Étiquette : Maroc

  • UA : Le CPS demande au Maroc et à la RASD de s’engager dans des pourparlers directs et sans préconditions

    Le Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine (CPS) a demandé, jeudi, au Maroc et à la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de s’engager dans des “pourparlers directs” et sans “conditions préalables” en vue de parvenir à un “règlement définitif ” du conflit au Sahara Occidental, qui garantit au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination.

    Le CPS ” demande au Royaume du Maroc et à la République arabe sahraouie démocratique de cesser immédiatement les hostilités et d’engager le dialogue, de créer un environnement propice à des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable et conformément à l’article 4 de l’Acte constitutif de l’UA et aux dispositions pertinentes du Protocole relatif au CPS”, indique l’organe décisionnel de l’organisation africaine dans le communiqué final de sa réunion du 9 mars au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, rendu public jeudi.

    Se déclarant “préoccupé” par l’impasse persistante dans laquelle se trouve le processus politique engagé sous les auspices des Nations unies, le Conseil a tenu à rappeler que le plan de paix onusien devait ” parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental”.

    Le CPS a également demandé à la Commission de l’UA de prendre d’urgence les mesures nécessaires pour la réouverture du Bureau de l’UA à Laayoun, au Sahara occidental occupé, afin de permettre à l’Union africaine de réactiver son rôle dans la recherche d’une solution politique à ce conflit de longue date.

    A cet effet, le Conseil a ordonné d’entreprendre une mission de terrain dans la région, dès que possible, afin de faire le suivi, sur place, de la situation.

    Soulignant le rôle de l’organisation africaine dans le règlement du conflit, le CPS a décidé que la Troika de l’UA revitalise d’urgence son engagement avec le Maroc et la RASD en vue de trouver pacifiquement une solution permanente à la crise.

    L’organe décisionnel de l’UA a également décidé de s’acquitter de son mandat sur le conflit, en examinant la situation au Sahara occidental le cas échéant, au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, y compris en recevant des informations de la Troïka de l’UA.

    Il s’est dit aussi “Conscient du rôle historique de l’OUA/UA en tant que garant du plan de règlement du conflit du Sahara occidental signé par les deux parties en 1991, et qui a conduit au déploiement de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) pour superviser le cessez-le-feu et organiser un referendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental”.

    Tout en Reconnaissant le rôle “crucial” de l’ONU dans l’exercice de sa responsabilité de trouver une solution durable à la crise, le CPS a exhorté le SG de l’ONU à accélérer la nomination d’un nouvel envoyé personnel, qui va travailler en “étroite collaboration avec l’UA, conformément aux dispositions de la Charte des Nations unies et du cadre UA-ONU pour un partenariat renforcé dans le domaine de la paix et de la sécurité”.

    Le CPS a demandé, en outre, au SG de l’ONU de charger le Conseiller juridique des Nations unies de fournir un avis juridique sur l’ouverture de consulats dans le territoire non autonome du Sahara occidental.

    La Commission de l’UA a été chargée de transmettre le présent communiqué aux deux Etats membres, le Maroc et la RASD, pour qu’ils prennent des mesures immédiates, ainsi qu’au SG de l’ONU et au Coordonnateur des membres africains du Conseil de sécurité de l’ONU pour diffusion ultérieure en tant que document de travail officiel du Conseil de sécurité de l’ONU.

    Les trois membres africains du Conseil de sécurité, le Kenya, le Niger et la Tunisie, sont invités à faciliter la coordination entre le CPS de l’UA et le Conseil de sécurité des Nations Unies sur cette question.

    Algérie54, 19 mars 2021

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Union Africaine, Conseil de Paix et Sécurité,

  • Maroc-Espagne : Podemos conteste la légalité des rapatriements depuis les Iles Canaries

    La légalité des expulsions depuis les îles Canaries vers le Maroc et la Mauritanie est mise en doute

    Sira Rego, membre du Parlement européen et porte-parole d’Izquierda Unida Podemos, avertit que les expulsions, qui ont lieu systématiquement, avec une certaine fréquence et un certain nombre de lieux, peuvent être considérées comme des refoulements collectifs qui, en outre, ne garantissent pas l’accès à une procédure régulière pour les migrants détenus dans les macrocampos des îles, comme le stipulent les normes européennes.

    Bruxelles, le 17 mars 2021.

