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  • Compte rendu de la rencontre avec l’Ambassadeur du Royaume Uni

    Tags : Maroc, Royaume Uni, Sahara Occidental, Algérie,

    Le Ministre Délégué a reçu, le 28 Mai, M. Tim Morris, Ambassadeur du Royaume Uni au Maroc. A cette occasion, la Question Nationale a été au centre des discussions.

    Après avoir informé l’Ambassadeur britannique de la teneur de sa conversation téléphonique avec M. Alistair Burt, vendredi dernier, M. le Ministre a réitéré le soutien du Maroc au Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki Moon, et au processus de négociation mené par l’ONU. M. Amrani a ajouté que la priorité pour le Maroc était de maintenir et de préserver le processus politique enclenché en redonnant aux négociations une dynamique positive, ce qui implique de mettre un terme aux différentes dérives qui ont été constatées et de renouer avec les paramètres clairs censés encadrer et guider le processus politique. Le statu quo n’est pas tenable, le temps est venu de sortir de l’impasse et d’aller de l’avant a-t-il poursuivi, en faisant remarqué que le Maroc n’avait épargné aucun effort pour contribuer positivement à ce processus. Qu’ont fait les autres parties ? Qu’ont-elles amené sur la table, s’est-il interrogé en s’adressant à M. Morris. Il a également souligné qu’il était aujourd’hui nécessaire d’impliquer concrètement l’Algérie dans ce processus en expliquant que ce pays détient la clé de la solution.

    L’Ambassadeur Morris a répondu combien Alistair Burt était enthousiaste quant au potentiel de développement des relations bilatérales. Selon l’Ambassadeur britannique, M. Burt se félicite de l’évolution positive de cette relation et affirme qu’il y a aujourd’hui une véritable volonté d’aller de l’avant. Concernant la Question Nationale, M. Morris a dit qu’il y avait des divergences entre le Maroc et le Royaume Uni, mais également des positions qui se rejoignent, notamment en ce qui concerne le caractère intenable du statu quo.

    Il a poursuivi en affirmant que dans le court terme il y aura une situation difficile à gérer. Nous comprenons la décision du Maroc de dire « enough is enougn », cependant, a-t-il ajouté, à l’exception de la France, la décision inattendue et soudaine du Maroc a engendré beaucoup d’incompréhension, y compris au niveau du Groupe des Amis (GOF) et du Secrétaire Général. Selon le représentant britannique, l’approche conflictuelle décidée par le Maroc est dans l’ensemble considérée comme étant dure et contreproductive. Il a également noté qu’il est difficile de distinguer le SG et le Conseil de Sécurité de cette défiance concernant C. Ross.

    L’Ambassadeur Tim Morris a par ailleurs qualifié d’horrible (« awful ») l’aide-mémoire justifiant la décision du Royaume de retirer sa confiance à C. Ross. Il a en outre fait savoir que le Royaume Uni ne pouvait pas soutenir un tel document dans la mesure où il ne partage pas certains des arguments avancés, et que ledit document révèle par ailleurs une démarche scientifique défaillante. M. Morris a répété une nouvelle fois que la situation sera difficile pour le Maroc sur le court terme et ce pour plusieurs raisons, en prenant soin de préciser : « mais vous vous êtes mis dans cette situation tout seul, vous devrez donc traverser cette période difficile ». Il a ensuite affirmé « Que les choses soient claires, nous allons soutenir le Secrétaire Général de l’ONU et son Envoyé Personnel quoi qu’il fasse. Nous ne voulons surtout pas donner l’illusion que nous sommes d’accord ».

    Au sujet de la Minurso, Tim Morris a dit comprendre le point de vue du Maroc sur la nécessité de ne pas polluer le mandat de la mission onusienne tout en notant que le Royaume Uni considérait qu’il devait y avoir une certaine flexibilité dans la mise en œuvre du mandat de la Minurso, notamment en ce qui concerne l’accès de la mission onusienne aux personnes résidant sur ce territoire. Il a ensuite déclaré soutenir tous les rounds informels de l’Envoyé Personnel du SG, tout en « comprenant que cela devait mener quelque part ». Il a en outre précisé que le Royaume Uni compte favoriser une approche équilibrée, « si vous êtes dans le jury, vous ne pouvez pas prendre partie ».

    Monsieur le Ministre a répondu à son interlocuteur en lui posant une série de question. Y a-t-il un problème avec le Royaume Uni ? Avons-nous failli dans la mise en œuvre de nos engagements ? Etes vous satisfait de la stagnation du processus de négociation ? Etes vous satisfait des résultats obtenus dans le cadre des réunions informelles? Voulez vous voir l’impasse se poursuivre ? Voulez vous vraiment préserver ce processus ? Comment voyez vous les perspectives d’évolution de ce processus politique ?

    M. Amrani a poursuivi en faisant savoir que le Maroc avait le sentiment d’être pénalisé malgré tous les efforts déployés pour soutenir ce processus et pour parvenir à une solution pacifique dans le cadre des paramètres de négociation arrêtés. Le statut quo est intenable a-t-il rappelé, avant de réitérer la volonté du Maroc de préserver le processus en le sortant de l’enlisement et en mettant un terme aux dérives répétées et inacceptables qui ont été constatées à plusieurs reprises malgré les mises en garde du Royaume.

    M. Amrani a également relevé que C. Ross était censé être le facilitateur, ce que le Maroc n’a malheureusement pas constaté. Par ailleurs, M. Ross n’a pas su ou pu impliquer l’Algérie alors que tout le monde sait, y compris à l’ONU, que cette question concerne directement le Maroc et l’Algérie. M. le Ministre a ensuite insisté sur le fait que la pression ne doit pas s’exercer uniquement sur le Maroc, ce qui est également une cause de frustration pour le Royaume.

    L’ambassadeur anglais a rétorqué qu’il n’y avait pas de moyen de mettre la pression sur l’Algérie. Il a encouragé le Maroc à envisager une nouvelle approche et offert dans ce cadre l’aide du Royaume Uni. Il a ajouté « nous savons où sont nos amis, vous avez notre intérêt, nous voulons aider ». Dans ce sens, il a précisé qu’il était réaliste et qu’il n’envisageait pas de demander au Maroc de faire « marche arrière », mais de faire preuve de psychologie afin de changer la donne créée par la décision marocaine de retirer sa confiance à C. Ross. Si votre position est rigide a-t-il poursuivi, elle ne sera pas perçue comme étant crédible. L’Ambassadeur a soutenu que le Maroc « devra faire des compromis » pour rectifier le tir et évacuer les « énergies négatives » générées par la décision marocaine. Il a ajouté que son « sentiment personnel c’est qu’il faudra un certain temps pour dépasser cette phase ».

    Le responsable britannique a réitéré à plusieurs reprises la disposition du Royaume Uni à contribuer à l’élaboration d’une nouvelle approche se concentrant sur les questions politiques. Dans ce cadre, Tim Morris a proposé d’envisager quatre initiatives en particulier :

    Accepter que la France fasse du lobbying à l’adresse du Maroc et de l’Algérie. Tim Morris a suggéré de mettre en œuvre cette idée « immédiatement ».

    Organiser une rencontre avec le polisario à Rabat, comme cela a déjà été le cas auparavant, pourrait créer un message positif. Cela permettrait selon T. Morris de donner plus de visibilité aux mesures de confiance et de les intégrer dans une certaine vision.

    La mise en œuvre de la régionalisation constitue selon l’Ambassadeur « une autre voie intéressante ».

    « La liberté de mouvement de la Minurso ». Selon le représentant britannique, la véritable question au sujet de la mission onusienne ce n’est pas les drapeaux ou les immatriculations, mais la liberté de mouvement pour la Mission de l’ONU. Selon lui, les membres de la mission ne sont pas en mesure d’entrer en contact avec les personnes sur place. Il a ajouté à ce sujet que « si vous faites une différence entre ce que vous permettez au corps diplomatique et ce que vous permettez à l’ONU ça pose un problème car l’ONU c’est aussi nous ». Revenant sur les événements de Gdim Izik, il a considéré que de ne pas avoir laissé la Minurso effectuer un rapport sur ce qui s’est passé a alimenté une perception négative.

    M. Amrani a souligné que le Maroc est transparent et de bonne foi, mais cela ne doit pas pour autant le conduire à tout accepter et à laisser la Minurso faire tout ce qu’elle veut sans considération pour le cadre précis de son mandat. Il a ajouté qu’il était établi que certaines personnes tentaient d’instrumentaliser la situation dans les provinces du Sud, ce que le Royaume ne peut accepter. L’Ambassadeur Morris a qualifié de contreproductive l’interprétation stricte du Maroc relative au mandat de la MINURSO.

    Monsieur le Ministre a réitéré la détermination du Maroc à poursuivre le processus de négociation avec le concours d’un médiateur impartial. Il a également ajouté que le Royaume veut créer une nouvelle dynamique pour aller de l’avant vers une solution dans le cadre du processus actuel. Nous voulons continuer à travailler dans le respect des paramètres arrêtés, et nous comptons sur le soutien de nos amis, a-t-il fait savoir à son interlocuteur en réitérant la nécessité d’impliquer l’Algérie. Il a par ailleurs noté que le projet de communiqué du GoF n’était pas constructif, tout en faisant observer la différence de traitement avec le cas de M. Van Walsum, lorsque ce dernier a perdu la confiance des autres parties.

    Il a conclut en affirmant que le Maroc avait le droit d’exprimer son point de vue et que personne ne pouvait être imposé. « Le Maroc ne veut plus perdre son temps. Le statu quo est intenable. Nous avons toute confiance en le SG Ban Ki Moon, et restons confiants quant à la décision qu’il prendra pour relancer les négociations en renouant avec une dynamique positive.

    Commentaires

    Tim Morris a précisé à plusieurs reprises qu’il n’était pas porteur d’un message de Londres et qu’il souhaitait avoir cette rencontre avec Monsieur Amrani pour échanger de façon informelle. Cependant, malgré l’insistance de certaines questions, T. Morris n’a pas répondu et avait manifestement un message à passer ;

    La position de l’ambassadeur Morris est de toute évidence figée ;

    Le Royaume Uni semble penser que le moment est opportun pour faire pression sur le Maroc pour le forcer à accepter une certaine politisation tacite du mandat de la Minurso, à travers l’octroi d’une plus grande marge de manœuvre aux membres de cette mission ;

    Dans une approche opportuniste, le Royaume Uni semble vouloir utiliser l’évolution récente du contexte pour imposer ses vues et négocier le renvoi de C. Ross contre des concessions politiques ;

    Le Royaume Uni semble également vouloir renforcer le statut du polisario en promouvant des rencontres au Maroc, et à terme, obtenir du Maroc plus de concessions ;

    L’Ambassadeur a lui-même avoué que le GoF n’avait pas les moyens de faire pression sur l’Algérie, ce qui revient à dire que les seules initiatives visant à faire évoluer cette situation pèseront sur le Maroc ;

    La proposition de demander à la France de jouer un quelconque rôle de lobbying entre le Maroc et l’Algérie apparaît, dans la nouvelle configuration politique actuelle comme un piège. Le Président Hollande, et le parti socialiste en particulier ayant mis l’emphase sur le respect des droits de l’homme dans leur politique étrangère, il sera difficile au Maroc de refuser de faire des concessions sur ce plan sans en payer le prix en terme de soutien de son principal allié. L’objectif recherché serait donc de fissurer le rempart français protégeant le Maroc d’un élargissement du mandat de la Minurso.

