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  • AMI : Dépêches sur la visiste de Ghazouani en Algérie

    AMI : Dépêches sur la visiste de Ghazouani en Algérie

    AMI : Dépêches sur la visiste de Ghazouani en Algérie – Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Mauritanie, Abdelmadjid Tebboune,

    Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a quitté Nouakchott ce lundi matin pour une visite d’Etat en République algérienne démocratique et populaire, à l’invitation de son frère, Son Excellence le Président Abdelmadjid Tebboune, Président de la République algérienne démocratique et populaire.

    A son départ de l’aéroport international de Nouakchott Oum-Tounsi, le Président de la République, a été salué par le Premier ministre, M. Mohamed Ould Bilal, le ministre secrétaiare général de la Présidence de la République, des membres du Gouvernement, le chef d’État-major particulier du Président de la République, la directrice adjointe du Cabinet du Président de la république et le wali de Nouakchott-Ouest et la présidente de la Région de Nouakchott.

    Au cours de ce voyage le Président de la République est accompagné par une importante délégation comprenant notamment:

    – M. Ismaël Ould Cheikh Ahmed, ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur;

    – M. Taleb Ould Sid’Ahmed, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle;

    – M. Mohamedou Ahmedou M’Haïmid, ministre de l’Équipement et des Transports;

    – Mme Amal Mint Sidi ould Cheikh Abdallahi, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique;

    – M. Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, directeur de cabinet du Président de la République;

    – Weddady Ould Sidi Haiba, ambassadeur de la République Islamique de Mauritanie en Algérie;

    – M. Ahmed Ould Neiny, conseiller à la Présidence de la République;

    – M. Yahya Ould Kebd, chargé de mission à la Présidence de la République;

    – M. Saleh Ould Dehmach, chargé de mission à la Présidence de la République;

    – M. El Hassen Ould Ahmed, directeur général du protocole d’État;

    – M. Hasni Ould Fghih, conseiller à la Primature;

    – M. Oumar Ould Mohamed Babou, directeur général Monde arabe au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur.

    Le Président de la République est également accompagné d’une délégation d’hommes d’affaires conduite par M. Mohamed Zein El Abidine Ould Cheikh Ahmed, président de l’Union nationale du Patronat mauritanien.

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    Arrivée du Président de la République à Alger

    Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, est arrivé, lundi après-midi à Alger, en début d’une visite d’État en République algérienne démocratique et populaire, à l’invitation de son frère, Son Excellence Monsieur Abdelmadjid Tebboune.

    A l’aéroport international Houari Boumediene, le Président de la République a été accueilli par Son Excellence Abdelmadjid Tebboune, Président de la République algérienne démocratique et populaire.

    Étaient, également, à l’accueil du Président de la République, les présidents du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, le chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le Général de corps d’Armée, Saïd Chanegriha, le président de la Cour constitutionnelle, Omar Belhadj, l’ambassadeur de Mauritanie à Alger, SEM. Weddadi Ould Sidi Haîba et l’ambassadeur de l’Algérie à Nouakchott, SEM. Mohamed Ben Atou.

    Les deux Présidents ont écouté les hymnes nationaux des deux pays, avant de passer en revue des détachements de l’armée, qui leur ont rendu les honneurs, au moment où les 21 coups de canon retentissaient en l’honneur du Président de la République.
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    Le Président de la République s’entretient avec son homologue algérien

    Le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, s’est entretenu lundi après- midi avec son frère, Son Excellence M. Abdelmagid Tebboune, Président de la République algérienne démocratique et populaire.

    Les discussions ont eu lieu en présence des membres des deux délégations accompagnant les deux Présidents.
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    Le Président de la République visite le monument des martyrs à Alger

    Le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a effectué lundi soir, dans le cadre de sa visite d’État en République algérienne démocratique et populaire, une visite au monument des martyrs à Alger.

    Au cours de cette visite, Son Excellence le Président de la République a déposé une gerbe devant le monument aux martyrs de la glorieuse révolution algérienne. Il a également observé une minute de silence et a lu la ‘Fatiha’’ à la mémoire de leurs âmes avant de visiter le Musée ‘’Mujahid’’.

    Son Excellence le Président de la République a reçu des explications sur les fonctions des différentes ailes de ce musée, qui présente un résumé des différentes étapes de la résistance du peuple algérien au colonialisme français, les stratégies utilisées par le prince Abdelkader d’Algérie pour résister au colonisateur français, et le grand rôle joué par l’Armée de libération nationale algérienne dans cette résistance.

    A l’issue de cette visite, Son Excellence le Président de la République a écrit dans le Registre du monument des martyrs:

    « Le Musée des Moudjahidines est un monument historique majestueux qui raconte véritablement le jihad de la nation algérienne, le parcours de son immortelle révolution libératrice et ses énormes sacrifices face aux formes les plus odieuses du colonialisme.

    Nous avons un souvenir vivant de l’histoire d’une grande nation qui a fait l’histoire et qui a pris les âmes des innocents martyrs comme la plus belle saga pour la dignité et la gloire. « 

    A la fin de la visite, Son Excellence le Président de la République a remis le bouclier du Musée des Moudjahidines aux détenteurs du musée.

    Au cours des différentes étapes, Son Excellence le Président de la République était accompagné du ministre algérien de l’Énergie et des Mines, M. Mohamed Adab, de notre ambassadeur en Algérie, SEM. Weddadi Ould Sidi Haiba, et des membres de la délégation d’accompagnement.

    Source : AMI

    #Algérie #Mauritanie #Ould_El_Ghazouani #Tebboune

  • Algérie-Mauritanie : Plus que de simples voisins

    Algérie-Mauritanie : Plus que de simples voisins – Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Abdelmadjid Tebboune,

    Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani séjourne à Alger. Notre pays entretient avec la Mauritanie des relations qui, depuis quelques années, se sont nettement améliorées. Ce nouveau cours a été surtout favorisé par l’intérêt des opérateurs algériens pour les marchés de l’Afrique de l’Ouest dont la Mauritanie est une des principales portes d’entrée. Mais au-delà de l’aspect strictement économique, les liens humains sont intenses et le développement des zones frontalières est un objectif commun. Nos collaborateurs évoquent différents visages de la coopération et les contraintes que rencontrent les sociétés nationales, et un expert met en avant l’importance géostratégique, dans un contexte de tensions régionales, de l’axe Alger-Nouakchott.

    Sur invitation du président Abdelmadjid Tebboune, son homologue de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a entamé, ce lundi une visite d’Etat de trois jours en Algérie. Au menu de la visite, figure le renforcement des liens de coopération, de partenariat et d’amitié entre deux pays voisins du Maghreb. Il sera question également de hisser les échanges économiques au niveau d’exception qui caractérise les relations politiques entre les deux pays. Alger et Nouakchott sont déterminés à aller de l’avant et à conjuguer leurs efforts pour ouvrir de larges perspectives à la coopération entre deux partenaires dont les relations sont amicales.

    La volonté ferme d’impulser les échanges bilatéraux dans divers domaines, notamment sur le plan commercial, a été affichée ouvertement lors du déplacement, en septembre dernier à Nouakchott, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, en qualité d’envoyé spécial du président de la République.

    Les deux parties ont mis alors en exergue l’importance de la tenue d’une session d ela Grande Commission mixte, dans les plus brefs délais, et l’activation des mécanismes de coopération bilatérale en vue de garantir une exploitation optimale des opportunités, surtoutdans les domaines de la formation, de l’agriculture, de la santé et de l’éducation.
    Joignant l’acte à la parole, les deux parties ont tenu la première session du comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien au début du mois de novembre à Alger, en vertu d’un mémorandum d’entente signé en avril 2021à Nouakchott.

    Le comité est un vecteur de renforcement des opportunités d’investissement, de réalisation des projets de partenariat dans les secteurs prioritaires au niveau des zones frontalières, depromotion des échanges économiques, commerciaux, culturels et sportifs et de désenclavement des localités. Parmi les projets prometteurs, figurent la réalisation d’une route stratégique entre Tindouf et Zouérate, la création d’une zone franche, l’organisation permanente de manifestations économiques et commerciales à Nouakchott et l’encouragement des opérateurs économiques algériens et mauritaniens à vendre leurs produits dans les marchés des deux pays.

    Plus d’une centaine d’opérations d’exportation

    Le comité a inscrit aussi l’intensification de la coordination sécuritaire sur les frontières à travers la création d’une commission regroupant les services de sécurité et la facilitation de l’intégration économique à la lumière d’une vision de développement à même de servir la sécurité et la stabilité des deux pays.

