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  • N'est-il pas temps pour l'Espagne de sauver la mise au Sahara Occidental ?

    Par : Deich Mohamed Saleh

    L’Espagne ne peut pas rester à l’écart des développements drastiques qui ont lieu sur les terres de son ancienne colonie adjacente du Sahara Occidental. Il est clair que le Maroc cherche à impliquer des puissances extérieures dans un jeu géopolitique pour compliquer la solution du conflit. Cependant, les obligations de l’Espagne en tant que puissance administrante du territoire lui permettent de plaider pour l’application du droit international afin d’éviter toute escalade dans la région et de sauvegarder ses intérêts.
    Une initiative opportune visant à pousser le gouvernement espagnol à se conformer à ses obligations envers la décolonisation du Sahara Occidental, a été signée par la majorité des partis politiques représentés au Sénat espagnol le 10 mars, exhortant leur gouvernement à « faciliter activement la réalisation d’une solution politique au conflit du Sahara Occidental ». Dans une motion, promue par le sénateur PNV, Luis Jesús Uribe-Etxabarria, les groupes ont souligné que la résolution du conflit du Sahara Occidental « est essentielle pour la coopération régionale entre les pays du Maghreb et la stabilité, la sécurité et la prospérité de la région. » Plusieurs porte-parole des groupes ont confirmé la « responsabilité historique » du gouvernement de l’Espagne qui continue à être la puissance administrante du Sahara Occidental alors que l’ONU le considère comme un territoire non autonome en attente de décolonisation, ce que le gouvernement de l’Espagne a rejeté à plusieurs reprises.
    Cette initiative recoupe les appels constants du front Polisario, en tant que représentant légitime du peuple sahraoui, pour que le gouvernement de l’Espagne corrige son erreur historique qui a conduit à beaucoup de souffrance pour le peuple sahraoui depuis plus de 45 ans. En 1975, l’Espagne était sur le point de transférer tous les pouvoirs dans le territoire au Polisario sur la base d’un accord entre eux. En revanche, l’Espagne a poignardé le peuple sahraoui dans le dos en s’accordant avec le Royaume du Maroc pour envahir le Sahara occidental, en violation flagrante du droit international et des résolutions des Nations unies et de l’Organisation de l’unité africaine, prédécesseur de l’Union africaine. Néanmoins, le Front Polisario continue de saluer toute initiative de la part de l’Espagne qui ferait avancer le processus de décolonisation au Sahara occidental.
    La motion « reconnaît que l’Espagne a un lien historique et affectif dans le conflit politique au Sahara Occidental », par conséquent elle « demande au gouvernement espagnol de soutenir activement et de faciliter au sein de l’ONU, de l’UE et du reste des organisations internationales une solution politique en accord avec le droit international et les résolutions de l’ONU. »
    Si les sénateurs ont appelé à la « reprise de pourparlers permanents, crédibles et constructifs sous la direction des Nations Unies », ils ont souligné la nécessité d’une « feuille de route efficace, avec des objectifs concrets et des échéances claires. » Ils sont convaincus que « seuls le dialogue, la négociation et l’accord menés de bonne foi et de manière constructive, conformément au droit international et aux résolutions de l’ONU, sont le seul moyen de parvenir à la paix, à la coexistence, à la confiance, à la sécurité et au progrès économique et social dans la région. »
    La reconnaissance par les groupes politiques du Sénat que la responsabilité de l’Espagne consiste à donner au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination, une question qui devrait être évidente dans le discours politique espagnol, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Le gouvernement espagnol insiste toujours pour ignorer cette responsabilité, en lançant vaguement la balle dans le but de l’ONU. La ministre des affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a tourné le dos à ces voix en déclarant simplement, lors d’une interrogation au Sénat espagnol, que « l’Espagne ne promouvra pas une solution concrète, mais soutiendra les efforts des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable. » Il semble que l’Espagne, comme d’habitude, parle à peine du Sahara Occidental pour que Paris et Rabat ne se mettent pas en colère !
    Le peuple sahraoui est fatigué d’attendre un référendum que les Nations Unies ne semblent pas vouloir organiser. L’ONU n’a pas encore condamné la violation par le Maroc du cessez-le-feu à Guerguerat le 13 novembre dernier, ce qui est compris comme une sorte de collusion contre les droits du peuple sahraoui. Il ne fait aucun doute que l’escalade peut coûter de nombreuses vies et aura des répercussions sur la région, mais cela vaut peut-être mieux qu’une mort lente et impitoyable en attendant le mirage d’une solution politique.
    Le Maroc n’a pas réussi à prouver ses revendications sur le Sahara Occidental, il a donc recouru au troc, espérant que cela aiderait à retarder son départ imminent. Son accord du 10 décembre avec l’administration américaine de Trump pour reconnaître sa souveraineté sur le territoire n’a aucun effet juridique, mais seulement pour surenchérir sur la position de l’Union européenne et faire chanter l’Espagne en particulier pour qu’elle prenne une mesure ignoble comme celle qu’elle a prise en 1975. L’actuelle crise diplomatique maroco-allemande s’inscrit dans le cadre d’un plan d’extorsion poursuivi par le Maroc pour imposer ses thèses. Mais l’Allemagne persiste à défendre l’application de la légalité internationale au Sahara occidental et critique la décision de Trump.
    Il existe une intention claire de la part du Maroc de restreindre l’Espagne, non seulement par le biais de vagues de migration illégale ou de bandes de trafiquants de drogue, mais aussi en changeant la nature du partenariat dans la région afin de resserrer son contrôle des deux côtés de l’Atlantique et de la Méditerranée. Ainsi, le Royaume du Maroc hypothèque le Sahara occidental à des pays tels qu’Israël et les EAU en échange de sa protection.
    Dans ce contexte, le gouvernement espagnol doit bien ouvrir les yeux et se libérer du cauchemar de la peur franco-marocaine toujours présente. Les deux voisins ont profité de la vulnérabilité de l’Espagne en 1975, lors de la mort du général Franco et de la période de transition, pour contraindre le gouvernement de l’époque à abandonner le Sahara occidental, laissant derrière lui le processus incomplet de décolonisation du territoire. Mais les choses ont changé. Aujourd’hui, l’Espagne n’a aucune excuse pour ne pas être aux côtés du peuple sahraoui dans sa lutte pour la libération des territoires occupés par le Maroc.
    L’expérience du Portugal au Timor Oriental est un véritable exemple que l’Espagne doit adapter pour sauver la situation au Sahara Occidental, étant donné que les deux problèmes sont similaires. Le peuple sahraoui a grand besoin d’un cri fort de la part du gouvernement de l’Espagne afin d’accélérer le référendum d’autodétermination pour éviter la tragédie de la guerre qui a éclaté à nouveau et qui aura sans aucun doute des répercussions très graves sur toute la région de l’Afrique du Nord et du Sahel. L’Espagne est appelée à intervenir rapidement pour protéger les civils sahraouis qui sont soumis à une répression brutale sans précédent dans les territoires occupés du Sahara Occidental, comme le cas de Sultana Sid Brahim Khaya et de sa famille. De même, le gouvernement espagnol est appelé à sauver la vie du journaliste sahraoui prisonnier, Mohamed Lamin Haddi, qui risque la mort suite à sa grève de la faim en protestation contre les mauvais traitements dans la prison marocaine de Teflet2.
    Il n’est pas nécessaire de rappeler aux peuples, aux partis politiques et au gouvernement espagnol, en vertu de leur étroite coexistence, que le peuple sahraoui est pacifique et garde ses bons voisins, car ils le savent très bien. Mais le Royaume du Maroc a toujours été la source de tous les malheurs, et il est la raison derrière l’instabilité dans la région. Dans ce cas, prendre le bâton du milieu est la position la plus dangereuse que l’on puisse prendre, comme c’est le cas pour le gouvernement espagnol.
    Il existe de nombreux facteurs qui peuvent aider l’Espagne à jouer un rôle central dans la résolution de la question du Sahara Occidental :
    1. Le large soutien international pour l’application de la légalité internationale au Sahara occidental, accompagné d’une forte critique de la décision de Trump de ses derniers jours au pouvoir.
    2. La force du droit, la Cour européenne de justice ayant renouvelé à plusieurs reprises ses arrêts conformément à la Charte et aux résolutions de l’ONU et aux avis consultatifs de la Cour internationale de justice en 1975 et du sous-secrétaire général de l’ONU aux affaires juridiques, Hans Corell, en 2002. La CJCE a conclu que le Royaume du Maroc et le Sahara Occidental sont deux territoires distincts.
    3. Que le peuple du Sahara Occidental a été capable de résister à toutes les tentatives visant à contourner ses droits légitimes. Récemment, ils ont célébré le 45ème anniversaire de la proclamation de la RASD (République arabe sahraouie démocratique) à la lumière de grands acquis, auxquels s’ajoute la réalité irréversible de l’Etat sahraoui, qui jouit d’une position prestigieuse au sein de l’Union africaine.
    Il ne fait aucun doute qu’un État indépendant de l’autre côté de l’Atlantique renforcera les intérêts de l’Espagne, car elle sera le principal bénéficiaire du Sahara occidental après le conflit. La plupart des défis auxquels l’Espagne est confrontée, en particulier ceux liés à la sécurité nationale, à la migration et à la pêche, disparaîtront avec un État indépendant sur ce territoire. Il est grand temps pour le gouvernement espagnol d’annoncer son soutien à la lutte légitime du peuple du Sahara Occidental pour l’autodétermination et l’indépendance. L’Espagne aurait alors ouvert la voie à la décolonisation complète de son ancienne colonie.
    Deich Mohamed Saleh
    Libres Opinions, 24.03.21
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Espagne, Front Polisario, 
  • Congo : L’ancien espion en chef de Mobutu décède au Maroc

    L’ancien chef des espions sous le régime Mobutu meurt au Maroc

    Honoré N’Gbanda Nzambo Ko Atumba, l’ancien chef des services de renseignements sous le régime de Mobutu Seseko, est décédé au Maroc, selon des sources fiables.

