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  • Maroc : L’impact de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale

    Etiquettes : Maroc, coronavirus, pandémie, santé, soins, pauvreté, précarité,

    Contexte

    Pauvreté et vulnérabilité

    La pauvreté était un indicateur significatif de vulnérabilité pendant la pandémie de COVID-19 au Maroc. La perte d’emplois, la diminution des sources de revenus et l’absence d’un système de sécurité sociale exposent les individus et les familles à des problèmes sociaux et psychologiques. En avril 2020, une enquête menée par le Haut-commissariat à la planification dans les zones urbaines et rurales a révélé que 34% des ménages n’avaient aucun revenu en raison de la pandémie. L’anxiété a été identifiée comme le principal impact psychologique du confinement, avec 41% des ménages marocains éprouvant de la peur. Parmi les autres effets, mentionnons les sentiments de claustrophobie ressentis par 30 % des ménages, les troubles du sommeil touchant 24 % des ménages et les troubles psychologiques comme l’hypersensibilité et la nervosité ou la fatigue observés dans 8 % des ménages.

    Sur la base de l’enquête nationale menée en juin 2020, qui a examiné les effets de la COVID-19 sur les conditions socio-économiques et psychologiques des réfugiés, il a été constaté que l’anxiété, la dépression et la peur étaient les principales conséquences psychologiques du confinement. L’enquête a révélé que ces impacts ont été ressentis par 52,5 % de l’ensemble des réfugiés, dont 55,1 % parmi les ménages dirigés par une femme et 52 % parmi les ménages dirigés par un homme.

    Utilisateurs du service et membres de leur famille

    Accès limité aux soins de santé

    La réorientation des ressources vers l’urgence sanitaire liée à la COVID-19 a limité l’accès aux soins de santé courants et essentiels pour les populations rurales et urbaines. Une enquête menée par la Haute Commission de planification en juin 2020 a montré que 34,5% des femmes et 38,2% des hommes ont signalé un manque d’accès aux soins de santé en raison de la crise sanitaire. Dans les régions rurales, ce pourcentage était encore plus élevé, soit 41,2 %. Ce manque d’accès à des soins de santé en temps opportun a aggravé les problèmes de santé chroniques, y compris les problèmes psychologiques, et a créé un sentiment d’impuissance chez les personnes et les membres de leur famille, ce qui a entraîné une détresse psychologique accrue.

    Prestataires de services dans le domaine de la santé et des services sociaux

    Épuisement des fournisseurs de services

    L’impact mondial et la durée prolongée de la pandémie de COVID-19 ont entraîné l’épuisement des fournisseurs de services. Une étude nationale menée auprès de 1267 médecins du secteur public de toutes les régions du Maroc a révélé que près d’un tiers des médecins souffraient de dépression (31,5%), d’anxiété (29,2%) et de trouble de stress post-traumatique (21,7%). De nombreux travailleurs de la santé ont éprouvé des difficultés de concentration et une asthénie en raison de l’impact psychologique.

    Défis

    Le Maroc a été confronté à plusieurs défis dans la lutte contre les problèmes de santé mentale pendant la pandémie.

    Convaincre les décideurs de l’importance du soutien en santé mentale.

    Mobiliser des fonds pour la mise en place de services de santé mentale et de soutien psychosocial (MHPSS).

    Renforcement des ressources humaines pour la prestation de services MHPSS.

    Absence de structures intermédiaires pour le soutien en santé mentale.

    Pas d’accès aux centres culturels pour les personnes souffrant de troubles de santé mentale.

    Pénurie ou manque de disponibilité des médicaments.

    Augmentation des rechutes dues au confinement et au soutien limité.

    Exclusion des médicaments pour la santé mentale de la couverture de protection sociale.

    Arrêt du traitement par les personnes souffrant de troubles mentaux en raison du confinement.

    Demande croissante de santé mentale et de soutien psychosocial.

    La vulnérabilité économique entrave l’accès aux moyens de communication.

    Stigmatisation répandue liée à la santé mentale dans la société.

    Offrir des services de santé mentale et de soutien psychosocial (SSPSS) et assurer la continuité

    Des solutions innovantes

    Pour relever les défis et assurer la continuité des services de santé mentale, les solutions novatrices suivantes ont été mises en œuvre.

    Des lignes d’assistance téléphonique dotées de professionnels de la santé mentale pour fournir un soutien psychologique aux personnes en détresse et aux personnes atteintes de troubles mentaux.

    Consultations à distance par téléphone et WhatsApp, y compris le soutien émotionnel via les réseaux sociaux, y compris Instagram, Facebook et le réseau mondial Befrienders (par l’Association Sourire Reda).

    Renouvellement des ordonnances psychiatriques à distance via WhatsApp.

    Fourniture de médicaments à ceux qui en ont besoin, en particulier les pauvres et les démunis.

    Mise en place d’unités d’écoute par les facultés de médecine en collaboration avec les ONG pour fournir un soutien psychologique et un diagnostic par téléphone ou WhatsApp.

    Des lignes d’assistance telles que « Stop Silence » (par l’Association Sourire Reda) offrant un soutien émotionnel et une assistance aux jeunes ayant des pensées suicidaires.

    Psychoéducation à distance pour les familles de patients facilitée par les associations familiales de patients, dont l’Association Chams, l’Association Sila, l’Association des Usagers de la Psychiatrie et l’Association Chourouk.

    Fourniture de téléconsultations, de consultations en face à face, de groupes de soutien et de soutien par les pairs (par l’Association Chourouk, Centre Socio Médical à distance).

    Unités mobiles pour les visites psychiatriques (par l’Association Afak pour la santé mentale et l’Association des pairs aidants pour la réadaptation psychosociale) et les activités psychiatriques de liaison dans les établissements de santé.

    Soins psychiatriques spécialisés pour les patients atteints à la fois de COVID-19 et de troubles de santé mentale.

    Continuité et durabilité des services de soins et de réduction des méfaits pour les personnes ayant des troubles liés à l’utilisation de substances.

    Renforcement des capacités par le biais de formations professionnelles, de webinaires et de conférences organisés par des associations professionnelles psychiatriques.

    Enseignements tirés

    Plusieurs leçons ont été tirées de l’expérience de la prestation des services de SSPSM pendant la pandémie.

    La nécessité de développer la santé numérique et les interventions à distance.

    Le SSPSS devrait faire l’objet d’un plan d’action indépendant.

    L’allocation de fonds doit être assurée pour les services MHPSS.

    La santé mobile s’est avérée être une méthode efficace de consultation psychiatrique et de soutien pendant l’accouchement.

    Les lignes d’assistance téléphonique ont joué un rôle crucial dans la fourniture de premiers soins psychologiques.

    La santé mobile devrait être promue et encouragée.

    Le MHPSS doit être intégré au plan national d’intervention d’urgence.

    Les études de recherche sur la santé mentale renforceront davantage la compréhension à l’échelle nationale.

    La disponibilité des médicaments doit être assurée.

    Source : OMS

    #Maroc #Pandémie #Coronavirus #Santé #Soins

  • Les élections du siècle en Turquie

    Topics : Turquie, Erdogan, AKP, Inflation, crise, pauvreté,

    Enis Coşkun

    Juriste

    Le 14 mai prochain les Turcs éliront leur Président et leurs députés. 100 ans après la fondation d’un État laïque sous la direction de Mustafa Kemal, ces élections sont cruciales pour l’avenir du pays.

    Un contexte économique et social tendu

    La situation économique et sociale du pays est catastrophique. Avec une inflation à trois chiffres, les hausses de prix sont devenues insupportables. Qu’ils soient ouvriers ou employés, la plupart des travailleurs ne perçoivent que le salaire minimum légal fixé à 8 500 livres turques (400 euros environ). Cette rémunération ne couvre même pas le montant des dépenses alimentaires élémentaires mensuelles pour une famille de quatre personnes qui s’élève à 9 590 livres (479,50 euros) tandis que le seuil de pauvreté s’établit à 30 700 livres turques par mois (1535 euros). Le chômage atteint, selon les dernières statistiques officielles, 10,7 % de la population. La balance des paiements s’est fortement détériorée. Tous ces indicateurs montrent une économie turque à bout de souffle.

    Un délitement de l’État de droit.

    La Constitution adoptée en 2017 a établi un régime présidentiel. Le Président Recep Tayyip Erdoğan exerce le pouvoir exécutif et dirige le parti au pouvoir, l’AKP. Surtout, il a placé le pouvoir judiciaire sous son administration directe.

    En Turquie, à la fin janvier 2023, 341 497 personnes étaient incarcérées. Parmi elles se trouvent des milliers de citoyens – journalistes, avocats, universitaires, personnalités politiques, membres d’ONG, syndicalistes – arrêtés, condamnés et emprisonnés pour des motifs politiques et sociaux, au grief par exemple d’injure au Président de la République.