    Karim Amrani, Ministre Délégué

  • Maroc : Délégation parlementaire britannique lunch meeting

    Maroc : Délégation parlementaire britannique lunch meeting

    Tags : Maroc, Royaume Uni, analphabétisme, investissement, migration,

    Une délégation parlementaire britannique vient de quitter le Maroc. Sa visite était principalement axée sur l’état de l’analphabétisme et la politique migratoire du Royaume.

    Invités présents :

    SEM. l’Ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc

    Lord Kilclooney (Crossbencher) – Chambre des Lords

    Lord Harrison de Chester (Parti Travailliste) – Chambre des Lords

    M. David Davies (Parti Conservateur) – Chambre des Communes

    Matthew Offord (Parti Conservateur) – Chambre des Communes

    Mme Tammy Sandhu – Political Team à l’Ambassade du Royaume-Uni

    M. Réda Oudghiri Idrissi – First Secretary à l’Ambassade du Maroc au Royaume-Uni + un collaborateur.

    Mme Mounia Boucetta – Secrétaire Général au MCINET

    Mme Houda Marrakchi – Directeur des Etudes et de la Coordination Sectorielle au MAEC

    M. Ali El Yaacoubi – AMDI

    Mlle Jihane Markouch – AMDI

    Mlle Lamia Khamlichi – AMDI (gestion de la logistique)

    Questions abordées :

    -Taux d’analphabétisme au Maroc

    – Lien entre l’analphabétisme et la pauvreté

    Le Maroc a une population jeune : + 65% de la population a moins de 35 ans. Les parlementaires ont insisté sur l’intérêt de ce point.

    Taux de l’IS au Maroc

    → Comparatif entre les taux IS marocain et taux IS français

    La place de la femme marocaine dans la fonction publique et dans le secteur privé et leur représentativité au sein du Parlement.

    Les accords de libre-échange conclus par le Maroc

    → Lord Kilclooney et Lord Harrison ont soulevé la question des répercussions de l’accord liant les Etats-Unis au Maroc sur les échanges entre les deux pays. Ceux-ci n’auraient pas été favorisés par la conclusion de cet accord.

    La nature de l’émigration marocaine.

    → Il s’agirait plus aujourd’hui d’une émigration intellectuelle et non plus ouvrière. Mme Marrakchi a néanmoins précisé que l’on ne pouvait pas pour autant parler de « fuite des cerveaux » au vu du taux marginal de cette émigration. Elle a aussi ajouté que l’on assistait de plus en plus au retour de ces émigrés, du fait de la crise économique mondiale.

    Les mesures incitatives à l’investissement au Maroc.

    → SEM. l’Ambassadeur du Royaume-Uni a relevé l’intérêt des entreprises britanniques pour le secteur des Energies Renouvelables.

    Les parlementaires, la représentante de l’Ambassade du Royaume-Uni au Maroc et les représentants de l’Ambassade du Maroc à Londres ont demandé à ce que leur soit communiquée la présentation faite par M. Ali El Yaacoubi qu’ils ont félicité pour la pertinence de ses informations.

    #Maroc #Royaume_Uni #Migration #Investissement #Analphabétisme #Femmes

  • Berlin: Les pourparlers sur la Libye se poursuivent

    Berlin: Les pourparlers sur la Libye se poursuivent

    Libye, P3+2+2, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, États-Unis, Turquie, Égypte,

    Les pays occidentaux tentent de résoudre l’impasse politique en Libye lors de la deuxième journée de pourparlers à Berlin aujourd’hui.

    Étaient présents à la réunion des représentants diplomatiques du groupe international connu sous le nom de P3+2+2, qui comprend la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, les États-Unis, en plus de la Turquie et de l’Égypte.

    Selon le ministère allemand des Affaires étrangères, « l’Allemagne a accueilli le processus de Berlin sur la Libye en soutien aux efforts de l’ONU pour instaurer une paix durable ».

    « Avec nos partenaires, nous restons déterminés à poursuivre ces efforts. Aujourd’hui, nous accueillons les envoyés de l’ONU et de P3 + 2 + 2 en Libye ici à Berlin pour des discussions », a ajouté le bureau allemand via Twitter.

    L’ambassade des États-Unis en Libye a révélé que l’ambassadeur américain Richard Norland et son sous-secrétaire adjoint pour l’Afrique du Nord Joshua Harris ont assisté à la réunion de Berlin.

     » Les États-Unis se joignent à l’ONU et aux partenaires internationaux pour appeler toutes les parties en Libye à engager un dialogue et à travailler de bonne foi sur une feuille de route crédible pour des élections anticipées », a déclaré l’ambassade citant Norland sur Twitter.

    La Libye est politiquement déchirée entre Fathi Bashagha Bashagha, qui a été choisi par la Chambre des représentants pour diriger le pays comme Premier ministre par intérim en février dernier, et Abdul Hamid Dbeibeh, qui refuse de quitter le pouvoir et reste reconnu comme le leader du pays par la communauté internationale.

    L’ONU a poussé les partis rivaux à organiser des élections afin de résoudre la crise de leadership.

    Libya update, 09/09/2022

    #Libye

  • Charles III, l’ami des régimes autocratiques arabes

    Charles III, l’ami des régimes autocratiques arabes

    Royaume Uni, Grande-Bretagne, Charles III, Maroc, Arabie Saoudite, Qatar, Bahreïn, Oman,

    CHARLES D’ARABIE : COMMENT LE PROCHAIN ROI DE GRANDE-BRETAGNE RENFORCE LES RÉGIMES AUTOCRATIQUES DU GOLFE
    L’héritier du trône britannique, le prince Charles, a tenu 95 réunions avec huit monarchies répressives au Moyen-Orient depuis que les manifestations du « printemps arabe » de 2011 ont menacé leur pouvoir. Charles a joué un rôle clé dans la promotion d’exportations d’armes britanniques d’une valeur de 14,5 milliards de livres sterling vers ces régimes au cours de la dernière décennie.

    PHIL MILLER ET MARK CURTIS

    Les visites de Charles ont tendance à blanchir les violations des droits de l’homme des monarchies du Moyen-Orient, coïncidant souvent avec la répression des militants de l’opposition ou des médias.
    Il joue un rôle clé dans la consolidation des relations du Royaume-Uni avec des alliés clés, agissant de facto comme un vendeur de haut niveau pour les exportations d’armes britanniques et promouvant la coopération militaire.

    Alors que le palais met l’accent sur ses visites culturelles, les réunions de Charles sont souvent avec de hauts responsables de l’armée, du renseignement et de la sécurité intérieure.
    Charles est également le patron des agences de renseignement britanniques.
    Les recherches de Declassified ont révélé que le prince Charles a tenu 95 réunions avec des familles dirigeantes dans les monarchies du Moyen-Orient depuis que les manifestations pro-démocratie ont menacé leur pouvoir lors des soulèvements d’il y a dix ans.

    La diplomatie de Charles dans la région, qui intervient à la demande du ministère des Affaires étrangères, a contribué à cimenter des alliances britanniques controversées avec des régimes non démocratiques et a promu des exportations d’armes d’une valeur de 14,5 milliards de livres sterling au cours de la dernière décennie.

    En 2011, l’année du printemps arabe, Charles a rencontré six des huit monarques du Moyen-Orient, de Bahreïn, de Jordanie, du Koweït, du Maroc, du Qatar et d’Arabie saoudite. Il a ensuite eu de nombreuses rencontres avec des dynasties d’Oman et des Émirats arabes unis (EAU).

    Beaucoup de ces visites ont eu lieu juste avant ou pendant des actes spécifiques de répression par ces régimes – en particulier contre des militants de l’opposition, des médias ou des minorités religieuses – actes régulièrement condamnés par des groupes de défense des droits de l’homme.

    Toutes les familles royales de la région répriment fortement les groupes d’opposition, mais le Qatar et l’Arabie saoudite ont également soutenu et armé des groupes extrémistes en Syrie et en Libye, tandis que les Émirats arabes unis ont joué un rôle de premier plan avec les Saoudiens dans la guerre dévastatrice au Yémen.

    Chaque fois que le prince Charles voyage à l’étranger, les communiqués de presse du palais de Buckingham soulignent ses visites à des causes caritatives, des écoles et des hôpitaux, fournissant des photos de lui et de sa femme Camilla – ensemble connus sous le nom de duc et duchesse de Cornouailles – avec des enfants souriants.

    Cependant, Charles rencontre également régulièrement des personnalités militaires, du renseignement et de la sécurité intérieure, soit lors de voyages à l’étranger payés par le Trésor public britannique, soit à Clarence House, sa résidence officielle à Londres.

    Pour les visites au Moyen-Orient, la publicité comprend des photos de Charles dans les mosquées et les sites du patrimoine islamique, redorant son image de « défenseur de la foi » et de bastion de la tolérance religieuse. Presque invariablement, de telles lignes sont répétées par les correspondants royaux britanniques, qui prêtent rarement attention à la politique et à la persécution qui accompagnent ses voyages.

    Les visites de Charles font partie de l’engagement plus large de la famille royale britannique avec les monarchies du Moyen-Orient à l’appui de la politique étrangère britannique. La partie 1 de cette enquête a révélé que des membres de la famille royale ont rencontré les monarchies de la région à 217 reprises depuis 2011.

    Charles et les monarques : le début du printemps arabe

    La volonté du prince Charles de soutenir ses compatriotes royaux au Moyen-Orient était évidente dès le début du printemps arabe, lorsque lui et Camilla ont dîné avec le roi du Maroc, Mohammed VI, dans son palais de Rabat le 4 avril 2011.

    En violation du droit international, le Maroc occupe depuis longtemps son voisin du sud, le Sahara occidental . En novembre 2010, les forces de sécurité marocaines ont démantelé le camp de protestation de Gdeim Izik sur le territoire, où des milliers de militants sahraouis avaient planté des tentes, faisant des morts des deux côtés.

    Ces troubles, qui ont précédé les manifestations plus médiatisées au début du printemps arabe en Tunisie, se sont rapidement propagés au Maroc même, où étudiants et enseignants ont organisé d’importantes manifestations appelant à restreindre le pouvoir de la monarchie. Le roi Mohammed VI a promis un ensemble de réformes, mais de nombreuses personnes ont continué à protester, appelant à une monarchie constitutionnelle quelques jours avant l’arrivée du prince Charles.

    Parmi l’entourage royal se trouvait Clive Alderton , un diplomate de carrière temporairement prêté à Clarence House. Il reviendrait au ministère des Affaires étrangères l’année suivante – en tant qu’ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc. Pour souligner leur soutien au régime, alors qu’ils étaient au Maroc, Charles et Camilla ont visité une base militaire, regardant un saut en parachute de la 1ère Brigade Infanterie Parachutiste.

    Charles a également déposé une gerbe sur la tombe du roi Hassan II, une décision qui a suscité les critiques d’un leader de la contestation qui a souligné que l’ancien dirigeant du Maroc est connu pour les  » années de plomb « , une période de son règne au cours de laquelle des centaines de les dissidents ont été torturés ou tués.

    Un mois après sa visite au Maroc, Charles a rencontré le Premier ministre du Qatar de l’époque, Sheikh Hamad bin Jaber Al Thani (« HBJ ») à Londres le 23 mai 2011. L’un des hommes les plus riches du monde, HBJ avait déjà été pris dans des allégations de blanchiment d’argent sur un contrat d’armement avec BAE Systems.

