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  • Sahara occidental : le sort de la légalité internationale en jeu

    Deich Mohamed Saleh الديش محمد الصالح

    Si la nouvelle administration usaméricaine n’accélère pas la réparation des dommages causés aux normes internationales du fait de la politique de « contreparties » suivie par l’administration précédente, il n’y aura pas de consensus international. Une telle inclination insensée sape les aspirations de l’humanité au progrès, à la sécurité et à la stabilité. Au contraire, elle encouragera l’injustice, l’autocratie, la tendance à l’expansion et le terrorisme d’État.
    L’annulation par le président Biden d’un certain nombre de décisions de son prédécesseur, immédiatement après sa cérémonie d’investiture, inspire l’optimisme quant à l’annulation de la reconnaissance illégale de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
    La reconnaissance par Donald Trump de l’annexion du Sahara occidental par le Royaume du Maroc, le 10 décembre dernier, a porté un coup à la Charte et aux résolutions des Nations unies, qui classent toujours le territoire comme non autonome. Cependant, cette décision constitue un précédent de malmenage et de trahison des valeurs et des principes sur lesquels les Nations unies ont été fondées et de ceux des USA. De nombreux pays arabes, dont le Maroc, se sont empressés de normaliser leurs relations avec Israël, non pas dans une quête de paix, mais en échange de la protection de leurs régimes répressifs et corrompus.
    Le Sahara occidental est situé sur une vaste zone de la côte atlantique au nord-ouest de l’Afrique. Il est bordé par le Maroc au nord, l’Algérie à l’est et la Mauritanie au sud et au sud-est. Le territoire était connu, dans le passé, par un système de règles distinguées dans lequel sa composition était basée sur une nomination tribale, et sa présidence était délibérée entre les membres. L’Espagne avait pris le contrôle du territoire depuis la Conférence de Berlin de 1884 jusqu’en 1976. Le Sahara occidental, ou Sahara espagnol comme il était appelé pendant cette domination, figure sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU depuis 1963, suite à la transmission d’informations par l’Espagne au titre de l’article 73 (e) de la Charte des Nations unies. Dans sa première résolution de 1965, l’Assemblée générale des Nations unies a demandé à l’Espagne de décoloniser le territoire. En 1974, l’Espagne a accepté d’organiser un référendum d’autodétermination, mais celui-ci a été retardé car le Maroc revendiquait le territoire. À la demande de l’Assemblée générale des Nations unies, la Cour internationale de justice a émis un avis consultatif le 16 novembre 1975, par lequel elle a rejeté les revendications marocaines sur le territoire. La CIJ a déclaré qu’elle « n’a pas trouvé de liens juridiques de nature à affecter l’application de la résolution 1514 (XV) pour la décolonisation du Sahara occidental et, en particulier, du principe d’autodétermination par l’expression libre et authentique de la volonté des peuples du territoire ».
    La résistance locale incessante au colonialisme espagnol a culminé avec la création, en 1973, du mouvement de libération nationale, le Front Polisario (Frente Popular para la Liberación de Saguía el Hamra y Río de Oro), et la proclamation de la lutte armée. Trois ans plus tôt, les habitants ont exigé la fin du colonialisme espagnol lors des manifestations de juin 1970, au cours desquelles les forces espagnoles ont ouvert le feu contre les manifestants et ont arrêté leur chef, dont le sort est encore inconnu à ce jour. Une fois que le colonialisme espagnol est apparu faible face à la pression du Polisario, un sale complot s’est élaboré entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie pour contourner la décision de la CIJ et occuper le Sahara occidental par la force. Les trois pays ont signé un accord, le 14 novembre 1975 à Madrid, par lequel l’Espagne cédait le territoire au Maroc et à la Mauritanie.
    Les forces marocaines et mauritaniennes ont envahi le Sahara occidental quelques jours avant que l’Espagne ne se retire du territoire, interrompant ainsi le transfert de pouvoir aux autorités de la RASD (République arabe sahraouie démocratique), qui a été proclamée par le Front Polisario le 27 février 1976. Ainsi, la guerre a éclaté entre les trois pays, causant de grandes souffrances à la population du territoire. La Mauritanie s’est retirée en 1979, suite à un accord avec le Front Polisario, qui a conduit à la reconnaissance de la RASD.
