Étiquette : Maroc

  • Espagne : Démantèlement d’un réseau de trafiquants de drogue destinée à l’Europe du Nord

    La police espagnole a démantelé un réseau de trafiquants qui faisait passer de grandes quantités de haschisch et de marijuana en Europe du Nord.

    Au total, 100 personnes ont été arrêtées en divers endroits d’Andalousie, dans le sud de l’Espagne, et plus de cinq tonnes de haschisch et 230 kilogrammes de graines de marijuana ont été saisis, a annoncé samedi la Guardia Civil sur son site web.

    Le gang avait amené la drogue, qui avait été transportée en bateau à moteur du Maroc à travers la Méditerranée, en remontant le fleuve Guadalquivir jusqu’à Séville et l’avait cachée dans des entrepôts secrets parmi des cargaisons de fruits. Elle était ensuite envoyée par camion en France et plus au nord. Deux des camions avaient été interceptés en Espagne et un en France.

    L’Espagne est depuis longtemps un important point de transit pour les drogues en provenance d’Afrique du Nord et d’Amérique Latine vers l’Europe du Nord. En 2019, la police a saisi 38 tonnes de cocaïne et 350 tonnes de haschisch, a rapporté le journal El País en janvier. Mais il y a aussi de plus en plus de cultures de drogue dans le pays même – de plus en plus dans les maisons, où elles ne sont pas si faciles à détecter. En 2019, par exemple, 1,5 million de plants de cannabis ont été découverts dans toute l’Espagne.

    Grenzecho, 3 avr 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, cannabis, haschich, cocaïne, Amérique Latine, Europe du Nord,

  • Amar Saâdani se réfugie effectivement au Maroc où il a acheté plusieurs biens immobiliers

    Amar Saâdani, l’un des poids lourds de la scène politique algérienne depuis ces 20 dernières années, s’est effectivement installé au Maroc où il a demandé officiellement la protection des autorités marocaines, a-t-on pu confirmer auprès de plusieurs sources diplomatiques marocaines. Algérie Part a pu également confirmer au cours de ses investigations que l’ancien patron du FLN s’est établi au Maroc depuis plus d’une année.

    Il a séjourné ainsi régulièrement au Maroc au cours de l’année 2020. Mais à partir de 2021, Amar Saâdani a décidé de quitter définitivement l’Europe notamment la France et le Portugal où il détenait des biens pour s’installer officiellement sur le territoire marocain. L’ex-patron du FLN a même consenti à des investissements importants dans l’immobilier, a-t-on pu encore confirmer au cours de nos investigations. Amar Saâdani a fait des acquisitions à Casablanca, Marrakech et Tanger, certifient nos sources. Le politicien algérien s’est même intéressé au secteur du matériaux de construction et il avait entamé des démarches pour acquérir une briqueterie. Mais nous n’avons pas confirmer s’il a pu finaliser récemment cette acquisition.

    Ainsi, Amar Saâdani a investi une importante partie de sa fortune accumulée durant ces dernières années au Maroc. Nous avons pu confirmer qu’il cherchait à revendre depuis 2019 son appartement de 4 pièces situé à Neuilly sur Seine, la banlieue la plus riche de Paris. Comme il a été révélé récemment par Algérie Part, Amar Saâdani n’a pas pu renouveler sa résidence en France à la suite d’un refus catégorique des autorités françaises de lui délivrer une résidence en bonne et due forme, à savoir la fameuse carte de résidence de 10 ans. Il s’est rabattu sur le Portugal à partir de l’été 2019 où il a investi dans une ferme agricole. Mais, décidément, Amar Saâdani a succombé aux charmes du Maroc et entretient de très bonnes relations avec les autorités marocaines. En possédant plusieurs résidences immobilières dans trois villes importantes marocaines, Amar Saâdani a trouvé une terre d’accueil chez notre voisin de l’ouest.

    Rappelons enfin que le sieur Amar Saâdani a été entre 2004 et 2007 président de l’Assemblée populaire nationale (APN), puis du 1er septembre 2013 au 22 octobre 2016 , secrétaire général du Front de libération nationale (FLN).

    Algériepartplus, 3 avr 2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Amar Saidani,

  • Genas : Saisie de 568 klg de cannabis au bord d’un camion provenant du Maroc

    Genas : un trafic international de drogue démantelé

    Cinq personnes ont été placées en garde à vue cette semaine après la découverte d’un entrepôt de Genas au centre d’un trafic international de cannabis.

    Selon les informations du Progrès, un camion a été intercepté mercredi dans la commune par l’Office anti-stupéfiants (OFAST) de Lyon. Le véhicule transportait pas moins de 568 kilos de résine de cannabis. Près de 100 000 euros ont été saisis après de nombreuses perquisitions.

    Les camions arrivaient du Maroc et passaient ensuite par l’Espagne avant de rejoindre la France. Les centaines de kilos de cannabis étaient ensuite déchargées dans l’entrepôt, avant d’être redistribuées dans la région lyonnaise, mais également en Isère et en Haute-Savoie.

    Tonic Radio, 3 avr 2021

    Etiquettes : France, Lyon, Genas, Maroc, cannabis, trafic de drogue, démantèlement, saisie, haschich,

  • Sahara Occidental – Maroc: appel de RSF pour la libération d'un journaliste sahraoui

    L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a demandé vendredi la libération du journaliste sahraoui Mohamed Lamine Haddi, emprisonné depuis dix ans au Maroc et qui est « en danger de mort » à la suite d’une grève de la faim. « Nourri de force après une grève de la faim de 78 jours, le journaliste sahraoui (…) est dans un état de santé particulièrement préoccupant », affirme RSF dans un communiqué, appelant à « faire prévaloir le principe d’humanité et à le libérer au plus vite ».