    Le Qatar, avec sa population nationale petite et riche, a été relativement épargné par le printemps arabe, mais il jouait désormais un rôle international actif, en envoyant des armes et des financements à des groupes rebelles en Syrie et en Libye , dont certains avaient des agendas islamistes extrémistes.

    Charles s’est ensuite envolé en octobre 2011 vers la capitale saoudienne, Riyad, pour une nuit, au prix public de 67 215 £. Là, il a « présenté ses condoléances à la famille royale saoudienne » pour la mort du prince héritier Sultan, décédé dans les années 80 après être devenu extrêmement riche.

    En tant que ministre de la Défense de longue date de l’Arabie saoudite, Sultan a accepté d’acheter des milliards de livres d’armes au géant britannique de l’armement BAE Systems, dans le cadre d’accords entachés de corruption .

    Les funérailles ont eu lieu au milieu de ce que Human Rights Watch a qualifié de «répression inébranlable de l’Arabie saoudite face aux demandes des citoyens pour une plus grande démocratie» à la suite du printemps arabe. Le royaume avait exécuté au moins 61 prisonniers cette seule année, dont un enfant et un homme accusé de « sorcellerie ».

    Pour la sixième rencontre du prince de Galles avec un monarque arabe en 2011, Charles a accueilli le roi Hamad de Bahreïn à Clarence House à la mi-décembre. Bahreïn avait fait face à l’opposition populaire la plus importante du Golfe cette année -là et avait administré le plus de répression.

    Plus de 40 personnes ont été tuées, des centaines de travailleurs du secteur public ont été licenciés pour avoir soutenu les manifestations et des milliers de militants ont été arrêtés par le régime. Les dirigeants du mouvement pro-démocratie ont été condamnés à la réclusion à perpétuité.

    Dans une tentative d’apaiser certaines inquiétudes internationales, le roi Hamad a mis en place une commission chargée d’enquêter sur les allégations de mauvais traitements. Sa rencontre avec le prince Charles est intervenue des semaines après la publication par la commission de son rapport, qui enregistrait 559 allégations de torture .

    2012 : Les chevaux sur les droits de l’homme

    Charles ne s’est pas rendu au Moyen-Orient l’année suivante, mais a plutôt tenu six réunions avec des membres de la famille royale arabe lors de leur visite à Londres. Une visite de haut niveau a eu lieu le 14 juin 2012, lorsque le dirigeant d’Oman, le sultan Qaboos, a rendu visite à Charles et Camilla à Clarence House.

    La veille, Human Rights Watch s’était prononcé contre « la répression radicale d’Oman contre les militants politiques et les manifestants arrêtés uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion ».

    Qaboos, l’un des plus anciens alliés de la Grande-Bretagne au Moyen-Orient, avait éliminé la dissidence, dirigeant l’un des pays les plus fermés de la région où les partis politiques sont interdits et « insulter le sultan » est une infraction pénale.

    Lorsque le printemps arabe a éclaté au début de 2011, les manifestants ont organisé des sit-in dans les principales villes d’Oman pour exiger des réformes et condamner la corruption. Qaboos a répondu avec force, envoyant des policiers et des soldats qui ont abattu plusieurs manifestants et en ont arrêté 800 dans une seule ville.

    L’année suivante, à peu près au moment où Qaboos rencontrait Charles à Londres, l’activiste Khalfan al-Badwawi a tenté d’exposer comment le sultan dépensait les fonds publics. Il a organisé une manifestation dans la capitale, Mascate, pour souligner comment Qaboos avait récemment transporté 110 chevaux à l’intérieur de deux Boeing 777 spécialement modifiés vers le Royaume-Uni.

    Là, la cavalerie omanaise a présenté une pyramide de 10 hommes à cheval tandis que d’autres cavaliers ont joué de la musique orchestrale pour célébrer le jubilé de diamant de la reine Elizabeth – une grande fête pour sa 60e année sur le trône – dans l’enceinte du château de Windsor.

    Tenant des pancartes demandant « qui est important – les chevaux ou les humains ?

    Alors que le sultan Qaboos était à Londres pour voir Charles et la reine, al-Badwawi était détenu à l’isolement à Oman, soumis à une privation constante de sommeil et à des interrogatoires répétés pendant 32 jours.

    Le mois suivant, juillet 2012, Charles a accueilli l’émir du Koweït en Angleterre, conduisant avec lui dans une « procession en calèche jusqu’au château de Windsor ». Un banquet d’État a été organisé, impliquant la plupart des membres de la famille royale britannique.

    Cette visite est intervenue après des mois de répression au Koweït, comme la suspension du journal Al Dar et la condamnation du blogueur Hamad al-Naqi à 10 ans de prison pour des tweets qui auraient insulté les dirigeants de Bahreïn et d’Arabie saoudite ainsi que le prophète Mahomet.

    Charles a vu 2012 avec deux visites rapides d’autres membres de la famille royale arabe. Le 12 décembre, il a eu une réunion avec le roi Abdallah de Jordanie, qui s’est tenue des semaines après la mort suspecte d’un chauffeur de limousine de 20 ans, Najm al-Din ‘Azayiza, aux mains d’officiers du renseignement militaire jordanien.

    Ce décès fait suite à un an de répression en Jordanie, le rédacteur en chef du site Internet Gerasanews, Jamal al-Muhtasab , ayant passé des semaines en détention après que les procureurs militaires l’ont accusé de « renverser le système de gouvernement ».

    2013 : Hommage à la garde nationale saoudienne

    Au milieu de la répression en cours au Moyen-Orient, 2013 a vu Charles et Camilla tenir 15 réunions avec quatre monarchies arabes rien qu’en mars.

    Ils ont commencé le 11 mars par un voyage en Jordanie pour des séances avec le roi Abdallah, sa femme et divers princes et princesses. Charles et Camilla se sont ensuite rendus au Qatar pour rencontrer l’épouse de l’émir, Sheikha Moza bint Nasser, et le Premier ministre HBJ.

    Le couple s’est ensuite envolé pour la base aérienne militaire de Riyad, où il est arrivé le 15 mars 2013, cinq jours après que les autorités saoudiennes ont condamné les principaux militants des droits humains, le Dr Mohammed al-Qahtani et le Dr Abdullah al-Hamid, à respectivement 10 et 11 ans de prison.

    Selon Human Rights Watch , les hommes ont été reconnus coupables de « rupture d’allégeance avec le dirigeant » et de « création d’une organisation sans licence » – une référence à leur groupe de défense, l’Association saoudienne des droits civils et politiques, qui a été contraint de fermer .

    Charles et Camilla ont visité le quartier général de la Garde nationale saoudienne (SANG) pour célébrer le 50e anniversaire de la mission militaire britannique – un programme très secret dans lequel des officiers de l’armée britannique sont intégrés au SANG, une unité de sécurité intérieure notoire qui a joué un rôle clé. rôle dans la répression des militants du printemps arabe en Arabie saoudite et à Bahreïn.

    Selon Campaign Against Arms Trade , la visite saoudienne a eu lieu alors que le géant britannique de l’armement BAE Systems tentait de s’entendre sur un prix pour vendre plus d’avions de chasse Typhoon au Royaume, à un moment où le Serious Fraud Office britannique enquêtait sur des allégations de corruption sur un SANG communications. contrat avec un autre marchand d’armes britannique.

    Pour conclure leur tournée de mars 2013 au Moyen-Orient, le couple a atterri à Oman, où ils ont été accueillis par le vice-Premier ministre non élu du pays, Sayyid Fahad bin Mahmood Al Said, avant de rejoindre le sultan Qaboos pour un dîner dans son palais Bait al Baraka à Seeb.

    Selon Clarence House , le voyage a été conçu pour « promouvoir les intérêts diplomatiques et commerciaux de la Grande-Bretagne » à Oman, qui à l’époque concernait principalement un accord de 2,5 milliards de livres sterling pour acheter 12 Typhoon et huit jets Hawk à BAE Systems.

    Le militant omanais Khalfan al-Badwawi a tenté d’organiser une manifestation contre la dernière visite du prince Charles. Cependant, des forces spéciales omanaises masquées ont foncé sur sa voiture lors d’une manœuvre à grande vitesse et l’ont placé à l’isolement pendant cinq jours à la mi-mars 2013.

    Les forces de sécurité intérieure d’Oman l’ont soumis à des techniques de torture psychologique et il n’a été libéré qu’une fois que le prince Charles a quitté le pays.

    En mai 2013, le prince Charles a accueilli le président non élu des Émirats arabes unis, Sheikh Khalifa, à Clarence House après sa visite à Downing Street. La visite d’État aux Émirats arabes unis est intervenue à un moment où BAE Systems voulait vendre au régime 60 jets Typhoon pour environ 3 milliards de livres sterling, lors d’une répression accrue aux Émirats.

    De mars à juillet 2013, les Émirats arabes unis ont organisé un procès collectif contre 94 militants accusés de liens avec al-Islah, une émanation du parti des Frères musulmans alors au pouvoir en Égypte, qui prônait une réforme politique aux Émirats. L’affaire a finalement vu 69 des hommes condamnés pour avoir tenté de renverser le gouvernement, avec des peines allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.

    Fin 2013, Charles a rencontré le prince héritier de Bahreïn Salman et le roi Abdallah de Jordanie, cette fois à Clarence House. Depuis la visite de Charles en Jordanie au début de 2013, les autorités ont intensifié les attaques contre la liberté de la presse en bloquant plus de 260 sites d’information.

    En septembre 2013, en signe de solidarité entre les monarchies du Moyen-Orient, la police jordanienne a arrêté l’éditeur et rédacteur en chef du site Jafra News pour avoir publié une vidéo critiquant la famille royale du Qatar.

    2014 : Danse saoudienne de l’épée

    L’année suivante a fourni une autre occasion au prince Charles d’exercer son rôle de vendeur de facto pour BAE Systems, cette fois en Arabie saoudite et au Qatar. Le 17 février, Charles a volé de la RAF Brize Norton à Riyad, lors de ce qui aurait été son 10e voyage dans le royaume de son vivant.

    La situation des droits humains s’était détériorée depuis sa dernière visite en 2013, l’inquiétude internationale se concentrant sur la condamnation du blogueur libéral Raif Badawi à six ans de prison et 600 coups de fouet pour « insulte à l’islam » (plus tard portée à 10 ans et 1 000 coups de fouet).

    L’équipe de Charles a rencontré le prince saoudien Miteb bin Abdullah Al Saud, commandant de la célèbre garde nationale, et il a ensuite rencontré sept autres princes, dont Muqrin bin Abdulaziz, qui a dirigé les services de renseignement saoudiens pendant le printemps arabe jusqu’en 2012.

    Charles a également rencontré Abdulaziz bin Abdullah, le vice-ministre des Affaires étrangères qui aurait aidé à mettre en place un « centre névralgique » en Turquie pour tenter de renverser le dirigeant syrien Bashar Al Assad, avec le soutien du Qatar. Il apparaîtrait bientôt que l’aide saoudienne aux rebelles syriens était dirigée vers des groupes fondamentalistes tels que Jabhat al- Nosra, une filiale d’Al-Qaïda.

    On ne sait pas ce qui s’est dit lors de ces réunions, car le prince Charles est exempté des lois britanniques sur la liberté d’information. Cependant, le lendemain, BAE Systems a annoncé qu’il avait finalisé une vente d’armes de plusieurs milliards de livres à l’Arabie saoudite, pour la fourniture d’avions de chasse Typhoon.

