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  • Maroc: Mensonges de l’ambassadeur Gabriel sur l’Algérie (3)

    Maroc: Rapport de l’ambassadeur Gabriel sur l’Algérie (3) – Maroc, Edward Gabriel, Lobbying, lobby israélien, Etats-Unis, Marocleaks

    Le rapport suivant provient de sources ouvertes et fermées. Aucune des informations n’a été corroborée par des tiers.

    RAPPORT MENSUEL SUR LA SITUATION EN ALGERIE

    Résumé exécutif
    Tendances politiques

    – Le Général Ahmed Kherfi a été remplacé à la tête du DSI, la branche de sécurité intérieure du DRS, par le Général Bachir Tartag, qui a une réputation de brutalité dans la lutte contre la subversion islamiste.

    – Les élections parlementaires qui doivent se tenir dans la première quinzaine de mai semblent devoir être beaucoup plus transparentes que les scrutins précédents, et il est fort probable que les partis islamistes s’en sortent particulièrement bien.

    – Le régime semble se préparer à une transition soigneusement gérée vers un gouvernement de coalition dominé par les islamistes, même si cela risque de déstabiliser les « laïques-modernistes » au sein du régime lui-même.

    – Dans ce qui semble être un mouvement tactique avant les élections, le gouvernement a commencé à légaliser de nouveaux partis politiques, afin de s’assurer qu’aucun parti ne puisse obtenir une majorité absolue.

    Relations extérieures

    – La visite du ministre marocain des Affaires étrangères, S. Othmani, en Algérie – son premier voyage à l’étranger depuis sa prise de fonction – a été considérée comme un signe que le rapprochement entre Rabat et Alger progresse.

    – Othmani, comme ses collègues du nouveau gouvernement islamiste, n’a cependant pas les mains totalement libres, et ceux qui détiennent réellement le pouvoir à Rabat et à Alger semblent toujours réticents à faire des compromis sur les questions clés qui les divisent : la frontière et le Sahara occidental.

    – Le Maroc a été invité à participer à la deuxième conférence ministérielle sur la sécurité dans la région du Sahara et du Sahel, qui se tiendra à Bamako en février, en grande partie parce qu’Alger reconnaît désormais qu’une coopération internationale plus large est nécessaire pour relever le défi de la dissémination des armes de la Libye dans la région.

    – Une source à la présidence algérienne a parlé de manière désobligeante de la capacité du Polisario à contribuer à l’effort de lutte contre le terrorisme au Sahara.

    Sécurité

    – Après une accalmie, le niveau d’activité d’AQMI a repris fin décembre et en janvier. La plupart des incidents étaient comme d’habitude concentrés en Kabylie.

    – Dans la région d’Alger, les forces de sécurité ont affronté les djihadistes juste au sud de l’aéroport Houari Boumedienne.

    – Le gouverneur de la province d’Illizi, dans le sud-est, a été enlevé et retenu pendant un certain temps en territoire libyen avant d’être libéré par une milice libyenne.

    – Tant la branche sahélienne d’AQMI que le groupe dissident qui a enlevé trois travailleurs humanitaires occidentaux dans les camps du Polisario à Tindouf l’automne dernier ont publié des communiqués menaçant la France.

    Tendances politiques

    Alors que le régime algérien négocie avec précaution les changements provoqués par le  » printemps arabe « , un changement est intervenu à la tête de la cruciale Direction de la sécurité intérieure (DSI) au sein du service de renseignement et de sécurité du DRS. Le 22 décembre, le général Abdelkader « Ahmed » Kherfi, qui dirigeait la DSI depuis un peu plus de deux ans, a été remplacé par le général Bachir « Athmane » Tartag, un officier de carrière du DRS réputé pour sa ligne dure[1], qui a apparemment été rappelé de sa retraite pour l’occasion.

    Ce changement – officiellement rendu nécessaire par les problèmes de santé non spécifiés de Kherfi – a suscité un nombre inhabituellement élevé de commentaires dans les médias, la plupart spéculatifs (et peut-être encouragés par l’establishment militaire et sécuritaire lui-même), avec diverses explications avancées pour le changement au sommet de cette importante institution. El Watan affirme que Kherfi a été démis de ses fonctions en raison des « nombreux revers subis par les services de sécurité dans la lutte contre AQMI » ; la tâche de Tartag, affirme le journal, est « d’éradiquer les derniers foyers d’AQMI qui existent encore dans le nord du pays et de prévenir une éventuelle prolifération du terrorisme aux frontières avec la Libye, le Niger et le Mali, en particulier à la suite des grands bouleversements géopolitiques en Afrique du Nord ». Le Matin estime lui aussi que Kherfi a été écarté en raison de ses lacunes en matière de lutte contre le terrorisme, notamment à cause de l’enlèvement de travailleurs humanitaires européens dans le camp Rabouni du Polisario en octobre. La nomination de Tartag est « synonyme d’un changement stratégique dans les strates du pouvoir », affirme Le Matin. Le portail d’information spécialisé Kalima DZ note que le général Kherfi « n’a pas su, ou n’a pas pu, empêcher la propagation des émeutes, des grèves, des rassemblements et des médias et le retour de l’opposition radicale » et suggère que le général Tartag réagira plus rapidement, et plus durement, à des événements tels que les émeutes liées aux prix des denrées alimentaires qui ont secoué les villes algériennes il y a un an ; ainsi, « les généraux algériens ont décidé de lever un barrage contre la marée de l’histoire ». Un autre site spécialisé, Maghreb Intelligence, place quant à lui le changement à la tête de la DSI dans le contexte d’une lutte pour le poste de général de corps d’armée. Mohamed « Tewfik » Médiène à la tête du DRS lui-même, suggérant que Tartag est le dauphin préféré de Tewfik.

    Une source proche de Tewfik à qui nous avons parlé met le retrait de Kherfi sur le compte d’un « conflit commercial quelconque » et insiste sur le fait que le changement n’a rien à voir avec la succession de Tewfik – malgré les spéculations occasionnelles de la presse sur sa santé, le chef du DRS « ne va nulle part » dans un avenir prévisible, insiste la source. Malgré tout, le choix d’une personnalité aussi controversée que Tartag – qui serait certainement la cible de poursuites judiciaires de la part de groupes d’opposition algériens en exil pour des violations passées des droits de l’homme s’il devait un jour se rendre en Europe – n’est pas anodin et mérite une certaine réflexion.

    Le changement à la tête de la branche sécurité intérieure du DRS intervient à un moment sensible. Bien que l’on puisse avoir le sentiment que le régime algérien a réussi à surmonter le pire des turbulences du printemps arabe, les prochaines élections législatives – qui doivent se tenir dans la première quinzaine de mai – risquent d’être un moment délicat. Les conditions ne sont peut-être pas réunies pour que les élections soient totalement libres et équitables (entre autres, les listes électorales, profondément défectueuses, n’ont pas été révisées, ce qui laisse la porte ouverte à des cas de vote multiple et à d’autres abus), mais les signes qui se dégagent jusqu’à présent indiquent que le régime se prépare à un scrutin qui sera considérablement plus transparent que les élections précédentes, au cours desquelles les truquages ont parfois été flagrants – un nombre important d’observateurs internationaux seront invités cette fois-ci, semble-t-il, et des urnes en plexiglas transparent sont censées remplacer les réceptacles éminemment bourrables utilisés par le passé. Les partis islamistes – qui bénéficient d’un soutien considérable au sein de la société algérienne dans son ensemble, et qui sont portés par les victoires électorales des islamistes au Maroc, en Tunisie et en Égypte – sont susceptibles de s’en sortir le mieux dans toute élection raisonnablement libre, et en effet, une majorité parlementaire islamiste ne pourrait en aucun cas être exclue. En effet, il semblerait que ce soit en prévision de cela que le MSP islamiste « formé à l’interne » ait annoncé le 1er janvier qu’il quittait l’Alliance présidentielle, dans laquelle il était associé au FLN et au RND depuis huit ans, pour faire cavalier seul (sans toutefois renoncer à ses portefeuilles ministériels pour le moment). Une « alternance à la marocaine » – un transfert soigneusement préparé et géré vers un gouvernement de coalition dominé par les islamistes – semble être la voie choisie par le régime, ou du moins une option qu’il est prêt à envisager. Objectivement, un gouvernement d’orientation islamiste n’est nullement incompatible avec les intérêts des principales parties prenantes du régime, pour autant que des garanties soient données quant à leur pouvoir et à leurs privilèges (immunité de poursuites pour les violations des droits de l’homme, respect des droits de propriété, y compris pour ceux dont la richesse a été acquise grâce à leur proximité avec l’appareil d’État, etc. ) – après tout, les gouvernements successifs de l’Alliance présidentielle, sous l’influence du MSP et de l’aile « islamo-conservatrice » du FLN dirigée par Abdelaziz Belkhadem, ont déjà fait beaucoup pour la réislamisation des mœurs sociales et, sans doute, de la loi. Mais subjectivement, le régime est encombré par l’héritage de la guerre civile des années 1990 et 2000, au cours de laquelle il s’est fortement appuyé sur le discours anti-islamiste, exposé de manière cohérente et persistante par les laïcs-modernistes non seulement dans les médias et la classe politique, mais aussi dans les propres rangs du régime, y compris dans l’armée et les services de sécurité. Ces éléments laïcs-modernistes seront certainement alarmés par le glissement vers un gouvernement ouvertement islamiste, ce qui pourrait provoquer des tensions au sein des propres organes du régime. Dans ce contexte, la nomination d’un officier ayant la réputation d’être un ennemi inflexible, voire brutal, des islamistes à la tête de la DSI pourrait avoir pour but d’apaiser ces craintes.

