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  • Mort des camionneurs algériens: Les révélations de l’ONU

    Tags : Algérie, Maroc, camionneurs algériens, ONU, MINURSO, Mort des camionneurs algériens: Les révélations de l’ONU

    L’assassinat, par le Maroc, de trois camionneurs algériens par un armement sophistiqué meurtrier a eu lieu dans le territoire sahraoui, près de Bir Lahlou, a confirmé l’ONU, apportant un démenti cinglant aux mensonges relayés par les médias marocains sur le lieu de l’agression pour occulter la responsabilité du Maroc dans ce crime : »Nous pouvons maintenant confirmer que le site (du bombardement) se trouve dans la partie orientale du Sahara occidental près de Bir Lahlou », a déclaré le porte parole adjoint du SG de l’ONU, Farhan Haq, au cours d’un point de presse.

    « La Mission (Minurso) a observé deux camions portant des plaques d’immatriculation algériennes stationnés parallèlement l’un à l’autre. Les deux camions ont subi d’importants dommages et ont été carbonisés », a-t-il ajouté à une question biaisée d’un journaliste qui a tenté sciemment de semer l’amalgame sur le lieu du bombardement des trois citoyens algériens.

    Ce constat a été établi par une patrouille de la Minurso, dépêchée au lieu de l’attaque le 3 novembre, soit 24 heures après en avoir été informé, selon le porte-parole adjoint.

    Les précisions apportées par l’ONU démasquent les médias marocains qui ont tenté, en vain, de dégager la responsabilité du Maroc dans cette attaque ignoble contre des civils, en prétendant que les trois camionneurs algériens se trouvaient dans la zone tampon démilitarisé, sous surveillance de l’ONU, qui divise le Sahara Occidental.

    Des mensonges grossiers, si on considère que la zone de Bir Lahlou est située à plus de 70 Km du mur de sable érigé par le Maroc d’où commence la zone tampon, précise à l’APS l’ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar.

    Le bombardement des camionneurs algériens s’est produit exactement à Bentili au sud du territoire sahraoui libéré de Bir Lahlou, plus loin encore de la zone tampon et du mur de la honte marocain.

    Selon le diplomate sahraoui, l’accord militaire n1 conclu entre la Minurso et le Front Polisario en décembre 1997 d’une part, et la Minurso et le Maroc en janvier 1998 d’autre part, a institué une zone tampon de 5 kilomètres à l’Est du Mur où toute présence ou activité militaire y est interdite en plus de zones restreintes de 25 kilomètres à l’Est et 30 kilomètres à l’Ouest du Mur qui sont également soumises à plusieurs restrictions, relatives notamment aux activités et au renforcement des infrastructures militaires, précise le diplomate sahraoui.

    On serait bien avancé si on pouvait prédire de quoi sera fait demain pour le Maroc, après cette énième confusion auprès des instances internationales, quelques petits mois uniquement après le scandale Pegasus. Mais il y a fort à craindre que là encore, Rabat saura trouver les lobbys sionistes qui ont tempérer la fougue du président français Macron, qui avait appris à ses dépens qu’il avait été lui aussi la cible du logiciel espion maroco-israélien. Mais ici comme là-bas, le cumul de ces mauvaises notes risque d’éclabousser le Maroc, qui sera, dorénavant, tenu pour être un « pion turbulent » dans ce curieux jeu de Monopoly qui se déroule sous nos yeux.

    L’Express, 08/11/2021

    #Algérie #Maroc #ONU #MINURSO #Camionneurs_Algériens

  • Algérie-Maroc: Une équipe sur les lieux de l’attaque barbare

    Tags : Maroc, Algérie, camionneurs algériens, ONU, MINURSO,

    Les premières révélations de la Minurso. Dans un contexte bouillonnant, l’Algérie abritera, à partir d’aujourd’hui, les travaux de la première session de la Commission bilatérale frontalière algéro-mauritanienne.

    Les fonctionnaires de l’ONU ont très officiellement confirmé l’endroit exact, théâtre du bombardement des camions algériens. Le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq, est on ne peut plus clair. Le bombardement s’est produit exactement à Bentili au sud du territoire sahraoui libéré de Bir Lahlou. Cet endroit est distant de plus de 70 km du mur de sable érigé par le Maroc. La zone tampon dont font référence certains écrits de presse marocains, débute justement à partir du mur de la Honte et s’étend à 5 kilomètres à l’intérieur des territoires libérés du Sahara occidental. Dans ce périmètre il a été convenu au terme de l’accord militaire n°1 conclu entre la Minurso et le Front Polisario en décembre 1997, et la Minurso et le Maroc en janvier 1998, que cette zone soit une sorte de no man’s land,de même que l’interdiction de toute activité militaire de 25 kilomètres à l’est et 30 kilomètres à l’ouest du mur. Il convient de souligner que ces restrictions concernent spécifiquement les activités militaires. C’est là le pacte conclu par l’ONU pour s’assurer du cessez-le-feu signé en 1991 et récemment violé par le Maroc. Les médias marocains ont tenté de faire accréditer la thèse d’une intrusion des camionneurs algériens dans cette zone de conflit. Le porte-parole adjoint de l’ONU déconstruit cette thèse et affirme avec assurance: «Nous pouvons maintenant confirmer que le site (du bombardement) se trouve dans la partie orientale du Sahara occidental près de Bir Lahlou», a déclaré Farhan Haq. Le collaborateur d’Antonio Guterres a précisé dans un point de presse que «la Minurso a observé deux camions portant des plaques d’immatriculation algériennes stationnés parallèlement l’un à l’autre. Les deux camions ont subi d’importants dommages et ont été carbonisés».

    C’est, d’ailleurs, ce qu’a constaté une patrouille de la Minurso, qui s’est déplacée sur les lieux du bombardement 24 heures après en avoir été informée, le 2 novembre dernier. Les précisions sur l’endroit de l’attaque, situé à des dizaines de kilomètres de toute zone susceptible de faire passer les camions pour des cibles militaires, crédite la version de l’Algérie qui, du reste s’est d’abord informée sur les circonstances exactes de l’agression avant de la rendre publique. Farhan Haq s’est appuyé, non pas sur le communiqué de la Présidence algérienne, mais sur un rapport réalisé par des agents impartiaux. Ces derniers ont relevé l’exacte vérité de ce qu’ils ont eux-mêmes observé.