    Le pouvoir bafoue la volonté populaire. Ainsi a-t-il démis de leurs fonctions des dizaines de maires du Parti démocratique des peuples (HDP), élus démocratiquement dans l’Est et le Sud-est du pays et a nommé des administrateurs à leur place. Un procès sans fondement est intenté contre le maire d’Istanbul condamné, en première instance, à l’interdiction d’exercer tout mandat politique et à une peine d’emprisonnement. Le juge chargé du procès s’est opposé à la demande de ce verdict, il a été dessaisi du dossier et muté. Le juge qui l’a remplacé a statué dans le sens souhaité. Ainsi, un maire élu démocratiquement par plus de 16 millions d’habitants est-il victime de l’arbitraire. À l’approche des élections du 14 mai, un procès a été intenté contre le HDP, troisième parti au Parlement en nombre de députés, et menacé d’interdiction. Selahattin Demirtaş, ex-coprésident de ce parti, est abusivement emprisonné depuis sept ans. L’objectif est de le maintenir en prison à vie en ouvrant des parodies de procès successifs. L’homme d’affaires Osman Kavala se trouve dans la même situation. Bien que la Cour européenne des droits de l’Homme ait ordonné la libération de ces deux prisonniers, Erdoğan s’obstine à ne pas respecter ces décisions.

    La liberté de pensée et d’expression est sous pression. Une anecdote qui circule sur les réseaux sociaux l’illustre parfaitement : dans une prison, un détenu souhaite se procurer un ouvrage ; le gardien lui fait savoir que l’établissement ne dispose point de ce livre, mais que …son auteur s’y trouve !

    Une candidature à la légalité constitutionnelle contestable

    La candidature d’Erdoğan suscite d’intenses débats. L’article 116 de la Constitution dispose qu’une personne ne peut être candidate à la présidence de la République que deux fois, ce qui est le cas du président actuel. En l’absence de majorité parlementaire justifiant l’organisation d’élections anticipées, Erdoğan a argué du fait que le référendum constitutionnel de 2017 avait ouvert une nouvelle période et que son élection de 2018 ne constituait que son premier mandat. La quasi-totalité des constitutionnalistes de Turquie désapprouve cette interprétation de la Constitution. Cependant, le Haut Conseil électoral (YSK), qui est chargé d’organiser les élections et dont les membres sont nommés par Erdoğan, a rejeté toutes les objections formulées.

    S’il était réélu le 14 mai, le mandat d’Erdoğan courrait jusqu’en 2028. En cas d’élections anticipées il pourrait même l’étendre jusqu’en 2033 !

    Erdoğan a l’habitude de s’affranchir des dispositions légales et constitutionnelles. Il a indiqué qu’il ne respecterait pas et n’appliquerait pas les décisions des tribunaux supranationaux, tels que la Cour européenne des droits de l’Homme, des juridictions suprêmes nationales, la Cour constitutionnelle et le Conseil d’État, ou même les décisions du pouvoir judiciaire qu’il n’approuverait pas.

    « La démocratie est un train que l’on quitte une fois arrivé à destination » (Recep Tayyip Erdoğan, 1996)

    Que visait réellement le maire d’Istanbul d’alors ? Que son projet politique, celui de l’abaissement de la démocratie et de la laïcité était au cœur de son programme, derrière des promesses de façade rassurantes. Aujourd’hui, Erdoğan, se prépare à franchir un nouveau cap. L’instauration d’une république islamique serait-elle le terme du nouveau “voyage”, s’il était réélu ?

    Dans la perspective des élections du14 mai prochain, l’AKP a fait alliance avec deux partis nationalistes (MHP et BBP) ainsi qu’avec deux partis politiques islamistes, l’Hüdapar, considéré comme la branche turque du “parti de Dieu” (Hezbollah, distinct de son homonyme libanais), mêlé à de nombreux assassinats politiques et le Yeniden Refah Partisi. Ces deux derniers partis ont posé comme condition la possibilité de porter atteinte aux principes républicains et laïcs inscrits, jusqu’à présent, dans la Constitution. Ils souhaitent également l’abrogation de la loi interdisant les violences à l’égard des femmes, dans le prolongement du désengagement de la Turquie de la Convention d’Istanbul. Ils demandent aussi que les femmes ne puissent occuper que des emplois “adaptés à leur nature” et que la mixité des classes à l’école soit abolie. Erdoğan a accepté les candidatures de ces deux partis dans sa coalition électorale.

    La Turquie à la croisée des chemins

    En fait, les élections du 14 mai prochain et les efforts d’Erdoğan pour rester au pouvoir cristallisent la lutte centenaire entre les républicains et leurs opposants. Parmi les pays du Moyen-Orient, le processus historique de la Turquie est unique. Il y a 100 ans, à l’issue de la Guerre d’indépendance, avec la proclamation de la République, le sultanat et le califat furent abolis. Depuis son élection, Erdoğan n’a eu de cesse d’affaiblir les fondements laïques de la république. Avec la présidentialisation du pouvoir induite par la modification constitutionnelle de 2017, ce mouvement s’est approfondi. Le peuple est progressivement dessaisi de sa souveraineté au profit du pouvoir présidentiel.

    La sécurité et l’intégrité des élections ne sont aucunement garanties. Un doute pèse sur l’impartialité des commissions électorales locales. Nombre d’avocats proches du pouvoir ayant été nommés juges seront chargés d’organiser les scrutins et d’officialiser les résultats. Diverses agressions et provocations visent à intimider les électeurs et à les décourager de se rendre aux urnes. Les rumeurs sur les menaces d’assassinat du Président du principal parti d’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, candidat de l’opposition à l’élection présidentielle, ont fait la une des médias.

    En plus de « l’Alliance nationale » qui réunit six partisd’opposition, deux autres coalitions de gauche soutiennent la candidature de Kiliçdaroğlu à l’élection présidentielle. Un large front s’est formé contre Erdoğan. Dans les sondages le candidat de l’opposition devance son adversaire. Face à cette situation, nombreux sont ceux qui craignent un regain du climat de violence et d’affrontements comme ce fut le cas lors de l’élection présidentielle de 2015.

    La Turquie est véritablement à la croisée des chemins. Il est crucial qu’à l’occasion de ces élections elle retrouve la voie de la démocratie et de l’État de droit.

    Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationales à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondialisation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.

    Site : http://www.recherches-internationales.fr/ Mail : recherinter@paul-langevin.fr

    Abonnements 4 numéros par an : 55 Euros, Étranger 75 Euros

    6, av. Mathurin Moreau; 75167 Paris Cedex 19

    #Turquie #Erdogan #Elections #AKP #Inflation #Pauvreté

  • Maroc : La précarité s’élargit

    Tags : Maroc, pauvreté, crise économique, prix, inflation,

    Une association marocaine a prévenu que la précarité qui caractérise le secteur de l’éducation au Royaume du Maroc en raison notamment de l’embauche sur la base de contrats à durée déterminée (CDD), est en passe de s’élargir à d’autres secteurs d’activité.

    Le Réseau Jonction pour la défense des droits des travailleurs marocains a prévenu dans un communiqué que l’oppression dont font l’objet les enseignants contractuels n’est qu’ »un prélude à la voie de la consécration du travail par contrats dans tous les services publics, c’est-à-dire le démantèlement des systèmes qui garantissent la stabilité du travail, et leur remplacement par d’autres formes de travail précaire ».

    Dans le contexte, il exige « l’arrêt de la campagne répressive sous diverses formes, et l’abandon de toutes les poursuites judiciaires et sanctions administratives, ainsi que la campagne médiatique malveillante à l’encontre de cette catégorie d’enseignants ».

    Le réseau affirme en outre que « tous les secteurs de la fonction publique sont visés par les formes de travail précaire et les techniques d’intensification de l’exploitation qui les accompagnent, d’où la nécessité de l’unité pour la défense du droit à la stabilité de l’emploi, au travail et à la vie décente ». Il appelle également à « la suppression du contrat et l’intégration des professeurs contractuels (qui se comptent par dizaines de milliers selon les données officielles) dans la fonction publique ».

    En effet, selon la coordination les représentant, des centaines d’enseignants contractuels marocains sont privés de leurs salaires pour leur participation à des actions de protestation réclamant une réforme de leur statut professionnel. Depuis 2016, le Maroc embauche des dizaines de milliers d’enseignants sur la base de contrats à durée déterminée. Ces enseignants contractuels ont lancé depuis plus de 4 ans un mouvement de grève accompagné de manifestations souvent émaillées de violences policières.

