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  • Cette semaine au Conseil de Sécurité

    Conseil de Sécurité, ONU, Soudan, Libye, UNITAMS, MANUL, MINUSS, Afghanistan, UNITAD, Daech,

    13-17 septembre 2021

    Cher Eguebeila,

    Cette semaine, toutes les réunions du Conseil de sécurité et des organes subsidiaires devraient avoir lieu en personne.

    Mardi 14 septembre, les membres du Conseil devraient voter sur un projet de résolution renouvelant le mandat de la Mission d’appui des Nations Unies à la Libye (MANUL).

    Mardi également, le président du Comité des sanctions pour le Soudan 1591, l’Ambassadeur Sven Jürgenson (Estonie), devrait fournir le briefing trimestriel sur les travaux du comité.

    Il y aura mardi une séance d’information ouverte, suivie de consultations à huis clos, sur la Mission intégrée d’assistance à la transition des Nations Unies au Soudan (UNITAMS). Le Représentant spécial pour le Soudan et chef de l’UNITAMS, Volker Perthes, présentera le rapport de 90 jours du Secrétaire général sur la mission, qui a été publié le 1er septembre. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing.

    Mercredi (15 septembre), le Conseil se réunira pour une séance d’information publique, suivie de consultations à huis clos, sur la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS). Les briefers attendus sont le Représentant spécial et chef de la MINUSS Nicholas Haysom et la Directrice des opérations et de la Division du plaidoyer d’OCHA, Reena Ghelani. Un représentant de la société civile fera également un briefing.

    Mercredi, il y aura un briefing ouvert, suivi de consultations à huis clos, sur la situation humanitaire en Syrie. Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, et un représentant de la société civile sont les rapporteurs attendus.

    Le vendredi (17 septembre), les membres du Conseil devraient voter sur deux projets de résolution : l’un renouvelant le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et un autre renouvelant le mandat de l’Équipe d’enquête des Nations Unies pour promouvoir la responsabilité pour les crimes commis par Da ‘esh/ISIL (UNITAD).

    Cette semaine, les membres du Conseil devraient poursuivre les négociations sur un projet de résolution sur la protection de l’éducation en période de conflit, initié par le Niger et la Norvège.

    Les membres continueront également de négocier un projet de déclaration présidentielle concernant les mesures de sanctions contre le Darfour, conformément à la résolution 2562 du 11 février, dans laquelle le Conseil a exprimé son intention d’« établir des repères clés clairs et bien identifiés au plus tard le 15 septembre 2021 ».

    Au niveau des organes subsidiaires, le Comité des sanctions 1718 de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) se réunira jeudi 16 septembre pour discuter du dernier rapport de son groupe d’experts.

    Vendredi (17 septembre), le Comité d’état-major tiendra une réunion formelle.

    Vendredi également, il y aura une réunion du Groupe de travail informel sur la documentation et les autres questions de procédure (IWG).

    Une réunion de formule Arria sur « La menace pour la paix et la sécurité internationales posée par le commerce illicite des armes légères et de petit calibre » initiée par le Mexique se tiendra par vidéoconférence (VTC) jeudi 16 septembre.

    Security Council Report, 12/09/2021

  • Sahara Occidental : Le Polisario propose de renégocier les termes d'un nouveau cessez-le-feu

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, cessez-le-feu, MINURSO, ONU,

    La mission onusienne MINURSO empêtrée dans les sables du Sahara Occidental

    Les Sahraouis estiment que le cessez-le-feu n’est plus valable et proposent de le renégocier
    L’accord de cessez-le-feu avec le Maroc, signé en 1991, n’est plus valable et doit être renégocié car ses conditions ont changé, a prévenu aujourd’hui Mohamed Sidati, membre de la direction du Front Polisario et l’un des les hommes qui ont participé à la négociation de ce pacte historique qui a mis fin à quinze ans de guerre.
    Dans une interview donnée à l’occasion du trentième anniversaire d’un processus mené par l’ONU, Sidati considère que Rabat a profité de ce cadre pour « renforcer les outils d’occupation et de pillage des ressources naturelles sahraouies » et souligne que si la communauté internationale veut renouer avec une solution pacifique doit se concentrer uniquement sur « l’autodétermination ».
    EFE, 06/09/2021
  • Maroc : Reconnaissance inéluctable de la République Sahraouie

    Maroc, Sahara Occidental, Union Africaine, ONU, Afrique, #Maroc,#SaharaOccidental, 