    L’eurodéputée de Unidas Podemos et porte-parole d’Izquierda Unida, Sira Rego, se demande si les déportations qui sont effectuées vers le Maroc et la Mauritanie depuis les îles Canaries respectent la Convention européenne des droits de l’homme, car elles peuvent être considérées comme des retours collectifs de migrants qui, en outre, ne se voient pas garantir l’accès à une procédure régulière comme le stipule la directive sur le retour.

    « Lors de notre dernière visite aux îles Canaries, nous avons pu parler à différentes organisations qui nous ont assuré que chaque semaine, il y a des vols d’expulsion vers le Maroc et la Mauritanie. Ce sont des vols qui sont programmés et qui ont un nombre de places attribuées à l’avance, ce qui en fait des expulsions collectives systématiques, ce qui est contraire au protocole 4 de la Convention européenne des droits de l’homme », explique Rego.

    En ce sens, la porte-parole de l’UI avertit dans une question parlementaire que les personnes expulsées ne se voient pas garantir « le droit à une procédure régulière » et demande à la Commission européenne de donner son point de vue sur ce qui se passe aux îles Canaries et de préciser si elle finance ces vols d’expulsion.

    « Nous savons que les articles 12, 13 et 14 de la directive 2008/115/CE, qui établissent une procédure régulière, le droit de recours et les garanties préalables au retour que doivent respecter les États membres, ne sont pas respectés », déclare l’eurodéputé de United We Can.

    Cette norme européenne réglemente également l’expulsion des migrants vers un pays dont ils ne sont pas originaires, sur la base d’accords bilatéraux des États membres ou de l’UE elle-même.

    Dans sa question, Rego demande également à la Commission de préciser si les expulsions sont couvertes par la directive : « Dans ces vols d’expulsion, il est possible qu’un migrant né dans un pays autre que la Mauritanie ou le Maroc se retrouve dans ces pays simplement parce qu’il existe un accord de coopération. Quel que soit le statut administratif, nous parlons de personnes extrêmement vulnérables qui sont abandonnées par l’UE et les pays qui reçoivent ces vols ».

    Tercera Información, 17 mars 2021

    Tags : Espagne, Maroc, migration, rapatriement, déportation, Iles Canaries,

  • UA : Le CPS prend une décision favorable au Sahara occidental malgré l'intense lobbying marocain

    Par Lila Ghali

    Le Conseil de la paix et de la sécurité (CPS) de l’Union africaine insiste sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination ainsi que sur la responsabilité de l’organisation continentale.
    Telle a été la décision du CPS lors de sa réunion du 09 mars dernier consacrée, en partie, à la question sahraouie en dépit d’un intense lobbying et d’une féroce campagne médiatique menés par Rabat, visant à faire croire à l’échec de ladite réunion
    La décision du CPS remet la question sahraouie dans son véritable contexte de décolonisation, en insistant sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination ainsi que sur la responsabilité de l’organisation continentale.
    Ni les contrevérités diffusées par la presse marocaine, ni les méthodes connues de la délégation du Maroc à l’UA, n’ont réussi à empêcher la diffusion de cette décision très favorable à la cause sahraouie.
    L’organe décisionnel de l’organisation africaine, prévoit également une série de mesures pour la réactivation du rôle de l’UA, notamment à travers la mobilisation du CPS, la réouverture du Bureau de l’UA à Laâyoune occupée, l’organisation d’une visite sur le terrain, le mandat octroyé à l’Envoyé de l’UA qui est appelé à reprendre d’urgence son engagement auprès des parties en conflit.
    Il rappelle, en outre, aux Nations unies l’impératif d’expédier le processus de désignation d’un envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU et de remettre sur les rails le processus de règlement sur des bases crédibles.
    Le Conseil interpelle aussi le SG de l’ONU afin de demander à son Conseiller juridique de fournir un avis juridique sur l’ouverture de consulats dans le territoire non autonome du Sahara occidental.
    Il est également demandé aux trois membres africains du Conseil de Sécurité de l’ONU, à savoir le Kenya, le Niger et la Tunisie, de défendre cette position commune au sein du Conseil. Il s’agira aussi pour eux de faciliter la coordination sur cette question entre le Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA et le Conseil de sécurité des Nations Unies.
    Algérie1, 19 mars 2021
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, Conseil de Paix et Sécurité,
  • Pays bas : Un marocain et un algérien clandestins contrôlés dans un train

    Pays Bas : La gendarmerie royale néerlandaise capture quatre étrangers dans un train près de Breda

    La gendarmerie royale néerlandaise a trouvé quatre ressortissants étrangers dans un train international près de Breda mardi. Les hommes originaires d’Algérie, du Maroc, de Libye et d’Irak n’étaient pas munis de documents de voyage valides.

