre par Paris», dénonce la juriste Hélène Legeay, dont le numéro de téléphone a également été sélectionné. Consultante en droits de l’Homme, elle fut chargée du programme Maghreb à Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), l’ONG qui soutenait les plaignants. D’après la juriste, le Maroc dépense des millions pour se présenter sur la scène internationale comme soi-disant «un parangon des droits de l’Homme» et il pratique un entrisme dans les instances internationales, alors que, dit-elle, «l’on sait que non seulement le Maroc torture mais, qu’en plus, il poursuit ses victimes et les espionne».

    #Qatargate #Maroc #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Qatar #Marocleaks #Mohamed_Belahrach #Moroccogate #DGED #Yassine_Mansouri
  • Le Sahara occidental derrière la corruption des eurodéputés

    Tags : Sahara Occidental, Eva Kaili, Maddalena Kaili, Moroccogate, Qatargate, Maroc, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice, corruption,

    Alignement aux thèses du Maroc sur le Sahara occidental : La corruption des eurodéputés comme ligne de conduite

    PAR NAZIM BRAHIMI

    Le Parlement européen traverse un sale moment à la suite de forts soupçons de corruption de ses députés en lien avec le Maroc, qui aurait versé des pots-de-vin pour aligner des eurodéputés sur la position de Rabat sur la question du Sahara Occidental.

    Après les révélations de l’affaire de soupçons de corruption entre des députés européens et le Qatar, c’est au tour du Maroc de se révéler impliqué dans des scandales de corruption mettant en jeu l’image du Parlement européen, dont les affaires de corruption semblent s’accumuler.

    A ce jour, cinq eurodéputés sont mis en examen et trois ont été écroués, dont la vice-présidente grecque, Eva Kaili. Parmi ces personnes, il y a une autre figure, l’Italien Antonio Panzeri, eurodéputé jusqu’en 2019 et co-fondateur peu après de Flight Impunity, une ONG qui vise à «promouvoir la lutte contre l’impunité en cas de violations graves des droits de l’homme et de crimes contre l’humanité». Lors de son interpellation dans le cadre du «QatarGate», les enquêteurs vont découvrir à son domicile plus de 700 000 euros en petites coupures.

    Pour sa part, l’ancien eurodéputé français, José Bové, a révélé dans le cadre du scandale de corruption au Parlement européen, s’être vu proposer des pots-de-vin par Aziz Akhannouch, ancien ministre marocain de l’Agriculture, actuellement Premier ministre.

    En liaison avec les pots-de-vin proposés par le responsable marocain, l’accord de libre échange sur les fruits et légumes entre l’UE et Rabat.

    L’aveu de José Bové vient manifestement enfoncer le Maroc, déjà impliqué dans un retentissant scandale de corruption au sein du Parlement européen, à la suite d’une enquête déclenchée par le Parquet fédéral belge qui a mis en cause une quinzaine de députés européens dont certains ont avoué avoir fait partie d’une organisation utilisée par les services secrets de Rabat.

    José Bové, alors rapporteur de la Commission du commerce extérieure (2009-2014) chargé du dossier sur l’accord de libre échange sur les fruits et légumes avec le Maroc, a expliqué à la radio France Inter, qu’en raison de son opposition à l’égard de cet accord «nuisible à la fois pour les producteurs marocains et producteurs européens», il a été approché par Aziz Akhannouch pour le soudoyer.

    «Le ministre marocain de l’Agriculture, aujourd’hui Premier ministre, avait le soutien de ce club privé de députés (corrompus) qui regroupait toutes les tendances politiques du Parlement européen. Ne supportant pas que je puisse m’opposer à ce projet, il a proposé de me ramener un cadeau à Montpellier dans un café qui soit discret», a témoigné vendredi José Bové en direct sur les ondes de France Inter. «Il m’a demandé une adresse à lui fournir. Deux heures plus tard, il me rappelle, me disant ne voir aucun café ni restaurant dans cette adresse. C’était en fait celle de mon avocat», a-t-il ajouté. Interrogé s’il s’agissait d’argent qu’on lui avait proposé, il a répondu : «Qu’est-ce que vous voulez que ce soit d’autre, ce n’était pas une théière pour boire du thé, c’est clair que c’était cela.»

    Ainsi, la saga du «Maroc Gate» est désormais «une certitude, tant les éléments qui fuitent de l’instruction menée par le juge belge Michel Claise désignent le royaume chérifien comme l’un des acteurs clés de ce dossier», rapportait samedi le quotidien français Le Monde sur son site, après l’arrestation d’une des vice-présidentes du Parlement, la Grecque Eva Kaili dont le compagnon Francesco Giorgi a avoué, jeudi, aux enquêteurs belges avoir fait partie d’une organisation utilisée par le Maroc «dans le but d’interférer et d’influencer les affaires européennes».