    Par Deich Mohamed Saleh
    La décision sans précédent de l’ancien président américain Donald Trump de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental le 10 décembre 2020 a suscité de nombreuses critiques car elle contredit le droit international.
    Bien qu’aucune position n’ait été prise jusqu’à présent sur cette mesure, toutes les indications confirment que la nouvelle administration reviendra sur cette erreur, donnant l’impression que les États-Unis – en tant que porteur du conflit du Sahara occidental au Conseil de sécurité – feront pression pour une solution dans le cadre de la légalité internationale.
    Contexte
    Ancienne 53ème province espagnole jusqu’en 1976, le Sahara Occidental est sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU depuis 1963 en attente de décolonisation. En 1974, l’Espagne a accepté d’organiser un référendum après avoir effectué un recensement de la population autochtone, en vue de céder le pouvoir au Front POLISARIO, qui représentait les revendications d’indépendance de la population.
    Le Front Polisario (Frente Popular para la Liberación de Saguía el Hamra y Río de Oro) a été créé en 1973 à la suite d’un vaste mouvement populaire réclamant le départ du colonialisme espagnol.
    Malheureusement, le gouvernement espagnol a cédé le territoire en 1975 au Royaume du Maroc, quelques jours seulement après que la Cour internationale de justice (CIJ) ait rejeté les revendications de ce dernier sur le territoire.
    Le Maroc a profité de la période de transition qui a suivi la mort du général Franco pour pousser le gouvernement espagnol à violer la Charte et les résolutions des Nations unies ainsi que les appels répétés de l’Organisation de l’unité africaine à cette époque.
    Conformément à la volonté du peuple du Sahara occidental, le Front Polisario a déclaré la République arabe sahraouie démocratique (RASD) le 27 février 1976 pour combler le vide juridique créé par le retrait de l’Espagne. La RASD a rejoint l’OUA en 1984, puis est devenue l’un des fondateurs de l’Union africaine.
    Après 16 ans d’escalade, un accord de cessez-le-feu a été conclu en 1991 entre la RASD, représentée par le Front Polisario, et le Royaume du Maroc.
    Le cessez-le-feu fait partie d’un plan de règlement signé par les deux parties, dans le but d’organiser un référendum équitable, juste et transparent sous les auspices de l’ONU et de l’OUA, où le peuple du Sahara occidental pourra choisir entre son indépendance et son intégration au Maroc.
    Le plan de règlement était basé sur la résolution 104 (1983) de l’OUA, qui a été approuvée par l’Assemblée générale des Nations Unies dans sa résolution 4050 (1985) et adoptée par le Conseil de sécurité dans sa résolution 658 (1990) sous le rapport S/21360 du Secrétaire général.
    Mais le référendum a été perturbé, et les 30 dernières années sont restées marquées par la répétition des obstacles marocains en l’absence de pression de l’ONU, ce qui a conduit à la reprise de la confrontation armée à la fin de l’année dernière.
    Violation du droit international
    L’importance de la création des Nations unies en 1945 réside dans l’ensemble des règles et règlements de sa charte et des résolutions adoptées par ses États membres. L’indépendance de plus de 80 anciennes colonies a constitué un saut qualitatif réalisé par l’ONU.
    Mais son incapacité à achever la décolonisation des territoires non autonomes, tels que le Sahara occidental, reflète le double standard des décideurs internationaux d’aujourd’hui dans l’application du droit international.
    La Charte des Nations Unies et l’énorme quantité de résolutions, de conseils juridiques et de décisions judiciaires reconnaissent le droit inaliénable du peuple du Sahara Occidental à l’autodétermination et à l’indépendance.
    Au contraire, ni la Charte des Nations Unies, ni ses résolutions, ni les décisions judiciaires ne reconnaissent les revendications du Maroc, mais le considèrent plutôt comme une puissance occupante du territoire.
    L’échec de l’ONU a également affecté la protection des citoyens sahraouis contre la répression systématique des autorités d’occupation marocaines, puisque le Conseil de Sécurité n’a pas pu accepter d’étendre le mandat de la MINURSO pour inclure le rapport sur les droits de l’homme.
    En reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, Trump a délibérément abusé des valeurs et des principes sur lesquels l’ONU a été fondée, ce à quoi la nouvelle administration doit remédier pour préserver la réputation des États-Unis à l’étranger en tant que décideur international.
    L’intention de l’administration de Joe Biden de revoir les décisions de Trump est un signe optimiste que les États-Unis, en tant que détenteur du Sahara occidental, reconsidéreront l’application du droit international d’une manière cohérente avec le respect du statut juridique du territoire.
    L’espoir a beaucoup augmenté lorsque les exercices de l’African Lion 2021 n’ont pas inclus le territoire du Sahara Occidental, contrairement à ce qui était promu par le Makhzen. De son côté, l’Union européenne a ignoré le statut juridique du Sahara occidental et les décisions judiciaires pertinentes pour conclure des accords commerciaux avec le Royaume du Maroc qui incluent le territoire.
    L’Union européenne n’a pas non plus respecté les conditions de partenariat avec l’Union africaine concernant la souveraineté de ses membres, comme la République sahraouie.
    Les Européens devraient encourager l’Espagne à assumer sa responsabilité historique dans la décolonisation de son ancienne colonie, car elle est toujours la puissance administrante imprescriptible. L’accueil réservé par le Portugal à la cause du Timor oriental est un exemple frappant que l’Espagne devrait suivre.
    L’absence d’une évaluation objective du résultat de l’application du droit international au Sahara Occidental par les décideurs du Conseil de Sécurité de l’ONU est une erreur que tout le monde paiera.
    Le soutien de certains acteurs internationaux à l’occupation marocaine du Sahara Occidental remonte à la période de la guerre froide, ce qui appelle à une révision complète pour être en phase avec le développement qui a lieu dans la région et les aspirations de ses peuples à la paix et à la stabilité. Ainsi, la question du Sahara occidental, comme les précédentes questions de décolonisation, doit être résolue dans le plein respect du droit de son peuple à l’autodétermination et à l’indépendance.
    Sinon, personne ne peut blâmer les Sahraouis pour toute forme d’escalade dans le cadre de leur défense de leur droit légitime.
    Les décideurs internationaux doivent exclure toute menace pour la sécurité et la stabilité qui pourrait être causée par l’établissement d’un nouvel État dans la région, comme l’a promu le Maroc.
    Dans ce contexte, il est important de prendre en considération la réalité de la coexistence de la RASD et du Royaume du Maroc sur un pied d’égalité au sein de l’Union africaine et leur engagement à respecter les frontières coloniales. En ce sens, le rôle de l’Union africaine est vital dans tout effort international futur.
    Le voisin gênant
    Les États-Unis considèrent le Royaume du Maroc comme un allié stratégique en raison des nombreux services qu’il a fournis pendant la guerre froide, et plus tard sous la rubrique du terrorisme. De son côté, l’UE lui a accordé un statut avancé pour la garde de la porte sud. Cependant, il semble que ni les États-Unis ni l’UE n’aient fait d’effort pour révéler la vérité sur le Makhzen marocain.
    Tout d’abord, le Makhzen a profité de la protection que lui offrait l’Occident pendant la guerre froide pour attaquer ses voisins et travaille constamment à les déstabiliser.
    Avant son occupation illégale du Sahara occidental en 1975, le Royaume du Maroc avait revendiqué la Mauritanie et certaines parties de l’Algérie.
    Il s’est donc opposé à l’indépendance de la Mauritanie en 1960, et a lancé une guerre contre l’Algérie un an après son indépendance en 1963. Le Maroc a également revendiqué à plusieurs reprises des territoires espagnols, dont les frontières ont été soumises à des attaques continues, comme l’île de Perejil en 2002, et plus récemment Ceuta et Melilla, où le Makhzen a utilisé des mineurs comme boucliers humains pour occuper les deux villes.
    Deuxièmement, l’implication des services de renseignement marocains dans le soutien au terrorisme, qui ne s’est pas limité à l’Algérie pendant les années 1990 et au-delà, ni à la région et au Sahel, mais que la plupart des attaques terroristes en Europe étaient liées à des noms marocains, comme à Madrid, Barcelone, Paris, Bruxelles, etc.
    En outre, le ralliement de milliers de Marocains à des organisations terroristes en Irak, en Syrie, en Libye et ailleurs est une autre preuve que le Maroc est une base pour l’exportation de terroristes.
    Le sort des terroristes marocains, qui sont rentrés au Maroc, restera une bombe à retardement entre les mains des services de renseignements marocains, qui attendent le bon endroit et le bon moment pour la faire exploser.
    Troisièmement, les rapports 2020 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies ont classé le Maroc comme le premier producteur et exportateur de cannabis. Ainsi, les gangs de trafiquants de drogue ne se limitaient pas à déverser dans les pays européens du cannabis et du haschisch, mais aussi de la cocaïne et de l’héroïne.
    Tandis que le flux régulier se poursuit vers les pays voisins et le Sahel, ce qui contribue au financement des groupes terroristes armés et menace de déstabiliser la région.
    Quatrièmement, le Maroc utilise systématiquement les immigrants illégaux pour obtenir un soutien financier ou pour arracher des positions politiques à l’Espagne ou à l’Union européenne.
    En apparence, le Maroc se présente comme le gardien de la migration vers l’Europe, mais il fait secrètement entrer des migrants par le biais d’un plan de longue haleine.
    Les services de renseignement du Makhzen attribuent des voyages pour transporter des migrants africains de leurs pays vers le Maroc, en leur promettant qu’ils auront la possibilité de passer en Europe. Cinquièmement, le plus dangereux est que le Maroc mène une politique consistant à affamer sa population pour attaquer ses voisins, comme cela s’est produit récemment avec l’Espagne, notamment en utilisant des mineurs pour faire du chantage et abuser des frontières de cette dernière.
    Une fois de plus, le Makhzen investit dans la décision irréfléchie de Trump de reconnaître sa souveraineté sur le Sahara occidental en lançant une campagne odieuse et généralisée contre les positions qui s’opposent à cette décision, en utilisant de sales méthodes de chantage.