    Incarcéré depuis le 20 novembre 2010, condamné à 25 ans de prison en 2013 pour le meurtre de membres des forces de l’ordre, Mohamed Lamine Haddi est un collaborateur de la chaîne de télévision de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).La RASD a été proclamée en 1976 par le Front Polisario qui milite pour l’indépendance du Sahara occidental, territoire qu’il se dispute –avec l’aide de l’Algérie– depuis 45 ans avec le Maroc.
    Le journaliste –considéré par le Maroc comme un militant indépendantiste– a entamé une grève de la faim illimitée le 13 janvier pour dénoncer les mauvais traitements dont il fait l’objet. Il est nourri de force par une sonde nasogastrique depuis la semaine dernière, selon RSF.Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), un organisme officiel, a affirmé le 3 mars que le prisonnier n’avait « observé aucune grève de la faim » et que son état de santé était « normal ».
    M. Haddi avait été arrêté après avoir couvert le démantèlement par les forces marocaines du campement de Gdim Izik, près de Laâyoune, la plus grande ville du Sahara occidental, où quelque 15.000 Sahraouis s’étaient installés pour protester contre leurs conditions de vie.L’intervention avait dégénéré en violents affrontements puis en émeute à Laâyoune. 
    Selon Rabat, onze membres des forces de l’ordre ont été tués et plusieurs dizaines d’autres blessés.A la suite de ces heurts, vingt-trois militants sahraouis ont été condamnés par un tribunal militaire marocain en 2013 à des peines allant de 20 ans de prison à la perpétuité.
    Le Maroc et le Front Polisario se sont accusés mutuellement d’avoir provoqué les affrontements.
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, RSF, Mohamed Lamin Haddi, 
  • Marocains arrivant au Portugal. Le ministère public enquête sur un éventuel trafic d’êtres humains

    En 2020 ont atteint la côte de l’Algarve 96 migrants marocains et seulement ce lundi sont arrivés plus 15 à 16, avance le DN. Le DCIAP enquête sur les itinéraires illégaux et les suspicions de trafic d’êtres humains.

    En 2020, sont arrivés sur la côte de l’Algarve, en provenance du Maroc, 96 migrants. Ce lundi seulement, il est possible que 15 ou 16 personnes soient arrivées. Il existe une route d’immigration illégale avec pour point de départ le Maroc et pour destination le Portugal, et le DCIAP – Département central d’investigation et de poursuite – aura été appelé pour enquêter sur cette affaire, selon le Diário de Notícias.


    L’enquête sur ces migrations de Marocains vers le Portugal a fini par être confiée à la DCIAP parce que de nouvelles données ont été mises en lumière, suggérant que cette voie d’immigration illégale pourrait être associée à des crimes plus graves, à savoir la traite des êtres humains et l’aide à l’immigration illégale, rapporte DN.

    La DCIAP, avec sa capacité à enquêter sur des cas complexes couvrant différents pays, a été choisie pour mener l’enquête.

    Le journal ajoute que trois prévenus ont été mis en examen, désignés par les autorités comme de possibles agents de la traite des êtres humains. Les trois prévenus sont marocains et sont soupçonnés des deux crimes mentionnés, mais ne sont peut-être pas les seuls impliqués dans les opérations de transport illégal de personnes entre le Maroc et le Portugal, indique également la DN.

    Observador.pt, 2 avr 2021

    Etiquettes : Maroc, Portugal, migration, traite humaine, trafic de drogues,

  • Pays Bas : Un écrivain marocain traité d’antisémite

    Abdelkader Benali : « Ils disent qu’ils veulent entendre la voix du Maroc – jusqu’à ce que le Marocain se révèle avoir sa propre opinion ».

    L’écrivain Abdelkader Benali a été invité à prendre la parole lors de la commémoration des morts, notamment en raison de ses origines marocaines. Trois jours plus tard, il s’est retiré, après des allégations d’antisémitisme.

    Les choses peuvent changer. Parfois dans la journée. Le matin du 18 janvier, Abdelkader Benali (45 ans) a été publiquement acclamé comme le premier orateur d’origine marocaine à prononcer un discours le jour du souvenir dans la Nieuwe Kerk d’Amsterdam. Ce choix semblait surprenant mais logique, après que l’écrivain juif Arnon Grunberg ait établi l’an dernier, au même endroit, un parallèle entre l’antisémitisme des années 30 et la façon dont on parle de certains groupes de population aujourd’hui. « Quand on parle des Marocains, on parle de moi », avait dit Grunberg.

    Selon le Comité national des 4 et 5 mai, le choix s’est porté sur Benali « pour impliquer des personnes qui n’ont pas eu de tradition de commémoration chez eux ». L’écrivain Benali semblait tout indiqué car il participait régulièrement à des dialogues entre juifs et musulmans.

    Dans l’après-midi du 18 janvier, cependant, cette réputation de bâtisseur de ponts était déjà en lambeaux. Sur Twitter, Benali a été traité d’antisémite, des organisations juives comme le CIDI, le NIW et le CJO ont publiquement mis en doute son intégrité. Trois jours plus tard, il se retire en tant qu’orateur.

    Ce revirement est dû à des déclarations faites par M. Benali en 2006, alors qu’il effectuait un reportage à Beyrouth sur la guerre du Liban avec Israël pour Vrij Nederland. Quatre ans plus tard, il a écrit dans HP/De Tijd ce que Benali avait dit ce soir-là sur les Juifs d’Amsterdam-Zuid :

    « Et le plus ennuyeux, c’est qu’il y a tellement de Juifs ! Les Juifs d’Amsterdam. En tant que Marocain, vous ne vous sentez guère à l’aise. C’est comme en Israël. C’est très irritant. Il y a tellement de juifs que ça fait bizarre.

    À la demande de Benali, Doornbos a retiré les déclarations quelques années plus tard. Mais ils n’ont pas complètement disparu numériquement. « Jusqu’au 18 janvier, c’était une tempête dans un verre d’eau dans un coin obscur de Twitter », a déclaré Benali. Mais après qu’il ait été annoncé qu’il prendrait la parole lors du Dodenherdenking, les déclarations de quinze ans ont fait surface et les choses se sont emballées. « Dans des centaines de tweets par minute. Quatre-vingt-dix pour cent islamophobe, raciste. »

    L’écrivain aux dizaines de milliers de tweets à son nom – qui, de son propre aveu, aime la polémique – a temporairement disparu de Twitter. « Cela a sapé ma foi dans les gens d’une telle manière que cela m’a aussi rendu plus laid. La rancœur était tapie, l’amertume. » La tempête s’est calmée.

    Pourtant, Benali est prêt à provoquer une nouvelle émeute, car ce samedi, sa conférence annulée sera publiée sous forme de brochure. En écrivant, il était important, dit-il, « de ne pas devenir une victime de la situation, de sortir victorieux après tout. »

    Cela ressemble aussi à un moyen de poursuivre une conversation avortée. La question lui tient manifestement à cœur. Quand il veut renforcer ses mots, il claque des doigts, il tape dans ses mains.

    Qualifiez-vous vous-même ces déclarations d’antisémites ?

    « Bien sûr, ils peuvent être lus comme tels. Mais l’intention n’a jamais été de diaboliser le peuple juif. Ces remarques ont été faites de manière ironique. On appelle ça une blague. »

    Pas si drôle pour la fraction de Juifs qui ont survécu à l’Holocauste.

