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  • La Russie et le monde

    La Russie et le monde

    Algérie, Russie, Ukraine, OTAN, Etats-Unis, Occident, Maroc,

    Il paraît révolu le temps où un simple froncement de sourcils des USA suffisait pour ramener dans le rang la moindre velléité de résistance ou de contestation de pays qui, dans un moment d’égarement sans doute, s’imaginaient dans un monde libre.

    La fronde contre l’oncle Sam semble avoir gagné tous les continents. Le sommet des Amériques a vu un front de protestations contre l’exclusion du Venezuela, de Cuba et du Nicaragua, dont la retentissante déclaration de boycott du président mexicain.

    Dans notre continent, on assiste à de nouvelles alliances avec la Russie, et au renforcement d’anciennes, nonobstant les menaces de sanctions étasuniennes. La pax americana a vécu. Le nouvel ordre mondial est en marche.

    Et celui-ci a été rendu possible grâce au retour en force de la Grande Russie dans la scène internationale. Le conflit ukrainien aura révélé une réalité longtemps occultée, voire niée d’un occident fielleux et méprisant : la Russie est sans conteste une puissance mondiale incontournable. Le monde entier, les populations européennes en particulier, découvraient (pour certains avec stupeur) que la Russie est non seulement un acteur majeur dans l’approvisionnement en énergie (mais pas seulement) de tout un continent et contribue donc à sa sécurité énergétique, mais elle participe également à la sécurité alimentaire d’une partie de la planète. Quant à la fin prochaine de son opération spéciale en Ukraine, celle-ci ne sera que la confirmation d’un fait établi de longue date et qui n’est secret pour aucun analyste intellectuellement honnête : l’indéniable supériorité militaire de l’ours russe.

    En réalité, le monde a basculé depuis le conflit syrien et la victoire russe contre l’OTAN. Or bien loin d’en prendre acte, l’organisation atlantiste a retenté l’aventure dans un terrain qu’elle jugeait plus favorable, l’ayant auparavant préparé ; sans plus de succès semble-t-il au vu de l’inexorable avancée du rouleau compresseur russe.

    Les armes et mercenaires qu’elle s’entête à envoyer n’y changeront rien et n’auront d’autres effets que d’ajouter aux souffrances de la population ukrainienne, auxquelles nous compatissons, comme nous compatissons à celles du peuple syrien, palestinien, sahraoui, etc. Mais contrairement à la faction extrémiste au pouvoir en Ukraine, ces derniers n’ont provoqué aucune puissance et n’ont eu d’autre tort que celui d’exister ou de vouloir exister.

    Durant cette épreuve et après son dénouement qui ne fait aucun doute, la Grande Russie n’oubliera pas ses alliés comme elle n’oubliera pas ses ennemis ou ceux qui lui ont tourné le dos. Et dans la première catégorie, on trouve bien évidemment et tout naturellement l’Algérie, son principal allié dans le continent, sur lequel elle pourra s’appuyer pour se déployer et gagner les uns après les autres les états africains à sa cause.

    D’ailleurs ceux-ci doivent être conscients que la chute (bien qu’improbable) ou même un déclin de la puissance russe entraînerait (n’en déplaise à la propagande fallacieuse et mensongère occidentale) une période de prédation féroce et de recul sans précédent des libertés et de la démocratie.

    L’Algérie en sait quelque chose, l’ayant vécu dans sa chair. Car il n’aura échappé à aucun observateur attentif que l’effondrement de l’URSS a été suivi par celui de son allié, l’Algérie. Les «jihadistes» ayant opéré en Afghanistan y seront transférés pour faire tomber l’allié traditionnel et un des bastions de la résistance anti-impérialiste.

    Tous deux connurent donc une période de marasme économique et une longue lutte contre le terrorisme que l’on pourrait qualifier de descente aux enfers. Et comme une certaine communauté de destin semble lier les deux pays, le parallèle ne s’arrête pas là. Ainsi l’on projette pour notre pays une réédition de l’épisode ukrainien avec le pion Maroc faisant office d’homme-lige de l’impérialisme dans la région.

    Or on ne s’allie pas avec le diable sans conséquences. Les potentiels candidats à ce type de partenariat sulfureux ne pourront ignorer les exemples de leurs prédécesseurs, car tous ont été témoin du peu de cas que les occidentaux accordaient à leurs accords ou traités, ainsi qu’aux dirigeants qui ont eu l’imprudence ou peut-être la naïveté de croire en une chimérique amitié avec ces derniers et leur prêtaient sans doute un tant soit peu d’honneur.

    Qu’ils se le tiennent pour dit une bonne fois pour toute : les impérialistes ne laisserons aucune occasion à nos pays de se développer en toute autonomie car ce n’est tout simplement pas leur intérêt. Foncièrement racistes et profondément élitistes, ils ne sont pas amis des peuples, qu’ils méprisent et n’hésitent pas à sacrifier pour préserver leurs privilèges et faire perdurer leur domination.

    Le retour de la Russie aura ainsi le mérite d’exposer, avec on ne peut plus de clarté, cette vérité axiomatique et de sonner l’heure de la révolte pour les peuples jusqu’ici écrasés sous le joug d’un occident de rapine et de destruction, car il porte en lui l’espoir d’un monde plus équilibré, plus démocratique, plus libre… en parfaite convergence avec l’action et la vision de l’Algérie du nouvel ordre mondial.

    Miloud Boumaza
    Né à Chlef
    Comptable
    Résidant en France, en région parisienne

    La patrie news, 16 juin 2022

    #Russie #Ukraine #OTAN #EtatsUnis #Occident #Algérie

  • La guerre en Ukraine livre de nouveaux paradigmes

    La guerre en Ukraine livre de nouveaux paradigmes

    Ukraine, Russie, OTAN, Chine, Etats-Unis, Europe,

    Les États Unis, l’Otan, la Russie, la Chine, semblent être aujourd’hui les puissances qui font les événements du monde. En ne faisant rien, la Chine fait tout : dans un contexte de récession planétaire, elle rachète tout ce qu’elle trouve sur le marché comme matières premières. Elle en revendra une partie au prix fort aux pays développés, surtout aux États Unis et aux Européens. En même temps, elle profite des succès des Russes pour imposer son tempo à Taïwan. Donc, elle a marqué des points précieux dans la géostratégie du monde en mouvement.