    La campagne a principalement visé l’Europe pour qu’elle suive l’exemple de Trump, en particulier des pays clés comme l’Espagne et l’Allemagne, avec lesquels le Maroc a menacé de couper les liens, et a pris à leur encontre des décisions qui n’ont rien à voir avec l’éthique et les normes de la diplomatie.
    La spirale de l’instabilité
    L’ère du colonialisme sur le continent africain était censée être terminée à la fin du vingtième siècle, mais elle rôde toujours dans son nord, notamment au Sahara occidental, où sa population est soumise à des crimes odieux et à des méthodes brutales.
    Malheureusement, une fois que les puissances coloniales traditionnelles ont quitté la région, le Royaume du Maroc a poignardé ses peuples dans le dos en mettant le Makhzen lui-même au service de la sale politique française.
    Ainsi, le Maroc a mené une guerre asymétrique contre le petit peuple du Sahara occidental, qui s’inscrit dans le cadre d’un plan à long terme visant à déstabiliser toute la région. Non seulement pour contrarier ses pays, mais aussi pour aggraver leurs conditions internes.
    L’accord conclu entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc en vue d’organiser un référendum d’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental à la fin des années 80, grâce aux efforts inlassables déployés par le bloc africain, a donné à la région des raisons d’être optimiste.
    Cette atmosphère a permis aux dirigeants de l’Algérie, de la Libye, de la Tunisie, de la Mauritanie et du Maroc d’organiser une réunion préliminaire à Alger en 1988, à la lumière de l’annonce de la création de l’Union du Maghreb arabe (UMA) en 1989 à Marrakech, au Maroc. À cet égard, la volonté réelle de l’Algérie était manifeste pour surmonter les divergences et progresser au profit de la région, sans exclure l’issue du référendum au Sahara occidental.
    En revanche, les pays de la région ont été déçus par le recul du Royaume du Maroc par rapport à son engagement en faveur du référendum, qui a montré une fois de plus qu’il ne veut pas arrêter ses ambitions expansionnistes.
    Les considérations géopolitiques de la région du Maghreb, en termes d’énormes ressources naturelles, de proximité des voies navigables et de frontières avec l’Europe, en ont fait un lieu de compétition pour les puissances mondiales qui en ont tiré profit au détriment du développement et de l’intégration de la région. Ainsi, la région a été soumise à l’instabilité et à l’ingérence étrangère dans ses affaires intérieures dans un seul but, celui d’empêcher ces pays de parvenir à leur propre approche garantissant l’indépendance des décisions politiques et le contrôle de leurs économies.
    La base de la stabilité souhaitée est le respect total des droits légitimes des peuples et de la souveraineté des Etats, sur la base des frontières coloniales. A cet égard, l’Algérie joue un rôle majeur, en tant que puissance régionale, pour faire vivre les pays de la région et sa profondeur africaine au niveau de la résolution de leurs problèmes, de la formulation de leurs propres politiques et de leurs points de vue qui doivent être acceptés par ses partenaires.
    Facteur de stabilité
    Quarante-cinq ans ont suffi pour réfuter les affirmations du Maroc concernant les menaces potentielles pour la sécurité et la stabilité qui pourraient résulter de la création d’un État indépendant au Sahara occidental.
    Le temps a prouvé que la République sahraouie a fait de nombreuses concessions, par souci de l’unité, de la sécurité et de la paix en Afrique, et qu’elle a maintenu des relations de bon voisinage. Même le Royaume du Maroc, qui occupe toujours une partie du Sahara Occidental, a bénéficié des politiques de la République Sahraouie dans les zones libérées pour combattre le terrorisme et le crime organisé.
    Aujourd’hui, la République sahraouie est devenue une réalité nationale, régionale et internationale irréversible, avec ses institutions démocratiques, ses politiques rationnelles et ses larges relations internationales. Ainsi, le peuple sahraoui se sent satisfait des acquis réalisés sur la voie de l’instauration de l’état de droit dans une patrie libre et indépendante.
    L’accession de la RASD à sa position naturelle au sein du bloc africain en 1984 était un résultat inévitable qui affirmait l’unanimité des Africains pour défendre la légalité internationale. Ainsi, la RASD est aujourd’hui l’un des sept pays africains qui constituent la région Nord de l’Union africaine, avec l’Algérie, l’Egypte, la Libye, la Mauritanie, la Tunisie et récemment le Maroc. La RASD participe normalement à toutes les activités de l’Union, y compris les réunions de partenariat, et jouit du respect et d’une position prestigieuse.
    Le Maroc a abandonné l’OUA pour protester contre l’appartenance de l’État sahraoui en son sein, pour rejoindre en 2017 l’Union africaine, dont la République sahraouie est l’un des membres fondateurs, à condition que les frontières coloniales de chacun des 55 États de l’union soient respectées.
    La reprise des hostilités
    La démission du célèbre ancien Secrétaire d’Etat américain James Baker de son poste d’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU en 2004 a démontré sans aucun doute que certains membres permanents du Conseil de Sécurité ne sont pas intéressés par la résolution du problème du Sahara Occidental en accord avec les dispositions des juristes internationaux.
    Cela a encouragé le Maroc à abandonner ses engagements concernant le référendum et à agir avec une souveraineté absolue sur le territoire, ce qui a rendu la présence de l’ONU confinée au cessez-le-feu.
    Le Makhzen a expulsé la composante civile de la MINURSO et a pris des mesures strictes contre son personnel pour limiter les déplacements de la mission sur le territoire, même les plaques de ses voitures sont marocaines.
    Il établit une ligne commerciale reliant l’Europe à l’Afrique en ouvrant une brèche dans le Guerguerat au sud du territoire. Il pille aussi terriblement le poisson, les phosphates et d’autres ressources économiques, et utilise une partie du produit de ces ressources pour acheter le silence et la loyauté.
    Enfin, le Makhzen a hypothéqué les côtes sahraouies dans un jeu d’intérêts dans le but de compliquer la solution et de prolonger son occupation du territoire.
    Les forces de sécurité marocaines continuent de commettre des violations flagrantes des droits de l’homme contre les citoyens sahraouis dans la partie occupée par le Maroc. Les rapports de nombreuses organisations internationales et humanitaires ont documenté une répression et une intimidation systématique et dangereuse dans ces zones, avec des arrestations arbitraires, des poursuites judiciaires et des procès inéquitables, en particulier contre les militants politiques, les journalistes et les médias.
    Toutes ces actions incompatibles avec le statut juridique du territoire, ont été couronnées par une attaque délibérée de l’armée marocaine le 13 novembre 2020 contre des civils sahraouis qui protestaient contre le pillage de leurs ressources naturelles à travers Guerguerat. Ainsi, le Makhzen a profité de cette occasion pour construire un nouveau mur de défense reliant ce point à la Mauritanie, par lequel le Maroc a occupé une nouvelle partie du territoire de la RASD.
    Les Nations Unies n’ont pas levé le petit doigt ni émis un seul mot de protestation. Même l’ancien Secrétaire Général Ban Kim Moon n’a pas reçu assez de soutien lorsqu’il a dit la vérité en qualifiant le Maroc d’occupant du Sahara Occidental.
    Le Polisario, qui avait à plusieurs reprises mis en garde contre les conséquences désastreuses de l’impasse et de l’intransigeance du Royaume du Maroc, n’a eu d’autre choix que de déclarer la fin du cessez-le-feu et de reprendre la lutte armée. Il n’est pas surprenant que la situation connaisse une nouvelle escalade, qui pourrait enflammer toute la région.
    Dans son récent livre « Resolved Uniting Nations », Ban Ki-moon a révélé que lors de sa visite des camps de réfugiés sahraouis à Tindouf en mars 2016, il a vu l’indignation refoulée de milliers de femmes et d’hommes « de devoir vivre dans ces camps sommaires, et leur fureur que les Nations unies n’aient pas réussi à mettre fin à leur lutte contre le Maroc. » Il a ajouté qu’il « a été surpris et gêné de voir tant de jeunes hommes en colère tenant des pancartes telles que « Non à 40 ans d’occupation ! » et « UNfair ! » ».
    C’est la description précise de la situation par Ban Ki-moon qui a justifié le retour à la lutte armée. C’est ce qui s’est passé immédiatement après l’annonce de la fin du cessez-le-feu, lorsque des milliers de jeunes volontaires ont rejoint les fronts de bataille avec une forte détermination à poursuivre leur lutte jusqu’à la libération complète de tous leurs territoires occupés par le Royaume du Maroc.
    Conclusion
    Le peuple du Sahara Occidental a attendu près de 60 ans pour que l’ONU lui accorde son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance. Mais cela n’a pas été réalisé en raison de la règle des deux poids deux mesures appliquée par les décideurs internationaux, qui sont indifférents à la souffrance du peuple de ce petit pays pacifique. C’est cette règle qui a été une pierre d’achoppement face à tous les efforts.
    La grande erreur commise par les décideurs internationaux au Conseil de sécurité a été leur opposition à l’application des dispositions du droit international pour satisfaire un pays comme le Maroc sous prétexte de parrainer leurs « intérêts ». On n’attend rien d’un régime médiéval si ce n’est d’attaquer ses voisins immédiats, de priver les gens de leurs droits, de piller leurs richesses et d’opérer des gangs.
    Les acteurs internationaux, en particulier les décideurs d’aujourd’hui, doivent se libérer du complexe de la peur et de la domination. Leur manque de sérieux est la plus grave menace pour leurs intérêts. Or, personne n’accepterait d’être privé de son droit légitime et de rester les bras croisés. Par conséquent, ils devraient bien réfléchir à ce qu’ils ont infligé au peuple du Sahara Occidental à travers cette longue attente, et se dépêcher de lui accorder son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément aux dispositions de la légalité internationale.
    Combien la région sera reconnaissante envers les décideurs internationaux pour une telle décision.
    La paix durable souhaitée ne peut être obtenue au détriment des droits et des aspirations des peuples. Il n’y aura donc pas de paix durable sans reconnaissance de la réalité de la RASD, incarnée par la longue lutte de son peuple et qui s’est avérée être un facteur d’équilibre et de stabilité dans toute la région.
    Deich Mohamed Saleh est un ancien chef du bureau du président sahraoui et ancien ambassadeur auprès de la République du Zimbabwe.
    The Herald, 31/08/2021
  • Sahara occidental: Le Maroc mis face à ses hypocrisies historiques