    Entre-temps, en préparant sa tactique pour les prochaines élections, le gouvernement semble faire tout son possible pour balkaniser le paysage politique, afin qu’aucune force politique ne puisse obtenir la majorité. Dans un renversement apparent des pratiques passées, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a donné le feu vert à au moins dix nouveaux partis pour tenir leurs assemblées constitutives et a laissé entendre que l’autorisation complète de fonctionner pourrait être délivrée dans un délai d’un mois seulement – bien avant les élections parlementaires. Parmi ceux-ci figurent au moins trois partis islamistes : Le Front National pour le Changement d’Abdelmajid Menasra (une scission du MSP), le Front pour la Justice et le Développement d’Ahmed Djaballah et le Parti pour la Liberté et la Justice de Mohamed Saïd. Si l’expérience marocaine suggère qu’une telle tactique peut être très efficace, il convient de considérer que la multiplication des groupes politiques est susceptible d’augmenter la charge de travail du DRS, et plus particulièrement de la DSI, qui s’est historiquement fait un devoir non seulement de surveiller toutes les formations politiques mais aussi de maintenir des agents d’influence en leur sein. Que ce soit par accident ou à dessein, la stratégie et la tactique actuellement adoptées par le régime algérien semblent être garanties pour renforcer encore davantage le poids spécifique du DRS en général, et du DSI en particulier.

    Relations extérieures

    Il y a plusieurs mois, on s’en souvient, des sources algériennes ont commencé à suggérer que, les anciennes certitudes régionales s’effritant autour d’eux, les dirigeants algériens pourraient envisager de rétablir les ponts avec le Maroc, dans l’espoir d’assurer au moins une relation stable avec un pays voisin. Plus récemment, peu après les élections parlementaires marocaines de novembre dernier, au cours desquelles le PJD, parti islamiste modéré, est devenu le parti le plus important, l’un des principaux dirigeants du parti nous a laissé entendre que l’un des points centraux de son programme de gouvernement était un « réexamen » des relations du Maroc avec l’Algérie et une remise en question créative de tous les différends entre les deux pays (voir AMSR #109). Avec la visite à Alger, cette semaine, du nouveau ministre marocain des Affaires étrangères, Saadedine El Othmani (l’un des principaux dirigeants du PJD), ces tendances au rapprochement semblent enfin se rejoindre – une impression d’autant plus forte que les médias algériens ont annoncé que le Maroc participerait désormais aux réunions du groupe dit du pays du champ[2] consacré à la sécurité dans la région du Sahara et du Sahel, dont il était jusqu’à présent ostensiblement exclu.

    El Othmani a tenu à choisir Alger comme destination pour son tout premier voyage à l’étranger en tant que ministre des Affaires étrangères, mais il serait sans doute erroné d’y voir une révolution dans les relations entre les deux pays, ou même le début d’une telle révolution. Le PJD peut être sincèrement engagé à réorienter la politique étrangère marocaine vers des liens avec les pays arabes et musulmans, en commençant par mettre les choses au clair avec l’Algérie, mais dans ce domaine comme dans d’autres, ses mains ne sont pas entièrement libres. Le gouvernement élu, dominé par le PJD, est effectivement suivi par ce qui s’apparente à un gouvernement parallèle de conseillers royaux au Palais – parmi lesquels le prédécesseur d’El Othmani, Taïeb Fassi-Fihri, ami et associé de longue date du Roi, qui s’est vu attribuer un poste dans l’équipe du Palais dès qu’il a cédé le ministère des affaires étrangères – et il n’y a que peu ou pas de chance réaliste qu’El Othmani et ses collègues dépassent les limites fixées par le Palais.

    Bien sûr, en tant que ministre des Affaires étrangères, M. Fassi-Fihri avait lui-même, au cours des mois précédents, fait des déclarations positives sur la normalisation des relations avec l’Algérie (voir AMSR #109). Mais il ne peut y avoir aucune perspective de changement qualitatif dans les relations entre les deux pays tant que chacun continue à insister sur la capitulation totale de l’autre sur les deux principales pommes de discorde entre eux, à savoir la question de la frontière et le sort du Sahara occidental, et il n’y a encore aucun signe qu’Alger ou Rabat soit vraiment prêt à saisir ces orties[3]. En effet, El Othmani n’a pu discuter ni de la frontière ni de la question du Sahara occidental pendant son séjour à Alger. El Othmani et son homologue algérien Mourad Medelci se sont certes promis de se rencontrer pour des « pourparlers politiques » tous les six mois, et il a été annoncé qu’une Haute Commission Mixte Algéro-Marocaine se réunira à Rabat le 17 février, mais ces démarches s’inscrivent dans la continuité de la politique suivie par Fassi-Fihri. L’innovation la plus frappante du voyage d’El Othmani à Alger a sans doute été sa rencontre en tête-à-tête avec Boudjerra Soltani – le leader du MSP islamiste modéré, qui n’occupe aucune fonction gouvernementale – au siège du MSP le 24 janvier, à l’issue de sa visite officielle de deux jours.

    Le lendemain du départ d’El Othmani d’Alger, le porte-parole du ministère algérien des affaires étrangères, Amar Belani, a jeté un froid sur les informations selon lesquelles le Maroc serait invité à rejoindre le pays du champ. Le Maroc ne serait pas intronisé dans le groupe dirigé par l’Algérie, a-t-il expliqué, mais simplement invité, avec de nombreux autres pays, à participer à une réunion beaucoup plus large sur la lutte contre le terrorisme au Sahara, qui se tiendra dans la capitale malienne, Bamako, en février. « Le noyau central restera exclusivement limité à quatre pays – l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie – avec l’ajout probable de la Libye, lorsque les Libyens en feront la demande », a déclaré M. Belani au portail d’information TSA, alors que le Maroc est « un partenaire extra-régional qui n’est pas concerné par les réunions du pays du champ, comme celle qui vient de se tenir à Nouakchott. » En d’autres termes, ce à quoi le Maroc est invité est le suivi de la Conférence ministérielle sur la sécurité au Sahel qui s’est tenue à Alger en septembre dernier (avec la participation des États-Unis, des autres membres du Conseil de sécurité des Nations unies et des pays de l’Union européenne).

    On est encore loin d’une véritable coopération en matière de sécurité. Mais l’invitation faite au Maroc de participer à la deuxième conférence ministérielle est une sorte de percée – malgré la pression de la France, Alger aurait refusé d’inviter les Marocains à la première édition en septembre (voir AMSR #107). Un membre du personnel de la présidence algérienne nous dit que la décision d’inviter le Maroc – ainsi que la Libye, la Tunisie[4] et l’Égypte – cette fois-ci est dictée par une simple nécessité : la nécessité de faire quelque chose contre la prolifération des armes libyennes dans la région du Sahara et du Sahel, y compris au Maroc, où les autorités ont saisi des armes importées clandestinement de Libye[5]. Une source politique mauritanienne, que l’on croit proche du président Ould Abdelaziz[6], va plus loin en affirmant qu’Alger a été « obligée de revoir sa stratégie » en matière de coopération antiterroriste, en grande partie parce qu’elle est « véritablement terrifiée par la possibilité de prolifération des armes libyennes » sur son propre territoire. Les Algériens ont été poussés dans cette direction par un certain nombre de signaux d’alarme, selon la source mauritanienne : la reprise de l’insurrection touareg dans le nord du Mali (où l’Algérie était censée être le garant de la paix et de la réconciliation nationale), menée par des combattants touaregs revenus de Libye avec d’abondantes réserves d’armes[7] ; une présence de plus en plus active dans le sud de l’Algérie d’unités d’AQMI répondant aux chefs sahéliens de l’organisation, Mokhtar Belmokhtar et Abdelhamid Abou Zeid ; et des renseignements fournis, selon la source, par les services de sécurité mauritaniens concernant un plan présumé d’AQMI pour la déstabilisation du sud de l’Algérie. Ces facteurs, combinés aux pressions exercées par les États-Unis, la France et (selon la source) la Mauritanie, auraient incité Alger à commencer à s’éloigner de la « conception rigide de la souveraineté » qui sous-tend sa doctrine en matière de sécurité et qui a constitué un obstacle à une coopération efficace dans la lutte contre le terrorisme transnational.

    Selon la source politique mauritanienne, la tâche la plus difficile à laquelle les Mauritaniens ont été confrontés pour persuader les Algériens d’être plus accommodants a été de les convaincre que l’implication du Maroc dans la lutte contre le terrorisme transnational ne devait en aucun cas affecter la situation du Polisario. Pour sa part, la source à la présidence algérienne n’a fait que les plus brèves allusions au Polisario, notant que des questions avaient été soulevées dans les milieux politiques algériens quant aux raisons pour lesquelles la République arabe sahraouie démocratique n’avait pas été invitée à la conférence ministérielle de Bamako et affirmant que, bien que le Polisario soit bien sûr concerné par la lutte contre le terrorisme, il « ne dispose pas des moyens nécessaires pour y participer efficacement ». Cette évaluation plutôt laconique peut refléter un certain degré d’insatisfaction et de frustration de la part des dirigeants algériens face à l’attitude maladroite du Polisario à la suite de l’enlèvement des travailleurs humanitaires occidentaux du camp de Rabouni, près de Tindouf, que nous avons commenté dans notre dernier rapport.