    Sur le plan commercial, l’Algérie mise sur l’augmentation de ses exportations qui peuvent atteindre jusqu’à 50 millions de dollars. Leur valeur a augmenté de 205% au cours du premier trimestre2021, par rapport àla même période en 2020, selon les données de la Direction générale des Douanes. Entre janvier et mars 2021, 111 opérations d’exportation vers la Mauritanie ont été réalisées via le poste frontalier terrestre Chahid-Mustapha-Ben-Boulaïd dans la wilaya de Tindouf. Cela représente une hausse de plus de 113% du nombre d’opérations d’exportation via ce point de passage, par rapport au premier trimestre 2020. Les produits exportés sont constitués essentiellement de produits agroalimentaires, industriels comme les matières plastiques, le ciment, les produits d’emballage et d’hygiène.

    Le recours au transport par avions-cargos d’Air Algérie a connu égalementuneaugmentationnotableen2020.Plusde 12 vols ont assuré l’exportation de produits agricoles algériens. Dans le cadre de la solidarité, l’Algérie a envoyé, en janvier 2021, deux missions médicales à Nouakchott pour soutenir la lutte contre la propagation de la pandémie de la Covid-19. Un signe fort de ce désir de conforter et diversifier les liens.

    Wassila Ould Hamouda

    Horizons, 28/12/2021

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    Marché mauritanien : Une porte d’accès au marché de l’Afrique de l’Ouest

    Pour les experts en économie, la Mauritanie pourrait devenir un partenaire commercial de premier plan dans les années à venir. L’Algérie pourrait, selon eux, compter sur Nouakchott pour consolider sa place en Afrique de l’Ouest, un marché en plein développement mais très concurrentiel.

    «Le marché mauritanien est le plus ciblé par l’Algérie dans le domaine des exportations pour plusieurs raisons. La proximité tout d’abord. Etant un pays frontalier, nous gagnons en logistique et en transport routier. La diplomatie, ensuite. Les deux pays entretiennent d’excellents rapports historiques, politiques et diplomatiques qui faciliteront la mise en place de stratégies à moyen et long terme», explique l’expert en exportations, Moncef Zemmouchi. En outre, c’est un marché en pleine expansion dans différents secteurs. C’est donc une opportunité, selon lui, afin que nos opérateurs exportent également des services, la formation et l’expertise, dans les travaux publics, l’hydraulique, l’agriculture, l’électronique, et surtout dans la pêche. «Nos opérateurs ne doivent pas rater l’occasion d’investir en Mauritanie dans la transformation des produits de pêche. Surtout que ce pays est la porte de l’Afrique de l’Ouest à travers laquelle l’Algérie pourrait avoir accès à d’autres marchés. Comme la Mauritanie a ouvert son économie, nos opérateurs pourront profiter des allégements proposés aux investisseurs étrangers», estime-t-il. Par ailleurs, signale-t-il, si le projet de lignes ferroviaires entre le nord et le sud algérien aboutit, cela réduira considérablement le temps et les coûts de transport des marchandises de l’Algérie vers la Mauritanie.

    Mais pour l’expert en économie, Hamza Boughadi, les choses ne sont pas aussi faciles. «La Mauritanie possède un marché certes important mais qui n’est pas aussi facilement accessible qu’on le pense. Ce marché peut être une belle opportunité pour les exportateurs nationaux qui sont en quête de partenariats durables. Mais ces derniers doivent savoir que ce marché est déjà inondé par des produits marocains et ceux de certains pays de l’Afrique de l’Ouest. C’est pour dire que la concurrence est rude», dit-il. L’autre contrainte, outre la concurrence, est le manque d’expérience de la plupart de nos opérateurs dans le domaine des exportations. Il est recommandé donc à ces derniers de s’outiller, de se former dans ce domaine et d’améliorer leurs produits afin de supplanter ceux des autres pays. «Les pouvoirs publics quant à eux sont appelés à investir davantage les canaux diplomatiques pour booster nos exportations. La visite du président mauritanien en Algérie va dans ce sens d’ailleurs», conclut-il.
    Farida Belkhiri

    Horizons, 28/12/2021

    #Algérie #Mauritanie #Ould_el_Ghazouani #Tebboune

  • Algérie-Mauritanie: Nouvelle dynamique dans les relations

    Algérie-Mauritanie: Nouvelle dynamique dans les relations

    Algérie-Mauritanie: Nouvelle dynamique dans les relations – Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, Abdelmadjid Tebboune, Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien,

    Le président de la République islamique de Mauritanie, M. Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, a entamé, ce lundi, une visite d’Etat de trois jours en Algérie, à l’invitation du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

    Le président mauritanien a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari Boumediene par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

    Il faut souligner que les relations algéro-mauritaniennes connaissent une nouvelle dynamique grâce à une forte convergence de positions et de vues et une volonté politique commune de renforcer la coopération économique et favoriser le rapprochement entre les deux peuples.

    Ce grand intérêt accordé au développement et à l’approfondissement des relations bilatérales s’est manifesté après l’arrivée du président de la République, Abdelmadjid Tebboune et de son homologue mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, au pouvoir dans les deux pays, se traduisant dans l’échange de visites entre les responsables des deux pays.

    Des visites couronnées par la tenue, novembre dernier à Alger, du Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien, suite à la signature en avril dernier à Nouakchott d’un mémorandum d’entente sur sa création.

    Le comité permet le renforcement des opportunités d’investissement, la réalisation des projets de partenariat communs dans les secteurs prioritaires au niveau des zones frontalières communes et la promotion des échanges économiques, commerciaux, culturels et sportifs, en sus du désenclavement des populations de ces zones frontalières.

    Il œuvre également à organiser et faciliter la circulation des personnes et des biens, promouvoir la coopération douanière, développer et encourager la coopération décentralisée, sécuriser les frontières communes et lutter contre le crime organisé transfrontalier et la migration clandestine.

    La première session du comité dont les travaux avaient été coprésidés par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamal Beldjoud et son homologue mauritanien, Mohamed Salem Ould Merzoug, a donné une nouvelle orientation à la coopération bilatérale et ouvert la voie à des perspectives prometteuses de développement dans l’intérêt des deux peuples frères.

    Parmi les projets prometteurs figurent la réalisation de la route stratégique reliant Tindouf à Zouerate, la création d’une zone franche au niveau de la zone frontalière, l’organisation permanente des manifestations économiques et commerciales à Nouakchott, et l’encouragement des opérateurs économiques algériens et mauritaniens à vendre leurs produits dans les marchés des deux pays.

    La première session du Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien a été en outre sanctionnée par plusieurs recommandations, dont “l’intensification de la coordination sécuritaire sur les frontières communes à travers la création d’une commission sécuritaire commune regroupant les services de sécurité des deux pays” et “la facilitation de l’intégration économique à la lumière d’une vision globale de développement à même de servir la sécurité et la stabilité des deux pays”.

    L’un des principaux fournisseurs de la Mauritanie, l’Algérie a conforté sa position dans ce domaine, la valeur de ses exportations vers ce pays voisin ayant augmenté de 205% au cours du premier trimestre de 2021, par rapport à la même période en 2020, selon les données de la Direction générale des Douanes.

    En effet, entre janvier et mars 2021, 111 opérations d’exportation vers la Mauritanie ont été réalisées via le poste frontalier terrestre “Chahid Mustapha Ben Boulaïd” dans la wilaya de Tindouf, ce qui représente une augmentation de plus de 113% du nombre d’opérations d’exportation via ce point de passage, par rapport au premier trimestre de 2020.

    La plateforme logistique de Tindouf, inaugurée en 2019, contribue grandement au développement des échanges entre les deux pays, soutenant ainsi le programme du gouvernement pour le renforcement des relations commerciales avec la Mauritanie, ainsi qu’avec les pays d’Afrique de l’ouest.

    Les produits nationaux exportés vers la Mauritanie sont constitués essentiellement de produits agro-alimentaires et de produits industriels comme les matières plastiques, le ciment, les produits d’emballage et les produits d’hygiène.

    En attendant la construction de la route reliant Tindouf et Zouerate, qui permettra de booster significativement les échanges bilatéraux, le poste frontalier “Chahid Mustapha Ben Boulaïd” revêt une grande importance pour l’exportation des produits algériens vers la Mauritanie.

    Le recours au transport par avions-cargos d’Air Algérie a connu une augmentation notable au cours de l’année 2020, puisque plus de 12 vols ont assuré l’exportation de produits agricoles algériens vers la Mauritanie.

    Par ailleurs, dans le cadre du renforcement des relations avec le peuple mauritanien, l’Algérie a envoyé, en janvier 2021, deux missions médicales à Nouakchott pour soutenir et aider ce pays frère, suite à la propagation de la pandémie de Covid-19, donnant lieu à la mise en place d’une feuille de route pour la concrétisation de la coopération bilatérale dans le domaine de la santé.