    La Russie continue d’avancer selon un schéma tactique qui prend tout le monde au dépourvu. Et les médias occidentaux qui font de la propagande stérile n’y pourront rien, car sur le terrain, l’Ukraine elle-même est en train de demander secours et de compter, publiquement, ses pertes. L’aboutissement, on s’y rapproche laborieusement. L’objectif pour les Russes est de changer un ordre imposé par l’Occident ; et elle est en train d’arriver à le renverser.

    Les États Unis, en perte de vitesse, certes, mais qui demeurent une superpuissance mondiale sur laquelle il faudrait encore compter, n’a plus toutes les cartes en main pour imposer son rythme. La sous-traitance de la guerre contre les Russes via l’Europe n’a pas fonctionné au quart de tour. L’Ukraine est dévastée depuis longtemps, et les pays européens hésitent à jouer le jeu à fond, à l’image de la France, qui multiplie les effets d’annonce, sans rien de concret, et de l’Allemagne, qui tente de gagner du temps pour apprécier sur quelle position se tenir.

    L’Europe, grand perdant de ce bras-de-fer Amérique-Russie, en sortira meurtrie, comme après la Seconde Guerre mondiale. Elle le sait, et tente de résister aux effets d’entraînement de l’Otan, qui reste le bras armé des seuls Etats Unis.

    L’Afrique, pour une fois, se donne le droit de regarder la guerre de loin. A plusieurs reprises, elle a fait savoir au monde entier que ce ne sont pas les Russes, mais les Européens qui ont colonisé, meurtri et dévasté le continent africain. La Conférence de Berlin qui a présenté l’Afrique en une grosse tarte à manger, c’était le fait des Européens, pas des Russes, la colonisation, l’esclavagisme, la fabrication des barbouzes et des Chefs d’Etats, également furent le fait des Européens.

    Nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises, la guerre en Ukraine livrera des paradigmes nouveaux, qui ne seront certainement pas au bénéfice des puissances d’hier.

    L’Expression, 16 juin 2022

    #Ukraine #Russie #Chine #EtatsUnis #OTAN

  • Crise avec l’Espagne : Alger réitère sa position

    Espagne, Algérie, Russie, Maroc, Sahara Occidental,

    Le ministère des affaires étrangères a démenti à travers un communiqué parvenu à notre rédaction, aujourd’hui 15 juin, des informations « relayées par El Makhzen marocain qui prêtent l’échec de l’Algérie pour réunir les soutiens suffisants afin d’organiser une réunion extraordinaire de ligue arabe dans le but de rendre public un communiqué de solidarité avec elle ».

    « L’Algérie dément ses informations erronées qui ne relatent pas la vérité, et qui sont en totale contradiction avec les valeurs de la diplomatie algérienne qui exerce sa mission en toute transparence et toute souveraineté » ajoute la même source qui « confirme encore une fois, la crise qui règne entre l’Algérie et l’Espagne à cause des manquements du gouvernement espagnol à ses devoirs pour l’arrêt de l’occupation du Sahara Occidental comme le stipule les lois internationales ».

    Par Bouzid ICHALALENE

    Inter-lignes, 15/06/2022

    #Algérie #Maroc #Espagne #SaharaOccidental #Russie

  • Europe: Perspectives d’approvisionnement en gaz par l’Algérie

    Europe: Perspectives d’approvisionnement en gaz par l’Algérie

    Algérie, Europe, Gaz, Russie, Ukraine, Etats-Unis, Chine,

    Dans les relations internationales n’existant pas de sentiments, quelles sont les relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne et les perspectives de l’approvisionnement en gaz par l’Algérie de l’Europe ?
    L’Algérie, étant reconnu par la communauté internationale comme un acteur clef de la stabilité de la région méditerranéenne et africaine, dans ses relations s’en tient à la légalité internationale ayant adopté une position de neutralité dans le conflit en Ukraine lors du récent vote à l’ONU, tissant d’excellentes relations avec la Russie, la Chine les USA , la majorité des pays européens et d‘autres pays en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud et au Moyen orient , défendant avant tout sa souveraineté qui n’ pas de prix.

    Aussi , les supputations récentes de certains responsables espagnols, avis qui ne fait pas l’unanimité en Espagne, que les tensions actuelles seraient dictées par Moscou à l’Algérie, ne tiennent pas la route du fait du renforcement récent des relations économiques avec l’Italie, la France, l’Allemagne et les USA tout en gardant des relations stratégiques avec la Russie. Espérons que le dialogue productif l’emporte sur les passions. Comme l’ont souligné le président de la république et récemment l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, elle honorera ses engagements internationaux pour l‘approvisionnement en hydrocarbures quel que soit le pays, dans le cadre strict du respect des contrats. La révision des prix est contenu dans les clauses, en principe toutes les deux années, en rappelant que par le passé, ce sont deux pays l’Italie et l’Espagne qui avaient demandé la révision des prix à la baisse, lorsque le cours étaient bas. Aujourd4hui en toute souveraineté, le cours étant la hausse l’Algérie est en droit de demander une révision des prix à la hausse

    1.-Quelles sont les relations économiques de l’Algérie avec le reste du monde ?

    En dépit des relations politiques mouvementées depuis de longues décennies, l’Europe demeure le premier partenaire de l’Algérie, mais les échanges restent loin d’un optimum possible, comme en témoigne la structure du commerce extérieur du pays. En 2019,, la France était le 1er client de l’Algérie (14 % du total), devant l’Italie (13 %) et l’Espagne (11 %). La Chine était en 2019 le 1er fournisseur de l’Algérie (avec une part de marché de 18 %), suivie par la France (10 %) et l’Italie (8 %). Sur la liste des pays fournisseurs de l’Algérie, la France occupe la première place parmi les pays de l’UE avec 10 %, suivie de l’Italie (7 %), de l’Allemagne (6,5 %) et de l’Espagne (6,2 %) contre 17 % pour la Chine. En matière d’exportations, l’Italie est le premier client de l’Algérie avec un taux de 14,5 % suivie de la France (13,7 %) et l’Espagne (10 %) contre 9 % pour la Turquie et 5 % pour la Chine. Selon les statistiques douanières bilan 2020,sur 34,39 milliards d’importation de biens et 23,80 milliards de dollars d’exportation, les principaux partenaires sont la Chine avec 16,81% suivi de l’Italie, de la France, l’Allemagne et l’Espagne avec respectivement 10,60ù, 7,05% , 6,48% et 6,22%.