    Sécurité

    Après une période exceptionnellement calme au cours des trois premières semaines de décembre 2011 (voir le rapport précédent), Aqmi a intensifié son activité dans les derniers jours de 2011[8]. Le mois de janvier a connu une nouvelle accélération, avec 23 opérations enregistrées jusqu’au 26 janvier.

    Comme à l’accoutumée, la grande majorité des opérations d’Aqmi se sont déroulées en Kabylie (sur 34 incidents enregistrés pour la période du 20 décembre au 26 janvier, 18 étaient à l’initiative d’AQMI, et parmi eux, pas moins de 14, pour la plupart des bombes en bord de route, ont eu lieu en Kabylie). Dans la région d’Alger, les forces de sécurité ont tendu une embuscade à deux djihadistes et les ont abattus le 8 janvier sur la route de Khemis el-Khechna à Hammadi, entre les wilayas de Boumerdès et d’Alger, à environ 10 km au sud de l’aéroport international Houari Boumedienne. Un soldat a été blessé et est décédé à l’hôpital quatre jours plus tard.

    Ailleurs, l’incident le plus remarquable s’est produit le 16 janvier lorsqu’un groupe d’hommes armés a enlevé le gouverneur d’Illizi, Mohamed Laïd Khelfi, près de Deb Deb et lui a fait traverser la frontière libyenne. Libéré par des combattants libyens le lendemain, il est rentré en Algérie le 18 janvier, souffrant d’une épaule cassée. Les trois ravisseurs étaient des habitants de la région qui protestaient contre les lourdes peines de prison infligées à leurs proches dans une affaire liée au terrorisme au début du mois de janvier[9]. La ville de Deb Deb avait été le théâtre de plusieurs manifestations et sit-in la semaine précédente, ce qui a incité le gouverneur à se rendre dans la ville dans l’espoir de calmer la situation, mais il a été enlevé sur le chemin du retour. Aqmi a publié une déclaration datée du 18 janvier « saluant l’intifada de notre peuple à Deb Deb » et déclarant son soutien à la « lutte pour la justice » des habitants. Elle a également mis en garde les nouvelles autorités libyennes contre la remise des ravisseurs à l’Algérie. Malgré son dénouement rapide, cette affaire est profondément embarrassante pour le gouvernement algérien. Le fait qu’un gouverneur régional ait été enlevé[10] aussi facilement par des « amateurs » dans ce qui devrait être une zone de haute sécurité près de la frontière libyenne entame sérieusement la crédibilité des services de sécurité algériens à un moment où la situation aux frontières de l’Algérie reste dangereusement volatile.

    À l’est, la Libye reste chaotique. Outre la contrebande d’armes, les autorités algériennes doivent désormais faire face à la menace d’incursions régulières de combattants libyens indisciplinés. En janvier, à deux reprises au moins, des combattants libyens ont arrêté des citoyens algériens qui, selon eux, étaient entrés en territoire libyen. Il ne peut être exclu que de telles incursions conduisent à des affrontements isolés entre les milices libyennes et les forces algériennes.

    De l’autre côté des frontières méridionales de l’Algérie, alors que la renaissance de la rébellion touareg dans le nord du Mali (voir ci-dessus) ajoute une autre dimension aux difficultés d’Alger, Aqmi elle-même a été relativement calme[11]. Le 12 janvier, cependant, Aqmi a envoyé une déclaration à une agence de presse mauritanienne affirmant disposer d’ »informations fiables » selon lesquelles la France, « avec le soutien de l’Algérie et de la Mauritanie », prépare une opération militaire pour libérer les otages occidentaux détenus par le groupe. Le communiqué avertit ensuite les pays européens qu’une telle action « reviendrait à signer l’arrêt de mort de vos citoyens ». La France a également été la cible de menaces de la part de Jamat Tawhid wal Jihad fi Gharbi Afriqqiya (Unicité et Jihad en Afrique de l’Ouest), le groupe jusqu’alors inconnu qui a revendiqué le 10 décembre l’enlèvement de travailleurs humanitaires occidentaux au camp de Rabouni, près de Tindouf (voir AMSR n°108). Le 3 janvier, le groupe, qui décrit ses membres comme des dissidents d’Aqmi, a envoyé à l’AFP un communiqué « déclarant la guerre à la France, ennemie de l’Islam », accompagné d’une vidéo des trois otages capturés à Rabouni en octobre. FIN

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    [1] De 1990 à 2001 – une décennie qui comprend les pires années de la « sale guerre » algérienne – Tartag, alors colonel, a dirigé le Centre Principal Militaire d’Investigation de Ben Aknoun, à Alger, une unité du DRS qui avait la sombre réputation d’être un centre de torture et le port d’attache des escadrons de la mort.

    [2] « Pays du champ ». A ce jour, l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie, qui, sur le papier du moins, participent au commandement militaire conjoint (CEMOC) pour le Sahara formellement établi lors d’un sommet à Alger en 2010.

    [3] Le site d’information algérien TSA a, il est vrai, rapporté que la police algérienne entreprend des « préparatifs techniques » pour l’ouverture de la frontière terrestre, suggérant que la frontière pourrait être ouverte au trafic dès le début du mois de mai, mais cette affirmation – qui n’est pas sans précédent – reste pour l’instant non confirmée.

    La date exacte de la deuxième conférence ministérielle n’a pas encore été fixée, semble-t-il, en partie parce que les organisateurs attendent toujours que la Libye et la Tunisie confirment qu’elles enverront des représentants[5].

    [5] Ceci est cohérent avec ce que nous avions entendu de sources marocaines à l’automne dernier. Une source non gouvernementale nous a dit à la mi-novembre : « Les forces de sécurité – police, garde-frontières, gendarmerie et forces auxiliaires – sont en état d’alerte maximum, avec des instructions spécifiques pour prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher les cargaisons d’armes, qui sont censées être en route depuis la Libye, d’atteindre le territoire marocain. Les zones frontalières adjacentes à l’Algérie et à la Mauritanie font l’objet de mesures de surveillance exceptionnelles. … Au cours des dernières semaines, des véhicules transportant des étrangers ont [également] été arrêtés et contrôlés dans la zone située au nord de Laayoune, ainsi qu’aux points d’entrée de chaque ville et village sahraoui. La police admet librement qu’elle recherche des armes en provenance de Libye. »

    [6] Qui s’est rendu à Alger pour des entretiens sur la sécurité avec le président Bouteflika à la mi-décembre, on s’en souvient.

    [7] Les 16 et 17 janvier, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad, un nouveau groupe issu de la fusion de factions rebelles touaregs maliennes, a lancé une offensive en attaquant les villes de Menaka, près de la frontière avec le Niger, d’Aguelhok et de Tessalit, près de la frontière avec l’Algérie. Un certain nombre de soldats algériens auraient été évacués de Tessalit. Le 26 janvier, les rebelles auraient pris le contrôle de la ville d’Aguelhoc, près de la frontière avec le Niger, et d’un camp abandonné de l’armée malienne à Léré, près de la frontière avec la Mauritanie. Un communiqué du gouvernement malien affirme que des « combattants d’AQMI » ont pris part aux raids aux côtés de combattants du MNLA, mais cela semble peu probable dans la mesure où l’une des plaintes des rebelles touaregs contre le gouvernement central est que celui-ci a effectivement donné carte blanche à AQMI pour établir un refuge dans les terres touaregs du nord du Mali.

    [Par conséquent, le niveau d’activité des djihadistes en décembre était, dans l’ensemble, comparable à celui des mois précédents (21 opérations en tout, contre 23 en novembre et 22 en octobre).

    Le 2 janvier, un tribunal d’Alger a condamné Abdelhamid Abou-Zeid, l’un des chefs d’Aqmi au Sahel et originaire de Deb Deb, à la prison à vie et cinq membres de sa famille à dix ans de prison chacun pour « formation d’un groupe armé international »[10].

    [10] C’est la première fois qu’un gouverneur régional est enlevé depuis le début des troubles.

    [La seule action rapportée du groupe est l’enlèvement d’un gendarme mauritanien le 20 décembre, à la suite duquel il a publié un communiqué demandant au « régime mauritanien » de libérer deux de ses prisonniers en échange de la libération du soldat.