    #Maroc #Crise #Inflation #Prix

  • Note sur la coopération pour le développement industriel

    Note sur la coopération pour le développement industriel

    Tags : Maroc, ONU, développement durable, pauvreté,

    L’industrialisation est un facteur essentiel de croissance économique, de développement durable et d’élimination de la pauvreté. Ainsi, la coopération internationale pour le développement industriel s’avère importante.

    Coopération pour le Développement Industriel

    L’Organisation des Nations Unies (ONU) encourage toujours la coopération pour le développement industriel et insiste que :

    1. Chaque pays est responsable au premier de son propre développement industriel et que les efforts entrepris à l’échelon national devraient être soutenus par les partenaires de développement, selon qu’il conviendra ;

    2. La mise en place d’un système commercial multilatéral réglementé facilitant le commerce et offrant aux pays en développement des possibilités de diversifier la gamme de leurs produits d’exportation, en renforçant leurs capacités et en facilitant la restructuration et la diversification de leurs économies ;

    3. Mettre l’aide publique au développement au service du développement industriel durable, et que l’on s’emploie à améliorer son efficacité et celle de la coopération pour le développement industriel entre les pays en développement et avec les pays en transition ;

    4. Mobiliser des ressources en vue d’assurer un développement industriel durable au niveau national ;

    5. Mettre les ressources privées ou publiques, étrangères ou nationales, au service du développement industriel des pays en développement et des pays en transition ;

    6. Promouvoir la création de petites et moyennes entreprises et leur expansion dans le cadre d’une stratégie de développement industriel, de dynamisme économique et d’élimination de la pauvreté, grâce notamment, à la mobilisation de ressources et à des mesures favorisant l’inclusion.

    Ces dernières années, l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) a renforcé sa coopération avec la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) pour améliorer le développement industriel dans les pays en développement.

    Aussi, en remarque pendant ces dernière 4 ans que l’ONUDI a donnée plus d’importance à la coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire, en mettant notamment à profit ses centres de coopération industrielle Sud-Sud, en favorisant diverses formes de partenariat entre les secteurs public et privé et en échangeant des données d’expérience sur le développement du secteur privé aux niveaux mondial, régional, sous-régional et national.

    ONU

    De ce fait l’ONU, pendant l’année 2011-2012, n’a pas cessée de renouvelle son soutien pour le développement industriel en jouant un rôle important dans les secteurs suivants :

    -Le développement des secteurs public et privé

    -La croissance de la productivité ;

    -Le renforcement des capacités commerciales ;

    -L’accès à l’énergie et son utilisation rationnelle ;

    -La promotion des sources d’énergie renouvelables ;

    -Les initiatives d’interconnexion énergétique entre les pays en développement.

    -La création d’un climat propice à un développement industriel durable repose essentiellement sur la responsabilité et l’estime que donne chaque pays à sa propre industrie en plus de l’aide des autres pays via le transfert et la diffusion de technologies à des conditions mutuellement acceptables.

    ONUDI

    Les actions de l’ONUDI sont axées sur trois thématiques dont l’impact s’observera à long terme :

    -La réduction de la pauvreté grâce à des activités productives ;

    -Le renforcement des capacités commerciales avec la promotion ;

    -L’énergie et l’environnement (Contribution sensible à la réalisation des OMD (OMD7, environnement durable)).

    Objectifs 2020-2021

    Continuer pendant la période 2020-2021 avec les objectifs suivants :

    -La promotion de l’emploi des jeunes ;

    -Promotion des investissements et de la technologie ;

    -La promotion d’un environnement durable.

    Approche de l’ONUDI

    Les services de l’ONUDI portent en particulier sur :

    -L’accès au financement ;

    -Le développement d’institutions de soutien ;

    -L’appui aux entreprises durant la phase d’harmonisation, le transfert de savoir-faire ;

    -Les formations à l’installation et la manipulation sécurisée de technologies ;

    -La formation sur l’entreprenariat et les meilleures pratiques ;

    -Le démarrage d’entreprises gérées par des jeunes ;

    -La mise en place d’entreprenariat sociaux gérées par des jeunes ;

    -La mise en place d’une plate-forme de communication.

    Le rapport sur le développement industriel 2011 intitulé « L’efficience énergétique industrielle pour une création durable de richesses : Récolter les dividendes environnementaux, économiques et sociaux » a expliqué que :

    -L’amélioration de l’efficience énergétique industrielle est la clé du développement industriel durable à travers le monde, en particulier dans les pays en développement ;

    -L’investissement dans des technologies, systèmes et processus économes en énergie peut s’accompagner de gains environnementaux, économiques et sociaux utilisables en faveur d’une croissance verte ;

    -Dans les pays tant développés qu’en développement, l’investissement dans l’efficience énergétique industrielle présente un intérêt financier évident ;

    -Des interventions en matière de politiques publiques seront nécessaires pour surmonter ces obstacles, en prenant appui sur des instruments fondés sur les réglementations, les marchés, le savoir et l’information ;

    -Un consensus mondial pourrait être recherché pour soutenir ces interventions à travers une action collective internationale, afin de réduire l’intensité énergétique de 3,4 % par an ou de 46 % au total, d’ici 2030.

    Afrique

    -Malgré ses nombreuses ressources naturelles et humaines, le développement industriel durable de l’Afrique ne peut passer que par l’incitation à des industries performantes. Cela nécessite le renforcement des efforts déjà déployés par les différents organismes spécialisés engagés dans le développement industriel accéléré de l’Afrique.

    -La mobilisation de tous les acteurs économiques de l’Afrique est souhaitée pour garantir son industrialisation. Les investissements dans les secteurs énergétiques (promotion des énergies renouvelables, transformation des ressources énergétiques) et des industries minières e manufacturières doivent être garanti car aucune industrie ne peut se développer sans énergie. Pour cela il faut :
    Renforcer les bases d’une gouvernance industrielle en Afrique ;

    -Développer une infrastructure de base propice au développement économique du continent ;

    -Promouvoir les ressources humaines permettra d’augmenter la valeur ajoutée de la production. ;

    -Echanger l’expertise et les technologies de l’Afrique du Nord vers les autres pays du continent permettra de booster sa croissance économique et d’améliorer les conditions de vie de ses populations ;

    -Inciter l’installation des industries qui lui sont favorables et garantir un partenariat de gagnant-gagnant avec les pays développés pour garantir son développement industriel durable.

    Le Rapport 2016 sur le développement économique en Afrique élaboré par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), en collaboration avec la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), a fait le point du développement industriel en Afrique, en mettant l’accent sur les « faits schématiques » observés en relation avec l’industrie manufacturière en Afrique.

    Ce rapport a fait valoir qu’une nouvelle politique industrielle est nécessaire pour favoriser une mutation structurelle et induire le développement économique en Afrique. Il encourage les pays africains à se lancer dans une nouvelle politique industrielle axée sur le développement des activités manufacturières :

    -renforcer la compétitivité et les capacités des entreprises nationales ;

    -promouvoir le changement structurel.

    -Approches à adopter

    Une nouvelle approche stratégique s’avère par conséquent nécessaire pour la définition des politiques industrielles. Celle-ci pourrait s’appuyer sur six éléments :

    -Un diagnostic industriel ou une évaluation approfondie de la base industrielle existante de chaque pays;

    -Un suivi de l’élaboration d’une stratégie d’industrialisation, dans le cadre de laquelle les gouvernements devront décider, en collaboration avec le secteur privé ;

    -Des industries existantes à développer (intensification industrielle) ;

    Des nouvelles industries à stimuler (diversification industrielle) ;

    -Des industries au sein desquelles ils souhaitent renforcer l’intégration interne des implications existantes (mise à niveau industrielle).

    -Prendre en compte dans la conception de ces stratégies les défis et les opportunités liés au nouvel environnement mondial, comme notamment les nouvelles règles du commerce et de l’investissement, le changement climatique, la coopération sud-sud et les possibilités d’intégration dans les chaînes de valeurs mondiales.

    Maroc

    Efforts marocains nationaux

    Au Maroc, le développement du secteur industriel est l’objectif du pacte national pour l’émergence industrielle lancé par le roi Mohammed VI en 2009 qui a signé un contrat de partenariat public-privé. 12 milliards 400 millions de Dirhams ont été investis, dont 34 pour cent dédiés à la formation et ressources humaines et 24 pour cent à l’incitation à l’investissement. Il s’agit de mobiliser et de coordonner les actions de l’état et des opérateurs économiques pour créer un secteur industriel fort et une dynamique de croissance.

    Le Maroc a clairement fait le choix du mouvement et de l’ouverture, tout d’abord avec la mise en place de réformes de fond comme les mesures liées aux privatisations et aux libéralisations systématiques, à la propriété intellectuelle, au droit des établissements, aux marchés publics ou encore aux mouvements de biens et de capitaux afin d’améliorer le climat des affaires.

