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  • Le Maroc, acteur dynamique du développement de l’Afrique

    Tags : Maroc, Afrique, développement, ressources naturelles, réformes économiques, dette,

    Dans un contexte de crise financière, qui a plongé l’économie mondiale dans un grave ralentissement. Le Maroc et d’une manière générale l’Afrique ont fait montre d’une résistance exceptionnelle face à la crise mondiale.

    L’Afrique et malgré ses problèmes arrive désormais à se défaire graduellement de l’image négative qui a longtemps dépréciée sa vraie valeur pour se lancer dans une nouvelle dynamique de développement.

    Ainsi les ressources naturelles abondantes et précieuses de l’Afrique (pétrole, gaz, minéraux, métaux rares (Or, Uranium, Colton) la mise en place des réformes économiques et la diminution de la dette contribuent à l’attractivité et la prospérité de l’Afrique subsaharienne à laquelle le Maroc contribue par ses multiples initiatives et investissements.

    Conscient donc de l’ampleur de ce marché prometteur, le Maroc s’est engagé dans la voie du renforcement de ses relations avec les pays de cette région, et a placé la consolidation de ses relations de coopération économique avec l’Afrique parmi ses priorités, dans le cadre d’une coopération Sud-Sud.

    Le Maroc engage d’importants moyens pour conforter sa position sur les marchés subsahariens, à travers la signature de plusieurs accords de commerce et d’investissements.

    Les deux secteurs, public et privé marocains, agissent en bonne intelligence et fortement en Afrique dans le cadre d’une coopération multilatérale. En effet, Cette coopération s’est traduite dans un premier temps par la participation des entreprises publiques marocaines dans l’implémentation de plusieurs projets d’infrastructures, gestions des ressources naturelles, assainissement.

    Cette coopération s’est développée et a connu, par la suite l’implication du secteur privé dans différents domaines à savoir le tourisme, les télécommunications, les BTP, les banques. Simultanément, le Maroc a œuvré, à travers des actions promotionnelles, afin de simplifier l’entrée du secteur privé marocain aux marchés africains. Le royaume a ainsi conclu des accords avec certains pays de l’Afrique subsaharienne dans le but d’accorder des avantages et des préférences tarifaires pour certains produits.

    Suite à ces actions, une hausse des exportations provenant du Maroc à destination de l’Afrique subsahariennes a été constatée. Le solde commercial du Maroc avec l’Afrique Subsaharienne a augmenté, il est passé d’un déficit de 7,2 milliards de dirhams en 2000 à un excédent de 2.7 milliards de dirham en 2010 !

    En plus des biens et des services, le Maroc aspire à diffuser son savoir-faire dans plusieurs secteurs (textile, construction de barrages, Tics) afin d’en faire bénéficier son voisinage subsaharien.

    Cette démarche globale permet d’une part de partager des expériences, qui contribuera au développement des deux parties, et d’autre part de mettre en place une véritable diplomatie économique, ayant pour but de faciliter l’établissement des intérêts économiques dans son voisinage sub-saharien.

    #Maroc #Afrique #Développement

  • Match Maroc-Belgique: Les Diables Rouges risquent une amende

    Match Maroc-Belgique: Les Diables Rouges risquent une amende

    Tags : Maroc, Belgique, match, Coupe du Monde, Qatar 2022, Mondial,

    Selon le média belge Voetball Krant, la réglementation de la FIFA impose aux joueurs de passer dans la zone mixte pour faire des déclarations à la presse. Certains joueurs des Diables Rouges n’ont pas respecté cette règle.

    « Les Diables Rouges ont perdu 0-2 contre le Maroc et les frustrations étaient grandes. Normalement, tous les joueurs doivent passer par la zone mixte pour donner ou non une interview, écrit Voetball Krant dans un article paru lundi matin. « Cependant, ajoute-t-il, ce n’était pas le cas après le match contre le Maroc, rapporte HLN. Seuls Onana, Castagne, Courtois, De Bruyne et Witsel sont sortis par le bon chemin. Les autres joueurs comme Eden Hazard ont pris une autre sortie ».

    « Une attachée de presse de la FIFA est venue s’excuser longuement et a déclaré qu’elle l’inclurait dans son rapport. Les Diables Rouges pourraient donc recevoir une (petite) amende », conclue le médiq flamand.

    #Maroc #Belgique #Match #Qatar2022 #Coupe_du_monde #Mondial

  • Emeutes de Bruxelles : Un syndicat de police s’en prend aux politiques

    Emeutes de Bruxelles : Un syndicat de police s’en prend aux politiques

    Tags : Maroc, Qatar 2022, Mondial, Coupe du Monde, match Belgique-Maroc,

    Suite aux violences survenues hier à Bruxelles après le match de la Coupe du monde entre le Maroc et la Belgique, le syndicat de police SLFP s’en est prisolitiques. « Cela va de mal en pis », déclare Vincent Houssin, vice-président. « Nous avons vu pendant 30 ans que les gangs profitent de chaque occasion pour faire des émeutes. Il existe des zones interdites dans la capitale depuis plus de 20 ans, mais les politiciens l’ont toujours nié. »

    La police s’y était préparée aux éventuelles violences à Bruxelles à l’occasion du match de la Coupe du monde entre la Belgique et le Maroc. En effet, des émeutes ont éclaté juste avant la fin du match. Des pas de porte sont partis en flammes, des voitures ont été laissées avec des bosses et des vitres brisées. La police a parlé de dizaines d’émeutiers qui cherchaient la confrontation avec les forces de sécurité. Ils lançaient des projectiles et frappaient avec des bâtons. Un véhicule avec un occupant a été encerclé sur l’avenue Lemonnier et un journaliste de la RTBF a été blessé au visage par des feux d’artifice.

    La police était présente en masse pour disperser les émeutiers. Ce faisant, ils ont également utilisé un canon à eau et du gaz lacrymogène. La police a également dû intervenir sur la place du Pavillon à Schaerbeek, les étangs noirs à Sint-Jans-Molenbeek et la place Bara à Anderlecht. Vers 19 heures, le calme est revenu. Cependant, un certain nombre de patrouilles ont maintenu une présence préventive. Plusieurs supporters de football ont spontanément aidé à déblayer les rues.

    Une dizaine d’émeutiers ont été placés en détention administrative et une personne a également été arrêtée judiciairement. Ce dernier a été mis à la disposition du parquet de Bruxelles. D’autres suspects ont déjà pu être identifiés grâce aux images de surveillance. La police poursuit l’analyse de toutes les séquences disponibles afin d’identifier d’autres auteurs de violences. Pour le prochain match du Maroc à la Coupe du monde, qui aura lieu jeudi, la police prend des précautions. « Nous aurons une présence supplémentaire », peut-on entendre.

    Syndicat de police SLFP : « Zones interdites à Bruxelles, politique refusée ».

    Vincent Houssin, vice-président du plus grand syndicat de police, SLFP, n’est pas surpris. « Nous assistons à ce phénomène depuis 30 ans, les gangs profitant de chaque occasion pour déclencher une émeute, causer des dommages et blesser des secouristes. Cela ne fait qu’empirer », a-t-il déclaré dans à une radio locale. La police était présente, et pourtant les choses ont dégénéré. « Je ne blâme pas les forces de l’ordre, elles doivent assumer. Il y a des zones interdites à Bruxelles depuis plus de 20 ans, même le meurtre du policier il y a quinze jours se trouvait dans une telle zone interdite. »

    « Les politiciens ont toujours nié l’existence de ces zones interdites. Ils font l’autruche et pratiquent la politique de l’autruche. Pensez au président du Vooruit, Conner Rousseau, un homme politique de gauche, qui a déclaré ne plus se sentir en sécurité dans certaines rues de Bruxelles. La politique porte une très lourde responsabilité dans cette affaire. »

    M. Houssin estime que les problèmes ne sont pas traités avec suffisamment de sévérité. « Il est déplacé de dire qu’il s’agit de personnes seules, de jeunes. La plupart des jeunes ne sont pas comme ça. Ce sont vraiment des gangs lourds qui dominent la criminalité, beaucoup d’entre eux sont connus de la police, mais ils sont difficiles à identifier dans une telle foule. »

    A Anvers, l’atmosphère était aussi tendue

    L’atmosphère était également tendue à Anvers. La police a dû intervenir sur la Turnhoutsebaan à Borgerhout. Les supporters marocains ont été préventivement dispersés ici et là. Les esprits se sont également échauffés à Hoboken.