    Le quatuor a été emmené dans une brigade pour une enquête plus approfondie. Plus tard dans la journée et mercredi, dix autres ressortissants étrangers ont été découverts ailleurs dans le pays.

    Ces « passagers » ont été trouvés dans des camions dans les ports de Hoek van Holland et d’Europoort. Sept d’entre eux venaient d’Algérie, d’Iran et du Maroc et l’identité des trois autres n’a pas encore été établie.

    Nu.nl, 17 mars 2021

    Tags : Pays Bas, migration, Maroc, Algérie, Libye, Irak,

  • Pays Bas : Arnoud van Doorn quitte la politique et part au Maroc

    L’homme politique de La Haye Arnoud van Doorn, du Parti de l’unité (PvdE), quitte la politique. Je vais quitter les Pays-Bas et aller au Maroc pour de bon », dit Van Doorn. Il quittera la politique municipale de La Haye dans un an, après les élections municipales de 2022.

    Les personnes qui me connaissent depuis un peu plus longtemps, qui me connaissent un peu, savent que je doute depuis longtemps de l’utilité de participer à la politique, lorsqu’il s’agit des intérêts de notre communauté. Cela ne servira à rien, il y a trop de divisions, nous n’y arriverons pas », a déclaré M. Van Doorn au lendemain des élections à la Chambre basse, où lui et son Parti de l’unité ont également tenté de remporter un siège à la Chambre. En vain, le parti – qui fonctionne sur la base de principes islamiques – n’a pas obtenu suffisamment de voix lors des élections.

    Vous le voyez à nouveau : un parti dissident subsiste », dit-il à propos de la défaite de DENK aux élections à la Chambre basse. Vous pouvez crier beaucoup depuis les coulisses, mais vous n’obtiendrez pas grand-chose au bout du compte. Au final, cela cause beaucoup de maux de tête, de frustration et de déception.

    C’est pourquoi M. Van Doorn dit qu’il n’a plus envie de faire son travail de politicien. Ça veut dire qu’on va faire autre chose, que je vais faire autre chose. Van Doorn sur ses projets d’avenir : « Ces dernières années, j’ai réussi dans les affaires avec quelques investissements à l’étranger, en Turquie, au Maroc et dans d’autres pays. Avec cela, j’ai pris la décision et j’ai eu l’opportunité de faire quelque chose d’autre’.

    Nous allons nous concentrer davantage sur nos projets au Maroc et sur les œuvres de bienfaisance », promet M. Van Doorn. Il souhaite également passer plus de temps avec sa famille. Et acquérir plus de connaissances, apprendre, étudier. Beaucoup plus utile. Nous avons aussi l’idée que nous pouvons faire plus là-bas, au Maroc. Il y a plus d’appréciation et de positivité là-bas qu’ici aux Pays-Bas ».

    Van Doorn et sa femme ont déjà une résidence secondaire à Marrakech. Sa femme Liesbeth Hofman confirme leur départ. Hofman est également un représentant du parti politique PvdE au conseil de La Haye. Mais il terminera son mandat sans encombre.

    M. Van Doorn est considéré comme un politicien controversé au sein du conseil de La Haye. En 2006, il est devenu membre du parti de l’époque, le LPF. Quelques années plus tard, il a rejoint le PVV de Geert Wilders, mais en 2011, il a rompu avec ce parti parce qu’il aurait truqué le budget du parti.

    Deux ans plus tard, il s’est converti à l’islam. La nouvelle a fait le tour du monde : un membre du PVV qui se convertit à la foi islamique. En 2013, il a rejoint le PvdE, qui était déjà actif au sein du conseil municipal de La Haye à l’époque.

    Mais le moment le plus bizarre de sa carrière date de l’été 2018. La conseillère municipale du PVV Willie Dille a publié une vidéo sur Facebook dans laquelle elle affirme avoir été kidnappée et violée par un groupe de musulmans. Elle a suggéré que Van Doorn était derrière le viol. Quelques jours après la publication de la vidéo, elle s’est suicidée. M. Van Doorn a réfuté ces allégations, mais a ensuite déclaré dans une interview qu’il n’excluait pas que les auteurs aient agi pour lui rendre service et ont mentionné son nom. Ses déclarations provoquent une énorme agitation.

