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  • Un Snowden Marocain sème la zizanie au Maroc*

    Un Snowden Marocain sème la zizanie au Maroc*

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    Un mystérieux hacker qui utilise le pseudonyme de Chris Coleman24, a mis en ligne, en octobre 2014, beaucoup de documents classés confidentiels. En effet, plus de 37 milles documents des dernières années ont été mis en ligne ou dispatchés à des organes de presse.

    Ce Snowden Marocain vient de jeter un pavé dans la mare en dévoilant les stratégies et les méthodes des diplomates marocains à New-York et Genève pour influencer les fonctionnaires et les responsables du Conseil des droits de l’homme. Bref, il a mis de nombreux hauts responsables marocains dans l’embarras sans qu’ils n’arrivent pas à le localiser ni à découvrir son identité (aujourd’hui, il est clair qu’il s’agissait d’un réglement de comptes entre les services secrets marocain et français en raison de la décision marocaine de suspendre la coopération judiciaire et sécuritaire avec la France suite à l’affaire El Hammouchi).

    Le hacker a commencé sur Facebook en publiant des câbles entre le Ministre Marocain des AE et son homologue français. Le Ministre Marocain demandait à M. Laurent Fabius un coup de main pour aider sa fille à obtenir un permis de travail pour qu’elle puisse rejoindre l’équipe McKinsey France, un organisme consultant en matière de stratégies et implanté dans plus de 56 pays.

    *Des faits datant de 2014

    #Maroc #HackerChrisColeman #France #SaharaOccidental #ONU #Lobbying

  • Maroc. Makhzen Wikileaks : Hacker connection

    Maroc. Makhzen Wikileaks : Hacker connection

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    Un hacker Marocain vient de dévoiler sur le net plusieurs documents officiels (dont des copies numérisées sont à notre niveau) adressés à différentes personnalités Marocaines et interceptés par ses soins.

    Il s’agit d’un premier document envoyé le 6 Janvier 2014 par l’ambassadeur permanent du royaume Chérifien auprès des nations unis à sa hiérarchie (Affaires étrangères) relatif à la “question nationale” en prévision de l’échéance d’avril 2014. Dans ce document adressé aussi au directeur général d’études et documentation, il dresse un constat et propose des actions . Le document commence par :
    L’examen par le Conseil de Sécurité de la question du Sahara en avril prochain se situe dans un contexte particulièrement difficile marqué par une attente de nos partenaires de mesures concrètes en matière des Droits de l’Homme. Pour la préparation de cette échéance, quelques action sont soumise à l’appréciation de Monsieur le Ministre.

    Dans le deuxième document , il s’agit d’une lettre envoyée par le directeur US, division Afrique II du département des affaires politiques à l’ambassadeur permanent du royaume aux nations unis en lui joignant la lettre de Christopher Ross. Dans la lettre de l’envoyé spécial du secrétaire général pour la sahara, M. Christopher remercie l’ambassadeur pour “l’accueil chaleureux” qu’on lui a réservé “lors de mes derniers voyages dans la région en janvier et février 2014. Comme vous le savez, ces visites ont inauguré la nouvelle approche du processus de médiation agréée par les parties en Octobre 2013, une approche qui est fondée sur des besoins d’aller et retours entre mes interlocuteurs” .. plus loin, il dit “J’ai présenté des questions confidentielles aux parties en janvier et recueilli leurs réponses”. A la fin de la lettre , M. Christopher demande à être reçu par le “plus haut niveau du gouvernement Marocain à chaque étape” et de “confirmer les dates qui y conviendraient”.

    Dans un troisième document , il s’agit d’un long compte rendu établi par le directeur des affaires Américaines et adressé au ministre des AE Marocain concernant “la réunion avec M. Dwight Bush, Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique à Rabat”.

    Dans ce document, on peut lire en préambule: “des principaux points abordés lors de la rencontre tenue entre Monsieur le Ministre et l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, M. Dwight Bush, à la demande de ce dernier, le 31 juillet 2014, au siège du Département :” Plus loin , on cite le point “- Concernant la mission de M. Christopher Ross : L’Ambassadeur américain s’est interrogé sur la « capacité » de l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, M. Christopher Ross à effectuer une nouvelle visite au Maroc et faire en sorte qu’il puisse jouer son rôle….. Monsieur le Ministre a ainsi exprimé la surprise du Maroc quant au fait que les déclarations de même que le rapport de M. Ross ne reflètent pas les conclusions telles qu’exposées aux responsables marocains lors de sa visite dans le Royaume, en faisant part du souhait que son action soit conforme à son mandat et à la mission qui lui a été dévolue et en signalant qu’il est de la responsabilité du Maroc d’attirer son attention dans le cas contraire….L’Ambassadeur américain a aussitôt tenu à préciser, sur indication de son Conseiller, M. Lassenhop, qu’il « n’est pas ici en représentation de l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies mais des Etats-Unis d’Amérique » en rappelant que le rôle de M. Christopher Ross est d’une importance particulière pour toutes les parties……- S’agissant de la nomination de Mme Kim Bolduc en tant que Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et Chef de la MINURSO, l’Ambassadeur s’est interrogé sur les préoccupations du Maroc à cet égard.

    Monsieur le Ministre a signalé, à ce propos, que le Maroc avait fait part de sa demande légitime d’être consulté à l’avance sur cette nomination, en précisant que, d’ailleurs, il avait été consulté, en amont, sur les dix nominations précédentes, et qu’il est anormal qu’il n’est pu s’en enquérir qu’à travers la presse et dans les couloirs des Nations Unies, alors que l’Algérie et les soit disant « représentants » de la pseudo « rasd » en avaient été en revanche informés auparavant.

    A la fin de ce compte rendu, il est stipulé de faire bénéficier le C12 avion américain utilisé par l’ambassadeur Américain de statut diplomatique au même titre que ses pilotes.

    Dans le quatrième document, il s’agit d’une étude ou analyse pour l’exercice 2014-2015 qui n’est pas signée mais parle d’”ÉLÉMENTS D’UNE STRATÉGIE POUR LA GESTION DE L’EXERCICE AVRIL 2014-AVRIL 2015 CONCERNANT LA QUESTION DU SAHARA MAROCAIN”. Dans son dernier paragraphe, il est question d’une “Mise en place d’une politique claire concernant les visites des délégations étrangères dans les provinces du sud.” En effet, on cite les points suivants: – Établir une liste d’acteurs hostiles et en informer, au préalable, leurs pays et organisations. Il s’agit de démontrer, ainsi, que le territoire n’est pas fermé aux visites de délégations étrangères, mais que les personnes dont l’hostilité et le parti pris sont connus, ne sont pas les bienvenus au Maroc. – Imposer un passage obligé par les Institutions nationales (Parlement, CNDH).

