Étiquette : Mémoire

  • Macron perd le nord et… le sud

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    Mais quelle mouche a donc piqué le président français pour «asséner ses vérités» sur l’Algérie ?

    Si l’on excepte l’épisode Sarkozy, un anti-Algérien, qui s’assume, c’est la première fois dans l’histoire de la 5e République française que l’on assiste à de tels propos de la part d’un chef d’Etat français. Il est vrai que le général De Gaulle, en recevant Abdelaziz Bouteflika, alors jeune ministre de des Affaires étrangères algérien venu le sonder sur la nationalisation des biens vacants abandonnés par les anciens colons, avait évacué le sujet par un «vous ne vous imaginiez tout de même pas que j’allais réparer vos ascenseurs jusqu’à la fin des temps». Bernard Bajolet, l’ancien ambassadeur qui révèle cette anecdote dans un livre consacré à son expérience diplomatique, ne nous renseigne pas sur la réponse de l’ancien chef d’Etat algérien.

    Il faut peut-être attendre le règne de Mitterrand pour retrouver une salve aussi provocatrice dans la bouche d’un président français. Le premier président socialiste de la 5e République s’est présenté dans un premier temps comme «tiers-mondiste» convaincu qui voulait l’avènement d’un nouvel ordre mondial, cher aux dirigeants algériens. Il avait même fait cause commune avec le défunt Chadli lors de la rencontre Nord-Sud de Cancún, qui eut lieu au Mexique, du 22 au 23 octobre 1981, elle était destinée à sortir les pays d’Amérique latine du cercle vicieux de l’endettement. Cette nouvelle proximité entre un président français et son homologue algérien, avait peut-être encouragé Mitterrand à oser son fameux «il faut» après l’interruption du processus électoral en 1991. Cette déclaration du premier ministre de l’Intérieur de la guerre d’Algérie avait provoqué une crise sans précédent entre les deux rives. La France était même devenue un sanctuaire pour les terroristes algériens et leurs couvertures politiques.

    Des présidents avenants

    Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts mais les présidents français successifs se sont gardés de heurter frontalement la sensibilité des Algériens, surtout concernant les sujets qui touchent à la mémoire et à l’histoire. Ce n’est pas à l’habile Chirac qu’on va faire la leçon sur la bienveillance diplomatique, à part peut-être son incident avec le président Zeroual au siège des Nations-Unies et encore moins au très «Algérien» François Hollande qu’on va apprendre à garder son sang froid devant la complexité des relations algéro-françaises, assez chargées émotionnellement pour leur rajouter des élucubrations sur l’origine de la nation algérienne. Et c’est justement là que Macron a «excellé».

    Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? Cette interrogation de la part de Macron a fait ressurgir les vieux démons colonialistes pour nous sortir des thèses chères aux algérianistes et autres colonisateurs zélés qui ne voyaient en l’Algérie qu’un territoire rempli de populaces sans attache nationale ni histoire pour cristalliser l’imaginaire et le destin commun. Cette digression, venant de la part d’un chef d’Etat d’un pays, avec qui nous avons des relations officiellement bonnes, ne peut s’expliquer seulement par la montée de la fièvre électorale, même s’il est vrai que Macron est débordé actuellement sur son aile droite par le phénomène Zemmour. Elle vient compléter une série, en cours, de sorties médiatiques et de décisions qui dénotent une certaine fébrilité dans la prise de décision chez l’establishment politique français. On a l’impression que le président français s’essouffle dans sa dernière ligne droite n’arrivant plus à donner du tonus à la fin de son mandat. De l’Europe à l’Afrique, des Etats-Unis à la Russie, du Golfe à la Syrie, Emmanuel Macron a mené depuis avril 2017 une diplomatie hyperactive et volontariste, en chantre d’un multilatéralisme dont la France est la locomotive européenne.

    La bérézina du Pacifique

    Mais le début de l’automne n’a pas été de tout repos pour la diplomatie française. Victime collatérale d’un accord politique entre Canberra, Londres et Washington pour contrer la Chine, la France voit lui échapper un contrat à 56 milliards d’euros avec l’Australie et encaisse un revers diplomatique majeur dans la zone indo-pacifique. Cet événement qui fait voler en éclats le sacro-saint multilatéralisme prôné par la doctrine Macron et de son ministre des Affaires étrangères Le Drian, a donné lieu à une série de déclarations qui sont loin de figurer dans le manuel du parfait diplomate. La France a perdu son sang froid face à ses partenaires historiques, l’Angleterre, l’Australie et surtout les États-Unis qui avaient quelques mois auparavant pris la décision unilatérale de se retirer de l’Afghanistan.

    La France s’est aussi enlisée au Sahel. Annonçant d’abord un départ définitif du Mali, Macron s’est retrouvé à échanger des mots aigres-doux avec le premier ministre malien surtout depuis la décision de Bamako de faire appel à des mercenaires russes pour contrer les terroristes islamistes.

    Et c’est à ce moment précis que la France a choisi d’en découdre avec une autre région importante : le Maghreb. La France décide de diminuer drastiquement le nombre de visas accordés à trois pays du Maghreb, et ce quels que soient les motifs du voyage. Les visas octroyés à l’Algérie et au Maroc vont être divisés par deux, tandis que ceux délivrés à la Tunisie vont diminuer de 30%. La France dit ainsi répondre à l’immobilisme de ces pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants vivant illégalement en France. Cette décision n’a pas laissé les gouvernements maghrébins de marbre. Le ministère des AE algérien a même convoqué l’ambassadeur de France à Alger pour des explications.

    Alors pourquoi cette sortie de route ?

    Et pour finir, le président français décide de s’attirer l’unanimité des Algériens contre lui après des propos non démentis tenus lors d’un échange avec une vingtaine de jeunes descendants de protagonistes de la Guerre d’Algérie (1954-1962). M. Macron y estime qu’après son indépendance, le pays s’est construit sur « une rente mémorielle », entretenue par le « système politico-militaire ». Et que la nation algérienne n’a jamais existé et serait une création de la colonisation française.

    Macron, qui a commencé sa compagne électorale par traiter la colonisation française de crime contre l’humanité, a dévié de sa trajectoire pour succomber sans doute aux sirènes des communicants et autres spin doctors à quelques mois des présidentielles.

    Cet automne fatal pour la diplomatie française ouvre plusieurs questions pour la France sur le plan international. Parmi elles, son positionnement dans cette nouvelle «guerre froide» qui se profile dans la zone indo-pacifique et dans le conflit larvé qui oppose les Etats-Unis à la Chine. Sa place en Afrique, sa vieille chasse gardée, ou elle est bousculée par la Russie et par d’autres forces émergeantes comme la Turquie. Et enfin ses relations avec les pays du Maghreb qui veulent s’émanciper définitivement de la tutelle française. Cette volonté est exprimée de plus en plus par les élites maghrébines qui se cherchent d’autres horizons loin de l’œil vigilant de Paris. A tous ces défis, Macron et Le Drian n’ont pas réussi à donner des réponses convaincantes.