    Par Mohamed K.

    Le Jeune Indépendant, 28/12/2021

    #ALgérie #Mauritanie #Ould_El_Ghazouani #Tebboune

  • Ghazouani en Algérie. Redessiner la carte géopolitique régionale?

    Ghazouani en Algérie. Redessiner la carte géopolitique régionale?

    Ghazouani en Algérie. Redessiner la carte géopolitique de la région ? – Mauritanie, Maroc, Sahara Occidental,

    L’Afrique du Nord en pleine ébullition
    Il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait un changement ou une nouvelle en Afrique du Nord, notamment en Algérie, au Maroc, au Sahara occidental et en Mauritanie, qui façonnent, jour après jour, les événements à venir qui se produiront sans aucun doute dans un avenir proche.

    Selon des sources gouvernementales mauritaniennes, le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani se rendra en Algérie au cours de la semaine prochaine, la visite étant prévue les 26 et 27 décembre.

    Au cours de cette visite, le Président Mohamed Ould Ghazouani s’entretiendra avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, et la délégation qui l’accompagne, composée de plusieurs de ses ministres, s’entretiendra également avec leurs homologues algériens sur les domaines de coopération conjointe entre les deux pays.

    La visite d’Ould Ghazouani en Algérie n’est en aucun cas considérée comme fortuite. Elle semble s’inscrire dans le cadre des changements géopolitiques déjà en cours en Afrique du Nord, avec l’irruption de l’État d’Israël dans la région. Il y a toutefois des spéculations selon lesquelles le gouvernement mauritanien pourrait essayer de faire comprendre au gouvernement algérien sa position distante par rapport à l’opération géopolitique, militaire et économique que la monarchie marocaine a entreprise avec l’État d’Israël.Une trajectoire difficile

    Mohamed Ould Ghazouani a une trajectoire biographique sinueuse. Il appartient à une famille soufie réputée. Il est le fils d’un chef spirituel de la tribu des Ideiboussat.

    Ould Ghazouani a rejoint l’armée mauritanienne à la fin des années 1970. Il a poursuivi sa formation d’officier au Maroc. Il a obtenu un baccalauréat, une maîtrise en administration et en sciences militaires, et a suivi plusieurs certificats et cours de formation à la guerre.

    Il a été considéré comme le modernisateur de l’armée mauritanienne durant la décennie où il est devenu chef d’état-major des armées. Au cours de cette période, il a noué des liens étroits avec la France, avec le gouvernement de laquelle il s’est engagé à combattre AQMI, une sorte d’armée de guérilleros d’Al-Qaïda en Afrique du Nord.

    En octobre 2018, il a été nommé ministre de la défense de la Mauritanie. Quelques mois plus tard, Ghazouani a annoncé qu’il allait se présenter à la présidence du pays pour remplacer le président Ould Abdelaziz, qui, selon la constitution mauritanienne, ne pouvait pas se représenter à la présidence. Considéré pendant des années comme son « adjoint », Abdelaziz a lui-même organisé son équipe de campagne électorale.

    Le 22 juin 2019, il devient président élu de la Mauritanie après une élection présidentielle contre cinq candidats. Il a pris ses fonctions le 1er août.

    En cette année 2020, l’ancien président mauritanien Ould Abdelaziz, dont Mohamed Ould Ghazouani était un pupille, a été arrêté et accusé de corruption pendant son mandat présidentiel.

    Canarias semanal, 19/12/2021

    #Mauritanie #Maroc #Algérie Afrique_du_Nord #Sahara_Occidental #Maghreb #AQMI

  • Mauritanie-Algérie: De nouvelles perspectives de coopération

    Mauritanie-Algérie: De nouvelles perspectives de coopération – Ghar Djebilet, Israël, Union Africaine,

    LE PRÉSIDENT MAURITANIEN EN ALGÉRIE LES 26 ET 27 DÉCEMBRE PROCHAINS : De nouvelles perspectives de coopération seront discutées
    Le président mauritanien M. Mohamed Ould El-Ghazouani effectuera une visite les 26 et 27 décembre en Algérie, a indiqué l’agence de presse mauritanienne. Au cours de son séjour en Algérie, le chef d’État mauritanien sera reçu par son homologue algérien, M. Abdelmadjid. Tebboune.
    M. Ould El-Ghazouani sera à la tête d’une importante délégation composée de ministres et de hauts cadres de l’État mauritanien.

    Au cours de cette visite, les relations bilatérales entre les deux pays seront passées en revue et plusieurs accords et conventions seront discutés et signés, a précisé la même source. Il y a lieu de rappeler que la première réunion de la commission frontalière algéro-mauritanienne a tenu sa première réunion le 8 novembre dernier à Alger.
    Les entretiens entre M. Tebboune et Ould El-Ghazouani s’articuleront autour des relations bilatérales et de sujets d’intérêt commun. Le prochain sommet de l’Union africaine et le sommet de la Ligue arabe prévu à Alger, seront à l’ordre du jour des discussions entre les deux chefs d’État.

    La visite du président mauritanien en Algérie intervient, quelques jours après celle de M. Tebboune en Tunisie. Cela traduit la volonté des pays voisins de l’Algérie d’ouvrir de nouvelles perspectives d’échange et de coopération avec notre pays et de débattre des voies et moyens à mettre en œuvre une réponse commune aux dangers qui guettent la région depuis la normalisation des relations diplomatiques de Rabat avec l’État hébreu, du retrait de la France du Mali et des défis à relever dans un monde « plombé » par la pandémie. Cette visite traduit également le retour de l’Algérie sur la scène régionale et continentale et traduit la vivacité, retrouvée de sa diplomatie qui a retrouvé une écoute sur la scène internationale. Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger Ramtane Lamamra qui a participé au sommet de la coopération afro-turque a rencontré plusieurs diplomates étrangers, notamment ceux des États membres de l’Union africaine prévu au mois de février 2022.

    L’Algérie et certains pays membres de l’UA, sont en train de coordonner leurs efforts pour bloquer l’admission d’Israël en qualité de membre au sein de l’UA, une admission contraire à la charte de l’Union et à son éthique, rappelle-t-on. Il y a lieu de rappeler que cette proposition du ministre éthiopien Moussa Faki, a été débattue lors de la 39e session du Conseil exécutif de l’UA tenue les 14 et 15 octobre à Addis-Abeba.

    Plusieurs États membres s’y étaient opposés en proposant de reporter le débat au prochain sommet des chefs d’État de l’Union africaine. Sur un autre plan, nous venons d’apprendre que les travaux de réalisation de deux poste frontaliers terrestres algéro-mauritaniens seront réduits de 24 à 12 mois. L’annonce faite par le wali de Tindouf , M. Youcef Mahiout, traduit la volonté des deux pays de mettre en place les moyens pour développer la coopération et les échanges entre l’Algérie et la Mauritanie. « La décision d’écourter les délais de réalisation de ces deux structures a été annoncée lors de la récente visite de terrain de responsables de la Société nationale des travaux publics (SNTP), en compagnie des autorités locales, qui ont décidé de nouvelles mesures pour accélérer la cadence des chantiers en procédant à un roulement de trois équipes pour assurer un travail continu en H24 », a-t-il indiqué.

    « Le projet devra jouer un grand rôle dans le développement des échanges commerciaux et économiques, la dynamisation des conventions bilatérales, notamment en prévision de l’exploitation de la mine de Ghar Djebilet, et ainsi le renforcement des relations aussi bien avec la Mauritanie que les pays d’Afrique de l’Ouest », a estimé le chef de l’exécutif de wilaya.

    Dans ce cadre, il est utile de rappeler que la mine de Ghar Djebilet est une mine de fer située à Tindouf en Algérie. Elle est l’une des plus grandes mines de fer dans le monde. Ses réserves sont estimées à 3,5 milliards de tonnes, dont 1,7 milliard de tonnes sont exploitables», note-t-on.

    Cela permettra à l’Algérie de réduire sa dépendance aux hydrocarbures grâce à l’exploitation de cette mine qui sera facilitée par un accès aux exportations à travers l’Atlantique depuis les territoires de la Mauritanie.

    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 20/12/2021

    #Algérie #Mauritanie #GharDjebilet #Mines_de_fer #Israël #Union_Africaine

  • Algérie-Maroc : la rupture est consommée

    Algérie-Maroc : la rupture est consommée

    Algérie-Maroc : la rupture est consommée – Grand Maroc, Sahara Occidental, Mauritanie, Front Polisario, Tindouf, Béchar, Ghar Djebilet, Israël

    Les tensions entre les deux grands États du Maghreb, qui se sont nettement envenimées ces dernières semaines, si bien que certains observateurs redoutent que le conflit actuel dégénère en guerre ouverte, ne datent pas d’hier.