    Un cessez-le-feu a été conclu en 1991 pour mettre fin à 16 ans de guerre, après que le Front Polisario et le Royaume du Maroc, sous la supervision de l’ONU et de l’Organisation de l’unité africaine / maintenant l’Union africaine, eurent accepté un référendum d’autodétermination comme le meilleur compromis pour leur conflit. Mais dès que les Nations unies eurent publié la liste provisoire des électeurs admissibles, le Royaume du Maroc a refusé d’aller de l’avant, ignorant près de 30 ans d’efforts de l’ONU dans lesquels les USA avaient joué un rôle majeur. Des personnalités éminentes telles que James Inhofe, James Baker, John Bolton, Christopher Ross et d’autres, qui ont travaillé de près sur la question du Sahara occidental, ont fortement mis en garde contre les mauvaises conséquences d’un non-respect de la légalité internationale au Sahara occidental. L’adhésion de la RASD à l’Union africaine et le soutien important dont elle bénéficie au sein de ce bloc sont d’une grande importance et ne peuvent être ignorés. De plus, le peuple sahraoui s’accroche à son pays et est prêt à mourir pour lui.
    À cet égard, le mépris de Trump pour le statut juridique du Sahara occidental et le droit inaliénable de son peuple à l’autodétermination et à l’indépendance révèle la faiblesse des Nations unies, ce qui entraîne une perte de confiance dans le rôle qu’elles pourraient jouer dans la résolution des conflits. Il y a eu une réaction contre le parti pris de Trump en faveur des ambitions expansionnistes du régime marocain, qui a terni la réputation des USA à l’étranger et a dilapidé leur influence aux Nations unies, en tant que parrain de l’ordre mondial. Au contraire, cela va aggraver les tensions dans toute la région et compliquer le rétablissement de la paix.
    Le régime marocain s’est engagé à troquer son allégeance aux USA et à la France en échange de leur silence sur ses violations du droit international au Sahara occidental et à maintenir le dossier gelé. Les Nations unies n’ont pas pu imposer le référendum, parce que le Maroc l’a rejeté. Le Conseil de sécurité ne pouvait pas inclure la surveillance des droits humains dans le mandat de la Mission des Nations Unies (MINURSO), parce que cela révélerait la vérité sur les crimes commis par les forces marocaines contre les civils sahraouis dans le territoire occupé du Sahara occidental. Beaucoup ont fermé les yeux sur le pillage par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental, parce qu’ils en tirent profit. Finalement, c’est le Maroc qui décide sur le Sahara occidental, pas les Nations Unies.
    Récemment, le 13 novembre dernier, dans la zone tampon de Guerguerat au sud du Sahara occidental, les forces marocaines ont violé le cessez-le-feu en attaquant des civils sahraouis qui manifestaient pour que cesse le pillage de leurs ressources naturelles. La Mission des Nations unies (MINURSO) n’a rien fait, malgré sa présence sur le terrain. Cette violation flagrante des dispositions de l’accord de cessez-le-feu a fait que le Front Polisario et le gouvernement de la RASD ont annoncé la fin de la trêve. Ils avaient averti à plusieurs reprises que l’impasse dans laquelle se trouvait le processus politique entraînerait de telles conséquences. Aujourd’hui, la guerre a éclaté à nouveau et l’escalade pourrait affecter l’ensemble du Maghreb et de la région du Sahel.
    Le peuple sahraoui est à bout de patience en raison de sa déception à l’égard des Nations unies après près de trente ans d’attente du mirage d’un plébiscite démocratique juste et libre pour lui permettre de décider de son avenir. Toute tentative de rapprochement entre les deux parties sera vouée à l’échec si elle ne tient pas compte des conditions sahraouies pour un nouvel accord.
    L’Union africaine – lors de son 14ème sommet extraordinaire sur le thème « Faire taire les armes » en décembre dernier – a convenu des grandes lignes d’une nouvelle approche qui conduirait à un nouvel accord entre les deux États membres. Les acteurs internationaux, et en particulier le groupe des amis du Sahara occidental, doivent collaborer avec l’Union africaine pour mettre cette approche sur les rails.
    Il est temps que la communauté internationale consolide les valeurs et les principes de démocratie et de justice, en donnant la priorité à la mise en œuvre de l’autodétermination au Sahara occidental car c’est le principe sur lequel tous les pays des Nations unies ont été fondés. Que l’histoire retienne un consensus universel sur la question du Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique, qui n’a que trop duré.
  • Sahara occidental : Des députés et des sénateurs algériens écrivent au président américain Joe Biden