    Ce premier constat des circonstances de l’assassinat de trois Algériens, en territoire sahraoui libéré, par une arme sophistiquée, sera certainement suivi par une investigation détaillée qui mettra en lumière tout le scénario de cet acte relevant du terrorisme d’Etat. Officiellement saisi par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, le secrétariat général de l’ONU, en charge du dossier, est dans l’obligation d’agir dans le sens de tirer au clair cette gravissime affaire. D’autres investigations spécialisées seront certainement entreprises pour connaître la nature de la minution qui a détruit les camions algériens, sachant que la piste de l’arme sophistiquée est déjà privilégiée par les experts en armement.

    Il est entendu que l’Algérie ne se contentera pas de simples missives transmises à l’ONU, l’UA, l’OCI et la Ligue arabe. Il faut s’attendre à ce que, dans un avenir proche, d’autres initiatives seront prises par la diplomatie algérienne pour exiger la diligence d’une enquête impartiale et sérieuse sur cette attaque. On retiendra d’ailleurs dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères, rendu public jeudi dernier, la conviction de l’Algérie que «l’emploi par l’Etat occupant d’un armement sophistiqué meurtrier pour entraver la libre circulation de véhicules commerciaux dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit, constitue un acte de fuite en avant porteur de risques imminents pour la sécurité et la stabilité au Sahara occidental et dans toute la région». C’est dire que l’affaire ne s’arrêtera pas là. Elle connaîtra certainement d’autres développements. Dans ce contexte bouillonnant, l’Algérie abritera à, partir d’aujourd’hui, les travaux de la première session de la Commission bilatérale frontalière algéro-mauritanienne. Les travaux de cette Commission seront coprésidés par le ministre de l’Intérieur et son homologue mauritanien.

    Saïd BOUCETTA

    Mohammed VI: le roi de la dérobade

    Dans son discours à l’occasion du 46e anniversaire de la Marche verte, le roi du Maroc, Mohammed VI, a sciemment éludé l’assassinat des trois camionneurs algériens, commis par son armée sur le territoire sahraoui libéré. Une fuite en avant? Sûrement, puisqu’en la matière, Mohammed VI est un redoutable sprinter. Il l’a déjà démontré, il n’ y pas a si longtemps, en tendant une fausse main à l’Algérie et invitant même le président Tebboune à faire confiance à son voisin de l’Ouest.

    Lors de ce discours, prononcé à l’occasion de la fête du Trône, Mohammed VI avait délibérément négligé la sommation d’Alger de donner des explications claires sur les déclarations de son ambassadeur aux Nations unies qui avait soutenu «l’autodétermination du peuple kabyle». Mais entre les deux agressions, il y a tout un monde. Car si pour le soutien du Makhzen à une prétendue «autodétermination du peuple kabyle» -une dérive qui s’ajoutait à une longue liste d’agressions et d’actes hostiles- l’Algérie a décidé de rompre définitivement ses relations diplomatiques avec le royaume chérifien, dans la dernière provocation du Maroc, il y a mort d’hommes et cela ne peut pas «rester impuni» comme l’a déclaré le chef de l’Etat.

    Le roi n’a pas répondu à une accusation directe dont il fait l’objet mais n’a pas manqué de lancer des messages détournés à son voisin de l’Est. En évoquant la question du Sahara occidental qui est une question de décolonisation, comme l’ont reconnu le droit et la légalité internationale à travers les résolutions du Conseil de sécurité, Mohammed VI va s’attaquer non seulement à l’Algérie, visée pour son soutien aux causes justes, mais au monde entier qui refuse de reconnaître la marocanité du Sahara. Le roi va commencer par bomber le torse et s’enorgueillir de la reconnaissance de l’administration Trump de «la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara» affirmant que cette décision «est le corollaire naturel de l’appui constant des administrations américaines antérieures». Il lance de ce fait, un affront direct à l’actuel président américain, Joe Biden qui a décidé de rééquilibrer la politique américaine sur le dossier du Sahara occidental notamment avec la dernière décision du Sénat.

    La chambre haute américaine a opposé son veto à l’ouverture d’un consulat dans la ville occupée de Dakhla affectant les fonds destinés initialement à la construction du consulat pour la recherche d’une solution politique au conflit. Il va ensuite exiger des pays arabes et africains d’afficher publiquement leur soutien et défier la Cour de justice européenne en annonçant à ses partenaires «le Maroc n’engagera aucune démarche d’ordre économique ou commerciale qui exclurait le Sahara marocain». En fait, le roi sait pertinemment que la dernière décision de la Cour annulant deux contrats du Maroc avec l’UE et donnant gain de cause au Front Polisario, est une éclatante victoire pour ce dernier. Le Tribunal de l’UE a affirmé que le Front Polisario «est reconnu sur le plan international en tant que représentant du peuple du Sahara occidental».

    En invitant l’Europe à l’appuyer pour aller à l’encontre du droit international, le roi risque de se retrouver seul! Qu’importe, cela n’est pas le problème de l’Algérie mais c’est plutôt l’insistance de Mohammed VI à déclarer à répétition que le «Sahara est marocain et que les provinces du Sud constituent une partie intégrante du territoire national». N’est- ce pas là une anticipation du roi pour justifier, une fois les conclusions de l’enquête menée par la Minurso rendues publiques et confirmant l’implication de l’armée royale dans l’assassinat des trois Algériens dans un territoire libéré sahraoui, qu’il ne s’agissait que d’une défense puisque des Algériens ont transgressé un territoire qui fait partie «intégrante du Maroc». Mais cela ne se passe que dans la petite tête du roi qui cherche désespérément à se voiler la face en refusant de voir la vérité du droit et de la légalité internationale. Il peut, autant qu’il veut pratiquer la politique de l’autruche, la réalité ne changera pas pour autant. 

    Hasna YACOUB

    L’Expression, 08/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Camionneurs_algériens

  • Le silence « complice » des instances internationales

    Tags : Algérie, Maroc, camionneurs algériens, ONU, Union Africaine, Antonion Guterres, Moussa Faki, Sahara Occidental

    L’Algérie a affirmé avec certitude que le Maroc était derrière l’assassinat de trois de ses ressortissants dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit. Saisies officiellement par Alger, les instances internationales concernées gardent toujours le silence.