    Pour les principaux clients nous avons l’Italie avec 14,47% suivi de la France, l’Espagne, la Turquie et la Chine avec respectivement 13,69%, 9,84%, 8,91% et 4,89% Ainsi, les tendances du commerce extérieur , montrent que l’Europe demeure le premier partenaire avec peu d’évolution entre 2021/2022. Selon les données douanières pour 2020 nous avons la ventilation suivante par grandes zones : l’Europe 48,45% d’importation et 56,76% d’exportation avec une baisse de 17,70% par rapport à 2019 du fait de l’épidémie du coronavirus et de la baisse en volume physique des exportations d’hydrocarbures, ; l’Afrique importation 3,27% et exportation 6,58% ; Amérique 15,55% importation et 8,41% d’exportation ; Asie et Océanie 32,73% d’importation et 28,71% d’exportation , pour ce dernier cas la dominance de la Chine avec 35,50% des importations principal fournisseur suivi de la Turquie 18,04% et de l’Inde 6,76%. Pour la zone de libre échange entre l’Algérie et le monde arabe GZALE , les échanges sont dérisoires , environ 1,20 milliard de dollars en 2020 contre 1,33 en 2019 soit une baisse de 9,61%. En 2022, le monde est caractérisé par l’interdépendance des économies Il faut éviter pour analyser les impacts, le mythe d’une analyse statique de la balance commerciale mais raisonner toujours en dynamique. Prenons deux exemples : l’épidémie du coronavirus a fait découvrir aux européens notamment qu’ils dépendaient de certains produits de la Chine du fait de leur désindustrialisation.

    Récemment avec es tensions en Ukraine ils ont découvert leur forte dépendance de lla Russie pour l’Energie, dépassant les 40% pour leur approvisionnement et le reste du monde dont l’Afrique de la dépendance alimentaire, la Russie et l’Ukraine représentant environ 30% des exportations mondiales. Certes le PIB russe est extrêmement faible, ayant une économie peu diversifiée mais contrôlant des matières premières stratégiques, un PIB proche de celui de l’Espagne 1775 milliards de dollars en 2021 contre 1483 en 2020. L’Énergie outre la consommation de ménages entrent dans toutes les chaînes de production, la hausse des prix alimentant l’inflation mondiale et idem pour les biens alimentaires. Car la production est production de marchandises par des marchandises. Les pays développés contrôlant à leur tour les segments à forte valeur ajoutée répercutent cette hausse des prix sur les pays producteurs d’hydrocarbures (biens équipements, matières premières et biens de consommation) d’où ce qu’ils gagnent d’un côté, ils le perdent de l’autre côté devant dresser la balance devises pour calculer le solde net.

    2.-Relations commerciales Algérie /Espagne en 2021

    Selon les données internationales nous avons la situation suivante des principaux indicateurs économiques de l’Algérie et de l’Espagne. Pour l’Espagne le PIB (produit intérieur brut à prix courant ( donc devant tenir compte des fluctuations monétaires euro/dollar étant plus juste de raisonner à prix constants ) de 1426 milliards de dollars en 2021 contre 1280 en 2020. Les exportations de biens ( non compris les services) ont totalisé 307 milliards de dollars en 2020 et les importations 324 contre en 2021 325 milliards de dollars pour les exportations et 354 milliards de dollars pour les importations. Pour l’Algérie le PIB est évalué à 147 milliards de dollars en 2020 et 163 en 2022.

    Du fait de l’épidémie du coronavirus qui a affecté surtout les exportations d’hydrocarbures représentant avec les dérivées environ 97/98% des entrées en devises, les exportations ont été de 23,9 milliards de dollars et les importations de biens non compris les services de 33,8 milliards de dollars en 2020. Pour 2021, les exportations avoisinent les 37/38 milliards de dollars dont 34,5 provenant des hydrocarbures, Sonatrach incluant environ 2, 5 milliards de dollars de dérivées comptabilisées dans la rubrique hors hydrocarbures. Pour 2022, comme je l’ai mis en relief dans une interview au quotidien français le Monde.fr Paris, début juin 2021, et récemment le 11 juin 2022 lors du Forum initié par le quotidien gouvernemental Ech Chaab sur les défis de la transition économique, les recettes prévues seraient entre 58/59 milliards de dollars.

    Pour le commerce entre l’Espagne et l’Algérie, nous avons les résultats suivants : En 2020, l’Algérie a importé pour 2,1 milliards de dollars d’Espagne contre 2,9 milliards en 2019, soit une baisse de près de 21%. Dans le même temps, les exportations algériennes vers l’Espagne ont chuté de 40%, passant de près de 4 milliards de dollars en 2019 à 2,3 milliards de dollars en 2020, selon les chiffres des Douanes algériennes. Pour 2021, nous avons une valeur d’environ 7 milliards de dollars, les exportations Algérie Espagne sont d’environ 4,9, principalement les hydrocarbures, et les importations d’ Espagne de 2,1 milliards de dollars. Les exportations espagnoles vers l’Algérie comprennent le fer et l’acier, les machines, les produits de papier, le carburant et les plastiques, tandis que les exportations de services comprennent la construction, les affaires bancaires et les assurances.

    Les entreprises énergétiques espagnoles Naturgy, Repsol et Cepsa ont des contrats avec la compagnie gazière publique algérienne Sonatrach. Selon les statistiques de l’organisme public espagnol Strategic Reserves of Petroleum Products Corporation (Cores), sous la tutelle du ministère de la Transition écologique, L’Algérie demeure le premier fournisseur de l’Espagne en gaz, avec 41,4% des importations espagnoles entre le 1er janvier 2021 et fin janvier 2022, Les Etats-Unis, qui tentent une plus grande percée en Europe, notamment à la faveur de la crise avec la Russie, sont le deuxième fournisseur de gaz de l’Espagne, loin derrière l’Algérie, avec une part de 16,9% du total des importations espagnoles la Russie est le quatrième fournisseur, avec 8,7% suivie par le Qatar (6,3%) et le reste du monde 8,8%.