    Le cinquième document traite d’une correspondance entre le représentant Marocain Abderazak Laasal et son ministre des affaires étrangères dans laquelle, ce dernier dit en début : “J’ai l’honneur de vous faire parvenir, ci-joint, le fax émanant de M. Edmont Mulet, Sous-Secrétaire général pour les opérations de maintien de la Paix, rappelant la disponibilité de Madame Kim Bolduc, nommée récemment Représentant Spécial du Secrétaire général et Chef de la MINURSO à Rencontrer Monsieur l’Ambassadeur Omar Hilale et réitérant la disposition du DPKO à faciliter cette rencontre.” . Une copie de fax est aussi joint.

    Dans un autre document non signé donc non considéré comme officiel ,intitulé le Sahara Occidental: La diplomatie des phosphates, il est fait part d’une transaction de vente de phosphate au Panama et son blanchiment d’argent.

    Dans le document suivant intitulé : “Projet de Dossier Visite au Maroc de la Haut-commissaire aux droits de l’homme, Mme Navy Pillay” daté du Du 26 au 29 mai 2014, Rabat , il s’agit de préparer cette visite avec détails. Elle est articulée en 8 points. Le dernier étant le CV de la Haut-commissaire aux droits de l’homme.

    Le 9ème document intercepté par le soi-disant hacker porte le titre la “Question nationale/consultations du Conseil de Sécurité sur la MINURSO” et débute par “J’ai l’honneur de vous faire parvenir, ci-après, un compte rendu détaillé des briefings du Représentant Spécial W. Wolfgang Weber et de l’Envoyé personnel Christopher Ross ainsi que des interventions des membres du Conseil lors des consultations privées, tenues ce matin, au sujet de la question nationale.” Il est daté du 17 avril 2014 et adressé à plusieurs structures: CAB/1- CAB/2- SG/4- DG/8/1- DG/8/3

    Le 10ème document est un rapport de 2013 de 38 pages établi par le consulat du Maroc à Strasbourg intitulé : “Relations avec les Institutions Européennes”.

    Enfin, les deux derniers documents parlent du problème crucial du sahara occidental, le premier établi par la “Direction des Nations Unies et des Organisations Internationales HD” porte le titre de “l’Evolution de la position de la Russie sur la question du Sahara marocain.” retrace la position de la russie “De 1975 à 1998 : Appui idéologique à l’autodétermination” à sa neutralité “De 2007 à 2014 : Neutralité positive et soutien au processus politique de négociations”.

    Le deuxième établi par le représentant permanent aux nations unis Abderazzak Laasal et adressé à son ministre des AE en date du 1er Aout 2014 parle de “la question nationale” notamment de l’entretien téléphonique avec l’Ambassadeur Rosemary Dicarlo”. Il débute par l’introduction : “J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que j’ai reçu, ce matin, un appel téléphonique de l’Ambassadeur Rosemary Dicarlo, Représentant Permanent Adjoint des Etats Unis à New York en charge de la question Nationale, qui a voulu m’informer que ses autorités « ont les inquiétudes » suivantes au sujet de la question du Sahara :

    • La limitation par les autorités marocaines du mouvement du personnel des Nations Unies et de la MINURSO au Sahara,
    • Au sujet du processus politique, Christopher Ross a programmé de visiter le Maroc et souhaite que sa visite ait lieu le plus rapidement possible,
    • Les Etats Unis attendent que le Maroc accorde, rapidement son plein soutien à Madame Kim Bulduc, nouveau Représentant Spécial du Secrétaire Général,
    • Durant la dernière visite de Sa Majesté le Roi à Washington, un accord a été conclu pour :
    – Etablir un programme de visites régulières du Haut-Commissariat pour les Droits de l’Homme au Sahara, L’enregistrement de plus d’ONG originaires du Sahara, Cesser les poursuites judiciaires des civils par le tribunal militaire, mais les progrès sont très lents sur ces trois questions
    • Durant le dernier entretien entre Monsieur l’Ambassadeur Omar Hilale et L’Ambassadeur Samantha Power, RP des Etats Unis, cette dernière a été « surprise » par l’affirmation de l’Ambassadeur Hilale qui l’a informée qu’étant celui qui a conclu les termes de référence de la visite des experts du HCDH au Sahara, il n’a jamais été question de visites régulières ou de programme de visites au Sahara.
    Enfin l’Ambassadeur Di-Carlo m’a informé que ces « inquiétudes » (concerns) seront également communiquées par l’Ambassade des Etats Unis à Rabat aux autorités marocaines.

    Salim A.

    Bel-Abbès Info, 25 octobre 2014

    #Maroc #Marocleaks #HackerChrisColeman #SaharaOccidental #ONU #Algérie

  • Un « Wikileaks marocain » qui secoue le pouvoir

    Un « Wikileaks marocain » qui secoue le pouvoir

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    Le monde vu à travers le prisme du Sahara occidental · Depuis deux mois, un faux profil met en ligne sur Twitter les secrets du royaume. Gouvernement et partis politiques n’osent ni analyser ni débattre des conséquences du piratage de milliers de câbles de la diplomatie marocaine.

    En apparence il n’est pas très professionnel, et pourtant il a réussi à mettre sens dessus dessous les autorités du pays réputé le plus stable de l’Afrique du Nord : le Maroc. Depuis le 2 octobre, un profil anonyme (@chris_coleman24)1 distille sur Twitter des centaines de câbles de la diplomatie marocaine, de la Direction générale des études et de la documentation (DGED) — l’équivalent marocain de la Central Intelligence Agency (CIA) américaine ou de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française — et aussi des courriels d’hommes de presse apparemment proches. Il a même mis en ligne des photos privées, comme celles du mariage de la ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, Mbarka Bouaida, qui n’ont guère d’intérêt.

    Tout cela est déversé sur le réseau dans le désordre le plus total — certains documents sont même mis en ligne trois fois — et dans les formats les plus divers. Celui qui se fait passer pour Chris Coleman, l’entraîneur de la sélection de football galloise, a commencé son déballage sur Facebook. Sa page a été fermée. Il a alors émigré sur Twitter, mais son compte a subi le même sort jusqu’à ce qu’il parvienne à convaincre l’entreprise de le rouvrir.