    Mercredi 3 novembre dernier, la présidence de la République avait annoncé que trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla. Selon la même source, plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat. Aussitôt, le chef de la diplomatie algérienne a adressé des messages à plusieurs instances internationales. En effet, jeudi dernier, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a adressé des messages au Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, au Secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboul Gheit, et a

    Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, Youssef Ben Ahmed Al-Othaimeen. Les réactions timides de l’ONU À ce jour, soit après près d’une semaine de l’assassinat des trois ressortissants algériens et 5 jours de l’annonce officielle de l’information, aucune réaction officielle n’a été faite par les instances concernées saisies par l’Algérie. Quoique, le SG de l’ONU Antonio Guterres, effleure la question lors d’un discours habituel appelant les « deux parties au dialogue pour apaiser les tensions ». Une réaction considérée comme « insignifiante et inappropriée au vu de la dangerosité de la situation ». Pourtant, le chef de la diplomatie avait clairement indiqué dans son message envoyé à l’ONU que cette situation est « porteuse de risques imminents pour la sécurité et la stabilité au Sahara occidental et dans toute la région ». Il convient également de noter que le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq, a confirmé, avanthier lors d’un point de presse, le lieu de l’attentat. « Nous pouvons maintenant confirmer que le site du bombardement se trouve dans

    lpartie orientale du Sahara occidental près de Bir-Lahlou », a-t-il déclaré en se basant sur un constat établi par une patrouille de la Minurso. « Blackout » à l’Union africaine et la Ligue arabe Mis à part ces deux réactions qui sont loin des exigences de la situation, l’on peut considérer que l’ONU garde toujours le silence et n’a pas réagi officiellement. Même constat d’ailleurs auprès des instances régionales, pourtant censées réagir et prendre des décisions concrètes. Au niveau africain, le silence de Moussa Faki en sa qualité de président de la Commission de l’Union africaine en dit long. En effet, il est à noter que ce dernier est au coeur d’une large controverse depuis juillet dernier, lorsqu’il avait accepté l’entrée d’Israël en qualité de membre observateur au sein de l’UA. Sans surprise aucune, la Ligue arabe s’est également résignée au silence. Si l’on considère que cette instance se retrouve sous les commandes des monarchies des pays du Golfe, son alignement avec le Maroc devient donc une certitude. Son silence également ne surprend personne. À n’en citer que cela, force est de constater que le silence des instances internationales n’est pas fortuit

    Par : ROSA CHAOUI

    Sahara occidental : La fuite en avant du roi

    Décidément, le Maroc reste fidèle à sa politique de la fuite en avant. Sur la question du Sahara occidental, comme sur d’autres questions, le Maroc cultive la politique du déni.

    Le roi Mohamed VI vient de donner la preuve éclatante que ce pays n’en fait qu’à sa tête. Dans l’affaire du Sahara occidental, le roi vient en effet d’ignorer totalement le droit du peuple sahraoui à son autodétermination. Pour lui la solution à ce problème de décolonisation demeure l’autonomie que propose depuis des années son pays. Il en va de même, s’agissant de l’assassinat des trois Algériens puisque, motus et bouche cousue, le roi n’en a soufflé mot. En effet le discours prononcé par le roi du Maroc, samedi soir à l’occasion de la commémoration de la sinistre « Marche verte » qui a débouché sur l’occupation d Sahara occidental,

    Mohamed VI a sans doute privilégié la politique du silence alors que l’Algérie a ouvertement accusé son pays d’avoir assassiné les trois Algériens. Mohamerd VI confirme la stratégie du silence puisque, à part une source anonyme qui s’est confiée aux médias sur la question, le Maroc n’a pas eu la moindre réaction officielle. Sur la question du Sahara occidental le roi a été, comme à son habitude, très ferme s’agissant de ce qu’il considère la « marocanité » de ce territoire. C’est une attitude connue depuis que ce pays a adopté la proposition de l’autonomie proposée au Front Polisario alors que ce dernier, s’en tenant à la légalité internationale, maintient sa revendication de l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui. « Le processus politique en marche (…) est voué à mettre en place une solution définitive fondée sur l’Initiative d’autonomie, sous souveraineté marocaine », a ainsi indiqué le roi en ajoutant que « la marocanité du Sahara ne sera jamais à l’ordre du jour d’une quelconque tractation. »

    Autant dire que Mohamed VI ferme la porte à toutes négociations futures avec le Polisario car pour lui il n’y a de négociation que dans le cadre de son plan d’autonomie. C’est un défi à l’ensemble de la communauté internationale et ce au moment où un envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Stafan di Mistura en l’occurrence, a été désigné pour relancer le processus de paix dans ce territoire après l’arrêt, depuis de nombreuses années déjà, du processus de négociations entre les deux parties en conflit. Il a poussé le bouchon un peu plus loin en menaçant l’Europe d’accepter le fait accompli marocain. « A ceux qui affichent des positions floues ou ambivalentes, nous déclarons que le Maroc n’engagera avec eux aucune démarche d’ordre économique ou commercial qui exclurait le Sahara marocain », a en effet martelé le roi. Il faut savoir que la Cour de justice européenne ne reconnaît pas la marocanité du Sahara occidental, un territoire sous occupation. La décision de cette cour de justice, saisie pour rappel par le Polisario, a permis d’annuler deux accords commerciaux .

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi Libre, 08/11/2021

    #Algérie #Maroc #Antonio_Guterres #Union_Africaine #ONU #Moussa_Faki #Camionneurs_algériens #Sahara_Occidental

  • Assassinat des 3 ressortissants algériens: le droit de vérité

    Tags : Algérie, Maroc, camionneurs algériens, Sahara Occidental, ONU, Union Africaine, MINURSO,

    Il est clair pour un très grand nombre d’observateurs que l’attaque, le 1er nombre de trois civils algériens à bord de leurs camions dans le territoire du Sahara occidental administré par le Front Polisario avait pour but de  » provoquer une réponse militaire d’Alger  » et qui viserait  » à impliquer l’Algérie dans le conflit du Sahara occidental « .Une implication que le Maroc a toujours souhaitée. Contacté par Sputnik, le professeur de droit constitutionnel à l’université de Saint- Jacques-de- Compostelle, Carlos Ruiz Miguel estime qu’  » il y a d’autres hypothèses qui pourraient expliquer cet acte d’une extrême gravité. Certaines disant que c’est une erreur de la part de l’armée marocaine, d’autres disent que ce sont des Israéliens qui pilotaient ces drones et qu’ils sont donc responsables de cette attaque. En tous cas, c’est une situation extrêmement grave car c’est une action qui a ciblé des civils. Du point de vue du droit international humanitaire, c’est une action qui est tout à fait illégale et criminelle. L’Algérie est dans son droit de demander une enquête pour déterminer les responsabilités dans cet acte « .