    Après des années de retard, les Saoudiens ont peut-être été persuadés de signer après que Charles les ait rejoints dans une danse traditionnelle de l’épée , ornée d’une robe arabe. L’incident a suscité de vives critiques de la part des militants, étant donné que l’Arabie saoudite avait exécuté au moins 79 personnes l’année précédente, souvent par décapitation.

    En route pour Doha, Charles a rencontré le ministre des Affaires étrangères du Qatar avant de lancer des appels téléphoniques aux Émirats arabes unis et à Bahreïn pour conclure sa tournée dans le Golfe. Les coûts combinés de cette tournée en quatre étapes, y compris le voyage de reconnaissance, s’élevaient à près d’un quart de million de livres.

    Bien que Charles n’ait eu aucun problème à entrer aux Émirats arabes unis, où il a rencontré le prince héritier d’Abou Dhabi, un mois plus tôt, les Émirats avaient refusé l’entrée à un membre de Human Rights Watch et mis deux autres membres du personnel sur une liste noire de voyage comme « dangereux pour la sécurité publique ».

    2015 : Affaire en berne

    Tout au long de 2015, alors que la situation des droits de l’homme au Moyen-Orient se détériorait, Charles a continué à courtiser la famille royale arabe.

    En janvier, lui et David Cameron se sont précipités à Riyad, dépensant 101 792 £ sur un vol spécialement affrété, pour présenter leurs condoléances à la famille dirigeante saoudienne pour la mort du roi Abdallah, tandis que des drapeaux flottaient en berne sur les bâtiments du gouvernement britannique.

    De tels actes symboliques ont suscité des critiques de la part de certains au Royaume-Uni, d’autant plus que le blogueur Raif Badawi avait récemment reçu les 50 premiers de ses coups de fouet.

    La tournée suivante de Charles dans cinq monarchies du Moyen-Orient a commencé le 7 février, lorsqu’il a pris un vol spécialement affrété de la RAF Brize Norton avec son aide militaire, le lieutenant-colonel Bevan et le diplomate vétéran Jamie Bowden , qui était ambassadeur du Royaume-Uni à Oman et à Bahreïn pendant le printemps arabe.

    Après deux nuits en Jordanie, Charles s’est envolé pour le Koweït , puis à Riyad pour des réunions avec cinq membres supérieurs de la famille royale saoudienne. Bien que Charles ait souligné les droits de l’homme et la préoccupation pour l’héritage islamique lors de sa visite, le mois suivant, l’Arabie saoudite a déclenché l’opération Decisive Storm, une attaque aérienne dévastatrice contre son voisin le plus pauvre, le Yémen.

    Cela entraînerait ce qu’un expert de l’ONU a appelé « la destruction impitoyable de l’une des plus anciennes villes du monde », alors que la capitale historique du Yémen, Sana’a, a été bombardée. De nombreuses bombes de la guerre seraient larguées par des jets fabriqués par BAE Systems, que Charles avait aidé à vendre à l’Arabie saoudite.

    Charles a terminé sa tournée dans le Golfe par une excursion d’une journée au Qatar et aux Émirats arabes unis, qui rejoindrait bientôt les frappes aériennes dirigées par l’Arabie saoudite. Il y rencontre l’émir du Qatar et le prince héritier d’Abu Dhabi. Quelques semaines plus tôt, le 25 novembre 2014, les Émirats avaient condamné un militant, Oussama al-Najjar, à trois ans de prison pour des accusations telles que « atteinte à la réputation des institutions des Émirats arabes unis ».

    Charles est retourné au Royaume-Uni le 12 février 2015, mais moins de deux semaines plus tard, il a eu une autre rencontre avec la famille royale saoudienne, cette fois à Londres où il a dîné avec le vice-prince héritier à Clarence House. Cette vague d’activités signifie que Charles a enregistré 19 réunions avec des membres de la famille royale arabe au cours des deux premiers mois de 2015.

    La prochaine et dernière rencontre pour 2015 a eu lieu en novembre en marge des pourparlers sur le climat de l’ONU à Paris, où il a rencontré le prince héritier Salman de Bahreïn. Lorsque le militant des droits humains le plus en vue du pays, Nabeel Rajab, s’est adressé à Twitter pour dénoncer le rôle de Bahreïn dans la guerre au Yémen, il a été arrêté.

    Cela faisait partie d’une importante répression des libertés civiles à Bahreïn cette année-là, qui comprenait la condamnation du secrétaire général du plus grand parti d’opposition du pays à quatre ans de prison. Le nombre d’arrestations depuis le printemps arabe et la torture continue des détenus ont conduit à un soulèvement dans la prison de Jau, où étaient détenus des détenus politiques.

    Leur protestation a été réprimée avec des gaz lacrymogènes et des tirs d’oiseaux, suivis de tortures et d’humiliations supplémentaires, notamment en obligeant les détenus à se déshabiller et à crier des chants en faveur du roi de Bahreïn.

    2016 : Récolter la tempête

    En 2016, les mouvements d’opposition dans de nombreuses monarchies du Golfe étaient en ruine. Cinq ans de contre-révolution systématique depuis le printemps arabe avaient vu une génération d’intellectuels et de militants retirés de la rue ou des réseaux sociaux, mis en prison, torturés ou simplement tués.

    Mais le prochain roi de Grande-Bretagne s’est livré à 24 autres réunions avec des membres de la famille royale arabe en 2016, commençant par un événement à la société anglo-omanaise à Londres le 27 janvier, en présence de Sayyid Shihab bin Tariq Al Said , le troisième d’Oman sur le trône.

    À ce moment-là, le personnel de Charles comprenait le major Matt Wright, qui était son écuyer adjoint. Wright continuerait à être un commandant dans l’équipe de 90 hommes des forces britanniques prêtées au sultan d’Oman.

    Le prince Charles « a exprimé sa joie » d’être invité à l’événement de la société anglo-omanaise et a qualifié le sultan autocratique d’Oman de « voyant ». Plus tard dans la journée, Charles aurait reçu Sayyid Haitham, le ministre de la culture d’Oman qui allait bientôt devenir sultan.

    Trois semaines plus tôt, un juge britannique avait accordé l’asile au dissident omanais Khalfan al-Badwawi, estimant qu’« il courrait un risque réel s’il retournait à Oman en raison de ses opinions politiques ». Le juge a accepté le témoignage d’un expert selon lequel al-Badwawi était « l’un des défenseurs les plus virulents et publics des réformes démocratiques à Oman ».

    Quelques jours après l’événement de la société anglo-omanaise, Charles a été visité à Clarence House par l’émir du Koweït et le roi de Jordanie. Entre leurs visites, il a eu le temps de visiter le siège du MI6 dans le centre de Londres, dans son rôle de patron des agences de renseignement britanniques.

    La planification du prochain voyage de Charles dans le Golfe a commencé en septembre 2016, lorsque les archives du palais montrent que le personnel du prince a dépensé près de 20 000 £ pour se rendre à Bahreïn et à Oman lors d’une « tournée de reconnaissance ». Le 4 novembre 2016, Charles et Camilla se sont envolés pour la région sur un vol spécialement affrété depuis la RAF Brize Norton, ce qui a coûté au trésor public 72 756 £ supplémentaires.

    À leur arrivée dans la capitale d’Oman, Mascate, ils ont été accueillis par Sayyid Haitham et ont dîné avec le sultan Qaboos. Fidèle à lui-même, Charles a participé à une danse traditionnelle de l’épée , comme il l’avait fait en Arabie Saoudite.

    Une déclaration publiée par Clarence House a mentionné les objectifs politiques du voyage, qui incluaient la promotion « du partenariat du Royaume-Uni dans la région dans des domaines clés tels que… la coopération militaire ». Vers la fin de leur voyage, Charles rencontra les troupes britanniques prêtées au sultan, qui étaient au nombre d’environ 195 , dont des officiers supérieurs.

    Cette visite est intervenue après des mois d’attaques contre la liberté d’expression à Oman. Le 8 février 2016, un ancien diplomate omanais, Hassan al-Basham, avait été condamné à trois ans de prison pour avoir notamment insulté le sultan sur les réseaux sociaux – il mourrait plus tard en prison.

    Au cours de l’été 2016, trois cadres supérieurs du seul journal indépendant du pays, Azamn , avaient été arrêtés et, en août, le journal avait reçu l’ordre de fermer par le Service de la sécurité intérieure.

    Immédiatement après avoir visité Oman, le duc et la duchesse de Cornouailles sont arrivés aux Émirats arabes unis, le 6 novembre 2016. Au cours de leur visite, ils ont rencontré des personnalités des familles dirigeantes, dont le prince héritier d’Abu Dhabi et le Premier ministre des Émirats arabes unis, Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, ainsi que son épouse, la princesse jordanienne Haya.

    D’autres réunions ont inclus le commandant suprême adjoint de l’armée des Émirats arabes unis, un point omis du communiqué de presse du palais . Les rencontres avec l’armée des Émirats arabes unis à cette époque étaient particulièrement sensibles compte tenu de son rôle offensif au Yémen, où elle utilisait des mercenaires pour mener la guerre terrestre et détenait des prisonniers dans des sites noirs où la torture était monnaie courante.

    Human Rights Watch a fait part de ses inquiétudes concernant le voyage de Charles aux Émirats arabes unis, soulignant que 43 citoyens britanniques s’étaient plaints de torture ou de mauvais traitements pendant leur détention au cours des cinq années précédentes. Un homme, Lee Bradley Brown, était mort à l’isolement dans une cellule de la police de Dubaï, après que des policiers l’auraient battu.

    La dernière étape de la tournée de Charles et Camilla dans le golfe s’est avérée la plus controversée, lorsque le couple s’est arrêté à Bahreïn le 8 novembre 2016. Cela s’est produit quelques semaines seulement après que des exilés bahreïnis à Londres ont manifesté près de la limousine du roi Hamad alors qu’il se garait dans Downing Street.

    En représailles à cette manifestation, les autorités bahreïnites ont pris pour cible la famille d’un réfugié, Sayed Alwadaei , détenant et interrogeant violemment sa femme Duaa alors qu’elle tentait de quitter Bahreïn pour Londres avec leur fils de 19 mois. C’était un signal qu’une manifestation légale en Grande-Bretagne entraînerait des représailles à Bahreïn.

    Après avoir retrouvé sa femme et son fils à Londres, Alwadaei a déclaré à l’ Independent : « La visite du prince Charles donne le feu vert aux autorités de Bahreïn pour continuer leur oppression et l’utilise pour blanchir les violations des droits de l’homme. »

    Charles et Camilla ont poursuivi leur voyage à Bahreïn, où ils ont été accueillis à leur arrivée par le prince héritier, avant de dîner avec le roi Hamad et sa femme Sabika au palais Al Roudha.

    Presque immédiatement après le voyage, les autorités bahreïnites ont arrêté un politicien de l’opposition, Ebrahim Sharif, qui avait parlé à une agence de presse américaine de la visite royale. Sharif avait déclaré à l’Associated Press que la visite de Charles à Bahreïn pourrait « blanchir » la répression du régime contre la dissidence.

    Les procureurs l’ont inculpé d’« incitation ouverte à la haine du système politique de Bahreïn », même si, en raison d’un tollé international, les charges ont été abandonnées dans les quinze jours.

    2017 : Typhons, chevaux et peloton d’exécution

    Après une intense série de réunions avec des membres de la famille royale arabe en 2016, pendant le reste de la décennie, Charles s’est limité à seulement huit autres réunions avec des monarchies du Golfe, alors que les jeunes membres de la famille royale assumaient davantage d’engagements.