    Un journaliste de VTM a été agressé par un groupe de personnes lors de sa couverture de la situation à Turnhoutsebaan. Le journaliste Rob Van herck n’a pas été blessé, mais il a déposé une plainte. VTM News se joint à cette plainte.

    A Liège, le commissariat de police de l’arrondissement de Droixhe est attaqué. Des fenêtres ont été brisées et les lampes des véhicules de service ont été endommagées. Dans d’autres endroits de la ville, un poteau d’éclairage est tombé, un abribus et trois boutiques de nuit ont été vandalisés.

    Aux Pays-Bas, des problèmes sont également survenus dans plusieurs villes après la victoire du Maroc. Des incendies ont été provoqués à Amsterdam, tandis qu’à Rotterdam, un groupe d’environ 500 jeunes a lancé des feux d’artifice et du verre sur la police. Deux policiers ont été blessés au cours de l’opération. Dans le Schilderswijk de La Haye, la police militaire a dû intervenir contre des partisans marocains. Une atmosphère sinistre s’en est suivie et des jeunes ont notamment tiré sur les portières des voitures des passants.

    #Maroc #Belgique #PaysBas #Emeutes #Match_belgique_maroc

  • MINURSO : Arguments contre la proposition de John Kerry

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, ONU, MINURSO, droits de l’homme,

    La suggestion de M. Kerry d’étendre le rôle de la MINURSO pour inclure la surveillance des droits de l’homme dans les provinces du sud du Maroc et dans les camps sahraouis sous contrôle algérien doit être perçue comme une décision hâtive et une atteinte manifeste à la souveraineté du Maroc sur ses territoires. Cette suggestion est, en termes diplomatiques, « hâtive et mal informée ».

    Cette décision a été fortement critiquée par l’ensemble de l’échiquier politique marocain, notamment parce que le Maroc a fait preuve d’un engagement réel et sérieux dans le traitement de cette question, sur TOUTES les parties de son territoire, en établissant un organisme solide de défense des droits de l’homme (CNDH) qui travaille en consultation étroite avec plusieurs organismes internationaux de défense des droits de l’homme, tels que le Conseil des droits de l’homme et le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, afin d’améliorer son bilan en matière de droits de l’homme.

    La revendication du Maroc est encore légitimée par le manque d’impartialité dans cette affaire, puisque la MINURSO a rapporté la situation des droits de l’homme dans les provinces du sud du Maroc sans évaluer correctement le manque de liberté de mouvement dans ces camps, où la création d’associations est interdite (inscrite dans la constitution de la pseudo RASD) et où l’oppression de toutes sortes de dissidence est flagrante – Abdelaziz est probablement la dernière personne à être élue quatre fois avec un résultat de 96% des voix aux dernières élections.

    Le principal défaut de la suggestion de M. Kerry reste cependant d’essayer de demander que cela soit fait pour les deux parties, comme si les deux étaient égaux en termes de structure et de reconnaissance de l’État. Il devrait être clairement indiqué que le Maroc est un État souverain, qu’il a signé toutes les conventions des droits de l’homme et qu’il adhère pleinement à la charte des droits de l’homme de l’ONU, contrairement à ce pseudo-État qui n’a aucune existence légitime. En outre, le Maroc a récupéré ce territoire pacifiquement et au cours des 37 dernières années, aucune rébellion armée n’a eu lieu dans cette région, la raison étant que 1) les citoyens de ces provinces reconnaissent le droit du Maroc sur ce territoire, et 2) (sans aucun doute) l’absence de moyens d’oppression systématique dans ces régions n’a pas poussé le peuple sahraoui à recourir à la violence.

    Le gouvernement marocain réitère à chaque occasion possible son engagement à atteindre une solution mutuellement acceptable et juste pour ce conflit, mais il ne ménagera aucun effort pour défendre sa souveraineté, son unité nationale et son intégration territoriale.

    Les États-Unis devraient être mieux informés des violations des droits de l’homme à Tindouf. L’envoyé des Nations Unies au Sahara Occidental devrait avoir le même courage pour exposer à la communauté internationale les conditions économiques difficiles et les restrictions imposées aux libertés civiles dans ces camps.

    L’ONU, par le biais de son Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), devrait envoyer une partie indépendante, pour un recensement et un processus d’identification (le seul camp de « réfugiés » dans le monde à ne pas être passé par ce processus) et pour collecter, enquêter et rapporter les cas de violations des droits de l’homme dans les camps de réfugiés.

    Démarches et actions à entreprendre par la diplomatie marocaine, la société civile et les partis politiques

    L’opinion publique marocaine doit être sensibilisée à cette question et la diplomatie marocaine doit faire prendre conscience à la communauté internationale que la proposition d’étendre la surveillance des droits de l’homme par la MINURSO dans les provinces du sud du Maroc est futile et inutile.

    La société civile et les partis politiques doivent lancer une pétition d’un million d’exemplaires à l’attention du Secrétaire général de l’ONU et mener une vaste campagne médiatique et sociale pour dénoncer la proposition américaine hâtive d’étendre le rôle de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme dans les provinces du sud du Maroc.

    La société civile et les partis politiques doivent adresser une pétition d’un million de personnes au secrétaire général de l’ONU et mener une vaste campagne dans les médias et les médias sociaux pour dénoncer l’État et demander la liberté de nos frères et sœurs marocains séquestrés dans les camps de Tindouf – les camps de la honte.

    Une marche d’un million de personnes doit être organisée à Rabat et autour du siège de l’ONU à New York le jour et à l’heure où la résolution est discutée afin de donner de l’élan à notre délégation marocaine à l’ONU.

    Ouverture de canaux de communication avec les médias internationaux entre la période de soumission de l’envoyé de l’ONU le 22 avril et l’adoption de la résolution. Une documentation commune et bien préparée des arguments doit être fournie en anglais, français, espagnol et arabe aux orateurs contrôlés qui seront autorisés à apparaître sur ces programmes.

    Demander à la diaspora marocaine de faire pression et de manifester de manière pacifique (les Américains sont en effet nos alliés) son mécontentement face à la décision hâtive des Américains et de sensibiliser les gens sur la revendication juste et équitable du droit du Maroc à défendre l’intégrité totale de ses territoires, et la situation désastreuse endurée par les personnes vivant dans ces camps. Le rythme devrait être intensifié à partir de la période de publication du rapport de l’envoyé de l’ONU jusqu’à l’adoption de la résolution.

    #Maroc #ONU #MINURSO #John_Kerry

  • Fiche sur le partenariat Maroc-UE. Repères historiques

    Fiche sur le partenariat Maroc-UE. Repères historiques

    Tags : Maroc, Union Européenne, commerce, coopération financière, ressortissants marocains en Europe, RME,

    Tags : Maroc, Union Européenne, partenariat, relations bilatérales, coopération,

    1969 : Signature du 1er Accord commercial entre le Maroc et la Communauté Economique Européenne.

    1976 : Signature d’un Accord de coopération qui comportait trois volets :

    -Échanges commerciaux : octroi d’un régime préférentiel au profit des exportations marocaines;

    -Domaine social : amélioration de la situation des ressortissants marocains dans la CEE;

    -Coopération financière : 1,2 milliards d’euros de 1976 à 1996 dans le cadre de quatre protocoles financiers, complétés par des prêts concessionnels de la Banque Européenne d’Investissement.

    1996 : Signature de l’Accord d’Association qui visait les objectifs suivants :

    -La mise en place d’un Dialogue politique régulier ;

    -L’instauration progressive d’une Zone de libre-échange (ZLE) ;

    -Le renforcement de la coopération financière ;

    -Le développement de la coopération sociale et culturelle.

    2005 : Adoption d’un Plan d’Action Maroc-UE dans le cadre de la Politique Européenne de Voisinage (PEV). Cette nouvelle politique est destinée au voisinage Sud et Est de l’Union européenne. Elle est basée sur le credo de « tout sauf les Institutions » et a pour objectif de développer un espace de prospérité et de stabilité aux frontières de l’UE, à renforcer la coopération politique, sécuritaire, économique et culturelle entre l’UE et ses voisins.

    2008 : Entrée en vigueur du document conjoint sur le Statut avancé. Ce nouveau cadre répondait à la vision formulée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en faveur d’un Statut avancé avec l’UE, entendu comme «plus que l’association et moins que l’adhésion ».

    Présentation du Statut avancé

    La vocation du Statut avancé est double :

    -Construire un ‘espace de valeurs partagées’ en matière de démocratie, de bonne gouvernance et des droits de l’homme.

    -Edifier un ‘espace économique commun’, qui permettra au Maroc de s’inspirer de l’acquis communautaire pour construire une économie ouverte et compétitive.