    A ce propos et dans le cadre du suivi des prolongements internationaux du lâche assassinat de trois ressortissants algériens en territoire sahraoui libéré , le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a adressé des messages à plusieurs organisations internationales dont le SG de l’ONU, Antonio Guterres, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, le SG de la Ligue des Etats arabes, Ahmed Aboul Gheït, et au SG de l’Organisation de la coopération islamique, Youcef Ben Ahmed Al-Othaimeen. Dans ces correspondances officielles, M. Lamamra a informé les responsables des organisations internationales de la  » gravité extrême de l’acte de terrorisme d’Etat en question qu’aucune circonstance ne saurait justifier « .

    Il a souligné que « l’emploi par l’Etat occupant d’un armement sophistiqué meurtrier pour entraver la libre circulation de véhicules commerciaux dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit, constitue un acte de fuite en avant porteur de risques imminents pour la sécurité et la stabilité du Sahara occidental et dans toute la région « . Le ministre des Affaires étrangères a souligné, dans ce cadre,  » la volonté et la capacité de l’Algérie d’assumer ses responsabilités en matière de protection de ses ressortissants et de leurs biens en toutes circonstances « .

    Le professeur Carlos Ruiz Miguel considère que l’Algérie peut exiger de la  » Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso, mission de maintien de la paix dans ce territoire non-autonome) de faire un rapport de terrain pour déterminer les responsables dans cette affaire ». « La Minurso est chargée du suivi de la situation du cessez-le-feu. Je pense que c’est tout à fait pertinent de la part de l’Algérie d’exiger un tel rapport. Bien sûr, l’Algérie peut obtenir des informations précises en s’appuyant sur d’autres sources pour savoir comment cet événement s’est produit. Elle peut notamment obtenir des renseignements à travers des données satellite, en collaboration avec la Russie par exemple. Il est vrai qu’un rapport d’une mission officielle des Nations unies renforcerait la positions de l’Algérie et son récit des événements « , explique Carlos Ruiz Miguel à Sputnik.

    B. Chellali

    Lemaghreb.dz, 08/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Camionneurs_algériens #ONU #UA #MINURSO

  • Attaque marocaine: l’étrange silence de Guterres et de Faki

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, camionneurs algériens, Antonio Guterres, ONU, Moussa Faki, Union Africaine,

    Alertées jeudi dernier par l’Algérie endeuillée suite à la mort de trois de ses ressortissants bombardés par le Maroc, les instances internationales gardent un silence qui en dit aussi long que l’insignifiante réaction du SG de l’ONU à l’égard d’un aussi grave événement.
    Les propos d’Antonio Guterres ne peuvent en fait même pas s’apparenter à une réaction à proprement dire car il s’agit d’une phrase lâchée au cours d’un briefing habituel et au cours duquel il a appelé les «deux parties au dialogue pour apaiser les tensions».

    Ces mots sont à l’évidence loin de s’adapter à la situation décrite par l’Algérie par la voix de son ministre des Affaires étrangères qui a saisi officiellement le secrétaire général des Nations-Unies pour l’informer de la mort de trois camionneurs algériens sous des projectiles tirés par l’armée marocaine et «l’emploi par le Maroc d’un armement sophistiqué meurtrier pour entraver la libre circulation de véhicules commerciaux dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit, ce qui constitue un acte de fuite en avant». Cette situation est «porteuse de risques imminents pour la sécurité et la stabilité au Sahara Occidental et dans toute la région», ajoutait le message transmis.

    Antonio Guterres n’a pas réagi de manière officielle ni sous une quelconque autre forme que dicte le protocole en pareille circonstance ni même présenté ses condoléances dans une affaire où il y a eu mort d’hommes. La légèreté de la phrase qu’il a prononcée ne peut aussi être mise sur le compte de l’absence d’éléments car il aurait fallu à ce moment qu’il évoque l’enquête menée dans les territoires sahraouis par une équipe de la Minurso (Mission des Nations-Unies pour le référendum au Sahara Occidental).

    À aucun moment, le SG de l’ONU n’a cité ce point primordial. C’est pourtant au niveau de l’institution qu’il représente que les conclusions des Casques bleus onusiens ont été ou seront transmises. Dans cette affaire, le rôle d’Antonio Guterres reste ambigu à ce stade.

    Le silence du président de la commission de l’Union africaine (UA) laisse aussi perplexe et soulève plusieurs interrogations car il ne reflète en aucun cas les réactions habituellement observées à ce niveau lorsque des événements aussi graves surviennent entre deux États membres. On ne peut de ce fait que s’interroger sur le rôle de Moussa Faki qui est lui-même au centre de grosses accusations depuis juillet dernier, date à laquelle il avait accepté unilatéralement l’entrée d’Israël en qualité de membre observateur au sein de l’organisation africaine. L’infiltration de Tel-Aviv s’est faite grâce au Maroc et au Tchad, ce qui a laissé de lourds soupçons peser sur le président de la commission de l’UA lui-même originaire de ce pays (le Tchad). Son statut ne lui permet pas pour autant de garder le silence ou de se suffire de déclarations de circonstance sur l’affaire sur laquelle il a été alerté par l’Algérie.

    Le silence que gardent la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) est plus que naturel. L’une comme l’autre se trouvent entre les mains de pays du Golfe qui souscrivent à la sacro-sainte alliance entre monarchies et s’alignent ouvertement sur les thèses marocaines.

    Il y a dix jours, le représentant permanent de l’Arabie Saoudite avait, une nouvelle fois, clairement affiché le soutien de son pays au Maroc et affirmé que son pays se tenait prêt à défendre l’intégrité de son territoire si celle-ci venait à être menacée.

    L’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et les autres monarchies du Golfe sont aussi connus pour avoir toujours tourné le dos à l’Algérie dans des conflits l’opposant au Maroc. Leur silence dans l’affaire des camionneurs algériens tués au Sahara Occidental est légitimement complice et leur réaction dépend, à l’évidence, des premières réactions officielles en provenance de Rabat.