    R. A.

    Algérie aujourd’hui, 05/10/2021

  • Macron implique la Turquie dans sa querelle avec l’Algérie

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    La Turquie a critiqué le président français Emmanuel Macron pour ses propos décrivant les 300 ans de règne de l’Empire ottoman comme du colonialisme, affirmant que cette « approche bon marché » ne fonctionnerait pas pour lui lors des prochaines élections.

    “Nous avons vu dans le passé et nous voyons maintenant que ces approches bon marché n’apportent aucun avantage aux élections”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu lors d’une conférence de presse avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Kuleba Dmytro en Ukraine le 7 octobre. Çavuşoğlu paie un visite en Ukraine pour s’entretenir avec son homologue ukrainien.

    La réaction de Çavuşoğlu est intervenue après que Macron a tenté d’entraîner la Turquie dans sa querelle avec l’Algérie au sujet de la tristement célèbre domination française dans le pays d’Afrique du Nord qui a duré entre 1830 et 1962 et a coûté la vie à des dizaines de milliers d’Algériens.

    Selon les médias français, Macron, dans un effort pour pallier le passé colonial atroce de la France, a affirmé qu’« il y avait eu une colonisation avant la domination coloniale française » en Algérie, faisant allusion à la présence ottomane dans le pays entre 1514 et 1830.

    « La construction de l’Algérie en tant que nation est un phénomène à surveiller. Y avait-il une nation algérienne avant la colonisation française ? Telle est la question », a déclaré Macron. « Il y a eu des colonisations antérieures. Je suis fasciné de voir la capacité de la Turquie à faire oublier totalement le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée, et à expliquer que nous sommes les seuls colonisateurs. C’est bien. Les Algériens le croient », a-t-il déclaré.

    “C’est tellement mal pour lui d’entraîner la Turquie qui n’a pas de tache sombre de colonialisme dans son passé dans cette discussion”, a déclaré Çavuşoğlu, ajoutant que ceux qui ont quelque chose à dire sur la Turquie “devraient le dire directement en face, pas dans notre dos . Tout comme ce que fait notre président Recep Tayyip Erdoğan.

    Çavuşoğlu a déclaré que Macron devrait mieux essayer de prendre des mesures pour gagner la confiance de son peuple et éviter les mouvements populistes avant les élections présidentielles de mai 2022 en France.

    Les propos de Macron ont déclenché une profonde tension entre la France et l’Algérie, cette dernière ayant fermé son espace aérien aux avions militaires français.

    Aldjazair.org

  • Qui sème le vent…., Monsieur Macron

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    La décision subite et malvenue que vous venez de prendre concernant la réduction de moitié de l’octroi des visas aux algériens, ne manque pas de susciter la gouaillerie de ces derniers, bien plus que l’ire qui ferait jubiler certains parmi vos compatriotes les plus xénophobes et les politiques les plus zélés de votre pays, à leur grand dam. Vous n’êtes pas sans ignorer que votre tentative d’édulcorer la teneur sévère et disproportionnée de vos propos, en déclarant doctement votre intention de cerner cette mesure uniquement aux membres de l’élite dirigeante, est sans grand effet car incapable de vaincre les velléités abusives des préposés à cette opération, que vous ne pourrez empêcher par aucun moyen de se livrer à des pratiques encore plus restrictives dans la délivrance des visas.

    Les conditions précipitées qui l’entourent, l’approximation des règles d’application accompagnant habituellement ce genre de directive qui touche à une matière considérée sans doute comme de seconde priorité, et le sceau des prérogatives discrétionnaires aidant laissent le champ libre aux commis à cette fonction pour s’adonner aux interprétations les plus extensives et souvent infondées, qui donnent lieu à des suites négatives aux demandes de la grande majorité des personnes ne faisant aucunement partie de “l’élite dirigeante“ supposément ciblée, et qui a paradoxalement toujours bénéficié des bonnes grâces et de la protection de l’Etat français quand il s’est agi de blanchir leur fortune mal acquise en Algérie, en s’offrant des propriétés immobilières parmi les plus cossues au cœur même de la capitale française !

    Ces malfrats ont beau faire l’objet d’un mandat d’arrêt avec notice rouge via Interpol lancé depuis des mois par les autorités judiciaires algériennes, à ce jour aucun n’a été arrêté sur le sol de l’hexagone, et encore moins extradé à partir de ce territoire. C’est là que se situe la déperdition de vos visas Mr Macron, ceux que vous avez accordés à des criminels de haut acabit qui ont trouvé refuge dans votre pays, par la grâce de cette satanée règle scélérate du politiquement correct.

    Votre sortie impétueuse ne s’est pas arrêtée là malheureusement. Emporté par votre pétulance à tout le moins bruyante, vous vous êtes laissé aller à des errements pédantesques, échappés de votre contrôle et amplifiés par vos prétentions déplacées et démesurées de porte-voix d’une tendance doctrinaire versée dans l’interprétation exaltée de l’histoire, et faisant outrageusement étalage d’une gloriole enfantée par une condescendance immanente, se réfrénant toute retenue et tout sens d’objectivité pour donner libre cours aux slogans à relents suprémacistes, toisant de surcroît au passage et de bien haut les sociétés anciennement colonisées, avec un regard impérieux qui exclut en une seule giclée remords et repentance.

    De vulgaires motivations électoralistes vous ont poussé tout droit à l’impertinence, au point que vous n’ayez eu aucun égard à clamer l’inexistence d’un état algérien avant que vos ancêtres n’y débarquassent en 1830, sabres au clair et baïonnettes tendues.

    Votre arrivée précoce au sommet du pouvoir, si l’on se réfère à votre carrière politique relativement jeune, a produit une sorte de diffraction, chassant de votre vision politique qui sied en principe à tout homme d’Etat d’envergure la portée néfaste et imprévue de votre discours, exposant ainsi au grand jour une ingénuité qui compromettra pendant encore un certain temps votre maîtrise des us et coutumes universellement admises dans le milieu diplomatique. Mal vous en prit, Monsieur le Président.

    Le Carrefour d’Algérie, 10/10/2021

  • France-Algérie : «Ni marchandage, ni surenchère»

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    La France coloniale renaît de ses cendres et fait ses siennes quand il s’agit distinctement de remuer le couteau dans la «plaie» de l’histoire commune. Les derniers propos du président français, à l’encontre de l’Algérie, traduisent un certain sentiment néocolonialiste voulant imposer son agenda économique et politique sur des pays d’Afrique, ses anciennes colonies. La France de Macron, en sondage avancé sur la candidate de l’extrême droite Marine Le Pen, à une année des prochaines présidentielles, donne l’impression par ses propos pro racistes de prendre de vitesse sa rivale directe.

    Persuadée qu’elle remportera cette élection, la parlementaire du Pas-de-Calais avait avoué, non sans certitude, qu’elle ne raterait pas la future présidentielle qui lui échappe ainsi qu’à son père, le fondateur du parti extrémiste de droite. La France dont les troupes militaires, en présence sans cesse réduite au Mali, l’une de ces anciennes colonies, est en train de perdre sa vitesse de croisière et son champ de manœuvre dans ce pays où les efforts se poursuivent pour la paix et le gouvernement d’union nationale. Que faut-il alors retenir des propos de Macron? Une sorte de pression sur l’Algérie, un partenaire et allié stratégique du Mali. Pour le locataire de l’Elysée ainsi que les renseignements tant de la DST que de la DGSE, l’Algérie qui se repositionne sur le plan régional et international grâce à la politique de son président Abdelmajid Tebboune, son armée et sa diplomatie extérieure menée par son fer de lance Lamamra, représente une menace potentielle aux intérêts français en Afrique. Les spécialistes retiennent que ce sont des propos hostiles jamais rendus publics auparavant par un président français.

