Étiquette : Maroc

  • Un mariage très rapide au Maroc

    Mokhtar et Fatima se sont mariés très vite: “A la demande de son mari, elle a changé d’attitude”

    La cour d’assises de Liège a poursuivi jeudi matin les auditions des témoins au procès de Mokhtar Ammari, accusé de l’assassinat de son épouse. Les proches de la victime ont rapporté que Mokhtar Ammari et Fatima Khayer avaient vécu un mariage très rapide au Maroc.

    Mokhtar Ammari avait tué son épouse de 23 coups de couteau le 10 février 2019 dans un appartement de Fléron. Il avait ensuite tenté de se suicider en ingérant des produits toxiques.

    Les débats avaient été provisoirement suspendus mercredi à la suite d’un incident de procédure. Jeudi matin, la cour a rendu un arrêt dans lequel elle a rejeté la demande de la défense, qui portait sur l’accès à des informations dans des auditions de personnes qui n’ont pas été convoquées au procès. La cour a estimé qu’il n’y a pas lieu de constater une violation des droits de la défense ou du droit à un procès équitable. La cour a repris ensuite les auditions des témoins de moralité.

    Mariage précipité

    Le frère de Fatima Khayer a précisé que leur famille, unie et modeste, faisait partie de la classe moyenne au Maroc. Fatima Khayer avait suivi des études en option physique et chimie à l’Université de Fès et a ensuite obtenu un diplôme en informatique de gestion. Elle abordait la vie avec joie et ne portait pas de foulard.

    Sa rencontre avec Mokhtar Ammari a été très rapide et leur mariage a semblé précipité. « Elle était joyeuse de se marier et elle avait pris cette initiative. Mais nous avons été surpris de la rapidité de ce mariage. C’est à son arrivée en Belgique que nous avons constaté un certain nombre de choses qui ne tournaient pas rond. On voyait des soucis financiers dans le couple. Mokhtar Ammari évoquait tout le temps ses problèmes de couple. Il était aussi jaloux et surveillait sa manière de s’habiller », a confié le frère de la victime.

    Un autre frère de la victime a confirmé son changement de comportement. « C’est à la demande de son mari qu’elle a changé d’attitude. C’est lui qui lui a conseillé de mettre le voile », a-t-il indiqué.

    Pour rejoindre la Belgique

    Un notaire de Fès (Maroc) avait apporté son témoignage par courrier lors de l’enquête et exposé les circonstances de la rencontre entre Mokhtar Ammari et Fatima Khayer au Maroc. Selon ce notaire, Fatima Khayer s’était montrée rapidement intéressée par Mokhtar Ammari et par l’idée de l’épouser. C’est elle qui avait proposé le mariage. Ce mariage a été précipité et trois ou quatre jours seulement ont été nécessaires pour remplir les formalités.

    Selon le notaire, l’attitude de Fatima Khayer a changé à son arrivée en Belgique. « Au Maroc, elle ne portait pas le voile islamique. Mais elle a changé de comportement à son arrivée en Belgique. Elle a rapidement décidé de mettre le voile et à formuler des reproches à Mokhtar Ammari. Fatima Khayer n’avait épousé Mokhtar Ammari que dans le but de rejoindre la Belgique et d’obtenir des papiers », a soutenu ce notaire dans un courrier écrit.

    7sur7, 29 avr 2021

    Etiquettes : Belgique, mariage, papiers, titre de séjours, Mokhtar Ammari, Maroc, Fatima Khayer,

  • Un dispositif pour débusquer les faux mineurs délinquants expérimenté à Paris

    La délinquance attribuée aux mineurs non accompagnés du Maghreb a fortement augmenté à Paris entre 2019 et 2020. Mais dans de nombreux cas, ces suspects sont en réalité des adultes qui cherchent à échapper à des sanctions plus sévères. Pour lutter contre ce phénomène, la préfecture de police de Paris a mis en place un dispositif afin de mieux s’assurer de leur identité.

    La préfecture de police de Paris a enregistré une hausse de 20% de la délinquance attribuée aux mineurs non accompagnés du Maghreb entre 2019 et 2020. Au premier trimestre, les policiers ont mené 2.360 interpellations de mis en cause qui se prétendent mineurs non accompagnés d’origine nord-africaine. Mais certains sont en réalité majeurs et cherchent ainsi à échapper à des sanctions plus sévères.

    Un dispositif a ainsi été mis en place pour lutter contre ce phénomène. Depuis un an et demi, la préfecture de police adresse les empreintes des interpellés aux autorités algériennes, marocaines et tunisiennes, qui consultent leurs fichiers pour s’assurer de l’identité des mis en cause.

    Se dire mineur pour éviter une sanction pénale plus sévère

    Les mineurs non accompagnés du Maghreb, qui ne représentent que 6% de la délinquance sur la voie publique au premier trimestre 2021, sont surreprésentés dans certains délits : 30% des vols à la tire, 26% des vols avec violences ou encore 29% des interpellations pour cambriolages, contre 3% seulement au premier trimestre 2017. Cette hausse peut notamment s’expliquer par la crise sanitaire. Avec moins de touristes dans les rues et moins de déplacements en transports en commun, les délinquants ont dû se diversifier.