    En mars 2017, Charles a reçu le Premier ministre non élu du Qatar, Sheikh Abdullah , membre de la famille royale et ancien ministre de l’Intérieur. Cheikh Abdallah a également rencontré la Première ministre Theresa May à Downing Street où les deux hommes « ont convenu de l’importance de notre coopération en matière de sécurité et se sont engagés à renforcer notre collaboration en matière de cybersécurité et de défense ».

    Le Qatar était alors membre de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite qui bombardait le Yémen, une campagne militaire qui créait la pire crise humanitaire au monde. Plus tard en 2017, le Qatar a accepté d’acheter 24 jets Typhoon à BAE Systems pour 5 milliards de livres sterling.

    Après la visite qatarie, Charles a de nouveau rencontré le prince héritier de Bahreïn Salman à la mi-mai 2017 à Clarence House. Cela s’est produit quelques jours après que le père de Salman, le roi Hamad, ait vu la mère de Charles et son jeune frère Andrew au Royal Windsor Horse Show.

    Des exilés bahreïnis ont protesté lors de l’événement, ce qui a entraîné l’ arrestation de membres de leur famille chez eux – la sixième fois depuis le printemps arabe que des militants du Golfe ont été punis spécifiquement pour avoir dénoncé les visites royales au Royaume-Uni ou en provenance du Royaume-Uni.

    Les arrestations faisaient partie d’un schéma de répression croissante à Bahreïn qui a vu trois prisonniers politiques exécutés par un peloton d’exécution une nuit de janvier 2017. C’était la première application de la peine de mort à Bahreïn depuis 2010, et les hommes auraient été torturés pour faire de faux aveux. .

    UN special rapporteur, Dr Agnes Callamard, described them as “extrajudicial killings”.

    Quelques jours après que Charles ait rencontré le prince héritier le 16 mai 2017, Bahreïn a interdit le principal parti d’opposition laïque, la National Democratic Action Society, et a fermé le seul journal indépendant du pays, Al Wasat .

    2018 : Dîner avec les bourreaux

    L’année suivante, en mars 2018, Charles et son fils William ont organisé un dîner à Clarence House pour le nouveau prince héritier d’Arabie saoudite, le jeune Mohammed Bin Salman (MBS). Cela faisait partie d’une importante opération de relations publiques du ministère des Affaires étrangères visant à présenter MBS comme un réformateur, dans le but d’améliorer la réputation de Riyad après des controverses très médiatisées.

    L’ambassadeur de Grande-Bretagne en Arabie saoudite, Simon Collis, a affirmé que la vitesse du changement en Arabie saoudite était « en fait assez époustouflante », dans une vidéo spécialement filmée pour promouvoir la visite de MBS. Boris Johnson, alors ministre des Affaires étrangères, a écrit une tribune jaillissante dans le Times , intitulée « Le réformateur saoudien Mohammed ben Salmane mérite notre soutien ».

    Quelques jours après la visite, il est apparu que BAE était sur le point de conclure un accord d’armes de plusieurs milliards de livres avec l’Arabie saoudite pour vendre 48 autres typhons, à ajouter à la flotte existante de typhons de Riyad qui bombardait le Yémen.

    Bien que les efforts de Whitehall et de la Maison de Windsor pour encourager MBS aient pu persuader certaines personnes, l’illusion a été brisée en octobre 2018, lorsque les autorités saoudiennes ont assassiné et démembré le journaliste du Washington Post Jamal Khashoggi dans leur consulat en Turquie.

    2019 et 2020 : des funérailles mais pas des adieux

    Charles n’a réussi qu’une seule rencontre avec une monarchie du Golfe l’année suivante, peut-être dissuadé par le meurtre de Khashoggi. Il a rencontré le ministre de la Défense et vice-Premier ministre du Koweït, Sheikh Nasser , à Dumfries House, l’un des domaines écossais de Charles, en mai 2019.

    Puis, en janvier 2020, la politique étrangère britannique dans le Golfe a subi une perte majeure avec la mort du sultan Qaboos d’Oman, le plus ancien dirigeant du Moyen-Orient, au pouvoir depuis 50 ans.

    Charles s’est immédiatement envolé pour Mascate pour présenter ses condoléances et inaugurer le successeur non élu du sultan, Haitham, l’ancien ministre de la Culture. Le vol spécialement affrété de Charles d’ Aberdeen à Mascate a coûté au public 210 345 £ pour le voyage d’une nuit.

    Le Premier ministre Boris Johnson s’est également envolé avec dix fonctionnaires pour lui rendre hommage, ce qui a coûté 143 276 £ supplémentaires . Pendant ce temps, le secrétaire à la Défense Ben Wallace a pris un vol régulier qui ne coûtait que 4 697 £.

    La position de Haitham en tant qu’héritier du trône n’a été révélée publiquement qu’à la mort de Qaboos, bien que Charles l’ait déjà rencontré à plusieurs reprises. Ces rencontres antérieures suggèrent que Clarence House était peut-être au courant de la succession secrète d’Oman.

    Qaboos n’avait rien fait dans ses dernières années pour préparer une transition vers la démocratie. Il s’était concentré sur l’extinction du dernier site de résistance d’Oman, réprimant le mouvement pro-autonomie à Musandam, la péninsule située à l’extrême nord d’Oman.

    Six hommes de Musandam avaient été condamnés à la réclusion à perpétuité à Oman en 2016 pour ce qu’Amnesty International a qualifié de « vagues motifs de sécurité nationale ». Le groupe de défense des droits de l’homme pense que les hommes étaient engagés dans « un activisme pacifique et des campagnes pour les droits des habitants de Musandam », qui souffraient de démolitions de maisons.

    La pandémie de coronavirus empêcherait de nombreux voyages internationaux pour le reste de 2020, mais Charles a réussi à organiser une autre réunion avec la monarchie de Bahreïn début mars, lorsque le fils du roi et conseiller à la sécurité nationale, le général de division Nasser, a visité Clarence House.

    Nasser est accusé d’avoir participé à la torture d’activistes pendant le printemps arabe. Selon l’agence de presse publique de Bahreïn, lors de leur rencontre, Nasser « a loué [le] partenariat stratégique liant le Royaume de Bahreïn et le Royaume-Uni ami », et Charles a souhaité « au Royaume de Bahreïn davantage de progrès et de prospérité ».

    Puis en octobre 2020, Charles s’est envolé pour le Koweït pour les funérailles de l’émir. Le coût du voyage n’a pas encore été publié par Buckingham Palace, qui a mis son drapeau de l’Union en berne pour commémorer le décès de l’émir.

    Des photos du voyage montrent que le prince Charles était accompagné du général Sir John Lorimer, officier supérieur sortant de l’armée britannique au Moyen-Orient, qui entretenait des relations militaires étroites avec les alliés autocratiques du Royaume-Uni dans le Golfe.

    La rencontre la plus récente entre la Maison de Windsor et la royauté arabe a eu lieu en décembre 2020 lorsque le prince héritier d’Abu Dhabi , Mohammed bin Zayed, a rendu visite à Charles et Boris Johnson à Londres.

    Les réunions ont eu lieu malgré les critiques croissantes des experts de l’ONU sur la conduite des forces émiraties combattant au Yémen, commentant : « Les civils au Yémen ne meurent pas de faim ; ils sont affamés par les parties au conflit.

    Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré à Declassified : « Des visites royales officielles sont effectuées par des membres de la famille royale à la demande du gouvernement pour soutenir les intérêts britanniques dans le monde ». Un porte-parole de Clarence House a déclaré à Declassified : « Toutes les visites à l’étranger du prince de Galles sont effectuées à la demande de HMG et sont organisées par le Comité des visites royales. Les destinations sont publiées à l’avance et les médias internationaux sont invités à assister aux visites afin de couvrir les engagements en détail.


    Il a ajouté : « Toutes les décisions relatives au voyage sont prises en tenant compte du temps disponible, des coûts et de la sécurité du groupe de voyage. Les coûts sont publiés chaque année dans le cadre de l’examen annuel des subventions souveraines.

    Declassified UK, 24 FÉVRIER 2021

    #Royaume_Uni #CharlesIII #Maroc #Arabie_Saoudite

  • Quand le roi du Maroc fâche la Reine Elizabeth II

    Quand le roi du Maroc fâche la Reine Elizabeth II

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    En 1980, la reine d’Angleterre, Elizabeth II, visite le royaume du Maroc lors d’un voyage qui sera plus tard appelé « le tour de l’enfer ». Reçue par le Roi Hassan II, la Reine accompagnée de son époux le Prince Philippe et de son état-major a séjourné dans le royaume du 27 au 30 octobre et s’est rendue à Rabat, Marrakech et Casablanca. Cependant, son voyage de quatre jours n’a rien à voir avec ce à quoi elle s’attendait.

    Des récits ont émergé insistant sur le fait que la reine était irritée par la façon dont le roi Hassan II la traitait, elle et son personnel. Des années plus tard, Robert Hardman, un observateur de la scène royale britannique moderne a révélé dans son film de renommée internationale «Our Queen» (ITV 2013), les détails de ce voyage notoire. Dans un article publié par le Daily Mail, «l’histoire vraie de ce qui s’est passé lorsque la reine a effectué une visite d’État au Maroc en 1980» a été dévoilée. Voici le texte intégral du récit :

    « C’était une visite d’État unique en ce sens que rien de ce qui avait été prévu auparavant ne s’est réellement déroulé comme prévu », a déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères lors de ce voyage. « Et si cela a eu lieu au moment où il a été organisé, cela a eu lieu dans un endroit différent, probablement à plusieurs centaines de kilomètres. »

    Après avoir survécu à un certain nombre de tentatives d’assassinat, dont un massacre lors de sa propre fête d’anniversaire, le roi Hassan II du Maroc – « une figure ressemblant à un chat » qui « pourrait se jeter sur vous à tout moment », selon un diplomate – était délibérément erratique dans ses mouvements. Les déjeuners étaient déplacés d’un palais à l’autre à tout moment ou tout simplement annulés.

    À une heure, le roi a disparu pour donner des ordres à ses chefs, laissant la reine assise au soleil pendant la majeure partie de l’après-midi jusqu’à ce qu’il réapparaisse, suivi de nourriture, vers 17 heures. Plus tard, lorsque la reine est arrivée en tenue de cérémonie pour un banquet d’État, elle a découvert que son palais était fermé.

    Tous ces affronts ont été endurés avec une sérénité joyeuse. Ce qu’elle ne tolérerait pas, cependant, c’était que le roi maltraite son personnel.

    À un moment donné au cours d’un autre repas tardif, il a pointé du doigt Robert Fellowes, alors son secrétaire privé adjoint, et a déclaré: « C’est la personne qui est responsable de cette terrible confusion. »

    La reine a riposté: « Je vous remercierai de ne pas parler de mon personnel comme ça. »

    Il y a eu une autre crise plus tard le même jour lorsque la reine devait emmener le roi voir un centre Leonard Cheshire financé par les Britanniques pour les handicapés. « Il pensait que ce genre de choses était en dessous de sa dignité », explique un membre de l’entourage.

    « Alors il a dit à la reine qu’il était trop tard pour se rendre au domicile de Leonard Cheshire et qu’il la ramènerait au palais. »

    La reine n’avait rien de tout cela. «Eh bien, vous pouvez arrêter la voiture dans ce cas», lui a-t-elle dit. « Et j’irai. » Ce qu’elle a dûment fait.