    Annulation de la décision de Trump sur le Sahara occidental : Des députés et des sénateurs algériens écrivent au président américain Joe Biden

    Les groupes parlementaires à l’Assemblée populaire nationale (APN) et au Conseil de la nation ont appelé le président américain Joe Biden à revoir la décision de l’ex-président Donald Trump concernant la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, affirmant que la déclaration de Trump « est en contradiction avec les positions américaines vis-à-vis de cette question classée par les Nations Unies en tant que question de décolonisation« .
    Dans une lettre adressée au président américain Joe Biden, les parlementaires ont affirmé que « le droit des peuples à l’autodétermination constitue un principe consacré dans l’histoire des Etats-Unis d’Amérique et une règle fondamentale en droit international », soulignant la contribution des Etats-Unis à la » promotion de cette règle juridique qui a permis à de nombreux pays de réaliser leur souveraineté nationale« , ainsi que la lutte du peuple américain pour l’indépendance et la liberté et sa contribution à la libération de nombreux peuples à travers le monde du joug de la colonisation.
    Cette lettre adressée au nouveau président américain a pour objectif de « préserver cet héritage historique positif », ont-ils expliqué, appelant Biden à « revoir le décret signé par l’ex-président Donald Trump concernant le Sahara occidental, étant en contradiction avec les positions américaines vis-à-vis de cette question inscrite par les Nations Unies en tant que question de décolonisation, impliquant pour le peuple sahraoui l’activation du principe d’autodétermination ».
    APS
  • Sahara occidental: un responsable français appelle Joe Biden à annuler "la déclaration illégale" de Trump

    GONFREVILLE L’ORCHER (France) – Le maire de la ville française de Gonfreville l’Orcher, Alban Bruneau a appelé mercredi le président américain Joe Biden à annuler « la déclaration illégale » de son prédécesseur, Donald Trump sur la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

    « Votre attachement bien connu et ferme au multilatéralisme et au respect par les Etats-Unis d’Amérique de leurs obligations internationales nous fait espérer que vous révoqueriez cette déclaration illégale, réaffirmant la position traditionnelle de votre pays concernant le statut juridique du Sahara Occidental et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la liberté », a indiqué Alban Bruneau dans une lettre adressée au président américain Joe Biden.
    « Comme l’objectif de cette proclamation implique les droits d’une tierce partie, à savoir la souveraineté du peuple du Sahara occidental, je considère qu’il est de mon devoir de réagir car elle constitue une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations Unies à bien des égards », a-t-il ajouté.
    Le responsable français souligne que la déclaration de Donald Trump « contredit non seulement la Charte des Nations Unies mais aussi un principe fondamental de la Constitution des Etats-Unis, à savoir le droit à l’autodétermination, défendu par le Président Wilson en 1918, et depuis alors il est devenu un principe juridique universel grâce auquel de nombreux pays du monde jouissent désormais de leur liberté ».
    Dans sa lettre envoyée à Joe Biden, le maire de Gonfreville l’Orcher estime que ces principes sont de nature à permettre à la nouvelle administration d’aspirer « à jouer son rôle naturel au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies en tant que facilitateur impartial dans les efforts visant à résoudre l’un des plus anciens cas de décolonisation pendants devant l’ONU ».
    Il a rappelé que cette condition a été consolidée par l’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice d’octobre 1975, ainsi que par d’autres décisions pertinentes, y compris celles de la Cour de Justice de l’Union européenne qui a statué en 2016 et 2018 qu’en vertu de la Charte des Nations Unies, le Sahara occidental a « un statut séparé et distinct » et « que le territoire du Sahara occidental ne fait pas partie du territoire du Royaume du Maroc ».
    « J’espère que vous renouvellerez votre soutien aux préceptes de la légalité internationale, à l’état de droit et au respect scrupuleux du droit du peuple sahraoui de décider librement et démocratiquement de son statut politique conformément au principe du droit à l’autodétermination consacré dans la Charte de l’ONU et dans les résolution pertinentes des Nations Unies », conclut Alban Bruneau.
    APS
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Joe Biden, USA, Normalisation, 
  • Un jeune sahraoui vulnérable enlevé, torturé et condamné à la prison

    La «Délégation générale marocaine de l’administration pénitentiaire et la réintégration» a transféré lundi 25 janvier un détenu sahraoui de la prison noire d’El Aaiun au Sahara Occidental occupé à la prison locale de Tan Tan, au sud du Maroc sans qu’aucun préavis n’ait été donné à sa famille.