    Mais ces chiffres ne reflètent pas totalement la réalité. En effet, ce sont des statistiques déclaratives, qui recouvrent l’ensemble des délinquants qui se présentent comme mineur non accompagné du Maghreb. Le plus souvent, ces suspects n’ont pas de papiers, donnent des alias aux policiers et se disent mineurs pour éviter une sanction pénale plus sévère et ne pas faire l’objet de mesure d’éloignement.

    Comparer les empreintes digitales avec les fichiers des pays d’origine

    Jusque-là, les services de police étaient donc démunis pour distinguer les majeurs des mineurs. Ils pouvaient parfois s’appuyer sur des examens osseux demandés par la justice, mais ne disposaient d’aucun moyen infaillible pour établir l’identité et donc l’âge des mis en cause. Depuis fin 2019, la Direction de la sûreté de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) expérimente un dispositif qui leur permet de comparer les relevés d’empreintes digitales avec les fichiers des pays d’origine.

    « On relève les empreintes digitales des mis en cause en garde à vue, on les met au format international et la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et la Direction de la Coopération internationale (DCI) les envoient à nos officiers de sécurité en Algérie, au Maroc et en Tunisie », explique Valérie Martineau, la directrice de la DSPAP. « Ces officiers de sécurité les transmettent aux autorités locales, qui les comparent à leur fichier automatisé des empreintes digitales. Ce sont des fichiers qui recèlent les empreintes de tous les ressortissants qui ont demandé une carte d’identité, contrairement au fichier automatisé des empreintes digitales (FAED) français qui ne contient que les empreintes des personnes ayant commis des infractions », précise-t-elle.

    1.122 demandes transmises aux autorités au Maghreb et 256 retours

    Le dispositif commence à faire ses preuves. D’abord expérimenté à Paris, il a été étendu en début d’année à toute la préfecture de police, la Seine-Saint-Denis, la Seine et Marne et le Val-de-Marne. 1.122 demandes ont été transmises aux autorités algériennes, marocaines et tunisiennes, pour 256 retours. Dans l’écrasante majorité des cas (95%), ce sont des majeurs.

    « On a ce retour plusieurs semaines après la garde à vue mais ce n’est pas grave », estime Valérie Martineau. « Comme ce sont des individus qui sont dans une délinquance sérielle, on sait qu’à un moment donné on va les reprendre et on pourra leur opposer l’identité communiquée par les autorités du Maghreb. De la même manière, si le faux mineur part dans une autre ville comme Bordeaux ou Nantes, son identité sera inscrite dans le fichier des antécédents judiciaires et tous les services de police y ont accès. »

    D’autres préfectures intéressées par le dispositif

    La DSPAP estime que ce dispositif permet désormais de faire aboutir deux à trois procédures judiciaires par semaine. D’autres préfectures, comme les Hauts-de-France et l’Ille-et-Vilaine, se montrent intéressés par ce dispositif.

    Mais ce système présuppose une condition sine qua non : avoir les empreintes digitales des mis en cause. Or de nombreux gardés à vue refusent, même s’il s’agit un délit puni d’un an de prison. Le député LR Antoine Savignat, auteur d’un rapport parlementaire sur les problématiques de sécurité associées à la présence sur le territoire de mineurs non accompagnés, plaide pour système plus contraignant. « Il faudrait peut-être une échelle des peines plus importantes ou des sanctions effectives en cas de refus de voir ses empreintes prélevées », propose l’élu. Le rapport plaide également pour renforcer la coopération avec les pays d’origine mais aussi les pays de transit, afin de permettre l’identification des mineurs non accompagnés ou de ceux qui se présentent comme tels.

    Europe1, 29 avr 2021

    Etiquettes : France, Maroc, Algérie, Tunisie, mineurs non accompagnés,

  • Le vin et le monde arabe : le Maroc à sa tête

    Dans le monde arabe, c’est-à-dire les États où la langue majoritaire de la population est l’arabe – les pays du Moyen-Orient, y compris l’ensemble de la péninsule arabique et les nations du Maghreb et de la Corne de l’Afrique – le Maroc est le principal exportateur de vin vers le monde arabe et est le leader en matière de consommation, de production et d’exportation de vin.

    Contrairement aux recommandations d’abstinence de la religion musulmane, l’alcool est présent dans les foyers marocains. La boisson alcoolisée la plus consommée au Maroc est la bière, suivie du whisky. Le vin de table est le plus consommé dans les ménages, suivi du vin millésimé, qui est consommé moins fréquemment que le premier.

    Consommation intérieure

    Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé, le Maroc, ainsi que le Koweït, l’Arabie saoudite, la Jordanie et la Libye, sont les pays arabes où la consommation d’alcool est la plus élevée. Les Marocains consomment annuellement 131 millions de litres d’alcool, dont 400 millions de litres de bière, 38 millions de litres de vin, 140 000 litres de champagne, 1,5 million de litres de whisky et un million de bouteilles de vodka.

    Les voisins du sud consomment de l’alcool dans un pays où la loi en interdit la vente, mais on en trouve dans les épiceries privées, les bars, les restaurants, les hôtels et les Carrefours de Marrakech, Rabat et d’autres zones touristiques. Dix-sept familles marocaines locales qui vivent de la production et de la vente de boissons alcoolisées ont poursuivi Carrefour pour avoir vendu de l’alcool dans leurs quartiers, car la concurrence de ces grands magasins menaçait la stabilité de leurs entreprises.

    Le royaume amazigh alloue 49 000 hectares de terres aux vignobles, dont 8 000 sont consacrés à la production de vin, selon un rapport du bureau économique et commercial de l’ambassade d’Espagne à Casablanca. Selon le média numérique ECSaharaui, le Maroc produit 35 millions de bouteilles de vin par an, dont 30 millions sont consommées dans le pays, le reste étant exporté, le principal partenaire étant la France.

    Sur les 300 000 et 350 000 hectolitres de vin produits chaque année au Maroc, les meilleurs vendeurs sont Castel Boulouane, Coteaux de l’Atlas, Cotes de Romani et Odyssey 2014. L’influence de la mer Atlantique offre un climat propice à la culture de la vigne. Des cépages résistants à la chaleur ont été plantés : grenache, carignan et cinsault. La majorité des récoltes est destinée au vin rouge, seuls 15% étant destinés au vin rosé et, dans une moindre mesure, au vin blanc.

    Hassan II et Mohamed VI

    Hassan II favorise l’expansion des cultures alcoolisées, incitant la France à y investir. Dans les années 1990 déjà, le pays comptait 14 000 hectares qui se sont développés grâce aux investissements étrangers et aux contributions de l’État. Après l’arrivée au pouvoir de Mohamed VI, la croissance s’est poursuivie de sorte que le Maroc compte six grandes zones de production : Bernan et Angad -vins rouges robustes-, Meknès/Fez -où sont produits 60% des vins marocains, y compris les rosés de l’Atlas-, le Gharb -d’où provient le gris Boulaouane, un rosé léger-, Rabat -rouges légers-, Casablanca -rouges- et Doukkalas, sur la côte atlantique.

    En plus des quatorze appellations d’origine garanties, il existe une seule appellation d’origine contrôlée, accordée en octobre 1998 à « Les Coteaux de l’Atlas ». L’aire géographique de cette appellation couvre les communes de Sidi-Slimane, Mjat et Boufekrane. Cette région était connue pour ses caractéristiques naturelles en matière de viticulture et de vinification depuis l’époque de l’Empire romain.

    Vinetur, 27 avr 2021

    Etiquettes : Monde arabe, pays arabes, vin, Maroc, Maghreb, consommation, production de vins, exportation de vins, bière, whisky, Koweït, Arabie Saoudite, Jordanie, Libye,

  • Pays où un violeur peut échapper à la justice en épousant sa victime (également en Amérique latine)

    Amina Filali avait 15 ans lorsqu’elle a dit à ses parents qu’elle avait été violée.

    La famille, « sur les conseils d’un huissier de justice », selon le père de la jeune fille, l’a forcée à épouser son violeur, un homme d’environ 25 ans.

    Des mois plus tard, après avoir dénoncé des coups et des agressions, l’adolescent de 16 ans s’est suicidé en buvant de la mort-aux-rats.

    Amina est morte en 2012 dans un petit village du Maroc et son cas historique a suscité des protestations et des campagnes à l’échelle nationale de la part des groupes de femmes.

    Le parlement marocain a finalement abrogé en 2014 une loi qui permettait à un violeur d’échapper à la justice s’il épousait sa victime.

    Mais des lois du même type sont encore une réalité dans plusieurs régions du monde, notamment en Amérique latine, selon un récent rapport du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), intitulé « Mon corps m’appartient ».

    Le rapport indique que près de la moitié des femmes de 57 pays en développement n’ont aucune autonomie sur leur corps et se voient refuser le droit de décider d’avoir des relations sexuelles, d’utiliser des moyens de contraception ou de se faire soigner.

    Cela « devrait nous indigner tous », a déclaré Natalia Kanem, directrice exécutive de l’UNFPA. « En substance, des centaines de millions de femmes et de filles ne sont pas propriétaires de leur corps. Leur vie est régie par les autres.

    Le viol et les lois qui pardonnent le violeur ne sont que deux exemples d’un long catalogue de violations qui comprend également des cas tels que les mutilations génitales et les tests de virginité.

    Et même dans les pays qui ont abrogé les lois exonérant le violeur s’il épouse sa victime, d’autres pratiques encore légales peuvent aboutir au même résultat.

    Quels pays disposent de telles lois au niveau international ?

    Le rapport de l’ONU cite comme l’une de ses sources des rapports de l’ONG internationale Equality Now, basée à Washington.

    Dans son rapport 2017, Equality Now a mis en évidence de nombreux exemples de pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord où un violeur peut échapper à la justice grâce au mariage – Irak, Bahreïn, Libye, Koweït, territoires palestiniens, Tunisie, Jordanie et Liban.

    « À la suite de notre rapport et d’autres campagnes, la Tunisie, la Jordanie et le Liban ont éliminé ces lois en 2017, et la Palestine a fait de même en 2018 », a déclaré à BBC Mundo Barbara Jimenez, avocate spécialisée dans les droits des femmes et représentante d’Equality Now en Amérique latine.

    Parmi les autres exemples cités dans le rapport de l’ONU figurent l’Angola, l’Algérie, le Cameroun, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, la Syrie et le Tadjikistan.

    Les victimes mariées à leurs violeurs sont piégées dans des unions qui les exposent à des viols et autres agressions possibles à vie.

    Dans de nombreux cas, ces lois existent parce que ce que vous essayez de « protéger » ici, c’est l’honneur de la famille, du nom, de la victime », a ajouté M. Jimenez.

    Le « déshonneur » de la perte de la virginité est considéré par les familles comme un mal plus grand que l’intégrité de leurs filles.

    De telles règles existaient également en Europe. L’Italie, par exemple, les a éliminés en 1981 et la France en 1994.

    Quelle est la situation en Amérique latine ?

    La plupart des pays de la région ont abrogé les articles de leur code pénal qui permettaient à un violeur d’échapper à la justice en épousant sa victime.

    Mais ces changements juridiques sont relativement, et incroyablement, récents. De telles règles ont été éliminées en Uruguay en 2006, au Costa Rica en 2007 et en Bolivie en 2013, par exemple.

    Et un pays de la région, la République dominicaine, a toujours un article dans son code pénal qui permet à l’auteur d’un viol d’échapper à la condamnation en se mariant.

    Le cas du Venezuela

    Le code pénal vénézuélien stipule à l’article 393 : « L’auteur de l’un des crimes prévus aux articles 374, 375, 376, 378, 387, 388 et 389 sera exempté de peine si, avant la condamnation, il épouse la personne offensée, et le procès cessera en tout point pour tout ce qui concerne la peine correspondant à ces actes punissables. Si le mariage a lieu après la condamnation, alors l’exécution des peines et leurs conséquences pénales cesseront », a déclaré Vanessa Blanco, représentante au Venezuela de « Jovenas Latidas », un mouvement latino-américain qui lutte pour les droits des filles et des femmes.

    « Les articles 374, 375 et 376 parlent de viol. »

    « Lorsque le code pénal a été réformé en 2005, l’article 393 n’a pas été supprimé », a ajouté M. Blanco.

    Il convient toutefois de préciser que « l’article 393 du code pénal (réformé en 2005) a été annulé d’office et « réécrit » par la Chambre constitutionnelle dans la sentence n° 695/2015 du 2 juin 2015″, a déclaré à BBC Mundo José Ignacio Hernández, professeur de droit à l’Université catholique de Caracas et chercheur à la Harvard Kennedy School.

    L’arrêt a introduit deux changements, a expliqué l’expert en droit constitutionnel.

    1) « Réitérant un arrêt de 1999, elle a annulé d’office la partie de la norme se référant à la qualification de la femme pour appliquer la clause d’indemnisation. La partie annulée est la partie soulignée : « Les personnes reconnues coupables de séduction, de viol ou d’enlèvement seront condamnées, à titre d’indemnité civile, si le mariage n’a pas lieu, à payer la femme offensée si elle est célibataire ou veuve et, dans tous les cas, honnête ».

    La partie annulée est celle qui limite l’indemnisation aux cas dans lesquels la victime est « célibataire ou veuve et, en tout cas, honnête » ».

    La Chambre constitutionnelle a jugé que les avantages pénaux reconnus dans le cas du mariage ne s’appliquent pas aux délits de violence de genre, la préférence devant être donnée aux dispositions de la loi organique sur le droit des femmes à une vie sans violence. En pratique, cela implique que les avantages pénaux reconnus à l’article 393 (exemption de la peine « si avant la condamnation elle épouse la personne offensée », ou extinction de l’exécution des peines et de leurs conséquences pénales, « si le mariage a lieu après la condamnation, elles cesseront alors ») ne peuvent être appliqués. Bien que cette partie de la règle n’ait pas été annulée, dans la pratique, l’article a été « réécrit » pour supprimer ces avantages ».

    En résumé, selon la décision n° 695/2015 de la Chambre constitutionnelle, en droit vénézuélien, les avantages qui s’appliquent en cas de mariage ont cessé de s’appliquer, étant entendu que les délits visés à l’article 393 du Code pénal ne peuvent pas conduire à des situations d’impunité contraires à la loi organique sur le droit des femmes à une vie sans violence.

    La loi organique sur le droit des femmes à une vie sans violence doit être appliquée de manière préférentielle par rapport aux avantages pénaux prévus à l’article 393 précité.

    « Par conséquent, le Venezuela ne peut pas être inclus dans les pays dans lesquels un violeur peut avoir des avantages s’il épouse la victime (non pas sur la base du code pénal actuel, mais de la sentence commentée de la Chambre constitutionnelle) », a conclu Hernández. *

    Le cas de la République dominicaine

    « Le code pénal en vigueur en République dominicaine depuis 1884 a une règle (article 356) qui exempte l’agresseur sexuel d’une mineure de toute poursuite pénale – même s’il s’agit d’un inceste – s’il l’épouse », a expliqué à BBC Mundo l’avocate dominicaine Patricia M. Santana Nina, spécialiste du droit constitutionnel avec des études sur le genre et la violence.

     » En d’autres termes, le crime est pardonné si l’agresseur épouse la victime. Cette disposition a été implicitement abrogée récemment, en janvier 2021, par la loi n° 1-21 qui interdit absolument le mariage avec des personnes de moins de 18 ans. Cependant, un projet de code pénal est actuellement débattu dans le pays, qui abrogerait complètement le texte du code pénal ».

    Santana Nina a souligné que la loi qui pardonne l’agresseur sexuel s’il épouse une mineure « s’appliquait, et très fréquemment ».

    « C’est une pratique culturelle néfaste contre laquelle nous luttons encore, car même si le mariage des enfants a été interdit, les unions précoces continuent. »

    En droit fédéral, la section 2243(a) du 18 U.S.C., Abus sexuel d’un mineur, s’applique lorsqu’une personne « se livre sciemment à un acte sexuel avec une autre personne » âgée de 12 à 16 ans, et qui a au moins quatre ans de moins que l’auteur de l’acte, a-t-il ajouté.

     » Cependant, la section 2243(c)(2) du 18 U.S.C. permet une défense à ce crime lorsque ‘les personnes qui ont participé à l’acte sexuel étaient à ce moment-là mariées l’une à l’autre’. Cela signifie qu’au niveau fédéral, le mariage des enfants est considéré comme une défense valable contre le viol statutaire. »

    Le mariage des enfants, et les abus qu’il rend possibles, est une pratique bien ancrée dans de nombreux pays. Le Niger, par exemple, a le taux de prévalence du mariage des enfants le plus élevé au monde (76 % des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans) », selon le rapport de l’UNFPA.

    Syndicats informels

    L’agresseur sexuel peut échapper à la justice même s’il n’y a pas eu de mariage.

    « Dans la région d’Amérique latine, il existe le phénomène des syndicats informels. Cela permet encore ces unions de filles avec des personnes plus âgées », explique Jiménez.

    « Les filles quittent généralement leur maison pour aller vivre dans celle de l’homme avec lequel elles sont unies, souvent elles vont vivre sous le toit de la famille de l’homme, parfois elles comprennent que la seule possibilité économique est de quitter leur maison.

    Dans le cas de la Bolivie, par exemple, « selon un article de presse, l’union ou la cohabitation de filles de moins de 15 ans existe et est une réalité, malgré le fait que dans la loi bolivienne, c’est un crime pour un adulte de cohabiter avec une fille ou une adolescente », a déclaré Patricia Brañez, représentante en Bolivie du CLADEM (Comité latino-américain et caribéen pour la défense des droits de la femme), à BBC Mundo.

    En Bolivie, environ 22% des adolescentes ont été unies avant l’âge de 18 ans, et 3% avant l’âge de 15 ans, selon le rapport 2015 de l’Unicef « Une approximation de la situation des adolescents et des jeunes en Amérique latine et dans les Caraïbes ».

    « Selon l’enquête sur les ménages de 2017, au moins 12 500 femmes, âgées de 12 à 17 ans, ont déclaré vivre en concubinage. Ces données montrent également que 0,01% des filles âgées de 12 à 14 ans ont été mères », a ajouté M. Brañez.

    « Annihilation de l’esprit »

    « Il est inacceptable qu’en 2021, en République dominicaine et dans d’autres pays, nous ayons encore des dispositions légales qui contiennent la possibilité pour un violeur d’échapper à la justice s’il épouse la victime, que cela se produise pour des crimes aussi graves que la violence sexuelle », a déclaré Barbara Jimenez à BBC Mundo.

    « Il est également inacceptable que dans la loi fédérale américaine, le mariage d’enfants soit considéré comme une défense valable contre le viol légal, et il est inacceptable que dans les pays d’Amérique latine, le mariage avant 18 ans soit autorisé avec des exceptions. »

    « Changer la loi est le premier pas vers l’élimination de la criminalité, de l’inégalité et de ces pratiques néfastes qui limitent le plein développement et l’autonomie des filles et des adolescents ».

    Pour Natalia Kanem, « une femme qui a le contrôle de son corps a plus de chances d’être autonome dans d’autres domaines de sa vie, de prospérer ».

    En revanche, la négation de l’autonomie corporelle, par le biais de lois qui exonèrent le violeur et d’autres pratiques, n’est, selon le chef du FNUAP, « rien de moins qu’une annihilation de l’esprit, et cela doit cesser ».

    * Cet article a été modifié pour inclure la sentence n° 695/2015 de la Chambre constitutionnelle du Venezuela du 2 juin 2015.

    BBC News, 28 avr 2021

    Etiquettes : Mariage, viol, loi, Maroc, Amérique Latine, Vénézuela, Equality Now, Irak, Bahreïn, Libye, Koweït, Territoires palestiniens, Tunisie, Jordanie, Liban,

  • La fille d’une célébrité espagnole conditionne son mariage à l’ouverture des frontières au Maroc

    Isa Pantoja : « Si le Maroc n’ouvre pas les frontières, je ne me marierai pas ».

    Ce mardi, la nouvelle a sauté. En raison de la fermeture des frontières du Maroc, Isa Pantoja et Asraf Beno ont décidé de suspendre leur mariage, prévu le 26 juin.

    La liste des invités confirmés reste un mystère à ce jour. Et bien que Kiko Rivera ait assuré qu’il ne la manquerait pour rien au monde, on ne sait toujours pas si Isabel Pantoja – qui n’a plus de relation avec sa fille depuis début mars – sera présente le jour J de sa petite fille.

    En réponse à ces rumeurs, Isa a confirmé à nos caméras que le mariage « n’a pas été annulé ». « La fête sera reportée s’ils n’ouvrent pas les frontières, car je ne peux pas donner aux gens un préavis de deux semaines. Jusqu’à la fin du mois de mai ne nous disent rien, et si le mariage est le 26 Juin … « , explique attristé, précisant que « le mariage en Espagne oui » va de l’avant, puisque comme elle dit « il est effectivement à un moment dans les tribunaux et oui il sera fait ».

    Pas de nouvelles d’Isabel Pantoja

    Sans nouvelles de sa mère depuis l’anniversaire de son fils Alberto le 7 mars, Isa fait un rappel à l’ordre à la Tonadillera, avouant que « quand elle peut, je suis là ». « Je n’ai aucun problème, ce qui se passe c’est qu’elle enregistre et que je reste deux jours rien de plus à Madrid », dit-il.

    Au pire moment de la relation entre l’artiste et son fils Kiko, Isa avoue que « bien sûr je ferais la médiation » pour un rapprochement « parce que je veux que tout aille bien » mais, très franchement, elle voit « compliqué de résoudre les choses, qui en ce moment sont mauvaises, comment tout s’est passé ».

    Enfin, nous avons demandé à Isa sur le procès pour fraude que Kiko a mis son oncle Agustin Pantoja, mais très discrètement souligne que « Je n’ai aucune idée », mais c’est quelque chose que « étant donné où ils ont atteint, je ne suis pas surpris, mais je ne sais pas ».

    Crush News, 28 avr 2021

    Etiquettes : Espagne, Isabel Pantoja, Maroc, mariage, Asraf Beno,

  • Exercices navales Maroc-USA : L’Espagne proteste

    Les Affaires étrangères protestent auprès des Etats-Unis pour un exercice militaire près des îles Canaries avec des avions marocains.

    La marine américaine a déployé un porte-avions nucléaire, deux autres navires et des avions. L’ambassade des États-Unis à Madrid a répondu qu’elle n’avait aucune obligation de communiquer avec les contrôleurs aériens espagnols.

    Friction diplomatique entre l’Espagne et les États-Unis, au début du mandat de Joe Biden, avec un sujet sensible : les îles Canaries, le Maroc et la défense militaire. Tout part d’un exercice militaire conjoint effectué par des navires et des avions de la marine américaine et de la marine et de l’aviation marocaines dans l’Atlantique, non loin des îles Canaries.

    Les États-Unis et le Maroc renforcent leurs liens militaires. Il y a quelques mois, ils ont signé un accord de coopération militaire et ont organisé plusieurs exercices et manœuvres conjoints.

    Début mars, ils ont effectué un exercice, « Lightning Handshake », pour s’entraîner aux missions de guerre de surface, de lutte anti-sous-marine, de guerre aérienne et de frappe, de soutien logistique combiné et d’opérations d’interdiction maritime.

    Les États-Unis ont déployé le porte-avions à propulsion nucléaire « USS Dwight D. Eisenhower » et deux destroyers à missiles guidés de la classe « Arleigh Burke » : le « USS Mitscher » et le « USS Porter ». Ce dernier est basé à Rota. Des avions et des hélicoptères de l’US Navy ont participé avec le porte-avions.

    Le Maroc a envoyé une frégate de classe SIGMA, le « Tarik Ben Ziyad », un hélicoptère et deux avions de chasse, un F-16 et un F-5, à ces manœuvres.

    Le quotidien El País a rapporté le 16 mars que les autorités militaires américaines n’avaient pas informé l’Espagne de l’exercice, de sorte que lorsque les manœuvres ont commencé et que les avions militaires américains et marocains ont commencé à voler à 80 km au nord de l’île de La Palma, les contrôleurs aériens de Gran Canaria ont eu une surprise.

    Soudain, de nombreuses traces de vols non identifiés sont apparues sur leurs écrans. Il n’y a pas eu de risque pour la navigation aérienne et aucun avion civil n’a été détourné, mais les contrôleurs espèrent avoir été prévenus de ces manœuvres, afin qu’ils en soient conscients et ne soient pas surpris lorsque les radars ont détecté autant d’avions inconnus près des îles Canaries.

    Avant la publication de la nouvelle dans El País, deux députés du Parti Populaire au Congrès, le général à la retraite Fernando Gutiérrez Díaz de Otazu (porte-parole de la Défense) et Valentina Martínez Fierro (porte-parole des Affaires étrangères) ont enregistré une question avec sept questions sur cet exercice du Maroc et des États-Unis près des îles Canaries :

    — « Le gouvernement espagnol était-il au courant de la conduite des exercices susmentionnés avant ceux-ci ? ».

    — Le gouvernement a-t-il été informé de la conduite de ces exercices par les États-Unis d’Amérique, par le Maroc, par les deux, ou par aucun des deux ?

    — Dans l’affirmative, le gouvernement a-t-il transmis la notification de ces exercices aux autorités autonomes ou à la délégation du gouvernement dans les îles ou aux services de contrôle aérien et maritime correspondants dans les îles ?

    — Quelles ont été les conséquences sur le déroulement normal du trafic aérien et maritime dans l’environnement immédiat ou proche des îles Canaries suite aux exercices susmentionnés ?

    — Dans l’hypothèse où aucune notification préalable n’aurait été reçue et où des incidents seraient survenus dans le déroulement normal du contrôle du trafic aérien et maritime dans le voisinage immédiat des îles Canaries, des demandes d’explications ont-elles été adressées aux autorités américaines ou marocaines concernant l’absence de notification de ces exercices avant leur réalisation ?

    — Si des explications ont été demandées, quelle a été la réponse reçue ?

    — Comment le gouvernement évalue-t-il les actions des États-Unis et du Maroc par rapport à ces exercices militaires effectués près des îles Canaries ?

    Les Affaires étrangères expriment leur préoccupation

    Confidencial Digital a consulté la réponse que le gouvernement espagnol a donnée à cette question du Groupe Populaire. À cette occasion, l’exécutif n’évite pas de reconnaître que l’événement a suscité une réaction diplomatique aux États-Unis.

    Concrètement, ce que le ministère des Affaires étrangères a fait lorsqu’il a appris l’existence de cet exercice aérien et naval près des îles Canaries, sans que l’Espagne en soit informée, a été de transmettre « au chargé d’affaires de l’ambassade des États-Unis d’Amérique (USA) à Madrid la préoccupation suscitée par la situation créée par le survol d’avions militaires américains dans le terminal de contrôle aérien des îles Canaries ».

    Le ministère des Affaires étrangères admet que « bien qu’il n’y avait aucune obligation de le faire » de la part des États-Unis, « il est toujours souhaitable d’assurer la communication et la coordination pour éviter ce type de situation ».

    États-Unis : ni coutume ni obligation

    La réponse du gouvernement comprend également la réponse de l’ambassade des États-Unis à Madrid à cette plainte. La légation diplomatique s’est défendue en rappelant que lorsque des avions militaires survolent les eaux et l’espace aérien internationaux, ils n’ont ni l’habitude ni l’obligation de communiquer avec les contrôleurs aériens civils.

    En outre, elle a fait valoir que les porte-avions, en l’occurrence le « USS Dwight D. Eisenhower », sont dotés de tous les équipements nécessaires pour effectuer le contrôle nécessaire des avions.

    L’ambassade a terminé en assurant le ministère des Affaires étrangères que, « en tout état de cause, si une situation s’était produite qui aurait pu mettre la sécurité en danger, elle ferait certainement l’objet d’une enquête ».

    Le gouvernement ne donne pas plus de détails sur l’affaire et sur ces frictions diplomatiques. Elle se contente d’ajouter que « la conduite des manœuvres de l’aviation navale Lightning Handshake 2021 entre les États-Unis et le Maroc s’inscrit dans le cadre des relations bilatérales de défense entre deux pays tiers ».

    El Confidencial Digital, 28 avr 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Etats-Unis, exercices navales, Iles Canaries,

  • Le Maroc, laboratoire des nouvelles politiques migratoires européennes Abonnés

    Analyse Bruxelles et Rabat sont en pleines tractations pour nouer un nouveau modèle d’accord liant contrôle migratoire et coopération, tandis que l’Union européenne défend une stratégie de « retour volontaire » en vigueur pour cet été.

    Jean-Baptiste François

    Voilà le Maroc prévenu, en même temps que l’ensemble des pays sur les routes migratoires vers l’Union européenne (UE). Ce sera du donnant-donnant, selon le tour de vis migratoire voulu par Bruxelles. Mardi 27 avril, la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a présenté une stratégie de « retours volontaires » que l’UE voudrait mettre en place d’ici à juin.

    Bruxelles accepte de renforcer sa coopération globale, en échange d’une meilleure efficacité en la matière. « Seul un tiers environ des personnes qui n’ont pas le droit de séjourner dans l’UE retournent dans leur pays d’origine et parmi celles qui le font, moins de 30 % le font volontairement », regrette en effet la Suédoise.

    Négociations en cours

    Rabat ne fait guère mieux que la moyenne : seuls 29 % des Marocains ayant reçu l’ordre de quitter l’UE (35 000 en 2019) ont finalement été renvoyés dans leur pays. Ylva Johansson se dit prête à renforcer la coopération, et à mener des « politiques de visas plus généreuses » envers les pays qui joueraient le jeu. Dans le cas contraire, l’UE pourra restreindre les possibilités légales de venir en Europe.

    Cette conditionnalité est l’une des clés de voûte du « nouveau pacte sur la migration et l’asile », tentative de l’exécutif européen de réformer le système actuel, six ans après la crise migratoire de 2015. Il s’agit d’un puissant levier sur le Maroc : 5 % de son PIB provient des fonds envoyés par 1,96 million de ressortissants vivant légalement dans l’UE.

    Les tractations vont bon train avec Rabat, à en croire un document confidentiel du Conseil européen, dévoilé mardi 27 avril par le quotidien espagnol El Pais. Ce dernier reconnaît « un décalage croissant entre les offres européennes et les attentes marocaines ».

    Lire la suite depuis La Croix (abonnés)

    Etiquettes : Union Européenne, UE, migration, Maroc,

  • Colombie: La police saisit 66 kg de cocaïne destinés au Maroc

    66 kilos de cocaïne trouvés à Cartagena, vraisemblablement à destination du Maroc
    La substance illicite se trouvait dans un dispositif qui était attaché à un navire.

    Une inspection sous-marine effectuée par la marine colombienne a permis de découvrir 66 kilos de cocaïne stockés dans un dispositif improvisé appelé « parasite », qui était attaché au navire « Hobby Hunter », afin d’éviter d’être détecté par les autorités.

    L’expertise et la formation des équipages de la station des garde-côtes de Carthagène ont permis d’empêcher le trafic de la substance illicite qui se trouvait sur le navire qui devait faire la route Carthagène – Maroc.

    Selon la marine, la découverte a eu lieu dans l’un des quais du port de la ville héroïque, où des officiers en uniforme ont commencé, aux premières heures du lundi matin, l’inspection et la vérification de la substance illégale, dont la valeur sur le marché noir international s’élève à deux millions de dollars.

    Seguimiento.co, 26 avr 2021

    Etiquettes: Colombie, cocaïne, saisie, Maroc, trafic de drogue,

  • L’Espagne expulse vers le Maroc une centaine de migrants qui ont rejoint Ceuta à la nage

    L’Espagne a conclu un accord avec le Maroc pour expulser vers ce pays une centaine de migrants qui ont gagné Ceuta à la nage dimanche, ont annoncé mardi les autorités de cette enclave espagnole en Afrique du Nord.

    De leur côté, les autorités marocaines ont annoncé mardi l’ouverture d’une enquête judiciaire sur 23 des migrants expulsés, selon un communiqué de la direction générale de la sécurité nationale (DGSN) du pays.

    Les 23 suspects ont été arrêtés « pour élucider les motifs et les circonstances entourant cette affaire, ainsi que pour déterminer leurs liens éventuels avec des réseaux d’émigration illégale », selon le communiqué.

    « Les expulsions ont commencé dans la matinée », a indiqué à l’AFP la délégation du gouvernement espagnol à Ceuta, détaillant qu’elles concernaient « entre 100 et 120 personnes », toutes des adultes marocains.

    Dimanche, une centaine de migrants se sont jetés à l’eau depuis les plages marocaines près de Fnideq (Castillejos), pour tenter de rejoindre Ceuta, située à quelques kilomètres.

    Beaucoup d’entre eux ont été recueillis par des bateaux de la Garde civile espagnole. Trois personnes ont été hospitalisées pour hypothermie.

    La police marocaine a arrêté dimanche quatorze personnes « qui tentaient de quitter la côte de Fnideq en direction de Ceuta », selon le communiqué de la DGSN.

    La petite ville de Castillejos a été en février le théâtre de manifestations contre la crise économique, amplifiée par l’arrêt de la contrebande avec Ceuta en 2019 et la crise sanitaire due à la pandémie.

    Ceuta et l’autre enclave espagnole sur la côte marocaine, Melilla, sont les seules frontières terrestres de l’Union européenne avec l’Afrique. Ils sont souvent le théâtre de sauts massifs à leurs clôtures.

    RFI, 27 avr 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration,

  • Espagne-Maroc : Laya réitère l’engagement humanitaire pour accueillir Ghali

    Madrid, 27 avr. (EFE) – La ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, a déclaré mardi que l’Espagne a « expliqué très clairement » au Maroc les raisons du « strict respect de l’engagement humanitaire » pour autoriser l’hospitalisation à Logroño du leader du Front Polisario, Brahim Ghali.

    Lors de la conférence de presse du Conseil des ministres, M. Gonzalez Laya a répondu à la question concernant le malaise exprimé par les autorités marocaines après avoir appris que le leader du Front Polisario se trouve en Espagne depuis lundi, lorsqu’il a été transféré d’Algérie à un hôpital de Logroño.

    Mme González Laya a souligné que la relation entre l’Espagne et le Maroc est « profonde et étroite », tout comme le dialogue à tous les niveaux : « moi, avec mon homologue ; l’ambassadeur à Rabat, avec les autorités marocaines, et l’ambassadeur du Maroc, avec les autorités espagnoles ».

    Au cours de ces conversations, la question du Ghali a été abordée et l’Espagne a expliqué « les raisons pour lesquelles nous respectons strictement notre engagement humanitaire », ainsi que « le fait que nous respectons la loi, y compris l’obligation de collaborer avec le système judiciaire espagnol ».

    C’est ainsi que le ministre a évoqué les questions du communiqué dans lequel la diplomatie marocaine exprime sa « déception », déplore officiellement l’attitude du gouvernement espagnol et détaille les raisons de son malaise, notamment « pourquoi l’Espagne a jugé utile de ne pas prévenir le Maroc ; pourquoi elle a opté pour son admission sous une fausse identité ; pourquoi la justice espagnole n’a pas encore réagi aux multiples plaintes présentées par les victimes (contre le Ghali) ; ».

    Il faisait référence à la pétition de l’Association canarienne des victimes du terrorisme (Acavite), qui a demandé ce samedi aux autorités espagnoles « d’arrêter immédiatement » Ghali pour « assassinats de travailleurs canariens » dans l’ancien Sahara espagnol, ainsi que pour être « l’auteur matériel et intellectuel et celui qui a ordonné le mitraillage, les assassinats, les enlèvements massifs et les disparitions d’équipages en haute mer de marins canariens » entre 1973 et 1986.

    En réponse, González Laya s’est limité à souligner « la relation bilatérale très profonde et le travail très serré de l’UE pour renforcer ses liens et ses relations avec le Maroc » et le fait que « ce n’est pas seulement une relation avec un voisin, c’est une relation avec un partenaire stratégique et nous la traitons comme telle ».

    El Diario.es, 27 avr 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, front Polisario, Brahim Ghali, hospitalisation, Sahara Occidental,