    Candidat à sa succession, Macron espère pouvoir tirer des dividendes électoraux par ses propos et recueillir les faveurs des partisans de Marine Le Pen. Mais ni marchandage ni surenchère. L’Algérie n’oublie pas de sitôt les crimes français perpétrés dans le pays dans les campagnes, dans les villages, dans le Sahara algérien, ni les essais nucléaires français à Reggane et Ain Iker, ni le dossier des mines antipersonnelles, encore moins son droit aux archives coloniales.

    Le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, remet les pendules à l’heure. Il a estimé jeudi que les propos hostiles du président français à l’endroit de l’Algérie, prouvent que “la mentalité coloniale est présente à des niveaux officiels en France”. Il soutient que “la souveraineté nationale est une question existentielle qui ne tolère aucun marchandage ni aucune surenchère”. “Je n’aborderai pas la teneur des déclarations du président français mais je tiens à dire que la souveraineté nationale est une question existentielle pour l’Algérie qui ne tolère aucun marchandage ni aucune surenchère, que ce soit à des fins électoralistes ou politiciennes ou pour s’attirer les faveurs d’un électorat qui voue de la haine à l’Algérie”, a affirmé M. Belhimer dans un entretien au journal “Wassit Mag”.

    “Nous allons bientôt nous remémorer les crimes commis par la France coloniale, un 17 octobre, contre le peuple algérien qui réclamait pacifiquement la liberté et l’indépendance”, a enchaîné le ministre, estimant que les propos du président français “viennent nous rappeler que la mentalité coloniale en France n’est pas l’apanage du milieu partisan, mais est également présente à des niveaux officiels”.

    Il a réaffirmé, dans ce cadre, le principe de non-ingérence dans les affaires internes, consacré par l’Algérie dans ses relations étrangères. Le ministre de la Communication a rappelé une déclaration qu’il a faite le 15 juin dernier sur les ondes de Radio France internationale (RFI), où il a affirmé que “l’indépendance pour laquelle s’est sacrifiée l’Algérie, ne saurait être complète sans réunir trois axes principaux, à savoir: la reconnaissance par la France de ses crimes coloniaux, l’incrimination de l’acte colonial dans le droit algérien pour mettre fin définitivement à la dualité colonisateur/colonisé tel que conçu par le moudjahid +Frantz Fanon+ et la présentation solennelle des excuses ainsi que l’indemnisation de tous les dégâts humains, matériels et environnementaux commis par la France durant son occupation”.

    Par ailleurs, M. Belhimer a pointé du doigt les attaques menées contre l’Algérie par ses ennemis de l’extérieur, notamment les offenses médiatiques sur l’espace cybernétique initiées par le makhzen marocain qui “œuvre ouvertement à déstabiliser l’Algérie”.

    Il a salué, à cet égard, le rôle des médias algériens qui “ont prouvé leur haut sens de professionnalisme dans la défense du pays” et qui constituent désormais “un rempart face aux attaques répétées. Ils permettent d’éclairer l’opinion publique en la mettant au fait des intentions hostiles du Maroc et de son allié sioniste à l’égard de l’Algérie”.

    En battant en brèche les allégations marocaines suite à la décision souveraine prise par l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, les médias algériens sont devenus “une source d’informations fiable pour les différents médias internationaux, tant les médias audiovisuels et électroniques que la presse écrite”.

    Le Carrefour d’Algérie, 10/10/2021

    #France #Algérie #Mémoire #Colonisation

  • Propos de Macron sur l’Algérie. Le dérapage de trop !