    Le greffe du conseil municipal n’a pas encore reçu d’annonce officielle du départ de M. Van Doorn. Il n’est pas encore clair non plus si le PvdE participera aux élections municipales.

    Den Haag FM, 18 mars 2021

    Tags : Arnoud van Doorn, Pays Bas, Maroc,

  • Maroc : El Guerguerat s'invite à Figuig

    De nombreuses vidéos relayées sur les réseaux sociaux témoignent d’une vive tension dans la localité de Figuig. Des manifestations et sit-in quotidiens sont organisés au quotidien. Fait marquant, les manifestants scandent des slogans invitant « l’armée d’El Guerguerat » à intervenir à El Arja pour leur rendre le palmeraie d’El Arja. « Nous demandons d’utiliser l’armée qui est intervenu à El Guerguerat à El Arja », ont-ils revendiqué à l’unisson.

    Le long silence des autorités marocaines a laissé lieu à un autre slogan : « Le Makhzen négocie et nous on résiste! », ce qui a poussé le pouvoir à mobiliser la police et la gendarmerie en vue d’empêcher les agriculteurs marocains de se rendre dans le territoire algérien (voir vidéo). [youtube https://www.youtube.com/watch?v=9qVbjHRzapM]
    Ainsi, la propagande autour de l’agression d’El Guerguerat s’est retourné contre le régime. Les « vaillante soldats des FAR » sont sollicités pour donner une leçon à l’armée algérienne. Cependant, l’intervention de la police marocaine en vue de dissuader les agriculteurs marocains de se rendre dans la localité d’El Arja reflette les craintes des autorités marocaines de voir la crise se transformer en un conflit armé dont les conséquences seraient fatales pour le Maroc en raison de la situation économique et sociale explosive.
    Victime de la propagande du régime, la population de Figuig se vante de l’intervention à El Guertguerat qui, bien qu’elle a permis de rouvrir le passage aux marchandises, elle a mis Rabat dans le collimateur suite à sa violation de l’Accord Militaire N°1 après avoir investi la zone tampon d’El guerguerat et donné au Front Polisario une raison de reprendre la lutte armée.
    Tags : Maroc, Figuig, El Arja, Algérie, Sahara Occidental, El Guerguerat,
  • UA : Communiqué de la 984eme réunion du CPS tenue le 9 mars 2021

    Communique de la 984eme réunion du CPS tenue le 9 mars 2021, sur le suivi de la mise en œuvre du paragraphe 15 de la décision sur Faire taire les armes du 14eme Sommet extraordinaire

    Adopté par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), lors de sa 984eme réunion tenue le 9 mars 2021, sur le suivi de la mise en œuvre du paragraphe 15 de la décision sur Faire taire les armes du 14e Sommet extraordinaire :

    Le Conseil de paix et de sécurité,

    Prenant note des allocutions d’ouverture faites par S.E. le Président Uhuru Kenyatta de la République du Kenya en tant que Président du CPS pour le mois de mars 2021 ; et par le Président de l’UA, S.E. le Président Felix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo (RDC) ; S.E. le Président Brahim Ghali de la République Sahraouie; le Président de la Commission de l’UA, S.E. Moussa Faki Mahamat ; ainsi que des communications faites respectivement par l’Envoyé Spécial de l’UA sur le Sahara Occidental, l’ancien Président du Mozambique, S.E. Joaquim Alberto Chissano, le Commissaire à la paix et à la sécurité S.E. Ambassadeur Smail Chergui et de la Représentante du Secrétaire Général des Nations Unies, S.E. Hanna Tetteh ;

    Rappelant la Décision de la Conférence [Assembly/AU/Dec.693(XXXI) et le paragraphe 15 de la Décision du 14e Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement, tenu le 6 décembre 2020, sur le thème  » Faire taire les armes : créer des conditions propices au développement de l’Afrique « ,

    Rappelant également ses décisions antérieures sur la situation au Sahara occidental, en particulier le Communiqué [PSC/AHG/COMM.4 (DXLVII) ] adopté lors de sa 547e réunion tenue le 26 septembre 2015, à New York, au niveau des chefs d’État et de gouvernement, dans lequel le Conseil a exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à assumer pleinement ses responsabilités et à prendre toutes les mesures nécessaires pour résoudre rapidement le conflit au Sahara occidental et trouver une réponse efficace aux questions relatives au respect des droits de l’homme et à l’exploitation illégale des ressources naturelles du territoire ; ainsi que le communiqué [PSC/PR/COMM(DCLVIII)] adopté lors de sa 668e réunion tenue le 20 mars 2017 ;