    La comédie de mœurs a atteint son apogée la dernière nuit alors que la reine se préparait à organiser son banquet d’adieu pour le roi à bord du Britannia.

    « Le ministre de la Cour s’est présenté et a déclaré que le roi serait reconnaissant si le banquet pouvait être reporté de quelques heures », a déclaré l’ancien ministre des Affaires étrangères, Lord [Douglas] Hurd, qui accompagnait la reine lors de cette visite.

    « La vraie raison était qu’il se promenait d’un palais à l’autre pour des raisons de sécurité. »

    À ce stade, la reine aurait pu partir sur-le-champ. Au lieu de cela, elle a calmement expliqué que l’événement ne pouvait pas être reporté. « Je comprendrai parfaitement si Sa Majesté est en retard », a-t-elle ajouté.

    En l’occurrence, il n’avait que 54 minutes de retard, amenant avec lui divers parents qui n’avaient pas été invités. «Nous avons donc dû ajouter beaucoup de couteaux et de fourchettes supplémentaires», explique Lord Hurd. Le roi avait également apporté des glacières remplies de nourriture car il était terrifié à l’idée que quelqu’un puisse essayer de l’empoisonner.

    Pour couronner le tout, il bouillonnait car les décorations britanniques honorifiques accordées à certains membres de sa famille – toutes convenues longtemps à l’avance – n’incluaient pas la chevalerie.

    La reine, quant à elle, commençait à s’attacher au vieil ogre. Un membre de la maison royale se souvient : « Elle avait apporté des jouets pour les enfants du roi. Alors elle lui dit : « Maintenant, Hassan, as-tu déjà donné ces jouets à tes enfants ?

    «Et il a dit:« Non, je n’ai pas eu le temps.

    « Ah Hassan ! » cria-t-elle de désespoir. « Vous êtes désespérant ! »

    «Et c’était très touchant. Il l’a pris sur le menton. Au cours du dîner, le roi a fait de son mieux pour charmer la reine – tout en sifflant à Hurd que l’ambassadeur britannique devrait être limogé pour les chevaliers manquants.

    «Alors, j’ai consulté le prince Philip, qui a éclaté de rire et m’a dit: « Vous ne faites absolument rien et attendez jusqu’à demain », dit Lord Hurd.

    Effectivement, la tempête a soufflé. « Le lendemain, tout était sourire », déclare Lord Hurd. « Nous avons pris congé, et il y avait des cadeaux de tapis et ainsi de suite. »

    La reine a envoyé une lettre de remerciement immédiate au roi Hassan, louant son « hospitalité extrêmement chaleureuse et généreuse » et ajoutant: « Nous avons été particulièrement touchés par la manière dont Votre Majesté s’est intéressée si personnellement à notre programme ».

    Ainsi, un désastre diplomatique a été évité à un moment où la dernière chose que la Grande-Bretagne voulait était une brouille très médiatisée avec l’une des nations les plus pro-occidentales du monde arabe.

    De plus, la visite a fourni à la famille royale suffisamment d’anecdotes pour quelques années.

    « Vous savez, je pense qu’elle a plutôt apprécié ça », déclare l’un des membres de l’équipe de la reine.

    L’incident a été largement couvert par la presse britannique :

    Mirror Diary : Quelle insulte ! La reine se fait « snober » par le roi arabe

    De Edward Vale à Rabat, Maroc

    La reine a reçu hier une insulte étonnante du roi Hassan du Maroc.

    Les ennuis ont commencé après son arrivée en visite d’État. Le roi de 51 ans a soudainement voulu annuler plusieurs événements du programme officiel.

    Cela a conduit à une dispute majeure dans les coulisses entre les principaux assistants des deux monarques.

    On a dit en privé que la reine elle-même était « absolument livide » et le prince Philip a clairement indiqué qu’il n’en était pas content.

    Un responsable britannique a qualifié la scène de « chaos ».

    La visite de trois jours a commencé assez bien avec une procession colorée dans la capitale marocaine de Rabat après l’arrivée du couple royal d’Algérie.

    Puis le roi Hassan a soudainement fait savoir à la reine qu’il voulait annuler le déjeuner « Bienvenue au Maroc ».

    Il a suivi cela en suggérant qu’un autre événement devrait être abandonné et qu’ils devraient plutôt « organiser une soirée ».

    Tard dans l’après-midi, l’impétueux roi n’avait toujours pas décidé si un banquet de la reine et du prince Philip devait avoir lieu.

    Le Marocain a estimé que les souhaits du roi devaient être suivis.

    Buckingham Palace a insisté sur le fait que les arrangements devaient rester inchangés.

    Finalement, le roi a cédé.

    Il y avait des spéculations selon lesquelles la reine pourrait annuler la visite et rentrer chez elle. Mais des sources du palais ont déclaré que cela était peu probable.

    Belfast telegraph : Royal

    Presque tout le monde a l’expérience de la frustration de se faire attendre et de se lancer dans des voyages ou des programmes qui ne se déroulent pas exactement comme prévu.

    Cela est susceptible de se produire lors de voyages à l’étranger, et les différences de cultures ont tendance à mettre à l’épreuve la patience même des voyageurs les plus expérimentés.

    La reine elle-même ne fait pas exception, et malgré les sons massants des aides royaux, il semble que la visite au Maroc ne se soit pas déroulée sans accrocs et retards. Ce que l’on peut dire, c’est que la reine, malgré ses sentiments personnels, s’est comportée comme toujours avec dignité et calme. Ceux qui admiraient son excellence dans les apparitions publiques ne devraient pas non plus sous-estimer sa patience et son dévouement.

    #Maroc #Royaume_Uni #HassanII #ElizabethII

  • Charles III, le controversé nouveau monarque britannique

    Charles III, le controversé nouveau monarque britannique

    Royaume Uni, Grande-Bretagne, Charles III. Elizabeth II, prince Charles, Diana, Lady Di,

    De Michael Holden

    LONDRES, 8 septembre (Reuters) – Avec le décès jeudi de sa mère, la reine Elizabeth, le prince Charles est enfin devenu roi du Royaume-Uni et de 14 autres royaumes, mettant fin à une attente de plus de 70 ans – la plus longue histoire d’un héritier britannique.

    Le rôle sera de taille. Sa défunte mère était extrêmement populaire et respectée, mais elle laisse une famille royale qui a vu sa réputation ternie et ses relations tendues, notamment en raison d’allégations persistantes de racisme contre les responsables du palais de Buckingham.

    Charles affronte ces défis à l’âge de 73 ans, le plus vieux monarque à prendre le trône dans une lignée qui remonte à 1000 ans, avec sa deuxième épouse Camilla, qui divise toujours l’opinion publique, à ses côtés.

    Pour les détracteurs, le nouveau roi est faible, vaniteux, interférant et mal équipé pour le rôle de souverain.

    Il a été ridiculisé pour avoir parlé aux plantes et être obsédé par l’architecture et l’environnement, et sera longtemps associé à son premier mariage raté avec feu la princesse Diana.

    Les partisans disent que c’est une déformation du bon travail qu’il fait, qu’il est tout simplement incompris et que dans des domaines tels que le changement climatique, il a été en avance sur son temps.

    Ils soutiennent qu’il est attentionné et préoccupé par ses compatriotes britanniques de toutes les communautés et de tous les horizons. Son organisme de bienfaisance Prince’s Trust a aidé plus d’un million de jeunes chômeurs et défavorisés depuis son lancement il y a près de 50 ans.

    « Le problème, c’est que vous êtes dans une situation sans issue. Si vous ne faites absolument rien du tout … ils vont s’en plaindre », a déclaré Charles dans un documentaire télévisé. « Si vous essayez de rester coincé, faites quelque chose pour aider, ils se plaignent aussi. »

    Tout au long de sa vie, Charles a été pris entre une monarchie en voie de modernisation, essayant de trouver sa place dans une société en mutation rapide et plus égalitaire, tout en maintenant des traditions qui donnent son allure à l’institution.

    Cette tension peut être vue à travers la vie de ses propres fils.

    L’aîné, William, 40 ans, aujourd’hui héritier lui-même, mène une vie de devoir traditionnel, de travail caritatif et d’apparat militaire.

    Le fils cadet Harry, 37 ans, réside à l’extérieur de Los Angeles avec son épouse, l’ex-actrice américaine Meghan, et sa famille, se forgeant une nouvelle carrière plus proche d’Hollywood que de Buckingham Palace.

    Les frères, autrefois très proches, se parlent désormais à peine.

    ÉDUCATION
    Préparé dès sa naissance pour devenir roi un jour, Charles Philip Arthur George est né au palais de Buckingham le 14 novembre 1948, la 12e année du règne de son grand-père, le roi George VI.

    À seulement 3 ans lorsqu’il est devenu héritier après que sa mère soit devenue reine en 1952, l’éducation de Charles a toujours été différente de celle des futurs monarques précédents.

    Contrairement à ses prédécesseurs formés par des tuteurs privés, Charles est allé à l’école Hill House dans l’ouest de Londres avant de devenir pensionnaire à la Cheam School dans le Berkshire, fréquentée par son père le prince Philip et où il a ensuite été préfet en chef.

    Il a ensuite été envoyé à Gordonstoun, un pensionnat difficile en Écosse où Philip avait également étudié. Il a décrit son séjour là-bas comme un enfer : il était seul et victime d’intimidation. « Une peine de prison », aurait-il dit. « Colditz avec des kilts. »

    Rompant à nouveau avec la tradition, il est allé au Trinity College de Cambridge pour étudier l’archéologie et l’anthropologie physique et sociale, mais s’est ensuite tourné vers l’histoire.

    Au cours de ses études, il a été officiellement couronné prince de Galles, le titre traditionnellement détenu par l’héritier du trône, lors d’une grande cérémonie en 1969, après avoir passé neuf semaines dans une université galloise où il a déclaré avoir fait face à des protestations presque quotidiennes de nationalistes.

    L’année suivante, il devient le premier héritier britannique à recevoir un diplôme.

    Comme de nombreux membres de la famille royale avant lui, il a rejoint les forces armées, d’abord avec la Royal Air Force en 1971, puis avec la Marine, gravissant les échelons pour commander le dragueur de mines HMS Bronington, avant de mettre fin au service actif en 1976.

    En tant que jeune prince, il a coupé une silhouette fringante et sportive qui aimait le ski, le surf et la plongée sous-marine. Il était un joueur de polo passionné et a également monté comme jockey dans un certain nombre de courses compétitives.

    En 1979, son grand-oncle Lord Mountbatten, qu’il a décrit comme « le grand-père que je n’ai jamais eu », a été tué dans un attentat à la bombe de l’Armée républicaine irlandaise (IRA), une perte qui l’a profondément affecté.

    « C’était comme si le fondement de tout ce qui nous était cher dans la vie avait été irrémédiablement déchiré », a-t-il déclaré plus tard.

    En quittant la marine en 1976, il a cherché un rôle dans la vie publique car il n’y avait pas de travail constitutionnel clair pour l’héritier, disant qu’il devait « réconcilier au fur et à mesure ».

    « C’est ce qui le rend si intéressant, stimulant et bien sûr compliqué », a-t-il déclaré à propos de son rôle dans un documentaire à l’occasion de son 70e anniversaire.

    DIANA
    Cependant, pour beaucoup en Grande-Bretagne et au-delà, Charles sera toujours associé à son mariage condamné avec Lady Diana Spencer et à sa liaison avec Camilla Parker Bowles, l’amour de sa vie.

