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  • Pédophilie et tourisme sexuel au Maroc : l’autre épidémie

    Pédophilie et tourisme sexuel au Maroc : l’autre épidémie. Au Maroc les jeunes sont frappés par le chômage et la pauvreté et se retrouve par désespoir vers le tourisme sexuel, 30 euro la nuit c’est beaucoup quand ont sait qu’au Maroc le salaire minimum et de 200 euro par mois.

    Elles sont plusieurs, assises au bar d’un hôtel de Rabat où l’un des principaux voyagistes français loge ses vacanciers. Habillées avec élégance, décolleté plongeant, elles guettent le client. Invitée à prendre un verre, l’une d’elles propose d’emblée ses services: « Je dors avec toi là-haut. Avec les gens de l’hôtel, il n’y a pas de problème. Il faut parler avec eux, c’est tout. Ils me connaissent. » La formalité a un coût. Le personnel fermera les yeux en échange de quelques billets versés à la sauvette.

    Au Maroc, la prostitution est interdite. Mais dans la plupart des hôtels fréquentés par les touristes, à Marrakech, Agadir, Essaouira ou Rabat, des jeunes femmes offrent leurs services aux étrangers de passage. Certaines sont des professionnelles. D’autres ne pratiquent le sexe tarifé que de façon occasionnelle. Plus discrète et plus récente, la prostitution masculine existe aussi. Loin des palaces, même des enfants des rues racolent, pour quelques dirhams. Le phénomène se serait amplifié ces dernières années.

    Nathalie Locatelli est de ceux qui observent avec inquiétude cette évolution. Depuis qu’elle a choisi de s’installer à Marrakech, au début des années 2000, pour y ouvrir la Galerie 127, spécialisée dans la photographie contemporaine marocaine, cette Française affirme avoir constaté dans la ville ocre une « explosion » du tourisme sexuel. « Les hôtels de luxe, les riads regorgent de prostituées. Même dans la rue, on voit des adolescentes aguicher les Occidentaux !. En passant sur la place Jemaa El Fna, il m’est arrivé plus d’une fois de me faire racoler… L’absence d’espoir et de perspectives pour les jeunes a tout déréglé. On a l’impression que tout est à vendre.

    « La pauvreté et l’exclusion sont principalement à l’origine de la propagation de la prostitution au Maroc », analysait il y a trois ans, dans un rapport sur le tourisme sexuel dans le royaume, Khalid Cherkaoui Semmouni, coordinateur général de la Coalition contre les abus sexuels sur les enfants (Cocasse) et président du Centre marocain des droits de l’homme.

    Longtemps, cette réalité a été taboue. Depuis quelques années, cependant, des associations militent contre les différentes formes d’exploitation sexuelle, à commencer par la pédophilie. Elles n’hésitent plus à organiser des manifestations de rue contre cette forme de « tourisme », tentent de fournir une aide aux victimes et de faire en sorte que les coupables soient poursuivis.

    La plus active est l’association Touche pas à mon enfant, créée à Agadir par la juriste Najat Anouar et qu’anime à Marrakech l’avocat Mustapha Errachidi.

    La tâche n’est pas aisée. Les militants de Touche pas à mon enfant ont souvent du mal à convaincre les proches des victimes de sortir du silence. « Des freins sociaux, culturels et économiques empêchent les familles et les enfants qui ont subi des violences sexuelles de parler librement, de porter plainte et d’aller au bout du processus judiciaire », soulignait l’Unicef fonds des Nations unies pour l’enfance) dans un rapport publié il y a quelques années déjà et consacré à l’exploitation sexuelle des enfants à Marrakech.

    Un problème que confirme Me Errachidi. « A cause de cela, ajoute-t-il, nous avons beaucoup de mal à mesurer avec exactitude l’ampleur des dégâts. Si l’on en croit l’Unicef, le Maroc, sans atteindre le niveau de la Thaïlande, est devenu une des destinations favorites des pédophiles. Et le phénomène s’accroît ». En 2008, l’association a recensé 306 victimes d’actes de pédophilie dans tout le pays. Des touristes étrangers étaient impliqués dans un peu plus d’un tiers des cas.

    Mustapha Errachidi assure la permanence de l’association dans un bureau exigu au rez-de-chaussée d’un vieil immeuble proche du Café de France, en plein centre de Marrakech. « On reçoit de plus en plus de dossiers, confie-t-il. Je viens, par exemple, d’être alerté sur le sort d’un bébé violé par son père adoptif, un touriste français. Avant de déposer plainte, je dois faire des recoupements, chercher des preuves matérielles, comprendre les circonstances de cette adoption. C’est très compliqué et pourtant il faut faire vite ! » Malgré le manque de moyens pour diligenter les enquêtes, souligne l’avocat de Marrakech, l’étau se resserre autour des pédophiles, en partie grâce à la médiatisation récente de certaines affaires. Il y a quelques années, la diffusion par une chaîne espagnole d’un reportage sur la prostitution infantile avait fait grand bruit. Peu après, une trentaine de personnes, à Tanger et à Marrakech, avaient été arrêtées. « Cela a contribué à briser le tabou », souligne Me Errachidi.

    L’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), qui s’était portée partie civile, avait à l’époque protesté contre un jugement à ses yeux trop clément. En 2006, un autre Français, l’agent immobilier Hervé Le Gloannec, écopait de quatre ans d’emprisonnement en première instance, peine réduite en appel à un an. Surpris dans les bras d’un jeune Marrakchi de 15 ans, il collectionnait sur son ordinateur des images pédopornographiques. La police mettra la main sur 100 000 photos et 17 000 vidéos pornographiques.

    Au total, depuis 2001, une quarantaine de touristes européens ont comparu pour des affaires de pédophilie ou de prostitution. Certains procès ont été largement couverts par la presse marocaine. Ainsi, il y a cinq ans, les médias avaient évoqué le cas d’un ancien journaliste belge poursuivi, dans son pays et au Maroc, pour outrage aux bonnes moeurs: il avait vendu sous le manteau des photos pornographiques de jeunes Marocaines, parfois mineures. Une autre affaire a fait grand bruit: celle de Jacques-Henri Soumère, l’ex-directeur du théâtre Mogador à Paris, interpellé en avril 2006 dans son riad de Marrakech en compagnie de deux jeunes Marocains. Inculpé d’incitation à la débauche sur mineurs, il ne sera toutefois condamné qu’à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal de première instance de Marrakech.

    levenement.dz

  • Innocence volée: Le tourisme sexuel impliquant des enfants

    Innocence volée : Le tourisme sexuel impliquant des enfants. Selon SOS Maroc, la majorité des touristes pédophiles sont des hommes professionnels ou des pédophiles souffrant de troubles mentaux

    Les histoires d’enfants victimes du tourisme sexuel à l’étranger sont déchirantes et dérangeantes, et alors que l’industrie internationale est en plein essor, ses effets juridiques se font sentir ici même aux États-Unis. En fait, l’Amérique du Nord représente un quart de tout le tourisme sexuel impliquant des enfants dans le monde, selon des experts humanitaires. Cette semaine, un millionnaire du New Jersey est jugé pour avoir prétendument recruté des garçons démunis pour des rencontres sexuelles à l’étranger, et un voyagiste sexuel new-yorkais sera condamné mercredi à sept ans de prison pour promotion de la prostitution.