    -Avec le Statut avancé, le Maroc ambitionne d’être le pays tiers le plus proche de l’UE.

    -Dans le même temps, il vielle à ce que sa mise en œuvre soit en parfaite cohérence avec les engagements stratégiques du Maroc à l’égard de la construction maghrébine, de son appartenance arabo-musulmane et de sa projection envers l’Afrique.

    -Le Statut avancé a permis que notre relation avec l’UE ne soit plus de l’apanage exclusif du Gouvernement, mais est désormais approprié par plusieurs acteurs nationaux, notamment le Parlement ; le Conseil économique et social; la CGEM, les collectivités décentralisées….

    -Cette évolution répond à l’orientation fixée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans le Discours du Trône de juillet 2010 : « le Statut avancé nécessite la mobilisation de tous les pouvoirs publics et autres acteurs nationaux. Ces efforts doivent s’inscrire dans une démarche concertée et cohérente, afin d’en déterminer les espaces, la portée et le rythme et d’assurer l’exploitation la plus judicieuse qui soit des opportunités offertes par ce statut».

    Finalité stratégique du Statut Avancé

    Sur le plan géopolitique :

    -Le Maroc voulait conforter sa position à l’échelle euro-méditerranéenne et compléter les engagements pris dans ce cadre (UpM, 5+5, Accord d’Agadir et Accord de libre-échange avec la Turquie).

    -Le Maroc ambitionnait aussi de promouvoir avec l’UE des actions conjointes en Afrique. Sur ce point, l’adéquation des diagnostics sur les défis sécuritaires en Afrique (arc sahélo-saharien et façade atlantique) devait déboucher sur des initiatives conjointes liées à la sécurité régionale. Notre pays voulait ainsi s’ériger vis-à-vis de l’UE comme le hub stratégique au niveau de l’Afrique de l’Ouest.

    Sur le plan politique :

    Se concerter avec l’UE à différents segments (gouvernemental et parlementaire) pour que l’UE ait la meilleure perception des intérêts stratégiques nationaux, notamment la question du Sahara.

    Prémunir la communauté marocaine en Europe des phénomènes de xénophobie et d’islamophobie, en menant une concertation structurée sur la question avec l’Union européenne, le Conseil de l’Europe et l’Agence européenne des droits fondamentaux.

    Sur le plan économique :

    Le postulat qui avait été établi est qu’une croissance soutenue de l’économie marocaine ne se fait pas qu’avec du commerce, mais se construit sur l’amélioration des indicateurs de productivité (santé, éducation, services publics, aménagement du territoire, transports, urbanisme…).

    Accompagner la nouvelle génération des réformes lancées par le Maroc en matière de gouvernance économique (propriété intellectuelle, normes SPS, concurrence, protection du consommateur, gouvernance d’entreprise, normes bancaires, aides d’Etat…).

    Promouvoir un rapprochement graduel avec l’acquis communautaire dans le but d’arrimer l’économie marocaine au Marché Intérieur de l’UE et permettre au Maroc de développer le même environnement économique, les mêmes normes et standards qu’un pays membre de l’EEE (espace économique européen).

    Essayer d’arrimer le Maroc aux réseaux transeuropéens (RTE) dans les domaines du transport, de la recherche développement et de l’énergie. Les Accords Open Sky, Galileo et le Plan Solaire seront le socle de cet arrimage.

    Sur le plan humain :

    -Impliquer de nouveaux acteurs (CES, entités territoriales, CGEM, ONG), afin qu’ils s’approprient les ressorts et les élans qu’ouvre ce partenariat.

    -Intégrer l’espace européen de recherche, en visant notamment l’objectif d’atteindre la reconnaissance mutuelle des diplômes et les jumelages entre instituts de recherche.

    Bilan à mi-parcours de la mise en œuvre du Statut avancé:

    Sur le plan politique :

    -Tenue, en mars 2010, du 1er sommet Maroc UE à Grenade (Espagne).

    -Mise en place d’une commission parlementaire mixte.

    -Réunions périodiques avec le Comité politique et de Sécurité de l’UE.

    -Lancement d’actions conjointes au sein des enceintes multilatérales, avec le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

    -Adoption, le 24 avril 2012 à Strasbourg, par le Maroc et le Conseil de l’Europe du Plan d’action intitulé « Priorités 2012-2014».

    -Conclusion imminente d’un accord de coopération entre le Maroc et EUROPOL.

    Toutes ces actions sont lancées pour la 1ère fois par l’Union européenne avec un pays non membre et n’ayant pas le statut de candidat.

    Il en est de même concernant le Conseil de l’Europe : le parlement marocain a obtenu, en juin 2011, le statut de ‘Partenaire pour la Démocratie’ à l’Assemblée parlementaire ; Le Maroc a été le 1er pays non européen à adhérer, en juillet 2009, au Centre Nord sud du Conseil de l’Europe ; Il est membre de la Commission de Venise. Enfin, notre pays s’est vu proposer d’adhérer à 18 conventions du Conseil de l’Europe.

    Toutes ces actions sont développées en totale cohérence avec les fondements constitutionnels, spirituels, identitaires et juridiques du Maroc.

    Sur le plan économique :

    Le cap fixé consiste en la conclusion d’un Accord de libre échange global et approfondi. Cet instrument, une fois entré en vigueur, permettra au Maroc d’intégrer de facto le Marché Intérieur de l’UE et de bénéficier de tous les avantages qui en découlent.

    Après la signature, en décembre 2010, de l’Accord Agricole et du mécanisme de règlement des différends, il s’agira désormais de finaliser le Protocole Pêche et les négociations Services.

    Accompagnement financier :

    Le Maroc est le principal bénéficiaire de l’appui financier de l’UE à l’échelle du voisinage. Pour la période 2007-2010, il a mobilisé une enveloppe de 654 millions d’euros. Pour la période 2011-2013, il a bénéficié d’une enveloppe de 580,5 millions d’euros.

    Les actions financées en 2012 ont concerné principalement l’INDH (25 millions d’euros), le programme « Hakama » -qualité des services publics- (75 millions d’euros) et l’appui à la mise en œuvre du Plan gouvernemental pour l’Egalité (45 millions d’euros).

    De plus, et en réponse au ‘Printemps Arabe’, l’UE a programmé une enveloppe additionnelle SPRING au titre de laquelle le Maroc a bénéficié d’une dotation additionnelle de 80 millions d’euros pour la période 2011-2013. Cette enveloppe financera en priorité la formation professionnelle (30 millions d’euros), l’alphabétisation (25 millions d’euros), l’agriculture (10 millions d’euros) et la santé (12 millions d’euros).
    En plus de ces dons, l’accompagnement financier de l’UE concerne aussi les prêts concessionnels de la BEI.

    En 2012, l’engagement de la BEI au Maroc a porté sur un montant de 1 milliard d’euros, au profit notamment des routes rurales (100 millions d’euros), du Plan Solaire (100 millions d’euros), de l’autoroute El-Jadida Safi (240 millions d’euros), de l’ONEE (180 millions d’euros)…

    Partenariat pour la mobilité :

    Le Maroc œuvre avec l’UE pour la mise en place d’une approche globale de la migration basée sur la responsabilité partagée, le développement, la lutte contre la migration illégale, la gestion des flux migratoires légaux et la consolidation des droits acquis des migrants installés en Europe.

    Dans cette perspective, les deux parties ont entamé la négociation pour la conclusion d’un « Partenariat pour la migration, la mobilité et la sécurité », qui fixera un cadre global de coopération dans tous les volets de la migration (migration légale, développement, migration illégale et asile).

    Convergence règlementaire :

    Le Statut avancé a prévu une ambition de convergence règlementaire entre la législation nationale et l’acquis communautaire de l’UE. Pour le Maroc, celle-ci doit obéir aux paramètres suivants :

    -La convergence doit être « graduelle et séquencée ».

    -Elle doit accompagner la mise en œuvre des stratégies sectorielles du Maroc.

    -Elle doit concerner, de manière équilibrée, les dimensions politique, économique et sociale.

    -Enfin, la convergence doit résulter d’une approche cohérente basée sur une évaluation de l’écart et sur une étude d’impact.

    Jumelages institutionnels :

    Le Maroc a mis en œuvre jusqu’à présent 44 jumelages, soit la meilleure performance régionale. L’Egypte en a eu 30, l’Ukraine 30 et la Tunisie 20.

    Ces jumelages ont permis au Maroc :

    -Asseoir les normes de bonne gouvernance (lutte contre le blanchiment de capitaux, Administration du Parlement, modernisation des juridictions, lutte contre la criminalité organisée, lutte contre l’immigration irrégulière…).