    Le tout puissant Nzambo Ko Atumba a dirigé l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) du Zaïre de 1985 à 1990 – il est l’un des rares membres du cercle restreint de l’ère Mobutu à être resté jusqu’aux dernières heures de la gloire mobutienne.

    Né le 5 mai 1946 à Lisala (province de l’Équateur), Honoré N’Gbanda est décédé dimanche à l’âge de 75 ans au Maroc, là même où son président, Joseph Désiré Mobutu, est mort et enterré.

    On se souvient qu’en 1982, Honoré N’Gbanda avait effectué une mission diplomatique afin de rétablir les relations entre le Zaïre et Israël, quelques années après la décision prise par le président Mobutu à la tribune des Nations Unies, qui avait conduit à la fermeture de l’ambassade du Zaïre en Israël en 1973.

    Ainsi, Honoré N’Gbanda sera plus tard nommé Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Zaïre en Israël.

    De retour à Kinshasa, il occupera le poste d’administrateur général de l’Agence nationale de documentation (AND), ce qui lui vaudra de présider la Commission de sécurité de la CEPGL, qui regroupe le Zaïre, le Rwanda et le Burundi.

    Il procède même à la création d’entités de coordination avec les pays limitrophes du Zaïre, dont notamment le Soudan, le Kenya, l’Ouganda, l’Angola, la Tanzanie et la Zambie, dans un but préventif ou curatif des conflits dans la région.

    Lors de l’invasion du Zaïre par le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda en 1996, Mobutu a chargé ce dernier de mener les négociations avec les présidents Yoweri Museveni et Paul Kagame à Kampala puis, par la suite, en Afrique du Sud avec Georges Moose et Suzanne Rice, sous-secrétaires d’État américains, deux responsables de l’administration de Washington.

    Lors du dernier tête-à-tête en 1997 entre le président Mobutu et Laurent-Désiré Kabila, sous la médiation de Madiba (Nelson Mandela), Honoré N’Gbanda était également présent et a participé.

    Lors de son séjour dans la capitale togolaise, Honoré N’Gbanda apprend la chute du « Maréchal » Mobutu.

    Contraint à l’exil, Honoré N’Gbanda s’installe en Europe et crée son propre parti, l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo (APARECO).

    Taarifa Rwanda, 24 mars 2021

    Tags : RDC, Congo, Zaïre, Honoré N’Gbanda Nzambo Ko Atumba, Mobutu Sese Seko, service des renseignements, ANR, Maroc,

  • Forbes déconseille le Maroc et l’Algérie aux homosexuels

    Rapport de sécurité : Les 20 pires endroits pour les voyageurs homosexuels

    Laura Begley Bloom

    Il va sans dire que les voyages internationaux sont difficiles de nos jours. Mais les voyageurs homosexuels sont confrontés à la complexité supplémentaire de naviguer dans une myriade de lois LGBTQ+ dans le monde entier. Selon la destination, les voyages peuvent être très dangereux, même en 2021. Et bien qu’il y ait eu quelques améliorations ces dernières années, plus de 70 pays ont encore des lois homophobes, selon Equaldex.

    Les journalistes Lyric et Asher Fergusson, qui tiennent un blog sur la sécurité des voyages, ont récemment rédigé un rapport actualisé sur les endroits les plus dangereux – et les plus sûrs – pour les voyageurs LGBTQ+, sur la base de neuf facteurs tels que la légalisation du mariage homosexuel et les protections contre la discrimination. Après plus de 250 heures de recherche, le duo a passé en revue les lois de chaque pays et rassemblé des données provenant de sources internationales fiables pour créer un indice de sécurité des voyages LGBTQ+ qui reflète les informations les plus récentes dans un monde en constante évolution.

    Depuis l’étude des Fergusson sur les endroits les plus dangereux pour les voyageurs gays en 2019, plusieurs lois ont changé – certaines pour le mieux (Soudan), d’autres pour le pire (Hongrie, Pologne). « Les droits LGBTQ+ sont toujours au premier plan de notre conscience et nous prévoyons de continuer à tenir cette étude à jour pour aider la communauté LGBTQ+ à rester en sécurité et à naviguer dans les voyages internationaux », déclare Lyric Fergusson.

    Les journalistes ont remarqué que la pandémie de Covid-19 a un impact négatif sur les droits des homosexuels dans le monde entier. En 2020, la Hongrie a mis fin à la reconnaissance légale des personnes transgenres et intersexuées et, selon Human Rights Watch, « cela intervient à un moment où le gouvernement a utilisé la pandémie de Covid-19 comme prétexte pour s’emparer d’un pouvoir illimité et utilise le parlement pour approuver sans discussion des projets de loi problématiques non liés à la santé publique, comme celui-ci. »

    Pour les Fergusson, les droits LGBTQ+ sont une priorité, même en pleine pandémie. « Les droits LGBTQ+ sont toujours au premier plan de notre conscience, et nous prévoyons de continuer à tenir cette étude à jour pour aider la communauté LGBTQ+ à rester en sécurité et à naviguer dans les voyages internationaux », déclare Lyric Fergusson.

    La révélation la plus surprenante de l’étude de cette année ? Le niveau constant de persécution violente de la communauté LGBTQ+ dans le monde. Parmi les pays « les moins sûrs » de notre liste, les 49 premiers prévoient encore des peines de prison pour punir les homosexuels », explique Lydia Fergusson. Les deux pays qui arrivent en tête de la liste des pays les plus dangereux – le Nigéria et l’Arabie saoudite – prévoient toujours la peine de mort pour punir les personnes LGBTQ+, tandis que les peines moins sévères peuvent inclure le fouet, la flagellation ou la prison à vie. « Il est tellement difficile de croire que nous vivons dans un monde où nous pouvons traiter nos semblables si mal, simplement pour ce qu’ils aiment ou pour le genre auquel ils s’identifient. »

    Même ici, aux États-Unis, il existe des lacunes juridiques importantes pour les droits des LGBTQ+. Certains États (comme le Texas) ont rendu illégal le fait de jouer dans une équipe sportive ou d’utiliser les toilettes de son choix. D’autres États ont rendu illégale l’exposition d’un plaidoyer en faveur de l’homosexualité dans les écoles. De nombreux voyageurs pourraient être surpris d’apprendre que les États-Unis occupent la 20e place sur la liste des pays les plus sûrs à visiter, selon l’étude. La grande variation des droits des homosexuels en fonction de l’État dans lequel vous vous trouvez a certainement contribué au mauvais classement des États-Unis parmi les pays les plus sûrs. Il n’existe pas non plus de protection constitutionnelle ou générale des droits des LGBTQ+ en vertu du droit fédéral aux États-Unis.

    Y a-t-il donc de bonnes nouvelles ? « Après la publication de notre dernière étude, un tollé s’est élevé dans de nombreux pays pour demander que ces lois inhumaines soient modifiées. Les destinations qui dépendent fortement du tourisme continuent de ressentir la chaleur alors que la communauté LGBTQ+ évite des pays comme la Jamaïque pour leurs vues conservatrices. Nous espérons que notre étude de 2021 pourra contribuer à l’élan en faveur de l’égalité qui se forme de manière tangible dans le monde entier », a déclaré M. Fergusson.

    Vous trouverez ci-dessous la liste des 20 endroits les plus dangereux selon l’indice de sécurité des voyages LGBTQ+, ainsi que les commentaires des coauteurs de l’étude. Vous trouverez ensuite les cinq destinations les plus sûres pour les voyageurs LGBTQ+. Vous pouvez consulter le classement mondial complet et les conseils de sécurité importants ici.

    Les 20 endroits les plus dangereux pour les voyageurs LGBTQ+ en 2021

    1. Nigeria

    « Tant dans notre étude de 2019 que maintenant dans la mise à jour de 2021, le Nigeria s’est classé au premier rang des pays les plus dangereux pour les membres de la communauté LGBTQ+ », déclare Fergusson. « Il a été classé si mal en grande partie en raison des sanctions extrêmes pour le simple fait d’être gay, qui comprennent jusqu’à 14 ans de prison et la peine de mort dans les États soumis à la charia. Le simple fait de discuter des droits des LGBT est criminalisé par le système actuel. En vertu de la loi nigériane de 2013 sur l’interdiction du mariage homosexuel, le pays a connu une augmentation des violences et des extorsions à l’encontre de la communauté LGBTQ+. En outre, le Nigeria criminalise les personnes transgenres et non conformes au genre dans ses États du nord, en vertu de la charia. »

    2. L’Arabie saoudite

    « L’Arabie saoudite arrive en deuxième position des pires pays pour les voyages LGBTQ+. Ce royaume du Moyen-Orient est un autre pays de notre liste qui peut appliquer la peine de mort pour l’homosexualité consensuelle selon leur interprétation de la charia », explique Fergusson. « Les autres punitions comprennent 100 coups de fouet ou le bannissement pendant un an. « Les hommes se comportant comme des femmes » ou portant des vêtements de femmes, et vice versa, sont également illégaux en Arabie saoudite, ce qui en fait un pays particulièrement hostile aux membres de la communauté trans. »