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, Comité des 24, décolonisation, 

    Le sommet des chefs d’Etat de l’OUA qui s’est tenu à Rabat en juin 1972 a adopté une résolution sur le Sahara dit espagnol par laquelle les chefs d’Etat africains dont le roi du Maroc déplorent la lenteur avec laquelle l’Espagne procède à la décolonisation de ce territoire.
    Contrairement à ce que prétend le roi Mohamed VI et le Makhzen, le Maroc a été l’un des partisans de l’autodétermination du peuple sahraoui. L’ambassadeur d’Algérie aux Nations unies, Sofiane Mimouni, qui l’a révélé lors d’un séminaire régional du Comité spécial de la décolonisation, qui se tient en République dominicaine, a rafraîchi la mémoire de son homologue marocain, Omar Hilal. 
    Sofiane Mimouni a rappelé à l’ambassadeur marocain, que «la question du Sahara occidental a été et demeure inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée Générale de l’ONU, depuis 1963, et a bénéficié de l’appui de trois pays voisins, à savoir, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie». Un fait établi et consigné dans les documents de l’ONU. 
    Ces trois pays, a ajouté l’ambassadeur, «ont fermement soutenu, depuis lors, à l’occasion de chaque session de l’AG de l’ONU, le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance». C’est dire que l’option de l’autodétermination n’est pas une invention algérienne, mais une prise de position commune aux pays maghrébins. 
    Outre cet épisode, dont la véracité ne saurait être mise en doute, M. Mimouni a rappelé à Omar Hilal que «le sommet des chefs d’Etat de l’OUA qui s’est tenu à Rabat en juin 1972 a adopté une résolution sur le Sahara dit espagnol par laquelle les chefs d’Etat africains dont le roi du Maroc déplorent la lenteur avec laquelle l’Espagne procède à la décolonisation de ce territoire». Les pays africains ont même souligné l’urgence pour l’Espagne d’ «instaurer un climat de liberté et de démocratie dans lequel le peuple de ce territoire pourra exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance dans les plus brefs délais en application de la Charte des Nations unies». 
    Les participants au séminaire régional du Comité spécial de la décolonisation ne pouvaient qu’acquiescer à l’argumentaire du diplomate algérien. Ce dernier a ainsi conclu sur le fait que «le soutien du Maroc au droit légitime du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance était on ne peut plus clair».
    Il reste, souligne M.Mimouni, que le vrai visage du Maroc est apparu en 1975. Face à l’intention de l’Espagne d’organiser un référendum d’autodétermination, le Maroc s’est découvert, contre toute attente, «une ambition prédatrice». Il a envahi le territoire du Sahara occidental et en affirmant sa vocation d’annexer ce territoire non autonome. 
    Le diplomate a dans ce sens, rappelé que le Maroc a déjà revendiqué une partie du territoire algérien et s’est livré, en 1963, à une agression militaire en règle contre l’Algérie qui venait, pourtant, à peine d’accéder à son indépendance. Il faut préciser également que le Maroc n’a reconnu la Mauritanie qu’en 1969, neuf longues années après son indépendance. Il a fallu convaincre le roi Hassan II à se conformer au principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation.
    Donc, les déclarations «mensongères» de l’ambassadeur marocain «visent à dénaturer les faits et à travestir la réalité, celle d’un conflit de décolonisation qui oppose le Maroc au Front Polisario qui reste le représentant légitime d’un peuple luttant pour sa libération», soutient M.Mimouni.
    Et «l’Algérie tout comme la Mauritanie, est un pays observateur officiel du processus de règlement du conflit au Sahara occidental ainsi que cela ressort des dispositions pertinentes des résolutions du Conseil de sécurité ainsi que des documents connexes des Nations unies», précisera-t-il non sans rappeler que le soutien constant de l’Algérie, aux efforts du secrétaire général de l’ONU et de son envoyé personnel dans la recherche d’une solution juste et durable devant pourvoir à l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
    Cependant, le Maroc a décidé unilatéralement de remettre en cause la dynamique onusienne, en mettant en doute la sincérité et la probité de l’envoyé personnel du SG de l’ONU et, ensuite, en considérant l’option référendaire comme définitivement écartée, contrevenant ainsi à l’appel répété du Conseil de sécurité à la reprise des négociations de bonne foi et sans conditions entre le Maroc et le Front Polisario, a regretté M. Mimouni.
    Anissa Mesdouf
    Ouest Tribune, 29/08/2021
  • L’effet boomerang de la question du Sahara Occidental