    -Gérer sa transition économique (gouvernance des entreprises publiques, mécanisme de règlement des différends, propriété industrielle et intellectuelle, Open Sky, efficacité énergétique, Cour des Comptes, Audiovisuel…).

    -Améliorer ses indicateurs sociaux (initiative nationale de développement humain, alphabétisation, couverture médicale…).

    -Dans l’immédiat, de nouveaux secteurs seront concernés (Marchés Publics ; Services financiers/Assurance ; Concurrence ; Protection du consommateur ; Code de travail ; Normalisation Industrielle ; Surveillance des marchés ; Sécurité maritime…). D’autres secteurs suivront progressivement la même procédure d’alignement. L’objectif est que le Maroc devienne le pays tiers qui aura absorbé le plus d’acquis communautaire.

    -Enfin le Statut avancé a prévu l’entrée du Maroc à des Agences et programmes communautaires : Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA), Programme compétitivité et innovation (CIP), Douane 2013, Programme Marco Polo…

    Perspectives futures du partenariat Maroc-UE :

    -L’Accord de libre-échange Complet et Approfondi permettra d’améliorer les conditions d’accès des produits marocains au marché européen.

    -L’Accord sur la libéralisation des services permettra au Maroc d’améliorer son offre services.

    -L’Accord de Pêche permettra d’accompagner le Maroc dans la mise en œuvre de la stratégie Halieutis.
    Le Partenariat pour la mobilité permettra aux deux parties de gérer tous les aspects liés à la question migratoire selon une approche équilibrée et la responsabilité partagée.

    -Le Plan d’action pour la mise en œuvre du Statut avancé constituera la feuille de route pour les 5 années à venir et préparera les deux parties à la conclusion d’un nouveau lien juridique qui remplacera l’Accord d’association.

    En conclusion, la mise en œuvre du Statut avancé permettra de raffermir les relations Maroc-UE et facilitera leur évolution vers la conclusion d’un nouveau cadre juridique qui remplacera l’Accord d’Association. Ce cadre prendra la forme d’un « Partenariat Privilégié ».

    Dans la même perspective, le Maroc plaide pour que la Politique européenne de voisinage (PEV) soit dotée de mécanismes innovants, d’outils substantiels et de perspectives incitatives.

    Une PEV rénovée et ambitieuse permettra à l’Union européenne d’accompagner le Maroc dans la réalisation de son projet de société ouverte, démocratique et solidaire qu’il est en train de construire, ainsi que dans son ambition de s’ériger comme une plateforme régionale compétitive et ouverte sur l’UE et sur les espaces maghrébin, arabe et africain.

    #Maroc #UE #relations_bilatérales

  • Le Maroc et le statut avancé : Entre un mérite et un besoin

    Le Maroc et le statut avancé : Entre un mérite et un besoin

    Tags : Maroc, Union Européenne, statut avancé,

    Le lundi 13 octobre 2008 constitue un tournant dans l’histoire des relations entre le Maroc et l’Union européenne dans la mesure où il marque la fin d’une ère dans les relations européennes du Maroc et le début d’un nouveau processus.

    A cette date, le Maroc et l’Union européenne ont décidé à Luxembourg d’élever leur relation bilatérale à un statut plus que de partenariat et moins que d’adhésion. Ce statut a été appelé « le statut avancé ». Cet événement revêt une dimension stratégique dans l’histoire des relations entre les rives de la Méditerranée en général et dans les relations européennes du Maroc en particulier.

    En effet, il s’inscrit dans le contexte d’une évolution du concept de « partenariat » mis en avant par la convention de Barcelone qui a une portée limitée. Il s’agit plutôt de consolider les relations multidimensionnelles entre les deux parties, que ce soit sur le plan politique, sécuritaire, économique ou social. Si cela implique que le Maroc poursuive son processus de réforme à plusieurs niveaux, cela souligne, d’autre part, un engagement de l’Union européenne à rattraper le mouvement d’ouverture et de progrès et l’interaction positive avec le monde que le Maroc s’est choisi.

    Un mérite marocain ?

    Si le « statut avancé » vise officiellement la consolidation des relations euro-marocaines, le choix du Maroc seul revêt diverses connotations. En effet, l’établissement d’un partenariat ambitieux et pionnier avec l’Union européenne constitue une option stratégique pour le Royaume du Maroc. Cela remonte à 1987, lorsque feu le Roi Hassan II – Que son âme repose en paix – a exprimé le souhait du Maroc d’adhérer à la Communauté européenne en s’appuyant sur un certain nombre de motifs et de préoccupations géopolitiques, historiques et économiques. Vient ensuite la suggestion faite par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2000, appelant à élever le niveau de la relation entre les deux parties pour la porter à un statut qui soit plus qu’un partenariat et moins qu’une adhésion.

    Le Maroc est l’État africain et arabe le plus proche du continent européen. Il a une forte interaction non seulement avec l’océan Atlantique et la mer Méditerranée mais aussi avec son appartenance africaine. Ces éléments géopolitiques lui ont fait poursuivre une stratégie de diversification des partenaires partout, tant sur le plan politique qu’économique.

    Le Maroc jouit d’une stabilité politique qui lui a permis de surmonter avec succès les nombreux bouleversements qu’ont connus plusieurs pays de la région. Ceci découle, en grande partie, de l’importance des réformes inaugurées, au coup par coup, par le Royaume depuis la fin des années 90 du siècle dernier. Celles-ci ont connu un rythme accéléré avec l’intronisation du Roi Mohamed VI. Au premier rang de ces réformes figure la création de l’ »Instance équité et réconciliation », reconnue comme une expérience pionnière en matière de justice transitionnelle ; l’amélioration des lois et règlements électoraux, y compris la loi sur le contrôle indépendant ; le lancement d’un nouveau code de la famille (2004), qui met surtout l’accent sur l’égalité des sexes et la protection des droits de l’enfant ; le lancement de l’Initiative nationale pour le développement humain (2005), qui a une dimension sociale ; l’hommage rendu à la culture amazighe en tant que composante essentielle de la culture marocaine ; la promulgation de nouvelles lois régissant les libertés publiques : la loi sur les partis politiques, la loi sur les ONG.

    De cette manière, le Maroc a été un modèle pour un changement tranquille et une transition démocratique harmonieuse, contrairement à un certain nombre de pays de la région.

    Il est clair que l’Union européenne a plus d’une fois réservé un accueil chaleureux à cette évolution, ce qui a permis au Maroc d’obtenir, avec mérite, le « statut avancé » auprès de l’Union européenne.

    Ce « statut avancé » reposait sur trois éléments principaux :

    -L’édification d’un espace de  » valeurs partagées  » de démocratie, d’état de droit, de bonne gouvernance, de respect des droits de l’homme….

    -L’édification d’un « espace économique commun » qui est susceptible de permettre au Maroc d’adhérer progressivement aux politiques et mécanismes de l’Union européenne et qui peut l’aider à mettre en place une économie ouverte et compétitive.

    -L’édification d’un espace commun de connaissance et de culture, d’échanges universitaires et de recherche scientifique.

    C’est ainsi que le « statut avancé » a permis aux deux parties de mettre en place un cadre bilatéral ambitieux englobant toutes les politiques publiques et tous les secteurs. Il est significatif que la réactivation de l’aspiration du Maroc vers son partenaire européen soit restée en harmonie avec ses engagements pour la construction de l’Union du Maghreb, avec la consolidation de son appartenance aux nations arabes et islamiques, ainsi qu’avec son interaction naturelle africaine, notamment avec l’espace sahélo-saharien et ouest-africain. Ceci a été couplé à son ouverture aux Etats-Unis à travers la conclusion de l’ALE Maroc-Etats-Unis en 2004 et de l’ALE Maroc-Turquie en 2006.

    Besoin mutuel

    On peut éventuellement dire que ces développements ne suffisent pas à expliquer tout ce qui s’est passé jusqu’à présent entre le Maroc et l’Union européenne, car il y a beaucoup d’intérêts entremêlés entre eux qui rendent le processus possible ou plutôt nécessaire.

    La partie européenne a besoin d’un partenaire efficace et crédible, bien positionné sur la scène maghrébine, arabe et africaine, face aux épineux problèmes communs qui menacent la stabilité régionale, tels que l’immigration clandestine, la contrebande, le terrorisme intercontinental et le trafic de drogue. Le Maroc, grâce à sa position stratégique, a interagi positivement avec ses partenaires européens à partir de ses responsabilités géopolitiques, ce qui a permis aux deux parties de prendre des initiatives communes face à de tels défis, en particulier sur les questions liées au contrôle des frontières, à l’établissement de la sécurité régionale et à la lutte contre la traite des êtres humains, le trafic de drogue et le terrorisme dans le monde.