    Engagé dans cette politique, le Maroc devrait réaliser à l’horizon 2015 une augmentation du PIB industriel de 50 milliards de plus. Un plan qui va également permettre la création de 220.000 emplois et la génération d’un volume supplémentaire d’exportation de 95 milliards de dirhams, ainsi que 50 autres milliards pour les investissements privés dont l’activité industriel fait partie.

    Avec le programme « Emergence », le Maroc renforce et consolide son approche de ciblage sectoriel pour optimiser ses atouts, assurer une meilleure allocation de ses ressources, tirer, se bénéficier de la globalisation des économies et créer les conditions d’accélération de la croissance. Ce programme qui s’est ajouter à ceux du tourisme « Plan AZUR », de l’agriculture « Plan Maroc Vert », de l’habitat « villes nouvelles », du Commerce intérieur et de l’artisanat, vise, d’une part, l’émergence de secteurs clés, moteurs de croissance à l’export, baptises les métiers mondiaux du Maroc, lui permettant de se positionner par rapport à la spécialisation internationale et, d’autre part, la modernisation compétitive du tissu industriel existant.

    Les efforts du Maroc ont été recomposés par son classement comme cinquième puissance économique d’Afrique, au même titre que la Chine, l’Inde, le Brésil ou la Pologne, est un pays émergent très dynamique. Durant les cinq dernières années, l’économie marocaine a été portée par une croissance moyenne de 5 % par an.

    Efforts marocains pour la coopération industrielle

    Concernant la coopération sud-sud, le Maroc a soutenu ces dernières années les projets entrepris par l’ONUDI dans ce domaine. Il accorde une grande importance à promouvoir son partenariat avec les pays du sud. Les pays du sud qui affrontent des obstacles structurels majeurs considérablement aggravées par des retraits massifs de capitaux étrangers dû à la crise économique mondiale.

    De nombreuses actions en attestent, l’annulation de la dette de certains pays parmi les moins avancés, l’exonération totale de leurs produits des droits de douane à l’entrée du marché marocain, la signature de l’accord avec l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, l’adhésion à la COMESSA …

    Le Maroc avait initié également avec les pays africains, de nombreuses actions de coopération dans des domaines d’intérêt commun. Des accords de coopération industrielle et commerciale ont été conclus et visent le développement de la coopération dans les domaines liés à l’amélioration de la compétitivité du secteur industriel et commercial et à la promotion de la PME.

    Dans le but d’activer la mise en œuvre des projets et programmes de coopération avec les pays du sud, l’ONUDI et le Ministère de 1 ‘Industrie du Commerce et des nouvelles Technologies ont enc1enche conjointement la procédure de création au Maroc d’un Centre de coopération sud-sud pour le développement durable.

  • Maroc : Un expert de l’ONU refuse de se rendre au Sahara Occidental

    Maroc : Un expert de l’ONU refuse de se rendre au Sahara Occidental

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, HCDH, droits de l’homme, pauvreté, ONU,

    Un expert de l’ONU reporte son voyage au Maroc en raison de désaccords avec les autorités marocaines

    Genève, 8 décembre (EFE) – Un expert des droits de l’homme de l’ONU a déclaré aujourd’hui qu’il a dû reporter un voyage prévu au Maroc ce mois-ci parce que les autorités du pays n’ont pas accepté l’itinéraire qu’il voulait suivre.

    Le rapporteur des Nations unies spécialisé dans l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, Olivier De Schutter, devait se rendre au Maroc du 6 au 19 décembre afin d’examiner les efforts déployés par le gouvernement pour éradiquer la pauvreté.

    La visite a été reportée à la demande du gouvernement marocain, selon un communiqué publié à Genève.

    Joint par téléphone par EFE, M. De Schutter a déclaré qu’il était en correspondance confidentielle avec les autorités de Rabat, « ce qui m’empêche d’être plus explicite » sur les désaccords spécifiques qui l’ont empêché de mener à bien sa mission.

    Les rapporteurs des Nations unies sont des experts indépendants et sont choisis par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour leur qualité professionnelle. Leur travail dans ce domaine s’effectue selon certains critères, qui impliquent qu’ils doivent disposer d’une liberté de mouvement et d’investigation lors de leurs visites dans les pays.

    À cette fin, ils doivent avoir la garantie de pouvoir se rendre dans les lieux qu’ils jugent appropriés et de rencontrer les personnes de leur choix, en toute confidentialité et sans la supervision d’agents extérieurs.

    Les autorités doivent également garantir qu’aucune personne ayant eu des contacts avec le rapporteur ne fera l’objet de menaces, de harcèlement ou de sanctions.

    Schutter a assuré dans le communiqué qu’il coopérera à la recherche d’une solution acceptable pour les deux parties afin que sa visite au Maroc puisse avoir lieu à une date ultérieure.

    (c) Agence EFE

    #Maroc #ONU #HCDH #Sahara_Occidental

  • ONU : Un rapporteur pour évaluer l’impact de la pauvreté sur les droits de l’homme au Maroc

    Tags : ONU, Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, HCDH, Olivier de Schutter, pauvreté,

    Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté, Olivier De Schutter, se rendra au Maroc du 6 au 19 décembre 2022 pour examiner les efforts du gouvernement pour éradiquer la pauvreté, a rapporté mardi le HCDH.

    Cité par l’instance onusienne, Olivier De Schutter a affirmé que « le Maroc, comme la plupart des pays, a dû subir le double choc du COVID-19 et de la montée en flèche de l’inflation, avec des années de progrès en matière de lutte contre la pauvreté maintenant en déclin.

    Selon le site du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, qui cite le Haut-Commissariat au plan marocain, la combinaison de la pandémie et de la hausse des prix à la consommation a plongé 3,2 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté ou la vulnérabilité au Maroc.

    « Alors que le Maroc est aux prises avec la crise du coût de la vie, j’examinerai de près comment son système de protection sociale protège les personnes en pauvreté et comment il peut être renforcé pour combler les écarts de richesse qui subsistent dans le pays », a déclaré De Schutter.

    En plus d’examiner l’adéquation des prestations de protection sociale, l’expert évaluera la qualité des systèmes de santé, de logement et d’éducation du pays. Il passera également en revue la situation des groupes touchés de manière disproportionnée par la pauvreté, notamment les femmes, les enfants, les personnes en situations de handicap, les personnes âgées et les migrants, souligne la même source.

    #Maroc #ONU #HCDH #Olivier_de_Schutter

  • Réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)  dans le monde et en Afrique

    Réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dans le monde et en Afrique

    Tags : Maroc, Objectifs du Millénaire pour le Développement, OMD, pauvreté, alphabétisation, santé, égalité des sexes,

    – Fiche –

    I- Au niveau mondial

    Des progrès importants ont été enregistrés, de par le monde, en matière de réalisation des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), notamment dans les domaines relatifs à la lutte contre la pauvreté extrême, à la généralisation de l’enseignement primaire, à l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant et à la promotion de l’égalité des sexes.

    L’Objectif de réduire de moitié la proportion des personnes sous-alimentées d’ici 2015 semble être à portée de main, bien que 805 millions de personnes continuent de souffrir de sous-alimentation chronique et 1 personne sur 9 souffre de la faim, selon les dernières estimations des Nations Unies. Le nombre de personnes affamées dans le monde a diminué de plus de 100 millions au cours des dix dernières années et de plus de 200 millions depuis 1990-1992.

    La mortalité infantile emprunte une tendance baissière de plus en plus rapide dans le monde (49% entre 1990 et 2013), malgré les disparités importantes constatées notamment au niveau de la région de l’Asie du Sud, où plus de 2 millions d’enfants de moins de 5 ans meurent de causes évitables chaque année et plus de 35% souffrent de malnutrition chronique.

    Selon les dernières estimations de l’ONU, le monde aurait connu le décès, de causes évitables, de 6.3 millions d’enfants de moins de 5 ans en 2013, ce qui correspond à 17.000 décès d’enfants par jour.

    S’agissant de l’état du partenariat mondial pour le développement, un écart notable persiste entre les engagements pris et la coopération effective des pays développés et constitue un frein aux progrès accomplis pour atteindre les OMD. Selon l’ONU, les pays pauvres ont besoin d’un accès élargi à l’Aide, au commerce, à l’allégement de la dette, aux médicaments et aux technologies.

    Un autre facteur, et non des moindres qui vient compromettre sérieusement les efforts visant la réalisation des OMD, est lié aux disparités importantes entre régions et continents du monde, entre les différents pays de ces régions et au sein des pays eux mêmes.