    L’industrie du tourisme sexuel impliquant des enfants de plusieurs millions de dollars est soutenue par des étrangers qui voyagent dans des pays en développement où la pauvreté généralisée et l’application de la loi corrompue favorisent un environnement illicite dans lequel ils peuvent avoir des relations sexuelles avec des enfants aussi jeunes que 5 pour aussi peu que 5 $, souvent avec peu de recours, a déclaré Geoffrey Keele, porte-parole de la protection de l’enfance à l’UNICEF, la plus grande organisation mondiale de protection de l’enfance. Selon les chiffres du ministère de la Justice, les enfants prostitués servent entre deux et 30 clients par semaine, soit un total de 100 à 1 500 clients sexuels par enfant et par an. Mais certains touristes sexuels affirment que loin de maltraiter les enfants, ils contribuent à les soutenir.

    ABC News s’est penché sur le monde obscur du désir et de l’exploitation qui, selon les autorités, victimise environ 2 millions d’enfants chaque année.

    Le monde numérique secret du tourisme sexuel impliquant des enfants

    Exploiter le tourisme sexuel impliquant des enfants est à peu près aussi simple que d’aller en ligne, de réserver un vol et de prendre un taxi, ont déclaré des experts en protection de l’enfance.

    Avant même de mettre le pied sur un sol étranger, les « touristes » peuvent surfer sur le Web pour tout savoir sur les relations sexuelles avec un enfant à l’étranger.

    Les pédophiles, qui constituent un groupe important de touristes sexuels qui exploitent des enfants, principalement de moins de 12 ans, suivent les articles de presse qui mentionnent l’emplacement des enfants et des écoles dans des zones particulièrement pauvres. Ils partagent ensuite leurs histoires et planifient des visites sexuelles, a déclaré Carol Smolenski, directrice exécutive d’ECPAT-USA, la branche américaine d’un réseau international qui lutte contre le tourisme sexuel impliquant des enfants.

    « Il s’agit d’acheter le corps d’un enfant en tant que marchandise, et Internet rend la vente encore plus facile », a-t-elle déclaré.

    Les sites Web fournissent des récits pornographiques écrits par des touristes pédophiles et des voyagistes expérimentés, y compris des informations spécifiques sur la façon d’accéder à un enfant prostitué et combien dépenser.

    Un site Web de tournées sexuelles a annoncé des nuits de sexe « avec deux jeunes filles thaïlandaises pour le prix d’un réservoir d’essence », a déclaré le ministère de la Justice.

    Trouver des informations sur les visites sexuelles peut être aussi simple que de parcourir le Web pour un canapé ou un appartement usagé. Les utilisateurs des sites de petites annonces en ligne comme Craigslist peuvent se connecter et trouver des listes de jeunes prostituées ainsi que de nombreux autres articles à vendre, selon Ken Franzblau, coordinateur de la campagne anti-traite pour Egalité Maintenant, une organisation internationale de défense des droits humains qui travaille à promouvoir et à protéger droits des femmes.

    « Craigslist est en train de devenir le plus grand souteneur d’Amérique », a déclaré Franzblau. « Leurs utilisateurs ont publié des listes de prostituées à vendre qui peuvent être trouvées avec une simple recherche. »

    Craigslist n’a pas immédiatement répondu par un commentaire.

    Une destination mortelle

    Même sans recherche préalable ou sans l’aide d’une entreprise de voyages sexuels en ligne, le voyageur enthousiaste peut facilement recueillir des informations sur les enfants prostitués une fois arrivé à destination, ont déclaré les experts.

    Du chauffeur de taxi qui fournit des brochures et escorte le délinquant jusqu’à un hôtel participant, aux proxénètes et aux enfants pauvres qui rôdent au bar du quartier, l’accessibilité aux enfants prostitués est bien trop simple.

    « De nombreux touristes pédophiles pensent en fait que le sexe est légal dans le pays étranger ou semblent le justifier moralement. Ils n’essaient même pas de le cacher », a déclaré Smolenski d’ECPAC-USA.

    Le contact initial est parfois établi dans la rue, où un enfant ou un agent s’approche d’un type « occidental » et lui propose de vendre du sexe avec l’enfant, a-t-elle déclaré.

    Souvent, un « recruteur » intermédiaire attire les enfants dans l’industrie du sexe en leur promettant des emplois dans une ville, puis en les forçant à se prostituer, a écrit un porte-parole du ministère de la Justice.

    Dans les quartiers pauvres, les enfants sans éducation, pour la plupart des femmes, doivent souvent débourser de l’argent pour leur famille ou sont jetés à la rue. Ces enfants sont parfois prostitués par leurs propres familles qui ont désespérément besoin d’argent, a déclaré le ministère de la Justice.

    Un touriste sexuel impliquant des enfants peut également attirer des enfants pauvres errants avec des « produits de luxe » comme des jeux vidéo et des baskets que les enfants pauvres ont tendance à considérer comme des objets de statut, a déclaré Franzblau d’Egalité Maintenant.

    Profilage du prédateur

    La majorité des touristes pédophiles sont généralement des hommes professionnels ou des pédophiles souffrant de troubles mentaux des pays d’Europe occidentale, des États-Unis et du Canada, a déclaré Driss Temsamani, fondateur de SOS Maroc, une agence humanitaire basée au Maroc. Les délinquants viennent de toutes les tranches de revenus et de tous les cheminements de carrière, a-t-il déclaré.

    Depuis l’adoption du Protect Act, une loi de 2003 qui criminalise différents types d’exploitation des enfants comme la pornographie juvénile et les agressions sexuelles, même lorsqu’elles sont commises dans des pays étrangers, le touriste qui voyage avec l’intention d’avoir des relations sexuelles avec un mineur et celui qui décide de le faire après son arrivée, les deux violent la loi fédérale.

    Pendant ce temps, de nombreux touristes sexuels ont affirmé qu’ils n’abusaient pas de ces enfants, dont beaucoup contractent le VIH et souffrent de graves problèmes psychologiques plus tard dans la vie, mais les aident en fait en leur donnant de l’argent, ont déclaré des experts humanitaires.

    Selon le site Web du ministère de la Justice, un enseignant américain à la retraite a déclaré à propos de sa tournée sexuelle d’enfants : « J’ai eu des relations sexuelles avec une fille de 14 ans au Mexique et une adolescente de 15 ans en Colombie. en les aidant financièrement. S’ils n’ont pas de relations sexuelles avec moi, il se peut qu’ils n’aient pas assez de nourriture. Si quelqu’un a un problème avec moi, laissez l’UNICEF les nourrir.

    Les défenseurs des enfants ne sont pas convaincus, affirmant que cette ligne de pensée n’est qu’une justification.

    « S’ils ont le revenu disponible pour acheter du sexe, ils ont le revenu disponible pour faire un don à un refuge ou à une école pour aider à éloigner les enfants de la prostitution », a déclaré Smolenski d’ECPAT-USA.

    De nombreux enfants qui ne gagnent pas assez d’argent sont sévèrement punis, souvent par des coups et la famine. Les maladies vénériennes sont monnaie courante et la consommation de drogue et le suicide sont courants chez les victimes d’exploitation sexuelle des enfants, a déclaré le ministère de la Justice.

    Efforts mondiaux pour combattre le cycle

    Le millionnaire du New Jersey Anthony Bianchi a entamé lundi son procès devant le tribunal fédéral de Philadelphie pour avoir prétendument enfreint la loi Protect en agressant sexuellement près d’une douzaine de mineurs sur un sol étranger. Bianchi a plaidé non coupable et risque jusqu’à 180 ans d’emprisonnement pour ses multiples chefs d’accusation.