    3.-L’Algérie acteur stratégique de l’approvisionnement en énergie de l’Europe

    Les réserves algériennes sont d’environ 2500 milliards de mètres cubes gazeux et 10 milliards de barils de pétrole ( source conseil des ministres 2019). Sans compter la part du GNL représentant 33% des exportations, pour les canalisations, part 67%, nous avons le Transmed via l’Italie, la plus grande canalisation d’une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux via la Tunisie, avec en 2021 une exportation d’environ de 22 milliards de mètres cubes gazeux, existant une possibilité, au maximum, il ne faut pas être utopique ayant assisté à un désinvestissement dans le secteur, donc sous réserve de l’accroissement de la production interne d’un supplément à court terme, au maximum de 3⁄4 milliards de mètres cubes gazeux, de 10 à 11 à moyen terme.

    Nous avons le Medgaz directement vers l’Espagne à partir de Beni Saf au départ d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux qui après extension depuis février 2022 la capacité ayant été portée à 10 milliards de mètres cubes gazeux et le GME via le Maroc dont l’Algérie a décidé d’abandonner, le contrat s’étant achevé le 31 octobre 2022, d’une capacité de 13,5 de milliards de mètres cubes gazeux. Mais, il faut être réaliste, Sonatrach est confrontée à plusieurs contraintes notamment la forte consommation intérieure, en 2021 presque l’équivalent des exportations , qui risque horizon 2025/2030 de dépasser les exportations actuelles, dossier lié à la politique des subventions sans ciblage, dossier sensible qui demande un système d’information en temps réel et la maîtrise de la sphère informelle qui contrôle, selon les propos du président de la République entre 6000/10.000 milliards de dinars, soit entre 33 et 47% du PIB. Sous réserve de sept conditions, l’Algérie horizon 2025/2027, pourrait pouvant doubler les capacités d’exportations de gaz environ 80 milliards de mètres cubes gazeux avec une part entre 20/25% de l’approvisionnement de l’Europe : La première condition concerne l’amélioration de l’efficacité énergétique et une nouvelle politique des prix renvoyant au dossier de subventions La deuxième condition est relative à l’investissement à l’amont pour de nouvelles découvertes d’hydrocarbures traditionnels, tant en Algérie que dans d’autres contrées du monde, mais pouvant découvrir des gisements non rentables financièrement un des conseils réent des ministres a annoncé 40 milliards de dollars d’investissement sur les 5 prochaines années dont 8 pour 2022; et le partenariat avec l’étranger étant liée aux décrets d’application de la nouvelle loi des hydrocarbures notamment son volet fiscal

    La troisième condition, est liée au développement des énergies renouvelables (actuellement dérisoire moins de 1% de la consommation globale) devant combiner le thermique et le photovoltaïque le coût de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l’avenir où, avec plus de 3000 heures d’ensoleillement par an, l’Algérie a tout ce qu’il faut pour développer l’utilisation de l’énergie solaire La quatrième condition, selon la déclaration de plusieurs ministres de l’Énergie entre 2013/2020, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 à des fins pacifiques, pour faire face à une demande d’électricité galopante. La cinquième condition, est le développement du pétrole/gaz de schiste, selon les études américaines, l’Algérie possédant le troisième réservoir mondial, d’environ 19 500 milliards de mètres cubes gazeux, mais qui nécessite, outre un consensus social interne, de lourds investissements, la maîtrise des nouvelles technologies qui protègent l’environnement et des partenariats avec des firmes de renom. La sixième condition, consiste en la redynamisation du projet GALSI, Gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie, qui devait être mis en service en 2012 d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux La septième condition est l’accélération de la réalisation du gazoduc Nigeria-Europe via l’Algérie d’une capacité de plus de 33 milliards de mètres cubes gazeux, un cout selon les études européennes d’environ 20 milliards de dollars et nécessitant l’accord de l’Europe principal client. Cependant, l’avenir appartenant à l’hydrogène comme énergie du futur 2030/2040.

    En résumé, pour l’Europe, l’Algérie est un partenaire clef, et pour l’Algérie, l’Europe est un partenaire stratégique dans le domaine économique et même sécuritaire afin dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant afin de faire du bassin méditerranéen un lac de paix et de prospérité partagé. En n’oubliant jamais que dans les relations internationales n’existent pas de sentiments mais que des intérêts, chaque pays défendant ses intérêts propres. Car face aux nouveaux enjeux, l’épidémie du coronavirus, le réchauffement climatique avec la maîtrise de l’eau principal input de la sécurité alimentaire et la crise ukrainienne préfigurent d’importantes mutations mondiales dans les relations internationales, militaires, sécuritaires, politiques, culturelles et économiques.

    Professeur des universités, expert international docteur d’ Etat, 1974, Abderrahmane MEBTOUL ademmebtoul@admin

    #Algérie #Europe #Gas #Ukraine #Russie

  • Algérie-Espagne: La « main de Moscou » ou le délire d’Albares

    Algérie-Espagne: La « main de Moscou » ou le délire d’Albares

    Algérie, Espagne, Russie, Ukraine, Sahara Occidental, Pedro Sanchez, Jsé Manuel Albares,

    La «main de Moscou» invoquée dans la crise avec l’Algérie : L’Espagne perd la tête

    Dans sa fuite en avant, le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez s’est non seulement réfugié sous le parapluie de Bruxelles, mais aussi invoqué la «main de Moscou» pour tenter de mobiliser son pays contre la décision de l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié entre les deux pays, et, de là, à défendre sa nouvelle position sur le Sahara occidental.

    La trouvaille d’Albares

    Pour une trouvaille, c’en est une. Sanchez et son chef de la diplomatie Albares, croyaient certainement avoir trouvé une parade, susceptible de les aider à recoller les morceaux de la coalition gouvernementale et la sauver du désastre politico-économique auquel elle fera face dans pas longtemps.