    SOURCE: Marocleaks, 28/12/2021

    #Maroc #Marocleaks #Ed_Gabriel #Algérie #Lobbying

  • Hacker Coleman: Complots du Maroc pour déstabiliser l’Algérie

    Hacker Coleman: Complots du Maroc pour déstabiliser l’Algérie

    Hacker Coleman: Complots du Maroc pour déstabiliser l’Algérie – diplomatie marocaine, Sahara Occidental, DGED, lobbying, Front Polisario,

    Des documents officiels le révèlent – Comment le Maroc a engagé journalistes et personnalités étrangères pour déstabiliser l’Algérie

    Parce qu’il considère que l’Algérie est le seul obstacle, le Maroc, déterminé à poursuivre la colonisation du Sahara Occidental, ne lésine pas sur les moyens et fait une entorse aux principes pour organiser des complots contre le pays du million et demi de martyrs, coupable de défendre le principe de l’indépendance des pays. Cette machination marocaine passe par l’organisation également de propagandes médiatiques ayant pour but de dénigrer une Algérie restée attachée à ses principes de respect à l’autodétermination des peuples. Une machination qui passe par « l’achat » de consciences de certains, prêts à sacrifier tout un peuple pour gagner des dizaines de milliers d’euros offerts gracieusement par le Makhzen.

    Un « Edouard Snowden » marocain dévoile une partie de cette machination. Il se fait appeler Chris Coleman et a révélé des documents confidentiels mettant à nu les activités anti-Algérie menées par la Direction Générale des études et de la documentation (DGED) qui est un service de renseignements et de contre-espionnage au Maroc. Ce hacker a dévoilé de nombreuses informations sensibles sur le royaume chérifien, mais, ordres de virement, diverses correspondances concernant en particulier les activités de la DGED.

    Ce service est rattaché directement au Palais royal. Les documents dévoilés par ce Snowden portent sur des virements de grosses sommes d’argent en dollars au profit d’un patron de presse au Think Tank Républican Center for the National Interest. Dix mille dollars pour une insertion publicitaire au profit d’une ONG spécialisée dans la résolution pacifiques des conflit, 25000 pour le think tank FPRI et des sommes aussi importantes au profit de titres de presse américains et britanniques. Chris Coleman a en outre posté un avis de virement de 60,000 dollars au profit du journalistes Richard Miniter du New York Post, accusé d’écrire des articles anti-algériens et de faire un supposé un lien entre le Front Polisario et Al Qaïda.

    Il dévoile les méthodes de la DGED pour corrompre les journalistes internationaux. Leur mission est de dénigrer l’Algérie, de l’accuser de tous les torts en contrepartie de fortes sommes d’argent en devises . Chris Coleman décrit avec détails et documents à l’appui comment des personnalités dans le monde, dont des journalistes occidentaux, sont payés par le Maroc pour mener une campagne médiatique contre l’Algérie. Il révèle également des documents sur des activités d’espionnage menées par certains responsables de missions onusiennes.

    Dans un document attribué à la mission permanente du Maroc à Genève, daté du 18 ocotbre 2012 et portant la référence HB2626, et adressé au ministre marocain des affaires étrangères et de la coopération, révélant, également, un complot contre Christopher Ross, envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental, car attaché à une solution juste pour le dossier sahraoui.

    Dans ce document, l’ancien ambassadeur à Genève et représentant actuel du Maroc auprès des Nations Unies, Omar Hilale révèle dans cette missive que « M. Athar Sultan Khan, chef du cabinet du Haut Commissaire pour les réfugiés, mène une campagne discrète pour promouvoir sa candidature potentielle pour succéder à M. Ross ». Le palais royal marocain tient à se débarrasser de Ross qui refuse de cautionner l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc.

    Miniter demande de ne pas oublier son « cadeau » de 20.000 dollars

    Dans ce même document, Omar Hilale ajoute que « la candidature de M. Khan, au cas où elle se formaliserait, serait important pour notre pays ».

    Source: Marocleaks, 22/12/2021

    #Algérie #Maroc #Marocleaks #Richard_Miniter #Christopher_ross #Athar_Khan

  • Mensonges de l’ambassadeur Gabriel sur l’Algérie -07/04/2014-

    Mensonges de l’ambassadeur Ed Gabriel sur l’Algérie-07/04/2014- – Maroc, Algérie, Edward Gabriel, Marocleaks,

    Ancien ambassadeur des Etats-Unis à Rabat dans les années 1990, Edward Gabriel a servi d’informateur au Maroc. Il envoyait régulièrement des rapports à la DGED sur la situation en Algérie et dans la région. Il a poursuivi son travail de lobbying pour le Maroc sous le post de directeur exécutif du Centre Américain Marocain pour la Politique (MACP)
    Voici un rapport envoyé le 07/02/2014

    ALGERIE / SÉCURITÉ
    02/07/14
    « AQMI Central Region » jure allégeance au chef d’ISIS Abou Bakr Al-Baghdadi
    Dans un message audio de huit minutes posté sur YouTube le 26 juin, Abou Abdallah El Âssemi[1], présenté comme « Qadi [juge religieux] d’AQMI-Région centrale », a prononcé un long chant de louanges à l’État islamique en Irak et en Syrie (ISIS), le groupe dissident d’Al-Qaïda qui, avec une alliance de forces sunnites irakiennes, a pris les villes de Mossoul et de Tikrit à la mi-juin. Trois jours plus tard, le 29 juin – qui est aussi le premier jour du mois sacré du Ramadan -, ISIS a publié une déclaration proclamant la « restauration » du califat islamique et exigeant l’allégeance (bay’a) de tous les musulmans à son chef, Ibrahim Al-Badri, alias Abu Bakr Al-Baghdadi, en tant que nouveau « calife Ibrahim ». Cette déclaration a été suivie, aux premières heures du matin du 30 juin, par ce qui est censé être un court communiqué écrit du Conseil de la Choura de la région centrale, signé par tous ses membres[2], déclarant officiellement l’allégeance du groupe au « vénérable cheikh et serviteur de Dieu, Ibrahim Bin Awad Al-Quraishi Al-Baghdadi Abu Bakr, le calife des musulmans ». Ces développements pourraient avoir de sérieuses implications pour le mouvement djihadiste en Algérie.

    Déjà en mars de cette année, un communiqué écrit avait été publié au nom d’AQMI-Région centrale[3], qui déclarait son soutien à ISIS et exhortait ses combattants à rester fermes et à « obéir au Commandeur des Croyants Abu Bakr Al-Baghdadi Al-Quraishi ». Cette déclaration est intervenue à un moment où Al-Baghdadi avait effectivement été désavoué par le chef international d’Al-Qaida, Ayman Al-Zawahiri, après les affrontements entre ISIS et un autre affilié d’Al-Qaida, le Front Nusra, en Syrie. Dans la mesure où la déclaration d’AQMI-Région centrale prend la défense d’ISIS, elle pourrait être considérée comme prenant le parti de Baghdadi contre Zawahiri et, par extension, contre la propre direction nationale d’AQMI, qui doit allégeance à Zawahiri. Notant que le document est difficile, voire impossible, à authentifier, nous avons évoqué à l’époque la possibilité qu’il s’agisse d’une fabrication du DRS. Cette hypothèse ne peut toujours pas être entièrement écartée : On sait qu’AQMI a eu du mal à concurrencer le djihad plus « à la mode » en Syrie pour les recrues depuis un certain temps, publiant une déclaration en mars 2013 dans laquelle elle implorait « la jeunesse musulmane du Maghreb » de ne pas partir pour prendre part au djihad dans d’autres pays sans l’autorisation des « chefs du djihad dans votre région », et on peut penser que de ce point de vue, il serait logique que les autorités algériennes amplifient les succès d’ISIS afin de détourner les jihadistes algériens potentiels d’AQMI. Et que le DRS ait ou non contribué à faire connaître ISIS, il existe des preuves récentes que des réseaux algériens, vraisemblablement sans aucun lien avec la direction d’AQMI, ont effectivement continué à recruter des combattants pour la Syrie.

    Et pourtant, il y a des raisons de croire que les diverses déclarations de la « région centrale » peuvent être authentiques. Si le DRS est sans aucun doute bien versé dans les arts sombres des opérations sous faux drapeau, il connaît également bien le problème du  » blowback  » : les rapatriés du conflit en Afghanistan ont formé l’épine dorsale du GIA et d’autres groupes islamistes armés au début des années 1990 et des schémas similaires se sont répétés dans de nombreux autres pays depuis lors, au point que le rapport coût/bénéfice négatif de l’envoi de jihadistes wanabee à l’étranger est devenu un principe central de la théorie du contre-terrorisme. En outre, il est peut-être significatif que la direction nationale d’AQMI ne semble pas avoir publié de déclaration condamnant les messages attribués à sa région centrale comme étant des fabrications du DRS (comme on aurait pu s’attendre à ce qu’elle le fasse, de manière préventive, si elle avait des raisons de croire qu’il s’agissait de faux préparés dans une intention hostile). D’autre part, la direction d’AQMI a implicitement reconnu l’existence de vives controverses au sujet d’ISIS et de son rôle en Syrie et en Irak ainsi que dans le mouvement djihadiste mondial dans un communiqué légèrement antérieur (daté du 22 juin) saluant les victoires d’ISIS en Irak mais l’appelant, ainsi que les groupes djihadistes rivaux en Syrie et en Irak, à mettre de côté leurs différends et à coopérer les uns avec les autres, et suppliant tous les  » partisans des moudjahidines de cesser leurs campagnes de dénigrement dans les forums en ligne et les médias sociaux « .