    En réalité, elles remontent à la fin de la guerre d’indépendance algérienne. La question des frontières dessinées par le colonisateur, qui avantagent l’Algérie au détriment des autres pays de la région, suscite un profond différend entre Rabat et Alger, qui connaîtra de multiples rebondissements, sous des formes diverses et avec un abcès de fixation récurrent au Sahara occidental. Un retour historique s’impose pour comprendre les données de la dégradation à laquelle on assiste en ce moment.

    Un conflit ancien
    Lorsque le Maroc devient protectorat français en 1912, l’administration française délimite les deux territoires algérien et marocain. Mais le tracé est très peu précis et varie d’une carte à l’autre.

    Pour la France, il ne s’agit pas à proprement parler de frontières, la zone qui va de Colomb-Béchar à Tindouf et correspond à l’Ouest algérien étant inhabitée.

    Le regard sur ce territoire allait fondamentalement changer à partir de 1952, date à laquelle la France y découvre un gisement de pétrole et des minerais (fer et manganèse). Ces terres sont alors intégrées à l’Algérie. Pour la France, il s’agit de les inclure dans son territoire sur le long terme, l’Algérie étant française alors que le Maroc n’est qu’un protectorat appelé à s’affranchir de la tutelle de Paris.

    Mais dès son indépendance, en 1956, le Maroc revendique ce territoire, affirmant qu’il fait partie du Maroc historique.

    La France répond à cette demande en proposant à Rabat un marché : cette bande Ouest de l’Algérie pourrait être restituée au Maroc en contrepartie de la mise en place d’une « Organisation commune des régions sahariennes » (OCRS), qui serait chargée d’exploiter les gisements miniers du Sahara algérien, au bénéfice commun du Maroc et de la France.

    L’offre de Paris est assortie d’une demande : celle de ne pas abriter d’insurgés algériens. Rabat rejette cette proposition, préférant discuter directement avec les Algériens.

    En juillet 1961, Hassan II, qui vient d’accéder au trône, reçoit à Rabat Farhat Abbès, le président du Gouvernement provisoire de la République algérienne. Une convention est signée au terme de la rencontre, et une commission algéro-marocaine est créée pour régler cette question du Sahara algérien « dans un esprit de fraternité et d’unité maghrébines ».

    Selon l’accord, une fois l’indépendance de l’Algérie acquise, le statut de la zone serait renégocié. Mais à l’indépendance de l’Algérie, et avant même que l’accord de Rabat ait pu être ratifié, une coalition menée par Ahmed Ben Bella et soutenue par l’Armée de libération nationale (ALN) évince Farhat Abbas du gouvernement. La nouvelle équipe au pouvoir à Alger refuse de rétrocéder au Maroc un territoire « libéré avec le sang de tant de martyrs ».

    Hassan II se sent trahi par la nouvelle classe politique algérienne, et l’Istiqlal, le parti marocain qui porte la question nationale et en devient le phare, se dit indigné par l’« ingratitude » des Algériens. Le Maroc historique auquel se réfèrent les acteurs politiques marocains allait être matérialisé par une carte du « Grand Maroc » que l’Istiqlal fait dessiner et publier dans son hebdomadaire Al-Alam en mars 1963.

    Selon cette carte, les frontières du pays se définissent en fonction des allégeances qui ont été faites aux sultans du Maroc à travers les âges. Le Grand Maroc comprendrait un bon tiers du Sahara algérien, le Sahara occidental colonisé par l’Espagne (1884-1976), la Mauritanie et une partie du Mali.

    Entre « territoire acquis par le sang des martyrs » et « droit historique », deux conceptions du droit et de l’histoire allaient donc s’affronter, donnant lieu, en septembre 1963, au déclenchement d’un conflit armé : la Guerre des sables.

    Ayant pour théâtre la région de Tindouf, ce conflit oppose le Maroc à une Algérie fraîchement indépendante et aidée par l’Égypte et Cuba. Les combats, dont le bilan humain est encore controversé, cessent en février 1964, quand l’Organisation de l’unité africaine (OUA – l’ancêtre de l’Union africaine) obtient un cessez-le-feu qui laisse la frontière inchangée : la zone contestée demeure algérienne.

    Mais le contentieux entre les deux États allait se prolonger, se nourrissant de l’irrédentisme marocain autour de la question du « Grand Maroc » et du refus de l’Algérie indépendante de reconsidérer les frontières héritées de l’ère coloniale. Un différend dont l’intensité ne peut se comprendre qu’à l’aune de la sourde rivalité pour le leadership régional qui oppose les deux pays.

    Le conflit du Sahara occidental : abcès de fixation des tensions entre les deux pays
    À partir de 1975, l’appui apporté par l’Algérie au Front Polisario, ce mouvement indépendantiste mis en place en 1973 et qui revendique le Sahara occidental au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, viendra nourrir la tension désormais permanente entre Alger et Rabat. En effet, le Maroc revendique cette ancienne colonie espagnole et s’engage donc dans une lutte durable contre le Front Polisario. Pour l’Algérie, qui s’abrite derrière le droit des peuples à l’autodétermination, un conflit de basse intensité a l’avantage d’affaiblir le Maroc. Les deux pays allaient donc s’affronter par Front Polisario interposé.

    Deux conflits s’additionnent et se superposent : l’opposition territoriale entre l’Algérie et le Maroc, d’une part, et le conflit de décolonisation entre Sahraouis et Marocains, qui n’aurait pu se prolonger pendant près d’un demi-siècle si le contentieux algéro-marocain n’avait pas lourdement pesé sur son déroulement.

    En accueillant les réfugiés sahraouis à Tindouf, symboliquement, après l’installation du Maroc sur ce territoire, en mettant sa diplomatie au profit du Front Polisario et en l’armant, l’Algérie donnait un autre aspect à ce dernier conflit de décolonisation d’Afrique.

    L’imbrication des deux conflits, entre Algérie et Maroc d’abord, entre Sahraouis et Marocains ensuite, pèse lourdement sur l’attitude des acteurs. Chacun des deux camps souhaite une victoire totale sur l’adversaire, au point que toute négociation devient impossible. L’impuissance des Nations unies, en charge du règlement de ce conflit saharien depuis 1991 est sans doute à lire à travers ce prisme.

    L’implication de l’Algérie dans le dossier saharien provoque une rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc entre 1976 et 1988. Pour autant, la reprise des relations ne contribue pas à dissiper la conflictualité.

    En 1994, Driss Basri, ministre marocain de l’Intérieur, a laissé entendre que les services secrets algériens pouvaient avoir commandité l’attentat terroriste qui s’est produit dans un hôtel de Marrakech, faisant deux victimes espagnoles. Il instaure des visas et organise une campagne d’expulsion d’Algériens résidant au Maroc sans carte de séjour. La riposte d’Alger est immédiate : la fermeture de la frontière terrestre.

    Abdelaziz Bouteflika, président de l’Algérie à partir de 1999, a tenté de rompre cette spirale de tensions et de ruptures, sans succès. Il s’est heurté à la l’intransigeance de l’état-major de l’armée algérienne qui gère le dossier des frontières, la relation avec le Maroc et bien plus encore, tant l’armée est impliquée dans la vie politique algérienne.

    La brouille aura des effets majeurs sur les échanges commerciaux et culturels entre les deux pays.

    La coopération est quasi inexistante, exception faite du gazoduc qui relie l’Algérie à l’Europe en passant par le Maroc. Le différend bloque toute interaction au niveau horizontal et rend impossible l’intégration de la région, c’est-à-dire la mise en place de l’Union du Maghreb arabe (UMA), qui a pourtant été signée en 1989. Le conflit du Sahara occidental s’en est trouvé gelé, la coopération entre les pays quasi nulle et l’UMA une véritable coquille vide.

    L’axe Washington/Tel-Aviv/Rabat rebat les cartes
    L’accord du 22 décembre 2020 passé entre le Maroc et les États-Unis, qui stipule que Rabat normalise ses relations avec Israël en contrepartie de la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental a créé un déséquilibre dans le rapport des forces entre l’Algérie et le Maroc.

    Pour Alger, un Maroc appuyé par Israël ne pouvait être que plus puissant, d’autant que le pays a donné de lui-même l’image d’un partenaire incontournable pour les États occidentaux, notamment dans la lutte contre le djihadisme, ou en matière de contrôle de l’immigration venue des pays subsahariens.

    Un an après la déclaration de Donald Trump, l’administration Biden a d’une certaine manière confirmé cette reconnaissance, même si le chef de la diplomatie américaine a exprimé son désir de respecter le droit international. Les Algériens, qui continuent d’appuyer inconditionnellement le Front Polisario, savent que c’est une question de temps et que, tôt ou tard, le Maroc verra sa souveraineté sur ce territoire être reconnue par l’ONU, au mépris d’un processus de résolution du conflit saharien confié à la même organisation depuis 1991. Le silence éloquent de l’Union européenne sur ce dossier les conforte dans leur conviction.