    Quand lui et Diana se sont mariés en 1981 devant une audience télévisée mondiale de quelque 750 millions de personnes, son épouse semblait le choix parfait.

    Tout semblait aller bien au début, et les fils William et Harry sont nés respectivement en 1982 et 1984. Mais dans les coulisses, le mariage a eu des problèmes et Diana a blâmé Camilla pour sa rupture éventuelle en 1992, déclarant dans une interview télévisée : « nous étions trois dans ce mariage ».

    Charles a déclaré qu’il était resté fidèle « jusqu’à ce qu’il (le mariage) soit irrémédiablement rompu ». Le couple a divorcé en 1996.

    Lorsque Diana a été tuée dans un accident de voiture à Paris en 1997, il y a eu des effusions au vitriol dans la presse contre lui et Camilla, et sa popularité auprès du public a chuté.

    Dans les décennies qui ont suivi, sa réputation s’est améliorée, même s’il est resté moins populaire que sa mère. En 2005, il a finalement épousé Camilla, qui a émergé sous les projecteurs du public pour gagner une plus grande acceptation et des éloges pour son style facile à vivre.

    Le prince Charles de Grande-Bretagne rencontre des groupes communautaires locaux après avoir rencontré des bénévoles et des partisans de la banque alimentaire Caithness à la bibliothèque Carnegie à Wick, en Écosse, en Grande-Bretagne, le 29 juillet 2022. Andrew Milligan/Pool via REUTERS/File photo
    Cependant, l’ombre de Diana demeure et sa vie continue de passionner le public. Ces dernières années, elle a fait l’objet d’un grand film et d’une comédie musicale à Broadway, tandis que la relation du couple était au centre du drame à succès de Netflix « The Crown ».

    MÉPRIS DES MÉDIAS

    Alors que les tabloïds se penchent sur ses relations, il n’est pas surprenant que ses relations avec les médias aient souvent été difficiles et qu’il n’ait pas caché son mépris pour les paparazzi.

    « Je ne suis vraiment pas très doué pour être un singe performant. Je pense que je suis une personne assez privée. Je ne suis pas prêt à jouer quand ils veulent que je joue », a-t-il déclaré en 1994.

    Lors d’une séance photo lors de vacances au ski en 2005, on l’a entendu appeler les médias « des gens sanglants » et dire du correspondant royal de la BBC : « Je ne peux pas supporter cet homme. Il est tellement horrible. »

    Alors que les médias voulaient se concentrer sur sa vie privée, Charles voulait s’exprimer sur des questions sociales et spirituelles et n’a jamais hésité à exprimer son point de vue sur des sujets qui lui tenaient à cœur.

    Mais par des actions telles que la fondation de la marque Duchy Originals pour promouvoir l’alimentation biologique, et en disant qu’il parlait à ses plantes et serrait la main des arbres lorsqu’il les plantait, certains médias l’ont qualifié d’excentrique qui préférerait être un fermier plutôt qu’un prince.

    Il a également été critiqué pour ses opinions franches sur l’architecture, qualifiant une fois d’ »escarboucle » une extension moderniste prévue de la National Gallery de Londres et accusé de « charlatanisme » pour son plaidoyer en faveur des médecines alternatives.

    Le biographe Tom Bower a déclaré que le prince était attaché à des questions telles que l’environnement, mais qu’il était têtu et incapable d’accepter lui-même les critiques.

    « C’est une personne motivée, qui veut sans aucun doute faire le bien mais ne comprend pas que les conséquences de beaucoup de ses actions causent beaucoup de problèmes », a déclaré Bower.

    En privé, il est amusant avec un « sens de l’humour méchant », mais aussi colérique et exigeant, ont déclaré des assistants. Ils rejettent les accusations selon lesquelles il insiste sur le luxe, bien qu’ils disent qu’il croit qu’il doit faire un spectacle royal lorsque la situation l’exige.

    Certains de ses proches disent qu’il est gentil et travailleur, et ses amis et ses ennemis parlent de son dévouement au devoir, s’occupant de ses papiers jusqu’à minuit la plupart du temps.

    « L’homme ne s’arrête jamais. Je veux dire, quand nous étions enfants, il y avait des sacs et des sacs et des sacs de travail que le bureau venait de lui envoyer. Nous pouvions à peine nous rendre à son bureau pour lui dire bonne nuit. » William a déclaré dans un documentaire pour marquer le 70e anniversaire de son père.

    Malgré sa longue attente pour le trône, le travail n’est pas quelque chose auquel il pensait souvent, a déclaré sa femme Camilla.

    Lorsqu’on lui a demandé si être roi était quelque chose dont il parlait, elle a répondu: « Pas beaucoup, non. C’est juste quelque chose qui va arriver. »

    Ce sont des sentiments que Charles lui-même a exprimés.

    « Malheureusement, cela fait suite au décès de votre mère, de votre parent, ce qui n’est pas très gentil, c’est le moins qu’on puisse dire, alors il vaut mieux ne pas trop y penser », avait-il déclaré en 2010.

    Reuters

    #Royaume_Uni #ElizabetII #CharlesIII #Diana #Lady_Di

  • La reine Elizabeth de Grance-Bretagne n’est plus

    La reine Elizabeth de Grance-Bretagne n’est plus

    Royaume Uni, Grande-Bretagne, Elisabeth II, Angleterre,

    BALMORAL, Ecosse, 8 septembre (Reuters) – La reine Elizabeth, monarque au règne le plus long de Grande-Bretagne et figure de proue du pays depuis sept décennies, est décédée à l’âge de 96 ans, a annoncé jeudi le palais de Buckingham.

    « La reine est décédée paisiblement à Balmoral cet après-midi », a-t-il déclaré dans un communiqué.

    « Le roi et la reine consort resteront à Balmoral ce soir et reviendront à Londres demain. »

    Le fils aîné d’Elizabeth, Charles, 73 ans, devient automatiquement roi du Royaume-Uni et chef d’État de 14 autres royaumes, dont l’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande. Sa femme Camilla devient reine consort.

    Sa famille s’était précipitée pour être à ses côtés dans sa maison écossaise, le château de Balmoral, après que les médecins se soient inquiétés de sa santé. Elle souffrait de ce que Buckingham Palace a appelé des « problèmes de mobilité épisodiques » depuis la fin de l’année dernière, la forçant à se retirer de presque tous ses engagements publics.

    La reine Elizabeth II, qui était également le chef d’État le plus ancien et le plus ancien au monde au service, est montée sur le trône après la mort de son père, le roi George VI, le 6 février 1952, alors qu’elle n’avait que 25 ans.

    Elle est couronnée en juin de l’année suivante. Le premier couronnement télévisé était un avant-goût d’un nouveau monde dans lequel la vie des membres de la famille royale allait être de plus en plus scrutée par les médias.

    « Je me suis sincèrement engagée à votre service, comme tant d’entre vous se sont engagés envers le mien. Tout au long de ma vie et de tout mon cœur, je m’efforcerai d’être digne de votre confiance », a-t-elle déclaré dans un discours à ses sujets le jour de son couronnement.

    Elizabeth est devenue monarque à une époque où la Grande-Bretagne conservait encore une grande partie de son ancien empire. Elle sortait des ravages de la Seconde Guerre mondiale, avec le rationnement alimentaire toujours en vigueur et la classe et les privilèges toujours dominants dans la société.

    Winston Churchill était alors Premier ministre britannique, Josef Staline dirigeait l’Union soviétique et la guerre de Corée faisait rage.

    Au cours des décennies qui ont suivi, Elizabeth a été témoin de changements politiques massifs et de bouleversements sociaux au pays et à l’étranger. Les tribulations de sa propre famille, notamment le divorce de Charles et de sa défunte première épouse Diana, se sont déroulées sous les yeux du public.

    Tout en restant un symbole durable de stabilité et de continuité pour les Britanniques à une époque de déclin économique national relatif, Elizabeth a également tenté d’adapter l’ancienne institution de la monarchie aux exigences de l’ère moderne.

    « Elle a réussi à moderniser et à faire évoluer la monarchie comme aucune autre », a déclaré son petit-fils, le prince William, désormais héritier du trône, dans un documentaire de 2012.

    Reuters

    #Royaume_Uni #GB #ElizabethII

  • Le Maroc, la réponse à la résilience énergétique anglaise?

    Le Maroc, la réponse à la résilience énergétique anglaise?

    Maroc, Royaume Uni, XLinks, câble sous-marin, électricité, énergie verte, éoliennes,

    Xlinks veut alimenter sept millions de foyers britanniques avec de l’énergie verte en provenance d’Afrique

    Xlinks ne manque pas d’ambition. Fondée en 2019 par le PDG Simon Moorish pour connecter des sites d’énergies renouvelables idéaux à des sources de forte demande, le premier projet de la start-up consiste à générer 10,5 gigawatts (GW) d’énergie renouvelable au Maroc exclusivement pour le marché britannique. Le projet vise à fournir 26 térawattheures par an – assez pour plus de sept millions de foyers – d’ici 2030.

    Le projet a franchi plusieurs obstacles au développement, utilise une technologie éprouvée et est soutenu par le fournisseur britannique Octopus Energy. « Cela ne dépend pas d’une percée technique à l’horizon qui ne se produira peut-être jamais », déclare Richard Hardy, directeur de projet chez Xlinks.

    Le Maroc est un centre émergent d’énergies renouvelables, et le solaire, l’éolien et l’hydraulique produisent 35 % du mix énergétique du pays, avec des objectifs visant à le porter à 50 % d’ici 2030 et à 80 % d’ici 2050. Xlinks prévoit de déployer 3,5 GW d’éolien terrestre et 7 GW de solaire combiné à 20 gigawattheures de stockage, utilisant la technologie lithium-ion phosphate. Elle a déjà réalisé la majorité des études requises pour le site de 1500 km2 à Guelmim Oued Noun, sur la côte centrale marocaine.

    Peter Osbaldstone, directeur de recherche sur l’énergie européenne et les énergies renouvelables chez Wood Mackenzie, déclare : « C’est incroyablement excitant — la production et le stockage d’énergies renouvelables en Afrique du Nord soutenant la décarbonisation de l’énergie européenne. C’est un mégaprojet avec un emplacement idéal pour l’éolien et le solaire, et les technologies matures signifient qu’il ne comporte pas beaucoup de risques du côté de l’offre.

    Les quatre câbles à courant continu haute tension (HVDC) s’étendant entre le Maroc et le Royaume-Uni qui font partie de la vision de Xlinks seraient similaires à ceux utilisés dans le North Sea Viking Link en cours de construction de National Grid Ventures et fonctionneraient à des tensions non exceptionnelles.

    « Le National Grid possède et exploite cinq interconnexions sous tension et une en construction, Viking Link, que nous construisons jusqu’au Danemark et qui s’étendra sur 740 km », déclare Phil Sandy, responsable des nouvelles interconnexions, National Grid Ventures. « C’est un projet phénoménal, une interconnexion de 1,4 GW qui cherche à apporter de l’énergie propre pour alimenter 1,4 million de foyers. Il sera opérationnel à la fin de l’année prochaine. National Grid possède et exploite des interconnexions similaires depuis trois décennies.

    Les câbles en eau peu profonde Xlinks de 3800 km subiraient des pertes de transmission de 15 %, selon M. Hardy. « Compte tenu du faible coût de l’éolien et du solaire, il est clair que c’est très acceptable. »

    Cependant, alors que la phase de développement nécessitait 40 millions de livres sterling, les dépenses en capital de construction de 18 milliards de livres sterling signifient que le succès n’est pas garanti.