    Ses tweets renvoyaient à des documents mis en ligne sur des sites de stockage et de partage de fichiers tels Dropbox, Mediafire ou 4Shared, mais sur ces supports, ses comptes ont été clôturés. « C’est vrai que depuis quelques jours, le Makhzen2 a multiplié ses menaces pour me décourager », se plaignait-il sur Twitter. « Il a mobilisé d’importantes ressources, notamment financières, pour empêcher la diffusion des informations », ajoutait-il, tout en promettant de continuer à se battre au risque de sa vie. Les métadonnées qui accompagnent ses tweets donnent à penser qu’il est au Maroc, mais il se peut qu’il ait réussi le tour de force de tromper Twitter sur l’endroit où il se trouve.

    UN ÉTAT FÂCHÉ AVEC LES NATIONS UNIES

    Ce jeu du chat et de la souris démontre à quel point celui qui se cache derrière ce profil anonyme est, en apparence, aux antipodes du professionnalisme d’un Julien Assange, l’homme qui avait défié les États-Unis en 2010 en divulguant, avec la collaboration de quatre grands médias, 250 000 télégrammes du département d’État américain.

    Dans un de ses rares commentaires, « Chris Coleman », qui affiche ses sympathies pour l’indépendantisme saharaoui, a expliqué que son but était de « déstabiliser le Maroc ». Il n’a certes pas réussi à le faire, mais malgré son amateurisme sur les réseaux il a secoué le Makhzen.

    La qualité du matériel mis en ligne y est pour quelque chose. On y découvre un État marocain fâché avec le secrétariat général des Nations unies et dont les rapports sont également tendus avec le département d’État américain. Par exemple, le Maroc refuse depuis mai 2014 la prise de fonctions à Laayoune de la canadienne Kim Bolduc, nommée à la tête de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), le contingent de l’ONU déployé dans cette ancienne colonie espagnole.

    Rabat met aussi constamment des bâtons dans les roues de la mission de l’américain Christopher Ross, l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon au Sahara, un médiateur sourcilleux sur les droits humains et dans le fond favorable à l’octroi de l’autonomie à ce territoire pour résoudre le conflit. Dans un câble d’Omar Hilale, alors ambassadeur marocain auprès des Nations unies à Genève, il est décrit comme un alcoolique, devenu maladroit avec l’âge (il a 71 ans), qui n’arrive même pas à mettre sa veste tout seul.

    Le clou des révélations est sans doute l’accord verbal secret conclu en novembre 2013 à la Maison-Blanche entre le président Barack Obama et le roi Mohammed VI. Les États-Unis y renonçaient — comme ils l’avaient fait en avril de cette année — à demander au Conseil de sécurité l’élargissement du mandat de la Minurso pour qu’elle puisse s’occuper des droits humains, mais obtenaient en échange trois concessions. Le Maroc arrêtait d’abord de faire juger les civils par des tribunaux militaires ; il faciliterait ensuite les visites au Sahara des fonctionnaires du Haut Commissariat aux droits de l’homme et légaliserait les associations sahraouies indépendantistes comme le Collectif sahraoui des défenseurs des droits de l’homme (Codesa) du militant Aminatou Haidar. Sur ce dernier point, il n’a pas encore tenu promesse.

    Si les rapports du Maroc sont plutôt mauvais avec le secrétariat général de l’ONU, ils sont en revanche bien meilleurs avec les deux instances onusiennes que sont le Haut Commissariat aux droits de l’homme et le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), tous deux à Genève. La diplomatie marocaine a su s’y faire des amis parmi les hauts fonctionnaires qui la renseignent sur les initiatives de ses adversaires et l’aident même à faire avorter ou à dénaturer leurs projets. Pour exemple, le séjour presque clandestin à Genève, en 2012, de Mohamed Abdelaziz, le leader du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique3

    Quant aux agents de la DGED et à leurs collaborateurs, ils parviennent, moyennant finance, à ce que des journalistes et des think-tanks français, américains et même italiens produisent des articles et des analyses favorables aux thèses du Maroc et préjudiciables à l’Algérie et au Front Polisario qui revendique, depuis 1973, l’indépendance du Sahara occidental. La DGED s’emploie aussi, à travers des intermédiaires, à séduire le lobby juif aux États-Unis dans l’espoir qu’il pèsera auprès de l’administration Obama pour qu’elle soit plus compréhensive avec les thèses marocaines sur le Sahara. On apprend également qu’Israël et le Maroc maintenaient, du moins en 2011 et 2102, un dialogue politique permanent.

    La lecture de centaines de câbles montre, en définitive, une diplomatie marocaine qui voit le monde à travers la lorgnette du Sahara. Ce bout de désert est partout, dans les réunions du Conseil d’association avec l’Union européenne, dans les visites ministérielles en Europe ou dans les relations avec des pays aussi lointains que le Paraguay. Cette « monomanie » saharienne fait que le Maroc s’intéresse peu à d’autres débats qui traversent la planète. Il ne s’en mêle que s’il peut en tirer un profit pour ce que les diplomates marocains appellent la « question nationale ».

    AUCUNE RÉACTION OFFICIELLE

    Chris Coleman et ses tweets ont été, ces dernières semaines, dans toutes les conversations de couloirs du Parlement de Rabat, dans les cafés que fréquentent les fonctionnaires haut placés, dans les cocktails diplomatiques. Il n’y a eu, cependant, aucune explication publique du gouvernement sur cette faille dans le système de communication, ni sur l’enquête qui serait en cours ou sur ses conséquences politiques. L’opposition n’a pas, elle non plus, jugé utile d’interpeller l’exécutif.

    La presse, elle, est dans sa grande majorité passée en pointillés sur l’affaire, reprenant souvent la thèse de Mbarka Bouaida pour qui, derrière ce faux profil, se cachent des « éléments pro-Polisario » ayant agi avec l’appui de l’Algérie. Plus de deux mois après les premières fuites, le ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar au Sénat et le porte parole du gouvernement Mustapha El-Khalfi devant la presse lui ont emboîté le pas : « C’est une campagne enragée, orchestrée par des adversaires, visant à porter atteinte au Maroc, à son image et à sa puissance ».