    Huit adolescents ont été transportés par avion de Trebujeni, en Moldavie, et seront probablement confrontés à un contre-interrogatoire par l’avocat de la défense Mark Geragos, qui a représenté des clients aussi remarquables que Michael Jackson et Scott Peterson.

    Geragos a déclaré que Bianchi s’était simplement lié d’amitié avec les garçons. Il a fait valoir que son client est victime de chantage et d’extorsion de la part des villageois, et que son traducteur et proxénète présumé n’a avoué qu’après que la police moldave l’ait torturé, selon le Philadelphia Inquirer.

    « Pendant qu’il était là-bas, M. Bianchi était un bienfaiteur pour un grand nombre de personnes dans le village, jeunes et vieux, hommes et femmes », a déclaré Geragos dans un dossier cité dans l’Inquirer. « Il a fourni de l’argent pour la nourriture, les soins médicaux et le transport dans une grande partie du village.

    Geragos a tenté en vain de faire classer l’affaire, arguant que si le gouvernement américain avait payé pour amener les garçons moldaves à Philadelphie, Bianchi n’avait pas été en mesure de contraindre ou de payer les témoins de la défense pour assister au procès, selon l’Inquirer.

    La distance rend les poursuites difficiles

    Smolenski d’ECPAT a convenu que défendre et poursuivre des clients dans des affaires comme celle de Bianchi est compliqué et coûteux car les avocats doivent souvent collecter des preuves dans un autre pays et envoyer des témoins étrangers aux États-Unis.

    Un autre problème est que de nombreux voyagistes et intermédiaires ne connaissent pas ou ne demandent pas l’âge de leurs prostituées, ce que même les enfants eux-mêmes ne connaissent pas toujours, a déclaré Franzblau.

    Malgré ces difficultés, il y a eu 55 cas de tourisme sexuel impliquant des enfants et 36 condamnations prononcées en vertu de la Protect Act, selon le rapport de 2006 du procureur général Alberto Gonzales sur la traite des êtres humains.

    L’industrie privée et les fournisseurs de services Internet travaillent avec les forces de l’ordre pour fermer les salons de discussion des réseaux pédophiles, tandis que les groupes financiers et les coalitions surveillent pour s’assurer que les cartes de crédit ne sont pas utilisées pour payer de la pornographie juvénile, a déclaré Amy O’Neill Richard de la Bureau de surveillance et de lutte contre la traite des personnes au Département d’État.

    Selon le gouvernement américain, 32 pays ont des lois qui leur permettent de rejoindre le mouvement mondial pour poursuivre leurs citoyens qui se livrent au tourisme sexuel impliquant des enfants à l’étranger.

    Les ONG ont encouragé les agences de voyages comme les hôtels, les compagnies aériennes et les voyagistes à signer un « code de conduite » pour s’engager à former le personnel et à faire connaître l’illégalité du tourisme sexuel, a déclaré Richard. Depuis 2004, plus de 600 entreprises à travers le monde se sont jointes aux efforts.

    Temsamani de SOS Maroc a également déclaré qu’il prévoyait un concert-bénéfice en 2008 pour le pays africain afin de stimuler l’économie avec des dollars « sains ».

    Les avocats encouragent les bons Samaritains à signaler les suspects citoyens américains à l’étranger à l’ambassade et au consulat des États-Unis les plus proches. Le département d’État a déclaré que si vous êtes à la maison et que vous entendez ou constatez un comportement en ligne suspect, appelez le 1-866-DHS2ICE, une hotline de signalement.

    abc News, 17/07/2007

  • Maroc : nouvel eldorado des pédophiles ?

    Maroc : nouvel eldorado des pédophiles ?

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    La grâce puis l’arrestation et finalement l’annulation de la grâce du pédophile espagnol Daniel Galvan Vina a soulevé le courroux de la population marocaine. Cette réaction populaire – nouvelle dans ce pays – révèle l’importance du phénomène au Maroc, grande destination du tourisme sexuel.

    Les Marocains ne décolèrent pas. L’annonce début août de l’annulation de la grâce accordée par erreur au pédophile espagnol Daniel Galvan Vina n’a fait qu’envenimer l’ire populaire. La mobilisation de la société civile sur ces questions d’abus sexuels qu’elles concernent des Marocains ou des étrangers, remontent à deux ans observe Béatrice Bouron, directrice de l’association marocaine d’aide à l’enfance Amane : « On sent que la population est de plus en plus révoltée par à ces situations. Elle le manifeste et le fait savoir. » C’est le fruit du travail de sensibilisation d’associations et de collectifs. « Récemment, des artistes ont décidé d’organiser une marche blanche », souligne Béatrice Bouron. « La mobilisation fonctionne très bien aussi sur Facebook. » S’il est rare, voire inédit, qu’un pédophile soit condamné à 30 ans de prison puis gracié, comme Daniel Galvan Vina, ce n’est pas la première fois qu’un violeur d’enfants bénéficie d’une grâce royale.

    Ex-ministre

    Ce fut le cas de Hervé Le Gloannec. Ce ressortissant français arrêté en 2005 à Marrakech en possession de 17 000 photos et 140 00 vidéos de pornographie pédophile a été condamné à quatre ans de prison. Puis sa peine a été réduite à deux ans, avant qu’il ne soit libéré par grâce royale en 2006 à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du pays. C’est ce que révèle un câble diplomatique publié à l’époque sur Wikileaks et ressorti récemment par le site Lakome. Le cas de ce pédophile arrêté par les autorités marocaines n’est pas isolé. On lit aussi sur Wikileaks qu’un autre Français, Jacques-Henri Soumere, ancien directeur du théâtre de Mogador à Paris et aujourd’hui encore de l’opéra de Massy, en France a été arrêté en 2006 alors qu’il se trouvait avec un garçon de 16 ans. Placé deux mois en prison, il est alors accusé d’homosexualité et non de relations sexuelles avec mineur. Il sera ensuite libéré. Sa peine est bien légère comparée à celle de Daniel Galvan Vina.

    Ces trois cas ne sont pas isolés dans le pays. D’autres sont régulièrement dénoncés par la presse nationale et jusque sur les plateaux de télévision en France. Lors d’une émission en 2011, l’ancien ministre de l’Education – Luc Ferry – avait accusé un ex-ministre d’avoir des relations sexuelles avec des mineurs au Maroc. « Nous savons qu’il y a du tourisme sexuel, que certaines villes sont particulièrement concernées mais on ne sera pas en mesure de donner des chiffres », regrette Béatrice Bouron. « Dans notre association, nous n’avons pas voulu nous focaliser sur les étrangers. Souvent, on fermait un peu les yeux sur ce qui se passait avec des Marocains, tout en sachant que l’inceste est assez répandu. Mais on accusait le touriste ou l’étranger qui venait abuser de nos enfants. » Ces derniers ne sont, certes, pas les auteurs de tous les abus sexuel du pays, mais ils y participent.

    A la mode

    Cette année, le Maroc enregistre une augmentation de 9% du nombre de touristes. Et tous les voyageurs de cette destination à la mode n’ont pas pour seule intention d’admirer les beautés culturelles du pays. Les vols peu chers ont participé à rendre plus accessible cette destination et facilité l’accès aux pédophiles. « On a commencé à parler du tourisme sexuel en Asie du Sud-Est avec la Thaïlande », observe Béatrice Bouron. « Mais ces pays ont pris des dispositions et on s’est rendu compte que le tourisme sexuel s’est déplacé. On a alors vu au Maroc et dans d’autres pays se développer ce type de tourisme. »Soi-disant touriste, businessmen, hommes politiques, ils viennent du Golfe pour beaucoup d’entre eux, pour d’autres d’Europe. Ils profitent de leur séjour ou se déplacent uniquement pour abuser de mineurs dans les villes les plus touristiques du pays. « Quand on en parle à Marrakech, on pense systématiquement aux jeunes garçons, mais ça dépend des zones », constate Béatrice Bouron.