    Mais, la couleuvre est grosse à faire avaler, y compris dans son camp. Car, comment expliquer que l’Algérie ait subi la pression russe pour suspendre un Traité d’amitié ou pour rompre les contrats commerciaux, sans se faire démentir ? La réalité du terrain voudrait que l’on ait plutôt recours au gaz comme moyen de pression, un produit qui a acquis son importance stratégique à l’aune de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

    Or, de ce côté là, l’Algérie a rassuré par la voix de sa plus haute autorité politique que les contrats d’approvisionnement en gaz seront respectés. Mais, comme le ridicule ne tue point, le MAE espagnol a voulu faire avaler la couleuvre à son entourage, groupes parlementaires et chefs de partis en inventant de toutes pièces le complot russe qu’il a endossé à la communauté européenne. C’est en fait l’histoire de l’homme qui a vu l’ours. Parce que de «complot», il n’en était guerre question dans le dernier communiqué de l’ensemble européen, mais pour Albares uniquement qui le rapportait.

    Délirium

    A son retour de Bruxelles, le chef de la diplomatie espagnole a, en effet, insinué que Poutine a encouragé Alger à prendre des mesures contre les entreprises espagnoles, une hypothèse à laquelle les experts ne croient guère. Moscou entend « déstabiliser » le flanc sud à la veille du sommet de l’Otan à Madrid, a-t-il affirmé en citant des sources communautaires européennes, qui arguent du fait que «les visites de Lavrov et de Maduro ces dernières semaines sont essentielles » pour expliquer ce mouvement.

    À son retour de Bruxelles, vendredi soir, en effet, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a tenté de rameuter tout le monde contre l’Algérie : groupes parlementaires et homme d’affaires espagnols ayant des intérêts en Algérie, entre autres. Lors de sa tournée téléphonique nocturne, il a déclaré avoir été informé lors de sa virée bruxelloise, où il a rencontré Valis Dombroyskis, vice-président de la Commission européenne en charge de la politique commerciale, et Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, que l’Algérie avait été poussée par la Russie à attaquer l’Espagne, notamment son tissu commercial.

    Difficile d’y croire puisque l’ambassade d’Algérie auprès de l’UE avait démenti vendredi dans sa réponse à la Commission européenne que le commerce avec l’Espagne avait été interdit. Mais, Albares n’a fourni aucune donnée précise sur l’impulsion supposée donnée par Moscou à Alger. Il a souligné que l’objectif du dirigeant russe, Vladimir Poutine, était, au fond, de briser l’UE par le sud, opposant l’Espagne à l’Italie. Ce pays où Abdelmadjid Tebboune, a effectué une visite d’Etat de trois jours à Rome en mai.

    Le ministre a fini par lâcher le morceau devant certains de ses interlocuteurs, qu’a défaut de soutenir le gouvernement face à l’Algérie, il réclamerait de l’aide pour les entreprises qui risquaient de perdre un marché et qui en 2019, avaient vendu des produits «made in Spain» pour 2,75 milliards d’euros, rapportent les médias espagnols. Une pirouette à laquelle personne ne croit, venant d’un chef de la diplomatie qualifié de tous les noms, au sein des couloirs des AE espagnols. «Voyou», «incendiaire» ou directement «incompétent», sont les quolibets qui collent désormais à Albares qui est qualifié de «risée de l’Europe», comme l’a affirmé un diplomate espagnol dans des déclarations au journal El Independiente.

    A. R.

    L’Algérie aujourd’hui, 13 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Russie #Ukraine #OTAN #SaharaOccidental


  • Algérie-Espagne : Bruxelles voit la main de la Russie

    Algérie-Espagne : Bruxelles voit la main de la Russie

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Ukraine, Russie, OTAN,

    Des sources européennes estiment que Moscou tente de « déstabiliser » le flanc sud à la veille du sommet de l’OTAN à Madrid.

    Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra (à droite), a reçu son homologue russe, Sergei Lavrov, pour une rencontre à Alger en mai.

    Bruxelles estime que derrière les mesures prises par l’Algérie contre l’Espagne ces derniers jours – la rupture annoncée, puis partiellement rectifiée, des relations commerciales pour protester contre le changement de cap du gouvernement espagnol sur le Sahara occidental – se cache la main de la Russie. « Les visites de Lavrov et de Maduro ces dernières semaines sont essentielles » pour expliquer ce mouvement, déclare une source haut placée de l’UE, faisant allusion au voyage du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Alger le 10 mai, et à la visite jeudi dernier du président vénézuélien Nicolás Maduro.

    Alors que toute l’Europe serre les rangs contre l’invasion de l’Ukraine, la Russie « veut déstabiliser » le flanc sud et « faire du bruit à l’approche du sommet de l’OTAN » à Madrid les 29 et 30 juin, selon la même source. « Mais c’est tout ce que cela va donner : du bruit », ajoute-t-il. Selon lui, l’unité des partenaires européens au sommet est assurée, le débat étant centré sur l’entrée de la Suède et de la Finlande ; en attendant que la Turquie lève son veto, ajoute-t-il, en échange de la vente d’avions américains de dernière génération comme le F-35.

    « Ces deux visites, de la Russie et du Venezuela, expliquent en partie ce qui s’est passé », indiquent des sources diplomatiques à Bruxelles. Les déclarations de Pedro Sánchez au Congrès mercredi, ratifiant son soutien à la thèse du Maroc sur le Sahara – une solution au conflit basée sur une autonomie de la région sous autorité marocaine, plutôt qu’un référendum d’autodétermination qui ouvrirait la porte à l’indépendance – sont « l’excuse parfaite » utilisée par l’Algérie. Bien qu’ »il soit indéniable », soulignent ces sources, que le changement de position du gouvernement espagnol a été l’élément déclencheur : « Ce qui s’est passé est une conséquence immédiate de la nouvelle position [de l’Espagne] sur le conflit, sans aucun doute ».

    La Commission européenne a fait cause commune avec le gouvernement espagnol car le gel des échanges avec l’Espagne, initialement annoncé par l’Algérie, « affecte le marché unique », rappelle Bruxelles. « Une entreprise allemande ayant des usines en Espagne serait touchée ». En outre, il existe un précédent : bien qu’elle ne l’ait pas annoncé publiquement, la Chine a cessé d’acheter des produits en provenance de Lituanie. Et la réaction des institutions européennes a été pratiquement la même que maintenant.