    Cette politique de l’autruche d’un gouvernement et d’une classe politique qui ne veut pas — qui n’ose pas — discuter de ce Wikileaks à l’échelle marocaine, marque aussi la différence avec les États-Unis qui, fin 2010, ont enquêté et se sont exprimé publiquement sur les répercussions de cet énorme déballage pour leur politique étrangère et leur image dans le monde. Le Maroc ne s’est pas risqué à cet exercice.

    Le pouvoir exécutif marocain n’est pas assez sûr de lui : il se sent trop harcelé sur « son » Sahara pour en débattre sur la place publique. Les quelques revers diplomatiques qu’il a subis lui font oublier que les poids lourds de la communauté internationale, à commencer par les États-Unis, souhaitent que l’autonomie soit la solution accordée pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis 39 ans. Cela fait plusieurs années qu’ils le disent, tout comme l’Élysée et les successifs gouvernements de l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale. L’indépendance du Sahara, craint-on, signifierait la déstabilisation du Maroc, ce dont personne ne veut en Europe ou en Amérique.

    Pour que l’offre marocaine d’autonomie aille de l’avant il faut cependant qu’elle soit crédible. Cela veut dire avant tout que Rabat doit arrêter de bastonner — ou pire d’emprisonner — ceux qui prônent l’autodétermination du Sahara et sortent dans la rue à Smara, Dakhla ou Laayoune pour la revendiquer.

    Ce message avertissant des conséquences néfastes d’une répression disproportionnée est transmis, de temps en temps, aux Marocains par leurs interlocuteurs occidentaux, à commencer par Christopher Ross, d’après les câbles consultés. Il a même été repris à demi-mot, en janvier 2014, par Driss El-Yazami, président du Conseil national des droits de l’homme créé en 2011, lors d’une discussion à Rabat sur la mise en œuvre de l’accord secret de Washington, selon un compte-rendu de cette réunion. Mais le message ne passe pas. Rabat fait la sourde oreille.

    Ignacio Cembrero

    Orient XXI, 15/12/2014

    #Maroc #Marocleaks #Wikileaks #SaharaOccidental #HackerChrisColeman #DGED #Diplomatie #Lobbying

  • Marocleaks : Le WikiLeaks marocain qui déshabille le Makhzen

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    C’était au mois d’octobre 2014 qu’un WikiLeaks marocain s’est déclenché! Sous le pseudonyme de «Chris_Coleman24», un compte Twitter révélant des documents confidentiels fait sensation sur le Web. Il vise, notamment, des responsables de la diplomatie marocaine et la Dged, les services d’espionnage et contrespionnage du Maroc. Un Julien Assange marocain révèle, documents à l’appui, les pratiques machiavéliques du Makhzen. Du trafic d’influence jusqu’à la complaisance avec Israël, rien n’arrête le royaume pour nuire à l’Algérie et continuer son processus de colonisation du Sahara occidental. «Chris_Coleman24» nous révèle par exemple la collaboration marocaine avec l’entité sioniste. Il publie des échanges d’e-mails entre des responsables marocains et israéliens sur une demande de survol de l’espace aérien marocain. Chose qui a naturellement été acceptée et cela afin de permettre à l’Etat sioniste d’espionner l’ennemi commun qui est… l’Algérie. Chose que confirme le Makhzen dans un tweet avec un faux compte. «Le Maroc doit collaborer avec Satan si nécessaire pour garantir ses intérêts supérieurs et neutraliser ses ennemis de l’Est», est-il posté par ce compte du Makhzen.

    Le WikiLeaks marocain révèle également la coopération existant entre la Dged (Direction générale des études et de la documentation) et les services secrets israéliens. Une délégation du Mossad serait venue au Maroc sur invitation de la Dged. En guise de preuve, Coleman a publié deux copies de passeports israéliens. Pour appuyer ces propos sur les liens intimes liant le Maroc et Israël, Chris Coleman, révèle l’information qui fait état d’un dépôt de plainte du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre tous les pays arabes…sauf le Maroc!

    Le trafic d’influence mené par le Maroc pour acheter des soutiens dans sa colonisation du Sahara occidental est également mis à nu. Tout en faisant part des états de crispation entre Rabat et l’ONU (et l’envoyé personnel de Ban Ki-moon, le médiateur de ce conflit, Christopher Ross), voire même de certaines tensions avec l’administration Obama, Coleman sort des correspondances bancaires et des fac-similés de pièces d’identités qui démontrent ce trafic d’influence. Certaines correspondances montrent que des responsables marocains ont soudoyé des diplomates et des journalistes étrangers, dont des Français, pour qu’ils défendent avec vigueur la position de Rabat concernant la question du Sahara occidental. La Dged a même monté de faux sites Internet d’information algériens. Il est aussi mis en lumière le financement du lobby pro-marocain aux Etats-Unis et en France tel que le think tank Global Intelligence Partners, qui est qualifié «d’arrière-boutique de la Dged».

    Les quatre journalistes français à la solde du Maroc

    Ce compte tweeter démontre aussi comment le Maroc pille les ressources naturelles du peuple sahraoui et précise qu’il [le Maroc, ndlr] livre gracieusement des phosphates à plusieurs pays de la Caraïbe et du Pacifique en échange d’un soutien sur le dossier du Sahara occidental. Les malversations du ministre des Affaires étrangères marocains sont montrées noir sur blanc. Le secrétaire général du Rassemblement national des indépendants a «engagé la société McKinsey pour réaliser une étude destinée à relancer l’économie marocaine». Le cabinet de conseil américain emploie, selon Coleman, la fille du responsable de la diplomatie marocaine, ce qui permettrait «des versements de commission» pour une étude qui «coûtera certainement aux contribuables marocains des millions de dollars».

    Des transferts de fond illégaux du clan Alaoui font également partie des révélations. Tout comme les relais marocains à l’étranger, notamment en France. Un bâtonnier français exerçant à Paris est présenté comme l’avocat «particulier» du Makhzen. Il s’occuperait de toute la sale besogne du royaume… Les Marocains n’ont pas réagi officiellement à ces graves révélations, mis à part leur chef de la diplomatie qui est tombé dans son délire habituel, accusant Alger d’être à l’origine de ces fuites.