    D’autre part, la rive sud de la Méditerranée est généralement considérée comme une pierre fondatrice, non seulement pour la sécurité et la stabilité de l’Europe, mais aussi pour l’évolution de ses économies. En effet, l’Union européenne et le Maroc partagent des préoccupations communes telles que la sécurisation des ressources énergétiques, la stimulation de l’intégration économique, la protection de l’environnement méditerranéen…..

    Les développements économiques, en particulier ceux qui ont suivi la crise financière des zones euro, impliquent que l’Europe recherche des partenaires pour consolider sa présence économique et sa compétitivité dans le contexte de l’accroissement de la concurrence entre elle et d’autres économies puissantes ou montantes comme les États-Unis, le Japon, la Chine, le Brésil et les pays d’Asie de l’Est.

    Le Maroc, quant à lui, s’est efforcé, à travers le renforcement de sa relation avec l’Europe se terminant par le statut avancé, de renforcer ses institutions administratives et managériales et ses secteurs économiques de manière à permettre au Royaume de s’engager dans la bataille de la compétitivité mondiale et de tirer profit des potentialités de la modernisation et de l’expertise européenne dans ce domaine. Le Maroc s’est également efforcé de tirer profit du partenariat économique qui attire les investissements et offre une place à ses exportations sur le marché européen qui compte quelque 500 millions de consommateurs.

    Compte tenu de ce qui précède, l’aspect économique du statut avancé s’est appuyé sur une conviction fondamentale selon laquelle le développement durable ne peut être atteint en dehors de l’ouverture commerciale et de la conclusion d’accords de libre-échange. Partant de là, le Maroc n’a rien négligé pour : exploiter tous les mécanismes et moyens fournis par l’UE pour améliorer ses indicateurs socio-économiques (éducation, santé, équipements publics, transport, projets d’infrastructure et de logement), procéder à l’activation d’une nouvelle série de réformes dans le domaine de la gouvernance économique (propriété intellectuelle, sécurité sanitaire, loi sur la compétitivité, protection du consommateur, gouvernance d’entreprise, politiques d’assistance publique et normes bancaires).

    Le Maroc a choisi cette vision pour initier une approche basée sur la convergence graduelle, le jumelage technique au moyen d’un arsenal de réglementations européennes, au même titre que les candidats à l’adhésion à l’UE.

    L’ambition stratégique du Maroc est de lui permettre de bénéficier du même environnement économique et du même climat des affaires, des mêmes règles et normes de compétitivité que les autres Etats membres de l’UE.

    Cette aspiration se traduit par de grands projets d’infrastructures. En fait, le Maroc a été le premier pays à conclure le traité Open Sky avec l’UE en 2005. Dans le secteur de l’énergie, le Maroc a conclu un partenariat avec l’Europe en 2007 qui prévoit la conception de projets ambitieux dans le domaine des énergies renouvelables.

    Il a également développé son réseau électrique avec l’Espagne, ce qui lui facilite l’accès au marché européen de l’électricité. Par ailleurs, il a participé aux activités de l’UE dans le cadre du « programme-cadre pour la recherche et le développement ».

    De même, le Maroc a souscrit activement à la réalisation d’opérations de jumelage institutionnel permettant aux administrations marocaines d’œuvrer pour développer et coordonner les mécanismes de régulation au Maroc et les normes et réglementations suivies dans l’UE.

    Ainsi, les opérations de jumelage qui ont été mises en œuvre au Maroc ont pu avoir les résultats suivants :

    Mise en place de normes de bonne gouvernance (lutte contre le blanchiment d’argent, gestion du parlement, modernisation des tribunaux, lutte contre le crime organisé, lutte contre l’immigration clandestine…).

    Gestion de l’ouverture économique (gestion des institutions publiques, mécanisme de règlement des différends, propriété intellectuelle et industrielle, ciel ouvert, service public de l’énergie, conseil supérieur de la responsabilité, audiovisuel…)

    Améliorer les indicateurs sociaux (Initiative nationale de développement humain, lutte contre l’analphabétisme, pensions de santé, etc.)

    Le jumelage institutionnel couvrira à l’avenir de nouveaux domaines (marchés publics, services financiers, assurances, compétitivité, protection des consommateurs, réglementation du travail, normalisation industrielle, contrôle des marchés et sécurité maritime…).
    L’objectif étant de faire du Maroc le premier pays arabe non européen à avoir pu comprendre et s’adapter aux règles de l’Union européenne connues sous le nom d’ »Acquis communautaire ».

    Quel avenir ?

    Avec le temps, la dimension stratégique de la relation entre l’UE et les pays du sud de la Méditerranée se confirme de plus en plus, avec une sensibilité pour les deux parties. Il faut juste plus d’efforts pour en faire une relation renouvelable et ambitieuse dans le sens où elle devrait réaliser un espace stratégique commun qui s’élève à l’évidence de l’ère similaire à l’ALENA ou l’ASEAN.

    Le partenariat évolutif entre le Maroc et l’UE peut prendre une dimension de premier plan dans ce domaine et peut servir de modèle au reste des États du sud de la Méditerranée.

    Ceci étant dit, la prochaine étape dans l’approfondissement des relations Maroc-UE est une étape cruciale vers l’établissement d’un « partenariat privilégié » qui consolide les acquis du statut avancé et ouvre de nouvelles perspectives. En avril 2013, les négociations sur la « zone de libre-échange complète et approfondie » Maroc-UE seront lancées parmi une série de conventions diverses relatives à l’agriculture, la pêche maritime, la mobilité des personnes et le commerce des services.

    Si le Royaume du Maroc est consciemment tenu de poursuivre le processus de réformes politiques et socio-économiques, l’UE est tenue, quant à elle, d’adopter un concept de partenariat et de sécurité plus ouvert, plus équilibré et plus solidaire. Dès lors, la sécurité de l’UE ne peut se limiter au contrôle des frontières et à l’imposition de conditions et de visas, mais plutôt à un traitement culturel fondé sur les droits et le développement, tout en tenant compte des questions d’identité et de diversité culturelle et civilisationnelle. En cela, elle doit s’appuyer sur une approche communicationnelle prônant la solidarité et l’humanité dans le traitement global des questions.

    En conclusion, les évolutions démocratiques observées dans le sud du bassin méditerranéen et les événements récents sur la carte post-crise financière de l’économie mondiale, couplés à l’émergence de contraintes internationales liées à l’énergie et au climat, aux défis sécuritaires transfrontaliers, et aux interrogations liées à l’identité, au débat actuel sur l’avenir de l’UE… tous sont susceptibles de transformer les traits géostratégiques de la région méditerranéenne.

    Les métamorphoses démocratiques observées dans les Etats arabes, en particulier, impliquent la mise en place d’une nouvelle charte pour la région méditerranéenne couvrant, sur un pied d’égalité, les questions de sécurité régionale, de démocratie, de développement commun et de solidarité.

    Cette charte peut être établie en s’appuyant sur les acquis des années 60 du siècle dernier (conventions commerciales), des années 70 (accords de coopération), des années 90 (accords de partenariat) et du début de ce siècle (politique de voisinage).

    Une telle charte peut permettre de consolider l’intégration économique entre les deux rives édifiées grâce à ces conventions. Elle permet également de jumeler les priorités stratégiques de tous les membres de la région vers l’édification d’un corps culturel euro-méditerranéen alliant universalité et spécificité d’une part ; ouverture et enracinement d’autre part.

    Au niveau économique, cette charte visera la création d’un espace économique compétitif commun face aux blocs américain et asiatique, ce qui permettrait de faire prospérer les accords commerciaux (dans l’agriculture, les services et la pêche maritime…) par la reprise des exportations commerciales du sud vers le nord. Il s’agit d’un objectif plus ambitieux et évolutif qui dépasse la logique limitée du libre-échange et qui tient compte du fait que l’excédent commercial de l’UE dans la région méditerranéenne est le plus important au niveau international.

    Sur le plan culturel, le Maroc, qui a toujours été à l’avant-garde des pays concernés par le partenariat euro-méditerranéen, considère que cette nouvelle charte est destinée à renforcer les valeurs d’ouverture, de pluralisme, de diversité et de respect des spécificités de chacun.