    3. Malaisie

    « Ce phénoménal pays d’Asie du Sud-Est regorge de plages magnifiques, d’îles et de sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce qui fait de la Malaisie une destination populaire pour le tourisme international. Malheureusement, les peines imposées pour l’homosexualité sont sévères et l’existence des gays en Malaisie a été niée par leur ministre du tourisme pas plus tard qu’en mars 2019 », explique Fergusson. « Selon l’interprétation étatique de la charia, l’homosexualité en Malaisie entraîne jusqu’à 20 ans de prison, le fouet et des amendes. Et il y a même des propositions récentes du gouvernement pour augmenter les sanctions contre la communauté LGBTQ+. Cela fait de la Malaisie le pays asiatique le moins sûr pour les touristes queer et trans. »

    4. Malawi

    « Les peines infligées à l’homosexualité au Malawi ont valu à ce pays africain d’être classé au quatrième rang des pires pays pour les voyageurs LGBTQ+ », déclare Fergusson. « Les actes homosexuels entraînent 14 ans de prison pour les hommes et cinq ans d’emprisonnement pour les femmes. En outre, tout homme dont les cheveux sont plus longs que le bas de sa bouche peut recevoir jusqu’à six mois de prison. Les organisations pro-LGBTQ+ sont interdites par le gouvernement du Malawi et le sentiment général du public est que l’homosexualité est interdite. Seuls 3 % des Malawites ont déclaré que leur ville était un bon endroit pour les gays et les lesbiennes lorsqu’ils ont été interrogés par le Gallup World Poll. »

    5. Oman

    « Oman est connu pour ses incroyables mosquées et ses paysages uniques en terrasses, mais le traitement qu’il réserve à la communauté LGBTQ+ l’a placé à la cinquième pire place de notre liste », déclare Fergusson. « Dans ce pays, les actes homosexuels peuvent entraîner jusqu’à trois ans de prison. Pour avoir simplement imité le sexe opposé, vous pouvez être jeté en prison pour une durée maximale d’un an. Et toutes les organisations pro-LGBTQ+ sont interdites dans le pays. »

    6. Jamaïque

    « L’une des destinations de vacances les plus populaires des Caraïbes pour les touristes du monde entier, la Jamaïque a été un autre pays choquant à la tête de notre indice de sécurité des voyages LGBTQ+ », déclare Fergusson. « La Jamaïque est le pire pays des Caraïbes pour les membres de la communauté LGBTQ+. Cela est dû en grande partie à la loi jamaïcaine sur la sodomie, vestige de l’époque coloniale, qui prévoit une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison, y compris les travaux forcés. En fait, la Jamaïque a été qualifiée de lieu le plus homophobe de la planète par le magazine Time en 2006 et les personnes LGBTQ+ sont malheureusement toujours victimes de violences homophobes aujourd’hui. Les personnes transgenres en Jamaïque (en particulier les femmes transgenres homme-femme) sont également confrontées à une tolérance exceptionnellement faible de la part de la société dans son ensemble. »

    7. Myanmar

    « Le Myanmar est un pays magnifique rempli d’incroyables temples bouddhistes et de plages immaculées, mais ce n’est malheureusement pas non plus une destination sûre pour la communauté LGBTQ+ », déclare Fergusson. « Les personnes transgenres (en particulier les femmes trans) sont couramment maltraitées, violées, exhortées et arrêtées arbitrairement par la police. Les actes homosexuels, que leurs lois qualifient de ‘rapports charnels contre l’ordre de la nature’, sont passibles de 20 ans de prison. »

    8. Qatar

    « Le Qatar arrive en huitième position de notre indice de sécurité des voyages LGBTQ+ », déclare Fergusson. « Ce pays du Moyen-Orient riche en pétrole applique jusqu’à trois ans de prison, la flagellation et la peine de mort en vertu de la charia pour tout acte d’homosexualité. Le tourisme au Qatar devrait monter en flèche à l’occasion de la Coupe du monde 2022, qui doit s’y dérouler. Après de nombreuses réticences, le gouvernement qatari a récemment changé de position pour dire qu’il se conformerait aux règles de la FIFA promouvant la tolérance et l’inclusion lors des matchs, malgré les lois anti-LGBTQ+ strictes du pays. »

    9. Émirats arabes unis

    « Les Émirats arabes unis sont surtout connus pour leurs deux plus grandes villes, Dubaï et Abu Dhabi, qui attirent des millions de visiteurs chaque année. Cette destination touristique très prisée se classe au neuvième rang des pires endroits à visiter en tant que visiteur LGBTQ+ », explique M. Fergusson. « Si un homme porte des vêtements féminins, il risque jusqu’à un an de prison et une amende pouvant atteindre 10 000 dirhams (environ 2 723 dollars). Selon le sondage mondial Gallup, seulement 1% des personnes interrogées estiment que leur ville est un bon endroit pour vivre pour les gays et les lesbiennes. »

    10. Yémen

    « Au Yémen, la punition pour être gay, tant pour les hommes que pour les femmes, est une peine de prison et 100 coups de fouet, avec la mort par lapidation pour les hommes mariés », explique Fergusson. « Cette république musulmane conservatrice ne plaisante pas lorsqu’il s’agit de rejeter l’homosexualité, tant dans ses lois que dans l’opinion publique. Refugee Legal Aid Information souligne l’attitude hostile du Yémen à l’égard de sa communauté LGBT, largement clandestine. »

    11. Zambie

    « Terre d’accueil des magnifiques chutes Victoria, réputées pour être la plus grande chute d’eau du monde, et d’une faune incroyable, la Zambie regorge de choses à explorer. Cela dit, la communauté LGBTQ+ est marginalisée dans ce pays et il y a de lourdes conséquences pour être gay, qui incluent sept ans à la prison à vie pour tout acte de même sexe », explique Fergusson. « Un signe possible de changements positifs dans le pays est que le président a récemment gracié un couple gay qui avait été condamné à une peine de 15 ans de prison. »

    12. Tanzanie

    « Ce pays d’Afrique de l’Est est connu pour ses remarquables attractions naturelles, notamment le mont Kilimandjaro et le parc national du Serengeti, ce qui fait de la Tanzanie une plaque tournante massive du tourisme international », explique Fergusson. « Malheureusement, ce pays a été classé à la 12e place de notre indice de sécurité des voyages LGBTQ+, ce qui pourrait inciter les visiteurs LGBTQ+ à repenser leurs projets de voyage. En Tanzanie, tout acte homosexuel entraîne une peine de 30 ans à la prison à vie, et le gouvernement a récemment pris des mesures de répression contre les activités LGBT dans le pays. »

    13. Soudan

    « Cette nation africaine a fait de bons progrès en 2020 en abolissant la peine de mort pour les relations entre personnes de même sexe. Ils ont, cependant, toujours jusqu’à cinq ans de prison comme une peine pour être gay », dit Fergusson. « En public, l’homosexualité est un sujet tabou, donc les voyageurs LGBTQ+ qui choisissent de se rendre au Soudan doivent procéder avec prudence et rester discrets en ce qui concerne leur sexualité. Il est également recommandé d’être extrêmement prudent lorsque vous invitez des hôtes dans votre chambre d’hôtel, car cela peut potentiellement déclencher des complications non désirées. »

    14. Cisjordanie et Gaza

    « Dans les territoires palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, le sentiment anti-LGBTQ+ est pris très au sérieux, les actes homosexuels pouvant entraîner jusqu’à dix ans de prison », explique Fergusson. « Les groupes qui défendent les droits des LGBTQ+ sont menacés par les autorités dirigeantes en Palestine, qui considèrent l’homosexualité comme ‘un coup porté aux idéaux et aux valeurs de la société palestinienne et une violation de ceux-ci’. »

    15. Iran

    « L’Iran s’est hissé à la 15e place de l’index, en partie à cause de ses peines extrêmes pour l’homosexualité, qui comprennent 100 coups de fouet pour les rapports sexuels ou la peine de mort, et 31 coups de fouet pour les actes homosexuels autres que les rapports sexuels », explique Fergusson. « L’un des points positifs de l’Iran est qu’il autorise les changements d’identité juridique des transgenres par le biais d’une chirurgie de changement de sexe. Il est intéressant de noter que l’Iran pratique plus d’opérations de réassignation sexuelle que tout autre pays au monde après la Thaïlande. »

    16. Uganda

    “One of Africa’s most populous countries, Uganda ranks equal 16th on our LGBTQ+ Travel Safety Index,” says Fergusson. “Homosexual intercourse results in life in prison and pro-LGBTQ+ organizations are banned throughout the country. Unfortunately, things may soon be getting even worse for the LGBTQ+ community, as the Ugandan president has recently been ramping up the anti-gay rhetoric to help win votes in an upcoming election.”

    17. Maldives

    “Famed as a popular romantic vacation destination for LGBTQ+ travelers, it comes as a significant wake-up call that the Maldives bears such anti-LGBTQ+ laws,” says Fergusson. “Earning the equal 16th spot, the Maldives punishes homosexual acts and intercourse with up to eight years in prison or 100 lashes. Though these laws are enforced in the cities, they are largely ignored at the resorts. For more adventurous travelers, regardless of orientation, be wary of the local customs and avoid any public displays of affection in the Maldivian cities.”

    18. Morocco

    “An enchanting destination, packed with beaches and incredible architecture, Morocco ranks as the equal 18th worst on our travel safety index,” says Fergusson. “Homosexual or “unnatural” acts can lead to six months to three years in prison, plus additional fines. Although affection is often freely shown among Moroccan men it is recommended that LGBTQ travelers use discretion particularly if using social media dating apps since meetups have led to assault and robbery in recent years.”

    19. Egypt

    “Famous throughout the world for its ancient pyramids and historical and religious significance, Egypt is a massive tourist destination for global travelers. Unfortunately, Egypt ranked equal 18th on our list due to its negative laws regarding homosexuality,” says Fergusson. “Same-sex acts result in up to three years in prison with a fine, and possession of homosexual materials results in up to two years in prison with a fine. For LGBTQ+ travelers, it is recommended not to disclose your sexuality and avoid using dating apps since the local police have been known to create fake accounts to “catch” LGBTQ+ travelers looking to engage in illegal activity.”