    Guidé par les principes consacrés par l’Acte constitutif, la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme, ainsi que par les dispositions du Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité ;

    Conscient du rôle historique de l’OUA/UA en tant que garant du plan de règlement du conflit du Sahara occidental signé par les deux parties en 1991, qui a conduit au déploiement de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour superviser le cessez-le-feu et organiser un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental ;

    Rappelant les dispositions du chapitre VIII de la Charte des Nations unies sur le rôle des arrangements régionaux dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, et soulignant la nécessité de forger une coopération et un partenariat plus étroits entre l’Union africaine et les Nations unies pour la promotion et le maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique ;

    Soulignant la nécessité pour l’Union africaine de jouer son rôle dans la recherche d’une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental, en travaillant pour soutenir les efforts menés par les Nations unies ; et

    Agissant en vertu de l’Article 7 de son Protocole, le Conseil de paix et de sécurité, et en conformité avec la Décision 693 de la Conference et 15 de la Décision du 14e Sommet extraordinaire,

    1. Note avec une profonde préoccupation la reprise de la confrontation militaire entre le Royaume du Maroc et la République Sahraouie, en violation des accords de cessez-le-feu, notamment l’Accord Militaire numéro 1 ; et note également avec inquiétude les répercussions préoccupantes de ce conflit sur la stabilité de la région et sur l’état de la paix et de la sécurité sur le continent ;

    2. Se déclare préoccupé par l’impasse persistante dans laquelle se trouve le processus politique engagé sous les auspices des Nations unies dans le but de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ;

    3. Souligne l’urgente nécessité de redoubler d’efforts pour faciliter un règlement définitif du conflit, conformément aux dispositions pertinentes de l’Acte constitutif de l’UA, notamment l’Article 4 (e) sur le règlement pacifique des conflits entre les États membres et l’Article 4 (f) sur l’interdiction du recours à la force ou à la menace de recours à la force entre les États membres de l’Union ;

    4. Décide:

    (I) Que la Troïka de l’UA devrait revitaliser d’urgence son engagement avec le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique en vue de trouver pacifiquement une solution permanente à la crise ;

    (II) Que le Conseil de paix et de sécurité s’acquitte de son mandat sur le conflit du Sahara occidental, conformément aux dispositions pertinentes du Protocole et aux décisions pertinentes de la Conférence, en examinant la situation au Sahara occidental le cas échéant, au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, y compris en recevant des informations de la Troïka de l’UA;

    (III) De demander au Royaume du Maroc et à la République arabe sahraouie démocratique de cesser immédiatement les hostilités et d’engager le dialogue, de créer un environnement propice à des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable et conformément à l’Article 4 de l’Acte constitutif de l’UA et aux dispositions pertinentes du Protocole relatif au CPS ;

    (IV) De demander également à la Commission de l’UA de prendre d’urgence les mesures nécessaires pour la réouverture du Bureau de l’UA à Laayoune, au Sahara occidental, afin de permettre à l’UA de réactiver son rôle dans la recherche d’une solution politique à ce conflit de longue date ;

    (V) D’entreprendre une mission de terrain dans la région, dès que possible, afin de faire le suivi, sur place, de la situation ;

    5. Reconnaît le rôle crucial de l’ONU dans l’exercice de sa responsabilité de trouver une solution durable à la crise ; exhorte le Secrétaire général de l’ONU d’accélérer la nomination d’un nouvel envoyé personnel et invite le nouvel envoyé personnel à travailler en étroite collaboration avec l’UA, conformément aux dispositions de la Charte des Nations unies et du cadre UA-ONU pour un partenariat renforcé dans le domaine de la paix et de la sécurité ; demande en outre au Secrétaire général de l’ONU de demander au Conseiller juridique des Nations unies de fournir un avis juridique sur l’ouverture de consulats dans le territoire non autonome du Sahara occidental ;

    6. Encourage l’Envoyé spécial de l’UA pour le Sahara occidental à reprendre d’urgence son engagement auprès des parties au conflit, afin de soutenir les efforts menés par les Nations unies en vue de trouver une solution durable au Sahara occidental et demande à toutes les parties concernées de coopérer pleinement à cet égard ; demande également au Président de la Commission de l’UA de fournir le soutien nécessaire à l’envoyé spécial de l’UA pour le Sahara occidental ;