    Le 14 novembre 2020, la police spéciale marocaine a fait une descente au domicile de la famille d’Ahmed El Gargar alors qu’il dormait et l’a fait interroger pour avoir été soupçonné de participer à une manifestation pacifique se déroulant à El Aaiun pour exprimer sa solidarité avec la décision du Polisario de reprendre la lutte armée.
    Bien que sa mère leur ait dit qu’Ahmed souffrait de troubles mentaux, ses interrogateurs l’ont soumis à des tortures physiques et mentales au siège de la police, le laissant inconscient pendant 4 jours.
    Sa mère a été autorisée à lui rendre visite une fois dans la prison noire. Il était en mauvaise posture; il ne pouvait ni parler ni expliquer quoi que ce soit à sa mère de peur des représailles des policiers qui les surveillaient.
    Une fois qu’il a été transféré à la prison de Tan Tan, sa mère n’a plus eu de nouvelles de lui.
    Elle est d’autant plus inquiète que par ce temps de froid, Ahmed n’a pas de vêtements adéquats pour se réchauffer. Elle pense que son fils court un réel danger et qu’il peut encore être soumis à un traitement inhumain. Et il ne peut pas se débrouiller seul.
    « Mon fils a des caractéristiques infantiles» et c’est une chose douloureuse. Quand je l’ai rencontré, il pensait qu’il viendrait avec moi mais je suis impuissant », a-t-elle déclaré à Equipe Media.
    C’était sa première fois en prison et il était nerveux. Il a été détenu pour des accusations criminelles telles que meurtre, vol et trafic de drogue.
    Le 9 décembre 2020, lors d’un procès par vidéoconférence, un tribunal marocain d’El Aaiun occupé a condamné Ahmed El Gargar à 10 mois d’emprisonnement. Le tribunal a fondé sa décision sur des rapports de police contenant des aveux extorqués sous la torture et El Gargar n’a eu accès à aucun des documents qui l’auraient impliqué au cours de l’enquête.
    Équipe Média, 3 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, répression, Ahmed Al Gargar,
  • Selon John Robert Bolton : la décision de Donald Trump sur le Sahara occidental était « une grave erreur »

    John Robert Bolton, l’ex-conseiller à la Sécurité nationale des Etats-Unis, a estimé que la décision de Donald Trump de reconnaître la marocanité du Sahara occidental était « une grave erreur à bien des égards » et qu’il espère « que cela n’a pas d’effet négatif durable sur les relations américano-algériennes ».

    Bolton, qui avait travaillé, de 2018 à 2019, sous les ordres du président récemment vaincu avant de démissionner pour cause de désaccords, a jugé que « le renversement d’une politique américaine de longue date n’était pas une bonne idée » d’autant plus qu’il « s’agit d’un problème qui affecte la sécurité nationale de l’Algérie ». Le haut fonctionnaire a également souligné que l’Algérie était « un partenaire stratégique pour les Etats-Unis » sur de nombreux dossiers et plaidé pour le renforcement de la coopération antiterroriste entre Alger et Washington.
    M. Bolton, qui s’exprimait dans un entretien accordé au Centre algérien de diplomatie économique (CADE), a en outre indiqué que « les Etats-Unis ont d’excellentes relations de coopération avec l’Algérie » et que c’était « un partenaire stratégique », précisant que les deux côtés travaillent pour « la stabilité en Afrique du Nord et dans la région méditerranéenne».
    Inquiétante situation en Libye
    S’agissant de la menace terroriste qui demeure, pour lui « très sérieuse », il pense que « les Etats-Unis devraient augmenter la coopération antiterroriste avec l’Algérie, car, dit-il, « les deux pays ont évidemment un désir commun de voir résoudre la crise en Libye ». Il a affirmé que « l’anarchie en Libye est une situation terrible pour le peuple libyen certes, mais présente aussi le risque de menace terroriste dans le monde entier, et déstabilise surtout d’autres pays de la région qui font face à des menaces et des dangers à l’intérieur de leurs propres frontières à cause de la situation en Libye ».
    Par la même occasion, l’ancien diplomate, qui possède une longue expérience en matière de sécurité internationale, a par ailleurs relevé que « la crise en Libye se poursuit sans grande perspective d’une solution », une situation qui a « produit des flux migratoires en Europe et en Afrique du Nord ».
    Par la même occasion, M. Bolton, également auteur d’un ouvrage : « The Room Where It Happened: A White House Memoir », dit s’attendre à ce que soit accordé beaucoup d’attention à la manière dont l’administration Biden cherche à résoudre certaines questions stratégiques, dont les menaces de prolifération des armes de destruction massive, la menace du terrorisme et la résolution des conflits régionaux et bien d’autres.
    Synthèse Mourad Fergad
    La Nation, 2 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, USA,
  • Sahara occidental : Des conseillers israéliens au secours de l’armée marocaine