    L’année 2021 a été émaillée de vexations et de provocations qui sont allées crescendo jusqu’à l’été passé. La tension devient très vive en juillet dernier, suite aux révélations selon lesquelles le Maroc aurait eu recours au logiciel israélien Pegasus, commercialisé par l’entreprise israélienne NSO, pour espionner « des responsables et des citoyens algériens ». L’enquête a révélé que des milliers de numéros de téléphone algériens ont été ciblés, dont certains appartenant à de hauts responsables politiques et à des militaires.

    La tension monte d’un cran lorsque, au cours d’une réunion des Non Alignés à New York (13 et 14 juillet) Omar Hilale, l’ambassadeur du Maroc à l’ONU a distribué une note stipulant que « le vaillant peuple de Kabylie mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ».

    Un mois plus tard, c’est Yaïr Lapid, le ministre israélien des Affaires étrangères, en visite à Rabat, qui déclarait, en présence de son homologue marocain Nasser Bourita, qu’il était « inquiet du rôle joué par l’Algérie dans la région, du rapprochement d’Alger avec l’Iran et de la campagne menée par Alger contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’UA ».

    La riposte algérienne
    Le 24 août, l’Algérie annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc. Le haut conseil de sécurité algérien, présidé par le chef de l’État Abdelmajid Tebboune, ferme l’espace aérien du pays à tout appareil civil ou militaire immatriculé au Maroc.

    Évidemment, la frontière étant fermée depuis 1994, l’impact de cette rupture des relations est politique. Elle met néanmoins un terme au seul cas de coopération entre les deux pays : le fameux gazoduc Maghreb Europe (GME).

    Le gaz est, ici comme ailleurs, utilisé comme un moyen de pression. Le contrat qui liait les deux pays pour alimenter le Maroc en gaz et pour le transit a été interrompu le 31 octobre.

    Difficile de croire le Maroc qui affirme, par un communiqué de l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE), que l’impact de cette décision sur le système électrique marocain est « insignifiant », le pays ayant pris ses dispositions.

    Car, depuis 1996, le Maroc est un pays de transit pour le gaz algérien exporté en Espagne et au Portugal. 10 milliards de mètres cubes sont ainsi transportés chaque année et le Maroc perçoit des droits de péage en gaz et le reste de sa consommation est facturé à des tarifs très avantageux.

    La réponse marocaine s’inscrit dans le prolongement du conflit, puisque l’ONEE affirme que même si les deux centrales électriques qui fonctionnent grâce au gaz algérien venaient à s’arrêter, le consommateur marocain ne s’en rendrait pas compte car, pour compenser la perte, le Maroc dispose de plusieurs options : les alimenter en charbon, en produits pétroliers ou bien importer plus d’électricité.

    Le premier ministre Aziz Akhannouch est en négociation avec Madrid au sujet du renvoi du gaz algérien à partir de l’Espagne. Ce dernier pays serait quant à lui toujours alimenté par l’Algérie par voie sous-marine, à travers le gazoduc Medgaz.

    Toutefois, ce pipeline est aujourd’hui au maximum de sa capacité, 8 milliards de mètres cubes y transitant chaque année. Pour compenser la différence, il faudrait élargir le pipeline, ou transporter le gaz liquéfié par méthaniers. Autant de moyens qui impliquent un coût qui ne peut que se répercuter sur le consommateur, qu’il soit espagnol ou marocain.

    L’énergie est donc la dernière arme qu’a choisi d’utiliser l’Algérie dans sa guerre sans fin contre le Maroc. Mais les armes conventionnelles pourraient aussi parler, les deux pays étant les plus grands acheteurs d’armes en Afrique après l’Égypte…

    The Conversation, 05/12/2021

    #Algérie #Maroc #Front_Polisario #Sahara_Occidental #Mauritanie #Tindouf #Béchar #Grand_Maroc

  • Postes frontaliers algéro-mauritaniens: Réalisation dans un an

    Postes frontaliers algéro-mauritaniens: Réalisation dans un an – Algérie, Mauritanie, frontière, commerce,

    Les délais de réalisation des projets des deux postes frontaliers terrestres algéro-mauritaniens «Chahid Mustapha Benboulaid» (Tindouf) seront réduits de 24 à 12 mois pour être opérationnels dans les plus brefs délais, a-t-on appris hier auprès des services de la wilaya de Tindouf.

    La décision d’écourter les délais de réalisation de ces deux structures a été annoncée lors de la récente visite de terrain de responsables de la Société nationale des travaux publics (SNTP), en compagnie des autorités locales, qui ont décidé de nouvelles mesures pour accélérer la cadence des chantiers, en procédant à un roulement de trois équipes pour assurer un travail continu en H24, a indiqué le wali de Tindouf, Youcef Mahiout.

    «Il a été convenu, lors de cette visite, de renforcer l’entreprise réalisatrice en moyens et matériaux de construction, au regard de l’intérêt qu’accordent les pouvoirs à ce projet susceptible de booster les relations économiques et fraternelles algéro-mauritaniennes», a-t-il ajouté.

    M. Mahiout a souligné, dans ce cadre, que «le même défi relevé par la SNTP lors de la réalisation, en un temps record de 45 jours, de deux postes frontaliers en préfabriqué le sera encore une fois pour parachever les deux projets dans les délais impartis et de qualité tels que fixé par le cahier des charges».

    Il a aussi mis l’accent sur le recrutement de la main-d’œuvre locale pour contribuer à la résorption du chômage et la consolidation du développement local dans cette région frontalière.

    Le projet devra jouer un grand rôle dans le développement des échanges commerciaux et économiques, la dynamisation des conventions bilatérales, notamment en prévision de l’exploitation de la mine de Ghar-Djebilet, et ainsi que le renforcement des relations aussi bien avec la Mauritanie que les pays d’Afrique de l’Ouest, a estimé le chef de l’exécutif de wilaya.

    APS

    #Algérie #Mauritanie #Postes_frontaliers #Commerce

  • Evolution du rapport de force entre l’Algérie et du Maroc

    Sahara Occidental, Maghreb, Mauritanie, Front Polisario – Evolution du rapport de force entre l’Algérie et du Maroc

    Au Maghreb, un énième rebondissement a lieu entre le Maroc et l’Algérie. L’Algérie annonce mettre fin aux relations diplomatiques entre les deux pays. En cause, des « actes hostiles » perpétrés par le Maroc d’après Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires étrangères algérien. Pour comprendre les évènements qui se déroulent en ce moment entre Alger et Rabat, une grille de lecture historique est nécessaire ; ces deux nations ayant déjà une relation conflictuelle depuis des décennies.

    Une relation bilatérale hostile dès l’indépendance de l’Algérie. 

    Contrairement à l’Algérie qui a subi une guerre d’indépendance du 1er novembre 1954 au 19 mars 1962 sur son territoire, le Maroc a négocié et obtenu l’indépendance pacifiquement dès le 7 avril 1956. Cette nuance représente potentiellement la première rivalité entre le Maroc et l’Algérie, bien qu’elle ait été intériorisée. Malgré une mobilisation et un soutien actif de la part du Maroc pour que son voisin algérien obtienne l’indépendance le 5 juillet 1962, des heurts ont eu lieu le 8 octobre 1963 entre les Forces Armées Royales marocaines (FAR) et l’Armée Nationale Populaire algérienne (ANP).

    Ces heurts sont la conséquence des revendications territoriales marocaines sur une partie du territoire algérien et ont donné lieu à un affrontement militaire surnommé la « Guerre des Sables ». Les hostilités ont cessé le 5 novembre 1963 laissant les frontières inchangées, et un cessez-le-feu est entré en vigueur le 20 février 1964, notamment grâce à l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Cet affrontement a eu pour conséquence un alignement de l’Algérie au bloc de l’est communiste, avec l’URSS comme principal fournisseur d’armement militaire ; et le Maroc au bloc de l’ouest capitaliste, tourné vers l’occident américain et européen. Cette divergence idéologique a son importance pour comprendre les rapports de force entre les deux pays.

    La poursuite des revendications territoriales marocaines sur le Sahara occidental. 