    II- Au niveau de l’Afrique

    Les résultats obtenus par l’Afrique dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) sont positifs et vont dans la bonne direction. Cependant les progrès sont lents et inégaux selon les pays et les Objectifs pour permettre l’atteinte des OMD d’ici l’échéance de 2015.

    Les progrès de l’Afrique dans la réalisation des OMD se sont accompagnés d’une accélération de la croissance sur presque une décennie. En dépit du fléchissement enregistré pendant les crises financières et économiques mondiales, les perspectives économiques à moyen terme de l’Afrique restent encourageantes; la croissance est remontée à 4,3 % en 2012 et a atteint 5,2 % en 2013.

    Parallèlement aux tendances favorables de la croissance, le Continent a nettement progressé en matière d’accès à l’éducation primaire et d’autonomisation des femmes. La réduction des taux d’infection au VIH/SIDA a été maintenue et des progrès mesurables obtenus dans la lutte contre le paludisme et la tuberculose.

    Cependant, des niveaux élevés de pauvreté et de malnutrition, ajoutés à la lenteur des progrès dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile, représentent des obstacles sérieux à la réalisation des OMD en Afrique. Les inégalités en matière d’accès et d’utilisation des services publics empêchent toujours de progresser plus rapidement dans la réalisation des OMD.

    Les nouveaux défis de l’Afrique, en particulier les changements climatiques et les épidémies qui se déclenchent de temps à autre, imposent des contraintes supplémentaires tout en présentant des possibilités de relancer le secteur agricole, sur lequel pourrait s’appuyer une transformation structurelle durable et un nouveau programme d’OMD pour l’après-2015.

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    Etat d’avancement des réalisations des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) par le Maroc
    -Fiche succincte-

    Le Maroc s’est engagé, depuis plus d’une décennie, dans la réalisation des OMD. D’après le dernier rapport publié par le Haut Commissariat au Plan en 2012, le Maroc a réalisé des performances satisfaisantes en termes économique, social et humain, le prédisposant à atteindre, voire même dépasser les paliers fixés dans le cadre de certains OMD. Ci-après, l’état d’avancement de chaque OMD :

    OMD1 : Réduire l’extrême pauvreté et la faim (Objectif réalisé par le Maroc depuis 2007)

    -)La proportion de la population dont le revenu est inférieur à 1US$/jour était de 0.28% en 2011, alors que la valeur cible arrêtée à l’horizon 2015 est de 1.8% ;

    -La proportion de la population qui souffre de la faim représente 0.52%, une performance largement au-delà de la valeur cible arrêtée à l’horizon 2015 par la Communauté internationale (2.3%).

    OMD2 : Assurer l’éducation primaire pour tous les enfants (Objectif réalisable à l’horizon 2015)

    -Le taux net de scolarisation dans le primaire pour les enfants de 6 à 11 ans devant être atteint à l’horizon 2015 est de 100%. Le Maroc a réalisé un taux de 96.6% en 2012 ;

    -La proportion d’écoliers commençant la 1ère année d’étude dans l’enseignement primaire et achevant la 5ème année était de 86.2% en 2011, une performance qui n’est pas loin de la valeur cible à l’horizon 2015 (100%) ;

    -Le taux d’alphabétisation de la population âgée de 15 à 24 ans était de 84.6%, la valeur cible devant être atteinte à l’horizon 2015 est de 100%.

    OMD3 : Promouvoir l’égalité des sexes (Objectif réalisable à l’horizon 2015)

    Le taux d’inscription des filles par rapport aux garçons en 2012 était de 91% dans l’enseignement primaire, de 78% dans l’enseignement secondaire collégial, de 92% dans l’enseignement secondaire qualifiant, et de 90% dans l’enseignement supérieur (la valeur cible arrêtée à l’horizon 2015 est de 100%).

    OMD4 : Réduire la mortalité infanto-juvénile (Objectif réalisable à l’horizon 2015)

    -Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans s’est établi à 30.5‰ entre 2002-2011, alors que la valeur cible à l’horizon 2015 est 25‰ ;

    -Le taux de mortalité infantile était de 28.8‰ entre 2002-2011, alors que la valeur cible à l’horizon est de 19‰ ;
    -La proportion des enfants de 1 an vaccinés contre la rougeole était de 89.3‰, la valeur cible à l’horizon 2015 étant de 95‰.

    OMD5 : Améliorer la santé maternelle (Cet objectif est difficilement réalisable, même si le Plan d’action quinquennal 2012-2016 du Gouvernement prévoit de dépasser les cibles de cet OMD)

    -Le taux de mortalité maternelle enregistré en 2010 était de 112 décès pour 100.000 naissances vivantes, alors que la valeur cible arrêtée par l’OMD5 est de 83 ;
    -La proportion d’accouchements assistés par un personnel qualifié était de 73.6% en 2010, alors que la valeur cible à l’horizon 2015 est de 90%.

    OMD6 : Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies (Objectif réalisable)

    La prévalence du VIH/sida reste faible et relativement stable, environ 0.14% chez la population générale et 0.1% chez les femmes enceintes ;

    Le Plan Stratégique National de lutte contre le sida (2012-2016) engage le Maroc à assurer l’accès universel aux services de prévention, de soins, de traitement et d’appui en matière de VIH/sida ;

    Le Maroc a atteint, depuis 2006, la valeur cible arrêtée pour 2015 en ce qui concerne le taux d’incidence du paludisme autochtone qui est de 0 pour 100.000 habitants ;

    Le taux d’incidence de la tuberculose était de 83 pour 100.000 habitants en 2012, alors que la valeur cible à l’horizon 2015 est de 50.

    OMD7 : Assurer un environnement durable (Objectif réalisable)

    L’objectif de réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès à un approvisionnement en eau potable ni à des services d’assainissement de base, est réalisable ;

    La valeur cible fixée à l’horizon 2015 concernant la proportion de la population branchée au réseau ou ayant accès à une source d’eau salubre est de 100%. Cette valeur est atteinte en milieu urbain, depuis 2009, et en milieu rural, depuis 2012 ;

    OMD8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le Développement
    L’analyse de l’indicateur « Aide Publique au Développement » (APD) nette en % du PNB des pays donateurs, montre que les pays riches sont encore loin de leur promesse de consacrer 0.7% de leurs revenus nationaux à l’APD. La valeur atteinte en 2012 est de 0.31%. Le Maroc est très actif dans le domaine de la coopération Sud/Sud et triangulaire.

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    Agenda de développement Post-2015/Objectifs de Développement Durable (ODD)

    Conformément à la Déclaration du Millénaire adoptée par les Nations Unies en 2000, 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement ont été identifiés, comme orientations à suivre par tous les pays en vue de relever les défis liés au développement. Ces Objectifs sont : 1) réduire l’extrême pauvreté et la faim, 2)Assurer l’éducation primaire pour tous les enfants, 3) promouvoir l’égalité des sexes, 4) réduire la mortalité infanto-juvénile, 5) améliorer la santé maternelle, 6) combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies, 7) assurer un environnement durable, et 8) mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

    Des avancées importantes ont certes été réalisées vers l’atteinte des OMD, mais des défis majeurs restent encore à relever, notamment par les pays en voie de développement, qui voient leurs efforts de développement compromis par un certain nombre de contraintes (conflits internes, pauvreté, économie instable, insécurité alimentaire,…).

    L’Agenda de Développement Post-2015

    Dans la perspective de pallier les lacunes liées à la réalisation des OMD, les Etats membres des NU ont appelé à la mise en place d’un nouveau cadre de développement post-2015, selon une approche participative, ouverte, inclusive et transparente ; l’objectif étant d’accélérer la réalisation des OMD inachevés et faire face aux défis nouveaux et émergents auxquels le monde est confronté.

    En réponse à cet appel, le Secrétaire Général des Nations Unies a mis en place un certain nombre de mécanismes de coordination, en vue de l’élaboration de ce nouveau Cadre de Développement Post-2015. Parmi ces mécanismes, il y a lieu de citer : l’Equipe Spéciale des Nations Unies (UN System Task Team), le Groupe de Haut Niveau sur le Programme Post-2015, le Conseiller Spécial du Secrétaire Général des NU sur le Post-2015, et le Groupe de Travail Ouvert chargé d’élaborer 17 ODD.

    Le Groupe de Travail Ouvert sur les ODD a été mis en place, conformément à l’une des recommandations de la Conférence des NU sur le Développement Durable de « Rio+20 » de juin, 2012. La Communauté Internationale a prévu de mener les deux exercices en parallèle (Programme de Développement Post-2015 et ODD), pour enfin les faire converger en un seul document.