    Abla Chérif

    Le Soir d’Algérie, 07/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Camionneurs_algériens #ONU #Union_Africaine #Antonio_Guterres #Moussa_Faki_Mahamat

  • Le roi du Maroc ignore l’accusation de l’Algérie

    Tags : Algérie, Maroc, camionneurs algériens, Sahara Occidental, Front Polisario, MINURSO, ONU,

    RABAT, 6 novembre (Reuters) – Le roi du Maroc a prononcé samedi un discours sur le Sahara occidental mais n’a pas mentionné l’accusation algérienne selon laquelle le Maroc a pris pour cible des civils algériens lors d’un incident survenu la semaine dernière dans le territoire contesté, selon les Nations Unies.

    L’accusation de l’Algérie a fait craindre une nouvelle escalade entre les rivaux nord-africains après que l’Algérie a coupé ses relations diplomatiques, cessé de fournir du gaz au Maroc et bloqué l’espace aérien algérien aux vols marocains.

    Les liens entre les deux pays sont fragiles depuis des années, mais se sont détériorés depuis l’année dernière, lorsque le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, a déclaré qu’il reprenait sa lutte armée pour l’indépendance du Sahara occidental, un territoire que le Maroc considère comme sien.

    Le silence du roi Mohammed sur le différend avec l’Algérie dans son discours annuel sur le Sahara occidental est conforme à la pratique du Maroc qui, peu après la rupture des liens avec l’Algérie en août, a ignoré toutes les déclarations venant d’Alger.

    Cependant, l’accusation de l’Algérie, mercredi, selon laquelle le Maroc a tué trois civils qui circulaient en voiture dans le Sahara, lundi, a fortement fait monter les enchères.

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a promis dans une déclaration que la mort des trois hommes « ne resterait pas impunie ».

    Le Maroc n’a pas répondu formellement à l’accusation.

    La force de maintien de la paix de l’ONU au Sahara Occidental, MINURSO, a visité le site de l’incident dans un territoire hors du contrôle marocain et a trouvé deux camions plaqués algériens très endommagés, a déclaré un porte-parole de l’ONU vendredi. Le porte-parole a dit que la MINURSO examinait l’incident.

    L’année dernière, les Etats-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental dans le cadre d’un accord qui incluait également le renforcement des liens entre Rabat et Israël.

    Depuis lors, le Maroc s’est montré plus affirmatif en poussant les pays européens à faire de même. Cependant, ils ne l’ont pas fait et en septembre, un tribunal de l’Union européenne a déclaré que certains accords commerciaux européens avec le Maroc étaient invalides parce qu’ils incluaient des produits originaires du territoire du Sahara occidental.

    Le roi Mohammed a déclaré samedi que le Maroc n’accepterait « aucune démarche économique ou commerciale qui exclut le Sahara marocain ».

  • Algérie-Maroc: L’ONU démonte les mensonges du Makhzen

    Tags : Algérie, Maroc, Camionneurs marocains, Farhan Haq, ONU, MINURSO, Sahara Occidental,

    L’assassinat, par le Maroc, de trois camionneurs algériens par un armement sophistiqué meurtrier a eu lieu dans le territoire sahraoui, près de Bir Lahlou, a confirmé vendredi l’ONU, apportant un démenti cinglant aux mensonges relayés par les médias marocains sur le lieu de l’agression pour occulter la responsabilité du Maroc dans ce crime. “Nous pouvons maintenant confirmer que le site (du bombardement) se trouve dans la partie orientale du Sahara occidental près de Bir Lahlou”, a déclaré le porte parole adjoint du SG de l’ONU, Farhan Haq, au cours d’un point de presse

    “La Mission (Minurso) a observé deux camions portant des plaques d’immatriculation algériennes stationnés parallèlement l’un à l’autre. Les deux camions ont subi d’importants dommages et ont été carbonisés”, a-t-il ajouté à une question biaisée d’un journaliste qui a tenté sciemment de semer l’amalgame sur le lieu du bombardement des trois citoyens algériens.

    Ce constat a été établi par une patrouille de la Minurso, dépêchée au lieu de l’attaque le 3 novembre, soit 24 heures après en avoir été informé, selon le porte-parole adjoint.

    Les précisions apportées par l’ONU démasquent les médias marocains qui ont tenté, en vain, de dégager la responsabilité du Maroc dans cette attaque ignoble contre des civils, en prétendant que les trois camionneurs algériens se trouvaient dans la zone tampon démilitarisé, sous surveillance de l’ONU, qui divise le Sahara Occidental.

    L’ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar. Le bombardement des camionneurs algériens s’est produit exactement à Bentili au sud du territoire sahraoui libéré de Bir Lahlou, plus loin encore de la zone tampon et du mur de la honte marocain.

    Selon le diplomate sahraoui, l’accord militaire n1 conclu entre la Minurso et le Front Polisario en décembre 1997 d’une part, et la Minurso et le Maroc en janvier 1998 d’autre part, a institué une zone tampon de 5 kilomètres à l’Est du Mur où toute présence ou activité militaire y est interdite en plus de zones restreintes de 25 kilomètres à l’Est et 30 kilomètres à l’Ouest du Mur qui sont également soumises à plusieurs restrictions, relatives notamment aux activités et au renforcement des infrastructures militaires, précise le diplomate sahraoui.

    Jeudi, le ministère des Affaires étrangères a indiqué que le “lâche assassinat” de trois ressortissants algériens par les forces d’occupation marocaines a eu lieu dans le territoire sahraoui libéré.

    “L’emploi par l’Etat occupant d’un armement sophistiqué meurtrier pour entraver la libre circulation de véhicules commerciaux dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit, constitue un acte de fuite en avant porteur de risques imminents pour la sécurité et la stabilité au Sahara Occidental et dans toute la région”, a indiqué la diplomatie algérienne.

    Le Jeune Indépendant, 07/11/2021

    #Algérie #Maroc #CamionneursAlgériens #SaharaOccidental #ONU #MINURSO

  • Lecture contextualisée de la crise avec le royaume du Maroc

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Algérie, ONU, Union Africaine,

    Sur le dossier de la décolonisation du Sahara Occidental, le royaume du Maroc avait trois choix :
    -celui de l’application des principes de l’OUA puis de la l’Union Africaine dont il est membre fondateur et signataire de toutes les conventions : respecter les frontières héritées du colonialisme pour éviter les conflits territoriaux innombrables, futiles, interminables, coûteux et fracturant à l’échelon continental. Il les a ignorés.
    -celui du droit international et de l’action juridique devant les instances habilitées : aucune de ses instances n’a statué en faveur de la marocanité du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole.
    – le royaume du Maroc a opté pour le coup de force (la marche verte), l’occupation et la marocanisation de ce territoire contre la légalité internationale. Il a bénéficié de trois catégories de soutien : celui des régimes africains autoritaires et impopulaires obtenu par la corruption d’Etat du Makhzen, celui de la coalition monarchique arabe dont nier l’existence est désormais faire preuve de myopie stratégique ou d’inconscience et celui des puissances mondiales dominantes, impérialistes, néo-colonialistes et suprématistes pour lesquels le droit et la morale constituent des fables pour enfants et qu’ilsmaquillent cyniquement par l’expression Real Politik.