    Après presque un siècle d’occupation espagnole, Francisco Franco, chef d’Etat de l’Espagne, décide de mettre fin à la colonisation du Sahara occidental, qui prend effet le 14 novembre 1975. Hassan II, le souverain marocain, convoite ce territoire avec la Mauritanie qui lui est refusé par la Cour internationale de la Haye. Le roi marocain entame alors, le 6 novembre 1975, une « marche verte » pacifique avec 350 000 marcheurs volontaires pour prendre le contrôle de la région ambitionnée, provoquant la première rupture diplomatique entre l’Algérie et le Maroc de 1976 à 1988. En effet, l’Algérie ne souhaite pas voir son voisin marocain s’emparer de ce territoire, notamment en raison de son fort potentiel économique.

    En parallèle, le Front Polisario, mouvement politique et armé du Sahara occidental créé le 10 mai 1973, s’oppose aux prétentions marocaines et va jusqu’à proclamer une République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) le 27 février 1976 à Bir Lahlou. Le Front Polisario, soutenu par la Libye et l’Algérie démarre alors une guérilla contre le Maroc et la Mauritanie. Les troupes mauritaniennes se replient en 1979, et Rabat en profite pour consolider sa position en construisant un mur de 2 500 km entre 1980 et 1987. Ce dernier sera nommé « mur des sables » au Maroc, et à contrario, « mur de la honte » en Algérie. L’affrontement des deux antagonistes s’embourbe, les médiations échouent jusqu’à la signature d’un cessez le feu sous l’égide de la Mission des Nations Unies pour l’Organisation d’un Référendum au Sahara Occidental (MINURSO) le 6 septembre 1991. Cette entité a pour mission de maintenir la paix sur la région et d’organiser un référendum d’autodétermination pour les sahraouis, fortement contesté par le Maroc, qui préfère parler d’une autonomie sous sa souveraineté.

    Le terrorisme, une nouvelle source de conflictualité. 

    Le 24 août 1994 a lieu un attentat à l’hôtel Atlas-Asni dans la ville de Marrakech. Rabat accuse son frère ennemi Alger d’avoir impliqué ses services secrets dans cette attaque sur le territoire. La réponse marocaine est immédiate avec l’expulsion des algériens ne possédant pas de carte de séjour, et l’instauration des visas pour entrer sur le territoire. L’Algérie riposte rapidement par la fermeture de sa frontière avec le Maroc.

    Un espoir de réconciliation algéro-marocain rapidement avorté. 

    Le 17 février 1989 est initiée la création de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), une organisation politico-économique composée par l’Algérie, le Maroc, la Libye, la Tunisie et la Mauritanie. Cependant, cette structure se révèlera être dans une situation d’immobilisme. Par ailleurs, de 1993 à 1996, un projet ambitieux de gazoduc auquel l’Espagne, le Maroc, l’Algérie et le Portugal ont participé, est engagé.  Le gazoduc Maghreb-Europe (GME) a pour but d’approvisionner en gaz naturel la péninsule ibérique, et par conséquent l’Europe. Celui-ci va également être le premier partenariat économique et structurel d’ampleur entre les deux ennemis héréditaires du Maghreb.

     Enfin, le 27 avril 1999, Abdelaziz Bouteflika est élu président de la République algérienne démocratique et populaire. Voulant faire table rase des confrontations historiques, ce dernier tente un rapprochement entre les deux pays, d’une part en se rendant aux obsèques de son homologue Hassan II, et d’autre part en prônant les retombées positives d’une synergie entre le Maroc et l’Algérie, notamment au niveau économique. Néanmoins, Bouteflika réaffirme son soutien à la cause du Front Polisario pour un Sahara occidental libéré de toute prédation marocaine, ce qui provoque l’indignation de la classe dirigeante au Maroc. En 2005 et suite à des déclarations publiques du premier ministre algérien Ahmed Ouyahia sur le conflit au Sahara occidental, le ministre marocain des affaires étrangères, Mohamed Benaissa refuse sa venue au Maroc.

    Normalisation des relations diplomatiques entre Rabat et Tel Aviv. 

    Benyamin Netanyahou, premier ministre israélien jusqu’en juin 2021, cherche à mettre un pied en Afrique, notamment au Maghreb et ainsi développer son cercle d’influence. Pour y parvenir, il souhaite obtenir le statut d’observateur au sein de l’Union africaine. Le Maroc de Mohammed VI lui apporte une aide importante en faveur de son intégration dans cette organisation intergouvernementale.

    En contrepartie, le Maroc espère intensifier les investissements israéliens mais également renforcer la coopération militaire entre les deux pays. Le 10 décembre 2020 marque une victoire diplomatique et géopolitique pour Rabat puisque les États-Unis reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, à la seule condition d’une normalisation des relations entre le Maroc et Israël intitulée « les accords d’Abraham » et signée le 22 décembre 2020. L’Algérie perçoit cette déclaration comme une stratégie de déstabilisation à son encontre avec une alliance Tel Aviv-Washington-Rabat à ses portes, d’autant plus qu’elle entretient des relations privilégiées avec le mouvement palestinien.

    De la dégradation à la rupture des rapports entre Alger et Rabat en 2021. 

    En mars 2021, l’Algérie commence son affrontement informationnel contre le Maroc, via les médias, en l’accusant d’utiliser le trafic de drogue comme moyen de déstabilisation. Le même mois, l’Algérie interdit aux agriculteurs marocains du Figuig de franchir la frontière, et de ce fait, de profiter de l’exploitation des palmeraies algériens. Le 14 juillet 2021, le représentant du Royaume du Maroc aux Nations Unies aurait affirmé son soutien au mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). L’Algérie riposte en rappelant son ambassadeur de Rabat. Le 18 juillet 2021, le scandale lié à « Pegasus », un logiciel espion israélien ayant comme fonctionnalité d’attaquer les smartphones sous iOS et Android éclate. Le royaume aurait utilisé le logiciel afin d’effectuer des actions d’espionnage sur des journalistes ainsi que sur des personnalités politiques et militaires algériennes, compliquant une nouvelle fois les liens entre les deux protagonistes.

    À l’occasion de la « Fête du Trône » le 30 juillet 2021, Mohammed VI tente en vain d’apaiser la crise avec Alger, louant une opportunité d’amélioration des relations bilatérales ainsi que la possibilité de réouverture des frontières, fermées depuis les attentats de Marrakech en 1994. La venue au Maroc de Yaïr Lapid, ministre des affaires étrangères israélien le 12 août 2021 exacerbe les tensions puisqu’il accuse ouvertement Alger de faciliter les actions de l’Iran dans la région. Dans ce contexte de tensions, l’Algérie incrimine le Maroc le 18 août 2021 en tant que partie prenante des feux qui ravagent la Kabylie, du fait de son soutien potentiel au MAK. En effet, le ministre de l’intérieur algérien, Kamel Beldjoud, en déplacement dans les zones sinistrées a déclaré que ces incendies avaient une origine humaine et criminelle. Le 24 août 2021, l’Algérie d’Abdelmadjid Tebboune, président de la République algérienne démocratique et populaire actuel, décide unilatéralement de cesser les relations diplomatiques avec le Maroc, de lui fermer son espace aérien et menace de stopper l’approvisionnement du gazoduc Maghreb-Europe à l’expiration du contrat le 31 octobre 2021.

    Des échanges économiques en continuel recul. 

    Depuis les attentats de 1994 qui ont ébranlé Marrakech et provoqué la fermeture des frontières terrestres et maritimes entre le Maroc et l’Algérie, les transactions commerciales entre les deux belligérants ont considérablement été réduites. Pourtant, jusqu’en 2016, Alger est le premier partenaire commercial de Rabat, position reprise aujourd’hui par l’Égypte et la Côte d’Ivoire, et jouit d’un solde commercial favorable à hauteur de 350 millions de dollars. Cependant ce solde reste minime en comparaison aux transactions économiques à l’échelle mondiale. Environ 80% de ces échanges sont liés aux exportations gazières provenant d’Algérie.

    Cette donnée sera amenée à diminuer drastiquement, si les relations entre l’Algérie et le Maroc poursuivent leur détérioration menant à un non-approvisionnement du gazoduc Maghreb-Europe. D’après l’Office des changes marocain, le montant des transactions plafonnent à 500 millions d’euros en 2020, soit 1% des importations et des exportations du Maroc. Un volume qui paraît dérisoire en comparaison aux échanges entre le royaume marocain et la monarchie espagnole qui atteignent 13,5 milliards d’euros la même année. Cette problématique de fluidité des transactions due à la fermeture des frontières a entrainé un effet pervers qui est le développement de la contrebande.  Ce commerce informel frontalier est alimenté par le trafic de drogue, de carburants, de médicaments et de produits alimentaires.

    Objectifs stratégiques et rapports de force informationnels sur fond de rancœurs historiques et de rivalités régionales. 