    En droite ligne de l’approche participative et inclusive demandée par les Etats membres, un processus de consultations a été mené, à l’échelle mondiale, régionale et de chaque pays, en vue d’alimenter le rapport du Secrétaire Général sur l’élaboration du Programme de Développement Post-2015. Le Maroc a participé activement à ce processus.

    Au niveau du Maroc, les consultations nationales ont été menées par le MAEC, le Ministère Délégué chargé des Affaires Générales et de la Gouvernance et le Bureau du Coordonnateur Résident du Système des NU au Maroc.

    En plus des consultations nationales élargies, le Maroc s’est porté volontaire pour mener d’autres consultations sur « la culture et le développement durable dans l’Agenda de Développement Post-2015 », lancées au début septembre 2014 et dont les résultats seront présentés à la fin du même mois.

    Le Maroc (notre MP à New York) a pris part à l’Evènement-bilan de Haut Niveau sur l’Agenda de Développement Post-2015, convoqué par le Président de l’Assemblée Générale, les 11 et 12 septembre 2014, pour débattre des différents aspects liés à l’élaboration de l’Agenda de Développement Post-2015 et des ODD.

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    Royaume du Maroc Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Direction de la Coopération Multilatérale et des Affaires Economiques Internationales
    المملكة المغـربية وزارة الشـؤون الخـارجية و التعـاون مديـرية التعاون المتعدد الاطراف والشؤون الاقتصادية الدولية

    Rapport sur le Développement Humain 2014

    Dans le dernier rapport des Nations Unies sur le développement humain, au titre de l’année 2014, le Maroc est classé à la 129ème place sur 187 pays, avec un indice de 0,617 (la valeur maximale de l’IDH est 1), améliorant ainsi son classement en gagnant 3 places par rapport à 2013.

    L’IDH du Maroc est passé de 0,603 en 2010, à 0,617 en 2014, soit une progression de 2,3%, enregistrant ainsi la meilleure performance parmi les quatre pays précités.

    A titre de comparaison, sur la même période (2010-2014), la Tunisie a amélioré son score de 0 ,8%, l’Algérie de 1,1 % et l’Egypte a vu son IDH progresser de 0,59%, ce qui ne l’a pas empêché de perdre 4 places au classement, parmi les 187 pays du RDH 2014.

    Sur une période plus longue, bien que le Maroc ait un IDH inferieur à ceux de l’Algérie et de la Tunisie, le Royaume a vu son Indice croitre plus rapidement, depuis les années 80, en comparaison avec les trois autres pays. En effet, entre 1980 et 2014, la valeur de l’IDH du Maroc a augmenté de 0,399 à 0,617, soit une augmentation de 54,6%, ou bien une augmentation annuelle moyenne de l’ordre de 1,33%.

    En analysant les progrès réalisés au niveau des trois composantes de l’IDH, il convient de mentionner qu’entre 1980 et 2014, l’espérance de vie à la naissance au Maroc a augmenté de 13,3 années, la durée moyenne de scolarisation a augmenté de 3,2 ans, et le Revenu National Brut par habitant du Maroc a augmenté d’environ 97,9%.

    Appréciations :

    • le classement actuel du Maroc ne reflète pas la dynamique que connaît le pays sur les plans politique, économique et social, sans parler des chantiers de réforme à caractère systémique, concernant notamment la justice, le climat des affaires et le cadre macro-économique d’une manière générale ;
    • Néanmoins, l’évolution de l’Indice du Maroc, la meilleure au niveau de l’Afrique du Nord, reflète bien cette dynamique et les investissements colossaux réalisés dans les trois composantes du développement humain, depuis les années 1990;
    • Il est très difficile de rattraper, dans le court terme, les retards accumulés sur plusieurs décennies, ce qui explique la position du Maroc (129ème) sur le classement du développement humain, sachant qu’il y a une mobilisation au niveau mondial sur cette question, devenue une priorité de tous les pays;
    • Toutefois, ce classement peut être amélioré si le PNUD revoit les critères, les indicateurs et l’approche de l’élaboration de ce classement. L’examen de la fiabilité des données statistiques des pays couverts, notamment en Afrique du Nord est un défi pour les concepteurs de ce rapport, qui présente certes un certain nombre de limites :
    • Pour le même pays, les données sont difficilement comparables, car le Bureau du Rapport sur le Développement Humain (BRDH) se base sur les informations fournies par les Organisations internationales, qui ne sont pas souvent actualisées. De même, même lorsque ces informations sont disponibles, le BRDH se base dans ses analyses, sur des données antérieures, soi-disant « comparables» avec les autres pays et régions ;
    • La comparaison entre les pays et régions est également faussée car les systèmes de données ne sont pas les mêmes et souvent le BRDH procède à des approximations ou se base sur des données dépassées, à des fins d’harmonisation. Il faudrait également souligner que le nombre et la liste des pays qui sont « traités » change d’année en année, ce qui rend encore la tâche plus difficile ;
    • Finalement, il semble que le BRDH a un préjugé plutôt positif vis-à-vis de la fiabilité des données fournies par les pays développés et un préjugé plutôt négatif lorsqu’il s’agit d’informations fournies par des Institutions étatiques ou para-étatiques des pays en développement.

    Classement du Maroc dans le rapport global la compétitivité 2014-2015 du Forum économique mondial (WEF)

    Selon le rapport global sur la compétitivité 2014-2015 du Forum économique mondial (WEF), publié le 3 septembre 2014 à Genève, le Royaume a gagné cinq places dans le nouveau classement de la compétitivité, se hissant au 72ème rang.

    Un progrès, donc, mais qui intervient après le recul de 7 places l’an dernier 2013-2014. En effet, notre pays s’est classé 70ème dans le rapport 2012-2013.

    Ce progrès est essentiellement attribuable, selon, les auteurs du rapport, à la réduction du déficit budgétaire et l’amélioration de l’enseignement et de ses capacités d’innovation.  C’est aussi grâce à l’amélioration du climat des affaires et de certains aspects d’ordre institutionnel tels : la sécurité, l’efficacité du marché de biens, les procédures de création d’entreprises et le secteur bancaire solide.

    Cependant, le rapport incite le Royaume à mieux s’engager en faveur d’une éducation de qualité et de la réforme du marché du travail afin d’augmenter la part des femmes dans la population active de sorte à renforcer les compétences du pays.

    Les auteurs appellent également à une utilisation à plus grande échelle des technologies de l’information et de la communication (TIC) au sein des entreprises et des particuliers ce qui bénéficierait à la compétitivité du pays.

    Il est à noter qu’au niveau arabe le Maroc est classé 7ème derrière les Emirats Arabes Unis (12ème), l’Arabie Saoudite (24ème), le Kuwait(40ème), le Bahrayn (44ème), Oman (46ème).

    Au niveau maghrébin, le Maroc est classé premier pays et ;

    Au niveau africain, il est classé quatrième derrière : Maurice (39ème), l’Afrique du Sud (56ème) et le Rwanda (62ème).

    Rapport « Doing Business 2014 » de la SFI et de la Banque mondiale

    Le nouveau rapport « Doing Business 2014 » de la SFI et de la Banque mondiale est optimiste pour la région MENA malgré les récentes turbulences. Le Maroc, 2ème plus forte progression dans la région MENA, a gagné 10 places dans le dernier classement publié le 29 octobre 2013. Il occupe désormais le 87ème rang mondial sur 189 pays.

    Le Maroc, qui avait reculé de trois places l’an dernier, enregistre cette fois une légère progression au classement, passant de la 95ème (classement 2013 ajusté) à la 87ème position.

    Au niveau de la région MENA, le Royaume se classe 7ème, Il devance l’Algérie classé 153ème et l’Egypte et la Libye qui sont respectivement aux 128ème et 187ème rangs. Reste qu’il y a d’autres pays qui font mieux comme les Emirats arabes unis (23e), l’Arabie saoudite (26e), le Bahreïn (46e), Oman (47e) et le Qatar (48e).

    Pour ce faire, les réglementations entourant 11 étapes de la vie d’une entreprise sont évaluées, en l’occurrence, la création d’entreprise, l’obtention de permis de construire, le raccordement à l’électricité, le transfert de propriété, l’obtention des prêts, la protection des investisseurs, le paiement des impôts, le commerce transfrontalier, l’exécution des contrats, le règlement de l’insolvabilité et enfin l’embauche des travailleurs.

    La Banque mondiale justifie la progression du Maroc par la mise en place de trois réformes notamment «en matière de réglementation facilitant la création d’entreprises, leur enregistrement et la fiscalité y afférente». Le Maroc s’en sort, cependant moins bien dans d’autres domaines, tels que l’octroi des prêts (109è en 2013 contre 105è en 2012), ou encore la protection des investisseurs (115è en 2013, 113 en 2012).

    #Maroc #Développement_durable #Environnement #justice_sociale

  • Migration: Le Rwanda, un exemple de coopération avec l’UE?