    Après que la délégation d’Alger auprès de l’UE a démenti vendredi la suspension des échanges avec l’Espagne – alors qu’elle l’avait annoncée mercredi dans une circulaire publiée par l’association algérienne des banques et des établissements financiers – la Commission est en attente. « Les experts juridiques étudient comment cela affecte l’accord d’association [signé par l’Algérie avec la Communauté européenne en 2005] », indiquent les sources consultées. La prochaine étape, si les mesures de pression de l’Algérie contre l’Espagne sont maintenues, serait de convoquer une réunion de la commission mixte entre l’UE et le pays du Maghreb. « L’Algérie soutiendra que cela n’affecte pas l’accord, et l’UE dira que cela l’affecte et ira en justice : cela ne va pas être réglé à court terme », préviennent-ils.

    Bruxelles admet que la situation du marché du gaz empêche l’UE-27 de prendre des mesures drastiques. « Le gaz est ce qui fait la force d’Alger, à un moment où l’Europe cherche à se désengager de la Russie et où il n’y a pas beaucoup d’alternatives », soulignent les mêmes sources. Malgré la réaction européenne, les Italiens et les Français profitent déjà de la crise diplomatique avec l’Espagne pour gagner des positions en Algérie. « Toute la nouvelle production de gaz ira très probablement à [Mario] Draghi, le premier ministre italien », prédit la source principale de l’UE. Mais ce qui devrait inquiéter l’Espagne, ajoute-t-il, « c’est la fermeture du robinet de gaz, et cela ne va pas se produire à court terme ; bien que la nouvelle production, lorsqu’ils pourront l’étendre, sera prise par l’Italie ». Le marché énergétique espagnol, en tout état de cause, ne dépend pas du gaz algérien car il s’appuie principalement sur d’autres sources.

    Outre la main russe, les sources consultées expliquent le conflit avec l’Espagne par la situation intérieure de l’Algérie. « L’Algérie est un pays très isolé qui a perdu son influence dans le monde arabe et qui a presque son seul allié sur le continent en Afrique du Sud », expliquent-ils, « avec un régime sclérosé, une population très jeune qui cherche désespérément à émigrer et une armée omniprésente qui cherche des ennemis extérieurs ». Le Maroc est l’ennemi traditionnel, mais l’Espagne risque de devenir le nouveau venu, concluent-ils.

    El Pais, 12/06/2022

    #Algérie #Espagne #OTAN #UE #Ukraine #Russie

  • La Russie derrière la pression de l’Algérie, selon Bruxelles

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    Selon El Pais, « Bruxelles estime que derrière les mesures prises par l’Algérie contre l’Espagne ces derniers jours – la rupture annoncée, puis partiellement rectifiée, des relations commerciales pour protester contre le changement de cap du gouvernement espagnol sur le Sahara occidental – se cache la main de la Russie ».

    « Les visites de Lavrov et de Maduro ces dernières semaines sont essentielles » pour expliquer ce mouvement, déclare une source haut placée de l’UE, faisant allusion au voyage du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Alger le 10 mai, et à la visite jeudi dernier du président vénézuélien Nicolás Maduro », précise le journal espagnol.

    Citant la même source, El Pais indique que « alors que toute l’Europe serre les rangs contre l’invasion de l’Ukraine, la Russie « veut déstabiliser » le flanc sud et « faire du bruit à l’approche du sommet de l’OTAN » à Madrid les 29 et 30 juin ».

    A ce sujet, Ali Lmrabet se demande « pourquoi? » rappelant que « Madrid n’est pas le pays le plus offensif contre la Russie dans la guerre en Ukraine. Ce n’est pas celui qui donne le plus d’armement à l’Ukraine ».
    « Déstabiliser le flanc sud européen ? », s’interroge-t-il. « Pas besoin de Poutine, il l’est déjà grâce à Sánchez et Cie », affirme-t-il dans un twit posté ce dimanche.

    « Ce qui est vrai par contre, c’est que l’actuel chef du gouvernement espagnol possède cet art rare de fâcher tout le monde et de se créer des ennemis partout : après le Maroc, le Polisario, puis l’Algérie, voici venu le tour de la Russie », conclue-t-il.

    Lire aussi : Alger-Madrid : Fracture collatérale

    Lire aussi : Margallo: « La crise avec l’Algérie est une catastrophe diplomatique »

    #Algérie #Espagne #UE #Russie #Ukraine #OTAN

  • La Chine dans le collimateur?

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    Avec la guerre en Ukraine, plusieurs puissances voudraient «impliquer» la Chine dans le conflit et la «rallier» au clan de l’Occident contre la Russie. C’est ainsi que la Chine se retrouve de nouveau dans le collimateur en l’accusant d’avoir «provoqué» la fuite du virus Covid 19 sans avancer la moindre preuve. Après plus de deux ans de pandémie, l’enquête autour de l’origine du Covid-19 n’a toujours pas été résolue. L’Organisation mondiale de la Santé a toutefois demandé à un groupe de vingt-sept experts, d’approfondir la thèse d’une fuite de laboratoire.

    La Chine dit que la théorie des fuites de laboratoire est un mensonge. D’abord attribué au pangolin, le scénario de l’animal intermédiaire et d’un départ sur un marché de Wuhan en Chine semblait être privilégié. Pourtant, pour l’heure, aucune preuve définitive ne justifierait l’origine de la pandémie, selon les vingt-sept experts du Groupe consultatif scientifique sur l’origine des nouveaux pathogènes (SAGO).

    Alors que des progrès ont été réalisés notamment sur l’identification des animaux intermédiaires, le SAGO a dénoncé un manque de « données clés pour comprendre comment la pandémie de Covid-19 a commencé », relayées par «cnews». Par ailleurs, le groupe a reconnu qu’il n’a eu accès à aucune donnée brute, mais seulement «à des informations mises à sa disposition dans des documents publiés ou des présentations» de scientifiques invités, pour la plupart chinois. Les experts ont ainsi dressé une liste de vœux détaillant les études essentielles pour tenter d’avancer dans l’enquête. Pour un bon nombre de ces requêtes, la collaboration des autorités chinoises sera nécessaire, y compris sur le volet laboratoire, un sujet ultra-sensible.