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, ONU, Guerre Froide,

    La Guerre Froide est finie il y a plus de 25 ans. Et avec elles, les raisons qui justifiaient le soutien des Etats-Unis au Maroc dans le conflit qui l’opposait aux sahraouis. Les changements géopolitiques impliquent forcément les changements d’alliances et des intérêts. Le souci politique de la lutte contre l’idéologie socialiste s’est transformé en souci de lutte contre la crise financière.

    Les importantes ressources naturelles du Sahara Occidental ont poussé la France à poursuivre la politique marocaine visant à s’assurer le contrôle définitif de ce territoire.

    Faute de pouvoir contourner le principe d’autodétermination dans ce conflit qui dure depuis la retraie de l’Espagne en 1976, la France a imposé le principe de « solution mutuellement acceptable » en vue de garantir la situation de « ni guerre, ni paix ». Un statu quo qui apparaît, pour certains, bien plus commode que toute sortie de crise qui remettrait en cause la stabilité même relative et les équilibres actuels de la région.

    Le Maroc s’en est bien accommodé en espérant que le temps jouerait en sa faveur et atténuerait la volonté de résistance des sahraouis. C’était sans compter que « le vent peut souffler dans la directions contraire à celle voulue par les marins », dixit le proverbe arabe.

    Cette nouvelle configuration politique est derrière le nouveau discours du roi Mohammed VI, qui, à l’entendre, on dirait que Che Guevara a ressuscité et revenu au monde pour défendre les anciennes thèses de la gauche radicale. 

    Qui avait imaginé que le souverain marocain allait, un jour, èpouser les discours de ses anciens ennemis, tel Kadhafi, Hugo Chavez ? C’est sans doute l’effet boomerang de sa volonté de coloniser le Sahara Occidental qui est derrière les délires de Mohammed VI. 

    Si la configuration politique a changé, la nature du contentieux au Sahara Occidental est restée égale à elle-même : un problème de décolonisation d’un territoire non autonome dont l’unique solution conforme au droit international reste l’autodétermination.

    Le rappel de cette réalité par Ban Ki-moon a été manipulé par les autorités marocaines en vue de neutraliser les actions du chef de l’ONU visant à sortir ce conflit du statu quo. L’essentiel pour Rabat et que rien ne bouge jusqu’au départ du diplomate coréen le 31 décembre 2016.

    #Sahara_Occidental #Maroc

  • ONU: L’Officier qui montrait son sexe aux espions marocains

    Maroc, Sahara Occidental, ONU, MINURSO, Francesco Bastagli, espionnage,

    Dans son livre « Fragments du Sahara Occidental », l’italien Francesco Bastagli, ancien représentant personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, la mission onusienne qui opère encore dans l’ancienne colonie espagnole, parle de l’espionnage systématique pratiqué par les autorités marocaines pour contrôler tous les mouvements des responsables onusiens.

    Selon lui, les marocains le Parador, un hôtel datant de l’époque colonial espagnol, « était encombré de rideaux et de miroirs dont la taille faisait planer un doute quant à leur véritable raison d’être Quand j’appelais chez moi, de la ligne qui était supposée être une ligne d’interconnexion propre aux Nations Unies, j’entendais des cliquetis et des bruits métalliques avant la connexion. Une fois, après une attente exagérément longue, une voix a interrompu l’appel pour s’excuser de manière confuse dans un français hésitant . «Attendez un instant, s’il vous plaît ».