    Migration: Le Rwanda, un exemple de coopération avec l’UE?

    Migration: Le Rwanda, un exemple de coopération avec l’UE? – Ukraine, Afrique, Royaume Uni, développement, pauvreté, stratégie d’externalisation,

    Le Rwanda peut-il être la solution ? Coopération de l’Europe en matière de migration avec les pays tiers

    Les déplacements massifs depuis l’Ukraine ne signifient pas que la coopération en matière de migration avec les pays africains n’est plus à l’ordre du jour. Au lieu de cela, ce que nous avons vu ces dernières semaines, c’est que l’Europe a adopté des « solutions internes » aux réfugiés ukrainiens/« européens » qui visent à protéger et qui contrastent avec une concentration continue sur les « solutions externes » pour les non-Européens qui visent à dissuader, prévenir, retourner et supprimer.


    Cela a été mis en évidence le 14 avril 2022 lorsque les gouvernements britannique et rwandais sont parvenus à un accord pour envoyer les migrants arrivant irrégulièrement au Royaume-Uni au Rwanda. Qualifié à tort par certains médias de traitement offshore, il s’agit en fait d’un système visant à refuser aux demandeurs d’asile potentiels le droit de postuler au Royaume-Uni. En retour, le Rwanda recevrait 120 millions de livres sterling pour le développement économique, ainsi qu’un financement supplémentaire pour ses opérations d’asile, l’hébergement des demandeurs d’asile et les mesures d’intégration. Dans un article conjoint, le ministre rwandais des affaires étrangères, Vincent Buruta, et le ministre britannique de l’intérieur, Priti Patel, ont qualifié l’accord de « révolutionnaire » et d’établir « une nouvelle norme internationale ». Le siège social du Royaume-Uni est intervenu pour affirmer que l’accord serait un outil efficace pour « casser le modèle commercial des gangs de passeurs ». Les commentateurs ont noté que le partenariat a été inspiré par le modèle de délocalisation inhumain de l’Australie envoyant des demandeurs d’asile à Nauru et sur l’île de Manus . Les plans ont été largement condamnés par les groupes de défense des droits de l’homme avec des réserves même signalées par certains membres du personnel du ministère de l’Intérieur pour des raisons d’efficacité, de coût et d’ éthique.

    Alors que l’accord Royaume-Uni-Rwanda représente un nouveau niveau d’« externalisation », cette recherche de « solutions » externes n’est pas nouvelle et remonte à la présidence autrichienne du Conseil européen en 1998 . Tout en restant controversé, l’utilisation de la dimension externe pour réduire la migration irrégulière et expulser les migrants irréguliers a acquis une assise plus sûre au fil du temps, en particulier après que la crise migratoire de 2015 a suscité un engagement accru avec les pays africains. Ce type de coopération pose des défis, pour les pays africains et européens.

    Intérêts conflictuels

    Un défi majeur concernant cette dimension externe de la politique migratoire est que les idées et les intérêts des États d’origine, des États de transit (qui sont souvent eux-mêmes des États d’origine) et des pays d’accueil en Europe diffèrent considérablement. Les États d’origine, en particulier dans les pays du Sud, ont une vision de la migration basée sur des objectifs de développement. La migration est considérée comme une voie vers le développement grâce aux envois de fonds des émigrants et à des programmes tels que l’amélioration de la mobilité intra-régionale. En revanche, les pays européens adoptent une perspective sécuritaire visant à freiner l’immigration (irrégulière).

    En raison de ces conflits d’intérêts, la coopération en matière de migration est très difficile à réaliser. Le résultat est que l’UE et le Royaume-Uni ont tendance à s’appuyer sur une approche intersectorielle qui utilise le commerce, le développement ou la politique des visas pour faire passer les priorités européennes en matière de migration.

    Saper le programme de développement

    Une forte concentration sur la gestion des migrations peut saper non seulement les priorités africaines mais aussi les objectifs européens dans d’autres domaines politiques.

    Par exemple, pour le développement, les objectifs de gestion des migrations se sont substitués à l’objectif de réduction de la pauvreté. Couper l’aide au développement des pays d’émigration qui dépendent fortement de cet argent mais ne soutiennent pas l’agenda migratoire des pays européens sape sérieusement les stratégies de lutte contre la pauvreté et est susceptible de renforcer l’instabilité. La réorientation de l’aide vers les pays pertinents pour l’agenda migratoire de l’Europe, au détriment des pays les plus pauvres qui ont tendance à être des pays à faible taux de migration, est tout aussi, sinon plus, préjudiciable aux objectifs de développement et à l’ agenda 2030 pour les objectifs de développement durable .

    Fait encourageant, la décision du nouveau gouvernement allemand d’effacer les conditions de conditionnalité liées à l’aide au développement, telles qu’exprimées dans l’ accord de coalition de 2021 , reflète la prise de conscience des décideurs politiques de ce problème et une certaine volonté de s’y attaquer activement.

    Une démocratisation difficile

    L’externalisation peut également aller à l’encontre de l’objectif de promotion de la démocratie et de renforcement des valeurs libérales et des droits de l’homme. La coopération en matière de migration a légitimé des régimes illibéraux dans les pays de transit et d’origine, et – comme cela a été largement discuté en Libye et en Tunisie – à de graves violations des droits humains. Les détracteurs de l’accord entre le Royaume-Uni et le Rwanda ont également souligné que le Rwanda avait un bilan troublant en matière de droits de l’homme, y compris des meurtres de réfugiés signalés .

    Dans le passé, la coopération en matière de migration a également permis à plusieurs reprises à des régimes autoritaires de restreindre le droit de sortie de leur propre population, offrant ainsi à ces régimes un moyen efficace de réprimer l’opposition publique.

    Lorsque des accords sont conclus, ils sont souvent de nature informelle pour contourner l’examen public des politiques qui sont fréquemment perçues par les citoyens des pays du Sud comme des schémas colonialistes déshumanisants ou persistants. L’informalisation sape la responsabilité démocratique dans les pays non membres de l’UE et peut éroder davantage la confiance dans l’establishment politique, comme cela s’est produit au Mali en 2016 .

    Conditionnalité inverse

    Certains pays africains ont utilisé la forte volonté de l’Europe d’obtenir des résultats dans le domaine de la migration pour pousser de manière disproportionnée vers des concessions dans d’autres domaines politiques. Un exemple est les concessions répétées des États de l’UE au Maroc concernant le Sahara Occidental en échange d’engagements dans le domaine de la migration. Conscients de la forte priorité politique du contrôle des migrations dans l’UE (et au Royaume-Uni), les pays tiers utilisent de plus en plus les migrants comme monnaie d’échange à leurs fins géopolitiques, comme en témoignent également les menaces répétées de la Turquie de mettre fin à la coopération avec l’UE ou événements à la frontière polono-biélorusse fin 2021.

    La dimension externe a donc tendance à être motivée par un court-termisme sous-jacent dans la réalisation des contrôles migratoires tout en contredisant les objectifs à plus long terme tels que la stabilité politique et la démocratie qui peuvent renforcer les moteurs de la migration.

    Le pouvoir de l’UE en tant qu’acteur de la politique étrangère

    La conditionnalité négative – c’est-à-dire des sanctions si les objectifs liés à la migration dans les accords ne sont pas atteints – a en outre affaibli l’UE en tant que partenaire dans les pays du Sud. Il en va de même pour une focalisation déséquilibrée sur les priorités européennes en matière de migration qui peut contredire les perceptions et les intérêts des citoyens des pays africains ainsi que les priorités non liées à la migration de ces États.

    Les acteurs qui ont profité de cette position affaiblie de l’UE sont la Chine et la Russie , qui sont devenus de plus en plus des points de référence pour les États africains. Alors que la Russie s’est discréditée dans certains pays africains avec sa guerre en Ukraine, ces développements et alliances restent un enjeu pour la position de l’Europe dans le monde.

    L’Europe doit-elle abandonner sa stratégie d’externalisation ?

    À la lumière de ces arbitrages sérieux, la question qui peut être posée est la suivante : faut-il abandonner l’approche externe de « gestion des migrations » ? De nouvelles recherches sur le cas des accords de réadmission, qui démontrent que ces accords n’ont eu pratiquement aucun impact sur les taux de retour, corroborent cette opinion. L’étude montre que les faibles taux de retour des migrants sont fortement influencés par des facteurs qui ne sont pas du tout influencés par les accords de réadmission, notamment le manque de documents ou les protestations des citoyens contre les expulsions.