    La prévalence du discours populiste dans certaines régions d’Europe pose l’équivoque sur le sens de l’organisation européenne et menace la coexistence et la cohésion positive qui ont longtemps distingué l’espace euro-méditerranéen. Alors que l’isolement et la crispation identitaire contre celle des autres vont à l’encontre de la tendance portée par la mondialisation dans ses aspects universels (libre échange, libre circulation, compétitivité économique, nouvel équilibre démographique et développement technologique…) tous ces aspects constituent une opportunité et une source de richesse commune et un facteur d’ouverture dont les sociétés euro-méditerranéennes doivent idéalement bénéficier.

    Dans le même contexte, une approche équilibrée de la question de l’immigration sous tous ses aspects permettrait de combler les écarts démographiques entre les pays de la Méditerranée, en plus d’encourager une immigration temporaire entre ces pays, garantissant l’intégration sociale et économique des migrants dans les pays d’accueil.

    Le Maroc est confiant que l’utilisation de la conjoncture actuelle porterait le partenariat euro-méditerranéen à un niveau nouveau et plus ambitieux qui interagit avec les opportunités et les défis de notre ère moderne.

    C’est pourquoi l’ambition du Maroc de conclure « un partenariat privilégié » avec l’UE est susceptible de constituer une pierre fondatrice de ce nouveau cadre régional en Méditerranée.

    #Maroc #UE #Statut_avancé

  • Interview accordée par feu Président Bouteflika au quotidien espagnol « El Pais »

    Interview accordée par feu Président Bouteflika au quotidien espagnol « El Pais »

    Topics : Algérie, Espagne, Maroc, Sahara Occidental,

    QUESTION: Quel est aujourd’hui l’état des relations entre l’Algérie et l’Espagne ? N’êtes-vous pas mécontent de la position de l’Espagne sur le conflit du Sahara Occidental mise, par exemple, en relief par son abstention lors des deux votes de résolutions cet automne à l’Assemblée générale des Nations Unies?
    RÉPONSE: Les relations économiques sont excellentes. Les relations politiques le sont aussi, bien que nos positions sur le dossier du Sahara Occidental divergent quelque peu. Nous avons toujours dit à nos amis espagnols qu’ils ont tout à gagner à assumer leur responsabilité morale et historique sur cette question en contribuant activement à rétablir le peuple sahraoui dans son droit légitime à décider démocratiquement de son destin.

    QUESTION: L’Espagne et l’Algérie se sont fortement rapprochées (visite d’État du Président à Madrid, voyage présidentiel à Valence) entre 2001 et 2003 quant la relation hispano-marocaine passait par une mauvaise passe. Est-ce que vous regrettez le temps du Président José Maria Aznar ?
    RÉPONSE: Le Président Aznar est un grand homme d’État qui a beaucoup contribué à tisser avec l’Algérie des relations tournées vers le futur et fondées sur le respect mutuel et la promotion d’une coopération mutuellement avantageuse.
    Son successeur, Monsieur Zapatero, manifeste la même volonté de développer la coopération bilatérale.
    Cela dit, j’ai pour l’un et l’autre beaucoup de considération et d’amitié.

    QUESTION: Quel doit être, à votre avis, le rôle de l’Espagne dans cette dispute à propos de son ancienne colonie ?
    RÉPONSE: Je viens de dire que l’Espagne a une responsabilité morale et historique dans ce dossier. Il ne s’agit nullement d’une dispute comme vous dites, mais d’un problème sérieux de décolonisation. Ce problème concerne le Royaume du Maroc et le Front Polisario. L’Algérie soutient cette cause comme elle l’a fait partout dans le monde : pour Belize, Brunei, Surinam, Timor et autres régions du monde où se posait un problème de décolonisation.

    QUESTION: Le Maroc vient de proposer un plan d’autonomie pour le Sahara Occidental. Quelle réflexion vous inspire cette démarche ?
    RÉPONSE: Aucune solution unilatérale ne peut être viable. Seule la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination est de nature à résoudre le problème. C’est la position constamment réaffirmée des Nations Unies.

    QUESTION: Vous êtes un ardent défenseur de l’autodétermination des Sahraouis, mais, d’après les Marocains et une certaine presse algérienne, il n’en a pas toujours été ainsi. N’avez-vous pas proposé la partition du territoire entre un État indépendant et le Maroc ? Cette solution n’est-elle pas réalisée ?
    RÉPONSE: La partition du Sahara a été faite par le Maroc avec la Mauritanie de feu le Président Mokhtar Ould Daddah. Si je m’en souviens, cela s’appelait les accords de Madrid. Il n’était pas alors question de l’intégrité territoriale du Maroc. Je n’ai jamais proposé une telle partition puisque j’ai constamment, et avant même l’abandon du Sahara par l’Espagne, soutenu le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

    QUESTION: Peut-on craindre, si la diplomatie continue à échouer, une reprise des hostilités entre le Front Polisario et le Maroc ?
    RÉPONSE: C’est une hypothèse qui, à mon avis, ne peut être écartée mais dont la réalisation n’est pas du tout souhaitée par nous, qui préférons la solution pacifique par l’organisation sous l’égide de l’ONU d’un référendum d’autodétermination.

    QUESTION: L’Algérie pourra-t-elle faire un jour la guerre au Maroc ?
    RÉPONSE: J’ai dit et répété à maintes reprises qu’en aucun cas, l’affaire du Sahara Occidental ne peut constituer un casus belli entre l’Algérie et le Maroc.

    QUESTION: Le contentieux sur le Sahara Occidental est-il le principal obstacle à la mise en place de l’Union du Maghreb Arabe ? Le développement du Maghreb ne passe-t-il pas par la relance de l’UMA ?
    RÉPONSE: Il est certain que tant que le problème du Sahara Occidental ne sera pas résolu de manière satisfaisante et définitive, il sera difficile de progresser dans la voie de l’édification d’une UMA véritable et dynamique qui contribuerait, cela ne fait aucun doute, au développement du Maghreb.

    Qu’attendez-vous particulièrement du Maroc frère et quand trouvera-t-on une solution définitive au problème du Sahara et un règlement définitif aux différends frontaliers entre l’Algérie et le Maroc ?

    Evitons l’amalgame. Il n’y a pas le moindre problème entre l’Algérie et le Maroc sur le Sahara occidental. Ce problème qui se pose actuellement est pris en charge par l’Onu et les parties concernées, le Polisario et le Maroc. Ces deux parties ont signé des accords à Houston sous l’égide de M. James Baker et nous sommes toujours attachés à la légalité internationale et rien ne pourra nous en détourner. En attendant du nouveau, il est demandé aux deux parties l’application immédiate des accords de Houston et des résolutions onusiennes. L’Algérie accueille favorablement ce processus et sera la première à saluer les résultats qui sanctionneront un référendum libre et régulier.

    Concernant les frontières, je tiens à affirmer qu’il n’y a pas non plus de problème puisque le tracé des frontière est défini et que les accords y afférents ont été ratifiés. Les problèmes sont à situer ailleurs. Ils sont à chercher dans la couverture, voire dans le soutien accordé aux groupes terroristes, ce qui transparaît clairement à travers la tuerie perpétrée cet été à Beni-Ounif. Ils sont dans le flux des quantités de drogue qui affluent en Algérie avec la complaisance apparente des autorités concernées. Ils sont enfin à chercher dans l’absence d’une action sérieuse tendant à assurer un équilibre des intérêts dans les échanges économiques et les rapports commerciaux.


    Même l’instauration du visa a été une décision prise unilatéralement par nos frères marocains alors que des dizaines de textes imprégnés de la philosophie de l’unité du Maghreb ont été signés.

    Il n’est pas de place à l’optimisme quant à la réouverture des frontières tant que les problèmes posés ne sont pas soumis à un examen sérieux et traités objectivement et avec grand soin.

    L’opinion publique a été longtemps occupée, non sans dessein, par les questions du Sahara occidental et des frontières, ainsi que par les campagnes médiatiques contre l’Algérie. Nous en sommes habitués et tout ceci n’a aucun impact en Algérie et sur le peuple algérien. La réalité est que jusqu’à ces dernières années tout au moins, les questions du Sahara occidental et des frontières ne posaient plus problème au niveau bilatéral.

    13- Peut-on craindre, si la diplomatie continue à échouer, une reprise des hostilités entre le Front Polisario et le Maroc ?

    Il n’est pas dans la nature de la diplomatie d’accepter l’échec et je suis certain que les deux parties en présence, le Maroc et le Front Polisario, n’ont pas encore épuisé toutes les possibilités qu’offre la négociation et l’avantage de pouvoir se parler directement, sans pré-conditions, comme l’a demandé le Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour trouver une solution durable au conflit du Sahara Occidental, dans le respect de la légalité internationale et du droit imprescriptible du peuple sahraoui de choisir librement son destin.