    Les hommes des pays du Golfe se déplacent plus souvent dans le sud du pays, dans la région d’Agadir, pour y chercher une femme. Tanger accueille aussi ces touristes bien particuliers. A Marrakech, il ne fait pas bon évoquer ces abus sur mineurs remarque la directrice de l’association Amane : « Il y a cette volonté du ministère du Tourisme et des autorités de ne pas vouloir donner ou renforcer cette image – qu’elle a déjà- de lieu du tourisme sexuel. » Les associations comme la sienne rencontre des difficultés pour enquêter sur ces abus.

    Dans la rue Les victimes – en majorité mineures – sont racolées par des rabatteurs en échange d’argent. Ce miroir aux alouettes piège les enfants qui vivent dans une grande pauvreté. « Ce sont souvent des jeunes qui vivent dans la rue et qui vont mendier, être approchés par les touristes, les abuseurs », explique Béatrice Bouron. « Toute la difficulté, pour les autorités, c’est de mettre des mesures en place, pour en parler. C’est une façon aussi de montrer que l’on reconnaît ce qui se passe et que l’on prend le problème à bras le corps », ajoute-t-elle. Les chiffres officiels sur le tourisme sexuel ou les réseaux pédophiles restent inexistants.

    Dans le câble diplomatique sur Wikileaks, il apparaît que le ministère de la Justice marocain a fourni des statistiques en 2008 selon lesquelles 1 122 cas d’agressions sexuelles sur mineurs auraient été enregistrés. Il est difficile de dire si elles reflètent la réalité. Toujours selon le ministère, dix étrangers ont été poursuivis en 2009 pour homosexualité, incitation de mineur à la prostitution, participation à l’exploitation d’un mineur et viol violent de mineur. Par la voix de son rapporteur spécial sur le trafic de personnes, Joy Ngozi Ezeilo, l’ONU affirmait le 25 juin 2013 que le « Maroc fait face à un défi considérable en tant que source, lieu de transit et destination de plus en plus importante pour le trafic de personnes ». Le rapporteur exprimait ses inquiétudes sur la viabilité des services de protection des victimes et presse l’État marocain de mettre en place une institution et une politique pour combattre efficacement le trafic d’êtres humains.

    Pédopornographie Le Haut Commissariat de l’ONU aux Réfugiés (UNHCR) souligne également dans l’un de ses rapports les lacunes du Maroc en termes de statistiques sur le trafic de personnes sur son sol, ainsi que le peu de structures d’accueil pour les jeunes victimes. Si les chiffres manquent, le Maroc tente de faire tout de même des efforts au niveau législatif. En 2003, le Maroc a renforcé son code civil pour lutter contre la pédopornographie. Mais Béatrice Bouron place davantage d’espoir dans la Convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, établie à Lanzarote le 25 octobre 2007. C’est le premier traité international qui s’attaque à la pédopornographie. Le texte est encore en cours de ratification par le Maroc. Actuellement, les violeurs encourent de faibles peines de prison, entre 2 et 5 ans en général. « Mais il y a encore des avancées à faire à ce niveau-là », assure Béatrice Bouron.

    Face au manque d’outils judiciaires, des associations comme Touche pas à mon enfant ou Amane mènent des actions. « Ça n’a pas été de très grande envergure », prévient Béatrice Bouron. « Mais on a commencé une action avec le groupe hôtelier Accord pour sensibiliser les réceptionnistes et les employés d’hôtels à l’identification de personnes qui montent dans leurs chambres avec de jeunes enfants », raconte Béatrice Bouron, directrice d’Amane. Les pédophiles ont vite appris à se camoufler davantage et louer une maison loin de leur chambre d’hôtel. Le Maroc a cependant ratifié le 25 avril 2011 une directive des Nations unies pour supprimer et punir le trafic de personnes, particulièrement des enfants et des femmes. Si la législation ne montre pas encore de résultats dans la lutte contre les abus sexuels sur mineurs, la population y est plus sensible qu’auparavant : « On commence à avoir une prise de conscience du phénomène, car jusqu’à présent, c’était tabou. Mais on en parle de plus en plus. »

    TV5 Monde, 12 août 2013

  • Le tourisme sexuel, un autre phénomène social marocain

    Le tourisme sexuel, un autre phénomène social marocain. Certaines villes comme Marrakech, Casablanca, Tanger ou Agadir sont un eldorado pour les touristes sexuels et pédophiles

    Le Maroc est depuis plus d’une dizaine d’années déjà, une terre d’élection pour le tourisme sexuel. Certaines villes comme Marrakech, Casablanca, Tanger ou Agadir sont un eldorado pour les touristes sexuels et pédophiles. Mais l’ampleur de ce fléau est bien plus grande : beaucoup de marocaines prostituées s’envolent vers les riches pays du Golf pour exercer leur métier. Quelle est l’histoire du tourisme sexuel marocain ? Quels sont les principaux bénéficiaires ? Quelles en sont les causes et les conséquences ? Découvrons le Maroc de l’ombre.

    L’Afrique du Nord en général, mais en particulier le Maroc, est une destination incontournable pour quiconque désire passer une nuit à l’orientale, en compagnie d’une de ses nombreuses prostituées. Le tourisme sexuel est né à l’époque coloniale. En effet dans les années 1930 et 40, lorsqu’elle avait le statut de ville internationale, Tanger était connue pour être une destination très prisée par les français et les espagnoles. Au lendemain de l’indépendance du Maroc, et à partir des années 60, ce sont surtout les touristes sexuels espagnols qui continuent de fréquenter Tanger. Ces touristes traversaient le Détroit pour venir s’offrir les charmes d’une population parfois très jeune (certaines filles ont à peine 10 ans !). Mais, à l’époque, ce phénomène restait marginal, et était perçu comme un véritable tabou. Il faudra attendre les années 70 et surtout, les années 80 pour qu’il prenne de l’ampleur. Marrakech, Casablanca et Agadir deviennent les pôles d’attraction préférés des allemands, français et scandinaves.

    Il est vrai que c’est pendant les années 1980 que la mauvaise réputation des Marocaines s’est établie. Mais la réputation des Marocaines ne se répand pas qu’en Europe. Les Moyen-orientaux, qui avaient pour coutume de faire débauche au Liban et en Egypte, se sont détournés de ces régions secouées par la guerre civile libanaise et celle d’octobre 1973 pour se diriger vers le Maroc, au climat politique relativement stable, mais en pleine crise économique et à la veille du Plan d’ajustement structurel. Dans ce contexte rigide, les pétrodollars ont représenté une « bouée de sauvetage » pour le royaume, qui a donc gracieusement ouvert ses portes aux Saoudiens et aux koweïtiens les plus vicelards. “Le tapis rouge a été déroulé pour ces Moyen-orientaux qui payaient nos fonctionnaires. Des pères se sont transformés en maquereaux et certaines femmes ont offert leur ‘savoir-faire’. C’est ainsi que de nombreuses familles pauvres se sont enrichies avec ‘Flouss Sa3oud’”, témoigne Harakat.

    Le temps a fait que beaucoup parmi ces touristes du Golfe, s’installent de façon définitive au Maroc, où ils fondent des familles avec femmes et enfants. Au début des années 90, après l’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie, des jeunes Algériens débarquent par milliers pour épancher leurs frustrations dans les bordels miteux de certaines villes du moyen Atlas comme Azrou, Imouzzar, El Hajeb et Khénifra.