    Des conseillers militaires et des experts israéliens ont été envoyés récemment au Maroc. Mission principale : réorganiser l’armée royaliste dans le Sahara occidental, révision de son système de défense, son réarmement et éventuellement adopter de nouvelles tactiques d’attaques contre les unités du Polisario.

    Bien que la coopération militaire entre le makhzen et l’entité sioniste n’est pas nouvelle, plutôt bien ancrée depuis des décennies, l’envoi de ces conseillers constitue déjà comme un nouveau palier dans cette coopération et pourrait susciter des inquiétudes.
    Pour de nombreux spécialistes, l’arrivée de ces officiers israéliens contribue à la militarisation, non seulement du territoire occupé du Sahara occidental, mais de toute la région du Sahel et de l’Afrique du nord. Ils prédisent ainsi de nouvelles tensions aux conséquences incalculables sur la stabilité et la sécurité de toute la zone du continent africain.
    Il faut dire que Tel-Aviv a déjà envoyé, il y a deux mois, un groupe d’officiers spécialisés au Maroc. Ils se sont établis dans une base militaire dans le sud du pays, située à une trentaine de kilomètres des frontières algériennes. L’objectif étant clair: l’écoute, l’observation et le contrôle des mouvements aussi bien des unités de l’armée populaire de libération sahraouie que ceux de l’ANP.
    Cependant, le dernier envoi de conseillers d’il y a quelques jours est très révélateur sur les perspectives de développement de cette étroite coopération entre le Maroc et l’entité sioniste.
    L’information a été révélée par le quotidien israélien Haaretz, répercutée par d’autres sites spécialisés dans les questions de défense et de géostratégie, comme le site électronique israélien Diplomatico. L’article bien documenté et citant des sources fiables évoquent l’arrivée non seulement de conseillers et d’experts, mais aussi des équipements militaires israéliens au Maroc. L’envoi serait une réponse à une demande de Rabat qui cherche une aide conséquente pour faire face à son enlisement militaire au Sahara occidental, notamment au niveau de toute la bande du mur des sables, long de 2500 km.
    Depuis presque trois mois, les cantonnements des FAR dans les territoires occupés subissent des attaques quotidiens et des bombardements intenses. Des structures de défense de leurs bases ont été détruites et le moral des troupes royales est au plus bas. Rabat a joué au début sur la guerre psychologique, imposant le black-out médiatique sur tout les évènements qui se déroulaient au Sahara occidental. Pourtant, des sources internes évoquent de lourdes pertes dans les rangs des FAR et d’importants dégâts. Avec la multiplication des opérations des unités sahraouies, leurs extrêmes mobilités, même dans le territoire marocain, la psychose a gagné l’état-major marocain.
    Selon Haaretz, ces conseillers israéliens apprennent des tactiques et des plans militaires à leurs homologues marocains pour contrer “le Front Polisario qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental” et que le plan US/Israël a tout fait pour provoquer, en lui enlevant son autonomie, et sa zone tampon à Guerguerat.
    Selon Haaretz, le rapprochement entre le Maroc et Israël ouvre la voie, si ce n’est déjà fait, à une “aide israélienne au profit de l’armée marocaine dans de nombreux domaines”, dont certains particulièrement dangereux à savoir la coopération de l’agence d’espionnage israélienne, le Mossad, avec Rabat.
    Selon cet article, publié sous forme de rapport, le Mossad a assassiné des opposants à l’ancien roi marocain Hassan II en échange de recevoir des services stratégiques, notamment l’installation des Juifs en Palestine occupée.
    Le rapport a également noté que le Mossad avait soudoyé de hauts responsables marocains, affirmant que les relations secrètes entre Tel-Aviv et Rabat étaient plus stables que celles avec d’autres pays arabes.
    Haaretz a également révélé que la normalisation actuelle n’est pas venue du néant. Elle est le résultat de six années de relations dans plusieurs domaines politique, culturel et militaire y compris dans la coopération de renseignement, entre Tel-Aviv et Rabat.
    Tags : SaharaOccidental, Front Polisario, Maroc, Israël,
  • Sahara Occidental : Londres réitère son plein soutien à l'autodétermination du peuple Sahraoui