    Ces négociations, qui entreront bientôt dans leur 4ème round à Manhasset, doivent s’accompagner d’un strict respect du cessez-le-feu instauré par les Nations Unies en 1991. Je ne veux pas penser à une reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario, reprise qui représenterait une évolution dangereuse et dramatique pour l’ensemble de notre région. Je dois souligner une fois de plus que la décolonisation du Sahara Occidental n’est pas un casus belli entre l’Algérie et le Maroc. Cette décolonisation relève exclusivement de la responsabilité des Nations Unies et du Conseil de Sécurité.

    La négociation reste la seule voie pour permettre à notre région de trouver définitivement sa sérénité et s’engager résolument sur la voie de l’intégration pour pouvoir relever les multiples défis de la globalisation.

    #Algérie #Espagne #Maroc #Sahara_Occidental


  • Le statut avancé du Maroc auprès de l’Union européenne : une reconnaissance du processus de réforme du Maroc et une nécessité géopolitique et stratégique pour l’UE

    Tags : Maroc, Union Européenne, Statut avancé, relations bilatérales, coopération,

    Alors que l’Union européenne s’apprête à accueillir dans les semaines à venir son 28ème membre, poursuivant ainsi son élargissement vers l’est dans ce qui semble atteindre sa capacité maximale à l’est, pour des raisons géopolitiques évidentes couplées à un processus d’Union pour la Méditerranée au point mort, il est important de réfléchir à l’avenir de la politique européenne de voisinage et à la nature de la relation qui liera l’UE à ses voisins du sud de la Méditerranée, en particulier le Royaume du Maroc.

    Il ne fait aucun doute que des développements intéressants ont eu lieu ces dernières années dans le cadre du processus de Barcelone/Union pour la Méditerranée et de la signature de l’accord sur le statut avancé entre le Maroc et l’UE, mais le printemps arabe qui a déferlé sur l’Afrique du Nord, combiné à une impasse dans le processus de paix au Moyen-Orient, a freiné cet élan encourageant. Aujourd’hui, le partenariat de l’UE avec ses voisins du sud de la Méditerranée peut être considéré comme une tasse à moitié pleine pour certains ou une tasse à moitié vide pour d’autres.

    À la lumière des nouveaux défis inquiétants qui sont apparus dans la région du Sahel, notamment après la tentative déjouée des groupes terroristes et extrémistes de prendre le contrôle total du Mali, il est plus que jamais urgent de renouveler le partenariat entre l’UE et ses voisins du Sud.

    Au fil des ans, il est indéniable que le Maroc a prouvé à maintes reprises qu’il était un pionnier, à la fois en tant que pays arabe et africain, pour ouvrir la voie à un partenariat plus renforcé avec l’UE et à un ordre euro-méditerranéen renouvelé.

    Si l’histoire, la géopolitique et le commerce ont pu contribuer à cette fin, il est indéniable que la vision définie par feu le roi Hassan II et Sa Majesté le roi Mohammed VI en vue d’un partenariat UE-Maroc renforcé, ainsi que les valeurs et aspirations partagées, ont été des facteurs moteurs importants derrière l’un des partenariats les plus étroits que l’UE ait jamais développé avec un pays de la rive sud de la Méditerranée.

    L’accord sur le statut avancé Maroc-UE : Une reconnaissance claire des décennies de réformes entreprises par le Maroc. En effet, le partenariat Maroc-UE n’a cessé de se développer au fil des ans. Il a notamment connu une avancée importante avec la signature, le 13 octobre 2008, de l’accord de statut avancé Maroc-UE qui a propulsé les liens vieux d’un demi-siècle à un nouveau niveau permettant de renforcer le partenariat multidimensionnel existant aux niveaux politique, économique et humain. Par cet accord, le Maroc et l’UE ont convenu de donner un nouvel élan à leur coopération bilatérale basée sur les valeurs partagées de la démocratie, de l’état de droit, de la bonne gouvernance, du respect des droits de l’homme, d’un dialogue politique renforcé, d’une zone économique commune, notamment par le lancement récent des négociations sur un nouvel ALE, de la participation progressive du Maroc aux activités et programmes communautaires ainsi que d’un espace commun pour la connaissance et la culture, les échanges universitaires et la recherche scientifique.

    Peut-être l’un des aspects les plus importants de cet accord est qu’il sert de reconnaissance par l’UE des réformes profondes et multidimensionnelles que le Maroc a entrepris au niveau politique, économique, social, culturel et des droits de l’homme sur la voie d’une plus grande ouverture et dans sa transition vers une plus grande démocratie au cours des deux dernières décennies, mais reflète également la confiance placée par l’UE dans le Maroc pour poursuivre ces efforts. Cet accord implique également que le Royaume continue sur la voie des réformes qu’il a initiées tandis que l’UE continuera à soutenir ces efforts.

    L’accord de statut avancé, le premier de ce type à être signé avec un pays de la région, continue de représenter une étape importante dans le contexte des perspectives futures de coopération dans le cadre d’une politique européenne de voisinage rénovée. La demande du Maroc pour un statut avancé n’était pas destinée à se démarquer du reste de la foule, mais plutôt motivée par sa conviction de la nécessité d’un espace euro-méditerranéen nord-sud renforcé. Il est encourageant de voir que l’approche du Maroc a inspiré d’autres pays de la région tels que la Tunisie ou la Jordanie à suivre cette même voie et à revoir son partenariat avec l’UE.

    Le Maroc : un partenaire crédible pour l’UE dans un sud de la Méditerranée instable. Il est facile d’affirmer que l’histoire, la géographie et une vision claire d’une société marocaine démocratisée ne suffisent pas, dans un monde mû par des intérêts, à expliquer la nature des relations euro-marocaines existantes.

    Compte tenu des changements politiques croissants en Afrique du Nord et des menaces sécuritaires confirmées qui ont émergé dans la région du Sahel, la stabilité du Maroc, ses identités arabe, africaine et méditerranéenne combinées à ses valeurs partagées d’ouverture et de démocratie ont été un atout précieux pour l’Union européenne dans le dialogue politique existant. En outre, l’implication active du Maroc dans la recherche de solutions aux conflits affectant le continent africain ou le monde arabe, ainsi que sa volonté de favoriser une plus grande coopération régionale dans le domaine de la sécurité, ont fait du Maroc un interlocuteur stratégique pour l’UE.

    Au niveau économique, le Maroc reste un partenaire économique important pour l’UE (Besoin de trouver des statistiques). Depuis le 1er mars, des négociations ont débuté entre l’UE et le Maroc pour la signature d’un accord de libre-échange qui remplacera l’accord d’association existant. Cependant, le large éventail d’accords de libre-échange que le Maroc a déjà signé ou est en train de négocier avec des pays d’Amérique du Nord (États-Unis et Canada), de la zone arabo-méditerranéenne (accord d’Agadir) et d’Afrique de l’Ouest (UEMOA) représente une opportunité pour l’UE dans une période de difficultés économiques et financières.

    Par ailleurs, la vision marocaine de convergence progressive et de jumelage technique visant à aligner ses normes, standards et réglementations sur ceux de l’UE sont également un atout pour faciliter la circulation des biens et services. Bien que beaucoup reste à faire, le Maroc est déterminé à poursuivre cet objectif dans le seul but d’aligner toutes ses normes sur celles de l’UE dans un avenir proche.

    La voie à suivre :

    Alors que l’élargissement de l’UE semble atteindre ses limites à l’Est, la rive sud de la Méditerranée représente une nouvelle frontière pour des partenariats renforcés et approfondis. L’analyse et la réflexion sur cette question devraient devenir une priorité aux deux extrémités de la Méditerranée afin de créer une zone stratégique commune capable de concurrencer d’autres forums tels que l’ALENA ou l’ANASE.

    Le partenariat du Maroc avec l’UE peut être utilisé comme un modèle à suivre.

    Cinq ans après la signature de l’accord sur le statut avancé, et alors qu’un nouvel accord de libre-échange approfondi et complet doit être discuté le mois prochain (avril 2013), il est important de se tourner vers l’avenir et les nouvelles perspectives des relations Maroc-UE à travers l’établissement d’un « partenariat privilégié » s’appuyant sur les liens vieux d’une demi-décennie et les avancées récentes.