    « Je n’ai jamais voulu faire de mal à personne et j’en suis désolé », a-t-il dit.

    Les organisations juives ont trouvé ces excuses insuffisantes. Ils voulaient que vous vous distanciez sans équivoque de ces déclarations.

    « Je ne vais pas m’excuser pour quelque chose que je ne pense pas. Parce qu’alors c’est comme si je le pensais vraiment. Ce qu’ils ne comprennent pas : c’était de l’ironie. Je vis merveilleusement bien à Amsterdam-Zuid depuis quinze ans. Les gens n’ont plus le droit de faire des blagues ? S’il vous plaît. »

    Tu aurais pu juste dire « désolé » ? Ça aurait enlevé la piqûre.

    « Ils m’ont forcé à sauter à travers un cerceau moral. Mais je ne veux pas mentir. Je l’ai dit : c’était des blagues stupides, je n’aurais pas dû les faire, mais c’était les circonstances. On parlait, on buvait. Nous étions sous une grande pression, c’était la guerre et je pense que l’humour noir est le meilleur humour à ce moment-là.

    « A cela, Grunberg a répondu : l’ironie n’est pas une excuse. Puis j’ai pensé, merde, c’est le gars qui utilise l’ironie comme excuse pour tout. »

    Vous pensez, en résumé, qu’une blague sur les Juifs devrait être autorisée.

    « En fin de compte, il ne s’agit pas de savoir si vous pouvez le dire ou non – c’est une discussion théorique – mais quelles sont les conséquences si vous le dites. Le problème est la culture de l’annulation. Si quelqu’un se défoule et fait une mauvaise blague, est-ce une raison pour priver quelqu’un du droit à la parole ? Je ne le pense absolument pas. D’ailleurs : dans notre société, tout le monde peut dire n’importe quoi, mais un Marocain ne peut rien dire. »

    Vous vous êtes autrement retiré de la plus grande scène du pays.

    « Sinon, j’aurais été expulsé. 100 % sûr. Lors de mes conversations avec le Comité, j’ai très vite senti que je ne referais plus jamais cette conférence. »

    Aha, tu t’es sentie obligée.

    Benali soupire et fait un geste interrogatif avec ses bras. « Oui, c’était une situation intenable. Soit vous dissolvez un comité, soit vous dissolvez une personne. C’est aussi simple que cela.

    « Mais j’ai vraiment été soufflé parce que personne ne se distanciait de toute cette haine à mon égard, dont 90 % de la raison sous-jacente était que je suis musulman. Toutes ces organisations qui prétendent combattre le racisme… »

    Vous voulez dire le CIDI et autres ?

    « Je ne vais pas les citer par leur nom. Mais j’ai pensé : oui, aidez-moi aussi.

    Pensez-vous pouvoir vous en sortir avec une déclaration du type « Amsterdam New West ressemble à Fez » ? Très irritant. Tant de Marocains. C’est juste bizarre.

    « Bien sûr. Tu peux dire n’importe quoi sur les musulmans. Ce ne sont pas de vrais Hollandais. Ils doivent partir. Vous pouvez même dire qu’ils devraient être stérilisés. Sans conséquences. Vous ne perdrez pas votre emploi. Les Néerlandais ont complètement internalisé l’islamophobie et le racisme. Personne ne fait rien à ce sujet.

    « Les Marocains savent qu’aux Pays-Bas, deux normes s’appliquent : pour les Néerlandais blancs et pour les Néerlandais non blancs. Cela vaut également pour les déclarations que nous pouvons faire. Nous sommes donc déjà très silencieux. Grunberg a voulu changer cela l’année dernière. Il voulait utiliser le 4 mai comme un lieu pour élargir la conversation. »

    Qu’avez-vous pensé de sa lecture ?

    « J’ai trouvé que c’était très bien. Un plaidoyer fort. »


    Le 3 avril, la conférence qu’Abdelkader Benali avait souhaité donner le 4 mai sera publiée :

    Le silence de l’autre. Comment le silence nous fait avancer. De Arbeiderspers, 64 pages, €8,99

    Mais dans votre livre, vous reprochez à Grunberg d’avoir parlé à tort et à travers.

    « J’ai trouvé délicate sa comparaison entre les Marocains d’aujourd’hui et les Juifs d’avant la Seconde Guerre mondiale. Parce que cette comparaison n’a pas vraiment de sens, soyons honnêtes. Et puis je me dis : est-ce que le marocain a encore été utilisé ? Peut-être les Marocains ne veulent-ils pas être comparés à ce qu i est arrivé aux Juifs. Parce que c’est absurde. Ça fait tout basculer. »

    Alors, ses paroles vous ont-elles satisfait ou non ?

    « Double. J’étais heureuse, mais j’ai aussi pensé que c’était une erreur. …. si j’avais fait cette comparaison… alors c’était antisémite. »

    D’où vient cette tension entre Juifs et Marocains ?

    « J’entends souvent des Juifs se faire crier dessus lorsqu’ils se promènent dans le New West avec leur kippa. Je trouve cela consternant. Mais je n’ai pas grandi dans des Pays-Bas où le souvenir de la persécution des Juifs était très central. J’ai grandi à Rotterdam dans une rue où les Juifs ont été déportés, je n’en ai pas entendu parler à l’école. C’était limité au 4 mai, le reste, vous deviez le découvrir par vous-même. Et ensuite vous dites aux Marocains : vous devriez être conscients de votre antisémitisme. Je trouve cela problématique. »

    La tension n’a-t-elle pas plutôt à voir avec le conflit au Moyen-Orient ?

    « Oui, c’est de là que ça vient. Mais je préfère ne pas parler de ça, vous pouvez mettre ça dans le journal. Le lien entre les Juifs et Israël est si sensible, un champ de mines émotionnel. Je n’ai pas envie d’être harcelé. Je suis vraiment intimidé. Vous ne pouvez pas avoir une conversation nuancée à ce sujet.

    « Mais c’est une histoire complexe. Mon père a grandi avec des Juifs. Ils vivaient au Maroc et parlaient le berbère. Alors quand on dit que les Marocains sont antisémites, ça me touche au plus profond de mon âme. Je trouve ça hypocrite. Parce que je pense : qui a tué les Juifs ? »

    C’est pour cela que vous vouliez intervenir le 4 mai ?