    Le Maghreb de l’ouest est dans une situation hautement complexe qui nécessite différentes grilles de lecture, notamment historique, politique, économique, et géopolitique. Le Maroc et l’Algérie se mènent une guerre économique et usent de stratégies de déstabilisation informationnelles. Alger évolue dans un contexte interne difficile puisqu’elle subit de plein fouet les manifestations sporadiques avec le « Hirak » depuis 2019 contre le pouvoir en place, le chômage endémique des diplômés et des jeunes algériens, la crise de l’eau, ainsi que les conséquences de l’épidémie de la Covid-19 sur les investissements et le tourisme. Cependant, elle ambitionne d’être la puissance régionale, ce qui la met en concurrence directe avec le Maroc. Afin de mettre en œuvre son ambition, l’Algérie use d’une stratégie de détournement de l’attention des citoyens algériens sur les différentes crises que traverse le pays, en lui soumettant un ennemi extérieur. Pour cela, la jeune république semi-présidentielle va régulièrement pointer du doigt son voisin marocain via des attaques médiatiques importantes ou des annonces gouvernementales officielles sur des sujets de discordance, parfois sans preuve, afin de déstabiliser la monarchie constitutionnelle marocaine.

    De plus, au niveau idéologique, Alger soutient la démarche des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, notamment concernant le dossier du Sahara occidental. Cependant, une raison sous-jacente pourrait être que l’Algérie soutient le Front Polisario afin d’empêcher un renforcement de Rabat par l’acquisition d’un nouveau territoire qui est par ailleurs, riche en fer, manganèse, uranium, or et phosphate, avec une vaste surface côtière sur l’océan Atlantique (ressources halieutiques) et un potentiel touristique conséquent. De son côté, le Maroc subit les attaques algériennes à répétition, qui se poursuivent toujours en 2021. Malgré les tentatives d’apaisement de Mohammed VI, le conflit entre les deux frères ennemis du Maghreb reste hautement actif. Par ailleurs, si l’implication du Maroc dans le « projet Pegasus » et le soutien au MAK est confirmée, cela démontrerait une contradiction forte entre les déclarations du gouvernement marocain et ses agissements offensifs dans l’ombre, qui ciblent notamment l’intégrité du territoire algérien sur la région Kabyle. De manière générale, le Maroc semble sortir victorieux de cette confrontation avec de nouvelles alliances et de nouveaux partenariats à son actif, ainsi qu’une stratégie qui ne suit pas une logique d’escalade du conflit face à l’Algérie.

    In fine, le Maroc et l’Algérie sont dans une impasse géopolitique et diplomatique qui a des conséquences néfastes sur les économies respectives et la stabilité de la région du Maghreb. Ce bras de fer historique doit être surmonté par les autorités algéro-marocaines afin de créer une coopération, autant sécuritaire qu’économique, et de dynamiser le développement régional qui dispose d’un fort potentiel, sans tomber dans le piège de Thucydide. Cette dynamique aurait pu augmenter le PIB par habitant entre 2005 et 2015 de 34% du côté algérien, et de 27% du côté marocain selon un rapport prospectif de la Banque mondiale paru en 2010. De plus, le risque de l’axe Tel Aviv-Washington-Rabat est d’être perçu comme une réelle menace pour les politiques algériens et pour l’intégrité du territoire. Ce risque pousserait l’Algérie à considérer de nouvelles alliances afin de contrer son voisin, comme par exemple un nouvel axe Alger-Téhéran-Moscou-Pékin-Ankara, puisque ces derniers cherchent à être présents en méditerranée occidentale.

    Edouard Yziquel

    Sources

    28 Minutes – ARTE. (2021, août 26). L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc.

    6medias. (2021, septembre 30). En froid avec le Maroc, l’Algérie risque de fermer le robinet du gaz à l’Espagne. Capital.

    Algérie Presse Service. (2021, juillet 17). Conseil de la Nation: la déclaration du représentant du Maroc à l’ONU « dénuée de tout sens diplomatique ou moral ».

    Amsili, S. (2021, août 24). Tensions maximales entre l’Algérie et le Maroc. Les Echos.

    Boniface, P. (2021, février 11). Expliquez-moi… Le Sahara occidental.

    Dessous des cartes – ARTE. (2021, avril 3). Le Maroc des rois : quel avenir ?

    Dessous des cartes – ARTE. (2021, septembre 15). Tunisie, Maroc, Algérie : nouvelle donne au Maghreb.

    Deveaux, J. (2021, septembre 9). Alger coupe le gaz à Rabat. France Info Afrique;

    Ellyas, B. S. (2018, juillet 20). Guerre des sables. Consulté le octobre 18, 2021.

    Europe Maghreb Pipeline Limited. (s.d.). Histoire. EMPL.

    France 24. (2021, août 24). Tensions au Maghreb : L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc.

    France Info avec AFP. (2021, août 11). Algérie : ce que l’on sait des incendies dans le nord du pays, notamment en Kabylie, qui ont fait au moins 69 morts. Consulté le octobre 19, 2021, sur France Info Afrique.

    Haddouche, H. (2021, août 31). Le gazoduc Maghreb-Europe, première victime de la rupture entre Alger et Rabat. Middle East Eye.

    Kadiri, G. (2021, octobre 7). Le Monde Afrique.

    Le Parisien. (2021, août 18). Maghreb : l’Algérie se brouille avec le Maroc, accusé «d’actes hostiles». Consulté le octobre 18, 2021, Le Parisien.

    L’Economiste. (2021, août 5). Affaire Pegasus : Forbidden Stories et Amnesty International n’ont pu fournir aucune preuve contre le Maroc. L’Economiste.

    Lugan, B. (2021, octobre 4). Relations diplomatiques : Le contentieux algéro-marocain. Association de soutien à l’armée française (ASAF).

    Méric, É. (1965). Le conflit algéro-marocain. Consulté le octobre 18, 2021, Persée;

    Mohsen-Finan, K. (2021, août 31). Algérie-Maroc, les enjeux de la rupture. Orient XXI;

    Quarante, O. (2014, mars). Si riche Sahara occidental. Le Monde Diplomatique.

    Rédaction internationale. (2020, novembre 21). Au Sahara occidental, la perspective d’une guerre sans fin. France Culture;

    Vidalie, A. (2017, août 11). La « Grande Muraille » du Sahara, « mur de défense » ou « mur de la honte »? L’Express;

    Ecole de guerre économique, 25/11/2021

    #Maroc #Algérie #Front_Polisario #Sahara_Occidental #Mauritanie #Maghreb #Conflit

  • Pourquoi l’Espagne propose sa médiation entre Alger et Rabat?

    Algérie, Maroc, Espagne, Mauritanie – Pourquoi l’Espagne propose sa médiation entre Alger et Rabat?

    Normalement, vous n’hésitez pas à aider vos voisins à désamorcer les tensions pour qu’elles ne vous affectent pas. Cependant, si vous étiez la cause directe ou indirecte d’une telle tension, voudriez-vous vraiment le faire ? Par rapport à la tension entre l’Algérie et le Maroc, l’Espagne peut-elle être un médiateur honnête ? Il faut aussi se demander si l’Algérie acceptera, en principe, toute médiation dans son différend avec le Maroc, ou si elle a posé une condition pour avoir un médiateur spécifique.

    Le langage des responsables algériens ne laisse aucun doute sur le fait qu’ils rejettent totalement l’idée de médiation, mais cela peut être un tour de passe-passe diplomatique pour masquer la préférence d’un médiateur par rapport à un autre. Ils ont bloqué les efforts arabes et du Golfe pour contenir la crise et n’ont prêté aucune attention aux efforts de la Mauritanie à cet égard.

    Alors, qui est le médiateur préféré ? Serait-ce l’Espagne ? L’affaire se complique de jour en jour, compte tenu du nombre de rejets de propositions pour tendre la main aux voisins de l’Algérie. Monter sur un grand cheval est relativement facile ; descendre est plus difficile.

    Si l’Espagne a d’abord fait preuve d’indifférence face aux développements en cours outre-Méditerranée, elle a désormais manifesté son souhait de rapprocher les parties ce week-end lors d’une réunion régionale à Barcelone. Qu’est-ce qui a poussé les Espagnols à frapper à une porte dont ils savent trop bien qu’elle aurait besoin d’un miracle pour s’ouvrir ? Était-ce de bonnes intentions ?

    L’Espagne et la Mauritanie ont peut-être proposé une médiation entre l’Algérie et le Maroc, mais leurs calculs régionaux sont très différents. S’il est possible d’expliquer les déclarations officielles et les suggestions de Nouakchott concernant la volonté d’apaiser la tension entre Alger et Rabat – les Mauritaniens tiennent à ne pas payer le prix d’une escalade supplémentaire en raison de facteurs géographiques et démographiques bien connus – il est difficile pour trouver une justification convaincante aux déclarations similaires de Madrid.