    Défis de construction

    L’équipe du projet Maroc a fait des progrès, déclare M. Hardy. « Les relevés géotechniques, topographiques et archéologiques sont terminés, et nous avons terminé la majorité des études de sites de production », dit-il.

    Xlinks collecte des données granulaires en temps réel sur la production d’éoliennes, à partir de 15 mâts éoliens et de cinq stations météorologiques. Il étudie la stabilité des sédiments du fond marin, les sites archéologiques et les cicatrices des chalutiers pour minimiser l’impact. Et il a développé un itinéraire de 15 km depuis la côte nord du Devon pour se connecter au réseau national, sous la direction de Natural England.

    La longueur du câble présente un défi pour la chaîne d’approvisionnement, c’est pourquoi Xlinks a créé la filiale XLCC pour développer deux installations « qui seront les usines de câbles HVDC sous-marins les plus sophistiquées au monde… conçues spécifiquement pour les projets longue distance ». Le permis de construire a été accordé et une consultation pour un site à Hunterston, dans le nord de l’Ayrshire, a eu lieu en mai.

    Le prix des contrats de différence en cours de discussion avec le gouvernement britannique est de 48 £ par mégawattheure (MWh) en termes de 2012 (les devis sont en prix de 2012 pour préserver la comparabilité dans le temps). Alors que l’énergie nucléaire de Hinkley Point C a reçu 89,50 MWh (ou 92,50 MWh si la construction de la centrale de Sizewell C n’avance pas), le cycle le plus récent sur les énergies renouvelables a dégagé environ 40 £/MWh. « Diverses technologies renouvelables sont en concurrence à ce niveau, donc ce n’est pas un prix exceptionnel – mais elles n’offrent pas une puissance aussi stable », déclare M. Osbaldstone, notant que si l’énergie nucléaire est tout aussi stable, le coût des matières premières est beaucoup plus élevé.

    Une fois ajoutés les coûts d’équilibrage et autres prélèvements, qui sont différents pour chaque technologie, la situation change, selon M. Hardy. « Ce qui compte, c’est combien les consommateurs paient et généralement le coût des produits représente moins de la moitié. »

    Le développement des énergies renouvelables au Royaume-Uni s’est concentré sur l’éolien domestique terrestre et offshore – il bénéficierait donc d’une diversification géographique. « Cela dépend en grande partie de la manière dont les profils de production solaire et éolienne sont liés. La très grande installation de stockage stabilise davantage le profil de production… Notre facteur de capacité moyen sera de 80 à 85 %, ce qui est incroyablement fiable », déclare M. Hardy, faisant référence à l’ensemble du projet et notant que le facteur de capacité pour le vent seul serait d’environ 54. %.

    Le marché marocain ne sera probablement pas en mesure d’égaler le prix de prélèvement britannique de 48 £/MWh. Cependant, M. Osbaldstone note qu’il y a « une énorme demande européenne assise le long de la route du câble » – le Portugal, l’Espagne et la France – qui pourraient le faire. Cependant, alors qu’une connexion plus courte au fond de la mer réduirait les coûts, les avantages de la diversification disponibles pour les marchés méditerranéens légèrement moins riches en soleil seraient moindres.

    « Le site de production ne sera connecté qu’au Royaume-Uni. Chaque fois que Xlinks produit de l’électricité, elle ne va qu’au Royaume-Uni car il n’y a pas d’alternative. Cela donne confiance dans la sécurité de l’approvisionnement.

    La question à 18 milliards de livres sterling

    Le principal défi est le financement de la construction. Seuls des investisseurs stratégiques à grande échelle pourraient soutenir des dépenses en capital de 18 milliards de livres sterling et aucun accord n’a encore été conclu. Les institutions de développement ne soutiennent que des projets qui contribuent à la décarbonisation locale ou au développement économique. « Une grande partie de la question est de savoir s’ils peuvent sécuriser les 18 milliards de livres sterling », déclare Juan Monge, analyste principal du solaire européen chez Wood Mackenzie.

    L’équipe d’investissement de Xlinks est engagée auprès d’un très large éventail d’organisations, selon M. Hardy. « Il n’y a que certains investisseurs qui peuvent venir à la table… comme les fonds de pension et les fonds souverains. Nous sommes également en discussion avec des entreprises qui ont été impliquées dans de très grands projets d’infrastructures énergétiques.

    Le fondateur et PDG d’Octopus Energy Group, Greg Jackson, a personnellement investi dans la phase de développement du projet et reste solidaire. Il a salué le projet pour la réduction potentielle des coûts énergétiques des clients britanniques, la réduction de l’impact de la volatilité des combustibles fossiles, la lutte contre le changement climatique et l’amélioration de l’accessibilité et de la sécurité.

    Octopus explore les droits de prélèvement potentiels avec Xlinks.

    « La demande britannique est un point d’ancrage du projet », déclare M. Monge. Dans un pays comme le Maroc, « avoir un accord d’offtake ou un grand développeur soutenant un projet augmente la certitude et c’est un élément important ».

    S’il sécurise une quantité suffisante de contrats d’achat d’électricité (PPA) pour couvrir une grande partie de la capacité, cela rendra l’investissement beaucoup plus attrayant et à faible risque. « Devenir commerçant [sans PPA] est risqué, d’autant plus que le Royaume-Uni est le seul endroit où il peut atterrir », ajoute M. Osbaldstone.

    Le marché de la capacité flexible peut offrir des prix plus élevés, mais la date d’achèvement de 2030 signifie qu’il est trop tôt pour soumissionner pour un contrat au Royaume-Uni – les offres de contrats aux enchères ont lieu quatre ans avant la date de livraison.

    Verrouiller une énergie de base renouvelable sécurisée et à un prix raisonnable pourrait être une décision très intelligente. «Nous pourrions regarder en arrière dans 10 ou 20 ans et dire que ces gars étaient des visionnaires qui ont repéré l’opportunité [qui a conduit à] toute une série de projets similaires. Notre expérience nous a appris à ne rien rejeter à ce stade », déclare M. Osbaldstone.

    « Le contexte politique est aussi haussier qu’il ne l’a jamais été, donc [des projets innovants] vont vraiment se concrétiser. Des projets dont nous ne nous attendions pas auparavant à avoir des jambes pourraient bien être livrés.

    FDi Intelligence, 22/08/2022

    #Maroc #Royaume_Uni #Electricité #Câble_sous_marin #Xlinks

  • Fondation du Prince Charles: Des dons de la famille Ben Laden

    Fondation du Prince Charles, Royaume Uni, Ben Laden, dons, Bakr Ben Laden, Shafiq Ben Laden,

    Une déclaration publiée par le bureau du Prince Charles, confirme l’authenticité de l’information concernant les dons reçus

    Le « Sunday Times » a révélé, dimanche, qu’une fondation caritative appartenant au prince de Galles, le prince Charles, avait reçu des dons de la famille d’Oussama Ben Laden, le leader d’Al-Qaïda, classé comme terroriste dans la plupart des pays du monde.

    Le journal britannique précise que la Fondation du Prince Charles a reçu, en 2013, des dons d’une valeur de 1,2 million de dollars de la famille Ben Laden.

    Elle ajoute que lesdits dons ont été faits par Bakr et Shafiq Ben Laden, qui sont les demi-frères d’Oussama Ben Laden, tué par les forces américaines en 2011.

    Le journal a souligné que les conseillers du prince Charles l’avaient averti de ne pas accepter ces dons.

    Une déclaration publiée par le bureau du Prince Charles a confirmé l’authenticité de la nouvelle concernant l’acceptation de ces dons par la fondation.

    Anadolou, 31/07/2022

    #Ben_Laden #Fondation_prince_Charles

  • Le partenariat croissant entre le Royaume-Uni et le Maroc

    Maroc, Royaume Uni, Lord Ahmad,

    Suite à sa visite au Maroc, Lord Ahmad a accueilli une nouvelle ère dans les relations bilatérales suite à l’accord d’association Royaume-Uni-Maroc.

    Le ministre d’État chargé de l’Asie du Sud et centrale, de l’Afrique du Nord, de l’ONU et du Commonwealth, Lord (Tariq) Ahmad de Wimbledon s’est rendu au Maroc du 25 au 27 juillet 2022, à la suite du 300e anniversaire du premier traité commercial bilatéral avec le Maroc.

    Au cours de sa visite, il a rencontré des ministres du gouvernement dont le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, le ministre de l’Industrie et du Commerce Ryad Mezzour, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation Abdellatif Miraoui et la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benal. Il a également rencontré le Président de la Chambre des Représentants du Maroc, M. Rachid Talbi Alami.

    Les discussions ont porté sur l’approfondissement de la collaboration entre le Royaume-Uni et le Maroc sur le commerce, l’éducation, le climat, l’énergie propre et la croissance verte, ainsi que sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun, notamment la situation en Libye, et les implications mondiales de l’accord Russie-Ukraine guerre contre la sécurité alimentaire et énergétique.

    Lord (Tariq) Ahmad a également accueilli des régulateurs financiers, des banquiers et des investisseurs clés pour célébrer la coopération croissante entre le Royaume-Uni et le Maroc afin de mobiliser des financements privés pour soutenir une transition bas carbone. Il a rencontré des entreprises britanniques clés avant le premier sous-comité Royaume-Uni-Maroc axé sur le commerce, qui se tiendra le 29 juillet à Londres, et des représentants de l’Université britannique de Coventry, qui commenceront bientôt à dispenser des cours accrédités au Royaume-Uni en études commerciales et en ingénierie. à Bouskoura, près de Casablanca.

    Dans le cadre de la récente conférence ministérielle sur la liberté de religion et de conviction organisée par le Royaume-Uni les 5 et 6 juillet, Lord (Tariq) Ahmad a également rencontré le Dr Ahmad Abbadi et des chercheurs de la Rabita Mohammadia des Oulémas, pour comprendre les efforts interconfessionnels et religieux libertés.

    Lord Ahmad a également profité de l’occasion pour entendre parler des priorités et des progrès accomplis pour aider le Maroc à atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies, de la part de la coordonnatrice résidente des Nations Unies, Sylvia Lopez-Ekra et des chefs de mission et des représentants en résidence du PNUD, de l’UNICEF, de l’OIM, de l’UNESCO, de l’ONU. Femmes, FAO et ONUDI.

    Le ministre d’État pour l’Asie du Sud et centrale, l’Afrique du Nord, l’ONU et le Commonwealth, Lord (Tariq) Ahmad a déclaré :

    Je suis ravi d’être témoin des partenariats florissants que le Royaume-Uni et le Maroc sont en train de construire, notamment dans le commerce, la finance verte et l’éducation.

    Nos Royaumes travaillent ensemble pour offrir une vision commune d’économies innovantes et axées sur la construction d’un avenir durable, résilient aux défis mondiaux auxquels nous sommes tous confrontés. Et nous reconnaissons le leadership de SM le Roi Mohammed VI et la vision de la réforme énoncée dans le nouveau modèle de développement du Maroc, ainsi que les efforts marocains pour soutenir la croissance, la stabilité et l’adaptation au changement climatique en Afrique.

    J’ai hâte d’approfondir nos liens économiques, y compris entre nos centres financiers de la City de Londres et de Casablanca, de voir le retour continu des touristes britanniques au Maroc et d’accueillir le premier sous-comité de l’ accord d’association Royaume-Uni-Maroc axé sur le commerce à Londres plus tard ce mois-ci.

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    Gouvernement britannique, 28 juillet 2022