    Les Algériens cessent de venir au Maroc à partir 1994, mais une autre forme de tourisme sexuel né. Malgré le fait que Marrakech, Casablanca et Agadir restent de véritables paradis sexuels, beaucoup de prostituées marocaines migrent vers les pays du Golf pour exercer leur métier, le plus souvent dans le luxe.

    Meriem a 27 ans et est consultante dans le secteur des télécoms à Dubaï, elle a souvent dû faire face aux préjugés, liés à son origine. « Ah, vous êtes Marocaine ? Vous savez ce que l’on dit sur vos femmes, elles sont belles mais très légères » . Malheureusement une remarque pareille reste assez polie par rapport à ce qu’elle entend quotidiennement depuis qu’elle vit aux Emirats arabes unis. Un nombre impressionnant de Khalijis ne se barricadent pas d’autant de politesses: pour certains, les Marocaines sont toutes des prostituées… alors que ce sont bien souvent les premiers clients.

    Hélas confrontées à un choix crucial, les autorités marocaines hésitent entre un verrouillage sécuritaire qui peut avoir pour conséquence la déroute des touristes, ou une attitude passive avec le risque de laisser la situation s’envenimer et se dégrader. Néanmoins, plusieurs associations ont vu le jour pour lutter contre le tourisme sexuel et la pédophilie. Parmi elles, l’association Touche pas à mon enfant, dirigée par Najat Anwar, est l’une des plus actives en matière de lutte contre la pédophilie. Il y’a quelques années, elle a été rejointe par l’Association marocaine des Droits de l’Homme (AMDH). Cependant, malgré les efforts de l’administration, la création en 1994 d’une police touristique, le jugement depuis 2001 pour des affaires de pédophilie et de prostitution de plus d’une centaine de touristes vacanciers ou de retraités occidentaux installés au Maroc, nous avons encore un long chemin à parcourir pour pouvoir désherber ce phénomène

    Portail des hommes libres

  • France: 216.000 victimes de prêtres et de religieux pédophiles

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    Scandale récurent à l’Eglise catholique. A quel dessein? Pourquoi est-il tu après chaque élection présidentielle en France ? Depuis des décennies, le phénomène des abus sexuels perpétrés dans l’Eglise catholique est légion mais plus personne n’en parlait franchement, lors d’une campagne présidentielle jusque-là ou oser en lever les véritables zones d’ombre. Force est d’admettre qu’un rapport accablant parle, depuis un certains temps, de 3.000 prêtres accusés de pédocriminalité. L’Eglise a tout simplement fermé l’oeil sur cet abus à caractère sexuel alors que dans certains pays d’Europe, on chercherait à introduire le consentement dans le droit pénal sexuel, ce qui est d’ores et déjà qualifié de «grave dérive» à la morale de l’Eglise catholique.

    Et la France? Aujourd’hui, une commission d’enquête dénommée «Sauvé» veut sauver l’honneur de l’Eglise catholique. Elle plaide en faveur du départ de tous les évêques et prêtres. Le problème est que lors d’une campagne présidentielle, les candidats n’ont jamais défendu la cause de l’Eglise catholique, en cherchant à la débarrasser du phénomène des abus sexuels commis par des prêtes et des religieux. Ils focalisent souvent sur l’immigration, l’emploi, la fiscalité ou la cherté de la vie alors que l’Eglise catholique semble embourbée depuis des lustres par une multitude de problèmes. Pourquoi faire ressortir un «vieux dossier» puisqu’il ne risque pas d’être suivi d’actes ni utilisé comme thème de campagne de la classe politique dans le sillage de la future présidentielle de la France en 2022 ? Ainsi, le chaud débat sur les abus sexuels à l’Eglise catholique risque-t-il d’être faussé d’avance. «On passe totalement à côté», prédit un spécialiste.

    La France qui s’évertue d’être un exemple dans la pratique démocratique, la libre expression et la liberté de culte, ne donne pas forcément l’exemple de la «sainteté» de l’Eglise catholique. Elle n’en est pas moins épargnée par le fléau des exactions sexuelles commis par des prêtres et évêques au nom du libertinage et athéisme. On se souvient que le prêtre de Munich avait présenté sa démission au Pape François, au sujet des abus sexuels de l’Eglise. En France, c’est le même constat.

    Pour les spécialistes et les meneurs de la commission d’enquête, la démission collective des évêques de l’Eglise catholique est la solution honorable». Tout compte fait, l’église catholique fait face depuis la fin du XXème siècle à la révélation de nombreuses affaires d’abus sexuels sur mineurs commis par des prêtres, des religieux ou des laïcs en mission ecclésiale sur différents continents. Le haut clergé catholique a réagi tardivement à ces sujets largement médiatisés. Une nouvelle réplique dans la secousse provoquée par la publication du rapport «Sauvé».

    Le phénomène de pédocriminalité est si grandement et délibérément pointé des doigts que son ampleur a traversé les frontières de l’Eglise catholique. Trois personnalités dont le cofondateur de l’Association de victimes «La parole libérée», François Devaux, ont lancé un appel lundi 11 octobre à la “démission collective” des évêques, après la publication d’une enquête par la Commission «Sauvé» mardi 5 octobre qui révèle l’ampleur du phénomène de pédocriminalité dans l’?glise catholique. Cet appel intitulé “Face à la faillite, la démission des évêques est la seule issue honorable”, est également lancé par la théologienne Anne Soupa et la directrice de la rédaction de «Témoignage chrétien», Christine Pedotti.

    La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’?glise (Ciase) a estimé à 216.000 le nombre de personnes victimes d’un prêtre ou d’un religieux en France depuis les années 1950, voire 330.000 si l’on ajoute les agresseurs laïcs en lien avec les institutions de l’église. “Bien plus que des défaillances, le rapport de la Ciase met en lumière une véritable faillite”, estiment Christine Pedotti, Anne Soupa et François Devaux.

    Selon eux, “n’importe quelle organisation, association, entreprise en tirerait les conséquences qui s’imposent: se défaire de ses dirigeants”. Actuellement, la France compte quelque 120 évêques. “Nous demandons, comme un signe d’espoir et de renouveau, la démission collective de l’ensemble des évêques en exercice”, lancent-ils, “le seul geste à la mesure de la catastrophe et de la perte de confiance dans laquelle nous sommes” et “la seule attitude qui peut permettre de restaurer la maison église”.

    Les auteurs de cet appel considèrent par ailleurs qu’une démission des évêques actuels permettrait de garantir l’indemnisation des victimes d’agressions sexuelles grâce à “cette solidarité et cette fraternité nouvelles”.

    Le Carrefour d’Algérie, 16/10/2021

  • Maroc : 30 euros la nuit avec un mineur

    Maroc, pédophilie, tourisme sexuel, pédocriminalité, Marrakech, prostitution, #Maroc, #Pédophilie, #Pédocriminalité,

    Au Maroc, le tourisme représente la première source de revenus. Les jeunes très durement frappés par le chômage se tournent parfois par désespoir vers le tourisme sexuel à 30 euros la nuit. Trente euros, c’est beaucoup au Maroc lorsque l’ont sait que le salaire moyen est de 200 euros par mois.