    Cédant au panique, le Makhzen tente d’attaquer Coleman sur son propre terrain c’est-à-dire la Toile en créant de faux comptes qui l’accusent de distiller de faux documents. Il tente de toucher à sa crédibilité. Toutefois, «Chris_Coleman24» a intelligemment prouvé la véracité de ces documents en publiant la base de données du personnel du ministère des Affaires étrangères. La liste de tous les fonctionnaires de ce ministère, diplomates, agents techniques et employés, etc., avec leurs noms, prénoms, date de naissance, état civil, nombre d’enfants, matricules, numéros de la carte d’identité nationale et date de recrutement, ont été rendus publics. Même des fonctionnaires, dont des ambassadeurs, partis en retraite, sont signalés. Une manière donc de répondre au Palais.

    #Maroc #Marocleaks #DGED #SaharaOccidental


  • France-Maroc: La rupture suivie de guerre des services secrets

    France-Maroc: La rupture suivie de guerre des services secrets

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    En 2014, le Maroc a décidé d’interrompre la ccopération judiciaire avec la France suite à l’affaire El Hammouchi. Les français n’ont pas avalé la pillule et ils ont versé sur la toile des milliers de documents confidentiels de la diplomatie et de la DGED marocaines. L’histoire est connue sous le nom de « Marocleaks ». Elle est résumé par Ignacio Cembrero dans un article parue sur El Confidencial le 30 mai 2021.

    LES SOUPÇONS SE PORTENT SUR LE DGSE
    Lorsque le Maroc a rompu avec la France, ses services secrets sont entrés en guerre.
    Rabat a mis fin à la coopération antiterroriste avec Paris et les services de renseignement français se sont vengés en révélant sur Twitter des centaines de documents confidentiels marocains.

    Tout à coup, à partir du 2 octobre 2014, à partir d’un profil Twitter anonyme (@chris_coleman24), tout, des câbles secrets d’Omar Hilale, l’ambassadeur marocain auprès de l’ONU pour le Sahara occidental, à une lettre de recommandation pour sa fille du ministre marocain des Affaires étrangères, Salahedin Mezzouar, a été déversé sur le réseau social. Avec des hauts et des bas, jusqu’aux premiers jours de 2015, des centaines de documents de la diplomatie marocaine et de son service secret des affaires étrangères, la Direction générale des études et de la documentation (DGED), ont été mis au jour, ainsi que quelques lettres ou photos privées, comme celles du mariage de la ministre Mbarka Bouida, toutes sans conséquence. Le tweeter anonyme a montré sa sympathie pour le Front Polisario et a affirmé en français vouloir « déstabiliser le Maroc ».

    Six ans plus tard, les soupçons sur l’identité des auteurs de ce profil, qui utilisait le nom de l’entraîneur de l’équipe nationale de football du Pays de Galles, ne pointent plus vers un jeune hacker sahraoui pro-indépendance ou vers les services secrets algériens, comme l’avaient dénoncé à l’époque plusieurs ministres et journalistes marocains. Ils pointent du doigt la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), les services secrets français. La colère de Rabat contre Paris a commencé le 20 février 2014 lorsque sept officiers de police judiciaire français ont frappé à la porte de la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris où se trouvait Abdellatif Hammouchi, le chef de la Direction générale de la surveillance du territoire, l’élite de la police marocaine qui assure également des tâches comme la brigade politico-sociale à l’époque de Franco.

    Hammouchi avait été accusé de torture par deux Marocains vivant en France et un Sahraoui emprisonné à Salé. Un juge voulait prendre sa déposition. Il a refusé et s’est rapidement enfui avant que le juge n’ordonne son arrestation. Le même jour, le roi Mohammed VI et son cercle restreint de collaborateurs ont pris la décision de couper la coopération judiciaire avec Paris, ce qu’ils ont annoncé dans un communiqué. Ils ont également suspendu la coopération antiterroriste, bien que Rabat n’ait pas rendu publique cette seconde décision. À l’époque, la France était frappée par le terrorisme et bon nombre des attentats étaient perpétrés par des Européens d’origine marocaine. Les autorités marocaines ont alors infligé à la France une sanction similaire à celle qu’elles viennent d’infliger à l’Allemagne et qu’elles envisagent d’appliquer à l’Espagne, pour la deuxième fois. La première a eu lieu en août 2014. Cherkaoui Habboud, directeur du Bureau central d’investigations judiciaires, a confirmé mercredi, dans une interview au journal en ligne  » Rue 20 « , l’interruption de la collaboration avec Berlin. Il a également averti que l’hospitalisation en Espagne de Brahim Ghali, chef du Front Polisario, « menace de conduire à la suspension de la coopération dans le domaine de la sécurité entre les deux pays ».

    Trois mois après que Rabat a coupé ses relations avec Paris, le 24 mai 2014,  » Le 360 « , un journal en ligne marocain, a révélé le nom du chef des services secrets français au Maroc, accrédité à Rabat en tant que deuxième secrétaire de l’ambassade de France. La femme, un lieutenant-colonel surnommé « lionne » par ses collègues, a dû quitter le pays en toute hâte. Le 360 est, selon Le Monde, un média « très proche de Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi Mohammed VI ».

    Un mois après cet épisode, le 25 juin 2014, Mustafa Adib, l’un des plus farouches opposants à la monarchie alaouite, est interviewé pour la première fois par la chaîne de télévision arabophone France 24, qui a une large audience au Maghreb et lui consacre beaucoup de temps d’antenne. Adib, un ancien capitaine de l’armée de l’air qui a dénoncé la corruption dans l’armée et s’est exilé à Paris, est depuis lors apparu fréquemment devant les caméras de cette chaîne publique française. Trois mois plus tard, le faux profil de Chris Coleman a commencé à inonder Twitter de documents et d’e-mails confidentiels marocains.

    Le joyau de ce Wikileaks version marocaine était peut-être la révélation de l’accord verbal conclu en novembre 2013 par le président Barack Obama avec Mohammed VI, qu’il a reçu à la Maison Blanche.


    Le joyau de ce Wikileaks dans sa version marocaine était peut-être la révélation de l’accord verbal passé par Barack Obama avec Mohammed VI : Obama a dit à son invité qu’il renonçait à son droit de demander, au Conseil de sécurité, une modification du mandat de la Minurso, le contingent de l’ONU déployé au Sahara occidental, afin qu’il soit compétent en matière de droits de l’homme. En contrepartie, le monarque s’est engagé à établir un programme de visites au Sahara du Haut Commissaire aux droits de l’homme, à mettre fin aux procès de civils par les tribunaux militaires et à légaliser les associations indépendantistes sahraouies. Il n’a que partiellement rempli ses promesses.