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    A quelque mois des présidentielles françaises, Emmanuel Macron multiplie les gestes d’hostilité envers l’Algérie et vire carrément à droite pour les besoins de sa campagne électorale pour assurer sa propre succession à l’Elysée. En effet, les gestes d’hostilité de l’actuel locataire de l’Elysée se multiplient et ses sorties inadmissibles envers l’Algérie s’accélèrent et vont crescendo à mesure que l’échéance présidentielle française avance. 
    Tout a commencé durant l’été dernier lorsque Emmanuel Macron a reconnu solennellement «les souffrances des essais nucléaires français en Polynésie», en acceptant d’ouvrir les archives sur ce dossier, pendant que son pouvoir refuse toujours de remettre à l’Algérie les cartes topographiques qui permettent de déterminer les lieux d’enfouissement des déchets polluants, radioactifs ou chimiques non découverts à ce jour. La partie française n’a mené techniquement aucune initiative, en vue de dépolluer les sites et la France n’a fait aucun acte humanitaire en vue de dédommager les victimes. Les explosions nucléaires dans le Sahara sont d’irréfutables preuves des crimes perpétrés dont les radiations continuent d’affecter l’homme et l’environnement. Il y a quelques jours, le même Macron récidive. 
    En rencontrant quelque 300 harkis, descendants ou représentants, il a regretté, «à voix haute et solennelle», les «manquements» passés de la République vis-à-vis de certains de ses «enfants». «Aujourd’hui, au nom de la France, (…) je demande pardon», a-t-il lancé, s’engageant à «panser les plaies tant qu’elles ne seront pas refermées». Une loi qui sera concoctée avant la fin de l’année en cours, en confiant à son gouvernement la rédaction d’un «texte de loi de reconnaissance et de réparation». Le locataire de l’Elysée ne s’arrête pas là, il pousse encore le bouchon plus loin, jeudi dernier, en recevant des jeunes triés sur le volet. Lors de cette échange avec ses binationaux, le chef de l’Etat Français avait estimé que le pays s’était construit, depuis son indépendance, sur «une rente mémorielle», entretenue par «le système politico-militaire». Une déclaration de trop qui a poussé le Président Abdelmadjid Tebboune de rappeler «pour consultations» son l’ambassadeur d’Algérie à Paris, Mohamed Antar-Daoud.
    Après le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France pour consultation viendra ensuite un communiqué de la Présidence de la République algérienne qui remet les pendules à l’heure. L’Algérie a exprimé son rejet “catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures” à la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au Président de la République Française, indique la Présidence de la République dans un communiqué. “A la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribués nommément au Président de la République française, l’Algérie exprime son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos”, précise la même source. 
    “Les propos en question portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5.630.000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leur vie dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de libération nationale”, ajoute la Présidence de la République, estimant que “les crimes de la France coloniale en Algérie sont innombrables et répondent aux définitions les plus exigeantes du génocide contre l’humanité. Ces crimes qui ne sont pas prescriptibles, ne sauraient faire l’objet d’une manipulation des faits et d’interprétations atténuantes”.
    Pour la Présidence de la République, “la propension des nostalgiques de l’Algérie française et des milieux qui se résignent difficilement à l’indépendance pleine que les Algériens ont gagnée de haute lutte, s’exprime à travers de vaines tentatives d’occulter les exactions, massacres, enfumages, destructions de villages, des centaines de +Oradour-Sur-Glane+, éradications de tribus de résistants, qui sont des génocides en séries que les acrobaties conceptuelles et les raccourcis politiques ne parviendront jamais à occulter”. 
    “Pour leur part, les appréciations superficielles, approximatives et tendancieuses énoncées, en ce qui concerne l’édification de l’Etat national algérien ainsi que sur l’affirmation de l’identité nationale relèvent d’une conception hégémonique éculée des relations entre Etats et ne sauraient, en aucune façon, être compatibles avec le ferme attachement de l’Algérie à l’égalité souveraine des Etats”, souligne-t-on dans le communiqué. 
    “Cette malencontreuse intervention qui heurte fondamentalement les principes devant présider à une éventuelle coopération algéro-française en matière de mémoire, a l’incorrigible défaut de tendre vers la promotion d’une version apologique du colonialisme, au détriment de la vision établie par I’Histoire de la légitimité de luttes de la libération nationale, alors que rien ni personne ne peuvent absoudre les puissances coloniales de leurs crimes, y compris les massacres du 17 octobre à Paris dont l’Algérie et sa communauté établie en France s’apprêtent à commémorer dans la dignité”, ajoute la même source. 
    “Face à la situation particulièrement inadmissible engendrée par ces propos irresponsables, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé le rappel immédiat en consultations de l’ambassadeur d’Algérie auprès de la République française”, conclut le communiqué. Il faut dire que le président Macron qui a déclaré, il n’y a pas si longtemps, qu’à «chaque fois que je parle de l’Algérie, je perds un à deux points dans les sondages», a compris que maintenant sa réélection passera par des gestes hostiles envers son ancienne colonie pour séduire la droite et l’extrême droite. Il se lance en campagne avant l’heure, lui qui se sent acculé par la droite et l’extrême droite qui s’ajoutent à la forte présence d’?ric Zemmour dans le débat politique français qu’on dit partant lui aussi pour les présidentielles françaises du printemps prochain. 
    La question mémorielle liée à la guerre d’indépendance est présente à chaque rendez-vous politique français dont aucun candidat ne peut faire l’impasse, les nostalgiques de l’Algérie Françaises et autres Harkis sont considérés proches de la droite et même de son extrême et constituent une réserve de voix non négligeables sur lesquelles Macron espère compter. Un même Macron qui pourtant, en 2017, a qualifié la colonisation française en Algérie «de crime contre l’humanité» avant de privilégier les «actes symboliques» contre «toute excuse ou repentance», une fois à l’?lysée. 
    Macron ne fait réellement que perpétuer la tradition du double jeu et les revirements versatiles du pouvoir français concernant le dossier de la colonisation. Le président Abdelmadjid Tebboune impute le contentieux mémorial qui pèse sur les relations algéro-françaises aux «trois lobbys en France. Aucun ne s’entend avec l’autre et chacun est influent. Il y a le lobby de ceux qui sont partis d’Algérie après l’indépendance. Leurs descendants entretiennent l’esprit de la haine des Algériens. Il y a un autre lobby qui est celui des Algériens qui ont choisi de soutenir la France (allusion aux harkis) et le dernier est celui de l’ancienne OAS (Organisation armée secrète) qui active toujours en France», avait-il alors déclaré, en juin dernier, dans un entretien à Al Jazzera. 
    Ces lobbys influent sur la politique française, notamment dans les grands rendez-vous de la vie nationale de l’hexagone. En refusant de s’excuser pour la colonisation de l’Algérie, adoptant un profit bas face aux Harkis et multipliant les actes d’hostilités envers l’Algérie, Emmanuel Macron sacrifie la réconciliation des mémoires sur l’autel des prochaines élections présidentielles française. 
    Enfin, il convient de le souligner que ce dossier mémoriel, l’Algérie est restée intransigeante pour son règlement global qui passe par la reconnaissance officielle, définitive et totale par la France de ses crimes et des indemnisations équitables. 
    Décidément, l’Algérie aux principes constants et inchangeables au gré des événements et politiques dérange. Une Algérie éternellement grandie par sa Révolution de Novembre 1954, qui reste bel et bien «une marche historique qui a bouleversé un continent et qui n’a pas fini d’étonner le monde par sa puissance, sa vitalité face à un adversaire désorienté et complètement déréglé», comme le tenait à le souligner Mohamed Boudiaf dans «le commencement», écrit à Turquant, en 1961. 
    Si Tayeb El Watani prédisait déjà, qu’ «un jour viendra où tous les crimes seront connus et, à ce moment, on oubliera volontiers de parler aussi légèrement du 1er Novembre 1954».
    Le Carrefour d’Algérie, 08/10/2021
  • Lamamra à l’agence turque Anadolu : «L’Algérie ne peut pas compromettre sa dignité»

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    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a qualifié jeudi les propos du président français Emmanuel Macron sur l’Algérie de « grave erreur », affirmant que l’Algérie rejette toute ingérence dans ses affaires internes.
    « Nous avons répondu (aux propos de Macron NDLR ) comme nous devrions répondre très fortement et très fermement », a déclaré le chef de la diplomatie algérienne à l’agence de presse turque Anadolu en marge de la troisième réunion Afrique-Italie.
    Il s’agit d’une question qui concerne le peuple algérien, seul qualifié à s’élever contre ces propos hostiles et « défendre collectivement notre indépendance et notre souveraineté face à ce que nous considérons comme une grave erreur de la part des autorités françaises », précise le ministre.
    « Nous faisons comprendre à tous les partenaires et en particulier la France que l’Algérie ne peut pas compromettre sa dignité pour la coopération et l’Algérie ne peut accepter aucune interférence dans ses affaires internes », souligne M. Lamamra, reconnaissant que l’Histoire de l’Algérie avec la France est « complexe et difficile ».
    Le ministre estime, par ailleurs, que « quelle que soit la crise que traversent les relations algéro-françaises, elle n’aura pas d’impact sur les relations de l’Algérie avec des pays frères comme la Turquie ».
    L’Algérie et la Turquie entretiennent des relations profondes
    Ramtane Lamamra a, par ailleurs, affirmé que l’Algérie et la Turquie entretiennent, de tout temps, « des relations historiques profondes et des liens solides ».
    « Ankara avait participé au développement en Algérie et nous aspirons à davantage de relations et d’investissements turcs dans les prochains jours ».
    L’Algérie soutient l’établissement de relations de partenariat qualitatif avec la Turquie englobant tous les domaines, a-t-il soutenu, se disant optimiste à ce propos.
    Concernant le dossier libyen, M. Lamamra a relevé la disposition de l’Algérie à partager son expertise, son expérience et ses moyens avec « les frères libyens » en vue de l’organisation d’élections transparentes et démocratiques.
    A propos du rôle de la Turquie en Libye, le chef de la diplomatie algérienne a assuré que « la Turquie assume, nul ne doute, un rôle extrêmement important, en sus de ses relations solides avec la Libye. Nous souhaitons que toutes les parties proposent leur aide aux Libyens pour construire un avenir commun sans ingérence dans leurs affaires internes ».
    Appelant les Libyens à ouvrir une nouvelle page, M. Lamamra a déclaré : « Après cette crise profonde, qui a duré plus d’une décennie, nous appelons toutes les parties et les dirigeants libyens (…) à ouvrir une nouvelle page de leur histoire. L’Algérie devra soutenir assurément cet effort. »
    Polypropylène : partenariat algéro-turc
    Le Groupe Sonatrach et la société turque Renaissance ont signé trois contrats pour le développement du projet pétrochimique de production de polypropylène dans la ville de Ceyhan (Turquie), en présence du Président turc, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué hier un communiqué de Sonatrach.
    «Le PDG du groupe Sonatrach, Toufik Hekkar, a participé à la cérémonie de signature de trois contrats pour le développement du projet pétrochimique de production de polypropylène dans la ville de Ceyhan. Le premier contrat concerne la réalisation du projet EPCC (ingénierie, équipement, construction, mise en service) dans toutes ses étapes. Le second contrat concerne les travaux de maintenance périodique des matériels et équipements, alors que le troisième est dédié aux services de vente et commercialisation», a déclaré Sonatrach, dans son document. «La cérémonie de signature s’est déroulée en présence du Président turc, Recep Tayyip Erdogan, des ministres turcs de l’Industrie et des Transports, des Directeur exécutifs de la société turque Renaissance, partenaire de Sonatrach, ainsi que des représentants des parties signataires et de l’ambassade d’Algérie en Turquie», a fait savoir Sonatrach.
    «La signature de ces contrats, fruit de deux années de travail et de négociations continus, a mis en avant le groupe, constitue une importante étape dans le processus de recherche de financement international de ce projet stratégique.» À rappeler que Sonatrach, qui détient 34% de ce projet, en assure la matière première, à savoir le propane, en vertu d’un contrat à long terme, en adoptant les prix en vigueur sur les marchés mondiaux.
    El Moudjahid, 10/10/2021
  • Propos de Macron sur l’Algérie: «Une grave erreur», affirme Lamamra