    L’année dernière encore, l’OMS a déclaré qu’il était “extrêmement improbable” que le COVID provienne d’un laboratoire, et plus probablement qu’il soit passé aux humains par un animal comme une chauve-souris. En mars 2021, l’OMS a publié un rapport sur les origines du COVID-19 à la suite d’une visite hautement chorégraphiée de scientifiques internationaux en Chine. Jean-Claude Manuguerra, coprésident du groupe consultatif international des 27 membres, a reconnu que certains scientifiques pourraient être «allergiques» à l’idée d’enquêter sur la théorie des fuites de laboratoire, mais a déclaré qu’ils devaient être suffisamment «ouverts d’esprit» pour l’examiner.

    Les enquêtes de l’Associated Press ont révélé que certains hauts responsables de l’OMS étaient frustrés par la Chine lors de l’épidémie initiale, alors même que l’OMS faisait l’éloge du président chinois Xi Jinping. Ils étaient également contrariés par la façon dont la Chine a cherché à réprimer la recherche sur les origines du COVID-I9.

    La Chine a répondu vendredi en qualifiant la théorie des fuites de laboratoire de mensonge à motivation politique, a rapporté l’AP. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Zhao Lijian, a également rejeté les accusations selon lesquelles la Chine n’avait pas pleinement coopéré avec les enquêteurs, affirmant qu’elle se félicitait d’une enquête scientifique mais rejetait toute manipulation politique.

    Zhao a également appelé à une enquête sur «des laboratoires hautement suspects tels que Fort Detrick et l’Université de Caroline du Nord» aux États-Unis où la Chine a suggéré, sans preuves, que les États-Unis développaient le coronavirus comme arme biologique.

    B. Nadir

    Le Carrefour d’Algérie, 11/06/2022

    #Pandémie #Coronavirus #Chine #OMS #Occidental #Ukraine #Russie



  • Ukraine: la ligne rouge

    Ukraine: la ligne rouge

    Ukraine, Russie, Etats-Unis, OTAN, armes,

    par Djamel Labidi

    Mercredi 1er juin. Colin Kahl, Sous-secrétaire à la Défense tient, au Pentagone, une conférence de presse sur les nouvelles livraisons d’armes à l’Ukraine.

    Il s’agit notamment du «HIMARS», système d’artillerie lance rockets multiples d’une très grande puissance et d’une longue portée (80 km). Il est destiné à contrer efficacement l’artillerie russe dans le Donbass.

    Il pourrait être aussi utilisé pour envoyer des missiles à moyenne portée, capables d’atteindre le territoire russe, ce que les États Unis disent exclure. Garantie bien fragile. Le lundi 30 mai, le président Biden avait déclaré exclure la livraison de telles armes, mais le mardi 31 mai, dans un interview au New York Times il se ravise et annonce l’envoi de ces armes, excepté des missiles de moyenne portée. Il précise que «c’est pour que l’Ukraine soit dans la position la plus forte possible en cas de négociations avec la Russie.» Il s’agit donc d’une escalade, celle-ci considérable, dans la guerre indirecte qu’alimente par des flux d’armes permanents et des armes de plus en plus lourdes les États Unis contre la Russie.

    Ce 1er juin, Colin Kahl présente aux journalistes l’ensemble des livraisons d’armes américaines, avec force détails, comme s’il s’agissait d’électroménager. Cela prêterait à sourire si ce n’était immensément tragique. Ces envois d’armes pourraient être faits, en silence, discrètement .Non, la provocation est manifeste et assumée. La ligne rouge est chaque fois repoussée et on veut le montrer avec bruit et publicité. Le scenario est cousu de fil blanc: chaque fois que l’Ukraine est en difficulté militaire, les États Unis semblent lui avoir suggéré les types d’armes dont elle aurait besoin et l’Ukraine en fait alors la demande.

    Où va-t-on ainsi. Dans leur évaluation de la situation, les États Unis s’obstinent à ne pas prendre en compte le risque nucléaire, au contraire de la Russie qui rappelle ce danger sans cesse.

    Un conflit régional ?

    Pour nier ou minimiser le risque nucléaire, les officiels américains, et avec eux tous les idéologues et propagandistes du système de production et de diffusion de l’information occidentale veulent considérer la guerre en Ukraine comme un conflit régional. Dans ce sens, ils font, dans leurs analyses, sans cesse la comparaison avec les guerres régionales précédentes, Vietnam, Irak, Lybie, Yougoslavie, Afghanistan. Cette comparaison est fausse et cette erreur d’analyse peut donner lieu à une tragédie fatale.

    Quand la Russie, défaite,quitte l’Afghanistan, et quand les États-Unis, défaits, quittent eux aussi l’Afghanistan ou d’autres pays où ils sont intervenus, ils ne subissent pas une défaite vitale et ils ne la vivent pas en tant que telle, elle ne remet pas en cause leur place dans le monde. Leur existence historique n’est pas menacée. Mais là, en Ukraine, pour chacun, États Unis et Russie, la défaite de l’un face à l’autre , est déterminante pour sa place dans le monde. D’ailleurs, dans l’ interview au New York Times déjà citée, le président Joe Biden précisait que «l’Ukraine était «une question vitale» pour les États Unis. Mais, en contradiction avec ce propos, la réduction du conflit en Ukraine à un conflit régional permet aux États Unis une rhétorique de non belligérance tout en fournissant des armes. Or, autre contradiction , ils ont affirmé eux-mêmes que c’était une guerre pour «affaiblir durablement la Russie,» Ils l’ont donc désignée eux-mêmes comme une guerre contre la Russie. D’ailleurs, si ce n’était pas leur guerre, s’ils n’étaient pas si profondément impliqués dans cette guerre, ils ne considèreraient pas une défaite éventuelle de l’Ukraine comme leur défaite.

    C’est ce qui explique, par ailleurs, ce rapport complexe entre les dirigeants ukrainiens et ceux des États Unis à tel point qu’on finit par se demander qui a la main sur l’autre.

    C’est ce qui explique du même coup aussi les rapports de l’Ukraine avec les dirigeants européens: L’Ukraine, détentrice par procuration de l’influence américaine, peut parler autoritairement, comme on le remarque souvent, avec les principales puissances occidentales (Allemagne, France, Italie, Espagne), et même les admonester.