    Certains éléments indiquent également que, bien qu’il n’existe aucune communication indépendante connue de la  » région centrale  » avant mars de cette année, la structure elle-même n’est pas imaginaire. En février 2008, des sources de renseignement européennes ont suggéré que, lors de sa transformation en AQMI l’année précédente, l’ancien GSPC[4] avait remanié ses structures internes, les réduisant à deux zones seulement, l’une couvrant tout le nord de l’Algérie et l’autre une vaste zone s’étendant au sud à partir d’environ Biskra et comprenant pratiquement tout le Sahara algérien et une partie du nord du Mali. Dans le même temps, cependant, les sources de renseignement européennes ont admis que les combattants d’AQMI semblaient toujours observer les anciennes formes d’organisation – ce qui suggère que la refonte est peut-être restée lettre morte dans une large mesure dans la pratique. Les rapports ultérieurs (plus ou moins bien informés) des médias algériens ont évoqué une structure à quatre régions, le noyau dur des combattants d’AQMI étant concentré dans la région centrale. Selon diverses sources, cette région comprendrait les wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès, Bouira, Béjaïa, M’sila et Djelfa (Le Soir d’Algérie, mai 2008), ou Tizi Ouzou, Boumerdès, Bouira et Béjaïa (L’Expression, mars 2009), ou encore Tizi Ouzou, Boumerdès et Bouira (Al-Akhbar Alaan TV, 2012) – une réduction de l’empreinte qui semble cohérente avec les pertes subies par l’organisation sous la pression des forces de sécurité au milieu et à la fin des années 2000.

    De plus, selon Al-Akhbar Alaan, la région centrale était composée de trois djounds (brigades ou régiments) : Djound El I’tissam, Djound El Ahouel et Djound El Ançar. Djound El I’tissam est mentionné dans des rapports datant de 2003 sur la structure et le développement connus du GSPC dans la Wilaya de Boumerdes, qui indiquent qu’il était à un moment donné à la fin des années 1990 ou au début des années 2000 dirigé par un certain Omar Chaouch, alias Abou Khaled[5]. En 2006, le même Omar Chaouch/Abou Khaled aurait commandé Djound El Ahouel dans la région de Khemis El Khechna, dans la wilaya de Boumerdes ; les mêmes rapports affirment que l’émir national du GSPC, Abdelmalek Droudkal alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, aurait placé un certain Abou Houraïra (nom réel inconnu) à la tête d’une brigade opérant  » à l’ouest  » (sans autre précision). Les noms de guerre djihadistes sont très hétéroclites, les mêmes éléments étant fréquemment réutilisés par différents individus, ce qui rend l’identification sur la seule base d’une konya[6] quelque peu hasardeuse. Il est néanmoins intéressant de noter que parmi les signataires du communiqué de mars 2014 et de la déclaration d’allégeance à Abou Bakr Al-Baghdadi du 30 juin figurent un Abou Khaled Abderrahmane et un Abou Houraïra Thabet. Bien que fragmentaires, ces détails semblent suggérer qu’il pourrait y avoir un certain degré de continuité entre la région centrale du GSPC/AQMI telle qu’elle était au milieu des années 2000 et le groupe qui a commencé à publier des déclarations au nom de la région centrale en mars de cette année.

    Bien que cela ne soit pas totalement inédit, le fait d’annexer à un communiqué une liste de plusieurs signataires plutôt que le seul nom de l’émir du groupe ou le simple nom de l’organisation n’est pas une pratique habituelle dans la mouvance jihadiste algérienne[7]. L’inclusion de telles listes à la fin du communiqué de mars et de la déclaration d’allégeance du 30 juin est peut-être révélatrice de la gravité de la controverse sur l’attitude à adopter vis-à-vis d’ISIS : en supposant qu’au moins certains des noms de guerre soient connus au sein du mouvement djihadiste au sens large (comme on pourrait s’y attendre si, comme nous l’avons postulé, certains sont des figures  » historiques  » du GSPC/AQMI), les citer serait en soi une sorte d’argumentum ad verecundiam. Les légères différences entre la liste des signataires du communiqué de mars et celle de la déclaration d’allégeance du 30 juin peuvent également être significatives. Quatre noms figurant dans la première sont absents de la seconde : Abou Souheïb Oussama (identifié en mars comme l’émir du groupe), Sheikh Ahmed (son trésorier), Abou Fadl Oussama (son responsable des médias) et Abou Youssef Abdelkahar (le chef de son diwan, ou secrétariat). On peut en déduire qu’ils n’étaient peut-être pas disposés à faire le saut final en prêtant allégeance à Abou Bakr Al-Baghdadi, une étape particulièrement grave dans la mesure où elle semble avoir consommé la scission avec AQMI : dans sa déclaration du 30 juin, le groupe ne s’identifie plus comme AQMI-Région centrale mais comme « Maghreb islamique – Région centrale (Front algérien[8]) ».

    L’Irak revêt une importance particulière pour le mouvement djihadiste algérien depuis une bonne décennie. Après tout, c’est à la suite de ses contacts directs avec Al-Qaïda en Irak (probablement établi par des volontaires algériens combattant les forces américaines en Irak) que la direction du GSCP a décidé de rejoindre Al-Qaïda en septembre 2006 et de changer officiellement le nom du groupe en Al-Qaïda au Maghreb islamique en janvier de l’année suivante. Il est possible qu’Abdelmalek Droudkel ait choisi sa konya actuelle pour imiter le fondateur et chef d’Al-Qaida en Irak, Abou Moussab Al-Zarqaoui, dont la propre organisation, depuis sa mort en juin 2006, est devenue ISIS. Mais la direction nationale d’AQMI et la région centrale ne sont pas seulement en désaccord sur une question d’attachement sentimental. Leur différend est en train d’évoluer pour englober des différences substantielles sur des questions de tactique, de stratégie et même de théologie : quel degré de priorité accorder à quel théâtre du djihad (leur territoire national ou la lutte plus dynamique et apparemment plus prometteuse en Syrie et en Irak) ; la pertinence du maintien de l’allégeance à la direction internationale d’Al-Qaida ; si oui ou non le moment est opportun pour tenter de restaurer le califat, en théorie le but ultime de beaucoup, sinon de tous les mouvements djihadistes ; et ainsi de suite.

    Si l’on part du principe que les communiqués de la région centrale sont authentiques, ces différences semblent déjà avoir conduit à une scission organisationnelle entre les deux tendances. Si l’on en juge par l’histoire des insurrections en général et du mouvement djihadiste algérien en particulier, la prochaine étape logique semble être la confrontation physique entre les groupes rivaux – une perspective qui serait d’autant plus probable si, comme on le suppose généralement, la direction nationale d’AQMI est toujours basée dans le cœur historique de l’organisation dans les forêts et les montagnes de Kabylie, réparties dans les Wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdes, c’est-à-dire le territoire présumé de la Région Centrale.

    Ambassador Edward M. Gabriel, Ret.
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    [1] “El Âssemi” meaning “from the capital”, indicating that he hails from Algiers.
    [2] Abou Slimane Khaled, Abou Abdallah Athmane [clearly the same individual as Abou Abdallah El Âssemi], Abou Meriem Abdallah, Abou Amama Yaacoub, Abou Houraïra Thabet, Abou Oussama Laayachi, Abou Khaled Abderrahmane and Abou Abdallah Lokmane, “together with all the mujahidin”.
    [3] The list of signatories is slightly longer and more detailed than for the June 30 statement of allegiance, comprising: Abou Soheïb Oussama (Emir of the Central Region), Abou Abdallah Athmane (Qadi of the Central Region), Abou Amama Yaacoub (head of the Sharia Committee), Abou Slimane Khaled (head of the Military Committee), Abou Khaled Abderrahmane Zitouni (in charge of training), Abou Meriem Abdallah (in charge of arms manufacturing), Abou Houraïra Thabet (in charge of communications), Sheikh Ahmed (Treasurer), Abou El Fadl Oussama (in charge of media), Abou Oussama Laayachi (head of the medical department), Abou Youssef Abdelkahar (head of the Secretariat of the Central Region).
    [4] Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat, or Salafist Group for Preaching and Struggle.
    [5] Born in Algiers in 1967, joined the islamist insurgency as of 1993.
    [6] The “Abou X” part of the pseudonym.
    [7] Intriguingly, Abdelmalek Droudkel a.k.a. Abou Moussab Abdelouadoud, still nominally the national emir of AQMI, has not signed a communiqué since late 2012. He last appeared in a video message issued in early December 2012.
    [8] Thaghr Al-Jaza’ir – the word thaghr in Islamic jurisprudence designating a zone situated between the territory ruled by the Muslim community or state and the lands of the infidels

    #Ed_Gabriel #Maroc #Marocleaks #Algérie #Lobby_marocain

  • Stratégie du Maroc aux Etats-Unis – note confidentielle-

    Stratégie du Maroc aux Etats-Unis – note confidentielle-

    Stratégie du Maroc aux Etats-Unis – note confidentielle- Etats-Unis, Parti Démocrate, Administration Obama,

    Dans cette note du 15/10/2013, le Maroc souligne les conséquences du départ de Hillary Clinton sur les relations avec les Etats-Unis, notamment avec le Parti Démocrate. Il remarque aussi l’importance des visites au Maroc des responsables américains.