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    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, est revenu, encore une fois, sur les propos du président français, Emmanuel Macron, sur l’Algérie, les qualifiant de «grave erreur».
    Interrogé ce jeudi en marge de la troisième réunion Afrique-Italie, par l’agence de presse turque Anadolu, sur les déclarations d’ Emmanuel Macron à propos de la question mémorielle et sur l’histoire de la nation algérienne, Ramtane Lamamra a déclaré : «Nous avons répondu comme nous devrions répondre, très fortement et très fermement.» Il a affirmé, dans ce contexte, que l’Algérie rejette toute ingérence dans ses affaires internes.
    Il s’agit d’une question qui concerne le peuple algérien, seul qualifié à s’élever contre ces propos hostiles et «défendre collectivement notre indépendance et notre souveraineté face à ce que nous considérons comme une grave erreur de la part des autorités françaises», a précisé le chef de la diplomatie algérienne..
    «Nous faisons comprendre à tous les partenaires, et en particulier la France, que l’Algérie ne peut pas compromettre sa dignité pour la coopération et l’Algérie ne peut accepter aucune interférence dans ses affaires internes», a souligné M. Lamamra, reconnaissant que l’histoire de l’Algérie avec la France est «complexe et difficile».
    Le ministre a estimé , par ailleurs, que «quelle que soit la crise que traversent les relations algéro-françaises, elle n’aura pas d’impact sur les relations de l’Algérie avec des pays frères comme la Turquie».
    Pour rappel, M. Lamamra avait dénoncé mardi dernier, en des termes clairs, ces déclarations, lors de sa courte visite officielle à Bamako, au Mali, en les qualifiant de «faillite mémorielle», appelant la France officielle à décoloniser son histoire.
    «Nos partenaires étrangers ont besoin de décoloniser leur propre histoire», a déclaré le chef de la diplomatie algérienne». «Ils ont besoin de se libérer de certaines attitudes, de certains comportements, de certaines visions qui sont intrinsèquement liées à la logique incohérente portée par la prétendue mission civilisatrice de l’Occident», a-t-il poursuivi.
    Cette «prétendue mission civilisatrice» a été la «couverture idéologique pour essayer de faire passer le crime contre l’humanité qu’a été la colonisation de l’Algérie, du Mali et de tant de peuples africains», a encore rappelé M. Lamamra.
    Le ministre des Affaires étrangères a jugé «prioritaire» cette décolonisation qui «doit s’opérer aujourd’hui». Les propos d’Emmanuel Macron «trahissent une faillite mémorielle», a-t-il dit. «Cette faillite mémorielle est malheureusement intergénérationnelle chez un certain nombre d’acteurs de la vie politique française, parfois aux niveaux les plus élevés», a regretté le chef de la diplomatie algérienne.
    Cette «faillite mémorielle» pousse les relations de la «France officielle avec certains de nos pays dans des situations de crise malencontreuses», a regretté encore M. Lamamra, qui a donné sa vision de la relation franco-algérienne, et au-delà des rapports que la France doit entretenir avec ses ex-colonies africaines. M. Lamamra a estimé que «l’assainissement» des relations avec la France passe par un «respect mutuel inconditionnel, un respect de notre souveraineté, de notre indépendance de décision», par «l’acceptation d’un partenariat sur une base de stricte égalité».
    Mardi dernier, le président français, Emmanuel Macron a joué à l’apaisement, faisant machine arrière par rapport à ses propos tenus le 30 septembre contre les institutions algériennes.
  • Algérie: La colonisation française de 1830 au 5 juillet 1962

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    L’Algérie va célébrer le 1er novembre 2021, la fête du déclenchement de la Guerre de libération nationale. L’histoire ne se découpe pas en morceaux. Celle de l’Algérie remonte à la période des Numides, IVe siècle avant J.-C., à la période romaine, de la période du Kharidjisme à la dynastie des Almohades, l’occupation espagnole et ottomane à la période de la colonisation française de 1830 à la guerre de libération nationale -1954-1962 – jusqu’à la proclamation de l’indépendance de l’Algérie le 5 juillet 1962. Il faut éviter tant l’autosatisfaction que la sinistrose gratuite. Mais nous ne pouvons pas ne pas reconnaître en ce mois d’octobre 2021, le décalage qui existe entre les potentialités que recèle l’Algérie, et elles sont énormes, et le niveau de développement limité que le pays a atteint. L’entrave principale au développement en Algérie trouve son explication dans l’entropie et le vrai défi des années à venir qui dépasse largement l’aspect monétaire, et de relancer, par une gouvernance renouvelée, la sphère réelle afin de créer des emplois créateurs de valeur ajoutée et de diminuer les tensions sociales que voile une aisance financière grâce aux hydrocarbures.

    La moralité de tous les acteurs de la société devient un facteur déterminant en relation avec une lutte contre la corruption qui porte atteinte à la sécurité nationale. Pourtant, l’Algérie riche de son histoire millénaire, devant tenir compte de son anthropologie culturelle, a toutes les potentialités surtout grâce à la richesse pérenne que sont ses ressources humaines, dont sa jeunesse, inquiètes vis-à-vis de son avenir, qui doit être l’Algérie n’ayant pas de patrie de rechange, par plus d’espaces de libertés, de dialogues productifs, peut devenir un acteur actif au niveau de l’espace méditerranéen et l’Afrique continent d’avenir et enjeu du XXIe siècle.