    Le même journal a ajouté qu’Antonio Panzeri aurait reçu de l’argent en provenance du Maroc, par l’intermédiaire d’un diplomate, Abderrahim Atmoun, actuel ambassadeur en Pologne, relevant que les deux hommes ont co-présidé la commission mixte Maroc-Union européenne (UE) et été photographiés ensemble à plusieurs reprises, lors de rencontres à Bruxelles et Rabat.

    De leur côté, les médias belges Knack et Le Soir se sont intéressés eux aussi à cette affaire, en soulignant que c’est par l’intermédiaire d’Atmoun que Panzeri aurait noué, en 2019, «un pacte secret» avec la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de renseignement extérieur du Maroc.

    Selon des documents plus anciens et confidentiels de la mission marocaine auprès de l’UE, diffusés par un pirate informatique en 2014 et 2015, Panzeri est présenté comme celui qui sera capable de défendre le prétendu principe de «la souveraineté» du Maroc sur le Sahara occidental occupé.

    Selon les mêmes médias, Panzeri a été «allié de poids» et «ami proche» du Maroc, susceptible notamment de «contrecarrer l’activisme croissant de (ses) adversaires au sein du Parlement» et pendant des années, l’eurodéputé italien a défendu les intérêts marocains sur la scène européenne.

    Pour l’ancienne eurodéputée portugaise, Ana Gomes, «l’engagement d’Antonio Panzeri à défendre le point de vue du Maroc, à contrer la campagne pour les droits de l’Homme l’a fait suspecter qu’il y avait un lien très fort avec le Maroc».

  • Qatargate: Panzeri a tout commencé en 2019 -Giorgi-

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    Antonio Panzeri aurait commencé à travailler pour le Qatar alors qu’il était encore membre du Parlement européen. C’est ainsi que Francesco Giorgi donne aux enquêteurs belges des détails sur les activités illicites du directeur de l’ONG Fight Impunity. « Début 2019, la collaboration a commencé », explique l’un des personnages clés du Qatargate et ancien bras droit de Panzeri, qui poursuit : « Nous avons défini les montants, dont j’ai un peu de mal à me souvenir, de nos interventions respectives. Ils étaient en « cash ».

    Cité dans l’édition en ligne du journal belge Le Soir, l’ancien assistant du député italien rapporte que quelques mois seulement après cet accord, le système « s’est professionnalisé avec la création de l’organisation sans but lucratif Fight Impunity », basée à Bruxelles. Il poursuit : « Nous devions trouver un système clair qui ne déclenche pas l’alarme ». Lors des interrogatoires, Giorgi explique également que des billets d’avion pour Doha ont également été distribués par Antonio Panzeri à des proches, « dont un comptable et des conseillers politiques ».

    Cependant, la liste des bénéficiaires d’un séjour tout compris sur la péninsule pendant la Coupe du monde ne comporte le nom d’aucun parlementaire. Parmi les révélations publiées par le journal belge, l’une d’elles concerne les faveurs accordées non seulement au Maroc mais aussi à la Mauritanie : « La Mauritanie a un problème d’image. Ils ont chargé M. Panzeri de décider ce qu’il fallait faire », explique Giorgi. Quant à mon salaire, je louais mon appartement de la rue de la Tulipe à l’ambassadeur de Mauritanie. Le loyer était ma contrepartie. M. Panzeri a reçu 25 000 euros en espèces ».

    D’autre part, la Cour d’appel de Bruxelles a décidé de maintenir en prison M. Panzeri et le secrétaire général de l’ONG No Peace Without Justice Niccolò Figà-Talamanca, tous deux soupçonnés d’être au centre du réseau de corruption présumé créé au sein des institutions européennes par le Qatar et le Maroc. Pour Panzeri, la demande de report de la prochaine audience au 17 janvier a été acceptée.

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  • Qatargate : le système Panzeri au cœur de l’enquête

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    Les langues se délient au sujet du scandale de corruption qui secoue violemment les couloirs du Parlement Européen. L’intérêt porte sur comment Panzeri a agi, le rôle de Giorgi et ce que savait Kaili, l’implication du Qatar, du Maroc et de la Mauritanie. Les révélations sur le Qatargate sont désormais quotidiennes avec des acteurs « clé » qui font des aveux décisifs.

    Selon les révélations de l’enquête menée par la justice belge, tout semble indiquer que l’ex-eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri est le cerveau de toute l’organisation mise en place à la faveur du Maroc et du Qatar. De nouveaux détails de l’affaire ont été dévoilés par le journal belge Le Soir dans un article intitule « Le système Panzeri au cœur de l’enquête ».