    20. Algeria

    “This North African nation ranks as the equal 18th worst on our LGBTQ Travel Safety Index. Homosexual acts result in two months to two years in prison, plus a fine,” says Fergusson. “Simply being in possession of “homosexual materials” can subject you to up to 2 years in prison. As a tourist, you likely won’t be subjected to these laws, but you’re advised to be cautious. Dressing in clothing of the opposite sex is prohibited by law, and the general social attitude towards the LGBTQ+ community is openly negative and sometimes violent.”

    16. Ouganda

    « L’un des pays les plus peuplés d’Afrique, l’Ouganda se classe à égalité avec le 16e rang de notre indice de sécurité des voyages LGBTQ+ », déclare Fergusson. « Les rapports homosexuels sont passibles de la prison à vie et les organisations pro-LGBTQ+ sont interdites dans tout le pays. Malheureusement, les choses pourraient bientôt empirer pour la communauté LGBTQ+, car le président ougandais a récemment intensifié la rhétorique anti-gay pour aider à gagner des voix lors d’une prochaine élection. »

    17. Maldives

    « Réputées pour être une destination de vacances romantiques très prisée des voyageurs LGBTQ+, le fait que les Maldives portent des lois aussi anti-LGBTQ+ est un signal d’alarme important », déclare Fergusson. « Se classant à la 16e place, les Maldives punissent les actes et les rapports homosexuels d’une peine pouvant aller jusqu’à huit ans de prison ou 100 coups de fouet. Bien que ces lois soient appliquées dans les villes, elles sont largement ignorées dans les stations balnéaires. Pour les voyageurs plus aventureux, quelle que soit leur orientation, méfiez-vous des coutumes locales et évitez toute manifestation publique d’affection dans les villes maldiviennes. »

    18. Maroc

    « Destination enchanteresse, regorgeant de plages et d’une architecture incroyable, le Maroc se classe à égalité au 18e rang des pires pays de notre indice de sécurité des voyages », déclare Fergusson. « Les actes homosexuels ou « contre nature » peuvent entraîner une peine de six mois à trois ans de prison, ainsi que des amendes supplémentaires. Bien que l’affection soit souvent librement manifestée entre les hommes marocains, il est recommandé aux voyageurs LGBTQ de faire preuve de discrétion, en particulier s’ils utilisent des applications de rencontres sur les médias sociaux, car les rencontres ont donné lieu à des agressions et des vols ces dernières années. »

    19. Égypte

    « Célèbre dans le monde entier pour ses anciennes pyramides et son importance historique et religieuse, l’Égypte est une destination touristique massive pour les voyageurs du monde entier. Malheureusement, l’Égypte se classe à égalité au 18e rang de notre liste en raison de ses lois négatives concernant l’homosexualité », déclare Fergusson. « Les actes homosexuels entraînent jusqu’à trois ans de prison avec une amende, et la possession de matériel homosexuel entraîne jusqu’à deux ans de prison avec une amende. Pour les voyageurs LGBTQ+, il est recommandé de ne pas révéler sa sexualité et d’éviter d’utiliser les applications de rencontre, car la police locale est connue pour créer de faux comptes pour « attraper » les voyageurs LGBTQ+ qui cherchent à se livrer à des activités illégales. »

    20. Algérie

    « Cette nation nord-africaine se classe à égalité avec le 18e pire pays de notre indice de sécurité des voyages LGBTQ. Les actes homosexuels entraînent une peine de deux mois à deux ans de prison, plus une amende », explique Fergusson. « Le simple fait d’être en possession de « matériel homosexuel » peut vous valoir jusqu’à deux ans de prison. En tant que touriste, vous ne serez probablement pas soumis à ces lois, mais il est conseillé d’être prudent. S’habiller avec des vêtements du sexe opposé est interdit par la loi, et l’attitude sociale générale envers la communauté LGBTQ+ est ouvertement négative et parfois violente. »

    Les 5 endroits les plus sûrs pour les voyageurs LGBTQ+ en 2021

    1 . Canada

    « Le Canada arrive en tête des pays les plus sûrs pour les voyageurs LGBTQ+ dans la mise à jour de cette année », explique M. Fergusson. « Connu pour la gentillesse de ses habitants et ses hivers froids, le Canada a mis en place des protections constitutionnelles pour protéger la communauté LGBTQ+ contre la violence et la discrimination, et le mariage homosexuel est légal depuis 2005. Plus récemment, en 2020, le Canada a pris la décision positive de criminaliser la « thérapie de conversion » des LGBTQ+. »

    2. Les Pays-Bas

    « Les Pays-Bas ont été le premier endroit au monde à légaliser le mariage homosexuel, il y a près de 20 ans, en 2001 », déclare Fergusson. « Ce pays séduisant, réputé pour ses champs de tulipes, ses moulins à vent, ses marchés aux fromages et ses canaux, a obtenu une deuxième place égale dans l’indice de sécurité des voyages LGBTQ+ de 2021. Les Pays-Bas ont également obtenu la première place dans le dernier sondage Gallup, 92 % des personnes interrogées déclarant que la ville ou la région où elles vivent est un bon endroit pour les gays et les lesbiennes. »

    3. Suède

    « Les attitudes amicales et la législation positive de la Suède à l’égard de la communauté LGBTQ+ lui ont valu le titre de deuxième pays à égalité. La Scandinavie est généralement connue pour ses personnes amicales et ses attitudes libérales envers l’égalité pour tous », explique Fergusson. « La Suède a légalisé le mariage homosexuel en 2009 et a obtenu de bons résultats sur l’ensemble de nos neuf facteurs de classement. Le pays des aurores boréales a également accueilli régulièrement l’Europride et compte plus de festivals de la fierté par habitant que n’importe où ailleurs dans le monde, avec plus de 30 célébrations différentes de la fierté dans tout le pays chaque année. »

    4. Malte

    « Ce minuscule archipel pris en sandwich dans la Méditerranée entre la Sicile et la côte nord-africaine arrive en quatrième position en ce qui concerne la sécurité des voyages LGBTQ+ », déclare Fergusson. « Malte accepte de mieux en mieux les personnes LGBTQ+ depuis des décennies et ses législations en font l’un des pays les plus favorables aux voyages LGBTQ+ en Europe et dans le monde. Qui ne voudrait pas passer sa lune de miel ou ses vacances sur cette île paradisiaque ? ».

    5. Portugal

    « Avec le mariage homosexuel légalisé depuis 2010 et de nombreuses protections juridiques pour la communauté LGBTQ+, le Portugal s’est placé en cinquième position sur notre liste », explique Fergusson. « Des villes comme Lisbonne et Porto ont les meilleures scènes gay du pays et le Portugal est arrivé en deuxième position dans sa candidature pour accueillir l’Europride 2022 qui est le plus grand événement célébrant la gay pride en Europe. »

    Forbes, 23 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, LGBTQ, homosexuelles, gay, lesbienne,

  • Ambassadeur d’Algérie : « Une étude est en cours pour l’ouverture d’une agence d’une banque algérienne à Nouakchott ».

    Dans une interview accordée à l’agence de presse mauritanienne Al Akhbar, l’ambassadeur d’Algérie à Nouakchott a dévoilé l’intention des autorités algériennes d’ouvrir une agence bancaire à Nouakchott.

    Texte intégrale de l’interviex (traduction non officielle)

    Ambassadeur d’Algérie : « Une étude est en cours pour l’ouverture d’une agence d’une banque algérienne à Nouakchott ».

    L’ambassadeur d’Algérie en Mauritanie, Noureddine Khandoudi, a souligné qu’il est devenu nécessaire de créer une succursale d’une banque algérienne à Nouakchott « pour faire face au grand développement des relations commerciales bilatérales afin de résoudre le problème du paiement et des transferts financiers. » Le texte de l’interview est le suivant :

    Q : Comment voyez-vous la coopération algéro-mauritanienne, et quels sont ses domaines les plus saillants ?

    R : La coopération algéro-mauritanienne est riche en réalisations et bénéficie d’une structure encadrée par des mécanismes : le Comité de concertation politique, le Comité de suivi et la Haute commission mixte de coopération algéro-mauritanienne. Ainsi, la coopération entre nos deux pays est durable et ouverte, puisqu’elle couvre tous les domaines sans exception. Elle se traduit également par des visites bilatérales dans le but d’approfondir et d’élargir la coopération entre les deux pays frères. En ce qui concerne les domaines les plus marquants de la coopération bilatérale, je parlerai des plus importants d’entre eux : les visites du plus haut niveau entre les deux pays frères, malgré les circonstances de la pandémie du COVID 19. En ce qui concerne les visites, je mentionne : – la visite du Ministre des Affaires Etrangères, Mr. Ismail Ould Cheikh Ahmed, en Algérie le 13 février 2020 ; – la visite du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, à Nouakchott le 10 mars 2020 ; – la visite à Nouakchott en juin 2020 de la délégation ministérielle algérienne de haut niveau conduite par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, qui comprenait les ministres des Finances, du Commerce et de la Santé ainsi que le directeur général de l’Agence algérienne de coopération internationale ; – le 4 janvier 2021, deux avions ont atterri à l’aéroport de Nouakchott, Oum Al-Tounsi, le premier transportait le ministre de la Santé, le ministre chargé de la réforme hospitalière, des experts du Comité scientifique de surveillance et de suivi du COVID 19, ainsi qu’une délégation médicale de 17 médecins et techniciens, pour aider la Mauritanie à faire face à la pandémie. Le second avion transportait vingt tonnes d’aide, de fournitures et d’appareils médicaux ; – de son côté, Alger a reçu du 5 au 7 janvier 2021 une importante délégation militaire mauritanienne conduite par le général de corps d’armée Mohamed Ould Makt. Au cours du mois de mars 2021, les deux pays ont coopéré dans les domaines suivants : – la pêche, et notamment l’échange de formation ; – la santé, par l’octroi d’une formation de haut niveau dans le domaine paramédical, en plus de la mise en place d’un accord global dans le secteur de la santé en général ; – les énergies renouvelables, l’impression de manuels scolaires, la coopération décentralisée entre Nouakchott et Alger. Tout cela attend la circonstance appropriée pour tenir une nouvelle session de la Haute Commission Mixte à Nouakchott.