    « Dans un hôtel voisin, écrit Bastagli, dans un quartier similaire, le Commandant de la Force des Nations Unies était lui aussi entouré de sa propre image reflétée dans des miroirs. Il avait pris l’habitude, chaque soir après sa douche, de se placer en face des miroirs-écrans du salon et d’ouvrir grand son peignoir. Une sorte de passe-temps viril pour soldat, je suppose ». En d’autres mots, la séquence de strip-tease était adressée à celui ou ceux qui se trouvaient derrière les miroirs.

    Bastagli révèle que « le personnel de la MINURSO est constamment sous surveillance. Lors de notre première rencontre, l’agent de liaison marocain a décrit le trajet exact que j’avais emprunté la veille au soir en me promenant dans le centre-ville d’El Aaiun. La raison invoquée était d’attirer mon attention sur le très haut niveau sécurité de la ville ; la véritable raison était de me faire savoir que Big Brother m’avait à l’œil ».

    L’ancien diplomate onusien signale que « le petit appartement mis à la disposition du chef de la mission à l’hôtel d’époque coloniale Parador était encombré de rideaux et de miroirs dont la taille faisait planer un doute quant à leur véritable raison d’être. Quand j’appelais chez moi, de la ligne qui était supposée être une ligne d’interconnexion propre aux Nations Unies, j’entendais des cliquetis et des bruits métalliques avant la connexion. Une fois, après une attente exagérément longue, une voix a interrompu l’appel pour s’excuser de manière confuse dans un français hésitant . «Attendez un instant, s’il vous plaît» ».

    « Dans un hôtel voisin, dans un quartier similaire, le Commandant de la Force des Nations Unies était lui aussi entouré de sa propre image reflétée dans des miroirs. Il avait pris l’habitude, chaque soir après sa douche, de se placer en face des miroirs-écrans du salon et d’ouvrir grand son peignoir. Une sorte de passe-temps viril pour soldat, je suppose ».
    « J’ai réalisé avec surprise à quel point le fait d’avoir conscience d’être espionné ne m’avait perturbé que les premiers jours. Très vite, j’ai trouvé cela presque amusant, puis cela m’a laissé de marbre ».

    « Au bureau, cependant, cette surveillance empêche sérieusement de laisser libre cours à l’échange d’idées. Le Maroc a accès en temps réel à tout ce qui est dit et écrit à la MINURSO. Certains membres du personnel sont des informateurs; les locaux et les équipements de bureau sont sur écoute. Sans scrupules. En octobre 2005, alors que je rédigeais un rapport pour le Conseil de Sécurité, Rabat a appelé pour demander impérativement que je change le texte afin de prendre en compte la position du Maroc. Le représentant du Ministère des Affaires n’a pas jugé nécessaire de m’expliquer par quels moyens il était capable de me citer par téléphone les mots que je venais juste de taper sur l’ordinateur du bureau ».

  • L'ONU appelée à empêcher le Maroc d'inclure le Sahara Occidental dans ses prochaines législatives

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    Le président sahraoui, brahim Ghali, a appelé, mercredi, le secrétaire général des Nations unis à intervenir afin d’empêcher le Maroc d’inclure le Sahara Occidental occupé dans les prochaines élections législatives et de mettre un terme à toutes les activités illégales menées par le Maroc dans ces territoires.
    Dans une lettre au SG de l’ONU, le président sahraoui affirme que « le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, et le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) condamnent et rejettent fermement le processus illégal », préparant la tenue, en septembre prochain, d’élections législatives » incluant les territoires occupés.
    Il s’agit, assure-t-il, « d’une violation flagrante du statut légal du Sahara occidental, un territoire en attente de décolonisation sous la responsabilité des Nations unies ».
    « La présence marocaine au Sahara occidental est une occupation militaire illégale, comme l’affirme l’Assemblée générale de l’ONU dans ses résolutions 34/37 de 1979 et 35/19 de 1980, entre autres. Ainsi, toutes les actions entreprises par l’occupant marocain, qu’elles soient politiques ou autres, relèvent des pratiques coloniales imposées par la force et n’ont aucune légitimité », précise Ghali.
    « Le Front Polisario rappelle qu’en vertu de la résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité (…) la charge de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) est de tenir un référendum libre et honnête pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
    Par ailleurs, « la seule élection pour laquelle les Sahraouis devraient être convoqués est celle relative à leur autodétermination, (supposée être) organisée sous la supervision des Nations unies en vertu des dispositions du plan de règlement ONU-OUA qui ont été acceptées par les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc et approuvées par le Conseil de sécurité de l’ONU ».
    « Organiser des élections dans les territoires occupés du Sahara occidental sur lesquels le Maroc n’a aucune souveraineté est un acte que nous rejetons énergiquement car il s’agit d’impliquer les citoyens sahraouis dans un processus qui ne les concerne pas et qui est organisé par une force d’occupation militaire dont le registre est rempli de violations des droits humains fondamentaux du peuple sahraoui », rappelle Ghali dans sa missive.
    « Pendant près de trois décennies, nous sommes restés engagés en faveur de la résolution pacifique (du conflit) et avons fait preuve de la plus grande retenue en dépit des provocations continues et des actions de déstabilisation de l’occupant marocain », poursuit le même texte.
    « Nous pouvons citer des exemples au sujet de sérieux dépassements commis par le Maroc et dont l’ONU et la Minurso ont choisi de détourner le regard: la répression contre les civils sahraouis et les militants des droits humains, le changement de la composante démographique du territoire sahraoui à travers des politiques de repeuplement massif, le pillage des ressources, l’ouverture de pseudo-consulats de pays étrangers, la tenue d’élections, l’organisation de conférences internationales et événements sportifs et l’imposition des lois marocaines sur l’ensemble du territoire, incluant les espaces maritimes », écrit Brahim Ghali.
    « Comme nous l’avons précisé à différentes occasions, c’est l’absence d’une position forte, claire et ferme de la part du secrétariat général de l’ONU et du Conseil de sécurité concernant le manque de respect dont fait preuve le Maroc vis-à-vis des décisions des Nations unies relatives au Sahara occidental, a encouragé l’occupant à poursuivre, en toute impunité, ces actions illégales qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité de toute la région ».
    « Depuis le 13 novembre 2020, le territoire du Sahara occidental a connu de sérieux développements en raison de la violation par le Maroc du cessez-le-feu de 1991 et des accords militaires connexes », indique encore la lettre qui précise que désormais les Sahraouis n’ont plus d’autres choix que d’exercer leur droit à la légitime défense.
    « L’inaction et le silence assourdissant des Nations unies face à l’occupation militaire illégale exercée par le Maroc a encouragé l’occupant à persister dans ses actes illégaux » susceptible de menacer toute la région, conclut la lettre adressée au SG de l’ONU.
  • Sahara Occidental : Mémorandum sur les violations des droits humains

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    L’Organisation des Nations unies a rendu public un mémorandum dans lequel elle fait part des violations et atteintes aux droits de l’homme commises par les autorités marocaines dans les territoires sahraouis occupés.
    Le mémorandum adressé le 10 juin au gouvernement marocain, avant d’être publiée sur le site des Nations unies, interpelle les autorités marocaines sur des atteintes subies par des journalistes et des militants des droits humains au Sahara occidental occupé.
    Le rapport parle «d’agressions physiques et sexuelles, de harcèlement, de menaces et de raids que les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme qui défendent le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et les membres de l’organisation Isacom (Instance sahraouie contre l’occupation marocaine) ont subi depuis novembre 2020, et qui se sont significativement intensifiées depuis lors».
    «Nous exprimons notre plus grande préoccupation concernant les informations rapportées faisant état d’actes de harcèlement, agressions physiques et sexuelles et des actes d’intimidation et menaces de mort dont ont été victimes Mmes Sultana Khaya, Luara Khaya, Mina Baali, Salha Boutanguiza, Lahcen Dalil, M.Hassanna Abba, Laaroussi Lafqir, M’birkatte Abdelkatta, Mme Mina Baali, Mme Salha Boutanguiza, Lahcen Dalil, Hassanna Abba, Laaroussi Lafqir, M’birkatte Abdelkrim, Essalek Baber, Khalid Boufrayoua, Babouzeid Mohamed Said Labbihi, Mme Elghalia Djimiet HmadHamad», explique le document.
    «Nous restons sérieusement préoccupés par la présence continue d’agents de sécurité devant le domicile de Mme Sultana Khaya depuis novembre 2020, ainsi que par les restrictions sévères à sa liberté de mouvement résultant de cette présence et l’impact sur son intégrité physique et psychologique», y compris la menace de mort dont elle a été victime le 28 avril dernier», indique la note.
    Le texte rendu public par l’ONU est signé par le rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, la rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, le rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et la liberté d’association, la rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, le rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et le Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles.
  • L’ONU préoccupée par les violations des droits de l’Homme par le Maroc

    Maroc, droits de l’homme, ONU, #Maroc, Sahara Occidental, #SaharaOccidental,

    Observatoire des droits de l’Homme au Maroc : l’ONU préoccupée par les violations et les détentions arbitraires
    Un rapport accablant sur la situation des droits de l’Homme au Maroc, dans les territoires occupés notamment, a été dressé par l’instance des Nations-Unies en charge de ces affaires, basée à Genève. 
    Le document en question, dont nous avons obtenu copie, est daté du 12 de ce mois. Il recense « les nombreuses et accablantes violaations commises par les forces d’occupation marocaines contre les membres de l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine (ISACOM) depuis la création par la grande militante Aminatou Haidar jusqu’à ce jour.
    Les experts onusiens ont expliqué dans leur mémorandum adressé au gouvernement marocain le 10 juin 2021, auquel il n’a pas encore été répondu, que l’Instance Sahraouie Contre l’Occupation Marocaine, ISACOM, est une instance qui défend les droits du peuple du Sahara occidental à l’indépendance/à l’autodétermination, et appelle à la libération des prisonniers sahraouis détenus au Maroc. 
    Le mémorandum portait sur les violations commises contre les défenseurs des droits humains suivants : Sultana Khaya, Laura Khaya, El Ghalia Djeim, Mina Baali, Babouzid Mohamed Said Lebihi, Aslak Badir, Khaled Boufriwa, Hassan Aba, Lahcen Dalil, Laroussi Lafkar et Mbarkati Abdel Al-Karim est supérieur à un croyant, Hamad Hammad et Al-Maati Munjib. 
    Les experts ont déclaré que le 20 septembre 2020, l’ISACOM a été créée et a bénéficié d’une couverture médiatique nationale et internationale. Les experts ont ajouté que le 29 septembre, le procureur général de la République de Laâyoune avait ouvert une enquête sur l’ISACOM et sa création, et dans l’annonce, le procureur général aurait menacé d’emprisonner les membres de l’organisation au motif que ses activités menaçaient la « intégrité territoriale » du Royaume du Maroc. 
    Depuis sa création, les membres et fondateurs de l’organisation auraient fait l’objet d’un harcèlement et de menaces croissants et intenses de la part des autorités marocaines. Les experts ont exprimé leur grave préoccupation concernant les informations rapportées d’actes de harcèlement, d’agressions physiques et sexuelles, d’actes d’intimidation et de menaces de mort contre ces défenseurs des droits humains, la présence continue de personnel de sécurité devant le domicile de la militante Sultana Khia, depuis novembre 2020 , et des restrictions sévères à sa liberté de mouvement en raison de cette présence, et l’impact sur sa sécurité physique et psychologique, et les menaces de mort.
    Les experts ont également exprimé leur profonde inquiétude au sujet de l’arrestation et de la détention arbitraires présumées de Maati Monjib, et des charges retenues contre lui, prétendument en représailles de ses activités journalistiques. Si elles étaient confirmées, ces allégations seraient contraires à la responsabilité des États de garantir le droit à la liberté d’expression tel qu’énoncé à l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. 
    Les experts ont appelé le gouvernement marocain à déterminer la base légale de la présence continue de la police, de la sécurité et des voitures devant la maison de Sultana Khia, depuis novembre 2020, l’empêchant ainsi que sa famille de sortir de la maison, ainsi que les menaces et les perquisitions. qui ont été faites contre des membres de l’organisation. 
    Les experts ont également demandé au Maroc de fournir des informations concernant l’enquête sur l’organisation et sa création, qui a été lancée le 29 septembre 2020, et les raisons de l’ouverture de cette enquête. 
    Les experts ont également appelé les autorités marocaines à indiquer les mesures qui ont été prises pour garantir que les défenseurs des droits humains, y compris les membres de la société civile, puissent travailler dans un environnement favorable leur permettant de mener leurs activités légitimes sans crainte de harcèlement et la stigmatisation et pour leur intégrité physique, ou la criminalisation de quelque nature que ce soit.
    La Patrie News, 19/08/2021
  • Problématique de la présence du Maroc au Groupe Africain de l’ONU

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Union Africaine, ONU

    1
    Note
    A
    Monsieur le Miinistre
    Objet : Problématique de la présence du Maroc au Groupe Africain de l’ONU
    Me référant à la lettre de notre Ambassadeur, Représentant Permanent au sujet la
    présence du Maroc au sein du Groupe africain de NewYork, J’ai l’honneur de vous
    informer que suite à l’escalade algérienne après la tenue de la conférence africaine
    d’Abuja de « soutien au peuple du Sahara occidental », l’Algérie et l’Afrique du Sud ne
    manqueront pas de créer, dans les mois prochains, un débat sur la présence du Maroc
    au sein du Groupe africain, ses fondements, sa légitimité, ainsi que le statut actuel de la
    présence du Maroc au sein de ce Groupe régional.