    1.- La colonisation française

    La conquête de l’Algérie de 1830 à 1871 par la France marque la fin de la domination ottomane et le début de la domination française. Il semblerait, peut être un prétexte, que tout aurait commencé par la fameuse affaire de l’éventail. Le 30 avril 1827 à Alger, le Dey soufflette avec son éventail le Consul de France, Deval. L’épisode entraîne la rupture diplomatique avec la France. Le Conseil des ministres français décide d’organiser une expédition punitive en Algérie le 31 janvier 1830. D’abord nommés «possessions françaises dans le Nord de l’Afrique», ces territoires prendront officiellement le nom d’Algérie, le 14 octobre 1839.

    La population algérienne est estimée à 3 millions d’habitants avant la conquête française de 1830. Selon l’ouvrage «Coloniser, exterminer» de l’historien Olivier Le Cour Grandmaison, je cite : «Le bilan de la guerre, presque ininterrompue entre1830/1872 souligne son extrême violence ; il permet de prendre la mesure des massacres et des ravages commis par l’armée d’Afrique. En l’espace de quarante-deux ans, la population globale de l’Algérie est en effet passée de 3 millions d’habitants environ à 2 125 000 selon certaines estimations, soit une perte de 875 000 personnes, civiles pour l’essentiel. Le déclin démographique de l’élément arabe était considéré comme bénéfique sur le plan social et politique, car il réduisait avantageusement le déséquilibre numérique entre les indigènes et les colons». Plusieurs observateurs s’accordent à dire que la conquête de l’Algérie a causé la disparition de presque un tiers de la population algérienne. Guy de Maupassant écrivait dans «Au Soleil en 1884», je le cite : «Il est certain aussi que la population primitive disparaîtra peu à peu ; il est indubitable que cette disparition sera fort utile à l’Algérie, mais il est révoltant qu’elle ait lieu dans les conditions où elle s’accomplit».

    Nous pouvons scinder cette période historique en plusieurs phases. Sous Louis Philippe 1er de 1830 à 1848, l’Emir Abdelkader figure charismatique, fondateur de l’Etat algérien selon certains historiens, résista pendant de longues années à l’occupation coloniale. Il attaque des tribus alliées de la France et bat le général Trézel dans les marais de la Makta près de son fief de Mascara dans l’Ouest algérien. Il encercle la ville voisine d’Oran pendant 40 jours. Arrivé en renfort de métropole, le général Bugeaud inflige une défaite à Abdelkader. Le traité de Tafna est signé, le 30 mai 1837 entre le général Bugeaud et l’Emir qui reconnaît la souveraineté de la France. En échange de pouvoirs étendus sur les provinces de Koléa, Médéa et Tlemcen, il peut conserver 59 000 hommes en armes. L’armée française passe, en septembre 1839, les Portes de fer dans la chaîne des Bibans territoire que l’émir comptait annexer.

    L’Emir Abdelkader, considérant qu’il s’agit d’une rupture du traité de Tafna, reprend la guerre contre la France le 16 mai 1843. Le 14 août 1844 le général Bugeaud écrase l’armée du sultan marocain à la bataille d’Isly. L’armée marocaine se replie en direction de Taza. Le sultan s’engage alors à interdire son territoire à Abdelkader, en traitant avec la France. Le 23 septembre, les troupes d’Abdelkader sortent victorieuses lors de la bataille de Sidi Brahim, engagée par le colonel Montagnac. En décembre 1847 Abdelkader se rend aux spahis (nomades des régions steppiques de l’Algérie). Placé en résidence surveillée pendant quatre ans en France, l’émir fut libéré par Napoléon III, visita plusieurs villes de la métropole avant de rejoindre Damas et résida le restant de sa vie en Syrie.

    Le 11 décembre 1848, la Constitution de 1848 proclame l’Algérie partie intégrante du territoire français. Bône, (Annaba actuellement) Oran, Alger deviennent les préfectures de trois départements français. Les musulmans et juifs d’Algérie deviennent «sujets français» sous le régime de l’indigénat. Le territoire de l’ex-Régence d’Alger est donc officiellement annexé par la France, mais la région de la Kabylie qui ne reconnaît pas l’autorité française résiste encore. L’armée française d’Afrique contrôle alors tout le nord-ouest de l’Algérie. Les succès remportés par l’armée française sur la résistance d’Abd el-Kader, renforcent la confiance française, et permettent de décréter, après débats, la conquête de la Kabylie qui devait intervenir à l’issue de la guerre de Crimée (1853-1856) et qui a mobilisé une partie des troupes françaises. C’est à cette époque que Fatma N’soumer la femme rebelle marqua une grande résistance. Née en 1830, l’année même de l’occupation française d’Algérie, en 1853, elle avait 23 ans dans son Djurjura natal. Elle est arrêtée le 27 juillet 1857 dans le village de Takhliit Ath Atsou près de Tirourda.

    Placée, ensuite, en résidence surveillée à Béni Slimane, elle y meurt en 1863, à l’âge de trente-trois ans, éprouvée par son incarcération. En mars 1871, profitant de l’affaiblissement du pouvoir colonial à la suite de la défaite française lors de la guerre franco-prussienne (1870-1871), une partie de la Kabylie se soulève, favorisée par plusieurs années de sécheresse et de fléaux. Elle débute au mois de janvier avec l’affaire des Spahis et en mars avec l’entrée en dissidence de Mohamed El Mokrani qui fait appel au Cheikh El Haddad, le grand maître de la confrérie des Rahmaniya. La révolte échoue et une répression est organisée par les Français pour «pacifier» la Kabylie, avec des déportations. À la suite d’un ordre qui a été donné par l’armée de les envoyer en France, les Spahis se soulèvent fin janvier 1871 à Moudjebeur et à Ain-Guettar dans l’Est algérien à la frontière avec la Tunisie. Le mouvement est rapidement réprimé. Dès lors, le seul moyen de prévenir les révoltes, c’est d’introduire une population européenne nombreuse, de la grouper sur les routes et les lignes stratégiques de façon à morceler le territoire en zones qui ne pourront pas, à un moment donné, se rejoindre. La loi du 21 juin 1871 (révisée par les décrets des 15 juillet 1874 et 30 septembre 1878) attribue 100 000 hectares de terres en Algérie aux immigrants d’Alsace-Lorraine. De 1871 à 1898 les colons acquièrent 1 000 000 d’hectares, alors que de 1830 à 1870 ils en avaient acquis 481 000. Le 26 juillet 1873 est promulguée la loi Warnier, visant à franciser les terres algériennes et à délivrer aux indigènes des titres de propriété. Cette loi donne lieu à divers abus et une nouvelle loi la complétera en 1887. Son application sera suspendue en 1890.