    Q : En 2018, les deux pays ont annoncé l’ouverture de leur premier passage terrestre. Comment cela se reflète-t-il sur les relations entre les deux pays, et sur les échanges commerciaux ?

    R : La mise en place du poste frontalier commun et son lancement officiel en août 2018, constitue un changement qualitatif dans les relations entre les deux pays frères. Cet événement important sera suivi par la signature, prochainement, de l’accord portant création de la  » Commission frontalière bilatérale « . Cette Commission s’occupera de la coopération économique, culturelle et sécuritaire le long des zones frontalières communes. En attendant l’étape décisive pour l’achèvement de la route stratégique entre Tindouf et Zouirate (environ 900 km), qui changera les caractéristiques de toute la région par son développement et la forte impulsion de l’activité commerciale, économique et culturelle en plus du contact humain entre les deux peuples frères.

    Dans le domaine culturel, un certain nombre de manifestations ont été annulées à cause du COVID 19 dont le forum international sur le savant Cheikh Abdelkarim Telemssani dans la ville algérienne d’Adrar, sous le haut patronage du Président de la République, M. Abdelmajid Tebboune. Cette personnalité est un héritage commun dans l’histoire de nos deux pays, avec la participation des pays africains voisins. Quant à l’aspect stratégique et géopolitique, la construction de la route entre la frontière algérienne et Zouirate fera de la Mauritanie le cœur de l’axe Le Caire-Dakar et Alger-Dakar. Ce dernier axe, qui s’inscrit dans les plans de l’Union africaine, est actuellement en cours d’achèvement. Après la réalisation de la route Nouakchott-Rousseau, les travaux du pont Rousseau sur le fleuve Sénégal débuteront. L’achèvement de cette route permettra également à la Mauritanie de communiquer par voie terrestre avec trois pays du Maghreb, à savoir l’Algérie, la Tunisie et la Libye. Si l’on regarde la carte après la réalisation de cette route terrestre, la connexion entre les quatre pays du Maghreb mettra en évidence les caractéristiques de la construction d’un Maghreb arabe intégré sur le plan économique, commercial, humain et culturel.

    Q : L’Algérie a organisé une exposition de ses produits et industries à Nouakchott, décrite comme la plus grande exposition de ce type en dehors de l’Algérie. Quelles sont les conséquences de cette exposition de produits algériens sur le marché mauritanien ?

    R : L’Algérie a organisé deux expositions à Nouakchott, la plus grande en dehors du pays et la plus grande que Nouakchott a reçu également. La première du 30 avril au 6 mai 2017 et la seconde du 23 au 29 octobre 2018, et cette dernière était la plus grande, puisque 170 entreprises algériennes y ont participé en plus de 400 exposants et 133 hommes d’affaires algériens. En marge de cette exposition, 18 accords ont été signés entre des concessionnaires algériens et mauritaniens. Les deux expositions ont eu des répercussions qui se sont traduites par une forte présence des produits algériens sur le marché mauritanien. Le consommateur mauritanien a admiré ces produits pour leur qualité et leur prix. Nous attendons une percée dans les relations commerciales entre les deux pays, surtout si la route de la frontière à Zouirate est goudronnée.

    Q : En octobre dernier, lors de la cérémonie de lancement du groupe parlementaire de l’Amitié Mauritano-algérienne, vous avez annoncé une étude sur la possibilité d’ouvrir une banque algérienne en Mauritanie, où en est cette question ?

    R : Il est impératif d’établir une succursale d’une banque algérienne à Nouakchott pour faire face au grand développement des relations commerciales bilatérales et résoudre le problème de paiement et de transfert d’argent. Une étude est en cours en Algérie sur la possibilité d’ouvrir une succursale de la banque algérienne en Mauritanie et ailleurs.
    Q : Deux nouveaux présidents ont pris le pouvoir dans les deux pays au cours des deux dernières années : Mohamed Ould Cheikh Al-Ghazouani en Mauritanie, et Abdelmajid Tebboune, alors comment ces nouvelles personnalités ont-elles affecté les relations des deux pays, et était-ce un impact positif ou négatif ?

    R : Les relations entre les deux pays frères se sont accrues et étendues. Parmi les nombreuses preuves de ce rapprochement je mentionne : les conversations téléphoniques entre les deux présidents sur la situation du COVID 19 dans les deux pays et les questions d’amélioration des relations ainsi que l’échange d’envoyés spéciaux entre les deux pays.

    Q : La région a connu des développements sécuritaires depuis octobre dernier, notamment ce qu’on appelle le passage de Guerguerat. Comment l’Algérie voit-elle cette question ? Et comment voyez-vous la position mauritanienne à ce sujet ?

    R : La question du passage dit de Guerguerat doit d’abord être abordée du point de vue du droit international et de l’accord de cessez-le-feu de 1991 entre le Maroc et le POLISARIO. La problématique est de savoir comment une brèche dans le « mur de sable » que le Maroc a construit au Sahara Occidental après son occupation, s’est transformée en « passage », puis en « traversée » ? L’accord de paix qui a suivi un cessez-le-feu entre les deux parties stipule que les forces des deux parties doivent rester à l’intérieur des frontières dessinées par la carte de cessez-le-feu selon l’accord militaire numéro 1 signé le 24 décembre 1997 entre le Général Bernd Lubenik pour la MINURSO et Brahim Ghali pour le POLISARIO d’une part et le même Général et un représentant pour le Maroc, le 22 janvier 1998. L’accord définit la bande tampon. Il est interdit aux forces armées et aux véhicules militaires de pénétrer dans cette zone. Lorsque le Maroc a essayé de paver la route de Guerguerat à la frontière mauritanienne en 2016, l’ONU a refusé et l’a appelé à arrêter les travaux, ce qu’il a fait en février 2017. La brèche de Guerguerat a été créée par des contrebandiers et des trafiquants de drogue. C’est ce qu’a justifié le Maroc lorsque ses forces de gendarmerie ont franchi le mur de Guerguerat, le 11 août 2016, en soulignant que cette action s’inscrivait dans le cadre de la « lutte contre la propagation de la contrebande et du trafic de drogue. » Cette position déclarée peut être revue dans toutes les sources médiatiques de l’époque. D’autre part, la MINURSO utilise les brèches dans le mur de sable pour se déplacer entre les deux zones, contrôlées par le Maroc et la RASD, à ma connaissance Mahbas, Tafariti, Guelta et Awserd. Quant à Guerguerat, elle ne fait pas partie des brèches utilisées par la MINURSO. Comme chacun sait, l’établissement d’un passage légal entre deux pays voisins est une question qui doit être négociée et aboutir à un accord. Lorsque l’Algérie et la Mauritanie ont voulu créer un passage frontalier entre elles, elles ont négocié et se sont rencontrées pendant deux ans (2017-2018), après quoi l’accord pour établir le passage a été signé par les ministres de l’intérieur des deux pays. Autant que je sache, la Mauritanie reconnaît la RASD, et dans les documents officiels de la Mauritanie, il est indiqué qu’elle est bordée au nord par le Sahara occidental. En ce qui concerne l’Algérie, l’attaque contre des manifestants sahraouis pacifiques, en plus du franchissement du mur susmentionné, est une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu de 1991.

    Quant à la position de la Mauritanie, c’est une position souveraine, basée sur la « neutralité positive ». Je comprends personnellement de la neutralité que la Mauritanie reconnaît à la fois le Royaume du Maroc et la RASD, traite avec eux, et reçoit leurs émissaires. Nous avons un grand espoir que la Mauritanie joue un rôle positif dans ce conflit, surtout pour amener les frères marocains et sahraouis à négocier une solution au conflit en tenant compte des résolutions de l’ONU et du droit international.

    Q : Quelle est la position de l’Algérie sur le groupe des cinq pays du Sahel, et sur la force conjointe de ce groupe ? Quelle est sa relation avec ce groupe dans le contexte de la sécurité et de la stabilité dans la région ?

    R : D’emblée, je dois saluer le fait que l’Algérie entretient des relations fortes, fraternelles et historiques avec les pays africains qui ont formé le G5 Sahel. La position de l’Algérie concernant la sécurité dans les pays voisins est fondamentale. Notre pays est convaincu que ces pays peuvent coopérer entre eux pour relever les défis posés par les problèmes de sécurité. L’Algérie est connue pour son rejet de l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures des pays du continent. D’autre part, l’armée algérienne assume constitutionnellement les tâches de défense de la souveraineté nationale, de l’unité et de la sécurité du pays. Les actions et les mouvements des forces algériennes sont soumis au Président de la République, Commandant suprême des forces armées, ainsi qu’au ministre de la Défense nationale.

    Q : L’Algérie a rejoint plusieurs organismes concernés par la sécurité régionale dans la région du Sahel (Pays du champ – Amis du Mali -), avant la disparition de ces formations. L’Algérie a-t-elle préféré maintenir une coopération et une coordination bilatérale avec chaque pays séparément plutôt qu’une coordination multilatérale ?