    Le président Zelensky va même jusqu’à quasiment convoquer le président Macron à Kiev et s’impatienter de son retard à venir. De manière générale, la sujétion totale de l’Europe à un pays non européen, les États-Unis, inverse complètement les rapports intra-européens.

    Les petits pays d’Europe de l’Est à faible PIB, alignés totalement sur la politique des États-Unis, parlent haut et fort tandis que les grands pays d’Europe occidentale ont du mal à faire entendre leur voix et exprimer leurs différends avec les objectifs de guerre des États Unis. En Ukraine, les États Unis mènent une guerre quasi directe contre la Russie.

    Cela apparait de plus en plus clairement au fur et à mesure que les livraisons d’armes des États Unis à l’Ukraine franchissent chaque fois la ligne rouge qui semblait avoir été établie pour empêcher un état de belligérance directe. Chaque escalade dans la livraison d’armes semble rapprocher d’un contact direct, un peu comme un fil électrique nu au contact d’un autre crée l’étincelle. Le contact direct, c’est la guerre entre les États Unis et la Russie. Or une guerre entre deux puissances nucléaires ne peut être que nucléaire.

    La façon graduelle avec laquelle le président des États Unis franchit les lignes rouges, l’une après l’autre, sur la question de la livraison d’armements, est bien la preuve qu’il sait le risque de confrontation globale que cela comporte. Alors pourquoi le fait-il ? Pourquoi nie-t-il ce risque ? Comment peut-on jouer ainsi avec le sort de l »espèce humaine ?

    Le Quotidiern d’Oran, 12/06/2022

    #Ukraine #Russie #EtatsUnis #OTAN

  • Pour l’OTAN, l’Algérie n’est pas un pays fiablec -rapport-

    Pour l’OTAN, l’Algérie n’est pas un pays fiablec -rapport-

    Algérie, Espagne, Maroc, OTAN, Gaz, Ukraine, Russie, gazoduc, GME,

    Parce que l’Algérie a menacé de couper le gaz comme la Russie : dans un rapport confidentiel, l’OTAN qualifie l’Algérie de risque pour la sécurité de l’Europe

    Lars Petersen, Joana Lehner

    -Depuis le début de la guerre en Ukraine, tous les pays européens tentent de réduire leur dépendance au gaz russe.

    -L’Allemagne mise pour cela sur de nouveaux fournisseurs de gaz comme le Qatar, un pays arabe, tandis que les pays d’Europe du Sud comme l’Italie misent sur l’Algérie, désormais troisième fournisseur de gaz en Europe.

    -Mais un rapport confidentiel de l’OTAN considère les livraisons de gaz algérien comme un risque pour la sécurité de l’Europe. En effet, en avril dernier, l’Algérie a utilisé ses livraisons comme moyen de pression politique sur l’Espagne. L’OTAN établit un parallèle avec la Russie.

    Depuis le début de la guerre en Ukraine, les pays de l’UE essaient de remplacer de plus en plus de gaz russe par des importations d’autres pays. L’Allemagne a par exemple réduit sa dépendance vis-à-vis de la Russie de 20 pour cent au cours des derniers mois. Actuellement, 35 pour cent des importations de gaz proviennent encore de Russie, principalement grâce à de nouveaux accords de livraison avec le Qatar ou les Etats-Unis. Les pays d’Europe du Sud comme le Portugal, l’Espagne ou l’Italie comptent en revanche sur l’Algérie, le troisième fournisseur de gaz en Europe. Ce n’est qu’au début du mois d’avril que le Premier ministre italien Mario Draghi a commandé 40 pour cent de plus d’importations de gaz algérien.

    Comme la Russie, l’Algérie utilise les livraisons de gaz comme moyen de pression politique.

    Mais c’est précisément ce qui inquiète désormais sérieusement l’OTAN. Dans un rapport confidentiel de l’OTAN datant du début de la semaine, l’alliance militaire considère les livraisons de gaz algérien comme un risque pour la sécurité de l’Europe. Le contexte est une menace de l’Algérie fin avril de suspendre les livraisons de gaz à l’Espagne si Madrid vendait du gaz algérien à d’autres pays. Cette décision fait suite à une déclaration du gouvernement espagnol annonçant son intention de fournir du gaz au Maroc via le gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME).

    Le gazoduc GME relie l’Algérie à l’Espagne via le Maroc. Pendant longtemps, l’Algérie a elle-même fourni du gaz à l’Espagne et au Maroc par ce biais, mais a cessé de le transporter en novembre 2021 après un différend diplomatique avec le Maroc. Au grand dam du Maroc, l’Espagne voulait désormais autoriser l’exploitation du gazoduc GME « dans le sens inverse ». Ce n’est que lorsque le gouvernement espagnol a souligné qu’il ne voulait pas livrer de gaz algérien via le gazoduc que l’Algérie a fait marche arrière en brandissant la menace.

    Mais pour l’OTAN, le cas est clair : concrètement, le rapport indique qu’il y a un risque que l’Algérie utilise ses livraisons de gaz comme moyen de pression politique, à l’instar de la Russie. Cela représenterait également un risque pour la résilience politique et économique de l’Europe. A long terme, cela menacerait le statut de l’Algérie en tant que fournisseur d’énergie pour l’Europe.

    Le document ne propose pas de solution. Mais le fait est que la sécurité énergétique est considérée depuis de nombreuses années comme un facteur important en matière de politique étrangère et de sécurité, y compris au sein de l’alliance militaire. Il ne s’agit pas seulement de la sécurité militaire des voies de transport. L’énergie est la base des sociétés occidentales prospères, raison pour laquelle l’approvisionnement en énergie peut également être utilisé comme arme stratégique. Sur le plan opérationnel, ce thème n’a toutefois joué qu’un rôle mineur au sein de l’OTAN jusqu’à présent. Au plus tard avec l’invasion de la Russie en Ukraine et l’arrêt des livraisons de gaz russe à la Pologne, au Danemark ou à Shell, ainsi que les menaces algériennes en direction de l’Espagne, cela pourrait désormais changer.

    Business insider, 10/06/2022

    #Algérie #Maroc #OTAN #Russie #Ukraine #Gaz