    1 / Problématique de la présence du Maroc au sein du Groupe africain.
    La présence du Maroc au sein du Groupe africain des Nations Unies tire sa
    légitimité de son appartenance au groupe des Etats africains membres des Nations
    Unies et son statut de membre fondateur du de l’organisation de l’union africaine
    (OUA).

    Le Groupe africain des Nations Unies, à l’instar des quatre autres groupes
    régionaux des Nations Unies, n’a aucune relation avec l’Union Africaine (UA). En effet,
    seuls les Etats membres des Nations Unies qui président le Groupe africain, selon la
    rotation définie par le Groupe (1 mois ou 3 mois) à New York, Genève, Vienne ou
    Bruxelles, siègent au sein de ce Groupe.

    Ainsi, en réaction à la décision du Maroc de ne pas adresser d’invitation à l’OUA
    pour assister à la réunion ministérielle de Marrakech portant création de l’OMC en
    1995, et suite aux manœuvres de l’Algérie, la représentation de l’OUA à Genève a pris
    la décision de sursoeir à inviter le Maroc aux réunions du Groupe africain de Genève.
    Depuis lors, et jusqu’à 2003, le Maroc prenait part, de manière irrégulière, aux
    réunions du Groupe africain, ce qui a permis à l’Algérie de saisir cette opportunité pour
    assumer des responsabilités au sein de ce Groupe et faire avancer l’argumentaire que
    seuls les Etats membres de l’UA sont concernés par les réunions du Groupe africain.
    En 2004, le Maroc a décidé de réintégrer le Groupe africain de Genève et à
    prendre part à ses réunions, « challengeant » ainsi l’Algérie, tout en faisant prévaloir les
    arguments ci-après :

    • Le Maroc est membre à part entière du groupe africain . Sa candidature est
      présentée par le Groupe africain pour siéger au sein des organisations
      internationales, en tant que pays représentant l’Afrique ;
    • Les réunions au sein de la représentation de l’UA à Genève ne sont pas des
      réunions institutionnelles. Au contraire, elles ont un caractère politique qui
      concernent aussi bien les experts que les Ambassadeurs pour examiner et
      entériner les déclarations qui sont prononcées par les délégations au nom
      du groupe africain ;
    • Le Maroc a saisi le président et les coordonnateurs du Groupe africain des
      différentes thématiques sur lesquelles ce Groupe exprime sa position. Le
      Maroc a sensibilisé les hauts responsables des instances des Nations Unies à
      Genève pour indiquer que toute déclaration, à laquelle le Maroc ne serait
      pas associée, ne peut concerner le Groupe africain dans la totalité de ses
      membres, pour préserver l’unicité du groupe.
    • Le Maroc n’a jamais reçu de notification de l’ONU lui signifiant sa non
      appartenance au Groupe africain.
      Devant cette situation, l’Algérie a proposé que le Maroc puisse prendre part aux
      réunions du groupe africain selon la formule « Etats membres de l’Union Africaine + le
      Maroc » , ce que la délégation marocaine à Genève a rejeté, en faisant prévaloir que
      l’UA est une organisation régionale qui n’a aucun droit de regard sur les membres du
      Groupe africain des Nations Unies.
      Ainsi, depuis 2004, la stratégie du Maroc consistait à occuper le terrain en assumant
      plusieurs responsabilités au sein de ce Groupe, à savoir, entre autres :
    • Coordonateur du Groupe Africain pour les questions des droits de l’Homme, la
      Migration, l’Environnement, l’OMPI, l’OMC (2005);
    • Vice-président du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies (2006) ;
    • Coordonnateur du Groupe africain de l’OMC (2013).
      la problématique de la présence du Maroc aux réunions du Groupe africain n’a pas
      été soulevée à Vienne, en l’absence d’un bureau de l’UA dans la capitale autrichienne.
      2/ Argumentaire :
      Notre argumentaire pourrait être élaboré autour des éléments suivants :
    • l’UA est une organisation régionale ayant le statut d’observateur auprès de
      l’ONU;
    • Le Maroc est un membre, « full fledge » du Groupe africain des Nations Unies et
      figure sur la liste de ce Groupe depuis sa création;
    • Le Maroc a assumé des responsabilités au sein du groupe africain et y a toujours
      été un membre actif ;
    • L’argumentaire de l’Algérie devrait être battu en brêche en faisant prévaloir que,
      depuis 2005, le Maroc fait partie de la sous-région Afrique du Nord qui
      comprend cinq pays membres de l’ONU (Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie et
      Libye) ;

    • En conséquence, la pseudo rasd n’a, en aucun cas, le droit ni de siéger, ni de
      s’exprimer, ni de voter, ni d’être co-auteur de projets de résolutions ou de
      décision, au sujet des décisions du Groupe africain des Nations Unies.
      3/ Propositions
    • Sensibilier les pays africains amis en prévision du Sommet africain de janvier
      2014, pour éviter toute décision qui pourrait être problématique pour le Maroc,
      au niveau de la mise en œuvre de la décision du Sommet;
    • Diviser le Groupe Africain, autant que possible, sur la question de l’exclusion du
      Maroc et l’intégration de la pseudo rasd au groupe africain, et s’opposer à sa
      présence même en qualité d’observateur au sein du Groupe africain ;
    • Occuper le terrain en assumant des responsabilités au sein du groupe africain
      sous la couverture du Groupe africain des Nations Unies ;
    • Faire prévaloir que l’objectif du Maroc est de servir l’Afrique à travers des
      actions fédératrices et non problématiques qui cadrent avec les engagements du
      Royaume en faveur d’une Afrique stable et prospère ;
    • Sensibiliser le Secrétariat de l’ONU sur le danger et le pérécedent du changement
      dans la composition du Groupe africain des Nations Unies et le cout politique de
      l’intégaration d’une entité non reconnue par les Nations Unies.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Union_Africaine