    L’Algérie n’a pas cédé à cette tentative de corruption du Droit, de l’Histoire, de la Charte de l’instance continentale suprême et des principes propres auxpeuples épris de liberté. Le Maroc a tout essayé pour lui faire renier ses principes, en vain.

    Il en est venu rapidement à la belligérance explicite et à l’action de déstabilisation directe, voire à la recherche de la confrontation militaire directe comme ce fût le cas lors des incidents d’Amgala. Pendant les années noires du terrorisme les dirigeants marocains ont encore clairement activé, diversement contre les intérêts nationaux algériens. Depuis ces dernières années, l’hostilité des dirigeant du Makhzen a augmenté d’un cran devant l’évolution de la situation interne, dont ils ont cru, à tort qu’elle représentait une aubaine de plus. Maintenant il semble que ces stratèges de l’aventurisme, du chantage et des deals corruptifs ont l’air de vouloir opter pour une autre confrontation directe, certainement limitée, une espèce de guerre des drones, un conflit relativement low coast qui installerait une situation de ni guerre ni paix, fatale pour l’équilibre de la région, pour sa stabilité, pour son économie, pour le développement social et humain de ses peuples, et pour les intérêts stratégiques régionaux et continentaux supérieurs. Mais de cela, le Makhzen n’en a cure : réussir son coup au Sahara Occidental, maintenir la famille royale au pouvoir en recourant aux alliances d’intérêt y compris celles qui nuisent aux intérêts de son peuple, c’est tout ce qui le motive et qui guide son action.

    L’Ecole diplomatique algérienne, formée dans le combat libérateur, contre le colonialisme précisément, ne tombera pas dans ce piège néo féodal. Elle a observé la retenue, la patience, l’esprit de fraternité et de bon voisinage le temps qu’il a fallu. Elle saura maintenant apporter les réactions immédiates et les actions post-immédiates, légales, sages, constructives et pacifistes et fermes à cette belligérance que lui imposent les stratèges mal intentionnés du Makhzen.

    Quant à la France, c’est un allié objectif, naturel et traditionnel de la famille royale marocaine mais jamais du peuple marocain.

    En effet, en plus du contentieux colonial et néocolonial, matériel et immatériel, que personne ne peux ignorer sans tomber la faute stratégique, en plus de la sordide Françafrique, il y a ses menées stratégiques néocoloniales au Sahel : elles sont considérablement gênées par les principes et par l’action de l’Algérie. Il convient également de tenir compte de la menace du projet Desertec sur son industrie électronucléaire, dispendieuse, lourdement toxique et anti-écologique. Il faut savoir que plus de 90 % de l’électricité produite en France est d’origine électronucléaire et constitue un axe d’investissement qui est loin d’avoir atteint ses ambitions d’expansion technologique et commerciale à l’international. Il y a le refus de l’Algérie de s’intégrer dans son approche conceptuelle et opérationnelle de la problématique duSahel en général, du Mali en particulier et de ses conséquences possibles sur sa mainmise sur l’Uranium du Niger. A ce titre il est instructif de savoir que le Niger, pays pourvoyeur de la quasitotalité de l’uranium de l’électronucléaire français est sous électrifié à près de 80%. La Françafrique c’est aussi cela.

    Pour la France, soutenir la famille royale marocaine contre l’Algérie, jusque et y compris contre la légalité internationale, représente un fer au feu dans l’œuvre de déstabilisation tactique de l’Algérie pour tenter d’obtenir la pression qui pourrait l’amener à opter pour des postures plus favorables à ses intérêts de toutes sortes et de tous acabits. On peut toujours rêver…

    Cela s’est vu à chaque fois que la pression hostile s’est accentuée contre nous. L’injonction ridicule de Mitterrand en 91, son embargo aérien, ses animateurs/ influenceurs du « qui tue qui », son hébergement, à l’époque, de têtes pensantes et agissantes du terrorisme ( la Fraternité Algérienne de France, agissait, à l’époque à partir de la France,, avant d’être neutralisée et ses activistes exilés dans un pays de la Françafrique), son hébergement actuel de groupes de conception et d’action contre l’Algérie, (que nommer serait leur accorder une importance qu’ils n’ont pas) ses attaques cycliques et en apparence (mais en apparence seulement), immotivées, bizarres et impromptues le prouve. Tout cela montre la toxicité intrinsèque des relations avec la France, ancienne puissance coloniale, qui n’arrive pas (mais le veut-elle seulement ?) à se débarrasser des atavismes coloniaux archaïques. Ces atavismes coloniaux qui empêchent ses dirigeants de concevoir les relations avec leurs anciennes colonies, devenues pourtant Etats souverains, en dehors cadre néocolonial gagnant-perdant en faveur de la France, cadre pervers et en tant que tel, fondamentalement destiné aux poubelles de l’histoire, au lieux et place d’un rapport gagnant- gagnant dont la confiance, le respect et la solidarité sont à la fois les assises juridiques et morales, les piliers du succès et une garantie de pérennité.

    Voilà ce qui lie la France et la​ famille royale marocaine. Voilà pourquoi le Maroc n’aurait jamais pu faire ce qu’elle a fait et ce qu’elle fait encore sans l’appui de cette France néocoloniale.

    Au demeurant, la France s’indigne tactiquement pour « les atteintes aux droits de l’homme en Algérie » mais observe un silence clairement complice et parfaitement indéfendable, sinon par l’absurde, devant l’assassinat, au missile de trois paisibles routiers algériens (Allah yarhahoum), en territoiresous mandat de l’ONU.

    La quatrième entité dont le soutien permet à la famille royale marocaine d’agir, ainsi contre la légalité internationale, n’est pas un adversaire de l’Algérie. De plus, l’Algérie ne la dérange en rien et a toujours fait tout ce qu’il faut pour que ses relations avec ses différents membres soient exemplaires : il s’agit de la Coalition de fait des monarchies arabes.