    Avocat de l’association marocaine « Touche pas à mon enfant » : Mme la Ministre, vous avez indiqué qu’il y avait 7800 cas qui ont été traités l’année dernière, mais combien de condamnés ? Combien d’affaires ont abouti devant la justice et combien de touristes ont été condamnés ? C’est ça qui est important ! Parce qu’on peut ouvrir des dossiers mais s’ils ne sont pas traités.

    Ce reportage montre bien que le tourisme sexuel existe, car il est arrivé sur la Place et tout de suite il a été abordé. Il ne faut pas se voiler la face, il faut se retrousser les manches pour lutter contre ce fléau.

    Il y a lieu de rappeler Luc Ferry, ancien ministre qui déclare sur une chaîne de TV qu’un ancien ministre français se serait adonné à des parties des gens garçons. Il aurait été arrêté par les autorités marocaines il y quelques années et puis relâché. Le nom de ce ministre n’a pas été dévoilé.

    Selon l’association « Touche pas à mon enfant », qui a fait son enquête aussi, les faits seraient de 1999. Le ministre en question a été arrêté et emmené dans un commissariat et relâché sous intervention d’autorités françaises et marocaines.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=jVym1t3ggsk&w=560&h=315]

    Source : France24

  • Clergé français: Plus de 200000 enfants abusés depuis 1950

    Clergé français, France, viol, pédophilie, pédocriminalité, église, #ClergéFrançais, #Pédophilie, #Eglise,

    -L’enquête révèle que 216 000 enfants auraient été victimes d’abus.
    -L’Église catholique française a fait preuve d’une « cruelle indifférence », selon un rapport.
    -Dernier scandale d’abus sexuels à secouer l’Église catholique romaine
    -Un évêque de haut rang demande pardon et promet d’agir.

    PARIS, 5 octobre (Reuters) – Le clergé français a abusé sexuellement de plus de 200 000 enfants au cours des 70 dernières années, selon les conclusions d’une importante enquête publiée mardi, et ses auteurs ont accusé l’Eglise catholique d’avoir fermé les yeux pendant trop longtemps.

    L’Église a fait preuve d’une « indifférence profonde, totale et même cruelle pendant des années », se protégeant elle-même plutôt que les victimes de ce qui était un abus systémique, a déclaré Jean-Marc Sauve, chef de la commission qui a compilé le rapport.

    La plupart des victimes étaient des garçons, a-t-il ajouté, dont beaucoup avaient entre 10 et 13 ans.

    Non seulement l’Église n’a pas pris les mesures nécessaires pour prévenir les abus, mais elle a également omis de les signaler et a parfois sciemment mis les enfants en contact avec des prédateurs, a-t-il ajouté.

    Le chef de la conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort, a déclaré que l’Église avait honte. Il a demandé pardon et a promis d’agir.

    Les révélations en France sont les dernières à ébranler l’Église catholique romaine, après une série de scandales d’abus sexuels dans le monde entier, impliquant souvent des enfants.

    La commission a été créée par les évêques catholiques de France à la fin de 2018 pour faire la lumière sur les abus et restaurer la confiance du public dans l’église à une époque où les congrégations diminuent. Elle a travaillé de manière indépendante de l’Église.

    M. Sauve a déclaré que le problème était toujours là. Il a ajouté que l’église avait jusqu’aux années 2000 fait preuve d’une totale indifférence à l’égard des victimes et qu’elle n’a commencé à réellement changer d’attitude qu’en 2015-2016.

    L’ÉGLISE EST INVITÉE À SE RÉFORMER

    L’enseignement de l’Église catholique sur des sujets tels que la sexualité, l’obéissance et le caractère sacré du sacerdoce a contribué à créer des angles morts qui ont permis aux abus sexuels commis par des membres du clergé de se produire, a déclaré M. Sauve, ajoutant que l’Église devait réformer la façon dont elle abordait ces questions pour rétablir la confiance avec la société.

    L’Église doit assumer la responsabilité de ce qui s’est passé, a déclaré la commission, et veiller à ce que les rapports d’abus soient transmis aux autorités judiciaires.

    Elle doit également fournir aux victimes une compensation financière adéquate, « qui, bien qu’elle ne soit pas suffisante (pour traiter le traumatisme causé par les abus sexuels), est néanmoins indispensable car elle complète le processus de reconnaissance. »

    Elle a ajouté une liste de recommandations comprenant la vérification systématique du casier judiciaire de toute personne chargée par l’Église d’être en contact régulier avec des enfants ou des personnes vulnérables, et la fourniture aux prêtres d’une formation adéquate.

    M. Sauve a déclaré que la commission elle-même avait identifié environ 2 700 victimes par le biais d’un appel à témoignages, et que des milliers d’autres avaient été retrouvées dans des archives.

    Mais une vaste étude menée par des groupes de recherche et de sondage a estimé qu’il y avait eu environ 216 000 victimes, et que ce nombre pourrait atteindre 330 000 si l’on tient compte des abus commis par des membres laïcs.

    Mme Sauve a déclaré que cette ampleur était sans précédent, la plupart des autres enquêtes sur les abus sexuels commis par l’Église catholique se concentrant sur les victimes identifiées individuellement.

    Il y a eu environ 2 900 à 3 200 pédophiles présumés dans l’Église française au cours des 70 dernières années, a-t-il ajouté.

    DISGRACE

    François Devaux, victime d’abus sexuels dans l’église et fondateur de l’association de victimes La Parole Libérée, a déclaré aux représentants de l’église lors de la présentation du rapport : « Vous êtes une honte pour notre humanité.

    « Dans cet enfer, il y a eu d’abominables crimes de masse (…) mais il y a eu encore pire, la trahison de la confiance, la trahison du moral, la trahison des enfants. »

    Il a accusé l’Église de lâcheté et a remercié la commission, affirmant que le rapport marquerait un tournant : « Vous apportez enfin aux victimes une reconnaissance institutionnelle de la responsabilité de l’Église. »

    Les conclusions françaises interviennent un an après que la Grande-Bretagne a déclaré que l’Église catholique avait reçu plus de 900 plaintes impliquant plus de 3 000 cas d’abus sexuels sur des enfants en Angleterre et au Pays de Galles entre 1970 et 2015, et qu’il y avait plus de 100 allégations signalées par an depuis 2016.

    En juin, le pape François a déclaré que la crise des abus sexuels de l’Église catholique était une « catastrophe » mondiale. Depuis son élection en 2013, il a pris une série de mesures visant à éradiquer les abus sexuels commis par des clercs sur des mineurs.

    Cette année, il a publié la révision la plus importante du droit de l’Église catholique en quatre décennies, insistant pour que les évêques prennent des mesures contre les clercs qui abusent des mineurs et des adultes vulnérables.

    Mais ses détracteurs l’accusent d’avoir réagi beaucoup trop lentement aux scandales d’abus sexuels, de ne pas avoir d’empathie pour les victimes et de croire aveuglément la parole de ses collègues du clergé.

    Les évêques français demandent pardon après la publication d’un rapport sur les abus sexuels commis dans les églises

    Un représentant des évêques catholiques français a demandé mardi aux victimes d’abus sexuels commis par des membres du clergé de lui pardonner, après la publication d’un rapport sur l’ampleur des abus commis dans l’Église française depuis des décennies.

    Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a déclaré que lui et ses collègues évêques voulaient exprimer aux victimes leur honte face aux abus révélés dans le rapport.

    Reuters, 05/10/2021

  • Maroc: Flagrants délires à Marrakech

    Maroc, tourisme sexuel, pédophilie, pédocriminalité, #Maroc, Marrakech, prostitution,

    Paris-Marrakech: luxe, pouvoir et réseaux, un livre de Ali Ammar et Jean-Pierre Tuquoi

    C’est une enquête très fouillée et d’une brûlante actualité menée par ces deux journalistes experts du Maghreb.