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    L’établissement du dialogue stratégique, le 13 septembre 2012, entre le Maroc et les Etats-Unis d’Amérique, a permis de donner une nouvelle dynamique aux relations bilatérales, concrétisée par le renforcement de la coordination entre les deux pays sur de nombreuses questions régionales d’intérêt commun. Ce dialogue couvrant tous les aspects des relations bilatérales historiques et profondes, est décliné en quatre axes mejeures de coopération, politique, sécuritaire, économique et culturel, a également permis le raffermissement des relations économiques à travers la tenue de la première Conférence maroco-américaine sur le Développement des Affaires.

    Or, les changements qu’a connus l’administration américaine, notamment le départ de l’ancienne Secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, allié important du Royaume au sein de l’administration Obama, et le nomination de John Kerry, qui n’a jamais visité le Maroc, et a tenu à certaines occasions des positions qui n’étaient pas toujours favorables à notre pays, a eu une certaine incidence sur le développement des relations bilatérales, notamment en ce qui concerne notre cause nationale.

    La suite:

    Source : Marocleaks, 16/12/2021

    #Maroc #Amérique_Latine #EtatsUnis #HillaryClinton

  • Marocleaks: Scandale au Conseil des droits de l’homme

    Maroc, Sahara Occidental, ONU, Marocleaks, Omar Hilale, CHDH, HCR, #Maroc, #Sahara_Occidental,

    Les machinations menées par la diplomatie marocaine continuent d’être dévoilées par le Hacker marocain, qui utilise le pseudonyme « Chris Coleman24 » sur son compte Twitter. A travers ce récit, en effet, des détails sur les stratégies et les complots des diplomates marocains à New York et à Genève ont été révélés. Mais ces informations dévoilées par le mystérieux hacker sur les actions marocaines au sein du bureau de Navanethem Pillay, l’ancien haut-commissaire aux droits de l’homme, ont révélé un scandale sans précédent.
    Des documents récemment mis en ligne sur le compte Twitter du hacker, montrent que la Mission marocaine à Genève, dirigée par son ambassadeur, M. Omar Hilale, en dit long sur les méthodes déshonorantes adoptées par le Maroc pour influencer certains hauts responsables du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. 
    On apprend ainsi, que l’ambassadrice du Maroc s’était infiltrée dans l’entourage de l’ancienne Haut-Commissaire, Navi Pillay, et pouvait manipuler toutes ses actions et positions concernant l’affaire des violations des droits humains au Sahara Occidental.
    Soutien financier
    L’ambassadrice du Maroc n’a pas hésité à soutenir financièrement Navanethem Pillay et les membres de son bureau, pour la dissuader d’adopter toute action pouvant aller à l’encontre de la volonté du Maroc. Dès lors, Mme Pillay semblait être « très sensible » aux souhaits ou ordres, de ses généreux amis marocains.
    « Je voudrais rappeler la nécessité impérative de virer la somme de 250.000$, au titre de la contribution du Maroc au budget du HCDH, pour 2011, que le Haut Commissaire avait exprimé à deux reprises le souhait de recevoir (mes fax). 
    Ce transfert contribuera à rendre Pillay plus attentive à nos inquiétudes quant au contenu de la contribution de son bureau dans le prochain rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara », écrit Omar Hilale dans l’un des câbles diplomatiques adressés à son ministre en janvier 2012 .
    L’ambassadeur du Maroc n’a pas hésité à utiliser des moyens financiers comme un moyen d’arrêter Navi Pillay de payer trop d’ attention aux demandes répétées de son représentant à New York, Evan Simonovic, et même par Christopher Ross. Les deux diplomates ayant tenté en vain de la convaincre de se rendre au Sahara occidental.
    Les Pions : Kompass et Ndiaye
    La mission marocaine n’a pas seulement utilisé de l’argent, versé sous forme de dons au Conseil. L’ambassadeur du Maroc révèle dans ses messages à ses supérieurs qu’il a réussi à recruter de « très bons amis » au sein du personnel de Mme Pillay. Les deux principaux « amis » du Maroc ne sont que le suédois Anders Kompass, directeur des opérations sur le terrain, et le sénégalais Bacre Waly Ndiaye, directeur des procédures spéciales. 
    Selon Omar Hilale, les deux hommes sont plus que de simples amis. Ils ont fait preuve d’un zèle sans limite pour servir les plans marocains et les manipulations au sein du Conseil des droits de l’homme contre toute tentative ou opportunité d’améliorer les droits de l’homme au Sahara occidental.
    « Grâce à la stratégie suivie par cette Mission (la Marocaine) pour enfermer l’entourage de Pillay, tous les hauts fonctionnaires du Haut-Commissariat à Genève se plient aux préoccupations marocaines. Cependant, la faiblesse de Mme Pillay face à Simonovic est la talon d’Achille de notre stratégie. »
    Pire, dans d’autres câbles de l’ambassadeur du Maroc, on découvre comment il a réussi à obtenir des informations cruciales de ses informateurs, Kompass et Ndiaye, deux pions qui n’hésitent pas à apporter à leur ami marocain des informations secrètes à sa propre ambassade. Par exemple, ils lui ont fourni des informations cruciales sur une rencontre entre Christophe Ross et Navanethem Pillay, l’Envoyé personnel du Secrétaire général au Sahara occidental ayant apparemment tenté de convaincre le Haut-Commissaire de visiter le territoire occupé. 
    Autre exemple, révélé par les câbles, celui de la réunion des conspirateurs consacrée à discuter de la visite que le président sahraoui Mohamed Abdelaziz s’apprêtait à effectuer au Conseil des droits de l’homme, en mai 2013, pour rencontrer Navanethem Pillay. Dans les deux cas, l’Ambassadeur et ses deux amis ont manœuvré ensemble pour limiter l’impact de ces deux visites et ont influencé Pillay pour qu’elle ne réagisse pas positivement aux demandes de ses deux invités. Les deux Pions suggéraient même à leur ami marocain des idées et des arguments à utiliser pour convaincre Pillay.
    Neutraliser et discréditer
    Les documents révèlent aussi comment les « amis » du Maroc au Conseil des droits de l’homme ont réussi à neutraliser tous les fonctionnaires honnêtes, qui tentent de faire honorablement leur devoir, comme le Tunisien Frej Fennish, chef du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Section au HCDH. Ce dernier était considéré par Omar Hilale comme un ennemi des intérêts du Maroc. Le Tunisien a apparemment souffert d’une campagne secrète menée par l’ambassade du Maroc et ses « amis » pour le discréditer devant Pillay et donc le neutraliser.
    Kompass et Ndiaye, ont également usé de leur autorité pour conseiller et agir au sein du Conseil pour discréditer le Polisario et entraver toute possibilité de soutien à l’élargissement du mandat de la MINURSO pour contenir la protection des droits humains.
    Par conséquent, les deux pions – et d’autres fonctionnaires qui n’ont pas été cités par Hilale dans ses messages – ont influencé Navanethem Pillay dans toutes ses décisions suivant les instructions directes de l’ambassade du Maroc.
    Ils ont agi par exemple pour dissuader Pillay d’entreprendre une visite au Sahara occidental en 2014. Ils ont assuré que la contribution du HCDH au rapport du Secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental, est pleinement en faveur du Maroc. Ils ont fait pression pour empêcher Pillay de faire des « concessions » au président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz, lors de leur rencontre à Genève le 23 mai 2013. 
    Kompass a en outre insisté pour que Pillay envoie une mission technique au Sahara occidental en mai 2014, sous sa conduite afin de ne pas permettre au Représentant du Bureau de New York, Evan Simonovic, de mener cette mission qu’il a maintes fois convoquée, simplement parce qu’il est considéré par le Maroc comme antipathique.
    Méthodes criminelles
    Ces informations divulguées dangereuses et compromettantes qui portent atteinte à la réputation de l’ancien Haut Commissaire et des deux responsables mentionnés dans cet article, corroborent, une fois de plus, les méthodes déshonorantes et mafieuses utilisées par les représentants de « sa majesté » dans le monde entier. Méthodes établies sur la corruption de certains fonctionnaires des organismes internationaux.
    Le cas du Sénégalais Bacre Waly Ndiaye, directeur des procédures spéciales au HCDH, est révélateur. Il avoua à son ami Hilale son allégeance résolue au Maroc se considérant comme un fervent « croyant et adepte de la confrérie soufie Tijania ». En effet, il avoua à Hilale son « rêve » d’aller à Fès car : « il ne pouvait pas faire le pèlerinage depuis 20 ans. » Une simple formalité pour l’ambassadeur du Maroc, qui a aussitôt demandé à son ministère des Affaires étrangères d’adresser une invitation formelle à M. Bacre Waly Ndiaye, pour réaliser le rêve du fervent croyant.
    Malgré les scandales financiers et la corruption qui ont été révélés grâce à ces fuites de documents (le Maroc n’a pas nié leur authenticité) ; le peuple sahraoui continue de subir des violations systématiques de ses droits fondamentaux. Combien de victimes sahraouies continueront à subir les pires violations commises par le Maroc à cause de la corruption et du manque d’intégrité au sein des organes de l’ONU, censés assurer le respect des droits humains dans le monde ? Le pire est que les responsables de ces complots honteux resteront impunis comme d’habitude. Le Makhzen leur a certainement réservé de confortables années de retraite dans l’une de ses oasis réservés à cela.
    Par : Malainin Lakhal
  • Maroc, des journalistes français sous influence

    Des journalistes français rémunérés par le Maroc : c’est ce que révèle « Chris Coleman », pseudonyme d’un mystérieux « twitteur » qui met en ligne des courriels confidentiels.