    Elle comprend, outre les pétromonarchies du Golfe, la Jordanie et le Maroc. Elle manifeste son existence à chaque fois qu’une monarchie arabe est en conflit avec une tierce partie, même arabe.

    Objectivement, le silence de ses membres devant l’assassinat des trois camionneurs algériens pas l’armée marocaine est assourdissant et interpelle.

    Leur alignement sur l’approche marocaine au Sahara Occidental, sur toutes les thèses marocaines à ce sujet est systématique et très discipliné.

    Leur soutien inconditionnel à la marocanisationillégale du Sahara Occidental est dénué de toute base légale. Il est systématiquement affirmé par leurs projets d’investissement sur ce territoire occupé, parleur soutien militaire actif promis au Maroc en cas d’attaque subie (par qui ?). Il l’est par ladomiciliation protocolaire et fortement symboliqued’activités consulaires sur ce même territoire, illégalement occupé et sous tutelle des Nations Unies. Il l’a été par leur soutien franc aux opérations militaires menées par le Maroc à El Guarguarat. Ce sont là, autant de faits concrets qui ne laissent aucun doute sur le soutien principiel et systématique à la famille royale régnant au Maroc

    Pourquoi ?

    On peut dire que les monarchies arabes en général, y compris le Maroc, se situent encore largement dans la forme de la monarchie absolue, au pouvoir sans limites réelles, celles de la Constitution étant globalement plus symbolique qu’autre chose. Dans ces monarchies arabes, le roi s’implique très largement dans la conduite des affaires de l’Etat. Cela a le désavantage de l’exposer directement à l’impact de l’exercice du pouvoir d’une part et aux mouvements sociaux revendicatifs d’autre part.

    Ces monarques arabes ont donc deux soucis majeurs :le premier, majeur et vital est de conserver leur pouvoir absolu, maquillé en pouvoir constitutionnel. Le deuxième qui expose leur Autorité y compris royale, à l’usure du pouvoir et aux aléas de son exercice, par leur intervention forte dans la gouvernance nationale.

    La conduite de cette gouvernance, s’exercera en priorité, au profit du roi et de la famille régnante, fût-ce au détriment du Peuple. Les grandes lignes de la stratégie monarchique panarabe se construiront aussi dans cet objectif absolu. Fût-ce contre les intérêts supérieurs Maghrébins, Arabes et/ou Islamiques. Les exemples foisonnent dans ce domaine. Les Conventions et autres Traités de défense commune obéiront également aux mêmes schémas prioritaires.

    Il est significatif que les monarchies arabes se soient organisées entre elles et que le Makhzen reçoive l’appui des monarchies du Golfe, l’une auprès l’autre : elles défendent et défendront toujours, avec la dernière énergie, leur pouvoir royal et leur modèle d’organisation sociopolitique de monarchies absolues maquillées en monarchies Constitutionnelles. On a pu observer cette discipline de la Coalition monarchique arabe dans l’incident somme toutes mineurs avec le Liban et la réponse cinglante qui lui a été réservée.

    A supposer que la Conseil de coopération du Golfe ait été érigé pour contenir la menace Iranienne et que la Syrie et le Yémen sont des alliés de l’Iran, que reproche-t-on à l’Algérie, connue et reconnue pour sa liberté totale de décision et pour son principe diplomatique cardinal de neutralité bienveillante et constructive dans les conflits entre pays frères, sinon la réalité de la solidarité structurelle et principielle de la Coalition monarchique arabe ?

    Il est objectif et réaliste de relever que face à cette Coalition monarchique arabe de fait et à ses stratégies spécifiques, il n’existe aucune forme d’organisation contradictoire. Cela lui a laissé le champ libre, disposant de moyens colossaux mis au service des différentes familles régnantes.

    Cela a généré sa domination quasi-totale sur la Ligue Arabe, auparavant force de résistance significative aux menées agressives contre le monde arabe et potentiel d’affirmation et de défense de ses intérêts stratégiques.

    Progressivement conquise par la Coalition des monarchique, cette Ligue a été méthodiquement muselée, réduite au fonctionnement purement protocolaire et même utilisée contre certains de ses pays membres fondateurs, avant de probablement disparaître prochainement pour faire de la place à l’Etat d-Israël et aux institutions prévues par le projet américano sioniste du Nouveau Moyen Orient, qui commence à se dessiner avec la vague des normalisations et de la démarche dite des Accords d’Abraham.

    Auparavant, l’onde de choc du « Printemps arabe », (plus proches d’un hiver arabe, en fait) a violemment impacté nombre de pays, exception faite de ceux de la Coalition monarchique. El Djazira, entre autres forces de frappes médiatiques liées à cette Coalition s’est transformée en plate forme médiatique opérationnelle d’encadrement des agitateurs, élevés, abusivement au rang de révolutionnaires ! Quel a été le résultat de cet « hiver arabe » en Tunisie, en Syrie, en Libye, en Egypte, au Soudan ?

    L’Algérie a heureusement su éviter ce piège du plus sinistre des printemps, le mal nommé « printemps arabe ».

    A suivre…

    (*) Allaoua Bendif

    Fils de Chahid

    Docteur en psychologie Clinique

    Enseignant universitaire à la retraite.

    Auteur de : « Violences Algériennes», Koukou Editions. Octobre 2019

    La patrie news, 06/11/2021

  • Staffan De Mistura entame son mandat sur un terrain miné

    Staffan De Mistura entame son mandat sur un terrain miné. L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental doit relancer le processus de négociation entre le Polisario et le Maroc dans un contexte de reprise des hostilités et d’horizon fermé à tout dialogue sérieux. Les indépendantistes sahraouis, qui ont réagi à sa dernière résolution, accusent le Conseil de sécurité d’encourager le «statu quo»…

    Lundi 1er novembre, le nouvel émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental a pris ses fonctions après avoir été nommé, début octobre, par le Secrétaire général Antonio Guterres. Staffan de Mistura prend en main le dossier dans un contexte marqué par la fin du cessez-le-feu après l’attaque par le Maroc de la zone tampon de Guerguerat et la reprise des armes par le Polisario. Il aura la lourde tâche de relancer les négociations entre ces deux belligérants et, à une plus grande échelle, les contacts diplomatiques avec les pays et les organisations susceptibles d’influer sur le cours de ces négociations.