    Même s’il ne serait pas judicieux de mettre fin à tout partenariat, les pays européens et africains bénéficieraient d’une approche plus équilibrée, dans laquelle les objectifs migratoires européens ne domineraient plus, comme l’a reconnu le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, qui a récemment déclaré : « Nous devons regarder l’Afrique d’un œil positif — pas seulement à travers le prisme des problèmes de migration ».

    Un déploiement plus important de programmes ouvrant des voies légales de migration tout en offrant de meilleures opportunités de formation et de travail dans le pays serait une étape importante vers une approche plus équilibrée. En tant que modèle potentiel, les partenariats de talents peuvent accroître la productivité et le développement dans les pays tiers et fournir des alternatives viables à la migration.

    Ceux qui, au sein des gouvernements européens et des institutions de l’UE, ont une perspective plus orientée vers les relations extérieures, sont susceptibles d’être favorables à un tel tournant dans la dimension extérieure, mais d’autres ne le seront pas. Notamment, le Danemark négocie actuellement un accord similaire à celui du Royaume-Uni avec le Rwanda.

    Si les positions européennes ne sont certainement pas unifiées, la crise ukrainienne et les nouvelles considérations géopolitiques qui résultent de cette guerre tragique offrent également aux gouvernements européens l’occasion d’engager un débat sur la « gestion des migrations » qui se concentre davantage sur l’impact plus large de la dimension extérieure sur la coopération avec les pays tiers, et sur le rôle et l’agence de l’Europe dans le monde.

    Leïla Hadj Abdou
    Robert Schuman Centre, 4 mai 2022

    #UnionEuropéenne #UE #Migration #Afrique #Rwanda #Ukraine

  • Maroc : La dégradation du niveau de vie se poursuit

    Maroc : La dégradation du niveau de vie se poursuit – AMDH, sécheresse, hausse des prix, chômage, pauvreté,

    L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a fait le constat de la poursuite de la dégradation du niveau de vie des Marocains, en raison de la sécheresse, de la hausse des prix et des taux de chômage et de pauvreté, suscitant une escalade des mouvements de protestation et des sit-in dans le Royaume.
    Dans un communiqué publié vendredi, l’AMDH a affirmé la poursuite de l’atteinte aux acquis et aux droits socio-économiques des catégories populaires, ajoutant que la sécheresse a exacerbé la souffrance des petits agriculteurs, en l’absence de l’appui du Gouvernement et sur fond de la hausse des prix, la récession économique, et la hausse des taux de chômage et de pauvreté.

    L’AMDH a insisté notamment sur la situation catastrophique des travailleurs agricoles, à l’origine des vagues de protestation et des sit-in devant des entreprises agricoles et des établissements touristiques et industriels. Elle a également mis en garde contre la violation des droits de ces travailleurs, privés de leurs droits les plus élémentaires (santé, sécurité) et qui font face à des conditions inhumaines au vu et au su des autorités du Maroc.

    L’Association a, en outre, appelé à l’ouverture d’une enquête urgente et autonome sur l’utilisation d’engrais cancérigènes et de pesticides nocifs pour la santé des Marocains.

    Elle a, par ailleurs, condamné «les décisions rendues par la justice marocaine contre un certain nombre d’enseignants contractuels protestataires», selon le communiqué.

    #Maroc #AMDH #Economie #niveau_de_vie

  • Un mutisme révélateur

    Un mutisme révélateur – Algérie, Banque Mondiale, FMI, raport sur la situation économique,

    Le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’Algérie surprend par sa partialité et son manque flagrant d’objectivité et de discernement. Un rapport tronqué jusqu’à l’excès, truffé de contrevérités et de conclusions absurdes, donnant la preuve d’une animosité sur commande et traduisant une volonté franche et avouée de faire délibérément l’impasse sur tous les satisfécits que l’Algérie a recueillis de la part d’autres institutions internationales reconnues pour leur crédibilité.
    Que la BM brode sur le déni, le manque de rigueur, le népotisme et les affaires scabreuses, c’est un secret de Polichinelle.
    De sulfureuses révélations de media ont mis à nu ses manigances et autres coups tordus, prouvant qu’elle est loin d’être au dessus de tout soupçon.


    Difficile de ne pas se demander si les classements des pays sont véritablement frappés du sceau de l’impartialité, la BM n’étant pas à sa première violation des règles d’éthique qui ont suscité un tollé général.
    Ses excès finiront par ternir définitivement sa réputation et par mettre à mal sa prétendue capacité à convaincre les contributeurs à lui faire confiance.
    Signe des temps. L’institution financière fait face à la concurrence croissante des nations émergentes qui ont donné naissance à leur propre banque de développement.


    Voulant confondre l’Algérie sur le dossier sensible de la pauvreté, la Banque a totalement fait fausse route.
    L’Algérie s’est, rappelons-le, engagée à poursuivre ses efforts pour atteindre les 17 Objectifs du Développement Durable et s’associer à l’effort de la communauté internationale pour mener à son terme l’Agenda 2030.
    Elle a réalisé des avancées considérables, notamment dans les secteurs répondant aux besoins vitaux des citoyens, comme l’avait souligné le Coordonnateur résident des Nations unies en Algérie.


    Par ailleurs, le Plan d’action du gouvernement place les aspirations des citoyens au premier plan, sans aucune discrimination, qu’il s’agisse d’emploi, de logement, de santé, d’éducation… Dans son rapport, le Système des Nations- unies a évoqué également une coopération solide, croissante et de confiance.

    La préservation du caractère et de l’orientation sociaux, ainsi que les principes d’équité consignés dans les textes fondateurs de la Nation algérienne, sont un gage en parfaite symbiose avec la portée et les finalités de l’Agenda 2030.
    L’Algérie a été félicitée par des instances internationales pour ses efforts visant à éradiquer la pauvreté sous le seuil de 0.8%, pour la scolarisation de tous les enfants, la représentation féminine au Parlement, ainsi que la réduction de la mortalité mère/enfant. L’Algérie a été classée par le Programme d’alimentation mondial des Nations unies première en Afrique en matière de sécurité alimentaire.

    Dans sa dernière cartographie de la pauvreté, le PAM a classé notre pays dans la catégorie des pays dont le taux de personnes sous-alimentées est inférieur à 2,5% de la population totale, durant la période 2018-2020. Elle est le seul pays en Afrique à ne pas dépasser ce seuil. Assurément, pour la BM et ses «doctes» experts, c’est mutisme et bouche cousue.
    EL MOUDJAHID, 30/12/2021

    L’un des vice-présidents de la BM a déjà travaillé pour le Maroc

    Se transformant en un outil de manipulation et de propagande, la Banque mondiale s’en est prise à l’Algérie. Son dernier rapport sur la situation économique en Algérie suscite surprise et étonnement. Même si l’on n’a pas à applaudir ou faire la fine bouche quand les chiffres sont bons ou mauvais, le document de la BM pèche manifestement par un déficit d’objectivité. Prêtant la voix à l’agenda du chaos que des parties historiquement hostiles à l’Algérie développent dans leurs rêves éveillés, l’institution de Bretton Woods a poussé le bouchon jusqu’à prédire un séisme qui dévasterait la capitale, Alger.

    L’Algérie n’a pas tort de faire une lecture politique du rapport de la BM, le qualifiant de « tentative de déstabilisation à la soft power d’un pays qui avance mais qui dérange ». Même s’il est vrai que des experts redoutent un glissement inflationniste en raison d’un système de subventions publiques trop lourd, l’Algérie reste l’un des pays de la région MENA qui a fait montre de plus de résilience pendant ces deux années de pandémie de Covid-19. Deux arguments de taille juste pour souligner le caractère tendancieux du document de la BM, la réduction du déficit de la balance des paiements de plus de huit milliards de dollars et un taux de croissance de 6% au deuxième trimestre de cette année finissante.

    Il est clair que l’institution de Betton Woods fait un procès d’intention à l’Algérie, résolument engagée dans des réformes institutionnelles et économiques de fond. Faut-il rappeler les irrégularités dans les données de l’édition 2020 du rapport «Doing Business», ce qui a poussé la direction de la BM à suspendre l’édition suivante ? Pis encore, la BM évoque la « pauvreté en Algérie», au moment où le nouveau classement du Programme d’alimentation mondial (PAM) relevant des Nations unies pour l’année 2021 a placé l’Algérie à la première place en Afrique en matière d’autosuffisance alimentaire. Quid de la situation de précarité alarmante voire dangereuse et suicidaire sévissant dans un pays voisin de l’ouest de l’Algérie ? Le rapport de la BM est d’autant plus fallacieux que l’un de ses vice-présidents a déjà travaillé comme conseiller juridique pour le compte… du Maroc. CQFD.

    par El-Houari Dilmi

    Le Quotidien d’Oran, 30/12/2021

    #Algérie #Banque_Mondiale #BM #FMI #PAM #Maroc