    Des questions subsistent sur ce qui a poussé le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares à dire il y a deux semaines à Diario de Sevilla , par exemple, que le Maroc et l’Algérie sont « des pays partenaires essentiels de l’Espagne et de l’Union européenne » et qu’il construisait une relation avec eux dans le Méditerranéen. Il a ensuite déclaré, sur un ton quelque peu festif, comme s’il annonçait un événement extraordinaire, que Barcelone accueillera la réunion de l’Union de la Méditerranée, où ils discuteront de ces questions.

    En apparence, cela reflète l’inquiétude de Madrid concernant la position critique des relations maroco-algériennes au cours des derniers mois, et la crainte de l’Espagne de supporter ne serait-ce que certaines des conséquences d’une nouvelle escalade dans les prochains jours. Dans quelle mesure cet argument est-il logique et plausible ? N’est-il pas dans l’intérêt de l’Espagne que l’hostilité et la brouille entre les deux voisins maghrébins perdurent ? Si Alger et Rabat résolvent leurs différends, que gagnera l’Espagne ? Ne serait-ce pas le perdant si les deux principales puissances d’Afrique du Nord se réunissaient ?

    La logique suppose que le motif principal des déclarations officielles espagnoles est la volonté de repositionner Madrid dans la région, et de prendre les rênes et le leadership dans la région, quitte à donner l’impression que l’Espagne est le petit gendarme régional. La médiation a besoin de plus que des communiqués de presse pour réussir ; cela demande de sérieux efforts et des actions loin des projecteurs. Pour cette raison, il semble que l’empressement de l’Espagne à publier des déclarations officielles reflète, dans une large mesure, une sorte de protestation indirecte de Madrid contre son exclusion du rôle de médiateur entre l’Algérie et le Maroc en raison du manque d’enthousiasme des deux pour que l’Espagne joue un tel rôle.

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères est revenu d’Algérie en septembre avec la promesse que le gaz continuerait d’être fourni à l’Espagne, sans que personne ne sache comment cela pourrait être fait, ni si Madrid avait réfléchi à l’impact que cela aurait sur ses relations avec Rabat. A l’époque, les Algériens avaient dit que l’Espagne n’avait rien à voir avec ses différends avec le Maroc, et que la décision de l’Algérie de fermer le gazoduc vers l’Espagne après son passage par le Maroc n’affecterait pas les Espagnols. De plus, même si Rabat acceptait des pourparlers avec l’Algérie, il ne serait pas très enthousiaste à l’idée d’avoir la médiation espagnole.

    Est-ce à dire que nous n’assisterons pas à une poignée de main historique ce week-end entre les ministres des Affaires étrangères marocain et algérien à Barcelone ? S’il a lieu, il n’est pas certain que ce soit le résultat d’une médiation espagnole plutôt que des efforts de qui que ce soit.

    Cependant, la simple indication d’un léger dégel entre les deux voisins peut être considérée en Espagne comme une victoire de la diplomatie ibérique. Celui-ci a subi des revers au Maghreb, cela ne fait aucun doute. L’Espagne a perdu de son influence et de son poids diplomatique, notamment parce qu’elle a autorisé le chef du Front Polisario à entrer dans le pays pour un traitement médical. Pendant ce temps, un cauchemar récurrent pour Madrid est de savoir comment le Maroc et l’Algérie traiteront avec l’Espagne à l’avenir s’ils parviennent à reprendre des relations normales. Cela hante les Espagnols plus que leurs craintes que la tension actuelle ne se poursuive indéfiniment.

    Cet article a été publié pour la première fois en arabe dans Al-Quds Al-Arabi le 23 novembre 2021

    Nizar Boulihya

    Middle East Monitor, 24/11/2021

    #Maroc #Algérie #Espagne #Mauritanie #EAU #Arabie_Saoudite #Médiation #UpM

  • Cohésion nationale face aux menaces du Maroc et ses alliés

    Algérie, Sahara Occidental, Mauritanie, Israël – Impératif de renforcer la cohésion nationale face aux menaces du Makhzen et de ses alliés

    Des experts en sécurité et chercheurs en histoire ont mis l’accent, samedi a Alger, sur la nécessité de renforcer la cohésion nationale pour protéger la sécurité nationale des menaces du Makhzen et de ses alliés qui mènent “une attaque féroce” contre l’Algérie, soulignant que “faire face au danger extérieur, y compris la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste est “une affaire d’Etat” qui exige la mobilisation de tous pour faire avorter les plans qui ciblent l’unité nationale.

    Ces experts intervenaient lors du Forum du quotidien El Hiwar qui a organisé une conférence, a laquelle ont pris part l’ancien colonel Ahmed Adhimi, le chercheur en histoire, Djamel Yahiaoui et le penseur Lakhdar Rabhi sous le thème “Protection de la sécurité nationale” pour jeter la lumière sur les dangers extérieurs qui menacent l’Algérie.

    Dans sa communication intitulée “le danger du Makhzen et le Sahara occidental”, M. Adhimi a souligné que “lorsqu’il s’agit des intérêts de l’Etat et de sa sécurité extérieure, tous doivent s’unir contre le danger extérieur”, ajoutant que “le Makhzen et ses alliés représentent un véritable danger pour notre pays, c’est pourquoi nous devons faire preuve d’un haut degré de conscience et de vigilance pour faire échouer toutes les manœuvres”.

    La question de la protection de la sécurité nationale “ne relève pas de la seule responsabilité de l’Armée. Elle est du ressort de tous les Algériens, quelles que soient leurs tendances et leurs appartenances, car perdre le pays c’est perdre la vie”, a-t-il soutenu, soulignant que “le peuple algérien est un peuple pacifique”.

    L’hostilité du Makhzen envers l’Algérie s’explique, entre autres, par ses visées expansionnistes dans la région, le royaume du Maroc et l’entité sioniste étant les seuls dans le monde dont les frontières ne sont pas délimitées, a-t-il précisé, rappelant que le Maroc “n’a pas encore présenté sa carte a l’ONU comme l’a fait l’Algérie, en raison de sa politique expansionniste au détriment de ses voisins”.

    Le Maroc ne possède pas de convoitises seulement envers l’Algérie, mais avec le reste de ses voisins, a savoir : la Mauritanie et notamment le Sahara occidental en occupant une partie de son territoire en violation flagrante de toutes les chartes internationales, a-t-il fait remarquer.

    Le même expert a expliqué comment le régime marocain a parié, dans sa politique expansionniste, au détriment des frontières algériennes, sur la situation de l’Algérie post-indépendance, de même qu’il a misé, durant la décennie noire que le pays a connue et a soutenu des groupes terroristes. Or, poursuit-il, tous ses plans ont échoué, investissant, dès lors, dans une guerre non déclarée visant a noyer l’Algérie par des tonnes de “venins”, pour engourdir le peuple.

    M.Adhimi a attribué la lâche attaque marocaine contre deux camions algériens sur l’axe reliant Ouargla a Nouakchott, ayant coûté la vie a trois Algériens, a “la tentative du Makhzen d’intimider les commerçants algériens et les dissuader d’accéder aux marchés mauritanien et africain”.

    La haine que prouve le régime du Makhzen contre l’Algérie s’était manifestée par les déclarations de l’ancien consul du Maroc a Oran en mai 2020, dans lesquelles il a qualifié l’Algérie de “pays ennemi”, a-t-il indiqué.

    L’intervenant a dénoncé le fait que le régime marocain ait amené l’entité sioniste au seuil des frontières algériennes, pointant du doigt la détermination du Maroc a signer des accords de sécurité avec l’entité et a mettre en place une éventuelle base militaire.

    Déplorant, par ailleurs, la tentative d’entamer l’unité du pays en évoquant de la prétendue “République de Kabylie” en la comparant a la cause sahraouie, M. Adhimi a avancé “la Kabylie se situe au cœur de l’Alger et est indissociable, tandis que le Sahara occidental est un territoire distinct, et est situé au sud du Maroc”.

    Historiquement, l’Algérie a adopté la politique du bon voisinage avec le Maroc, et n’a jamais eu de problème avec le peuple marocain. Cependant le Makhzen développe un complexe envers l’Algérie et use de tous ses moyens pour cibler notre pays, a-t-il souligné.

    Et de faire part de cette guerre médiatique menée contre l’Algérie par le Maroc et l’entité sioniste, afin de ternir son image a l’étranger et la promouvoir comme étant un “pays de répression et de terrorisme”. Une telle situation requiert une véritable riposte a cette guerre, a-t-il conclu, appelant a “raffermir la cohésion nationale et hisser le niveau de conscience des individus”.

    Echourouk online, 21/11/2021

    #Algérie #Maroc #Makhzen #Sahara_Occidental #Israël