    Ces derniers ne laissent aucun doute sur les relations entre le pouvoir marocain et quatre spécialistes du Maghreb. Ce n’est pas la première fois qu’est dénoncée la corruption de membres de la presse française par des régimes autoritaires du sud de la Méditerranée.
    En juin 2011, Le Canard enchaîné avait publié les noms de plusieurs dirigeants de médias importants, invités à passer des vacances gratuites au soleil et remerciant avec des articles et des interviews complaisants. A l’époque comme aujourd’hui, la mise à jour de ces liaisons coupables n’avait guère suscité d’émotion.
    Des journalistes français payés par le Maroc : c’est la partie la plus sulfureuse des révélations du mystérieux twitteur « Chris Coleman ». Derrière ce pseudonyme1 se cache un lanceur d’alerte non identifié, parfois surnommé « le Snowden marocain ».
    Parmi les centaines de documents mis en ligne depuis début octobre sur Facebook, puis sur Twitter, plusieurs dizaines dévoilent les liens entretenus par quatre journalistes français avec un directeur de magazine marocain très proche du pouvoir.
    Au cœur de ces relations très particulières : la question du Sahara occidental, obsession du royaume. Pour défendre sa politique colonialiste et empêcher l’organisation du référendum d’autodétermination que l’ONU réclame année après année, le Maroc a besoin du soutien des grandes puissances. En France, l’appui de journalistes influents a joué un rôle important auprès de l’opinion publique et du gouvernement français.
    Selon les dizaines de courriels (58 exactement à ce jour, dans leur format d’origine) mis en ligne par « Chris Coleman », cet appui n’était pas gratuit.
    Les messages, dont le plus ancien date du 4 octobre 2007 et le plus récent du 14 juin 2012, concernent en majorité des échanges entre Ahmed Charai, directeur de la rédaction de L’Observateur du Maroc, un hebdomadaire francophone, et son contact dans l’un des services de renseignement du royaume chérifien.
    Etiquettes : Maroc, Marocleaks, Sahara Occidental, journalistes français,
  • France 24 supprime l’interview avec le chef de la diplomatie sahraouie

    Vendredi dernier, France24 a publié une interview avec le ministre sahraouis des affaires étrangères.

    L’articlé oublié sous le titre de « Mohamed Salem Ould Salek, chef de la diplomatie sahraouie : Il y a une guerre avec le Maroc » a été surrpimé 24 heures après. Un incident qui dit long sur les affinités de la chaîne française avec le régime despotique du Maroc. Affinité dévoilé par Le Canard Enachîné lorsqu’il a publié en juin 2011 les noms de plusieurs patrons de médias importants, invités à passer des vacances gratuites au soleil en échange d’articles complaisants envers la monarchie marocaine. C’était à l’époque où l’ancien ministre Luc Ferry a révélé sur les antennes de Canal Plus l’existence d’un «  »d’un ancien ministre qui s’était fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons ». A l’époque comme aujourd’hui, la mise à jour de ces liaisons coupables n’avait guère suscité d’émotion.

    En 2014, le mystérieux hacker connu sous le pseudonyme de « Chris Coleman » a apporté des détails sur la manipulation de plusieurs journalistes français par les services secrets marocains dans cette affaire connue sous le nom de Marocleaks.

    Trois ans plus tard, le magazine Marianne apportait une plongée dans les eaux troubles des relations diplomatiques franco-marocaines, à travers une enquête sur les réseaux d’influences marocains dans l’Hexagone. « Sur fond d’intérêts économiques et stratégiques, de droits de l’homme et de guerre contre le terrorisme, le Maroc n’a cessé d’étendre ses réseaux d’influence en France. L’élection d’Emmanuel Macron n’a pas changé la donne et de nouvelles figures incarnent désormais une diplomatia parallèle », écrivait Marianne dans son numéro du 24 janvier 2017.

    A force de manger dans le ratelier du Makhzen, les journalistes français sont contraints d’obéïr sous peine de voir ses frasques à Marrakech révélés au grand jour. Avec des preuves graphiques à l’appui!

    Vidéo de l’interview suppprimé


    Etiquettes : Maroc, France, Sahara Occidental, Front Polisario, lobbying, Marocleaks, réseaux d’influence, France24,

  • Maroc Leaks : C&I touchait 120.000€ par an pour espionner l’Algérie

    Maroc, Marocleaks, C&I, Communication&Institution, lobbying, Algérie, #Maroc, #Algérie,

    « COMMUNICATION&INSTITUTION »

    Olivier Le Picard et Gaëtan De Royer sont les responsables de la société de conseil en lobbying « COMMUNICATION &INSTITUTION », sise au 105 Boulevard Haussmann 75008 Paris, Cette société sert, depuis plusieurs années, de couverture aux activités de la DGED marocaine en France, activités dirigées contre l’Algérie et le Polisario, sous forme de campagnes médiatiques hostiles.

    Des documents récupérés dans une des boites mails, utilisées par Mourad El ghoul, Chef de cabinet du tortionnaire Yassine Mansouri, ont permis d’apprendre que les responsables de cette société travaillent depuis 2005 directement avec la DGED – le bureau marocain de renseignement extérieur – sous les clauses d’un contrat appelé « Programme de communication institutionnel en France pour le Royaume du Maroc ». (Voir contrat ci-dessous)

    “Monitoring sur l’Algérie” est le nom de code donné par la societé de lobbying “Communication & Institution” au travail visant à déformer l’image de l’Algérie et du Front Polisario et édulcorer celle du Maroc en France et ailleurs.

    Ils facturent aussi le « monitoring presse (alertes, commandes de vidéo et pages de textes), les « frais correspondant au sondage réalisé par TNS Sofres », la « revue de presse quotidienne » et la « mission assistance conseil », toute une panoplie de services pour lesquels ils touchent des sommes faramineuses.

    Les deux lascars recevaient des directives de Mourad El Ghoul, ainsi que de Mohamed Bellahrach, Laarbi Boucharaa, Youness Idrissi et Salem Mrani.

    A l’instar de tous les français qui faisaient du lobbying pour Mohammed VI, ils étaient récompensés aussi avec des « luxueux » tours dans les villes touristiques du Maroc où ils pouvaient, en toute liberté, s’adonner aux pratiques interdites à l’Hexagone (tourisme sexuel, pédophilie, adultère, etc).

    Ils étaient aussi invités à participer aux festivités du trône, aux rendez-vous sportifs tels que les trophées de Golf Hassan II ainsi qu’aux festivals de cinéma de Marrakech où ils étaient dans les hôtels les plus huppés du royaume.


    Budget 2010

    Programme de communication institutionnelle en France pour le Royaume du Maroc

    Le présent budget est établi sur la base des précédents budgets annuels et des missions définies par le Royaume du Maroc. Il comprend des honoraires pour les missions de conseil et d’accompagnement, ainsi que des frais liés au développement du programme en France (hors billets d’avion et logement au Maroc).

    1. Mission « Maroc »

    1.1. Assistance conseil :
    • mise à disposition d’une équipe de consultants sous la direction de MM. Olivier Le Picard et Gaëtan de Royer ;
    • contribution à l’élaboration de la stratégie de communication institutionnelle ; adaptation de la stratégie en fonction du contexte français (rédaction de notes / conseils) ;

    • études thématiques ponctuelles (analyse de perception de sujets liés à l’actualité politique et économique du Royaume auprès des prescripteurs et relais d’opinion ; évolution de cette perception dans le temps) ;
    • identification des circuits de propagation de l’information (rumeurs, polémiques,…) ;
    • construction d’argumentaires ;
    • entretien d’un réseau de contacts (leaders d’opinion, ONG, journalistes, universitaires et think tanks,…) alimentation de ce réseau en informations (plan de contacts à l’occasion de déplacements à Paris de personnalités marocaines,…) ;
    • communication de crise (polémiques intérieures ; événements exceptionnels…) ;
    • réunions de coordination à Paris et à Rabat.

    1.2. Monitoring « Maroc »

    • identification des sujets d’intérêt des médias concernant le Maroc ;
    • analyse de la forme et de l’ampleur de la couverture médiatique liée à l’actualité marocaine (synthèses hebdomadaires et alertes quotidiennes) ;
    • examen des éléments de perception / Royaume du Maroc ;
    • suivi des rumeurs, pour alertes et suivi.

    1.3. Opérations exceptionnelles :

    • organisation d’opérations de communication dans le cadre du programme, selon les besoins du Royaume du Maroc et/ou en cas de crise (voyage de presse, édition,…) ;

    TOTAL HONORAIRES ANNUELS « MAROC »

    1.1. Honoraires / Assistance conseil……………………………………..90 000 €
    1.2. Honoraires / Monitoring.…………………………..………………. 90 000 €
    Total « Maroc »………………………………………………………………. 180.000 €

    1.3. Budget provisionnel annexe, en fonction de l’actualité
    (réserve opérationnelle) ……………………………………………………………30.000 €

    Les frais spécifiques (déplacements au Maroc, hébergement, etc.) ou relevant d’opérations exceptionnelles (sondage, location de salle pour rencontres avec la presse, travaux d’impression, frais de surveillance en cas de circonstances exceptionnelles…) sont refacturés sur justificatifs à l’euro près, après acceptation préalable de devis par le responsable du budget.

