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  • Algérie-France : Prémices de retour aux bons comptes…

    Algérie-France : Prémices de retour aux bons comptes…

    Algérie-France : Prémices de retour aux bons comptes… – Emmanuel Macron, Tebboune, Mémoire, Sahel, Mali,

    Après plusieurs semaines de crise aiguë, le bilatéral algéro-français semble désormais évoluer sur une voie de règlement pour une «relation de confiance», a déclaré hier à Alger Jean-Yves Le Drian, à l’issue de l’audience que lui a accordée le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. La visite du chef de la diplomatie française – un geste fort – augure d’un retour aux bons comptes et d’une reprise de la coopération au plus haut niveau des deux gouvernements.

    La visite effectuée hier en Algérie par le ministre français des Affaires étrangères ne ressemble certainement pas à ses devancières sur le registre des relations entre les deux pays. Cette nouvelle présence à Alger de Jean Yves Le Drian intervient dans une conjoncture marquée par un refroidissement glacial de ces relations qui dure depuis plus de deux mois, après les propos que s’est autorisé à tenir Emmanuel Macron à l’égard de l’Algérie et de son histoire.
    Partant, la visite d’hier est inscrite dans le cadre du déploiement de Paris en faveur d’un apaisement et d’un retour à la normale avec Alger, après la crise provoquée par le dérapage incontrôlé du président français, fin septembre dernier, à travers des déclarations qui n’ont pas tardé à être relayées par le quotidien Le Monde, sonnant l’entame d’une rupture entre les deux pays.

    Le chef de la diplomatie française a d’ailleurs explicitement exposé les motifs de sa nouvelle mission algéroise en indiquant d’emblée que son déplacement en Algérie avait «pour doble objectif de renouer une relation de confiance entre nos deux pays, marquée par le respect de la souveraineté de chacun, mais aussi de regarder vers l’avenir pour travailler à la relance et à l’approfondissement de notre partenariat qui est indispensable».

    Le ministre français des Affaires étrangères s’exprimait devant la presse, au sortir de l’audience qui lui a été accordée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune. Il a donc réitéré le discours qu’il s’emploie à tenir à l’égard de l’Algérie depuis que son Président l’a mis devant le fait accompli, l’obligeant à redoubler de marketing diplomatique pour faire baisser la colère d’Alger. Faut-il rappeler, à ce propos, que Le Drian n’avait pas tardé à monter au créneau dans la semaine même qui avait suivi les propos de Macron, dans l’objectif de calmer la colère des Algériens, offusqués par l’attitude du locataire de l’Elysée. Le même responsable est revenu plusieurs fois à la charge dans l’espoir d’un dégel qui n’a pas eu lieu.

    Mais sa visite d’hier laisse assez clairement se dégager les prémices d’un apaisement en cours qu’il est venu chercher en insistant, une nouvelle fois, sur les relations entre les deux pays. «La France et l’Algérie ont des liens profonds animés par la densité des relations humaines entre Algériens et Français, et ancrés dans une Histoire complexe», dira-il à ce sujet, avant de formuler «le souhait de travailler à lever les blocages et les malentendus qui peuvent exister entre les deux pays», précisant qu’au cours des échanges, les deux parties ont convenu de reprendre certains axes de la coopération bilatérale.

    «Cela se traduira par la reprise d’un dialogue opérationnel entre partenaires sur les questions humaines et migratoires, et aussi par la reprise d’un dialogue opérationnel sur la lutte contre le terrorisme et par nos efforts communs pour assurer la sécurité de nos deux pays», a-t-il dit, exprimant aussi son «souhait que le dialogue que nous relançons aujourd’hui puisse conduire à une reprise des échanges politiques entre nos deux gouvernements en 2022».
    On voit donc bien que le chef de la diplomatie française n’hésite pas à se mettre d’ores et déjà à l’heure de la normalisation accomplie. Partant, il ne manque pas, non plus, d’inscrire les relations entre l’Algérie et la France dans une nouvelle étape de coopération et de partenariat, bilatéral, mais aussi sur la scène régionale, notamment à travers le dossier libyen ou celui du Sahel.

    «L’Algérie est un partenaire essentiel»

    «Je veux redire, ici, que l’Algérie est un partenaire essentiel pour la France sur le plan bilatéral, mais également sur le plan régional. Nous entendons continuer à coordonner nos initiatives diplomatiques pour favoriser le processus d’une transition politique en Libye à la suite de la Conférence de Paris à laquelle le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, avait représenté le Président Tebboune», ajoutera le même responsable français.

    «Nous avons également fait le point sur la situation au Mali où l’Algérie joue un rôle important», a-t-il indiqué, soulignant que «l’engagement de l’Algérie dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation est un élément essentiel du processus de paix au Mali».

    «Je tiens à saluer cet engagement et je forme le vœu que notre dialogue se poursuive sur ce sujet», a-t-il affirmé.
    Dans le même sillage, il a indiqué que la France et l’Algérie font face ensemble à «des défis majeurs dans un environnement régional et international incertain», soulignant que les deux pays «doivent être en mesure de proposer des réponses opérationnelles aux défis que représente le terrorisme dans la région sahélienne, mais aussi l’émigration clandestine ainsi qu’aux enjeux de développement économique».