    7. Demande à la Commission de l’UA de transmettre le présent communiqué aux deux États membres, à savoir le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique, pour qu’ils prennent des mesures immédiates ; demande également à la Commission de l’UA de transmettre le présent communiqué au Secrétaire général des Nations Unies et au Coordonnateur des membres africains du Conseil de sécurité des Nations Unies (A3) pour diffusion ultérieure en tant que document de travail officiel du Conseil de sécurité des Nations Unies ; demande en outre à l’A3, à savoir le Kenya, le Niger et la Tunisie, de faciliter la coordination entre le CPS de l’UA et le Conseil de sécurité des Nations Unies sur cette question ; et

    8. Décide de rester activement saisi de la question.

    Conseil de Paix et Sécurité de l’Union Africaine, 18 mars 2021

    Tags : Union Africaine, Conseil de Paix et Sécurité, Maroc, Sahara Occidental,


  • Albawaba : Le Maroc légalisera-t-il bientôt le haschisch ?

    Selon le ministère de l’intérieur marocain, la légalisation du cannabis à usage médical positionnera le pays sur un marché mondial qui connaît une croissance annuelle de 30 % et de 60 % par an en Europe.

    Le gouvernement marocain a ratifié la semaine dernière un projet de loi visant à légaliser l’usage médical du cannabis, mais a maintenu l’interdiction de son usage récréatif.



    Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre a déclaré avoir « approuvé un projet de loi visant à légaliser l’utilisation et la culture du cannabis à des fins médicales et industrielles légitimes. »

    Le Parlement doit toutefois encore donner son approbation finale à la législation.

    Selon le préambule du projet de loi, le Maroc espère attirer « des investissements mondiaux en attirant des entreprises spécialisées dans les utilisations légitimes du cannabis à des fins médicales et industrielles ».

    Le projet de loi prévoit la création d’une agence nationale chargée de réglementer le secteur et l’établissement de coopératives qui cultiveraient des plants de cannabis « certifiés ».

    Cette mesure permettrait de « reconvertir » les plantations illicites de cannabis en « activités légales et durables génératrices d’emplois », selon le texte du projet de loi.

    La question de la légalisation du « chanvre indien » a fait l’objet de vifs débats, notamment sur les plateformes de médias sociaux.

    Les opposants à la légalisation de la production de haschisch craignent qu’elle n’encourage les cultures illicites et ne stimule le commerce de la drogue dans tout le pays.

    Actuellement, la loi marocaine interdit le chanvre en général. Toute personne qui le cultive, l’utilise ou en fait le commerce est passible d’une peine d’emprisonnement.

    La production marocaine de cannabis a été estimée à plus de 700 tonnes dans une étude réalisée en 2020 par l’Initiative mondiale contre le crime organisé transnational.

    Les chiffres publiés par les autorités marocaines cette semaine ont montré que 55 000 hectares (environ 136 000 acres) de terres dans la région montagneuse du Rif, dans le nord du pays, étaient utilisés pour la culture illicite de haschisch en 2019. Les autorités n’ont pas donné de chiffres plus récents, mais en 2018, la production était estimée à 45 000 hectares.

    Selon le ministère marocain de l’Intérieur, la légalisation du cannabis à usage médical positionnera le pays sur un marché mondial qui connaît une croissance annuelle de 30% et de 60% par an en Europe.

    La réglementation de l’État améliorera les conditions de vie des agriculteurs et les protégera des réseaux de trafic illégal de drogue, a indiqué le ministère.

    Albawaba, 17 mars 2021

    Tags : Maroc, cannabis, haschich, légalisation,

  • Provocation ou négligence ? Manœuvres militaires américaines dans l’espace aérien des îles Canaries

    Une opération conjointe des militaires américains et marocains a dévié et traversé le territoire espagnol, sans avertissement. Une pratique inhabituelle que les Sahraouis ont considérée comme de la « propagande ».
    Au cours des premiers jours de mars, à Las Palmas de Gran Canaria (capitale de l’archipel espagnol), des vols étranges ont commencé à être observés dans les environs. Les pilotes ou les contrôleurs aériens ont rencontré, sans avertissement préalable ni coordination, une constellation d’avions émergeant au milieu de l’océan Atlantique, traversant l’espace national. À environ 80 kilomètres au nord de l’île de La Palma, un porte-avions traverse d’ouest en est en direction du Maroc.
    C’était l’USS Dwight D. Eisenhower (et le groupe de combat Ike Carrier). Porte-avions à propulsion nucléaire pesant 100 tonnes et capable d’emporter 90 avions, il transportait deux croiseurs et quatre destroyers à missiles. Au total, 5 000 militaires. Sa route passait par les eaux internationales vers le pays africain, mais il a traversé l’espace aérien espagnol. Et cela a tiré la sonnette d’alarme et surpris les responsables de Gran Canaria.

    « Ce n’est pas habituel. La chose normale est qu’un communiqué est fait pour avertir des manœuvres, avec l’heure et l’altitude prévue », a déclaré Jose Luis Feliu à Sputnik. Le porte-parole de l’Union des contrôleurs aériens (USCA) des îles Canaries estime que cet « avis aux aviateurs » (connu sous le nom de Notam) fait partie de la pratique générale et que cela n’a pas été fait. C’est pourquoi le secteur s’est agité et la communication entre eux est devenue impossible.

    Selon les sources consultées par El País, deux des avions américains ont envahi par erreur l’espace aérien espagnol, qui s’étend sur 12 miles (environ 20 kilomètres) depuis la côte des îles Canaries. Une raison de suspicion : ils étaient préoccupés par le manque de coordination et d’information le premier jour, ce qui s’est produit plus tard lors des manœuvres suivantes. Ce groupement tactique participait à une mission appelée Lightning Handshake, qui s’est déroulée sur plusieurs jours au cours de la première semaine de mars.

    Réalisé en collaboration avec la marine et l’armée marocaines, qui ont fourni une frégate, quatre avions de combat F-16 et F-5 et un hélicoptère, ainsi que leur centre d’opérations maritimes et aériennes, l’objectif était d’améliorer la coordination des armées américaines et marocaines et de renforcer les capacités de ces dernières en matière de ravitaillement en vol, d’attaque au sol (sur le champ de tir de Tan-Tan, à la frontière avec les territoires du Sahara occidental, à quelque 300 kilomètres des îles Canaries), de lutte anti-sous-marine et d’interdiction maritime.

    L’ambassade des États-Unis à Rabat a qualifié ce déploiement de signe du « partenariat fort et durable » des deux pays en matière de sécurité. Et la marine américaine a parlé de « soutien à la sécurité maritime dans les eaux internationales » dans le cadre de la « collaboration continue » de la nation avec « ses alliés, amis et partenaires marocains ».

    Cependant, ce déploiement coïncide avec les derniers épisodes du conflit du Sahara : l’armée marocaine a rapproché ses troupes du territoire revendiqué par les Sahraouis en novembre, Donald Trump (ancien président de la Maison Blanche) a reconnu la souveraineté marocaine peu après (10 décembre) et le Front Polisario a déclaré l’état de guerre. De plus, elle est mêlée à la vague d’émigration africaine vers l’archipel espagnol.

    Abdulah Arabi, délégué du Front Polisario en Espagne, a commenté sur le programme radio Hoy por Hoy El Drago sur Cadena Ser Las Palmas que ces procès étaient « une fois de plus » une « provocation » au peuple sahraoui. Le Maroc, a-t-il dit, a « tout à fait le droit de mener des manœuvres conjointes avec n’importe quel pays », mais « il doit respecter le droit international et les frontières des pays voisins et des pays qu’il occupe illégalement ». Il a également affirmé que le Royaume Alaouite faisait ainsi de la « propagande ».

    Mohamed Abdelaziz, ancien président de la République arabe sahraouie démocratique, a déclaré à Sputnik que ce type d’activité militaire est courant, « des exercices de routine dans le cadre de conventions militaires », mais que dans ce cas, il s’agit plutôt d’une provocation car ils s’approchent du territoire du Sahara et entrent dans les îles Canaries. Ce que le consul général du Maroc à Las Palmas de Gran Canaria a démenti, selon le quotidien régional La Provincia : « S’ils le disent, je suppose qu’ils veulent vendre une autre fake news », a-t-il déclaré, qualifiant la « stabilité » dans la région.

    Après les exercices, le groupe de combat a traversé le détroit de Gibraltar et s’est dirigé vers la Méditerranée. Deux des destroyers, l’USS Labbon et l’USS Mahan, ont fait escale à la base de Rota, rapporte El País. Les deux pays reprendront leurs opérations conjointes en juin prochain sous le nom d’African Lion, indique le journal des Canaries. Elles se dérouleront entre les villes de Tan-Tan, Dakhla et Mahbas. Plus de 10 000 soldats de neuf armées seront présents.