    Dans la masse de documents postés sur Twitter, plusieurs centaines concernent l’Espagne. Nadia Jalfi, épouse de Gustavo Arístegui, qui fut porte-parole du Groupe populaire au Congrès et ambassadeur en Inde, a échangé 150 courriels entre 2008 et 2011 avec Mourad el Ghoul, chef de cabinet du directeur de la DGED. Il a reçu des commissions de sa part et a également fait des propositions concernant la presse italienne et française et un cinéaste espagnol désireux de « saisir la souveraineté historique du Maroc sur le Sahara ». Par l’intermédiaire d’un de ses proches collaborateurs, Jalfi a expliqué à ce journaliste qu’elle travaillait à l’époque pour une agence de communication et ne connaissait pas El Ghoul.

    Ahmed Charai, un homme d’affaires de la presse marocaine, a également été en contact permanent avec El Ghoul pendant des années, selon les e-mails publiés par le faux profil. Les commandes qu’il a reçues étaient plus importantes que celles de Jalfi et comprenaient des paiements à plusieurs journalistes français connus et à un Américain. Il a été arrêté en 2011 à l’aéroport de Dulles (Washington) pour avoir introduit aux États-Unis plus d’argent liquide que ce qui était autorisé.

    La même année, Charai a été condamné par l’Audience provinciale de Madrid à verser 90 000 euros pour « préjudice moral » à l’ancien président José María Aznar et à publier la sentence dans trois journaux espagnols et trois journaux marocains, ce qu’il n’a pas fait. « Rachida Dati enceinte d’Aznar », tel était le titre de la première page de « L’Observateur du Maroc », l’hebdomadaire dont il était propriétaire, qui a incité l’ancien président espagnol à le poursuivre en justice. Charai a affirmé qu’Aznar était le père de la fille que la ministre française de la Justice attendait à l’époque. Parallèlement à cette fausse information de l’hebdomadaire marocain, le magazine espagnol « Interviú » a reçu un lot de photos d’Aznar avec Dati à Paris, prises devant un restaurant. « Les photos les plus embarrassantes d’Aznar », tel était le titre de la première page d’ »Interviú », qui a tenté de donner du crédit à ce que Charai avait publié. Des années plus tard, on a appris que le père de la petite fille est l’homme d’affaires français Dominique Desseigne. Des sources du renseignement espagnol estiment que cet épisode est une tentative de la DGED de ternir l’image d’Aznar, le chef du gouvernement espagnol qui a eu les pires relations avec Mohammed VI. Interrogé sur l’authenticité de ces emails portant sa signature, Charai n’a jamais répondu à ce journaliste. Un troisième épisode révélé par le tweeteur laisse la diplomatie espagnole sous un très mauvais jour. Le 27 octobre 2013, deux jeunes de Melilla ont été abattus par la marine royale marocaine. Le gouvernement marocain a promis en décembre de transmettre au gouvernement espagnol les résultats de ses enquêtes, mais aucune information n’est jamais parvenue à Madrid.

    Le 28 mai 2014, Gonzalo de Benito, secrétaire d’État adjoint au ministère des Affaires étrangères, a rencontré Badreddine Abdelmoummi, le « numéro deux » de l’ambassade du Maroc à Madrid, dans les couloirs d’une conférence sur l’Afrique. « Il m’a indiqué que son gouvernement [espagnol] serait satisfait de toute explication que le Maroc pourrait fournir pour régler cette affaire », a écrit Abdelmoummi à ses patrons à Rabat. Le Maroc est resté silencieux. Le faux profil, fermé à plusieurs reprises par Twitter sur ordre des autorités marocaines, mais réapparaissant sous un autre nom, a disparu début janvier 2015. A la fin du même mois, Mohamed VI entame un séjour à Paris qu’il n’avait pas visité depuis plus d’un an. Bien que son séjour soit privé, il a été reçu par le président de l’époque, François Hollande. Les deux hommes ont souligné leur détermination « à lutter ensemble contre le terrorisme et à coopérer pleinement dans le domaine de la sécurité ». La France a encore des devoirs à faire pour se réconcilier avec le Maroc. En juillet 2015, l’Assemblée nationale française a approuvé un amendement au protocole sur la coopération judiciaire en matière pénale entre les deux pays. Les juges français étaient menottés si les faits reprochés – la pratique de la torture – étaient commis au Maroc. Plusieurs ONG de défense des droits de l’homme ont mis en doute la constitutionnalité du nouveau protocole.

    La DGSE, les services secrets français, n’a pas reconnu avoir inspiré les tweets qui ont tant nui aux espions et diplomates marocains. De nombreux indices suggèrent cependant que ce sont eux qui les ont mis en circulation. Mustafa Adib, l’ancien capitaine, si populaire à la télévision à l’époque, s’est confessé sur sa page Facebook en février 2019. « Mes apparitions sur France 24 faisaient partie d’une transaction avec les services secrets français au plus haut niveau (…) », a-t-il révélé. Adib s’est prêté au jeu de la vengeance de la DGSE française contre la DGED marocaine. L’autre, plus puissante, a très probablement été le « piratage » des courriels et des ordinateurs des services de renseignement et de la diplomatie marocains, puis la diffusion d’une petite partie de ce qui a été volé sur Internet.

    El Confidencial, 30 mai 2021

    #Maroc #Espagne #SaharaOccidental #France #Marocleaks #NadiaElJalfi #Mustafa_Adib #Ahmed_Charaï

  • Le site Marocleaks inaccessible en Algérie

    Le site Marocleaks inaccessible en Algérie

    Le site Marocleaks inaccessible en Algérie – Maroc, DGED, hacker Chris Coleman, espionnage, services secrets, diplomatie marocaine,


    Marocleaks, le site spécialisé dans les documents révélés par le hacker Chris Coleman n’est pas accessible en Algérie.

    L’administrateur du site, un sahraoui résident à Bruxelles, se trouve depuis quelques semaines aux camps des réfugiés sahraouis localisés dans la région de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie. A son grand étonnement, il a découvert que son site et bloqué dans le pays allié des sahraouis, le peuple qu’il défend depuis la fondation de ce site en 2017.

    Marocleaks n’a menagé aucun effort en vue de dénoncer les plans concoctés par le Makhzen contre l’Algérie et le Front Polisario. Le dernier en date, un article intitulé « Hervouet permettait l’accès de Charaï au serveur du site TF1 » mettant à nu les complots du journaliste Vincent Hervouet sous la direction d’Ahmed Charaï, un haut responsable de la DGED, le service d’espionnage et contre-espionnage marocain dirigé par Yassine Mansouri, un ami d’enfance du roi Mohammed VI.

    Par conséquent, si le site est bloqué en Algérie, il s’agit, sans aucun doute, d’une erreur dont nous implorons la correction en vue de nous permettre de continuer à illuminer l’opinion publique algérienne avec des articles uniques basées sur la documentation révélée par le hacker Chris Coleman qui s’est avéré un agent des renseignements français qui voulait corriger l’arrogance et l’insolence des autorités marocaines vis-à-vis de leurs maîtres de l’Elysée.

    Source : Marocleaks, 09 mai 2022

    #Algérie #Marocleaks #Serveur #Maroc #hacker_chris_coleman #DGED


  • Marocleaks : Rapport sur les livres de Youssef Jebri

    Marocleaks : Rapport sur les livres de Youssef Jebri

    Marocleaks : Rapport sur les livres de Youssef Jebri – Global Intelligence Partners, DGED, Printemps Arabe, Abdelmalek Alaoui, Mazars, veille stratégique, bureau de conseil,

    Les publication de l’écrivain marocain Youssef Jebri étaient suivies par la boîte d’Abdelmalek Alaoui Global Intelligence Partners. Selon le hacker Chris Coleman, celle-ci était une « arrière-boutique » de la DGED, les services de renseignements extérieurs marocains dirigés Yassine Mansouri, un ami d’enfance du roi Mohammed VI. Selon sa présentation dans Linkedin :

    Global Intelligence Partners est une entreprise de conseil en Intelligence Économique et en veille Stratégique, leader du marché au Maroc et active sur plusieurs marchés africains, en zone Mena et en Europe. Elle accompagne des clients publics et privés sur des problématiques de surveillance de l’environnement informationnel, de construction de sens collectif, et de balayage des risques et signaux faibles issus de l’environnement. Spécialisée également dans la communication d’influence, la production de connaissance positive et le déminage informationnel pour l’aide à la prise de décision, elle compte parmi ses clients une majorité des plus importantes capitalisation boursières de la place de Casablanca, ainsi que de nombreux clients publics et privés, actifs dans le Royaume du Maroc et dans le monde.

    Secteur: Services et conseil aux entreprises

    Taille de l’entreprise : 11-50 employés 5 sur LinkedIn 

    Siège social : Rabat, Rabat Salé

    Fondée en 2007

    Spécialisations : Intelligence économique, veille stratégique, Conseil en stratégie, communication d’influence, communication de crise et piges presse

    Acquisition de GIP par le groupe Mazars. Deuxième à droite: Abdelmalek Alaoui

    Son fondateur et patron, Abdelmalek Alaoui, est le fils de Moulay Ahmed Alaoui, cousin du roi et plusieurs fois ministre et d’Assia Bensalah Alaoui, ambassadrice itinérante du roi Mohammed VI.

    En 2015m GIP a été achetée par le groupe français Mazars Maroc.

    Lors des événements du dénommé Printemps Arabe, GIP a assuré la veille stratégique des publications de la presse française sur le Maroc ainsi que de posters des articles favorables `la monarchie marocaine.

    SOURCE : Marocleaks

    #Maroc #Marocleaks #DGED #Global_intelligence_partners #Bureau_conseil #Veille_stratégique

  • Quand la France corrigeait le Maroc avec un hacker

    Quand la France corrigeait le Maroc avec un hacker – Maroc, Algérie, hacker Chris Coleman, DGED, DST, Abdellatif El Hammouchi, Salaheddine Mezouar, Ignacio Cembrero, Agnès féline, DGSE, Mohamed Anbar, Sahara Occidental,

    Il a beau accuser l’Algérie d’être derrière le hacker Chris Coleman qui a balancé, au mois d’octobre 2014, sur la toile des centaines de documents confidentiels de la diplomatie marocaine et des services d’espionnage marocains, la DGED. Dans son édition du 10/12/2014, le quotidien arabophone marocain Akhbar Alyoum, le ministre marocain des AE, Salaheddine Mezouar, a estimé, en évoquant l’affaire de la fuite de centaines de documents que c’est une « opération des services algériens ». Le Maroc « n’aura de cesse de présenter les preuves attestant que le voisin de l’Est (l’Algérie, ndlr) nourrit le conflit autour du Sahara », a ajouté Mezouar.En accusant le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) d’être derrière la fuite de « documents confidentiels » mettant à nu les pratiques honteuses de la diplomatie marocaine envers l’Algérie et le dossier du Sahara Occidental le régime marocain use de ses habituels faux-fuyants consistant à accuser l’Algérie de tous ses maux. Mezouar accuse, sans apporter bien évidemment la moindre preuve, les services de renseingement algériens d’avoir révélé ces documents, et ne reproche pas à son gouvernement d’avoir opté pour la corruption pour nuire à l’Algérie.

    En accusant l’Algérie, le Makhzen voulait surtout épargner ses maîtres de l’Elysée. Selon le journaliste espagnol Ignacio Cembrero, grand connaisseur du Maroc et du Maghreb, les français ont activé le hacker Chris Coleman après que le Maroc a décidé, en février 2014, de suspendre la coopération judiciaire avec l’Hexagone pour exprimer son mécontentement suite à l’incident relatif au patron de la DST marocain, Abdellatif El Hammouchi. Les conséquences de cette suspension se sont fait sentir en France, puisque, selon l’ancien ministre français de l’Intérieur Charles Pasqua, «le Maroc était l’une de (ses) principales sources d’information ».

    Le 23 mai 2014, Mezouar convoque l’ambassadeur de la France à Rabat, Charles Fries pour lui signifier sa désapprobation suite à une réunion, tenue le 6 mai, entre des membres de l’ambassade, du juge de liaison français à Rabat et l’ancien magistrat marocain Mohamed Anbar. Le lendemain de cette réunion. Le360, un site proche du palais royal, rapporte les détails de cette réunion tout en dévoilant le nom d’une personne présente à la réunion : Agnès Féline, « deuxième secrétaire à l’ambassade de France et chef d’antenne de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) au Maroc ». Suite à la publication de son nom et fonction, cette dernière, « a été contrainte de quitter rapidement le pays », précise le journaliste espagnol. « Qui a prévenu la presse que derrière cette femme accréditée comme diplomate se cachait un agent secret ? », s’est-il interrogé. «  Probablement les mêmes personnes qui l’ont accréditée. Ainsi, dans la capitale marocaine, certains sentent que @chris_coleman24 est la revanche française contre ces coups bas », affirme-t-il.