    « Au départ, je voulais donner cette conférence parce que j’ai toujours trouvé que le 4 mai était une journée très spéciale. Le silence, la tristesse que vous ressentez ce jour-là, les rues vides. Je voulais l’exprimer. Que pour un étranger qui n’a pas perdu de famille dans la Shoah, qui n’a pas de traces de la Seconde Guerre mondiale ici, c’est aussi émouvant. »

    Dans votre brochure, vous parlez de vos ancêtres qui ont combattu du côté des fascistes en Espagne.

    « Oui, à cette histoire ésotérique, je voulais ajouter quelque chose sur mon propre parcours. Cette histoire inconfortable sur mes ancêtres peut faire réfléchir les gens. Cela les rapproche de la tolérance. »

    Vous faites manifestement partie de l’école qui pense que la commémoration doit comporter d’autres aspects que les seules victimes (juives).

    « Oui, mais il y a beaucoup de résistance à cela. C’est une guerre qui se déroule dans les Pays-Bas juifs. Et je ne veux pas être dans cette fusillade. J’ai vite découvert que le mécontentement des organisations juives ne portait pas sur moi. »

    Ils ne sont pas d’accord avec le Comité, qui veut élargir la commémoration, ou voudraient « dé-juifiser », comme l’écrit Robert Vuijsje.

    « Je pense : parlez entre vous, mais ne mêlez pas les étrangers à ce combat, ils ne font que perdre. »

    Tu oses encore faire des blagues ?

    « Je ne fais jamais de blagues sur les Juifs, parce que mon estomac se retourne quand les gens font des blagues sur les Marocains. Donc Doornbos m’a peut-être surpris à ce moment-là.

    « Je pense même que nous devrions commencer à engager des poursuites judiciaires contre les personnes qui font des blagues sur les musulmans. Montrer nos dents. Jouer un peu plus fort pour mettre fin à l’islamophobie. »

    N’est-ce pas hypocrite : vous ne pensez pas que les gens devraient attacher des conséquences à votre blague sur les Juifs mais vous voulez contester légalement les blagues sur les Marocains ?

    « Apparemment, c’est juste la nouvelle phase. »

    Annuler ou être annulé ?

    « La culture de l’annulation est un phénomène qui m’inquiète sérieusement. À un moment donné, cela minera la culture qui repose sur la liberté d’expression, le sens de l’ironie et la tolérance. La fin de cette évolution sera qu’aucun artiste ne s’exprimera plus.

    « C’est aussi parce que les médias sociaux ont de plus en plus de pouvoir. Trump a transformé Twitter en un dispositif d’inquisition. Avec les trolls, qui tiennent des fichiers, ils ne font que chasser.

    « Avec moi, ils filtrent immédiatement toute abstraction. Marocain, bam, ça ne peut aller que dans un sens. Et puis je vois beaucoup de gens intelligents qui suivent les hordes. Je ne suis pas sûr de ma vie dans ce pays. »

    Avez-vous peur que les gens vous fassent violence ?

    « J’ai eu peur de ça pendant un moment le 18 janvier, oui, ça allait tellement vite ».

    L’agitation vous a-t-elle causé des dommages émotionnels ?

    « Bien sûr que oui. On ne peut rien y faire. C’était si intense, j’étais dans les nouvelles du soir !

    « Je me sens bien maintenant. Mais récemment, j’ai entendu dire que la ville d’Amsterdam ne voulait pas que je parle de l’inégalité des chances à cause de cette situation. Cela a donc entraîné un préjudice de réputation. »

    La conclusion de vos « excuses », que vous avez ajoutées à votre conférence, est la suivante : « Le Marocain innocent ne savait pas qu’il était coupable, il fallait le lui dire. Et il ne fait pas de plus grande faveur à la société que de répondre par un silence parfait. »

    « Bien, hein ? Et puis continuez à parler, haha. »

    Vous pensez vraiment que la société veut que vous vous taisiez ?

    « Non, mais il veut que tu te taises quand il pense que tu dois te taire. Ils ne veulent pas que tu perturbes les choses. Mais je suis juste là pour perturber les choses. Parce que je suis sincèrement en colère contre la façon dont les choses sont. »

    Qu’est-ce qui vous met le plus en colère ?

    « Hypocrisie ! C’est ce que je dénonce. Ils disent qu’ils veulent entendre la voix du Marocain – jusqu’à ce que le Marocain semble soudainement avoir une volonté propre, puis la conversation se tait. En fait, ils veulent juste que vous vous comportiez comme un singe savant. Mais l’innocent marocain n’existe pas. Le Marocain – moi en l’occurrence – fait des erreurs, a des nuances à apporter et mérite aussi une réponse. »

    NRC.NL, 2 avr 2021

    Etiquettes : Maroc, Israël, antisémitisme, Palestine, Abdelkader Benali, juifs, marocains, arabes,

  • Motus et bouche cousue sur les pratiques pédophiles des élites françaises au Maroc

    Accusations de pédophilie : des témoins étayent les déclarations de Luc Ferry

    Plusieurs personnes ont raconté aux policiers que leurs vacances au Maroc avaient été perturbées par des affaires d’agressions sur mineurs.

    Stéphane Sellami

    Le Parisien, 24.06.2011

    Alors que beaucoup la pensaient déjà terminée, l’« affaire » Luc Ferry connaît un prolongement inattendu. Selon nos informations, plusieurs personnes se sont présentées, ces dernières semaines, dans les locaux de la brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire de Paris, après les déclarations de l’ancien ministre de l’Education nationale (2002-2004) sur des actes de pédophilie dont se serait rendu coupable un ancien ministre de la République au Maroc.

    Ces témoins ont livré des éléments « concrets » aux enquêteurs, notamment sur les dates et les lieux des faits relayés par Luc Ferry, le 30 mai sur les plateaux de Canal +.

    A l’époque, le philosophe avait déclaré avoir eu connaissance de l’histoire d’un ministre qui se serait fait « poisser » avec de jeunes garçons, il y a quelques années, alors qu’il se trouvait dans un hôtel à Marrakech. Luc Ferry avait assuré tenir cela des « plus hautes autorités de l’Etat » et notamment d’un Premier ministre, sans en préciser le nom.

    « A la suite de ces déclarations et de l’audition de l’ancien ministre de l’Education nationale par les policiers, le 3 juin, différentes personnes ont décidé de témoigner spontanément, confie une source proche de l’affaire. Plusieurs ont notamment relaté s’être retrouvés bloquées, pendant plusieurs heures, dans leur hôtel par la police marocaine au cours de leur séjour à Marrakech. Elles ont ensuite été informées qu’elles avaient été retenues après la découverte de faits criminels commis sur des mineurs dans leur hôtel. »

    Toujours selon nos informations, plusieurs des personnes entendues ont fourni des précisions sur leur période de présence dans le royaume chérifien. Les policiers de la BPM ont ainsi pu « resserrer » leurs investigations sur les années 2001 et 2004.

    « Ces témoignages ont été recueillis avec beaucoup d’attention par les enquêteurs, poursuit la même source. Des vérifications sont en cours, notamment sur la liste des clients des hôtels désignés aux dates précisées par ces témoins. D’autres auditions sont à venir pour étayer ces informations. » A commencer par celles de diplomates français en poste au Maroc à l’époque des faits présumés. Le ministère des Affaires étrangères a été saisi, à ce sujet, d’une demande par les policiers de la brigade des mineurs.

    Egalement entendu par les policiers de la BPM, le 10 juin, Yves Bertrand, l’ancien patron des renseignements généraux (1994-2002) — dont le nom avait été évoqué par Luc Ferry lors de son audition — avait assuré avoir « fait état », en 2001, auprès des « autorités de tutelle » de rumeurs d’actes pédophiles par un ex-ministre au Maroc. Dans ses célèbres carnets saisis par la justice dans l’affaire Clearstream, Yves Bertrand évoque une affaire de pédophilie au Maroc, qu’il date de novembre 2001, impliquant un ancien ministre. De son côté, Luc Ferry avait indiqué que ces faits supposés étaient « bien antérieurs » à 2002.

    Etiquettes : France, élites françaises, Maroc, pédophilie, pédocriminalité, Jack Lang, Luc Ferry, Marrakech, mineurs, viol, #Metoo, #MetooInceste,

  • Luxe : le français Parfums de Marly accélère en Afrique avec le Maroc et l’Afrique du Sud

    Le marché africain du luxe et plus particulièrement, celui de la parfumerie séduit à l’international, malgré la crise. Parfums de Marly se lance au Maroc et en Afrique du Sud. Deux grands pas en avant sur le continent africain pour le parfumeur français déjà présent au Nigeria et en Egypte.

    C’est au sein d’un luxueux palace de Marrakech que Parfums de Marly a officiellement lancé sa marque au Maroc le 28 mars. Le parfumeur français qui voit en ce marché nord-africain un « potentiel énorme » vise une couverture importante, mais ciblée, avec des points de vente opérationnels depuis peu à Casablanca et Rabat sous la coupole de son partenaire marocain B&SPA. « A Marrakech, nous nous positionnerons essentiellement dans les hôtels de luxe et préparons notre lancement à Tanger », indique Thibaut Desbazeille qui a présidé la cérémonie, précisant que le distributeur assure la livraison dans le tout le royaume.

    Au cours de ce mois d’avril, Parfums de Marly met le cap sur l’Afrique du Sud où l’hollandais Skins Cosmetics -nouveau leader du retail sur ce marché- se chargera de la distribution.

    « Le Maroc et l’Afrique du Sud sont tous deux des leaders d’opinions sur leurs zones respectives du continent africain, c’est pourquoi ces lancements nous tiennent tant à cœur. Cela fait des années que nous recevions de nombreuses requêtes de clients marocains et sud-africains. Nous sommes ravis de pouvoir enfin servir une clientèle en demande des Parfums de Marly et plus généralement en clin a une parfumerie d’auteur, plus signée que celle actuellement disponible sur le continent », déclare à LTA Julian Musette, responsable Moyen Orient & Afrique pour Parfums de Marly. Il souligne toutefois que l’événement de Marrakech fait également office de lancement officiel de la marque bien qu’elle soit déjà présente dans d’autres pays. « La crise sanitaire nous a largement guidée car l’Afrique du Sud ne pouvait pas en ce moment accueillir un tel évènement. Nous sommes ravis du résultat », ajoute le manager.

    Les marchés africains, dynamiques avant la crise …
    Le marché du luxe en général affiche une certaine dynamique en Afrique ces dernières années, en raison notamment de la montée des ultra-riches recensés au nombre de 2 570 personnes disposant une fortune nette supérieure à 30 millions de dollars en 2019, selon un rapport du cabinet singapourien Wealth-X. Dans le domaine de la parfumerie, cette catégorie de riche, mais aussi la classe moyenne supérieure en constante évolution sont des cibles qui attisent l’appétit des grands groupes internationaux. Fin 2019, le parfumeur français Guerlain, filiale du groupe de luxe LVMH, se faisait remarquer à Abidjan (Côte d’Ivoire) avec un événement dédié à une clientèle haut de gamme. Un intérêt pour le continent également nourrit par d’autres marques de prestige telles que Dior ou Louis Vuitton.

    Fondé en 2009 par Julien Sprecher, Parfums de Marly est une maison française de haute parfumerie distribuée dans 80 pays à travers le monde avec des boutiques emblématiques dans les principales capitales occidentales : Paris, Londres, New York, Dubaï … En Afrique, la firme a posé le pied en 2019, date de lancement de son premier canal de distribution au Nigeria où la marque connait « une croissance exceptionnelle malgré la situation », d’après Julian Musette. Une croissance qui tire sa source bien avant la crise pandémique dans les déplacements internationaux de consommateurs. « Cela fait bien longtemps que les voyageurs en provenance de l’Afrique aiment et achètent Marly. Nous avons pu le constater notamment au Duty Free de Dubaï où nous avons une forte présence », explique-t-il.

    … dynamiques malgré la crise
    La pandémie de Covid-19 qui a paralysé l’industrie du voyage pendant plusieurs mois, a cependant changé les habitudes de consommations, devenues plus locales. « Depuis le confinement et la suspension des vols internationaux, les clients fidèles à la marque ne pouvant plus s’approvisionner se sont manifestés auprès des parfumeries locales en plébiscitant Marly et en favorisant largement la consommation de nos parfums directement sur le continent », se souvient Julian Musette. Après le pays d’Aliko Dangote, Parfums de Marly a déposé ses valises en Egypte où la marque est en cours d’enregistrement. Plus tard au cours de l’année, le parfumeur français se lancera également au Ghana.

    « L’engouement autour de la parfumerie de niche est très fort en Afrique et nous considérons désormais ce marché comme l’un des plus prometteurs, aussi bien pour les hommes que pour les femmes », prévoit Julien Musette.

    Prochaines destinations : Kenya et Angola
    Parfums de Marly ne compte pas s’arrêter là. La firme prévoit de mettre le cap sur le Kenya et l’Angola durant la période 2021-2022. Selon le management, les hommes d’affaires angolais sont de grands consommateurs de la marque, notamment ceux qui se rendent régulièrement au Portugal. Le Kenya quant à lui connu pour être en 2018 le quatrième pays au monde et premier africain à la croissance la plus rapide de la population ultra-riche. D’autres marchés comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal sont également dans le viseur du parfumeur français.

    La Tribune Afrique, 2 avr 2021

    Etiquettes : Parfums de Marly, Maroc, Afrique du Sud,

  • Voici les questions auxquelles Siemens ne répondra pas

    Lors de son assemblée générale annuelle, Siemens Gamesa s’est montré plus évasif que jamais en ce qui concerne les questions fondamentales sur l’implication de l’entreprise dans le Sahara Occidental occupé.

    Ci-dessus: Khalil Dambar a perdu son frère Saïd en 2010 à coups de fusil d’un policier marocain. Khalil et le reste du peuple sahraoui s’opposent aux projets de Siemens Gamesa au Sahara Occidental occupé. Photo par Equipe Media.
    Depuis une décennie maintenant, différentes succursales de Siemens – en particulier Siemens Gamesa Renewable Energy (SGRE) – fournissent, installent et entretiennent des éoliennes au Sahara Occidental occupé. Lors de son AGA du 17 mars 2021, la société a de nouveau évité de répondre aux questions liées à ses opérations controversées.
    Les accords en question sont dans le portefeuille de Nareva, la société d’énergie éolienne qui appartient au roi du Maroc, qui porte une responsabilité personnelle pour l’occupation continue de la dernière colonie en Afrique. Les deux parcs éoliens opérationnels, Foum el Oued et Aftissat, desservent des utilisateurs finaux industriels, comme la filiale de la société publique marocaine OCP, Phosboucraa, qui exploite illégalement les réserves de phosphate du territoire non autonome. En septembre 2020, SGRE a publié un communiqué sur l’obtention du contrat du parc éolien de 300 MW de Boujdour, le localisant «au sud du Maroc» . Boujdour est une ville située à mi-côte, au Sahara Occidental.
    À ce jour, Siemens doit encore clarifier si elle a ou non jamais obtenu le consentement explicite du peuple du Sahara occidental pour ses activités. Depuis 2016, des arrêts consécutifs de la Cour de justice de l’UE ont statué que le Sahara occidental est un territoire «séparé et distinct» de tout pays du monde, y compris le Maroc, et que son peuple a droit à l’autodétermination – comme l’a déjà conclu par la Cour internationale de Justice en 1975 et répétée dans plus de 100 résolutions des Nations Unies. En tant que tel, a statué la CJUE, le peuple du Sahara occidental a le droit de consentir pour que toute activité commerciale affecte légalement ses terres. La même position a également été exprimée par les organes de traités des Nations Unies lors de l’examen de la liste du Maroc au regard du droit international. Le plus grand gestionnaire d’actifs privés de Norvège, Storebrand, a récemment radié la listeà la fois Siemens Energy et SGRE pour leur contribution aux violations du droit international sur le territoire.
    En plus de 10 ans, l’évaluation de Siemens sur son implication au Sahara Occidental n’a pas évolué, malgré les critiques croissantes des organisations de la société civile et des personnes détenant les droits souverains sur la terre: les Sahraouis. Le peuple sahraoui ont du temps et de nouveau fait part de leur opposition contre les activités de Siemens au Sahara Occidental. Des manifestants sahraouis se tenaient à l’extérieur de l’AGA de SGRE, appelant l’entreprise à sortir de son pays occupé. Un réfugié sahraoui a confronté SGRE à des questions directement lors de l’AGA. Quelques jours avant l’événement, la société civile sahraouie en Europe avait mené une campagne sur les réseaux sociaux sous le slogan #SiemensGamesaGetOut.
    En collaboration avec Dachverband der Kritischen Aktionärinnen und Aktionäre, Western Sahara Resource Watch (WSRW) avait – à nouveau – soumis des questions relatives aux fondements juridiques des opérations de SGRE au Sahara occidental. Trouvez-les ci-dessous. La réponse de SGRE – encore une fois ne répondant à aucune des questions – figure sous les questions.
    Il est à noter que WSRW avait soulevé ces mêmes questions par écrit avec Siemens Energy , qui détient 67% de Siemens Gamesa, le 18 février 2021. Siemens Energy a répondu le 23 mars dans une lettre signée par son service juridique, qu’il est à Siemens Gamesa de répondre à ces questions «car ces activités commerciales au Sahara Occidental relèvent de la responsabilité et de la responsabilité de SGRE». Jusqu’à présent, SGRE n’a pas réussi à le faire, y compris lors de sa dernière AGM.
    QUESTIONS SOUMISES PAR WSRW ET DACHVERBAND KRITISCHEN AKTIONÄRINNEN UND AKTIONÄRE À L’AGA DE SGRE DU 17 MARS 2021
    << 1. Dans quatre arrêts consécutifs, la Cour européenne de justice (CJCE) a souligné que le Sahara occidental et le Maroc sont deux territoires «distincts et séparés» et que la condition légale des activités économiques au Sahara occidental est le consentement explicite du peuple sahraoui. .
    a) Le SGRE est-il d’accord avec la CJE, l’ONU et la Cour internationale de justice sur le fait que le Sahara occidental est un territoire non autonome et non une région d’un autre pays?
    b) Sur quelle base juridique SGRE a-t-elle conclu que le parc éolien de Boujdour devait être situé dans «le sud du Maroc», un avis exprimé dans son communiqué de presse de septembre 2020?
    c) La localisation de Boujdour au Maroc est une reconnaissance tacite du Sahara Occidental comme faisant partie du territoire marocain. Pourquoi la SGRE prend-elle une telle position sur le droit public international?
    c) La SGRE estime-t-elle nécessaire d’obtenir le consentement du peuple sahraoui pour ses activités au Sahara Occidental?
    d) La SGRE considère-t-elle la tenue de discussions avec les institutions gouvernementales marocaines comme un moyen valable d’obtenir le consentement du peuple sahraoui?
    e) «SGRE s’est engagé avec des représentants sahraouis présents dans la région», a déclaré votre société mère Siemens Energy lors de son AGA du 10 février 2021. Avec quels représentants sahraouis du territoire SGRE a-t-il collaboré? La SGRE s’est-elle engagée avec un seul sahraoui qui milite pour le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination? Si oui, qui? Qu’a dit cette personne à propos de votre opération en terre sahraouie?
    2. Siemens Energy a déclaré que SGRE «poursuivra et suivra les développements dans le domaine des droits de l’homme» au Sahara Occidental.
    a) Sur quelles sources, indépendantes du gouvernement marocain, la SGRE s’appuiera-t-elle pour le faire?
    b) Comment SGRE évalue-t-il la crédibilité des institutions officielles marocaines au regard de la situation dans le territoire que le Maroc détient sous occupation militaire illégale?
    3. Siemens Energy a fait référence à un avis juridique réalisé par SGRE, qui aurait «réaffirmé (…) la conformité des activités au Sahara occidental avec le droit applicable».
    a) SGRE rendra-t-elle cet avis juridique accessible au public, y compris en le partageant avec le peuple du Sahara occidental? Sinon, pourquoi?
    b) SGRE peut-il expliquer quel cadre juridique il faut entendre par «loi applicable»?
    c) Qui a rédigé cet avis juridique externe?
    3. Le contrat du parc éolien de Boujdour a été signé avec la société Narvea, propriété du roi marocain. De cette manière, SGRE garantit que le roi, qui est politiquement responsable de l’occupation du Sahara Occidental, puisse personnellement profiter de l’occupation. Cet ancrage de l’occupation, qui est contraire au droit international, est-il éthiquement justifiable de votre point de vue?
    4. En novembre 2020, un groupe de membres du Parlement européen a mis en garde Siemens contre « de graves risques juridiques et moraux » en faisant des affaires au Sahara occidental. Pourquoi SGRE a-t-il ignoré cet avertissement et pourquoi continue-t-elle de poursuivre ces accords?
    5. Les premières conséquences de cette décision se font déjà sentir: en janvier 2021, le plus grand gestionnaire d’actifs privés de Norvège, Storebrand, a exclu Siemens Gamesa de son portefeuille en raison de préoccupations concernant le droit international des affaires au Sahara Occidental occupé par le Maroc. Dans quelle mesure SGRE évalue-t-il le risque que d’autres sociétés d’investissement suivent l’exemple de Storebrand?
    6. Le 18 novembre 2020, le représentant du peuple sahraoui reconnu par l’ONU, le Front Polisario, a déclaré tout le Sahara occidental zone de guerre et a appelé toutes les entreprises étrangères à cesser immédiatement de faire des affaires dans les territoires occupés. SGRE entendra-t-il cet appel du peuple du Sahara occidental?
    7. Suite au retrait du gestionnaire d’actifs norvégien Storebrand, allez-vous revoir vos activités et projets au Sahara Occidental?
    8. Comment assurez-vous la sécurité de vos employés susceptibles d’être touchés par le conflit? « 
    RÉPONSE DE SGRE À L’AGA DU 17 MARS 2021
    « Veuillez noter, en tant que déclaration générale, que Siemens Gamesa Renewable Energy, SA (ci-après« SGRE ») s’abstient, par principe, de prendre position ou de porter des jugements sur des questions de droit international ainsi que sur des questions position.
    En vertu de cette prémisse, nous sommes heureux de vous fournir la position de notre société sur les questions que vous abordez dans la lettre:
    1. Tout d’abord, et à partir du dernier point de la Lettre, soyez assurés que la santé et la sécurité de nos employés sont d’une importance vitale pour SGRE. Après avoir installé nos éoliennes dans plus de 90 pays sur les cinq continents, et dans le cadre de nos protocoles stricts de Sécurité et Santé et Sécurité, nous suivons en permanence les progrès et le développement dans toutes les régions où nous opérons, en étroite collaboration avec nos clients et nos principales parties prenantes , pour garantir que nos employés travaillent dans des environnements sûrs.
    Dans toutes les régions où nous opérons, nos protocoles de sécurité interne incluent les activités récurrentes suivantes:
    • Les risques de sécurité sont évalués et mis à jour périodiquement.
    • Les incidents de sécurité sont surveillés et évalués dans le cadre d’un mécanisme d’alerte précoce.
    • Des mesures de sécurité adéquates et proportionnées sont mises en œuvre en fonction des risques existants.
    • Des briefings et instructions de sécurité sont donnés à nos employés.
    2. Nous sommes conscients que la région du Sahara occidental est contestée et que l’ONU la considère comme un «territoire non autonome» depuis 1963. Chez SGRE, nous n’avons ni le mandat ni la capacité de plaider de manière indépendante sur de telles questions ou pour délivrer des reconnaissances en vertu du droit international ou pour affirmer un statut territorial. Ces questions relèvent entièrement de la responsabilité des gouvernements et des institutions, qui possèdent la capacité politique adéquate, et d’autres organisations internationales. Nous soutenons la position de la communauté internationale et de l’ONU, qui n’a cessé d’appeler les parties concernées à parvenir à une solution politique mutuellement acceptable.
    3. En ce qui concerne la décision de la Cour européenne de justice, nous soutenons pleinement la déclaration faite en novembre 2020 par le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, M. Josep Borrell, soulignant son espoir d’un «rapide- retour »aux pourparlers supervisés par l’ONU, qui avaient été suspendus depuis mars 2019, et la nécessité de nommer un nouvel envoyé de l’ONU pour le Sahara occidental; le poste d’envoyé reste vacant depuis mai 2019, après que l’ancien envoyé M. Horst Köhler, nommé en août 2017, ait dû démissionner pour des raisons de santé.
    4. Nous respectons pleinement la décision adoptée par Storebrand – le plus grand gestionnaire d’actifs privés de Norvège -, qui s’appuie non seulement sur le droit international, mais également sur les recommandations des autorités norvégiennes qui suggèrent au secteur privé de s’abstenir de tout accord – y compris les investissements – en Sahara occidental.
    5. L’implication de SGRE dans les projets est limitée à la livraison, l’installation, la mise en service et le service des éoliennes, étant donné que les obligations légales liées au développement de projets relèvent des responsabilités de nos clients, qui possèdent et exploitent les parcs éoliens conformément aux dispositions applicables. lois. De plus, bien que les traités relatifs aux droits humains ne lient pas SGRE en tant qu’entreprise privée, SGRE s’est engagée volontairement à respecter les droits humains fondamentaux dans le cadre du Pacte mondial des Nations Unies.
    6. En outre, conformément à notre attachement aux Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme et aux Principes directeurs de l’OCDE, l’évaluation juridique externe mise à jour en février 2020 a confirmé, à nouveau, la position de SGRE sur la conformité de ses activités au Sahara occidental avec lois applicables. Forts de notre espoir d’une résolution amiable des controverses, nous suivons en permanence les progrès et le développement de la région en étroite collaboration avec nos clients et nos principales parties prenantes.
    7. En ce qui concerne le droit à l’autodétermination des personnes, l’installation et l’entretien d’un parc éolien dans le cadre des travaux de SGRE n’empêchent pas la population locale de ce droit, car le projet ne les empêche pas d’accéder aux services de base. ou des institutions, ne détruit ni n’érode les infrastructures existantes et n’entraîne pas un épuisement des ressources naturelles. La capture et l’utilisation de l’énergie éolienne par les équipements fournis par SGRE ne sont pas contraires aux intérêts de la population locale.
    8. Au contraire, la population locale bénéficiera de l’accès à l’électricité grâce à la contribution de SGRE aux technologies vertes, compte tenu des vastes sources d’énergies renouvelables dont la région est dotée. La région et ses habitants ont une formidable opportunité de se développer en favorisant les investissements dans les énergies renouvelables, et SGRE apporte et partage l’expertise acquise à l’échelle mondiale au fil des ans. SGRE poursuit sa politique de l’emploi pour recruter en priorité la main-d’œuvre locale, chaque fois que possible, pour ses projets. Il ne s’agit pas seulement d’un emploi à temps partiel ou secondaire, il s’agit aussi à la fois de sous-traitance ou d’embauche interne de travailleurs locaux à plein temps. Par exemple, lors de la construction du parc éolien de Tarfaya (situé juste au-dessus de la région du Sahara occidental), 30% de la main-d’œuvre sahraouie a été embauchée, et pour la construction du parc éolien d’Aftissat, même 40% de l’effectif total employé était sahraoui. Récemment, en partenariat avec l’ONG High Atlas Foundation (HAF) et Santé Sud, SGRE a développé des programmes locaux axés sur les systèmes d’accès à l’eau, la santé locale et les projets éducatifs. Pour le projet d’accès à l’eau, un canal, des tours d’eau potable et des pompes ont été construits pour fournir la principale alimentation en eau de la population nomade de la région de Boujdour, éclairée par des panneaux solaires. SGRE et HAF ont également mené une campagne environnementale auprès de 17 écoles situées à Boujdour, axée sur des ateliers impliquant 1 000 élèves sur les activités de sensibilisation à l’environnement, de gestion des déchets et de plantation d’arbres. Toutes les initiatives concernent l’ODD 3 (Bonne santé et bien-être), l’ODD 4 (éducation de qualité), l’ODD 6 (Eau propre et assainissement) et l’ODD 7 (Énergie propre et abordable).
    9. Comme il est d’usage dans son périmètre de travail, SGRE s’engage avec les organisations de la société civile locale, c’est-à-dire les représentants du peuple sahraoui présents dans la région dans ce cas, afin de maximiser le résultat socio-économique positif des activités menées.
    Alors que nous restons proches des principales parties prenantes institutionnelles mondiales pour favoriser une résolution amiable rapide des controverses, SGRE reste engagée dans le développement de la région et de ses habitants, sur la base des vastes ressources renouvelables dont la terre est dotée.
    WSRW, 2 avr 2021
  • Le Conseil de sécurité se réunira le 21 avril sur la situation au Sahara Occidental

    Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira le 21 avril prochain pour discuter du conflit au Sahara occidental, au moment où les Nations unies poursuivaient leurs efforts pour nommer un nouvel émissaire en vue de relancer le processus politique à l’arrêt, selon le programme mensuel de l’organe onusien rendu public jeudi à New York.

    Au menu de la réunion du Conseil qui sera présidé par le Vietnam, qui assure la présidence tournante pour le mois d’avril, un exposé de Collin Stewart, le chef de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (MINURSO). La question clé pour le Conseil de sécurité est de savoir comment redynamiser le processus politique en vue de résoudre le conflit.
    A cet égard, et à la lumière des tensions persistantes, la question de trouver un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général est devenu « plus pressante », selon des observateurs. Le poste est vacant depuis mai 2019, suite à la démission, pour des raisons de santé, de l’ancien président allemand Horst Kohler, après vingt mois d’intense médiation qui l’ont vu insuffler une nouvelle dynamique au processus de paix de l’ONU.
    Avec le départ de M. Kohler, le Sahara occidental aura consommé quatre médiateurs après les deux américains James Baker et Christopher Ross et le hollandais Peter Van Walssun. Au demeurant, l’ancien président allemand n’a pas échappé aux obstacles imposés à son prédécesseur, Christopher Ross, qui l’ont empêché d’accomplir sa mission de médiation.
    Entravé dans sa liberté de mouvement, Ross s’était vu refusé l’accès aux interlocuteurs sahraouis dans les territoires illégalement occupés par le Maroc.
    Le Maroc a eu déjà à saborder les efforts d’un autre émissaire américain en 2004, en l’occurrence James Baker, dont il a rejeté le plan de paix. Celui-ci maintenait le principe d’autodétermination en exigeant la tenue d’un référendum au terme de cinq années de sa mise en œuvre.
    Les Nations-Unies qui poursuivent leurs efforts pour nommer un nouvel émissaire pour le Sahara occidental, rencontrent des « difficultés » à trouver le bon profil pour occuper ce poste, a avoué mercredi, le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric.
    « Nous continuons nos recherches pour autant que je sache, mais il s’agit d’un poste compliqué pour lequel il a toujours été un peu difficile de trouver les bonnes personnes ou la bonne personne pour ce poste », a déclaré Dujarric.
    Lundi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a souligné le soutien des Etats-Unis aux négociations politiques « en vue de résoudre le conflit au Sahara occidental », exhortant Guterres à accélérer la nomination d’un envoyé personnel pour ce territoire non autonome.
    En septembre dernier, le président de la République sahraouie, Brahim Ghali, avait exhorté l’organe onusien à « renouveler son engagement en faveur du processus politique et de la reprise des négociations directes et cruciales entre les deux parties en vue de parvenir à un solution pacifique et durable qui respecte pleinement le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance ».
    Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS) a pris une décision, le 9 mars dernier, dans laquelle il a remis la question sahraouie dans son véritable contexte de décolonisation.
    L’organe décisionnel de l’organisation africaine, avait prévu une série de mesures pour la réactivation du rôle de l’UA, notamment à travers la mobilisation du CPS, la réouverture du Bureau de l’UA à Laâyoune occupée, l’organisation d’une visite sur le terrain, le mandat octroyé à l’Envoyé de l’UA qui est appelé à reprendre d’urgence son engagement auprès des parties en conflit.
    Le CPS rappelle, en outre, aux Nations unies l’impératif d’expédier le processus de désignation d’un envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU et de remettre sur les rails le processus de règlement sur des bases crédibles.