    Le ministre d’État britannique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Foreign and Commonwealth Office, James Cleverly, a affirmé que la position du Royaume-Uni « reste inchangée » sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Nous continuons de « considérer le statut du Sahara occidental comme indéterminé et soutenons les efforts menés par l’Onupour parvenir à une solution politique durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », a-t-il indiqué, en réponse à une question écrite d’un membre du Parlement britannique qui l’a interrogé « si le Maroc a la souveraineté sur le territoire du Sahara occidental ».
    En réponse à une autre question liée à ses plans pour faire des démarches auprès du gouvernement marocain sur la liberté d’expression des personnes appelant à l’indépendance du Sahara occidentaloccupé, James Cleverly a rappelé que le soutien aux droits de l’Homme, y compris la liberté d’expression, « est une priorité » dans le monde. Il a également fait savoir que « nous soulevons ces questions avec le gouvernement marocain en conséquence, et suivons les cas liés à la liberté d’expression au Sahara occidental ». Pour le ministre d’État britannique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Foreign and Commonwealth Office, le Royaume-Uni « soutient pleinement lesefforts de l’Onu pour parvenir à une solution politique durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
    Décembre dernier, un groupe de députés britanniques a appelé, dans une motion écrite, la Chambre des communes à reconnaître le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, déplorant la reconnaissance par le président sortant des États-Unis Donald Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Ils ont exhorté leur gouvernement à « jouer un rôle plus actif au sein du Conseil de sécurité de l’Onu en vue d’aboutir à l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara occidental ». La procédure relative à cette motion s’inscrivait dans le cadre d’un mécanisme permettant d’attirer l’attention de la Chambre, du gouvernement et du public britanniques sur des sujets jugés importants par les élus britanniques.
    Par : RAHIMA RAHMOUNI
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Royaume Uni, James Celeverly,
  • Sahara Occidental : Les forces de l'occupant marocain poursuivent la répression des militants sahraouis

    Les forces de l’occupant marocain poursuivent l’escalade dans les territoires occupés et imposent un siège sécuritaire fortifié autour des domiciles des militants pour les droits de l’Hommes au Sahara occidental, tout en exerçant, par tous les moyens, la répression, la terreur et l’intimidation, selon des sources médiatiques.

    Dans une déclaration à l’APS, la militante Ouaara Sid Brahim Khaya a rapporté avoir été passée à tabac, le 31 janvier dernier, par les forces de l’occupant marocain qui ont assiégé son domicile à Boujdour occupée, suite à quoi elle ne peut plus se tenir debout en raison des violences subies.
    A noter que la police marocaine interdit, selon la militante, toute visite à son domicile, ose réprimer et offenser ses camarades venus, brandissant des drapeaux sahraouis, s’enquérir de son état de santé, avant de les passer, elle et Zineb M’barek Babi, à tabac.
    D’un ton larmoyant, la militante a déploré l’état de son corps, suite aux coups de pied et coups de poing qui font qu’elle se déplace difficilement, toutefois, « nous demeurons résistantes et combattantes et poursuivrons notre défense jusqu’au recouvrement de l’indépendance et la libération de toutes les parcelles de la République sahraouie », a-t-elle souligné.
    D’autres camarades à Khaya, qui se trouve encerclée pour le 76 jour consécutif en compagnie de sa sœur Zineb et des membres de sa famille, avaient été exposées, dimanche dernier, aux injures et insultes par les forces marocaines.
    Malgré les représailles et la répression, les militantes sahraouies ne baissent pas les bras et accompagnent aussi bien les combats que les activités pacifiques que mènent les Sahraouis partout où ils se trouvent.
    Les activistes et journalistes sahraouis tentent, quant à eux, de faire entendre la voix de tout un peuple et mettre au grand jour les violations perpétrées à son encontre.
    Une situation qui perdure malgré le blackout militaire et médiatique imposé par le régime marocain, le but étant d’occulter les graves violations des droits de l’Homme.
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, répression, 
  • L'invasion marocaine de Guerguerat risque de déstabiliser le Maghreb et le Sahel

    LONDRES- L’invasion marocaine de la zone démilitarisée de Guerguerat au sud du Sahara occidental risque de déstabiliser non seulement le Maghreb mais aussi la région du Sahel, a affirmé dimanche Toby Shelley, membre de la Campagne pour le Sahara occidental, un réseau international de solidarité avec le peuple sahraoui.