    Source : Marocleaks, 03/01/2022

    #Maroc #Algérie #SaharaOccidental #Marocleaks #HackerChrisColeman #France #AbdellatifEl Hammouchi #AgnèsFéline #DGSE

  • Maroc: Le journaliste Erramdani, collabore-t-il avec la DGED?

    Maroc: Le journaliste Erramdani, collabore-t-il avec la DGED? – Marocleaks, DGED, Ahmed Charaï, Printemps Arabe, Erramdani Ridouane,

    Selon un email datée du 5 avril 2011, le journaliste de Med Radio Erramdani Ridouane a travaillé avec Ahmed Charaï dans un « projet » dont il n’a pas cité la nature.
    L’animateur du programme “Bidoun Loughat Khachab (Sans langue de bois), précédemment appelé “Qafas Al Itiham” (Banc des accusés), sur Med Radio, propose un « groupe de noms de presse qui peuvent participer dans le projet cité. Certains sont à temps plein et certains sont engagés dans d’autres institutions qui peuvent coopérer avec nous ».

    Ensuite, il étale la liste suivante:

    A temps plein:
    Azzeddine El-Hadef : ancien rédacteur en chef de Nichane
    Il a quatre ans d’expérience dans Nichane – Bon style d’écriture

    Moussa Metrouf : ancien rédacteur en chef de Nichane
    Il a de l’expérience dans la compilation de matériel, la relecture et la rédaction
    Il est plus mature qu’Azzeddine El-Hadef

    Ismaïl Belaouaali : ancien journaliste à Al-Jarida Al-Oula et Nichane
    Un bon journaliste dans le domaine politique – Il a de bonnes sources dans certains partis – Il coopère actuellement avec le site Goud

    Journalistes dans d’autres institutions

    Mohamed Mahalla : journaliste au magazine Awal en ce moment – Il travaillait avec moi dans Le Matin
    Il a la capacité de travailler sur des questions sociales – Il est frand connaisseur du travail sur Internet

    Sami Al-Modani : ancien journaliste à Al-Sabah et Nichane – Actuellement à Akhbar Al-Youm
    Un bon journaliste dans le domaine politique

    Abdel Wahed Maher : journaliste à Akhbar Alyoum
    Il est familier avec les questions d’affaires locales, notamment à Casablanca – Il peut coopérer avec nous

    A El Ahdath Almaghribiya, nous pouvons compter sur:
    Al-Mukhtar Al-Ghziwi
    Abdel Majid Hachadi (questions judiciaires et de sécurité)
    Jamal Zayed

    Nous pouvons exploiter en particulier le réseau de correspondants

    Tariq Bachlame peut aussi être traité car il a de l’expérience dans la presse écrite

    Il y a aussi un groupe de journalistes au Maroc Soir

    Pour éviter d’apparaître sur la photo, je propose que l’on choisisse deux ou trois jeunes hommes que je connais bien en partant du principe que je suis porteur du projet

    SOURCE : Marocleaks, 30/12/2021

    #Maroc #Marocleaks #ErramdaniRidouane #MedRadio #AhmedChara #DGED #PrintempsArabe

  • DGED-Maroc : Un message de sympathie pour Khiari Barisa

    DGED-Maroc : Un message de sympathie pour Khiari Barisa

    DGED-Maroc : Un message de sympathie pour Khiari Barisa – Marocleaks, Algérie, Sénat, France, Printemps Arabe, PJD, élections législatives, observateurs,

    Il semble que la DGED marocaine a payé le billet à « la socialiste » Khiari Barisa, Vice Présidente du Senat,- à l’époque en vue de participer en tant qu’observateur aux élections législatives qui ont suivi le tremblement du Printemps Arabe auxquelles s’est « portée volontaire », selon ses propres dires dans un email envoyé à Ahmed Charaï en date du 28 novembre 2011. Ce dernier est un officier de la DGED responsable des médias et de la propagande du régime.

    Après son départ du Maroc, Charaï lui a signifié qu’il voulait la rencontrer au Maroc. « Chère madame, comment ça va? Dommage je n’ai pas pu vous voir à rabat…Une belle victoire pour la démocratie au Maroc! Pour votre déplacement pour le FIFM, je reste à votre disposition au cas ou vous voulez venir sur le vol d’avant 16h30 celui de13h et ce pour pouvoir assister à  la soirée d’ouverture. Amitiès », lui écrit le 28 novembre 2011. Auquel, Barisa Répond :

    « Cher ami, Ne regrettez rien puisque je me suis portée volontaire pour observer les opérations de vote dans le monde rural à 100 km autour de Marrakech. Climat serein, présence des représentants des partis politiques dans chaque bureau de vote et surtout respect absolu des procédures. C’est un modèle pour le monde arabe. Vous pouvez en être fier. Le vainqueur c’est la démocratie. Après tout, il est peut-être préférable d’avoir le PJD en responsabilité que dans l’opposition dans le climat actuel. Il devra forcément composer avec les autres forces politiques. Le tourisme étant une industrie qui fait vivre beaucoup de marocains, il faut donner des signes au monde d’un pays qui sait faire vivre l’alternance démocratique de manière apaisée. En amitié. »

    Un message qui n’a pas laissé Charaï indifférent. Il voulait absolument que son chef, « Sdi Yassine », le directeur général de la DGED soit au courant. « Si Morad, merci de partager le contenu de l’email de la Vice Présidente du Senat, la socialiste Bariza avec Sdi Yassine. D’un autre cote, je te remercie d’avance de changer son billet comme suit: Départ le vendredi 2 Décembre de Paris- Marrakech vol direct a 15h15 et retour le Lundi 5 décembre. Ainsi qu’un billet de retour pour son Mari Saadalah Khiari Marrakech-Paris. Merci bcp », écrit-il dans un courrierl adressé à Mourad El Ghoul.

    SOURCE : Marocleaks, 30/12/2021

    #Maroc #Marocleaks #HackerChrisColeman #BarisaKhiari #PrintempsArabe #PJD #Electionslégislatives #DGED #AhmedCharai