    R : L’Algérie travaille sérieusement à renforcer la coopération militaire avec la Mauritanie, le Mali et le Niger pour faire face aux défis sécuritaires imposés à la région. La création du Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) en 2019, basé à Tamanrasset, en Algérie, est un pilier fondamental pour répondre aux menaces et aux risques sécuritaires par la coopération et l’échange de renseignements pour coordonner les actions de part et d’autre des frontières communes des quatre États membres, et pour s’appuyer sur leurs propres capacités et leurs forces. L’Algérie reste convaincue que le CEMOC constitue un mécanisme efficace et utile pour la coopération avec d’autres partenaires. Il convient de rappeler que le 9 février 2021, Bamako a accueilli une réunion des chefs d’état-major du CEMOC, en présence de tous les États membres. Cela indique que les pays concernés adoptent toujours le CEMOC comme un moyen de coopération entre eux. La Mauritanie assure actuellement la présidence tournante de ce comité.

    Q : La France travaille au déploiement d’une force européenne dans la région du Sahel, plus précisément dans le nord du Mali. Quelle est la position de l’Algérie par rapport à cette force ?

    R : Dans mes réponses aux deux questions précédentes, j’ai indiqué que les positions de l’Algérie sont fondées sur des principes et découlent du rejet de toute forme d’intervention militaire étrangère pour résoudre les problèmes sécuritaires et militaires des pays de la région, au Sahel, en Afrique en général, ou au Moyen-Orient. L’expérience a montré que les interventions militaires étrangères ne résolvent pas les problèmes. Elles compliquent plutôt les problèmes et les approfondissent.


    Source : Al Akhbar, 22 mars 2021

    Tags : Mauritanie, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, coopération,

  • Le Maroc estime que l’historien Maati Monjib «porte atteinte à l’image du royaume»

    Le ministère marocain de l’Intérieur a accusé, mercredi 24 mars dans la soirée, l’historien franco-marocain Maati Monjib de «porter atteinte à l’image du royaume en matière des droits de l’Homme» avec des «déclarations irresponsables» faites à sa sortie de prison.

    «Ces manœuvres abjectes ne sauront dissuader les institutions de l’État de poursuivre l’application correcte et ferme des dispositions juridiques à l’encontre de tous ceux qui croient bénéficier de l’immunité juridique pour le simple fait qu’ils détiennent la double nationalité», a averti le ministère dans un communiqué.

    Incarcéré depuis trois mois pour des accusations de fraude, le défenseur des droits humains a été remis en liberté provisoire mardi 23 mars sur décision du juge d’instruction, après 19 jours de grève de la faim. À sa sortie de prison, l’intellectuel connu pour ses critiques ouvertes contre le pouvoir a affirmé que son arrestation était liée à un article récent intitulé «l’infrastructure secrète qui menace la sécurité des Marocains» dans lequel il évoquait notamment «l’État parallèle» qui «cible» les militants au Maroc.

    «Les accusations contre moi sont fabriquées par la police politique maintenant que je jouis de la liberté provisoire, je vais militer pour la libération des autres détenus» d’opinion, a déclaré le sexagénaire, visiblement amaigri mais toujours combatif. Le ministère de l’Intérieur a «réfuté catégoriquement» ces «allégations tendancieuses» dans son communiqué. Monjib «a porté atteinte aux institutions de l’État», en évoquant «de mauvaise foi et loin de la réalité des concepts comme la « police politique », la « sécurité politique » et « l’existence d’une structure secrète menaçant la sécurité des Marocains »», dit ce texte.

    Les propos de l’historien ont été largement partagés sur les réseaux sociaux et sa libération a été saluée par ses soutiens au Maroc et à l’étranger : l’ONG Human Rights Watch a notamment appelé à «rester vigilants, car ce n’est pas fini», tandis que RSF demandait «l’abandon de toutes les poursuites iniques lancées contre des journalistes au Maroc». Monjib, 60 ans, avait été interpellé fin décembre dans le cadre d’une enquête préliminaire pour «blanchiment de capitaux», une arrestation «abusive», selon lui.

    Le Figaro, 285 mars 2021

    Tags : Maroc, Maati Monjib, presse, journalistes, répression,

  • La bataille diplomatique pour le Sahara occidental en Europe : le Maroc perd des positions

    Néstor Prieto

    Le conflit du Sahara occidental a de multiples facettes : la guerre qui a suivi l’occupation marocaine (1975-1991) s’est développée parallèlement à une bataille diplomatique constante, parfois plus dure et aux conséquences plus dommageables que sur le terrain militaire.
    Cette bagarre diplomatique, à la différence du conflit armé, n’a connu ni trêve ni cessez-le-feu. Durant ces plus de 40 ans de conflit, les structures diplomatiques marocaines et sahraouies, bien huilées, ont lutté sans discontinuer dans toutes les sphères internationales, soit directement, soit indirectement par l’intermédiaire de leurs alliés respectifs.
    L’Union européenne est un élément clé du conflit : le siège de la France au Conseil de sécurité des Nations unies, le rôle de l’Espagne en tant que puissance administrante de jure et l’influence mondiale du club communautaire ont fait de cet espace l’un des champs de bataille diplomatique prioritaires pour les deux parties.
    L’UE, entre lobbies et intergroupes
    Le Maroc, conscient des avantages du maintien du statut actuel, puisqu’il contrôle de facto le territoire et exploite ses richesses, fonde sa stratégie diplomatique sur le torpillage de toute tentative de référendum et l’érosion de la projection internationale de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Ce deuxième aspect complète le premier, car faire taire la pression de la communauté internationale sur son occupation laisse un horizon dégagé à Mohammed VI.
    La monarchie alaouite a toujours bénéficié du soutien total de la France, qui a fait du Maroc son principal centre d’influence en Afrique, ce qui a entraîné une complicité mutuelle dans la politique internationale. La France, que ce soit avec des gouvernements sociaux-démocrates, républicains ou libéraux, a opposé son veto au Conseil de sécurité de l’ONU à toutes les initiatives contraires aux intérêts de son partenaire, notamment par le veto qui, en 2013, a interdit à la MINURSO de surveiller les violations des droits de l’homme sur le territoire.
    L’autre acteur européen clé, l’Espagne, évite d’assumer ses responsabilités internationales envers son ancienne colonie et affronte le conflit du Sahara comme s’il s’agissait d’un État tiers. Les relations conflictuelles avec le Maroc voisin, qui contrôle le flux de migrants et le trafic de drogue vers la péninsule ibérique et les îles Canaries comme moyen de pression, sont largement à l’origine de cette position tiède.
    Cependant, le reste des pays européens ne s’est pas montré clairement aligné sur Rabat, et le fait est que la majorité du club communautaire prône « une solution juste, durable et mutuellement acceptable », un euphémisme utilisé par ces pays pour justifier leur profil bas dans le conflit. Il ne fait aucun doute que le non-alignement avec le Maroc ne profite pas pour autant à la RASD, qui n’est toujours reconnue comme un État par aucun État membre de l’UE.
    Dans l’UE, le Maroc a combiné la diplomatie ordinaire avec des méthodes nouvelles et sophistiquées de pression et d’influence. Le Sahara occidental est « la priorité » de la politique étrangère du pays et de son corps diplomatique, qui exerce une pression politique sur les administrations tout en offrant d’excellents contrats économiques pour l’exploitation des ressources naturelles dans les territoires occupés. En outre, l’UE profite du faible coût de la main-d’œuvre et des prix bas pour l’achat de matières premières au Maroc, qui est l’un des principaux exportateurs de fruits, de légumes et de poisson.
    Le Maroc menace et fait pression sur les pays de l’UE de diverses manières. En 2016, il a refusé l’autorisation à Ikea d’ouvrir un magasin à Casablanca et a déclaré un boycott général des produits suédois en raison de la décision du Parlement scandinave de reconnaître la RASD, ce qui ne s’est finalement pas produit. En 2016, le gouvernement marocain a officiellement suspendu toutes ses relations avec l’UE à la suite de la décision de la Cour européenne de justice annulant l’accord agricole entre les deux parties incluant l’exploitation des terres du Sahara occupé. Peu de temps après, les relations ont été rétablies.
    Le cas le plus médiatisé est sans aucun doute la suspension de « tout contact » avec l’ambassade d’Allemagne à Rabat, une décision prise et communiquée par le ministre marocain des Affaires étrangères en personne, Nasser Bourita, qui concerne « tous les ministères et organismes ». La note a été divulguée à la presse et a déclenché une vive controverse en Allemagne, qui a convoqué l’ambassadeur alaouite dans le pays pour des consultations. Par ce geste diplomatique, posé en mars 2021, le Maroc entendait sanctionner « l’hostilité inhabituelle de l’Allemagne sur des questions fondamentales pour le Royaume », selon les propres termes de Bourita. Ces divergences ne seraient autres que le refus allemand d’ouvrir un consulat dans les territoires occupés et le maintien d’une position en faveur d’une « solution mutuellement acceptable qui tienne compte du droit à l’autodétermination reconnu par l’ONU », comme le rapporte la presse allemande.
    Récemment encore, au début de l’année 2020, Mohamed VI a émis une forte protestation diplomatique après une rencontre entre la ministre des Affaires sociales et de la Femme de la RASD, Suelma Beiruk, et le secrétaire d’État espagnol aux Droits sociaux, Nacho Álvarez. Cette réunion « technique » pour discuter de coopération dans le domaine du handicap a provoqué une grave crise diplomatique, selon des sources du ministère espagnol des Affaires étrangères, qui se sont empressées de rassurer le Maroc.
    À cela s’ajoutent la migration et le trafic de drogue, deux éléments que le Maroc contrôle d’une main de fer et dont le flux vers l’Europe oscille en fonction du scénario politique : la géographie le permet. Ainsi, à certains moments, le royaume alaouite facilite le trafic comme moyen de pression envers les pays européens. Une tactique terriblement efficace que la Turquie a également utilisée après la crise des migrants de 2016, lorsqu’elle est devenue un État tampon capable de menacer l’UE en ouvrant ou fermant ses frontières surpeuplées. Depuis le retour de la guerre au Sahara occidental, l’arrivée de migrants sur les côtes canariennes (au départ des villes du Sahara occidental occupé) s’est multipliée de près de 700% par rapport à 2019 selon le ministère de l’Intérieur espagnol : c’est devenu la route la plus meurtrière de toutes les routes existantes pour tenter d’entrer dans l’UE, près de 3 000 personnes tuées en moins de six mois.
    En outre, le Maroc est le plus grand producteur de résine de cannabis au monde et occupe la première place en tant qu’exportateur de cette drogue vers l’UE. En 2017, un rapport de la New Frontier Data Foundation indiquait que « l’Espagne reçoit d’énormes quantités de résine de cannabis du Maroc, représentant 72 % du total saisi dans l’UE en 2017 ». Ces données ont été confirmées par le dernier rapport sur les marchés de la drogue dans l’UE, réalisé par EUROPOL et l’Observatoire européen des drogues, qui a indiqué que le flux en provenance du Maroc était le plus important, la substance arrivant du pays jusque sous les latitudes les plus éloignées : Europe centrale, républiques baltes et même pays scandinaves.
    À ce facteur s’ajoute la politique économique intelligente du Maroc, qui, par l’intermédiaire de son corps diplomatique, offre également des contrats économiques avantageux aux gouvernements, aux entreprises et aux multinationales européennes pour faire des affaires dans les territoires occupés. À titre d’exemple, Siemens, Gamesa, Abengoa, Deutsche Bank, Enel Green Power et jusqu’à 30 grandes entreprises européennes bénéficient des facilités accordées par le Maroc.
    L’exploitation du secteur énergétique – construction de parcs éoliens et photovoltaïques -, du phosphate – extraction et distribution -, du BTP – en raison des immenses besoins logistiques du territoire – et de la pêche sont extrêmement rentables et constituent l’un des principaux arguments avancés par le Maroc pour que l’Europe reconnaisse sa souveraineté sur le Sahara occidental.
    Dans le cas de la pêche, il ne fait aucun doute que les riches zones de pêche sahraouies constituent l’option la moins chère et la plus proche pour exporter du poisson vers l’Europe. Les différents accords de pêche signés entre l’UE et le Maroc ont été déclarés illégaux par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour avoir exploité les ressources naturelles d’un territoire en attente de décolonisation, ce qui n’a pas semblé importer à l’Europe, qui a fait appel dans toutes les instances possibles, avec le Maroc, pour continuer à pêcher dans la zone.
    Parallèlement à ce travail politique et économique, effectué par les ambassades et consulats, le Maroc alloue des sommes importantes à la création de groupes de réflexion et de lobbies. Une pratique qu’il exerce dans le monde entier. Aux USA, il est le 17ème plus grand donateur de think tanks dans le pays, selon le rapport de janvier 2020 de Foreign Funding of Think Tanks in America, devant la France, d’autres pays européens et plusieurs multinationales. En Europe, ce travail de lobbying est devenu plus visible depuis la reprise de la guerre : présence dans les médias, rencontres avec d’anciennes autorités ou cadeaux à des gouvernements à différents niveaux.
    Cependant, les multiples canaux de pression et de travail des Marocains n’ont pas donné les résultats escomptés. Leur principal lobby en Europe, la Fondation EuroMedA, avec laquelle elle était active au Parlement européen, ne figure plus dans le registre européen des représentants d’intérêt particulier, comme le révèle le site français Africa Intelligence. L’organisation comptait des politiciens européens influents qui étaient complétés par un groupe d’amitié informel UE-Maroc présidé par l’eurodéputé français Gilles Pargneaux, qui a perdu son siège aux européennes en 2019.
    Cette structure avait pour but de contrebalancer le puissant intergroupe « Paix pour le peuple sahraoui », composé de plus de 100 députés européens et dont la présidence vient d’être renouvelée à Andreas Schieder du SPÖ autrichien. Une personnalité politique influente au sein de la famille social-démocrate européenne et dans son pays, où il a été secrétaire d’État aux Finances. Au cours de ses premières semaines à la tête de l’intergroupe, ses déclarations ont tendu les relations entre l’UE et le Maroc, qui traversent un moment compliqué après le clash avec l’Allemagne et avec l’arrêt imminent de la Cour de justice européenne, qui devrait de nouveau déclarer illégal l’accord de pêche en vigueur entre les parties.
    « Le conflit au Sahara occidental dure depuis plus de 40 ans et la population sahraouie a vécu tout ce temps sous l’occupation marocaine et dans des conditions humanitaires intolérables. L’ONU et l’UE ne doivent plus oublier le peuple du Sahara Occidental. En tant que président de l’Intergroupe, je m’efforcerai de faire en sorte que l’UE prenne la tête des efforts internationaux visant à résoudre le conflit », a affirmé M. Schieder.
    À cela s’ajoute le vaste réseau de délégations que le Front Polisario possède sur le vieux continent et dans l’UE elle-même – dirigé par le diplomate Ubbi Bouchraya – et au harcèlement juridique incessant que la RASD mène contre les pays et les entreprises qui exploitent les ressources naturelles du Sahara occidental. Ces victoires juridiques ont considérablement découragé l’implication économique des multinationales sur le territoire.
    La marocanité du Sahara, une tentative ratée
    La reconnaissance par Donald Trump de la « marocanité » du Sahara occidental est peut-être le plus grand succès diplomatique pour les Alaouites depuis la signature des accords de paix en 1991. Si la déclaration usaméricaine n’implique pas un changement du statut international du territoire, qui, selon les Nations unies et la grande majorité de la communauté internationale, reste un « territoire non autonome » en attente de décolonisation, elle renforce et enhardit les aspirations alaouites. Surtout, elle rend difficile le déblocage de la paralysie dans laquelle le conflit s’est enlisé depuis que le Maroc a refusé toute possibilité d’organiser un référendum dans les années 2000, car les USA, par action ou par omission, sont un acteur capable de ralentir ou d’encourager les tièdes efforts internationaux qui étaient sur la table avant la reconnaissance.
    Cette décision a ouvert la voie à une poignée d’États pour suivre l’exemple des USA, ce que nous avons déjà vu dans le conflit palestinien avec la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et le transfert des ambassades dans la ville. Une déclaration tout aussi unilatérale, loin du droit international, mais qui a réussi à entraîner plusieurs pays dans sa sphère d’influence : le Honduras, le Paraguay, le Guatemala, Nauru ou l’Australie, tous sous le parapluie géopolitique des USA et avec à la clé de juteux accords commerciaux signés avec Israël.
    Les USA ayant ouvert la porte, le Maroc et sa diplomatie ont utilisé la même formule, en faisant pression sur les États partageant les mêmes idées pour qu’ils suivent les traces de Trump. Mais cette fois, il n’ a pas eu de chance, aucun pays n’a reconnu le Sahara occidental comme marocain, en grande partie parce que la décision est intervenue dans la dernière ligne droite de son mandat et parce que le statut juridique du Sahara occidental est encore plus fort que celui de la Palestine.
    Les efforts diplomatiques alaouites se sont ensuite concentrés sur la tentative d’obtenir de l’Europe d’emboîter le pas et d’ouvrir au moins des consulats dans les territoires occupés – une reconnaissance indirecte de la souveraineté – en faisant pression sur plusieurs États et en offrant en échange une compensation financière substantielle. M. Bourita a déclaré que l’Europe devait « sortir de sa zone de confort ». Le rejet unanime de l’Europe a été l’une des raisons de la rupture des relations avec l’Allemagne, qui maintient une position plus ferme au milieu de la tiédeur qui caractérise la politique étrangère européenne.
    Le Maroc n’a pas eu non plus la chance d’obtenir un soutien pour le « Plan d’autonomie » qu’il offre au Sahara, un cadre que Mohammed VI présente comme une alternative au référendum approuvé par l’ONU. Lors d’une conférence convoquée en janvier 2021, profitant de la confusion du départ de Donald Trump, il n’a réussi qu’à faire participer la France à la réunion.
    Au vu des derniers mouvements, la diplomatie marocaine enhardie semble avoir mal calculé sa stratégie en Europe, qui rejette le rapprochement avec Rabat et sanctionne sa politique étrangère « insolente » sans la condamner ouvertement. Ce scénario ne profite pas non plus de manière significative au peuple sahraoui, qui continue de considérer l’UE comme un acteur passif qui refuse d’assumer son rôle potentiel dans le déblocage du conflit.
    Tlaxcala, 23 mars 2021
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Européenne, ONU,
  • Le Maroc, un Etat voyou et colonialiste

    Lorsqu’on découvre, en parcourant le bilan des activité des services de sécurité de ces derniers jours, que ces derniers ont saisi pas moins de 9 quintaux de drogue en provenance du Maroc, l’on ne peut que rester pantois devant ceux qui réclament la réouverture des frontières entre l’Algérie et le pays voisin. 

    En effet, en laissant faire les trafics en tout genre, tout le long de la frontière, le gouvernement marocain se comporte comme un cartel de maffieux qui use de moyens pour le moins, peu conventionnels, pour gérer la grande pression sociale qui couve depuis des années. 
    Symptomatiques de l’échec de toutes les politiques mises en place depuis plus de cinquante ans, le trafic de drogue impose une situation de fait, totalement kafkaïenne et inimaginable dans le monde entier en matière de gestion du voisinage entre deux nations souveraines. Il faut savoir que dans les deux plaies qui font vraiment mal au Maghreb et qui menacent de mettre en place une sorte de Maghreb parallèle de la criminalité, le royaume marocain donne l’impression de s’en laver les mains. Il laisse à l’Algérie tout le poids du trafic et ne fait aucun effort dans le sens de la lutte contre les trafiquants de drogue. 
    Il suffirait de consulter l’actualité de ces dernières années pour constater que toutes les arrestations, sans exception aucune, ont été opérées sur les territoires algériens. Ce sont les douaniers, les gendarmes, les soldats et les policiers algériens qui font face à ce dangereux phénomène qui, faut-il le souligner, menace la stabilité de tout le Maghreb. 
    Les statistiques et les communiqués des services de sécurité algériens attestent de cet état de fait. Le voisin marocain assiste à l’aggravation du trafic, sans bouger le petit doigt. Les multiples rencontres entre les ministres de l’Intérieur des deux pays que ce soit dans le cadre de l’UMA lorsque celle-ci avait un peu de sens et dans celui des 5+5, n’ont, pour ainsi dire, servi à rien. 
    Rabat semble fermée à toute logique d’Etat en ouvrant des territoires entiers à des trafiquants notoires qui y ont élu domicile et exploitent les populations autochtones en toute sécurité. Dans le même temps, Alger consent des ressources considérables pour faire face aux activités criminelles de ces bandits. 
    Dans cette équation quelque peu unique dans le monde, il est objectivement impossible de construire quoi que ce soit de durable avec un voisin qui, en plus d’être le premier producteur de drogue ne cache pas ses ambitions colonialistes au Sahara occidental.
    Par Nabil G.
    Ouest Tribune, 25 mars 2021
    Tags : Maroc, cannabis, drogue, Etat narco-terroriste, Sahara Occidental,
  • Maroc-Sahara occidental : En tournant le dos à la paix, le Makhzen joue sa survie

    La politique de la « chaise vide » pratiquée durant de longues années a échoué. Le retour de Rabat au sein de l’Union africaine avait comme arrière-pensée d’exclure la République sahraouie, membre fondateur de l’organisation continentale. En vain !Le régime marocain risque, en poursuivant sa guerre dans les territoires sahraouis occupés et en persistant à tourner le dos à la paix, de se retrouver dans un tunnel, ont averti des observateurs pour qui la stratégie de Rabat pour retirer le dossier sahraoui de l’Union africaine (UA) « a échoué ». Le Maroc, qui persiste à tourner le dos à la paix et à faire fi des décisions de la légalité internationale, œuvre, depuis son retour, en 2017 au sein de l’UA, à l’exclusion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et au retrait du dossier de cette dernière colonie en Afrique de l’agenda de l’UA, initialement créée pour la libération des peuples africains de l’occupation et de l’apartheid.

    Force est de constater, néanmoins, que cet objectif d’exclure la RASD pour la réalisation duquel le régime du Makhzen a longuement œuvré à travers sa politique de la chaise vide « s’est évaporé », quelques mois après ce retour, soulignent ces observateurs. À ce propos, ils estiment que le coup de grâce à la stratégie misant sur une réintégration au détriment de la RASD a été apporté par la décision du Sommet extraordinaire de décembre dernier pour « faire taire les armes, de réinscrire la question du Sahara Occidental dans l’agenda du CPS » et par sa décision, rendue publique jeudi dernier par la Commission de l’UA sur la réunion du 9 mars en cours, qui a remis la question sahraouie dans son véritable contexte de décolonisation, en insistant sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, ainsi que sur la responsabilité de l’organisation continentale. 
    Tourner la page de la marginalisation du rôle de l’UA concernant le dossier du Sahara Occidental et proclamer son retour fort et l’attachement au rôle UA-ONU, en concert et en complémentarité sur ce dossier, sont entre autres décisions importantes du Conseil. L’accent est mis, dans ce sens, sur l’impératif respect des frontières, le bannissement du recours à la force ou à la menace d’y recourir entre les pays membres, et l’acceptation d’un règlement pacifique à travers le dialogue et la négociation. Sur le plan opérationnel, le CPS a défini les objectifs des négociations prévues entre les deux États membres, la RASD et le Maroc. Il a été décidé, également, l’organisation d’une visite sur le terrain pour évaluer la situation et lever, dans les meilleurs délais, un rapport au Conseil et la prise des dispositions pour la réouverture du Bureau de l’UA à Laâyoune occupée. 
    Dans le cadre de ces décisions, le CPS a rappelé le mandat octroyé à l’envoyé de l’UA qui est appelé à reprendre d’urgence son engagement auprès des parties en conflit, et demandé aux trois membres africains du Conseil de sécurité de l’ONU de défendre cette position commune au sein du Conseil. Suite à la défection de Rabat lors la dernière réunion du CPS consacrée à l’examen du conflit au Sahara Occidental, et devant son « rejet attendu » des décisions du Conseil, des observateurs ont prévenu que « si le Maroc persiste dans sa guerre dans les territoires sahraouis occupés et continue à tourner le dos à la paix, il ira tout droit vers l’implosion, et la monarchie risque de se retrouver dans un long tunnel duquel elle n’en sortira pas indemne ». Rappelons que le Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine (CPS) a demandé au Maroc et à la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de s’engager dans des « pourparlers directs » et sans « conditions préalables », en vue de parvenir à un « règlement définitif » du conflit au Sahara Occidental, qui garantit au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination.
    L’Alliance d’Europe centrale et orientale solidaire avec le peuple sahraoui

    L’Alliance d’Europe centrale et orientale de solidarité avec le peuple sahraoui a réaffirmé, ce vendredi, son engagement de poursuivre ses activités de solidarité en faveur de la décolonisation du Sahara Occidental, condamnant avec « fermeté » les violations des droits de l’Homme, perpétrées par le Maroc dans les territoires occupés. 
    « L’Alliance CEE et tous les autres activistes des organisations de la société civile ont réaffirmé qu’ils poursuivraient leurs activités de solidarité avec le peuple sahraoui dans son processus de décolonisation depuis longtemps attendu », indique un communiqué diffusé à Budapest en Hongrie. Il y a une semaine (dimanche 14 mars), l’Alliance avait tenu une conférence de solidarité avec le peuple sahraoui à laquelle ont pris part 25 participants de douze pays, représentant différentes organisations de la société civile, principalement des groupes de solidarité avec le Sahara Occidental, des militants pour les droits humains et des partis politiques. La conférence s’inscrivait dans le cadre de la commémoration du 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). 
    Le coprésident de l’Alliance, le Hongrois Matyas Benyik, a souligné que les membres de l’Alliance CEE « défendaient la légalité internationale et les droits du peuple sahraoui », déclarant : « le Sahara Occidental appartient aux Sahraouis. Le Maroc est une force d’occupation illégale et n’a aucune souveraineté » sur ce territoire. L’Alliance d’Europe centrale et orientale de solidarité avec le peuple sahraoui est coprésidée par des représentants de quatre pays : la Hongrie, la Roumanie, la Russie et la Slovénie.
  • Sénégal : Trafic de drogue : Massoukha Mbengue arrêté au Maroc, ses 2 complices à Dakar…

    ParMaimouna SANÉ

    Présumé trafiquant de drogue, le jeune sénégalais Massoukha Mbengue a été arrêté par la police marocaine. Il avait été accusé par Fatou Kiné Ndiaye, étudiante sénégalaise au Maroc, de lui avoir remis de la drogue.

    Le jeune trafiquant arrêté au Maroc

    C’est à l’aéroport Mouhamed V que la jeune étudiante « Gp » a été arrêtée, alors qu’elle s’apprêtait à embarquer pour Dakar. C’est le consulat du Maroc au Sénégal qui a mis en branle ses agents pour permettre aux policiers marocains de mettre la main sur le trafiquant Massoukha Mbengue à Agadir (Maroc).

    Ses complices tombent à Dakar

    Deux autres personnes également impliquées dans cette histoire, notamment celle qui devait recevoir le colis à Dakar, ont été arrêtées par la police sénégalaise, selon le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Moïse Sarr.

    Les faits

    Pour rappel, tout est parti lorsque Fatou Kiné Ndiaye, étudiante de 22 ans au Maroc, a fait une annonce qu’elle fera un GP (Gratuité partielle, nom donné aux personnes qui convoient des colis pendant leurs voyages), la veille de son voyage au Sénégal pour des vacances. Le mis en cause saute sur l’occasion pour qu’elle lui transporte des paires de chaussures qui contenaient en réalité de la drogue. La jeune femme sera arrêtée au cours des contrôles à l’aéroport de Casablanca. L’affaire déclenche une grande polémique et la traque du trafiquant est alors lancée, notamment sur les réseaux sociaux.

    Senego, 24 mars 2021

    Tags : Sénégal, Maroc, haschich, cannabis, Massoukha Mbengue, Fatou Kiné Ndiaye,

  • Mauritanie : Le Président de la République reçoit un message du Président sahraoui

    Le Président de la République, Son Excellence Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a reçu mercredi après-midi, un message écrit de son frère, Son Excellence M. Ibrahim Ghaly, Président de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD).

    Le message a été remis par M. Béchir Moustapha Sayed, membre du Secrétariat national du Front Polisario, ministre Conseiller chargé des Affaires politiques à la Présidence sahraouie, lors d’une audience que lui a accordée le Président de la République.

    Le message traitait de l’évolution de la question sahraouie et des relations bilatérales.

    AMI, 24 mars 2021

    Tags : Mauritanie, RASD, Sahara Occidental, Maroc,