    Comment expliquer le silence tombal observé par des officiels français sur le grave scandale Pegasus, un logiciel dont a usé le Makhzen à satiété pour espionner même le président Emmanuel Macron?

    Pourquoi Paris acquiesce les exactions répétées des forces marocaines contre le peuple sahraoui? Qui ne dit mot consent: quel intérêt a la France quand elle admet les intentions expansionnistes du Royaume et détourne le regard sur les attitudes bellicistes marocaines contre l’Algérie? La réponse se trouve dans Paris-Marrakech: luxe, pouvoir et réseaux, un livre publié, il y a quelques années, par Ali Ammar et Jean-Pierre Tuquoi. C’est une enquête très fouillée et d’une brûlante actualité menée par ces deux journalistes experts du Maghreb.

    «Marrakech, une ville française?», s’interrogent-ils dans l’introduction de l’ouvrage pour planter le décor d’une ville que l’ancien Premier ministre britannique, le glorieux Winston Churchill, peintre à ses heures perdues, avait qualifiée de « Paris du Sahara».

    Les deux journalistes nous font voir, par le trou de la serrure, la face sombre des relations franco-marocaines, qui se nouent derrière les murs de la ville ocre. Ils décrivent le gratin politique français et des hommes d’affaires convergeant vers Marrakech, pour faire bon ménage où se nouent l’affairisme, les conflits d’intérêts et les histoires de moeurs légères.

    De Nicolas Sarkozy à Dominique Strauss-Kahn, de Bernard – Henri Lévy à Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance de Vivendi, les hommes politiques, de droite comme de gauche, les intellectuels de tous bords, les patrons du CAC 40, sans parler des vedettes du show-biz, des ambassadeurs et des vedettes de la télévision cotés à Paris, se retrouvent chez eux à Marrakech.

    Le flux d’informations croustillantes qui ont alimenté notre imagination n’étaient pas toutes fausses. On est même souvent très loin de la réalité. Le livre rapporte que l’on est bien dans le royaume de la prostitution. «Elles seraient 20000 âgées de 16 à 30 ans à offrir leurs services contre la somme de 15000 euros par mois pour les plus sollicitées. La passe furtive, elle, se négocie autour de 10 euros dans les bosquets attenants aux murs de la Koutoubia, la vénérable mosquée du XIIIe siècle, symbole de la cité».

    Tarifs identiques, notent encore les deux journalistes, dans les jardins du centre-ville et sur la fameuse place Djemaâ El-Fna, lieu de la drague que les habitants de Marrakech ont rebaptisée le «souk des pédés». Paris-Marrakech, nous plonge dans un décor féérique de Es-Saâdi, un palace de cinq étoiles dont la milliardaire? Liliane Bettencourt? en a longtemps été une inconditionnelle, en particulier de son restaurant, connu depuis un demi-siècle comme la meilleure table du Maroc.

    Cet hôtel dégoulinant de luxe n’est pas ce qui se fait de mieux à Marrakech. Le summum c’est le Royal Mansour, un palace classé en 2011 parmi les hôtels «les plus extraordinaires du monde» par le Conde Nast Traveler, la bible des touristes huppés.

    C’est dans ces lieux luxueux que le gratin français se prélasse. Une invitation tous frais payés à un festival de musique, à un colloque, à l’inauguration d’un palace, une exposition… rien de tel pour se faire des obligés français qui auront à coeur de renvoyer l’ascenseur (…)

    La liste des amis de la monarchie a beau être très fournie, elle n’et jamais close. L’obsession quotidienne pour les «guetteurs» marocains postés en France est de recruter encore et encore de nouvelles têtes.

    On comprend pourquoi Paris restera toujours du côté de Rabat quelles qu’en soient les dérives et les événements. Ni l’attentat du café l’Argana en 2011 qui a coûté la vie à 17 personnes, dont huit Français, ni l’arrivée en force des islamistes du PJD au pouvoir en 2012, ni les scandales de pédophilie encore moins les bisbilles politiques comme la convocation par le juge d’instruction du patron du contre-espionnage marocain Abdellatif Hammouchi, en 2014, pour s’expliquer sur une affaire de torture, n’ont eu raison de l’engouement des Français pour Marrakech.

    Les plaisirs sexuels, la chair fraîche dans un riad de la médina, au bord de la piscine d’un palace, ou dans une villa au coeur de la palmeraie, enivrent la France d’en haut.

    Brahim TAKHEROUBT

    L’Expression, 16/09/2021

  • L’Affaire Pegasus confirme l’emprise du Maroc sur les élites françaises

    Par Sidi Boumaata

    Près de deux semaines après les révélations d’Amnesty International et Forbidden Stories et un consortium international de journalistes concernant l’étendu de l’utilisation du logiciel espion isrélien Pegasus, l’Elysée reste muet malgré les nombreuses demandes de clarifications de la presse.

    En dépit des sollicitations du journal Le Monde, la seule réaction de l’Elysée s’est limité à ces quelques mots prononcés en conditionnel: «Si les faits sont avérés, ils sont évidemment très graves». Motus et bouche cousue de la part des autorités françaises, malgré la confirmation des faits par les services de renseignements français.

    En effet, selon The Guardian, « les enquêteurs du renseignement français ont confirmé que le logiciel espion Pegasus avait été trouvé sur les téléphones de trois journalistes, dont un cadre supérieur de la chaîne de télévision internationale France 24 ». « C’est la première fois qu’une autorité indépendante et officielle corrobore les conclusions d’une enquête internationale menée par le projet Pegasus », a-t-il ajouté.

    Selon Edwy Plenel, président de Médiapart, « le silence de l’Elysee dans l’affaire Pegasus est incompréhensible le monde a fait la liste des questions d’intérêt public auxquelles le pouvoir ne répond pas. Il suffit de la lire pour comprendre que ce silence cache quelque chose ».

    Pour d’autres, « l’affaire Pegasus a mis en lumière « les relations toxiques entre la France et le Maroc ». Et la bienveillance de Paris (et de Bruxelles) à l’égard de ses plus hauts responsables. Au nom, notamment, de la lutte anti-terroriste ».

    Ce silence assourdissant confirme encore une fois la complaisance de la classe politique française en général, qu’elle soit de droite ou de gauche. Est-ce parce que les services secrets marocains détiennent, grâce à l’espionnage à travers le logiciel Pegasus, des preuves irréfutables sur les turpitudes des élites françaises à Marrakech et ailleurs sur le sol du royaume chérifien ?

    Etiquettes : Maroc, France, Pegasus, pédophilie, pédocriminalité, NSO Group, élites françaises, Marrakecho, tourisme sexuel, lobbying, La Mamounia, #Maroc #Pegasus

  • Données sur les pédophiles des Témoins de Jéhovah

    Dans la base de données secrète sur les pédophiles des Témoins de Jéhovah

    Le documentaire de Vice TV « Crusaders » examine une base de données secrète contenant des milliers de délinquants sexuels de Témoins de Jéhovah, constituée par la Watch Tower Bible and Tract Society.

    NDLR : Pourquoi toutes les grandes organisations ecclésiastiques ont-elles un tel problème de pédophilie – et pourquoi se sont-elles systématiquement efforcées de le dissimuler ?

    Des années après la découverte de l’Église catholique, qui a systématiquement hébergé et protégé des abuseurs sexuels d’enfants tout en punissant les victimes qui demandaient justice pour leurs horribles épreuves, un nouveau long métrage documentaire de Vice TV s’attaque aux Témoins de Jéhovah.