    Le Code de l’Indigénat est adopté le 28 juin 1881 distinguant deux catégories de citoyens : les citoyens français (de souche métropolitaine) et les sujets français, c’est-à-dire les Africains noirs, les Malgaches, les Algériens, les Antillais, les Mélanésiens. Le Code était assorti de toutes sortes d’interdictions dont les délits étaient passibles d’emprisonnement ou de déportation. Après la loi du 7 mai 1946 abolissant le Code de l’indigénat, les autochtones sont autorisés à circuler librement, de jour comme de nuit, et récupérer le droit de résider où ils voulaient et de travailler librement. Cependant, les autorités françaises réussirent à faire perdurer le Code de l’indigénat en Algérie jusqu’à l’indépendance en maintenant le statut musulman et en appliquant par exemple le principe de responsabilité collective qui consistait à punir tout un village pour l’infraction d’un seul de ses membres. L’Algérie possède un nouveau statut en 1900 : elle bénéficie d’un budget spécial, d’un gouverneur général qui détient tous les pouvoirs civils et militaires.

    2.- Le nationalisme algérien à la révolution du 1er novembre 1954

    Si l’Emir Abdelkader est considéré comme le précurseur de la fondation de l’Etat algérien, Messali Hadj est considéré comme un des fondateurs du nationalisme algérien. Ainsi Messali Hadj, dès 1927 réclame l’indépendance de l’Algérie ayant été le fondateur du parti du peuple algérien (PPA), du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques et du Mouvement national algérien(MNA). Cependant, bien que la résistance ait toujours existé depuis toutes les invasions, ce sont les guerres mondiales qui permirent une prise de conscience plus forte de l’injustice qui frappait la majorité des Algériens, souvent analphabètes et travaillant à des salaires de misère. Pour faire face aux pertes humaines de la Grande Guerre, la France mobilisa les habitants des départements français d’Algérie : musulmans, Juifs et Européens. 249.000 Algériens furent mobilisés (73.000 mobilisés dans la population française, et 176. 000 dans la population « indigène ») avec 38.000 à 48.000 des leurs sur les champs de bataille d’Orient et d’Occident durant la Première Guerre mondiale. ,Durant la seconde guerre mondiale, en Algérie, la conscription engagea 123. 000 musulmans Algériens et 93. 000 Européens d’Algérie (Pieds-Noirs) dans l’armée française ; 2.600 des premiers, et 2.700 des seconds furent tués dans les combats de 1940. En 1942, (Appel du général de Gaulle le 8 novembre 1942) et dans le cadre de l’opération Torch (débarquement des Anglo-Américains à Oran, Alger, Annaba) de nombreux Algériens furent engagés dans les forces alliées au sein de l’armée française de la Libération et engagés sur les fronts italiens et français.

    Entre 1942/1943, les effectifs mobilisés en Algérie s’élèvent sur la période à 304.000 Algériens (dont 134.000 « musulmans », et 170.000  » européens »). Ils sont engagés en Tunisie de novembre 1942 à mai 1943, en Italie de novembre 1943 à juillet 1944, et enfin en France et en Allemagne d’août 1944 à juin 1945.Nous trouvons Ahmed Ben Bella, Mohammed Boudiaf, Mostefa Ben Boulaid, Krim Belkacem. La guerre d’Indochine (1946-1954) absorbe les cadres militaires et fait combattre les volontaires et soldats de métiers, légionnaires et les troupes coloniales dont 35 000 maghrébins (Marocains et Algériens) qui comptent pour 1/4 de l’effectif du corps expéditionnaire. Le 8 mai 1945, alors que la seconde guerre mondiale prend fin en Europe, en Algérie, des manifestations nationalistes algériennes sont réprimées par l’armée française à Sétif et Guelma. On dénombre 103 Européens tués, selon la source officielle française 10. 000 algériens et selon la source algérienne 45.OOO. Suite au  » Manifeste du peuple algérien « de Ferhat Abbas en 1943, les élections législatives de 1946 sont un succès pour l’Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA). Son parti remporte onze des treize sièges réservés à l’Algérie à l’Assemblée nationale. La loi sur le statut de l’Algérie est promulguée en septembre 1947 : l’Algérie reste composée de trois départements et le pouvoir est représenté par un gouverneur général nommé par le gouvernement français. Une Assemblée algérienne est créée, composée de deux collèges de 60 représentants chacun. Le premier sera élu par les Européens et une élite algérienne (diplômés, fonctionnaires) et le second par le reste de la population algérienne. Enfin l’article 2 précise : « L’égalité effective est proclamée entre tous les citoyens français ». En octobre 1947, le MTLD de Messali Hadj obtient une large victoire lors des élections municipales entraînant la répression des autorités françaises.

    En 1948, trente-six des 59 candidats du MLTD sont arrêtés. Il est utile de préciser qu’au début du XX siècle plusieurs leaders algériens revendiquent le droit à l’égalité ou à l’indépendance. Plusieurs partis vont être créés et plusieurs pamphlets seront écrits pour défendre les droits des Algériens. Plusieurs penseurs algériens vont vilipender les plus importantes personnalités du régime colonial français. La plupart des figures du mouvement algérien vont être surveillées de près par les services policiers français, d’autres seront exilées vers d’autres pays comme l’a été l’émir Khaled El Hassani Ben El Hachemi en Egypte puis en Syrie. Nous avons des figures, et sans être exhaustif, comme Messali Hadj, Malek Bennabi, Mohamed Hamouda Bensai, Ben Badis, Mohamed Bachir El Brahimi, Larbi Tebessi, Ferhat Abbas, Omar Ouezggane. La question algérienne est posée, encore qu’existe des divergences d’approche, avec la création d’organisations comme le Parti de la réforme ou mouvement pour l’égalité, l’Association des oulémas musulmans algériens, association de l’Etoile nord-africaine, le Parti du peuple algérien, les amis du Manifeste des Libertés et le parti communiste algérien. ¿ la suite de la mort d’Abdelhamid Ben Badis en 1940 et à l’emprisonnement de Messali Hadj, en 1948, le Mouvement pour le triomphe des libertés revendique le statut de l’égalité ou de l’indépendance des Algériens. Les arrestations et les interdictions se multiplièrent.

    3.- De la révolution du 1er novembre 1954 à l’indépendance de l’Algérie

    Le CRUA est fondé en mars 1954 et organise la lutte armée. Le parti du Mouvement national algérien est fondé en juillet 1954 par les messalistes. Le Front de Libération Nationale FLN lui succède en octobre 1954 par la branche du CRUA (Comité révolutionnaire d’unité et d’action). Par la suite, existera une divergence entre la tendance de Messali Hadj et celle du FLN, suite à l’échec de la médiation de Ben Boulaid, ce qui entrainera par la suite des luttes fratricides. Le déclenchement de la révolution algérienne a été décidé dans la Casbah d’Alger et à Batna sous la présidence de Mostefa Ben Boulaid dans la réunion des 22 cadres du Comité révolutionnaire d’unité et d’action CRUA). Il s’agit de Badji Mokhtar Belouizdad, Athmane Benboulaid, Mustapha Benabdelmalek, Ramdane Benaouada, Amar- Ben M’idi Larbi – Bentobbal Lakhdar- Bitat Rabah- Bouadjadj ZoubirBouali Said- Bouchaib Ahmed Boudiaf- Mohamed- Boussouf Abdelhafid- Derriche Elias-Didouche Mourad- Habachi Abdesslam- Lamoudi Abdelkader- Mechati Mohamed-Mellah Rachid- Merzougui Mohamed- Souidani Boudjema-Zighoud Youcef. L’une des décisions stratégiques du groupe est la mise en place d’un découpage territorial du pays en cinq zones coiffées par Mostefa BenboulaÔd pour la zone 1, Didouche Mourad pour la 2, Krim Belkacem pour la 3 – Rabah Bitat pour la 4 et Larbi Ben M’hidi pour la 5, Mohamed Boudiaf assurant la coordination et les relations avec l’extérieur.