    Avant lui, l’ONU avait déjà nommé quatre médiateurs pour tenter de régler, en vain, le conflit, vieux de quarante-six ans. Il s’agit des deux Américains James Baker et Christopher Ross, du Néerlandais Peter van Walsum et de l’Allemand Horst Köhler, qui a démissionné de son poste en mai 2019, officiellement pour «raison de santé», en raison de «l’irresponsabilité» du Conseil de sécurité à résoudre le conflit, avaient dit à l’époque des diplomates sahraouis. M. Köhler s’est retrouvé dans une position politique, morale et psychologique qui le poussait à se retirer de sa mission, avait également déclaré le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. Qu’en sera-t-il pour son successeur ?

    Vendredi 5 novembre, Staffan De Mistura s’est entretenu, à New York, avec le représentant du Polisario auprès des Nations unies et responsable de la coordination avec la Minurso, Sidi Mohamed Omar, qui «a informé l’Envoyé spécial de la position du Front sur le processus de paix au Sahara occidental», selon l’agence de presse sahraouie (SPS). Le Polisario, qui avait déjà indiqué que la nomination d’un nouvel envoyé spécial onusien «n’est pas une fin en soi», a réagi sévèrement à la dernière résolution votée par le Conseil de sécurité, vendredi 29 octobre, et qui demande aux indépendantistes sahraouis de «respecter le cessez-le-feu» sans s’attarder sur la responsabilité de Rabat dans la détérioration de la situation sur le terrain. C’est un «grave échec» aux retombées graves sur la paix dans la région, a affirmé le Front. «Il n’y aura pas un nouveau cessez-le-feu tant que l’occupation marocaine poursuit, en toute impunité, ses tentatives d’imposer par la force son fait accompli colonial dans les territoires occupés de la République sahraouie et d’entraver l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental», a-t-il expliqué dans un communiqué en date du dimanche 31 octobre.

    Le Front Polisario a réaffirmé son rejet «catégorique de l’inaction et du silence du Conseil de sécurité, notamment de certains membres influents, une attitude manifeste dans la nouvelle résolution qui constitue un grave échec aux retombées graves sur la paix et la stabilité dans la région entière».

    «Face à l’inaction continue du Conseil de sécurité, il ne reste «d’autre choix que d’intensifier» le combat et de «poursuivre» la lutte armée légitime pour «garantir l’exercice du droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance», a-t-il souligné.

    Pour le Maroc, le responsable, c’est l’Algérie

    L’adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 2602 (2021) constitue un retour regrettable à la politique «du maintien du statu quo», car l’instance onusienne «ignore complètement la situation de guerre», en cours, dans le territoire depuis le 13 novembre 2020 en raison de la violation flagrante par l’occupant marocain du cessez-le-feu de 1991 et des conventions militaires pertinentes, a encore relevé le Front Polisario dans son communiqué. Mardi 2 novembre, et pour résumer la position du Polisario, son représentant en Europe et auprès de l’Union européenne (UE), Abi Bouchraya Bachir, a qualifié la résolution de «premier clou dans le cercueil de la mission de l’Envoyé spécial onusien De Mistura». Tout observateur de la dernière résolution onusienne, censée constituer le cadre de la mission de De Mistura, «constate qu’il s’agit d’un ancien cadre, de mêmes expressions ambiguës qu’avant qui ne font que confirmer l’impression qu’il n’y a pas de processus, mais qu’il s’agit de nombreux processus menant tous vers une spirale infinie», a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien algérien EChaâb.

    Pour Abi Bouchraya Bachir, la résolution 2602 est «décevante», non seulement en raison de sa teneur, car toutes les autres résolutions étaient décevantes, mais surtout «en raison de la situation dangereuse au Sahara occidental et la guerre qui fait rage depuis le 13 novembre 2020», une guerre «susceptible de prendre des dimensions plus graves à n’importe quel moment». «Il est clair que des parties influentes au sein du Conseil de sécurité misent sur le statu quo qui n’est autre qu’une consécration de l’occupation», a-t-il dit. Ajoutant que ces parties «entravent toute démarche pour amener le Conseil de sécurité à assumer la pleine responsabilité, à déterminer la véritable partie responsable de la rupture de l’Accord de cessez-le-feu, à définir la feuille de route basée sur l’accord signé entre les deux parties au conflit, à savoir le plan de paix ONU-UA portant organisation d’un référendum libre et démocratique d’autodétermination du peuple sahraoui».

    Côté marocain, son représentant permanent aux Nations unies, Omar Hilale, a, de nouveau, désigné l’Algérie comme «responsable» dans la «création» et le «maintien» du conflit au Sahara occidental. Le diplomate marocain, qui s’est exprimé devant la 76e session du débat général de la quatrième commission de l’ONU (chargée des questions de décolonisation), a fait réagir la chargée d’affaires de la mission algérienne. Zakia Ighil a ainsi rejeté le récit marocain «trompeur» visant à déformer les réalités juridiques et politiques du conflit. «Nous sommes contraints d’aborder le discours partial et déformé de la délégation marocaine et de rappeler que la question du Sahara occidental est et reste inscrite à l’ordre du jour de cette auguste assemblée depuis 1963 comme une question de décolonisation relevant de la mise en œuvre de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux peuples et pays coloniaux», a-t-elle déclaré. «Une simple lecture des nombreuses résolutions et rapports des Nations unies sur la question du Sahara occidental montre que, depuis son origine, le conflit au Sahara occidental a opposé le Royaume du Maroc au Front Polisario (…)», a-t-elle encore soutenu.

    Anis Remane

    Reporters, 07/11/2021

  • L’ONU indique le lieu de l’attaque contre les camions algériens

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, camionneurs algériens, Bir Lahlou,

    « Nous pouvons maintenant confirmer que le site (du bombardement) se trouve dans la partie orientale du Sahara occidental près de Bir Lahlou », a déclaré le porte parole adjoint du SG de l’ONU, Farhan Haq, au cours d’un point de presse

    « La Mission (Minurso) a observé deux camions portant des plaques d’immatriculation algériennes stationnés parallèlement l’un à l’autre. Les deux camions ont subi d’importants dommages et ont été carbonisés », a-t-il ajouté à une question biaisée d’un journaliste qui a tenté sciemment de semer l’amalgame sur le lieu du bombardement des trois citoyens algériens.

    Ce constat a été établi par une patrouille de la Minurso, dépêchée au lieu de l’attaque le 3 novembre, soit 24 heures après en avoir été informé, selon le porte-parole adjoint.