    «Sur tous ces sujets et parce que nos intérêts sont communs, notre concertation est primordiale et c’était le sens de ma présence aujourd’hui à Alger», a ajouté M. Le Drian qui s’est dit «heureux de revenir en Algérie» où «j’ai eu l’honneur et le plaisir de m’entretenir longuement avec le Président Tebboune et avec mon homologue M. Lamamra».
    Mais sans doute bien plus que les retrouvailles entre les deux chefs de la diplomatie algérienne et française, qui n’ont d’ailleurs pas cessé de se rencontrer durant les deux mois de crise entre les deux pays (sommet de l’ONU puis à la conférence sur la Libye), c’est l’audience accordée par Abdelmadjid Tebboune à Jean Yves Le Drian qui laisse entendre une avancée dans la normalisation algéro-française.

    Faut-il rappeler, à ce propos, que le président de la République avait clairement affiché son refus de faire le premier pas dans le cadre de ce processus revendiqué aussi publiquement par Emmanuel Macron.

    Par Feriel Nourine

    Reporters, 09/12/2021

    #Algérie #France #Macron #Tebboune #Mémoire #Colonisation #Mali #Sahel

  • Le Drian, réussira-t-il à relancer la relation France-Algérie?

    Le Drian, réussira-t-il à relancer la relation France-Algérie?

    Le Drian, réussira-t-il à relancer la relation France-Algérie? Emmanuel Macron, mémoire, colonialisme,

    Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian est en visite mercredi à Alger afin de « relancer la relation franco-algérienne », extrêmement complexe et tendue depuis des mois. Il s’agit d’une « visite de travail, d’évaluation et de relance des relations », a précisé le Quai d’Orsay. Le voyage, tenu secret jusqu’au dernier moment, verra Jean-Yves Le Drian rencontrer son homologue algérien Ramtane Lamamra ainsi que le président algérien Abdelmadjid Tebboune, selon cette source.

    Cette visite intervient alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis des mois. Le président Emmanuel Macron a déclenché l’ire d’Alger en octobre en accusant, selon des déclarations rapportées par le quotidien français Le Monde, le système « politico-militaire » algérien de maintenir une « rente mémorielle » autour de la guerre d’indépendance et de la France, ancienne pouvoir, et alors que Paris s’est engagé dans des travaux pour tenter d’apaiser cette question mémorielle en France.

    LE NOMBRE DE VISAS SUR LA TABLE ?
    Selon le quotidien, il s’est également interrogé sur l’existence d’une « nation algérienne » avant la colonisation française, provoquant de vives réactions dans la société algérienne. L’Algérie a alors rappelé son ambassadeur à Paris et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français ralliant le Sahel. Le président français a depuis fait part de ses « regrets » face à la polémique générée et s’est dit « fortement attaché au développement » de la relation bilatérale.

    Paris et Alger se sont également opposés après l’annonce par la France début octobre de la réduction du nombre de visas accordés à ses ressortissants, pour faire pression sur le gouvernement algérien, jugé peu coopératif sur la réadmission des Algériens expulsés de France. Alger a alors déploré une décision prise « sans concertation préalable », qui « comprend l’anomalie rédhibitoire d’avoir fait l’objet d’un battage médiatique », avant de convoquer l’ambassadeur de France en Algérie. Mi-novembre, Jean-Yves Le Drian a appelé à une relation « de confiance » et à un « partenariat ambitieux » avec l’Algérie, au-delà des « blessures » mémorielles qui peuvent « parfois » réapparaître. Mais rien ne dit que la question des visas ne sera pas mise sur la table.

    Paris-Beacon, 08/12/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Mémoire #Colonialisme #JeanYvesLeDrian #Visa

  • La France refuse de reconnaître ses crimes en Algérie

    La France refuse de reconnaître ses crimes en Algérie – colonialisme, crimes, mémoire, guerre d’Algérie,

    Messages répétés de la France pour ne pas s’excuser pour les crimes odieux commis en Algérie
    Il n’y avait aucun souvenir lié à la mémoire tragique entre l’Algérie et la France, mais c’était une station de débat politique et médiatique entre les « deux grands rivaux », et entre les Français eux-mêmes, qui ont utilisé les tragédies indicibles et les souffrances profondes des Algériens comme une substance riche dans leurs batailles politiques et électorales.

    Le 5 décembre de chaque année coïncide avec ce qu’on appelle dans l’ancienne colonie la « Journée nationale de commémoration des morts de la France pendant la guerre d’Algérie et les combats au Maroc et en France », une occasion à laquelle la présidence française avait l’habitude de prononcer une déclaration dans laquelle il exposait les sacrifices de tous ceux qui se sont battus pour la poursuite du colonialisme par la France en Algérie et chez ses voisins orientaux et occidentaux.

    Dans un communiqué diffusé par l’Elysée dans la nuit de dimanche à lundi, le président français Emmanuel Macron a défendu ce qu’il a qualifié d’ »histoire complexe » et de « mémoire combinée », près de 60 ans après la fin de la « guerre d’Algérie », comme l’appelle la littérature historique et politique en France, et la révolution de libération victorieuse, comme l’appelle la partie algérienne.

    Dans un communiqué de l’Elysée, le président français a imploré « pardon » au nom de l’Etat français, annonçant la loi de « reconnaissance et compensation » envers cette catégorie d’Algériens qui ont préféré combattre aux côtés de l’armée d’occupation française pendant la guerre de libération. .

    Macron a décrit ce qui est arrivé au « harki » pendant la guerre de libération et l’étape qui l’a suivi comme « l’histoire complexe, cette mémoire complexe, est la nôtre, à connaître et à reconnaître dans toutes ses composantes », comme il l’a dit.

    La présidence française a confirmé dans son communiqué que Macron, depuis son arrivée à l’Elysée il y a près de cinq ans, n’a pas failli, depuis le début de son mandat, à « promouvoir des œuvres liées à l’histoire et à la mémoire autour de cette période et de ses acteurs (… ), à condition qu’il soit transmis aux jeunes générations ».

    Il a ajouté à ce propos : « Depuis 2003, la France consacre le 5 décembre à ceux qui sont morts pour la France dans ces guerres de décolonisation, à ceux qui en sont revenus, à ceux qui y ont souffert et à ceux qui en souffrent encore en plus de les disparus, ainsi que les personnes qui ont dû abandonner le pays dans lequel elles sont nées », en référence aux centenaires et aux pieds noirs qui ont dû quitter l’Algérie après l’indépendance ».

    L’Elysée s’est longuement penché sur la mémoire française en Algérie, et a salué les sacrifices et les souffrances des Harkis, et les drames des pieds noirs et des centenaires dus à leur départ de leur ville natale, selon le communiqué, mais il n’a pas osé pour répondre aux demandes algériennes répétées, représentées par des excuses pour les crimes horribles de la France coloniale, qu’il a admis comme candidat aux élections présidentielles de 2017 lors de sa visite en Algérie, avant de rechuter à son retour à Paris.

    Macron, à cause des comptes électoraux, a vendu sa position, est devenu identifiable même avec les propositions de l’extrême droite, dont la dirigeante Marine Le Pen a tweeté hier à l’occasion de cet anniversaire, en écrivant sur son compte Twitter : « Ne laissons pas la France l’honneur soit bafoué à cause de la lâcheté de nos dirigeants envers les autorités algériennes ».

    Eric Ciotty, l’autre candidat de droite qui a récemment perdu la course, a profité de l’occasion pour écrire de façon provocatrice : « Non, la France n’est pas coupable de crime contre l’humanité en Algérie. Non, la France n’est pas coupable de vouloir partager le progrès du monde ».

    Mohamed Meslem

    Craintes françaises d’une responsabilité pénale pour le crime du 17 octobre 1961
    Un grand débat fait rage entre les députés français au niveau du Sénat sur la « Proposition de loi de commémoration de la répression des Algériens le 17 octobre 1961 et les jours suivants à Paris », proposition faite par des représentants du Parti socialiste et leurs alliés écologistes (gauche).

    La proposition appelle à reconnaître la responsabilité de la France dans la répression des manifestations pacifiques d’Algériens qui ont réclamé l’indépendance de leur pays à Paris le 17 octobre 1961, et à protester contre le fait de les empêcher (sans appliquer les mêmes mesures aux autres ressortissants en France) de itinérance de nuit en France. il propose également dans son deuxième article une commémoration annuelle en l’honneur des victimes de cette répression.

    Le projet, selon ce qui a été indiqué dans le texte au niveau de la commission spécialisée du Parlement français, est une « invitation symbolique et mémorielle, et non criminelle, depuis les événements survenus il y a plus de soixante ans », qui affirme que les personnes accusées de ces faits (crimes) ont été incluses dans l’amnistie instituée en 1962.

    Le projet parle de « la dissimulation de faits par tous les acteurs politiques (français), pour diverses raisons ». Cependant, au début de 1986, des travaux historiques ont commencé à exposer le caché, similaires à ceux menés par les historiens britanniques, Jim House et Neil McMaster, et les historiens français également. En plus des initiatives parlementaires et autres attribuées à l’ancien président français, François Hollande.

    Partant de ce qui précède, le projet de loi soumis à examen va à la proposition d’aller à la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans ces événements (crimes), compte tenu des violences de l’autre côté, qui ont visé la police française à propos de la responsabilité présumée du Front de libération nationale, polémique que soulèvent les Français à chaque fois que revient le débat sur les crimes de l’occupation en Algérie.

    Le projet de loi parle de « la commission d’actes illégaux de violence lors de la répression des manifestations du 17 octobre 1961 et des jours suivants », mais insiste pour éviter d’approfondir la nature et la qualification de cette répression, qui peut conduire à des poursuites pénales. et pas seulement la responsabilité politique de l’État français.

    L’obsession de ceux qui rejettent cette proposition de loi ou ont des réserves à son sujet est évoquée dans ce document, dont la copie a été vérifiée par Echorouk, avec ce qu’il a appelé « les difficultés qui l’accompagnent, qui conduiraient à de nouvelles revendications ou à l’émergence d’un course de souvenirs que nous (les Français) souhaitons tous éviter.

    Ceux qui sont hantés par ces peurs se réfèrent à des événements qui se sont déroulés en Algérie, dont les Européens (pieds noirs) ont été victimes, alors que l’accusé était l’armée française, à propos des événements qui ont eu lieu rue Larbi Ben M’hidi (anciennement la rue d’Isly) après le 19 mars 1962, et ce qui s’est passé le 5 juillet de la même année à Oran.

    Le projet de loi est toujours en discussion au niveau de la commission compétente du Sénat, et il est noté dans le document que les législateurs français, et bien que cette proposition ne réalise pas grand-chose de ce que les Algériens attendent, les législateurs français ont montré une beaucoup de prudence dans le traitement de ce dossier de peur d’être employé par l’Algérie dans la guerre de la mémoire qui fait rage entre les deux pays depuis des décennies.

    L’un des enjeux sur lequel les législateurs français se sont concentrés est d’éviter tout ce qui ouvrirait la voie à la responsabilité politique et pénale de l’État français pour les crimes commis par le colonialisme français en Algérie pour éviter la responsabilité légale exigée par les Algériens, ce qui entraîne d’autres des demandes telles que l’indemnisation des crimes et des pillages, qui ont affecté les capacités du pays pendant plus d’un siècle.

    Mohamed Meslem

    Echourouk online, 05/12/2021

    #Algérie #France #Crimes #Colonialisme #Mémoire #Génocide #Guerredalgerie #Guerredeliberation

  • Fanon-Macron : le juste et le négationniste

    Fanon-Macron : le juste et le négationniste

    Fanon-Macron : le juste et le négationniste – Algérie, France, colonialisme, mémoire, histoire,

    Encore une fois, le journal Le Monde revient à la charge sur la question de la colonisation française en Algérie. Toujours sous la plume du spécialiste maison, cette fois, ce sont certains éléments de langage qui sont avancés dans le but évident de préparer le terrain au candidat Macron pour les prochaines élections présidentielles.

    Pour le Larousse, le négationnisme est une doctrine qui nie la réalité du génocide des Juifs par les nazis, et par extension le terme s’emploie, à propos d’autres génocides ou de certains massacres à grande échelle. S’agissant du fait colonial de la France en Algérie, Macron Emmanuel, le président de la France, peut-il être qualifié d’une telle épithète. ? Rappel des faits. En février 2017, le jeune candidat à la présidentielle, encore «vierge» politiquement, sans doute par honnêteté intellectuelle qualifiait la colonisation de «crime contre l’humanité». Sans aucune ambigüité, le candidat d’En Marche estimera que la France doit présenter ses «excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels (elle a) commis ces gestes» de «barbarie» selon ses dires. Aujourd’hui au moment où il entame sa deuxième campagne électorale pour la présidentielle, le discours de Macron a changé. Le président français parle plutôt de «blessure mémorielle» qui, selon le journal Le Monde, «froisse la France et l’Algérie.»

    Cet organe de presse, qui a décidé de confier le traitement de la question mémorielle à son spécialiste maison de la question algérienne, Mustapha Kessous (auteur du film documentaire sur le hirak algérien), est revenu au devant de la scène cette semaine en publiant un nouvel épisode de la nouvelle série concoctée par les services de communication de l’Elysée. Le journaliste du Monde nous livre quelques détails sur les profils des acteurs. Il nous apprend également que sur les 18 jeunes acteurs engagés au départ, trois ont été virés des plateaux de tournage car ils ne voulaient pas débiter bêtement leur texte contenu dans le synopsis validé par la tête d’affiche.

    Après cinq mois de tournage, Cette œuvre qui se veut «historique» pour la Macronie, verra son couronnement autour d’un futur grand show à l’occasion de la campagne électorale, où la tête d’affiche abordera un grand discours sur la colonisation en général et l’équation algérienne en particulier. Que dira-t-il ? Quelle attitude adoptera-t-il ? Inutile de multiplier les questionnements puisque la réponse finale a été balancée tel un spoil par un autre acteur (ou plutôt lofteur) de la Macronie, Karim Amellal. Pompeusement désigné par le très sérieux journal Le Monde, d’ambassadeur et délégué interministériel à la Méditerranée, ce dernier annoncera qu’au final, le résultat de l’équation de la guerre d’Algérie pour Macron est «un point d’équilibre en reconnaissant la singularité de chaque mémoire sans hiérarchiser les souffrances».

    «Sans hiérarchiser les souffrances»

    Le mot (ou plus le gros mot) est lâché. Au final, la Macronie suggère de mettre sur le même pied d’égalité l’ensemble des protagonistes de la longue et douloureuse période coloniale. Macron va assumer et annoncer, ou plutôt enseigner aux jeunes français que les crimes du général Bugeaud (tiens, il aurait dû faire appel à un de ses descendants) seront comparables à la révolution menée par l’Emir Abdelkader. «L’inventeur des chambres à gaz», selon Jean Michel Aphatie et idolâtré par Zemmour pour sa stratégie génocidaire contre la population algérienne au milieu du 19e siècle, Bugeaud, tout comme Clauzel ou de Lamoricière, tous mèneront la conquête sanguinaire de la France coloniale.

    Une colonisation qui anéantira par des méthodes barbares des villages entiers ne saurait en aucun cas être comparable à une résistance face à l’oppresseur, qui n’hésite pas à avoir recours «aux enfumades, aux razzias, aux regroupements de populations», selon les propres dires de Benjamin Stora. En intégrant dans son casting un descendant de l’OAS, Macron ne trouvera aucune difficulté pour justifier le bombardement au napalm, les tortures et les exactions de l’armée française. Il va oser les comparer à la lutte politique et armée d’une population qui a pris conscience que le «fait colonial» n’était pas un fait accompli. Ironie de l’histoire, au même moment, l’Algérie et les humanistes du monde entier se remémoraient Frantz Fanon à l’occasion des soixante ans de sa disparition.

    L’auteur des Damnés de la Terre écrivait que «L’homme colonisé se libère dans et par la violence». Seul moyen selon ce Martiniquais de naissance de se libérer du joug colonial. Si le colonialisme, explique Fanon, est une pure violence, la réponse du colonisé doit être tout aussi violente. Un auteur que le président français pourrait consulter ces jours-ci. Même si sa notion de «hiérarchiser les souffrances», restera inchangée, il pourrait sans doute mieux comprendre les souffrances de ses propres citoyens français martiniquais et guadeloupéens qui ont décidé, ces jours-ci de revendiquer leur droit à une citoyenneté française pleine et entière.

    C. S.

    L’Algérie d’aujourd’hui, 05/12/2021

    #Algérie #France #Macron #Colonialisme #Mémoire

  • Réconciliation algéro-française : des propositions a Macron

    Réconciliation algéro-française : des propositions a Macron – Algérie, mémoire, colonialisme, Harkis,

    Les Les descendants de harkis, de rapatriés et combattants du FLN font des propositions a Macron
    C’est l’histoire d’un voyage intérieur. Celle d’un trajet qui mène vers des mémoires encore embrasées et des souffrances familiales restées le plus souvent silencieuses. C’est l’histoire d’un voyage dans le temps.

    Celle d’une quête personnelle de dix-huit jeunes venue épouser la longue destinée de deux pays qui s’attirent et se déchirent depuis près de soixante ans. Onze femmes et sept hommes qui ne se connaissaient pas ont accepté de faire ensemble cette traversée avec un objectif : apaiser « cette blessure mémorielle » qui froisse la France et l’Algérie, comme l’a décrit Emmanuel Macron.

    C’est ce que révèle le quotidien « Le Monde » .

    L’enjeu est lourd. Lourd de sens pour ces jeunes gens, qu’ils soient français, binationaux ou pour certains algériens. Car, même si la guerre est finie depuis 1962, Linda, Yoann, Alma, Nabil, ou encore Lina (ils ne souhaitent pas que leur nom de famille soit rendu public), qui ont entre 18 et 35 ans, portent malgré eux l’héritage de ce conflit : ils sont les petits-enfants de ces souvenirs tourmentés entre les deux pays de la Méditerranée. Leurs grands-parents ont été combattants du Front de libération nationale (FLN), militaires français, appelés, harkis ou rapatriés (pieds-noirs et juifs).

    « Enormément de bienveillance »

    Depuis juin, ce groupe – qui s’est nommé « Regards de la jeune génération sur les mémoires franco-algériennes » – échange librement et réfléchit à la manière de rapprocher toutes ces « blessures » pour le compte de l’Elysée. « Il y a eu énormément de bienveillance entre nous », assure Gautier, arrière-petit-fils d’un général putschiste, ancien chef de l’Organisation de l’armée secrète (OAS).

    Après cinq mois d’intimes discussions – que Le Monde a pu suivre –, ces jeunes devaient remettre, mardi 30 novembre, plusieurs propositions, sous forme de messages, à Emmanuel Macron, censés nourrir la réflexion du président de la République autour de « la réconciliation entre les peuples français et algérien ».

    Echourouk online, 01/12/2021

    #Algérie #France « Colonialisme #Mémoire #Réconciliation #Harkis #Macron

  • Algérie-France : Il faut un traitement d' »égal à égal »

    Algérie-France : Il faut un traitement d’ »égal à égal »

    Algérie, France, Tebboune – Algérie-France : Il faut un traitement d’ »égal à égal »

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que “le retour à la normale” des relations entre l’Algérie et la France ne se fera que sur la base d’un traitement d’”égal à égal”, alors que les deux pays passent par une période de froid consécutive aux propos du chef d’Etat français Emmanuel Macron contre l’Algérie et son histoire.

    “Le retour à la normale des relations algéro-françaises est inéluctable, mais à des conditions. L’autre partie doit comprendre que le traitement d’égal à égal n’est nullement une provocation, mais plutôt un garant de la souveraineté d’un pays, arrachée au prix de 5.630.000 de martyrs tombés au champs d’honneur entre 1830 et 1962”, a indiqué le Président Tebboune lors de son entrevue périodique avec les représentants de médias nationaux, diffusée ce vendredi 26 novembre.

    “Les relations entre les deux pays doivent désormais obéir à un traitement d’égal à égal. L’Algérie ne tolérera aucun diktat”, a ajouté le Président Tebboune qui a souligné que “l’établissement de relations avec la France ne sera pas synonyme de placement sous sa tutelle”.

    Dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, parue le 6 novembre, Tebboune a fait savoir qu’il ne fera pas “le premier pas” pour apaiser la tension entre l’Algérie et la France suite aux propos jugés graves du président Emmanuel Macron à l’égard de l’histoire algérienne, laissant entendre qu’il n’y aura pas de perspectives de dénouement, sous peu, de la crise entre les deux capitales.

    Lors d’une rencontre, le jeudi 30 septembre, avec un groupe de 18 jeunes des descendants d’acteurs de la guerre d’Algérie, de tous les bords, le président français a accusé la classe dirigeante en Algérie de vivre de la « rente mémorielle », soulignant que la dernière restriction sur les visas était justement destinée contre cette classe.

    Macron s’est pris ensuite aux institutions algériennes en soutenant que « le système algérien est fatigué et que le hirak l’a fragilisé ». Et d’ajouter, « j’ai un bon dialogue avec le président Tebboune mais je vois qu’il est pris dans un système qui est très dur », laissant entendre que Tebboune n’a pas les coudées franches.

    En réaction à ces propos, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, les a qualifié de «grave erreur».

    Par S. Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 27/11/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Colonialisme #Mémoire

  • Algérie-France : Le Drian s’exprime à nouveau

    France, Algérie, Jean-Yves Le Drian, Macron – Algérie-France : Le Drian s’exprime à nouveau

    Les relations entre l’Algérie et la France se sont fortement dégradées depuis près de deux mois, pour plusieurs raisons, parmi lesquelles, les déclarations du Président français, Emmanuel Macron…

    Ce dernier avait accusé « le système politico-militaire algérien d’entretenir une rente mémorielle en servant à son peuple une histoire officielle qui ne s’appuie pas sur des vérités ». Le Président français, dont les propos avaient été rapportés début octobre dernier par le journal Le Monde, s’était également interrogé sur l’existence de la « nation algérienne » avant la colonisation française, ce qui a déclenché la colère d’Alger, qui a rappelé son ambassadeur à Paris et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français ralliant le Sahel. Début novembre, dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le président de la République,

    Abdelmadjid Tebboune, a déclaré qu’il ne fera pas « le premier pas » pour tenter d’apaiser les tensions provoquées par des propos critiques d’Emmanuel Macron sur la nation algérienne. « Je ne serai pas celui qui fera le premier pas » « Je n’ai pas de regrets. Macron a rouvert un vieux conflit de manière totalement inutile », a indiqué le Président Tebboune. « Si Zemmour (polémiste de l’extrême droite française, ndlr) dit quelque chose comme ça, qu’importe, personne ne fait attention. Mais quand un chef d’État déclare que l’Algérie n’était pas une nation distincte, c’est très grave », a-t-il dit. « Je ne serai pas celui qui fera le premier pas », a déclaré le chef de l’État. Sinon je vais perdre tous les Algériens, il ne s’agit pas de moi, mais d’un problème national. Aucun Algérien n’accepterait que je contacte ceux qui nous ont insultés », a-t-il expliqué. « On ne touche pas à l’Histoire d’un peuple, et on n’insulte pas les Algériens », a ajouté le Président Tebboune. « Pourquoi (Emmanuel Macron) a-t-il dit ça ? Je pense que c’était pour des raisons électorales stratégiques », a-t-il estimé. « C’est le même discours que le journaliste d’extrême droite

    Éric Zemmour utilise depuis longtemps : l’Algérie n’était pas une nation, c’est la France qui en a fait une nation », a-t-il dit. Selon Tebboune, « avec cette déclaration, Macron s’est placé du côté de ceux qui justifient la colonisation ». Existe-t-il une perspective de dénouement avec la France ? l’interroge Der Spiegel. « Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger maintenant, ils devront juste faire 9 heures de vol au lieu de 4 », rétorque Tebboune, assurant toutefois qu’une « exception serait faite pour le sauvetage de personnes blessées. Mais pour tout le reste, nous ne sommes plus obligés de coopérer les uns avec les autres, c’est peut-être terminé maintenant », prévientil, accusant Macron d’avoir « porté atteinte à la dignité des Algériens ».

    Macron regrette les malentendus avec l’Algérie

    Quelques jours plus tard, le Président français avait « regretté les polémiques et les malentendus » avec l’Algérie, et assuré avoir « le plus grand respect pour la nation algérienne et son Histoire ». Le président de la République est « fortement attaché au développement de la relation entre la France et l’Algérie », a précisé un conseiller Afrique et Moyen-Orient du Président français, au cours d’un popint de presse consacré à la conférence sur la Libye organisée le 12 novembre à Paris.

    Selon le même conseiller, Emmanuel avait également invité le Président Tebboune pour prendre part à cette conférence. Si les déclarations du Président français ont été saluées par Alger, le Président Tebboune ne s’est toutefois pas rendu à Paris, pour participer à la conférence sur la Libye. ll y a été représenté par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra. Ramtane Lamamra avait indiqué que « les conditions ne sont pas réunies pour y participer personnellement à cette conférence, en dépit de son attachement (Président) au rôle actif de l’Algérie aux côtés des frères libyens ainsi qu’au règlement pacifique et démocratique souhaité de la question libyenne ».

    Paris plaide pour une « relation apaisée »

    Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est à nouveau exprimé, ce vendredi 19 novembre, sur la crise entre l’Algérie et la France. Dans un entretien publié dans le journal Le Monde, Jean-Yves Le Drian a été interrogé sur l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française. Le MAE français, qui n’a pas répondu directement, a rappelé que le Président Macron « a pris des initiatives fortes, notamment dans le domaine sensible de la mémoire et que l’Algérie et la France ont des liens ancrés dans l’histoire. »

    C’est « logique, quand on connaît notre histoire, qu’il y ait parfois des résurgences de blessures, mais il faut aller au-delà pour retrouver une relation de confiance », a-t-il dit. « C’est ce que nous souhaitons, ce que souhaite le président de la République. Il y a parfois des malentendus, mais cela n’enlève rien à l’importance que nous attachons aux relations entre nos deux pays. Il faut conserver ce lien fait de respect des souverainetés et d’une volonté commune de dépasser les contentieux pour retrouver une relation apaisée », a soutenu Le Drian. Mardi, à l’Assemblée nationale française, Le Drian a fait savoir que « des efforts ont été engagés afin de rétablir les conditions d’une relation apaisée avec l’Algérie ».

    Par : KAHINA HAMMOUDI

    Le Midi Libre, 21/11/2021

    #France #Algérie #Macron #Ledrian

  • Le Drian s’épuise à rectifier les mauvaises épreuves de Macron

    Le Drian s’épuise à rectifier les mauvaises épreuves de Macron

    France, Algérie, Jean-Yves Le Drian, Emmanuel Macron – Le Drian s’épuise à rectifier les mauvaises épreuves de Macron

    S’il est une personnalité française qui essaye de rectifier, rattraper et corriger vainement son président, c’est bien Le Drian. Notamment concernant l’Algérie. Alors que les gestes et actes de Macron enfonce le clou chaque fois plus profondément, élargissant le fossé entre Alger et Paris, le Drian, sans ignorer la passif qui alourdit les discussions et assombrit le ciel commun, tente de regarder vers demain et espérer que tout ira pour le mieux, en s’appuyant sur ce qu’il dir d’intérêts communs sur beaucoup de sujets.

    Ces tentatives de redresser la barre des rapports entre les deux pays intervient à un moment où les relations entre l’Algérie et la France se sont fortement dégradées depuis près de deux mois, pour plusieurs raisons, parmi lesquelles, les déclarations du président français, Emmanuel Macron, qui avait accusé « le système politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » en servant à son peuple une « histoire officielle » qui « ne s’appuie pas sur des vérités ».

    Le président français, dont les propos avaient été rapportés début octobre dernier par le journal Le Monde, s’était également interrogé sur l’existence de la « nation algérienne » avant la colonisation française, ce qui déclenché la colère d’Alger, qui rappelé son ambassadeur à Paris et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français ralliant le Sahel.

    Début novembre, dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand « Der Spiegel », le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré qu’il ne fera pas « le premier pas » pour tenter d’apaiser les tensions provoquées par des propos critiques d’Emmanuel Macron sur la « nation » algérienne.

    Pour faire un peu de « nettoyage » dans la macronie, Le Drian est en effet revenu, vendredi dernier, dans un entretien accordé au journal Le Monde, sur les tensions extrêmes qui caractérisent désormais l’Algérie et la France, depuis les impairs commis par le locataire de l’Elysée. Le chef de la diplomatie française s’épuise à en atténuer l’impact, en tentant de minimiser la porté de telles divergences entre deux pays dont l’histoire, la géographie et les intérêts communs « condamnent » à composer ensemble.

    Dans cet entretien, il a affirmé que la France et l’Algérie étaient liées par «liens ancrés dans l’histoire», Le Drian a, en effet, mis en avant «la volonté de la France de nouer un partenariat ambitieux avec l’Algérie, malgré les blessures mémorielles qui peuvent parfois ressurgir», a- t- indiqué. Un partenariat que le chef du Quai d’Orsay estime être «indispensable pour la stabilité de l’espace méditerranéen».

    Dans ce sens, il n’a pas manqué de saluer la position d’Alger, notamment sur la question du Sahel ; rappelant à cet effet les efforts de l’Algérie à aider le pays à sortir de la crise, soulignant que la France ne voyait «que les avantages à ce que l’Algérie s’inscrive plus fortement encore dans la mise en œuvre des accords y afférents», s’est- il félicité.

    En définitive et quand l’Algérie n’attendait pas moins que des excuses publiques et franches au dérapage politique en règle du Président Macron, la diplomatie française botte en touche, semblant plus donner l’encensoir que faire pénitence.

    Le Driant n’arrive pourtant pas à supprimer le lourd contentieux généré par Macron, même s’il estime qu’il s’agit de «résurgences de blessures» et survenant de façon «logique» eu égard à l’histoire commune entre les deux pays, selon Le Drian, ou encore à de simples «malentendus».

    Le fardeau est trop lourd même pour Le Driant, qui, il le sait, a compris que son président est parti trop loin et qu’il est difficile de rectifier tout sur le moment.

    L’Express, 21/11/2021

    #France #Algérie #Macron #Colonialisme #mémoire #Histoire

  • Algérie-France : Les relations au point mort

    Algérie, France, Emmanuel Macron – Algérie-France : Les relations au point mort

    Le Drian veut renouer les liens
    Par la voix de son chef de la diplomatie, la France reconnaît son erreur, fait amende honorable et espère renouer de meilleures relations avec l’Algérie. Pour l’heure les multiples tentatives françaises de relancer le dialogue entre les deux pays n’a pas reçu de réponse de la part de la Présidence de la République.

    En l’espace de quelques jours, le ministre français des Affaires étrangères a évoqué par deux fois la question des relations algéro-françaises, très mal en point depuis les déclarations du président Macron qui avait nié l’existence de la nation algérienne avant la colonisation et accusé l’Etat algérien de vivre de «la rente mémoriel».
    La difficile mission de M.Le Drian de renouer le fil du dialogue avec Alger l’a amené à répondre à une députée française, mardi dernier, en mettant en exergue le respect de la France à l’Histoire de l’Algérie. Un rétropédalage plus qu’évident du chef de la diplomatie française, réitéré au journal Le Monde, dans un entretien, paru hier, sur le site du quotidien français. Le ministre français des Affaires étrangères a souligné au Monde que l’Algérie et la France ont «des liens ancrés dans l’histoire.» Dans une tentative de faire oublier la sortie controversée du président Macron, M.Le Drian mise sur l’avenir économique commun entre les deux pays.

    «Nous souhaitons que le partenariat franco-algérien soit ambitieux», a-t-il dit. Selon lui, il est «logique, quand on connaît notre histoire, qu’il y ait parfois des résurgences de blessures, mais il faut dépasser cela pour retrouver une relation confiante». Et d’insister : «C’est ce que nous souhaitons, ce que souhaite le président de la République». Une manière indirecte de présenter les excuses de Macron pour son écart de langage. M.Le Drian va plus loin en affirmant qu’« il y a parfois des malentendus, mais cela n’enlève rien à l’importance que nous attachons aux relations entre nos deux pays». Comprendre que le lien entre les deux pays est plus grand que le président français en exercice. «Il faut conserver ce lien fait de respect des souverainetés et d’une volonté commune de dépasser les contentieux pour retrouver une relation apaisée», a soutenu le ministre français.

    La France semble avoir un grand besoin de renouer avec l’Algérie, notamment pour des raisons géostratégiques. Son ministre des Affaires étrangères ne s’en cache pas et évoque le traitement de la crise malienne. L’arrivée dans ce pays de la société privée russe de sécurité, Wagner, ne plaît pas à Paris qui n’a d’autres pays-partenaires sérieux dans la région que l’Algérie pour stabiliser le Mali. Ceci explique l’empressement de Paris à vouloir trouver avec Alger une possibilité de mieux gérer la crise malienne. Sur ce dossier précisément, la France voudrait enfin s’associer à Alger pour une véritable solution pacifique au conflit dans ce pays subsaharien. Le Drian reconnaît le succès diplomatique algérien à travers «la signature des accords d’Alger en 2015» sur le Mali. Il admet que «ces accords (…) restent aujourd’hui encore la base des discussions. » Et le ministre français dit ne voir «que des avantages à ce que l’Algérie s’inscrive plus fortement encore dans la mise en œuvre de ces accords».

    Ainsi, par la voix de son chef de la diplomatie, la France reconnaît son erreur, fait amende honorable et espère renouer de meilleures relations avec l’Algérie.

    Pour l’heure les multiples tentatives françaises de relancer le dialogue entre les deux pays n’a pas reçu de réponse de la part de la Présidence de la République. A ce jour, l’Algérie s’en tient à sa position, à savoir rupture des relations diplomatiques.

    Nadera Belkacemi

    Ouest Tribune, 20/11/2021

    #Algérie #France #Macron #Mémoire #Colonialisme #Histoire

  • Le parlement français approuve les indéminsations aux harkis

    Le parlement français approuve les indéminsations aux harkis

    Tags : France, Algérie, Harkis – Le parlement français approuve les indéminsations aux harkis

    La chambre basse de la France a voté un projet de loi prévoyant une compensation pour les harkis, des musulmans algériens qui ont combattu aux côtés de la France pendant la guerre d’indépendance algérienne. La loi sur les réparations, promise par le président Macron, passe désormais au Sénat.

    Les députés de l’Assemblée nationale française ont approuvé un projet de loi ouvrant la voie aux harkis et à leurs descendants pour recevoir une compensation pour la façon dont ils ont été traités à la fin de la guerre d’indépendance algérienne en 1962.

    Le président Macron a promis une telle législation lors d’un discours qu’il a prononcé en septembre, dans lequel il a également demandé pardon aux harkis et à leurs descendants après avoir été « abandonnés » par la France.

    Le projet de loi a été voté jeudi en première lecture par 46 voix (1 contre et 6 abstentions) et passe désormais au Sénat pour approbation.

    Camps sordides
    Le projet de loi a à la fois une dimension mémorielle et compensatoire.

    Sur le plan symbolique, il reconnaît « les services rendus en Algérie » par les 200 000 harkis qui ont servi comme auxiliaires dans l’armée française de 1954 à 1962 et « qui ont été abandonnés lors du processus d’indépendance ».

    Il reconnaît également les conditions « indignes » dans lesquelles vivaient quelque 90 000 harkis et leurs familles après avoir fui l’Algérie pour la France.

    Environ la moitié d’entre eux ont été contraints de vivre dans des camps sordides entourés de barbelés et dans des hameaux forestiers.

    Le projet de loi prévoit une indemnisation pour le préjudice qu’ils ont subi, avec une somme forfaitaire qui tient compte du temps qu’ils ont passé dans ces camps.

    Geneviève Darrieussecq, ministre du Souvenir et des Anciens Combattants, a insisté sur le « préjugé spécifique » des 50 000 Harkis qui ont été relégués dans « six camps », « 69 hameaux forestiers » et « plusieurs autres lieux » où ils ont été « privés de liberté ».

    Elle a qualifié cela de « particulièrement contraire à nos principes républicains ».

    Elle a reconnu qu’il y avait des « zones d’ombre, même 60 ans plus tard », et a déclaré que si des lieux de détention supplémentaires étaient identifiés, ils seraient intégrés dans le projet de loi.

    Certains députés de l’opposition avaient fait pression, sans succès, pour que les 90 000 harkis et leurs descendants puissent prétendre à une indemnisation et pas seulement ceux détenus dans des camps de transit et des hameaux forestiers.

    302 millions d’euros au total
    Un fonds de prévoyance a été créé en 2018 pour les descendants des combattants harkis, dont beaucoup sont encore aujourd’hui confrontés à la marginalisation et à la pauvreté. Quelque 50 millions d’euros ont déjà été alloués dans le projet de budget 2022 pour compléter cela.

    La facture porte sur un montant global de 302 M€, étalé sur plusieurs années.

    « Nous estimons que 6 000 demandes d’indemnisation pourraient être ouvertes à partir de 2022 », a déclaré la députée Patricia Marallès du parti au pouvoir LREM, et qui a porté le projet de loi devant le Parlement.

    Mais les réparations « n’effacent pas les souvenirs douloureux », a souligné Geneviève Darrieussecq, qui a appelé à « vérité et honneur » pour tourner l’une des « pages les plus sombres de l’histoire de France ».

    Le projet de loi contient également des mesures d’aide aux veuves d’anciens combattants Harki et prévoit une commission chargée de travailler à la collecte et à la transmission des souvenirs des familles Harki.

    En 2003, la France a célébré chaque année la Journée nationale de reconnaissance Harki le 25 septembre.

    Dans un geste symbolique, les députés ont voté jeudi pour que la date du 25 septembre soit explicitement « inscrite dans la loi ».

    RFI, 19/11/2021

    #France #Algérie #Harkis #Mémoire #Colonialisme