    A. M. (A suivre…)

    Lemaghreb.dz & LNR

  • Se sentir humilié après les déclarations de Macron

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    Après les déclarations de Macron sur l’Algérie, la mémoire et l’avenir, je me suis senti personnellement humilié. De ce qu’il a dit ? Non. Ce qui humilie, c’est l’ampleur vide, futile, de la réaction des miens, des Algériens. Autant de rage, de colère et d’exagérations humilient en ce qu’elles révèlent le vide d’un projet national, algérien, collectif pour ce pays. Si nous nous sommes autant pressés de refaire la guerre à la France, c’est que nous avons perdu celle au présent contre nos misères et nos pauvretés. Voir autant d’esprits, pourtant lucides, de vieux vétérans, de tuteurs féodaux et de militants à vide réagir avec autant de force, se surpassant dans la “condamnation”, interpelle, mais surtout déçoit profondément, avilit.

    Qu’avons-nous nous-mêmes fait de ce pays pour aujourd’hui chercher ailleurs ce qui le définit ? À quand une indépendance affective qui puisse nous permettre de fonder une souveraineté de la confiance en soi, de l’identité imperturbable et définie par les siens et par l’ailleurs ? Pourquoi refaire la bataille d’Alger au lieu de reconstruire Alger, l’Algérie ? Est-il important de chercher si l’Algérie avait existé avant la colonisation française ou de s’interroger, avec inquiétude et courage, si elle va encore exister dans dix ans ? Pourquoi c’est la France qui nous unit dans la réaction et c’est l’Algérie qui nous divise dans l’action ?

    Autant de questions que le courage aurait dû nous imposer, mais que la lâcheté face au présent nous fait fuir. Car, qu’importe ce que dit Macron si nous étions confiants en nous-mêmes et que nos certitudes n’étaient pas que de rageurs enthousiasmes ? C’est justement ce qui humilie : voir l’islamiste user des mêmes postures que le laïc, le démocrate, l’opposant, l’homme du “Régime”, pour croire trouver une union sacrée, du sens dans un remake lassant de la guerre de libération imaginaire. Voilà où nous en sommes au final, à dépendre de l’autre pour trouver du sens à ce que nous sommes. Voilà ce qui blesse et rabaisse les yeux vers la terre mal peuplée. Quand allons-nous accepter de cesser de croire à un monopole exclusif sur le récit de cette guerre qui a tant tué et séparé ? Quand allons-nous admettre que l’Autre pays, la France, a ce droit d’en faire le récit selon ses besoins, ses honnêtetés, ses courages et ses reculades ? Macron a discuté avec des Français et selon les besoins de la France au présent, qu’avons-nous à faire de ce qu’il croit ou va croire un autre jour ?

    Si nous étions si indépendants, si libres, pourquoi même les plus brillants d’entre nous cèdent si facilement, si souvent, à cette guerre congelée ? Quand allons-nous enfin nous occuper du présent, sans déni du passé, mais du passé sans lui donner le monopole total sur nos présents ? Quand aurons-nous des enfants qui ne naissent pas vieux, perclus de blessures de guerre, mais vantards comme des survivants et âgés comme des vétérans et que seules la chaloupe et la mer rajeunissent ? Quand allons-nous prendre des chemins d’audace et d’enrichissement comme Taïwan après la colonisation japonaise, le Vietnam après deux guerres horribles, la Corée du Sud, etc. ? Ces défilés, routiniers, de faux blessés, d’archivistes des faux chiffres, de rescapés imaginaires d’une guerre depuis longtemps finie, ces médaillés et ces chefs en selfies, tout cela, mon Dieu, blesse et humilie !

    La haine de la France, nous l’avons, et c’est une vérité. Mais elle n’est pas due uniquement aux meurtres du passé. Elle est due au vide, au présent, à l’oisiveté, elle se partage entre rentiers du victimaire et prêcheurs de nouvelles croisades, entre islamistes et dé-coloniaux chômeurs, elle nous soude et nous piège, nous empêche de dormir et de nous réveiller, de travailler et d’avoir un rêve autre que celui de détruire la France ou d’y aller vivre. C’est une réalité. La France est le miroir que nous n’aimons pas. Il suffit pour un ministre incompétent de crier que “la France est notre ennemi éternel” pour faire oublier son incompétence, se faire applaudir et saluer les foules comme un libérateur. Il a suffi d’un mot du président de France pour qu’enfin nous ayons un pays bref et uni, sacré et hérissé. Mais dès sa phrase finie, nous voilà sans but et sans ennemi qui nous soudent à l’éternité et à la gloire. Nous allons alors le chercher encore ailleurs : à l’Est, à l’Ouest, au Sud, dans les eaux avec un délire sur un sous-marin, etc.

    Où es-tu Grand Émir Abdelkader pour nous réapprendre à gagner dans la magnanimité, perdre dans l’élégance, croire en préservant le mystère du monde, se battre sans aveuglements ? Où es-tu pour nous rappeler que la terre d’un pays est ce que nous avons entre les mains et pas sous les pieds ?

    Par : Kamel daoud
    Écrivain

    Liberté, 07/10/2021

  • Macron et la maîtresse d’école Leïla Salamé

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    Avec Macron on aura tout vu : savoir recevoir une gifle en public, avaler des couleuvres lors de son entretien avec Joe Biden sur l’affaire des sous-marins australiens et maintenant faire l’idiot devant la maîtresse d’école Leila Salamé quand on lui demande de préciser sa pensée sur les propos inacceptables tenues sur la nation et le peuple Algérien.

    La tète inclinée, ballotante, Macron s’exprime sur ces dernières déclarations avec une argumentation qui caractérise le discours de l‘idiot qui se veut innocent avec une rhétorique des plus insidieuses.

    Ce discours qui se veut naïf et neutre en reprenant ce que pense les autres, Benjamin Stora and Co, lui évite de préciser sa pensée en espérant qu‘on va lui pardonner ses écarts et les mots blessants envers une nation trois fois millénaire.

    Non, Monsieur Macron quand on est le produit de la Finance, que votre prédécesseur voulait, disait-il , combattre et qui a fini par l’engloutir, n’est pas Charles De Gaulle qui veut car il vous manque la profondeur et la puissance de l’esprit la marque des chefs d‘État.

    En pré-campagne électorale „faire l’idiot „n‘augure pas un horizon des plus sereins pour une réélection.

    Par Abdel Boudemagh

    Algérie54, 05/10/2021