    L’Espagne a participé à une activité similaire en 2018 (et devait le faire en 2020, mais elle a été reportée en raison de la pandémie de COVID-19). Le général Carlos Palacios Zaforteza notait alors, dans le magazine Hespérides Mando de Canarias, qu’il s’agissait « d’une activité importante en termes de renforcement des relations avec nos amis de l’armée marocaine ».


    Sputnik, 16 mars 2021

    Tags : Maroc, Espagne, Etats-Unis, exercices militaires, Iles Canaries,

  • Maroc-Algérie : Le mystère de Ksar-el-Ardja

    FRONTIÈRE ALGÉRO-MAROCAINE : Le mystère de Ksar-el-Ardja

    par Tarek Hafid

    Des agriculteurs marocains, installés depuis plusieurs années sur des terres agricoles situées sur le territoire algérien, affirment avoir été sommés, par les autorités de la wilaya de Béchar, de quitter les lieux avant le jeudi 18 mars.

    Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – C’est une bien étrange affaire que celle qui alimente depuis quelques jours divers réseaux sociaux marocains et algériens. Notre confrère El Khabar, dans son édition d’hier, évoque cette affaire de Ksar-el-Ardja, un périmètre agricole situé sur le territoire algérien et exploité par des Marocains.

    Selon notre confrère, tout a commencé le 20 février dernier lorsque de fortes détonations ont été entendues près de la ville de Béni Ounif, ville frontalière située au nord de la wilaya de Béchar. «Les enquêtes des autorités publiques algériennes ont conclu que ces explosions avaient eu lieu à la périphérie de la ville marocaine de Figuig. L’administration marocaine a expliqué avoir engagé une opération de destruction de mines datant de l’ère coloniale. Les autorités algériennes ont également constaté une activité intense de paysans marocains sur de vastes zones sur les rives de la vallée de la Zouzfana (qui sépare les deux pays). Les Marocains ont procédé à la pose de clôtures, ont planté de jeunes palmiers tout en achevant la construction de nouveaux bâtiments», indique El Khabar. Ces derniers temps, pour des raisons qui restent inconnues, de nouveaux exploitants sont donc venus s’installer sur le périmètre d’El-Ardja, cette zone agricole où sont tolérées depuis des années quelques familles d’agriculteurs marocains. Un droit d’exploitation qui, semble-t-il, avait été accordé par le Président Chadli Bendjedid à la demande du roi Hassan II.

    Quelques jours plus tard, commence à circuler sur les réseaux sociaux un enregistrement sonore dans lequel on entend une voix attribuée à un gendarme algérien exigeant des fellahs de quitter les lieux avant le jeudi 18 mars et de demander d’éventuelles explications aux autorités marocaines.
    Des vidéos et photos de militaires algériens installant des tentes à proximité du Ksar ont été largement diffusées. La presse locale se saisit de cette affaire pour dénoncer le fait que des militaires algériens, «dont un général», aient exigé à des sujets marocains de quitter les lieux. Le contexte de fortes tensions entre les deux pays étant propice à l’apparition d’une nouvelle campagne anti-algérienne. Les médias se chargent ensuite de diffuser les manifestations organisées par les agriculteurs dans la ville de Figuig pour dénoncer la situation. Ils affirment n’avoir jamais entendu parler d’une quelconque fin de la période d’exploitation. «Les autorités algériennes et marocaines ne nous ont jamais saisi sur cette question», disent les exploitants. Certains tentent même de revendiquer la propriété de Ksar-el-Ardja, arguant détenir des documents datant du début du XXe siècle.

    Depuis deux jours, de nouvelles vidéos montrent des personnes quitter les lieux avec leurs biens, des animaux domestiques et des matériaux de construction. Sur les images apparaissent des constructions et des clôtures en dur, éléments qui indiquent que les lopins cultivés par quelques familles ont laissé place à des exploitations agricoles intensives. C’est probablement pour cette raison que les autorités algériennes ont décidé de récupérer définitivement ce périmètre. Alger n’a pas réagi officiellement à cette affaire. Contactée par notre rédaction, une source du ministère des Affaires étrangères a affirmé que l’Algérie se limite à «appliquer les dispositions de la Convention relative au tracé de la frontière établie entre les deux États en 1972».

    De son côté, l’ambassade du Maroc à Alger n’a pas donné suite à notre demande de réaction.

    Le Soir d’Algérie, 17 mars 2021

    Tags : Algérie, Maroc, Figuig, El Arja, frontière algéro-marocaine,