    Selon cette publication, « tout a commencé en 2018. M. Panzeri était alors président de la commission des droits de l’Homme du Parlement européen (…) L’ancien président du Comité national des droits de l’Homme (du Qatar, Ali ben Samikh Al Marri, actuel ministre du Travail, NDLR) a alors développé l’idée du lobbying. M. Panzeri a accepté de travailler pour les Qataris. » C’est ainsi, selon la version qu’a donnée Francesco Giorgi, l’ancien assistant de Pier Antonio Panzeri, aux enquêteurs, que tout aurait commencé dans l’affaire de corruption qui secoue le Parlement européen depuis près de trois semaines ».

    Citant Francesco Giorgi, l’époux d’Eva Kaili, l’article indique que « c’est lorsqu’il était encore parlementaire européen que Pier Antonio Panzeri aurait commencé à œuvrer en faveur des émissaires qataris : « Début 2019, la coopération a commencé. Nous avons défini les montants, sur lesquels j’ai un peu de mal à me souvenir, pour nos interventions respectives. C’était en cash. » Pier Antonio Panzeri, lui, assure devant le juge d’instruction que l’origine de l’accord avec le Qatar date d’octobre ou novembre 2019, soit après la fin de son mandat d’eurodéputé ». « L’accord avec le Maroc, qui a « commencé après 2019 », « prévoyait qu’on aurait travaillé à éviter des résolutions contre le pays, et en échange, on aurait reçu 50.000 euros », détaille celui qui est régulièrement surnommé « l’ami du Maroc » dans les couloirs du Parlement européen. Il confirme le rôle joué par l’actuel ambassadeur marocain en Pologne, Abderrahim Atmoun », ajoute-t-il.

    Selon la même source, toujours citant Giorgi, ce n’est que quelques mois plus tard que le système se serait professionnalisé, avec la création de l’ASBL bruxelloise Fight Impunity. Car « il fallait trouver un système clair qui ne donnerait pas l’alerte ». Des billets d’avions pour Doha auraient aussi, poursuit M. Giorgi, été distribués par l’intermédiaire d’Antonio Panzeri à des proches, notamment une comptable et des conseillers politiques. Mais aucun député n’est cité par Francesco Giorgi comme ayant profité d’un séjour tous frais payés dans la péninsule pendant la Coupe du monde.

    Giorgi informe que des actions de lobbying auraient également été menées en faveur du Maroc, mais également de la Mauritanie : « Pour la Mauritanie, ils ont un problème d’image. Ils ont engagé M. Panzeri sur comment faire (…) En ce qui concerne ma rétribution, j’ai loué mon appartement rue de la Tulipe à l’ambassadeur de Mauritanie. Le loyer était ma contrepartie. M. Panzeri a touché, lui, 25.000 euros en cash. » Un témoignage lapidaire, qui ne fait allusion à aucune illégalité et que Le Soir n’a pas été en mesure de recouper.

    Après avoir exprimé son soulagement à l’issue de cette audition, Francesco Giorgi a déclaré que son épouse, l’ancienne vice-présidente du Parlement Européen, Eva Kaili « était au courant, évidemment, des sommes d’argent et de l’origine, vu qu’on vit ensemble, mais elle ne fait pas partie du réseau. Elle m’avait demandé plusieurs fois d’arrêter, parce que ça la mettait en danger par rapport à ses fonctions ». Cette dernière estime avoir été grugée et abusée, écrit Le Soir. « Je n’aimais pas sa manière de faire confiance aveuglément à Antonio » (Panzeri), décrit-elle en parlant de son compagnon.

    L’eurodéputée grecque, démise de ses fonctions de vice-présidente du Parlement, explique avoir essayé de séparer son travail de celui de Francesco Giorgi, et voulait prendre ses distances avec Panzeri, d’autant plus depuis que ce dernier « avait laissé une valise à la maison. Je n’ai pas vu le contenu, mais je savais ce que c’était, ce qu’il y avait dedans… » Interpellée sur les liasses de billets, tout juste concède-t-elle qu’elle n’avait jamais « réfléchi à l’origine de cet argent », imaginant que, peut-être, ce cash avait été confié par des gouvernements à l’ASBL de M. Panzeri pour effectuer des sauvetages humanitaires. « Je suis au stade où je ne reconnais plus personne, même plus mon propre partenaire », conclut-elle. Visiblement dépitée.

    Autant de témoignages, de confessions, de démentis que vont s’atteler à vérifier les enquêteurs dans les semaines et les mois à venir, conclue l’article.

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