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Maroc : M6 lance un SOS à Isaac Herzog
Maroc, Israël, normalisation, Algérie, Sahara Occidental, #Maroc, #Algérie, #SaharaOccidental, #Israël,IL CHERCHE REFUGE AUPRÈS DE SON PARRAIN SIONISTE : M6 lance un SOS à Isaac HerzogMohammed VI veut aller jusqu’au bout dans les relations officialisées entre le royaume du Maroc et l’entité sioniste depuis le deal triangulaire conclu le 10 décembre 2020. Et la dernière visite du MAE israélien « couronnée » par l’ouverture du bureau de sa représentation à Rabat a donné le ton à un rapprochement durable et stratégique, dont le Maroc est offert sur un plateau pour jouer carte du fauteur de troubles dans la région. Les derniers incendies en Algérie attestent du complot mis à exécution.C’est visiblement la lune de miel entre les deux alliés, bien que dans une lettre adressée hier au président israélien Isaac Herzog, M6 ne semble pas du tout rassuré. Il semble chercher une espèce de garantie de la part de son parrain sioniste pour service rendu. Le Roi a-t-il peur d’être lâché maintenant qu’il a engagé son pays dans une aventure hasardeuse qui le pousse de plus en plus dans ses derniers retranchements ? N’a-t-il pas éprouvé cette même peur le jour du départ de Trump de la Maison Blanche, celui qui lui a fait croire à une reconnaissance de la « marocanité » du Sahara occidental ?Ainsi, dans une lettre expédiée au président de l’entité sioniste, M6 appelle son allié haut placé à l’effet de pérenniser les relations maroco-israéliennes sous le prétexte farfelu de « promouvoir la paix » dans la région. Le Roi semble même satisfait de ce qui a été accompli jusque-là dans l’agenda élaboré pour des objectifs que l’on sait géostratégiques. Plus profitable à Israël qu’à son servile en tout cas. Or, ce que deux régimes d’essence coloniale appellent « paix » se voit visible chaque jour que Dieu fait au Sahara occidental et en Palestine, dont les peuples sont réprimés dans la violence et le sang dans leurs propres territoires. « Je me réjouis des mesures prises pour la reprise des contacts entre nos deux pays. Je suis convaincu que nous allons pérenniser cet élan afin de promouvoir les perspectives de paix pour tous les peuples de la région », a écrit M6 dans sa réponse à une missive d’Isaac Herzog remise récemment lors de la visite du Mae israélien à Rabat.Même lorsque les deux alliés se sont engagés à l’ouverture de représentations diplomatiques et à l’échange de visites officielles de haut rang, incluant probablement son propre déplacement à Israël, M6 dit, dans sa lettre, espérer que le « renouvellement des liens entre les pays encouragera la paix régionale ».Acculé dans sa politique expansionniste au Sahara occidental au moment où l’actuelle administration américaine prenne ses distances avec l’héritage empoisonné de Trump, le Maroc continue à s’en prendre à l’Algérie et les récents incendies criminels et meurtriers déclenchés à travers le pays jettent la lumière sur le soutien du Royaume assumé publiquement à un prétendu droit du « peuple Kabyle » à l’autodétermination.En jouant avec le feu, le Maroc s’est rendu coupable d’un acte dangereux pour la stabilité dans la région et lequel ne passera pas sans riposte de la part de son voisin immédiat. Il y a aussi le scandale Pegasus, dont le Makhzen est accablé dans ses pratiques d’espionnage à grande échelle. Une « prouesse » funeste accomplie par les services marocains pour satisfaire l’allié sioniste érigé désormais en tuteur du Maroc.D’autre part, M6, en qualité de président du Comité Al-Qods chargé de veiller sur les lieux saints de l’Islam dans la vieille cité, joue également sale jeu sur ce front. D’ailleurs, dans sa lettre, il a fait abstraction de la question au moment où le peuple palestinien continue à subir subissait il y a quelques mois la répression féroce des forces israéliennes dans la ville d’Al-Qods.Au plan interne aussi, le Maroc n’a pas échappé à la pression populaire montée en front contre la normalisation, alors que la mal-vie gagne de plus en plus de couches sociales dans le Royaume.In fine, en s’adressant au président de l’entité sioniste, M6 cherche avant tout à sauver son régime et à faire sortir son royaume du bourbier dont lequel il s’est enlisé.Farid GuellilLe Courrier d’Algérie, 21/08/2021 -
Maroc-Israël : coûts et bénéfices de la normalisation
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Aziz Chahir
Si la normalisation avec Israël peut appuyer la position marocaine sur le Sahara occidental, elle pourrait aussi, à terme, nourrir les radicalismes de tous bords
Huit mois après la signature de l’accord tripartite entre le Maroc, les États-Unis et Israël, selon lequel l’ex-président américain, Donald Trump, reconnaît la marocanité du Sahara occidental, le régime marocain a été acculé à manifester davantage son engagement dans le processus de normalisation avec Israël.
L’heure de vérité a enfin sonné. Après les Émirats arabes unis (EAU), Bahreïn et le Soudan, le Maroc a été appelé à sortir de sa réserve en reconnaissant officiellement la représentation diplomatique d’Israël dans le royaume chérifien.
C’est donc dans un contexte bien particulier que s’inscrit la visite récente du chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid dans le royaume. Après avoir inauguré le bureau de liaison israélien au Maroc, le ministre israélien des Affaires étrangères s’est lancé dans une campagne de communication savamment orchestrée par le Palais.
Sous haute surveillance sécuritaire, il s’est rendu à Casablanca pour renouer avec la communauté marocaine de confession juive, la plus importante dans le monde arabe puisqu’elle compte environ 3 000 personnes, notamment en déjeunant avec quelques-uns de ses représentants dans un restaurant branché de la capitale économique.
Pour la petite histoire, le restaurant, qui appartient à la fille de Jamaï, un magnat marocain de l’immobilier proche du sérail, se nomme « Milk and Honey » (lait et miel), un nom renvoyant à un vieil adage populaire marocain qui, pour témoigner de l’entente parfaite entre deux personnes, assimile leur relation au mélange exquis des deux aliments (bhal assman ‘ala la’ssal).
La délégation israélienne a tenu à souligner l’ancrage culturel des juifs dans le royaume en se donnant en spectacle dans un climat de méfiance : formules de courtoisie en darija (dialecte marocain) à n’en pas finir, thé à la menthe et cornes de gazelle à volonté, séances de photos scrupuleusement organisées avec la population, etc.
Tout laisserait donc penser que la visite des officiels israéliens s’est déroulée dans une atmosphère conviviale. Mais cette communication minutieusement élaborée cache mal l’atmosphère délétère nourrie par la peur de voir resurgir, à tout moment, des projets d’attentats anti-normalisation avec Israël.
Des mesures sécuritaires drastiques ont d’ailleurs été mises en œuvre, notamment lors du déplacement de la délégation israélienne près de la médina, où se trouve le fameux mellah (ancien quartier juif).
Alliance maroco-israélienne en Afrique
Au-delà de toute cette propagande, on peut se demander quels dividendes Israël compte tirer de cette normalisation.
D’abord, Israël peut se targuer d’avoir su faire adhérer le monarque alaouite, qui se présente comme le détenteur d’un leadership religieux dans le monde sunnite et qui préside le Comité Al-Qods, à la normalisation.
Il est évident qu’Israël va aussi essayer de s’adosser au Maroc afin d’assurer à terme un déploiement géostratégique en Afrique, déjà massivement investi par Mohammed VI.
Dans les faits, il est très probable que c’est en partie grâce au soutien du monarque qu’Israël a su retrouver son statut d’observateur (perdu en 2002) au sein de l’Union africaine (UA), historiquement favorable à la cause palestinienne. Une manœuvre décriée par Alger, qui s’oppose fermement à la normalisation avec Israël et encore plus à son retour de près ou de loin à l’UA.
Dans le but d’éviter une nouvelle exacerbation des tensions dans la région, l’administration Biden a effectué des visites éclair au Maroc et en Algérie.
Mais les déclarations du représentant du département d’État américain n’ont pas été du goût du régime marocain. Et pour cause, l’administration Biden chercherait à faire comprendre à Alger que les manœuvres maroco-israéliennes en Afrique sont dans le viseur de la Maison-Blanche.
Vu sous cet angle, les propos de Mohammed VI, lors de son dernier discours du Trône, appelant notamment le président algérien à « œuvrer à un dialogue entre les deux pays », ne pourraient être qu’un écran de fumée visant à dissimuler les ambitions réelles du pouvoir marocain de s’accaparer un leadership régional, en tablant sur une alliance avec Israël, au sein de l’UA notamment.
Pressions sur le royaume
Et côté marocain, quels dividendes sont attendus ?
Au chapitre économique, la propagande évoque un flux sans précédent d’investissements israéliens vers le royaume. Un engouement à nuancer : le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël n’aura pas, à terme, un impact considérable sur l’économie marocaine en crise.
Le royaume n’est que le cinquième partenaire économique d’Israël en Afrique, loin derrière l’Égypte, la Mauritanie, l’Éthiopie, l’Ouganda et le Ghana. De plus, l’augmentation potentielle des flux commerciaux ne dépassera pas, selon les officiels israéliens, les 500 millions de dollars.
Pour le moment, l’heure est à l’euphorie avec le lancement de lignes aériennes commerciales directes entre les deux pays : certes, des touristes israéliens se sont rendus à Marrakech et à Casablanca, mais il s’agit de groupes restreints venant, en grande partie, visiter des tombes de rabbins.
Malgré les relations historiques et culturelles indéniables entre les Marocains et les juifs, les tensions politiques et sécuritaires actuelles dans la région ne sauraient encourager les investisseurs israéliens et encore moins les touristes à miser sur la destination Maroc.
Rabat ambitionne aussi de bénéficier davantage des réseaux d’influence israéliens, qui ont déjà été déterminants pour pousser l’ex-président Trump à proclamer la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara occidental en échange de la normalisation entre le Maroc et Israël.
Là encore, cette ambition est à nuancer : pour Israël, il est hors de question de relâcher la pression sur le royaume, même après l’ouverture prochaine d’ambassades dans les deux pays. Les responsables israéliens travaillent d’arrache-pied – c’était déjà le cas sous le gouvernement de Netanyahou – sur le projet d’une visite royale en Israël. Tout récemment, le président israélien Isaac Herzog a d’ailleurs invité Mohammed VI à se rendre dans le pays.
Ce rapprochement pourrait aussi compromettre le rôle du roi en tant que président du Comité Al-Qods. À chaque fois que sera soulevée la question du statut de Jérusalem ou des provocations régulières des colons israéliens à l’encontre des Palestiniens résidant à Jérusalem, le monarque pourrait être interpellé.
Rappelons que la visite de Yaïr Lapid au Maroc a coïncidé avec la décision secrète d’Israël d’avancer dans la construction d’une nouvelle rampe reliant le mur des Lamentations à l’esplanade des Mosquées et au dôme du Rocher.
Entre-temps, Israël n’a pas encore envisagé d’ouvrir un consulat au Sahara occidental, au même titre d’ailleurs que l’administration Biden, qui reste pour le moins évasive sur la question.
Le secrétaire d’État adjoint pour le Proche-Orient Joey Hood, en visite au Maroc fin juillet, a plutôt évoqué, au grand dam de la diplomatie marocaine, « une solution au conflit saharien dans le cadre de l’ONU et en concertation avec tous les protagonistes ». Deux jours après, lors de sa visite en Algérie, l’adjoint du secrétaire d’État américain Antony Blinken a mis l’accent sur « le dialogue stratégique et l’importance de l’alliance entre les États-Unis et l’Algérie dans la région ».
Vraisemblablement, la volonté de l’administration Biden était avant tout d’assurer la préservation des rapports de force existant entre Rabat et Alger.
Au chapitre sécuritaire, il est vrai que la normalisation pourrait consolider la coopération entre les deux pays, en garantissant notamment la protection de la monarchie et la stabilisation du régime en cas de recrudescence des protestations sociales.
Mais dans les faits, cette coopération sécuritaire a toujours existé – Hassan II avait été accusé de proximité avec les services de renseignement israéliens.
En rétablissement les relations diplomatiques avec Israël, le roi Mohammed VI s’inscrit inexorablement dans la continuité de la politique de son père, voire même au-delà, à en croire les révélations sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus.
Selon les données partagées par Forbidden Stories et Amnesty International avec Le Monde, Rabat serait en effet l’un des plus gros utilisateurs du logiciel puisque plus de 6 000 numéros de téléphone appartenant à des responsables politiques – dont Emmanuel Macron ! –, des militaires, des chefs de services de renseignement, des hauts fonctionnaires, des diplomates étrangers en poste ou des militants politiques ont été ciblés par le Maroc.
Du rôle des islamistes
Enfin – et c’est sur ce point que le coût politique de la normalisation pourrait être le plus élevé –, la normalisation entre le Maroc et Israël pourrait nourrir à terme la radicalisation de la protestation, notamment dans les rangs des forces vives propalestiniennes et surtout parmi les mouvances islamistes dites « modérées », à l’instar du Parti de la justice et du développement (PJD), à la tête du gouvernement depuis 2011.
Dépêché par le Palais pour signer solennellement les accords instituant le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, fin 2020, le chef du gouvernement issu du PJD, Saâdeddine el-Othmani, s’est fait remarquer par son absence lors de la visite de Yaïr Lapid – le roi n’ayant apparemment pas jugé opportun qu’il soit présent.
Le chef du gouvernement avait d’ailleurs fait l’objet de critiques acerbes de la part de son parti, notamment par sa jeunesse, ainsi que par le Mouvement unicité et réforme (MUR, aile prédicatrice du PJD), pour avoir joué le jeu du makhzen (pouvoir royal) en cautionnant la normalisation avec Israël.
Quelques mois après, le pouvoir avait décidé d’impliquer davantage le PJD, en lui confiant la mission d’approcher le mouvement islamiste palestinien Hamas. Et c’est le chef du gouvernement qui a été chargé d’accueillir en juin son leader Ismaël Haniyeh.
Cette configuration, dans laquelle le PJD semble engagé par le Palais pour baliser une « médiation secrète » diligentée par le roi avec les parties palestiniennes, pourrait toutefois rapidement évoluer.
Imaginer que le PJD bascule dans l’opposition, sous la pression considérable de l’establishment, après le scrutin législatif prévu le 8 septembre prochain, est une hypothèse très sérieuse. En tant que leaders de l’opposition au Parlement, ses membres pourraient aussi canaliser la protestation populaire, surtout celle revendiquant l’abolition de tout processus de normalisation entre le Maroc et Israël.
Middle East Eye, 18/08/2021
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Maroc : Une fin de mission imminente pour le gouvernement du PJD
Maroc, PJD, Israël, normalisation, islamistes, Palestine, #Maroc, #Israël, #Palestine,LE GOUVERNEMENT MAROCAIN DE L’ISLAMISTE EL-OTHMANI : Une fin de mission imminenteLe chef du gouvernement marocain, Saâdeddine el-Othmani, est en train de nager dans un océan de contradictions.La cohabitation qu’il voulait exploiter pour emmener le palais royal à adhérer à ses thèses semble voler en éclats depuis la normalisation des relations de son pays avec l’Entité sioniste. Le journaliste marocain en exil, Ali Lamrabet, a indiqué, dans un article publié sur le média en ligne, qu’El-othmani se livre, depuis l’annonce de la visite du chef de la diplomatie israélienne a un véritable exercice de funambule pour ne pas froisser les donneurs d’ordres du palais et pour ne pas se mettre sur le dos les soutiens à la cause palestinienne, aussi bien au Maroc qu’ailleurs.En refusant de recevoir Yaïr Lapid, El-othmani donne la preuve qu’en avalisant les accords de normalisation avec Israël, il n’avait fait qu’obtempérer à un ordre venu des véritables détenteurs du pouvoir au Maroc. Aujourd’hui, son parti, le PJD (parti justice et développement), trainera comme un boulet l’acte de normalisation que son parlement a débattu et que son chef du gouvernement a béni en signant l’acte de soumission à l’État hébreu.Le Maroc donne aujourd’hui l’image d’un pays géré par un système bicéphale: un gouvernement issu de la volonté des décideurs et un palais royal qui détient, au nom des intérêts suprêmes du pays, le véritable pouvoir.Dans son article, Ali Lamrabet apporte les preuves de la duplicité du chef du gouvernement marocain en affirmant que « le refus d’El-Othmani de recevoir Lapid signifie-t-il que cette la mobilisation (derrière le commandeur des croyants ndlr), n’est plus à l’ordre du jour ? Si le chef du gouvernement marocain soutient la lutte des Palestiniens et le fait toujours savoir à coup de communiqués, il n’a pas la force de faire taire la voix officielle israélienne au Maroc, en l’occurrence le chef du bureau de liaison israélien à Rabat, David Govrin qui dit tout le mal qu’il pense des Palestiniens et de leurs soutiens au Maroc.Au lieu de le rappeler, El-Othmani préfère se taire, conscient qu’il ne serait pas soutenu par les vrais détenteurs du pouvoir, le palais royal ». Partant des principes fondateurs du PJD, sa cohabitation avec les détenteurs du véritable pouvoir au Maroc semble vouée à l’échec. Mais El-othmani, en fin calculateur, tente de l’entretenir au prix de mille et un reniements. Sa base s’est considérablement affaiblie depuis la signature des accords de normalisation des relations diplomatiques avec l’État hébreux et la vague de répression menée par son ministre de l’Intérieur contre tous ceux qui ont dénoncé cette initiative du Makhzen et le palais royal.Il y a lieu de rappeler également que le gouvernement islamiste, qui part du principe de la « Real politik » pour justifier son soutien au rapprochement avec Tel Aviv, semble également pris dans le caniveau de la politique d’occupation du Sahara occidental et des nombreuses réactions hostiles qu’elle soulève à travers le monde. Il n’est pas exclu de voir M6 prononcer, dans les prochains jours, la dissolution du parlement et actionner le clap de fin de mission pour El-othmani qui a été utilisé pour la sale besogne et qui se verra jeté comme une vulgaire chaussette trouée.Slimane B.Le Courrier d’Algérie, 12/08/2021 -
Normalisation partielle : L’acte équilibriste du Maroc
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Par Yasmina Abouzzohour
Après les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan, le Maroc est devenu le quatrième pays de la région MENA à normaliser ses relations avec Israël en 2020. En échange de la reprise des liens avec Tel Aviv, Rabat a bénéficié d’importants accords sécuritaires et financiers avec les États-Unis et a assuré la reconnaissance de la souveraineté du royaume sur le Sahara occidental. Cet article explore les politiques nationales, régionales et internationales qui ont déterminé l’approche du royaume et évalue la façon dont le royaume a navigué entre des pressions concurrentes.
Le 10 décembre 2020, le Maroc est devenu le dernier pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) à annoncer qu’il normaliserait partiellement ses liens avec Israël dans le cadre d’un accord négocié par l’administration Trump. En échange de la reprise de certains liens, mais pas de tous, avec Tel Aviv, Rabat a bénéficié d’importants accords sécuritaires et financiers avec les États-Unis et a assuré la reconnaissance de la souveraineté du royaume sur le Sahara occidental. Fugitivement critiqué par certains acteurs dans le pays et à l’étranger, cet accord est revenu sur le devant de la scène à la suite des attaques israéliennes contre Jérusalem et Gaza en mai 2021. Ces attaques ont poussé des milliers de Marocains à exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien par des manifestations et des campagnes sur les médias sociaux. Elles ont également mis en lumière le fossé entre les États de la région MENA qui ont normalisé et ceux qui ne l’ont pas fait, montrant clairement qu’il est désormais plus difficile que d’habitude pour eux de s’unifier autour de cette question. Enfin, à la suite des attentats, Israël et les États-Unis surveilleront de près tout signe de rétractation de l’accord.
En conséquence, le régime marocain cherche à trouver un équilibre entre le développement de sa relation naissante avec Israël et le maintien de son soutien à la cause palestinienne. Il a déjà proclamé à plusieurs reprises que sa position sur le conflit israélo-palestinien reste inchangée. Le régime a également autorisé le principal parti politique du pays à s’entretenir avec un dirigeant du Hamas. Enfin, il a envoyé de l’aide à la Palestine par le biais de dons directs ainsi que par l’intermédiaire de l’Agence Bayt Mal Al-Quds Acharif – une institution financière principalement financée par le Maroc qui se concentre sur le travail humanitaire et social à Jérusalem. Dans le même temps, les décideurs marocains ont exprimé une volonté politique de développer davantage les relations avec Israël, dont le ministre des affaires étrangères doit se rendre dans le royaume en août. Ils ont également avancé dans leurs projets de normalisation, notamment en autorisant l’ouverture d’un bureau de liaison israélien sur le sol marocain et l’établissement de vols directs vers Marrakech par les compagnies aériennes israéliennes. Ce jeu d’équilibriste permet au régime d’apaiser les acteurs nationaux et régionaux sans s’aliéner Israël et les États-Unis, tout en augmentant son importance stratégique sur la scène mondiale.
L’anatomie d’un accord
La normalisation partielle du Maroc avec Israël est largement considérée comme un accord de contrepartie en échange de plusieurs accords sécuritaires et financiers avec les États-Unis, ainsi que de la reconnaissance par ces derniers de la souveraineté du royaume sur le Sahara occidental (sur laquelle l’administration Biden ne reviendra pas, selon les médias citant des sources internes à l’administration). Plus précisément, le régime marocain s’est engagé à reprendre des liens diplomatiques partiels, à établir des vols directs de et vers Tel Aviv, à ouvrir des bureaux de liaison dans les deux pays (comme ceux qui existaient avant 2002) et à coopérer sur les fronts économique et technologique. L’accord n’a pas entraîné l’ouverture d’une ambassade marocaine en Israël ni une normalisation complète (c’est-à-dire l’établissement de relations diplomatiques complètes). Les accords de sécurité avec les États-Unis comprennent une vente d’armes potentielle d’un milliard de dollars qui a été bloquée par le Congrès en attendant d’être examinée, mais que l’administration Biden maintiendra probablement selon les experts. En outre, les États-Unis ont promis une aide de 3 milliards de dollars pour des projets du secteur privé au Maroc.
Le royaume pourrait également bénéficier financièrement de liens plus étroits avec Israël en termes de commerce et d’investissement, ainsi que dans des secteurs clés tels que la technologie, l’eau, l’énergie et l’agriculture. La normalisation partielle pourrait également stimuler les recettes touristiques du Maroc, qui ont diminué en raison de la pandémie mondiale, car elle pourrait encourager davantage d’Israéliens à visiter le royaume. Certains s’attendent à ce que le nombre annuel de touristes israéliens au Maroc passe d’environ 50 000 à 200 000. Le commerce annuel pourrait augmenter de 500 millions de dollars.
Réactions intérieures
La décision de normaliser partiellement les liens avec Israël a été prise par le régime, qui décide de la politique étrangère du pays. Le gouvernement élu n’a pas été impliqué dans le processus de décision ; en fait, la question n’a pas été discutée au parlement. Moins de deux semaines après l’annonce de l’accord, une délégation américano-israélienne s’est rendue au Maroc pour signer la déclaration, codifiant leurs nouveaux liens. L’événement a été présidé par le roi Mohammed VI et s’est déroulé en présence du ministre des affaires étrangères, d’un conseiller royal et du Premier ministre Saaddedine El Othmani du Parti de la justice et du développement (PJD).
Pourtant, le PJD, qui dirige actuellement le gouvernement, rejette depuis longtemps toute forme de normalisation avec Israël ; sa branche jeunesse le fait toujours activement. Le Premier ministre, qui avait rédigé en 1996 un article qualifiant la normalisation de génocide civilisationnel, avait exprimé une opposition farouche au développement des liens avec Israël pas plus tard qu’en août 2020. Immédiatement après l’annonce de l’accord, le PJD a publié une déclaration dans laquelle il réaffirme que ses positions « sont fermes à l’égard de l’occupation sioniste et des crimes qu’elle commet contre le peuple palestinien, notamment le meurtre, le déplacement et la profanation de lieux saints ». Le parti a également condamné les attaques d’Israël contre Jérusalem en mai 2021 et a exprimé son soutien inconditionnel à la cause palestinienne. Certains membres du PJD ont même demandé la fermeture du bureau de liaison israélien récemment ouvert à Rabat. Pourtant, certains membres du PJD ne se sont pas initialement opposés à l’accord. L’ancien Premier ministre Abdelilah Benkirane avait exprimé son soutien à la normalisation en décembre 2020 et défendu la signature de l’accord par El Othmani. Cependant, Benkirane a ensuite réaffirmé la position anti-normalisation du PJD en février 2021, affirmant que cette position ne changerait pas « sous la pression ». Il a également souligné que la normalisation était « décidée par l’État que le roi dirige et non par le Parti de la justice et du développement. »
En dehors du PJD, Nabila Mounib -secrétaire générale du Parti socialiste unifié- a critiqué le caractère de contrepartie de l’accord de décembre 2020, estimant que le Maroc n’avait pas besoin de normaliser pour légitimer sa revendication territoriale. Abderrahman Benameur – une importante figure socialiste et un dirigeant du Parti de l’avant-garde démocratique socialiste – a exigé la révocation de ce qu’il considère comme un « accord illégitime » et a participé à un sit-in contre la normalisation en mars 2021. Toutefois, si certaines personnalités politiques ont exprimé leur mécontentement à l’égard de la normalisation, d’autres ont exprimé leur soutien à la décision du régime. Par exemple, Nabil Benabdellah- le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme- a soutenu l’accord en décembre 2020, arguant qu’il ne faisait que codifier les liens existants.
Au niveau de la population, la normalisation n’a initialement pas été bien accueillie par beaucoup. Après l’annonce de décembre 2020, des manifestations répétées ont éclaté pour soutenir la cause palestinienne ou s’opposer à la normalisation. Cela a incité les autorités à interdire ces rassemblements avant de finalement les autoriser après les attaques israéliennes de mai 2021. Le 30 mars, malgré l’interdiction des manifestations, les Marocains de Rabat sont descendus dans la rue en solidarité avec les Palestiniens lors de la commémoration de la Journée de la terre. Plus récemment, des manifestations spontanées ont eu lieu dans 46 villes marocaines, déclenchées par la violence israélienne à Jérusalem et à Gaza. Dans la capitale, Rabat, des centaines de personnes ont protesté devant le bâtiment du parlement. À peu près au même moment, des manifestations plus importantes ont éclaté dans des quartiers populaires de Casablanca. À Marrakech, une destination touristique majeure, environ 3 000 personnes ont participé aux manifestations. Dans l’ensemble, de nombreux manifestants ont exprimé leur solidarité avec les Palestiniens, tandis que d’autres ont exigé que le régime annule purement et simplement la normalisation. Par ailleurs, avant même que le royaume ne se normalise partiellement avec Israël, des centaines de Marocains ont participé à des manifestations contre la normalisation organisées par des organisations marocaines de défense des droits de l’homme lorsque les Émirats arabes unis et Bahreïn ont signé les accords d’Abraham ; certains manifestants ont qualifié les deux pays du Golfe de « traîtres ».
Cependant, l’opinion publique récente du Baromètre arabe montre que le nombre de Marocains favorables à la normalisation a considérablement augmenté. Entre mars et avril 2021, 41 % des Marocains interrogés étaient favorables à l’accord du Maroc avec les États-Unis et Israël. En comparaison, en octobre 2020, 91 % des Marocains interrogés n’étaient pas favorables aux accords de normalisation entre Israël et les Émirats arabes unis et Bahreïn, tandis que 87 % ne pensaient pas qu’il serait bénéfique pour la région arabe que certains pays coordonnent leurs politiques étrangères avec Israël. Cette augmentation du soutien peut être attribuée à la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Cependant, malgré une augmentation du soutien à la normalisation, la majorité des Marocains interrogés (59 %) reste contre la normalisation.
Réaffirmer le rôle de médiateur
Compte tenu des opinions sur la normalisation et l’occupation israélienne dans le pays et dans la région, le régime marocain se trouve actuellement dans une position délicate. Jusqu’à présent, il a cherché à apaiser la population, à maintenir son image de régime pro-palestinien dans la région et à l’intérieur du pays, et à faire comprendre à Israël et aux États-Unis qu’il ne se retirera pas de l’accord. En maintenant cet équilibre, les décideurs visent à éviter les troubles intérieurs, à contenir les critiques régionales et à récolter les avantages sécuritaires et financiers de la normalisation. Cela peut également permettre au régime de renforcer son image sur la scène mondiale en tant qu’acteur régional crédible.
Le monarque lui-même s’est attelé aux deux premières tâches – apaisement national et régional – après les attentats de mai. Il a ordonné que 40 tonnes d’aide soient livrées à la Cisjordanie et à Gaza par avion militaire, notamment des médicaments, des denrées alimentaires et des couvertures, une mesure saluée par plusieurs personnalités palestiniennes et jordaniennes. Le roi a également critiqué les violences israéliennes à Jérusalem et à Gaza qu’il considère comme « un acte inadmissible susceptible d’attiser les tensions », et a réitéré la « solidarité permanente » du royaume avec le peuple palestinien dont la cause est au premier rang des préoccupations du Maroc. Ces propos sont conformes à la communication étatique de décembre 2020. Ensuite, le monarque avait appelé le président Mahmoud Abbas et réitéré son soutien continu à une solution à deux États et s’était engagé à ce que son régime utilise sa nouvelle position pour servir de médiateur entre Palestiniens et Israéliens. En fait, dans ce qui était probablement une tentative de se positionner comme un médiateur fiable entre Israël, le Hamas et l’Autorité palestinienne, le régime a permis au PJD d’inviter le chef du Hamas Ismail Haniyeh à Rabat à la mi-juin. Le monarque a également organisé un dîner pour Haniyeh, qui a ensuite salué les efforts marocains pour soutenir la cause palestinienne.
Si le Maroc devait véritablement poursuivre le rôle de médiateur entre Israël et la Palestine, il construirait son image d’acteur crédible et neutre au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) et retrouverait une partie de l’importance stratégique qu’il avait vis-à-vis des États-Unis entre les années 1960 et 1990. En effet, sous le règne de feu le roi Hassan II, le Maroc a joué un rôle dans le processus de paix entre les Israéliens et les Palestiniens, ainsi qu’entre Israël et divers États de la région MENA, notamment l’Égypte d’Anwar Sadat dans les années 1970. Hassan II a cherché à faciliter plutôt qu’à négocier ; et son régime a encouragé les acteurs des deux parties à établir un contact direct et leur a permis de se rencontrer secrètement sur le sol marocain pour des négociations. Il a également contribué à l’accord d’Oslo et au traité de paix jordanien.
La réadoption du rôle de médiateur serait également conforme à la récente réorientation de la politique étrangère du royaume. Au cours des dix dernières années, le régime a diversifié sa base d’alliances en s’éloignant de sa dépendance excessive à l’égard de l’Europe. Les décideurs ont tissé des liens plus étroits avec les pays du Golfe, rétabli et intensifié sa présence en Afrique subsaharienne et se sont ouverts à des partenaires non traditionnels tels que la Chine. Le régime s’est également attaché à jouer le rôle de médiateur dans la crise libyenne et s’est positionné comme un pourvoyeur de stabilité au Sahel. Le rétablissement des liens avec Israël et la contribution potentielle à la paix entre les Palestiniens et les Israéliens renforceraient davantage la position du Maroc, en particulier pour les États-Unis. Plus important encore, cela aiderait le régime dans son objectif de s’établir davantage comme un acteur indépendant, un partenaire fort, et un fournisseur de stabilité et médiateur crédible et clé dans la région MENA.
Perspectives : Trouver un terrain d’entente
La violence israélienne à Jérusalem et à Gaza a déclenché un tollé général et alimenté des protestations dans le monde entier, y compris au Maroc. Mais qu’est-ce que cela a changé dans l’approche du royaume ? Pas grand-chose. Le régime est actuellement dans une position sûre, et le roi Mohammed VI ne contrôle pas seulement la politique étrangère du royaume, mais il est aussi son acteur politique le plus important et le plus puissant, vénéré par la majorité des dirigeants politiques et soutenu par des institutions solides. Les récentes manifestations pro-palestiniennes et anti-normalisation à travers le pays ne représentent qu’une petite menace pour le régime ; elles ne sont pas suffisantes pour le faire changer de voie. Et bien que les données sur l’opinion publique aient constamment montré que les Marocains sont majoritairement favorables à la Palestine, il est peu probable que la cause palestinienne mobilise une grande partie de la population (ce sont plutôt les difficultés socio-économiques qui déclencheraient une telle réaction à l’avenir). Cela signifie que le régime poursuivra ses objectifs clairs et ambitieux en matière de politique étrangère malgré un mécontentement mineur à l’intérieur du pays.
Sur le plan régional, l’établissement de liens plus étroits avec Israël ne nuira pas substantiellement au régime marocain. Il est vrai que l’accord a suscité de vives critiques de la part de l’Algérie voisine ainsi que de l’Iran, et qu’il fait du Maroc le seul État du Maghreb à avoir normalisé ses relations. Cependant, peu de dirigeants ont ouvertement critiqué la décision. Ceux qui l’ont fait en raison de leurs propres liens tendus avec Israël ne sont pas des partenaires importants pour le royaume. En revanche, de nombreux pays qui comptent pour le régime ont salué l’accord. C’est notamment le cas de plusieurs États du Golfe qui apportent au Maroc un soutien financier et un appui dans les forums régionaux. En effet, l’ouverture du royaume vers Israël semble l’avoir rapproché des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, qui s’étaient montrés hostiles aux décideurs marocains dans un passé récent en raison de leur relation amicale avec le Qatar.
Dans l’ensemble, la normalisation a été un mouvement stratégique qui s’est avéré payant pour le régime. Le roi Mohammed VI, qui est également président du Comité Al-Quds (un comité placé sous les auspices de l’Organisation de la coopération islamique et chargé de discuter et de mettre en œuvre les résolutions relatives au conflit israélo-arabe), cherchera probablement à trouver un terrain d’entente, en maintenant une position modérée qui n’aggravera pas les tensions à l’intérieur du pays et n’aliénera pas les acteurs clés à l’étranger. L’approfondissement des liens avec Israël, en plus de fournir au Maroc le soutien des États-Unis, entraînera des gains financiers importants. Il permettra également au régime marocain de renforcer sa réputation sur la scène internationale et de se positionner en tant qu’acteur régional plus fort, en particulier s’il parvient à trouver un équilibre et à se présenter comme ni anti ni pro-Israël.
Arab reform Initiative, 10/08/2021
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Israël : Pas d’ambassade au Maroc
Maroc, Israël, #Maroc, #Israël, normalisation, bureai de liaison,
Lapid se rend au Maroc dans le cadre de la visite la plus importante depuis le rétablissement des liens
Le ministre des affaires étrangères ouvre une mission diplomatique à Rabat et rencontre son homologue marocain Bourita ; ce voyage de deux jours est le premier d’un haut diplomate israélien depuis 2003.Le ministre des affaires étrangères, Yair Lapid, s’est envolé mercredi pour une visite de deux jours au Maroc. Il s’agit de la première visite officielle d’un haut responsable diplomatique israélien depuis 2003 et du voyage le plus important depuis la signature, l’année dernière, d’un accord entre Jérusalem et Rabat visant à rétablir les liens après quelque deux décennies.
Lapid ouvrira officiellement le bureau de liaison israélien à Rabat dans l’après-midi, et rencontrera son homologue marocain, Nasser Bourita.
Jeudi, Lapid passera du temps à Casablanca avec la communauté juive locale et priera dans la synagogue Beth-El.
Ce voyage est le fruit d’un accord négocié par les États-Unis pour que le Maroc reprenne ses liens avec Israël, qui avaient été rompus en 2000 après le déclenchement de la deuxième Intifada. Bien que les pays n’établissent pas de liens complets, les responsables israéliens ont déclaré qu’ils s’attendaient à ce que Rabat finisse par améliorer les relations et établisse des missions diplomatiques complètes.
« Cette visite historique s’inscrit dans la continuité de l’amitié de longue date et des racines et traditions profondes de la communauté juive du Maroc et de la grande communauté d’Israéliens d’origine marocaine », a déclaré M. Lapid dans un communiqué, faisant référence au million d’Israéliens d’origine marocaine, dont beaucoup se rendent régulièrement dans le pays d’Afrique du Nord.
« Ce sera un moment d’activité politique et économique, et nous continuerons à travailler à des accords qui apporteront innovation et opportunités à nos pays. »
Le ministre de la protection sociale, Meir Cohen, né à Essaouira, au Maroc, le directeur général du ministère des affaires étrangères, Alon Ushpiz, le président de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, Ram Ben Barak, et le haut fonctionnaire du ministère de la santé, Inbar Zucker, se sont joints à M. Lapid.
David Levy s’est rendu au Maroc en tant que ministre des affaires étrangères en décembre 1999. En 2003, le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Silvan Shalom, s’est rendu en visite officielle pour tenter, en vain, de convaincre Rabat de reprendre les relations diplomatiques.
Malgré l’absence de liens officiels dans les années qui ont suivi, Israël et le Maroc ont maintenu une relation discrète dans le secteur du commerce des armes et le Maroc a continué à autoriser les Israéliens à se rendre dans le pays, mais uniquement dans le cadre de groupes organisés.
Les premiers vols commerciaux directs entre Israël et le Maroc ont décollé en juillet, sept mois après que les pays aient convenu de normaliser et d’ouvrir des bureaux diplomatiques réciproques, mais pas d’ambassades.
Une source diplomatique israélienne a déclaré le mois dernier que les liens avec le royaume nord-africain « se transformeront en relations diplomatiques complètes ».
Selon les experts, le voyage donnera à Lapid l’occasion d’améliorer non seulement les liens bilatéraux, mais aussi le statut régional d’Israël.
« L’accent mis sur les opportunités régionales et multirégionales offertes par l’amélioration des relations israélo-marocaines pourrait aider à faire évoluer les liens vers des relations diplomatiques complètes au niveau des ambassadeurs et à injecter une nouvelle substance dans les liens en développement », a déclaré Nimrod Goren, président de Mitvim – l’Institut israélien pour les politiques étrangères régionales.
« La normalisation avec le Maroc a déjà aidé Israël récemment à récupérer un statut d’observateur au sein de l’Union africaine, et elle pourrait conduire à un impact israélien accru en Méditerranée, promouvoir la participation conjointe d’Israël et du Maroc à des programmes de l’UE lourdement financés, soutenir les canaux de dialogue politique israélo-palestinien de haut niveau, et permettre aux entreprises israéliennes de faire partie de la coopération commerciale maroco-émiratie. »
En juillet, Lapid a invité son homologue marocain, Nasser Bourita, à visiter Israël.
« Après mon voyage au Maroc, le ministre Bourita viendra visiter Israël pour ouvrir des missions ici », a déclaré Lapid lors d’une réunion de la faction Yesh Atid à la Knesset à l’époque.
Le directeur général du ministère des affaires étrangères, Alon Ushpiz, était au Maroc début juillet et a remis l’invitation écrite de Lapid lors d’une réunion avec Bourita.
Lapid a souligné dans sa lettre que le rétablissement des liens entre Israël et le Maroc était une étape historique. Le haut diplomate israélien a également exprimé son désir de faire progresser la coopération bilatérale dans les domaines du commerce, de la technologie, de la culture et du tourisme.
Le mois dernier également, un avion de l’armée de l’air marocaine a atterri sur la base aérienne israélienne d’Hatzor, apparemment pour participer à un exercice multinational de l’armée de l’air israélienne.
L’accord avec le Maroc s’inscrit dans le cadre d’une vague d’accords diplomatiques entre Israël et des États arabes, dont les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan. Fin juin, Lapid a effectué un voyage historique aux Émirats arabes unis pour inaugurer l’ambassade d’Israël à Abu Dhabi et le consulat à Dubaï.
The Times of Israel, 11/08/2021
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"Le Maroc, une antenne diplomatique israélienne en Afrique" (Aziz Hanawi)
Maroc, Israël, normalisation,OBSERVATOIRE CONTRE LA NORMALISATION: « Le Maroc, une antenne diplomatique israélienne en Afrique »Le secrétaire général de l’Observatoire marocain contre la normalisation, Aziz Hanawi, s’est interrogé vendredi dans une tribune posté sur Facebook si le Maroc ne faisait pas office d’antenne diplomatique israélienne en Afrique, et ce suite à la publication d’un article de la MAP, signé par son chef de bureau en Ethiopie qui a qualifié l’attribution de la qualité d’observateur à Israël auprès de l’Union africaine (UA) d’ »échec pour la diplomatie algérienne ».Dans une tribune postée vendredi sur sa page officielle Facebook, M. Hanawi a vivement critiqué l’article publié sur le site officiel de l’Agence marocaine de presse (MAP), signé par son chef de bureau en Ethiopie (siège de l’UA), Driss Sabri, affirmant que ce dernier « se délecte de voir l’entité sioniste et terroriste entrer en Afrique…. Pire encore il le qualifie d’échec cuisant pour l’Algérie ».« Le retour d’Israël à l’UA comme observateur est-il pour autant une victoire diplomatique pour le Maroc ? », s’est encore demandé le secrétaire général de l’Observatoire marocain contre la normalisation en s’adressant à l’auteur de l’article.Estimant que « cet article officiel » publié sur le site de la MAP était un autre scandale qui vient s’ajouter à la série des scandales du Royaume marocain, M. Hanawi a cité, entre autres scandales, celui de Bourita lors de son passage à « AIPAC », le scandale de l’ambassadeur du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale, et ses positions « pro-sionistes avec le représentant de l’entité sioniste aux Nations unies » ainsi que son soutien à « l’autodétermination de la région kabyle ».Outre les scandales de Bayoud, le responsable du bureau de liaison du Maroc à Tel-Aviv. « Quid de ce qui se passe au Maroc et de la déliquescence des institutions de l’Etat et des responsables dans nos représentations diplomatique? », a-t-il ajouté.Et de poursuivre : « Le Maroc dont le souverain préside le Comité El Qods est-il tombé aux mains d’une bande de responsables qui activent comme s’ils représentaient le gouvernement de Tel-Aviv et non de celui de Rabat? ».M. Hanawi, qui a vilipendé l’article publié sur le site de la MAP, l’agence officielle du régime marocain, a affirmé que tous les mots du monde ne sauraient suffire pour décrire cette abomination. -
Maroc : Campagne contre la normalisation avec Israël
CAMPAGNE MAROCAINE CONTRE LA NORMALISATION AVEC IRSAËL : « Les sionistes, criminels de guerre, ne sont pas les bienvenus dans mon pays »La campagne « Les sionistes ne sont pas les bienvenus dans mon pays » explose au Maroc, pour réaffirmer l’opposition populaire à la décision du roi Mohamed VI et son gouvernement que dirige le patron du parti islamiste, PJD, El-Othmani, à la « normalisation » avec l’entité sioniste et leur refus de voir des délégations sionistes se rendre au Maroc suite à l’établissement des vols entre Tel-aviv et le royaume marocain.Des milliers de Marocains ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux sous le slogan « No_Sionists_Welcome_In_My_Country » pour exprimer leur désapprobation à l’idée de voir les israéliens se rendre au Maroc, avec la première délégation touristique de sionistes arrivée au royaume, décrivant ceux qui arrivent au Maroc de « criminels de guerre ».Le « Front marocain de soutien à la Palestine et de rejet de la normalisation » exhorte les citoyens marocains à faire campagne par voie électronique et à exprimer leur désapprobation des délégations israéliennes au Maroc, qui comprennent des colons israéliens d’origine marocaine.Dans leurs publications, ils ont souligné l’importance de soutenir la cause palestinienne et de rejeter toute forme de normalisation. Cela fait suite au lancement de vols directs de Tel-Aviv à Marrakech par la compagnie aérienne israélienne El Al. Un militant a écrit :« J’ai regardé des vidéos de réception de groupes de touristes venant de l’État qui a usurpé la terre, usurpé la vie de Palestiniens et profané le caractère sacré de la ville Sainte, el-Qods ».À ceux qui étaient satisfaits de cette célébration exagérée : Comment vous sentez-vous devant des centaines de victimes de femmes et d’enfants et la destruction d’arbres et de pierres ? » En Palestine et ailleurs et à un autre de se demander : « Avez-vous déjà vu des Marocains de la diaspora porter les drapeaux israéliens ».K. B.Le Courrier d’Algérie, 07/08/2021 -
El Djeïch: L’acharnement du Maroc contre l’unité de l'Algérie est désormais avéré
Maroc, Algérie, trafic de drogue, cannabis, haschich, Cyberguerre, espionnage, Pegasus, Palestine, normalisation, Israël,
El Djeïch: L’acharnement du Makhzen contre l’unité du pays est désormais avéréLe régime marocain du Makhzen a récemment rehaussé son degré d’hostilité envers l’Etat algérien et ses institutions sur plusieurs fronts, à commencer par la guerre de la drogue mais aussi des médias, de la propagande et la guerre dans le domaine cybernétique, sans parler de son alliance désormais publique avec l’entité sioniste. Et la qualification de l’Algérie comme «pays ennemi pour le Maroc» par le consul général du Maroc à Oran en mai 2020, montre clairement la vision que le Makhzen se fait de notre pays et toutes ses actions honteuses envers notre Patrie s’inscrivent dans cette perspective.L’escalade du Makhzen dans sa politique hostile envers notre pays émane d’une volonté de se venger de l’Etat algérien pour ses positions immuables qui rejettent tout marchandage et toute concession quant à ses principes, s’inspirant de son Histoire millénaire et de sa glorieuse Révolution, mais aussi pour avoir toujours été aux côtés des peuples opprimés et sa défense des causes justes, à l’exemple de la cause sahraouie. Bien plus, à travers son comportement infantile et ses attaques récurrentes contre notre pays, le Makhzen ambitionne d’exporter ses crises internes et couvrir l’échec du régime marocain à faire face aux graves défis qui menacent son devenir, à la lumière de la tension sociale qui risque de rompre l’équilibre précaire et d’emporter ainsi le royaume, en raison de son incapacité à résoudre les disparités sociales et d’apporter des solutions aux problèmes économiques internes que le peuple marocain endure.La stratégie de la tension permanente et de l’escalade du régime du Makhzen à l’égard de l’Algérie vise à servir les ambitions et la thèse du lobby sioniste enraciné dans les rouages du pouvoir à Rabat, et soutenu par les cercles décisionnels dans d’autres capitales, au point où c’est cette «main de Satan» qui trace sa politique, oriente sa boussole diplomatique et lui concocte des recettes qui ne font que le plonger dans la fuite en avant, à travers le recours aux allégations fallacieuses, aux assertions tendancieuses, aux accusations fabriquées de toutes pièces et aux campagnes anti-algériennes.Un des procédés indignes utilisés par le Makhzen marocain dans sa tentative de saper l’unité nationale et la stabilité de notre pays, est la guerre médiatique et la propagande malveillante qui présentent un sombre tableau de la situation de notre pays. Ainsi, et par l’entremise de ses larbins et de ses porte-voix, le Makhzen tente de semer le doute dans l’esprit des Algériens pour de vils objectifs consistant à ébranler le front interne et allumer le feu de la sédition afin de réduire le rôle de l’Algérie et d’écorner sa crédibilité en tant qu’Etat central dans la région. Recrutement de traîtres, d’agents et de pseudo opposants.Dans cette perspective, le régime du Makhzen, avec ses alliés, œuvre, par toutes voies et tous les moyens, y compris immoraux, comme utiliser certains traîtres, agents et pseudo opposants, pour susciter des troubles internes dans notre pays, en leur accordant toute l’aide nécessaire et en les finançant pour qu’ils promeuvent ses thèses et ses projets destructeurs à travers les médias du Makhzen ainsi que les réseaux sociaux et les sites web qui lui sont inféodés, sans oublier leur accueil sur son territoire et en organisant des réunions suspectes avec des services de renseignement étrangers hostiles. Les attaques marocaines contre tout ce qui est algérien est une obsession du Makhzen, elles sont le reflet d’un régime en déliquescence qui se nourrit d’une propension maladive à s’en prendre à un Etat voisin et un peuple frère, croyant à tort que cela serait de nature à perpétuer la vie d’un régime à bout de souffle, croulant sous le poids des crises et plus que jamais tenu à l’œil par les organisations de défense des droits de l’homme pour ses violations constantes de ces droits, en particulier au Sahara occidental et contre les Sahraouis.Saper le climat de confiance qui devrait prévaloir dans les échanges et les relations entre les Etats Une des dernières pratiques odieuses du régime du Makhzen envers notre pays est celle de l’espionnage à travers un programme développé par l’entité sioniste, connu sous le nom de «Pegasus» qui a touché les hommes politiques autant que les médias et même les citoyens. L’Algérie n’est pas le seul pays ciblé par le régime du Makhzen avec ce programme d’espionnage, mais également plusieurs autres. Dans les relations internationales cet acte du Maroc est illégal et constitue une grave et dangereuse dérive, de nature à saper le climat de confiance qui devrait régner entre les responsables et les représentants des Etats. Ce scandale révèle également combien le régime du Makhzen est dangereux pour la sécurité et la stabilité au Maghreb et l’Afrique en général, tant il s’inscrit dans le prolongement d’une politique marocaine imprudente visant de nombreux pays européens et africains. L’Algérie se réserve le droit de mettre en œuvre sa stratégie de riposte et reste disposée à participer à tout effort international collectif visant à établir les faits. Cette question, qui continue de faire couler beaucoup d’encre dans les grandes capitales du monde, a eu pour effet de resserrer l’étau sur le Makhzen, devenu un fardeau pour la communauté internationale, en raison de ses pratiques douteuses. Ce dernier a tenté de se dérober à ses responsabilités dans ce qui s’est passé, mais le scandale a été éventé par des organes médiatiques au professionnalisme avéré et par certaines ONG.La campagne acharnée visant à inonder notre pays de toutes sortes de drogues se poursuitDans le cadre des mêmes plans hostiles, le régime du Makhzen poursuit sa campagne acharnée visant à inonder notre pays de toutes sortes de drogues, qu’il tente en vain d’utiliser comme arme, en ciblant particulièrement la catégorie la plus sensible, à savoir les jeunes, qui sont les piliers de la société, dans le but d’infléchir leur détermination et empoisonner leurs esprits. Pour cela, le régime marocain utilise tous les moyens pour promouvoir son poison et le commercialiser à l’extérieur de ses frontières, au détriment de la sécurité et de la stabilité des pays voisins, brisant ainsi le rêve des peuples de la région dans l’édification de l’union du Maghreb.Parallèlement à l’accroissement des quantités de ces produits toxiques saisis à nos frontières ouest, qui ont atteint des chiffres alarmants et inquiétants ces dernières années, le Makhzen a adopté des lois légalisant la culture du cannabis pour contourner la vigilance des organismes internationaux en charge de la lutte contre le narcotrafic et augmenter la superficie consacrée à la culture du cannabis ainsi que sa production.La contrefaçon de la monnaie se présente sur le théâtre de la guerreDans sa guerre contre le peuple algérien et outre les armes de la drogue et des psychotropes, le Makhzen a tenté, à travers ses réseaux, de mettre en circulation de la fausse monnaie. En effet, les services de la Gendarmerie nationale et des gardefrontières ont réussi, en mai dernier, à démanteler un réseau criminel à nos frontières Ouest, en possession d’énormes sommes en fausse monnaie confectionnée au Maroc, qu’il tentait d’introduire et de mettre en circulation, dans le but d’attenter à la sécurité et à la stabilité du pays, de semer le trouble et la division entre les enfants d’un même peuple, ainsi que de saboter l’économie nationale, particulièrement en inondant le marché national avec cette fausse monnaie.Alliance avec les milieux hostiles à l’AlgérieAprès avoir échoué à atteindre les objectifs visés par ses attaques contre l’Algérie à travers la drogue et les psychotropes, grâce aux opérations qualitatives de nos forces aux frontières Ouest, le Makhzen est passé à une étape tout aussi dangereuse en nouant une alliance avec l’entité sioniste au plus haut niveau. Cette alliance contre-nature du Makhzen avec l’entité sioniste ne fait que confirmer et officialiser une coopération entre les deux parties vieille de plusieurs décennies. Ceci d’autant que nombre de points communs les réunissent, dont celui d’être tous les deux des Etats coloniaux qui ont spolié les droits légitimes de deux peuples en totale violation des principes et résolutions de la légalité internationale et du droit coutumier. Cette alliance est également synonyme de dangereuse présence sioniste près de nos frontières, d’autant que les deux parties ont récemment signé un accord de coopération dans le domaine de la cyber-guerre. En un mot, c’est une menace claire et directe à la souveraineté de notre pays considéré comme «ennemi» réel, ce qui contredit le langage diplomatique du Makhzen qui parle de fraternité, de voisinage et de liens historiques.Liens avec les mouvements terroristesLe Makhzen a déjà traité, dans les années 90, avec les mouvements terroristes actifs en Algérie, en les finançant et en abritant même leurs chefs terroristes sur le sol marocain… Il apparaît que le Makhzen suit toujours la même voie, dans le but de porter atteinte à l’Algérie, Etat et peuple, sinon comment expliquer la convergence des visions et des objectifs entre le royaume et les mouvements terroristes, à l’instar de ce qu’on appelle le «MAK» ou «Rachad». Le Maroc adopte les appels du mouvement terroriste séparatiste MAK et l’encourage, mieux encore, il mène une campagne publicitaire en sa faveur. Bien que de telles sorties n’impactent en rien notre pays et notre peuple, elles démontrent le degré de haine que porte le voisin marocain à notre Patrie.Tentative de bloquer toute démarche noble de la diplomatie algérienneOutre ce qui vient d’être évoqué, la folie du Makhzen se manifeste de plus en plus. Il fait montre d’une perte totale de ses nerfs et du sens du combat honorable en entreprenant d’espionner toute démarche de la diplomatie algérienne et en cherchant par tous les moyens, même les plus vils, comme l’argent sale du narcotrafic pour s’alliéner des alliés afin de bloquer toute initiative noble de la diplomatie algérienne pour instaurer la paix et la sécurité au Maghreb, au Sahel et en Afrique. Loin de se contenter de cela, le Makhzen a pris sur lui de s’attaquer à tous les pays soutenant la légitimité internationale dans le règlement du conflit au Sahara occidental et refusant de reconnaître sa prétendue souveraineté sur celui-ci. Les exemples sont nombreux. Ainsi et après l’Allemagne, l’Espagne et l’Union européenne, le Maroc a récemment attaqué l’Afrique du Sud pour ses positions en faveur de la cause sahraouie.L’Algérie poignardée même dans le domaine cinématographiqueL’escalade du Makhzen marocain dans sa politique d’hostilité vis-à-vis de notre pays ne s’est pas arrêtée à cela, elle s’est étendue jusque dans sa volonté de poignarder l’Algérie, même dans le domaine cinématographique, comme peuvent le constater ceux qui ont connaissance de la production d’un film hollywoodien au financement et à la réalisation duquel participe le Makhzen avec des pays étrangers. Il s’agit du film «Yaoum el Fida», qui raconte l’histoire du terrorisme et présente l’Algérie comme un pays instable où il est dangereux pour un étranger de s’y rendre, contrairement au Maroc, que le film montre comme un pays sûr et ouvert aux étrangers (sous-entendu qu’il répond à tous les désirs des touristes).Ce n’est pas le seul film offensant pour l’Algérie, le Makhzen a déjà financé d’autres films du même acabit, à l’exemple du film «El ouichah el ahmar», du réalisateur marocain Mohamed El Younisi, qui évoque la «Guerre des sables» lorsque le Maroc avait tenté d’agresser l’Algérie qui n’en était encore qu’à sa première année d’indépendance et n’avait pas fini de panser ses blessures après sept années et demie de lutte contre le colonialisme français.Une des dernières hérésies est la tentative des cercles proches du «Président du Comité d’El Qods» de détourner l’attention des Marocains de sa trahison de la Palestine et d’El Qods, et d’orienter leur indignation, en réaction à son crime, vers l’Algérie tenue pour responsable de l’avoir contraint à la normalisation ! Piège dans lequel sont malheureusement tombés quelques Marocains, même si nous pensons que la plupart d’entre eux rejettent cette honteuse compromission, comme le montrent les réactions massives dénonçant cette décision qui a valeur de soumission.En conclusion, comme le dit le proverbe algérien, «Ne reste dans l’oued que ses galets», exemple qui s’applique pleinement au voisin de l’Ouest qui a abattu toutes ses cartes pour couvrir ses revers, ses désillusions et sa laideur, et il ne lui reste qu’à attendre que le tas d’immondices lui explose à la face et finisse par emporter le «califat de l’Emir des croyants» qui a jeté le Maroc dans les bras du sionisme et insulté le citoyen marocain.El Djeïch n° 697, août 2021 -
Maroc-Sahara Occidental : L’exigence de la légalité
Les dernières illusions de l’occupant marocain volent en éclats. Pris en flagrant délit d’espionnage international, en sous-traitant de l’alliée sioniste, le Makhzen est confronté à un désaveu cinglant prononcé par l’Allemagne, coupable du respect de la légalité internationale, et l’Europe condamnant fermement le recours au chantage immoral exercé contre l’Espagne voisine menacée d’un afflux massif de jeunes migrants Marocains illégaux.
Le retour aux réalités est dur pour l’Etat narcotique qui voit fondre comme neige au soleil le processus de normalisation destiné à enterrer la cause palestinienne et sahraouie. Près de 6 mois après la signature des accords dits d’Abraham, l’exigence de légalité est au cœur de la perception de la nouvelle administration américaine signant la mort de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental conforté dans son statut de territoire non autonome et son droit à l’autodétermination défendu par 28 sénateurs à égalité entre démocrates et républicains.En janvier, le secrétaire d’Etat Antony Blinken a déjà amorcé un changement d’approche, en affirmant la nécessité d’un «examen attentif» de certaines dispositions liées à la normalisation des relations des pays arabes avec l’entité sioniste. L’étau se resserre sur une monarchie aux abois suspendue au parapluie sioniste et aux mirages d’un expansionnisme porteur de risque de déflagration et d’une instabilité dans la région.Cette dérive interpelle grandement les alliés traditionnels trahis par une ingérence flagrante dans leurs affaires intérieures, sous l’effet de la guerre cybernétique ciblant les journalistes, les membres de la société civile, des personnalités politiques et même des dirigeants en exercice. Il reste à s’interroger sur la riposte à une violation systématique des valeurs fondamentales et de la liberté d’expression dont sont friands le Parlement européen et des médias de la complaisance avec «Notre ami le roi» et son héritier indélicat et indigne.La position claire de l’administration Biden a remis sur les rails le processus de règlement du conflit maroco-sahraoui. «Nous voulons voir un processus dirigé par l’ONU qui aboutit à un accord acceptable par toutes les parties et qui mène à la paix et à la stabilité», a souligné le secrétaire d’Etat adjoint aux affaires du Proche Orient, Joey Hood, en visite en Algérie. «C’est ce qu’il y de mieux à faire et c’est l’approche à laquelle nous allons consacrer tout notre temps, notre énergie et tous nos efforts», a-t-il précisé.Cette dynamique prometteuse exige la nomination, au plus vite, d’un nouvel émissaire personnel du secrétaire général bloqué dans sa démarche par l’intransigeance marocaine. Elle reste la voie la plus sûre pour un retour fortement attendu à la table des négociations.Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, normalisation, Israël, #SaharaOccidental #Maroc #Israël -
Les atouts de la politique étrangère du Maroc -analyse-
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Israël, Afrique et Libye : les atouts de la politique étrangère du Maroc
La politique étrangère marocaine a suscité une attention particulière ces derniers mois dans un contexte de tensions avec l’ Union européenne , des pourparlers sur un nouveau rapprochement avec Israël , et des positions plus fermes vis-à-vis de son implication dans le processus de paix libyen et de sa revendication sur le territoire contesté du Sahara occidental . Certains soutiennent que la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur ce dernier a enhardi ses décideurs, tandis que d’autres décrivent les récentes réorientations de Rabat comme «agressif . » Que se passe-t-il en effet avec la politique étrangère du royaume ?
Alors que les relations du Maroc avec ses partenaires traditionnels en Europe et avec les monarchies du Golfe se sont parfois tendues au cours de la dernière décennie, ses décideurs ont cherché à renforcer la position du royaume au niveau régional et international à travers trois stratégies visant à promouvoir ses intérêts diplomatiques, politiques, sécuritaires et économiques : diversifier les partenariats internationaux pour éviter de trop compter sur les partenaires traditionnels et d’accéder à leurs exigences ; attirer des investissements d’Asie et d’Europe en faisant du royaume une plaque tournante financière et commerciale africaine ; et positionner le pays en tant que partenaire de sécurité régionale, fournisseur de stabilité et médiateur en jouant un rôle impliqué dans le processus de paix en Libye et en normalisant partiellement les liens avec Israël. Quelles sont les implications de cette approche ?
LIENS AGITÉS
Les années 2000 ont marqué le renforcement des relations entre le royaume et ses homologues du Golfe, qui ont longtemps été des partenaires traditionnels de Rabat, et qui lui apportent un soutien financier et un appui dans les enceintes régionales en échange d’une coopération sécuritaire. Cependant, entre 2017 et 2021, les liens étroits du Maroc avec le Qatar et sa position neutre lors du blocus saoudien et émirati contre ce dernier ont déclenché des tensions avec Riyad et Abou Dhabi. Bien que le Maroc ait officiellement refusé de prendre parti, il a sans doute favorisé le Qatar, en envoyant des fournitures au milieu des craintes de pénurie alimentaire et en maintenant la sécurité et les relations commerciales malgré les pressions des pays de blocus, qui ont adopté une rhétorique hostile à l’égard du Maroc, annulé les voyages prévus et rappelé les ambassadeurs.
Le royaume s’est également heurté à l’Europe, son plus grand partenaire commercial ,investisseur , etdonateur — à maintes reprises au cours de la dernière décennie, y compris avec l’Espagne etl’Allemagne sur le Sahara occidental cette année. Malgré des liens économiques profonds et une relation particulièrement étroite avec la France, les décideurs marocains ont cherché à réduire l’influence de l’UE sur le royaume en tirant parti de lale rôle du pays dans le contrôle de la migration irrégulière vers l’Europe et l’aide aux États européens commeFrance etL’Espagne déjoue les attaques terroristes sur son sol.
NORMALISATION AVEC ISRAËL : DEUX OISEAUX, UNE PIERRE
Au-delà de sa signification symbolique, l’accord historique de l’État marocain avec Israël et les États-Unis a des implications sécuritaires, financières et diplomatiques importantes. En échange d’une normalisation partielle – pas totale -, les États-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, promis 3 milliards de dollars d’investissements dans son secteur privé et a convenu d’unVente d’armes d’un milliard de dollars (en attente de l’approbation du Congrès). Une normalisation partielle pourrait également assurer à Israël des avantages majeurs en termes de commerce, d’investissement et de coopération dans des secteurs clés tels que le tourisme et la technologie.
Malgré quelques mécontentement domestique etcritique régionale , il y aura probablement davantage de rapprochement entre le Maroc et Israël. En effet, le ministre marocain des Affaires étrangèresa exprimé l’intention du royaume de pousser la relation aussi loin que possible; et le ministre des Affaires étrangères d’Israël récemmenta annoncé qu’il se rendrait à Rabat à la mi-août. Les deux États ont signé unaccord sur la cyberdéfense en juillet 2021, et sont susceptibles d’accroître la sécurité et la coopération économique à terme. Tant que l’administration Biden ne revient pas sur la reconnaissance de son prédécesseur, Rabat n’a jusqu’à présent aucune raison de se retirer de l’accord. Cependant, il reste peu probable que le Maroc aille jusqu’à ouvrir une ambassade en Israël en raison de l’opinion nationale et régionale.
INVESTIR EN AFRIQUE
Depuis 2016, le Maroc a intensifié sa présence économique et diplomatique en Afrique subsaharienne. Les entreprises marocaines ont renforcé leur coopération avec leurs homologues subsahariennes dans divers secteurs, notamment dans les télécommunications, les assurances, la banque et la fabrication. En effet, sur une période de dix ans ( 2008-2018 ), les échanges maroco-africains ont augmenté de 68% ; et en 2018, 85 % des investissements directs étrangers du royaume sont allés aux États subsahariens. En 2017, le royaume a rejoint l’Union africaine plus de trois décennies après avoir retiré son adhésion pour protester contre l’admission du Sahara occidental en tant qu’État membre indépendant.
L’implication du Maroc dans la région non seulement stimulera son économie et diversifiera sa base d’alliances, mais en fera également la porte d’entrée de l’Occident et de la Chine vers l’Afrique, ouvrant ainsi la porte à des accords commerciaux et à une coopération triangulaires. En fait, la coopération économique avec l’Afrique subsaharienne est étroitement liée à la volonté de Rabat de se rapprocher de la Chine au cours des cinq dernières années. La même année, le Maroc a rejoint l’Union africaine, la Banque de Chinea ouvert sa première succursale au Maroc, tandis que la Bank of Africa du Maroc a ouvert une succursale à Shanghai. Les décideurs marocains visent à faire de Casablanca une place financière majeure sur le continent, et les institutions financières chinoises cherchent à gérer leur activité sur les marchés africains à partir de là.
En raison de la proximité du Maroc avec l’Europe, la Chine cherche également à établir des usines dans le royaume pour fabriquer des produits pouvant être exportés vers l’Europe. En outre, des entreprises de construction chinoises ont participé àTanger Med — un complexe portuaire industriel de 10 milliards de dollars en construction dans le nord du Maroc et le plus grand port d’Afrique. Les relations du Maroc avec la Chine ont été fructueuses en grande partie parce que la Chine n’a pas cherché à intervenir dans les affaires intérieures du royaume, contrairement à l’Europe.
LE JEU DE LA MÉDIATION EN LIBYE
Dans un autre mouvement visant à renforcer la position internationale du pays, les décideurs marocains se sont concentrés sur le positionnement du royaume en tant que fournisseur de stabilité régionale et médiateur, notamment en Libye. LeL’accord de Skhirat, qui a abouti à la reconnaissance internationale du Gouvernement d’entente nationale (GNA) comme seule autorité légitime de la Libye, a été signé au Maroc en 2015. Apparemment en référence à des processus internationaux comme la Conférence de Berlin , les décideurs marocains ont constamment promu l’interlibyen. dialogue, caractérisant leur position sur la Libye comme une position de neutralité active qui cherche à faciliter la communication entre toutes les parties libyennes.
Plus récemment, le président du Haut Conseil d’État libyen, Khaled al-Mishri, et le président de la Chambre des représentants (HoR), Aguila Saleh, s’est réuni au Maroc le mois dernier pour discuter de la question des postes institutionnels clés en Libye. Rabat a accueilli un total de quatre réunions entre factions rivales pour discuter des prochaines étapes du processus politique libyen l’ année dernière , réunissant des représentants de la HoR et du Conseil suprême de l’État ainsi que des parlementaires des branches de Tripoli et Tobrouk de la HoR divisée. Au cours de l’été, les rencontres se sont multipliées entre les autorités libyennes et marocaines, nombre d’entre elles révélant qu’elles travaillaient sur une coopération sécuritaire renforcée, un potentiel partenariat militaire, des forums économiques bilatéraux et une coopération dans le domaine des énergies renouvelables.
POINTS À RETENIR ET PERSPECTIVES : UNE POLITIQUE AUDACIEUSE ?
Il se peut que le récent soutien américain au Maroc ait encouragé ses décideurs à durcir leurs positions sur les questions régionales et à affronter des partenaires clés. Cependant, l’approche du royaume n’est pas imprévue. Comme il l’a fait au cours de la dernière décennie, l’État mène une politique étrangère stratégique et indépendante, visant à renforcer sa position aux niveaux international et régional grâce à de nouveaux partenariats, ainsi qu’à travers une coopération sécuritaire et diplomatique approfondie avec les partenaires traditionnels. Il est important de noter que la base de soutien élargie et les outils de sécurité du Maroc ont modifié ses relations avec ses partenaires clés et ont orienté ses décideurs vers un rôle plus important aux niveaux régional et international.
À l’avenir, l’État continuera probablement à maintenir sa neutralité dans divers dossiers de politique étrangère, y compris dans les crises régionales. Les décideurs ayant été encouragés par les récents succès diplomatiques, il semble qu’ils seront moins enclins à céder aux pressions internationales et plus enclins à tenir bon, notamment vis-à-vis de l’Europe. Bien que l’on puisse s’attendre à ce que l’État s’efforce de maintenir des relations solides avec l’UE, cela renforcera les lignes rouges qui ne peuvent pas être franchies.
Les décideurs marocains continueront probablement à jouer un rôle impliqué dans le processus de paix libyen pour défendre leurs propres intérêts économiques et diplomatiques. La fréquence accrue des réunions négociées par le Maroc pour et avec les responsables libyens permettra au royaume de cultiver des liens économiques avec la Libye, notamment en termes d’énergie et de commerce. Plus précisément, ce rôle permettra à Rabat de contrôler plus facilement l’influence de l’Algérie rivale en Afrique du Nord.
Au sein de la région élargie du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, l’État s’efforcera de se présenter comme un facilitateur neutre pour renforcer le soutien international et régional et ouvrir la porte à une future coopération diplomatique et économique. De même, Rabat approfondira ses liens mutuellement bénéfiques avec l’Afrique subsaharienne, devenant ainsi un partenaire plus attractif pour la Chine et l’Europe. Sur le plan de la sécurité, il intensifiera ses implications dans le Sahel où il exportera la sécurité et tentera de contenir les activités terroristes. Du côté de la normalisation, il est peu probable que l’État se retire de l’accord avec Israël et se présentera comme un facilitateur potentiel des conversations entre Israël et les Palestiniens.
Yasmina Abouzzohour
Chercheur invité – Brookings Doha Center
The Brookings Institution, 27/07/2021
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