    Si le Royaume du Maroc est consciemment obligé de poursuivre sur la voie des réformes politiques et socio-économiques, l’UE, pour sa part, est obligée d’adopter une conception plus ouverte et équilibrée du partenariat, basée sur la solidarité et la sécurité. Pour aller de l’avant, il faudra également que le partenariat entre l’UE et le sud de la Méditerranée soit moins axé sur le contrôle des frontières et les questions de sécurité, mais plutôt sur le renforcement des échanges culturels et des partenariats de développement qui tiennent compte des questions d’identité et de diversité culturelle et « civilisationnelle ».

    Les évolutions démocratiques au sud de la Méditerranée, les récentes turbulences financières qui ont secoué les plus grandes économies mondiales, l’émergence de défis multidimensionnels, qu’ils soient liés à la sécurité, à l’énergie ou à l’environnement, ainsi que les questions croissantes liées à la question de l’identité, tout cela indique clairement la nécessité d’un débat sur l’avenir du partenariat entre l’UE et le sud de la Méditerranée et d’une transformation géostratégique de la zone méditerranéenne.

    La transformation démocratique à laquelle assistent les pays arabes, en particulier, implique la mise en place d’une nouvelle charte pour la région méditerranéenne couvrant, sur un pied d’égalité, les questions de sécurité régionale, de démocratie, de développement commun et de solidarité.

    Cette charte peut s’appuyer sur les acquis du début des années 60 avec la signature des conventions commerciales, les accords de coopération des années 70, les accords de partenariat des années 90 et plus récemment sur la politique de voisinage du XXIème siècle.

    Une telle charte pourrait permettre de consolider l’intégration économique entre les deux rives édifiée grâce à ces conventions. Elle pourrait également aider à construire des synergies entre les priorités stratégiques de tous les membres de la région vers l’édification d’un corps culturel euro-méditerranéen qui rassemble spécificité et universalité ainsi qu’ouverture et tradition.

    Au niveau économique, cette charte visera la création d’un espace économique compétitif commun capable de faire face et de concurrencer les blocs commerciaux américains et asiatiques, ce qui permettrait aux accords commerciaux (dans l’agriculture, les services et la pêche maritime…) de prospérer grâce à la reprise des exportations commerciales du sud vers le nord. Il s’agit d’un objectif plus ambitieux et évolutif qui dépasse la logique limitée du libre-échange et qui tient compte du fait que l’excédent commercial de l’UE dans la région méditerranéenne est le plus important au niveau international.

    Sur le plan culturel, le Maroc, qui a toujours été à l’avant-garde des pays concernés par le partenariat euro-méditerranéen, considère que cette nouvelle charte est destinée à renforcer les valeurs d’ouverture, de pluralisme, de diversité et de respect des spécificités de chacun.

    La prévalence du discours populiste dans certaines régions d’Europe pose la question de la finalité de l’institution européenne et menace la cohésion et la culture de la coexistence qui a toujours caractérisé l’espace euro-méditerranéen.

    À notre époque, le recours à l’isolement ou le fait de s’accrocher à son identité sans accepter celle de l’autre vont à l’encontre de la tendance actuelle à la mondialisation, à la mobilité accrue, à la compétitivité économique, au nouvel équilibre démographique et au développement technologique. Tous ces aspects constituent une opportunité et une source de richesse commune qui profiterait à toutes les sociétés euro-méditerranéennes.

    Dans le même contexte, une approche équilibrée de la question de l’immigration couvrant tous ses aspects permettrait de redresser les écarts démographiques entre les pays de la Méditerranée. Cela pourrait se faire en encourageant l’immigration temporaire entre ces pays et en assurant une meilleure intégration sociale et économique des migrants dans les pays d’accueil.

    Ce moment unique dans l’histoire de la zone euro-méditerranéenne doit être saisi afin de construire un partenariat euro-méditerranéen revigoré, un partenariat capable de fournir de nouvelles synergies et opportunités, une zone euro-méditerranéenne plus sûre et plus sécurisée tout en apportant de l’espoir et des réponses aux besoins des peuples de la Méditerranée.

    Le Maroc est prêt à jouer son rôle, dans cette nouvelle vision du partenariat euro-méditerranéen, et à continuer à jouer un rôle pionnier à travers la conclusion d’un « partenariat privilégié » entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne.

    #Maroc #UE #Statut_avancé

  • L’Espagne, plaque tournante du trafic de drogues

    L’Espagne, plaque tournante du trafic de drogues

    Tags : Espagne, Maroc, Amérique Latine, trafic de drogue, haschich, marijuana, cocaïne, héroïne, Pays Bas,

    Le bon climat, la situation géographique et les importantes colonies de résidents européens font de l’Espagne le terreau idéal pour les organisations criminelles dédiées au trafic de drogue. Le pays n’est plus seulement l’un des principaux points d’entrée de drogues telles que la cocaïne et le haschisch, mais il est devenu le fleuron de la production de marijuana, en raison de sa grande qualité, rapporte La Vanguardia.

    Dans un reportage sous le titre de “Les trafiquants de drogue se réinventent : comment le commerce de la drogue a changé en Espagne”, le journal catalan affirme que “après avoir été le destinataire de la cocaïne d’Amérique du Sud ou du haschisch du Maroc pour approvisionner ensuite le reste de l’Europe, l’Espagne est en train de devenir un important producteur de marijuana”. « Il n’y a aucun autre pays en Europe qui produit comme ça. Celui de l’Espagne est le meilleur », précise-t-il citant un chercheur en matière de lutte contre le trafic de drogue.

    Cette « mutation » du trafic de drogue en Espagne laisse des images plus typiques de pays comme la Colombie. Règlements de compte, guerres entre organisations, enlèvements, meurtres, armes d’assaut.

    Le haschisch du Maroc a toujours le vent en poupe. Selon le même rapport de la CITCO, 676 tonnes de cette drogue ont été saisies l’année dernière, soit 40 % de plus qu’en 2020. Il en va de même pour la cocaïne provenant d’Amérique du Sud – notamment du Brésil et de l’Équateur en raison de la forte pression exercée en Colombie.

    Ce qui inquiète le plus les enquêteurs du crime organisé, outre la violence générée, c’est surtout le réseau de corruption qui s’est développé autour d’elle. C’est une toile qui « pourrit » tout. Pour que ces organisations puissent s’établir et surtout se développer et continuer à croître, elles ont besoin d’un réseau de fonctionnaires et d’employés dans des secteurs clés : banquiers qui les aident à blanchir de l’argent, policiers, juges, procureurs, politiciens, fonctionnaires des conseils locaux, travailleurs portuaires tels que les dockers ou les employés des aéroports qui ferment les yeux ou les avertissent d’éventuels contrôles aux frontières.

    Sans eux, les débarquements de drogue en Espagne seraient très dangereux et donc moins rentables en termes économiques. Sans ce réseau, ces mafias ne seraient pas en mesure de survivre.

    #Espagne #Maroc #trafic_de_drogue #Hashich #Marijuana #cocaïne #Héroïne

  • De Mistura : Une solution qui soit juste et conforme aux résolutions de l’ONU n’est pas une mince affaire

    De Mistura : Une solution qui soit juste et conforme aux résolutions de l’ONU n’est pas une mince affaire

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, Staffan de Mistura

    Selon l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, la difficulté de son travail se trouve dans la recherche d’une solution qui soit juste et conforme aux résolutions de l’ONU.

    Dans une interview accordé à un média onusien, Staffan de Mistura a déclaré que son « travail est d’essayer de faciliter n’importe quelle piste. Premièrement, pour que les personnes affectées [inaudible] soient en fait dans un meilleur état. Et « B », pour que le problème réel soit résolu d’une manière juste et conforme aux résolutions de l’ONU. Et c’est là que c’est difficile. Ça dure, vous savez, depuis combien de temps ? 47 ans ».

    Un conflit qui dure « presque aussi longtemps que vous avez servi l’ONU », indique son interlocutrice. « Exactement », affirme-t-il. « Et là encore, je suis sûr qu’il y a des formules, et des moyens », ajoute-t-il.

    « J’ai rencontré dans les camps de Tindouf – qui est un camp où les réfugiés sont dans le désert au nord de l’Algérie – j’ai rencontré deux femmes qui ont dit : ‘Nous étions des adolescentes, et nous sommes maintenant des grands-mères. Nous avons besoin d’une solution qui nous offrirait un avenir pour nos propres enfants. Faciliter cela, ce qui n’est pas évident après 47 ans, mais rappelez-vous que ma mission est de ne jamais abandonner », conclue-t-il.

    #Sahara_Occidental #Maroc #Staffa_de_Mistura #Maroc #ONU