    L’invasion de Guerguerat par l’armée marocaine, le 13 novembre dernier, « menace l’indépendance d’une Mauritanie déjà affaiblie, déstabilisant davantage l’ensemble du Maghreb et du Sahel, déjà sous l’impact de la guerre en Libye, des insurrections terroristes, de la pauvreté et de la Covid-19 », a assuré Toby Shelley dans une tribune publiée dans le journal britannique Morning Star.
    La zone de Guerguerat, située près de la frontière entre le Sahara occidental et la Mauritanie, a été le théâtre d’une violation du côté marocain d’un cessez-le-feu en vigueur depuis 1991, a-t-il rappelé déplorant le blackout médiatique imposé sur cet événement aussi bien du côté marocain que du côté de l’ancienne puissance d’occupation, l’Espagne.
    L’incursion militaire a eu lieu lorsque des Sahraouis civils ont manifesté pacifiquement contre la réalisation d’une autoroute dans la zone tampon. L’auteur signale que l’objectif à travers la réalisation de cette autoroute est de faciliter le trafic commercial du Maroc.
    Pour Toby Shelley, l’occupation du Sahara occidental a été surtout motivée par la richesse de ce territoire en phosphate, ajoutant qu’au fil des années d’autres richesses ont capté l’attention du Maroc. Il s’agit des « ressources halieutiques, du pétrole, du gaz et même du sable (actuellement) vendu à des stations balnéaires espagnoles », note-t-il évoquant également l’énergie solaire, la production de tomate et le tourisme.
    D’autre part, l’auteur de l’article déplore le fait que des compagnies étrangères aient investi illégalement au Sahara occidental occupé dans le cadre de la coopération avec le Maroc.
    Il citera, entre autres, Mitsui, Enel, General Electric, GDF Suez, Total, Siemens, Cairn Energy and International Power. Les entreprises de distribution « Tesco et Morrisons ont admis avoir vendu de la tomate produite à Dakhla sous le label marocain », a-t-il ajouté.
    Des actions visant à mettre fin à cette « rapine » ont été menées, signale l’auteur qui évoque la saisie, en Afrique du Sud sur ordre de justice, d’un navire transportant du phosphate du Sahara occidental.
    Il évoquera également des actions de protestation organisées dans un port en Nouvelle Zélande pour protester contre l’importation de phosphate du Sahara occidental et la décision du gouvernement norvégien ne plus importer de fertilisant provenant des territoires occupés.
    APS
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Guerguerat,
  • Sahara Occidental : Poursuite des attaques de l'APLS contre les forces d'occupation marocaines

    BIR LAHLOU (territoires libérés)- L’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) a poursuivi dimanche ses attaques contre les retranchements des forces d’occupation marocaines, le long du mur de sable, pour le 80e jour consécutif, a indiqué, dimanche, un communiqué du ministère de la Défense sahraouie.

    Selon le communiqué N 80 publié par l’Agence de presse sahraouie (SPS) « les unités de l’armée sahraouie ont mené des offensives intensives contre les retranchements des forces d’occupation marocaines », ajoutant que l’APLS avait bombardé samedi les retranchements de l’armée marocaine dans la région de Oudi zeyan (secteur Farsia) et causé des pertes matérielles à l’armée d’occupation.
    Des colonnes de fumée ont même été aperçues au niveau de la base prise pour cible et dans la région de Azmoul Oum Khemla (secteur de Oum Adrika) ».
    « Les unités de l’APLS ont bombardé, dimanche, les retranchements des forces marocaines postées dans les régions de Azmoul Oum Khemla (secteur Oum Adrika) », Adhim Oum Adjloud (secteur Aousserd), Rous Echadhimiya (secteur de Mehbes) et la région Alfaine (secteur Farsia) », ajoute le document.
    Les offensives de l’APLS se poursuivent ciblant les retranchements des forces d’occupation marocaines qui ont essuyé des pertes colossales humaines et matérielles le long du mur de la honte ».
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc,