Étiquette : Normalisation

  • Le Maroc prêt à accomplir « les plus sales besognes »

    Le Maroc prêt à accomplir « les plus sales besognes »

    Le Maroc prêt à accomplir « les plus sales besognes » – Israël, normalisation, Palestine

    TUNIS- Le parti des Travailleurs tunisien a mis en garde contre « les lourdes conséquences » qu’auront les conventions sécuritaires signées entre le Maroc et l’entité sioniste sur les régions arabes, du Maghreb et d’Afrique du Nord, soulignant que la régime du Makhzen est prêt à accomplir « les plus sales besognes » en contrepartie du soutien de son occupation du Sahara Occidental.

    Les conventions sécuritaires signées avec l’entité sioniste auront de lourdes conséquences sur les régions arabe, du Maghreb et d’Afrique du nord, a précisé le parti à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, célébrée le 29 novembre de chaque année.

    Les peuples et les forces nationales à travers le Monde arabe doivent redoubler d’efforts pour dénoncer la conspiration de certains systèmes arabes, a-t-il dit.

    Le parti a appelé toutes les forces nationales en Tunisie à trouver un cadre de coordination pour l’élaboration d’une loi criminalisant la normalisation avec l’entité sioniste (…), appelant à faire pression sur les autorités du pays pour les amener à adopter une position explicite contre la convention sécuritaire signée entre les gouvernements marocain et sioniste, vu ses répercussions directes sur la sécurité en Tunisie.

    Dans ce cadre, le parti des Travailleurs tunisien a réaffirmé son soutien au peuple palestinien, appelant les peuples libres à travers le monde à « redoubler d’efforts pour soutenir le combat du peuple palestinien (…) et lui permettre d’établir son Etat indépendant avec pour capitale Al Qods ».

    Le Front marocain de soutien à la Palestine prépare un plan d’action contre la normalisation

    RABAT – Le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation prévoit d’annoncer, jeudi, un programme d’action contre la normalisation des relations entre le Maroc et l’Entité sioniste, indique-t-il dans un communiqué.

    Le Front marocain a invité la presse écrite, audiovisuelle et électronique ainsi que les agences de presse nationales et internationales et les attachés de presse accrédités auprès des ambassades étrangères à Rabat, à assurer la couverture médiatique de la conférence de presse prévue jeudi à midi, a indiqué mercredi un communiqué du Front.

    Selon la même source, les points à l’ordre du jour de la conférence sont : le bilan des actions menée, par le front, au cours de la troisième journée nationale de solidarité avec le peuple palestinien qui coïncide avec la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, célébrée le 29 novembre. Il s’exprimera également  au sujet de la répression de plusieurs rassemblements organisés dans des villes marocaines contre la normalisation, en plus de la présentation de son programme de lutte au cours de la période à venir « pour mettre un terme à la normalisation ».

    Plusieurs sit-in de protestation organisés par le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, à l’occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple Palestinien, le 29 novembre, dans 36 villes marocaines ont été violemment réprimés par les forces de sécurités marocaines.

    Dans ce contexte, le Front a réaffirmé dans son communiqué, « la solidarité permanente et inconditionnelle du peuple marocain avec le peuple palestinien », assurant que les Marocains ne seront jamais favorables à la normalisation.

    « Nous sommes conscients de la difficulté et de la complexité de la période que traverse la cause palestinienne à l’international et dans le monde arabe, où le sionisme et l’impérialisme se sont alliés avec leurs agents

    locaux, dans une tentative d’enterrer la cause palestinienne » à travers desaccords (…) qui étaient dissimulés pendant longtemps.

    APS

    #Maroc #Israël #Palestine #Normalisation

  • Le Maroc et Israël main dans la main contre l’Algérie

    Le Maroc et Israël main dans la main contre l’Algérie – Sahara Occidental, Espagne, Ceuta, Melilla

    Le Maroc a accueilli le 24 novembre dernier le ministre israélien de la défense Benny Gantz pour sceller un accord militaire et sécuritaire sans précédent entre les deux pays et inédit dans le monde arabe.

    Le mémorandum d’entente Israël-Maroc couvre un spectre large de coopération : « Echange d’expériences et d’expertise, transferts technologiques, formation, coopération dans le domaine de l’industrie de défense. » Il a été question à Rabat, entre autres, d’entraînements et de manœuvres conjoints entre les deux armées, de drones sophistiqués, de radars Elta, missiles, systèmes antidrones ainsi que de la modernisation de la flotte des avions F5. Le point saillant de l’accord-cadre est cependant l’acquisition par les FAR du système de défense aérienne Lightning 8 installé sur les avions, et qui se décline également dans une version terrestre. Mais les FAR auraient déjà acquis le Skylock Dome israélien. Transaction annoncée par le journal israélien Globes dans un article soulignant l’intérêt pour les solutions de défense israéliennes au dernier salon aéronautique de Dubaï. Le Skylock est présenté comme offrant une large protection contre la menace croissante des drones d’attaque. Cette acquisition est destinée essentiellement à faire face à la menace stratégique représentée par l’arsenal de drones d’attaque et de drones chasseurs de tanks et de surveillance algérien.

    Grâce donc à l’ennemi stratégique israélien, le Makhzen, voisin géographique et historique belliqueux, va donc s’équiper massivement de technologies militaires israéliennes. Cette coopération militaire étendue permettra à Israël de développer une industrie locale de production de drones, ce qui renforcerait évidemment les capacités aériennes des FAR qui disposent déjà de drones turcs, israéliens et américains. Elle permettrait aussi aux Israéliens de produire des drones en grande quantité et à un prix inférieur au Maroc, afin de bien se positionner sur les marchés d’exportation, notamment en Afrique.

    Par ailleurs, et selon des sources médiatiques espagnoles, la coopération maroco-israélienne accrue comprendra de même la construction d’une base militaire près de l’enclave espagnole de Melilla, distante d’Alger, à vol d’oiseau, d’environ 560 kilomètres. La coopération entre le Maroc et Israël pourrait aller au-delà de la sécurité et de la défense pour parvenir à un accord de renseignement, en bonne et due forme, qui scellerait 60 ans de coopération en matière d’espionnage et de contre-espionnage dans le monde arabe et en Europe.

    Cet accord de coopération militaire et sécuritaire tous azimuts a déjà, d’autre part, une traduction sur le plan économique, Rabat devant accorder prochainement des licences à une entreprise israélienne pour explorer le pétrole et le gaz en zone offshore dans le sud du Maroc et au Sahara Occidental occupé.

    Cet accord stratégique n’est en rien surprenant. Il était parfaitement prévisible depuis la reprise officielle des relations diplomatiques, dans le cadre des Accords d’Abraham, et concrétisée par l’ouverture d’ambassades dans les capitales respectives. Le discours diplomatique provocateur de Rabat, les menaces israéliennes contre l’Algérie, proférées à partir de la capitale du Maroc, avec l’assentiment du palais royal, l’assassinat à l’aide d’un drone de trois camionneurs algériens en zones libérées du Sahara Occidental, et l’agression numérique caractérisée des services de renseignement marocains, via le système de vaste intrusion cybernétique Pegasus, laissaient entrevoir une rapide conclusion d’un accord militaire et sécuritaire stratégique.

    Rien d’étonnant donc. Reste à savoir si cette attitude ultraoffensive et guerrière du Makhzen à l’égard de l’Algérie, pensant prendre part à sa prise en tenaille géostratégique via ses vastes frontières, déboucherait ou non sur une guerre totale, une guerre de drones ou une guerre indirecte à travers l’embrasement du front militaire sahraoui ? Si une revivification du champ de bataille sahraoui est possible, une guerre totale ou un conflit armé par drones interposés qui aurait pour théâtre d’opérations l’Algérie et le Maroc, paraissent à ce stade assez improbables. Une guerre aux portes de l’Europe entre deux armées dotées des ressources militaires nécessaires aurait des conséquences très lourdes en matière de flux migratoires et de garantie des approvisionnements énergétiques du sud de l’Europe. Elle opposerait en outre deux pays qui sont dans des alliances stratégiques avec l’OTAN, les USA, la France et Israël pour le Maroc, et la Russie et la Chine s’agissant de l’Algérie. Ces puissances ne pourraient pas accepter, in fine, que l’allié stratégique en question puisse subir des dommages à grande échelle.

    Tout porte à croire que le Maroc et Israël, désormais alliés stratégiques au grand jour, marcheront main dans la main pour affaiblir systématiquement l’Algérie, et sur tous les plans. Faire en sorte à ce que ses capacités immunitaires soient sans cesse diminuées. Favoriser alors le rôle du ver dans la pomme en encourageant tout mouvement d’opposition et de sédition internes, affaiblir ses positions diplomatiques partout où l’Algérie aurait une quelconque influence, porter atteinte à ses intérêts diplomatiques et mener contre elle une guerre d’intox noire et une guerre de déstabilisation psychologique sur tous les fronts du monde numérique !

    Noureddine Khelassi

    Le Soir d’Algérie, 01/12/2021

    #Maroc #Israël #Algérie #Sahara_Occidental #Front_POlisario #Makhzen

  • Abdel Bari Atwan : Au tour du Maghreb, la destruction

    Abdel Bari Atwan : Au tour du Maghreb, la destruction

    Maroc, Algérie, Israël, Normalisation – Abdel Bari Atwan : Au tour du Maghreb, la destruction

    Le politologue Abdel Bari Atwan en appelle à la conscience des Marocains dans la guerre du Makhzen contre l’Algérie

    Dans une vidéo diffusé sur sa chaîne YouTube, Abdel Bari Atwan interpelle la conscience des Marocains et les met en garde contre l’ennemi sioniste, qui, après avoir détruit le Machrek, se tourne vers le Maghreb, spécialement contre l’Algérie, qui constitue la plus grande entrave à ses plans de domination.

    Abdel Bari Atwan est un politologue de renommé internationale et un journaliste palestinien qui a compté parmi les intellectuels arabes les plus influents tant au Machrek qu’au Maghreb. Il avait notamment dirigé le journal « al-Quds al-Arabi », l’un des trois grands quotidiens écrits en langue arabe édités à Londres, de 1989 à 2013. Pendant de longues années, il a été considéré comme l’un des éditorialistes les plus importants de la presse arabophone et une figure très écoutée et très populaire dans le monde arabe, intervenant souvent notamment sur Al Jazeera et la BBC, comme il a été un membre influent du Conseil national palestinien (Parlement palestinien) depuis 1990.

    Abdel bari Atwan se demande pourquoi le Maroc cherche à se doter rapidement de drones israéliens, d’un système de défense anti-missiles, comme il cherche à se procurer chez Tel Aviv des informations stratégiques, puis construire des ateliers de fabrication d’engins militaires. « Tout cela est bien, dit-il, mais contre qui fait-il tout cela ? Le Maroc va-t-il faire la guerre au Sénégal ? Ou peut-être à l’Espagne ? Ou à la France ? La réponse est non ! Le Maroc veut la guerre contre l’Algérie, simplement.

    « Pourquoi tout d’un coup cette surenchère militaire ? Pourtant, les relations étaient « correctes » pour ne pas dire cordiales. Il y avait des relations diplomatiques stables, des échanges, des vols entre les deux pays. Il est vrai qu’il y avait des problèmes en suspens entre l’Algérie et le Maroc, mais on avait fait en sorte de transcender ces problèmes et de vivre des relations de bon voisinage.

    « L’Algérie émergeait d’une décennie de terrorisme destructeur, et le Maroc de son côté tentait de remonter la pente par le biais d’un développement sérieux ; il y avait au moins entre Rabat et Alger un Smig dans le rapprochement et le vivre ensemble. Mais brusquement, l’Israélien est venu pour semer la discorde et la fitna entre les deux pays. Brutalement.

    « Aujourd’hui, nous vivons une situation de crise ; il y a une tension entre les deux pays, une mobilisation militaire extraordinaire à la lisère des frontières. A tout moment, pour peu qu’une étincelle jaillisse, une guerre destructrice peut éclater.

    « Le Maroc, qui dit vouloir défendre son unité territoriale, cherche à se doter d’une armée de drones. Mais je dis ceci aux Marocains : en cas de guerre, quelle sera votre unité territoriale ? A quoi cette unité du territoire peut-elle servir quand le Maroc va être saigné à blanc et ses forces dispersées, au moment ou le simple citoyen marocain vit des moments économiques et sociaux pénibles ?

    « Pourquoi laisseriez-vous Israël allumer les feux de la fitna entre vous ? Ce n’est ni votre problème ni celui de l’Algérie, mais c’est le problème d’Israël. Israël a un problème avec l’Algérie : elle ne souhaite pas avoir de vis-à-vis puissant en Afrique. Voilà toute la question. L’Algérie est un grand continent à elle toute seule, avec une superficie de plus de 2 200 000 km2. Israël cherche à émietter l’Algérie. Vous avez vu se qui s’est passé avec la guerre en Irak, en Syrie et en Libye ? Ne sommes nous pas entrain d’entasser nous-mêmes le bois qui sert à bruler notre propre demeure pour faire plaisir à l’Israélien qui ni veut ni la paix ni la sécurité dans la région?

    « Le fait est que, après avoir fait éclater le Machrek, les Israéliens cherchent à porter la ruine et la dévastation au Maghreb. L’objectif, détruire l’Unité maghrébine, fragmenter et mener à la partition. Voilà le plan sioniste caché pour le Maghreb arabe et pour le Maroc et l’Algérie plus précisément… »

    L’Express, 01/12/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Normalisation #Maghreb #Machrek

  • Instance arabe contre la normalisation: l’Algérie est ciblée

    Maroc, Israël – Instance arabe contre la normalisation: l’Algérie est ciblée

    Instance arabe contre la normalisation : l’accord militaire maroco-sioniste cible l’Algérie.
    Le président de l’Instance populaire arabe contre la normalisation, Ahmed Khalifa a indiqué, lundi, que la visite du ministre sioniste de la Guerre au Maroc et l’annonce d’un accord sécuritaire et militaire entre Rabat et l’Entité sioniste, « cible en premier degré l’Algérie » et prélude à « un nouveau coup à la sécurité nationale arabe ».

    Le Président de l’Instance arabe et qui occupe également le poste du président de l’Observatoire maghrébin contre la normalisation sioniste, a indiqué dans une déclaration à l’APS, que » les accords conclus entre le régime marocain et l’entité sioniste, à leur tête, l’accord sécuritaire et militaire, mettent à nu sans aucun doute, l’implication ancienne et nouvelle du Makhzen dans la traîtrise à sa Nation et à son pays ».

    Pour M. Khalifa, l’accord est une déstabilisation de la sécurité nationale marocaine et est destiné contre l’Algérie, plus précisément une atteinte à la sécurité nationale arabe ».

    L’accord met à nu également » l’implication ouverte du régime marocain au détriment de sa sécurité nationale, au profit du projet américano-sioniste, ainsi que son visage de traître à la Nation ».

    M. Ahmed khalifa a appelé l’ensemble des forces nationales marocaines, l’ensemble des forces nationales arabes et les libres de la Nation, à » faire face à ce défi dangereux, en resserrant les rangs et en proclamant la confrontation avec des régimes arabes qui ne normalisent pas avec l’ennemi seulement, mais proclament leur alliance avec l’ennemi contre leurs nations et une traitrise de leur cause centrale: la Palestine ».

    Le régime du Makhzen a conclu avec l’entité sioniste, mercredi dernier à Rabat, un accord de coopération sécuritaire « qui est de nature à créer des canaux officiels entre les services sécuritaires et de renseignements » des deux parties, après près d’une année de normalisation de leurs relations, au milieu d’une consternation populaire croissante que connait la rue marocaine.

    Le Réveil d’Algérie, 30/11/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Palestine #Normalisation

  • Maroc: Les marocains maintiennent la pression

    Maroc: Les marocains maintiennent la pression

    Israël, Palestine, manifestations, normalisation – Maroc: Les marocains maintiennent la pression

    La contestation marocaine ne s’affaiblit pas et les manifestations noctures sont maintenues malgré les restrictions sanitaires imposées par le régime du Makhzen, dont la répression redouble de férocité.
    Ce mardi soir, coïncidant avec la journée de la terre, commémorée par les palestiniens, la rue marocaine est de nouveau mobilisée pour appeler Mohamed VI à quitter le pouvoir, et dénonce la normalisation avec l’entité sioniste.

    Algérie54, 30/11/2021

    Maroc: l’Union générale des étudiants condamne la répression du soulèvement estudiantin

    RABAT- L’Union générale des étudiants marocains a dénoncé « la répression excessive » des forces de sécurité contre les étudiants dans les différents établissements universitaires du Royaume du Maroc après avoir manifesté contre la décision du ministère de l’Education marocain sur le plafonnement de l’âge de candidature aux concours d’enseignement à 30 ans, brandissant la menace d’escalade des protestations.

    Dans un communiqué rendu public dimanche, l’organisation estudiantine a indiqué « suivre avec grande inquiétude » les décisions gouvernementales actuelles marquées par « la précipitation, l’ambiguïté et la confusion », faisant fi aux droits, aux libertés fondamentales et à plusieurs acquis matériels et moraux pour la concrétisation desquels la société marocaine, toute catégorie confondue, a payé le prix fort.

    Elle a également dénoncé « la décision injuste prise par le ministère de l’Education marocain qui entend plafonner l’âge de candidature aux concours du secteur de l’éducation à 30 ans, aussi bien que d’autres conditions et critères arbitraires et subjectifs visant l’exclusion directe et méthodique d’une large catégorie des chômeurs diplômés ».

    Le Royaume marocain est plongé depuis deux semaines environ dans une situation marquée par des manifestations massives des étudiants universitaires à travers toutes les régions du pays, pour dénoncer les décisions arbitraires dans le domaine de l’éducation et les conditions de vie difficiles que traverse le peuple marocain. APS

    #Maroc #Israël #normalisation #Palestine

  • Maroc-entité sioniste : Les dessous d’une normalisation

    Maroc-entité sioniste : Les dessous d’une normalisation

    Israël, Algérie, Sahara Occidental – Maroc-entité sioniste : Les dessous d’une normalisation

    L’un des objectifs non avoué dans la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste « est de s’équiper en instruments de renseignement et de manipulation », explique M’hand Berkouk analyste- spécialiste des questions géopolitiques.

    Notre voisin de l’ouest cherche, dit-il, « à se doter de logiciel d’espionnage et de renseignement produits par d’autres compagnies israéliennes outre que Pegasus qui lui a fourni un matériel destiné à attaquer les téléphones intelligents sous IOS et Android ».

    Pour lui, « le Maroc est également intéressé par le recours à des lobbys sionistes très présents dans les médias ».
    Pour preuve, il cite «la couverture médiatique très exceptionnelle réservée au protocole d’accord sécuritaire et militaire entre Rabat et l’Entité sioniste. Une médiatisation qui aussi pour but de convaincre l’opinion interne marocaine». Et d’ajouter, « l’exploitation d’un certain nombre de dossiers par le royaume sur les réseaux sociaux a, elle aussi, pour objectif de vulgariser la formation en matière de guerre ou de cyber-attaque contre des cibles à l’intérieur de certains pays notamment l’Algérie ». Il existe, selon lui, «pas moins de 79 acteurs qui activent dans ce cyberespace. Ils ont été identifiés comme étant source d’attaque de notre pays », soulignant qu’ « il faut s’attendre à une forte convergence d’intérêts entre l’entité sioniste, le Maroc et l’argent du sionisme mondiale ».

    Il est question, affirme Berkouk, « de donner une autre dimension à cette normalisation à travers des investissements au Sahara occidental. On comprend mieux, dès lors, les dessous de l’accord qui sera bientôt signé pour l’exploration en offshore de la zone exclusive du Sahara occidentale ». Il fait dans ce sillage remarquer que « les lobbys politiques en Occident, notamment, en France seraient des relais de soutiens très importants pour le Maroc qui est connu pour sa politique de propagande sur les réseaux sociaux ».

    Il explique que « c’est tout un travail d’endoctrinement, sous des dénominations différentes, qui est fait pour tenter de déstabiliser la région et créer des opinions contre le Sahara Occidental et les positions immuables de notre pays ».

    « Cette stratégie d’action dont, l’objectif principal est la déstabilisation de la région et nuire à l’ image de l’Algérie, intervient à travers la diffusion de vidéos sur la base de fakes news et d’intox », précise le politologue pour qui « ces informations rarement fiables qui ne cessent de se propager visent à nuire à nos intérêts et à notre rôle pionnier dans la région d’Afrique et du monde arabe ».

    Outre cette stratégie bien connue, le Maroc n’hésite pas à instrumentaliser des milieux séparatistes pour déstabiliser l’Algérie. Il en veut pour preuve, « les émissions diffusées régulièrement sur les ondes de la Radio Tanger qui a participé au financement de l’encadrement du mouvement séparatiste en Algérie et à créer les conditions de son insertion dans cette stratégie de déstabilisation ».

    Assia Boucetta

    Horizons, 30/11/2021

    Lamamra à Propos de la normalisation israélo-marocaine : «Nous avons l’impression qu’une guerre nous est déclarée»

    Le ministre des Affaires étrangères et de la  Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a dénoncé la poursuite de la « série de complots » contre l’Algérie pour la faire dévier de son rôle historique depuis l’indépendance en soutien aux mouvements de libération en Afrique et en Asie, et ce, en lui créant des problèmes de l’extérieur comme de l’intérieur.

    « L’Algérie se considère actuellement comme un Etat en confrontation avec l’entité sioniste que nous combattions aux côtés de nos frères arabes,  après que les sionistes sont arrivés à nos frontières et concluent des accords militaires, sécuritaires et de renseignement avec le voisin, le  frère et l’ami », a indiqué M. Lamamra dans une interview publiée, ce lundi, par le quotidien « Al Qods Al arabi ».

    En dépit de son absence, des années durant, de la scène arabe et internationale notamment durant la décennie noire, l’Algérie a repris, grâce au récent Hirak populaire et à la prise des commandes par des Hommes suite à des élections intègres, le chemin de l’efficacité et l’influence sur les plans régional et international », a poursuivi le Chef de la  diplomatie algérienne. Selon le ministre, la relation du Maroc avec l’entité sioniste et son impact sur la cause sahraouie ainsi que la relation entre l’entité sioniste et la cause palestinienne à la lumière de la normalisation arabe « traceront les contours d’un nouveau monde arabe ».

    « Si l’Algérie se trouvait encerclée et sa sécurité interne déstabilisée, les partisans de la normalisation seront ravis d’éliminer l’obstacle de l’Algérie qui refuse la normalisation par principe », a-t-il dit. Et d’ajouter : »à partir de là, il nous paraît que les choses sont plus délicates. Contrairement à ce qui s’est passé en 1975 où c’est le régime qui était visé, aujourd’hui c’est l’Algérie qui est visée en tant que Nation ainsi que son unité nationale, sa souveraineté, son indépendance nationale et son intégrité territoriale. Actuellement, le danger est plus important, nous avons l’impression qu’une guerre nous est déclarée. Toutes les démarches prises sont des mesures défensives en vue de préserver la sécurité de notre pays ».

    Selon M. Lamamra, « l’idée d’utiliser la carte du Sahara occidental pour renforcer le Maroc et affaiblir l’Algérie est toujours d’actualité. La  question a ressurgi à nouveau suite aux affaires de terrorisme et de Hirak populaire en Algérie en pensant que l’Algérie est occupée par ses affaires  internes ». Le Maroc est désormais animé d’une conviction stipulant que les Nations unies ont cédé aux instigations de la France et des Etats-Unis, et  abandonné l’idée de classer la crise comme une question de décolonisation, mais plutôt de question ayant trait à des différends locaux pouvant être réglés à travers l’octroi de l’autonomie aux sahraouis, a ajouté M. Lamamra, précisant qu’il s’agit là d’un reniement de l’ONU d’un de ses  principaux principes, à savoir l’octroi de l’indépendance aux peuples et aux territoires occupés comme le prévoit la résolution 1514 de 1960.

    «L’Algérie ne renoncera pas au droit à l’autodétermination des peuples palestinien et sahraoui»

    « Le Maroc est conscient de l’impossibilité d’imposer sa vision au sujet du Sahara occidental, tant qu’une forteresse inébranlable subsiste, l’Algérie, qui soutient le droit des peuples sahraoui et palestinien à l’autodétermination », a indiqué le chef de la diplomatie algérienne. « L’Algérie ne compte, ni maintenant ni à  l’avenir, abandonner ce principe. C’est pourquoi un plan visant l’Algérie a  été relancé une nouvelle fois », a-t-il souligné, relevant que le statu quo ne peut pas être imposé au Sahara occidental même après la reconnaissance de Trump ou  quiconque d’autre, et ce, tant que l’Algérie soutient le peuple sahraoui dans sa lutte pour le droit à l’autodétermination. M. Lamamra a fait état, par ailleurs, d’une propagande qui tente de déformer la vraie image de l’Algérie, relevant que certains ont des lobbies étrangers en France et aux Etats-Unis pour noircir l’image de l’Algérie et blanchir celle du Maroc. Il a souligné que « l’Algérie n’accepte jamais que le Maroc l’utilise pour réaliser ses intérêts, car nous sommes un pays qui a des principes et nous ne prenons pas de mesures de riposte. La question de protection de notre sécurité nationale est une priorité ».

    « Les mesures prises par l’Algérie, notamment la rupture de ses relations avec le Maroc et l’arrêt du passage du gaz par le Maroc s’inscrivent dans  cette vision. Ces positions et décisions sont appuyées par le peuple algérien qui est conscient que son pays est ciblé », a indiqué le ministre,  relevant que tout ce qui arrive à l’Algérie et conduit à sa faiblesse aura des répercussions sur les questions palestinienne et sahraouie. M. Lamamra a annoncé, dans ce cadre, une visite en Algérie du président palestinien Mahmoud Abbas avant la fin de l’année en cours.  Concernant la question de la tenue du sommet arabe en mars prochain en  Algérie, M. Lamamra a fait état de parties « qui œuvrent à saper le prochain sommet. En cas d’échec ils tenteront d’affaiblir la représentation (…) ». En dépit de ces tentatives, l’Algérie, poursuit M. Lamamra, « jouit d’une crédibilité plus importante auprès des peuples arabes comparée aux tenants  de la théorie selon laquelle chaque pays s’occupe de ses affaires à sa guise loin de toute coordination collective, à l’instar des pays de  normalisation dont le Maroc qui mettent leurs intérêts au dessus de toute autre considération ».

    « La position de l’Algérie demeure une position équilibrée sur la paix avec Israël. Nous croyons qu’une paix raisonnable doit au moins être fondée sur l’Initiative de paix arabe et le principe de la terre contre la paix, et l’établissement d’un Etat palestinien avec El-Qods Est comme capitale. »

    Le chef de la diplomatie algérienne a conclu que l’Algérie n’abondera pas sa Mémoire, son histoire et ses principes. « Nous savons qu’il y a un prix à  payer, mais le destin de l’Algérie est de rester fidèle à ses principes, son histoire et la Mémoire de ses martyrs qui se sont sacrifiés pour que leur pays demeure libre, souverain, indépendant et un appui pour les opprimés. »

    Horizons, 29/11/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Sahara_Occidental #Normalisation #Lobby_sioniste

  • Le Maroc s’enfonce dans la félonie-L’Algérie en sort grandie

    Israël, Palestine, normalisation – Le Maroc s’enfonce dans la félonie-L’Algérie en sort grandie

    Le roi du Maroc qui prétend appartenir à la lignée du Prophète de l’islam s’enfonce dans la perfidie et la trahison. Il est aujourd’hui l’allié d’Israël, patrie du sionisme qui veut judaïser toute la Palestine. Non seulement il a trahi sa foi mais il est également l’ennemi déclaré de son voisin arabe et musulman. Jusqu’où ira-t-il ?

    Avec la signature d’accords militaires sous-jacents avec l’ennemi déclaré de tout pays qui défend le droit des palestiniens le royaume du Maroc se place désormais dans le giron pro-sioniste à l’instar des États-Unis ce grand protecteur d’Israël. Aucun pays arabe ou musulman n’est allé aussi loin. La Turquie, l’Égypte, la Jordanie, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan qui ont établi des relations diplomatiques avec l’État hébreu reconnaissent tous le droit des palestiniens à avoir un État, le leur et ne reconnaissent pas la souveraineté israélienne sur la partie Est de Jérusalem qui abrite le troisième lieu de l’Islam. Le Maroc, quant à lui s’est totalement aplati en reconnaissant officiellement Israël ce qui sous-entend qu’il fait la sourde oreille sur toutes les décisions prises par ce pays dont les plus marquantes d’entre elles sont la judaïsation de la partie Est d’El Qods et l’extension des colonies juives dans les territoires palestiniens placés sous autonomie depuis les fameux accords d’Oslo, signés par les défunts Yasser Arafat et Itzhak Rabin. Ce qui est du reste contraire aux résolutions de l’ONU. Même les États-Unis de Joe Biden ne font plus la leur la position prise par Donald Trump. Ils reconnaissent, à nouveau, l’existence de deux États. Le Maroc quant à lui n’en fait aucune mention. En fait Rabat se reconnait dans l’expansionnisme israélien.

    Tout comme l’État hébreu, le Maroc a envahi un territoire assujettissant sa population et la remplaçant par des pionniers marocains. Tout comme Israël le royaume veut nuire à l’Algérie assimilant notre pays à l’Iran que l’État hébreu veut déstabiliser. Des positions parallèles donc, identiques même dans leur stratégie expansionniste. Ce n’est pas pour rien que le ministre israélien des affaires étrangères avait dernièrement déclaré que l’Algérie entretenait des relations secrètes avec l’Iran et que notre pays représentait un danger pour le Sahel.

    Aujourd’hui Israël est devenu le protecteur non déclaré du Maroc.Les pays subsahariens voient en cette alliance un danger. L’ONU et pas seulement cette organisation car beaucoup de pays de l’UE ne portent pas le Maroc dans leurs cœurs surveillent cet agglutinement contre nature de deux pays éloignés entre eux de plusieurs milliers de kilomètres.

    Des pays comme la Russie et la Chine, alliés et amis traditionnels de l’Algérie ne laisseront pas concrétiser une alliance qui déstabiliserait l’équilibre des forces dans cette région du monde. Ils se tiennent déjà résolument aux cotés de l’Algérie, pays que les États-Unis considèrent d’ailleurs comme le pivot géopolitique le plus stabilisateur en Afrique. En choisissant Israël le Maroc s’enfonce aujourd’hui dans l’isolement diplomatique. S’imagine-t-il que son puissant voisin se laisse intimider ? S’il le croit c’est qu’il se trompe lourdement et qu’il en paiera le prix.

    D’ailleurs et pour répondre à cette pseudo alliance maroco-israélienne, l’Algérie recevra le mois prochain le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, comme un chef d’État, manière de signifier à Israël et à son nouveau copain le Maroc que l’Algérie reste et continue d’être le pays des opprimés dans le monde, une terre de liberté des peuples et résolument anti colonialiste. En Mars 2022 Alger abritera le prochain sommet arabe et ce qui sera dit au cours de ce sommet diffèrera diamétralement de tous ces sommets qui l’ont précédé. On parlera sans détour du destin de la Palestine et celui du Sahara occidental. Pas sûr que le Maroc y participera. L’Algérie pourtant l’y invitera.

    Djamel SAADI

    L’Entreprise aujourd’hui, 30/11/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Normalisation #Palestine #Sahara_Occidental

  • Manifestations anti-normalisation: forte répression policière

    Manifestations anti-normalisation: forte répression policière

    Maroc, Israël – Manifestations anti-normalisation: forte répression policière

    C’était à prévoir, après avoir signé un pacte à l’encontre du droit international et avoir invité l’ennemi aux portes de l’Europe et lâchement bombardé des civils algériens, voici que la monarchie incontrôlable s’en prend à ses sujets.

    Le fait n’est pas nouveau, déjà en 2020 après l’annonce des intentions de normalisation, des manifestations étaient violemment réprimées.

    Les autorités marocaines perturbent violemment les manifestations organisées par le Front national marocain pour soutenir la Palestine et s’opposer à la normalisation après avoir accueilli honteusement le ministre de la Sécurité de l’occupation israélienne.

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    Au cours de la manifestation, des centaines de manifestants pro-palestiniens ont hissé des drapeaux palestiniens, exprimant leur soutien au sort des Palestiniens et scandant des slogans anti-normalisation.

    Les manifestants ont considéré la visite comme une honte sur le front du régime marocain et une trahison du sang des martyrs et du peuple palestinien.

    Il est à noter que la manifestation populaire marocaine avait pour slogan « Killer Gantz Not Welcome ».

    Les medias sionistes et occidentaux ont comme prévu, fait le black-out total sur ces événements qui répriment pourtant largement le droit de manifester. Une différence supplémentaire avec le voisin de l’Est algérien ou le droit de manifester et la lutte pour la cause palestinienne sont une ligne rouge que nul président n’ose franchir.

    Aldjazair, 30/11/2021

    #Maroc #Israël #Normalisation #Manifestations

  • Leïla Shahid : La jeunesse palestinienne va changer les choses

    Palestine, Israël, Maroc, Algérie – Leïla Shahid : La jeunesse palestinienne va changer les choses

    A l’occasion de la journée internationale de solidarité avec les Palestiniens, décrétée comme telle par l’ONU, nous avons rencontré à Bruxelles Leïla Shahid. Elle a consacré sa carrière et toute sa vie à défendre la nation palestinienne. D’abord engagée au sein du Fatah, mouvement de libération de la Palestine, elle est devenue ensuite diplomate, représentante de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) dans divers pays d’Europe : Irlande, Pays-Bas, Danemark, jusqu’à devenir déléguée générale de la Palestine en France, puis à Bruxelles, auprès de l’Union Européenne.

    Aujourd’hui, elle n’occupe plus de fonction officielle, elle est « une citoyenne libre et indépendante, mais une Palestinienne », toujours très concernée par le combat de son peuple.

    Cet entretien s’est déroulé à la suite d’un dialogue organisé par l’Association belgo-palestinienne, consacré à l’actualité de la lutte des Palestiniens pour leurs droits et l’avenir, au Théâtre Marni.

    G.K. Quel est votre regard sur la situation palestinienne, aujourd’hui ?

    Leïla Shahid : Je suis toujours désespérée de voir que rien n’avance, ni le processus de paix, ni à l’égard des violations commises par Israël… En particulier de la part de l’Union européenne auprès de qui je représentais la Palestine. C’est désespérant de voir l’impunité dont jouit Israël. On prend des sanctions contre Poutine, contre d’autres pays, mais on ne touche jamais à Israël. Je pense qu’on ne rend pas service au peuple israélien. Plus cette impunité sera tolérée, plus Israël ira loin.

    G.K. Même avec un gouvernement sans Benjamin Netanyahu depuis six mois ?

    Leïla Shahid : Je pense qu’Israël a une politique très dangereuse, surtout avec le gouvernement actuel. Lorsqu’il signe un accord avec le Maroc pour renforcer la défense militaire à la frontière avec l’Algérie, que cherche-t-il ? Nourrir une nouvelle guerre entre le Maroc et l’Algérie ?

    Les accords d’Abraham (deux traités de paix entre Israël et les Émirats arabes unis d’une part et entre Israël et Bahreïn d’autre part, signés sous Donald Trump, ndlr), ou les accords avec le Maroc ou le Soudan, ne leurrent personne. Tous ces états ne sont pas en guerre avec Israël. Ceux qui ont besoin de faire la paix, ce sont ceux qui ont des territoires occupés, la Palestinienne et la Syrie.

    On dirait qu’au lieu d’aller vers la paix, on va vers un affrontement. Les Palestiniens ne vont pas accepter d’être les oubliés ou les nouveaux indiens qu’on met dans des réserves… Aujourd’hui, avec les médias, les réseaux sociaux, on ne peut plus cacher la réalité. La réalité sort immédiatement. Et ceux que l’on peut toucher, nous Palestiniens, ce sont les citoyens. D’où mon travail avec les associations palestiniennes en Belgique ou en France, les associations qui défendent les droits humains. Je n’ai plus envie de représenter une diplomatie, puisqu’il n’y a pas de diplomatie. Ni diplomatie palestinienne, ni diplomatie arabe sur la Palestine, ni européenne, et encore moins de diplomatie israélienne aux Etats-Unis.

    G.K. Comment expliquer ce statu quo au niveau international ?

    Leïla Shahid : Le blocage ne date pas d’aujourd’hui. Il dure depuis plus de 54 ans, puisque l’occupation d’Israël a commencé en 1967. Plusieurs résolutions ont été votées au Conseil de sécurité pour demander à Israël de retirer ses forces d’occupation. Sans résultat. Et le monde a décidé de fermer les yeux devant les crimes et les violations des droits humains qui ont été commis par Israël, notamment à Gaza, à l’encontre des Palestiniens.

    C’est dangereux car c’est planter les graines de conflits à venir. Sous prétexte que c’est une lutte contre le terrorisme et qu’il y aurait à Gaza un mouvement islamiste qui s’appelle le Hamas, l’opinion tolère qu’on tue des populations civiles. Israël veut expulser des Palestiniens de Jérusalem-Est, par la force, parce qu’elle est la seule loi.

    Aujourd’hui, l’Union européenne est tellement divisée, les Américains ont l’air perdus, les chinois s’occupent de leur commerce et Vladimir Poutine s’occupe de réprimer ceux qu’il n’aime pas. Les Palestiniens, eux, se retrouvent seuls. Les seuls qui sont avec eux, ce sont les associations, les membres de la société civile, les parlementaires… Et même si la situation semble désespérée, les Palestiniens n’abandonneront pas. Je ne suis pas pessimiste sur l’avenir mais je suis pessimiste pour ma génération qui a cru aux accords d’Oslo (les accords d’Oslo de 1993 étaient porteurs d’un espoir de créer un état palestinien, ndlr), mais qui n’a plus aucune illusion de voir ces accords aboutir.

    G.K. Vous dénoncez un Etat-apartheid en Israël… (Un concept contesté, ndlr)

    Leïla Shahid : Oui, l’apartheid en Israël à l’égard des Palestiniens. En Afrique du Sud, il y avait deux lois pour une population, selon les appartenances raciales. Une loi pour les noirs et autre pour les blancs. C’est pareil en Israël, puisqu’en 2018, le Parlement Israélien a voté une loi qui définit Israël comme ‘l’Etat-nation du peuple juif. Le seul peuple qui a droit à l’autodétermination en Israël, c’est le peuple juif. Or en Israël, il y a 20% de citoyens israéliens qui sont chrétiens, musulmans et athées. Ceux-là sont devenus des citoyens de seconde zone, qui n’ont pas les mêmes droits que les citoyens juifs israéliens.

    Pourquoi le monde ne réalise-t-il pas que cette attitude d’Israël ne peut qu’aller vers une forme de violence en retour ? C’est la pire des choses pour le peuple israélien ! Israël ne pourra pas vivre en paix en signant un accord avec un Cheikh d’un pays du golf… C’est avec les Palestiniens qu’Israël doit signer pour avoir la paix.

    Je pense qu’Israël traverse une crise existentielle très grave. Il y a aujourd’hui à la Knesset (le Parlement israélien, ndlr), des personnes ouvertement racistes. Des partis d’extrême droite, sioniste religieux. Beaucoup d’Israéliens quittent le pays parce qu’ils ne veulent pas vivre dans une théocratie juive. Je pense que les Israéliens se sont renfermés sur eux-mêmes.

    G.K. Il y a bien une faiblesse de l’Autorité palestinienne, ça explique ces blocages aussi non ?

    Leïla Shahid : Oui, bien sûr. C’est bien pour ça que je suis partie en 2015. Je ne croyais plus à l’efficacité de l’Autorité palestinienne, que ce soit sur le plan diplomatique au niveau international ou la gestion en Palestine. J’avais des critiques et j’en ai toujours. Dans tous les mouvements de libération, il y a des périodes de flux et de reflux.

    G.K. Le problème, vient aussi de la mésentente entre le Hamas et le Fatah…

    Leïla Shahid : Les médias ont fait de Gaza un genre de ghetto islamiste terroriste, sous le contrôle du Hamas (le Hamas contrôle Gaza depuis 2007, ndlr). Or Gaza est une population mélangée, il y a de tout : du Hamas, du Fatah, des frères musulmans, des communistes, des socialistes, des collaborateurs, des gens sans partis politique… Cette manière de définir Gaza a été utilisée par Israël pour justifier ses bombardements sur Gaza.

    Je pense que la division palestinienne est plus grave. Depuis la création d’Israël en 1948, une partie est devenue israélienne, d’origine palestinienne, une autre partie a été occupée en 1967 (après la guerre des six jours, ndlr), ce sont les populations de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, et une autre partie sont les 6 millions de réfugiés. Cette population est déjà physiquement éclatée en différents territoires.

    Comment faire ? L’OLP avait réussi à rassembler ces populations. Mais avec les accords d’Oslo, on a remplacé l’OLP par l’Autorité palestinienne. Or, l’Autorité palestinienne est sous le diktat des Israéliens. Ainsi, elle a perdu sa légitimité aux yeux de sa propre population et elle a été corrompue par le pouvoir. Il faut espérer que la jeune génération puisse remplacer cette direction qui n’a plus de légitimité, et qui sait qu’elle n’en a plus. Mais j’ai confiance, ça fait plus de cent ans que les Palestiniens se battent. Ils continueront à se battre jusqu’à avoir leurs droits et leur dignité nationale.

    G.K. On attend une nouvelle génération. Pourquoi ne la voit-on pas au pouvoir ?

    Leïla Shahid : Parce que les vieux sont accrochés à leur pouvoir. Parce qu’ils ne veulent pas quitter un pouvoir qu’ils ont construit, qui leur donnent des privilèges, des avantages à eux, leur parti et leur entourage… Mais la jeunesse palestinienne trépigne ! Elle veut changer les choses et elle les changera. Cette nouvelle génération, que ce soit dans la diaspora ou en Palestine, développera une nouvelle stratégie, un nouveau langage. Elle n’est pas haineuse… elle ne cherche pas la vengeance. Il y a beaucoup d’artistes palestiniens à travers le monde. Poètes, hommes de théâtre, musiciens, plasticiens. Ils s’investissent, ils sont travailleurs, parce qu’ils ont souffert. Ils sont résistants, mais pas de manière violente. C’est ça le plus important.

    Nous sommes dans une nouvelle phase de notre lutte où nous ne sommes plus obsédés par le nombre de kilomètres carrés à posséder. Nous voulons avoir des droits, des droits égaux aux autres. Nous lutterons pour ces droits.

    G.K. Jusqu’à avoir un état palestinien ?

    Leïla Shahid : Oui, mais je ne suis pas sûre que cet Etat sera celui dont on parle aujourd’hui. Ça peut être une confédération avec la Jordanie, une fédération avec la Syrie, la Jordanie, le Liban… Si Israël change de gouvernement, pourquoi pas une fédération avec Israël aussi. Mais on ne pourra plus parler d’un Israël juif, ni d’un Israël uniquement pour le peuple juif. Il faut qu’Israël devienne l’Etat de ses citoyens qui ont différentes religions. On peut faire une confédération dans toute la région. Regardez l’Union européenne, jusqu’il y a 70 ans, les pays s’entretuaient dans deux guerres mondiales. Aujourd’hui, ils sont réunis dans l’Union européenne.

    G.K. Pourquoi les pays arabes ne soutiennent-ils pas les Palestiniens ?

    Leïla Shahid : Ça dépend lesquels. Les pays du Golfe deviennent de plus en plus des clients d’Israël. Ils ont décidé que leur ennemi principal, c’était l’Iran, pas Israël. Tous ces pays sont unis avec Israël dans une offensive contre l’Iran. Cet accord d’Abraham, qu’ils appellent ‘accord de paix’, c’est un accord sécuritaire et militaire, pour faire face à l’Iran.

    Ensuite, Israël s’est tourné vers le Maroc, où vivait la communauté juive la plus importante dans le monde arabe. Malheureusement, une normalisation des relations diplomatiques s’est faite sans toucher à la question palestinienne. Pourtant, le Maroc préside le comité Al Qods (un comité chargé notamment d’étudier et de suivre l’évolution de la situation à Jérusalem, ndlr), c’est très décevant pour les Palestiniens, c’est même très décevant pour les marocains. Mais bon, ça fait partie des stratégies israélo-américaines en Afrique. Ils pensent que le Maroc peut jouer un rôle important en Afrique. C’est leur allié.

    Mais je ne doute pas que les citoyens arabes, de la Mauritanie jusqu’à l’Irak, soutiennent les Palestiniens. Ça comptera un jour lorsqu’ils pourront changer les rapports de force, en réclamant les droits des Palestiniens. Pour le moment, ils réclament leurs propres droits, et c’est normal.

    AFPS, 30/11/2021

    #Palestine #Israël #Maroc #Algérie #Normalisation

  • Maroc – Israël: Lamamra remet les pendules à l’heure

    Maroc – Israël: Lamamra remet les pendules à l’heure

    Algérie, normalisation, monde arabe – Maroc – Israël: Lamamra remet les pendules à l’heure

    Troisième réaction officielle de l’Algérie à la visite du ministre de la Défense israélien Benny Gantz au Maroc. Après le président du Conseil de la Nation et le président de la République, c’est au tour du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra de s’exprimer sur ce pas franchi par les autorités marocaines.

    Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, lors d’un entretien accordé au journal panarabe Al Qods Al Arabi, dont les propriétaires sont des Palestiniens, a évoqué les relations de l’Algérie avec le Maroc, et celles de ce dernier avec Israël. Le ministre n’a pas hésité à user d’un langage fort et limite guerrier, rappelant le rôle joué par l’Algérie lors des guerres des Six Jours en 1967 et de Kippour en 1973, menées par une coalition de plusieurs « pays arabes » contre Israël. L’Algérie a envoyé plusieurs soldats d’infanterie, des avions, mais aussi des blindés. Si les relations entre l’Algérie et Israël n’ont jamais été amicales, elles s’inscrivent cette fois-ci dans le cadre de la normalisation du Maroc, ce qui a donné naissance à une série de tensions entre les deux pays voisins. Une escalade dont les conséquences virent crescendo au drame.

    Algérie, un pays en confrontation avec Israël

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l’étranger, Ramtane Lamamra, a affirmé lors de cet entretien que « l’Algérie s’est éloignée pendant plusieurs années de la scène arabe et internationale, notamment lors de la écennie noire ». Lamamra ajoute toutefois que « le récent mouvement populaire et l’accession au pouvoir d’hommes qui sont fruit d’élections transparentes, ont remis le pays sur la voie de l’efficacité et l’influence régionale et internationale ». Lamamra a notamment confié que « les complots n’ont pas cessé », et que « l’Algérie se sent maintenant comme un État en confrontation avec l’entité sioniste, contre laquelle nous avions envoyé nos forces combattre avec les frères arabes ».

    Le ministre n’a pas manqué de souligner qu’Israël est aujourd’hui « à nos frontières et signe des accords militaires, de sécurité et de renseignement avec un voisin, frère et ami ». Le diplomate algérien a toutefois assuré que l’Algérie tend à « réunir les Arabes lors du prochain sommet afin de parvenir à une position commune sur le soutien aux droits du peuple palestinien et le réadhésion à l’Initiative de paix arabe de 2002 ». Il a ajouté que cette démarche doit se faire « sans s’ingérer dans les affaires internes des pays qui ont préféré passer à la normalisation avant l’émergence d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale ».

    Maroc – Israël : un nouveau monde arabe

    Toujours selon le ministre des Affaires étrangères, « la relation du Maroc avec sraël dessine les contours d’un nouveau monde arabe ». Ces changements ne passent pas sans susciter l’inquiétude de Lamamra. Il indique que « si l’Algérie est assiégée et que sa sécurité interne est déstabilisée, les normalisateurs et ceux qui attendent le train de la normalisation se feront un plaisir d’avoir pu se débarrasser de l’obstacle Algérien, qui refuse la normalisation par principe ». L’Algérie, précise Lamamra, a toujours « représenté une position équilibrée pour la paix avec Israël ». Le ministre estime qu’une « paix raisonnable », devrait au moins se reposer sur « le principe de la terre contre la paix et la création d’un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale ».

    Lamamra, a également indiqué que l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing et Ancien Secrétaire d’État des États-Unis Henry Kissinger, ont tenté de punir Boumediene en 1975 pour avoir décidé de nationaliser les hydrocarbures et d’avoir soutenu les causes justes en Afrique et en Asie Toujours selon le même intervenant, la situation est différente aujourd’hui.

    « Contrairement à ce qui s’est passé en 1975, qui visait le régime, ils visent maintenant l’Algérie en tant que nation, en tant qu’unité nationale, souveraineté, indépendance nationale et intégrité territoriale. Maintenant les choses sont plus dangereuses », alerte le chef de la diplomatie algérienne. Lamamra ajoute que « nous sentons qu’une guerre totale est menée contre nous. Toutes les mesures que nous avons prises sont des mesures défensives pour maintenir la sécurité de notre patrie ».

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi libre, 30/11/2021

    #Algérie #Maroc #Israël #Monde_arabe #Normalisation