    Le film d’Aaron Kaufman, Crusaders, sorti dans le cadre de la série de non-fiction « Vice Versa » de Vice TV, viscère la foi des Témoins de Jéhovah dans laquelle il a été élevé, offrant une plateforme publique aux anciens membres pour qu’ils s’expriment sur le fléau de la pédophilie au sein de l’église, et sur les anciens qui s’engagent à garder le secret.

    Diffusé en avant-première sur Vice TV le 28 juillet, Crusaders s’appuie sur l’article publié en 2019 par Douglas Quenqua dans Atlantic sur une base de données secrète contenant des milliers de délinquants pédosexuels Témoins de Jéhovah, constituée et dissimulée aux yeux des curieux par la Watch Tower Bible and Tract Society, l’organisation à but non lucratif qui dirige l’église. Cette liste accablante d’agresseurs a été créée le 14 mars 1997, lorsque – en réponse à des plaintes antérieures de dénonciateurs – un questionnaire a été envoyé aux 10 000 congrégations du pays pour demander aux membres s’ils soupçonnaient un collègue Témoin d’être un prédateur pédophile. L’église a reçu des informations sur de nombreux monstres en son sein, bien que le nombre exact de noms reste inconnu.

    L’identité de la plupart de ces personnes est également un mystère, mais pas de toutes. En effet, comme le révèle Crusaders, deux anciens Témoins de Jéhovah (qui, dans le film de Kaufman, se font appeler « Judas » et « Jézabel ») se sont introduits dans un siège local du Massachusetts et ont volé certains de ces dossiers compromettants. De plus, ils ont divulgué un document sur Reddit, puis en ont envoyé de nombreux autres à un ancien militant des Témoins de Jéhovah nommé Mark O’Donnell (qui opérait en ligne sous le pseudonyme de « John Redwood »). C’est ainsi qu’est né l’article de Quenqua, qui a fait la une des journaux nationaux et a braqué un projecteur national accusateur sur les Témoins de Jéhovah, qui n’ont pas apprécié d’être présentés comme une organisation qui, en principe, condamne les abuseurs d’enfants, mais qui, en pratique, s’assure de garder leurs crimes secrets, de peur que la foi ne soit considérée comme un refuge pour le pire du pire.

    Crusaders s’efforce de dénigrer les Témoins de Jéhovah, ce qui implique également d’examiner les systèmes de croyance et les mécanismes de contrôle utilisés par la religion pour manipuler et dominer ses adeptes. L’idée maîtresse des Témoins de Jéhovah est que l’Armageddon est imminent et que la seule façon d’être sauvé d’une mort terrible à la fin des temps est de se conformer à leurs principes, qui sont dispensés par le Watch Tower Governing Body – un conseil de direction composé d’anciens de sexe masculin qui font office de représentants de Dieu sur terre. En suivant la ligne qu’ils ont établie, les Témoins se verront accorder l’accès au Nouveau Système, un paradis post-apocalyptique où ils pourront commencer leur vraie vie, par opposition à leurs existences actuelles dans le Nouveau Système. Si vous suivez les règles, vous êtes en or ; si vous désobéissez – ou même si vous les remettez en question – vous risquez l’excommunication de vos amis, de votre famille et de la seule communauté que vous ayez jamais connue.

    À intervalles réguliers, le documentaire de Kaufman propose des fiches blanches à l’écran définissant les termes clés des Témoins de Jéhovah, tels que « disfellowshipped » (expulsion pour insubordination), « PIMO » (abréviation de « physical in, mentally out ») et « Two Witness Rule » (règle des deux témoins). (abréviation de « physical in, mentally out ») et la « règle des deux témoins », un décret scripturaire qui stipule qu’aucun témoin de Jéhovah ne peut être officiellement accusé d’avoir commis un péché sans deux témoignages corroborants. Cette dernière stipulation revêt une importance particulière, car elle réduit à néant les accusations d’agression sexuelle, qui se produisent très rarement en présence d’autres personnes. Crusaders met en lumière cette pratique monstrueuse à travers des vidéos officielles de Témoins de Jéhovah montrant des anciens prêchant cette doctrine comme quelque chose de sacré – leur fermeté autoritaire et arrogante sur cette question sentant l’auto-préservation transparente, voire la déviance pure et simple – ainsi qu’à travers les témoignages d’un certain nombre d’anciens Témoins de Jéhovah qui ont été molestés par leurs camarades croyants.

    Dans les histoires de Mark et Kimmy O’Donnell (cette dernière a été terrorisée pendant des années par sa mère, qui n’a subi aucune répercussion pour les délits qu’elle a signalés et qui est toujours en contact avec des enfants), Kameron Torres, Asher, Judas et d’autres ex-Témoins de Jéhovah, Crusaders fournit des récits déchirants de première main d’épreuves d’abus sexuels. Dans presque tous ces cas, la pression pour se conformer et garder le silence était exigée non seulement par les responsables de l’église, mais aussi par les parents, les grands-parents, les amis et les collègues, tous tellement convaincus de leur droiture qu’ils croyaient que le fait de couper les liens avec leurs proches était en fait un geste de miséricorde destiné à garantir leur salut éventuel. C’est le cas de Barbara Anderson, Témoin de Jéhovah pendant 43 ans jusqu’à ce qu’elle rompe avec l’organisation après avoir appris qu’elle avait l’habitude d’abriter des pédophiles – une décision qui lui a coûté sa relation avec son fils.

    Le réalisateur Kaufman complète avec assurance ses interviews déchirantes par des titres de journaux, des documents et de la littérature des Témoins de Jéhovah, ainsi que par des vidéos éclairantes d’anciens prêchant devant la caméra et enregistrés subrepticement par Kameron (au cours desquelles un gros bonnet déclare, à propos des sévices subis par Kameron et ses propres fils : « Vous apprenez juste à vivre avec et à mettre cela derrière vous. Essayez de ne pas en parler, essayez de ne pas y penser »). Si certaines de ses reconstitutions dramatiques peuvent être maladroites et guindées – qu’il s’agisse de séquences mises en scène de Judas et Jezebel pénétrant par effraction dans leur QG local pour voler des documents de base de données, ou de plans de remplissage de Mark O’Donnell tapant sur son ordinateur – son approche globale est directe et clairvoyante, expliquant les méthodes astucieuses employées par les Témoins de Jéhovah pour exercer et maintenir leur autorité sur leurs adeptes.

    Le principal portrait qui se dessine est celui d’une secte très structurée et extrêmement dangereuse. Il n’y a guère de différence entre les Témoins de Jéhovah et la Scientologie – ou, d’ailleurs, Heaven’s Gate. Cette secte, qui prêche la fin du monde et qui est la seule à posséder les connaissances nécessaires pour échapper à la mort et à la damnation, exigeait également de ses membres qu’ils se distancient des non-croyants, qu’ils fassent exactement ce que les dirigeants leur disaient et qu’ils fassent tout pour prouver leur loyauté. Dans le cas des Témoins de Jéhovah, le prix payé par beaucoup pour avoir adhéré à ce dogme religieux extrême a été des années d’abus sexuels, et des sentiments de honte et d’impuissance nés du fait de ne rien pouvoir y faire. À cet égard, Crusaders n’est pas seulement un exposé, c’est aussi un vibrant appel aux armes.

    Actu Intel, 28/07/2021

    Etiquettes : Témoins de Jehova, pédophlie, pédocriminalité, église, #Pédophilie