    2. Mission de surveillance « Algérie »

    2.1. Monitoring « Algérie »

    • identification des sujets d’intérêt des médias concernant l’Algérie ;
    • analyse de la forme et de l’ampleur de la couverture médiatique liée à l’actualité algérienne (synthèses hebdomadaires et alertes quotidiennes) ;
    • examen des éléments de perception / République algérienne ;
    • comparaison des données obtenues entre le Maroc et l’Algérie ;
    • identification des circuits de propagation de l’information ;
    • études thématiques ponctuelles ;
    • suivi des rumeurs, pour alertes et suivi.

    TOTAL HONORAIRES ANNUELS « SURVEILLANCE ALGERIE »

    Total « surveillance Algérie »………………………………………120.000 €

    3. RECAPITULATIF ANNUEL (Honoraires + Frais)

    Honoraires « Maroc »…(assistance conseil et monitoring)………………………………………………………………… 180 000 €

    Honoraires « surveillance Algérie »………………………………120.000 €
    Frais courants forfaitaires………….……………………………………30.000 €
    Total réglé en quatre virements trimestriels de 85.000 € ……330.000 €

    + Budget provisionnel annexe, en fonction de l’actualité
    (réserve opérationnelle) …………………………………………………30.000 €



  • Maroc-leaks : les sulfureuses lettres de Mourad El Ghoul et Nadia Jalfi

    — En date de : Mar 22.7.08, molva canal
    a écrit :

    De: molva canal

    Objet: salutations
    À: nadiajalfi@yahoo.fr
    Date: Mardi 22 Juillet 2008, 15h16
    Salut, j’espère que tu vas bien. Donne-moi de tes nouvelles! Appelle-moi ! Comment vont tes filles, ta maman, la balsamique aïeule  ? A plus.

    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –


    —– Message d’origine —-
    De : Nadia Jalfi
    À : molva canal

    Envoyé le : Mardi, 22 Juillet 2008, 14h01mn
    30s
    Objet : Re : salutations

    La balsamique est complètement paumée, ma mère va très bien, la présence des filles lui fait un bien fou, moi je fais une cure de sommeil et de outlets en Virginie. J’ai satisfait tes tocs mais en apportant des petites variantes, tees shirts imprimes et plus colores. je ne t’imagine pas une seconde en péripatéticienne surtout rue de la Pompe, Goasguen a interdit le racolage dans le 16eme. Tu me
    balades comme toujours. Désolée pour les filles, et Reine elle a été kidnappée par un gang? elle a
    disparu dans le Bronx?

    – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

    — En date de : Mar 22.7.08, molva canal
    a écrit :

    De: molva canal
    Objet: Re : Re : salutations
    À: nadiajalfi@yahoo.fr
    Date: Mardi 22 Juillet 2008, 16h22

    Aafrita. je suis vraiment content de te lire. Ecris-moi plus longuement, tout à l’heure et, surtout, je
    veux entendre ta voix.

    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

    —– Message d’origine —-
    De : Nadia Jalfi
    À : molva canal
    Envoyé le : Mardi, 22 Juillet 2008, 15h06mn 33s
    Objet : Re : Re : salutations

    Qsq je fais de Stella?
    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

    — En date de : Mar 22.7.08, molva canal
    a écrit :

    De: molva canal
    Objet: Re : Re : Re : salutations
    À: nadiajalfi@yahoo.fr
    Date: Mardi 22 Juillet 2008, 18h00

    Je te dis de m’écrire une missive à rallonge et tu me réponds que fais de Stella ? Elle peut attendre, elle est congé actuellement  et les femmes que tu veux lui faire rencontrer pareillement. C’est un monde.

    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

    —– Message d’origine —-
    De : Nadia Jalfi
    À : molva canal
    Envoyé le : Mardi, 22 Juillet 2008, 19h28mn 04s
    Objet : Re : Re : Re : salutations

    Oui c est un monde, tu peux le dire! Correcto fait la fête a Temara pendant que Reine se perd dans Manhattan et que l’ex cruche s’éclate a DC. Correcto est amoral, antisocial et décadent, son empire prend l eau. Sympa la visite au congres, j ai vu ton copain Mel et ta copine Nancy, ils te transmettent leur bon souvenir.

    Tu n es pas déprimé, tu dois te renouveler et tout ira bien. C est l’été, la saison s’y prête.

    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

    — En date de : Mer 23.7.08, molva canal
    a écrit :

    De: molva canal
    Objet: Re : Re : Re : Re : salutations
    À: nadiajalfi@yahoo.fr
    Date: Mercredi 23 Juillet 2008, 12h37

    Tu as mangé un hamburger enragé ou quoi ? Correcto ne fait pas la fête, contrairement à ce que pense Cruella. Correcto est, au contraire, en repli spirituel. Correcto fait son autocritique et se rend compte qu’il n’a pas eu un comportement adéquat avec Cruella et il le regrette. Mais il va réparer à son retour. N’est-il pas Correcto ? Il s’agit d’un Save Our Soul.

    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

    —– Message d’origine —-
    De : Nadia Jalfi
    À : molva canal
    Envoyé le : Mercredi, 23 Juillet 2008, 14h25mn 48s
    Objet : Re : Re : Re : Re : salutations

    Cruella n a jamais fait mal a Correcto, JAMAIS. Correcto ne sait pas ce qu il veut, il avance, recule, marque le pas et Cruella rit, Cruella pleure, Cruella se perd.

    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

    — En date de : Mer 23.7.08, molva canal a écrit :

    De: molva canal
    Objet: Re : Re : Re : Re : Re : salutations
    À: nadiajalfi@yahoo.fr
    Date: Mercredi 23 Juillet 2008, 18h53

    Salut,

    Correcto a fait son mea culpa. Il se bat, non, il se flagelle, la coulpe car il est conscient du fait qu’il
    n’a pas bien agi. Mais Cruella est connue pour sa clémence et son amour du prochain et lui pardonnera ses égarements !

    Au plaisir de te lire, dans l’attente de te revoir.

    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –
    De : Nadia Jalfi
    Sujet : Re: Re : Re : Re : salutations
    Pour molva canal

    Point de pardon sans explication. POURQUOI?











    — En date de : Mer 23.7.08, molva canal molva_canal@yahoo.fr a écrit :

    De: molva canal molva_canal@yahoo.fr
    Objet: Re : Re : Re : Re : Re : Re : salutations
    À: nadiajalfi@yahoo.fr
    Date: Mercredi 23 Juillet 2008, 19h55
    Tu comptes vraiment pour Correcto ou Cruello. Il s’en rend compte maintenant le bougre !

    —– Message d’origine —-
    De : Nadia Jalfi nadiajalfi@yahoo.fr
    À : molva canal molva_canal@yahoo.fr
    Envoyé le : Mercredi, 24 Juillet 2008,
    Objet : Re : Re : Re : Re : Re : salutations

    Un peu court comme explication. Le bougre avance toujours masque.

    P.S. : La date de ce courrier correspond à celle du début de la relation sentimentale de Nadia Jalfi avec Gustavo de Arístegui alors porte-parole des Affaires étrangères du Groupe populaire au Congrès des députés espagno. En octobre 2010 célébreront leur mariage.

    Le 13 décembre 2015, De Arístegui démissionne de son poste d’ambassadeur de l’Espagne en Inde suite à une affaire de corruption.

    Tags : Maroc, Marocleaks, DGED, Mourad El Ghoul, Nadia Jalfi,

  • Mauritanie : Abdallahi Ould Mohamedy voyage aux frais de la DGED marocaine

    La presse française s’est fait écho, dans les derniers jours, d’un fonctionnaire français recruté par les services secrets marocains. Il s’agit d’un agent de la police aux frontières (PAF) de l’aéroport d’Orly (Val-de-Marne) qui a été interpelé le 29 mai 2017 pour filtration de documents confidentiels sur des fichiers « S ». En échange, la DGED marocains lui offrait de l’argent liquide et des voyages au Maroc tous frais payés. Des avantages dont profite aussi le mauritanien Abdallah Mohamdy, le patron du groupe Sahara Media.

    Selon les documents révélés par le hacker Chris Coleman, la DGED était sollicitée par ses collaborateurs en vue d’obtenir des tickets d’avions pour se déplacer au Maroc et ailleurs aux frais des services de Yassine Mansouri.

    Le 18 juin 2011, Ould Mohamdy s’est fait offrir un billet Rabat-Paris-Madrid-Casablanca réservée par Mourad Rhoul en personne, le directeur du cabinet de Yassine Mansouri, le directeur général de la DGED.

    Le nom de Abdallah Ould Mohamdy figure dans toutes les listes des relais de la DGED chargés de diffuser la propagande du Makhzen, y compris les attaques visant à diaboliser le Front Polisario et l’accuser d’organisation terroriste.

    Il a été nommé administrateur de l’agence de presse APA en guise de couverture pour justifier les paiements qu’il reçoit de la DGED.

    Tags : Mauritanie, Maroc, DGED, Abdallahi ould Mohamedy, hacker chris coleman, marocleaks,